Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mars 1900 31 mars 1900
Description : 1900/03/31 (N205). 1900/03/31 (N205).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263404p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Année —11* 205.
Samedi 51 Mars
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
1000 .
*»
u\r.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
15 ,
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE CASIMIR-PÉRIER
Secrétaire de la Rédaction F. thonmeret
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
1 5
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
À NOS LECTEURS
PRIMES
du RÉVEIL DU HAVRE
le RÉVEIL DU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Comme suite à nos primes, nous
tenons à la disposition de nos lecteurs,
et gratuitement, un certain nombre
de brochures contenant, avec le compte
rendu de l’Assemblée générale de la
Ligue française pour la Défense des
Droits de l’Homme et du Citoyen, la
belle conférence que M. Francis de
Pressensé a faite en cette circonstance.
En outre, deux autres brochures :
le discours prononcé dernièrement à
Sèvres par M. L. Trarieux, sénateur,
pour la défense de la République et
les Propos d’un Solitaire , de E. Du-
claux, membre de l’Institut.
Yu le petit nombre d’exemplaires
que nous possédons, il ne sera fait
droit qu’aux premières demandes.
La Concentration et le “Petit Havre”
Les élections municipales appro
chent, sans que l’on voie se dessiner
nettement les tendances des divers
groupes chargés de l’élaboration
des listes. Ainsi qu’il arrive souvent,
chacun cherche à tirer à soi la
couverture. Si l’on se bornait à
défendre les principes, tout irait
bien. Mais, malheureusement, il est
à craindre que les questions de per
sonnes ne jouent en l’occurence un
rôle prépondérant, et que lesjsoucis
de la défense républicaine ne soient
rélégués au second plan.
Nous voudrions, pour notre part,
que tous les républicains sincères
s’unissent dans une commune pen
sée de résistance à cette réaction
qui fait hélas ! de si rapides progrès
dans notre département, que les
succès nationalistes s’y succèdent
avec la plus déplorable facilité. Nous
comprenons les nuances, nous ad
mettons que l’on préfère M. Ribot à
M. Millerand. Mais ce que nous ne
parvenons pas à concevoir, c’est que
l’on excite contre certaines fractions
de l’opinion républicaine les passions
de tels ou tels républicains.
Et, pour parler net, nous sommes 1
véritablement stupéfaits de la nou
velle attitude du Petit Havre , qui
agite le spectre rouge tous les ma
tins.
Tous nos- concitoyens savent le
triste rôle joué par ce journal lors
des élections sénatoriales. Après
avoir reproduit complaisamment les
articles de La Libre Parole et de
La Patrie , qu’il a servis réguliè
rement à nos intelligentes popula
tions rurales, ce journal ne peut
être surpris de l’échec de M. Sieg
fried qu’il a tout fait pour préparer.'
Aujourd’hui, il s’attaque à Mille
rand. A l’entendre, la présence de
Millerand au Ministère serait un
danger public. Et, tous les jours,
c’est un article demandant le ren
versement du Ministère.
Nous n’avons pas à prendre ici la
défense de M. Millerand, qui est un
homme d’une autre envergure que
les candidats dont le Petit Havre
patronne d’ordinaire la candidature.
Millerand se défend par ses actes, et
nous demanderons au Petit Havre
de nous faire savoir si une seule de
ses idoles, de M. Siegfried au gro--
tesque Rispal et au clérical Brin-
deau, en passant par Félix Faure,
a fait, pour le travail national, le
demi quart de ce que Millerand a
réalisé depuis les quelques mois qu’il
est au Ministère.
Ainsi que le fait justement obser
ver le dernier Bulletin de la Bourse
du Travail , il est singulier de voir
le Petit Havre attaquer sans cesse
Millerand après avoir approuvé sans
réserves les conseillers municipaux
qui ont voté l’application des fameux
décrets sur les conditions du travail.
C’est une attitude d’une logique
assez faible !
Si nous croyons bon de signaler
à nos amis la nouvelle ligne de
conduite du journal méliniste , qui
naguère encore se disait socialiste ,
ce n’est pas que nous redoutions son
influence sur le corps électoral ré
publicain du Havre. Nous savons,
en effet, par expérience, que le Petit
Havre n’a jamais fait passer ses
candidats que grâce à l’appoint
réactionnaire et à une action paral
lèle avec la Croix. L’union des
républicains, c’est donc la mort de
ses espérances, l’échec de sa tac
tique habituelle.
Mais nous tenons à bien faire
observer à nos amis et à nos alliés
éventuels dans la campagne qui va
s’ouvrir, que la concentration doit
s’opérei* en dehors des conditions
tracées par la feuille de la rue
Fontenelle. Si la fraction réac
tionnaire du Conseil d’adminis
tration de ce journal est devenue
irrévocablement une majorité, cela
n’empêchera pas les républicains,
même modérés, de faire leur devoir
contre la réaction. Nous en connais
sons plus d’un qui est littéralement
écœuré des palinodies de la presse
qui a lâché les principes pour les
gros sous, et qui ne soutient ses
amis eux- mêmes que s’ils montrent
patte dorée. L’union se fera sans
tenir compte de cette presse-là et au
besoin contre elle.
VERUS
LE
MONOPOLE DES INHUMATIONS
La commission relative au mono
pole des inhumations a commencé
l’examen du projet voté par le Sénat,
aux termes duquel le monopole des
inhumations actuellement réservé aux
fabriques et consistoires, serait donné
aux fabriques, aux consistoires et aux
communes, de façon que les familles
puissent choisir.
La commission a pris pour base de
sa discussion le projet voté par la
Chambre en 1883, donnant le mono
pole des inhumations aux communes.
M. Rabier a été nommé rapporteur.
PRECISONS
Le débat qui a eu lieu à la Cham
bre, sur les événements de la Marti
nique, a bientôt glissé, sous son falla
cieux prétexte, en une interpellation
sournoise sur la politique générale du
gouvernement. M. Waldeck-Rousseau,
avec son seus clair et précis, a mon
tré aux républicains dissidents qu’ils
s’étaient mis de leur propre gré en
dehors de la République. Certes, elle
n’est la propriété de personne, Ma
rianne, mais on se met pour ou contre
elle par ses actes. Dans les moments
difficiles, il est une discipline néces
saire que l’on doit adopter sous peine
de trahison. Il n’y a pas à tergiverser.
La cour aux portefeuilles que font,
actuellement, les politiciens on
doyants, tels que M. Ribot, ou plus
franchement coalisés avec la droite,
tels que M. Méline, ou sous-Méline,
à l’instar de MM. Brindeau et Rispal,
est le véritable danger de la situation,
en livrant encore le pays, pieds et
poings liés à la réaction. On agite,
de nouveau, le spectre rouge, pour
capter une majorité factice, inconci
liable, hétérogène, enfermant dans la
même cage le loup conservateur et le
mouton progressiste.
Pour nous, le dilemme est nette
ment établi, on est pour la République
avec le ministère ou contre elle, contre
lui.
Que l’on ne vienne pas nous pré
senter des formules hypocrites, en
excitant aux antagonismes des répu
blicains qui, au point de vue des réa
lisations pratiques peuvent différer
d'opinion, mais qui n’en sont pas
moins fidèlement attachés au régime
démocratique avant tout.
Il y a, en ce moment, une révolu
tion en cours, bien plus menaçante
que Celle de gauche, c’est celle de
droite qui a commencé par la loi de
dessaisissement et, en laissant le crime
impuni, les vertus républicaines bas
sement outragées, a constitué l’effroya
ble déroute de la justice. Devons-nous
aussi assister impuissants à la débâcle
générale de nos institutions, fruit
d'un long labeur, résultat heureux
des luttes glorieuses accomplies depuis
1789? Et cela, au profit de la bande
cléricale et des cohortes prétoriennes.
Quoi de plus singulier que d’en
tendre, aujourd’hui, se réclamer des
immortels droits de l’homme ceux
qui, comme le Petit Havre , les ont
combattus depuis deux ans de façon
hypocrite. Qui veut-on tromper ?
N’est-il pas suffisamment édifiant
de voir le Courrier du Havre, par l’or
gane de son rédacteur en chef, M.
J. Brenier, marchant la main dans la
main avec nos deux députés, félici
tant ces messieurs de leur attitude
dernière et se déclarant prêt à les
seconder ?
Pour nous, il n‘y a point d’équi-'
voque, nous savons où ils vont et où
nous allons. Nous ne voulons pas être
victimes d’une politique de dupes.
M. Fénoux vient nous dire, comme
le signalait naguère Gambetta :
« Coupez votre queue », nous sommes
avec vous.
Nous restons inébranlablement atta
chés à nos principes, nous restons
fidèlement liés à la population labo
rieuse de notre cité, avec laquelle nous
sommes en communauté de vues, et
qui nous donnera la victoire, lui répon
dons-nous.
— Ni nationalisme , ni socialisme,
propose-t-il en dernier effort.
Il n’y a pas de question sociale,
mais des questions sociales qui, toutes
urgentes, ont besoin d’être examinées
avec méthode, suivant un ordre déter
miné, sans rien laisser au hasard. Oui,
nous recherchons l’émancipation du
travailleur, nous demandons pour lui
la place à laquelle il a droit au foyer
de famille. Nous avons été et sommes
toujours partisans, par exemple, de
l’impôt sur le revenu qui va bientôt
entrer en application, comme nous
restons résolus, en général, à la sub
stitution des impôts directs aux im
pôts indirects. Y a-t-il là quelque
chose de subversif ?
Quelle folie et quelles terreurs vous
animent pour pousser les hauts cris
comme vous le faites ?
Il est, heureusement, dans le Havre,
des citoyens conscients qui se rendent
compte des nécessités auxquelles doit
obéir le parti républicain, sous peine
de déchéance, et ceux-là viendront
tous à nous, c’est-à-dire à la démo
cratie républicaine.
Alf. HENRI.
LA DÉFAITE
des faux bonshommes
Le ministère vient de doubler eu
core une fois le cap des tempêtes, et
on peut prédire maintenant qu’il pré
sidera à l’Exposition.
On sait que le débat soulevé à la
Chambre, avait pour prétexte les
troubles récents qui ont eu pour théâ
tre la martinique.
C’est le député de cette colonie qui
a ouvert le feu, à la fois contre le gou
vernement et contre les socialistes.
M. Gerville-Réache a montré que
tout le mal venait du manque de
sang-froid du lieutenant Kahn qui fit
tirer sur les grévistes, et le député
Fournière a remarquablement expli
qué les causes économiques et socia
les de ces regrettables événements.
Avec M. Lasserre, le débat a pris
une tournure plus nette. On pensait
bien que les mélinistes tenteraient un
retour offensif contre le ministère,
mais il faut savoir gré au député du
Tarn-et-Garonne de l’avoir fait pres
que loyalement.
En terminant, M. Lasserre est venu
déclarer à la tribune qu’il ne voterait
pas la partie de l’ordre du jour impli
quant la confiance dans le gouverne
ment, et M. Ribot, a aussitôt posé sa
candidature à la présidence du Con
seil.
Il a fait le procès du cabinet Wal
deck-Rousseau et a déclaré qu’il fal
lait un ministère représentant les
idées modérées.
M. Ribot a parlé longuement, bien
qu’on lui criât : « Mais on ne veut
pas de vous ! » Il ne s’est tu qu’après
avoir dit sur tous les tons à la Cham
bre : « Prenez mon ours ! »
M. Waldeck-Rousseau a très peu
parlé ; mais le peu qu’il a dit après
la déclaration de M. Lasserre a eu
pour résulat de rallier autour de lui
tous les républicains avancés.
Cette discussion a permis aux dé
putés décidés à soutenir le ministère
de se compter et l’on sait maintenant
combien le ministère aura de voix au
minimum, si l’interpellation annoncée
sur la politique générale se produit.
La séance de mercredi marque aussi
la défaite des faux bonshommes du
genre Sarrien et Ribot qui oscillent
entre les radicaux et les nationalistes
et guettent l’heure propice pour tom
ber à droite ou à gauche.
Les voilà fixés maintenant.
L’INCIDENT ROLLAND-FERRETTE
M. Rolland a écrit à M. Dron, dé
puté de Tourcoing, pour le charger de
proposer à M. Ferrette, qui l’avait
gravement insulté, la formation d’un
jury d’honneur.
Ce jury d’honneur examinera les
faits qui ont été apportés à la tribune
ou tous autres que M. Ferrette croirait
devoir relever après coup en s’entou
rant de tous les renseignements utiles
à la découverte de la vérité. Nous
aurons l’un comme l’autre la faculté
de faire entendre tels témoins qu’il
nous plaira de produire et jd’être as
sistés d’un avocat-conseil.
' Le jury d’honneur rendra une sen
tence motiv ée à propos de chaque fait
et appréciera, si son jugement infirme
les accusations portées contre moi, de
quelle façon M. Ferrette devra répa
rer les dommages qu'il m’a causé, en
donnant à ces accusations la grande
publicité de la tribune française.
Il ne s’agit, bien entendu, que
d’une réparation morale : je ne lui en
demande pas d’autre, voulant croire
en effet, jusqu’à preuve du contraire,
que M. Ferrette était de bonne foi
dans ses attaques.
Si vous estimez que les conditions
ci-dessus sont de nature à faire la lu
mière, que M. Ferrette, en conscience,
doit vouloir comme moi-même, je vous
prie de les lui proposer.
Charles Rolland.
MOINES PATRIOTES
Il y a environ un an, des moines de
la Congrégation des Trinitaires étaient
venus s’établir à Faucon près de Bar
celonnette, dans un ancien couvent
dont ils avaient rouvert la chapelle
au public. Prédication, confession,
agitation patriotico-religieuse, tout
marchait à merveille, lorsqu’il il y a
quelques jours, sur un ordre venu du
Ministre de l’Intérieur, les bons pères
furent visités par les gendarmes qui
leur signifièrent à chacun un arrêté
d’expulsion et les accompagnèrent
jusqu’à la frontière.
Samedi 51 Mars
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
1000 .
*»
u\r.
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RUE CASIMIR-PÉRIER
Secrétaire de la Rédaction F. thonmeret
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
1 5
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Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
À NOS LECTEURS
PRIMES
du RÉVEIL DU HAVRE
le RÉVEIL DU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Comme suite à nos primes, nous
tenons à la disposition de nos lecteurs,
et gratuitement, un certain nombre
de brochures contenant, avec le compte
rendu de l’Assemblée générale de la
Ligue française pour la Défense des
Droits de l’Homme et du Citoyen, la
belle conférence que M. Francis de
Pressensé a faite en cette circonstance.
En outre, deux autres brochures :
le discours prononcé dernièrement à
Sèvres par M. L. Trarieux, sénateur,
pour la défense de la République et
les Propos d’un Solitaire , de E. Du-
claux, membre de l’Institut.
Yu le petit nombre d’exemplaires
que nous possédons, il ne sera fait
droit qu’aux premières demandes.
La Concentration et le “Petit Havre”
Les élections municipales appro
chent, sans que l’on voie se dessiner
nettement les tendances des divers
groupes chargés de l’élaboration
des listes. Ainsi qu’il arrive souvent,
chacun cherche à tirer à soi la
couverture. Si l’on se bornait à
défendre les principes, tout irait
bien. Mais, malheureusement, il est
à craindre que les questions de per
sonnes ne jouent en l’occurence un
rôle prépondérant, et que lesjsoucis
de la défense républicaine ne soient
rélégués au second plan.
Nous voudrions, pour notre part,
que tous les républicains sincères
s’unissent dans une commune pen
sée de résistance à cette réaction
qui fait hélas ! de si rapides progrès
dans notre département, que les
succès nationalistes s’y succèdent
avec la plus déplorable facilité. Nous
comprenons les nuances, nous ad
mettons que l’on préfère M. Ribot à
M. Millerand. Mais ce que nous ne
parvenons pas à concevoir, c’est que
l’on excite contre certaines fractions
de l’opinion républicaine les passions
de tels ou tels républicains.
Et, pour parler net, nous sommes 1
véritablement stupéfaits de la nou
velle attitude du Petit Havre , qui
agite le spectre rouge tous les ma
tins.
Tous nos- concitoyens savent le
triste rôle joué par ce journal lors
des élections sénatoriales. Après
avoir reproduit complaisamment les
articles de La Libre Parole et de
La Patrie , qu’il a servis réguliè
rement à nos intelligentes popula
tions rurales, ce journal ne peut
être surpris de l’échec de M. Sieg
fried qu’il a tout fait pour préparer.'
Aujourd’hui, il s’attaque à Mille
rand. A l’entendre, la présence de
Millerand au Ministère serait un
danger public. Et, tous les jours,
c’est un article demandant le ren
versement du Ministère.
Nous n’avons pas à prendre ici la
défense de M. Millerand, qui est un
homme d’une autre envergure que
les candidats dont le Petit Havre
patronne d’ordinaire la candidature.
Millerand se défend par ses actes, et
nous demanderons au Petit Havre
de nous faire savoir si une seule de
ses idoles, de M. Siegfried au gro--
tesque Rispal et au clérical Brin-
deau, en passant par Félix Faure,
a fait, pour le travail national, le
demi quart de ce que Millerand a
réalisé depuis les quelques mois qu’il
est au Ministère.
Ainsi que le fait justement obser
ver le dernier Bulletin de la Bourse
du Travail , il est singulier de voir
le Petit Havre attaquer sans cesse
Millerand après avoir approuvé sans
réserves les conseillers municipaux
qui ont voté l’application des fameux
décrets sur les conditions du travail.
C’est une attitude d’une logique
assez faible !
Si nous croyons bon de signaler
à nos amis la nouvelle ligne de
conduite du journal méliniste , qui
naguère encore se disait socialiste ,
ce n’est pas que nous redoutions son
influence sur le corps électoral ré
publicain du Havre. Nous savons,
en effet, par expérience, que le Petit
Havre n’a jamais fait passer ses
candidats que grâce à l’appoint
réactionnaire et à une action paral
lèle avec la Croix. L’union des
républicains, c’est donc la mort de
ses espérances, l’échec de sa tac
tique habituelle.
Mais nous tenons à bien faire
observer à nos amis et à nos alliés
éventuels dans la campagne qui va
s’ouvrir, que la concentration doit
s’opérei* en dehors des conditions
tracées par la feuille de la rue
Fontenelle. Si la fraction réac
tionnaire du Conseil d’adminis
tration de ce journal est devenue
irrévocablement une majorité, cela
n’empêchera pas les républicains,
même modérés, de faire leur devoir
contre la réaction. Nous en connais
sons plus d’un qui est littéralement
écœuré des palinodies de la presse
qui a lâché les principes pour les
gros sous, et qui ne soutient ses
amis eux- mêmes que s’ils montrent
patte dorée. L’union se fera sans
tenir compte de cette presse-là et au
besoin contre elle.
VERUS
LE
MONOPOLE DES INHUMATIONS
La commission relative au mono
pole des inhumations a commencé
l’examen du projet voté par le Sénat,
aux termes duquel le monopole des
inhumations actuellement réservé aux
fabriques et consistoires, serait donné
aux fabriques, aux consistoires et aux
communes, de façon que les familles
puissent choisir.
La commission a pris pour base de
sa discussion le projet voté par la
Chambre en 1883, donnant le mono
pole des inhumations aux communes.
M. Rabier a été nommé rapporteur.
PRECISONS
Le débat qui a eu lieu à la Cham
bre, sur les événements de la Marti
nique, a bientôt glissé, sous son falla
cieux prétexte, en une interpellation
sournoise sur la politique générale du
gouvernement. M. Waldeck-Rousseau,
avec son seus clair et précis, a mon
tré aux républicains dissidents qu’ils
s’étaient mis de leur propre gré en
dehors de la République. Certes, elle
n’est la propriété de personne, Ma
rianne, mais on se met pour ou contre
elle par ses actes. Dans les moments
difficiles, il est une discipline néces
saire que l’on doit adopter sous peine
de trahison. Il n’y a pas à tergiverser.
La cour aux portefeuilles que font,
actuellement, les politiciens on
doyants, tels que M. Ribot, ou plus
franchement coalisés avec la droite,
tels que M. Méline, ou sous-Méline,
à l’instar de MM. Brindeau et Rispal,
est le véritable danger de la situation,
en livrant encore le pays, pieds et
poings liés à la réaction. On agite,
de nouveau, le spectre rouge, pour
capter une majorité factice, inconci
liable, hétérogène, enfermant dans la
même cage le loup conservateur et le
mouton progressiste.
Pour nous, le dilemme est nette
ment établi, on est pour la République
avec le ministère ou contre elle, contre
lui.
Que l’on ne vienne pas nous pré
senter des formules hypocrites, en
excitant aux antagonismes des répu
blicains qui, au point de vue des réa
lisations pratiques peuvent différer
d'opinion, mais qui n’en sont pas
moins fidèlement attachés au régime
démocratique avant tout.
Il y a, en ce moment, une révolu
tion en cours, bien plus menaçante
que Celle de gauche, c’est celle de
droite qui a commencé par la loi de
dessaisissement et, en laissant le crime
impuni, les vertus républicaines bas
sement outragées, a constitué l’effroya
ble déroute de la justice. Devons-nous
aussi assister impuissants à la débâcle
générale de nos institutions, fruit
d'un long labeur, résultat heureux
des luttes glorieuses accomplies depuis
1789? Et cela, au profit de la bande
cléricale et des cohortes prétoriennes.
Quoi de plus singulier que d’en
tendre, aujourd’hui, se réclamer des
immortels droits de l’homme ceux
qui, comme le Petit Havre , les ont
combattus depuis deux ans de façon
hypocrite. Qui veut-on tromper ?
N’est-il pas suffisamment édifiant
de voir le Courrier du Havre, par l’or
gane de son rédacteur en chef, M.
J. Brenier, marchant la main dans la
main avec nos deux députés, félici
tant ces messieurs de leur attitude
dernière et se déclarant prêt à les
seconder ?
Pour nous, il n‘y a point d’équi-'
voque, nous savons où ils vont et où
nous allons. Nous ne voulons pas être
victimes d’une politique de dupes.
M. Fénoux vient nous dire, comme
le signalait naguère Gambetta :
« Coupez votre queue », nous sommes
avec vous.
Nous restons inébranlablement atta
chés à nos principes, nous restons
fidèlement liés à la population labo
rieuse de notre cité, avec laquelle nous
sommes en communauté de vues, et
qui nous donnera la victoire, lui répon
dons-nous.
— Ni nationalisme , ni socialisme,
propose-t-il en dernier effort.
Il n’y a pas de question sociale,
mais des questions sociales qui, toutes
urgentes, ont besoin d’être examinées
avec méthode, suivant un ordre déter
miné, sans rien laisser au hasard. Oui,
nous recherchons l’émancipation du
travailleur, nous demandons pour lui
la place à laquelle il a droit au foyer
de famille. Nous avons été et sommes
toujours partisans, par exemple, de
l’impôt sur le revenu qui va bientôt
entrer en application, comme nous
restons résolus, en général, à la sub
stitution des impôts directs aux im
pôts indirects. Y a-t-il là quelque
chose de subversif ?
Quelle folie et quelles terreurs vous
animent pour pousser les hauts cris
comme vous le faites ?
Il est, heureusement, dans le Havre,
des citoyens conscients qui se rendent
compte des nécessités auxquelles doit
obéir le parti républicain, sous peine
de déchéance, et ceux-là viendront
tous à nous, c’est-à-dire à la démo
cratie républicaine.
Alf. HENRI.
LA DÉFAITE
des faux bonshommes
Le ministère vient de doubler eu
core une fois le cap des tempêtes, et
on peut prédire maintenant qu’il pré
sidera à l’Exposition.
On sait que le débat soulevé à la
Chambre, avait pour prétexte les
troubles récents qui ont eu pour théâ
tre la martinique.
C’est le député de cette colonie qui
a ouvert le feu, à la fois contre le gou
vernement et contre les socialistes.
M. Gerville-Réache a montré que
tout le mal venait du manque de
sang-froid du lieutenant Kahn qui fit
tirer sur les grévistes, et le député
Fournière a remarquablement expli
qué les causes économiques et socia
les de ces regrettables événements.
Avec M. Lasserre, le débat a pris
une tournure plus nette. On pensait
bien que les mélinistes tenteraient un
retour offensif contre le ministère,
mais il faut savoir gré au député du
Tarn-et-Garonne de l’avoir fait pres
que loyalement.
En terminant, M. Lasserre est venu
déclarer à la tribune qu’il ne voterait
pas la partie de l’ordre du jour impli
quant la confiance dans le gouverne
ment, et M. Ribot, a aussitôt posé sa
candidature à la présidence du Con
seil.
Il a fait le procès du cabinet Wal
deck-Rousseau et a déclaré qu’il fal
lait un ministère représentant les
idées modérées.
M. Ribot a parlé longuement, bien
qu’on lui criât : « Mais on ne veut
pas de vous ! » Il ne s’est tu qu’après
avoir dit sur tous les tons à la Cham
bre : « Prenez mon ours ! »
M. Waldeck-Rousseau a très peu
parlé ; mais le peu qu’il a dit après
la déclaration de M. Lasserre a eu
pour résulat de rallier autour de lui
tous les républicains avancés.
Cette discussion a permis aux dé
putés décidés à soutenir le ministère
de se compter et l’on sait maintenant
combien le ministère aura de voix au
minimum, si l’interpellation annoncée
sur la politique générale se produit.
La séance de mercredi marque aussi
la défaite des faux bonshommes du
genre Sarrien et Ribot qui oscillent
entre les radicaux et les nationalistes
et guettent l’heure propice pour tom
ber à droite ou à gauche.
Les voilà fixés maintenant.
L’INCIDENT ROLLAND-FERRETTE
M. Rolland a écrit à M. Dron, dé
puté de Tourcoing, pour le charger de
proposer à M. Ferrette, qui l’avait
gravement insulté, la formation d’un
jury d’honneur.
Ce jury d’honneur examinera les
faits qui ont été apportés à la tribune
ou tous autres que M. Ferrette croirait
devoir relever après coup en s’entou
rant de tous les renseignements utiles
à la découverte de la vérité. Nous
aurons l’un comme l’autre la faculté
de faire entendre tels témoins qu’il
nous plaira de produire et jd’être as
sistés d’un avocat-conseil.
' Le jury d’honneur rendra une sen
tence motiv ée à propos de chaque fait
et appréciera, si son jugement infirme
les accusations portées contre moi, de
quelle façon M. Ferrette devra répa
rer les dommages qu'il m’a causé, en
donnant à ces accusations la grande
publicité de la tribune française.
Il ne s’agit, bien entendu, que
d’une réparation morale : je ne lui en
demande pas d’autre, voulant croire
en effet, jusqu’à preuve du contraire,
que M. Ferrette était de bonne foi
dans ses attaques.
Si vous estimez que les conditions
ci-dessus sont de nature à faire la lu
mière, que M. Ferrette, en conscience,
doit vouloir comme moi-même, je vous
prie de les lui proposer.
Charles Rolland.
MOINES PATRIOTES
Il y a environ un an, des moines de
la Congrégation des Trinitaires étaient
venus s’établir à Faucon près de Bar
celonnette, dans un ancien couvent
dont ils avaient rouvert la chapelle
au public. Prédication, confession,
agitation patriotico-religieuse, tout
marchait à merveille, lorsqu’il il y a
quelques jours, sur un ordre venu du
Ministre de l’Intérieur, les bons pères
furent visités par les gendarmes qui
leur signifièrent à chacun un arrêté
d’expulsion et les accompagnèrent
jusqu’à la frontière.
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