Titre : Annales de Bourgogne : revue historique trimestrielle publiée sous le patronage de l'Université de Dijon et de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon
Auteur : Université de Bourgogne. Auteur du texte
Auteur : Académie des sciences, arts et belles-lettres (Dijon). Auteur du texte
Source : Société des Annales de Bourgogne, 2019-17452
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/02/2020
N° 114 Avril-Juin 1957
ANNALES DE BOURGOGNE TOME XXIX . — ANNÉE 1957-
LA CRISE
DE 1709-1710
EN BOURGOGNE
LES AUTORITÉS PROVINCIALES ET LA REMISE DES TERRES EN CULTURE
L E « Grand Hiver » n’a pas épargné la Bourgogne : les études générales 1 comme les monographies locales en font abondamment foi. Les causes météorologiques de la disette — une gelée très forte et prolongée survenant après un début d’hiver assez doux —, l’affolement qui provo qua les expéditions lancées par les villes pour se procurer des grains, la hausse des prix et les accaparements, la disette elle- même qui suscita une mortalité très grande, l’épidémie qui enleva beaucoup de ceux que la famine avait épargnés, autant de questions qui méritent d’être étudiées dans le cadre provincial. Dans cet article, nous nous proposons seulement d’examiner un aspect de la crise : les efforts des autorités centrales et de celles de la province en vue de remédier à l’anéantissement des semences, d’assurer les récoltes à venir et de reconstituer la richesse agricole d'une région qui passait pour un des greniers de la France. Nous aurons ainsi l’occasion de voir dans quelle mesure les moyens d’information et les théories dominantes permettaient au gouvernement d’agir efficacement dans les provinces. Nous ferons remonter notre enquête un peu avant l’hiver, de façon à envisager dans son ensemble la campagne de culture commençant avec la récolte de 1708. 1. — La pré-crise : l’année 1708 Les récoltes, qui avaient été insuffisantes entre 1700 et 1703, avaient été assez abondantes de 1704 à 1707. Les résultats des en-
1. Parmi celles-ci, eu dehors de l’ouvrage classique de A. de Boislile, Le grand hiver et la disette de 1709 (Rev. des Questions hist., nouv. série, t. XXIX, 1903, I, p. 442- 509, et t. XXX, 1903, II, p. 486-542) citons G. Martin, Les famines de 1693 et 1709 et la spéculation sur les blés (B C T H, sect. des sc. écou. et sociales, 1908, p. 150-173), et E- Blin, Les subsistances en 1709 et 1710 (A B, t. XII, 1940, p. 69-80 et t. XIII, 1941, p. 308-317).
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