it« des Marais-St-Germain, 13.
Hue Saint-Jacques, 4t.
5 cent.
Place Maubert, B.
Hue des Gravilliers, 98.
DU FOUET
A TOUS CES GROS CHIENS-LA!
fT ou LE BŒUF GRAS DE 1849
' ' Carnaval Politique, Satyrique et Travesti.
Air : Dans an grenier qu'on est bien à vingt ans.
1
Pour me punir d'être un vieux prolétaire.
Prêts à me mordre, ils aiguisent leurs dents ;
Tous ces gens-là, je les ai vus par terre ;
Oui, tous alors faisaient les chiens couchants.
Tout est changé... la meute mercenaire
Veut me traîner... mais qui vivra verra.
Tous les chiens blancs m’ont déclaré la guerre ;
Du fouet! du fouet! à tous ces gros chiens-là !
2
Oh! bien longtemps, sous ■ 13 charge pesante,
Moi qui suis fort, j'ai vu mon dos fléchir;
J'ai bien souffert... de ma corne puissante,
Si je frappais, tous songeraient à fuir'.
La patience est dans mon caractère ;
Mais à la fin • se lassera !
Tous les hiens blancs m'ont déclaré la guerre;
Du fouet ! au fouet! a tous ces gros chiens-là !
3
Que j'ai souffert sous la dent d'un vampire,
Monstre difforme et qu'on nomme budget !
Il met l’impôt sur l'air que je respire,
Son appétit n’est jamais satisfait.
D'un bœuf ils font une vache laitière;
L'on me pressure et ma force s'en va !
Tous les chiens blancs m'ont déclaré la guerre ;
Du fouet! du fouet! à tous ces gros chieus-là!
•(.9o
«
Et savez-vous pourquoi, pauvre victime,
L'on me harcèle avec tant de rigueur?
Vous ne sauriez deviner mon vrai crime :
Je suis né rouge... oui, voilà ma couleur!
Cette couleur a le don de déplaire;
On dit pourtant que Brutus l’adopta !
Tous les chiens blancs m’ont déclaré la guerre;
Du fouet ! du fouet ! à tous ces gros chiens-là !
•
Ce n’est pas tout; comme socialiste.
J’entends chacun crier haro! sur moi ;
De mes bourreaux je vois grossir la liste :
Pour mieux me perdre on invoque la loi!
J’aime à parler, on veut me faire taire;
J’aime les clubs, des clubs on me chassa !
Tous leschiens blancs m’ont déclaré la guerre ;
Le fouet ! le fouet ! à tous ces gros chiens-là •
6
A leur profit j’ai traîné la charrue,
Péniblement j’ai tracé le sillon ;
De récolter quand l’heure fut venue,
ils ont pour eux réclamé la moisson.
Ils vous diront que c'est là l'ordinaire ;
Ce fut toujours, et toujours ce sera !
Moi je réponds à qui me fait la guerre :
Du fouet! du fouet! à tous ces gros chiens-là !
•9o
ARRIERE
FAUX RÉPUBLICAINS !
(20% édition.)
Ain de la Lionne.
Oui, Béranger nous l’apprend, le paillasse,
and il s’y met, ne saut point-$ à demi,
uteur du roi, pour conserver sa place,
La Liberté le voit sauter aussi.
Mais l’avenir est un champ que l'on sème
Avec un soc qui veut de fortes mains;
Vous n’avez point reçu notre baptême ;
Arrière, faux républicains!
Frelons impurs, dans les rangs de l’abeille
Vous oseriez vous glisser en sournois!
La République est là qui vous surveille.
Jamais sur vous ne tombera son choix.
Quand le lion a terminé sa chasse,
Vous assiégea la table des festins;
Vous entrouvrez votre large besace ;
Arrière, faux républicains I
La Liberté que vous aves trahie
A bien le droit de se méfier de vous;
Vouloir encore ramper serait folie ;
Allons, cessez de ramper à genoux l
3»
Vous avez soin que le tailleur découse
Vos vieux galons dont vous étiez si vains!
Sur votre habit vous passez notre blouse (1)
Arrière,faux républicains!
Grands comédiens, qui ne trompez personne,
Retirez-vous, malencontreux acteurs I
Votre passé, la France le pardonne,
Mais n'osez pas compter sur ses faveurs.
Vous encensiez la royauté proscrite ;
De votre encens les flots à peine éteints
Brûlent pour nous!... Point d'encens hypocrite,
Arrière, faux républicains !
Racontez-nous vos bulletins de gloire;
Racontez-nous vos merveilleux combats.
A vos exploits quand il s'agit de croire,
La République est comme saint Thomas.
Lorsque la France avilie et déchue
Au flot vengeur retrempait ses destins,
Vous a-t-on vus descendre dans la rue?
Arrière, faux républicains!
Pendant trois jours, enterrés dans vos caves,
Du beau soleil vous fûtes déserteurs;
Et maintenant vous faites tous les braves.
Et vous brillez comme solliciteurs!
De traitements hommes toujours avides.
Tous les pouvoirs vous ont eu pour cousins!
Allons, mes vieux, prenez vos invalides:
Arrière, faux républicains! L. C.
() Historique, __
Association typographique. — DESOYE, VALERY et C, imprimeurs, rue de Seine, 32.
