Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1924-02-18
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 février 1924 18 février 1924
Description : 1924/02/18 (Numéro 49). 1924/02/18 (Numéro 49).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k293864f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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« touê par ceux* blâmé par ceux-là* me' mo^ukôt di^soi^bravatit îte- méchants je œ^presse:
l de rire de tout. it de .peur ^d'être obligé- d'en pleurer. » (Beaumarchais).
la jîii d0 léïat de siège
en Allemaâûg «
L'Allemagne, qui était dans, un désor-
dre extrèine a l'automne de 1923, a en
grande partie rétabli ses affaires. Il est
rare, en politique, que les causes aillent
jusqu'au bout de leurs effets. A mesure
qu'elles agissent, on dirait que des for-
ces antagonistes se développent. et, pro-
gressivement, les annulent. Le résultat
est que l'histoire enregistre le plus sou-
vent des oscillations limitées. En ce qui
concerne l'Allemagne, rie paraissait-elle
pas, vers septembre dernier, à la yeille
de se dissoudre. Or, que voyons-nous au-
jourd'hui ? Le change stabilisé, le cal-
me rétabli, la balance commerciale re-
devenue positive, le budget remis en
équilibre, les négociations poursuivies
selon un cours régulier. Le symbole de
cette amélioration est «la suppression
annoncée de l'état de siège. Créé le
26 septembre 1923, il prendra fin avec le
mois en cours.
Que l'équilibre allemand soit encore
très fragile c'est trop certain. Si la guer-
re civile, qui menaçait d'éclater, est pro-
visoirement éteinte, les -partis d'extrême
droite et d'extrême gauche restent prêts
au combat'. A 'droite. Ludendorfî a dé-
claré que le coup d'Etat m'était. A gau-
che, :les communistes ont livré le, 13, à
Stettin, un combat où il y a eu un mort
et sept blessés. Si, comme on le dit, il
y a trois millions de chômeurs en Aille-
̃magne, le .désordre peut. renaître à cha-
que moment. Une" nouvelle crise, la cri-
se agraire, a failli éclater le gouverne-
ment avait revalorisé à 10 0/0 de leur
valeur or les hypothèques que la baisse
du mark avait réduites à néant, et il y
avait ajouté un imipôt de 12 0/0 sur
les plaintes des .agriculteurs, la revalori-
sation a été ajournée jusqu'en 1932, et
réduite jusque-là à un intérêt de 2 0/0.
Enfin, le mark n'est pas si stable qu'on
n'ait enregistré une baisse il y a quel-
ques jours.
Cette reprise d'équilibre, pour vacil-
lante qu'elle soif, a eu aussitôt sa réper-
cussion sur la politique étrangère. Deux
phases sont parfaitement distinctes. Au
moment du plus grand péril, l'Allema-
gne a clé contrainte de faire une large
concession elle a cessé la résistance
passive en Rhénanie et dans la Ruhr.
C'est cette manœuvre qui l'a remise à
flot. Aussitôt, renflouée et c'est la
seconde phase elle a lente de rep-ren-
dra son avantage, et elle ai recommencé
la lutte diplomatique avec ce mélange
surprenant de faux calculs, de bonne
foi étalée, de ruses sournoises, de com-
binaisons à retard, qui sont sa politique
même. A. quel moment placer ce retour
offensif ? On négociait encore à la fin
d'octobre- la création de la banque rhé-
nane et Berlin envisageait comme possi-
ble J'autonomie de la Rhénanie. Le re-
virement se place donc un peu plus
tard, dans les derniers temps de 1923.
Le faux calcul. qui ne manque jamais,
a été de spéculer sur l'avènement des
travaillistes anglais. Ils ont bien déclaré
qu'ils souhaitaient l'entrée de l'Allema-
gne dans la Société des nations c'est
là un maigre réconfort, car cette admis-
sion signifierait une nouvelle adhésion
au troile de Versailles. D'autre part, les
travaillistes n'ont nullement orienté la
pohite.de leur politique contre la France.
L'Allemagne ajugé nécessaire de stimu-
ler leur zèle. De ilà,. -les incidents du Pa-
latinat. N'y cherchez pas d'autre motif.
Dans cette qui était parfaite-
ment, tranquille à la fin de l'automne
dernier, on a vu tout à coup une série
d'attentats exécutés sur -un mot d'ordre
'par des coupe-jarrets venus d'Allema-
gne non occupée. Le 9 janvier, le chef
Feuilleton littéraire du 18 février 1924
la Semaine Dramatique
PAR
ROBERT DE FLERS
~oc::>
Comédie-Caumartin LA FLEUR D'ORAN-
GER, pièce en trois actes de MM. André
Birabeau et Georges Dolley.
Théâtre Antoine: NÉ UN DIMANCHE, pièce
en trois actes de M, Romain Coolus.
M. René Rocher, le e nouveau direc-
teur de la Comédie-Caumartin, mérite
mieux que des compliments, des élo-
ges. Les pièces qu'il choisit ne sentent
ni le whisky, ni l'éther, ni la cocaïne,
et les marionnettes gaiement vivantes
qui les animent me se réclament d'au-
qui )es a.nHn€nt ne se reclament d'au-
cun scandale.
La Fleur d'oranger est une comédie
où les familles pourront trouver de l'al-
légresse et à laquelle le Boulevard dai-
gnera sourire. Ces trois, petits actes
sont pleins de drôlerie et d'agrément.
Ils contiennent des situations plaisan-
tes, habilement agencées, un dialogue
aisé où la fantaisie apparaît, sans effort,
et des personnages marqués d'un trait
juste et précis. M. Fernand Vandéremi,
dans sa dernière chronique littéraire de
la Revue de France, où il parvient à
rendre de la vie' et du mouvement à la
critique, citait hier cette phrase de Con-
dorcet « Voltaire: ne réussit pas dans
la comédie, parce qu'il avait le talent de
saisir le ridicule des opinions et non
celui des caractères ». Je n'entends point
comparer à Voltaire M. André Bira-
beau et M. Georges Dolley, ils en gé-
raient fort gênés, mais ils possèdent le
talent de «"saisir le ridicule des carac-
tères», lisant su en camper un,, dans un
des séparatistes du- Palalinat, Hem'z,.est-
assassiné à -Spire: •L-'Allemaf ne compte,;
évidemment, à la faveur du désordre,'
brouiller là France et l'Angleterre. La
France pare le coup" en montrant un très
large esprit de conciliation et en accep-
tant la mission Clive. L'Allemagne essaie,
de rallumer la querelle en faisant porter
à Paris, par' M. von iîoesch, des protes-
tations d'un ton persque insolent. Mais
cette fois encore- la mine est éventée, et
elle n'éclate pas. C'est alors que se pro-
duit le drame de Pirmasens, manœuvre
criminelle, préméditée, approuvée, com-
mandée peut-être en haut lieu. La suite
de ces quatre faits montre assez netta-
ment la volonté de l'Allemagne d'exploi-
ter à fond l'affaire du Palatinat dans un
dessein de politique générale, qui est de
rompre l'accord entre les Alliés. L'effet
a été que cet accord s'est resserré.
Henry Bidou.
~dldJ'
Mort de l'amiral
Boue de Lapeyrère
Le vice-amiral Boue de Lupcyrère est
mort avant-hier, à Paris, à l'âge de soixante--
douze ans. ̃̃̃
Entré à l'Ecole navale en 1869, il avait
eu la carrière la plus active et la"pltis bril-
lante. Sa belle -coha'uite au Tonkin, sous les
ordres de l'amiral Courbet, lui valut le
grade de capitaine de frégate à l'âge de
trente-sept ans. Capitaine de vaisseau, il
commanda le cuirassé 'Brennus, dans l'es-
cadre de la Méditerranée, puis, contre-ami-
ral, la division navale de l'Atlantique. Il
fut promu au grade de vice-amiral en. 1908,
remplit d'abord les fonctions de préfet ma-
ritime à Brest et prit, en 1909, lé portefeuille
de lajnarine, qu'il garda jusqu'en 1911. En
quittant le ministère, il commanda la pre-
mière escadre et, à partir de 1912, l'armée
navale de la Méditerranée. La guerre le trou-
va dans cette haute fonction, qu'il quitta en
octobre 1915, peu de temps" avant de passer
dans le cadre de réserve par application de
la nouvelle loi sur la limite d'âge. Il était
grand officier de la Légion d'honneur.
Comme ministre de'la marine, il succé-
dait à M. Picard, l'auteur du fameux « bi-
lan qu'on n'a sans doute pas oublié. Il
eut le mérite d'apprûcier sainement une si-
tuation difficile, inspira confiance au Par-
lement et obtint le vote du programme na-
val de 1910, qui nous valut, au début de la
guerre, de posséder nos quatre premiers
cuirassés du type Dreadnought.
A l'armée navale, il rendit une activité
qu'elle n'avait pas eue depuis longtemps;
il la soumit à un entraînement intensif dont
les résultats, àJa veille de la guerre, étaient
remarquables. Mais, contre toute attente,
le.rùle de nos çscadres consista uniquement,
à» tenir .le blocus de l'Adriatique, dans des
conditions aussi ingrates que périlleuses-.
On se rappelle les polémiques auxquelles
donna lieu la fuite des croiseurs allemands
Gœben et Breslau, qui bombardèrent Bône
et Philippeville au premier jour de la guerre
et purent ensuite se réfugier à Constanti-
nople. Mis en cause, bien qu'il eût été cou-
vert par les ministres de la marine qui
avaient eu à s'occuper successivement de
l'incident, l'amiral de Lapeyrère se ren-
ferma dans le silence et refusa toujours de
discuter publiquement son rôle à cette occa-
sion. Il laissera le souvenir d'un chef éner-
gique et bienveillant, dont le plus grand re-
gret a été de ne pouvoir mener ses escadres
au combat pour lequel il les avait prépa-
rées. A. T,
LES LECTEURS DU F/G~O
TROUVERONT, CE MATIN,
Le Fsg~yo JE~@ID1@mmnENCARTÉ DANS CE JOURNAL
LA VEE COLOMALE
relief excellent et qui domine la comédie
qui nous occupe celui de M. Le Hochet
de Méricourt, procureur général à Lille,
un homme terrible et silencieux. Ja-
mais la magistrature debout ne nous a
proposé un exemplaire plus effrayant de
la rigueur des lois.Toute sa famille trem-
ble devant lui. Comment à un tel père
Raymond oserait-il avouer que, voilà
déjà plusieurs mois, il a épousé Made-
leine d'autant que Madeleine est la fille
d'un sous-chef de rayon dans un grand
magasin, et qu'elle a déjà fait une expé-
rience de la vie avec un nommé Adol-
phe ? Depuis Benjamin Constant, les
Adolphe sont égoïstes et cruels, et
l'Adolphe de Madeleine n'a pas tardé à
la décevoir. Elle a trouve auprès de Ray-
mond une compensation magnifique et
légitime. Elle est passée du rayon des
demoiselles dans celui des dames ma-
riées. Raymond et elle forment le plus
heureux des jeunes ménages mais voici
que Le Hochet de Méricourt tombe à
l'improviste chez son fils qu'il croit tou-
jours garçon. Le pis est que depuis Lille
il traîne à sa suite une jeune fille, Renée,
qu'il souhaite avoir pour bru, et que cel-
le-ci est elle-même accompagnée d'une
étrange cousine, Mme de Saint-Fugasse,
abandonnée par son mari depuis quinze
ans et demeurée dans un état de pureté
qu'une imagination voluptueuse et dé-
chaînée ne parvient pas à lui faire ou-
blier. Il faut aviser sur l'heure. L'on fait
passer Madeleine pour la dactylo de
Raymond, et c'est en celte qualité
qu'elle assiste, avec une fureur conte-
nue, aux allées et venues de ses beaux-
parents, a.ttx fiançailles de son mari
avec la jeune fille du Nord, et aux
ébrouements de la cousine montée en
graines, qui essaie, dans tous les coins,
de surprendre des baisers échangés, et
de s'indemniser, tant bien que mal, par
le spectacle de l'amour, de n'avoir pu
elle-même y avoir un rôle. Voi-
ci les fils noués. Ils le sont d'une main
légère. Nous nous engageons ensuite
dans une série de quiproquos dont les
auteurs auraient peut-être pu se passer,
mais comme ils sont fort amusants,
IGHOS *Au*dessus des cours
Un article de Michelet.
Michelet venait de donner à, Louis
Ulbach un article sur Paris.
Que demandez-vous pour cela ? lui
demanda Ulbach.
Oh moi, cela. m'est égal, Ce qui
m'intéresse, c'est Quinet. Il -est pauvre,
Quinet il a des charges de famille, il
a besoin de vivre. Faites-moi un plaisir
Donnez à Quinet ce que vous donnez à
Victor Hugo.
Puis la conversation continua Miche-
let et Ulbaclrparlèrent de choses et d'au-
tres, puis Louis Ulbach, reconduisant
l'historien
Mais vous, franchement, dites-moi
ce que vous voulez pour votre article
Comme Quinet Comme Quinet 1
Il serra la main d'Ulbach, étonné, et
s'en alla.
L'exposition que fait en ce moment
un jeune artiste do%é des plus remar-
quables qualités, G.-P. Gùinegault, afti-
rera certainement aux Galeries Simor.-
son, rue Caumarlin, de nombreux visi-
teurs.
Peintre et graveur à la fois, G.-P. Gui-
negau.lt a de la fermeté dans l'exécution
de ses études fort intéressantes.
On le sent à l'aise dans ses reproduc-
tiens des grands effets de la nature, car
il sait .tenir compte des qualités de la
lumière qui colore les sites et les figu-
res. Deux de ses oeuvres, une peinture
et- une eau-forte, viennent d'être acqui-
ses par l'Etat.
L'immunité parlementaire et les dif-
famations de YHwmanité.
Le cas que notre collaborateur et aimi
M. Georges Bourdon exposait dans une
lettre au président de la Chambre, que
nous avons publiée, n'est pas isolé.
Se retranchant derrière son "député-
gérant, couvert par l'immunité parîe-
meritairè, YJiMmanité a pu injurier à son
aise, plusieurs personnes qui ont vaine-
ment demandé la levée de l'immunité
parlementaire de ce gérant intangible.
Chaque fois, la commission a refusé
la levé» de l'immunité.
Les deux derniers cas s'appliquent à
un député et à un honorable com-
merçant auquel un préjudice commer-
cial évident avait été causé.
La commission a répondu que ce com-
merçant pourrait poursuivre M. Marcel"
Cachin après la clôture de Ta 'session;
de 1924. Elle. estim'aH donc qu'il n'y!
avait pas lieu.de lever rimimiiriité |?àrl^-
mentairS.
La (politique et la justice sont' deux;
choses bien différentes.f
Les femmes élégantes se fournissent L
dans les maisons de spécialités. Pour de
jolis ensembles, il faut visiter Mademoi-
selle. Hortense, rue des Capucines et
Mademoiselle Caroline, avenue Victor-
Hugo, où l'on trouve des toilettes et ar-
ticles de modes d'un goût nouveau et
d'un fini aussi élégant que précieux.
Des prix sont décernés aux grands
cuisiniers. Sauvons la cuisine française,
sauvons aussi les traditions de la vieille
France en exigeant de tout convive le
respect des règles de l'étiquette et le
souci de l'élégance.' Pour être habillé
avec un chic incomparable, adressez-
vous à Demony, le premier tailleur de
Paris.
Paris. Le Masaue de Fer.
Demain
PARIS- La Vie Municipal
~t-
nous leur pardonnons avec' une/bien-
veillance infinie. Nt>tre absolution ne
tarde pas. à devenir de la gratitude, car
l'action rebondit bientôt dans la comé-
die, de la. façon la, plus heureuse Le
vieux procureur ̃ aperçoit, en effet, la
prétendue dactylo sur les genoux de
son fils. C'est un homme, qui ne badine
point et il entend que son rejeton répa-
re dans le plus délai possible. Raymond
va donc être forcé. d'épouser sa femme.
Le dernier acte est délicieux et s'achève
dans une émotion comique fort agréa-
blement ménagée..Raymond et Made-
leine sont obligés de jouer sérieusement
leurs rôles de fiancés. Bouquets offerts,
Tendres a'veux. Baisers dérobés. Ils y
éprouvent d'abord quelque gène, mais
ils y prennent bien vite un extrême plai-
sir. Et la comédie devient,, si sincère,
qu'elle n'est plus de la comédie. Dans ce
rajeunissement de leur amourv Raymond
retrouve quelque audace et se décide à
tout avouer à l'implacable magistrat. Il
est résigné d'avance <à l'épouvantable et
sèche colère qu'il va déchaîner mais
coup de théâtre, le procureur est un'
brave homme qui .cache sous sa sévère
redingote un cœur débonnaire. Il par-
donne à son fils. Il pardonne à sa belle-
fille. Il pardonne à tout le monde. Il se
rattrapera sur le prochain accusé qui-
tombera sous sa toque. Sa dureté n'est
que professionnelle. C'est le cas -de beau-
coup d'hommes si différents dans leur
carrière et dans la vie, celui de ce géné-
ral réputé pour son intransigeance dans
le commandement et qui, dans l'exis-
tence quotidienne, obéit à sa femme avec
une docilité touchante, c'est celui de ce
banquier taré qui est .si honorable en
dehors de ses affaires, c'est celui de ce
jongleur fameux, grande vedette de tous
les music-halls d'Europe, qui ne peut pas
prendre son chocolat dans son lit sans
le renverser.
La. comédie vaudeville de MM. André
Birabeau et Georges Dolley, qui, avec
un bien petit, effort, aurait pu être tout à
fait une comédie, a. réussi avec éclat.
Le dialogue en est excellent et abonde
en répliques piquantes et vraies. Ajou-
Il est toujours pénible de "voir les l
honnêtes gens. crier qu'on les me-
iaee quand on tente d'arrêter les vo-
eu rs. 1
A l'annonce .du projet de loi des deux
lécimes, la plupart des détaillants ont
najoré leurs prix de 20 0/0. La réalité du
'ait est indéniable. Pas besoin de consul-
er mercuriales ou statistiques: II suffit
le regarder les étiquettes de nombre de
Doutiques et de marchands ambulants.Il
suffit de consulter les cartes de certains ~s
̃estauranls dont les prix imprimés, pres7
juo partout, sont surchargés de chiffres
manuscrits. L'acte est deux fois malhon-
nête. Dabord, la loi qui sert. de prétexte
ï cette majoration ne sera guère votée
qu'au milieu de mars et les commerçants
qui haussent leurs marchandises ne
peuvent justifier celle, augmentation en
invoquant la théorie du prix de renupla-.
cernent. Les denrées, en effet, rachetées
:i.u jour le jour, .aie. subissent pas
dans les vingt-quatre heures le con-
tre-coup- .d'un impôt qui n'est pas né. Le
fût-il, que. la majoration resterait scan-
daleuse, puisque c'est le prix de l'objet
vendu qui est augmenté, alors, que c'est
sur le principal de l'impôt que le pour-
centage devrait être calculé. Les mar-
chands redoutent une taxe supplémen-
taire de 40 centimes Vite, en l'atten-
dant, ils font payer deux francs de plus
à l'acheteut
Le Comité républicain du commerce
6t de l'industrie vient de stigmatiser ces
pratiques « qui compromettent l'autor-te
morale et les- intérêts des commerça ni s
honnêtes ». L'amendement de M. Klotz
veut réagir contre l'état d'esprit qu'elles
indiquent et réprimier. des abus indéfen-
dables.
On est vraiment étonné de les voir
niées par certains groupements qui,invo-
quant les autres facteurs de l'augmenta-
tion de la vie, Voudraient que de tels
ntfïaits restassent impunis. M. de Las-
teyrie, qui est optimiste, assure que ces
agissements sont exceptionnels. Le cri-
me aussi, par bonheur, est l'exception.
Ce n'est pas une raison pour abroger le
Code pénal.
Contre la spéculation illicite une loi
..existait qui n'était pas parfaite. Elle fut,
"& Paris, appliquée1 avec trop de zèle par
des magistrats qui se crûrent chargés
d'Une mission de Salut public. Dans une
.excellente intention, ils faussèrent leur
-rôle l'excès de la répression discrédita
le texte, amendable mais nécessaire. Ef-
frayés du -mécontemient d'électeurs no-
tables, lés -parlementaires, au lieu de la.
proroger abattirent la loi. Bientôt à la
pensée que lès consommateurs sont,
tout de même, la majorité, ils s'effrayè-
rent encore. Ils interpellèrent, ils repro-
chèrent au Garde des sceaux le vote
qu'ils avaient émis. On parla de mesures
nouvelles. On parla d'une revision de
l'article 419. On parla.
Il faut agir aujourd'hui. Le texte pro-
posé, admis par la commission comporte
pour.les justiciables de larges garanties.
La Chambre commettrait une grande
faute en le repoussant ou en le noyant
sous- des contre-propositions multiples.
Elle ne peut maintenir dans la, légalité
les faits qui furent cités à la tribune cette
semaine et d'autres, pareils ou pires,
que les journaux enregistrent quotidien-
-jgemçnt. Ce serait un encouragement à
"rimpiobilé. Les commerçants honnêtes
tez à cela, que la distribution est de pre-
mier ordre. M. Signoret a fait du pro-
cureur Le Hochet de Méricourt, une
composition saisissante. Le public 'l'a
acquitté par une ovation. M. Elche-
pare (Raymond) a beaucoup de naturel
et de comique et Mlle Germaine Risse
^Madeleine) porte, sa fleur d'oranger ar-
tificielle avec juste ce qu'il faut d'arti-
fice pour que cela soit tout à fait char-
mant. Mlle André Guize prête à la jeune
fille, du Nord une aisance et un brio
à rendre le Midi jaloux. Une fois de
plus, nous avons admiré la simplicité et
la. bonté de Mme Mady Berry. M. Ar-
mand Morins a communiqué toute la
bonne humeur possible au plus rayon-
nant des chefs de rayon. Il faut adresser
à Mlle Marguerite Pierry un hommage
particulier. Elle a mis une fantaisie
extraordinaire au service de Mme de
Saint-Fugasse. Son comique est person-
nel et aigu. Son excentricité n'est ja-
mais loin de la vérité. C'est une artiste
originale et qui mérite d'être suivie.
1 'La 'nouvelle pièce de M. Romain Coo-
lus est un ouvrage singulier qui peut
surprendre de la part de l'auteur des
Amants de Sazy ou de V Enfant chêne,
mais qui n'étonne point lorsqu'on sait
avec quel plaisir celui-ci pratique le va-
gabondac-.e. de l'esprit. II se transporte
en un clin d'œil du lyrisme à la blague,
de l'émotion à la cocasserie. Il voyage en
tous genres, sans se préoccuper de ce
que peuvent en penser ou en dire des
juges grognons, bien décidés à ne point
vous laisser sortir du compartiment où
ils vous ont rangés.
Cette fois M. Romain Coolus a voulu
surtout, semble-t-il, dans une action un
peu lâche et sans grandes exigences, je-
ter des types renouvelés par les temps
nouveaux. C'est ainsi qu'il nous montre
la demi-mondaine Clarisse honorable-
ment entretenue par le confiseur Gru-
mel, accédant à la bourgeoisie et, après
avoir cédé longtemps à la considération
du -désir, goûtant avec délices le désir
de la considération. Voici la jeune fille
ï la fin, n'oseraient. plus résister à_ la.
téiitàlièTi ̃ dé' suivre } -exemple" des .•iïïef-
nantis -quh .triomphants, continueraient
à fixer le prix des choses selon leur ca-
price et leur-cupidité. Par ailleurs; on est
dans la complication des phénomènes
économiques. Ici, on tient un délit qui
aggrave le mal. Qu'on :1e frappe.
Henri Vonoven.
La reconnaissance des soviets
par l'Angleterre
Comment on l'interprète à Moscou
Moscou, 16 février. Tandis que l'An-
gleterre n'a reconnu que les territoires de
l'ancien empire russe soumis aux Soviets,
ce qui est bien spécifié1 dans la note de Lon-
dres, le gouvernement de Moscou en a fait
une reconnaissance de toutes les républiques
soviétiques socialistes y compris .la Bessa-
rabie, ce qui crée,. en droit international,
une situation des plus curieuses puisque I-
l'Angleterre a reconnu la légitimité dfe la
réunion de la Bessarabie à la Roumanie.
~w
Un congrès socialiste
L'amiral Jaurès contre les internationalistes
III
C'est sous la présidence de l'amiral Jau-
rès,, frère de Jean Jaurès, que s'est tenu,
hier, le congrès socialiste.
On commença, par adopter un ordre du
jour de sympathie au iparti 'travailliste an-
glais, puis un autre ordre du jour en faveur
de l'unité du parti.
Fut votée également la motion suivante
« Le congrès du parti socialiste français
décide d'appuyer au Parlement et devant
l'opinion publique les revendications présen-
tées par la Fédération nationale des com.
battants républicains. »
Une discussion assez vive s'engage entre
MM. Levasseur et Grenier au sujet du pe-
tit commerce que M. Grenier veut délimiter
dans le rôle du petit travailleur, gagnant
par son effort journalier, le pain quotidien
de la famille. Très nettement il demande au
congrès de séparer les gros intermédiaires
grossistes et revendeurs de la classe labo-
rieuse des petits détaillants.
Mme Maria 'Vérone demande au congrès
de prendre une décision au sujet des votes
des femmes que très galamment les con-
gressistes lui accordent.
On procède ensuite à l'élection du Comité
central, qui est composé de MM. Louis Jau-
rès, Andler, Aubriot, Jean Bon, Bourdet,
Frédéric Brunet, Diage, Copigneaux, De-
jeante, Ducos de la, Haille, Paul Fleurot, Ro-
bert Fleurier, Eugène Grenier, Herbandièrè,
Maria Vérone, Théo Lauche, Arthur Levas-
seUftJérome~Lévy,Georges- Renard, docteur
Vavssière, Henri Gérouie.
Enfin M. Louis Jaurès remercie les con-
gressistes et principalement les délégués de
province venus nombreux à ces assises du
socialisme français.
L'intérêt de ce congrès, dont les décisions
étaient connues à l'avance, réside surtout
dans les explications. fournies par l'amiral
Jaurès sur son adhésion au parti socialiste
français, adhésion qui a soulevé la fureur
de M. Jean Longuet.
« Je viens avec vous, a-t-il dit aux délé-
gué», avec une confiance absolue, car j'ai
.la certitude que le P. S. F., sa doctrine, son
programme réalisent 'pleinement, ientière-
ment la pensée de Jean Jaurès.
» Je viens avec confiance au P. S. F. parce
que je, sais qu'à son ardent souci de défen-
dre la cause des travailleurs il joint un souci
non moins ardent de défendre la République
et la patrie française. Ht je souligne à des-
sein ce mot de patrie française, car si, dans
les veux et dans le cœur de Jean Jaurès.
brilla une lueur attirante de fraternité hu.
maine, il associa toujours la République à
la réalisation immédiate et concrète de la
défense du sol national et il disait « La
» France est au-dessus des divisions, des
» intérêts particuliers la France, dont 1&
» sang coule dans nos veines et dont le fier
» génie est ce qu'il y a de meilleur en nous.
» La France bien aimée. »
moderne, brusque et décidée, qui fait de
la vie un sport, qui entend arriver au
poteau bonne gagnante et qui n'hésite
pas à conquérir son bonheur à la cra-
vache. Elle n'a d'ailleurs aucune illu-
sion et n'ignore point que l'existence est
une loterie seulement, elle veut choisir
ses billets elle-même. Il y a longtemps
que l'on ne parle plus des droits de
l'homme les droits de la femme com-
mencent d'être fatigués. Mlle Odette Pé-
pin c'est son nom revendique les
droits de la jeune fille. Si jamais il y a
un syndicat d'ingénues, je suis con-
vaincu qu'elle en sera la secrétaire gé-
nérale. Voici enfin, voici surtout, le he-
ros de l'aventure Totor Leboucher.
L'astrologie nous apprend que les
hommes nés sous le signe de tel astre
doivent à cette circonstance un destin
auquel ils n'échappent point. Totor, lui,
s'est tiré tout seul son horoscope et en
profite. Il est « né un dimanche ». Or,
lorsqu'on est né un dimanche, la pa-
resse est un droit, c'est même une sorte
de devoir. Totor n'y faillira pas. Il a
fait une guerre magnifique dans l'avia-
tion. Il a entassé exploits sur exploits.
Maintenant il se repose à l'ombre de
ses palmes. Il se refuse à tout travail,
même le plus simple, même le plus dé-
risoire. Il vit aux crochets de sa sœur
et du confiseur, son beau-frère de la
main gauche. Il casse les bibelots. Il ca-
che du vin fin dans un faux secrétaire
Louis XV. 11 bat la bonne, avec amitié
il est vrai, et introduit dans le salon de
sa « franginette » des camarades et des
petites femmes affreusement débrail-
lés. Ii est insupportable, mais sinon
brave homme, du moins « bon type »,
seulement il ne veut rien faire et il ne
fera rien. Après avoir été un héros de
l'air, il s'est promu héros de la paresse.
Le personnage est curieux. Il parle ar-
got et ne « démarre » point de sa con-
clusion qu'il estime la logique même
pendant cinq ans, je me suis fait casser
la, figure pour les autres, maintenant.
c'est-1" aux autres de mVnlrptenir. Totor
est cependant susceptible d'être conver-
ti, et il va l'être. Par qui Par l'amour..
.CONTRE L'OBSTJSUCTIQS PARLEMENTAIRE
La guillotine à l'anglaise
Le 14 janvier, la livre sterling qui, mt
mois auparavant, cotait encore 8^ fr 30, at-
teint le cours de 93 fr. 80.
Affolement à la Bourse. Effervescence
dans les sphères officielles. Le lendemain,
15 janvier, à l'issue du Conseil des minis-
tres, une note est communiquée à la presse
le gouvernement va incessamment déposer;
des projets « destinés à assurer le redresse-.
ment de notre situation financière, à réta-
blir l'équilibre du budget des dépenses re-
couvrables et à parer à la crise des chan-
ges. »- La note ajoute « Le gouvernement
demandera le vote rapide des projets qu'il
déposera. »
Sur cette annonce la livre sterling retom-
be à 90 fr. 10. On presse les choses. Le mi-
nistère des finances besogne jour et nuit.
Dès le- 17 janvier les projets sont prêts, ,apj
portés à la Chambre. La commission des,
finances s'en saisit sans désemparer. Le 23,
après cinq jours de travail acharné, le rap-
porteur général présente un rapport. Le 25,
le débat public commence. « Une semaine de
discussion suffira à la Chambre, pense-t-on
alors, et moins que cela au Sénat dans
quinze jours, la loi sera promulguée et le
franc sauvé. »
Trois semaines et demie se sont écoulées
des cent neuf articles du projet, la Chambre
n'en a encore voté que deux. >
Le 16 février, la livrera touché le cours
record de 97 fr. 92.
En Angleterre, la Chambre des commu-
nes fut, un temps, le théâtre de scôiim
d'obstruction en tous points semblables il
celles dont le Palais-Bourbon vient de nous
donner le fâcheux spectacle.
C'était au cours des années qui suivirent
1880, à l'âge héroïque du Hume Ride. Les
députés irlandais, dirigés par Parnell.
avaient organisé le sabotage systématique
de la machine parlementaire britannique.
Sans se lasser, ils prenaient la parole,la gar-
daient, se la repassaient les uns aux autres,
ajournaient indéfiniment la clôture des dis-
cussions. Les foudres d'un règlement dé-
suet et exagérément foni/aliste ne pou-
vaient rien contre eux. L'antique mécanisme
de Westminster tournait à vide.
Un beau jour de 1887, la majorité se fâ-
cha et, soutenue par l'opinion publique, elle
introduisit dans le règlement de la Chambre e
une série de dispositions organisant ce
que l'on appelle officiellement la « clôture
par compartiments » ou, plus communé-
ment, « la guillotine. »
Cette procédure, imaginée pour mater
d'incorrigibles obstructinnnistes, garda d'a-
bord un caractère d'exception. Elle s'est de-
puis généralisée et il n'y a maintenniit, au
Parlement britannique, guère de débats im-
portants auxquels elle ne soit appliquée.
Un bill déposé par te. gouvernement sur
le bureau de la Chambre des communes est
sur le point d'être mis en délibération. Le
premier ministre, chef de la majorité et
leader de la Chambre, se lève et demande
que soit ordonnée « la clôture par comparti-
ments ». Il propose en même temps un ho-
raire « Nous sommes aujourd'hui te]
jour. Tel jour, à teUe heure, on votera sur
l'article premier. tel jour, à telle heure sur
l'article 2. Et ainsi de suite. « Tel jour
enfin, à telle heure, on votera sur l'ensem-
ble. »
Le speaker met aux voix, sans dibat, la
proposition du premier ministre. Elle est
acceptée, et la discussion du bill connivence.
Des opposants prennent la parole, sou-
mettent des amendements, amorcent des
digressions, le débat s'échauffe, on ne sait
plus bien d'où l'on vient ni où l'on va. Main
voici une pendule qui tinte et le speaker qui
se -dresse « L'heure fixée pour le vote .sur
l'article premier est venue. Je dois arrê-
ter le débat. Je mets aux voix l'article pre-
mier. »
La guillotine est tombée.
On continue ainsi article par article, cha-
que scrutin étant ouvert rigoureusement à
l'instant prévu, quel que puisse être l'état de
la discussion. Et au jour dit, à l'heure dite,
le bill est voté dans son ensemble par les
Communes et n'a plus qu'à être adressé aux
Lords revêtu, en français, de la vieille for-
mule « Soit baillé aux Seigneurs. »
Peut-être l'indiscipline française s'acconi-
II s'éprend de Mlle Odette Pépin, la. fille
du directeur de J'usine de confiserie.
Elle-même reçoit le coup de foudre. Il
n'en faut pas davantage pour que Totor
abandonne la résistance, troque son
« poil dans la main » pardonnez-moi
d'emprunter son langage contre, un
bouquet de petites fleurs bleues et ac-
cep,te un poste important dans l'usine
Grum«l. Ce joyeux garçon, dont la cor-
dialité vulgaire nous fait excuser les tur-
pitudes, devient un industriel rempli
d'initiative. Il double les bénéfices de
la maison. Amour, voilà de tes miracles!
Mais Totor croit avoir la. preuve qu'il
n'est pas aimé. Il essaye aussitôt de s'en
consoler avec une jeune dactylo anglai-
se, qui aime beaucoup la France. Odette
les surprend. Fureur, malentendu. Cla-
risseï, chez laquellele proxénétisme mian-
qué a laissé subsister une « marieuse »
émérite, raccommodera tous ces cœurs
cassés. Grâce à ses bons offices, Mlle
Pépin deviendra Mme Totor et l'usine
Grumel ne tardera pas à fournir les dra-
gées de leur premier enfant. Tous ces
baves gens, un peu fripouilles, vont en-
trer bras dessus bras dessous, clopm
clopant dans la bourgeoisie. Que devien-
dra-t-elle avec de pareilles recrues ?
Cela c'est le sujet d'une autre pièce..
M. Romain Coolus l'écrira certaine-
ment, car il n'est pas « né un diman-
che ».
Mlle Marguerite Deval a mené ces trois
actes tambour halfanl, avec cette allé-
gresse électrique qui agite toute sa per-
sonne, de ses tout petits pieds à ses tou-
tes petites mains. Elle nous a montré,
avec beaucoup de finesse, la .dernière
étape de la courtisane avant d'atteindre
à la. dienité. Elle en est bien proche. Je
parierais qu'à la centième, Grumel l'é-
pousera. M. Tramel a prêté à Totor sa.
Verve et son bagout. M. Callamand est
un excellent confiseur et Mlle Fjlo une ingénue, comme je n'en ai jamais
vu. MM. Pizani et Fabre représentent
avec autorité le personnel dirigeant et
dirigé de l'usine Grumel.
Robert de Flers.
• .de l'Académie française*
H. DE VIULEMESSANT
-̃• Fondateur {1854-1879)
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ROBERT DE FLERS
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« touê par ceux* blâmé par ceux-là* me' mo^ukôt di^soi^bravatit îte- méchants je œ^presse:
l de rire de tout. it de .peur ^d'être obligé- d'en pleurer. » (Beaumarchais).
la jîii d0 léïat de siège
en Allemaâûg «
L'Allemagne, qui était dans, un désor-
dre extrèine a l'automne de 1923, a en
grande partie rétabli ses affaires. Il est
rare, en politique, que les causes aillent
jusqu'au bout de leurs effets. A mesure
qu'elles agissent, on dirait que des for-
ces antagonistes se développent. et, pro-
gressivement, les annulent. Le résultat
est que l'histoire enregistre le plus sou-
vent des oscillations limitées. En ce qui
concerne l'Allemagne, rie paraissait-elle
pas, vers septembre dernier, à la yeille
de se dissoudre. Or, que voyons-nous au-
jourd'hui ? Le change stabilisé, le cal-
me rétabli, la balance commerciale re-
devenue positive, le budget remis en
équilibre, les négociations poursuivies
selon un cours régulier. Le symbole de
cette amélioration est «la suppression
annoncée de l'état de siège. Créé le
26 septembre 1923, il prendra fin avec le
mois en cours.
Que l'équilibre allemand soit encore
très fragile c'est trop certain. Si la guer-
re civile, qui menaçait d'éclater, est pro-
visoirement éteinte, les -partis d'extrême
droite et d'extrême gauche restent prêts
au combat'. A 'droite. Ludendorfî a dé-
claré que le coup d'Etat m'était. A gau-
che, :les communistes ont livré le, 13, à
Stettin, un combat où il y a eu un mort
et sept blessés. Si, comme on le dit, il
y a trois millions de chômeurs en Aille-
̃magne, le .désordre peut. renaître à cha-
que moment. Une" nouvelle crise, la cri-
se agraire, a failli éclater le gouverne-
ment avait revalorisé à 10 0/0 de leur
valeur or les hypothèques que la baisse
du mark avait réduites à néant, et il y
avait ajouté un imipôt de 12 0/0 sur
les plaintes des .agriculteurs, la revalori-
sation a été ajournée jusqu'en 1932, et
réduite jusque-là à un intérêt de 2 0/0.
Enfin, le mark n'est pas si stable qu'on
n'ait enregistré une baisse il y a quel-
ques jours.
Cette reprise d'équilibre, pour vacil-
lante qu'elle soif, a eu aussitôt sa réper-
cussion sur la politique étrangère. Deux
phases sont parfaitement distinctes. Au
moment du plus grand péril, l'Allema-
gne a clé contrainte de faire une large
concession elle a cessé la résistance
passive en Rhénanie et dans la Ruhr.
C'est cette manœuvre qui l'a remise à
flot. Aussitôt, renflouée et c'est la
seconde phase elle a lente de rep-ren-
dra son avantage, et elle ai recommencé
la lutte diplomatique avec ce mélange
surprenant de faux calculs, de bonne
foi étalée, de ruses sournoises, de com-
binaisons à retard, qui sont sa politique
même. A. quel moment placer ce retour
offensif ? On négociait encore à la fin
d'octobre- la création de la banque rhé-
nane et Berlin envisageait comme possi-
ble J'autonomie de la Rhénanie. Le re-
virement se place donc un peu plus
tard, dans les derniers temps de 1923.
Le faux calcul. qui ne manque jamais,
a été de spéculer sur l'avènement des
travaillistes anglais. Ils ont bien déclaré
qu'ils souhaitaient l'entrée de l'Allema-
gne dans la Société des nations c'est
là un maigre réconfort, car cette admis-
sion signifierait une nouvelle adhésion
au troile de Versailles. D'autre part, les
travaillistes n'ont nullement orienté la
pohite.de leur politique contre la France.
L'Allemagne ajugé nécessaire de stimu-
ler leur zèle. De ilà,. -les incidents du Pa-
latinat. N'y cherchez pas d'autre motif.
Dans cette qui était parfaite-
ment, tranquille à la fin de l'automne
dernier, on a vu tout à coup une série
d'attentats exécutés sur -un mot d'ordre
'par des coupe-jarrets venus d'Allema-
gne non occupée. Le 9 janvier, le chef
Feuilleton littéraire du 18 février 1924
la Semaine Dramatique
PAR
ROBERT DE FLERS
~oc::>
Comédie-Caumartin LA FLEUR D'ORAN-
GER, pièce en trois actes de MM. André
Birabeau et Georges Dolley.
Théâtre Antoine: NÉ UN DIMANCHE, pièce
en trois actes de M, Romain Coolus.
M. René Rocher, le e nouveau direc-
teur de la Comédie-Caumartin, mérite
mieux que des compliments, des élo-
ges. Les pièces qu'il choisit ne sentent
ni le whisky, ni l'éther, ni la cocaïne,
et les marionnettes gaiement vivantes
qui les animent me se réclament d'au-
qui )es a.nHn€nt ne se reclament d'au-
cun scandale.
La Fleur d'oranger est une comédie
où les familles pourront trouver de l'al-
légresse et à laquelle le Boulevard dai-
gnera sourire. Ces trois, petits actes
sont pleins de drôlerie et d'agrément.
Ils contiennent des situations plaisan-
tes, habilement agencées, un dialogue
aisé où la fantaisie apparaît, sans effort,
et des personnages marqués d'un trait
juste et précis. M. Fernand Vandéremi,
dans sa dernière chronique littéraire de
la Revue de France, où il parvient à
rendre de la vie' et du mouvement à la
critique, citait hier cette phrase de Con-
dorcet « Voltaire: ne réussit pas dans
la comédie, parce qu'il avait le talent de
saisir le ridicule des opinions et non
celui des caractères ». Je n'entends point
comparer à Voltaire M. André Bira-
beau et M. Georges Dolley, ils en gé-
raient fort gênés, mais ils possèdent le
talent de «"saisir le ridicule des carac-
tères», lisant su en camper un,, dans un
des séparatistes du- Palalinat, Hem'z,.est-
assassiné à -Spire: •L-'Allemaf ne compte,;
évidemment, à la faveur du désordre,'
brouiller là France et l'Angleterre. La
France pare le coup" en montrant un très
large esprit de conciliation et en accep-
tant la mission Clive. L'Allemagne essaie,
de rallumer la querelle en faisant porter
à Paris, par' M. von iîoesch, des protes-
tations d'un ton persque insolent. Mais
cette fois encore- la mine est éventée, et
elle n'éclate pas. C'est alors que se pro-
duit le drame de Pirmasens, manœuvre
criminelle, préméditée, approuvée, com-
mandée peut-être en haut lieu. La suite
de ces quatre faits montre assez netta-
ment la volonté de l'Allemagne d'exploi-
ter à fond l'affaire du Palatinat dans un
dessein de politique générale, qui est de
rompre l'accord entre les Alliés. L'effet
a été que cet accord s'est resserré.
Henry Bidou.
~dldJ'
Mort de l'amiral
Boue de Lapeyrère
Le vice-amiral Boue de Lupcyrère est
mort avant-hier, à Paris, à l'âge de soixante--
douze ans. ̃̃̃
Entré à l'Ecole navale en 1869, il avait
eu la carrière la plus active et la"pltis bril-
lante. Sa belle -coha'uite au Tonkin, sous les
ordres de l'amiral Courbet, lui valut le
grade de capitaine de frégate à l'âge de
trente-sept ans. Capitaine de vaisseau, il
commanda le cuirassé 'Brennus, dans l'es-
cadre de la Méditerranée, puis, contre-ami-
ral, la division navale de l'Atlantique. Il
fut promu au grade de vice-amiral en. 1908,
remplit d'abord les fonctions de préfet ma-
ritime à Brest et prit, en 1909, lé portefeuille
de lajnarine, qu'il garda jusqu'en 1911. En
quittant le ministère, il commanda la pre-
mière escadre et, à partir de 1912, l'armée
navale de la Méditerranée. La guerre le trou-
va dans cette haute fonction, qu'il quitta en
octobre 1915, peu de temps" avant de passer
dans le cadre de réserve par application de
la nouvelle loi sur la limite d'âge. Il était
grand officier de la Légion d'honneur.
Comme ministre de'la marine, il succé-
dait à M. Picard, l'auteur du fameux « bi-
lan qu'on n'a sans doute pas oublié. Il
eut le mérite d'apprûcier sainement une si-
tuation difficile, inspira confiance au Par-
lement et obtint le vote du programme na-
val de 1910, qui nous valut, au début de la
guerre, de posséder nos quatre premiers
cuirassés du type Dreadnought.
A l'armée navale, il rendit une activité
qu'elle n'avait pas eue depuis longtemps;
il la soumit à un entraînement intensif dont
les résultats, àJa veille de la guerre, étaient
remarquables. Mais, contre toute attente,
le.rùle de nos çscadres consista uniquement,
à» tenir .le blocus de l'Adriatique, dans des
conditions aussi ingrates que périlleuses-.
On se rappelle les polémiques auxquelles
donna lieu la fuite des croiseurs allemands
Gœben et Breslau, qui bombardèrent Bône
et Philippeville au premier jour de la guerre
et purent ensuite se réfugier à Constanti-
nople. Mis en cause, bien qu'il eût été cou-
vert par les ministres de la marine qui
avaient eu à s'occuper successivement de
l'incident, l'amiral de Lapeyrère se ren-
ferma dans le silence et refusa toujours de
discuter publiquement son rôle à cette occa-
sion. Il laissera le souvenir d'un chef éner-
gique et bienveillant, dont le plus grand re-
gret a été de ne pouvoir mener ses escadres
au combat pour lequel il les avait prépa-
rées. A. T,
LES LECTEURS DU F/G~O
TROUVERONT, CE MATIN,
Le Fsg~yo JE~@ID1@mmn
LA VEE COLOMALE
relief excellent et qui domine la comédie
qui nous occupe celui de M. Le Hochet
de Méricourt, procureur général à Lille,
un homme terrible et silencieux. Ja-
mais la magistrature debout ne nous a
proposé un exemplaire plus effrayant de
la rigueur des lois.Toute sa famille trem-
ble devant lui. Comment à un tel père
Raymond oserait-il avouer que, voilà
déjà plusieurs mois, il a épousé Made-
leine d'autant que Madeleine est la fille
d'un sous-chef de rayon dans un grand
magasin, et qu'elle a déjà fait une expé-
rience de la vie avec un nommé Adol-
phe ? Depuis Benjamin Constant, les
Adolphe sont égoïstes et cruels, et
l'Adolphe de Madeleine n'a pas tardé à
la décevoir. Elle a trouve auprès de Ray-
mond une compensation magnifique et
légitime. Elle est passée du rayon des
demoiselles dans celui des dames ma-
riées. Raymond et elle forment le plus
heureux des jeunes ménages mais voici
que Le Hochet de Méricourt tombe à
l'improviste chez son fils qu'il croit tou-
jours garçon. Le pis est que depuis Lille
il traîne à sa suite une jeune fille, Renée,
qu'il souhaite avoir pour bru, et que cel-
le-ci est elle-même accompagnée d'une
étrange cousine, Mme de Saint-Fugasse,
abandonnée par son mari depuis quinze
ans et demeurée dans un état de pureté
qu'une imagination voluptueuse et dé-
chaînée ne parvient pas à lui faire ou-
blier. Il faut aviser sur l'heure. L'on fait
passer Madeleine pour la dactylo de
Raymond, et c'est en celte qualité
qu'elle assiste, avec une fureur conte-
nue, aux allées et venues de ses beaux-
parents, a.ttx fiançailles de son mari
avec la jeune fille du Nord, et aux
ébrouements de la cousine montée en
graines, qui essaie, dans tous les coins,
de surprendre des baisers échangés, et
de s'indemniser, tant bien que mal, par
le spectacle de l'amour, de n'avoir pu
elle-même y avoir un rôle. Voi-
ci les fils noués. Ils le sont d'une main
légère. Nous nous engageons ensuite
dans une série de quiproquos dont les
auteurs auraient peut-être pu se passer,
mais comme ils sont fort amusants,
IGHOS *Au*dessus des cours
Un article de Michelet.
Michelet venait de donner à, Louis
Ulbach un article sur Paris.
Que demandez-vous pour cela ? lui
demanda Ulbach.
Oh moi, cela. m'est égal, Ce qui
m'intéresse, c'est Quinet. Il -est pauvre,
Quinet il a des charges de famille, il
a besoin de vivre. Faites-moi un plaisir
Donnez à Quinet ce que vous donnez à
Victor Hugo.
Puis la conversation continua Miche-
let et Ulbaclrparlèrent de choses et d'au-
tres, puis Louis Ulbach, reconduisant
l'historien
Mais vous, franchement, dites-moi
ce que vous voulez pour votre article
Comme Quinet Comme Quinet 1
Il serra la main d'Ulbach, étonné, et
s'en alla.
L'exposition que fait en ce moment
un jeune artiste do%é des plus remar-
quables qualités, G.-P. Gùinegault, afti-
rera certainement aux Galeries Simor.-
son, rue Caumarlin, de nombreux visi-
teurs.
Peintre et graveur à la fois, G.-P. Gui-
negau.lt a de la fermeté dans l'exécution
de ses études fort intéressantes.
On le sent à l'aise dans ses reproduc-
tiens des grands effets de la nature, car
il sait .tenir compte des qualités de la
lumière qui colore les sites et les figu-
res. Deux de ses oeuvres, une peinture
et- une eau-forte, viennent d'être acqui-
ses par l'Etat.
L'immunité parlementaire et les dif-
famations de YHwmanité.
Le cas que notre collaborateur et aimi
M. Georges Bourdon exposait dans une
lettre au président de la Chambre, que
nous avons publiée, n'est pas isolé.
Se retranchant derrière son "député-
gérant, couvert par l'immunité parîe-
meritairè, YJiMmanité a pu injurier à son
aise, plusieurs personnes qui ont vaine-
ment demandé la levée de l'immunité
parlementaire de ce gérant intangible.
Chaque fois, la commission a refusé
la levé» de l'immunité.
Les deux derniers cas s'appliquent à
un député et à un honorable com-
merçant auquel un préjudice commer-
cial évident avait été causé.
La commission a répondu que ce com-
merçant pourrait poursuivre M. Marcel"
Cachin après la clôture de Ta 'session;
de 1924. Elle. estim'aH donc qu'il n'y!
avait pas lieu.de lever rimimiiriité |?àrl^-
mentairS.
La (politique et la justice sont' deux;
choses bien différentes.f
Les femmes élégantes se fournissent L
dans les maisons de spécialités. Pour de
jolis ensembles, il faut visiter Mademoi-
selle. Hortense, rue des Capucines et
Mademoiselle Caroline, avenue Victor-
Hugo, où l'on trouve des toilettes et ar-
ticles de modes d'un goût nouveau et
d'un fini aussi élégant que précieux.
Des prix sont décernés aux grands
cuisiniers. Sauvons la cuisine française,
sauvons aussi les traditions de la vieille
France en exigeant de tout convive le
respect des règles de l'étiquette et le
souci de l'élégance.' Pour être habillé
avec un chic incomparable, adressez-
vous à Demony, le premier tailleur de
Paris.
Paris. Le Masaue de Fer.
Demain
PARIS- La Vie Municipal
~t-
nous leur pardonnons avec' une/bien-
veillance infinie. Nt>tre absolution ne
tarde pas. à devenir de la gratitude, car
l'action rebondit bientôt dans la comé-
die, de la. façon la, plus heureuse Le
vieux procureur ̃ aperçoit, en effet, la
prétendue dactylo sur les genoux de
son fils. C'est un homme, qui ne badine
point et il entend que son rejeton répa-
re dans le plus délai possible. Raymond
va donc être forcé. d'épouser sa femme.
Le dernier acte est délicieux et s'achève
dans une émotion comique fort agréa-
blement ménagée..Raymond et Made-
leine sont obligés de jouer sérieusement
leurs rôles de fiancés. Bouquets offerts,
Tendres a'veux. Baisers dérobés. Ils y
éprouvent d'abord quelque gène, mais
ils y prennent bien vite un extrême plai-
sir. Et la comédie devient,, si sincère,
qu'elle n'est plus de la comédie. Dans ce
rajeunissement de leur amourv Raymond
retrouve quelque audace et se décide à
tout avouer à l'implacable magistrat. Il
est résigné d'avance <à l'épouvantable et
sèche colère qu'il va déchaîner mais
coup de théâtre, le procureur est un'
brave homme qui .cache sous sa sévère
redingote un cœur débonnaire. Il par-
donne à son fils. Il pardonne à sa belle-
fille. Il pardonne à tout le monde. Il se
rattrapera sur le prochain accusé qui-
tombera sous sa toque. Sa dureté n'est
que professionnelle. C'est le cas -de beau-
coup d'hommes si différents dans leur
carrière et dans la vie, celui de ce géné-
ral réputé pour son intransigeance dans
le commandement et qui, dans l'exis-
tence quotidienne, obéit à sa femme avec
une docilité touchante, c'est celui de ce
banquier taré qui est .si honorable en
dehors de ses affaires, c'est celui de ce
jongleur fameux, grande vedette de tous
les music-halls d'Europe, qui ne peut pas
prendre son chocolat dans son lit sans
le renverser.
La. comédie vaudeville de MM. André
Birabeau et Georges Dolley, qui, avec
un bien petit, effort, aurait pu être tout à
fait une comédie, a. réussi avec éclat.
Le dialogue en est excellent et abonde
en répliques piquantes et vraies. Ajou-
Il est toujours pénible de "voir les l
honnêtes gens. crier qu'on les me-
iaee quand on tente d'arrêter les vo-
eu rs. 1
A l'annonce .du projet de loi des deux
lécimes, la plupart des détaillants ont
najoré leurs prix de 20 0/0. La réalité du
'ait est indéniable. Pas besoin de consul-
er mercuriales ou statistiques: II suffit
le regarder les étiquettes de nombre de
Doutiques et de marchands ambulants.Il
suffit de consulter les cartes de certains ~s
̃estauranls dont les prix imprimés, pres7
juo partout, sont surchargés de chiffres
manuscrits. L'acte est deux fois malhon-
nête. Dabord, la loi qui sert. de prétexte
ï cette majoration ne sera guère votée
qu'au milieu de mars et les commerçants
qui haussent leurs marchandises ne
peuvent justifier celle, augmentation en
invoquant la théorie du prix de renupla-.
cernent. Les denrées, en effet, rachetées
:i.u jour le jour, .aie. subissent pas
dans les vingt-quatre heures le con-
tre-coup- .d'un impôt qui n'est pas né. Le
fût-il, que. la majoration resterait scan-
daleuse, puisque c'est le prix de l'objet
vendu qui est augmenté, alors, que c'est
sur le principal de l'impôt que le pour-
centage devrait être calculé. Les mar-
chands redoutent une taxe supplémen-
taire de 40 centimes Vite, en l'atten-
dant, ils font payer deux francs de plus
à l'acheteut
Le Comité républicain du commerce
6t de l'industrie vient de stigmatiser ces
pratiques « qui compromettent l'autor-te
morale et les- intérêts des commerça ni s
honnêtes ». L'amendement de M. Klotz
veut réagir contre l'état d'esprit qu'elles
indiquent et réprimier. des abus indéfen-
dables.
On est vraiment étonné de les voir
niées par certains groupements qui,invo-
quant les autres facteurs de l'augmenta-
tion de la vie, Voudraient que de tels
ntfïaits restassent impunis. M. de Las-
teyrie, qui est optimiste, assure que ces
agissements sont exceptionnels. Le cri-
me aussi, par bonheur, est l'exception.
Ce n'est pas une raison pour abroger le
Code pénal.
Contre la spéculation illicite une loi
..existait qui n'était pas parfaite. Elle fut,
"& Paris, appliquée1 avec trop de zèle par
des magistrats qui se crûrent chargés
d'Une mission de Salut public. Dans une
.excellente intention, ils faussèrent leur
-rôle l'excès de la répression discrédita
le texte, amendable mais nécessaire. Ef-
frayés du -mécontemient d'électeurs no-
tables, lés -parlementaires, au lieu de la.
proroger abattirent la loi. Bientôt à la
pensée que lès consommateurs sont,
tout de même, la majorité, ils s'effrayè-
rent encore. Ils interpellèrent, ils repro-
chèrent au Garde des sceaux le vote
qu'ils avaient émis. On parla de mesures
nouvelles. On parla d'une revision de
l'article 419. On parla.
Il faut agir aujourd'hui. Le texte pro-
posé, admis par la commission comporte
pour.les justiciables de larges garanties.
La Chambre commettrait une grande
faute en le repoussant ou en le noyant
sous- des contre-propositions multiples.
Elle ne peut maintenir dans la, légalité
les faits qui furent cités à la tribune cette
semaine et d'autres, pareils ou pires,
que les journaux enregistrent quotidien-
-jgemçnt. Ce serait un encouragement à
"rimpiobilé. Les commerçants honnêtes
tez à cela, que la distribution est de pre-
mier ordre. M. Signoret a fait du pro-
cureur Le Hochet de Méricourt, une
composition saisissante. Le public 'l'a
acquitté par une ovation. M. Elche-
pare (Raymond) a beaucoup de naturel
et de comique et Mlle Germaine Risse
^Madeleine) porte, sa fleur d'oranger ar-
tificielle avec juste ce qu'il faut d'arti-
fice pour que cela soit tout à fait char-
mant. Mlle André Guize prête à la jeune
fille, du Nord une aisance et un brio
à rendre le Midi jaloux. Une fois de
plus, nous avons admiré la simplicité et
la. bonté de Mme Mady Berry. M. Ar-
mand Morins a communiqué toute la
bonne humeur possible au plus rayon-
nant des chefs de rayon. Il faut adresser
à Mlle Marguerite Pierry un hommage
particulier. Elle a mis une fantaisie
extraordinaire au service de Mme de
Saint-Fugasse. Son comique est person-
nel et aigu. Son excentricité n'est ja-
mais loin de la vérité. C'est une artiste
originale et qui mérite d'être suivie.
1 'La 'nouvelle pièce de M. Romain Coo-
lus est un ouvrage singulier qui peut
surprendre de la part de l'auteur des
Amants de Sazy ou de V Enfant chêne,
mais qui n'étonne point lorsqu'on sait
avec quel plaisir celui-ci pratique le va-
gabondac-.e. de l'esprit. II se transporte
en un clin d'œil du lyrisme à la blague,
de l'émotion à la cocasserie. Il voyage en
tous genres, sans se préoccuper de ce
que peuvent en penser ou en dire des
juges grognons, bien décidés à ne point
vous laisser sortir du compartiment où
ils vous ont rangés.
Cette fois M. Romain Coolus a voulu
surtout, semble-t-il, dans une action un
peu lâche et sans grandes exigences, je-
ter des types renouvelés par les temps
nouveaux. C'est ainsi qu'il nous montre
la demi-mondaine Clarisse honorable-
ment entretenue par le confiseur Gru-
mel, accédant à la bourgeoisie et, après
avoir cédé longtemps à la considération
du -désir, goûtant avec délices le désir
de la considération. Voici la jeune fille
ï la fin, n'oseraient. plus résister à_ la.
téiitàlièTi ̃ dé' suivre } -exemple" des .•iïïef-
nantis -quh .triomphants, continueraient
à fixer le prix des choses selon leur ca-
price et leur-cupidité. Par ailleurs; on est
dans la complication des phénomènes
économiques. Ici, on tient un délit qui
aggrave le mal. Qu'on :1e frappe.
Henri Vonoven.
La reconnaissance des soviets
par l'Angleterre
Comment on l'interprète à Moscou
Moscou, 16 février. Tandis que l'An-
gleterre n'a reconnu que les territoires de
l'ancien empire russe soumis aux Soviets,
ce qui est bien spécifié1 dans la note de Lon-
dres, le gouvernement de Moscou en a fait
une reconnaissance de toutes les républiques
soviétiques socialistes y compris .la Bessa-
rabie, ce qui crée,. en droit international,
une situation des plus curieuses puisque I-
l'Angleterre a reconnu la légitimité dfe la
réunion de la Bessarabie à la Roumanie.
~w
Un congrès socialiste
L'amiral Jaurès contre les internationalistes
III
C'est sous la présidence de l'amiral Jau-
rès,, frère de Jean Jaurès, que s'est tenu,
hier, le congrès socialiste.
On commença, par adopter un ordre du
jour de sympathie au iparti 'travailliste an-
glais, puis un autre ordre du jour en faveur
de l'unité du parti.
Fut votée également la motion suivante
« Le congrès du parti socialiste français
décide d'appuyer au Parlement et devant
l'opinion publique les revendications présen-
tées par la Fédération nationale des com.
battants républicains. »
Une discussion assez vive s'engage entre
MM. Levasseur et Grenier au sujet du pe-
tit commerce que M. Grenier veut délimiter
dans le rôle du petit travailleur, gagnant
par son effort journalier, le pain quotidien
de la famille. Très nettement il demande au
congrès de séparer les gros intermédiaires
grossistes et revendeurs de la classe labo-
rieuse des petits détaillants.
Mme Maria 'Vérone demande au congrès
de prendre une décision au sujet des votes
des femmes que très galamment les con-
gressistes lui accordent.
On procède ensuite à l'élection du Comité
central, qui est composé de MM. Louis Jau-
rès, Andler, Aubriot, Jean Bon, Bourdet,
Frédéric Brunet, Diage, Copigneaux, De-
jeante, Ducos de la, Haille, Paul Fleurot, Ro-
bert Fleurier, Eugène Grenier, Herbandièrè,
Maria Vérone, Théo Lauche, Arthur Levas-
seUftJérome~Lévy,Georges- Renard, docteur
Vavssière, Henri Gérouie.
Enfin M. Louis Jaurès remercie les con-
gressistes et principalement les délégués de
province venus nombreux à ces assises du
socialisme français.
L'intérêt de ce congrès, dont les décisions
étaient connues à l'avance, réside surtout
dans les explications. fournies par l'amiral
Jaurès sur son adhésion au parti socialiste
français, adhésion qui a soulevé la fureur
de M. Jean Longuet.
« Je viens avec vous, a-t-il dit aux délé-
gué», avec une confiance absolue, car j'ai
.la certitude que le P. S. F., sa doctrine, son
programme réalisent 'pleinement, ientière-
ment la pensée de Jean Jaurès.
» Je viens avec confiance au P. S. F. parce
que je, sais qu'à son ardent souci de défen-
dre la cause des travailleurs il joint un souci
non moins ardent de défendre la République
et la patrie française. Ht je souligne à des-
sein ce mot de patrie française, car si, dans
les veux et dans le cœur de Jean Jaurès.
brilla une lueur attirante de fraternité hu.
maine, il associa toujours la République à
la réalisation immédiate et concrète de la
défense du sol national et il disait « La
» France est au-dessus des divisions, des
» intérêts particuliers la France, dont 1&
» sang coule dans nos veines et dont le fier
» génie est ce qu'il y a de meilleur en nous.
» La France bien aimée. »
moderne, brusque et décidée, qui fait de
la vie un sport, qui entend arriver au
poteau bonne gagnante et qui n'hésite
pas à conquérir son bonheur à la cra-
vache. Elle n'a d'ailleurs aucune illu-
sion et n'ignore point que l'existence est
une loterie seulement, elle veut choisir
ses billets elle-même. Il y a longtemps
que l'on ne parle plus des droits de
l'homme les droits de la femme com-
mencent d'être fatigués. Mlle Odette Pé-
pin c'est son nom revendique les
droits de la jeune fille. Si jamais il y a
un syndicat d'ingénues, je suis con-
vaincu qu'elle en sera la secrétaire gé-
nérale. Voici enfin, voici surtout, le he-
ros de l'aventure Totor Leboucher.
L'astrologie nous apprend que les
hommes nés sous le signe de tel astre
doivent à cette circonstance un destin
auquel ils n'échappent point. Totor, lui,
s'est tiré tout seul son horoscope et en
profite. Il est « né un dimanche ». Or,
lorsqu'on est né un dimanche, la pa-
resse est un droit, c'est même une sorte
de devoir. Totor n'y faillira pas. Il a
fait une guerre magnifique dans l'avia-
tion. Il a entassé exploits sur exploits.
Maintenant il se repose à l'ombre de
ses palmes. Il se refuse à tout travail,
même le plus simple, même le plus dé-
risoire. Il vit aux crochets de sa sœur
et du confiseur, son beau-frère de la
main gauche. Il casse les bibelots. Il ca-
che du vin fin dans un faux secrétaire
Louis XV. 11 bat la bonne, avec amitié
il est vrai, et introduit dans le salon de
sa « franginette » des camarades et des
petites femmes affreusement débrail-
lés. Ii est insupportable, mais sinon
brave homme, du moins « bon type »,
seulement il ne veut rien faire et il ne
fera rien. Après avoir été un héros de
l'air, il s'est promu héros de la paresse.
Le personnage est curieux. Il parle ar-
got et ne « démarre » point de sa con-
clusion qu'il estime la logique même
pendant cinq ans, je me suis fait casser
la, figure pour les autres, maintenant.
c'est-1" aux autres de mVnlrptenir. Totor
est cependant susceptible d'être conver-
ti, et il va l'être. Par qui Par l'amour..
.CONTRE L'OBSTJSUCTIQS PARLEMENTAIRE
La guillotine à l'anglaise
Le 14 janvier, la livre sterling qui, mt
mois auparavant, cotait encore 8^ fr 30, at-
teint le cours de 93 fr. 80.
Affolement à la Bourse. Effervescence
dans les sphères officielles. Le lendemain,
15 janvier, à l'issue du Conseil des minis-
tres, une note est communiquée à la presse
le gouvernement va incessamment déposer;
des projets « destinés à assurer le redresse-.
ment de notre situation financière, à réta-
blir l'équilibre du budget des dépenses re-
couvrables et à parer à la crise des chan-
ges. »- La note ajoute « Le gouvernement
demandera le vote rapide des projets qu'il
déposera. »
Sur cette annonce la livre sterling retom-
be à 90 fr. 10. On presse les choses. Le mi-
nistère des finances besogne jour et nuit.
Dès le- 17 janvier les projets sont prêts, ,apj
portés à la Chambre. La commission des,
finances s'en saisit sans désemparer. Le 23,
après cinq jours de travail acharné, le rap-
porteur général présente un rapport. Le 25,
le débat public commence. « Une semaine de
discussion suffira à la Chambre, pense-t-on
alors, et moins que cela au Sénat dans
quinze jours, la loi sera promulguée et le
franc sauvé. »
Trois semaines et demie se sont écoulées
des cent neuf articles du projet, la Chambre
n'en a encore voté que deux. >
Le 16 février, la livrera touché le cours
record de 97 fr. 92.
En Angleterre, la Chambre des commu-
nes fut, un temps, le théâtre de scôiim
d'obstruction en tous points semblables il
celles dont le Palais-Bourbon vient de nous
donner le fâcheux spectacle.
C'était au cours des années qui suivirent
1880, à l'âge héroïque du Hume Ride. Les
députés irlandais, dirigés par Parnell.
avaient organisé le sabotage systématique
de la machine parlementaire britannique.
Sans se lasser, ils prenaient la parole,la gar-
daient, se la repassaient les uns aux autres,
ajournaient indéfiniment la clôture des dis-
cussions. Les foudres d'un règlement dé-
suet et exagérément foni/aliste ne pou-
vaient rien contre eux. L'antique mécanisme
de Westminster tournait à vide.
Un beau jour de 1887, la majorité se fâ-
cha et, soutenue par l'opinion publique, elle
introduisit dans le règlement de la Chambre e
une série de dispositions organisant ce
que l'on appelle officiellement la « clôture
par compartiments » ou, plus communé-
ment, « la guillotine. »
Cette procédure, imaginée pour mater
d'incorrigibles obstructinnnistes, garda d'a-
bord un caractère d'exception. Elle s'est de-
puis généralisée et il n'y a maintenniit, au
Parlement britannique, guère de débats im-
portants auxquels elle ne soit appliquée.
Un bill déposé par te. gouvernement sur
le bureau de la Chambre des communes est
sur le point d'être mis en délibération. Le
premier ministre, chef de la majorité et
leader de la Chambre, se lève et demande
que soit ordonnée « la clôture par comparti-
ments ». Il propose en même temps un ho-
raire « Nous sommes aujourd'hui te]
jour. Tel jour, à teUe heure, on votera sur
l'article premier. tel jour, à telle heure sur
l'article 2. Et ainsi de suite. « Tel jour
enfin, à telle heure, on votera sur l'ensem-
ble. »
Le speaker met aux voix, sans dibat, la
proposition du premier ministre. Elle est
acceptée, et la discussion du bill connivence.
Des opposants prennent la parole, sou-
mettent des amendements, amorcent des
digressions, le débat s'échauffe, on ne sait
plus bien d'où l'on vient ni où l'on va. Main
voici une pendule qui tinte et le speaker qui
se -dresse « L'heure fixée pour le vote .sur
l'article premier est venue. Je dois arrê-
ter le débat. Je mets aux voix l'article pre-
mier. »
La guillotine est tombée.
On continue ainsi article par article, cha-
que scrutin étant ouvert rigoureusement à
l'instant prévu, quel que puisse être l'état de
la discussion. Et au jour dit, à l'heure dite,
le bill est voté dans son ensemble par les
Communes et n'a plus qu'à être adressé aux
Lords revêtu, en français, de la vieille for-
mule « Soit baillé aux Seigneurs. »
Peut-être l'indiscipline française s'acconi-
II s'éprend de Mlle Odette Pépin, la. fille
du directeur de J'usine de confiserie.
Elle-même reçoit le coup de foudre. Il
n'en faut pas davantage pour que Totor
abandonne la résistance, troque son
« poil dans la main » pardonnez-moi
d'emprunter son langage contre, un
bouquet de petites fleurs bleues et ac-
cep,te un poste important dans l'usine
Grum«l. Ce joyeux garçon, dont la cor-
dialité vulgaire nous fait excuser les tur-
pitudes, devient un industriel rempli
d'initiative. Il double les bénéfices de
la maison. Amour, voilà de tes miracles!
Mais Totor croit avoir la. preuve qu'il
n'est pas aimé. Il essaye aussitôt de s'en
consoler avec une jeune dactylo anglai-
se, qui aime beaucoup la France. Odette
les surprend. Fureur, malentendu. Cla-
risseï, chez laquellele proxénétisme mian-
qué a laissé subsister une « marieuse »
émérite, raccommodera tous ces cœurs
cassés. Grâce à ses bons offices, Mlle
Pépin deviendra Mme Totor et l'usine
Grumel ne tardera pas à fournir les dra-
gées de leur premier enfant. Tous ces
baves gens, un peu fripouilles, vont en-
trer bras dessus bras dessous, clopm
clopant dans la bourgeoisie. Que devien-
dra-t-elle avec de pareilles recrues ?
Cela c'est le sujet d'une autre pièce..
M. Romain Coolus l'écrira certaine-
ment, car il n'est pas « né un diman-
che ».
Mlle Marguerite Deval a mené ces trois
actes tambour halfanl, avec cette allé-
gresse électrique qui agite toute sa per-
sonne, de ses tout petits pieds à ses tou-
tes petites mains. Elle nous a montré,
avec beaucoup de finesse, la .dernière
étape de la courtisane avant d'atteindre
à la. dienité. Elle en est bien proche. Je
parierais qu'à la centième, Grumel l'é-
pousera. M. Tramel a prêté à Totor sa.
Verve et son bagout. M. Callamand est
un excellent confiseur et Mlle Fjlo
vu. MM. Pizani et Fabre représentent
avec autorité le personnel dirigeant et
dirigé de l'usine Grumel.
Robert de Flers.
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