STIVAL. ÉGLISE SAINT-MÉRIADEC
par Denise DUFIEF-MOIREZ
Pontivy s’entoure d’une couronne de chapelles de pèlerinage plus ou moins prestigieuses qui ont
nom Sainte-Noyale, Notre-Dame de Carmès, Notre-Dame de La Houssaye, Notre-Dame-de-Joie à Gohazé,
Saint-Mériadec à Stival. Cette dernière, sans doute l’un des fleurons les plus modestes de l’ensemble (1),
contribue néanmoins, à son niveau, à l’expression architecturale du pays pontivien comme son décor peint
et son mobilier, œuvre d’artisans locaux, traduisent la sensibilité religieuse et artistique d’un petit monde
rural dans la mouvance des Rohan.
I. Contexte historique et légendaire
Précisons d’emblée que Saint-Mériadec, devenue église paroissiale depuis une soixantaine d’années,
n’était, à l’origine, qu’une simple chapelle, et qu’elle voisinait, à l’intérieur du cimetière et de son enclos,
avec l’église paroissiale, dédiée à saint Pierre (2). Quoique isolées l’une en bordure de la route de Pontivy,
l’autre en bordure de celle de Guémené, les fontaines de Saint-Mériadec et de Saint-Pierre étaient réguliè
rement associées au centre cultuel, plus particulièrement lors des pardons très animés qui, au mois de juin,
suivaient les fêtes des deux titulaires : la Saint-Mériadec le 7, la Saint-Pierre, le 29. Ces pardons bénéfiques
l’un à l’autre, se déroulaient avec l’assentiment, voire les encouragements de la hiérarchie ecclésiastique :
en 1661 l’évêque de Vannes, Charles de Rosmadec fait publier dans son diocèse une indulgence de pléniaire
rémission concédée par le pape Alexandre VII « aux pèlerins du pardon de saint Pierre en Stival » (3).
Quant au pardon de saint Mériadec, il est aussi l’occasion d’honorer l’utile Cornély, protecteur des bestiaux
bretons : ainsi se trouve associé à la procession qui relie la fontaine à la chapelle, le troupeau acheté par la
fabrique et placé chez des laboureurs chargés de le nourrir, en attendant le moment propice de sa vente
au profit de la même fabrique. Guillotin de Corson évoque très précisément le souvenir de ces fêtes reli
gieuses dont la pratique était encore très vivace à la fin du siècle dernier (4).
Paroisse autonome au xv e siècle et peut-être même dès le xiv e , Stival relève, à partir du xvi e siècle
et ce, jusqu’à la Révolution, de la paroisse de Malguenac. Le Concordat annexe Stival à Pontivy, jusqu’en
1820, date à laquelle elle redevient paroisse autonome tout en restant incorporée à la commune de Pontivy.
C’est en 1924 que Saint-Mériadec, jugée suffisante par le culte local, se subtitue à l’église paroissiale dont
on décide la démolition (5).
Que sait-on du saint patron de l’actuelle église paroissiale? L’abbé Euzenot ayant déjà clairement
exposé ces problèmes, nous ne reviendrons pas sur les hésitations et les enrichissements successifs de la
tradition hagiographique concernant saint Mériadec (6). Retenons que la plupart des sources, suivies par
Albert Le Grand et les Bollandistes, font vivre saint Mériadec au vn e siècle et le disent né de famille illustre
puisqu’il serait le fils de l’hypothétique premier roi des Bretons, Conan Mériadec ; après avoir étudié les
lettres, il s’intégre au clergé vannetais sous l’épiscopat d’Hingeten, mais préfère finalement la solitude : sa
terre d’élection, aux portes de Pontivy, est Stival, dont le nom bien sonnant évoque, en breton, une fon
taine qui sourd d’un rocher. Là, il se complait dans une vie austère et édifiante, tournée vers la prière et
les pauvres.
par Denise DUFIEF-MOIREZ
Pontivy s’entoure d’une couronne de chapelles de pèlerinage plus ou moins prestigieuses qui ont
nom Sainte-Noyale, Notre-Dame de Carmès, Notre-Dame de La Houssaye, Notre-Dame-de-Joie à Gohazé,
Saint-Mériadec à Stival. Cette dernière, sans doute l’un des fleurons les plus modestes de l’ensemble (1),
contribue néanmoins, à son niveau, à l’expression architecturale du pays pontivien comme son décor peint
et son mobilier, œuvre d’artisans locaux, traduisent la sensibilité religieuse et artistique d’un petit monde
rural dans la mouvance des Rohan.
I. Contexte historique et légendaire
Précisons d’emblée que Saint-Mériadec, devenue église paroissiale depuis une soixantaine d’années,
n’était, à l’origine, qu’une simple chapelle, et qu’elle voisinait, à l’intérieur du cimetière et de son enclos,
avec l’église paroissiale, dédiée à saint Pierre (2). Quoique isolées l’une en bordure de la route de Pontivy,
l’autre en bordure de celle de Guémené, les fontaines de Saint-Mériadec et de Saint-Pierre étaient réguliè
rement associées au centre cultuel, plus particulièrement lors des pardons très animés qui, au mois de juin,
suivaient les fêtes des deux titulaires : la Saint-Mériadec le 7, la Saint-Pierre, le 29. Ces pardons bénéfiques
l’un à l’autre, se déroulaient avec l’assentiment, voire les encouragements de la hiérarchie ecclésiastique :
en 1661 l’évêque de Vannes, Charles de Rosmadec fait publier dans son diocèse une indulgence de pléniaire
rémission concédée par le pape Alexandre VII « aux pèlerins du pardon de saint Pierre en Stival » (3).
Quant au pardon de saint Mériadec, il est aussi l’occasion d’honorer l’utile Cornély, protecteur des bestiaux
bretons : ainsi se trouve associé à la procession qui relie la fontaine à la chapelle, le troupeau acheté par la
fabrique et placé chez des laboureurs chargés de le nourrir, en attendant le moment propice de sa vente
au profit de la même fabrique. Guillotin de Corson évoque très précisément le souvenir de ces fêtes reli
gieuses dont la pratique était encore très vivace à la fin du siècle dernier (4).
Paroisse autonome au xv e siècle et peut-être même dès le xiv e , Stival relève, à partir du xvi e siècle
et ce, jusqu’à la Révolution, de la paroisse de Malguenac. Le Concordat annexe Stival à Pontivy, jusqu’en
1820, date à laquelle elle redevient paroisse autonome tout en restant incorporée à la commune de Pontivy.
C’est en 1924 que Saint-Mériadec, jugée suffisante par le culte local, se subtitue à l’église paroissiale dont
on décide la démolition (5).
Que sait-on du saint patron de l’actuelle église paroissiale? L’abbé Euzenot ayant déjà clairement
exposé ces problèmes, nous ne reviendrons pas sur les hésitations et les enrichissements successifs de la
tradition hagiographique concernant saint Mériadec (6). Retenons que la plupart des sources, suivies par
Albert Le Grand et les Bollandistes, font vivre saint Mériadec au vn e siècle et le disent né de famille illustre
puisqu’il serait le fils de l’hypothétique premier roi des Bretons, Conan Mériadec ; après avoir étudié les
lettres, il s’intégre au clergé vannetais sous l’épiscopat d’Hingeten, mais préfère finalement la solitude : sa
terre d’élection, aux portes de Pontivy, est Stival, dont le nom bien sonnant évoque, en breton, une fon
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