Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1929-01-20
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 janvier 1929 20 janvier 1929
Description : 1929/01/20 (Numéro 20). 1929/01/20 (Numéro 20).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO DIMANCHE 20 JANVIER 1929
:'| ̃̃̃'̃̃ «*. '̃ _–•?.̃ mm
Les Soviets et la révolte
;•: en Afghanistan
Loxdkhs, 19 janvier. D'après le cor-
respondant du Dailif Telegraph Riga,
des informations reçues à Moscou annon-
cent que le chef de la cavalerie des So-
viets, [' Boudienny, serait arrivé à Tash-
keiiçl, ou il aurait présidé une importante
cpnférence des commandants des groupes
de l'armée rouge stationnés dans le Tur-
kestan pour discuter de la situation sou-
levée, par. les événements en Afghanistan.
Le bruit court qu'il y aurait beaucoup
d'agitation dans le Turkestan russe.
Un nouveau mouvement
dans la région occidentale afghane
Londiùîs, 19 janvier. On mande de
la Nouvelle-Delhi
Selon des bruits non confirmés émanant
de Perse, une tribu des Douranis de la
région occidentale afghane s'est révoltée.
Tous les fonctionnaires afghans, sauf le
gouverneur, auraient été tués. Les rebelles
auraient capturé la ville de Farah. On
croit que cette révolte locale serait diri-
gée davantage contre Amanullah et sa po-
litique que contre un gouvernement cen-
tral. Les troupes régulières de Tchakan-
Sour Se dirigeraient vers Farah.
Comment Inayatullah a quitté Caboul
Londres, 19 janvier. On a reçu de
Peichaver des détails sur le départ, à bord
d'avions britanniques, de l'ex-roi Inaya-
tullah, ainsi que certains membres de sa
suite; de la ville de Caboul.
Le. roi faisait sa prière lorsqu'un cava-
lier vint lui apporter la nouvelle que tout
espoir de conserver le trôné était perdu.
Il rassembla aussitôt ses femmes et plu-
sieurs de ses ministres ils se dirigèrent
vers les bâtiments de la légation britanni-
que pour demander au ministre de la
Grande-Bretagne d'assurer son évacuation
vers l'Inde.'
Le ministre anglais adressa immédiate-,
ment une dépèche par T. S. F.' à Peicha-
ver et des avions britanniques se rendi-
rent à Caboul et emportèrent l'ex-roi ainsi'
que le ministre de la guerre et 'plusieurs
de ses femmes. Le reste des membres du
palais royal de Caboul sera évacué par la
voie des airs dans la journée d'aujour-
d'hui,-
Le pacte Kellogg
les Soviets et la Pologne
Varsovie,' 1!) janvier. Les termes de
la nouvelle réponse polonaise à la seconde
note de M. Litvinoff, touchant le pacte
de non-agression, ont été arrêtés hier, au
cours d'une longue conférence entre le
maréchal Pilsudski, M. Zaleski, ministre
tics a fl'ai res étrangères, et l'ambassadeur
Cette réponse sera transmise aujour-
d'hui même par M. Patek à M. Tchitche-
rine» commissaire des affaires étrangères
à Moscou.
Des troubles au Congo (?)
Les passagers d'un paquebot belge arrivé
hier à Anvers rapportent qu'une révolte ;i
éclaté au Congo français. Des Européen;
auraient été massacrés, d'autres pris en
otage. t_.
Le ministère des Colonies a aussitôt cn-
î)lé au gouverneur de l'Afrique Equatorinle
pour avoir des renseignements. On sera
donc bientôt fixé officiellement sur 'l'exac-
titude des faits rapportés.
LA SANTE DIMRoTgEORGE V
r.
Londhes, 19 janvier. O\\ a publié ce
soir, -au palais de Buckinghàm, le bulle-
tin m-édical suivant sur la santé du roi
George V
La santé du roi continue « s'améliorer
lentement. Le souverain peut maintenant
s'alimenter de façon satisfaisante. Les
forces générales augmentent.
.aucun bulletin lie sera publié demain.
Lord Dawson of Penn et sir Stanley
Hewett ont signé ce bulletin.
L'OPINION DES AUTRE!
>•<̃̃•̃
Un abus de^onfiance^ d^î^SLîË!?^
Le Conseil des ministres s'est préoccu-
pé, hier, d'assurer la protection de l'épar-
gne française. L'incurie.des gouverne-
ments a permis, jusqu'ici,, d'abondantes
saignées à nos richesses.
L'AMI DU PEUPLE du matin chiffre le
total à vingt milliards, et il montre com-
ment l'abus de confiance a été fait.
Il suffit pour cela de relever dans les an-
nuaires financiers la liste des emprunts con-
tractés en France par l'étranger avant la
Grande Guerre, souscrits en francs-or par les
épargnants français, et remboursés depuis par
les emprunteurs en francs-papier, c'est-à-dire
au cinquième de la valeur prêtée.
Voici, sauf erreur ou omissions, une pre-
mière liste, établie par un homme qui, de-
puis de longues années, s'occupe de cette ques-
tion de la manière la plus intelligente et la
plus désintéressée, M. William Rossel, cité dans
une interpellation au Sénat.
11 a été, dès 1023, l'un des premiers à signaler
l'importance du problème et il a fait les frais
d'une brochure adressée tous les parlemen-
taires, « Les Emprunts-or », dans l'espoir .le
frapper leur attention.
L'énumération ci-dessous ne contient, il faut
le noter, ni les emprunts russes, ni les emprunts
austro-hongrois, ottomans, mexicains, dont lei
débiteurs sont en faillite ou paraissent insol-
vables par suite de guerre ou de révolution.
Cette catégorie n'est certes pas négligeable,
puisque la créance française y atteint un total
de' plus de quarante-sept milliards-or valant
deux- cont trente-cinq milliards de francs ac-
tuels, qui se décompose ainsi
Emprunts Russes (fonds d'Etat et Sociétés
diverses), en capital 15 milliards-or
Intérêts à 5 0/0 perdus depuis 12 ans, à raison
de 750 millions-or par an 9 milliards-or
Emprunts Austro-Hongrois, en capital, 8 mil-
liard-or
Intérêts à 5 0/0 pendant 12 ans environ
5 milliards-or 4 1/2
Emprunts Mexicains; en' capital 2 milliards
ci demi
Intérêts, environ 1 milliard-or
Emprunts Ottomans, en capital 4 milliard-or;
Perte sur intérêts et transaction, environ
S milliards-or
« Total des pertes, environ 47 milliards-
or soit 235 milliards de francs actuels ».
C'est une belle faillite
La liste qui va suivre est intentionnelle-
ment limitée aux emprunts contractés en
or, par des débiteurs enrichis depuis, en
tout ca^ très solvables, et qui ont pris cy-
niquement prétexte de la dépreciation de
notre monnaie pour ne plus nous rem-
bourser que le cinquième de ce qu'ils
avaient reçu ».
Des procès ont été engagés, quelques-
ans gagnés, mais, en général, par une mau-
Un soulèvement a éclaté
au Guatemala
w
Mexico, 19 janvier. Des dépêchés
émanant de Suchiate, à la frontière 'du
Guatémala, signalent qu'un soulèvement a
éclaté dans le nord-ouest du Guatémala,
sous la direction du général Jorge Ubico,
ancien ministre de la guerre. Les rebelles
se sont emparés du .Retalhuleu et de Ma-
zatenango. La frontière du Guatémala est
fermée.. ̃
Guatemala, 19 janvier. Des groupes
de rebelles enrôlés par le colonel Morales
junior, commandant de la place de Suchi-
tepekuez, se sont emparés hier soir des
places de Mazatenango et de Retalhuleu.
Ils ont occupé les lignes et les ponts de
chemin de fer, afin d'enrayer la marche
des troupes gouvernementales. Celles-ci se
sont mises en route on compte qu'elles
arriveront aujourd'hui sur les lieux.
Le général Juan Padilla a été nommé
chef des opérations. 11 a déclaré l'état de
guerre dans les départements de Hetal-
huleu, Quezaltenango, Suchitepekuez, San
Marcoz, Totonicapan, Guatemala, Auiati-
tlan et Escuintla.
Les éléments sains de la population
soutiennent le gouvernement. Les affaires
continuent d'une façon normale. La jour-
née d'aujourd'hui a été calme.
Le règlement des réparations
Désignation des experts américains
La commission des réparations a com-
muniqué, hier soir, la note suivante au sujet
de la nomination de ressortissants améri-
cains au comité chargé du règlement défini-
tif du problème des réparations
« La commission des réparations s'est
réunie aujourd'hui, sous la présidence do
M. Chapsal. D'accord avec le gouverne-
ment allemand, elle a nonuiié, pour complé-
ter le comité d'experts en visage par la déci-
sion de Genève du 1(i septembre 1928, MM,
Owen DvYoung et i. Pierpont-Morgaii. res-
sortissants des Etats-Unis d'Amérique, mem-
bres dudil comité, avec pouvoir pour cha-
cun d'eux de s'adjoindre un suppléant, i e
comité des experts se trouve par suite dé-
finitivement constitué. »
D'autre part. on mande de New-York que
l'invitation officielle de participer aux tra-
vaux du comité des experts a été faite à
MM. Young et Morgan par l'ambassadeur
britannique. Tous deux ont accepté.
Le comité consultatif allemand
Berlin. -19 janvier. Le cabinet du
Reich a désigné les membres du comité
consultatif chargé de fournir aux délégués
allemands, au cours des débats du comité
(\os experts, tous les renseignements né-
cessaires.
A ce comité consultatif appartiendront,
avec trois directeurs ministériels, le grand
industriel Silbevberg, les directeurs de
banques Urbig et Wassarinann, l'éditeur
de revues économiques Stôbler, le profes-
seur à l'Université et conseiller intime
Harms, et comme représentant de la classe
ouvrière, le président de la Confédération
générale du Travail Leipant.
Le comité consultatif ne se rendra pas
à Paris, mais restera à Berlin.
Le mémoire du général Grœner, v a
Beklix, 19 janvier. -^Suivant hr.rti-
ner Tageblatl', le ministère (le la litfîch's-
wehr, au cours de l'enquête sur la publi-
| cation du mémoire Groener par la Review
of Reviews aurait découvert que ce docu-
ment a été remis à la revue britannique
par le service d'espionnage d'une puis-
sance étrangère. Les copies que le ministre
de la Reichsv,-ehr avait fait remettre aux
diverses personnalités étaient bien numé-
rotées mais on pense que l'une de ces
personnes a pu en titrer des exemplaires
les procédés connus, de sorte qu'aucun
contrôle n'est plus possible.
Les feuilles nationalistes, et notamment
la Gazette de la Croix, invitent le gouver-
nement du Reich à faire des perquisitions
chez les chefs du mouvement pacifiste al-
lemand.
̃ ̃ t • i ̃
vaise foi incontestable, les débiteurs ont
refusé de rendre en francs-or ce qu'ils
avaient reçu en francs-or.
h' AMI DU PEUPLE pose alors cette ques-
tion
II faut. que nos gouvernants expliquent pour-
quoi, de leur consentement, les emprunts Je
l'étranger sont remboursés à la France dans
ces conditions iniques, alors que la France, elle,
est obligée de rembourser à ses créanciers
étrangers exactement la quantité d'or qu'elle
a reçue d'eux.
Puis, la liste d'emprunts que voici con-
tractés en francs-or
Argentin, 4 0/0 1900, 90.000.000. Province Ar-
gentine de Corrientes 6 0/0 1910, 10 millions,
San Juan h. 0/0 1909, 12 millions 1/2. Brésil,
200 millions. Bahia 1910 5 0/0, 45 millions. Cé-
réa 5 0/0 1910, 15 millions. Minas Geraes, 216
millions. Espirito Santo 5 0/0 1908, 30 mil-
lions. Maranhao 5 0/0 1910, 20 millions.
Para 5 0/0 1901, 36 millions. Parana, 81
millions. Rio Grande do Norte. 9 millions. Pe^
nambuco 5 0/0 1909, 37 millions 1/2. Amazone
5 0/0 1906, 84 millions. Crédit Foncier de Mi-
nas Geraes 5 0/0, 20 millions. Ville de Bahia,
53 millions. Ville de Para, 5 0/0 1906, 15 mil-
lions. Chemin de Fer de Sao Paulo Rio Grande
(5 emprunts), 252 millions. Chemins de Fer de
Victoria Minas, 110 millions. Chine 5 0//0 o;-
1902, 40 millions. Chine 5 00 or 1903, 41 mil-
lions. Chine 5 0/0 or 1914, 150 millions. Ville
de Tokio 5 0/0 1912, 100 millions. Haïti 5 0/0
1910, 65 millions. Crédit Foncier Cubain 5 0/0,
20 millions. Cleveland-Cincinnati 4 0/0 1910,
50 millions. Charbonnages de Sosnowiee, 20
millions. Emprunt roumain, 1.462 millions.
Emprunt Serbe, 873 millions. Crédit Foncier
Serbe, 60 millions. Finlande (4 emprunts), 100
millions. Ville d'Helsingfors 4 0/0 1902, 8 mil-
lions Suez,. 188 millions. Port de Para, 35 mi,-
lions. Antioquia 6 0/0 12 millions 1/2. Em-
prunt Bulgare, 381 millions, etc., etc.
Total plus de cinq milliards-or. La
conclusion est simple sur ces cinq mil-
liards-or qui sont devenus vingt-cinq mil-
liards de francs-stabilisés, ^'étranger pré-
lève les quatre cinquièmes, soit vingt mil-
liards de francs actuels
Notre confrère ajoute « Ce n'est pas
l'étranger appauvri, l'étranger insolvable,
qui nous dérobe ces vingt milliards, mais
i l'étranger solvable ou même enrichi, spé-
culant sur la faillite du franc, sur la mi-
sère d'un pays saigné à blanc par la plus
cruelle des guerres grâce à la complai-
sance ou à la complicité des politiciens
français, ̃».
Les projets socialistes
On a dépensé déjà beaucoup d'éloquen-
ce, à la Chambre, sur la politique sociale.
IPETiïllSJElMLES
A L'APOI LO Le Pro es de Mary Dugan,
pièce en 3 actes de M Bayhrd Weiler, adaptée par
MM. Henry Torrès et H. de Carbuccia.
Un procès criminel est, semble-t-il, un
drame à l'envers. On part du dénouement
pour remonter aux causes. Etant donné
qu'un homme a été tué il s'agit de mon-
trer comment et par qui il l'a été. Ainsi
le verdict se trouve être l'exposition.'
Mais il est en même temps la conclu-
sion de l'action, judiciaire qui, eJie, pro-
gresse suivant les lois ordinaires de la
vie. Ce qui fait que c'est en dénouant le
drame artificiel bâti par la Justice que
l'on reconstitue le drame réel. On ne peut
souhaiter un spectacle plus riche que -Ce-
lui-ci, dont chaque phase apporte à la
fois une part de vérité et une part d'in-
connu, lève un voile d'un côté poùr: aller
l'ajouter de l'autre.
11 ne convient donc pas de dire qute
Le procès de Mary Dugan est une très
bonne pièce mais que c'est un excellent
procès. On suit ces débats avec une cu-
riosité passionnée pour savoir qui 'a, poi-
gnardé M. Ryce et si Mary Dugan sera
condamnée ou non. La malheureuse a
d'ailleurs tout contre elle. On l'a trouvée
auprès de la victime expirante, ses vête-
ments maculés de sang. L'arme du crime
portait ses empreintes digitales, bref tout
concourt à l'accuser. Elle n'a qu'une chose
en sa faveur ce faisceau de présomptions
que la fatalité se plaît à accumuler ephtre"
les innocents. l>
Si ce procès se déroulait en France' Ile
pompeux appareil de la cour d'assises»
déjà suffisamment théâtral en lui-même,
ruinerait tout de suite le crédit de cette
fiction. Mais la simplicité de la justice
américaine, qui ne connaît ni les effets icLu
robe ni les effets de voix, provpque, .-rincj
adhésion immédiate du public.
Cela tient aussi à la qualité de l'adap-
tation de MM. Torrès et de Carbuccia; 'à
une mise en scène d'une étonnante vérité
et à une interprétation de premier ordre.
M. Harry-Baur, sous les traits du procu-
reur général, est la vie même dans toute
sa tranquille simplicité en face des évé-
nements les plus tragiques. Mme Jeanne
Chevrel a joué en grande artiste le rôle
de MaryJ)ugan, avec un visage tout enuisé
par l'anxiété qui est infiniment émou-
vant. M. Burgère est un jeune avocat plein
d'une tthijleureuseïConviction. Mmes Gar-
lotta ^Qnl. Êé^flt, J\ip.fÇeoir»oy, Rager
Karl, A'ngèîy, Talbret sont excellents et
admirablement entourés.
La direction de l'Apollo a su créer par
maintes trouvailles ingénieuses l'atmo-
sphère d'un grand procès. On croirait y
être. On attend à chaque instant la dépo-
sition de M. Georges Pioch.
James de Coquet.
Les Camelots du roi manifestent
Les camelots du Roi se- sont livrés, hier L'
après-midi, à des manifestations.
Rue de Borne, cinq jeunes gens cosHnnéf
en gendarmes simulaient l'arrestalion du
ministre de l'agriculture. Lorsque la police
intervint pour faire cesser la plaisanterie,
les pseudo-gendarmes pénétrèrent rapide-
ment dans les locaux de YAction Fran-
çaise et échappèrent ainsi aux véritables
agents de l'autorité.
Peu après, une camionnette occupée par
une vingtaine de camelots distribuant des
tracts el portant des pancartes, s'engufî'a
sur les Boulevards. A la hauteur de !a rvf
du Helder. une escouade de gardiens de la
paix, sous les ordres d'un commissaire d'ar-
rondissement, s'opposa a la circulation di:
la camionnette et les occupants furent in-
vités a mettre pied a terre. Ils' rt'fusèren!
Les agents de police reçurent l'ordre i's'
s'emparer des pancartes et des tracts. Mais
d'autres jeunes-gens. au nombre (rime cen-
taine environ, qui se tenaient à proximité,
J se groupèrent aussitôt autour du véhicule.
Une bagarre éclata. La camionnette fut cer-
née et conduite au poste de la rue Drouot.
Dix jeunes gens ont été arrêtés et con-
duits au poste de police de la rue de Choi-
j seul où M. Delmas les a interrogés. Deux
ont été relaxés aussitôt. Huit sont inculpés
de voies de faits, outrages et rébellion. Ce
sont MM. Albert Sandoz, 39, rue de l'arba-
lète, Pierre Botitard, 20, rue Linné, André
Balme, 9, rue Jean-Bart, Pierre Bérard, 3(i.
rue des Batignolles, les frères Jean et Paul
Laconte, 21, boulevard Saint-Michel, René
Flicoteaux, 71, rue de Grenelle, et Georges
Albatie, rue Barbes. Cinq agents ont été
blessés. L'un d'eux a été transporté à l'hô-
pital, ainsi qu'un manifestant.
C'est l'occasion pour les orateurs de gau-
che de témoigner aux électeurs leur atta-
chement et de révéler au peuple une gé-
nérosité qui a, en eux, des paroles tou-
jours prêtes.
M. Martin-Mamy (AMI DU PFUPLE du
soir) fait sur le débat cette première re-
marque que jamais les radicaux-socialistes
ne jugent plus pressantes les réformes so-
ciales que quand ils sont dans l'opposi-,
tion. On sait que cela est le courant de }a
démagogie, mais pourtant les radicaux
n'ont-ils pas régné plus dé vingt-cinq ans
sur le pays ?
Ils n'ont cessé de tirer les ficell'es. Ils n'ont
'essé de tenir la République entre leurs
mains. Et voilà qu'ils se plaignent de ce que
la République ait oublié le peuple et négligé
ses besoins? M. Durafour, s'il a oublié que la
plupart des lois sociales ont été réalisées
par les partis modérés, a-t-il du moins songé
que chacun des regrets qu'il exprimait, hier,
à la tribune, sur l'indigence des lois sociales,
retombait, en fait, comme autant de repro-
ches sur son propre parti et sur lui-même?
Le débat sur la politique sociale a du
moins cet avantage de montrer que les
radicaux-socialistes ne tirent plus leur
nourriture politique que du socialisme.
La VOLONTE, elle-même, demande l'adop-
tion en bloc de l'ordre du jour socialiste
au détriment de celui du groupe radical.
C'est le retour à la vraie bannière le dra-
peau rouge.
L'ordre du jour socialiste a ceci d'excel-
lent qu'il ne comporte pas l'habituelle phra-
séologie sur la lutte des classes ou les reven-
dications du prolétariat. Il reflète avec exac-
titude le programme minimum de la Confé-
dération générale du travail ce program-
me auquel le parti radical a lui-même ad-
héré. Il peut être voté par tous les radicaux,
voire par des éléments situés à la droite des
parlementaires inscrits à la rue de Valois.
JI est modéré, précis, pratique. Il ne contient
que des indications sur lesquelles toutes les
gauches, tous les réalistes devraient être d'ac-
cord. Nous souhaitons qu'il puisse rallier
un nombre imposant de voix.
Nous souhaitons même qu'il soit soumis à
un scrutin fractionné, de façon à diviser la
partie programme de la partie tactique, et »
permettre l'adoption de la première par ceux
qui, sans vouloir, manifester leur méfiance
au gouvernement, tiennent cependant à émet-
tre un vote significatif en matière de réfor-
mes sociales. Un tel vote pourrait être extrê-
mement riche en conséquences fécondes il
dégagerait en quelque sorte la majorité réfor-
matrice de demain. En outre, il donnerait à
cette future majorité les premiers et essen-
tiels éléments de son programme.
Cartel toujours pour introduire dans
l'Etat la C. G. T. et constituer la première
étape du collectivisme telle est la mis-
sion confiée aux radicaux parmi les trou-
pes de la Révolution. Certes, on ne rap-
pelle point à gauche ce que furent les
fruits du premier essai d'application du
marxisme le soviétisme.
̃̃ Le krach >
de la « Gazette du Franc »
M. Glard a procède, hier après-midi, en
présence du bâtonnier Albert Salles et de
M" Jean Michel, à l'interrogatoire de M.
de Courville, à la prison de Fresnes.
Le prisonnier a précisé ses précédentes
déclarations et a dit qu'ayant une con-
fiance aveugle en M. Hersant, il avait si-
gné les yeux fermés tout ce qu'on lui
avait présenté.
Je ne m'occupais, aussi bien à la
Compagnie Financière et Foncière q-a
dans les autres sociétés, que des ques-
tions techniques, et m'en fiais aveuglé-
ment au contentieux.
» Quand je demandais des renseigne-
ments, M. Hersant nie répondait
» Je vous expliquerai cela plus tard.
» Signez, en attendant. »
» J'ai donc signé des pièces, des dos-
siers, des feuilles de présence d'assem-
blées générales où je n'avais jamais as-
sisté. J'avais des pouvoirs et je signais
pour les autres. »
M. de Courville conte ensuite cette sa-
voureuse anecdote
En 1927, j'avais donné ma démis-
sion de membre du Conseil d'administra-
tion de la Gazelle du Franc, en raison
des ren.seignemenîs alarmistes que m'a-
vait donnés un comptable que j'avais fait
entrer dans l'administration et qui m'était
très dévoué. Quelques jours plus tard, ce
comptable vint se rétracter et me certi-
fia que la situation était rétablie. Je re-
pris ma démission.
» Pour me prouver que l'affaire était
excellente, M. Robert Gillot me convoqua
à une réunion, boulevard des Italiens,
où l'on devait discuter des moyen. d'in-
téresser des groupements américains à
des affaires françaises.
» II y avait là des ministres en exer-
cice, des anciens ministres, des ingé-
nieurs, des personnalités de tous les mon-
des.
Gillot nous émerveilla par ses dé-
monstrations. II nous exposa, notamment,
qu'en opérant sur certaines valeurs amé-
ricaines, un groupement dont il
voulait taire le nom, par modestie, puis-
qu'il eu était, avait gugné quatre-vingts
millions en un an.
» Tout le monde était émerveillé.
:> A'hr sortie, je demandai. s a M. Gil-
lot quel- -était l'heureux groupement' dont
il avait"p;arlë:;1;);' '̃̃. l% '̃•̃' •
̃ Mais, c'est la Gazelle iùï Franc, nie
confia l'ancien attaché de Cabinet, c'est
même avec ces mirifiques bénéfices que
Mme Hanau peut faire des dépenses sornp-
tuaires et acheter l'inimyiible de ta rue
de Provence.
» On a tout fait pour me tromper et
on y a réussi. »
La déposition de M. de Courville fait
]a plus heureuse impression sur le magis-
trat instructeur. La bo.i'ne foi de l'incul-
pé ne fait plus de (toute pour personne,
et M° Jean Michel a déposé une demande
de mise en liberté pr ovisoire sur laquelle
M. Glard statuera dès l-iiidi.
A son retour de la prison de Fresnes,
M. Glard a reçu la déposition de Mlle Cor-
lot, secrétaire de M. Pierre Audibert.
Témoignage sans grand intérêt.
M" Thaon, défenseur de Georges Anque-
til, a écrit à M. Glard pour corriger un
point de la note qu'il lui a fait tenir le
16 janvier.
« M. Georges Anquetil maintient à nou-
veau, de la façon la plus formelle, que
la seule conversation qu'il ait eue depuis
longtemps avec M. Jean Hennessy se
place- au 23 novembre.
» Cette entrevue a eu lieu au ministère
de l'agriculture, vers 19 heures. M. Geor-
ges Anquetil avait prié le rédacteur en
chef de la ^Rumeur, M. Nbël-Gàrnier, de
1» demander a "M. Jean. Hennessy, ayeç, le-,
quel M. Noël Garnier qui;; d'ailleurs,
n'assistait pas à l'entrevue était lié
d'amitié. V
Louis Thinet.
_s^
Le permis de circulation
des voitures automobiles
T.
La fête légale de Pâques tombant cette
année le 31 mars.. M. d'Andigné propose
à ses collègues de" l'Hôtel de Ville, d'émet-
tre le vœu que les automobilistes qui met-
tront ou remettront en circulation leur
voiture pendant la dernière semaine du
mois de mars 1929, obtiennent, à titre tout
à fait exceptionnel, leur laisser-passer de
l'administration des contributions indi-
rectes, en acquittant seulement les droits
afférents au deuxième trimestre de 1929.
Curtius (GAULOIS) éclaire le spectacle
Ce qu'il y a de plus curieux dans le spec-
tacle que nous offre la Chambre, particuliè-
rement depuis deux jours, c'est le crédit que
ces utopies, condamnées à la fois par l'expé-
rience et par la raison, trouvent dans l'es-
prit de ces madrés politiciens, qu'on soulève
cependant avec les grands mots romantiques
d'humanité, de justice et de progrès social!
C'est dans cette débilité intellectuelle, dans
la confusion créées par l'audacieux charla-
tanisme des chefs révolutionnaires, que ré-
side le phis' grand péril encouru par la so-
ciété. Plus redoutable que la propagande com-
muniste est cette espèce de contagion mar-
xiste, qui gagne et s'étend comme une lèpre
sur une nation désemparée par un siècle et
demi de démocratie.
Nos socialistes ont repris, plus ou moins
consciemment, la tactique des philosophes du
dix-huitième siècle, dont la souveraine habi-
leté fut de proclamer leur maîtrise intellec-
tuelle avec une si énergique affirmation que
personne n'osait plus penser contre eux. Tous
les grands esprits du dix-neuvième siècle ^t
du début du vingtième se sont prononcés con-
tre le collectivisme. Mais le manque de sé-
rieux, le manque de culture, l'absence des
fortes études commencent à porter leur fruit
détestable l'intelligence française est livrée
aux utopistes, aux inventeurs de paradis. Il
est paradoxal de voir, dans une époque pres-
que exclusivement occupée d'intérêts maté-
riels, dans un temps où l'argent domine tou-
tes les questions, les Cagliostro entraîner la
foule aux entreprises les plus dépourvues de
réalislne et les plus entachées de métaphy-
sique alors que sont traités en ennemis du
peuple les hommes qui lui rappellent les con-
ditions naturelles de toute prospérité et de
toute grandeur.
Le socialisme est, malgré ses apparen-
ces intellectuelles, une œuvre de négation
et de destruction.
On a vu d'ailleurs que ses chefs n'étaient
pas pressés de faire leurs preuves l'op-
position est pour eux d'un plus grand cré-
dit. M. Joseph Autran (CENTRE EXPRESS)
et Timon (PHARE DE LA LOIRE, relèvent
justement cette attitude^ ̃:
Le parti radical est destiné à périr en
cette compagnie. M. P. Vignault écrit dans
le COURRIER DE L'ALLIER
Chaque pas fait vers l'exlrême-gauche ré-
volutionnaire par les radicaux-socialistes,
provoquera de nouvelles défections de la part
de ceux qui n'ont pas perdu tout sens natio-
nal et tout instinct de l'ordre public. L'exem-
ple de M. Emile Borrel et de ses amis sera
imité, en dépit de tous lés conseils de disci-
pline et de tous les ostracismes. Il est clair,
eu effet, que les hésitants ne pourront indé-
finiment s'immobiliser tlans l'abstention.
L'homogénéité du parti radical, en présence
des graves problèmes de l'heure, est un
trompe-l'œil à l'aide duquel les politiciens
tentent d'abuser l'opinion.
L'opinion est réfractaire. Elle ne se laisse
plus émouvoir par les gestes convulsifs du
« fantôme étriqué ».
Le pays doit savoir que les radicaux
qui l'abusent par leur épithète de « répu-
blicains ̃» forment aujourd'hui l'aile droi-
te des troupes de la révolution,
La protection f$és' Fljàrgiie
Les projets du gouvernement
Au cours du Conseil des ministres qui
s'est tenu hier matin, M. Chéron a fait ap-
prouver par ses collègues toute une série
de mesures destinées à assainir le marché
financier et à protéger l'épargne publi-
que
1° Le gouvernement insistera auprès des
commissions saisies du projet de loi sur
l'exercice de 'la profession de banquier et
leur demandera que ce projet soit rapporté
et discuté le plus tôt possible
2° Le gouvernement va déposer, en de-
mandant la procédure d'urgence, un pro-
jet réglementant le démarchage à domi-
cilc .•̃•̃>'••-̃
3" Egalement avec la procédure d'ur-
gence, les Chambres vont être saisies d'un
projet de loi concernant la publicité rela-
tive aux émissions financières et aux' so-
ciétés commerciales
Ce projet a pour objet non seulement
d'élargir la uublicité prévue par la loi
de 1907, de l'étendre à des titres non vi-
sés par cette loi, mais encore d'empêcher
les fraudes pratiquées au moyen de pros-
pectus, affiches, circulaires ou annonces
dans les journaux.
II oblige les émetteurs et, introducteurs à
fournir sous leur propre responsabilité ci-
vile et pénale tous les renseignements de
nature à mettre le public en 'mesure d'ap-
précir la valeur des titres qui lui sont of-
ferts et de ne s'engager qu'en toute con-
naissance de cause.
4" D'accord avec le syndicat des ban-
quiers en valeurs au comptant, une régle-
mentation du marché hors cote sera pu-
bliée lundi prochain
5° A la demande du ministre des finan-
ces, le syndicat des banquiers en valeurs
au comptant va faire porter le contrôle des
opérations de ses membres sur l'ensemble
des opérations effectuées par les maisons
de coulisse, y compris leur participation
dans les syndicats
(3" Une commission instituée au minis-
tère des finances pour examiner lès de-
mandes d'introduction sur le marché des
valeurs mobilières étrangères, dees valeurs
coloniales et des sociétés « holding » fonc-
tionnera à partir de lundi prochain
7" Des crédits vont. être sollicités pour
renforcer la section .«hancière du 'î*ïir'qiie t'J,
8*Lès ministres .dVs,. fïnan.çes;i,(Je!llii.,iu,sj-,
ticé et du commercé vont étudier' dp con-
cert avec le comité de législation diverses
modifications à apporter à la loi du 18 juil-
let 1867, notamment en ce qui concerne le
choix et les pouvoirs des commissaires
aux comptes
9" Enfin, une commission permanente
va être instituée au ministère des finances
qui sera chargée d'étudier et de suggérer
toutes les mesures propres à assurer l'as-
sainissement complet du marché et la pro-
tection de l'épargne publique.
LEGION^ D'HONNEUR
__K.-
Ministère de l'air
Sont promus officiers MM. Bladinières,
Diisque, Patanchon. Cadaux, Vignon, Durai.
François, Gambier, Sclafer, RomnU't, Uuulicr,
Kraëmer, Nuville, Haidt, Fondi de Niort, Rcy,
Lasalle, Marseille, Froussard, Guyot, Collet,
Ducos, Lesterpt, Duroyoh, Caton.
Sont nommes chevaliers MM. Lesech, Mes-
nard, Treff, Oilly, Kavas. Conimard, Ravignon,
Garnier, Dutlieil, Colle. Bernard, Rousseau-Du-
marect, Adam, Tilly, Hossigno), Agaccio, Du-
bois, Mesi'ouze, Dnret, Gillot, Paoli, Wauthicr,
Noël" Gar-eau.
Ministère des colonies
M. Hoang' Trong Phu, tonadoc de la province
de Hadong (Anuam) a été nommé grand-offi-
cier de la Légion d'honneur.
't;;i,, ;1<,
L'attirance du soleil
La saison d'hiver, comme la saison d'été,
accroit sur toutes les lignes de chemins
de fer le nombre des voyageurs. Les tou-
ristes de la haute société cosmopolite se
rendent actuellement en masse sur la Côte
d'Azur, et du Claridge de Paris, du Palace
de Bruxelles, du Ritz de Madrid, l'élé-
gante clientèle de ces grands hôtels retient
ses chambres au Negresco de Nice, qui
appartient à la même société. Le célè-
bre palace de la promenade des Anglais
est, il est vrai, un séjour enchanteur dans
un des plus admirables panoramas du
monde.
Jean de Paris.
ha commercialisation
de la dette allemande
Des nouvelles contradictoires ont été
mises en circulation sur les dispositions
du marché américain à l'égard d'une com-
mercialisation de la dette allemande. On
a dit même que la présence de M. Pierpont
Morgan signifiait que les banquiers amé-
ricains se refusaient à absorber les éven-
tuelles obligations du Reich. Le NEW-
YORK HERALD TRIBUNE pense le coh-J
traire
Une des raisons qui ont motivé le choix de
M. Morgan et son empressement à accepter
réside manifestement dans le rôle important
que jouera au cours des pourparlers le projet
de lancer sur le marché les obligations alle-
mandes. Quelques commentateurs trop pres-
sés se sont liâtes d'interpréter la présence de
M. Morgan comme signifiant qu'il n'y aurait
pas une telle émission, sous prétexte que les
banquiers américains sont actuellement dé-
favorables à une si vaste entreprise. Il nous
parait beaucoup plus juste de considérer la
collaboration de M. Morgan comme une am-
ple garantie que, quel que soit le problème
de banque ou de finance qui sera évoqué de-
vant, le comité d'experts, ce problème sera
traité avec un courage complet et en pleine
connaissance de tous les facteurs qu'il im-
plique.
Le moment n'est certainement pas venu
d'écarter la suggestion d'un emprunt ou de
tout autre moyen qui peut être imaginé pour
mobiliser la dette allemande. La seule chose
qui, aujourd'hui, soit certaine, c'est que la
présence de M. Morgan à la conférence signi-
fie assistance américaine dans la plus pleine
et plus sage mesure possible.
Le journal PAX n'est pas optimiste
Depuis le vote par le Sénat américain du
pacte de Paris, et la nouvelle de la nomina-
tion prochaine au comité des exnerts du
grand financier Morgan, il semble que la pau-
vre Europe îespire mieux.
Déjà lui apparaissent dans un avenir très
proche les placements miraculeux des obli-
gations allemandes grâce au concours du
banquier le plus puissant du mondé cepen-
dant que l'opinion publique déçue dans son
attachement à l'œuvre genevoise voit dans le
pacte de Paris un secours aussi précieux que
celui qui se manifesta eu 1917..
Evidemment nos vœux les plus ardents
sont pour que de telles visions enchanteresses
ne soient pas seulement l'effet de la fièvre
qui brûle actuellement ie vieux continent.
Mais est-ce bien là la réalité ?
Nous avons déjà attiré l'attention sur la
nature équivoque des leviers qui constituent
pour les Etats-Unis en Europe le'plan Dawes
et le pacte de Paris. Nous avons notamment
signalé que rien n'est fait pour la paix tant
que la France et la Belgique n'ont pas été
déchargées du poids qui les écraie. Or, qu'a-
t-on fait à cet égard ?
Après avoir réduit ^sans relâche les paie-
ments que ces deux puissances devaient re-
cevoir de l'Allemagne après avoir soumis ces
paiements insuffisants au formalisme du plan
américain et aux rigueurs du comité des
transferts, voici venir la grande noyade des
réparations dans ce qu'il est convenu d'appe-
-p^s^^ 1 U-
nouvelles Diverses
w
Un inspecteur blesse un voleur
Deux inspecteurs de la Sûreté générale,
en tournée de surveillance dans la Dordo-
gne, surprenaient hier quatre individu
spécialistes du vol à la tire, en train d'opé-
rer sur le champ de foire de Nonlron. Pris
en filature, les voleurs furent appréhendés
en gare de Saint-Pardoux-la-Rivière: ̃ au
moment où ils tentaient de renouveler leurs
exploits. Malheureusement, la foule igno-
rant les motifs de l'intervention des agents
se porta à l'aide des malfaiteurs qui purent
s'enfuir. L'inspecteur Regouby se lança à
la poursuite de l'un d'eux et tira un coup
de feu en l'air pour l'intimider. Se retour»
nant alors, l'individu, saisit une énorme;
pierre, mais au moment où il allait la lan-
cer à la tête de l'inspecteur, celui-ci tira
une nouvelle balle dans sa direction.
Grièvement blessé, le bandit, un i,ommé-
Paul Singlat, repris de justice dangereux,
a été transporté à J'hôpital de Périgueux.
Des rats d'hôtel opèrent
Une riche étrangère, Mme Scarsdale, des-
cendue dans un hôtel du quartier Vendôme,
avait passé la soirée dans un restaurant de
la rue de la Michodière. En regagnant ses
appartements, elle s'aperçut qu'un penden-
tif en platine enrichi de brillants, d'une
valeur de 160.000 francs, lui avait été dé-
robé.
L'inspecteur Ferré, du premier district
enquête.
Arrestations d'escrocs
M. Delnuis, commissaire de police du
quartier du Mail, a arrêté, hier, le nommé
Dieupart, demeurant en hôtel, rue lean-
Jacques-Rousseau. Dicupart avait loué, ii.
Paris, de grands bureaux, au n" 142 de la
rue Montmartre, et publiait de temps à fil-
tres un bulletin mobilier et immobilier qu'i!
envoyait à ses clients de choix. En outre, à
l'aide d'annonces insérées dans les grands
journaux sous des noms différents, il pro-
mettait des gérances profitables moyen-
nant des cautionnements avantageux va-
riant de 5.000 à 50.000 francs.
Plusieurs de ses dupes, à qui il avait pro-
mis la géran'pe de l'hôtel qu'il se conten-
tait d'habiter, ou la gérance d'un hôtelBillancourt dont il se prétendait le proprié-
taire, ont porté plainte et arrêté ainsi la
série de ses escroqueries. Une volumineuse
correspondance a été saisie à ses bureaux.
Dieuparl, dont le montant des escroque-
ries s'élèverait à 300.000 francs, a clé expé-
dié au Dépôt.
D'autre part, M. Peire, commissaire de
police, envoie au Dépôt Humbcrlo Mag'ii.
demeurant l(i, rue Biof. Cet escroc se fai-
sait verser la somme de 3.000 'francs pour
frais de voyage par les naïfs auxquels il
promettait un emploi rémunérateur .dans
un grand hôtel du Mexique, qui n'existai'.
bien entendu, que dans sa trop riche imaf.-i-
nation.
• · Mise en liberté
A la demande de M" Georges Guilhernuf
M. Décante, juge d'instruction, a mis en li-
berté provisoire, sous caution de 20.000
francs, M. Léon Sauret, administrateur délé-
gué de' la Banque des Entreprises Commer-
ciales et Industrielles, rue d'Amsterdam,
arrêté le mois dernier.
Découverte
'd'un cadavre de fillette
Près de la porte de Charonne, des ou-
vriers qui travaillaient à la démolition des
fortifications ont découyprl, à une profon-
deur1 ué' '25' ct'ïitiïnètrës,' 'le squelette "l'une
adolescente de 14 à Ï5 ans. Ils poursuivir
rent leurs recherches, mais la tète est res-.
tée introuvable.
D'après l'état d'une chaussure adhérant
au pied droit, l'enfouissement remonterait
à trois ans environ.
Les enquêteurs ont relevé la liste des
fillettes signalées disparues en 1925. On
ignore le résultat de leurs recherches.
HOTEL MGNTÂLEiEERT, PARIS
S, rue Montalembert (Quai d'Orsay).
A cet hôtel, ouvert en 1926, est adjoint
un restaurant. Des tarifs spéciaux ont été
établis pour l'hiver chambre avec grand
confort 50 francs.
Adresse télég.: Hôtemontal, Paris, 115.
le. la commercialisation de la (jette alle-
mande ».
« Que tireront de cette commercialisa-
tion la France et la Belgique ?» »
Pour sa part, et toujours d'après les nou-
velles qui circulent, la France serait invitée
à participer à cette commercialisation dans
une proportion de 30 pour 100. C'esl-à-dircj
pratiquement que le montant total des obli-
gations allemandes serai. pour la Francs ré-'
duit du tiers. Est-ce sérieux ? '?
N'est-ce pas une nouvelle édition de ce qui
s'est passé pour le pacte de Paris.
e: ".1)0
La commission des réparations dépérit au-
jourd'hui sans espoir comme la Société des
Nations.
Demain les Français et les Belges coùrront
après les obligations allemandes eommç les
Britanniques après les bateaux américains.
Et l'on verra un jour l'Europe pliée sous
la férule impériale des Etats-Unis,- regretter
sincèrement les temps bénis du contrôle des
transferts.
Ce sera un comble en même temps qu'une
leçon pour les débiteurs alliés qui n'ayant
pas su s'entendre entre eux, auront eu l'im-
prudente paresse de s'en remettre, à la géné-
rosité de leur créancier commun.
En Allemagne, la presse continue de
mener campagne contre la France. Nous
avons signalé, ici; l'essai de réaction qu'a
fait M. Georg Bernhardt dans la GAZETTE
DE VOSS. A son tour,. le BERLINER -TA-
GEBLATT, par de sages déclarations, ten-
te de remédier à ce dangereux état d'es-
prit
Si nous autres Allemands, nous voulons
être justes, nous devons reconnaitre que de-
puis Locarno l'attitude de la France. s'est
considérablement améliorée et c'est pour une
bonne part notre faute si cette amélioration
n'a pas été aussi rapide que nous étions en
droit de nous'y attendre. Elle n'a pas eu les
résultats pratiques attendus. Nous avons droit
à une rapide évacuation, c'est entendu, mais
nous avons trop parlé de ce droit, nous l'avons
crié trop haut, créant ainsi chez nos adver-
saires 1 illusion dangereuse d'un gage d'une
très grande valeur, auquel on ne peut renon-
cer sans une contre-partie équivalente. Nous
ne pouvons payer plus que nous pouvons ga-
gner sans emprunter, mais depuis deux ans,.
nous remplissons l'univers de cris de triom-
phe à cause du rendement de notre vie éco-
nomique industrielle, nor-s disposons toujours
de millions pour tou1 sortes de miracles
techniques, qui ne so.. pas toujours, d'une
utilité pratique nous donnons des fêtes
dont l'éclat fait pâlir .celles de P nous vantons avec un orgueil légitime que
notre intelligence et notre énergie ont eu rai-
son des maux de la guerre et de l'inflation.
Est-il donc étonnant après cela que les ci-
toyens français qui économisent craintivement
chaque billet de cent francs, prêtent une
oreille méfiante lorsque cette Allemagne seu-
lement apparemment si prospère s'écrie tout
à coup « Je ne peux plus supporter le far-
deau qui m'est imposé x.
Il faut souhaiter que cette attitude mo-
dérée l'emporte, dans l'opinion allemands-,
sur le concert d'imprécations.
Maurice NoiiL
:'| ̃̃̃'̃̃ «*. '̃ _–•?.̃ mm
Les Soviets et la révolte
;•: en Afghanistan
Loxdkhs, 19 janvier. D'après le cor-
respondant du Dailif Telegraph Riga,
des informations reçues à Moscou annon-
cent que le chef de la cavalerie des So-
viets, [' Boudienny, serait arrivé à Tash-
keiiçl, ou il aurait présidé une importante
cpnférence des commandants des groupes
de l'armée rouge stationnés dans le Tur-
kestan pour discuter de la situation sou-
levée, par. les événements en Afghanistan.
Le bruit court qu'il y aurait beaucoup
d'agitation dans le Turkestan russe.
Un nouveau mouvement
dans la région occidentale afghane
Londiùîs, 19 janvier. On mande de
la Nouvelle-Delhi
Selon des bruits non confirmés émanant
de Perse, une tribu des Douranis de la
région occidentale afghane s'est révoltée.
Tous les fonctionnaires afghans, sauf le
gouverneur, auraient été tués. Les rebelles
auraient capturé la ville de Farah. On
croit que cette révolte locale serait diri-
gée davantage contre Amanullah et sa po-
litique que contre un gouvernement cen-
tral. Les troupes régulières de Tchakan-
Sour Se dirigeraient vers Farah.
Comment Inayatullah a quitté Caboul
Londres, 19 janvier. On a reçu de
Peichaver des détails sur le départ, à bord
d'avions britanniques, de l'ex-roi Inaya-
tullah, ainsi que certains membres de sa
suite; de la ville de Caboul.
Le. roi faisait sa prière lorsqu'un cava-
lier vint lui apporter la nouvelle que tout
espoir de conserver le trôné était perdu.
Il rassembla aussitôt ses femmes et plu-
sieurs de ses ministres ils se dirigèrent
vers les bâtiments de la légation britanni-
que pour demander au ministre de la
Grande-Bretagne d'assurer son évacuation
vers l'Inde.'
Le ministre anglais adressa immédiate-,
ment une dépèche par T. S. F.' à Peicha-
ver et des avions britanniques se rendi-
rent à Caboul et emportèrent l'ex-roi ainsi'
que le ministre de la guerre et 'plusieurs
de ses femmes. Le reste des membres du
palais royal de Caboul sera évacué par la
voie des airs dans la journée d'aujour-
d'hui,-
Le pacte Kellogg
les Soviets et la Pologne
Varsovie,' 1!) janvier. Les termes de
la nouvelle réponse polonaise à la seconde
note de M. Litvinoff, touchant le pacte
de non-agression, ont été arrêtés hier, au
cours d'une longue conférence entre le
maréchal Pilsudski, M. Zaleski, ministre
tics a fl'ai res étrangères, et l'ambassadeur
Cette réponse sera transmise aujour-
d'hui même par M. Patek à M. Tchitche-
rine» commissaire des affaires étrangères
à Moscou.
Des troubles au Congo (?)
Les passagers d'un paquebot belge arrivé
hier à Anvers rapportent qu'une révolte ;i
éclaté au Congo français. Des Européen;
auraient été massacrés, d'autres pris en
otage. t_.
Le ministère des Colonies a aussitôt cn-
î)lé au gouverneur de l'Afrique Equatorinle
pour avoir des renseignements. On sera
donc bientôt fixé officiellement sur 'l'exac-
titude des faits rapportés.
LA SANTE DIMRoTgEORGE V
r.
Londhes, 19 janvier. O\\ a publié ce
soir, -au palais de Buckinghàm, le bulle-
tin m-édical suivant sur la santé du roi
George V
La santé du roi continue « s'améliorer
lentement. Le souverain peut maintenant
s'alimenter de façon satisfaisante. Les
forces générales augmentent.
.aucun bulletin lie sera publié demain.
Lord Dawson of Penn et sir Stanley
Hewett ont signé ce bulletin.
L'OPINION DES AUTRE!
>•<̃̃•̃
Un abus de^onfiance^ d^î^SLîË!?^
Le Conseil des ministres s'est préoccu-
pé, hier, d'assurer la protection de l'épar-
gne française. L'incurie.des gouverne-
ments a permis, jusqu'ici,, d'abondantes
saignées à nos richesses.
L'AMI DU PEUPLE du matin chiffre le
total à vingt milliards, et il montre com-
ment l'abus de confiance a été fait.
Il suffit pour cela de relever dans les an-
nuaires financiers la liste des emprunts con-
tractés en France par l'étranger avant la
Grande Guerre, souscrits en francs-or par les
épargnants français, et remboursés depuis par
les emprunteurs en francs-papier, c'est-à-dire
au cinquième de la valeur prêtée.
Voici, sauf erreur ou omissions, une pre-
mière liste, établie par un homme qui, de-
puis de longues années, s'occupe de cette ques-
tion de la manière la plus intelligente et la
plus désintéressée, M. William Rossel, cité dans
une interpellation au Sénat.
11 a été, dès 1023, l'un des premiers à signaler
l'importance du problème et il a fait les frais
d'une brochure adressée tous les parlemen-
taires, « Les Emprunts-or », dans l'espoir .le
frapper leur attention.
L'énumération ci-dessous ne contient, il faut
le noter, ni les emprunts russes, ni les emprunts
austro-hongrois, ottomans, mexicains, dont lei
débiteurs sont en faillite ou paraissent insol-
vables par suite de guerre ou de révolution.
Cette catégorie n'est certes pas négligeable,
puisque la créance française y atteint un total
de' plus de quarante-sept milliards-or valant
deux- cont trente-cinq milliards de francs ac-
tuels, qui se décompose ainsi
Emprunts Russes (fonds d'Etat et Sociétés
diverses), en capital 15 milliards-or
Intérêts à 5 0/0 perdus depuis 12 ans, à raison
de 750 millions-or par an 9 milliards-or
Emprunts Austro-Hongrois, en capital, 8 mil-
liard-or
Intérêts à 5 0/0 pendant 12 ans environ
5 milliards-or 4 1/2
Emprunts Mexicains; en' capital 2 milliards
ci demi
Intérêts, environ 1 milliard-or
Emprunts Ottomans, en capital 4 milliard-or;
Perte sur intérêts et transaction, environ
S milliards-or
« Total des pertes, environ 47 milliards-
or soit 235 milliards de francs actuels ».
C'est une belle faillite
La liste qui va suivre est intentionnelle-
ment limitée aux emprunts contractés en
or, par des débiteurs enrichis depuis, en
tout ca^ très solvables, et qui ont pris cy-
niquement prétexte de la dépreciation de
notre monnaie pour ne plus nous rem-
bourser que le cinquième de ce qu'ils
avaient reçu ».
Des procès ont été engagés, quelques-
ans gagnés, mais, en général, par une mau-
Un soulèvement a éclaté
au Guatemala
w
Mexico, 19 janvier. Des dépêchés
émanant de Suchiate, à la frontière 'du
Guatémala, signalent qu'un soulèvement a
éclaté dans le nord-ouest du Guatémala,
sous la direction du général Jorge Ubico,
ancien ministre de la guerre. Les rebelles
se sont emparés du .Retalhuleu et de Ma-
zatenango. La frontière du Guatémala est
fermée.. ̃
Guatemala, 19 janvier. Des groupes
de rebelles enrôlés par le colonel Morales
junior, commandant de la place de Suchi-
tepekuez, se sont emparés hier soir des
places de Mazatenango et de Retalhuleu.
Ils ont occupé les lignes et les ponts de
chemin de fer, afin d'enrayer la marche
des troupes gouvernementales. Celles-ci se
sont mises en route on compte qu'elles
arriveront aujourd'hui sur les lieux.
Le général Juan Padilla a été nommé
chef des opérations. 11 a déclaré l'état de
guerre dans les départements de Hetal-
huleu, Quezaltenango, Suchitepekuez, San
Marcoz, Totonicapan, Guatemala, Auiati-
tlan et Escuintla.
Les éléments sains de la population
soutiennent le gouvernement. Les affaires
continuent d'une façon normale. La jour-
née d'aujourd'hui a été calme.
Le règlement des réparations
Désignation des experts américains
La commission des réparations a com-
muniqué, hier soir, la note suivante au sujet
de la nomination de ressortissants améri-
cains au comité chargé du règlement défini-
tif du problème des réparations
« La commission des réparations s'est
réunie aujourd'hui, sous la présidence do
M. Chapsal. D'accord avec le gouverne-
ment allemand, elle a nonuiié, pour complé-
ter le comité d'experts en visage par la déci-
sion de Genève du 1(i septembre 1928, MM,
Owen DvYoung et i. Pierpont-Morgaii. res-
sortissants des Etats-Unis d'Amérique, mem-
bres dudil comité, avec pouvoir pour cha-
cun d'eux de s'adjoindre un suppléant, i e
comité des experts se trouve par suite dé-
finitivement constitué. »
D'autre part. on mande de New-York que
l'invitation officielle de participer aux tra-
vaux du comité des experts a été faite à
MM. Young et Morgan par l'ambassadeur
britannique. Tous deux ont accepté.
Le comité consultatif allemand
Berlin. -19 janvier. Le cabinet du
Reich a désigné les membres du comité
consultatif chargé de fournir aux délégués
allemands, au cours des débats du comité
(\os experts, tous les renseignements né-
cessaires.
A ce comité consultatif appartiendront,
avec trois directeurs ministériels, le grand
industriel Silbevberg, les directeurs de
banques Urbig et Wassarinann, l'éditeur
de revues économiques Stôbler, le profes-
seur à l'Université et conseiller intime
Harms, et comme représentant de la classe
ouvrière, le président de la Confédération
générale du Travail Leipant.
Le comité consultatif ne se rendra pas
à Paris, mais restera à Berlin.
Le mémoire du général Grœner, v a
Beklix, 19 janvier. -^Suivant hr.rti-
ner Tageblatl', le ministère (le la litfîch's-
wehr, au cours de l'enquête sur la publi-
| cation du mémoire Groener par la Review
of Reviews aurait découvert que ce docu-
ment a été remis à la revue britannique
par le service d'espionnage d'une puis-
sance étrangère. Les copies que le ministre
de la Reichsv,-ehr avait fait remettre aux
diverses personnalités étaient bien numé-
rotées mais on pense que l'une de ces
personnes a pu en titrer des exemplaires
les procédés connus, de sorte qu'aucun
contrôle n'est plus possible.
Les feuilles nationalistes, et notamment
la Gazette de la Croix, invitent le gouver-
nement du Reich à faire des perquisitions
chez les chefs du mouvement pacifiste al-
lemand.
̃ ̃ t • i ̃
vaise foi incontestable, les débiteurs ont
refusé de rendre en francs-or ce qu'ils
avaient reçu en francs-or.
h' AMI DU PEUPLE pose alors cette ques-
tion
II faut. que nos gouvernants expliquent pour-
quoi, de leur consentement, les emprunts Je
l'étranger sont remboursés à la France dans
ces conditions iniques, alors que la France, elle,
est obligée de rembourser à ses créanciers
étrangers exactement la quantité d'or qu'elle
a reçue d'eux.
Puis, la liste d'emprunts que voici con-
tractés en francs-or
Argentin, 4 0/0 1900, 90.000.000. Province Ar-
gentine de Corrientes 6 0/0 1910, 10 millions,
San Juan h. 0/0 1909, 12 millions 1/2. Brésil,
200 millions. Bahia 1910 5 0/0, 45 millions. Cé-
réa 5 0/0 1910, 15 millions. Minas Geraes, 216
millions. Espirito Santo 5 0/0 1908, 30 mil-
lions. Maranhao 5 0/0 1910, 20 millions.
Para 5 0/0 1901, 36 millions. Parana, 81
millions. Rio Grande do Norte. 9 millions. Pe^
nambuco 5 0/0 1909, 37 millions 1/2. Amazone
5 0/0 1906, 84 millions. Crédit Foncier de Mi-
nas Geraes 5 0/0, 20 millions. Ville de Bahia,
53 millions. Ville de Para, 5 0/0 1906, 15 mil-
lions. Chemin de Fer de Sao Paulo Rio Grande
(5 emprunts), 252 millions. Chemins de Fer de
Victoria Minas, 110 millions. Chine 5 0//0 o;-
1902, 40 millions. Chine 5 00 or 1903, 41 mil-
lions. Chine 5 0/0 or 1914, 150 millions. Ville
de Tokio 5 0/0 1912, 100 millions. Haïti 5 0/0
1910, 65 millions. Crédit Foncier Cubain 5 0/0,
20 millions. Cleveland-Cincinnati 4 0/0 1910,
50 millions. Charbonnages de Sosnowiee, 20
millions. Emprunt roumain, 1.462 millions.
Emprunt Serbe, 873 millions. Crédit Foncier
Serbe, 60 millions. Finlande (4 emprunts), 100
millions. Ville d'Helsingfors 4 0/0 1902, 8 mil-
lions Suez,. 188 millions. Port de Para, 35 mi,-
lions. Antioquia 6 0/0 12 millions 1/2. Em-
prunt Bulgare, 381 millions, etc., etc.
Total plus de cinq milliards-or. La
conclusion est simple sur ces cinq mil-
liards-or qui sont devenus vingt-cinq mil-
liards de francs-stabilisés, ^'étranger pré-
lève les quatre cinquièmes, soit vingt mil-
liards de francs actuels
Notre confrère ajoute « Ce n'est pas
l'étranger appauvri, l'étranger insolvable,
qui nous dérobe ces vingt milliards, mais
i l'étranger solvable ou même enrichi, spé-
culant sur la faillite du franc, sur la mi-
sère d'un pays saigné à blanc par la plus
cruelle des guerres grâce à la complai-
sance ou à la complicité des politiciens
français, ̃».
Les projets socialistes
On a dépensé déjà beaucoup d'éloquen-
ce, à la Chambre, sur la politique sociale.
IPETiïllSJElMLES
A L'APOI LO Le Pro es de Mary Dugan,
pièce en 3 actes de M Bayhrd Weiler, adaptée par
MM. Henry Torrès et H. de Carbuccia.
Un procès criminel est, semble-t-il, un
drame à l'envers. On part du dénouement
pour remonter aux causes. Etant donné
qu'un homme a été tué il s'agit de mon-
trer comment et par qui il l'a été. Ainsi
le verdict se trouve être l'exposition.'
Mais il est en même temps la conclu-
sion de l'action, judiciaire qui, eJie, pro-
gresse suivant les lois ordinaires de la
vie. Ce qui fait que c'est en dénouant le
drame artificiel bâti par la Justice que
l'on reconstitue le drame réel. On ne peut
souhaiter un spectacle plus riche que -Ce-
lui-ci, dont chaque phase apporte à la
fois une part de vérité et une part d'in-
connu, lève un voile d'un côté poùr: aller
l'ajouter de l'autre.
11 ne convient donc pas de dire qute
Le procès de Mary Dugan est une très
bonne pièce mais que c'est un excellent
procès. On suit ces débats avec une cu-
riosité passionnée pour savoir qui 'a, poi-
gnardé M. Ryce et si Mary Dugan sera
condamnée ou non. La malheureuse a
d'ailleurs tout contre elle. On l'a trouvée
auprès de la victime expirante, ses vête-
ments maculés de sang. L'arme du crime
portait ses empreintes digitales, bref tout
concourt à l'accuser. Elle n'a qu'une chose
en sa faveur ce faisceau de présomptions
que la fatalité se plaît à accumuler ephtre"
les innocents. l>
Si ce procès se déroulait en France' Ile
pompeux appareil de la cour d'assises»
déjà suffisamment théâtral en lui-même,
ruinerait tout de suite le crédit de cette
fiction. Mais la simplicité de la justice
américaine, qui ne connaît ni les effets icLu
robe ni les effets de voix, provpque, .-rincj
adhésion immédiate du public.
Cela tient aussi à la qualité de l'adap-
tation de MM. Torrès et de Carbuccia; 'à
une mise en scène d'une étonnante vérité
et à une interprétation de premier ordre.
M. Harry-Baur, sous les traits du procu-
reur général, est la vie même dans toute
sa tranquille simplicité en face des évé-
nements les plus tragiques. Mme Jeanne
Chevrel a joué en grande artiste le rôle
de MaryJ)ugan, avec un visage tout enuisé
par l'anxiété qui est infiniment émou-
vant. M. Burgère est un jeune avocat plein
d'une tthijleureuseïConviction. Mmes Gar-
lotta ^Qnl. Êé^flt, J\ip.fÇeoir»oy, Rager
Karl, A'ngèîy, Talbret sont excellents et
admirablement entourés.
La direction de l'Apollo a su créer par
maintes trouvailles ingénieuses l'atmo-
sphère d'un grand procès. On croirait y
être. On attend à chaque instant la dépo-
sition de M. Georges Pioch.
James de Coquet.
Les Camelots du roi manifestent
Les camelots du Roi se- sont livrés, hier L'
après-midi, à des manifestations.
Rue de Borne, cinq jeunes gens cosHnnéf
en gendarmes simulaient l'arrestalion du
ministre de l'agriculture. Lorsque la police
intervint pour faire cesser la plaisanterie,
les pseudo-gendarmes pénétrèrent rapide-
ment dans les locaux de YAction Fran-
çaise et échappèrent ainsi aux véritables
agents de l'autorité.
Peu après, une camionnette occupée par
une vingtaine de camelots distribuant des
tracts el portant des pancartes, s'engufî'a
sur les Boulevards. A la hauteur de !a rvf
du Helder. une escouade de gardiens de la
paix, sous les ordres d'un commissaire d'ar-
rondissement, s'opposa a la circulation di:
la camionnette et les occupants furent in-
vités a mettre pied a terre. Ils' rt'fusèren!
Les agents de police reçurent l'ordre i's'
s'emparer des pancartes et des tracts. Mais
d'autres jeunes-gens. au nombre (rime cen-
taine environ, qui se tenaient à proximité,
J se groupèrent aussitôt autour du véhicule.
Une bagarre éclata. La camionnette fut cer-
née et conduite au poste de la rue Drouot.
Dix jeunes gens ont été arrêtés et con-
duits au poste de police de la rue de Choi-
j seul où M. Delmas les a interrogés. Deux
ont été relaxés aussitôt. Huit sont inculpés
de voies de faits, outrages et rébellion. Ce
sont MM. Albert Sandoz, 39, rue de l'arba-
lète, Pierre Botitard, 20, rue Linné, André
Balme, 9, rue Jean-Bart, Pierre Bérard, 3(i.
rue des Batignolles, les frères Jean et Paul
Laconte, 21, boulevard Saint-Michel, René
Flicoteaux, 71, rue de Grenelle, et Georges
Albatie, rue Barbes. Cinq agents ont été
blessés. L'un d'eux a été transporté à l'hô-
pital, ainsi qu'un manifestant.
C'est l'occasion pour les orateurs de gau-
che de témoigner aux électeurs leur atta-
chement et de révéler au peuple une gé-
nérosité qui a, en eux, des paroles tou-
jours prêtes.
M. Martin-Mamy (AMI DU PFUPLE du
soir) fait sur le débat cette première re-
marque que jamais les radicaux-socialistes
ne jugent plus pressantes les réformes so-
ciales que quand ils sont dans l'opposi-,
tion. On sait que cela est le courant de }a
démagogie, mais pourtant les radicaux
n'ont-ils pas régné plus dé vingt-cinq ans
sur le pays ?
Ils n'ont cessé de tirer les ficell'es. Ils n'ont
'essé de tenir la République entre leurs
mains. Et voilà qu'ils se plaignent de ce que
la République ait oublié le peuple et négligé
ses besoins? M. Durafour, s'il a oublié que la
plupart des lois sociales ont été réalisées
par les partis modérés, a-t-il du moins songé
que chacun des regrets qu'il exprimait, hier,
à la tribune, sur l'indigence des lois sociales,
retombait, en fait, comme autant de repro-
ches sur son propre parti et sur lui-même?
Le débat sur la politique sociale a du
moins cet avantage de montrer que les
radicaux-socialistes ne tirent plus leur
nourriture politique que du socialisme.
La VOLONTE, elle-même, demande l'adop-
tion en bloc de l'ordre du jour socialiste
au détriment de celui du groupe radical.
C'est le retour à la vraie bannière le dra-
peau rouge.
L'ordre du jour socialiste a ceci d'excel-
lent qu'il ne comporte pas l'habituelle phra-
séologie sur la lutte des classes ou les reven-
dications du prolétariat. Il reflète avec exac-
titude le programme minimum de la Confé-
dération générale du travail ce program-
me auquel le parti radical a lui-même ad-
héré. Il peut être voté par tous les radicaux,
voire par des éléments situés à la droite des
parlementaires inscrits à la rue de Valois.
JI est modéré, précis, pratique. Il ne contient
que des indications sur lesquelles toutes les
gauches, tous les réalistes devraient être d'ac-
cord. Nous souhaitons qu'il puisse rallier
un nombre imposant de voix.
Nous souhaitons même qu'il soit soumis à
un scrutin fractionné, de façon à diviser la
partie programme de la partie tactique, et »
permettre l'adoption de la première par ceux
qui, sans vouloir, manifester leur méfiance
au gouvernement, tiennent cependant à émet-
tre un vote significatif en matière de réfor-
mes sociales. Un tel vote pourrait être extrê-
mement riche en conséquences fécondes il
dégagerait en quelque sorte la majorité réfor-
matrice de demain. En outre, il donnerait à
cette future majorité les premiers et essen-
tiels éléments de son programme.
Cartel toujours pour introduire dans
l'Etat la C. G. T. et constituer la première
étape du collectivisme telle est la mis-
sion confiée aux radicaux parmi les trou-
pes de la Révolution. Certes, on ne rap-
pelle point à gauche ce que furent les
fruits du premier essai d'application du
marxisme le soviétisme.
̃̃ Le krach >
de la « Gazette du Franc »
M. Glard a procède, hier après-midi, en
présence du bâtonnier Albert Salles et de
M" Jean Michel, à l'interrogatoire de M.
de Courville, à la prison de Fresnes.
Le prisonnier a précisé ses précédentes
déclarations et a dit qu'ayant une con-
fiance aveugle en M. Hersant, il avait si-
gné les yeux fermés tout ce qu'on lui
avait présenté.
Je ne m'occupais, aussi bien à la
Compagnie Financière et Foncière q-a
dans les autres sociétés, que des ques-
tions techniques, et m'en fiais aveuglé-
ment au contentieux.
» Quand je demandais des renseigne-
ments, M. Hersant nie répondait
» Je vous expliquerai cela plus tard.
» Signez, en attendant. »
» J'ai donc signé des pièces, des dos-
siers, des feuilles de présence d'assem-
blées générales où je n'avais jamais as-
sisté. J'avais des pouvoirs et je signais
pour les autres. »
M. de Courville conte ensuite cette sa-
voureuse anecdote
En 1927, j'avais donné ma démis-
sion de membre du Conseil d'administra-
tion de la Gazelle du Franc, en raison
des ren.seignemenîs alarmistes que m'a-
vait donnés un comptable que j'avais fait
entrer dans l'administration et qui m'était
très dévoué. Quelques jours plus tard, ce
comptable vint se rétracter et me certi-
fia que la situation était rétablie. Je re-
pris ma démission.
» Pour me prouver que l'affaire était
excellente, M. Robert Gillot me convoqua
à une réunion, boulevard des Italiens,
où l'on devait discuter des moyen. d'in-
téresser des groupements américains à
des affaires françaises.
» II y avait là des ministres en exer-
cice, des anciens ministres, des ingé-
nieurs, des personnalités de tous les mon-
des.
Gillot nous émerveilla par ses dé-
monstrations. II nous exposa, notamment,
qu'en opérant sur certaines valeurs amé-
ricaines, un groupement dont il
voulait taire le nom, par modestie, puis-
qu'il eu était, avait gugné quatre-vingts
millions en un an.
» Tout le monde était émerveillé.
:> A'hr sortie, je demandai. s a M. Gil-
lot quel- -était l'heureux groupement' dont
il avait"p;arlë:;1;);' '̃̃. l% '̃•̃' •
̃ Mais, c'est la Gazelle iùï Franc, nie
confia l'ancien attaché de Cabinet, c'est
même avec ces mirifiques bénéfices que
Mme Hanau peut faire des dépenses sornp-
tuaires et acheter l'inimyiible de ta rue
de Provence.
» On a tout fait pour me tromper et
on y a réussi. »
La déposition de M. de Courville fait
]a plus heureuse impression sur le magis-
trat instructeur. La bo.i'ne foi de l'incul-
pé ne fait plus de (toute pour personne,
et M° Jean Michel a déposé une demande
de mise en liberté pr ovisoire sur laquelle
M. Glard statuera dès l-iiidi.
A son retour de la prison de Fresnes,
M. Glard a reçu la déposition de Mlle Cor-
lot, secrétaire de M. Pierre Audibert.
Témoignage sans grand intérêt.
M" Thaon, défenseur de Georges Anque-
til, a écrit à M. Glard pour corriger un
point de la note qu'il lui a fait tenir le
16 janvier.
« M. Georges Anquetil maintient à nou-
veau, de la façon la plus formelle, que
la seule conversation qu'il ait eue depuis
longtemps avec M. Jean Hennessy se
place- au 23 novembre.
» Cette entrevue a eu lieu au ministère
de l'agriculture, vers 19 heures. M. Geor-
ges Anquetil avait prié le rédacteur en
chef de la ^Rumeur, M. Nbël-Gàrnier, de
1» demander a "M. Jean. Hennessy, ayeç, le-,
quel M. Noël Garnier qui;; d'ailleurs,
n'assistait pas à l'entrevue était lié
d'amitié. V
Louis Thinet.
_s^
Le permis de circulation
des voitures automobiles
T.
La fête légale de Pâques tombant cette
année le 31 mars.. M. d'Andigné propose
à ses collègues de" l'Hôtel de Ville, d'émet-
tre le vœu que les automobilistes qui met-
tront ou remettront en circulation leur
voiture pendant la dernière semaine du
mois de mars 1929, obtiennent, à titre tout
à fait exceptionnel, leur laisser-passer de
l'administration des contributions indi-
rectes, en acquittant seulement les droits
afférents au deuxième trimestre de 1929.
Curtius (GAULOIS) éclaire le spectacle
Ce qu'il y a de plus curieux dans le spec-
tacle que nous offre la Chambre, particuliè-
rement depuis deux jours, c'est le crédit que
ces utopies, condamnées à la fois par l'expé-
rience et par la raison, trouvent dans l'es-
prit de ces madrés politiciens, qu'on soulève
cependant avec les grands mots romantiques
d'humanité, de justice et de progrès social!
C'est dans cette débilité intellectuelle, dans
la confusion créées par l'audacieux charla-
tanisme des chefs révolutionnaires, que ré-
side le phis' grand péril encouru par la so-
ciété. Plus redoutable que la propagande com-
muniste est cette espèce de contagion mar-
xiste, qui gagne et s'étend comme une lèpre
sur une nation désemparée par un siècle et
demi de démocratie.
Nos socialistes ont repris, plus ou moins
consciemment, la tactique des philosophes du
dix-huitième siècle, dont la souveraine habi-
leté fut de proclamer leur maîtrise intellec-
tuelle avec une si énergique affirmation que
personne n'osait plus penser contre eux. Tous
les grands esprits du dix-neuvième siècle ^t
du début du vingtième se sont prononcés con-
tre le collectivisme. Mais le manque de sé-
rieux, le manque de culture, l'absence des
fortes études commencent à porter leur fruit
détestable l'intelligence française est livrée
aux utopistes, aux inventeurs de paradis. Il
est paradoxal de voir, dans une époque pres-
que exclusivement occupée d'intérêts maté-
riels, dans un temps où l'argent domine tou-
tes les questions, les Cagliostro entraîner la
foule aux entreprises les plus dépourvues de
réalislne et les plus entachées de métaphy-
sique alors que sont traités en ennemis du
peuple les hommes qui lui rappellent les con-
ditions naturelles de toute prospérité et de
toute grandeur.
Le socialisme est, malgré ses apparen-
ces intellectuelles, une œuvre de négation
et de destruction.
On a vu d'ailleurs que ses chefs n'étaient
pas pressés de faire leurs preuves l'op-
position est pour eux d'un plus grand cré-
dit. M. Joseph Autran (CENTRE EXPRESS)
et Timon (PHARE DE LA LOIRE, relèvent
justement cette attitude^ ̃:
Le parti radical est destiné à périr en
cette compagnie. M. P. Vignault écrit dans
le COURRIER DE L'ALLIER
Chaque pas fait vers l'exlrême-gauche ré-
volutionnaire par les radicaux-socialistes,
provoquera de nouvelles défections de la part
de ceux qui n'ont pas perdu tout sens natio-
nal et tout instinct de l'ordre public. L'exem-
ple de M. Emile Borrel et de ses amis sera
imité, en dépit de tous lés conseils de disci-
pline et de tous les ostracismes. Il est clair,
eu effet, que les hésitants ne pourront indé-
finiment s'immobiliser tlans l'abstention.
L'homogénéité du parti radical, en présence
des graves problèmes de l'heure, est un
trompe-l'œil à l'aide duquel les politiciens
tentent d'abuser l'opinion.
L'opinion est réfractaire. Elle ne se laisse
plus émouvoir par les gestes convulsifs du
« fantôme étriqué ».
Le pays doit savoir que les radicaux
qui l'abusent par leur épithète de « répu-
blicains ̃» forment aujourd'hui l'aile droi-
te des troupes de la révolution,
La protection f$és' Fljàrgiie
Les projets du gouvernement
Au cours du Conseil des ministres qui
s'est tenu hier matin, M. Chéron a fait ap-
prouver par ses collègues toute une série
de mesures destinées à assainir le marché
financier et à protéger l'épargne publi-
que
1° Le gouvernement insistera auprès des
commissions saisies du projet de loi sur
l'exercice de 'la profession de banquier et
leur demandera que ce projet soit rapporté
et discuté le plus tôt possible
2° Le gouvernement va déposer, en de-
mandant la procédure d'urgence, un pro-
jet réglementant le démarchage à domi-
cilc .•̃•̃>'••-̃
3" Egalement avec la procédure d'ur-
gence, les Chambres vont être saisies d'un
projet de loi concernant la publicité rela-
tive aux émissions financières et aux' so-
ciétés commerciales
Ce projet a pour objet non seulement
d'élargir la uublicité prévue par la loi
de 1907, de l'étendre à des titres non vi-
sés par cette loi, mais encore d'empêcher
les fraudes pratiquées au moyen de pros-
pectus, affiches, circulaires ou annonces
dans les journaux.
II oblige les émetteurs et, introducteurs à
fournir sous leur propre responsabilité ci-
vile et pénale tous les renseignements de
nature à mettre le public en 'mesure d'ap-
précir la valeur des titres qui lui sont of-
ferts et de ne s'engager qu'en toute con-
naissance de cause.
4" D'accord avec le syndicat des ban-
quiers en valeurs au comptant, une régle-
mentation du marché hors cote sera pu-
bliée lundi prochain
5° A la demande du ministre des finan-
ces, le syndicat des banquiers en valeurs
au comptant va faire porter le contrôle des
opérations de ses membres sur l'ensemble
des opérations effectuées par les maisons
de coulisse, y compris leur participation
dans les syndicats
(3" Une commission instituée au minis-
tère des finances pour examiner lès de-
mandes d'introduction sur le marché des
valeurs mobilières étrangères, dees valeurs
coloniales et des sociétés « holding » fonc-
tionnera à partir de lundi prochain
7" Des crédits vont. être sollicités pour
renforcer la section .«hancière du 'î*ïir'qiie t'J,
8*Lès ministres .dVs,. fïnan.çes;i,(Je!llii.,iu,sj-,
ticé et du commercé vont étudier' dp con-
cert avec le comité de législation diverses
modifications à apporter à la loi du 18 juil-
let 1867, notamment en ce qui concerne le
choix et les pouvoirs des commissaires
aux comptes
9" Enfin, une commission permanente
va être instituée au ministère des finances
qui sera chargée d'étudier et de suggérer
toutes les mesures propres à assurer l'as-
sainissement complet du marché et la pro-
tection de l'épargne publique.
LEGION^ D'HONNEUR
__K.-
Ministère de l'air
Sont promus officiers MM. Bladinières,
Diisque, Patanchon. Cadaux, Vignon, Durai.
François, Gambier, Sclafer, RomnU't, Uuulicr,
Kraëmer, Nuville, Haidt, Fondi de Niort, Rcy,
Lasalle, Marseille, Froussard, Guyot, Collet,
Ducos, Lesterpt, Duroyoh, Caton.
Sont nommes chevaliers MM. Lesech, Mes-
nard, Treff, Oilly, Kavas. Conimard, Ravignon,
Garnier, Dutlieil, Colle. Bernard, Rousseau-Du-
marect, Adam, Tilly, Hossigno), Agaccio, Du-
bois, Mesi'ouze, Dnret, Gillot, Paoli, Wauthicr,
Noël" Gar-eau.
Ministère des colonies
M. Hoang' Trong Phu, tonadoc de la province
de Hadong (Anuam) a été nommé grand-offi-
cier de la Légion d'honneur.
't;;i,, ;1<,
L'attirance du soleil
La saison d'hiver, comme la saison d'été,
accroit sur toutes les lignes de chemins
de fer le nombre des voyageurs. Les tou-
ristes de la haute société cosmopolite se
rendent actuellement en masse sur la Côte
d'Azur, et du Claridge de Paris, du Palace
de Bruxelles, du Ritz de Madrid, l'élé-
gante clientèle de ces grands hôtels retient
ses chambres au Negresco de Nice, qui
appartient à la même société. Le célè-
bre palace de la promenade des Anglais
est, il est vrai, un séjour enchanteur dans
un des plus admirables panoramas du
monde.
Jean de Paris.
ha commercialisation
de la dette allemande
Des nouvelles contradictoires ont été
mises en circulation sur les dispositions
du marché américain à l'égard d'une com-
mercialisation de la dette allemande. On
a dit même que la présence de M. Pierpont
Morgan signifiait que les banquiers amé-
ricains se refusaient à absorber les éven-
tuelles obligations du Reich. Le NEW-
YORK HERALD TRIBUNE pense le coh-J
traire
Une des raisons qui ont motivé le choix de
M. Morgan et son empressement à accepter
réside manifestement dans le rôle important
que jouera au cours des pourparlers le projet
de lancer sur le marché les obligations alle-
mandes. Quelques commentateurs trop pres-
sés se sont liâtes d'interpréter la présence de
M. Morgan comme signifiant qu'il n'y aurait
pas une telle émission, sous prétexte que les
banquiers américains sont actuellement dé-
favorables à une si vaste entreprise. Il nous
parait beaucoup plus juste de considérer la
collaboration de M. Morgan comme une am-
ple garantie que, quel que soit le problème
de banque ou de finance qui sera évoqué de-
vant, le comité d'experts, ce problème sera
traité avec un courage complet et en pleine
connaissance de tous les facteurs qu'il im-
plique.
Le moment n'est certainement pas venu
d'écarter la suggestion d'un emprunt ou de
tout autre moyen qui peut être imaginé pour
mobiliser la dette allemande. La seule chose
qui, aujourd'hui, soit certaine, c'est que la
présence de M. Morgan à la conférence signi-
fie assistance américaine dans la plus pleine
et plus sage mesure possible.
Le journal PAX n'est pas optimiste
Depuis le vote par le Sénat américain du
pacte de Paris, et la nouvelle de la nomina-
tion prochaine au comité des exnerts du
grand financier Morgan, il semble que la pau-
vre Europe îespire mieux.
Déjà lui apparaissent dans un avenir très
proche les placements miraculeux des obli-
gations allemandes grâce au concours du
banquier le plus puissant du mondé cepen-
dant que l'opinion publique déçue dans son
attachement à l'œuvre genevoise voit dans le
pacte de Paris un secours aussi précieux que
celui qui se manifesta eu 1917..
Evidemment nos vœux les plus ardents
sont pour que de telles visions enchanteresses
ne soient pas seulement l'effet de la fièvre
qui brûle actuellement ie vieux continent.
Mais est-ce bien là la réalité ?
Nous avons déjà attiré l'attention sur la
nature équivoque des leviers qui constituent
pour les Etats-Unis en Europe le'plan Dawes
et le pacte de Paris. Nous avons notamment
signalé que rien n'est fait pour la paix tant
que la France et la Belgique n'ont pas été
déchargées du poids qui les écraie. Or, qu'a-
t-on fait à cet égard ?
Après avoir réduit ^sans relâche les paie-
ments que ces deux puissances devaient re-
cevoir de l'Allemagne après avoir soumis ces
paiements insuffisants au formalisme du plan
américain et aux rigueurs du comité des
transferts, voici venir la grande noyade des
réparations dans ce qu'il est convenu d'appe-
-p^s^^ 1 U-
nouvelles Diverses
w
Un inspecteur blesse un voleur
Deux inspecteurs de la Sûreté générale,
en tournée de surveillance dans la Dordo-
gne, surprenaient hier quatre individu
spécialistes du vol à la tire, en train d'opé-
rer sur le champ de foire de Nonlron. Pris
en filature, les voleurs furent appréhendés
en gare de Saint-Pardoux-la-Rivière: ̃ au
moment où ils tentaient de renouveler leurs
exploits. Malheureusement, la foule igno-
rant les motifs de l'intervention des agents
se porta à l'aide des malfaiteurs qui purent
s'enfuir. L'inspecteur Regouby se lança à
la poursuite de l'un d'eux et tira un coup
de feu en l'air pour l'intimider. Se retour»
nant alors, l'individu, saisit une énorme;
pierre, mais au moment où il allait la lan-
cer à la tête de l'inspecteur, celui-ci tira
une nouvelle balle dans sa direction.
Grièvement blessé, le bandit, un i,ommé-
Paul Singlat, repris de justice dangereux,
a été transporté à J'hôpital de Périgueux.
Des rats d'hôtel opèrent
Une riche étrangère, Mme Scarsdale, des-
cendue dans un hôtel du quartier Vendôme,
avait passé la soirée dans un restaurant de
la rue de la Michodière. En regagnant ses
appartements, elle s'aperçut qu'un penden-
tif en platine enrichi de brillants, d'une
valeur de 160.000 francs, lui avait été dé-
robé.
L'inspecteur Ferré, du premier district
enquête.
Arrestations d'escrocs
M. Delnuis, commissaire de police du
quartier du Mail, a arrêté, hier, le nommé
Dieupart, demeurant en hôtel, rue lean-
Jacques-Rousseau. Dicupart avait loué, ii.
Paris, de grands bureaux, au n" 142 de la
rue Montmartre, et publiait de temps à fil-
tres un bulletin mobilier et immobilier qu'i!
envoyait à ses clients de choix. En outre, à
l'aide d'annonces insérées dans les grands
journaux sous des noms différents, il pro-
mettait des gérances profitables moyen-
nant des cautionnements avantageux va-
riant de 5.000 à 50.000 francs.
Plusieurs de ses dupes, à qui il avait pro-
mis la géran'pe de l'hôtel qu'il se conten-
tait d'habiter, ou la gérance d'un hôtel
taire, ont porté plainte et arrêté ainsi la
série de ses escroqueries. Une volumineuse
correspondance a été saisie à ses bureaux.
Dieuparl, dont le montant des escroque-
ries s'élèverait à 300.000 francs, a clé expé-
dié au Dépôt.
D'autre part, M. Peire, commissaire de
police, envoie au Dépôt Humbcrlo Mag'ii.
demeurant l(i, rue Biof. Cet escroc se fai-
sait verser la somme de 3.000 'francs pour
frais de voyage par les naïfs auxquels il
promettait un emploi rémunérateur .dans
un grand hôtel du Mexique, qui n'existai'.
bien entendu, que dans sa trop riche imaf.-i-
nation.
• · Mise en liberté
A la demande de M" Georges Guilhernuf
M. Décante, juge d'instruction, a mis en li-
berté provisoire, sous caution de 20.000
francs, M. Léon Sauret, administrateur délé-
gué de' la Banque des Entreprises Commer-
ciales et Industrielles, rue d'Amsterdam,
arrêté le mois dernier.
Découverte
'd'un cadavre de fillette
Près de la porte de Charonne, des ou-
vriers qui travaillaient à la démolition des
fortifications ont découyprl, à une profon-
deur1 ué' '25' ct'ïitiïnètrës,' 'le squelette "l'une
adolescente de 14 à Ï5 ans. Ils poursuivir
rent leurs recherches, mais la tète est res-.
tée introuvable.
D'après l'état d'une chaussure adhérant
au pied droit, l'enfouissement remonterait
à trois ans environ.
Les enquêteurs ont relevé la liste des
fillettes signalées disparues en 1925. On
ignore le résultat de leurs recherches.
HOTEL MGNTÂLEiEERT, PARIS
S, rue Montalembert (Quai d'Orsay).
A cet hôtel, ouvert en 1926, est adjoint
un restaurant. Des tarifs spéciaux ont été
établis pour l'hiver chambre avec grand
confort 50 francs.
Adresse télég.: Hôtemontal, Paris, 115.
le. la commercialisation de la (jette alle-
mande ».
« Que tireront de cette commercialisa-
tion la France et la Belgique ?» »
Pour sa part, et toujours d'après les nou-
velles qui circulent, la France serait invitée
à participer à cette commercialisation dans
une proportion de 30 pour 100. C'esl-à-dircj
pratiquement que le montant total des obli-
gations allemandes serai. pour la Francs ré-'
duit du tiers. Est-ce sérieux ? '?
N'est-ce pas une nouvelle édition de ce qui
s'est passé pour le pacte de Paris.
e: ".1)0
La commission des réparations dépérit au-
jourd'hui sans espoir comme la Société des
Nations.
Demain les Français et les Belges coùrront
après les obligations allemandes eommç les
Britanniques après les bateaux américains.
Et l'on verra un jour l'Europe pliée sous
la férule impériale des Etats-Unis,- regretter
sincèrement les temps bénis du contrôle des
transferts.
Ce sera un comble en même temps qu'une
leçon pour les débiteurs alliés qui n'ayant
pas su s'entendre entre eux, auront eu l'im-
prudente paresse de s'en remettre, à la géné-
rosité de leur créancier commun.
En Allemagne, la presse continue de
mener campagne contre la France. Nous
avons signalé, ici; l'essai de réaction qu'a
fait M. Georg Bernhardt dans la GAZETTE
DE VOSS. A son tour,. le BERLINER -TA-
GEBLATT, par de sages déclarations, ten-
te de remédier à ce dangereux état d'es-
prit
Si nous autres Allemands, nous voulons
être justes, nous devons reconnaitre que de-
puis Locarno l'attitude de la France. s'est
considérablement améliorée et c'est pour une
bonne part notre faute si cette amélioration
n'a pas été aussi rapide que nous étions en
droit de nous'y attendre. Elle n'a pas eu les
résultats pratiques attendus. Nous avons droit
à une rapide évacuation, c'est entendu, mais
nous avons trop parlé de ce droit, nous l'avons
crié trop haut, créant ainsi chez nos adver-
saires 1 illusion dangereuse d'un gage d'une
très grande valeur, auquel on ne peut renon-
cer sans une contre-partie équivalente. Nous
ne pouvons payer plus que nous pouvons ga-
gner sans emprunter, mais depuis deux ans,.
nous remplissons l'univers de cris de triom-
phe à cause du rendement de notre vie éco-
nomique industrielle, nor-s disposons toujours
de millions pour tou1 sortes de miracles
techniques, qui ne so.. pas toujours, d'une
utilité pratique nous donnons des fêtes
dont l'éclat fait pâlir .celles de P
notre intelligence et notre énergie ont eu rai-
son des maux de la guerre et de l'inflation.
Est-il donc étonnant après cela que les ci-
toyens français qui économisent craintivement
chaque billet de cent francs, prêtent une
oreille méfiante lorsque cette Allemagne seu-
lement apparemment si prospère s'écrie tout
à coup « Je ne peux plus supporter le far-
deau qui m'est imposé x.
Il faut souhaiter que cette attitude mo-
dérée l'emporte, dans l'opinion allemands-,
sur le concert d'imprécations.
Maurice NoiiL
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