Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1925-12-01
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1925 01 décembre 1925
Description : 1925/12/01 (Numéro 335). 1925/12/01 (Numéro 335).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k294601w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
T OpÊ par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravdnt les
-M-J méchants, je me presse de rire de tout. de peur. à! être obligé d'en'pleurer,
• BEAUMARCHAIS..
IMPRIMÉ EN L'HOTEL DU FIGARO P
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Le lundi "Le FIGARO Économique". Le samedi "Le FIGARO Littéraire".
l~ Le jeudi "Le FIGARO ARTisTiQUE Illustré",
1,~ 1,- et les "Figaro .des États-Unis et de l'Argentine, etc.
<̃̃ TABLEAU DES CHANGES
A PARIS
Le Dollar vaut.. ̃“ 25,50 La uva 'vaut» •. w a 124,37
Le Franc Suisse vaut M M « 4,95 La Lire » «. « 1,0 s
Ls Franc Belge « « « 1,16 La Peseta « « 3,6:
A Londres, la Livre vaut en Do' 4,84 a rtomeUe Dollar vaut «n lir 24,8 j
A A New- York, la 4,84 ta Livre 120,
Directeur POLITIQUE François COTY
Fondateur H. DE VILLEMESSANT (1854-1879) a
Anciens Directeurs Francis Magnard. Gaston Calmette. Alfred Capus.
RÉDACTION ADMINISTRATION
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:̃ .̃-̃ à la-Sorborine. ^-Courses IaSorbonne; Courses à Auteuil.
'"̃̃ mu mii^ ̃ ̃̃̃•»̃̃̃ 7v7
DïEECTEUR-RÏDACXEUR EN CHEF P0LIÎIQUË-.f LUCIEN.RQÏ$BER
-• -St^ -̃' ̃
DIRECTEUR' LITTÉltA'.uœRoBERTDE FLERS
Crédit intérieur
d'abord rr-
^̃'t^ Une note d'origine officieuse
nous apprend que le gouverne-
lp^ ment français se propose de
^> renouer sans délai les négocia-
tions avec l'Angleterre et les Etats-Unis
pour la consolidation de nos dettes exté-
rieures. On ajoute qu' « un règlement
des dettes permettrait, comme ce fut le
cas pour les autres pays' débiteurs, d'ob-
tenir des crédits destinés à l'assainisse-
ment financier et au relèvement du
franc ».
Ainsi le nouveau cabinet, pour prépa-
rer son entrée, nous joue « l'invitation à
l'optimisme »••
Gardons-nous de l'optimisme autant
que du pessimisme. L'un et l'autre nous
ont fait beaucoup de mal. Soyons sim-
plement attentifs à nos comptes.
Personne de sérieux ne conteste qu'il
y ait intérêt, pour nous, à rester en con-
versation avec l'Angleterre et les Etats-
Unis au^sujet.de, nos .dettes.
Ce qu'il ne faut pas faire, c'est recom-
mencer à répandre dans le public l'illu-
sion qu'un règlement sera aisé, que nos
créanciers ne "nous demanderont rien
que d'acceptable, et qu'au surplus, ils
s'apprêtent à nous offrir livres ou dol-
lars. Sans parler d'autres inconvénients,
une telle illusion paralyserait la volonté
qui se manifeste chez nous, d'un effort
sérieux de redressement.
Après une expérience de six années,
la France arrive à cette conviction salu-
taire que son sort dépend, non de
l'étranger, mais d'elle-même. Que l'on
s'abstienne de gâter, par des Gucreries
électorales ou parlementaires, le fruit
amer de l'expérience
Il n'est pas vrai que l'on puisse atten-
dre des Américains ou des Anglais des
concessions sans contre-partie ni des
prêts gracieux. Il n'est pas vrai que la
position de la France soit exactement
la même, en la matière, que celle de
la Belgique ou celle de l'Italie. Il n'est
pas vrai que la meilleure méthode, pour
désarmer un créancier, soit de se pré-
senter de nouveau à lui en emprunteur.
La Belgique et l'Italie ont obtenu des
avantages qui nous ont été ou qui nous
seraient; refusés, parée que l'une et l'au-
tre possèdent des éléments de crédit
que nous ne possédons.. Ras..
que Ï1eii1s ne possédons.Pil~.
Grâce au privilège légitime qui lui fut
accordé, la Belgique a bénéficié, en ma-
tière .de réparations, d'une priorité sur
les versements allemands. Elle est de ce
faif déjà libérée d'une part importante
de sa charge de guerre. Au contraire,
cette charge pèse encore presque inté-
gralement sur notre crédit.
L'Italie, par une politique énergique,
a reconstitué ses finances intérieures,
mis son budget en équilibre, créé chez
elle des conditions qui attirent et rassu-
rent les-capitaux. Nous n'en sommes
pas là.
Il faut le dire et le répéter un Etat
n'a de crédit à l'extérieur /que dans la
mesure de. son crédit intérieur. Négocier
en perdant de vue un fait aussi clair,
c'est s'exposer à un marché ruineux ou
à des rebuffades.. M. Caillaux lui-même
ne put avancer un peu la négociation
que parce que l'étranger crut, sur ses
premiers discours, qu'il poursuivrait une
poh"ti
-Restaurons d'abord notre, crédit inté-
rieur. Ensuite, l'étranger nous aidera.
On prête toujours aux riches, et on ne
prête sérieusement qu'aux riches.
Lucien Romier.
-r=JN#V
ÉCHOS
>ta vaîlëë?
Il y a près de la célèbre petite ville
de Locarno, dont il est en ce moment
même si fortement question à Londres,
une très jolie vallée, celle de Versuzie,
dont tous les jeunes gens ont l'habitude
d'émigrer en Amérique. Les vingt der-
niers viennent de partir.
Les jeunes filles délaissées n'ont
qu'un espoir, c'est que des jeunes Ita-
s liens passent la frontière pour les en-
lever comme de nouvelles Sabines.
Lé plancher de l'Hôtel des Postes.
Les administrations ont à cœur de
dépenser chaque année le budget qui
leur est attribué.
Sans doute l'administration des pos-
tes a-t-elle; cette fin d"exercice, 80.000
francs de trop, car elle se propose de
refaire le plancher de son hôtel de Bou-
logne-sur-Mer, qui n'en avait nul be-
soin.
On dit que les employés des P. T. T.
dans cette ville. estiment généralement
qu'il y avait un meilleur emploi à trou-
ver à ces 80.000 francs.
--••• ̃v M. Henry de Joavenel au Caire
co,
LE Caire, 30 novembre. M. Henry de
Jouvenel a recu hier les membres de la
Colonie française.
Il y a reçu aujourd'hui les notabilités
syriennes et libanaises appartenant à tou-
tes les religions et à tous les partis qui lui
ont exprimé leurs aspirations et leur foi
dans la mission que va 'remplir le haut
commissaire de France en Syrie.
M. Henry de Jouvenel a déclare à la
presse que les conversations qu'il venait
d'avoir ont affermi sa conviction dans
l'utilité du mandat comme trait d'union
entre la civilisation occidentale et la civi-
lisation orientale et entre tant de croyan-
ces, de cultes et de nationalités.
M. Henry de Jouvenel a déjeuné chez
le haut commissaire britannique. Il partira
demain matin pour Beyrouth.
EN ATTENDANT -ift
LA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE
.1 LE CONSEIL
DES MINISTRES
Le départ de M. Briand pour Londres,
où.il va signer les accords de Locarno, a
obligé les ministres à se réunir en conseil
dès hier matin. Ils ont discuté et arrêté le
texte de la « déclaration qui sera lue aux
Chambres demain, à 4 heures.
Ce document, que l'on attend avec curio-
sité, sera bref,. selon le désir de M. Briand.
Dans sa plus grande partie, le gouverne-
ment y traitera la question financière
« Le redressement de la situation est cer-
tain, diront au pays les ministres, à la con-
dition que tous les citoyens le veuille et
fassent confiance au gouvernement. »
Comme on le sait, M. Loucheur propo-
sera des .mesures d'assainissement d'où
sera exclue « l'idée de consolidation ». On
lui prête le dessein de demander au Par-
lement le vote de cinq milliards d'impôts
annuels nouveaux, destinés au rembourse-
ment des bons à court terme, lesquels
l'échelonnent sur sep années*
Au surplus, le ministre défi finances fera
le nécessaire pour obtenir de la Chambre
et du Sénat le vote du budget pour le 31 dé-
cembre. Enfin, il proposera 'au' Parlement
un projet d'ensemble d'assainissement fi-
nancier qu'il se réserve de mettre au point
avec l'aide du comité consultatif qui lui
sera adjoint.
On verra dans la « déclaration ministé-
rielle » que le gouvernement a la volonté
de reprendre sans retard les conversations
avec les Etats-Unis et l'Angleterre" au sujet
des dettes interalliées et qu'à l'extéri&ijr
il s'efforcera de poursuivre la politique d'â-
paisement international dont les accords
de Locarno ne sont que la préface.
On y verra encore que, d'accord avec
l'Espagne, la France ne négligera rien pour
ramener la paix au Maroc, comme elle ne
négligera rien pour rétablir; 1 ordre en
Syrie.
Quelques lignes du document consacré
à la politique intérieure marqueront le dé-
sir du gouvernement de rétablir le plus
tôt possible le scrutin d'arrondissement.
Telles sont, ou à peu près, les grandes
lignes de la « déclaration qui sera rendue
publique après-demain soir.
Les dettes extérieures u
La note suivante, à laquelle fait allu-
sion notre rédacteur en chef, a été gpirV-
ayuniquée hier aux journaux
«. SL. Briànd s'entretiendra à Londres
:a*'étf*Af. Ciûtîr^éMlr des eôhditSoris'idaas les--
quelles seront reprises les con*erj*atioii3
du mois d'août. En même temps, le1 gou-
vernement de Washington sera informé
des intentions du gouvernement français.
» Un règlement des dettes de lafkânce
envers l'Angleterre et les Etafs-Un^iper-
mettrait, comme ce fut le cas pourtîes- au-
tres pays débiteurs, d'obtenir des <œr;édits
destinés à r'assainisseinontffinqnçieruet au
relèvement du franc. » -̃̃̃
Les projets financiers
Une inflation de 6 milliards (?)
M. Loucheur s'est etfttetfrftu}Me#rà la
Chambre, avec MM: Malvy.JprésMenfr de la
commission des finances, et Lanibureux,
rapporteur général du budget L'objet de
cette entrevue est demeuré secret, mais
on affirmait hier soir, au Palais-Bourbon,
que le premier acte du ministre des finan-
ces serait de proposer, pdUt-êtrevmieme dès
demain, au Parlement, Jlë'?Vt>teïiti'Un!<>iJrojet
autorisant la Banque derF*âtt<*&f&<$ifre à
l'Etat de nouvelles~avancëslsféle^aht!à*5 ou
6 milliards. Comment serait gagée cette in-
ilation nouvelle C'est ce qu'on ne savait
pas encore. Mais il est possible que M. Lou-
cheur s'inspire, dans ses projets, d'une pro-
position de l'un de sés anciens collabora-
teurs au ministère des régions libérées
M. Petsche.̃ '"̃ -gz»' :̃.̃•
Le .nouveau député des Hautes-Alpes â,
en effet, déjà. .dépose, depiiis quelques
jours, ttffe pTopûsitioiv >de toi ayant pour
objet de procurer au Trésor des ressour-
ces immédiates. .{.Kj.ioa j.rnr-
Il préconise un emprunt forcé, sans in-
térêt, amortissable en dix ans, qui serait
obligatoirement souscrit pur tous les rede-
vables de l'impôt général sur le revenu
et dans la limitc même dé l'impôt général
et des impôts cédulaires< dUSf'pflfH aux au
titre de l'exercice 1925ifLfc**»£$Si#d!êment seraient de six ni6isPâft£f}stISefei.sur-
sis pourraient être acb6r'dés>ài(|Kiti ceptionnel. par une commission instituée
au ministère des finances.
Le produit de cet emprunt force estimé
à cinq milliards, permettrait aux besoins actuels de la t-rfearerae» 'en ga-
geant même les dernières- 'atoft(*Qci*'«!fcmillions consenties ptir-tïI*f'ftttf^Ue.' de
France.=.–==
L'attitude de l'opposition
Attendre pour juger
Le groupe de l'Union» républicaine dé-
mocratique a procédé hier à un" éBlwinge
dev ues sur la situation politiq-uçc&t- la
constitution du nouveau cabinet, f^aits se
montrer enthousiaste de la combinaison
ministérielle, les assistants ont «estinn;
qu'ils ne pouvaient dès à présent prendre
position contre le gouvernement. Ils sont
donc résolus à attendre la déclaration de
M. Aristide Briand. et les explteatian* qu'il,
ne manquera pas d'apporter ensuite à la,
tribune, pour déterminer leur- attitude en
conséquence. Mais, dès; à présent, il sem-
ble que le groupe ne pourra se monter en-
tièrement satisfait -des -directives de l'ac-
tion gouvernementale. Aussi se cantonne-
ra-Nil dans une abstention pleine, de ré-
serves. ̃̃̃̃
Si, comme on le pense généralement, les
socialistes font de même,, la majorité gou-
vernementale risque fort,de ne pas dé-
passer 290 à 300 voix.
Louis Chevreuse.
(Voir la suite en troisième page.)
^^srfs^Séi»–
La barrette rouge de Mgr Cerretti
^e serait Mgr Valeri, auditeur de la Non-
ciature, qui serait nommé légat pontifical
pour la remise de la barrette cardinalice à
Mgr Cerretti.
POUH-tA jîlFS A IX EU ROPÉEJSIN E
Les .accords conclus à Locarno
seront aujourd'hui à Londres
°" taisait
M. Aristide Briand>mrésideni du Conseil, 1
< est depuis hier ̃ Vhôte de l'Angleterre
'tt.rrt :¡
Lorsque les représentants de l'Angle-
terre, de l'Allemagne, de la Belgique,
de la France, de- l'Italie, de la Pologne
et'de la Tchéco-Slovaquie auront signé,
aujourd'hui, avec la plume d'or conser-
vée au Foreign Office, les accords de
Locarno, ils regarderont sans doute le
chemin parcouru avec une légitime
fierté.
Ils se diront qu'ils ont fait accomplir
au droit international un progrès con-
sidérable en déclarant le recours à la
guerre impossible et l'arbitrage obliga-
leire «dans tous -^es-cas.- îrs esfimei^nt
qu'ils ont vaincu les préjugés séculai-
res et les ressentiments de la dernière
guerre en associant les unes aux autres
les plus grandes puissances de l'Euro-
pe, les anciennes alliées et les ancien-
nes ennemies, pour faire respecter ré-
ciproquement l'inviolabilité de leurs
frontières.
Le contrat wuible durable, parce que
chaque signataire reçoit des avantages.
L'Angleterre et l'Italie ressentent le
juste orgueil d'avoir créé un peu de sta-
bilité en Europe. La France voit con-
sacré le retour à la mère patrie de l'Al-
sace-Lorraine, et garantie la frontière
rhénane, sous la double responsabilité,
limitée et définie, de l'Angleterre et de
l'Italie. L'Allemagne entre dans le con-
cert européen sur le pied d'égalité, est
admise aux Tables de Genève, sent, les
mailles de l'occupation rhénane se dé-
tendre peu à peu et espère désormais
trouver des crédits étrangers.
Il n'y a pas de doute sur les
bords du lac Majeur, l'atmosphère en-
ropéenne s'est purifiée. Et nous ne sau-
rions entourer de trop de solennité la
pose de la première bOrne milliaire sur
,.la route qui mène au temple de la paix.
Seulement, il l'esté de rudes étapes à
franchir. Et comluen de lacets trûjn-
peur-s s'entre.rcroiseiit; S'il est vrai iqiie
leiChancelicr Luther ,et -M, Streseaiaï»n
vont" demander aujourd'hui la Réduc-
tion* des délais d'occupation de- la
deuxième et troisième zone rhénane,
l'avancement du plébiscite dans la
Sarre, la suppression du comité aéro-
nautique de garantie,prévenons-les que
nous ne les suivrons pas le long de
cette voie, même s'ils veulent nous en-
traîner en chantant sur l'air de Locar-
no. "1-
La route de la paix est plus droite
elle ignore les carrefours pour les mar-
chandages et les combinaisons. Si l'Al-
lemagne veut s'y engager, elle doit d'a-
bord constituer un gouvernement vrai-
ment républicain, avec laiinajorité qui
a approuvé, au Reichstag les accords de
Locarno. ̃; • • ̃̃
Il ne faut pas, ensuite, que le chef
d'orchestre de la Wilhelmstrasse pous-
se la presse allemande à implorer sans
cesse de nouvelles concessions et à de-
mander de nouveaux avantages. La zone
de Cologne va être évacuée. Nous avons
atténué le régime de l'occupation ci-
vile nous avons réduit et concentré en
des endroits précis nos garnisons.
Avant d'aller plus loin, nous deman-
dons à l'Allemagne des preuves deusa
loyauté et de sa Donne volonté. -<, <,
j Depuis, qu.aJ.0r3g mois, séjourne à
Paris une'deiégàtiôri allemande, chargée
de conclure un traité de commerce avec
la France. Les privilèges dont la Fran-
ce jouissait pour son exportation en
vertu du traité de Versailles sont deve-
nus caducs le 10 janvier 1925. Cepen-
dant l'Italie, la Belgique, la Hollande
bénéficient de taxes douanières favora-
bles. Et nous, quels résultats avons-
nous atteints dans» Jes:; négociations ?
Aucun. L'atmosphère, au bout de ces
quatorze mois, est devenue seulement,
autour du tapis vert, plus; viciée.
Messieurs les négociateurs, messieurs
les Allemands, ne pourriez-vous ouvrir
un peu les fenêtres, pour laisser entrer
1'air pur de Locarno ? 1 x 1
;:̃•̃; Alfred Mallct.
+. ;u ~.jy:.
Le départ de M. Briand
Lorsque le président du Conseil arriva.
hier, quelques minutes avant midi, à la
gare du Nord, ou un wagon special avait
été accroché à son intention-au rapide de
Calais, il y avait sur le quai de nombreu-
ses personnalités politiques. Il y avait là
deux ministres MM. Chautemps'et Jonr-
dain MM. Ossola, Daniélou et Georges
Chauvin, sous-secrétaires d?Etat sir Iïi-io
"Phipp'Sj' chargé d'affaires de Gr,"](lr-13/c-
.tegneiàl.pfj:iR;1ïis.sier, secrétaire t;cu<;r-il
de la présidence du Conseil Lé^er. ehc-f,
et Sjjard, chef adjoint du cabinet du •i-
nistre des affaires étrangères; Laroche,
directeur des affaires politiques Moi\Jn,
préfet de police Javary, directeur du
chemin de fer du Nord, etc.
M. Benès, ministre des affaires étrangè-
res de Tchéco-Slovaquie, qui pariait ê£a-*
Icment pour Londres, voyagea avee M.
Briand. > ̃•>̃
Après être monté dans spn wagon, M.
Briand redescendit sur le. ,qùai et s'entre-
tint quelques instants avec/,ses collègues,
qui n'eurent pas besoin de lui souhaiter
bon vent car les prévisions météorologi-
ques annonçaient qu'il- 11'en soufflait que
trop sur la Manche. Mais' M. Briand ras-
sura 'ses amis en leur disant qu'il avait le
pied marin.
Au moment où les photographes allaient
prendre le cliché traditionnel du départ,
M. Briarid leur fit remarquer en souriant
qu'ils exerçaient une véritable dictature. Il
"3HftHfi.qa
se prêta cependant de bonne grâce à leurs
légitimes exigences.
Comme le train1 allait partir, on vit ar-
river en courant MM. de Monzie et Laval,
qui avaient formé, (lit-on, le projet d'ac-
compagner le' président jusqu'à Calais. Il
était malheureusement un peu tard et ils
ne purent que. mêler leur voix au chœur
chaleureux.' qui saluait le départ de M.
Briand;
L'arrivée à Londres
»̃ LfJNBRiîS, 30 novembre. Après une
excellente traversée, M. Briand est arri-
vé à 19 lu 25, accompagné-de M..Bertné-
lot. Par le même train est également ar-
rivé M. Benès, premier ministre de Tché-
coslovaquie. '̃
M. Briand a été reçu à la descente du
train par M. Austen Chamberlain, minis-
tre des affaires étrangères Sir William
Tyrell, Lord Crewe, ambassadeur d'An-
gleterre à Paris, M. de Fleuriau, ambas-
sadeur de France, M. Roger Câmbon, con-
seiller d'ambassade, M. Thierry,, premier
secrétaire, le général Des Prés, le com-
mandant de Pontévès et tout le person-
nel de l'ambassade.
Quand l'automobile de M. Briand est
sortie de la gare, la foule a poussé des
hourras.
A 20 h. 30, M. Briand, accompagné de
M. Berthelot, s'est rendu à l'ambassade
de France, où un dîner a été servi en son
honneur, auquel assistaient, outre l'am-
bassadeur et l'ambassadrice, M. et Mme
Churchill, M. Cambon, M. et Mme Thier-
ry, M. et Mme de la Garenne.
Les délégations
belge et allemande
Londres, 30 novembre. Les déléga-
tions belge et allemande sont arrivées ce
soir. Elles ont été reçues à leur arrivée
en gare de Victoria; par M. Chamberlain,
lord d'Abernon et leurs ambassadeurs
respectifs.
On sait déjà que les délégués allemands
sont au nombre de quatre* Ils sont accom-
de douze experts çt secrétaires.
Quimt à lâ"dêlégatioïi'> belge, -en raison de
la mort. de la reine-mère, elle ne: corti*
porte qub! deux membres. '̃'̃<̃'̃'̃ ̃̃̃̃ ̃••
Interrogé par le représentant de l'A-
gence Reuter, M. Luther, après avoir ex-
primé le regret que la cérémonie: de la
signature du pacte soit attristép, par lo
ré"ceftt deuil royal, a; déclaré que le fait
de la' signature du traité de Locarno i
Londres, où un travail si utile .^vait déjà
été accompli l'été dernier, semble être
une garantie de plus de son efficacité.
M. Vandervelde, interrogé, de son côté,
a dit que, bien que la -délégation belg;
n'eut aucune question à poser, il était
heureux de venir signer le pacte ù Lon-
dres.. /̃•' :>
Le résultat de Locarno, &-X-ÎI, ajouté,
devrait être d'établir des reïatfofls plus
étroites entre les pays intéressés, ces re-
lations seront encore resserrées, si les
Allemands font partie du conseil de la
Société des nations.
Les préparatifs pour la cérémonie
Loxdres, 30 novembre. uBéugrands
préparatifs sont faits aujourd'hui eau Fo-
rcign Office pour recevoir dignement et
solennellement les délégués qui signeront
les traités.
De nombreux ouvriers travaillent en-
core à la décoration de la grande salle rec-
tangulaire construite il y a 55 ans, sous le
ministère Palmerston, où pour,la]Uj*emière
fois de l'histoire. u-n.'iraiîé. va. être signé en
publie.
Des1 places ont .été. réservées aux
sentants de la presse, de tous Ic^rj^y's.
Les documents à signer
Les cinq instruments diplomatiques qui
seront1 signés demain comprennent le
traité de Locarno proprement dit et cha-
que traité d'arbitrage entre l'Allemagne et
la Belgique, l'Allemagne et la France, l'Al-
lemagne et la Pologne, l'AllerqagnÈ et la
Tchéco-Slovaquie.
Conformément à une ancienne tradition,
les signatures seront données dans l'ordre
alphabétique des puissances, leurs noms
étant exprimés en français. C'est ainsi
qu'aux plénipotentiaires- allemands, suc-
céderont ceux de la Belgique^.puis de la
France, de la Grande-Bretagnfeflde l'Italie.
de la Pologne et de la Tchéco-Slovaquie.
M. Chamberlain recevra
les délégués du Foreign Office
A leur arrivée, demain, au Foreign Of-
fice, les hommes d'Etat étrangers seront re-
lçus à 'l'entrée du premier éfagg;i par M.
Austen Chamberlain, entouré dç.j§es prin-
cipaux chefs de service. 'rr;.
La salle de la signature sera fermée de
10 h. 30 à 11 heures, pour que l'entrée des
plénipotentiaires ne soit troublée par au-
cun brouhaha.
Vers 10 h." 30, le trait€ de Locarno sera
relu entièrement, conformément à l'usage,
jjpi' des jurés accréditésjà cet effeti-MiiLe document comporte quatre pages,
dont une laissée en blanc pour les signa-
tures.
La cérémonie elle-même ne durera pas
plus de qnarànte minutes.
Après la signature, les délégués seront
icruspar le roi au Palais de Buckinghâm.
EN SYRIE
Le chiffre officiel de nos pertes
Le ministère des affaires étrangères
communique le, chiffre officiel des pertes
ocasionnées par la révolte qui s'est pro-
duite les 18, 19 et 20 octobre, dans la ville
de Damas et la répression qui suivit
23 Arméniens ont été massacrés par les
Druses d'autre part, 131 personnes, dont
une partie avaient les armes à la main,
ont été tuées au cours du bombardement.
Un encaisseur septuagénaire
attaqué à Bel-Âir
par deux bandits
La sacoche dontse sont emparés les agresseurs
contenait 140000 francs
Un encaisseur du Comptoir d'Escomipte,
M. Félix Petot, âgé de soixante et onze ans,
demeurant avenue de Saint-Mandé, sortait
hier, à 18 h. 45, du 51 de la rue des Mar-
guettes, dans le quartier de Bel-Air, quand
deux individus qui avaient dû le suivre
depuis le début de sa tournée, débou-
chant de la rue'du Sahel, s'élancèrent sur
lui pendant que l'un le renversait à terre
et lui portait un coup de matraque derrière
la tête, l'autre lui enlevait sa sacoche ren-
fermant quatre-vingt-dix mille francs de
chèques et cinquante mille francs de nu-
méraire ils ignoraient que l'enèaisseur
avait, dans une poche intérieure de son
gilet, 52.500 francs en billets de banque.
Les. deux bandits, le coup fait, prirent
la fuSe M. Petot se releva et, bien qu'il
eût le visage tuméfié et les membres en-
doloris par les coups de poing que lui
avaienfrprôdigués les malfaiteurs, il s élan-
ça à leur poursuite par la rue de Ramber-
villers et les rejoignit avenue du General-
Î&ichel-Bizot.
Une courte lutte s'engagea. M. Petot fut
une seconde fois terrassé et les bandits
purent disparaître par la rue Victor-Che-
vreul.
L'encaisseur a donné à M. Lenche, com-
missaire de police, le signalement de ses
agresseurs, qui sont des jeunes gens d'une
vingtaine d'années, assez élégamment vê-
tus de costumes de couleur sombre.
La police judiciaire a commencé ses re-
cherches.
Un paquebot ailé
transporte 25 passagers
de Londres à Paris
L'avion-paqueboi anglais, le Wanguard,
avec vingt-cinq passagers à bord, s'est
envolé hier à midi de l'aérodrome de
Croydon, près de Londres, pour l'aéro-
drome du Bourget, près de Paris, où il
a atterri à 14 h. 30.
Il a parcouru les 475 kilomètres qui,
à vol d'oiseau, séparent les deux capita-
les en 2 h. 30.
gfl Vitesse moyenne a donc été de 19U
.kilomètres à l'heure. Il est vrai qu'il a
volé par temps favorable, bien que les
eiFooi-tances aimosphirlques ne fussent
pas ipès: propices, :̃
:,ita mise -en service, de ce paquepot aile
avilit- -été annoncée.̃̃
•Lb. Wanguard est aménagé avec le luxe
et le confortable des wagons « Pull-
man ». Non seulement il est établi pour
25 passagers, y compris le pilote et un
fliècanicièn, mais comporte un bar-res-
itaurant.
Cette traversée est un événement. Nous
voici loin avec ces 25 passagers de la pre-
mière traversée de la Manche par Blé-
riot, seul à bord de son monoplan.
Depuis, sans doute, des multiplaces
avaient été mis en circulation aérienne;
ces jours derniers même, un Goliath a
accompli avec 6.000 kilogs de charge uti-
kV'des performances lourdes de promes-
se* commerciales, puisque ces 6.000 kilogs
de lest «peuvent être remplacées, théori-
quement, par 75 passagers.
Le voyage d'hier marque le début d'u-
ne avantageuse exploitation des lignes aé-
riennes. F. R.
U.'&iJl.ti'j JJOU;JE JOUR
t nijfe&i'ILJ JOUR LE JOUR
CERCLËfviCIEUX
s-,
Giv-ptepd.,les mêmes et on recommence.
La bonne volonté des clients est indéfectible.
tf!ést:i par un redoublement de la production
que la crise .sera conjurée donc, spectacle
permanent, comme au cinéma. Nul besoin^
déranger le président de la République ou es
présidents de la Chambre et du Sénat. Une
simple '«ntente entre l'association des direc-
teurs de spectacles et la fédération des patrons
limonadiers nous assurera après le dîner Mistin-
guett, Chevalier, Raquel Meller, Mayol et après
le souper Mayol, Raquel Meller, Chevalier, Mis-
tingtjgtt. Après le théâtre de 8 h. 1/2 (qui com-
mençait à g h. 20) le théâtre de dix heures
(bravo !) puis le théâtre de minuit (enfin !) le
théâtre de deux heures, quatre heures, et une
dernière séance de gala café au lait-chocolat
avec la revue nègre.
Il n'avait été question, au début, que de
soupers-concerts, une attraction entre deux
tiànsgK II n'en coûtait qu'une majoration de
la «bouteille de Champagne mais, des chan-
sons, les artistes passèrent au sketch et. arri-
vèrent à la pièce en un acte, deux actes et
trois tableaux, quatre, cinq, et davantage. Les
patrons s'aperçurent alors que les musiciens
de l'orchestre demeuraient très longtemps inac-
tifs. 3 puisqu'ils les payaient, autant les em-
ployer.- C'était revenir à l'opérette, à l'opéra-
''comique, à l'opéra. Après les- dîners, les soupers
Parsifal. aE.
Beaucoup de femmes charmantes qui n'a-
vaient jamais pu entendre les premiers et les
seconds actes des ouvrages les plus classiques,
furent 1 séduites, par, les avantage? de. ces.. r,g-
îprésçntations jnatutiriales. Leurs époux se ré-
jouirent également de n'être plus exposés aux
querelles que provoquent les toilettes jamais
hâtives et toujours hâtées. Jubilation des au-
teurs, compositeurs dont les droits se multi-
pliaient, des artistes dont les cachets suivaient
les cours du change. Enfin, satisfaction gé-
nérale, sauf dans l'industrie hôtelière et !e
commerce des lits, draps, oreillers, couvertu-
res.
Régis Gignoux.
La famine menacerait-elïe la Russie ?
Riga, 30 novembre. Le journal lsuez-
fia, de Moscou, annonce que le commis-
saire du peuple au ravitaillement se préoc-
cupe vivement des movens nécessaires
pour subvenir à 5 millions d'habitants
qui, l'hiver se faisant de plus en plus
sentir, manquent de farine et de denrées
indispensables.
A PROPOS
DES MONOPOLES
Nous avons publié hier le premier
des deux articles consacrés par notre
directeur, M. François Coty, à la ques-
lion des monopoles. Voici le second,
daté du 11 mars dernier
Nous avons dit qu'un Etat doit s'in-
terdire certains luxes, ou certaines fo-
lies, quand il a perdu deux millions
d'hommes qui étaient des producteurs
et des contribuables, quand il a vu son
or s'écouler à grands Ilots sans que les
mauvais médecins, après quatre ans de
consultations et d'expériences, réussis-
sent à enrayer cette « hémorragie finan-
cière »; quand il trouve les plus gran-
des difficultés à boucler son budget, le
plus lourd qui. ait jamais pesé sur un
peuple quand il confesse chaque jour
la détresse de sa trésorerie, et qu'il est
acculé aux mesures d'exception.
Pas plus au regard des Français écra-
sés sous les eharges fiscales qu'au re-
gard de ses.. créanciers étrangers, qui
sont exactement reiiscignés et qui nous
le font savoir, l'Etat ne peut justifier
plus longtemps ce luxe entre tous les
luxés les monopoles.
Dans les riches démocraties, avec les
fonds secrets, les monopoles d'Etat
fournissent aux gouvernants la mon-
naie courante dont ils ont besoin, à
toutes les étapes de leur chaotique car-
rière, pour rétribuer les services politi-
ques. et d'autres aussi.
Mais notre démocratie a cessé d'être
riche. Et ceux qui l'ont ruinée ont tari
les sources de leur « monnaie cou-
rante ».
Il faut rendre cette justice à l'Etat
français, qu'il n'a pas, comme dirait un
humoriste. le monopole de mal admi-
nistrer les siens.
Qui dit monopole d'Etat dit mauvaise
gestion.
Les Etats-Unis nous ont donné des
exemples saisissants à l'appui de la
thèse que je soutiens avec beaucoup.de
Français appartenant à toutes les clas-
ses et à tous les partis.
Quand ils entrèrent dans la 'guerre,
les Etats-Unis possédaient les réseaux
de chemins de .fer les mieux outillés,
les mieux organisés, les plus prospères
du monde. Les gouvernants américains,
croyant servirr l'intérêti national. 'prîv..
.rentres réseaux à la charge de l'Etat
ils se substituèrent: complètement p.ux
particuliers qui- les avaient créés.déye-
loppés, administrés.
Résultat en moins de vingt-six mois
le déficit dépassa la somme d'un mil-
liard six cents millions de dollars, que
dut acquitter le contribuable américain
Le matériel était à peu près ruiné, faute
d'entretien le désordre régnait par-
tout. D'énergiques protestations furent
adressées au gouvernement, qui finii
par restituer les réseaux à leurs ancien*
dirigeants, ainsi qu'il avait été stipuK-
au début de l'opération.
̃ L'effet ne se fit pas attendre les dé-
penses d'exploitation furent diminuées
annuellement d'un milliard de dollars:
les tarifs de transport furent réduits de
six cents millions de dollars les com-
pagnies principales se trouvèrent en
mesure de verser à l'Etat, sous forme
de taxès, environ trois cent cinquante
millions de dollars par an.
Est-il besoin d'ajouter le moindre
commentaire à cette démonstration par
les chiffres ? '?
Par contre, l'Etat américain n'avait
pas enlevé à l'industrie -privée l'exploi-
tation des tabacs et des allumettes.
Tous les Français qui ont visité les
Etats-Unis ont été frappés par le nom-
bre et par le luxe des boutiques où l'on
débite tabacs et allumettes, par la va-
riété des produits offerts, par le soin
et l'originalité de la présentation. Nous
ne croyons pas qu'il existe en d'autres
pays, toutes proportions gardées, une
industrie plus riche et d'un rendement
aussi élevé.
Le contraste qui éclate entre^ cette.
prestigieuse exploitation et notre misé-
rable monopole des tabacs inspire de
pénibles réflexions au Français obser-
vateur, épris de progrès il comprend
tout de suite combien il est insensé
d'abandonner de telles entreprises à
l'incurie officielle, et combien il est ur-
gent de les reprendre pour en extraire
tout le profit qu'elles sont susceptibles
de donner.
Or, nous avons eu l'occasion de. le
faire.
Ces Américains ayant, de leur côte,
vu et compris les causes de notre infé-
riorité, sont venus proposer à nos gou-
vernants d'exploiter en leur lieu et pla-
ce l'industrie des tabacs, et de nous
donner une organisation commerciale
aussi attrayante que celle qui fonction-
ne aux Etats-Unis. Il
Pour une concession d'une- durétet de
cinquante années, les négociateurs
américains offraient une somme liquide
d'environ dix-huit milliards de francs.
Premier avantage ce capital, placé
à 5 0/0, devait produire un revenu de
900 millions, sensiblement égal au ren-
dement actuel du monopole, si l'on en
défalque les pensions payées par l'Etat
à son personnel.
D'autre part, tous les bénéfices réali-
sés au delà du rendement actuel de-
vaient être partagés entre la Société
fermière et te Trésor français. Le capi-
tal eût été formé dans des conditions
assurant une majorité française et les
disponibilités effectives, fournies par
des obligations émises en Amérique.
Enfin^ à l'expiration des cinquante
années, 1,'Etat français retrouvait son
monopole avec une valeur accrue,- et
-M-J méchants, je me presse de rire de tout. de peur. à! être obligé d'en'pleurer,
• BEAUMARCHAIS..
IMPRIMÉ EN L'HOTEL DU FIGARO P
14, -ROND-POINT des CHAMPS-ELYSÉES PARIS (8e Arrond»)
f PUBLICATIONS ANNEXES:
Le lundi "Le FIGARO Économique". Le samedi "Le FIGARO Littéraire".
l~ Le jeudi "Le FIGARO ARTisTiQUE Illustré",
1,~ 1,- et les "Figaro .des États-Unis et de l'Argentine, etc.
<̃̃ TABLEAU DES CHANGES
A PARIS
Le Dollar vaut.. ̃“ 25,50 La uva 'vaut» •. w a 124,37
Le Franc Suisse vaut M M « 4,95 La Lire » «. « 1,0 s
Ls Franc Belge « « « 1,16 La Peseta « « 3,6:
A Londres, la Livre vaut en Do' 4,84 a rtomeUe Dollar vaut «n lir 24,8 j
A A New- York, la 4,84 ta Livre 120,
Directeur POLITIQUE François COTY
Fondateur H. DE VILLEMESSANT (1854-1879) a
Anciens Directeurs Francis Magnard. Gaston Calmette. Alfred Capus.
RÉDACTION ADMINISTRATION
PUBLICITÉ ANNONCES
14, ROND-POINT des CHAMPS-ÉLYSÉES, PARIS Téléph. Étrsfc J2-5S, 12-fiJ, 02-65
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''̃72e Année •̃̃̃̃'̃ au cimetièrs Montmartre. 30 h. 30, 250 annversairè du Barreau féminin, N° 335
:̃ .̃-̃ à la-Sorborine. ^-Courses IaSorbonne; Courses à Auteuil.
'"̃̃ mu mii^ ̃ ̃̃̃•»̃̃̃ 7v7
DïEECTEUR-RÏDACXEUR EN CHEF P0LIÎIQUË-.f LUCIEN.RQÏ$BER
-• -St^ -̃' ̃
DIRECTEUR' LITTÉltA'.uœRoBERTDE FLERS
Crédit intérieur
d'abord rr-
^̃'t^ Une note d'origine officieuse
nous apprend que le gouverne-
lp^ ment français se propose de
^> renouer sans délai les négocia-
tions avec l'Angleterre et les Etats-Unis
pour la consolidation de nos dettes exté-
rieures. On ajoute qu' « un règlement
des dettes permettrait, comme ce fut le
cas pour les autres pays' débiteurs, d'ob-
tenir des crédits destinés à l'assainisse-
ment financier et au relèvement du
franc ».
Ainsi le nouveau cabinet, pour prépa-
rer son entrée, nous joue « l'invitation à
l'optimisme »••
Gardons-nous de l'optimisme autant
que du pessimisme. L'un et l'autre nous
ont fait beaucoup de mal. Soyons sim-
plement attentifs à nos comptes.
Personne de sérieux ne conteste qu'il
y ait intérêt, pour nous, à rester en con-
versation avec l'Angleterre et les Etats-
Unis au^sujet.de, nos .dettes.
Ce qu'il ne faut pas faire, c'est recom-
mencer à répandre dans le public l'illu-
sion qu'un règlement sera aisé, que nos
créanciers ne "nous demanderont rien
que d'acceptable, et qu'au surplus, ils
s'apprêtent à nous offrir livres ou dol-
lars. Sans parler d'autres inconvénients,
une telle illusion paralyserait la volonté
qui se manifeste chez nous, d'un effort
sérieux de redressement.
Après une expérience de six années,
la France arrive à cette conviction salu-
taire que son sort dépend, non de
l'étranger, mais d'elle-même. Que l'on
s'abstienne de gâter, par des Gucreries
électorales ou parlementaires, le fruit
amer de l'expérience
Il n'est pas vrai que l'on puisse atten-
dre des Américains ou des Anglais des
concessions sans contre-partie ni des
prêts gracieux. Il n'est pas vrai que la
position de la France soit exactement
la même, en la matière, que celle de
la Belgique ou celle de l'Italie. Il n'est
pas vrai que la meilleure méthode, pour
désarmer un créancier, soit de se pré-
senter de nouveau à lui en emprunteur.
La Belgique et l'Italie ont obtenu des
avantages qui nous ont été ou qui nous
seraient; refusés, parée que l'une et l'au-
tre possèdent des éléments de crédit
que nous ne possédons.. Ras..
que Ï1eii1s ne possédons.Pil~.
Grâce au privilège légitime qui lui fut
accordé, la Belgique a bénéficié, en ma-
tière .de réparations, d'une priorité sur
les versements allemands. Elle est de ce
faif déjà libérée d'une part importante
de sa charge de guerre. Au contraire,
cette charge pèse encore presque inté-
gralement sur notre crédit.
L'Italie, par une politique énergique,
a reconstitué ses finances intérieures,
mis son budget en équilibre, créé chez
elle des conditions qui attirent et rassu-
rent les-capitaux. Nous n'en sommes
pas là.
Il faut le dire et le répéter un Etat
n'a de crédit à l'extérieur /que dans la
mesure de. son crédit intérieur. Négocier
en perdant de vue un fait aussi clair,
c'est s'exposer à un marché ruineux ou
à des rebuffades.. M. Caillaux lui-même
ne put avancer un peu la négociation
que parce que l'étranger crut, sur ses
premiers discours, qu'il poursuivrait une
poh"ti
-Restaurons d'abord notre, crédit inté-
rieur. Ensuite, l'étranger nous aidera.
On prête toujours aux riches, et on ne
prête sérieusement qu'aux riches.
Lucien Romier.
-r=JN#V
ÉCHOS
>ta vaîlëë?
Il y a près de la célèbre petite ville
de Locarno, dont il est en ce moment
même si fortement question à Londres,
une très jolie vallée, celle de Versuzie,
dont tous les jeunes gens ont l'habitude
d'émigrer en Amérique. Les vingt der-
niers viennent de partir.
Les jeunes filles délaissées n'ont
qu'un espoir, c'est que des jeunes Ita-
s liens passent la frontière pour les en-
lever comme de nouvelles Sabines.
Lé plancher de l'Hôtel des Postes.
Les administrations ont à cœur de
dépenser chaque année le budget qui
leur est attribué.
Sans doute l'administration des pos-
tes a-t-elle; cette fin d"exercice, 80.000
francs de trop, car elle se propose de
refaire le plancher de son hôtel de Bou-
logne-sur-Mer, qui n'en avait nul be-
soin.
On dit que les employés des P. T. T.
dans cette ville. estiment généralement
qu'il y avait un meilleur emploi à trou-
ver à ces 80.000 francs.
--••• ̃v M. Henry de Joavenel au Caire
co,
LE Caire, 30 novembre. M. Henry de
Jouvenel a recu hier les membres de la
Colonie française.
Il y a reçu aujourd'hui les notabilités
syriennes et libanaises appartenant à tou-
tes les religions et à tous les partis qui lui
ont exprimé leurs aspirations et leur foi
dans la mission que va 'remplir le haut
commissaire de France en Syrie.
M. Henry de Jouvenel a déclare à la
presse que les conversations qu'il venait
d'avoir ont affermi sa conviction dans
l'utilité du mandat comme trait d'union
entre la civilisation occidentale et la civi-
lisation orientale et entre tant de croyan-
ces, de cultes et de nationalités.
M. Henry de Jouvenel a déjeuné chez
le haut commissaire britannique. Il partira
demain matin pour Beyrouth.
EN ATTENDANT -ift
LA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE
.1 LE CONSEIL
DES MINISTRES
Le départ de M. Briand pour Londres,
où.il va signer les accords de Locarno, a
obligé les ministres à se réunir en conseil
dès hier matin. Ils ont discuté et arrêté le
texte de la « déclaration qui sera lue aux
Chambres demain, à 4 heures.
Ce document, que l'on attend avec curio-
sité, sera bref,. selon le désir de M. Briand.
Dans sa plus grande partie, le gouverne-
ment y traitera la question financière
« Le redressement de la situation est cer-
tain, diront au pays les ministres, à la con-
dition que tous les citoyens le veuille et
fassent confiance au gouvernement. »
Comme on le sait, M. Loucheur propo-
sera des .mesures d'assainissement d'où
sera exclue « l'idée de consolidation ». On
lui prête le dessein de demander au Par-
lement le vote de cinq milliards d'impôts
annuels nouveaux, destinés au rembourse-
ment des bons à court terme, lesquels
l'échelonnent sur sep années*
Au surplus, le ministre défi finances fera
le nécessaire pour obtenir de la Chambre
et du Sénat le vote du budget pour le 31 dé-
cembre. Enfin, il proposera 'au' Parlement
un projet d'ensemble d'assainissement fi-
nancier qu'il se réserve de mettre au point
avec l'aide du comité consultatif qui lui
sera adjoint.
On verra dans la « déclaration ministé-
rielle » que le gouvernement a la volonté
de reprendre sans retard les conversations
avec les Etats-Unis et l'Angleterre" au sujet
des dettes interalliées et qu'à l'extéri&ijr
il s'efforcera de poursuivre la politique d'â-
paisement international dont les accords
de Locarno ne sont que la préface.
On y verra encore que, d'accord avec
l'Espagne, la France ne négligera rien pour
ramener la paix au Maroc, comme elle ne
négligera rien pour rétablir; 1 ordre en
Syrie.
Quelques lignes du document consacré
à la politique intérieure marqueront le dé-
sir du gouvernement de rétablir le plus
tôt possible le scrutin d'arrondissement.
Telles sont, ou à peu près, les grandes
lignes de la « déclaration qui sera rendue
publique après-demain soir.
Les dettes extérieures u
La note suivante, à laquelle fait allu-
sion notre rédacteur en chef, a été gpirV-
ayuniquée hier aux journaux
«. SL. Briànd s'entretiendra à Londres
:a*'étf*Af. Ciûtîr^éMlr des eôhditSoris'idaas les--
quelles seront reprises les con*erj*atioii3
du mois d'août. En même temps, le1 gou-
vernement de Washington sera informé
des intentions du gouvernement français.
» Un règlement des dettes de lafkânce
envers l'Angleterre et les Etafs-Un^iper-
mettrait, comme ce fut le cas pourtîes- au-
tres pays débiteurs, d'obtenir des <œr;édits
destinés à r'assainisseinontffinqnçieruet au
relèvement du franc. » -̃̃̃
Les projets financiers
Une inflation de 6 milliards (?)
M. Loucheur s'est etfttetfrftu}Me#rà la
Chambre, avec MM: Malvy.JprésMenfr de la
commission des finances, et Lanibureux,
rapporteur général du budget L'objet de
cette entrevue est demeuré secret, mais
on affirmait hier soir, au Palais-Bourbon,
que le premier acte du ministre des finan-
ces serait de proposer, pdUt-êtrevmieme dès
demain, au Parlement, Jlë'?Vt>teïiti'Un!<>iJrojet
autorisant la Banque derF*âtt<*&f&<$ifre à
l'Etat de nouvelles~avancëslsféle^aht!à*5 ou
6 milliards. Comment serait gagée cette in-
ilation nouvelle C'est ce qu'on ne savait
pas encore. Mais il est possible que M. Lou-
cheur s'inspire, dans ses projets, d'une pro-
position de l'un de sés anciens collabora-
teurs au ministère des régions libérées
M. Petsche.̃ '"̃ -gz»' :̃.̃•
Le .nouveau député des Hautes-Alpes â,
en effet, déjà. .dépose, depiiis quelques
jours, ttffe pTopûsitioiv >de toi ayant pour
objet de procurer au Trésor des ressour-
ces immédiates. .{.Kj.ioa j.rnr-
Il préconise un emprunt forcé, sans in-
térêt, amortissable en dix ans, qui serait
obligatoirement souscrit pur tous les rede-
vables de l'impôt général sur le revenu
et dans la limitc même dé l'impôt général
et des impôts cédulaires< dUSf'pflfH aux au
titre de l'exercice 1925ifLfc**»£$Si#d!ê
sis pourraient être acb6r'dés>ài(|Kiti
au ministère des finances.
Le produit de cet emprunt force estimé
à cinq milliards, permettrait
geant même les dernières- 'atoft(*Qci*'«!fc
France.=.–==
L'attitude de l'opposition
Attendre pour juger
Le groupe de l'Union» républicaine dé-
mocratique a procédé hier à un" éBlwinge
dev ues sur la situation politiq-uçc&t- la
constitution du nouveau cabinet, f^aits se
montrer enthousiaste de la combinaison
ministérielle, les assistants ont «estinn;
qu'ils ne pouvaient dès à présent prendre
position contre le gouvernement. Ils sont
donc résolus à attendre la déclaration de
M. Aristide Briand. et les explteatian* qu'il,
ne manquera pas d'apporter ensuite à la,
tribune, pour déterminer leur- attitude en
conséquence. Mais, dès; à présent, il sem-
ble que le groupe ne pourra se monter en-
tièrement satisfait -des -directives de l'ac-
tion gouvernementale. Aussi se cantonne-
ra-Nil dans une abstention pleine, de ré-
serves. ̃̃̃̃
Si, comme on le pense généralement, les
socialistes font de même,, la majorité gou-
vernementale risque fort,de ne pas dé-
passer 290 à 300 voix.
Louis Chevreuse.
(Voir la suite en troisième page.)
^^srfs^Séi»–
La barrette rouge de Mgr Cerretti
^e serait Mgr Valeri, auditeur de la Non-
ciature, qui serait nommé légat pontifical
pour la remise de la barrette cardinalice à
Mgr Cerretti.
POUH-tA jîlFS A IX EU ROPÉEJSIN E
Les .accords conclus à Locarno
seront aujourd'hui à Londres
°" taisait
M. Aristide Briand>mrésideni du Conseil, 1
< est depuis hier ̃ Vhôte de l'Angleterre
'tt.rrt :¡
Lorsque les représentants de l'Angle-
terre, de l'Allemagne, de la Belgique,
de la France, de- l'Italie, de la Pologne
et'de la Tchéco-Slovaquie auront signé,
aujourd'hui, avec la plume d'or conser-
vée au Foreign Office, les accords de
Locarno, ils regarderont sans doute le
chemin parcouru avec une légitime
fierté.
Ils se diront qu'ils ont fait accomplir
au droit international un progrès con-
sidérable en déclarant le recours à la
guerre impossible et l'arbitrage obliga-
leire «dans tous -^es-cas.- îrs esfimei^nt
qu'ils ont vaincu les préjugés séculai-
res et les ressentiments de la dernière
guerre en associant les unes aux autres
les plus grandes puissances de l'Euro-
pe, les anciennes alliées et les ancien-
nes ennemies, pour faire respecter ré-
ciproquement l'inviolabilité de leurs
frontières.
Le contrat wuible durable, parce que
chaque signataire reçoit des avantages.
L'Angleterre et l'Italie ressentent le
juste orgueil d'avoir créé un peu de sta-
bilité en Europe. La France voit con-
sacré le retour à la mère patrie de l'Al-
sace-Lorraine, et garantie la frontière
rhénane, sous la double responsabilité,
limitée et définie, de l'Angleterre et de
l'Italie. L'Allemagne entre dans le con-
cert européen sur le pied d'égalité, est
admise aux Tables de Genève, sent, les
mailles de l'occupation rhénane se dé-
tendre peu à peu et espère désormais
trouver des crédits étrangers.
Il n'y a pas de doute sur les
bords du lac Majeur, l'atmosphère en-
ropéenne s'est purifiée. Et nous ne sau-
rions entourer de trop de solennité la
pose de la première bOrne milliaire sur
,.la route qui mène au temple de la paix.
Seulement, il l'esté de rudes étapes à
franchir. Et comluen de lacets trûjn-
peur-s s'entre.rcroiseiit; S'il est vrai iqiie
leiChancelicr Luther ,et -M, Streseaiaï»n
vont" demander aujourd'hui la Réduc-
tion* des délais d'occupation de- la
deuxième et troisième zone rhénane,
l'avancement du plébiscite dans la
Sarre, la suppression du comité aéro-
nautique de garantie,prévenons-les que
nous ne les suivrons pas le long de
cette voie, même s'ils veulent nous en-
traîner en chantant sur l'air de Locar-
no. "1-
La route de la paix est plus droite
elle ignore les carrefours pour les mar-
chandages et les combinaisons. Si l'Al-
lemagne veut s'y engager, elle doit d'a-
bord constituer un gouvernement vrai-
ment républicain, avec laiinajorité qui
a approuvé, au Reichstag les accords de
Locarno. ̃; • • ̃̃
Il ne faut pas, ensuite, que le chef
d'orchestre de la Wilhelmstrasse pous-
se la presse allemande à implorer sans
cesse de nouvelles concessions et à de-
mander de nouveaux avantages. La zone
de Cologne va être évacuée. Nous avons
atténué le régime de l'occupation ci-
vile nous avons réduit et concentré en
des endroits précis nos garnisons.
Avant d'aller plus loin, nous deman-
dons à l'Allemagne des preuves deusa
loyauté et de sa Donne volonté. -<, <,
j Depuis, qu.aJ.0r3g mois, séjourne à
Paris une'deiégàtiôri allemande, chargée
de conclure un traité de commerce avec
la France. Les privilèges dont la Fran-
ce jouissait pour son exportation en
vertu du traité de Versailles sont deve-
nus caducs le 10 janvier 1925. Cepen-
dant l'Italie, la Belgique, la Hollande
bénéficient de taxes douanières favora-
bles. Et nous, quels résultats avons-
nous atteints dans» Jes:; négociations ?
Aucun. L'atmosphère, au bout de ces
quatorze mois, est devenue seulement,
autour du tapis vert, plus; viciée.
Messieurs les négociateurs, messieurs
les Allemands, ne pourriez-vous ouvrir
un peu les fenêtres, pour laisser entrer
1'air pur de Locarno ? 1 x 1
;:̃•̃; Alfred Mallct.
+. ;u ~.jy:.
Le départ de M. Briand
Lorsque le président du Conseil arriva.
hier, quelques minutes avant midi, à la
gare du Nord, ou un wagon special avait
été accroché à son intention-au rapide de
Calais, il y avait sur le quai de nombreu-
ses personnalités politiques. Il y avait là
deux ministres MM. Chautemps'et Jonr-
dain MM. Ossola, Daniélou et Georges
Chauvin, sous-secrétaires d?Etat sir Iïi-io
"Phipp'Sj' chargé d'affaires de Gr,"](lr-13/c-
.tegneiàl.pfj:iR;1ïis.sier, secrétaire t;cu<;r-il
de la présidence du Conseil Lé^er. ehc-f,
et Sjjard, chef adjoint du cabinet du •i-
nistre des affaires étrangères; Laroche,
directeur des affaires politiques Moi\Jn,
préfet de police Javary, directeur du
chemin de fer du Nord, etc.
M. Benès, ministre des affaires étrangè-
res de Tchéco-Slovaquie, qui pariait ê£a-*
Icment pour Londres, voyagea avee M.
Briand. > ̃•>̃
Après être monté dans spn wagon, M.
Briand redescendit sur le. ,qùai et s'entre-
tint quelques instants avec/,ses collègues,
qui n'eurent pas besoin de lui souhaiter
bon vent car les prévisions météorologi-
ques annonçaient qu'il- 11'en soufflait que
trop sur la Manche. Mais' M. Briand ras-
sura 'ses amis en leur disant qu'il avait le
pied marin.
Au moment où les photographes allaient
prendre le cliché traditionnel du départ,
M. Briarid leur fit remarquer en souriant
qu'ils exerçaient une véritable dictature. Il
"3HftHfi.qa
se prêta cependant de bonne grâce à leurs
légitimes exigences.
Comme le train1 allait partir, on vit ar-
river en courant MM. de Monzie et Laval,
qui avaient formé, (lit-on, le projet d'ac-
compagner le' président jusqu'à Calais. Il
était malheureusement un peu tard et ils
ne purent que. mêler leur voix au chœur
chaleureux.' qui saluait le départ de M.
Briand;
L'arrivée à Londres
»̃ LfJNBRiîS, 30 novembre. Après une
excellente traversée, M. Briand est arri-
vé à 19 lu 25, accompagné-de M..Bertné-
lot. Par le même train est également ar-
rivé M. Benès, premier ministre de Tché-
coslovaquie. '̃
M. Briand a été reçu à la descente du
train par M. Austen Chamberlain, minis-
tre des affaires étrangères Sir William
Tyrell, Lord Crewe, ambassadeur d'An-
gleterre à Paris, M. de Fleuriau, ambas-
sadeur de France, M. Roger Câmbon, con-
seiller d'ambassade, M. Thierry,, premier
secrétaire, le général Des Prés, le com-
mandant de Pontévès et tout le person-
nel de l'ambassade.
Quand l'automobile de M. Briand est
sortie de la gare, la foule a poussé des
hourras.
A 20 h. 30, M. Briand, accompagné de
M. Berthelot, s'est rendu à l'ambassade
de France, où un dîner a été servi en son
honneur, auquel assistaient, outre l'am-
bassadeur et l'ambassadrice, M. et Mme
Churchill, M. Cambon, M. et Mme Thier-
ry, M. et Mme de la Garenne.
Les délégations
belge et allemande
Londres, 30 novembre. Les déléga-
tions belge et allemande sont arrivées ce
soir. Elles ont été reçues à leur arrivée
en gare de Victoria; par M. Chamberlain,
lord d'Abernon et leurs ambassadeurs
respectifs.
On sait déjà que les délégués allemands
sont au nombre de quatre* Ils sont accom-
de douze experts çt secrétaires.
Quimt à lâ"dêlégatioïi'> belge, -en raison de
la mort. de la reine-mère, elle ne: corti*
porte qub! deux membres. '̃'̃<̃'̃'̃ ̃̃̃̃ ̃••
Interrogé par le représentant de l'A-
gence Reuter, M. Luther, après avoir ex-
primé le regret que la cérémonie: de la
signature du pacte soit attristép, par lo
ré"ceftt deuil royal, a; déclaré que le fait
de la' signature du traité de Locarno i
Londres, où un travail si utile .^vait déjà
été accompli l'été dernier, semble être
une garantie de plus de son efficacité.
M. Vandervelde, interrogé, de son côté,
a dit que, bien que la -délégation belg;
n'eut aucune question à poser, il était
heureux de venir signer le pacte ù Lon-
dres.. /̃•' :>
Le résultat de Locarno, &-X-ÎI, ajouté,
devrait être d'établir des reïatfofls plus
étroites entre les pays intéressés, ces re-
lations seront encore resserrées, si les
Allemands font partie du conseil de la
Société des nations.
Les préparatifs pour la cérémonie
Loxdres, 30 novembre. uBéugrands
préparatifs sont faits aujourd'hui eau Fo-
rcign Office pour recevoir dignement et
solennellement les délégués qui signeront
les traités.
De nombreux ouvriers travaillent en-
core à la décoration de la grande salle rec-
tangulaire construite il y a 55 ans, sous le
ministère Palmerston, où pour,la]Uj*emière
fois de l'histoire. u-n.'iraiîé. va. être signé en
publie.
Des1 places ont .été. réservées aux
sentants de la presse, de tous Ic^rj^y's.
Les documents à signer
Les cinq instruments diplomatiques qui
seront1 signés demain comprennent le
traité de Locarno proprement dit et cha-
que traité d'arbitrage entre l'Allemagne et
la Belgique, l'Allemagne et la France, l'Al-
lemagne et la Pologne, l'AllerqagnÈ et la
Tchéco-Slovaquie.
Conformément à une ancienne tradition,
les signatures seront données dans l'ordre
alphabétique des puissances, leurs noms
étant exprimés en français. C'est ainsi
qu'aux plénipotentiaires- allemands, suc-
céderont ceux de la Belgique^.puis de la
France, de la Grande-Bretagnfeflde l'Italie.
de la Pologne et de la Tchéco-Slovaquie.
M. Chamberlain recevra
les délégués du Foreign Office
A leur arrivée, demain, au Foreign Of-
fice, les hommes d'Etat étrangers seront re-
lçus à 'l'entrée du premier éfagg;i par M.
Austen Chamberlain, entouré dç.j§es prin-
cipaux chefs de service. 'rr;.
La salle de la signature sera fermée de
10 h. 30 à 11 heures, pour que l'entrée des
plénipotentiaires ne soit troublée par au-
cun brouhaha.
Vers 10 h." 30, le trait€ de Locarno sera
relu entièrement, conformément à l'usage,
jjpi' des jurés accréditésjà cet effeti-Mii
dont une laissée en blanc pour les signa-
tures.
La cérémonie elle-même ne durera pas
plus de qnarànte minutes.
Après la signature, les délégués seront
icruspar le roi au Palais de Buckinghâm.
EN SYRIE
Le chiffre officiel de nos pertes
Le ministère des affaires étrangères
communique le, chiffre officiel des pertes
ocasionnées par la révolte qui s'est pro-
duite les 18, 19 et 20 octobre, dans la ville
de Damas et la répression qui suivit
23 Arméniens ont été massacrés par les
Druses d'autre part, 131 personnes, dont
une partie avaient les armes à la main,
ont été tuées au cours du bombardement.
Un encaisseur septuagénaire
attaqué à Bel-Âir
par deux bandits
La sacoche dontse sont emparés les agresseurs
contenait 140000 francs
Un encaisseur du Comptoir d'Escomipte,
M. Félix Petot, âgé de soixante et onze ans,
demeurant avenue de Saint-Mandé, sortait
hier, à 18 h. 45, du 51 de la rue des Mar-
guettes, dans le quartier de Bel-Air, quand
deux individus qui avaient dû le suivre
depuis le début de sa tournée, débou-
chant de la rue'du Sahel, s'élancèrent sur
lui pendant que l'un le renversait à terre
et lui portait un coup de matraque derrière
la tête, l'autre lui enlevait sa sacoche ren-
fermant quatre-vingt-dix mille francs de
chèques et cinquante mille francs de nu-
méraire ils ignoraient que l'enèaisseur
avait, dans une poche intérieure de son
gilet, 52.500 francs en billets de banque.
Les. deux bandits, le coup fait, prirent
la fuSe M. Petot se releva et, bien qu'il
eût le visage tuméfié et les membres en-
doloris par les coups de poing que lui
avaienfrprôdigués les malfaiteurs, il s élan-
ça à leur poursuite par la rue de Ramber-
villers et les rejoignit avenue du General-
Î&ichel-Bizot.
Une courte lutte s'engagea. M. Petot fut
une seconde fois terrassé et les bandits
purent disparaître par la rue Victor-Che-
vreul.
L'encaisseur a donné à M. Lenche, com-
missaire de police, le signalement de ses
agresseurs, qui sont des jeunes gens d'une
vingtaine d'années, assez élégamment vê-
tus de costumes de couleur sombre.
La police judiciaire a commencé ses re-
cherches.
Un paquebot ailé
transporte 25 passagers
de Londres à Paris
L'avion-paqueboi anglais, le Wanguard,
avec vingt-cinq passagers à bord, s'est
envolé hier à midi de l'aérodrome de
Croydon, près de Londres, pour l'aéro-
drome du Bourget, près de Paris, où il
a atterri à 14 h. 30.
Il a parcouru les 475 kilomètres qui,
à vol d'oiseau, séparent les deux capita-
les en 2 h. 30.
gfl Vitesse moyenne a donc été de 19U
.kilomètres à l'heure. Il est vrai qu'il a
volé par temps favorable, bien que les
eiFooi-tances aimosphirlques ne fussent
pas ipès: propices, :̃
:,ita mise -en service, de ce paquepot aile
avilit- -été annoncée.̃̃
•Lb. Wanguard est aménagé avec le luxe
et le confortable des wagons « Pull-
man ». Non seulement il est établi pour
25 passagers, y compris le pilote et un
fliècanicièn, mais comporte un bar-res-
itaurant.
Cette traversée est un événement. Nous
voici loin avec ces 25 passagers de la pre-
mière traversée de la Manche par Blé-
riot, seul à bord de son monoplan.
Depuis, sans doute, des multiplaces
avaient été mis en circulation aérienne;
ces jours derniers même, un Goliath a
accompli avec 6.000 kilogs de charge uti-
kV'des performances lourdes de promes-
se* commerciales, puisque ces 6.000 kilogs
de lest «peuvent être remplacées, théori-
quement, par 75 passagers.
Le voyage d'hier marque le début d'u-
ne avantageuse exploitation des lignes aé-
riennes. F. R.
U.'&iJl.ti'j JJOU;JE JOUR
t nijfe&i'ILJ JOUR LE JOUR
CERCLËfviCIEUX
s-,
Giv-ptepd.,les mêmes et on recommence.
La bonne volonté des clients est indéfectible.
tf!ést:i par un redoublement de la production
que la crise .sera conjurée donc, spectacle
permanent, comme au cinéma. Nul besoin^
déranger le président de la République ou es
présidents de la Chambre et du Sénat. Une
simple '«ntente entre l'association des direc-
teurs de spectacles et la fédération des patrons
limonadiers nous assurera après le dîner Mistin-
guett, Chevalier, Raquel Meller, Mayol et après
le souper Mayol, Raquel Meller, Chevalier, Mis-
tingtjgtt. Après le théâtre de 8 h. 1/2 (qui com-
mençait à g h. 20) le théâtre de dix heures
(bravo !) puis le théâtre de minuit (enfin !) le
théâtre de deux heures, quatre heures, et une
dernière séance de gala café au lait-chocolat
avec la revue nègre.
Il n'avait été question, au début, que de
soupers-concerts, une attraction entre deux
tiànsgK II n'en coûtait qu'une majoration de
la «bouteille de Champagne mais, des chan-
sons, les artistes passèrent au sketch et. arri-
vèrent à la pièce en un acte, deux actes et
trois tableaux, quatre, cinq, et davantage. Les
patrons s'aperçurent alors que les musiciens
de l'orchestre demeuraient très longtemps inac-
tifs. 3 puisqu'ils les payaient, autant les em-
ployer.- C'était revenir à l'opérette, à l'opéra-
''comique, à l'opéra. Après les- dîners, les soupers
Parsifal. aE.
Beaucoup de femmes charmantes qui n'a-
vaient jamais pu entendre les premiers et les
seconds actes des ouvrages les plus classiques,
furent 1 séduites, par, les avantage? de. ces.. r,g-
îprésçntations jnatutiriales. Leurs époux se ré-
jouirent également de n'être plus exposés aux
querelles que provoquent les toilettes jamais
hâtives et toujours hâtées. Jubilation des au-
teurs, compositeurs dont les droits se multi-
pliaient, des artistes dont les cachets suivaient
les cours du change. Enfin, satisfaction gé-
nérale, sauf dans l'industrie hôtelière et !e
commerce des lits, draps, oreillers, couvertu-
res.
Régis Gignoux.
La famine menacerait-elïe la Russie ?
Riga, 30 novembre. Le journal lsuez-
fia, de Moscou, annonce que le commis-
saire du peuple au ravitaillement se préoc-
cupe vivement des movens nécessaires
pour subvenir à 5 millions d'habitants
qui, l'hiver se faisant de plus en plus
sentir, manquent de farine et de denrées
indispensables.
A PROPOS
DES MONOPOLES
Nous avons publié hier le premier
des deux articles consacrés par notre
directeur, M. François Coty, à la ques-
lion des monopoles. Voici le second,
daté du 11 mars dernier
Nous avons dit qu'un Etat doit s'in-
terdire certains luxes, ou certaines fo-
lies, quand il a perdu deux millions
d'hommes qui étaient des producteurs
et des contribuables, quand il a vu son
or s'écouler à grands Ilots sans que les
mauvais médecins, après quatre ans de
consultations et d'expériences, réussis-
sent à enrayer cette « hémorragie finan-
cière »; quand il trouve les plus gran-
des difficultés à boucler son budget, le
plus lourd qui. ait jamais pesé sur un
peuple quand il confesse chaque jour
la détresse de sa trésorerie, et qu'il est
acculé aux mesures d'exception.
Pas plus au regard des Français écra-
sés sous les eharges fiscales qu'au re-
gard de ses.. créanciers étrangers, qui
sont exactement reiiscignés et qui nous
le font savoir, l'Etat ne peut justifier
plus longtemps ce luxe entre tous les
luxés les monopoles.
Dans les riches démocraties, avec les
fonds secrets, les monopoles d'Etat
fournissent aux gouvernants la mon-
naie courante dont ils ont besoin, à
toutes les étapes de leur chaotique car-
rière, pour rétribuer les services politi-
ques. et d'autres aussi.
Mais notre démocratie a cessé d'être
riche. Et ceux qui l'ont ruinée ont tari
les sources de leur « monnaie cou-
rante ».
Il faut rendre cette justice à l'Etat
français, qu'il n'a pas, comme dirait un
humoriste. le monopole de mal admi-
nistrer les siens.
Qui dit monopole d'Etat dit mauvaise
gestion.
Les Etats-Unis nous ont donné des
exemples saisissants à l'appui de la
thèse que je soutiens avec beaucoup.de
Français appartenant à toutes les clas-
ses et à tous les partis.
Quand ils entrèrent dans la 'guerre,
les Etats-Unis possédaient les réseaux
de chemins de .fer les mieux outillés,
les mieux organisés, les plus prospères
du monde. Les gouvernants américains,
croyant servirr l'intérêti national. 'prîv..
.rentres réseaux à la charge de l'Etat
ils se substituèrent: complètement p.ux
particuliers qui- les avaient créés.déye-
loppés, administrés.
Résultat en moins de vingt-six mois
le déficit dépassa la somme d'un mil-
liard six cents millions de dollars, que
dut acquitter le contribuable américain
Le matériel était à peu près ruiné, faute
d'entretien le désordre régnait par-
tout. D'énergiques protestations furent
adressées au gouvernement, qui finii
par restituer les réseaux à leurs ancien*
dirigeants, ainsi qu'il avait été stipuK-
au début de l'opération.
̃ L'effet ne se fit pas attendre les dé-
penses d'exploitation furent diminuées
annuellement d'un milliard de dollars:
les tarifs de transport furent réduits de
six cents millions de dollars les com-
pagnies principales se trouvèrent en
mesure de verser à l'Etat, sous forme
de taxès, environ trois cent cinquante
millions de dollars par an.
Est-il besoin d'ajouter le moindre
commentaire à cette démonstration par
les chiffres ? '?
Par contre, l'Etat américain n'avait
pas enlevé à l'industrie -privée l'exploi-
tation des tabacs et des allumettes.
Tous les Français qui ont visité les
Etats-Unis ont été frappés par le nom-
bre et par le luxe des boutiques où l'on
débite tabacs et allumettes, par la va-
riété des produits offerts, par le soin
et l'originalité de la présentation. Nous
ne croyons pas qu'il existe en d'autres
pays, toutes proportions gardées, une
industrie plus riche et d'un rendement
aussi élevé.
Le contraste qui éclate entre^ cette.
prestigieuse exploitation et notre misé-
rable monopole des tabacs inspire de
pénibles réflexions au Français obser-
vateur, épris de progrès il comprend
tout de suite combien il est insensé
d'abandonner de telles entreprises à
l'incurie officielle, et combien il est ur-
gent de les reprendre pour en extraire
tout le profit qu'elles sont susceptibles
de donner.
Or, nous avons eu l'occasion de. le
faire.
Ces Américains ayant, de leur côte,
vu et compris les causes de notre infé-
riorité, sont venus proposer à nos gou-
vernants d'exploiter en leur lieu et pla-
ce l'industrie des tabacs, et de nous
donner une organisation commerciale
aussi attrayante que celle qui fonction-
ne aux Etats-Unis. Il
Pour une concession d'une- durétet de
cinquante années, les négociateurs
américains offraient une somme liquide
d'environ dix-huit milliards de francs.
Premier avantage ce capital, placé
à 5 0/0, devait produire un revenu de
900 millions, sensiblement égal au ren-
dement actuel du monopole, si l'on en
défalque les pensions payées par l'Etat
à son personnel.
D'autre part, tous les bénéfices réali-
sés au delà du rendement actuel de-
vaient être partagés entre la Société
fermière et te Trésor français. Le capi-
tal eût été formé dans des conditions
assurant une majorité française et les
disponibilités effectives, fournies par
des obligations émises en Amérique.
Enfin^ à l'expiration des cinquante
années, 1,'Etat français retrouvait son
monopole avec une valeur accrue,- et
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