Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1931-07-07
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 07 juillet 1931 07 juillet 1931
Description : 1931/07/07 (Numéro 188). 1931/07/07 (Numéro 188).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2966515
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
TOARO. MARDI 7 JUILLET 1931
Au Conseil supérieur
de l'Instruction Publique
Un inacceptable projet de réforme de la Boonoo J
es lettres
M, Mario Roustan, ministre de l'instrucfian pu-
jblrque, a; présidé, hier matin,, la séance iûaaê'urale
de la deuxième session- ordinaire du Conseil supe- t
rieur de l'instruction publique. (
II a, tout d'abord, salué respectueusement la mè-
moire de M. Rabâté, directeur de l'Institut agron»^-
inique, et souhaité la bienvenue aux nouveaux ]
membres du Conseil M. Vincent, qui remplace
M. èrîzaf d, nommé inspecteur éPacadémie,, et le ( ]
professeur Roussy, qui succède au recette prof es-
seur Vidal. i
Lé ministre a annoncé, ensuite, que son projet v
de représentation régulière du personnel féminin t
de ï'enseignement secondaire dans le Conseil supé- t t
rieur venait d'être voté au Palais-Bourbon. Puis il i
a énumeré les projets soumis à l'étude de la haute $
assemblée universitaire.
Trois dé ces projets ont une grandi' importance i n
deux sont relatifs au bàccàlàtiréat, nous avons i
dit, hier, que ces projets sont visiblement dirigés s
contré la culture classique le troisième a rap-
port à la licence ès lettres d'enseignement dans les
lycées et les collèges. Etudions ce dernier projet.
Le Sénat, on le sait, avait adopté, sans opposi- i
tion, une proposition de résolution de M. Léon Bé- <
rard, aujourd'hui ministre de la justice, invitant le 1 1
ministre de l'instruction publique à ne Conférer
désormais le grade et le titre de licencié és lettres 1
qu'aux candidats « ayant satisfait à des épreuves
qui attesteront chez eux une culture fondamentale
par les humanités classiques et françaises ». Le
Sénat condamna la licence d'amateur créée, en 1920,
par M. André Honnorat, et « délivrée aux étudiants j
pourvus de certificats d'études Supérieures, en vue
desquels aucun diplôme n'est exigé », et ne voulut
garder que la licence d'enseignement licentia
docendi.
.Le vote du Sénat fut une victoire de la faison.
M. Mario Roustan fit des promesses et prit des en-
gagements conformes à la proposition de M. Léon
Bérard, Et hier il affirmait au Conseil que son pro-
jet de réforme de la licence ès lettres ne fait que
répondre, « par un premier effort », à la résolu-
tion votée à l'unanimité par le Sénat.
La question était d'àilleurs depuis longtemps à l'étude,
ajouta-t-il, car à maintes reprises m'avaient été signa*
Mes les difficultés que l'enseignement littéraire ren-
contrait dans lès collèges tant par. suite de ld' diminu-
tion du nombre des licenciés de. lettres classiques qu'en
raison de la nécessité de confier aux professeurs de spé-
cialité différente un certain nombre d'heures' dans les
classes de grammaire ou de lettres.
Une statistique dressée au mois de novembre 1929
établit que ces classes auxquelles l'horaire officiel attri-
bue plus de 50 0/0 du temps n'occupent en fait que
23 0/0 du personnel l'histoire au contrad-e qui, Selon
l'horaire^ n'aurait droit qu'à 12,8 0/0 du personnel en
détient 18 0/0 et la philosophie qui aurait droit à
7,4 0/0 occupe plus de 20 0/0 des chaires.
Les 218 collèges ne possédaient en novembre 1929 que
336 licenciés ès lettres classiques, soit en moyenne
1,5 pour assurer l'enseignement dans les six classes
successives 79 établissements (soit plus du tiers) n'en
avaient qu'nn et 48 (soit plus du cinquième) n'en avaient
pas un seul.
Un parei! état de choses est, en ce qui concerne l'en-
seignement de la grammaire et des lettres, en, contra-
diction avec le principe de la spécialisation, qu'on a si
justement fait valoir pour les autres disciplines et il
risque d'entraîner par voie de conséquence un abais-
sement général des études littéraires.
Le projet qui vous est soumis a pour but de ramener
vers la licence de lettres classiques un plus grand nom-
bre d'étudiants mais même quand ce dernier résultat
sera obtenu, il restera vrai que dans la majorité des
collèges les professeurs de philosophie et d'histoire
sont fréquemment appelés à collaborer à l'enseignement
du français et du latin, vrai aussi que dans toutes lés
disciplines une large culture littéraire est indispensable
pour préparer. et faciliter la coordination pédagogique
qui peut seule rétablir, dans un régime de spécialisation,
l'unité de l'action pédagogique et, par là, maintenir vi-
goureux et fécond l'esprit même de l'enseignement.
Or, le projet ministériel est exactement contraire
à la proposition de M. Léon Bérard. M. René Héry,
qui rédigea ail nom de là commission sénatoriale
de l'enseignement le rapport sur cette proposition,
vient de signaler le fait à~>sès collègues. Le Sénat
demande une seule licence, à base de culture clas-;
sique: latin et grec, et française. M,. Mario Rôilst.an.
réduit les épreuves de la licence aux humanités
classiques à moitié, et propose le latin oU lé grec.
De plus, il maintient cette licence d'amateur à
l'usage des étudiants étrangers qui rêvent de « se
mettre à l'école de la France », et des étudiants
français qui, n'ayant pas fait d'études secondaires,
voient là le moyen d'accéder directement, par le
jeu des équivalences, aux titres mêmes établis pour
les candidats venus du secondaire. M. Mario Rous-
tan a-t-il donc oublié qu'il s'agit du recrutement
des professeurs de l'enseignement secondaire fran-
çais 7 Jules Laarent.
L'AFFAIRE MOURRIC
L'enquête ouverte par le parquet général au
sujet de la demande en revision de l'affaire Nour-
rie, introduite par M* Jean-Charles Legrand, est
terminée.
Le dossier a été retourné à la chancellerie, qui
va l'examiner et délivrer un rapport qui sera sou-
mis au garde des sceaux.
En présence des résultats de la contre-enquête,
M° Jean-Charles Legrand a établi un long mémoire
où il a rassemblé les éléments nouveaux recueillis.
Ce mémoire a été envoyé à la chancellerie et est
joint au dossier.
Le souvenir de Bolivar
Une plaque a été apposée hier matin, rue Vi-
vienne, sur l'immeuble qui porte le numéro 4, et
où Bolivar habita en 1804. MM. Cobo, ministre de
Colombie à Paris Santos, ancien ministre des
affaires étrangères du Mexique Vasconcellos, an-
cien ministre de l'instruction publique du Mexi-
que, assistaient cette cérémonie.
Des discours ont été prononcés par M. Carlos
d'Ascoli, au nom des étudiants latino-américains
de Paris Vasconcellos et le député Brandon.
Feuilleton de FIGARO du 7 Juillet 1931
Echec au Roi
XII
(Suite)
Je me rendis à la tour silencieuse au bord de
l'eau, sous prétexte de visite. Mme de Genevray
était en voyage. J'interrogeai la femme de cham-
bre, fermée et probablement stylée, qui prétendit
que Madame était partie le onze au matin pour les
Cévennes. L'incident avait eu lieu exactement le
12 à sept heures et demie du soir.
Je m'inclinai sur la pelouse, je rencontrai un
Annamite qui servait de jardinier masque jaune
impénétrable. D'un ton naturel, cependant, et ap-
paremment loyal, il confirma le renseignement le
départ pour les Cévennes le matin du onze.
Je n'ai pas su fet ne saurai jamais.
Comme, au tribunal, je récapitulais avec le Pré-
sident les rares parents ou amis intimes invités
au lunch du seize, je posai la question d
Vous n'avez pas compris dans la liste, Mme de
Genevray ?
GTieyravâ!t songé un instant, me répondit-il, mais
elle était partie en villégiature.
Dieu.merci 1 fis-je.
Le ton lui parut étrange et il me regarda.
Je la tiens, affirmai-je, pour une personne in-
quiétante, sinon redoutable. ..i~nnt ~n.
Il me rappela sagement que pour l'instant elle
était assez loin pour que je pusse respirer et que,
dès la rentrée, je serais nommé procureur dans un.
ACADEMIE DES SCIENCES
Une nouvelle invention Belin
Madagascar livre un mammifère inconnu
I/allantaïne végétale
Le général Ferrié a présenté hier à l'Académie
des sciences un nouveau dispositif cryptographi-
que extrêmement intéressant de M. E. Belin. Ce
dispositif s'applique aux communications télau-
tographiques ou téléphotographiques par fil ou
par T. S. F.
Le document, texte ou dessin, est reçu en clair
par son destinataire.
Mais il est brouillé et indéchiffrable pour tout
autre récepteur.
La synchronisation entre l'émetteur et le récep-
teur est assurée par des di: pasons et par une mé-
tho»de stroboscopique, tandis que le démarrage si-
nitiK'atné des deux postes est obtenu par des si-
gnawx convenus à l'avance.
Lai rotation synchrone des cylindres, émetteur et
récepteur, est faite avec une vitesse constamment
variante. De plus, des arrêts de durée variable
aussi ^ont effectués, pendant la rotation, suivant
une loi pouvant être modifiée à volonté.
Enfin, des. signaux parasites, semblables aux si-
gnaux ut&'es, sont transmis au moyen d'un organe
spécial pendant les arrêts dre éniettertir. ils n'ont aucune action sur le récep-
teur correspondant, puisque le cylindre de celui-
ci s'arrête en même temps que le cylindre de
Pémetteur.
Un récepfVïur espion, au. contraire, fût-il de
même espèce et de même construction, livre indé-
chiffrables les signaux qu'il reçoit, car on ne peut
absolument pas déterminer les lois de variation de
la vitesse de rotation et des arrêts du cylindre
émetteur, qui sont indispensables pour régler l'ap-
pareil récepteur.
Le général Few»? a, d'autre part, présenté une
note de MM. Holweet et Chevallier, au sujet d'une
lampe triode démontable tLe 150 kilowatts.
Dans une forêt malgache de 5,000 à 6,000 hec-
tares, forêt sacrée, MM. Pèirier de la Bâtie et La-
vandia ont découvert un a:iimal tabou ignoré jus-
qu'à ce jour de toutes les classifications zoologi-
ques et que M. Marchai a, d'après les indications
de M. Lavandin, signalé à l'Académie,
Il s'agit d'un mammifère, d'un lémurien, dont
l'espèce s'est perpétuée dans cette forêt, à l'insu
de la science, depuis les temps les plus anciens.
MM; "Fosse; Brunel et The. mas ont appliqué leur
méthode d'analyse de l'allanitoïne au sang de quel-
ques mammifères et à cinquante graines de végé-
taux de diverses familles tandis que l'allanto|ne
sanguine ne dépasse pas trods centigrammes par
litre de sérum, l'allantoîne végétale peut atteindre
trois grammes et plus par M3o dans la graine de
lit légumineuse phaséolée cultivée en Provence
sous le nom de « bannette ».
M. Cayeux ayant découvert dans les terrains pa-
léozoïqises du Congo des algues primitives, en con-
clut que cette région africaine s'étendait sous un
grand bassin marin à l'époque très reculée de la
formation du système schisto-oalcaire.
Communications techniques de MM. Fabry, Paul
Janet, Le Chatelier, Delépine, Roux, Mesnil, Vin-
cent.
M. Esclangon a annonce que Mme Shilito-Britt
vient d'offrir une rente de IO.OÛ'0 francs, sa vie
durant, à l'Observatoire Vallot du Mont-Blanc. On
sait que la généreuse donatrice avait déjà doté,
l'année dernière, l'Observatoire de Paris d'une sta-
tion astronomique en Haute-Provemce.
Ch. Dauzats.
A L'HOTEL DE VILLE
Le premier gratte-ciel
Le Conseil municipal de Paris* a voté, hier soir, J
la construction à Clichy d'un hôpital destiné à
remplacer l'hôpital Beaujqn} définitivement con-
remplacer l'hôpital Be,¡iujqJ1f ,Mfinitivernent con-
damné. U.HIi.
Ce qui caractérise le futur établissement hospi-
talier, c'est qu'il sera construit en hauteur, Il at-
teindra 48 mètres, soit 11 éta^e,^ et sera & véritable
premier gratte-ciel édifie aux portes de La capitale.
Le devis de ce bâtiment, appelé à recevoir mille
malades, se chiffre à 95 millions.
Les finances départementales
Lé rapporteur général du budget du département
a fait distribuer, hier, une note dans laquelle il
exprime sa satisfaction de la situation du budget
de 1931, qui se solde, à l'heure actuelle, en excé-
dent. Mais, craignant l'avenir, il préconise plus
que jamais des économies.
Les grands travaux
Le préfet de la Seine a introduit, hier, un mé-
moire relatif aux grands travaux de voirie à exé-
cuter dans Paris, jusqu'à concurrence de 200 mil-
lions, sur les ressources à provenir d'un emprunt
départemental de 700 millions à émettre.
Ç2&L et là
£ Le Président de la République est allé visiter,
hier matin, l'exposition de la Semaine du cuir.
M. Doumer a été reçu à son arrivée par le minis-
tre du commerce, M. Olchanski; vice-président, et
les membres du comité d'organisation.
& La manifestation en faveur du suffrage des
femmes, organisée hier par le Comité de propa-
gande féministe, à l'occasion de son assemblée
générale statutaire, a eu lieu sous la présidence
de M. Louis Martin, sénateur, assisté de Mme
Louise Brunet, présidente de l'oeuvre. L'assistance
a voté un ordre du jour pour manifester à nouveau
« le ferme désir d'obtenir l'égalité électorale, con-
séquence même du principe républicain ».
£̃ La. dixième section de la Ligue des Patriotes
fêtait, hier soir, les vingt-cinq ans de luttes poli-
tiques de son actif et dévoué président M. Joinard.
Plusieurs discours ont été prononcés, au cours
desquels les orateurs ont évoqué le souvenir de 1
Déroulède et de Barrés, dont M. Joinard fut le 1
compagnon de luttes et l'ami. I
poste qui sûrement m'éloignerait de ce voisinage
réputé dangereux.
Nous nous séparâmes en plaisantant. Lui parti,
je songeai que je prendrais mes mesures pour être
expédié dans quelque ville du Midi, Pau ou
Bayonne, aussi bien pour la santé de Marthe que
pour mon repos. r*
J'ai nié les fatalités intérieures elles m'écra-
sent cependant mais les fatalités du dehors pri-
rent alors un air de conspirations successives et
méchantes.
Le jour même où nos noces devaient avoir lieu,
mon père tomba comme foudroyé dans son jardin.
A la vérité, dès le quatorze, il avait dû s'aliter et
le médecin avait paru si inquiet que nous avions
décommandé la cérémonie, et envoyé des télé-
grammes. Le président et Marthe avaient passé
toute la journée à son chevet. Le matin suivant, se
sentant mieux, il avait voulu, en homme qui ne
s'écoute pas, se lever. Il m'avait dit avec une mé-
lancolie dont l'accent m'est resté
Quel trouble-fête je suis, mon pauvre ami 1
Demain.
Le lendemain, qui aurait dû être fait de joie, la
mort l'étrangla.
Dans ce malheur, je lus pour moi, superstitieu-
sement, un présage mauvais.
Ce fut un coup brutal pous nous tous, pour moi
qui l'aimais.
Ma mère en parut frappée mortellement. Sa dou-
leur rentrée et sans larmes était plus affreuse.
Au sortir du cimetière, je regardai Marthe, la
voix navrée « II semble que tout se ligue contre
notre bonheur. »
L'été fut cette année comme il l'est rarement
chez nous, chargé de feu, un de ces étés qui s'en-
têtent à ne pas epuiser leur ardeur sèche. Il avait
commencé dès le début de juin et, à part cette cas-
sure à la fin du mois, cet orage glacé qui nous
(30)
GAZETTE DES TRIBUNAUX 1
La mort de Philippe Daudet
M. le substitut Febvre a donné hier ses conclu-
sions dans le procès en diffamation que M. Léon
Daudet a intenté au chauffeur Bajot. Conclusions
qui ne concluent pas. Très courtes d'ailleurs. Elles
peuvent se résumer ainsi « J'ai lu les procédures,
j'ai vu, entendu les témoins. Je m'en remets à la
sagesse du tribunal. » C'est un peu simple. M. le
substitut n'aurait-il qu'un doute, il devrait l'expri-
mer. N'avoir pas d'opinion est une opinion un peu
trop simpliste et qui ne satisfait personne.
Il s'agit ici, dit M. le substitut Febvre, d'une
affaire entre parties. L'initiative de l'action publi-
que échappe au parquet. Automatiquement, le mi-
nistère public devient seulement partie jointe. Je
ne ferai pas l'étude critique de toutes les procé-
dures auxquelles a donné lieu la mort de Philippe
Daudet vous les avez spôis les yeux.
»Bajot a raconté comitfënf, en 1923,un jeune hom-
me s'est suicidé dans sa voiture. M. Léon Daudet,
par contre, a la conviction que son fils a trouvé
la mort dans une descente de police chez Le Flaout-
ter. La thèse du meurtre n'a pas prévalu.
» Bajot a ensuite publié un article où M. Léon
Daudet relève les passages suivants e M. Daudet
sait et a toujours su que son fils s'était suicidé en
taxi. Pour des flns que je méprise, en employant
les pires moyens, il a voulu fausser la vérité. »
D'où le procès actuel.
» Bajot a plaidé que le procès mettait en cause
un journal une société faisant appel à l'épargne
publique a demandé et obtenu de faire la preuve
des faits qu'il alléguait.
» Vous avez entendu les témoins; ils ont sensible-
ment modifié la physionomie des faits. Les avo-
cats les discuteront. Ces témoins ont dit qu'ils ne
savaient rien par eux-mêmes. Deux ordres de té-
moins ceux qui auraient reçu des dépositions,
comme celle de la maîtresse de Le Flaoutter, qui
aurait été dans le sous-sol et aurait entendu un
coup de pistolet. Elle fut jadis anarchiste, est au-
jourd'hui mariée à un policier près de la retraite.
Nous avons fait une enquête pour la rechercher.
A regret, nous ignorons son nom et son identité.
ï> Puis les témoins qui ont parlé des aveux de Co-
lombo, qu'à Mulhouse celui-ci aurait faits au com-
missaire de police Wœglé. Wœglé les aurait ra-
contés à Geibel qui les aurait racontés à Weiss,
qui les aurait rapportés à Brogly.
»Vous avez entendu ces témoins et parcouru cette
cascade de dépositions contradictoires. II vous
appartiendra de les examiner. Vous vous deman-
derez si elles ont modifié les procédures antérieu-
res. Je m'en remets à l'impartialité de vos conscien-
ces. Si, à la faveur d'un» procès en diffaniatiônyla
partie civile voulait trouver des faits nouveaux,
elle a eu satisfaction. Je vous remets les procès-
verbaux de l'enquête administrative à laquelle il
a été procédé. Elle n'est pas terminée. On la con-
tinuera tant qu'on nous apportera des éléments, car
nous cherchons, nous voulons la vérité. s>
Et c'est tout. M. le substitut se rassied. Rien du
drame tragique qui déchire le coeur d'un père.
M" Noguères plaide, et les débats, les plaidoiries
continueront à huitaineê
Georges Claretie.
LE VATICAN ET LE FASCISME
Varsovie, 6 juillet. Le texte complet de l'en-
cyclique du pape n'est pas parvenu à Varsovie.
Les milieux catholiques connaissent seulement les
fragments importants reproduits par les journaux
français et allemands. Des maintenant, néanmoins,
une grosse émotion se manifeste. Les hauts digni-
taires du clergé conseillent le calme en attendant
une information plus complète et la réponse que
ne manquera pas de faire le gouvernement italien.
Il faut rappeler que dès le début du conflit entre
le Vatican et le gouvernement italien le clergé po-
lonais avait ordonné des trières spéciales qui fu-
rent dites le jour de la fête des saints Pierre et
Paul.
Des mesures de police, ont été prises pour proté-
ger l'ambassade d'Italie contre toute manifestation.
Afrestation d'escrocs inttrnationaux
Au mois d'avril 1930, dans un hôtel de Lu-
gano où il était descendu, un riche,industriel an-
glais, M. Boardman, se liait avec un M. Reynolds,
qui se disait éleveur de Moutons en Australie. Un
jour, ce dernier présenta à M. Boardman un Soi-
disant banquier australien M. Walsh.
Quelques jours après, les trois hommes se re-
trouvaient à Paris. Là, le banquier australien pré-
texta qu'il lui manquait 20,000 livres sterling pour
compléter un versement destiné à une opération
de Bourse considérable. M. Boardman offrit alors
de parfaire la somme et, le lendemain, il Se ren-
dit à sa banque pour y encaisser ces 20,000 livrés.
Il plaça l'argent dans une sacoche que Reynolds
avait apportée à son intention. Les deux hommes,
accompagnés de Walsh, se firent conduire aux bu-
reaux d'une banque voisine de la place de l'Etoile.
Pendant que M. Boardman et Walsh restaient dans
la voiture, Reynolds allait soi-disant effectuer le
versement et revenait avec un reçu en apparence
régulier. Le soir même, M Boardman apprenait
que Reynolds avait furtivement quitté l'notel où
il était descendu avec lui. Il se rendit compte alors
cru'il avait été victime de deux filous. L^motioîi
ressentie par lui fut telle qu'il succombait quel-
ques jours après.
M. Peyre, juge d'instruction; fit procéder à une
enquête qui permit d'identifier les deux malfai-
teurs. Le soi-disant Reynolds n'était autre qu'un
certain James Burke, Australien, connu déjà de la
police anglaise; il fut arrêté au mois de septembre
1930. /Quant au seconda/qui s'appelait en réalité
James Casev, et qui avait écumé le monde entier,
il vient d'être arrêté à Paris et écroiié.
NOUVELLES MILITAIRES
Etat-major général de l'armée
Ont été placés dans la section de réserve
Le général de brigade Guespereau, commandant la
7" brigade de cavalerie, à Reims le général de divi-
sion Lavergne, commandant supérieur de la défense
des places du groupe de Belfort, gouverneur de Belfort.
avait chassés de Bretagne, il avait repris avec une
impassibilité féroce un nuage de plomb passa
un fois ou deux sur l'incendie du ciel, mais pour
aller crever plus loin et le soleil se rejetait sur
nous comme une morsure pour aviver notre cha-
grin.
La peine prenait chez moi une forme irritée.
Cette période qui suit la mort de mon père est
étrangement trouble.
Cette maîtrise de moi que j'ai gardée au cours
de mon existence, que j'ai su ressaisir quand
je l'avais un instant perdue, m'abandonna.
Des superstitions que je rejetais d'ordinaire
d'un haussement d'épaules, revenaient sournoise-
ment.
Je poussai plusieurs fois jusqu'à la maison mau-
resque. Elle était fermée et paraissait morte. Seul,
le jardinier arrosait, figure ènigmatique, la terre
craquelée et comme couverte d'ecailles. D'elle au-
cune nouvelle, sauf une carte de condoléances ve-
nue du Puy quelques jôUrs après la mort de mon
T3Gt*G
Celle qui porta le plus le deuil en esprit, après
ma mère, ce fut Marthe. C'était une créature qui
prenait sur elle les douleurs et jusqu'à la maladie
des autres. Le chagrin sourd de la maison pesait
à ses frêles épaules.
Pendant le début d'août ma nervosité grandit.
Quand ce mariage se fera-t-il ? comme si quel-
qu'un était responsable et eût jeté, par canaillerie,
un bloc entre le but et moi.
Marthe m'apaisait, m'exhortait a la patience.
J'allai jusqu'à lui reprocher son indifférence, le
regard mauvais « Vous ne m'aimez plus. » Avec
une douceur étonnée, elle me considéra « Mais,
Georges, vous oubliez que votre père vient de mou-
rir. »
Je me repris et, honteux, m'excusai.
Nous passions nos après-midi dans ce verger
où sur la fin se plaisait tant mon père. A côté des
arbres à fruits, tout bourdonnants de chaleur et
de guêpes, il y avait, derrière la maison, un cèdre
LA 5AI3ON
PE VICHY
1* i" juillet a été ouverte à l'exploitation h ligne à
double voie qui, passant par Vichy et Randan, devient,
entre Saint-Germain-des-Fossés et Riom, la grande ar-
tère dite ligne du Bourbonnais, c'est-à-dire la ligne
Paris-Clermont-Ferrand-Nîmes.
A cette occasion, le Syndicat d'initiative de Vichy avait
convié à un déjeuner intime les personnalités les plus
qualifiées de la Compagnie P. L. M., ainsi que des Syn-
dicats d'initiative de Clermont-Ferrand, Riom, Vichy.
Le 2 juillet, la Fédération nationale française des sports
équestres a organisé à l'hippodrome du Sichon, après
les épréuves du Concours hippique, une épreuve interna-
tionale de dressage. Y étaient représentées la France,
la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Hollande. Elie donna
lieu à une double victoire française.
Le commandant Lesage, de l'Ecole d'application 'de ca-
valerie de Saumur, remporta dans la matinée la coupe
d'argent dans le prix Saint-Georges (dressage) et la coupe,
de vermeil dans le Grand Prix de dressage et de haute
école.
Le jury était composé du général Détroyat, président
général de M. Josipovich, de Hongrie de M. Denis,
directeur des haras Pompadour.
Etaient également présents le comte Bounde, écuyer
de S. M. le roi de Suède, et le commandant Boyve,
délégué du sous-secrétariat d'Etat à l'éducation physique.
Parmi les personnalités récemment arrivées, nous ci-
terons
M. Collstrop Rudolf, de la légation du Danemark à Ber-
lin baronne de Richtofen, M. Firino Martell, M. Charles
Bertoni, directeur au ministère des affaires étrangères
à Varsovie M. et Mme Stéphane Lausanne, M. Edouard
Helsey, général Détroyat, général Colo.mbat, M. Dadonne,
sous-préfet, et Mme N. Nordenskjold, magistrat à Stock-
holm M. Drummond Gladstone, M. et Mme Juan-Go-
mei Bonell, M. et Mme Vicheler, M. Emiles Infante
da Camara, colonel et Mme Lafond, comte de Sesse-
valle, comte Jean de Maupas, M. Roger, préfet honoraire,
et Mme Mr G. R. Smither, consul de Grande-Bretagne
h Barcelone, et Mme Mr et Mrs James Tfeornton,
Mr et Mrs A. Hamburger, M. et Mme J. Argulles,
Mme de Narbonne, Mme Jules Pams, M. et Mme Paz
Ezequiei, Mme Marïha Jamison, Mrs Clara Dravo,
Mrs Catherine Dewit, comte et comtesse Renzo Bruzzo,
.M. Matifas, magistrat à Paris M. Glard, juge dins-1:
tructipa à Paris, etc., •• •
DE CANNEJ9
Et voici venir la grande saison.
L'événement avant-coureur de cette fièvre qui va
prendre Cannes fut, samedi soir, le gala de i'Independence
Day, au Palm Beach. Cette soirée eut lieu devant une
mer battue par le mistral et phosphorescente comme si
des étoiles y étaient tombées elle donna à deux nouveaux
orchestres le Jazz Blue Moon Orchestra et l'orchestre
de tango El Morito, l'occasion de faire des débuts ap-
plaudis.
Et, après le signa' ainsi donné des grandes réjouis-
sances, les manifestation diverses ne cesseront plus de
se succéder. Le mardi 7 juillet, on assistera au départ
de la Course croisière de la Méditerranée, dont M. Gas-
ton Gérard a bien voulu accepter d'être le starter.
Vingt et un bateaux seront en course et partiront de
Cannes vers l'île d'Elbe, les côtes d'Italie, avec retour
jusqu'à San Remo.
Les bateaux inscrits sont les suivants
Verona, à Mrs Pringle Santa, au comte de Sessè-
vàle Volonté, à Sir Duncan Orr Lewis Danaé, à M. F.
Rouff Apache, à M. Calmette Bluet, à Mr Kelly
Vellelln, à M, Vermorel Juana, à M. Piccardo
Horizon (ex-Ùceanox) à M. F. Picabia La Rail'
leu$e, à Mrs John Lavis Quest, à Mr Harcourt
Smith; Spray, 4 "Mlle "de La Queste; Hobo H, à
Mrs Sybil Walter Caltha, à Mr Charles Mills Morse,
à M. Virolle Yolande, au duc Cavati di San Pietro
Brigtia, à M. Bruzzo Emilia, à M. Bruzzonne Ardea,
aux frères Denina Velella, au comte Ginori, et Mary,
à M. Berone.
On préparera ensuite le Congrès international de la
haute mode. Citons les galas de l'Elégance féminine à
h mer, avec la participation des grandes maisons de cou-
ture de Paris, et le Bal des Pyjamas, organisé par le
Comité des fêtes, qui tous deux auront lieu au Palm
Beach du 11 au 14 juillet, pendant que se disputeront,
ls jour, les régates de la Société des régates cannoises.
Le 23 juillet, il y aura la fête de Saint-Cassien, qui
fait renaître sous les cyprès et sous les pins d'une butte
agreste les chants des fifres et des tambourins mêlés
à ceux des cigales. Le 25 juillet, une grande fête de nuit
sera donnée sur la plage du Palm Beach. Plus tard, en
août, de plus belles fêtes encore auront lieu.
En attendant, les palaces ont achevé la dernière toi-
lette de leurs plages privées. Le Miramar, le Carlton
et la Malmaison ont rivalisé d'effort et d'ingéniosité pour
accumuler devant chez eux les jeux nautiques et sportifs.
DE CARCASSONNE
Théâtre antique
Un décor millénaire, de vieilles murailles dorées par
le soleil et qui prennent, la nuit, des tons de bronze pâle,
au bas desquelles se déroule un plateau de trente mètres
de longueur, planté de cyprès voilà la scène où M. Fran-
çois-Paul Alibert, directeur du théâtre antique de la Cité,
va "donner cette année Britannicus avec le concours Me
Mmë'Segond-Weber, Mme Marie Bell, Jean Hervé, Albert
Reyval, Jean Marchat et Paul Oettly, de l'Odéon. Cette
représentation extraordinaire aura lieu le dimanche 12 juil-
let, en soirée. Le lendemain lundi 13 juillet, en soirée
également, ce sera l'Orphée de Gluck, avec Mme Alice
Raveau, de l'Académie nationale de musique, Mme Goif-
fier, de l'Opéra-Comique, l'orchestre Lamoureux sous la
direction de M. Albert Wolff, Mlle Yvonne Franck et les
danseuses de l'Opéra, enfin, les cinquante exécutants des
Chœurs Vlassof, qui sont parmi les premiers artistes
choraux du monde.
immense qui planait avec les ombres larges de ses
éventails parallèles, au-dessus des campagnes en
feu. Cette ombre rigide m'apaisait, et sa voix à
elle, fraîche comme une petite source, au milieu
de la fièvre universelle qui brûlait mon sang.
Assez ridiculement, dans ce pays tranquille dont
la chaleur avait fait une solitude, je me faisais I
l'effet, à de certaines heures troubles, de ces per-
sonnages de cauchemar ou de cinéma qui fuient,
avec l'idée fixe qu'une certaine barrière franchie,
ils échapperont enfin au destin qui les poursuit
ou à la mort.
Je me méfiais de moi. Cette barrière fatidique
du mariage me paraissait le salut. Je n'attache pas
de mystique à l'acte nuptial, mais mon sens de la
vie sait que les liens de chair créent le lien de
l'âme, et je pensais qu'armé de cette force, les
puissances d'enfer ne prévaudraient plus contre
moi.
Ma fébrilité ne put échapper au Président qui
l'interpréta comme une impatience d'amour. Après
entente, il fut décidé que nous mettrions entre
notre deuil et notre mariage toute la longueur du
mois d'août, et nous fixâmes la cérémonie, très
simplifiée, au 2 septembre.
Cette décision m'apaisa.
Et déjà, au milieu de la fournaise de l'été,
j'éprouvais Un rafraîchissement à voyager en pen-
sée, à partir 1
Un grand atlas ouvert à l'ombre du cèdre, Mar-
the et ni' a, pris tous deux du même besoin d'éva-
sion, nous dessinions du doigt l'itinéraire de notre
voyage de noces.
Dans cette canicule qui semblait inépuisable,
nous fuyions les fièvres des pays méditerranéens,
nous montions vers la fraîcheur des lacs écos-
sais. J'y étais allé dans ma jeunesse d'étudiant.
Nous reprendrions l'enchantement celtique. J'en-
traînais Marthe frémissante dans les montagnes
de bruyères que des vapeurs rendent lointaines,
un peu hagardes. Si le beau temps se prolongeait,
nous nous embarquerions sur le Firth-of-Forth,
.A L'EXPOSITION COLONIALE
Une « journée du rhum » »
Le vendredi 10 juillet se tiendra, à l'Exposition
eoloniale, une « journée du Rhum », sous. la pré-
sidence de M. Gratien Candace, député de la Gua-
deloupe cette journée comprendra diverses ma-
nifestations séances de congrès, déjeuner présidé
par M. Paul Reynaud, conférence, etc.
Société coloniale des artistes français
La commission des Arts décoratifs de la Société
coloniale des artistes français, sous la présidence
de M. Félix Aubert, assisté de MM. Jaulmes et Léon
Ruffé, a attribué le prix du ministère des colonies,
pour l'art décoratif, à M. Jean Bouchaud pour ses
décorations de la coupole de la Cité des Informa-
tions à l'Exposition coloniale de Vincennes.
Leothéâtre annamite et les danseuses
cambodgiennes
Pour répondre à de nombreuses demandes, le
commissariat des fêtes fait savoir que le commis-
sariat général de l'Indochine a accepté de taire
donner deux fois par mois des représentations du
théâtre annamite et des danseuses cambodgiennes,
à à la salle des fêtes de la Cité des Informations. Les
prochaines représentations auront lieu les mercre-
dis 15 et 29 juillet, à 21 h. 30.
ECOLE DES'LANGUES ORIENTALES
A la suite des examens de fin d'études, les élèves
dont les noms suivent ont été proposés au ministre
de l'instruction publique pour le titre d'élevé bre-
veté
Abyssin M. Jacob, Mlle Lifszyc. Annamite
commandant Surre, MM. Hervieu, Nutini. Arabe
littéral MM. Bonneau, Bourgoin, Cahen, Canti-
neau, Dray, Gefter, Hassan, Keilani, Martin, Ta-
karli, Teboul, Zawadowski, Zinelabdine. Arabe
mogrébin MM. Dray, Mme Ostoya, commandant
Bardon, Bourgoin, Buteau, Cochain, Faget, Mar-
tin, Million, Pinaud, Pringaut, Soulens, Takarli,
Teboul. Arabe oriental MM. Bonneau, Khoury,
Stephan, Grisard, Mlle Halévy, M. Jacob, Mlle Ka-
tyk, M. Merriam. Arménien M. Vogt. Berbère^
MM. Dray, Soulens. Cambodgien MM. Begat, La-
samatta. Chinois MM. Salade, Blot, Bonmchon,
Mlle Borrey, MM. Jobez, Siguret. Langues moder-
lies de l'Inde capitaine Laurent. Langues souda-
naises MM. Cédile, Fayet, Kerzrého, Lizé, Mail-
lard' Martin, Poiret, Thiellement. Malais M.
Dobo, Mlle Lefol-Wolska, MM. Taïeb; Van Raay.
Malgache MM, BertMer, Blan, Blanc, Brunel, Del-
gové, Deîmond, Eudier, Fayet, Kerzrého, Launois,
Mlle de Verbizier. Persan Mlle Katyk, MM. Je-
kiel, Zawadowski. Polonais M. Arnaudiès, Mlle
Beaulieux. Roumain Mlles Blébéa, Chabredier,
Hanoutz, Maylié, Nistor. Russe MM. Delobel,
Huntzbuchler, de Goellner, Gwynn, Luciani, Leroi,
Mlles Guillain et Spitzer. Tchèque M. Gagnaire.
Turc Mlles Halévy, Katyk, MM. Jacob, Lecocq,
Zawadowski.
Un avion entre dans la foule
Six morts
HïhSOK, 6 juillet. Une braderie avait été or-
ganisée dans la ville. A cette occasion, M. Sandre,
garagiste à Rethel, était venu avec deux appareils
pour donner des baptêmes de l'air, mais il s'était
vu refuser par le commissaire de police l'autorisa-
tion nécessaire pour effectuer ces vols, parce que
les mesures de sécurité indispensables n'avaient pu
être prises.
M. Sandre décida alors de regagner Rethel avec
ses deux avions. Un des appareils, piloté par M.
Laporte, prit son vol pendant que M. Sandre, qui
se disposait à prendre place sur le second avion,
s'efforçait d'écarter la foule, nombreuse à ce mo-
ment sur le champ d'aviation. L'appareil de La-
porte décolla parvenu à une certaine hauteur, et
pour une cause non encore expliquée, mais pro-
bablement, la suite d'une.. baisse, de J-égime du_:
moteur, il perdit de la vitesse çt accrocha un po-
teau téléphonique. L'avion se retourna complète-
ment et faucha plusieurs rangées de spectateurs.
Cinq personnes furent tuées et d'autres furent pri-
ses sous le« débris de l'appareil. On organisa rapi-
dement les premiers secours.
Voici les noms des morts Mme Moufelard-Gou-
vion, mère d'un conseiller municipal, rue de la
Chapelle Mlle Pauline Heller, rue Thiers Mme
Moufelard Edouard, rue Léandre-Papillon Mme
Moreau-Lacaille et son jeune fils, rue de Verdun.
Les personnes blessées ont été conduites à l'hô-
pital Brisset. Ce sont M. Marcel Lemaire, âgé de
17 ans, qui n'a pas tardé à succomber Serge Ven-
dor, âgé de 7 ans, fracture de la colonne verté-
brale Mme Billard, fracture des côtes et contu-
sions multiples, tous originaires d'Hirson Char-
les Reche, âgé de 13 ans, contusions à la tête, de-
meurant à Landouzy-la-Ville. Une dizaine d'autres
personnes, légèrement atteintes, ont regagné leur
domicile après pansement.
Le meeting a été interrompu. Le parquet s'est
rendu à 23 heures sur les lieux de l'accident on
a constaté qu'un fil de fer était enroulé autour de
l'hélice de l'avion, un fil téléphonique sans doute.
On annonce que les deux aviateurs ont été ar-
L'ANNIVERSAIRE DE HOCHE
Le. cent, soixante-troisième anniversaire de la
naissance du général lïoc.he sera célébré diman-
che prochain à Versailles.
Sur la place d'armes, à 9 h. 30, les troupes de
la garnison de Versailles seront passées en revue
par le général commandant d'armes, puis défile-
ront devant le monument aux morts et devant la
statue du général Hoche.
A midi, deux banquets auront lieu, l'un à l'Hô-
tel de Ville, organisé par la municipalité, sous la
présidence de M. Maginot, ministre de la guerre
l'autre, organisé par le parti radical-socialiste,
sous la présidence de M. Jammy Schmidt, député
de l'Oise.
dans une croisière vers Bergen, le Folgefond, les
fjords de Norvège.
>
A mesure que la date approchait, ma nervosité
me reprit, à inquiéter tout le monde.
J'avais défendu à Marthe de s'aventurer dans
la campagne sans être accompagnée, et l'espèce
d'angoisse que je trahissais la gagnait à son tour
et l'emplissait d'appréhensions mystérieuses. Soit
la chaleur anémiante, soit cette vague hantise,
elle s'émaciait.
Je ne respirai que lorsque enfin je vis venir
le matin du 2 septembre.
Nous avions choisi l'humble église de campa-
gne, à une demi-lieue de la « Rouvraie », pour
que cette union fût plus simple, plus chrétienne
en esprit que la plupart des autres.
Au milieu de tant de lacunes de mémoire, je
me souviens qu'avant d'atteindre le vieux porche
de bois et d'ardoises envahies de lichen, je jetai
un coup d'oeil instinctif ;r les tombes du petit
cimetière, comme si une embûche était possible;
et quand Marthe franchit l'ombre intérieure, toute
pâle dans ses voiles blancs, l'image me traversa
l'esprit un suaire.
Je dois dire que les engagements donnés tant
à la mairie qu'à l'église me calmèrent subitement.
nous étions mariés selon la loi et Dieu.
Une détente se fit en mol. A la vérité, je com-
mençais à me faire honte et pitié. Je fus, durant
tout le lunch, par un contraste qui fit mal à ma
mère, d'une gaieté inaccoutumée me rappelant
à moi-même, je retrouvai l'équilibre, m'entrete-
nant posément avec Marthe, enfin rassurée par
mon attitude, avec nos invités, tous parents pro-
ches.
Jean Gaument et Camille Ce.
(A suivre.)
Copyright 6y edition Bernard Grasset, 1931.
Au Conseil supérieur
de l'Instruction Publique
Un inacceptable projet de réforme de la Boonoo J
es lettres
M, Mario Roustan, ministre de l'instrucfian pu-
jblrque, a; présidé, hier matin,, la séance iûaaê'urale
de la deuxième session- ordinaire du Conseil supe- t
rieur de l'instruction publique. (
II a, tout d'abord, salué respectueusement la mè-
moire de M. Rabâté, directeur de l'Institut agron»^-
inique, et souhaité la bienvenue aux nouveaux ]
membres du Conseil M. Vincent, qui remplace
M. èrîzaf d, nommé inspecteur éPacadémie,, et le ( ]
professeur Roussy, qui succède au recette prof es-
seur Vidal. i
Lé ministre a annoncé, ensuite, que son projet v
de représentation régulière du personnel féminin t
de ï'enseignement secondaire dans le Conseil supé- t t
rieur venait d'être voté au Palais-Bourbon. Puis il i
a énumeré les projets soumis à l'étude de la haute $
assemblée universitaire.
Trois dé ces projets ont une grandi' importance i n
deux sont relatifs au bàccàlàtiréat, nous avons i
dit, hier, que ces projets sont visiblement dirigés s
contré la culture classique le troisième a rap-
port à la licence ès lettres d'enseignement dans les
lycées et les collèges. Etudions ce dernier projet.
Le Sénat, on le sait, avait adopté, sans opposi- i
tion, une proposition de résolution de M. Léon Bé- <
rard, aujourd'hui ministre de la justice, invitant le 1 1
ministre de l'instruction publique à ne Conférer
désormais le grade et le titre de licencié és lettres 1
qu'aux candidats « ayant satisfait à des épreuves
qui attesteront chez eux une culture fondamentale
par les humanités classiques et françaises ». Le
Sénat condamna la licence d'amateur créée, en 1920,
par M. André Honnorat, et « délivrée aux étudiants j
pourvus de certificats d'études Supérieures, en vue
desquels aucun diplôme n'est exigé », et ne voulut
garder que la licence d'enseignement licentia
docendi.
.Le vote du Sénat fut une victoire de la faison.
M. Mario Roustan fit des promesses et prit des en-
gagements conformes à la proposition de M. Léon
Bérard, Et hier il affirmait au Conseil que son pro-
jet de réforme de la licence ès lettres ne fait que
répondre, « par un premier effort », à la résolu-
tion votée à l'unanimité par le Sénat.
La question était d'àilleurs depuis longtemps à l'étude,
ajouta-t-il, car à maintes reprises m'avaient été signa*
Mes les difficultés que l'enseignement littéraire ren-
contrait dans lès collèges tant par. suite de ld' diminu-
tion du nombre des licenciés de. lettres classiques qu'en
raison de la nécessité de confier aux professeurs de spé-
cialité différente un certain nombre d'heures' dans les
classes de grammaire ou de lettres.
Une statistique dressée au mois de novembre 1929
établit que ces classes auxquelles l'horaire officiel attri-
bue plus de 50 0/0 du temps n'occupent en fait que
23 0/0 du personnel l'histoire au contrad-e qui, Selon
l'horaire^ n'aurait droit qu'à 12,8 0/0 du personnel en
détient 18 0/0 et la philosophie qui aurait droit à
7,4 0/0 occupe plus de 20 0/0 des chaires.
Les 218 collèges ne possédaient en novembre 1929 que
336 licenciés ès lettres classiques, soit en moyenne
1,5 pour assurer l'enseignement dans les six classes
successives 79 établissements (soit plus du tiers) n'en
avaient qu'nn et 48 (soit plus du cinquième) n'en avaient
pas un seul.
Un parei! état de choses est, en ce qui concerne l'en-
seignement de la grammaire et des lettres, en, contra-
diction avec le principe de la spécialisation, qu'on a si
justement fait valoir pour les autres disciplines et il
risque d'entraîner par voie de conséquence un abais-
sement général des études littéraires.
Le projet qui vous est soumis a pour but de ramener
vers la licence de lettres classiques un plus grand nom-
bre d'étudiants mais même quand ce dernier résultat
sera obtenu, il restera vrai que dans la majorité des
collèges les professeurs de philosophie et d'histoire
sont fréquemment appelés à collaborer à l'enseignement
du français et du latin, vrai aussi que dans toutes lés
disciplines une large culture littéraire est indispensable
pour préparer. et faciliter la coordination pédagogique
qui peut seule rétablir, dans un régime de spécialisation,
l'unité de l'action pédagogique et, par là, maintenir vi-
goureux et fécond l'esprit même de l'enseignement.
Or, le projet ministériel est exactement contraire
à la proposition de M. Léon Bérard. M. René Héry,
qui rédigea ail nom de là commission sénatoriale
de l'enseignement le rapport sur cette proposition,
vient de signaler le fait à~>sès collègues. Le Sénat
demande une seule licence, à base de culture clas-;
sique: latin et grec, et française. M,. Mario Rôilst.an.
réduit les épreuves de la licence aux humanités
classiques à moitié, et propose le latin oU lé grec.
De plus, il maintient cette licence d'amateur à
l'usage des étudiants étrangers qui rêvent de « se
mettre à l'école de la France », et des étudiants
français qui, n'ayant pas fait d'études secondaires,
voient là le moyen d'accéder directement, par le
jeu des équivalences, aux titres mêmes établis pour
les candidats venus du secondaire. M. Mario Rous-
tan a-t-il donc oublié qu'il s'agit du recrutement
des professeurs de l'enseignement secondaire fran-
çais 7 Jules Laarent.
L'AFFAIRE MOURRIC
L'enquête ouverte par le parquet général au
sujet de la demande en revision de l'affaire Nour-
rie, introduite par M* Jean-Charles Legrand, est
terminée.
Le dossier a été retourné à la chancellerie, qui
va l'examiner et délivrer un rapport qui sera sou-
mis au garde des sceaux.
En présence des résultats de la contre-enquête,
M° Jean-Charles Legrand a établi un long mémoire
où il a rassemblé les éléments nouveaux recueillis.
Ce mémoire a été envoyé à la chancellerie et est
joint au dossier.
Le souvenir de Bolivar
Une plaque a été apposée hier matin, rue Vi-
vienne, sur l'immeuble qui porte le numéro 4, et
où Bolivar habita en 1804. MM. Cobo, ministre de
Colombie à Paris Santos, ancien ministre des
affaires étrangères du Mexique Vasconcellos, an-
cien ministre de l'instruction publique du Mexi-
que, assistaient cette cérémonie.
Des discours ont été prononcés par M. Carlos
d'Ascoli, au nom des étudiants latino-américains
de Paris Vasconcellos et le député Brandon.
Feuilleton de FIGARO du 7 Juillet 1931
Echec au Roi
XII
(Suite)
Je me rendis à la tour silencieuse au bord de
l'eau, sous prétexte de visite. Mme de Genevray
était en voyage. J'interrogeai la femme de cham-
bre, fermée et probablement stylée, qui prétendit
que Madame était partie le onze au matin pour les
Cévennes. L'incident avait eu lieu exactement le
12 à sept heures et demie du soir.
Je m'inclinai sur la pelouse, je rencontrai un
Annamite qui servait de jardinier masque jaune
impénétrable. D'un ton naturel, cependant, et ap-
paremment loyal, il confirma le renseignement le
départ pour les Cévennes le matin du onze.
Je n'ai pas su fet ne saurai jamais.
Comme, au tribunal, je récapitulais avec le Pré-
sident les rares parents ou amis intimes invités
au lunch du seize, je posai la question d
Vous n'avez pas compris dans la liste, Mme de
Genevray ?
GTieyravâ!t songé un instant, me répondit-il, mais
elle était partie en villégiature.
Dieu.merci 1 fis-je.
Le ton lui parut étrange et il me regarda.
Je la tiens, affirmai-je, pour une personne in-
quiétante, sinon redoutable. ..i~nnt ~n.
Il me rappela sagement que pour l'instant elle
était assez loin pour que je pusse respirer et que,
dès la rentrée, je serais nommé procureur dans un.
ACADEMIE DES SCIENCES
Une nouvelle invention Belin
Madagascar livre un mammifère inconnu
I/allantaïne végétale
Le général Ferrié a présenté hier à l'Académie
des sciences un nouveau dispositif cryptographi-
que extrêmement intéressant de M. E. Belin. Ce
dispositif s'applique aux communications télau-
tographiques ou téléphotographiques par fil ou
par T. S. F.
Le document, texte ou dessin, est reçu en clair
par son destinataire.
Mais il est brouillé et indéchiffrable pour tout
autre récepteur.
La synchronisation entre l'émetteur et le récep-
teur est assurée par des di: pasons et par une mé-
tho»de stroboscopique, tandis que le démarrage si-
nitiK'atné des deux postes est obtenu par des si-
gnawx convenus à l'avance.
Lai rotation synchrone des cylindres, émetteur et
récepteur, est faite avec une vitesse constamment
variante. De plus, des arrêts de durée variable
aussi ^ont effectués, pendant la rotation, suivant
une loi pouvant être modifiée à volonté.
Enfin, des. signaux parasites, semblables aux si-
gnaux ut&'es, sont transmis au moyen d'un organe
spécial pendant les arrêts
teur correspondant, puisque le cylindre de celui-
ci s'arrête en même temps que le cylindre de
Pémetteur.
Un récepfVïur espion, au. contraire, fût-il de
même espèce et de même construction, livre indé-
chiffrables les signaux qu'il reçoit, car on ne peut
absolument pas déterminer les lois de variation de
la vitesse de rotation et des arrêts du cylindre
émetteur, qui sont indispensables pour régler l'ap-
pareil récepteur.
Le général Few»? a, d'autre part, présenté une
note de MM. Holweet et Chevallier, au sujet d'une
lampe triode démontable tLe 150 kilowatts.
Dans une forêt malgache de 5,000 à 6,000 hec-
tares, forêt sacrée, MM. Pèirier de la Bâtie et La-
vandia ont découvert un a:iimal tabou ignoré jus-
qu'à ce jour de toutes les classifications zoologi-
ques et que M. Marchai a, d'après les indications
de M. Lavandin, signalé à l'Académie,
Il s'agit d'un mammifère, d'un lémurien, dont
l'espèce s'est perpétuée dans cette forêt, à l'insu
de la science, depuis les temps les plus anciens.
MM; "Fosse; Brunel et The. mas ont appliqué leur
méthode d'analyse de l'allanitoïne au sang de quel-
ques mammifères et à cinquante graines de végé-
taux de diverses familles tandis que l'allanto|ne
sanguine ne dépasse pas trods centigrammes par
litre de sérum, l'allantoîne végétale peut atteindre
trois grammes et plus par M3o dans la graine de
lit légumineuse phaséolée cultivée en Provence
sous le nom de « bannette ».
M. Cayeux ayant découvert dans les terrains pa-
léozoïqises du Congo des algues primitives, en con-
clut que cette région africaine s'étendait sous un
grand bassin marin à l'époque très reculée de la
formation du système schisto-oalcaire.
Communications techniques de MM. Fabry, Paul
Janet, Le Chatelier, Delépine, Roux, Mesnil, Vin-
cent.
M. Esclangon a annonce que Mme Shilito-Britt
vient d'offrir une rente de IO.OÛ'0 francs, sa vie
durant, à l'Observatoire Vallot du Mont-Blanc. On
sait que la généreuse donatrice avait déjà doté,
l'année dernière, l'Observatoire de Paris d'une sta-
tion astronomique en Haute-Provemce.
Ch. Dauzats.
A L'HOTEL DE VILLE
Le premier gratte-ciel
Le Conseil municipal de Paris* a voté, hier soir, J
la construction à Clichy d'un hôpital destiné à
remplacer l'hôpital Beaujqn} définitivement con-
remplacer l'hôpital Be,¡iujqJ1f ,Mfinitivernent con-
damné. U.HIi.
Ce qui caractérise le futur établissement hospi-
talier, c'est qu'il sera construit en hauteur, Il at-
teindra 48 mètres, soit 11 éta^e,^ et sera & véritable
premier gratte-ciel édifie aux portes de La capitale.
Le devis de ce bâtiment, appelé à recevoir mille
malades, se chiffre à 95 millions.
Les finances départementales
Lé rapporteur général du budget du département
a fait distribuer, hier, une note dans laquelle il
exprime sa satisfaction de la situation du budget
de 1931, qui se solde, à l'heure actuelle, en excé-
dent. Mais, craignant l'avenir, il préconise plus
que jamais des économies.
Les grands travaux
Le préfet de la Seine a introduit, hier, un mé-
moire relatif aux grands travaux de voirie à exé-
cuter dans Paris, jusqu'à concurrence de 200 mil-
lions, sur les ressources à provenir d'un emprunt
départemental de 700 millions à émettre.
Ç2&L et là
£ Le Président de la République est allé visiter,
hier matin, l'exposition de la Semaine du cuir.
M. Doumer a été reçu à son arrivée par le minis-
tre du commerce, M. Olchanski; vice-président, et
les membres du comité d'organisation.
& La manifestation en faveur du suffrage des
femmes, organisée hier par le Comité de propa-
gande féministe, à l'occasion de son assemblée
générale statutaire, a eu lieu sous la présidence
de M. Louis Martin, sénateur, assisté de Mme
Louise Brunet, présidente de l'oeuvre. L'assistance
a voté un ordre du jour pour manifester à nouveau
« le ferme désir d'obtenir l'égalité électorale, con-
séquence même du principe républicain ».
£̃ La. dixième section de la Ligue des Patriotes
fêtait, hier soir, les vingt-cinq ans de luttes poli-
tiques de son actif et dévoué président M. Joinard.
Plusieurs discours ont été prononcés, au cours
desquels les orateurs ont évoqué le souvenir de 1
Déroulède et de Barrés, dont M. Joinard fut le 1
compagnon de luttes et l'ami. I
poste qui sûrement m'éloignerait de ce voisinage
réputé dangereux.
Nous nous séparâmes en plaisantant. Lui parti,
je songeai que je prendrais mes mesures pour être
expédié dans quelque ville du Midi, Pau ou
Bayonne, aussi bien pour la santé de Marthe que
pour mon repos. r*
J'ai nié les fatalités intérieures elles m'écra-
sent cependant mais les fatalités du dehors pri-
rent alors un air de conspirations successives et
méchantes.
Le jour même où nos noces devaient avoir lieu,
mon père tomba comme foudroyé dans son jardin.
A la vérité, dès le quatorze, il avait dû s'aliter et
le médecin avait paru si inquiet que nous avions
décommandé la cérémonie, et envoyé des télé-
grammes. Le président et Marthe avaient passé
toute la journée à son chevet. Le matin suivant, se
sentant mieux, il avait voulu, en homme qui ne
s'écoute pas, se lever. Il m'avait dit avec une mé-
lancolie dont l'accent m'est resté
Quel trouble-fête je suis, mon pauvre ami 1
Demain.
Le lendemain, qui aurait dû être fait de joie, la
mort l'étrangla.
Dans ce malheur, je lus pour moi, superstitieu-
sement, un présage mauvais.
Ce fut un coup brutal pous nous tous, pour moi
qui l'aimais.
Ma mère en parut frappée mortellement. Sa dou-
leur rentrée et sans larmes était plus affreuse.
Au sortir du cimetière, je regardai Marthe, la
voix navrée « II semble que tout se ligue contre
notre bonheur. »
L'été fut cette année comme il l'est rarement
chez nous, chargé de feu, un de ces étés qui s'en-
têtent à ne pas epuiser leur ardeur sèche. Il avait
commencé dès le début de juin et, à part cette cas-
sure à la fin du mois, cet orage glacé qui nous
(30)
GAZETTE DES TRIBUNAUX 1
La mort de Philippe Daudet
M. le substitut Febvre a donné hier ses conclu-
sions dans le procès en diffamation que M. Léon
Daudet a intenté au chauffeur Bajot. Conclusions
qui ne concluent pas. Très courtes d'ailleurs. Elles
peuvent se résumer ainsi « J'ai lu les procédures,
j'ai vu, entendu les témoins. Je m'en remets à la
sagesse du tribunal. » C'est un peu simple. M. le
substitut n'aurait-il qu'un doute, il devrait l'expri-
mer. N'avoir pas d'opinion est une opinion un peu
trop simpliste et qui ne satisfait personne.
Il s'agit ici, dit M. le substitut Febvre, d'une
affaire entre parties. L'initiative de l'action publi-
que échappe au parquet. Automatiquement, le mi-
nistère public devient seulement partie jointe. Je
ne ferai pas l'étude critique de toutes les procé-
dures auxquelles a donné lieu la mort de Philippe
Daudet vous les avez spôis les yeux.
»Bajot a raconté comitfënf, en 1923,un jeune hom-
me s'est suicidé dans sa voiture. M. Léon Daudet,
par contre, a la conviction que son fils a trouvé
la mort dans une descente de police chez Le Flaout-
ter. La thèse du meurtre n'a pas prévalu.
» Bajot a ensuite publié un article où M. Léon
Daudet relève les passages suivants e M. Daudet
sait et a toujours su que son fils s'était suicidé en
taxi. Pour des flns que je méprise, en employant
les pires moyens, il a voulu fausser la vérité. »
D'où le procès actuel.
» Bajot a plaidé que le procès mettait en cause
un journal une société faisant appel à l'épargne
publique a demandé et obtenu de faire la preuve
des faits qu'il alléguait.
» Vous avez entendu les témoins; ils ont sensible-
ment modifié la physionomie des faits. Les avo-
cats les discuteront. Ces témoins ont dit qu'ils ne
savaient rien par eux-mêmes. Deux ordres de té-
moins ceux qui auraient reçu des dépositions,
comme celle de la maîtresse de Le Flaoutter, qui
aurait été dans le sous-sol et aurait entendu un
coup de pistolet. Elle fut jadis anarchiste, est au-
jourd'hui mariée à un policier près de la retraite.
Nous avons fait une enquête pour la rechercher.
A regret, nous ignorons son nom et son identité.
ï> Puis les témoins qui ont parlé des aveux de Co-
lombo, qu'à Mulhouse celui-ci aurait faits au com-
missaire de police Wœglé. Wœglé les aurait ra-
contés à Geibel qui les aurait racontés à Weiss,
qui les aurait rapportés à Brogly.
»Vous avez entendu ces témoins et parcouru cette
cascade de dépositions contradictoires. II vous
appartiendra de les examiner. Vous vous deman-
derez si elles ont modifié les procédures antérieu-
res. Je m'en remets à l'impartialité de vos conscien-
ces. Si, à la faveur d'un» procès en diffaniatiônyla
partie civile voulait trouver des faits nouveaux,
elle a eu satisfaction. Je vous remets les procès-
verbaux de l'enquête administrative à laquelle il
a été procédé. Elle n'est pas terminée. On la con-
tinuera tant qu'on nous apportera des éléments, car
nous cherchons, nous voulons la vérité. s>
Et c'est tout. M. le substitut se rassied. Rien du
drame tragique qui déchire le coeur d'un père.
M" Noguères plaide, et les débats, les plaidoiries
continueront à huitaineê
Georges Claretie.
LE VATICAN ET LE FASCISME
Varsovie, 6 juillet. Le texte complet de l'en-
cyclique du pape n'est pas parvenu à Varsovie.
Les milieux catholiques connaissent seulement les
fragments importants reproduits par les journaux
français et allemands. Des maintenant, néanmoins,
une grosse émotion se manifeste. Les hauts digni-
taires du clergé conseillent le calme en attendant
une information plus complète et la réponse que
ne manquera pas de faire le gouvernement italien.
Il faut rappeler que dès le début du conflit entre
le Vatican et le gouvernement italien le clergé po-
lonais avait ordonné des trières spéciales qui fu-
rent dites le jour de la fête des saints Pierre et
Paul.
Des mesures de police, ont été prises pour proté-
ger l'ambassade d'Italie contre toute manifestation.
Afrestation d'escrocs inttrnationaux
Au mois d'avril 1930, dans un hôtel de Lu-
gano où il était descendu, un riche,industriel an-
glais, M. Boardman, se liait avec un M. Reynolds,
qui se disait éleveur de Moutons en Australie. Un
jour, ce dernier présenta à M. Boardman un Soi-
disant banquier australien M. Walsh.
Quelques jours après, les trois hommes se re-
trouvaient à Paris. Là, le banquier australien pré-
texta qu'il lui manquait 20,000 livres sterling pour
compléter un versement destiné à une opération
de Bourse considérable. M. Boardman offrit alors
de parfaire la somme et, le lendemain, il Se ren-
dit à sa banque pour y encaisser ces 20,000 livrés.
Il plaça l'argent dans une sacoche que Reynolds
avait apportée à son intention. Les deux hommes,
accompagnés de Walsh, se firent conduire aux bu-
reaux d'une banque voisine de la place de l'Etoile.
Pendant que M. Boardman et Walsh restaient dans
la voiture, Reynolds allait soi-disant effectuer le
versement et revenait avec un reçu en apparence
régulier. Le soir même, M Boardman apprenait
que Reynolds avait furtivement quitté l'notel où
il était descendu avec lui. Il se rendit compte alors
cru'il avait été victime de deux filous. L^motioîi
ressentie par lui fut telle qu'il succombait quel-
ques jours après.
M. Peyre, juge d'instruction; fit procéder à une
enquête qui permit d'identifier les deux malfai-
teurs. Le soi-disant Reynolds n'était autre qu'un
certain James Burke, Australien, connu déjà de la
police anglaise; il fut arrêté au mois de septembre
1930. /Quant au seconda/qui s'appelait en réalité
James Casev, et qui avait écumé le monde entier,
il vient d'être arrêté à Paris et écroiié.
NOUVELLES MILITAIRES
Etat-major général de l'armée
Ont été placés dans la section de réserve
Le général de brigade Guespereau, commandant la
7" brigade de cavalerie, à Reims le général de divi-
sion Lavergne, commandant supérieur de la défense
des places du groupe de Belfort, gouverneur de Belfort.
avait chassés de Bretagne, il avait repris avec une
impassibilité féroce un nuage de plomb passa
un fois ou deux sur l'incendie du ciel, mais pour
aller crever plus loin et le soleil se rejetait sur
nous comme une morsure pour aviver notre cha-
grin.
La peine prenait chez moi une forme irritée.
Cette période qui suit la mort de mon père est
étrangement trouble.
Cette maîtrise de moi que j'ai gardée au cours
de mon existence, que j'ai su ressaisir quand
je l'avais un instant perdue, m'abandonna.
Des superstitions que je rejetais d'ordinaire
d'un haussement d'épaules, revenaient sournoise-
ment.
Je poussai plusieurs fois jusqu'à la maison mau-
resque. Elle était fermée et paraissait morte. Seul,
le jardinier arrosait, figure ènigmatique, la terre
craquelée et comme couverte d'ecailles. D'elle au-
cune nouvelle, sauf une carte de condoléances ve-
nue du Puy quelques jôUrs après la mort de mon
T3Gt*G
Celle qui porta le plus le deuil en esprit, après
ma mère, ce fut Marthe. C'était une créature qui
prenait sur elle les douleurs et jusqu'à la maladie
des autres. Le chagrin sourd de la maison pesait
à ses frêles épaules.
Pendant le début d'août ma nervosité grandit.
Quand ce mariage se fera-t-il ? comme si quel-
qu'un était responsable et eût jeté, par canaillerie,
un bloc entre le but et moi.
Marthe m'apaisait, m'exhortait a la patience.
J'allai jusqu'à lui reprocher son indifférence, le
regard mauvais « Vous ne m'aimez plus. » Avec
une douceur étonnée, elle me considéra « Mais,
Georges, vous oubliez que votre père vient de mou-
rir. »
Je me repris et, honteux, m'excusai.
Nous passions nos après-midi dans ce verger
où sur la fin se plaisait tant mon père. A côté des
arbres à fruits, tout bourdonnants de chaleur et
de guêpes, il y avait, derrière la maison, un cèdre
LA 5AI3ON
PE VICHY
1* i" juillet a été ouverte à l'exploitation h ligne à
double voie qui, passant par Vichy et Randan, devient,
entre Saint-Germain-des-Fossés et Riom, la grande ar-
tère dite ligne du Bourbonnais, c'est-à-dire la ligne
Paris-Clermont-Ferrand-Nîmes.
A cette occasion, le Syndicat d'initiative de Vichy avait
convié à un déjeuner intime les personnalités les plus
qualifiées de la Compagnie P. L. M., ainsi que des Syn-
dicats d'initiative de Clermont-Ferrand, Riom, Vichy.
Le 2 juillet, la Fédération nationale française des sports
équestres a organisé à l'hippodrome du Sichon, après
les épréuves du Concours hippique, une épreuve interna-
tionale de dressage. Y étaient représentées la France,
la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Hollande. Elie donna
lieu à une double victoire française.
Le commandant Lesage, de l'Ecole d'application 'de ca-
valerie de Saumur, remporta dans la matinée la coupe
d'argent dans le prix Saint-Georges (dressage) et la coupe,
de vermeil dans le Grand Prix de dressage et de haute
école.
Le jury était composé du général Détroyat, président
général de M. Josipovich, de Hongrie de M. Denis,
directeur des haras Pompadour.
Etaient également présents le comte Bounde, écuyer
de S. M. le roi de Suède, et le commandant Boyve,
délégué du sous-secrétariat d'Etat à l'éducation physique.
Parmi les personnalités récemment arrivées, nous ci-
terons
M. Collstrop Rudolf, de la légation du Danemark à Ber-
lin baronne de Richtofen, M. Firino Martell, M. Charles
Bertoni, directeur au ministère des affaires étrangères
à Varsovie M. et Mme Stéphane Lausanne, M. Edouard
Helsey, général Détroyat, général Colo.mbat, M. Dadonne,
sous-préfet, et Mme N. Nordenskjold, magistrat à Stock-
holm M. Drummond Gladstone, M. et Mme Juan-Go-
mei Bonell, M. et Mme Vicheler, M. Emiles Infante
da Camara, colonel et Mme Lafond, comte de Sesse-
valle, comte Jean de Maupas, M. Roger, préfet honoraire,
et Mme Mr G. R. Smither, consul de Grande-Bretagne
h Barcelone, et Mme Mr et Mrs James Tfeornton,
Mr et Mrs A. Hamburger, M. et Mme J. Argulles,
Mme de Narbonne, Mme Jules Pams, M. et Mme Paz
Ezequiei, Mme Marïha Jamison, Mrs Clara Dravo,
Mrs Catherine Dewit, comte et comtesse Renzo Bruzzo,
.M. Matifas, magistrat à Paris M. Glard, juge dins-1:
tructipa à Paris, etc., •• •
DE CANNEJ9
Et voici venir la grande saison.
L'événement avant-coureur de cette fièvre qui va
prendre Cannes fut, samedi soir, le gala de i'Independence
Day, au Palm Beach. Cette soirée eut lieu devant une
mer battue par le mistral et phosphorescente comme si
des étoiles y étaient tombées elle donna à deux nouveaux
orchestres le Jazz Blue Moon Orchestra et l'orchestre
de tango El Morito, l'occasion de faire des débuts ap-
plaudis.
Et, après le signa' ainsi donné des grandes réjouis-
sances, les manifestation diverses ne cesseront plus de
se succéder. Le mardi 7 juillet, on assistera au départ
de la Course croisière de la Méditerranée, dont M. Gas-
ton Gérard a bien voulu accepter d'être le starter.
Vingt et un bateaux seront en course et partiront de
Cannes vers l'île d'Elbe, les côtes d'Italie, avec retour
jusqu'à San Remo.
Les bateaux inscrits sont les suivants
Verona, à Mrs Pringle Santa, au comte de Sessè-
vàle Volonté, à Sir Duncan Orr Lewis Danaé, à M. F.
Rouff Apache, à M. Calmette Bluet, à Mr Kelly
Vellelln, à M, Vermorel Juana, à M. Piccardo
Horizon (ex-Ùceanox) à M. F. Picabia La Rail'
leu$e, à Mrs John Lavis Quest, à Mr Harcourt
Smith; Spray, 4 "Mlle "de La Queste; Hobo H, à
Mrs Sybil Walter Caltha, à Mr Charles Mills Morse,
à M. Virolle Yolande, au duc Cavati di San Pietro
Brigtia, à M. Bruzzo Emilia, à M. Bruzzonne Ardea,
aux frères Denina Velella, au comte Ginori, et Mary,
à M. Berone.
On préparera ensuite le Congrès international de la
haute mode. Citons les galas de l'Elégance féminine à
h mer, avec la participation des grandes maisons de cou-
ture de Paris, et le Bal des Pyjamas, organisé par le
Comité des fêtes, qui tous deux auront lieu au Palm
Beach du 11 au 14 juillet, pendant que se disputeront,
ls jour, les régates de la Société des régates cannoises.
Le 23 juillet, il y aura la fête de Saint-Cassien, qui
fait renaître sous les cyprès et sous les pins d'une butte
agreste les chants des fifres et des tambourins mêlés
à ceux des cigales. Le 25 juillet, une grande fête de nuit
sera donnée sur la plage du Palm Beach. Plus tard, en
août, de plus belles fêtes encore auront lieu.
En attendant, les palaces ont achevé la dernière toi-
lette de leurs plages privées. Le Miramar, le Carlton
et la Malmaison ont rivalisé d'effort et d'ingéniosité pour
accumuler devant chez eux les jeux nautiques et sportifs.
DE CARCASSONNE
Théâtre antique
Un décor millénaire, de vieilles murailles dorées par
le soleil et qui prennent, la nuit, des tons de bronze pâle,
au bas desquelles se déroule un plateau de trente mètres
de longueur, planté de cyprès voilà la scène où M. Fran-
çois-Paul Alibert, directeur du théâtre antique de la Cité,
va "donner cette année Britannicus avec le concours Me
Mmë'Segond-Weber, Mme Marie Bell, Jean Hervé, Albert
Reyval, Jean Marchat et Paul Oettly, de l'Odéon. Cette
représentation extraordinaire aura lieu le dimanche 12 juil-
let, en soirée. Le lendemain lundi 13 juillet, en soirée
également, ce sera l'Orphée de Gluck, avec Mme Alice
Raveau, de l'Académie nationale de musique, Mme Goif-
fier, de l'Opéra-Comique, l'orchestre Lamoureux sous la
direction de M. Albert Wolff, Mlle Yvonne Franck et les
danseuses de l'Opéra, enfin, les cinquante exécutants des
Chœurs Vlassof, qui sont parmi les premiers artistes
choraux du monde.
immense qui planait avec les ombres larges de ses
éventails parallèles, au-dessus des campagnes en
feu. Cette ombre rigide m'apaisait, et sa voix à
elle, fraîche comme une petite source, au milieu
de la fièvre universelle qui brûlait mon sang.
Assez ridiculement, dans ce pays tranquille dont
la chaleur avait fait une solitude, je me faisais I
l'effet, à de certaines heures troubles, de ces per-
sonnages de cauchemar ou de cinéma qui fuient,
avec l'idée fixe qu'une certaine barrière franchie,
ils échapperont enfin au destin qui les poursuit
ou à la mort.
Je me méfiais de moi. Cette barrière fatidique
du mariage me paraissait le salut. Je n'attache pas
de mystique à l'acte nuptial, mais mon sens de la
vie sait que les liens de chair créent le lien de
l'âme, et je pensais qu'armé de cette force, les
puissances d'enfer ne prévaudraient plus contre
moi.
Ma fébrilité ne put échapper au Président qui
l'interpréta comme une impatience d'amour. Après
entente, il fut décidé que nous mettrions entre
notre deuil et notre mariage toute la longueur du
mois d'août, et nous fixâmes la cérémonie, très
simplifiée, au 2 septembre.
Cette décision m'apaisa.
Et déjà, au milieu de la fournaise de l'été,
j'éprouvais Un rafraîchissement à voyager en pen-
sée, à partir 1
Un grand atlas ouvert à l'ombre du cèdre, Mar-
the et ni' a, pris tous deux du même besoin d'éva-
sion, nous dessinions du doigt l'itinéraire de notre
voyage de noces.
Dans cette canicule qui semblait inépuisable,
nous fuyions les fièvres des pays méditerranéens,
nous montions vers la fraîcheur des lacs écos-
sais. J'y étais allé dans ma jeunesse d'étudiant.
Nous reprendrions l'enchantement celtique. J'en-
traînais Marthe frémissante dans les montagnes
de bruyères que des vapeurs rendent lointaines,
un peu hagardes. Si le beau temps se prolongeait,
nous nous embarquerions sur le Firth-of-Forth,
.A L'EXPOSITION COLONIALE
Une « journée du rhum » »
Le vendredi 10 juillet se tiendra, à l'Exposition
eoloniale, une « journée du Rhum », sous. la pré-
sidence de M. Gratien Candace, député de la Gua-
deloupe cette journée comprendra diverses ma-
nifestations séances de congrès, déjeuner présidé
par M. Paul Reynaud, conférence, etc.
Société coloniale des artistes français
La commission des Arts décoratifs de la Société
coloniale des artistes français, sous la présidence
de M. Félix Aubert, assisté de MM. Jaulmes et Léon
Ruffé, a attribué le prix du ministère des colonies,
pour l'art décoratif, à M. Jean Bouchaud pour ses
décorations de la coupole de la Cité des Informa-
tions à l'Exposition coloniale de Vincennes.
Leothéâtre annamite et les danseuses
cambodgiennes
Pour répondre à de nombreuses demandes, le
commissariat des fêtes fait savoir que le commis-
sariat général de l'Indochine a accepté de taire
donner deux fois par mois des représentations du
théâtre annamite et des danseuses cambodgiennes,
à à la salle des fêtes de la Cité des Informations. Les
prochaines représentations auront lieu les mercre-
dis 15 et 29 juillet, à 21 h. 30.
ECOLE DES'LANGUES ORIENTALES
A la suite des examens de fin d'études, les élèves
dont les noms suivent ont été proposés au ministre
de l'instruction publique pour le titre d'élevé bre-
veté
Abyssin M. Jacob, Mlle Lifszyc. Annamite
commandant Surre, MM. Hervieu, Nutini. Arabe
littéral MM. Bonneau, Bourgoin, Cahen, Canti-
neau, Dray, Gefter, Hassan, Keilani, Martin, Ta-
karli, Teboul, Zawadowski, Zinelabdine. Arabe
mogrébin MM. Dray, Mme Ostoya, commandant
Bardon, Bourgoin, Buteau, Cochain, Faget, Mar-
tin, Million, Pinaud, Pringaut, Soulens, Takarli,
Teboul. Arabe oriental MM. Bonneau, Khoury,
Stephan, Grisard, Mlle Halévy, M. Jacob, Mlle Ka-
tyk, M. Merriam. Arménien M. Vogt. Berbère^
MM. Dray, Soulens. Cambodgien MM. Begat, La-
samatta. Chinois MM. Salade, Blot, Bonmchon,
Mlle Borrey, MM. Jobez, Siguret. Langues moder-
lies de l'Inde capitaine Laurent. Langues souda-
naises MM. Cédile, Fayet, Kerzrého, Lizé, Mail-
lard' Martin, Poiret, Thiellement. Malais M.
Dobo, Mlle Lefol-Wolska, MM. Taïeb; Van Raay.
Malgache MM, BertMer, Blan, Blanc, Brunel, Del-
gové, Deîmond, Eudier, Fayet, Kerzrého, Launois,
Mlle de Verbizier. Persan Mlle Katyk, MM. Je-
kiel, Zawadowski. Polonais M. Arnaudiès, Mlle
Beaulieux. Roumain Mlles Blébéa, Chabredier,
Hanoutz, Maylié, Nistor. Russe MM. Delobel,
Huntzbuchler, de Goellner, Gwynn, Luciani, Leroi,
Mlles Guillain et Spitzer. Tchèque M. Gagnaire.
Turc Mlles Halévy, Katyk, MM. Jacob, Lecocq,
Zawadowski.
Un avion entre dans la foule
Six morts
HïhSOK, 6 juillet. Une braderie avait été or-
ganisée dans la ville. A cette occasion, M. Sandre,
garagiste à Rethel, était venu avec deux appareils
pour donner des baptêmes de l'air, mais il s'était
vu refuser par le commissaire de police l'autorisa-
tion nécessaire pour effectuer ces vols, parce que
les mesures de sécurité indispensables n'avaient pu
être prises.
M. Sandre décida alors de regagner Rethel avec
ses deux avions. Un des appareils, piloté par M.
Laporte, prit son vol pendant que M. Sandre, qui
se disposait à prendre place sur le second avion,
s'efforçait d'écarter la foule, nombreuse à ce mo-
ment sur le champ d'aviation. L'appareil de La-
porte décolla parvenu à une certaine hauteur, et
pour une cause non encore expliquée, mais pro-
bablement, la suite d'une.. baisse, de J-égime du_:
moteur, il perdit de la vitesse çt accrocha un po-
teau téléphonique. L'avion se retourna complète-
ment et faucha plusieurs rangées de spectateurs.
Cinq personnes furent tuées et d'autres furent pri-
ses sous le« débris de l'appareil. On organisa rapi-
dement les premiers secours.
Voici les noms des morts Mme Moufelard-Gou-
vion, mère d'un conseiller municipal, rue de la
Chapelle Mlle Pauline Heller, rue Thiers Mme
Moufelard Edouard, rue Léandre-Papillon Mme
Moreau-Lacaille et son jeune fils, rue de Verdun.
Les personnes blessées ont été conduites à l'hô-
pital Brisset. Ce sont M. Marcel Lemaire, âgé de
17 ans, qui n'a pas tardé à succomber Serge Ven-
dor, âgé de 7 ans, fracture de la colonne verté-
brale Mme Billard, fracture des côtes et contu-
sions multiples, tous originaires d'Hirson Char-
les Reche, âgé de 13 ans, contusions à la tête, de-
meurant à Landouzy-la-Ville. Une dizaine d'autres
personnes, légèrement atteintes, ont regagné leur
domicile après pansement.
Le meeting a été interrompu. Le parquet s'est
rendu à 23 heures sur les lieux de l'accident on
a constaté qu'un fil de fer était enroulé autour de
l'hélice de l'avion, un fil téléphonique sans doute.
On annonce que les deux aviateurs ont été ar-
L'ANNIVERSAIRE DE HOCHE
Le. cent, soixante-troisième anniversaire de la
naissance du général lïoc.he sera célébré diman-
che prochain à Versailles.
Sur la place d'armes, à 9 h. 30, les troupes de
la garnison de Versailles seront passées en revue
par le général commandant d'armes, puis défile-
ront devant le monument aux morts et devant la
statue du général Hoche.
A midi, deux banquets auront lieu, l'un à l'Hô-
tel de Ville, organisé par la municipalité, sous la
présidence de M. Maginot, ministre de la guerre
l'autre, organisé par le parti radical-socialiste,
sous la présidence de M. Jammy Schmidt, député
de l'Oise.
dans une croisière vers Bergen, le Folgefond, les
fjords de Norvège.
>
A mesure que la date approchait, ma nervosité
me reprit, à inquiéter tout le monde.
J'avais défendu à Marthe de s'aventurer dans
la campagne sans être accompagnée, et l'espèce
d'angoisse que je trahissais la gagnait à son tour
et l'emplissait d'appréhensions mystérieuses. Soit
la chaleur anémiante, soit cette vague hantise,
elle s'émaciait.
Je ne respirai que lorsque enfin je vis venir
le matin du 2 septembre.
Nous avions choisi l'humble église de campa-
gne, à une demi-lieue de la « Rouvraie », pour
que cette union fût plus simple, plus chrétienne
en esprit que la plupart des autres.
Au milieu de tant de lacunes de mémoire, je
me souviens qu'avant d'atteindre le vieux porche
de bois et d'ardoises envahies de lichen, je jetai
un coup d'oeil instinctif ;r les tombes du petit
cimetière, comme si une embûche était possible;
et quand Marthe franchit l'ombre intérieure, toute
pâle dans ses voiles blancs, l'image me traversa
l'esprit un suaire.
Je dois dire que les engagements donnés tant
à la mairie qu'à l'église me calmèrent subitement.
nous étions mariés selon la loi et Dieu.
Une détente se fit en mol. A la vérité, je com-
mençais à me faire honte et pitié. Je fus, durant
tout le lunch, par un contraste qui fit mal à ma
mère, d'une gaieté inaccoutumée me rappelant
à moi-même, je retrouvai l'équilibre, m'entrete-
nant posément avec Marthe, enfin rassurée par
mon attitude, avec nos invités, tous parents pro-
ches.
Jean Gaument et Camille Ce.
(A suivre.)
Copyright 6y edition Bernard Grasset, 1931.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.66%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00" France-Brésil France-Brésil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "FranceBr"
- Auteurs similaires Villemessant Hippolyte de Villemessant Hippolyte de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Villemessant Hippolyte de" or dc.contributor adj "Villemessant Hippolyte de")Jouvin Benoît Jouvin Benoît /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jouvin Benoît" or dc.contributor adj "Jouvin Benoît")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 4/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2966515/f4.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2966515/f4.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2966515/f4.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2966515/f4.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2966515
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2966515
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2966515/f4.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest