Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1932-08-10
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 10 août 1932 10 août 1932
Description : 1932/08/10 (Numéro 223). 1932/08/10 (Numéro 223).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k297051k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
FIGARO
107* Année. N° 223 de 1932.
Édité en f'Hôtet de
FIGARO
14, Rond-Point des Champs-Elysées
PARIS (vin-)
ADMINISTRATION- RÉDACTION-PUBLICITÉ
ANNONCES
14. Rond-point des Champs-Elysées. PARIS
TélèpBones Elysées 98-31 à 98-38
Adresse Télégraphique: F7C~AR0 45-PART.I
LOUÉ PAR CEUX-CI, BLAME PAR CEUX-LA/ ME MOQ.URNT DES'SOTS, BRAVANT LES MECHANTS, JE HE
PRESSE DE RIRE DE TOUT™ DE PEUR D'ÊTRE OBLIGÉ D'EN PLEURER
S- POUVE2-VOUS, FIOARO. TRAÎTER SI LÉGÈREMENT UN"DESSEIN QUI NOUS COÛTE A TOUS LE BONHEUR ? 2
BEAUMARCHAIS.
Fende le 14 Janvier 182e
Anciens Directeurs H. DE VILLEMESSANT
F.MA8NARD. GXALMETTE. A.CAPUS. R. DE FLERS
F.MAGNARp,G:CALMETTE,A.CAPUa, R.DE FLERa
ABONNEMENTS 3 mois 6 mois 1 an
FariSjDépartem. etColonies. 30" 54" IOO»
ÉTRANGER
Pays à tarif postal réduit. 52" IOO» 190»
Pays à tarif postal augmenté. 72» 140» 260»
On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste
de France
Chèque postal 242-53 Paris
MERCREDI 10 A0U1 1932
DIEBJCTIOIST • 14, RO3Sr3D-0POli
MERCREDI 10 AOUT 1932
'L.A :p olit i q xj é
c ENCORE l
LA PACTOMANIE
L'opinion s'est émue en Roumanie de
la signature d'un pacte de non-agres-
sion entre la Pologne et les Soviets. Il
y a, en effet, entre les gouvernements
dé Varsovie et,de Bucarest un traité d'alliance qui
implique la communauté de leur politique extérieure.
Lorsque, il y a quelques mois, des pourparlers s'en-
gagèrent, entre Moscou d'une part, Varsovie et
Bucarest d'autre part, ces pourparlers n'aboutirent
pas, le gouvernement polonais s'étant solidarisé avec
le gouvernement roumain qui subordonnait sa signa-
ture à la reconnaissance de sa souveraineté sur'la
Bessarabie, condition obstinément repoussée par les
Soviets.
D'après le grand journal de Bucarest, l'Adeverul,
l'émoi roumâifl s'est traduit par une intervention du?
roi Garol auprès du maréchal Pilsudsky et par une
visite de M. Cesiâno à M. Herriot. Cette visite est'
qu'elle atteste la confiance que la France inspire à i
ses alliés inquiétante parce qu'elle implique aussi
le sentiment que le Quai d'Orsay n'est pas étranger
à l'attitude du gouvernement polonais et qu'il dé-
pendrait de lui de la modifier.
Ce sentiment est naturel chez ceux qui n'oublient
pas la pression exercée naguère par M. Briand sur
la Pologne et la Roumanie pour les amener à traiter
avec Moscou, au moment où il négociait lui-même
avec les Soviets une convention qui, tout en laissant
le champ libre à leur propagande révolutionnaire en
Fran'ce,-mettait notre épargne à leur disposition et,
au mépris de notre honneur national et de l'huma-
nité, sacrifiait les réfugiés russes, qui furent nos alliés,
à leurs bourreaux qui nous ont trahis. Le Quai
d'Orsay souffrirait-il d'une rechute de sa soviétite inr-
termiffente, mais aiguë ? On voudrait croire qu'il
est immunisé parla mort de Briand, que M. Herriot,
notamment, y est réfractaire et que les complaisances
envers Moscou font partie de cette expérience de
1924 qu'il a déclaré ne pas vouloir recommencer.
Toutefois, M. Herriot est le chef d'un parti qui,
dans ses congrès, a condamné la politique des allian-
ces. Il a' semblé faire bon marché de celles qui nous'
unissent à la Petite Entente et à la Pologne quand,
avant de diriger notre politique extérieure, il lui xx-
prochait de « ne s'appuyer que sur des peuples
qu'elle était obligée de soutenir ». C'est ̃ le cas de
toutes les alliances qui, si elles ne sont le masque de
la domination, comportent une réciprocité d'appui et
de services. Elles sont préférables à la politique de
rapprochement unilatérale qui consiste à soutenir et
à relever une Allemagne ivre de revanche. Même
après « l'accord de confiance qui n'empêche pas
M. Macdonald d'être l'associé de Berlin contre la
France, nous ne pouvons faire fi de nos alliés. Ils nous
seraient précieux, même si nous en avions d'autres.
Dans un article récent, Y Œuvre, qui n'est pas
hostile à M. Herriot, engageait la Pologne à passer
outre aux objections de la Roumanie en invoquant
« l'égoïsme sacré qui doit l'intéresser plus au
couloir de Dantzig et à la Silésie qu'à la Bessarabie.
Cet égoïsme sacré serait bien mal entendu, car il
consommerait l'isolement de tous les peuples. C'est
nous inviter à l'opposer, le cas échéant, à la Pologne
en alléguant que l'Alsace-Lôrrainé nous intéresse
plus que le couloir et la Silésie. C'est autoriser nos
alliés actuels ou éventuels à nous abandonner en al-
léguant que leur propre territoire les intéresse plus
que l'Alsace-Lorraine. j«^"
Cet, argument trahit la. pensée qu'un accord po-
lono-russe" romprait la collusion germano-soviétique
dont l'hostilité contre la Pologne est le lien le plus
fort. Quelle illusion Elle provient de notre habitude
de subordonner notre politique extérieure à notre
politique intérieure. Nos pacifistes qui auraient fait
la guerre à Mussolini parce que sa doctrine n'est
pas la leur s'imaginent que les barons de von Papen
seront les ennemis des Soviets. Or, ces messieurs su-
bordonnent, au contraire, la politique intérieure à la
politique extérieure. De même que Richelieu combat-
tait, les protestants à l'intérieur et s'alliait à ceux du
dehors, ils massacreront, s'il le faut, leurs commu-
nistes et n'en seront que plus empressés à l'égard
des Soviets.
Dans l'hypothèse la plus favorable, tout pacte
de non agression avec les Soviets-est inutile puisqu'ils
érigent en principe la violation des engagements inter-
nationaux. Dans l'hypothèse la plus vraisemblable,
il est dangereux. Il l'est dans la mesure où on le
prend au sérieux et où il inspire une fausse sécurité,
et dans la mesure où il affaiblirait des alliances qui
sont, avec notre armée, la seule garantie de la paix.
Les cours à Paris
des m on n a i e s é t r an gères
'̃ "̃ "DEf ISES • » ̃ Cours Cours •'J-
..<̃ • 8 août 9 août 'f
1: livre sterling 88 2I 88 67
i dollar 25 54 25 Si
100 belgas 354 2S 354 »
ioo pesetas .i 207 75 207 37
,100 lire 130 40 13090
100 francs suissss 497 25 497 59
160 florins 1027 75 1027 co
ioo couronnes norvégiennes s-
100 couronnes suédoises 456 »
Encaisse-or (monnaies et lingots) de la Banque
de France
Au 29 juillet 82.167.51S.132 fr.
Proportion de l'encaisse-or aux engagements à vue
Au 29 juillet. 76,16 0/0
L'AGONIE DE Mv CAMILLE AYMARD
L'AMI DU PEUPLE publie ce matin l'article suivant J
Quand le cygne va mourir, il fait, selon la légende, entendre un chant. Certains ont dit que ce chant est harmonieux d'autres ont
prétendu qu'il exprime la douleur et l'angoisse.
M. Camille Aymard vient, lui aussi, de jeter son dernier cri, mais comme on ne peut rien attendre d'harmonieux de la part du
« mauvais Français capable et coupable des pires défaillances dans un but de lucre véreux », le cri de M. Camille Aymard est celui du
damné qui voit s'ouvrir devant lui les portes de la géhenne.
M. Camille Aymard va mourir mourir à la vie politique et sociale, s'entend. Quant à sa vie physique, qu'il la traîne désor-
mais tel le boulet du châtiment, c'est son lot.
Une prescience avertit celui que 106 de ses confrères ont qualifié « AYMARD-LA-CANAILLE ». Il a osé.écrire hier
« J'attends mon heure l'heure de la justice immanente, l'heure de la justice de Dieu, qui finit toujours par arriver. Et, lors-
qu'elle est en marche, rien ne parvient à l'arrêter au cadran de la destinée. »
Comme le kaiser sanglant, le triste personnage ose parler de Dieu, de ce Dieu qu'il outrage en en faisant passer le nom sous sa
plyme véreuse. (Delestrée dixit). Mais Dieti châtie. j
Nos articles, « publiés à grand fracas, et qui restent incompréhensibles pour le public », dit-il, ont été si bien comprts que
-Ê&î1 Camille Aymard est déjà mis au ban de l'opinion en attendant mieux, et ce mieux vient. Voilà pour la première phase.
?~ j.
La seconde phase a, eu son début c'est celle qui doit faire justice des comparses, tels les procureurs généraux Michel et Lafon-.
tan de Goth, le gouverneur Maspéro, déjà exécutés le tour des autres est là, ainsi que celui des complices.
La troisième phase va être celle des plus coupables, les soutiens et les animateurs de M. Camille Aymard, sans lesquels la
presse serait depuis longtemps délivrée de celui dont la présence la déshonore.
Et l'opinion aura compris qu'avec un rare courage et une haute noblesse, M. François. Coty aura livré bataille non contre
un homme méprisable, mais contre une horde dangereuse au premier chef pour notre malheureux pays. A l'heure où tant de nuages
s'amoncellent sur notre ciel, nous osons faire notre devoir, tout notre devoir, pour le salut de la Patrie.
̃̃<'̃£- .•̃•/> L'AMI DU PEUPLE.
Ii'flGTIVITE PflflGEipflfllSTE
fl M FR0J1TIÈHE ItOtfôfllfiE
Donc, les 13, 14 et 15 août, une manifestation
pangermaniste « kolossale » va se dérouler à nos
portes, à quatre lieues de Bitche. Les associations
"'d'anciens- »i'olontair es -du Palatinat ont décidé de-
puis trois mois d'organiser à Pii'itiasens dans la
ville où furent assassinés et brûlés vifs, le 13 fé-
vrier 1924, au cours de scènes tiôcturnes d'une sau-
vagerie inouïe, quinze séparatistes rhénans un
grand congrès en faveur de ce que les hitlériens
appellent les « Marches de l'Ouest ». D'après les
renseignements qui nous sont fournis des invita-
tions au ton comminatoire ont été adressées à tou-
tes les associations du Palatinat, du pays de Bade,
de la Bavière et même d'autres contrées du Reich,
afin que des contingents imposants prennent part
au défilé monstre prévu pour dimanche. Le comité
d'organisation s'est assuré du concours de tous les
anciens maréchaux et généraux de l'armée impé-
riale ayant commandé des armées de 1914 à 1918.
On compte notamment sur la présence du kron-
prinz Rupprecht de Bavière, dont la dernière vi-
site au Palatinat date des fêtes du millénaire de la
cathédrale de Spire, mais qui se rappelle surtout,
sans doute, certaine journée de novembre 1918 où,
fuyant de Belgique, il se fit délivrer, par un soldat
socialiste, un passeport au nom de Landsberg.
La presse allemande s'attache à démontrer qu'il
ne s'agit nullement d'une simple rencontre d'an-
ciens soldats. Nous allons assister à une revendica-
tion solennelle « des territoires perdus ou séparés
du Reich », elle l'annonce. Impossible de désigner
avec plus d'impudence la Lorraine, l'Alsace et le
territoire de la Sarre.
Les hauts dignitaires des anciennes phalanges du
kaiser seront massés près du monument de Bis-
marck afin. d'assister au passage du cortège, dans
lequel IjigHFfroijt, revêtus de leurs uniformes
d'avant guerre, les unités de tradition de la Reichs-
wehr. Des drapeaux seront remis par les généraux
aux « Kriegervereine ». Un immense camp, où les
« congressistes » (!) seront logés sous des tentes,
va être établi. Les moindres phases de la démons-
tration seront radio-diffusées.
Ce rassemblement de Pirmasens n'a pas été pré-
paré sans intention. Situé à égale distance de Lan-
dau, ancienne cité française qui évoque le souve-
nir de Louis XIV, et de Deux-Ponts, qui n'a pas
perdu la mémoire de Stanislas Leczinski, Pirma-
sens célébra par des illuminations, au soir du 30
juin 1930, la criminelle évacuation anticipée de la
Rhénanie. Quel fut l'immeuble soigneusement éclai-
ré en signe de fête ? Le bezirkampt, où s'était dé-
roulé, six ans auparavant, l'atroce tuerie précédant
de vingt-quatre heures celle de Durkheim. Dans
cinq, jours, Pirmasens sera à nouveau un symbole.
Détail significatif on fera flotter sous les yeux
des anciens soldats et de la foule les couleurs de
chacune des provinces perdues par l'Allemagne.
Chaque « exhibition » sera accompagnée d'une
salve. Une compagnie de la Reichswehr présentera
les armes. Après quoi trois cents musiciens joueront
des hymnes guerriers. Or les couleurs qui produi-
*ront l'effet principal, l'effet politique escompté,
sont les couleurs rouge-blanc, adoptées par les AI-
sacièns, et contre lesquelles, jadis, au temps, de l'an-
nexion, sévissait la police du stathalter. Pour ac-
croître les appétits d'invasion, l'Allemagne, mainte-
nant, leur fait rendre les honneurs.
Gaëtan Sanvoisin.
̃̃'«à Berlin
Berlin, 9 août. Cent vingt trains spéciaux
seront nécessaires pour concentrer à Berlin, le
2 septembre prochain, les 150.000 membres du
Casque d'Acier qui doivent se réunir dans la capi-
tale allemande à l'occasion de la journée des « sol-
dats du front ».
M. von Papen veut rester chancelier
BÉrli'n, 9 août. Le président Hindenburg aura,
immédiatement après les fêtes de la Constitution,
des entretiens avec I. von Papen, au sujet du re-
maniement ministériel.
II se confirme que le chancelier demandera au
président pleins pouvoirs pour entrer en pourpar-
!er avec diverses personnalités politiques. Le maré-
chai Hindenburg et M. von Papen sont d'accord
pour conserver au cabinet son caractère de minis-
tère de personnalités choisies par le chef de l'Etat.
VISIONS DU PASSÉ
A COMPIÈGNE
'c L'entrevue de Compiègne, destinée à préparer la
formation des liens les plus intimes entre les familles
qui gouvernent la France^et'k^Belgiaue, ne saurait man-
quer d'exercer une puissante et salutaire influence sur
les relations politiques des. deux Etats. Tout me fait
espérer qu'on ne tardéta pas à en 'sentir les effets. »
Voilà ce qu'écrivait, il y a cent ans, le comte Sébastiani
à M. de Tallenay. Et le o août 1832, Léopold Ier, roi
des Belges, duc de Saxe, prince de Cobourg-Gotha, et
la princesse Lo^ise-Marie-Thérèse-Caroline-Isabelle, prin-
cesse d'Orléans, étaient unis en mariage.
C'est pour commémorer cet anniversaire, qu'hier, en
présence de S. Exc. M, de Gaiffier d'Hestroy, ambas-
sadeur de Belgique à: Baris, accompagné du général du,
Bois, attaché militaire -Belge, et de MM. le général de
Ganay, David-Weil, président du conseil des musées na-
tionaux Ajalbert, Robiquet, Jaujard, Arago, Gaston
Poulain, Pierre gadoue, Dailly, Fritsch Estrangin, Eu-
gène Marsan, Charles Kunstler, etc. M. Edouard Sarra-
ciin, l'actif et très érudit .conservateur du château de
Compiègne, faisait à ces hôtes de marque les honneurs
des trésors qu'il put réunir et qui resteront quelques jours
exposés. dans les «petits appartements».
Qu'il nous suffise de citer, parmi tant d'autres, quel-
ques pièces inestimables, telles que le portrait de Léo-
pold I" par L. de Winne et que celui de la reine Louise-
Marie par Winterhalter, provenant de la collection de
S. M. le roi des Belges qu'une exquise silhouette de
Charlotte de Belgique enfant, par Madou, et qu'un har-
monieux paysage peint à l'fge de neuf ans par Léopold,
duc de Brabanti'pfêtés par S. A. R. Mgr le duc de Guise,
d'ajouter que MM. Delaporte, notaire à Bruxelles,
et Albert Caplain, conservateur de la bibliothèque de
la ville de Compiègne, ouvrirent leurs plus précieux
cartons, et qu'enfin le ministère des affaires étrangères
de Belgique confia l'acte de mariage, calligraphié sur
parchemin,, du très-puissant prince Léopold et de la très-
haute princesse Louise-Marie-Thérèse, dressé l'an mil
huit cent trente-deux, le jeudi, neuvième jour du mois
d'août, à huit heures et demie du soir.
La cérémonie d'hier comportait également l'inaugura-
tion de'la Donation Ferdinand Bac et des salles Second
Empire. M. Ferdinand Bac, de qui le père, frère du
prince Napoléon, fut élevé avec les fils du roi Jérôme
et. partagea l'exil de Louis Napoléon à la Cour de la
reine Hortense, présenta, avec beaucoup de science et
d'esprit, une collection remarquable d'oeuvres très intimes,
l.i plupart prises au pied levé, et comprenait des esquisses
d'après nature, des projets de commandes faites à Thomas
Couture par Neuwerkerke, des pages typiques d'album de
mœurs de la société du Second Empire dessinées par Mar-
celin, et des portraits d'officiers et de soldats de la cam-
pagne d'Italie, recueillis par son père.
Enfin, les salles Second Empire, que nous fit traverser
M. Edouard Sarradin, nous procurèrent quelque émotion.
Ne vîmes-nous pas le mantelet que porta l'Impératrice
'ul.l;
Eugénie le 16 janvier 1858, Jour de l'attentat d'Orsini
l'uniforme de général de division de Napoléon III, la selle
de poney du prince impérial, et combien d'autres reliques ?
La manifestation commémorative d'hier fut bienfaisante
et réconfortante, car elle permit à chacun de nous cette
douce constatation cent ans après l'union du premier roi
des Belges et de la fille du dernier roi de France, l'alliance
des deux peuples amis s'est scellée de nouveau, mais de
façon indissoluble, ses' liens étant constitués d'éléments
sacrés la loyauté et l'héroïsme.
Maurice Monda.
x
UNE ENTENTE FRANCO-YOUGOSLAVE
Une entente vient d'être signée avec la Yougo-
slavie, qui assure le maintien de nos relations
commerciales avec ce pays.
Ces temps derniers, nos .produits "se trouvaient
progressivement remplacés par les .produits alle-
mands et italiens. "•
Le recouvrement de nos créances commerciales
étant, (garanti, nos livraisons vont reprendre.
LES P|MEuVÎ{ES HflVflliES
ITALIENNES
L'attention du monde entiçr est appelée, par un
service de presse reiïïaï'q'tiablement organisé, sur
les manœuvres, qu'effectue actuellement la flotte
italiense.- Manœuvres d'une ampleur inusitée, «spuis-t
qu'elleà' doivent durer deux semaines, que le
nombre des navires de, surface qui y prennent part
n'est pas inférieur à Cent' et qu'il s'y ajoute trente
sous-marins et deux cents avions ou hydravions
sur l'eau, au-dessus et au-dessous, l'activité est
grande en ce moment dans la partie centrale de
la Méditerranée, et ce déploiement de forces con-
traste d'une manière singulière avec les petites
manœuvres que notre escadre a exécutées pendant
trois jours, au mois de juin, sur la côte d'Algérie.
L'importance que le gouvernement italien attache
à ces exercices est soulignée par la présence du roi
et de M. Mussolini, et aussi par ce fait que le chef
d'état-major général de la marine, l'amiral Ducci,
les dirige en personne presque tous les officiers
généraux du cadre actif y remplissent des fonc-
tions, soit de commandement, soit d'arbitrage, et
aucun bâtiment de quelque valeur militaire, s'il est a
en état de marcher, n'est laissé au port. Les orga-
nisations de défense des côtes, le service des ren-
seignements et des transmissions fonctionnent
comme en temps de guerre c'est une vraie mobi-
lisation navale dont il s'agit.
Le thème des manœuvres, dont nous avons déjà
indiqué les grandes lignes consiste à opposer deux
partis dont l'un, dit national, doit assurer le pas-
sage des convois allant de la Tripolitaine et de la
Cyrénaïque au golfe de Tarente, tandis que l'autre
cherche à l'empêcher. II s'agit, ont dit les commu-
niqués officiels, de garantir en cas de conflit l'ap-
provisionnement de l'Italie, surtout par ses colo-
nies, à qui une mise en valeur progressive, doit
rendre le rôle capital qu'elles jouaient autrefois
dans la vie de l'empire romain. C'est fine préoccu-
pation toute naturelle, bien qu'elle corresponde
assez mal à l'esprit offensif dont toutes les paroles
officiellement prononcées au delà des Alpes s'ef-
forcent d'animer la marine, comme l'armée de
terre et l'aviation.
Mais le problème a deux aspects à la défense
s'oppose l'attaque, et celle-ci n'est pas l'objet de
moindres soins, au contraire. Car pour mieux l'or-
ganiser, l'état-major italien a profondément modifié
la configuration des lieux. Une côte fictive a été
dessinée dans l'est de la zone d'opérations, une
côte réelle est supposée supprimée dans l'ouest,
une île imaginaire est créée au sud de la Sicile.
Ce sont là des procédés bien connus, qu'on emploie
pour étudier dans une région des opérations dont
le théâtre normal serait ailleurs. Et il n'est pas
très difficile de reconnaître le bassin occidental
de la Méditerranée dans son bassin central ainsi
transformé, Tarente figurant Marseille, la Tripoli-
taine et la Cyrénaïque représentant l'Algérie et la
Tunisie. Ce qui est le plus remarquable, du reste,
ce n'est pas que l'état-major italien étudie les
moyens d'attaquer les communications entre la
France et l'Afrique du Nord, c'est qu'en donnant
tant de publicité à son thème de manœuvres il
ait tenu à nous le faire savoir.
UNE DEMARCHE POLONAISE
A DANTZIG
Dantbig, via* Varsovie, 9 août 'M. Papëê, com-
missaire polonais à Dantzig, a remis aujourd'hui
au Sénat de la ville libre une note demandant quel-
les mesures l'assemblée compte prendre pour as-
surer la sécurité des fonctionnaires polonais du
conseil du port de Dantzig.
Cette note est la conséquence d'un incident qui
a éclaté récemment entre l'ingénieur polonais Ro-
sochowicz, membre du conseil du port, et le chef
des hitlériens de D2ntzig, Greiser, qui est, en même
temps, membre de la même assemblée. Ce dernier,
après une brève discussion, menaça de son revol-
ver M. Rosocho-wjcz.
M. Papee a déclaré que s'il ne recevait pas une
réponse favorable à sa note, il s'adresserait au
comte Gravina, haut commissaire de la S. D. N. à
Dantzig, en lui demandant de faire en sorte que
la sécurité des Polonais soit assurée sur le terri-
toire de la ville libre, afin que le conseil du port
puisse fonctionner normalement.
^pi-" GARANT:
QUE M. AYMARD
OUBLIE DE CITER:
Le F.\ Paul Gintzburger
Mauvais Français, capable et coupa-
ble des pires défaillances dans un but
de lucre véreux. Officier ministériel
sans conscience, sans dignité et sans
scrupule, qui n'a aucun souci des fonc-
tions qu'il exerce, ni aucun respect à
l'étranger de sa propre nationalité.
(Texte des réquisitions du Procu-
reur général de Saïgon, en 1917, con-
tre M. Camille Aymard, alors notaire
en Indochine, suspendu depuis par
mesure administrative.)
La ridicule prétention de M. Camille Aymard
d'abriter son indignité personnelle derrière une
lettre de complaisance écrite en 1928 par la
Fy". ^Gabriel Michel, ancien Procureur Général
dé l'Indochine, nous a obligés à raconter la la-
mentable histoire de ce « Grand Inquisiteur
Commandeur » (31e), dont le directeur de la
Liberté jetait inopinément le « témoignage »
maçonnique dans le débat.
Nous avons montré comment le F.\ Gabriel
Michel, préludant à la protection qu'il accorda
à M. Camille Aymard, arrêtait automatique-
ment, en Indochine, toutes les poursuites en-
gagées contre ceux de ses FF. qui se ren-
daient coupables de concussions ou de mal-
versations comment il multiplia pendant neuf
ans, pour les couvrir, les pires actes de for-
faiture.
Nous avons dit comment l'indignation de
tout ce qu'il y avait de magistrats conscien-
cieux dans le Service Judiciaire de l'Indochine
finit par saisir le Gouverneur Général et le Mi-
nistre du fait que « la Justice était violentée,
par son plus haut représentant ». Après quoi,
il fallut bien que le. F. Gabriel Michel fût rap-
pelé en France et mis à la retraite, faible'chà-
timent de sa culpabilité.
1 'Comme bien l'on pense, ce rappel fut un
ritdë coup pour le notaire véreux dont toute la
carrière indochinoise s'était écoulée sous la
haute protection du F. Gabriel Michel
ainsi que ce dernier le constatait innocemment
dans la lettre que M. Camille Aymard nous a
requis de publier.
Il s'agissait, en effet, pour le « Zèbre »,
de parer à un avenir immédiat et plein de me-
naces. Le rappel du F. Gabriel Michel laissait
sans défense ses FF. coupables, désormais
privés de la protection de la « voûte d'acier ».
Et l'on attendait, à Saïgon, l'arrivée d'un ma-
gistrat du Parquet Général de Hanoï, M. Deles-
trée, réputé honnête et énergique, qui venait
d'être nommé Procureur Général par intérim
avec la mission de nettoyer les écuries d'Au-
gias.
La Loge Le Réveil de l'Orient, présidée par
le F. Gigon-Papin (30°), autre « garant de
M. Camille Aymard, retentit de batteries de
deuil et, dans l'attente du péril, se déclara en
permanence. Elle décida, dans le but d'assurer
la défense des concussionnaires, la création
d'un journal bi-hèbdomadaire, l'Impartial
M. Camille Aymard en fut l'un des plus forts
commanditaires. Le premier numéro parut le
4 juillet 1917 et contint un avertissement fort
net au Gouverneur Général de l'Indochine, M.
Sarraut, suspecté de vouloir l'assainissement
et d'avoir chargé M. Delestrée d'y procéder
Ou il battrait en retraite et désarmerait son
nouveau Procureur Général, ou on le traînerait
dans la boue.
Cependant M. Delestrée, après quelques me-
sures de salubrité au Tonkin même, qui firent
trembler le monde administratif et judiciaire,
arriva en Cochinchine au lendemain de la fon-
dation de l'Impartial. Un homme décomposé
par la peur l'attendait au débarcadère ̃: c'était
nn ami intime de M. Camille Aymard, un mem-
bre notable de la Loge Le Réveil de l'Orient,
le Procureur de la République Paul Gintzbur-
ger lui-même. La lettre de complaisance et de
solidarité de ce personnage manque jusqu'ici
au dossier de M. Aymard c'est pourquoi nous
nous permettons de réparer cet oubli, peut-être
involontaire.
Sachant que ses agissements délictueux
avaient été signalés au nouveau Procureur. Gé-
néral.M. Gintzburger venait le supplier « d'aiv
ranger son affaire à l'amiable », sinon par
égard pour lui, tout au moins « pour sauver le
prestige de la Magistrature ». M. Delestrée
î'éoouta sans mot dire, en débouclant ses mal-
les. Mais, il se faisait du prestige de la Magis-^
trature une tout autre idée que le F. Gintz-
burger et il refusa de lui faire aucune pro-
messe. Quelques semaines plus tard, son en-
quête faite, il donnait ordre d'arrêter l'infor-
tuné concussionnaire.
M. Paul Gintzburger, Procureur de la Répu-
blique à Mytho, faisant en outre fonctions de
Juge de paix à compétence étendue à Cantho,
était un des principaux magistrats de la Co-
chinchine. Il relevait, par conséquent, aux ter-
mes de l'article 483 du Code d'Instruction Cri-
minelle, non .du Tribunal Correctionnel, comme
un Français de deuxième classe, mais de la
Cour Criminelle de Saïgon. C'est d'après les
débats mêmes de son procès devant cette juri-
A. Thomazi.
107* Année. N° 223 de 1932.
Édité en f'Hôtet de
FIGARO
14, Rond-Point des Champs-Elysées
PARIS (vin-)
ADMINISTRATION- RÉDACTION-PUBLICITÉ
ANNONCES
14. Rond-point des Champs-Elysées. PARIS
TélèpBones Elysées 98-31 à 98-38
Adresse Télégraphique: F7C~AR0 45-PART.I
LOUÉ PAR CEUX-CI, BLAME PAR CEUX-LA/ ME MOQ.URNT DES'SOTS, BRAVANT LES MECHANTS, JE HE
PRESSE DE RIRE DE TOUT™ DE PEUR D'ÊTRE OBLIGÉ D'EN PLEURER
S- POUVE2-VOUS, FIOARO. TRAÎTER SI LÉGÈREMENT UN"DESSEIN QUI NOUS COÛTE A TOUS LE BONHEUR ? 2
BEAUMARCHAIS.
Fende le 14 Janvier 182e
Anciens Directeurs H. DE VILLEMESSANT
F.MA8NARD. GXALMETTE. A.CAPUS. R. DE FLERS
F.MAGNARp,G:CALMETTE,A.CAPUa, R.DE FLERa
ABONNEMENTS 3 mois 6 mois 1 an
FariSjDépartem. etColonies. 30" 54" IOO»
ÉTRANGER
Pays à tarif postal réduit. 52" IOO» 190»
Pays à tarif postal augmenté. 72» 140» 260»
On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste
de France
Chèque postal 242-53 Paris
MERCREDI 10 A0U1 1932
DIEBJCTIOIST • 14, RO3Sr3D-0POli
MERCREDI 10 AOUT 1932
'L.A :p olit i q xj é
c ENCORE l
LA PACTOMANIE
L'opinion s'est émue en Roumanie de
la signature d'un pacte de non-agres-
sion entre la Pologne et les Soviets. Il
y a, en effet, entre les gouvernements
dé Varsovie et,de Bucarest un traité d'alliance qui
implique la communauté de leur politique extérieure.
Lorsque, il y a quelques mois, des pourparlers s'en-
gagèrent, entre Moscou d'une part, Varsovie et
Bucarest d'autre part, ces pourparlers n'aboutirent
pas, le gouvernement polonais s'étant solidarisé avec
le gouvernement roumain qui subordonnait sa signa-
ture à la reconnaissance de sa souveraineté sur'la
Bessarabie, condition obstinément repoussée par les
Soviets.
D'après le grand journal de Bucarest, l'Adeverul,
l'émoi roumâifl s'est traduit par une intervention du?
roi Garol auprès du maréchal Pilsudsky et par une
visite de M. Cesiâno à M. Herriot. Cette visite est'
qu'elle atteste la confiance que la France inspire à i
ses alliés inquiétante parce qu'elle implique aussi
le sentiment que le Quai d'Orsay n'est pas étranger
à l'attitude du gouvernement polonais et qu'il dé-
pendrait de lui de la modifier.
Ce sentiment est naturel chez ceux qui n'oublient
pas la pression exercée naguère par M. Briand sur
la Pologne et la Roumanie pour les amener à traiter
avec Moscou, au moment où il négociait lui-même
avec les Soviets une convention qui, tout en laissant
le champ libre à leur propagande révolutionnaire en
Fran'ce,-mettait notre épargne à leur disposition et,
au mépris de notre honneur national et de l'huma-
nité, sacrifiait les réfugiés russes, qui furent nos alliés,
à leurs bourreaux qui nous ont trahis. Le Quai
d'Orsay souffrirait-il d'une rechute de sa soviétite inr-
termiffente, mais aiguë ? On voudrait croire qu'il
est immunisé parla mort de Briand, que M. Herriot,
notamment, y est réfractaire et que les complaisances
envers Moscou font partie de cette expérience de
1924 qu'il a déclaré ne pas vouloir recommencer.
Toutefois, M. Herriot est le chef d'un parti qui,
dans ses congrès, a condamné la politique des allian-
ces. Il a' semblé faire bon marché de celles qui nous'
unissent à la Petite Entente et à la Pologne quand,
avant de diriger notre politique extérieure, il lui xx-
prochait de « ne s'appuyer que sur des peuples
qu'elle était obligée de soutenir ». C'est ̃ le cas de
toutes les alliances qui, si elles ne sont le masque de
la domination, comportent une réciprocité d'appui et
de services. Elles sont préférables à la politique de
rapprochement unilatérale qui consiste à soutenir et
à relever une Allemagne ivre de revanche. Même
après « l'accord de confiance qui n'empêche pas
M. Macdonald d'être l'associé de Berlin contre la
France, nous ne pouvons faire fi de nos alliés. Ils nous
seraient précieux, même si nous en avions d'autres.
Dans un article récent, Y Œuvre, qui n'est pas
hostile à M. Herriot, engageait la Pologne à passer
outre aux objections de la Roumanie en invoquant
« l'égoïsme sacré qui doit l'intéresser plus au
couloir de Dantzig et à la Silésie qu'à la Bessarabie.
Cet égoïsme sacré serait bien mal entendu, car il
consommerait l'isolement de tous les peuples. C'est
nous inviter à l'opposer, le cas échéant, à la Pologne
en alléguant que l'Alsace-Lôrrainé nous intéresse
plus que le couloir et la Silésie. C'est autoriser nos
alliés actuels ou éventuels à nous abandonner en al-
léguant que leur propre territoire les intéresse plus
que l'Alsace-Lorraine. j«^"
Cet, argument trahit la. pensée qu'un accord po-
lono-russe" romprait la collusion germano-soviétique
dont l'hostilité contre la Pologne est le lien le plus
fort. Quelle illusion Elle provient de notre habitude
de subordonner notre politique extérieure à notre
politique intérieure. Nos pacifistes qui auraient fait
la guerre à Mussolini parce que sa doctrine n'est
pas la leur s'imaginent que les barons de von Papen
seront les ennemis des Soviets. Or, ces messieurs su-
bordonnent, au contraire, la politique intérieure à la
politique extérieure. De même que Richelieu combat-
tait, les protestants à l'intérieur et s'alliait à ceux du
dehors, ils massacreront, s'il le faut, leurs commu-
nistes et n'en seront que plus empressés à l'égard
des Soviets.
Dans l'hypothèse la plus favorable, tout pacte
de non agression avec les Soviets-est inutile puisqu'ils
érigent en principe la violation des engagements inter-
nationaux. Dans l'hypothèse la plus vraisemblable,
il est dangereux. Il l'est dans la mesure où on le
prend au sérieux et où il inspire une fausse sécurité,
et dans la mesure où il affaiblirait des alliances qui
sont, avec notre armée, la seule garantie de la paix.
Les cours à Paris
des m on n a i e s é t r an gères
'̃ "̃ "DEf ISES • » ̃ Cours Cours •'J-
..<̃ • 8 août 9 août 'f
1: livre sterling 88 2I 88 67
i dollar 25 54 25 Si
100 belgas 354 2S 354 »
ioo pesetas .i 207 75 207 37
,100 lire 130 40 13090
100 francs suissss 497 25 497 59
160 florins 1027 75 1027 co
ioo couronnes norvégiennes s-
100 couronnes suédoises 456 »
Encaisse-or (monnaies et lingots) de la Banque
de France
Au 29 juillet 82.167.51S.132 fr.
Proportion de l'encaisse-or aux engagements à vue
Au 29 juillet. 76,16 0/0
L'AGONIE DE Mv CAMILLE AYMARD
L'AMI DU PEUPLE publie ce matin l'article suivant J
Quand le cygne va mourir, il fait, selon la légende, entendre un chant. Certains ont dit que ce chant est harmonieux d'autres ont
prétendu qu'il exprime la douleur et l'angoisse.
M. Camille Aymard vient, lui aussi, de jeter son dernier cri, mais comme on ne peut rien attendre d'harmonieux de la part du
« mauvais Français capable et coupable des pires défaillances dans un but de lucre véreux », le cri de M. Camille Aymard est celui du
damné qui voit s'ouvrir devant lui les portes de la géhenne.
M. Camille Aymard va mourir mourir à la vie politique et sociale, s'entend. Quant à sa vie physique, qu'il la traîne désor-
mais tel le boulet du châtiment, c'est son lot.
Une prescience avertit celui que 106 de ses confrères ont qualifié « AYMARD-LA-CANAILLE ». Il a osé.écrire hier
« J'attends mon heure l'heure de la justice immanente, l'heure de la justice de Dieu, qui finit toujours par arriver. Et, lors-
qu'elle est en marche, rien ne parvient à l'arrêter au cadran de la destinée. »
Comme le kaiser sanglant, le triste personnage ose parler de Dieu, de ce Dieu qu'il outrage en en faisant passer le nom sous sa
plyme véreuse. (Delestrée dixit). Mais Dieti châtie. j
Nos articles, « publiés à grand fracas, et qui restent incompréhensibles pour le public », dit-il, ont été si bien comprts que
-Ê&î1 Camille Aymard est déjà mis au ban de l'opinion en attendant mieux, et ce mieux vient. Voilà pour la première phase.
?~ j.
La seconde phase a, eu son début c'est celle qui doit faire justice des comparses, tels les procureurs généraux Michel et Lafon-.
tan de Goth, le gouverneur Maspéro, déjà exécutés le tour des autres est là, ainsi que celui des complices.
La troisième phase va être celle des plus coupables, les soutiens et les animateurs de M. Camille Aymard, sans lesquels la
presse serait depuis longtemps délivrée de celui dont la présence la déshonore.
Et l'opinion aura compris qu'avec un rare courage et une haute noblesse, M. François. Coty aura livré bataille non contre
un homme méprisable, mais contre une horde dangereuse au premier chef pour notre malheureux pays. A l'heure où tant de nuages
s'amoncellent sur notre ciel, nous osons faire notre devoir, tout notre devoir, pour le salut de la Patrie.
̃̃<'̃£- .•̃•/> L'AMI DU PEUPLE.
Ii'flGTIVITE PflflGEipflfllSTE
fl M FR0J1TIÈHE ItOtfôfllfiE
Donc, les 13, 14 et 15 août, une manifestation
pangermaniste « kolossale » va se dérouler à nos
portes, à quatre lieues de Bitche. Les associations
"'d'anciens- »i'olontair es -du Palatinat ont décidé de-
puis trois mois d'organiser à Pii'itiasens dans la
ville où furent assassinés et brûlés vifs, le 13 fé-
vrier 1924, au cours de scènes tiôcturnes d'une sau-
vagerie inouïe, quinze séparatistes rhénans un
grand congrès en faveur de ce que les hitlériens
appellent les « Marches de l'Ouest ». D'après les
renseignements qui nous sont fournis des invita-
tions au ton comminatoire ont été adressées à tou-
tes les associations du Palatinat, du pays de Bade,
de la Bavière et même d'autres contrées du Reich,
afin que des contingents imposants prennent part
au défilé monstre prévu pour dimanche. Le comité
d'organisation s'est assuré du concours de tous les
anciens maréchaux et généraux de l'armée impé-
riale ayant commandé des armées de 1914 à 1918.
On compte notamment sur la présence du kron-
prinz Rupprecht de Bavière, dont la dernière vi-
site au Palatinat date des fêtes du millénaire de la
cathédrale de Spire, mais qui se rappelle surtout,
sans doute, certaine journée de novembre 1918 où,
fuyant de Belgique, il se fit délivrer, par un soldat
socialiste, un passeport au nom de Landsberg.
La presse allemande s'attache à démontrer qu'il
ne s'agit nullement d'une simple rencontre d'an-
ciens soldats. Nous allons assister à une revendica-
tion solennelle « des territoires perdus ou séparés
du Reich », elle l'annonce. Impossible de désigner
avec plus d'impudence la Lorraine, l'Alsace et le
territoire de la Sarre.
Les hauts dignitaires des anciennes phalanges du
kaiser seront massés près du monument de Bis-
marck afin. d'assister au passage du cortège, dans
lequel IjigHFfroijt, revêtus de leurs uniformes
d'avant guerre, les unités de tradition de la Reichs-
wehr. Des drapeaux seront remis par les généraux
aux « Kriegervereine ». Un immense camp, où les
« congressistes » (!) seront logés sous des tentes,
va être établi. Les moindres phases de la démons-
tration seront radio-diffusées.
Ce rassemblement de Pirmasens n'a pas été pré-
paré sans intention. Situé à égale distance de Lan-
dau, ancienne cité française qui évoque le souve-
nir de Louis XIV, et de Deux-Ponts, qui n'a pas
perdu la mémoire de Stanislas Leczinski, Pirma-
sens célébra par des illuminations, au soir du 30
juin 1930, la criminelle évacuation anticipée de la
Rhénanie. Quel fut l'immeuble soigneusement éclai-
ré en signe de fête ? Le bezirkampt, où s'était dé-
roulé, six ans auparavant, l'atroce tuerie précédant
de vingt-quatre heures celle de Durkheim. Dans
cinq, jours, Pirmasens sera à nouveau un symbole.
Détail significatif on fera flotter sous les yeux
des anciens soldats et de la foule les couleurs de
chacune des provinces perdues par l'Allemagne.
Chaque « exhibition » sera accompagnée d'une
salve. Une compagnie de la Reichswehr présentera
les armes. Après quoi trois cents musiciens joueront
des hymnes guerriers. Or les couleurs qui produi-
*ront l'effet principal, l'effet politique escompté,
sont les couleurs rouge-blanc, adoptées par les AI-
sacièns, et contre lesquelles, jadis, au temps, de l'an-
nexion, sévissait la police du stathalter. Pour ac-
croître les appétits d'invasion, l'Allemagne, mainte-
nant, leur fait rendre les honneurs.
Gaëtan Sanvoisin.
̃̃'«à Berlin
Berlin, 9 août. Cent vingt trains spéciaux
seront nécessaires pour concentrer à Berlin, le
2 septembre prochain, les 150.000 membres du
Casque d'Acier qui doivent se réunir dans la capi-
tale allemande à l'occasion de la journée des « sol-
dats du front ».
M. von Papen veut rester chancelier
BÉrli'n, 9 août. Le président Hindenburg aura,
immédiatement après les fêtes de la Constitution,
des entretiens avec I. von Papen, au sujet du re-
maniement ministériel.
II se confirme que le chancelier demandera au
président pleins pouvoirs pour entrer en pourpar-
!er avec diverses personnalités politiques. Le maré-
chai Hindenburg et M. von Papen sont d'accord
pour conserver au cabinet son caractère de minis-
tère de personnalités choisies par le chef de l'Etat.
VISIONS DU PASSÉ
A COMPIÈGNE
'c L'entrevue de Compiègne, destinée à préparer la
formation des liens les plus intimes entre les familles
qui gouvernent la France^et'k^Belgiaue, ne saurait man-
quer d'exercer une puissante et salutaire influence sur
les relations politiques des. deux Etats. Tout me fait
espérer qu'on ne tardéta pas à en 'sentir les effets. »
Voilà ce qu'écrivait, il y a cent ans, le comte Sébastiani
à M. de Tallenay. Et le o août 1832, Léopold Ier, roi
des Belges, duc de Saxe, prince de Cobourg-Gotha, et
la princesse Lo^ise-Marie-Thérèse-Caroline-Isabelle, prin-
cesse d'Orléans, étaient unis en mariage.
C'est pour commémorer cet anniversaire, qu'hier, en
présence de S. Exc. M, de Gaiffier d'Hestroy, ambas-
sadeur de Belgique à: Baris, accompagné du général du,
Bois, attaché militaire -Belge, et de MM. le général de
Ganay, David-Weil, président du conseil des musées na-
tionaux Ajalbert, Robiquet, Jaujard, Arago, Gaston
Poulain, Pierre gadoue, Dailly, Fritsch Estrangin, Eu-
gène Marsan, Charles Kunstler, etc. M. Edouard Sarra-
ciin, l'actif et très érudit .conservateur du château de
Compiègne, faisait à ces hôtes de marque les honneurs
des trésors qu'il put réunir et qui resteront quelques jours
exposés. dans les «petits appartements».
Qu'il nous suffise de citer, parmi tant d'autres, quel-
ques pièces inestimables, telles que le portrait de Léo-
pold I" par L. de Winne et que celui de la reine Louise-
Marie par Winterhalter, provenant de la collection de
S. M. le roi des Belges qu'une exquise silhouette de
Charlotte de Belgique enfant, par Madou, et qu'un har-
monieux paysage peint à l'fge de neuf ans par Léopold,
duc de Brabanti'pfêtés par S. A. R. Mgr le duc de Guise,
d'ajouter que MM. Delaporte, notaire à Bruxelles,
et Albert Caplain, conservateur de la bibliothèque de
la ville de Compiègne, ouvrirent leurs plus précieux
cartons, et qu'enfin le ministère des affaires étrangères
de Belgique confia l'acte de mariage, calligraphié sur
parchemin,, du très-puissant prince Léopold et de la très-
haute princesse Louise-Marie-Thérèse, dressé l'an mil
huit cent trente-deux, le jeudi, neuvième jour du mois
d'août, à huit heures et demie du soir.
La cérémonie d'hier comportait également l'inaugura-
tion de'la Donation Ferdinand Bac et des salles Second
Empire. M. Ferdinand Bac, de qui le père, frère du
prince Napoléon, fut élevé avec les fils du roi Jérôme
et. partagea l'exil de Louis Napoléon à la Cour de la
reine Hortense, présenta, avec beaucoup de science et
d'esprit, une collection remarquable d'oeuvres très intimes,
l.i plupart prises au pied levé, et comprenait des esquisses
d'après nature, des projets de commandes faites à Thomas
Couture par Neuwerkerke, des pages typiques d'album de
mœurs de la société du Second Empire dessinées par Mar-
celin, et des portraits d'officiers et de soldats de la cam-
pagne d'Italie, recueillis par son père.
Enfin, les salles Second Empire, que nous fit traverser
M. Edouard Sarradin, nous procurèrent quelque émotion.
Ne vîmes-nous pas le mantelet que porta l'Impératrice
'ul.l;
Eugénie le 16 janvier 1858, Jour de l'attentat d'Orsini
l'uniforme de général de division de Napoléon III, la selle
de poney du prince impérial, et combien d'autres reliques ?
La manifestation commémorative d'hier fut bienfaisante
et réconfortante, car elle permit à chacun de nous cette
douce constatation cent ans après l'union du premier roi
des Belges et de la fille du dernier roi de France, l'alliance
des deux peuples amis s'est scellée de nouveau, mais de
façon indissoluble, ses' liens étant constitués d'éléments
sacrés la loyauté et l'héroïsme.
Maurice Monda.
x
UNE ENTENTE FRANCO-YOUGOSLAVE
Une entente vient d'être signée avec la Yougo-
slavie, qui assure le maintien de nos relations
commerciales avec ce pays.
Ces temps derniers, nos .produits "se trouvaient
progressivement remplacés par les .produits alle-
mands et italiens. "•
Le recouvrement de nos créances commerciales
étant, (garanti, nos livraisons vont reprendre.
LES P|MEuVÎ{ES HflVflliES
ITALIENNES
L'attention du monde entiçr est appelée, par un
service de presse reiïïaï'q'tiablement organisé, sur
les manœuvres, qu'effectue actuellement la flotte
italiense.- Manœuvres d'une ampleur inusitée, «spuis-t
qu'elleà' doivent durer deux semaines, que le
nombre des navires de, surface qui y prennent part
n'est pas inférieur à Cent' et qu'il s'y ajoute trente
sous-marins et deux cents avions ou hydravions
sur l'eau, au-dessus et au-dessous, l'activité est
grande en ce moment dans la partie centrale de
la Méditerranée, et ce déploiement de forces con-
traste d'une manière singulière avec les petites
manœuvres que notre escadre a exécutées pendant
trois jours, au mois de juin, sur la côte d'Algérie.
L'importance que le gouvernement italien attache
à ces exercices est soulignée par la présence du roi
et de M. Mussolini, et aussi par ce fait que le chef
d'état-major général de la marine, l'amiral Ducci,
les dirige en personne presque tous les officiers
généraux du cadre actif y remplissent des fonc-
tions, soit de commandement, soit d'arbitrage, et
aucun bâtiment de quelque valeur militaire, s'il est a
en état de marcher, n'est laissé au port. Les orga-
nisations de défense des côtes, le service des ren-
seignements et des transmissions fonctionnent
comme en temps de guerre c'est une vraie mobi-
lisation navale dont il s'agit.
Le thème des manœuvres, dont nous avons déjà
indiqué les grandes lignes consiste à opposer deux
partis dont l'un, dit national, doit assurer le pas-
sage des convois allant de la Tripolitaine et de la
Cyrénaïque au golfe de Tarente, tandis que l'autre
cherche à l'empêcher. II s'agit, ont dit les commu-
niqués officiels, de garantir en cas de conflit l'ap-
provisionnement de l'Italie, surtout par ses colo-
nies, à qui une mise en valeur progressive, doit
rendre le rôle capital qu'elles jouaient autrefois
dans la vie de l'empire romain. C'est fine préoccu-
pation toute naturelle, bien qu'elle corresponde
assez mal à l'esprit offensif dont toutes les paroles
officiellement prononcées au delà des Alpes s'ef-
forcent d'animer la marine, comme l'armée de
terre et l'aviation.
Mais le problème a deux aspects à la défense
s'oppose l'attaque, et celle-ci n'est pas l'objet de
moindres soins, au contraire. Car pour mieux l'or-
ganiser, l'état-major italien a profondément modifié
la configuration des lieux. Une côte fictive a été
dessinée dans l'est de la zone d'opérations, une
côte réelle est supposée supprimée dans l'ouest,
une île imaginaire est créée au sud de la Sicile.
Ce sont là des procédés bien connus, qu'on emploie
pour étudier dans une région des opérations dont
le théâtre normal serait ailleurs. Et il n'est pas
très difficile de reconnaître le bassin occidental
de la Méditerranée dans son bassin central ainsi
transformé, Tarente figurant Marseille, la Tripoli-
taine et la Cyrénaïque représentant l'Algérie et la
Tunisie. Ce qui est le plus remarquable, du reste,
ce n'est pas que l'état-major italien étudie les
moyens d'attaquer les communications entre la
France et l'Afrique du Nord, c'est qu'en donnant
tant de publicité à son thème de manœuvres il
ait tenu à nous le faire savoir.
UNE DEMARCHE POLONAISE
A DANTZIG
Dantbig, via* Varsovie, 9 août 'M. Papëê, com-
missaire polonais à Dantzig, a remis aujourd'hui
au Sénat de la ville libre une note demandant quel-
les mesures l'assemblée compte prendre pour as-
surer la sécurité des fonctionnaires polonais du
conseil du port de Dantzig.
Cette note est la conséquence d'un incident qui
a éclaté récemment entre l'ingénieur polonais Ro-
sochowicz, membre du conseil du port, et le chef
des hitlériens de D2ntzig, Greiser, qui est, en même
temps, membre de la même assemblée. Ce dernier,
après une brève discussion, menaça de son revol-
ver M. Rosocho-wjcz.
M. Papee a déclaré que s'il ne recevait pas une
réponse favorable à sa note, il s'adresserait au
comte Gravina, haut commissaire de la S. D. N. à
Dantzig, en lui demandant de faire en sorte que
la sécurité des Polonais soit assurée sur le terri-
toire de la ville libre, afin que le conseil du port
puisse fonctionner normalement.
^pi-" GARANT:
QUE M. AYMARD
OUBLIE DE CITER:
Le F.\ Paul Gintzburger
Mauvais Français, capable et coupa-
ble des pires défaillances dans un but
de lucre véreux. Officier ministériel
sans conscience, sans dignité et sans
scrupule, qui n'a aucun souci des fonc-
tions qu'il exerce, ni aucun respect à
l'étranger de sa propre nationalité.
(Texte des réquisitions du Procu-
reur général de Saïgon, en 1917, con-
tre M. Camille Aymard, alors notaire
en Indochine, suspendu depuis par
mesure administrative.)
La ridicule prétention de M. Camille Aymard
d'abriter son indignité personnelle derrière une
lettre de complaisance écrite en 1928 par la
Fy". ^Gabriel Michel, ancien Procureur Général
dé l'Indochine, nous a obligés à raconter la la-
mentable histoire de ce « Grand Inquisiteur
Commandeur » (31e), dont le directeur de la
Liberté jetait inopinément le « témoignage »
maçonnique dans le débat.
Nous avons montré comment le F.\ Gabriel
Michel, préludant à la protection qu'il accorda
à M. Camille Aymard, arrêtait automatique-
ment, en Indochine, toutes les poursuites en-
gagées contre ceux de ses FF. qui se ren-
daient coupables de concussions ou de mal-
versations comment il multiplia pendant neuf
ans, pour les couvrir, les pires actes de for-
faiture.
Nous avons dit comment l'indignation de
tout ce qu'il y avait de magistrats conscien-
cieux dans le Service Judiciaire de l'Indochine
finit par saisir le Gouverneur Général et le Mi-
nistre du fait que « la Justice était violentée,
par son plus haut représentant ». Après quoi,
il fallut bien que le. F. Gabriel Michel fût rap-
pelé en France et mis à la retraite, faible'chà-
timent de sa culpabilité.
1 'Comme bien l'on pense, ce rappel fut un
ritdë coup pour le notaire véreux dont toute la
carrière indochinoise s'était écoulée sous la
haute protection du F. Gabriel Michel
ainsi que ce dernier le constatait innocemment
dans la lettre que M. Camille Aymard nous a
requis de publier.
Il s'agissait, en effet, pour le « Zèbre »,
de parer à un avenir immédiat et plein de me-
naces. Le rappel du F. Gabriel Michel laissait
sans défense ses FF. coupables, désormais
privés de la protection de la « voûte d'acier ».
Et l'on attendait, à Saïgon, l'arrivée d'un ma-
gistrat du Parquet Général de Hanoï, M. Deles-
trée, réputé honnête et énergique, qui venait
d'être nommé Procureur Général par intérim
avec la mission de nettoyer les écuries d'Au-
gias.
La Loge Le Réveil de l'Orient, présidée par
le F. Gigon-Papin (30°), autre « garant de
M. Camille Aymard, retentit de batteries de
deuil et, dans l'attente du péril, se déclara en
permanence. Elle décida, dans le but d'assurer
la défense des concussionnaires, la création
d'un journal bi-hèbdomadaire, l'Impartial
M. Camille Aymard en fut l'un des plus forts
commanditaires. Le premier numéro parut le
4 juillet 1917 et contint un avertissement fort
net au Gouverneur Général de l'Indochine, M.
Sarraut, suspecté de vouloir l'assainissement
et d'avoir chargé M. Delestrée d'y procéder
Ou il battrait en retraite et désarmerait son
nouveau Procureur Général, ou on le traînerait
dans la boue.
Cependant M. Delestrée, après quelques me-
sures de salubrité au Tonkin même, qui firent
trembler le monde administratif et judiciaire,
arriva en Cochinchine au lendemain de la fon-
dation de l'Impartial. Un homme décomposé
par la peur l'attendait au débarcadère ̃: c'était
nn ami intime de M. Camille Aymard, un mem-
bre notable de la Loge Le Réveil de l'Orient,
le Procureur de la République Paul Gintzbur-
ger lui-même. La lettre de complaisance et de
solidarité de ce personnage manque jusqu'ici
au dossier de M. Aymard c'est pourquoi nous
nous permettons de réparer cet oubli, peut-être
involontaire.
Sachant que ses agissements délictueux
avaient été signalés au nouveau Procureur. Gé-
néral.M. Gintzburger venait le supplier « d'aiv
ranger son affaire à l'amiable », sinon par
égard pour lui, tout au moins « pour sauver le
prestige de la Magistrature ». M. Delestrée
î'éoouta sans mot dire, en débouclant ses mal-
les. Mais, il se faisait du prestige de la Magis-^
trature une tout autre idée que le F. Gintz-
burger et il refusa de lui faire aucune pro-
messe. Quelques semaines plus tard, son en-
quête faite, il donnait ordre d'arrêter l'infor-
tuné concussionnaire.
M. Paul Gintzburger, Procureur de la Répu-
blique à Mytho, faisant en outre fonctions de
Juge de paix à compétence étendue à Cantho,
était un des principaux magistrats de la Co-
chinchine. Il relevait, par conséquent, aux ter-
mes de l'article 483 du Code d'Instruction Cri-
minelle, non .du Tribunal Correctionnel, comme
un Français de deuxième classe, mais de la
Cour Criminelle de Saïgon. C'est d'après les
débats mêmes de son procès devant cette juri-
A. Thomazi.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.59%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00" France-Brésil France-Brésil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "FranceBr"
- Auteurs similaires Villemessant Hippolyte de Villemessant Hippolyte de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Villemessant Hippolyte de" or dc.contributor adj "Villemessant Hippolyte de")Jouvin Benoît Jouvin Benoît /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jouvin Benoît" or dc.contributor adj "Jouvin Benoît")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k297051k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k297051k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k297051k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k297051k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k297051k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k297051k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k297051k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest