Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1927-08-12
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 août 1927 12 août 1927
Description : 1927/08/12 (Numéro 224). 1927/08/12 (Numéro 224).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2952254
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO _̃
Edite en l Hôtel du Figaro ̃• v
M Rond-Point des Cdamps.Efysces. Paris C8< ArrondJ |l£nw.^| COUÊ PAR CEUX-CI, BLÂMÉ PAR CEUX-LA, ME MOQUANT DES SOTS, BRAVANT LES MÉCHANTS,' p^ôsnERô] Fl^E0 Artistigue Mustre, Le Figaro des UatïUms,
Io& Année > E° 224 de J927 3O JE ME PRESSE DE KIRE DE TOUT. DE P£UR I)'ÊTRE OBLIG^ D'EN PLEURER. 3Q La Page Cofonidre.
CENTIMES BEAUMARCHAIS. CENJ,'£?J^|
'RAN('OIS COTY
';v- -BiRECTEur Littéraire Robert de Flers • • VENDftEpi2 AOUT 1927 ;̃ j:V DIRECTEUR Politique Françoïs Cot^
COM~W~E f
!#§ « FRÈRES DE 1>A VÉRITÉ
• j.. ̃ ̃ -mi.nmiH' r ̃ • i
1
i^M^ei», .11 y a dix ans que les.Bol-
f^/raw chèyicks tiennent l'immense
̃'̃'••̃̃̃ servitude. Quelle est aujour-
d'hui la situation ? Le règne des So-
/viets est-il consolidé, comme l'affir-
ment leurs agents officiels et leurs
̃auxiliaires à gages? Ou va-t-il s'effon-
*drer après quelques mois de suprêmes
'convulsions, comme les émigrés russes
l'espèrent toujours, et' l'ont souvent
annoncé ? `>
'En fait, la vérité perce difficile-
iinent au travers de la muraille qui en-
ferme cent cinquante millions d'êtres
"humains, terrorisés par cinq à six cent
iniille scélérats. Les délégations socia-
îlistes, les gens d'affaires et les enquê-
teurs particuliers qui visitent quelques
centres russes ne peuvent pas nous
renseigner les uns sont des complices
politiques d'autres sont payés pour
.mentir, eii bons dollars, éh fourrures
précieuses, en bijoux maculés de sang;
'-les autres ont vu simplement ce qu'on
>a, bien voulu, leur montrer, coinihè
""fjpoteinltitie avait montré la Crimée à
(Catherine, avec des décors ci des figu- ,1
rants de théâtre..
Cependant, il y a des hommes bien
informés de qui, le témoignage doit être
cru ce sont les Russes qui se sont
dévoués au salut de 'leur patrie.
Les Parisiens connaissent assez les
réfugiés qui exercent, pôUr vivre misé-
rablement, une fouie de petits métiers;
ils ne connaissent que trop ceux qui
ont aggravé la mauvaise réputation de
Montmartre ils ne connaissent pas
ceux qui accomplissent dans l'ombre
une oeuvre héroïque et formidable. De
ces braves, nous tenons des informa-
tions sincères et sûres au sujet de
l'armée rouge, de l'état d'esprit qui
domine dans les masses et des assauts
violents -que les tyrans communistes
subissent continuellement, sur tous les
points du territoire, en s'efîorçant de
cacher leur instabilité au reste du
monde; 1
L'année rouge, nombreuse, assez
bien pourvue d'engins modernes et de
bons équipements, n'est qu'un trou-
peau- La discipline y est impitoyable
des commissaires civils et des mou*
chards déguisés- en soldats entretien-
nent la te.rrpur les officiers- et ia
troupe vivent .smis b roeviap.e .de là.
flismadc et. de la dépôrtâtibii.^Cêg
inalheiireux ne connaissent pas l'én-
thousiasme réyoluUôrf nàire' ils n'ont
aucun attachement" 'dé ̃ cœur pour le
régime ou pour la doctrine commu-
niste-;vils ne sont nullement disposés
à. risquer leur vie dans une guerre
extérieure mais à l'exception de quel-
ques régiments spéciaux, affectés au
pjllage et au. massacre des populations
insoumises, on peut -prévoir, que l'ar-
mée -rouge ne manquera pas d'entrain
pour abattre les usurpateurs, les bour-
reaux, les profiteurs, les coquins de
race étrangère qui oppriment 'lé pays
russe. ̃
Le peuple, dans sa majorité, a fini
de cuver l'ivresse .'• rouge. les excès de
l'ancien régime sont loin les forfaits
du -régime nouveau continuent; la
haine contre les nouveaux maîtres,
dont quatre-vingt-dix1 pour cent ne
sont pas des Russes, commence -à se
manifester ouvertement l'explosion
sera terrible.
Les Bolchevicks avaient '> réussi
d'abord à faire croire que la contre-
révolùtion reprendrait la- terre aux
paysans, et que l'irrésistible activité
communiste allait balayer tous les
gouvernements bourgeois d'Europe et
d'Amérique, pour partager entre les
camarades les dépouilles du monde
entier. •" ̃ 'n. s'
Ces inventions n'ont plus d'effet.
Une propagande «illégale »', cruelle-
ment traquée par les ^Soviets, infatiga-
blement soutenue par les patriotes.a
diss|pé les mensonges.
Les forces puissantes et cachées de
là révolution nationale sont à l'œuvre
partout, sous toutes les formes. L'une
des .organisations les plus redoutées de
Moscou s'appelle la Confrérie ou Fra-
ternité de la Vérité russe. (Brastua
Rousskaïa Pravda, en abrégé B.R.P.).
Elle ,a' évité la faute des émigrés, en
proie aux discussions politiques elle
ne-Connaît que le devoir de sauver la
patrie et d'anéantir le communisme.
Fondée :en 1922, elle est secrète du
haut .eh bas, à tous les degrés de sa
hiérarchie et ses sections, ses rayons,
ses cellules se sont multipliés dans
l'armée comme dans les villes où le
Boïclievick se croit maître incontesté,
dans les provinces, dans les villages
les plus isolés.- Son organe régulier,
Rouçskala Pravda, et ses brochures,
placards, proclamations, pamphlets,
circulent par centaines d mille, rédi-
gés par des Russe» pur sang, pour être
lus par .de vrais Russes, nettoyés par
conséquent du vocabulaire prétentieux
et des exotismes qui trahissent les
«feangers de Moscou. Son programme
ignore toutes questions constitution-
nelles et toute vaine idéologie pour se
condenser en quatorze articles
1. Primauté et liberté de la reli-
gion orthodoxe, avec absence totale de
restrictions pour les autres cultes..
2. Préservation de la famille
russe qui produit'et élève la nouvelle
génération.
3. Egalité de tous les citoyens
devant la loi.
4. r Propriété privée à la base de la
vie du pays.
5. Liberté du commerce et de l'in-
dustrie privée..
.6. Paix des classes de la société et
leur collaboration amicale, en même
temps que la sauvegarde des droits et
des intérêts des classes pauvres.
7. Instruction populaire accessi-
ble à tous et à base de respect pour la
religion et la patrie..
8. Justice indépendante et lois
impartiales.
9. Reconnaissance aux paysans
du droit de propriété héréditaire des
terres dont ils ont été dotés au cours
de la révolution russe.
10. Pardon complet de toutes les
fautes commises et de toutes les offen-
ses pendant la révolution.
11. -Large « self government »
sur place, avec large autonomie des
divers peuples.
12. Reconnaissance de l'indépen-
dalice des pays qui se sont déjà déta-
chés de la Russie.
13. Paix avec tous les peuples,
renoncement complet à la révolutioi)
mondiale et à l'appui de n'importe quel
mouvement révolutionaire dans les
autres pays.
14. -–Assemblée nationale p^n-
russe pour établir la forme définitive
du gouvernement en Russie après que
l'ordre y sera rétabli, sans participa-
tion des communistes.
Un seul mot d'ordre « A bas le
pouvoir communiste Vive le gouver-
nement.national russe »
Les agents du Guépéou (G.P.N., la
nouvelle Tchéka) appellent la Rous-
skaïa Pravda « un passeport pour
l'autre monde », parce que ses distri-
buteurs et même ses lecteurs sont exé-
cutés sans forme de procès. Mais les
membres de la Fraternité n'appartien-
nent pas à l'espèce des patriotes mous
et des cprrservateurs gémissants. Ils
rendent les coups avec usure, pendent
les assassins, brûlent le repaires sovié-
tiques,'font sauter les dépôts de mu-
nitions, coupent le télégraphe et le
téléphone, arrêtent les trains qui amè-
nent les égorgeurs et délivrent les
prisonniers. Leurs guérillas. opèrent
dans toutes les régions de la Russie et
de la Sibérie. Des groupes de trois à
cinq hommes exécutent les bandits
souillés de crimes.
Ces Frères de la Vérité sont presque
tous des paysans. Quand ils succom-
bent, ils sont aussitôt remplacés par de
nouvelles recrues. D'autres associa-
j tlontr s'affrègent à leur tsrribj* pha-
lange, adoptant sa de'vise « Le com-
munisme niourra. Là Russie vjvr a. »
II faut- que meure le communisme
pour que vivent non seulement la
Russie, mais toute l'Europe et la
civilisation occidentale.
l François Coty.
Ii'exietition de Saeeo
et deVanzetti est ajournée
i .'̃; î- f ̃
La Cour suprême du Massachusetts
saisie de l'affaire
̃̃̃̃.?̃̃
A l'issue de la séance du Conseil exécu-
tif, une heure environ avant le moment
fixé .pour l'exécution des condamnés, le
gouverneur Fuller a accordé un nouveau
délai de douze jours à Sacco et à Vanzetti.
La -séance fut mouvementée. On dùt
même l'interrompre à plusieurs reprises.
Elle ne se terminait qu'à une heure fort
avancée de la nuit. A minuit le gouverneur
Fuller communiquait la décision du co-
mité exécutif notifiant le sursis à l'exécu-
tion: C'est à la demande du gouverneur du
Sïassachusetts que le délai de douze jours
fut accordé, mais l'attorney général avait
ê|âl6înirit, k auparavant, Tecom mandé un
sursis. '̃•
D'autre part, le juge Sanderson a fait
connaître, hier après-midi, aux attorneys
chargés de la défense de Sacco et Van-
zetti qu'il les autorisait à porter l'affaire
devant la Cour suprême de l'Etat de
Mâssachusettsl
Cette première décision favorable aux
condamnés à mort a causé une satisfac-
tion d'autant' plus grande que toute la
procédure que les défenseurs veulent
mettre sur pied au cours de ces onze
jours, dépend entièrement de la décision
prise aujourd'hui par les juges.
L'impression générale, dans la soirée
était que l'exécution aurait lieu. On avait
pris d'ailleurs, des mesures exception-
nelles de .précaution. Des forces impo-
santes de police gardaient la prison
et sur les murs de celle-ci on avait
installé des mitrailleuses et des pro-
jecteurs dirigés vers la foule. En outre, la
police montée circulait tout autour de la
prison de Charlestown et opérait maintes
arrestations parmi les manifestants les plus
bruyants. C'étaient, pour la plupart des
communistes et des socialistes convoqués
pour la manifestation nocturne.
Une demi-heure après l'annonce du
sursis, les forces de police ont été reti-
rées, et les cavaliers sont partis au galop,
bientôt suivis des mitrailleuses et des dé-
tachements armés de la baïonnette.
(Voir la suite en} deuxième page)
“̃̃ H, I. -M LU. –III .11, I- •
LE FIGARO [
Fondé le 14 Janvier 1826
Anciens Directeurs H. DE ViIXEMESSAKT,
F.'Magnakd, G. CALMETTE, A. CAPUS.
} ADMINISTRATION RÉDACTION PUBLICITÉ ANNONCES j i
14 ROJJD.-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES. PARIS
Téléphone Elyse'es 12-58, 12-61,02-65
ABONNEMENTS
l' 3 mois 6 mois i an
£>ari>Départemcnt5& Colonies. 30 » 54» iOO » •
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On s'abonne dans tous tes Bureaux de Poste de France t 1
r ``.s., Chèque postât 241-53 Paris I Ilts
3 LA POLITIQUE t
¡~.
Autres Responsables
Notre confrère Maurice Prax," dans le
Petit Parisien d'hier, écrit qu'à la place
des « militants qui ont excité à la rébel-
lion les réservistes récemment condamné*?,
il ne dormirait pas tranquille. Soyons
sûrs que le remords ne privera pas d'une
heure de sommeil lès auteurs'de ces pro-
vocations. Ils verront seulement dans l'en-
voi en prison ou aux travaux publics de
leurs victimes un nouveau prétexte à in-
jurier les .juges des conseils de guerre qui
ont dû frapper ces malheureux.
Ils dormiront. Mais sont-ils les seuls
dont les fautes devraient avoir « tué le
sommeil '? Est-ce que tous les gouverne-
ments qui ont pratiqué, à la caserne, dans
la marine et dans les administrations ci-
viles, la politique de la faiblesse et. de
l'amnistie ne devraient pas se sentir eux
aussi responsables Ce désordre des es.
prits, cette crise de l'obéissance, cet
abaissement général de la notion du de-
voir.ne viennent-ils pas du manque de cou-
rage- de ceux qui ont partout .appliqué la
doctrine du laisser-faire Pour éviter les
interpellations de .gauche et les agitations
syndicalistes, par nonchalance, J)8r crainte
électorale, combien de ministres, en pré-
sence d'une grève de fonctionnaires au
d'une mutinerie de soldats, se sont con»
tentés de poser sur les incidents révélés
le cataplasme émollient d'un communiqué
de démenti
Là propagande communiste est la cause
directe des actes criminels que viennent
de réprimer les conseils de guerre; comme
elle est à l'origine de tant de brusques
cessations de travail insensées. Mais que
dire de ceux qui avaient charge de châ-
tier ces délits et ces crimes et qui pen-
dant si longtemps se gardèrent de punir?
Les incidents récents sont, cette fois,
l'objet de sanctions. 'Mais on regrette d'en-
tendre les ministres, tout én'agissant com-
me il convient, expliquer leur actes, pres-
que s'en excuser. Comme M. Herriot parlant
aux instituteurs; comme M. Painlevé, à
propos des réservistes; M. Bokanowski, à
propos de la grève de 5 heures aux P.T.T.
a trouvé nécessaire de justifier une atti-
tude dont la nécessité n'est que trop évi-
dente. Même, il a souligné dans ses motifs
que cette intolérable brimade au public
s'était produite sans avertissement préa^
lable, sans cause définie » il a dit son
« regret infini » de l'obligation où il avait
été de sévir Un acte d'autorité légitime
sans -phrase est-il donc devenu impossi-
ble ? Et, "même après avis, même pour une
raison précise, Une grève des services pu-
blics serait-elle donc admissible ?
Les responsables de cet affaiblissement
de l'Etat, si, timide devant ses subor-
donnés révolutionnaires, ce sont ceux qui,
en 1924, ont installé le désordre avec je
syndicalisme dans l'administration. Ifs s
ont, sous la menace de l'extrême-gauche,
collaboré à la désorganisation adminis-
trative. Ils ont toléré à la caserne les cet-
lules et les rayons. Leur parti n'a djî'uhe
idée, qu'un espoir, recommencer uîïè po-
litique qui a ainsi réduit l'Etat à rien. Et
les chefs coupables de ces fautes lourdès,
eux aussi, dorment d'un cœur léger.
Henri Vonoven..
ilU JOUIR LE JOUR'1'
HOSTËIXERIE
J'ai connu un bon vieux paysan landais, moi-
tier pêcheur, moitié résinier, qui avait une pe-
tite cabane sur le rivage de la Côte d'Argent.
Et devant chez lui, en. des casiers noirs,
empuantis et goudronnés, il gardait quelques
huîtres. De pauvres huîtres de province, moins
belles que celles qu'on vend dans les restau-
rants des Ternes, à des dames dont les che-
veux sont des toûïfes jaunes.
Ses huîtres, *l àe s*» "occupait guère. Il
allait en chercher une douzaine quand on Je
lui demandait. Le reste du temps, il ne. se
livrait à aucun dressage, à aucune sorte d'en-
tretien. Elles se tenaient tranquilles. Elles
n'aboyaient pas la nuit. Il n'avait besoin d'au-
cun chien de mer pour lés garder. Les thuîtrès
ont toujours eu un tempérament de moules.
La clientèle est venue et la douce vie du
vieux pêcheur est devenue un effort frénétique
vers le succès. Une main malhabile va'peindre
sur la devanture de la vieille maison coktails,
afternoàn tea depuis S h. du :matin., garage,
téléphonne. Et peut-être que. le nom d'hostel-
lerie va couvrir le tout. Quand le vieux papa
sera mort, les filles qui n'ont pas réussi aillçurs
reprendront la maison, et les huîtres commen-
ceront à arriver de Paris en paniers plombés,
portant des étiquettes dorées comme des veaux
gras. Le champagne sera algérien, ce qui n'a
rien d'extraordinaire, le barman venu de la rue
Pigalle, et trente Parisiens' débarqueront à la
fois dans l'étroit couloir en disant la rnêinè
chose (les avis de leurs amis sont leurs avis); ·.
C'est gentil, cette atmosphère du bon
vieux temps
Les tapis seront extraits du boulevard Hauss-
mann, les lampes forgées en série à Cologne,
les nappes faites en, usine, les plats d'une abso-
lue plalîtùde, les fourchettes n'auront rien de
piquant,. et les vieux pots auront un peu l'air
-cruche'. ̃*•̃̃̃' ̃ '̃'̃' "'̃̃̃̃ '•»'
Mais chacun s'écriera avec joie, car c'est là a
mode ̃
Comme c'est naïf
Pour moi, je me suis demandé souvent, entre
la dame qui payait trente francs une omelette
ratée, ou la grosse,paysanne rouge qui la ser-
vait, laquelle avait vraiment le droit de penser
que l'autre était naïve. <•
Hervé Lauwick;
En deuxième pa,ge Un beau procès
en perspective le Monde et la Ville
la Saison.
En troisièine page le Courrier des
Lettres l'Opinion des Autres.
Le Carnet de Figaro
Si si l'on trouve des brebis galeuses
dans l'administration, c'est. qu'on en
trouve partout, chez les pâtissiers, les
notaires, les journalistes et parmi les
rentiers. Mais il y a fonctionnaires et
fonctionnaires comme il, y a fagots et
fagots.
M. Laurent, secrétaire général de la
Fédération, a révélé que, sur 65 titulai-
res de perceptions à Paris, cinq appar-
tiennent à la carrière, et soixante sont
issus du cabinet dés ministres. Voilà
toute l'histoire en une phrase.
Les fonctionnaires de carrière for-
ment cette Administration que l'Eu-
rope (dit-on) nous a enviée cette
armature de l'Etat français 'qui l'a
maintenu sans dommages à travers
tant de Révolutions pendant le xix° siè-
cle. Les rois;, les républiques, les empe-
reurs passaient; la. France continuait,1
par le labeur, par l'intégrité, peut-être
même par la routine des bureaux.
A côté -pullule et sévit la horde des
créatures' politiciennes, des parasites
qui ne l'ont rien et qui gâchent tout,
qui coûtent au pays chaque année un
nombre extravagant de milliards, les
milliards de leurs salaires, les mil-
liards de leur gabegie, les milliards de
leur carence à l'usine, à la ferme, aux
colonies, à la marine. ï
Ils ne fournissent pas plus leur tra-
vail de fonctionnaires que ;,les abbés
commendataires de l'ancien Régime ne
disaient la messe. Pour caser un fils,
un gendre, un neveu, un courtier élec-
toral de parlementaire influent, on
crée un gros emploi, qui intplique la
création de vingt emplois subalternes.
Les soixante attachés de cabinet qui
sont devenus percepteurs à Paris
n'exercent pas eux-mêmes pas jiîus
tque. les nobles colonels de seize ans
ne commandaient leur régiment sous
Louis XV c'est un homme de métier
qui s'en charge, a prix réduit et
probablement, l'homme à qui la place
était due par légitime avancement.
De tels privilégiés, de tels usurpa-
teurs peuvent être congédiés du jour
au lendemain sans indemnité; ils n'ont
pas de « droits acquis ». au contraire,
on a violé pour eux le « droit acquis »
des vrais fonctionnaires.
Ils sont ainsi trois cent mille qu'il
faut renvoyer d'tjn "trait de; "pjtime %à |a
production; comme M. "Mussolini" a
r.eh-Voyé d'un trait de plume à leurs
villages cent mille cheminots qui em-
pêchaient les chemins de fer de mar-
cher. Aussitôt les chemins de fer ont
marché. -En France, avec trois cent
mille sang'sues de moins aux flancs du
budget et'trois cent mille jeunes hom-
mes de plus au travail fécond, tout
trait mieux et pour l'administration
et pour les-contribuables.
Le voilà le redressement La voilà,
la revalorisation
Et comme ils se porteraient bien
derrière la charrue, sur le pont des
navires, dans les défrichements et les
aventures d'Afrique ou d'Extrême-
Orient, ces pauvres garçons que nous
voyons atrophiés, intoxiqués, préma-
turément abrutis sur des' ronds de
cuir, traînant une vie sans émotions et
sans joie, en attendant une misérable
retraite
Quelques-uns^ dans leur cage, font
des romans ou des pièces de théâtre
d'autres font, une concurrence déloyale
aux journalistes qui contribuent à leur
traitement d'autres ne font rien du
tout que se polir les ongles et ramoner
le tuyau âe leur pïpè àù nez 3u public
trop patient. Est-ce une existence 2
Avec la lutte, avec l'effort, avec le ris-
que, ils connaîtraient le bonheur.
Trois cent mille victimes à sauver
trois milliards de dépenses à rayer du
budget six milliards de moins à payer
en tribut pour les importations, puis-
que la production nationale augmen-
terait d'autant quelle belle oeuvre
pour un gouvernement conscient de
ses devoirs.
_<
Le prince Monivong
succède au roi Sisowath
Le Grand Conseil du Cambodge s'est
réuni hier' et a pris connaissance des tes-
taments laissés par le roi défunt. Celui-ci
notifiait que son successeur devait être le
prince Monivong. Après délibération, ce
choix a été accepté à l'unanimité, et notifi-
cation en a été faite au nouveau roi.
Le Président de la République a adressé
au nouveau roi du Cambodge le câblo-
gramme suivant ̃
Je suis heureux de saluer l'avènement de
Votre Majesté. Au moment où le Cambodge
Tjerd- l'un de ses meilleurs, souverains,. S» $1.
Sîsbwath, dont la mort a profondément ému
la France, je fais des vœux pour que votre
règne continue à voir se développer la pros-
périté croissante de votre pays. Je sais les
liens qui 'depuis longtemps déjà attachent
Votre Majesté à la France et je ne doute pas
que la collaboration de nos deux pays, secon-
dée par votre haute sagesse, ne se poursuive
avec le même succès que depuis plus dç
soixante ans sous les règnes de vos regrettés
prédécesseurs, LL. MM. Norodôm et Sisowath.
Le Cambodge et la France n'auront qu'à se
féliciter de cette union, chaque jour plus
étroite, pour le plus grand bien des popula-
tions et dans l'intérêt commun dé la civilisa-
tion.
En transmettant les cojidpléances du
gouvernement, le ministre des Colonies a
aussitôt fait savoir que,ce dernier donnait
sa pleine approbation au choix du Grand
Conseil.
--̃̃ ̃- ̃ "̃
"Ê.€HÔS.,
J~ ~rJL
i \i. La Température
Probabilités pour aujourd'hui ':a • ̃'
Vent de sud-ouest modéré. ̃
Ciel nuageux ou très nuageux, quelques
averses ou orages.
Même température.
L'art alpin.
Il y eut, l'an dernier, à Digne, une
exposition d'art alpin qui obtint un
réel succès. Il y en aura une autre cette
année elle s'ouvrira le 21 août en un
lieu fort bien choisi, à Moustiers-
Sainte-Marie, petite ville pittoresque
des Basses-Alpes, sur la route du lac
d?Allos, qui a un passé d'art presti-
gieux grâce à ses faïenceries célèbres
au xvn° siècle.
Les fêtes comprendront une cour
d'amour, des jeux floraux, un défilé
de costumes locaux, une exposition de
peintures consacrées à des sites de la
Haute-Provence, un concours de dan-
ses et de tambourins. Des jeunes filles
viendront de toutes les vallées des
Alpes pour exécuter les danses parti-
culières à leurs villages et aussi la
gavotte qui passe pour avoir pris nais-
sance, dans la région.
Tout cela constituera un spectacle
peu banal. ,,v.
t tt!
Nos colonies.
j^Nous déciderions-nous, enfin, à faire
mus largement appel aux ressources
infinies que nous offrent nos posses-
sions d'outre-mer ? Il se pourrait.
D'une statistique portant sur les six
premiers mois de 1927, il résulte que
le trafic entre la France et les colonies
ôù pays de protectorat s'est élevé à
près de sept milliards de francs; toute-
fois, nous avons exporté plus que nous
n'avons importé quatre milliards
contre trois. En outre, plus de la moi-
tié'des échanges a' été effectuée avec
l'Afrique du Nord les colonies loin-
taines n'ont pas encore participé au
trafic dans une proportion suffisante.
On paraît engagé, néanmoins, dans
la bonne voie.
INSTANTANÉ
Xes pièces du procès
V "Jtctiçn française "et le Vatican
̃ Préface de
CHARUES MAURRAS et LEON DAUDET
Un gland procès se déroute qui a pour pré-
tçjfefc,-yjte. conscience de tous -les • catholiques
français. iÇaus taisons aUusjo,n,on Fa deviné,
au $$sf£pd qui s'est- .élevé entre la Papauté
et les dirigeants d'un- journal qui passait, jus-
qu'il'y a peu de temps encore, pour être, peut-
être, de tous nos journaux} le journal le
« mieux pensant ». •
Dans ce. grave débat religieux qui a ému,
qui continue à émouvoir si intensément 'tous
les catholiques de France, qui a raison ?
Est-ce le Vatican ? y
Sont-ce les dirigeants de l'Action Française ?
Pour se faire une opinion par soi-même, il
faut lire ce livre dont tout le monde parle
L'Action Française et le Vatican (Flammarion,
édit:, 12 francs), ce livre qui, présenté par
Charles Maurras et Léon Daudet, eux-mêmes,
contient toutes les pièces du procès, même
celles qui étaient demeurées secrètes jusqu'à
présent.
_+~
Différence de latitude. V
A Londres, ces jours-ci, se déroula
une manifestation monstre en faveur
de Sacco et Vanzetti discours en-
flammés au pied du monument de
Trafalgar Square, déploiement de ban-
nières, défilé, etc., enfin, une belle mise
en' scène de meeting populaire.
Un journal illustré a publié, de ce
spectacle, une excellente reproduction
qui suggère une remarque il 'y a.
là, dominant l'ansejnble de la scène
un vaste immeuble comportant une
soixantaine de fenêtres or, pas une de
ces fenêtres n'est ouverte, pas un loca-
taire n'a jugé à propos de suivre les
péripéties de la manifestation. Et l'on
est amené à se dire que si les choses
s'étaient passées à Paris, toutes les fe-
nêtres eussent été ouvertes et garnies
de curieux. Ce qui prouve que s'il y a
des affinités entre l'àme britannique et
l'âme française, il y a aussi nombre de
dissemblances.
Pourtant, la Manche qui sépare les
deux nations est bien étroite mais, à
certains points de vue, elle est aussi
large que l'Atlantique
« Fermé jusqu'au 1" septembre. »
Les avis de ce genre se multiplient
sur les magasins. Rares étaient, jadis,
les commerçants qui mettaient, à
cette époque, la clé sous la porte.
Aujourd'hui, le pli est pris on ne se
fait pas remplacer, on ferme boutique,
et l'on part pour la mer ou la mon-
tagne.
Est-ce parce que la mode de la
villégiature a pénétré partout, ou parce
que les commerçants gagnent assez
d'argent pour renoncer a quelques
recettes ?̃̃•̃̃'
Le Masque de Fer.
TABLEAU DES CHANGES
A PARIS;-
â 18 heures
Le Dollar vaut “̃ 25,52
La Livre vaut. 124,03
La Lire vaut 1,39
Parité New-York.* 3,91 ys
VOIR LB COURRIER DËLABOUKSB El LA COTE DEi,
VALEURS A PARIS. LONDRES El NEW-YORK PAGE 4 ¡
#
LES AFFAIRES EXTÉRIEURES ·
La Question Rhénane
Va-t-on réduire ou conserver dans leur
situation actuelle nos effectifs en Rhéna-
nie ? Cette question est brutalement reve,-
nue sur le tapis depuis quelques jours.
Elle intéresse naturellement la presse fran-
caisC' et la presse allemande, mais elle
occupe aussi la presse anglaise. N'est-ce
pas, en effet, le Dailij Telegraph qui, il y
a trois jours, accrocha le grelot en nous
apprenant que M. Briand serait prêt à re-
tirer 5.000 hommes de nos troupes qui
occupent la rive gauche du Rhin ?
Sur la foi de renseignements officieux,
nous avons dit hier combien cette infor-
mation était prématurée. Le dernier Con-
séil des ministres qui s'est réuni mardi
dernier n'aurait encore pris, a-t-on dit,
aucune décision. La visite que M. von
Hoesch a faite mercredi à notre ministre
des affaires étrangères n'a été, assure-t-oh
également, qu'une visite de pure courtoi-
sie.
Cette entrevue que l'ambassadeur 'du
Reich a eue avec M. Briand, après une
longue absence due à l'état de sa santé,
n'a, en effet, rien que de très naturel. Mais
M. von Hoesch, avant de rejoindre son
poste, est passé 'par Berlin, où il a vu
M. Stresemann et le président Hindenburg.
Il est évident qu'il n'a pas manqué, durant
sa visite au Quai d'Orsay, de s'entretenir,
avec M. Briand de la question rhénane.
Le gouvernement, une fois de' plus, se
trouve en face d'un grave problème à ré-
soudre. On se souvient qu'en novembre
M. Briand, au nom de la Conférence des
ambassadeurs, avait promis à M. von
Hoesch une réduction des effectifs. C'était
là une promesse assez vague et condition-
nelle, faut-il le dire subordonnée à
l'exécution par l'Allemagne de certaines
clauses de désarmement question de fa-
brication et d'exportation du matériel de
guerre, démantèlement des forteresses
orientales.
Au mois de juin, à la réunion du Con-
seil de. la S. D. N., M. Briand, put esquiver,
les demandes pressantes de M. Stresemann.
Ce n'était en fait que retarder l'échéance.
Le ministre des affaires étrangères du
Reich, patient et tenace, a manœuvré l'An-
gleterre. On n'a pas oublié la déclaration
que M. Locker Lampson, sous-secrétaire
d'Etat au Foreign Office, fit à la Chambre
des Communes, déclaration qui suivit de
très près l'entrevue du ministre allemand
avec sir Austen Chamberlain.
Le gouvernement britannique vient 'de
rappeler à nouveau la promesse de la
conférence des ambassadeurs. II semble
malaisé de remettre à plufe -tard une d*êcd-
slon.
Certes, la question est délicate. Mais il
ne parait pas possible et de poursuivre la
politique confiante de Locarno et de main-
tenir à l'égard du Reich l'attitude vigilante
que nous commande le souci de notre
sécurité. Il faut choisir. Nous sommes
fondés à penser qu'un certain contingent
de troupes est nécessaire à notre sauve-
garde sur le Rhin et que nous ne sau-
rions sans danger le laisser diminuer. Et
les révélations de M. de Broqueville au
Parlement belge, comme le rapport du
général Guillaumat sur les préparatifs mi-
litaires de nos voisins ne font que nous
confirmer dans cette opinion.
La politique la plus détestable consis-
terait sous la pression d'influences exté-
rieures, à réduire de plus en plus des ef-
fectifs qui, devenus squelettiques, ne nous
serviraient proprement à rien. hi. A. ~B.
M. A.B.;
LE MONT BLANC
A LA PORTEE DE TO0$
̃'̃ ̃ ̃«̃̃̃
Par SIMON ARBELLOT
Chamonix, 9 août. Le Mont Blanc
peut trembler sous sa carapace de glaciers.
Il est sur le point d'être vaincu. En effet.
une araignée géante de la race des « télé-
fériques » a commencé de tisser sa" toile
aux portes de Chamonix et déjà un long
fil noir parti du hameau des Pèlerins est
venu s'accrocher aux premières neiges de
l'Aiguille du Midi. Ce fil aérien suivant le
flanc de la montagne, dominant les massifs
de mélèzes, et les pistes actuellement en
sommeil de luges et de bobsleighs, sur-
plombe la cascade du Dard et laissant sur
sa droite le glacier des Bossons se pose à
1.790 mètres d'altitude sur la petite sta-
tion alpestre de la Para. Elle n'en repart
d'ailleurs que de plus belle et cette fois
à la conquête des neiges sur l'arête
même de la montagne, verticalement et
sans heurts, elle atteindra le Col du Midi
à 3.843 mètres, soit moins de mille mètres
au-dessous de la cime du Mont Blanc.
L'araignée fatiguée d'un tel effort a
arrêté là sa course vertigineuse une nou-
velle étape, que nous voulons croire pro-
chaine, consacrera sa victoire sur le géant
des Alpes.
Nous étions conviés ces jours derniers
à inaugurer la deuxième étape de ce puis-
sant téléférique La Para-Aiguille du Midi
la première partie étant déjà en service
depuis la VIIIe Olympiade qui marcnie e
les débuts d'un alpinisme sinon sans émo-
tion du moins sans fatigue.
.Les voitures de ce train aérien sont de
petits chefs-d'œuvro d'équilibre et de pré-
cision qui tiennent de )â berline etde la
nacelle dix-huit personnes y peuvent
prendre place comme dans les ascenseurs
des grands magasins. Il serait faux de dire
que le sort des passagers ne tient qu'à
un fil, il tient au moins à quatre dont
voici l'ingénieux enchevêtrement. Et
d'abord le gros câble porteur, fixe, en acier,
celui dont nous parlions au début, qui ne
mesure pas moins de soixante quaird mil-
limètres, et sur lequel glisseront les nacel-
les, le fil tracteur qui se déroule sur des
poulies, le fil de fr.ein qui, en cas de rup-
ture du premier, doit maintenir tout, le
système, enfin le fil guide qui, aux jours,de
tempête, modérera le tangage pour la plus
grande satisfaction des ascensionnistes an
cœur délicat. Ce jeu de câbles est, on le
pense bien, soutenu par d'immenses
pylônes dont la hauteur varie entre 12
Edite en l Hôtel du Figaro ̃• v
M Rond-Point des Cdamps.Efysces. Paris C8< ArrondJ |l£nw.^| COUÊ PAR CEUX-CI, BLÂMÉ PAR CEUX-LA, ME MOQUANT DES SOTS, BRAVANT LES MÉCHANTS,' p^ôsnERô] Fl^E0 Artistigue Mustre, Le Figaro des UatïUms,
Io& Année > E° 224 de J927 3O JE ME PRESSE DE KIRE DE TOUT. DE P£UR I)'ÊTRE OBLIG^ D'EN PLEURER. 3Q La Page Cofonidre.
CENTIMES BEAUMARCHAIS. CENJ,'£?J^|
'RAN('OIS COTY
';v- -BiRECTEur Littéraire Robert de Flers • • VENDftEpi2 AOUT 1927 ;̃ j:V DIRECTEUR Politique Françoïs Cot^
COM~W~E f
!#§ « FRÈRES DE 1>A VÉRITÉ
• j.. ̃ ̃ -mi.nmiH' r ̃ • i
1
i^M^ei», .11 y a dix ans que les.Bol-
f^/raw chèyicks tiennent l'immense
̃'̃'
d'hui la situation ? Le règne des So-
/viets est-il consolidé, comme l'affir-
ment leurs agents officiels et leurs
̃auxiliaires à gages? Ou va-t-il s'effon-
*drer après quelques mois de suprêmes
'convulsions, comme les émigrés russes
l'espèrent toujours, et' l'ont souvent
annoncé ? `>
'En fait, la vérité perce difficile-
iinent au travers de la muraille qui en-
ferme cent cinquante millions d'êtres
"humains, terrorisés par cinq à six cent
iniille scélérats. Les délégations socia-
îlistes, les gens d'affaires et les enquê-
teurs particuliers qui visitent quelques
centres russes ne peuvent pas nous
renseigner les uns sont des complices
politiques d'autres sont payés pour
.mentir, eii bons dollars, éh fourrures
précieuses, en bijoux maculés de sang;
'-les autres ont vu simplement ce qu'on
>a, bien voulu, leur montrer, coinihè
""fjpoteinltitie avait montré la Crimée à
(Catherine, avec des décors ci des figu- ,1
rants de théâtre..
Cependant, il y a des hommes bien
informés de qui, le témoignage doit être
cru ce sont les Russes qui se sont
dévoués au salut de 'leur patrie.
Les Parisiens connaissent assez les
réfugiés qui exercent, pôUr vivre misé-
rablement, une fouie de petits métiers;
ils ne connaissent que trop ceux qui
ont aggravé la mauvaise réputation de
Montmartre ils ne connaissent pas
ceux qui accomplissent dans l'ombre
une oeuvre héroïque et formidable. De
ces braves, nous tenons des informa-
tions sincères et sûres au sujet de
l'armée rouge, de l'état d'esprit qui
domine dans les masses et des assauts
violents -que les tyrans communistes
subissent continuellement, sur tous les
points du territoire, en s'efîorçant de
cacher leur instabilité au reste du
monde; 1
L'année rouge, nombreuse, assez
bien pourvue d'engins modernes et de
bons équipements, n'est qu'un trou-
peau- La discipline y est impitoyable
des commissaires civils et des mou*
chards déguisés- en soldats entretien-
nent la te.rrpur les officiers- et ia
troupe vivent .smis b roeviap.e .de là.
flismadc et. de la dépôrtâtibii.^Cêg
inalheiireux ne connaissent pas l'én-
thousiasme réyoluUôrf nàire' ils n'ont
aucun attachement" 'dé ̃ cœur pour le
régime ou pour la doctrine commu-
niste-;vils ne sont nullement disposés
à. risquer leur vie dans une guerre
extérieure mais à l'exception de quel-
ques régiments spéciaux, affectés au
pjllage et au. massacre des populations
insoumises, on peut -prévoir, que l'ar-
mée -rouge ne manquera pas d'entrain
pour abattre les usurpateurs, les bour-
reaux, les profiteurs, les coquins de
race étrangère qui oppriment 'lé pays
russe. ̃
Le peuple, dans sa majorité, a fini
de cuver l'ivresse .'• rouge. les excès de
l'ancien régime sont loin les forfaits
du -régime nouveau continuent; la
haine contre les nouveaux maîtres,
dont quatre-vingt-dix1 pour cent ne
sont pas des Russes, commence -à se
manifester ouvertement l'explosion
sera terrible.
Les Bolchevicks avaient '> réussi
d'abord à faire croire que la contre-
révolùtion reprendrait la- terre aux
paysans, et que l'irrésistible activité
communiste allait balayer tous les
gouvernements bourgeois d'Europe et
d'Amérique, pour partager entre les
camarades les dépouilles du monde
entier. •" ̃ 'n. s'
Ces inventions n'ont plus d'effet.
Une propagande «illégale »', cruelle-
ment traquée par les ^Soviets, infatiga-
blement soutenue par les patriotes.a
diss|pé les mensonges.
Les forces puissantes et cachées de
là révolution nationale sont à l'œuvre
partout, sous toutes les formes. L'une
des .organisations les plus redoutées de
Moscou s'appelle la Confrérie ou Fra-
ternité de la Vérité russe. (Brastua
Rousskaïa Pravda, en abrégé B.R.P.).
Elle ,a' évité la faute des émigrés, en
proie aux discussions politiques elle
ne-Connaît que le devoir de sauver la
patrie et d'anéantir le communisme.
Fondée :en 1922, elle est secrète du
haut .eh bas, à tous les degrés de sa
hiérarchie et ses sections, ses rayons,
ses cellules se sont multipliés dans
l'armée comme dans les villes où le
Boïclievick se croit maître incontesté,
dans les provinces, dans les villages
les plus isolés.- Son organe régulier,
Rouçskala Pravda, et ses brochures,
placards, proclamations, pamphlets,
circulent par centaines d mille, rédi-
gés par des Russe» pur sang, pour être
lus par .de vrais Russes, nettoyés par
conséquent du vocabulaire prétentieux
et des exotismes qui trahissent les
«feangers de Moscou. Son programme
ignore toutes questions constitution-
nelles et toute vaine idéologie pour se
condenser en quatorze articles
1. Primauté et liberté de la reli-
gion orthodoxe, avec absence totale de
restrictions pour les autres cultes..
2. Préservation de la famille
russe qui produit'et élève la nouvelle
génération.
3. Egalité de tous les citoyens
devant la loi.
4. r Propriété privée à la base de la
vie du pays.
5. Liberté du commerce et de l'in-
dustrie privée..
.6. Paix des classes de la société et
leur collaboration amicale, en même
temps que la sauvegarde des droits et
des intérêts des classes pauvres.
7. Instruction populaire accessi-
ble à tous et à base de respect pour la
religion et la patrie..
8. Justice indépendante et lois
impartiales.
9. Reconnaissance aux paysans
du droit de propriété héréditaire des
terres dont ils ont été dotés au cours
de la révolution russe.
10. Pardon complet de toutes les
fautes commises et de toutes les offen-
ses pendant la révolution.
11. -Large « self government »
sur place, avec large autonomie des
divers peuples.
12. Reconnaissance de l'indépen-
dalice des pays qui se sont déjà déta-
chés de la Russie.
13. Paix avec tous les peuples,
renoncement complet à la révolutioi)
mondiale et à l'appui de n'importe quel
mouvement révolutionaire dans les
autres pays.
14. -–Assemblée nationale p^n-
russe pour établir la forme définitive
du gouvernement en Russie après que
l'ordre y sera rétabli, sans participa-
tion des communistes.
Un seul mot d'ordre « A bas le
pouvoir communiste Vive le gouver-
nement.national russe »
Les agents du Guépéou (G.P.N., la
nouvelle Tchéka) appellent la Rous-
skaïa Pravda « un passeport pour
l'autre monde », parce que ses distri-
buteurs et même ses lecteurs sont exé-
cutés sans forme de procès. Mais les
membres de la Fraternité n'appartien-
nent pas à l'espèce des patriotes mous
et des cprrservateurs gémissants. Ils
rendent les coups avec usure, pendent
les assassins, brûlent le repaires sovié-
tiques,'font sauter les dépôts de mu-
nitions, coupent le télégraphe et le
téléphone, arrêtent les trains qui amè-
nent les égorgeurs et délivrent les
prisonniers. Leurs guérillas. opèrent
dans toutes les régions de la Russie et
de la Sibérie. Des groupes de trois à
cinq hommes exécutent les bandits
souillés de crimes.
Ces Frères de la Vérité sont presque
tous des paysans. Quand ils succom-
bent, ils sont aussitôt remplacés par de
nouvelles recrues. D'autres associa-
j tlontr s'affrègent à leur tsrribj* pha-
lange, adoptant sa de'vise « Le com-
munisme niourra. Là Russie vjvr a. »
II faut- que meure le communisme
pour que vivent non seulement la
Russie, mais toute l'Europe et la
civilisation occidentale.
l François Coty.
Ii'exietition de Saeeo
et deVanzetti est ajournée
i .'̃; î- f ̃
La Cour suprême du Massachusetts
saisie de l'affaire
̃̃̃̃.?̃̃
A l'issue de la séance du Conseil exécu-
tif, une heure environ avant le moment
fixé .pour l'exécution des condamnés, le
gouverneur Fuller a accordé un nouveau
délai de douze jours à Sacco et à Vanzetti.
La -séance fut mouvementée. On dùt
même l'interrompre à plusieurs reprises.
Elle ne se terminait qu'à une heure fort
avancée de la nuit. A minuit le gouverneur
Fuller communiquait la décision du co-
mité exécutif notifiant le sursis à l'exécu-
tion: C'est à la demande du gouverneur du
Sïassachusetts que le délai de douze jours
fut accordé, mais l'attorney général avait
ê|âl6înirit, k auparavant, Tecom mandé un
sursis. '̃•
D'autre part, le juge Sanderson a fait
connaître, hier après-midi, aux attorneys
chargés de la défense de Sacco et Van-
zetti qu'il les autorisait à porter l'affaire
devant la Cour suprême de l'Etat de
Mâssachusettsl
Cette première décision favorable aux
condamnés à mort a causé une satisfac-
tion d'autant' plus grande que toute la
procédure que les défenseurs veulent
mettre sur pied au cours de ces onze
jours, dépend entièrement de la décision
prise aujourd'hui par les juges.
L'impression générale, dans la soirée
était que l'exécution aurait lieu. On avait
pris d'ailleurs, des mesures exception-
nelles de .précaution. Des forces impo-
santes de police gardaient la prison
et sur les murs de celle-ci on avait
installé des mitrailleuses et des pro-
jecteurs dirigés vers la foule. En outre, la
police montée circulait tout autour de la
prison de Charlestown et opérait maintes
arrestations parmi les manifestants les plus
bruyants. C'étaient, pour la plupart des
communistes et des socialistes convoqués
pour la manifestation nocturne.
Une demi-heure après l'annonce du
sursis, les forces de police ont été reti-
rées, et les cavaliers sont partis au galop,
bientôt suivis des mitrailleuses et des dé-
tachements armés de la baïonnette.
(Voir la suite en} deuxième page)
“̃̃ H, I. -M LU. –III .11, I- •
LE FIGARO [
Fondé le 14 Janvier 1826
Anciens Directeurs H. DE ViIXEMESSAKT,
F.'Magnakd, G. CALMETTE, A. CAPUS.
} ADMINISTRATION RÉDACTION PUBLICITÉ ANNONCES j i
14 ROJJD.-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES. PARIS
Téléphone Elyse'es 12-58, 12-61,02-65
ABONNEMENTS
l' 3 mois 6 mois i an
£>ari>Départemcnt5& Colonies. 30 » 54» iOO » •
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On s'abonne dans tous tes Bureaux de Poste de France t 1
r ``.s., Chèque postât 241-53 Paris I Ilts
3 LA POLITIQUE t
¡~.
Autres Responsables
Notre confrère Maurice Prax," dans le
Petit Parisien d'hier, écrit qu'à la place
des « militants qui ont excité à la rébel-
lion les réservistes récemment condamné*?,
il ne dormirait pas tranquille. Soyons
sûrs que le remords ne privera pas d'une
heure de sommeil lès auteurs'de ces pro-
vocations. Ils verront seulement dans l'en-
voi en prison ou aux travaux publics de
leurs victimes un nouveau prétexte à in-
jurier les .juges des conseils de guerre qui
ont dû frapper ces malheureux.
Ils dormiront. Mais sont-ils les seuls
dont les fautes devraient avoir « tué le
sommeil '? Est-ce que tous les gouverne-
ments qui ont pratiqué, à la caserne, dans
la marine et dans les administrations ci-
viles, la politique de la faiblesse et. de
l'amnistie ne devraient pas se sentir eux
aussi responsables Ce désordre des es.
prits, cette crise de l'obéissance, cet
abaissement général de la notion du de-
voir.ne viennent-ils pas du manque de cou-
rage- de ceux qui ont partout .appliqué la
doctrine du laisser-faire Pour éviter les
interpellations de .gauche et les agitations
syndicalistes, par nonchalance, J)8r crainte
électorale, combien de ministres, en pré-
sence d'une grève de fonctionnaires au
d'une mutinerie de soldats, se sont con»
tentés de poser sur les incidents révélés
le cataplasme émollient d'un communiqué
de démenti
Là propagande communiste est la cause
directe des actes criminels que viennent
de réprimer les conseils de guerre; comme
elle est à l'origine de tant de brusques
cessations de travail insensées. Mais que
dire de ceux qui avaient charge de châ-
tier ces délits et ces crimes et qui pen-
dant si longtemps se gardèrent de punir?
Les incidents récents sont, cette fois,
l'objet de sanctions. 'Mais on regrette d'en-
tendre les ministres, tout én'agissant com-
me il convient, expliquer leur actes, pres-
que s'en excuser. Comme M. Herriot parlant
aux instituteurs; comme M. Painlevé, à
propos des réservistes; M. Bokanowski, à
propos de la grève de 5 heures aux P.T.T.
a trouvé nécessaire de justifier une atti-
tude dont la nécessité n'est que trop évi-
dente. Même, il a souligné dans ses motifs
que cette intolérable brimade au public
s'était produite sans avertissement préa^
lable, sans cause définie » il a dit son
« regret infini » de l'obligation où il avait
été de sévir Un acte d'autorité légitime
sans -phrase est-il donc devenu impossi-
ble ? Et, "même après avis, même pour une
raison précise, Une grève des services pu-
blics serait-elle donc admissible ?
Les responsables de cet affaiblissement
de l'Etat, si, timide devant ses subor-
donnés révolutionnaires, ce sont ceux qui,
en 1924, ont installé le désordre avec je
syndicalisme dans l'administration. Ifs s
ont, sous la menace de l'extrême-gauche,
collaboré à la désorganisation adminis-
trative. Ils ont toléré à la caserne les cet-
lules et les rayons. Leur parti n'a djî'uhe
idée, qu'un espoir, recommencer uîïè po-
litique qui a ainsi réduit l'Etat à rien. Et
les chefs coupables de ces fautes lourdès,
eux aussi, dorment d'un cœur léger.
Henri Vonoven..
ilU JOUIR LE JOUR'1'
HOSTËIXERIE
J'ai connu un bon vieux paysan landais, moi-
tier pêcheur, moitié résinier, qui avait une pe-
tite cabane sur le rivage de la Côte d'Argent.
Et devant chez lui, en. des casiers noirs,
empuantis et goudronnés, il gardait quelques
huîtres. De pauvres huîtres de province, moins
belles que celles qu'on vend dans les restau-
rants des Ternes, à des dames dont les che-
veux sont des toûïfes jaunes.
Ses huîtres, *l àe s*» "occupait guère. Il
allait en chercher une douzaine quand on Je
lui demandait. Le reste du temps, il ne. se
livrait à aucun dressage, à aucune sorte d'en-
tretien. Elles se tenaient tranquilles. Elles
n'aboyaient pas la nuit. Il n'avait besoin d'au-
cun chien de mer pour lés garder. Les thuîtrès
ont toujours eu un tempérament de moules.
La clientèle est venue et la douce vie du
vieux pêcheur est devenue un effort frénétique
vers le succès. Une main malhabile va'peindre
sur la devanture de la vieille maison coktails,
afternoàn tea depuis S h. du :matin., garage,
téléphonne. Et peut-être que. le nom d'hostel-
lerie va couvrir le tout. Quand le vieux papa
sera mort, les filles qui n'ont pas réussi aillçurs
reprendront la maison, et les huîtres commen-
ceront à arriver de Paris en paniers plombés,
portant des étiquettes dorées comme des veaux
gras. Le champagne sera algérien, ce qui n'a
rien d'extraordinaire, le barman venu de la rue
Pigalle, et trente Parisiens' débarqueront à la
fois dans l'étroit couloir en disant la rnêinè
chose (les avis de leurs amis sont leurs avis); ·.
C'est gentil, cette atmosphère du bon
vieux temps
Les tapis seront extraits du boulevard Hauss-
mann, les lampes forgées en série à Cologne,
les nappes faites en, usine, les plats d'une abso-
lue plalîtùde, les fourchettes n'auront rien de
piquant,. et les vieux pots auront un peu l'air
-cruche'. ̃*•̃̃̃' ̃ '̃'̃' "'̃̃̃̃ '•»'
Mais chacun s'écriera avec joie, car c'est là a
mode ̃
Comme c'est naïf
Pour moi, je me suis demandé souvent, entre
la dame qui payait trente francs une omelette
ratée, ou la grosse,paysanne rouge qui la ser-
vait, laquelle avait vraiment le droit de penser
que l'autre était naïve. <•
Hervé Lauwick;
En deuxième pa,ge Un beau procès
en perspective le Monde et la Ville
la Saison.
En troisièine page le Courrier des
Lettres l'Opinion des Autres.
Le Carnet de Figaro
Si si l'on trouve des brebis galeuses
dans l'administration, c'est. qu'on en
trouve partout, chez les pâtissiers, les
notaires, les journalistes et parmi les
rentiers. Mais il y a fonctionnaires et
fonctionnaires comme il, y a fagots et
fagots.
M. Laurent, secrétaire général de la
Fédération, a révélé que, sur 65 titulai-
res de perceptions à Paris, cinq appar-
tiennent à la carrière, et soixante sont
issus du cabinet dés ministres. Voilà
toute l'histoire en une phrase.
Les fonctionnaires de carrière for-
ment cette Administration que l'Eu-
rope (dit-on) nous a enviée cette
armature de l'Etat français 'qui l'a
maintenu sans dommages à travers
tant de Révolutions pendant le xix° siè-
cle. Les rois;, les républiques, les empe-
reurs passaient; la. France continuait,1
par le labeur, par l'intégrité, peut-être
même par la routine des bureaux.
A côté -pullule et sévit la horde des
créatures' politiciennes, des parasites
qui ne l'ont rien et qui gâchent tout,
qui coûtent au pays chaque année un
nombre extravagant de milliards, les
milliards de leurs salaires, les mil-
liards de leur gabegie, les milliards de
leur carence à l'usine, à la ferme, aux
colonies, à la marine. ï
Ils ne fournissent pas plus leur tra-
vail de fonctionnaires que ;,les abbés
commendataires de l'ancien Régime ne
disaient la messe. Pour caser un fils,
un gendre, un neveu, un courtier élec-
toral de parlementaire influent, on
crée un gros emploi, qui intplique la
création de vingt emplois subalternes.
Les soixante attachés de cabinet qui
sont devenus percepteurs à Paris
n'exercent pas eux-mêmes pas jiîus
tque. les nobles colonels de seize ans
ne commandaient leur régiment sous
Louis XV c'est un homme de métier
qui s'en charge, a prix réduit et
probablement, l'homme à qui la place
était due par légitime avancement.
De tels privilégiés, de tels usurpa-
teurs peuvent être congédiés du jour
au lendemain sans indemnité; ils n'ont
pas de « droits acquis ». au contraire,
on a violé pour eux le « droit acquis »
des vrais fonctionnaires.
Ils sont ainsi trois cent mille qu'il
faut renvoyer d'tjn "trait de; "pjtime %à |a
production; comme M. "Mussolini" a
r.eh-Voyé d'un trait de plume à leurs
villages cent mille cheminots qui em-
pêchaient les chemins de fer de mar-
cher. Aussitôt les chemins de fer ont
marché. -En France, avec trois cent
mille sang'sues de moins aux flancs du
budget et'trois cent mille jeunes hom-
mes de plus au travail fécond, tout
trait mieux et pour l'administration
et pour les-contribuables.
Le voilà le redressement La voilà,
la revalorisation
Et comme ils se porteraient bien
derrière la charrue, sur le pont des
navires, dans les défrichements et les
aventures d'Afrique ou d'Extrême-
Orient, ces pauvres garçons que nous
voyons atrophiés, intoxiqués, préma-
turément abrutis sur des' ronds de
cuir, traînant une vie sans émotions et
sans joie, en attendant une misérable
retraite
Quelques-uns^ dans leur cage, font
des romans ou des pièces de théâtre
d'autres font, une concurrence déloyale
aux journalistes qui contribuent à leur
traitement d'autres ne font rien du
tout que se polir les ongles et ramoner
le tuyau âe leur pïpè àù nez 3u public
trop patient. Est-ce une existence 2
Avec la lutte, avec l'effort, avec le ris-
que, ils connaîtraient le bonheur.
Trois cent mille victimes à sauver
trois milliards de dépenses à rayer du
budget six milliards de moins à payer
en tribut pour les importations, puis-
que la production nationale augmen-
terait d'autant quelle belle oeuvre
pour un gouvernement conscient de
ses devoirs.
_<
Le prince Monivong
succède au roi Sisowath
Le Grand Conseil du Cambodge s'est
réuni hier' et a pris connaissance des tes-
taments laissés par le roi défunt. Celui-ci
notifiait que son successeur devait être le
prince Monivong. Après délibération, ce
choix a été accepté à l'unanimité, et notifi-
cation en a été faite au nouveau roi.
Le Président de la République a adressé
au nouveau roi du Cambodge le câblo-
gramme suivant ̃
Je suis heureux de saluer l'avènement de
Votre Majesté. Au moment où le Cambodge
Tjerd- l'un de ses meilleurs, souverains,. S» $1.
Sîsbwath, dont la mort a profondément ému
la France, je fais des vœux pour que votre
règne continue à voir se développer la pros-
périté croissante de votre pays. Je sais les
liens qui 'depuis longtemps déjà attachent
Votre Majesté à la France et je ne doute pas
que la collaboration de nos deux pays, secon-
dée par votre haute sagesse, ne se poursuive
avec le même succès que depuis plus dç
soixante ans sous les règnes de vos regrettés
prédécesseurs, LL. MM. Norodôm et Sisowath.
Le Cambodge et la France n'auront qu'à se
féliciter de cette union, chaque jour plus
étroite, pour le plus grand bien des popula-
tions et dans l'intérêt commun dé la civilisa-
tion.
En transmettant les cojidpléances du
gouvernement, le ministre des Colonies a
aussitôt fait savoir que,ce dernier donnait
sa pleine approbation au choix du Grand
Conseil.
--̃̃ ̃- ̃ "̃
"Ê.€HÔS.,
J~ ~rJL
i \i. La Température
Probabilités pour aujourd'hui ':a • ̃'
Vent de sud-ouest modéré. ̃
Ciel nuageux ou très nuageux, quelques
averses ou orages.
Même température.
L'art alpin.
Il y eut, l'an dernier, à Digne, une
exposition d'art alpin qui obtint un
réel succès. Il y en aura une autre cette
année elle s'ouvrira le 21 août en un
lieu fort bien choisi, à Moustiers-
Sainte-Marie, petite ville pittoresque
des Basses-Alpes, sur la route du lac
d?Allos, qui a un passé d'art presti-
gieux grâce à ses faïenceries célèbres
au xvn° siècle.
Les fêtes comprendront une cour
d'amour, des jeux floraux, un défilé
de costumes locaux, une exposition de
peintures consacrées à des sites de la
Haute-Provence, un concours de dan-
ses et de tambourins. Des jeunes filles
viendront de toutes les vallées des
Alpes pour exécuter les danses parti-
culières à leurs villages et aussi la
gavotte qui passe pour avoir pris nais-
sance, dans la région.
Tout cela constituera un spectacle
peu banal. ,,v.
t tt!
Nos colonies.
j^Nous déciderions-nous, enfin, à faire
mus largement appel aux ressources
infinies que nous offrent nos posses-
sions d'outre-mer ? Il se pourrait.
D'une statistique portant sur les six
premiers mois de 1927, il résulte que
le trafic entre la France et les colonies
ôù pays de protectorat s'est élevé à
près de sept milliards de francs; toute-
fois, nous avons exporté plus que nous
n'avons importé quatre milliards
contre trois. En outre, plus de la moi-
tié'des échanges a' été effectuée avec
l'Afrique du Nord les colonies loin-
taines n'ont pas encore participé au
trafic dans une proportion suffisante.
On paraît engagé, néanmoins, dans
la bonne voie.
INSTANTANÉ
Xes pièces du procès
V "Jtctiçn française "et le Vatican
̃ Préface de
CHARUES MAURRAS et LEON DAUDET
Un gland procès se déroute qui a pour pré-
tçjfefc,-yjte. conscience de tous -les • catholiques
français. iÇaus taisons aUusjo,n,on Fa deviné,
au $$sf£pd qui s'est- .élevé entre la Papauté
et les dirigeants d'un- journal qui passait, jus-
qu'il'y a peu de temps encore, pour être, peut-
être, de tous nos journaux} le journal le
« mieux pensant ». •
Dans ce. grave débat religieux qui a ému,
qui continue à émouvoir si intensément 'tous
les catholiques de France, qui a raison ?
Est-ce le Vatican ? y
Sont-ce les dirigeants de l'Action Française ?
Pour se faire une opinion par soi-même, il
faut lire ce livre dont tout le monde parle
L'Action Française et le Vatican (Flammarion,
édit:, 12 francs), ce livre qui, présenté par
Charles Maurras et Léon Daudet, eux-mêmes,
contient toutes les pièces du procès, même
celles qui étaient demeurées secrètes jusqu'à
présent.
_+~
Différence de latitude. V
A Londres, ces jours-ci, se déroula
une manifestation monstre en faveur
de Sacco et Vanzetti discours en-
flammés au pied du monument de
Trafalgar Square, déploiement de ban-
nières, défilé, etc., enfin, une belle mise
en' scène de meeting populaire.
Un journal illustré a publié, de ce
spectacle, une excellente reproduction
qui suggère une remarque il 'y a.
là, dominant l'ansejnble de la scène
un vaste immeuble comportant une
soixantaine de fenêtres or, pas une de
ces fenêtres n'est ouverte, pas un loca-
taire n'a jugé à propos de suivre les
péripéties de la manifestation. Et l'on
est amené à se dire que si les choses
s'étaient passées à Paris, toutes les fe-
nêtres eussent été ouvertes et garnies
de curieux. Ce qui prouve que s'il y a
des affinités entre l'àme britannique et
l'âme française, il y a aussi nombre de
dissemblances.
Pourtant, la Manche qui sépare les
deux nations est bien étroite mais, à
certains points de vue, elle est aussi
large que l'Atlantique
« Fermé jusqu'au 1" septembre. »
Les avis de ce genre se multiplient
sur les magasins. Rares étaient, jadis,
les commerçants qui mettaient, à
cette époque, la clé sous la porte.
Aujourd'hui, le pli est pris on ne se
fait pas remplacer, on ferme boutique,
et l'on part pour la mer ou la mon-
tagne.
Est-ce parce que la mode de la
villégiature a pénétré partout, ou parce
que les commerçants gagnent assez
d'argent pour renoncer a quelques
recettes ?̃̃•̃̃'
Le Masque de Fer.
TABLEAU DES CHANGES
A PARIS;-
â 18 heures
Le Dollar vaut “̃ 25,52
La Livre vaut. 124,03
La Lire vaut 1,39
Parité New-York.* 3,91 ys
VOIR LB COURRIER DËLABOUKSB El LA COTE DEi,
VALEURS A PARIS. LONDRES El NEW-YORK PAGE 4 ¡
#
LES AFFAIRES EXTÉRIEURES ·
La Question Rhénane
Va-t-on réduire ou conserver dans leur
situation actuelle nos effectifs en Rhéna-
nie ? Cette question est brutalement reve,-
nue sur le tapis depuis quelques jours.
Elle intéresse naturellement la presse fran-
caisC' et la presse allemande, mais elle
occupe aussi la presse anglaise. N'est-ce
pas, en effet, le Dailij Telegraph qui, il y
a trois jours, accrocha le grelot en nous
apprenant que M. Briand serait prêt à re-
tirer 5.000 hommes de nos troupes qui
occupent la rive gauche du Rhin ?
Sur la foi de renseignements officieux,
nous avons dit hier combien cette infor-
mation était prématurée. Le dernier Con-
séil des ministres qui s'est réuni mardi
dernier n'aurait encore pris, a-t-on dit,
aucune décision. La visite que M. von
Hoesch a faite mercredi à notre ministre
des affaires étrangères n'a été, assure-t-oh
également, qu'une visite de pure courtoi-
sie.
Cette entrevue que l'ambassadeur 'du
Reich a eue avec M. Briand, après une
longue absence due à l'état de sa santé,
n'a, en effet, rien que de très naturel. Mais
M. von Hoesch, avant de rejoindre son
poste, est passé 'par Berlin, où il a vu
M. Stresemann et le président Hindenburg.
Il est évident qu'il n'a pas manqué, durant
sa visite au Quai d'Orsay, de s'entretenir,
avec M. Briand de la question rhénane.
Le gouvernement, une fois de' plus, se
trouve en face d'un grave problème à ré-
soudre. On se souvient qu'en novembre
M. Briand, au nom de la Conférence des
ambassadeurs, avait promis à M. von
Hoesch une réduction des effectifs. C'était
là une promesse assez vague et condition-
nelle, faut-il le dire subordonnée à
l'exécution par l'Allemagne de certaines
clauses de désarmement question de fa-
brication et d'exportation du matériel de
guerre, démantèlement des forteresses
orientales.
Au mois de juin, à la réunion du Con-
seil de. la S. D. N., M. Briand, put esquiver,
les demandes pressantes de M. Stresemann.
Ce n'était en fait que retarder l'échéance.
Le ministre des affaires étrangères du
Reich, patient et tenace, a manœuvré l'An-
gleterre. On n'a pas oublié la déclaration
que M. Locker Lampson, sous-secrétaire
d'Etat au Foreign Office, fit à la Chambre
des Communes, déclaration qui suivit de
très près l'entrevue du ministre allemand
avec sir Austen Chamberlain.
Le gouvernement britannique vient 'de
rappeler à nouveau la promesse de la
conférence des ambassadeurs. II semble
malaisé de remettre à plufe -tard une d*êcd-
slon.
Certes, la question est délicate. Mais il
ne parait pas possible et de poursuivre la
politique confiante de Locarno et de main-
tenir à l'égard du Reich l'attitude vigilante
que nous commande le souci de notre
sécurité. Il faut choisir. Nous sommes
fondés à penser qu'un certain contingent
de troupes est nécessaire à notre sauve-
garde sur le Rhin et que nous ne sau-
rions sans danger le laisser diminuer. Et
les révélations de M. de Broqueville au
Parlement belge, comme le rapport du
général Guillaumat sur les préparatifs mi-
litaires de nos voisins ne font que nous
confirmer dans cette opinion.
La politique la plus détestable consis-
terait sous la pression d'influences exté-
rieures, à réduire de plus en plus des ef-
fectifs qui, devenus squelettiques, ne nous
serviraient proprement à rien. hi. A. ~B.
M. A.B.;
LE MONT BLANC
A LA PORTEE DE TO0$
̃'̃ ̃ ̃«̃̃̃
Par SIMON ARBELLOT
Chamonix, 9 août. Le Mont Blanc
peut trembler sous sa carapace de glaciers.
Il est sur le point d'être vaincu. En effet.
une araignée géante de la race des « télé-
fériques » a commencé de tisser sa" toile
aux portes de Chamonix et déjà un long
fil noir parti du hameau des Pèlerins est
venu s'accrocher aux premières neiges de
l'Aiguille du Midi. Ce fil aérien suivant le
flanc de la montagne, dominant les massifs
de mélèzes, et les pistes actuellement en
sommeil de luges et de bobsleighs, sur-
plombe la cascade du Dard et laissant sur
sa droite le glacier des Bossons se pose à
1.790 mètres d'altitude sur la petite sta-
tion alpestre de la Para. Elle n'en repart
d'ailleurs que de plus belle et cette fois
à la conquête des neiges sur l'arête
même de la montagne, verticalement et
sans heurts, elle atteindra le Col du Midi
à 3.843 mètres, soit moins de mille mètres
au-dessous de la cime du Mont Blanc.
L'araignée fatiguée d'un tel effort a
arrêté là sa course vertigineuse une nou-
velle étape, que nous voulons croire pro-
chaine, consacrera sa victoire sur le géant
des Alpes.
Nous étions conviés ces jours derniers
à inaugurer la deuxième étape de ce puis-
sant téléférique La Para-Aiguille du Midi
la première partie étant déjà en service
depuis la VIIIe Olympiade qui marcnie e
les débuts d'un alpinisme sinon sans émo-
tion du moins sans fatigue.
.Les voitures de ce train aérien sont de
petits chefs-d'œuvro d'équilibre et de pré-
cision qui tiennent de )â berline etde la
nacelle dix-huit personnes y peuvent
prendre place comme dans les ascenseurs
des grands magasins. Il serait faux de dire
que le sort des passagers ne tient qu'à
un fil, il tient au moins à quatre dont
voici l'ingénieux enchevêtrement. Et
d'abord le gros câble porteur, fixe, en acier,
celui dont nous parlions au début, qui ne
mesure pas moins de soixante quaird mil-
limètres, et sur lequel glisseront les nacel-
les, le fil tracteur qui se déroule sur des
poulies, le fil de fr.ein qui, en cas de rup-
ture du premier, doit maintenir tout, le
système, enfin le fil guide qui, aux jours,de
tempête, modérera le tangage pour la plus
grande satisfaction des ascensionnistes an
cœur délicat. Ce jeu de câbles est, on le
pense bien, soutenu par d'immenses
pylônes dont la hauteur varie entre 12
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