Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1925-05-03
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 03 mai 1925 03 mai 1925
Description : 1925/05/03 (Numéro 123). 1925/05/03 (Numéro 123).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k294357z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LOUÉ par ceux-drblâmé' par ceux-là, me moquant des sots, bravant tes
méchants, Je me presse de rirede tout. de peur d'être obligé d'en pleurer.
BEAUMARCHAIS.
IMPKMÉ, EN L'HOTEL DU FIGAKO
36, RUE DRÔUOT PAPÏS (ixe Arrond*)
PUBLICATIONS ANNEXES:
Le lundi «LE Figaro ÉCONOMIQUE Le samedi Le Figaro Littéraire
Le jeudi "Le FIGARO ARTISTIQUE Illustré",
et les "Figaro" des États-Unis et de l'Argentine, etc.
TABLEAU DES CHANGES
A PARIS ·
Le Dollar vaut. 19.05 La Livre vaut 92,37
Le Franc Suisse vaut. 3,69 La Lire 0,78
Le Franc Belge 0,97 La Peseta 2,78
ALONDRES, la Livre vaut en Dali. 4.S4 A Axa*, le Djliar vaut en lire 24.45
A NEW-YoRK,la Livre vaut en Dali. 4,84 la Livre U7.5S
Fondateur H. DE VILLEMESSANT (1854-1879)
Anciens Directeurs Francis Magnaed. Gaston Calmette. Alfred Capus.
RÉDACTION ADMINISTRATION
16, RUB.ÛROUOT, PARIS Tiliph. s Gutentcrg 02-46, 02-47, 02-49
PUBLICITÉ ANNONCES
J4, ROND-POINT des CHAMPS-ELYSÉES, PARIS- Téléph. t-Xytâw. J2-58, J2-6 J, 02-65
ABONNEMENTS t
Puis, Départementa 3 mois 6 mois ( an Étranger: 3 mois 6 moi* J an
«tCoïoniesj t 18 » 34 » 64 » 34 » 65 » 120 »
On s'abonne dam tous les Bureaux de Poste de France et d'Algérie
̃̃4%?- `'. V Aujourd'hui';
` 't
Elections municipales Ouverture des sections de vote à 8 heures, fermeture à 18 heures.-
72e Année 15 heures, Cimetière de Bourg-la-Reine Inauguration du monument élevé sur la tombe de Léon Bloy.
Courses au Bois de Boulogne.
No 123
Directeur Politique François COTY
Directeur-Rédacteur en Cbef Politique Lucien RÛMIER
DIRECTEUR Littéraire Robert de FLERS
VOTER
^A> 11 faut voter. Il importe grandement
que chacun exerce son droit de
vote. Peut-être, autrefois, nos pères, à
en juger par les révolutions qu'ils firent
pour l'obtenir, y trouvèrent-ils du con-
tentement. Aujourd'hui, si ce n'est plus
un contentement, c'est du moins, n'en
doutez pas, un devoir et une élémentaire
précaution. Car les gens qui seront élus
avec ou sans vous,, détiendront une part
du pouvoir et, du moment que vous n'a-
vez ni le goût ni les moyens de vous ré-
volter, vous subirez inéluctablement leurs
lois, décrets ou arrêtés, même les plus
stupides. A défaut d'une poussée, faites
une résistance.
Ah sans doute, il serait plus amusant
de pousser que de résister. Il serait plus
intéressant d'aller aux urnes avec une foi
enthousiaste dans les institutions, les
programmes et les hommes. Mais n'ou-
bliez pas que si cette foi, vous, aristocra-
tes ou bourgeois, ne l'avez plus, d'autres
la possèdent, l'entretiennent et s'en ser-
vent çontre cela précisément que vous
croyez vrai, juste ou salutaire. Il ne suf-
fit pas de:ne rien- faire pour-. qu'il ne se
passe rien. Dans la politique, comme
ailleurs, il se passe toujours quelque cho-
se. L'absence des uns fortifie la présence
et l'action des autres. Et si les autres sont
vos adversaires, n'ayez pas la naïveté
de croire qu'ils agiront comme vos amis.
Les institutions sont bonnes ou mau-
vaises, droites ou faussées, sincères cu
mensongères ? Peu importe.En fait, com-
me elles sont et telles qu'elles sont, elles
jouent. Vous êtes sur un bateau, qui
peut-être ne vous plaît pas, mais dont on
se dispute la direction et dont le sort in-
téresse assez votre propre personne pour
qu'à l'heure où l'on change le comman-
dant, vous vous détourniez de considérer
les astres.
La tête du candidat ne vous enchante
guère ? Chacun ses goûts. Mais il ne s'a-
git d'enchantement, de perfection, ni
même de talents personnels. Toute révé-
Tence gardée pour chacun, 'est-ce que la
tête de votre banquier vous enchante ?
Ce n'est pas le moment pour votre cœur
de choisir selon ses rêves. C'est le mo-
ment pour votre intérêt de faire l'opéra-
tion de moindre risque.
Quant aux programmes, bien sûr, vous
n'y sentez aucun frisson. Mais d'abord,
.le pîps'soûvërit, "vous Hé les lisez pàs.Et je
nie demande ce qui arriverait si vous y
découvriez des choses trop originales la
surprise, je le crains, vous ferait voter
pour un autre candidat.
Voyez-vous, en attendant, que les jeu-
nes gens aient changé la face du monde,
les élections, c'est une affaire de bonnes
habitudes..
Lucien Romier.
Un hydravion américain tient l'air
plus de 28 heures
Philadelphie, 2 mai. Un hydravion de
la marine américaine emportant environ
6.850 litres d'essence avait pris l'air hier
matin à 10 heures 22.
Il a atterri cet après-midi à 2 h. 58. Il est
donc resté en l'air pendant 28 h. 36 minu-
tes et a couvert une distance plus grande
que celle séparant- San-Diego de Honolulu,
soit environ 3.300 kilomètres.
Le 'put de cette tentative de vol de lon-
gue durée est de démontrer la possibilité
̃d'effectuer sans escale le raid de la* côte ca-
lifornienne à Honolulu, qui va être entre-
prise au cours de l'été prochain.
La Fête nationale polonaise
sera célébrée aujourd'hui à Paris
La- fête nationale polonaise sera célébrée
aujourd'hui à Paris. L'ambassadeur inau-
gurera la nouvelle ambassade de la Républi-
que de Pologne, avenue de Tokio.
Une messe solennelle sera dite à l'église
polonaise rue Saint-Honoré: Le soir, un dl-
ner de gala réunira le corps diplomatique
et les représentants officiels de la colonie
polonaise à Paris.
M. Bertoni, ministre plénipotentiaire de
Pologne, est arrivé Paris pour prendre
part à cette fête.
M. Painlevé a adressé au président du
Conseil polonais un télégramme de félicita-
tions à l'occasion de la fête nationale. Il le
prie d'exprimer au général Sikorski, minis-
tre des affaires militaires, l'assurance de
sa profonde sympathe.
Les inondations font en Flandre
de très graves dégâts
LïiiE, 2 mai. Depuis jeudi soir, il pleut
sans cesse sur les plaines de Flandre. Les
cours d'eau; ont débordé et toute la contrée
est inondée.
Entre Hazebrouck et Lille' les trains rou-
lent entre deux lacs qui s'étendent à perte
de vue. V
La plupart des fermes ont dû être éva-
cuées,
La Lys monte toujours. Les villes de Mer-
ville et Estaires sont menacées. De nom-
breuses maisons sont déjà envahies, de
même qu'à Hazebrouck, où les prés envi-
ronnants disparaissent totalement sous les
eaux.
La gare de Steenbecque est inondée. On
signalé d'importants retards pour certains
trains. Les communications téléphoniques
sont rompues sur plusieurs points.
Tous les ensenïensements sont perdus.
On n'avait pas vu de pareils désastres
dans les Flandres depuis 1894.
A Tournai, l'Escaut atteint une hauteur
qu'on ne lui a jamais connue.
La gare de Leùze étant sous l'eau, les
trains de Tournai pour Bruxelles spnt dé-
tournés.
Une Exposition
internationale de timbres
Il paraît que c'est un journaliste, M. Na-
talis Rondot, qui, le premier en France,
donna au public le goût de la philathélie.
C'est 1872, dans le Magasin Pittoresque,
que ce précurseur expliqua à ses lecteurs la
valeur des vignettes postales et la manière
de s'en servir. On peut dire que depuis l'idée
a fait du chemin si l'on en juge par l'af-
fluehee des amateurs qui, hier, se pressaient
au Pavillon de Marsan, transformé en musée
du timbre.
Une exposition internationale du timbre-
poste au Palais du Louvre! Voilà bien de
quoi faire tressaillir d'orgueil les mânes de
ce Natalis Rondot, père de tous les collec-
tionneurs de ces petits papiers verts et rou-
ges, qui n'avait certes pas rêvé de son vi-
vant une telle consécration. Les promeneurs
matinaux connaissent bien cette bourse si.
lencieuse qui, chaque dimanche, tient ses
assises autour du Théâtre Marigny. Là, de-
vant le' Guignol d'Anatole, sur les chaises
de fer des Champs-Elysées, les marchands
disposent leurs cartons bigarrés comme des
mosaïques et, jusqu'à midi, amateurs et
curieux, loupe en main, achètent, vendent
ou échangent des térés » plus précieux à leurs yeux' qu'un des-
sin 'de Boucher ou qu'une miniature du dix-
huitième siècle.
Cette innocente manie, telle que la com-
prenaient les lecteurs du Magasin Pittores-
que, ne tarda pas à devenir une véritable
industrie et de nos jours une vente de tim-
bres-poste à l'Hôtel Drouot peut rivaliser
avec les plus importantes vacations de ta-
bleaux ou de livres rares.
Il suffit de feuilleter les deux cents pages
du catalogue de cette exposition du Pavillon
de Marsan, pour s'apercevoir que la « tim-
brologie » a trouvé des adeptes dans le
monde entier. De Londres, de Moscou, de
Zurich, de Berlin, de Bruxelles, d'Amster-
dam, de Tokio, de New-York, de Rome, de
Philadelphie, de Gênes, de Los-Angelès, les
collectionneurs de timbres-poste ont répondu
à l'appel du comité de Paris et confié aux
vitrines du Pavillon de Marsan les plus, bel-
les pièces de leur albums et de leurs car-
tons.
L'administration russe, qui oublie le
passé, s'en tient uniquement aux timbres
soviétiques qui, d'ailleurs, ne sont pas les
plus intéressants.
A côté de l'impressionnant ensemble de
M. Van Gelder, réunissant les timbres non
dentelés des premières émissions complètes
des pays d'Europe, un amateur de Puteaux
et un connaisseur de Châteauroux exposent
aussi des petits papiers oblitérés ou non.
Le baron Henri de Rotschild, M. Théo-
dore ehampîpff rse révèlent des phi] ateliates
avertis, et M. Gaston Doumergue, à défaut
de collections, prête avec bonne grâce son
patronage d'honneur à cette manifestation.
Directement intéressés à la consommation
des timbres, le sous-secrétaire d'Etat aux
P. T. T., le ministre des colonies et de nom-
breuses personnalités se sont joints au chef
de l'Etat pour donner à cette fête tout son
éclat.
Mais le vrai philatéliste se soucie peu de
tant d'honneurs officiels. Comme tout col-
lectionneur, sa manie seule importe; il est
venu hier au Louvre, il reviendra aujour-
d'hui, demain et les jours suivants.
Penché sur ces milliers de petits carrés
multicolores, attentif au filigrane et à la
surcharge, il sera partagé entre la joie de
reconnaître ceux qu'il possède et l'espoir de
trouver quelque jour ceux qui lui manquent.
C'est là toute sa philosophie de collection-
neur.
Simon Arbellot.
̃ –*y^^s-^ ̃
Le Gala Universitaire
à l'Odéon
M. Pierre Auscher, vice-président de l'A.,
et M. Serge Baguette, président de la Sec-
tion des Lettres, nous communiquent la
note suivante
Une soirée de gala sera donnée â l'Odéon
le vendredi 15 mai. Le programme com-
prendra une avant-première du Faust de
MM. Louis Forest et Charles Robert-Dumas
avec partition (air populaire et chants d'étu-
diants) instrumentée par M. André Cadou.
M. Gaston Doumergue, président de la
République, a bien voulu accorder son haut
patronage à cette fête de bienfaisance, qui
sera présidée par M. Appell, recteur de
l'Académie, MM. les doyens des facultés et
directeurs des grandes écoles, et par M. Ro-
bert de Flers, de l'Académie française, pré-
sident d'honneur de la Société des auteurs
et compositeurs dramatiques.
Ce gala promet d'être des plus brillants,
de nombreuses loges sont déjà louées. Il est
bon de retenir dès à présent ses places chez
Durand, i, place de la Madeleine, ou à la
Maison des Etudiants, 13, rue de la Bûche-
rie.
Parmi les premiers souscripteurs, nous
relevons les noms de MM. Doumergue,
Poincaré, Millerand, Loucheur, le baron
Henri de Rothschild, M. Cognacq, de Jou-
venel, le ministre de Guatemala et M. Fran-
çois Coty, qui a bien voulu inaugurer la
liste de souscription par un don généreux.
Que tous ceux que préoccupe l'existence
de la jeunesse universitaire veuillent bien,
eux aussi, donner leur obole, stimulant ain-
si les efforts qui soutiennent les étudiants
afin d'améliorer la vie pénible 'de leurs
camarades sans fortune.
Prix dés places Loges réservées, 1.000
francs loge, 500 francs fauteuil réservé,
100 francs fauteuil' d'orchestre et de bal-
con, 50 francs première galerie; 25 francs.
Une escroquerie de 1,325,000 francs
Sur mandat de M. Cluzel, juge d'instruc-
tion, on a arrêté hier, à Amsterdam, le
nommé Giorgio Signorini, ingénieur italien
qui en septembre 1923, se fit remettre par
Mme Carraby, veuve d'un ancien bâtonnier,
48, avenue Henri-Martin, deux colliers en
pierres fines d'une valeur de 1.200.000 fr.,
et pour 125.000 francs de dentelles ancien-
nes qu'il a réglés avec deux traites de
570.000 francs et de 2.200.000 lires, lesquel-
les sont revenues impayées. L'ingénieur ita-
lien est inculpé d'escroqueries et d'abus de
confiance.
Demain
H75 F? °
LA:£RISE BELQE CONTINUE
|ï. de Broqueville renones
à former un Cabinet
BRUXELLES, 2 mai. Le comte de Broque-
ville a été reçu en audience, à 4 heures de
l'après-midi, au château de Laeken.
Il a rendu compte au roi des entretiens
qu'il a eus en vue de chercher' à constituer
un cabinet qui pût escompter des appuis
suffisants au sein du Parlement. Ses. con-
versations ont abouti' à des. conclusions. né-
gatives.
En conséquence,, le comte.de Broqueville
a estimé devoir renoncer à la mission que
le roi avait bien .voulu lui confier.
L'ambassadeur de Turquie
remet ses lettres de créance
Le président de la République a reçu,
hier après-midi, à 4 h. 30, en audience offi-
cielle, S. Bxc. Fethy bey, qui lui a remis
les lettres par lesquelles le président de la
République turque l'accrédite en qualité
d'ambassadeur extraordinaire et plénipo-
tentiaire.
En remettant, ses lettres de créance, l'am-
bassadeur de Turquie a prononcé une allo-
cution dont nous détachons les passages
suivants ̃
u Le gouvernement de la République tur-
que m'a recommandé spécialement de ren-
dre encore plus étroites les relations de sin-
cère amitié qui existent si heureusement
entre nos deux pays.
» Je suis d'autant plus heureux d'être
investi de ces hautes fonctions,: .qu'elles ré-
pondent entièrement ^mes propres concep-
tions. .5, ̃̃
» J'ai eu f occasion de séjourner; dans le
temps, en France" où j'ai su aimer et ap-
précier le peuple français. Depuis lors, mon
cœur est rempli d'une admiration sans bor-
nes à l'égard de votre noble nation. »
Le Président de la République a répondu
en ces termes
« Vous pouvez être assuré que le gouver-
nement français est aussi désireux que le
gouvernement de la République turque de
voir se resserrer encore entre nos deux pays
les liens de la plus cordiale amitié et qu'il ü
souhaite vivement que s'établisse entre eux
une collaboration confiante, également uti-
le à leur prospérité et au maintien de la
paix en Orient. ̃ <•<
» Spye.Z assuré que votre séjour parmi
nous1 ft'a pas été oublié. Vous avez pu; du
reste mesurer à la chaleur de l'accueil qui
vous a été fait à votre retour ici, la viva-
cité dés sympathies que vous y aviez lais-
sées. »
ECHOS
Une erreur d'un milliard.
M. Pierre Audiat, dans Paris-Midi,
relève une erreur d'un milliard dans
l'addition' fournie par le iministère des
finances de notre dette flottante.
Voici cette addition iaite; par, le minis-
tère compétent.: -̃"
333.671.000 fCr v,
.( >. 3.290.000.000
̃( 8.236.934.000
10.090.088.000
22.950.693.000
II est facile en la refaisant de consta-
ter que notre dette flottante n'est que
de 21 milliards 950.693.000, ce qui est
déjà bien joli.
Et notre spirituel confrère demande
que l'on nomme un danseur pour cor-
riger les additions des calculateurs.
Maître Corbeau sous son parapluie.
Un établissement de bains du centre
de Paris possède un corbeau qui se pro-
mène, quand il fait beau dans la. cour
et qui, dès qu'il pleut, se réfugie sous
un parapluie-
Ce parapluie, aussi petit qu'une om-
brelle la imode, ouvert d'avance en
haut d'un bàtan suffit à protéger l'oi-
seau des pluies d'orage.
Et tout fier d'être ainsi à l'abri. Maître
Corbeau n'abandonnerait pas son para-'
pluie même si l'astucieux Maître Re-
nard le lui demandait.
-o-<:>e>-
Les enfants des Tuileries.
Mme de Pitray, en écrivant un livre
sous ce titre, ne prévoyait pas que ses
jeunes 'personnages .pourraient jouir
un jour gratuitement du spectacle du
Salon de Sculpture. r
C'est ce qui arrive cette année. Dans
l'installation de fortune du Salon, les
sculptures sont groupées à l'air libre
sur un coin de la terrasse et les enfants
des Tuileries peuvent prendre de bel-
les leçons d'anatomie en contemplant
les nombreuses nudités qui s'étalent.
Et comme les statues perdent beau-
coup à être ainsi mises l'une près de
l'autre, ils courent en outre le risque
d'être dégoûtés pour toujours de la
sculpture.
Pénalités corporelles.
Nous avons annoncé qu'un tribunal de
Londres avait infligé à des condamnés,
outre quelque temps de hard-labour, un
certain nombre de coups de « chat à neuf
queues ». La restauration de cette péna-
lité désuète coïncide avec une décision
de l'Etat de Miehigan qui vient de créer
un poste de fouetteur. La nouvelle légis-
lature s'est aperçue qu'en présence de
l'audace sans cesse .croissante des cri-
minels, il fallait renforcer les peines qui'
leur sont infligées.
Cependant, en France, on acquitte, on
gracie, on aministie.
Le Masque de Fer,
L'ASSIMILATION
w IMPOSSIBLE
Les chefs du :Cartel, seuls défenseurs au-
torisés de la République, oublient à tout
moment que ce régime est « le règne de la
loi » et montrent pour l'autorité des textes
législatifs la plus parfaite indifférence.
C'est ainsi qu'ils con,tin.rient à vouloir assi-
miler les journées des 1er et 10 mai et, puis-
qu'on n'a pas permis, vendredi, aux com-
munistes de défiler par les rues, ils veu-
lent (d accord avec l'Humanité) faire inter-
dire aux patriotes toute manifestation, di-
manche prochain. Mais pour assimiler la
fête d' avant-hier et la fête patriotique du
10 mai, il ne suffit pas de nier à la fois la
tendance révolutionnaire de la journée du
chômage international et le caractère na-
tional de la fête de Jeanne d'Arc il faut
aussi supprimer la loi du 10 juillet 1920.
Citons-en donc les trois articles puisqu'on
parait les méconnaître
ARTICLE premier La République française cé-
lèbre annuellement la fête de Jeanne d'Arc, fête
du patriotisme. ART. 2 Cette fête a lieu le
deuxième dimanche de mai, jour anniversaire
de la délivrance d'Orléans. ART. 3 Il sera
élevé en l'honneur de Jeanne d'Arc, sur la place
de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument
avec cette inscription «^4 Jeanne d'Arc, le
peuple français reconnaissant. » La présente loi,
délibérée et adoptée par le Sénat et par la Cham-
bre des députés, sera exécutée comme loi de
l'Etat. •
Comme on ne peut élever tous les ans un
monument à Jeanne, on célèbre sa fête en
portant des fleurs au pied de ses statues.
Cette coutume bien antérieure à la loi, s'est
maintenue, tout naturellement, depuis la
promulgation de ce texte impératif. Inter-
dire un tel usage, aujourd' hui, ce serait vio-
ler la loi, la loi qui c-donne à l'Etat et aux
citoyens de fêter l'anniversaire de la déli-
vrance d'Orléans.
Le ministre actuel de la justice, chargé
de surveiller l'application des lois, a signé
celle de juillet 192n, comme ministre de l'in-
térieur. Soucieux de son devoir, il invitera,
sûrement, ses collègues à prendre toutes
mesures pour assurer la calme célébration
de la tête du patriotisme.
H est bien certain que le gouvernement,
trouvera chez les dévots de la Bonne Lor.
raine le désir sincère de le seconder dans
sa tâche Déjà des suggestions ne viennent-
elles pas de haut en vue de concilier les né-
cessités de l'ordre et le respect de la loi ?
Mais, quelque disposition qui doive être
prise, il est indispensable qu'aucune inter-
diction n'intervienne il faut que ta fête
soit célébrée selon l'usage. L'extrême gau-
che ne le veut pa.s. Mais la loi t'exige.
H. V.
la fête de Jeanne Une lettre du cardinal Dubois
La fête de Jeanne d'Arc sera célébrée le
dimanche 10 mai. A cette occasion, S. Em.
le cardinal Dubois, archevêque de Paris,
adresse à ses diocésains la lettre suivante
Le dimanche 10 mai prochain ramène la fête
de la sainte patronne de la France, Jeanne d'Arcj
Cette solennité religieuse et patriotique doit riil-,
lier tous les Français autour de l'héroïque Pii-i
celle qui fut aussi un modèle magnifique de foi
et de vertu.
Honneur à Jeanne d'Arc Nous ne l'honorerons
jamais assez. Et jamais non ,plus nous n'arrive-
rons à payer notre dette de reconnaissance envers
l'envoyée de Dieu qui, en des jours désolés, sauva
la France de la ruine.
Gloire aussi à notre Sainte nationale Pour
la célébrer, nous, catholiques, nous Ja prierons
avec ferveur L'heure est grave le secours
du ciel nous est nécessaire demandons à.Jeanne
d'Arc de nous l'obtenir.
Nous avons confiance en son appui. Les voies
de Dieu ne sont pas les nôtres. Parfois, il sem-
blerait que nos vœux ne trouvent pas d'écho dans
le ciel. Ne jugeons pas trop vite. Toute supplica-
tion sincère obtient son effet les prières ne re-
tombent jamais inutiles sur les âmes ferventes
Dieu les entend et, selon les vues de sa Provi-
dence, il les exauce.
fîuides par ces' sentiments, nous invoquerons
Jeanne d'Arc de tout notre cœur et nous lui redi-
rons « la grande pitié » de la nation française.
Soyons assurés qu'elle répondra à notre appel.
Honorons-la aussi comme il convient. Pavoi-
sons; illuminons, Paris se doit de donner à la
France entière l'exemple d'une vénération fidèle
et enthousiaste. La fête de Jeanne d'Arc est une
fête nationale. Partout doivent se mêler les
couleurs françaises aux couleurs de Jeanne
l'alliance du drapeau tricolore et l'étendard
blanc et bleu symbolisent le souvenir reconnais-
sant de la France et son invincible espoir.
S. Em. le cardinal Dubois termine en rap-
pelant qu'il à fait sien le vœu de son prédé-
cesseur, le cardinal Amette, d'élever une
église à Jeanne d'Arc. Cette basilique s'é-
'lèvera à Saint-Denys de la Chapelle. Une
quête sera faite en faveur de la future basi-
Ji que dans toutes les églises du diocèse do
Paris le dimanche 10 mai.
Précisions »
Un journal du matin avant cru pouvoir inp
terpré'fer le fait que S. Ém. le cardinal Du-i
bols, dans sa lettre, ne parle pas expressé-
sément du cortège, comme impliquant une'
recommandation aux catholiques de s'absté-
nir ]fi 10 mai de toute manifestation sur là
voie publique ce qui n'était pas dans la
pensée de Son Eminence l'Archevêché
communique la note suivante
Son Emirrence n'a pas fait directement allusion
au cortège en raison de l'incertitude que laissent
subsister les notes officieuses sur le point de sa-
voir,, si celui-ci ne se heurtera pas le 10 mai à
liné* interdiction. Si cette interdiction devait être
définitive pour cette date à cause de la coïnci-
dence des élections municipales, les organisations
et œuvres catholiques ne seraient pas convo-
quées. Mais regrettant vivement' que l'on ne
puisse organiser le cortège à sa date normale, et
ardemment désireux que soit maintenue, même
cette année, cette grande manifestation nationale
en l'honneur de la Sainte de la Patrie, Monsei-
gneur le cardinal souhaiterait en ce cas que le
cortège pût avoir lieu, avec le concours de tous
les groupements qui y participent, au premier
dimanche qui suit la pèTiode électorale, soit le
dimanche 17 mai.
Mort du Rév. P. Theissling
maître général des Dominicains
Hier est mort à Rome le R. P. Theissling,
77° maître général des' Dominicains. Né dans
le diocèse de Harlem en 1856, il était entré
chez les Frères Prêcheurs en 1873. D'abord
professeur de philosophie, puis titulaire
d'une chaire de théologie, il avait été nom-
mé en 1891 prieur de Huissen et l'année
suivante, de Nimègue. Provincial de Hollan-
de en 1896, il était maître général depuis
1916.
•• ̃,̃̃̃ ̃̃̃̃' en itaue -*̃*< -•.>̃ v
BRANCHES DE LAURIER
RAMEAUX D'OLIVIER
(De nôtre correspondant de Rome)
Les admirateurs de M. Mussolini ai-
ment à ''le comparer à Napoléon. S'il y
a un côté par lequel le président du Con-
seiL italien ressemble au premier em-
pereur des Français, c'est assurément
par son mépris de l'idéologie. On l'a
bien vu récemment, quand, au cours
de la discussion au Sénat du projet de
réorganisation de l'armée élaboré par le.
général Di Giorgio, ministre de la guer-
re, M. Mussolini a fait la déclaration sui-
vante, qui montre combien il se caisse
peu séduire par les cantilènes pacifis-
tes « Croyez-vous, messieurs, que la
guerre qui a dévasté et ensanglanté
l'Europe du 1er août 1914 au il novenir
bre 1918 ait été vraiment la dernière
guerre, comme on le disait ?. Toutes
les guerres s'expliquent, mais le fait
guerre que toutes lès sociétés humaines
ont connu jusqu'ici n'a pas encore été
expliqué. La guerre est-elle la généra-
trice de toutes les choses, comme le
voulait Heraclite ? Est-elle d'origine di-
vine, comme disait Proudhon ? Le fait
est qu'aujourd'hui 'l'on peut dire que
même la guerre que nous avons vécue., et
que j'ai l'orgueil d'avoir faite comme
simple soldat, n'a pas été la dernière.
On ne peut penser, messieurs, qu'une
guerre éventuelle de demain, en Euro-
pe, nous la'isse exempts du sacrifice. Il
faut se préparer. » On voit que le « Du-
ce » se fait peu d'illusions sur l'avenir
de notre vieux monde. « Savez-vous,
ajoutait-il en exposant son point de vue
sur la potentialité guerrière de la na-
tion, savez-vous ce que veut dire pour
la tradition guerrière de la France d'a-
voir Napoléon aux Invalides ? » Et,
après avoir comparé les forces navales
et aériennes de l'Italie avec celles de la
France et de l'Angleterre, il proclamait
que « la nation armée ne peut suppri-
mer l'armée armée n. Du coup, le projet
Di Giorgio, qui réduisait pendant quel-
ques mois de l'année, à l'état de larve,
les effectifs prévus par la réforme,
1*2.000 hommes,' et qui créait dans ce
'dessein deux types de régiment, l'un à
effectifs normaux, l'autrei ne compre-
nant que les cadres, les ordonnances et
les plantons, projet qui avait déjà été
désapprouvé par -la commission compé-
tente, composée des grands chefs mili-
taires, et combattu au Sénat par les ma-
réchaux îtiaz et Cadorna, reçut le coup
.de grâce, malgré le plaidoyer du général
Di- -Giorgio. Celui-ci résigna ses fonc-
tions de ministre de la guerre, qui fu-
rent prises par intérim! par M.
Mussolini. Le « Du'cë » a retiré le projet
Di Giorgio. Gardera-t-il définitivement
le portefeuille de la guerre ? Nul ne le
sait. En tout cas, son nom est une force
qui suffit à ranimer l'esprit militaire. Il
se pourrait, d'ailleurs, que selon l'idée
de M. Farinaèci, secrétaire général du
parti fasciste, M. Mussol-M prît aussi
les portefeuilles .de la marine et de l'aé-
ronautique et formât un seul ministère
de la défense nationale. L'unité de direc-
tion faciliterait évidemment, la prépa-
ration de la nation à une guerre éven-
tuelle. L'Empereur n'a-t-il pas dit «Un
mauvais général vaut mieux que deux
bons. » Et dans le cas présent, le chef a
prouvé qu'il n'était pas un mauvais gé-
néral et qu'il savait, au besoin, à Taxent
pie du Corse immortel, réparer les fau-
tes de ses lieutenants.
Quelques jours après, M. Mussolini
reprenait la. parole. au Sénat pour faire
d'énergiques déclarations sur la politi-
que financière de son gouvernement.
Il a défendu éloquemumient les mesures
prises pour améliorer la position écono-
mlique des employés et fonctionnaires
de l'Elat sur les augmentations pré-
vues, 34 millions de lires sont affectés
a,u clergé, de sorte que les traitements
ecclésiastiques seront portés de 12.000
à 18.000 pour les évêques et archevêques
métropolitains, et à 17.000 pour les au-
'tees: prélats chefs de diocèses de 3.000
Sàpï.OQO pour les deux premières digni-
'tésv-des chapitres cathédraux de 3.000
à 3:-500 pour les autres chanoines digni-
taires de 2.500 à 3.000 pour les simples
chanoines de 1.500 à 2.000 pour les
inransionnaires ou bénéficiers de 2.500
à 3.500 pour les curés de 1.500 à 2.000
pour les vicaires les curés de Rome
auront désormais 6.000 lires. On devine
sans peine que le clergé italien, est en
général très reconnaissant de ces mesu-
res bienveillantes au gouvernement
fasciste^ M. Mussolini a voulu égale-
ment intervenir dans le problème des
Bourses afin de remédier aux soubre-
sauts du marché financier. Il a garan-
ti les droits acquis des 580 agents de
change, actuels qui sont du reste obligés
de verser un cautionnement. Son.- inter-
vention a assuré la collaboration des
techniciens à l'élaboration du règlepient
et prévient ainsi le retour des agitations
qui ont déjà troublé le marché.
La chute du ministère Herriot n'a pas
surpris l'opinion publique italienne.
Son inexcusable hâte à rompre les rap-
ports officiels entre la France et le Va-
tican avait été très généralement criti-
quée en Italie il semblait, de plus, in-
férieur à la lourde tâche de restaurer
les finances de l'Etat. Le nouveau ca-
binet présidé par M. Painlevé a été ac-
cueilli avec une amicale réserve. Quoi-
qu'on se montre un peu surpris, de ce
côté-ci des Alpes comme de l'autre cô-
té, de voir le nom de M. Briand figurer,
à côté de celui de M. Caillaux sur la>
liste des titulaires de portefeuilles, on
fait observer que l'amitié de M. Briand
pour l'Italie est de nature à rendre de
plus en plus cordiales les relations en-
tre le Quai .d'Orsay et le Palais Chigi,
et que les accusations lancées contre
M. Caillaux et qui ont servi de base à
son procès sont une affaire d'ordre pu-
rement intérieur, dont le peuple italien
se désintéresse complètement. L'hàbile-
té de M. Briand et l'énergie de M. Cail-
laux ne sont mises en doute par person-
ne on espère que leur union ne peut
qu'accroître le prestige de la France à
l'étranger et relever sa prospérité à
l'intérieur. Le Vatican, tout en gardant
un silence prudent sur Ja composition
du nouveau ministère français, compte,
paraît-il, que la tradition séculaire de
bonne harmonie entre l'Eglise et sa fille
ainée ne sera pas reniée cavalièrement'
par M. Briand comme elle le fut par
M. Herriot. La suppression de l'ambas-
sade de France près le Vatican est, on
ne saurait trop le répéter, une faute
autant qu'une injustice. De cette, faute,.
nous autres Français qui vivons à Ro-
me, nous le savons mieux que n'impor-
te qui, les adversaires de notre pays
seraient les premiers à profiter.
Mais voilà ique j'ai, passe le 'Tibre pour
m'acheminer vers le palais où réside le
successeur de Pierre. Si les lauriers qui
ceignaient jadis le front des triompha-
teurs .montant au Capitole exhalent un
âpre parfum qui attire M. Mussolini,
Pie XI, vicaire du u Prince de la. paix »,
leur préfère le pâle olivier. La paix, le
Pape actuel ne cesse, depuis son exal-
tation au Souverain Pontificat, de la re-
commander aux peuples qui se sont
enlre-tués pendant quatre ans. Et, le di-
manche des Rameaux, en voyant les Ro-
mains et les pèlerins sortir des églises
avec des .palmes séohées et des rameaux
d'olivier à la main, je songeais au rêve
qui hante le Grand Vieillard vêtu de
blanc. Ah si l'Année Sainte pouvait être
l'aube de la réconciliation ,des ennem's
d'hier Si, en se rencontrant devant tes
tombeaux des apôtres et des martyrs,
dans cette Rome qui donna au monue
subjugué la féconde « paix latine ;), les
Français, les Allemands, les Italiens, les
Anglais, les Autrichiens, les Russes, les
Belges, tous ceux qui, dans les places
ide Champagne et de Picarrbe, de Polo-
,gne et de Roumanie, se .sont affrontés,
la haine aux yeux et l'arme au poing, se
̃rappelaient enfin qu'ils sont frères par
•le sang du Christ. Rêve, soit Mais ce
rêve n'est-il pas, après tout, un magni-
fique idéal pour l'Homme qui s'intitule
le Père universel ?
Le 19 avril a eu lieu, dans Saint-Pierre,
avec la pompe accoutumée, la première
béatification de l'Année Sainte, celle
id'Antoine-Ma-rie Gianelli, évoque de
Bobbio, mort en 1846. La basilique vati-
cane,,parée de damas rouge galonné d'or,
illuminée de centaines de lustres et de
milliers de cierges, était trop petite pour
la foule cosmopolite qui s'y pressait. On
estime à 60.000 le chiffre des- personnes
présentes à la cérémonie. Le soir, selon
la coutume, le Pape est descendu dans
Saint-Pierre pour vénérer l'image du
nouveau Bienheureux rayonnante au
centre de la « Gloire » du Bernin qui dé-
core la .grande abside. Porté sur la « se-
dia .gestatoria », Pie XI, vêtu de la mo-
zette de velours rouge bondée d'her-
mine et de l'étole de soie rouge lamée
d'or, a traversé Timmense basilique, ac-
clamé par la multitude, avec un enthou-
s;asme frénétique. Il bénissaitd'un geste
lent et ample. Comme i! passait près de
moi, un prêtre icria, en français « Vive
le Pape » Je vis alors le visage de Pie XI
s'éclairer d'un sourire, -comme si, dans
cette voix, il avait reconnu la voix de^a
nation qui a donné à l'Eglise Bernand
Gerson et Bossuet..
Jules Baye.
Aux confins du Riff
On confirme que de nombreux dissidents
marocains, sous le commandement d'Abd
el Krim, se sont infiltrés récemment entre
les petits postes avancés français au nord
de l'Ouergha, en direction de Beni-Zeroual.
Le maréchal Lyautey a commencé hier
des opérations destinées à dégager nos pos-
tes avancés.
Ces opérations se poursuivent normale-
ment elles se déroulent entièrement dans
la zone française et, en conséquence, ne sou-
lèvént aucune question internationale.
Ajoutons qu'elles sont menées de la ma-
nière qui a toujours si bien réussi au Ma-'
roo, c'est-à-dire par des colonnes d'une ex-
trême mobilité. Les Riffains, habitués à la
méthode toute différente des troupes espa-
gnoles, ne peuvent manquer d'en être au
moins surpris, et la durée. de la campagne
qu'ils nous imposent s'en ressentira certai-
nement.
Mort d'une héroïne de la guerre
NANCY, 2 mai. Aujourd'hui est décédée
à Nancy, à la maison-mère des sœurs de
Saint-Charles, Mme Amélie Rigard, en reli-
gion sœur Julie.
La défunte est l'héroïne de tierbéviiler,
dont elle dirigeait l'hôpital en août 1914,
au moment de la destruction de la petite
cité lorraine par les Allemands. Sa glo
rieuse conduite lui valut la croix de la Lé-
gion d'honneur. Elle était âgée de 71 ans. °
méchants, Je me presse de rirede tout. de peur d'être obligé d'en pleurer.
BEAUMARCHAIS.
IMPKMÉ, EN L'HOTEL DU FIGAKO
36, RUE DRÔUOT PAPÏS (ixe Arrond*)
PUBLICATIONS ANNEXES:
Le lundi «LE Figaro ÉCONOMIQUE Le samedi Le Figaro Littéraire
Le jeudi "Le FIGARO ARTISTIQUE Illustré",
et les "Figaro" des États-Unis et de l'Argentine, etc.
TABLEAU DES CHANGES
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Le Dollar vaut. 19.05 La Livre vaut 92,37
Le Franc Suisse vaut. 3,69 La Lire 0,78
Le Franc Belge 0,97 La Peseta 2,78
ALONDRES, la Livre vaut en Dali. 4.S4 A Axa*, le Djliar vaut en lire 24.45
A NEW-YoRK,la Livre vaut en Dali. 4,84 la Livre U7.5S
Fondateur H. DE VILLEMESSANT (1854-1879)
Anciens Directeurs Francis Magnaed. Gaston Calmette. Alfred Capus.
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Puis, Départementa 3 mois 6 mois ( an Étranger: 3 mois 6 moi* J an
«tCoïoniesj t 18 » 34 » 64 » 34 » 65 » 120 »
On s'abonne dam tous les Bureaux de Poste de France et d'Algérie
̃̃4%?- `'. V Aujourd'hui';
` 't
Elections municipales Ouverture des sections de vote à 8 heures, fermeture à 18 heures.-
72e Année 15 heures, Cimetière de Bourg-la-Reine Inauguration du monument élevé sur la tombe de Léon Bloy.
Courses au Bois de Boulogne.
No 123
Directeur Politique François COTY
Directeur-Rédacteur en Cbef Politique Lucien RÛMIER
DIRECTEUR Littéraire Robert de FLERS
VOTER
^A> 11 faut voter. Il importe grandement
que chacun exerce son droit de
vote. Peut-être, autrefois, nos pères, à
en juger par les révolutions qu'ils firent
pour l'obtenir, y trouvèrent-ils du con-
tentement. Aujourd'hui, si ce n'est plus
un contentement, c'est du moins, n'en
doutez pas, un devoir et une élémentaire
précaution. Car les gens qui seront élus
avec ou sans vous,, détiendront une part
du pouvoir et, du moment que vous n'a-
vez ni le goût ni les moyens de vous ré-
volter, vous subirez inéluctablement leurs
lois, décrets ou arrêtés, même les plus
stupides. A défaut d'une poussée, faites
une résistance.
Ah sans doute, il serait plus amusant
de pousser que de résister. Il serait plus
intéressant d'aller aux urnes avec une foi
enthousiaste dans les institutions, les
programmes et les hommes. Mais n'ou-
bliez pas que si cette foi, vous, aristocra-
tes ou bourgeois, ne l'avez plus, d'autres
la possèdent, l'entretiennent et s'en ser-
vent çontre cela précisément que vous
croyez vrai, juste ou salutaire. Il ne suf-
fit pas de:ne rien- faire pour-. qu'il ne se
passe rien. Dans la politique, comme
ailleurs, il se passe toujours quelque cho-
se. L'absence des uns fortifie la présence
et l'action des autres. Et si les autres sont
vos adversaires, n'ayez pas la naïveté
de croire qu'ils agiront comme vos amis.
Les institutions sont bonnes ou mau-
vaises, droites ou faussées, sincères cu
mensongères ? Peu importe.En fait, com-
me elles sont et telles qu'elles sont, elles
jouent. Vous êtes sur un bateau, qui
peut-être ne vous plaît pas, mais dont on
se dispute la direction et dont le sort in-
téresse assez votre propre personne pour
qu'à l'heure où l'on change le comman-
dant, vous vous détourniez de considérer
les astres.
La tête du candidat ne vous enchante
guère ? Chacun ses goûts. Mais il ne s'a-
git d'enchantement, de perfection, ni
même de talents personnels. Toute révé-
Tence gardée pour chacun, 'est-ce que la
tête de votre banquier vous enchante ?
Ce n'est pas le moment pour votre cœur
de choisir selon ses rêves. C'est le mo-
ment pour votre intérêt de faire l'opéra-
tion de moindre risque.
Quant aux programmes, bien sûr, vous
n'y sentez aucun frisson. Mais d'abord,
.le pîps'soûvërit, "vous Hé les lisez pàs.Et je
nie demande ce qui arriverait si vous y
découvriez des choses trop originales la
surprise, je le crains, vous ferait voter
pour un autre candidat.
Voyez-vous, en attendant, que les jeu-
nes gens aient changé la face du monde,
les élections, c'est une affaire de bonnes
habitudes..
Lucien Romier.
Un hydravion américain tient l'air
plus de 28 heures
Philadelphie, 2 mai. Un hydravion de
la marine américaine emportant environ
6.850 litres d'essence avait pris l'air hier
matin à 10 heures 22.
Il a atterri cet après-midi à 2 h. 58. Il est
donc resté en l'air pendant 28 h. 36 minu-
tes et a couvert une distance plus grande
que celle séparant- San-Diego de Honolulu,
soit environ 3.300 kilomètres.
Le 'put de cette tentative de vol de lon-
gue durée est de démontrer la possibilité
̃d'effectuer sans escale le raid de la* côte ca-
lifornienne à Honolulu, qui va être entre-
prise au cours de l'été prochain.
La Fête nationale polonaise
sera célébrée aujourd'hui à Paris
La- fête nationale polonaise sera célébrée
aujourd'hui à Paris. L'ambassadeur inau-
gurera la nouvelle ambassade de la Républi-
que de Pologne, avenue de Tokio.
Une messe solennelle sera dite à l'église
polonaise rue Saint-Honoré: Le soir, un dl-
ner de gala réunira le corps diplomatique
et les représentants officiels de la colonie
polonaise à Paris.
M. Bertoni, ministre plénipotentiaire de
Pologne, est arrivé Paris pour prendre
part à cette fête.
M. Painlevé a adressé au président du
Conseil polonais un télégramme de félicita-
tions à l'occasion de la fête nationale. Il le
prie d'exprimer au général Sikorski, minis-
tre des affaires militaires, l'assurance de
sa profonde sympathe.
Les inondations font en Flandre
de très graves dégâts
LïiiE, 2 mai. Depuis jeudi soir, il pleut
sans cesse sur les plaines de Flandre. Les
cours d'eau; ont débordé et toute la contrée
est inondée.
Entre Hazebrouck et Lille' les trains rou-
lent entre deux lacs qui s'étendent à perte
de vue. V
La plupart des fermes ont dû être éva-
cuées,
La Lys monte toujours. Les villes de Mer-
ville et Estaires sont menacées. De nom-
breuses maisons sont déjà envahies, de
même qu'à Hazebrouck, où les prés envi-
ronnants disparaissent totalement sous les
eaux.
La gare de Steenbecque est inondée. On
signalé d'importants retards pour certains
trains. Les communications téléphoniques
sont rompues sur plusieurs points.
Tous les ensenïensements sont perdus.
On n'avait pas vu de pareils désastres
dans les Flandres depuis 1894.
A Tournai, l'Escaut atteint une hauteur
qu'on ne lui a jamais connue.
La gare de Leùze étant sous l'eau, les
trains de Tournai pour Bruxelles spnt dé-
tournés.
Une Exposition
internationale de timbres
Il paraît que c'est un journaliste, M. Na-
talis Rondot, qui, le premier en France,
donna au public le goût de la philathélie.
C'est 1872, dans le Magasin Pittoresque,
que ce précurseur expliqua à ses lecteurs la
valeur des vignettes postales et la manière
de s'en servir. On peut dire que depuis l'idée
a fait du chemin si l'on en juge par l'af-
fluehee des amateurs qui, hier, se pressaient
au Pavillon de Marsan, transformé en musée
du timbre.
Une exposition internationale du timbre-
poste au Palais du Louvre! Voilà bien de
quoi faire tressaillir d'orgueil les mânes de
ce Natalis Rondot, père de tous les collec-
tionneurs de ces petits papiers verts et rou-
ges, qui n'avait certes pas rêvé de son vi-
vant une telle consécration. Les promeneurs
matinaux connaissent bien cette bourse si.
lencieuse qui, chaque dimanche, tient ses
assises autour du Théâtre Marigny. Là, de-
vant le' Guignol d'Anatole, sur les chaises
de fer des Champs-Elysées, les marchands
disposent leurs cartons bigarrés comme des
mosaïques et, jusqu'à midi, amateurs et
curieux, loupe en main, achètent, vendent
ou échangent des
sin 'de Boucher ou qu'une miniature du dix-
huitième siècle.
Cette innocente manie, telle que la com-
prenaient les lecteurs du Magasin Pittores-
que, ne tarda pas à devenir une véritable
industrie et de nos jours une vente de tim-
bres-poste à l'Hôtel Drouot peut rivaliser
avec les plus importantes vacations de ta-
bleaux ou de livres rares.
Il suffit de feuilleter les deux cents pages
du catalogue de cette exposition du Pavillon
de Marsan, pour s'apercevoir que la « tim-
brologie » a trouvé des adeptes dans le
monde entier. De Londres, de Moscou, de
Zurich, de Berlin, de Bruxelles, d'Amster-
dam, de Tokio, de New-York, de Rome, de
Philadelphie, de Gênes, de Los-Angelès, les
collectionneurs de timbres-poste ont répondu
à l'appel du comité de Paris et confié aux
vitrines du Pavillon de Marsan les plus, bel-
les pièces de leur albums et de leurs car-
tons.
L'administration russe, qui oublie le
passé, s'en tient uniquement aux timbres
soviétiques qui, d'ailleurs, ne sont pas les
plus intéressants.
A côté de l'impressionnant ensemble de
M. Van Gelder, réunissant les timbres non
dentelés des premières émissions complètes
des pays d'Europe, un amateur de Puteaux
et un connaisseur de Châteauroux exposent
aussi des petits papiers oblitérés ou non.
Le baron Henri de Rotschild, M. Théo-
dore ehampîpff rse révèlent des phi] ateliates
avertis, et M. Gaston Doumergue, à défaut
de collections, prête avec bonne grâce son
patronage d'honneur à cette manifestation.
Directement intéressés à la consommation
des timbres, le sous-secrétaire d'Etat aux
P. T. T., le ministre des colonies et de nom-
breuses personnalités se sont joints au chef
de l'Etat pour donner à cette fête tout son
éclat.
Mais le vrai philatéliste se soucie peu de
tant d'honneurs officiels. Comme tout col-
lectionneur, sa manie seule importe; il est
venu hier au Louvre, il reviendra aujour-
d'hui, demain et les jours suivants.
Penché sur ces milliers de petits carrés
multicolores, attentif au filigrane et à la
surcharge, il sera partagé entre la joie de
reconnaître ceux qu'il possède et l'espoir de
trouver quelque jour ceux qui lui manquent.
C'est là toute sa philosophie de collection-
neur.
Simon Arbellot.
̃ –*y^^s-^ ̃
Le Gala Universitaire
à l'Odéon
M. Pierre Auscher, vice-président de l'A.,
et M. Serge Baguette, président de la Sec-
tion des Lettres, nous communiquent la
note suivante
Une soirée de gala sera donnée â l'Odéon
le vendredi 15 mai. Le programme com-
prendra une avant-première du Faust de
MM. Louis Forest et Charles Robert-Dumas
avec partition (air populaire et chants d'étu-
diants) instrumentée par M. André Cadou.
M. Gaston Doumergue, président de la
République, a bien voulu accorder son haut
patronage à cette fête de bienfaisance, qui
sera présidée par M. Appell, recteur de
l'Académie, MM. les doyens des facultés et
directeurs des grandes écoles, et par M. Ro-
bert de Flers, de l'Académie française, pré-
sident d'honneur de la Société des auteurs
et compositeurs dramatiques.
Ce gala promet d'être des plus brillants,
de nombreuses loges sont déjà louées. Il est
bon de retenir dès à présent ses places chez
Durand, i, place de la Madeleine, ou à la
Maison des Etudiants, 13, rue de la Bûche-
rie.
Parmi les premiers souscripteurs, nous
relevons les noms de MM. Doumergue,
Poincaré, Millerand, Loucheur, le baron
Henri de Rothschild, M. Cognacq, de Jou-
venel, le ministre de Guatemala et M. Fran-
çois Coty, qui a bien voulu inaugurer la
liste de souscription par un don généreux.
Que tous ceux que préoccupe l'existence
de la jeunesse universitaire veuillent bien,
eux aussi, donner leur obole, stimulant ain-
si les efforts qui soutiennent les étudiants
afin d'améliorer la vie pénible 'de leurs
camarades sans fortune.
Prix dés places Loges réservées, 1.000
francs loge, 500 francs fauteuil réservé,
100 francs fauteuil' d'orchestre et de bal-
con, 50 francs première galerie; 25 francs.
Une escroquerie de 1,325,000 francs
Sur mandat de M. Cluzel, juge d'instruc-
tion, on a arrêté hier, à Amsterdam, le
nommé Giorgio Signorini, ingénieur italien
qui en septembre 1923, se fit remettre par
Mme Carraby, veuve d'un ancien bâtonnier,
48, avenue Henri-Martin, deux colliers en
pierres fines d'une valeur de 1.200.000 fr.,
et pour 125.000 francs de dentelles ancien-
nes qu'il a réglés avec deux traites de
570.000 francs et de 2.200.000 lires, lesquel-
les sont revenues impayées. L'ingénieur ita-
lien est inculpé d'escroqueries et d'abus de
confiance.
Demain
H75 F? °
LA:£RISE BELQE CONTINUE
|ï. de Broqueville renones
à former un Cabinet
BRUXELLES, 2 mai. Le comte de Broque-
ville a été reçu en audience, à 4 heures de
l'après-midi, au château de Laeken.
Il a rendu compte au roi des entretiens
qu'il a eus en vue de chercher' à constituer
un cabinet qui pût escompter des appuis
suffisants au sein du Parlement. Ses. con-
versations ont abouti' à des. conclusions. né-
gatives.
En conséquence,, le comte.de Broqueville
a estimé devoir renoncer à la mission que
le roi avait bien .voulu lui confier.
L'ambassadeur de Turquie
remet ses lettres de créance
Le président de la République a reçu,
hier après-midi, à 4 h. 30, en audience offi-
cielle, S. Bxc. Fethy bey, qui lui a remis
les lettres par lesquelles le président de la
République turque l'accrédite en qualité
d'ambassadeur extraordinaire et plénipo-
tentiaire.
En remettant, ses lettres de créance, l'am-
bassadeur de Turquie a prononcé une allo-
cution dont nous détachons les passages
suivants ̃
u Le gouvernement de la République tur-
que m'a recommandé spécialement de ren-
dre encore plus étroites les relations de sin-
cère amitié qui existent si heureusement
entre nos deux pays.
» Je suis d'autant plus heureux d'être
investi de ces hautes fonctions,: .qu'elles ré-
pondent entièrement ^mes propres concep-
tions. .5, ̃̃
» J'ai eu f occasion de séjourner; dans le
temps, en France" où j'ai su aimer et ap-
précier le peuple français. Depuis lors, mon
cœur est rempli d'une admiration sans bor-
nes à l'égard de votre noble nation. »
Le Président de la République a répondu
en ces termes
« Vous pouvez être assuré que le gouver-
nement français est aussi désireux que le
gouvernement de la République turque de
voir se resserrer encore entre nos deux pays
les liens de la plus cordiale amitié et qu'il ü
souhaite vivement que s'établisse entre eux
une collaboration confiante, également uti-
le à leur prospérité et au maintien de la
paix en Orient. ̃ <•<
» Spye.Z assuré que votre séjour parmi
nous1 ft'a pas été oublié. Vous avez pu; du
reste mesurer à la chaleur de l'accueil qui
vous a été fait à votre retour ici, la viva-
cité dés sympathies que vous y aviez lais-
sées. »
ECHOS
Une erreur d'un milliard.
M. Pierre Audiat, dans Paris-Midi,
relève une erreur d'un milliard dans
l'addition' fournie par le iministère des
finances de notre dette flottante.
Voici cette addition iaite; par, le minis-
tère compétent.: -̃"
333.671.000 fCr v,
.( >. 3.290.000.000
̃( 8.236.934.000
10.090.088.000
22.950.693.000
II est facile en la refaisant de consta-
ter que notre dette flottante n'est que
de 21 milliards 950.693.000, ce qui est
déjà bien joli.
Et notre spirituel confrère demande
que l'on nomme un danseur pour cor-
riger les additions des calculateurs.
Maître Corbeau sous son parapluie.
Un établissement de bains du centre
de Paris possède un corbeau qui se pro-
mène, quand il fait beau dans la. cour
et qui, dès qu'il pleut, se réfugie sous
un parapluie-
Ce parapluie, aussi petit qu'une om-
brelle la imode, ouvert d'avance en
haut d'un bàtan suffit à protéger l'oi-
seau des pluies d'orage.
Et tout fier d'être ainsi à l'abri. Maître
Corbeau n'abandonnerait pas son para-'
pluie même si l'astucieux Maître Re-
nard le lui demandait.
-o-<:>e>-
Les enfants des Tuileries.
Mme de Pitray, en écrivant un livre
sous ce titre, ne prévoyait pas que ses
jeunes 'personnages .pourraient jouir
un jour gratuitement du spectacle du
Salon de Sculpture. r
C'est ce qui arrive cette année. Dans
l'installation de fortune du Salon, les
sculptures sont groupées à l'air libre
sur un coin de la terrasse et les enfants
des Tuileries peuvent prendre de bel-
les leçons d'anatomie en contemplant
les nombreuses nudités qui s'étalent.
Et comme les statues perdent beau-
coup à être ainsi mises l'une près de
l'autre, ils courent en outre le risque
d'être dégoûtés pour toujours de la
sculpture.
Pénalités corporelles.
Nous avons annoncé qu'un tribunal de
Londres avait infligé à des condamnés,
outre quelque temps de hard-labour, un
certain nombre de coups de « chat à neuf
queues ». La restauration de cette péna-
lité désuète coïncide avec une décision
de l'Etat de Miehigan qui vient de créer
un poste de fouetteur. La nouvelle légis-
lature s'est aperçue qu'en présence de
l'audace sans cesse .croissante des cri-
minels, il fallait renforcer les peines qui'
leur sont infligées.
Cependant, en France, on acquitte, on
gracie, on aministie.
Le Masque de Fer,
L'ASSIMILATION
w IMPOSSIBLE
Les chefs du :Cartel, seuls défenseurs au-
torisés de la République, oublient à tout
moment que ce régime est « le règne de la
loi » et montrent pour l'autorité des textes
législatifs la plus parfaite indifférence.
C'est ainsi qu'ils con,tin.rient à vouloir assi-
miler les journées des 1er et 10 mai et, puis-
qu'on n'a pas permis, vendredi, aux com-
munistes de défiler par les rues, ils veu-
lent (d accord avec l'Humanité) faire inter-
dire aux patriotes toute manifestation, di-
manche prochain. Mais pour assimiler la
fête d' avant-hier et la fête patriotique du
10 mai, il ne suffit pas de nier à la fois la
tendance révolutionnaire de la journée du
chômage international et le caractère na-
tional de la fête de Jeanne d'Arc il faut
aussi supprimer la loi du 10 juillet 1920.
Citons-en donc les trois articles puisqu'on
parait les méconnaître
ARTICLE premier La République française cé-
lèbre annuellement la fête de Jeanne d'Arc, fête
du patriotisme. ART. 2 Cette fête a lieu le
deuxième dimanche de mai, jour anniversaire
de la délivrance d'Orléans. ART. 3 Il sera
élevé en l'honneur de Jeanne d'Arc, sur la place
de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument
avec cette inscription «^4 Jeanne d'Arc, le
peuple français reconnaissant. » La présente loi,
délibérée et adoptée par le Sénat et par la Cham-
bre des députés, sera exécutée comme loi de
l'Etat. •
Comme on ne peut élever tous les ans un
monument à Jeanne, on célèbre sa fête en
portant des fleurs au pied de ses statues.
Cette coutume bien antérieure à la loi, s'est
maintenue, tout naturellement, depuis la
promulgation de ce texte impératif. Inter-
dire un tel usage, aujourd' hui, ce serait vio-
ler la loi, la loi qui c-donne à l'Etat et aux
citoyens de fêter l'anniversaire de la déli-
vrance d'Orléans.
Le ministre actuel de la justice, chargé
de surveiller l'application des lois, a signé
celle de juillet 192n, comme ministre de l'in-
térieur. Soucieux de son devoir, il invitera,
sûrement, ses collègues à prendre toutes
mesures pour assurer la calme célébration
de la tête du patriotisme.
H est bien certain que le gouvernement,
trouvera chez les dévots de la Bonne Lor.
raine le désir sincère de le seconder dans
sa tâche Déjà des suggestions ne viennent-
elles pas de haut en vue de concilier les né-
cessités de l'ordre et le respect de la loi ?
Mais, quelque disposition qui doive être
prise, il est indispensable qu'aucune inter-
diction n'intervienne il faut que ta fête
soit célébrée selon l'usage. L'extrême gau-
che ne le veut pa.s. Mais la loi t'exige.
H. V.
la fête de Jeanne
La fête de Jeanne d'Arc sera célébrée le
dimanche 10 mai. A cette occasion, S. Em.
le cardinal Dubois, archevêque de Paris,
adresse à ses diocésains la lettre suivante
Le dimanche 10 mai prochain ramène la fête
de la sainte patronne de la France, Jeanne d'Arcj
Cette solennité religieuse et patriotique doit riil-,
lier tous les Français autour de l'héroïque Pii-i
celle qui fut aussi un modèle magnifique de foi
et de vertu.
Honneur à Jeanne d'Arc Nous ne l'honorerons
jamais assez. Et jamais non ,plus nous n'arrive-
rons à payer notre dette de reconnaissance envers
l'envoyée de Dieu qui, en des jours désolés, sauva
la France de la ruine.
Gloire aussi à notre Sainte nationale Pour
la célébrer, nous, catholiques, nous Ja prierons
avec ferveur L'heure est grave le secours
du ciel nous est nécessaire demandons à.Jeanne
d'Arc de nous l'obtenir.
Nous avons confiance en son appui. Les voies
de Dieu ne sont pas les nôtres. Parfois, il sem-
blerait que nos vœux ne trouvent pas d'écho dans
le ciel. Ne jugeons pas trop vite. Toute supplica-
tion sincère obtient son effet les prières ne re-
tombent jamais inutiles sur les âmes ferventes
Dieu les entend et, selon les vues de sa Provi-
dence, il les exauce.
fîuides par ces' sentiments, nous invoquerons
Jeanne d'Arc de tout notre cœur et nous lui redi-
rons « la grande pitié » de la nation française.
Soyons assurés qu'elle répondra à notre appel.
Honorons-la aussi comme il convient. Pavoi-
sons; illuminons, Paris se doit de donner à la
France entière l'exemple d'une vénération fidèle
et enthousiaste. La fête de Jeanne d'Arc est une
fête nationale. Partout doivent se mêler les
couleurs françaises aux couleurs de Jeanne
l'alliance du drapeau tricolore et l'étendard
blanc et bleu symbolisent le souvenir reconnais-
sant de la France et son invincible espoir.
S. Em. le cardinal Dubois termine en rap-
pelant qu'il à fait sien le vœu de son prédé-
cesseur, le cardinal Amette, d'élever une
église à Jeanne d'Arc. Cette basilique s'é-
'lèvera à Saint-Denys de la Chapelle. Une
quête sera faite en faveur de la future basi-
Ji que dans toutes les églises du diocèse do
Paris le dimanche 10 mai.
Précisions »
Un journal du matin avant cru pouvoir inp
terpré'fer le fait que S. Ém. le cardinal Du-i
bols, dans sa lettre, ne parle pas expressé-
sément du cortège, comme impliquant une'
recommandation aux catholiques de s'absté-
nir ]fi 10 mai de toute manifestation sur là
voie publique ce qui n'était pas dans la
pensée de Son Eminence l'Archevêché
communique la note suivante
Son Emirrence n'a pas fait directement allusion
au cortège en raison de l'incertitude que laissent
subsister les notes officieuses sur le point de sa-
voir,, si celui-ci ne se heurtera pas le 10 mai à
liné* interdiction. Si cette interdiction devait être
définitive pour cette date à cause de la coïnci-
dence des élections municipales, les organisations
et œuvres catholiques ne seraient pas convo-
quées. Mais regrettant vivement' que l'on ne
puisse organiser le cortège à sa date normale, et
ardemment désireux que soit maintenue, même
cette année, cette grande manifestation nationale
en l'honneur de la Sainte de la Patrie, Monsei-
gneur le cardinal souhaiterait en ce cas que le
cortège pût avoir lieu, avec le concours de tous
les groupements qui y participent, au premier
dimanche qui suit la pèTiode électorale, soit le
dimanche 17 mai.
Mort du Rév. P. Theissling
maître général des Dominicains
Hier est mort à Rome le R. P. Theissling,
77° maître général des' Dominicains. Né dans
le diocèse de Harlem en 1856, il était entré
chez les Frères Prêcheurs en 1873. D'abord
professeur de philosophie, puis titulaire
d'une chaire de théologie, il avait été nom-
mé en 1891 prieur de Huissen et l'année
suivante, de Nimègue. Provincial de Hollan-
de en 1896, il était maître général depuis
1916.
•• ̃,̃̃̃ ̃̃̃̃' en itaue -*̃*< -•.>̃ v
BRANCHES DE LAURIER
RAMEAUX D'OLIVIER
(De nôtre correspondant de Rome)
Les admirateurs de M. Mussolini ai-
ment à ''le comparer à Napoléon. S'il y
a un côté par lequel le président du Con-
seiL italien ressemble au premier em-
pereur des Français, c'est assurément
par son mépris de l'idéologie. On l'a
bien vu récemment, quand, au cours
de la discussion au Sénat du projet de
réorganisation de l'armée élaboré par le.
général Di Giorgio, ministre de la guer-
re, M. Mussolini a fait la déclaration sui-
vante, qui montre combien il se caisse
peu séduire par les cantilènes pacifis-
tes « Croyez-vous, messieurs, que la
guerre qui a dévasté et ensanglanté
l'Europe du 1er août 1914 au il novenir
bre 1918 ait été vraiment la dernière
guerre, comme on le disait ?. Toutes
les guerres s'expliquent, mais le fait
guerre que toutes lès sociétés humaines
ont connu jusqu'ici n'a pas encore été
expliqué. La guerre est-elle la généra-
trice de toutes les choses, comme le
voulait Heraclite ? Est-elle d'origine di-
vine, comme disait Proudhon ? Le fait
est qu'aujourd'hui 'l'on peut dire que
même la guerre que nous avons vécue., et
que j'ai l'orgueil d'avoir faite comme
simple soldat, n'a pas été la dernière.
On ne peut penser, messieurs, qu'une
guerre éventuelle de demain, en Euro-
pe, nous la'isse exempts du sacrifice. Il
faut se préparer. » On voit que le « Du-
ce » se fait peu d'illusions sur l'avenir
de notre vieux monde. « Savez-vous,
ajoutait-il en exposant son point de vue
sur la potentialité guerrière de la na-
tion, savez-vous ce que veut dire pour
la tradition guerrière de la France d'a-
voir Napoléon aux Invalides ? » Et,
après avoir comparé les forces navales
et aériennes de l'Italie avec celles de la
France et de l'Angleterre, il proclamait
que « la nation armée ne peut suppri-
mer l'armée armée n. Du coup, le projet
Di Giorgio, qui réduisait pendant quel-
ques mois de l'année, à l'état de larve,
les effectifs prévus par la réforme,
1*2.000 hommes,' et qui créait dans ce
'dessein deux types de régiment, l'un à
effectifs normaux, l'autrei ne compre-
nant que les cadres, les ordonnances et
les plantons, projet qui avait déjà été
désapprouvé par -la commission compé-
tente, composée des grands chefs mili-
taires, et combattu au Sénat par les ma-
réchaux îtiaz et Cadorna, reçut le coup
.de grâce, malgré le plaidoyer du général
Di- -Giorgio. Celui-ci résigna ses fonc-
tions de ministre de la guerre, qui fu-
rent prises par intérim! par M.
Mussolini. Le « Du'cë » a retiré le projet
Di Giorgio. Gardera-t-il définitivement
le portefeuille de la guerre ? Nul ne le
sait. En tout cas, son nom est une force
qui suffit à ranimer l'esprit militaire. Il
se pourrait, d'ailleurs, que selon l'idée
de M. Farinaèci, secrétaire général du
parti fasciste, M. Mussol-M prît aussi
les portefeuilles .de la marine et de l'aé-
ronautique et formât un seul ministère
de la défense nationale. L'unité de direc-
tion faciliterait évidemment, la prépa-
ration de la nation à une guerre éven-
tuelle. L'Empereur n'a-t-il pas dit «Un
mauvais général vaut mieux que deux
bons. » Et dans le cas présent, le chef a
prouvé qu'il n'était pas un mauvais gé-
néral et qu'il savait, au besoin, à Taxent
pie du Corse immortel, réparer les fau-
tes de ses lieutenants.
Quelques jours après, M. Mussolini
reprenait la. parole. au Sénat pour faire
d'énergiques déclarations sur la politi-
que financière de son gouvernement.
Il a défendu éloquemumient les mesures
prises pour améliorer la position écono-
mlique des employés et fonctionnaires
de l'Elat sur les augmentations pré-
vues, 34 millions de lires sont affectés
a,u clergé, de sorte que les traitements
ecclésiastiques seront portés de 12.000
à 18.000 pour les évêques et archevêques
métropolitains, et à 17.000 pour les au-
'tees: prélats chefs de diocèses de 3.000
Sàpï.OQO pour les deux premières digni-
'tésv-des chapitres cathédraux de 3.000
à 3:-500 pour les autres chanoines digni-
taires de 2.500 à 3.000 pour les simples
chanoines de 1.500 à 2.000 pour les
inransionnaires ou bénéficiers de 2.500
à 3.500 pour les curés de 1.500 à 2.000
pour les vicaires les curés de Rome
auront désormais 6.000 lires. On devine
sans peine que le clergé italien, est en
général très reconnaissant de ces mesu-
res bienveillantes au gouvernement
fasciste^ M. Mussolini a voulu égale-
ment intervenir dans le problème des
Bourses afin de remédier aux soubre-
sauts du marché financier. Il a garan-
ti les droits acquis des 580 agents de
change, actuels qui sont du reste obligés
de verser un cautionnement. Son.- inter-
vention a assuré la collaboration des
techniciens à l'élaboration du règlepient
et prévient ainsi le retour des agitations
qui ont déjà troublé le marché.
La chute du ministère Herriot n'a pas
surpris l'opinion publique italienne.
Son inexcusable hâte à rompre les rap-
ports officiels entre la France et le Va-
tican avait été très généralement criti-
quée en Italie il semblait, de plus, in-
férieur à la lourde tâche de restaurer
les finances de l'Etat. Le nouveau ca-
binet présidé par M. Painlevé a été ac-
cueilli avec une amicale réserve. Quoi-
qu'on se montre un peu surpris, de ce
côté-ci des Alpes comme de l'autre cô-
té, de voir le nom de M. Briand figurer,
à côté de celui de M. Caillaux sur la>
liste des titulaires de portefeuilles, on
fait observer que l'amitié de M. Briand
pour l'Italie est de nature à rendre de
plus en plus cordiales les relations en-
tre le Quai .d'Orsay et le Palais Chigi,
et que les accusations lancées contre
M. Caillaux et qui ont servi de base à
son procès sont une affaire d'ordre pu-
rement intérieur, dont le peuple italien
se désintéresse complètement. L'hàbile-
té de M. Briand et l'énergie de M. Cail-
laux ne sont mises en doute par person-
ne on espère que leur union ne peut
qu'accroître le prestige de la France à
l'étranger et relever sa prospérité à
l'intérieur. Le Vatican, tout en gardant
un silence prudent sur Ja composition
du nouveau ministère français, compte,
paraît-il, que la tradition séculaire de
bonne harmonie entre l'Eglise et sa fille
ainée ne sera pas reniée cavalièrement'
par M. Briand comme elle le fut par
M. Herriot. La suppression de l'ambas-
sade de France près le Vatican est, on
ne saurait trop le répéter, une faute
autant qu'une injustice. De cette, faute,.
nous autres Français qui vivons à Ro-
me, nous le savons mieux que n'impor-
te qui, les adversaires de notre pays
seraient les premiers à profiter.
Mais voilà ique j'ai, passe le 'Tibre pour
m'acheminer vers le palais où réside le
successeur de Pierre. Si les lauriers qui
ceignaient jadis le front des triompha-
teurs .montant au Capitole exhalent un
âpre parfum qui attire M. Mussolini,
Pie XI, vicaire du u Prince de la. paix »,
leur préfère le pâle olivier. La paix, le
Pape actuel ne cesse, depuis son exal-
tation au Souverain Pontificat, de la re-
commander aux peuples qui se sont
enlre-tués pendant quatre ans. Et, le di-
manche des Rameaux, en voyant les Ro-
mains et les pèlerins sortir des églises
avec des .palmes séohées et des rameaux
d'olivier à la main, je songeais au rêve
qui hante le Grand Vieillard vêtu de
blanc. Ah si l'Année Sainte pouvait être
l'aube de la réconciliation ,des ennem's
d'hier Si, en se rencontrant devant tes
tombeaux des apôtres et des martyrs,
dans cette Rome qui donna au monue
subjugué la féconde « paix latine ;), les
Français, les Allemands, les Italiens, les
Anglais, les Autrichiens, les Russes, les
Belges, tous ceux qui, dans les places
ide Champagne et de Picarrbe, de Polo-
,gne et de Roumanie, se .sont affrontés,
la haine aux yeux et l'arme au poing, se
̃rappelaient enfin qu'ils sont frères par
•le sang du Christ. Rêve, soit Mais ce
rêve n'est-il pas, après tout, un magni-
fique idéal pour l'Homme qui s'intitule
le Père universel ?
Le 19 avril a eu lieu, dans Saint-Pierre,
avec la pompe accoutumée, la première
béatification de l'Année Sainte, celle
id'Antoine-Ma-rie Gianelli, évoque de
Bobbio, mort en 1846. La basilique vati-
cane,,parée de damas rouge galonné d'or,
illuminée de centaines de lustres et de
milliers de cierges, était trop petite pour
la foule cosmopolite qui s'y pressait. On
estime à 60.000 le chiffre des- personnes
présentes à la cérémonie. Le soir, selon
la coutume, le Pape est descendu dans
Saint-Pierre pour vénérer l'image du
nouveau Bienheureux rayonnante au
centre de la « Gloire » du Bernin qui dé-
core la .grande abside. Porté sur la « se-
dia .gestatoria », Pie XI, vêtu de la mo-
zette de velours rouge bondée d'her-
mine et de l'étole de soie rouge lamée
d'or, a traversé Timmense basilique, ac-
clamé par la multitude, avec un enthou-
s;asme frénétique. Il bénissaitd'un geste
lent et ample. Comme i! passait près de
moi, un prêtre icria, en français « Vive
le Pape » Je vis alors le visage de Pie XI
s'éclairer d'un sourire, -comme si, dans
cette voix, il avait reconnu la voix de^a
nation qui a donné à l'Eglise Bernand
Gerson et Bossuet..
Jules Baye.
Aux confins du Riff
On confirme que de nombreux dissidents
marocains, sous le commandement d'Abd
el Krim, se sont infiltrés récemment entre
les petits postes avancés français au nord
de l'Ouergha, en direction de Beni-Zeroual.
Le maréchal Lyautey a commencé hier
des opérations destinées à dégager nos pos-
tes avancés.
Ces opérations se poursuivent normale-
ment elles se déroulent entièrement dans
la zone française et, en conséquence, ne sou-
lèvént aucune question internationale.
Ajoutons qu'elles sont menées de la ma-
nière qui a toujours si bien réussi au Ma-'
roo, c'est-à-dire par des colonnes d'une ex-
trême mobilité. Les Riffains, habitués à la
méthode toute différente des troupes espa-
gnoles, ne peuvent manquer d'en être au
moins surpris, et la durée. de la campagne
qu'ils nous imposent s'en ressentira certai-
nement.
Mort d'une héroïne de la guerre
NANCY, 2 mai. Aujourd'hui est décédée
à Nancy, à la maison-mère des sœurs de
Saint-Charles, Mme Amélie Rigard, en reli-
gion sœur Julie.
La défunte est l'héroïne de tierbéviiler,
dont elle dirigeait l'hôpital en août 1914,
au moment de la destruction de la petite
cité lorraine par les Allemands. Sa glo
rieuse conduite lui valut la croix de la Lé-
gion d'honneur. Elle était âgée de 71 ans. °
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