Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1922-11-03
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 novembre 1922 03 novembre 1922
Description : 1922/11/03 (Numéro 307). 1922/11/03 (Numéro 307).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k293387q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Uendrèdj 3 Novembre 1 922 <£>
Le Numéro
68me Année 3">e Série N° 30/
H, DE VILLEMESSANT
Fondateur {1854-1879)
̃!̃ -̃
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Directeur (1902-1914)
RÉDACTION ADMINISTRATION
26, Bue Drouot, Paris (9« Arrt)
Directeur politique ALFRED CAPUS
Directeur littéraire ROBERT DE FLÉRS
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LES ANNONCES ET LES RÉCLAMES
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de Fiance et d'Algérie
a Xouê par ceus-ci, Mâmê par^-eeux-là; me moquant des sots, bravant les méchants, je me pressa
1 de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. ». (Beaumarchais). ,I.,
Las Annonces et Réclames sont également reçues
à l'Agence Hévàs, 62; rue d» Richelieu.' Par'
~Â.
Hommages
à Alfred Capus
Le mouvement de sympathie qu'a sou-
levé, dans le monde de la presse et des.
lettres, la mort d'Alfred Capus, nous
émeut prolondémcnt.
De toutes parts nous parviennent les
témoignages de Vallcctueasc admira-
tion que ses confrères parmi les plur
illustres lui avaient vouée.
Voici quelques-unes des lettres qu'on
nous a adressées hier et dont nous ne
saurions trop remercier, les auteurs w
M. Guglielmo Ferrero
Nous avons reçu de Florence, hier, la dé*
pêche suivante
Très ému, m'associe au deuil du Figaro
et dès Lettrés françaises. Guglielmo
Ferrero.
M. Jules Cambon
Mon-, cher confrère et ami," v
Je suis vraiment aussi désolé que sur-
pris parla nouvelle de la mort d'Alfred
Capus. C'était un. charinàiit esprit, si
simple, 'Si familier, si profond parfois
dans ses romans et dans son théâtre où
il peignait les moeurs de notre temps, ou
plutôt celles du Paris d'aujourd'hui.
Sa' sagesse souriante en avait fait un
des maîtres du journalismie politique,
et il savait accommoder à l'infirmité des
jugements du vulgaire, les leçons les
:plus justes, mais il fallait le connaîtra et
l'approcher, car il était le meilleur et le
plus sûr des amis. Je l'ai beaucoup vu
pendant la guerre nous avons souvent
passé ensemble les soirées où les avions
allemands nous faisaient, l'honneur de
.nous bombarder. Sa, gaieté était pleine
de courage et donnait du cœur à tout
le' monde. C'est une grande perte et qui
sera ressentie.
.Croyez-moi, mon cher confrère et ami,
.votre toujours bien dévoué.
̃̃• Julçs Cambon.-
-t, t M. G.-Appell
C'est un vrai Latin, un grand Français
̃qui s'en va. Au vrai, il était le Français
type. Cette confiance souriante, si aima-
ble qu'on la pouvait prendre pour du
scepticisme, et si française, ce n'était
chez lui, comme chez tous les Latins de
France, que là'p'udeùr ."d'une fêMresse
et d'une foi profondes. Le. vrai visage de
Capus, comme le vrai visage de la Fran-
ce, nous l'avons vu à découvert pendant
la guerre, quand la confiance s'est révé-
lée foi, quand le sceptique est devenu
l'un de nos meilleurs professeurs d'éner-
gie. « Tout s'arrange », avait dit Capus.
« On les aura », ont dit nos soldats et
tout s'est arrangé.'
D'autres, mieux que moi, diront la
perte que font les, lettres françaises
pour moi, comme Alsacien, comme pré-
sident aussi de cette œuvre d'unionqu'a
été pendant la guerre le Secours natio-
nal; c'est au Français que je veux rendre
hommage. Mais le mathématicien. que je
suis ne peut oublier aujourd'hui que
c'est Alfred Capus qui, revenait pour
uh moment aux travaux de son adoles-
cence, a su, en mathématicien, pronon-
cer l'éloge d'un mathématicien de gé-
nie, mon ami Henri Poincaré.
G. APPELL.
M. René Boylesve
Un des hommes que j'ai le plus admi-f
rés sans le lui avoir, bien entendu,
jamais dit.
Il était un beau et profond moraliste
français. Et, de ces gens-là, il n'y a guè-
re. Ils se reconnaissent, depuis' Montai-
gne, à un certain enjouement, et, depuis
La Rochefoucauld, à une tendance au
paradoxe qui voilent un désenchante-
ment total ou l'expression de la vérité
humaine toute crue. Ils ont un sourire
dont le commun n'aperçoit que l'agréa-
ble finesse et qu'inspire seul le tour du
monde spirituel, accompli tristement,
tragiquement aussi. Ah la noble et vi-
rile attitude Comme elle, enfonce celle
des messieurs professionnellement sé-
rieux, qui ne sont souvent que de frivo-
les pantins. Capus, lui, affectait de rire,
et ses fameux-mots d'esprit, si éclatants,
avaient une résonance qui vous donnait
le frisson.
Ne laissons pas dire que ses (c mots »
furent mieux que ce qu'on est convenu
d'appeler le mot'« bien parisien »; à eux
seuls, ils vengent le mot « bien pari-
sien » des injures que leur adressent
trop aisément ceux, qui sont incapables
d'en avoir.
J'aicoutume de soutenir que le génie
ne se, trouve, que bien exceptionnelle-
ment dans la gravité cultivée pour elle-
même. Si les paroles de Capus avaient
été recueillies mais d'ailleurs ses œu-
vres aussi sont là je crois qu'elles
donneraient à cette impertinence un
appui puissant.
RENÉ BOYLESVE.
M. Abél Herniant
Mon cher ami,
Vous l'avez bien dit ce matin « Plus
tard. Nous avons trop de chagrin au-
jourd'hui. » Mais ne refusons pas, dè's
aujourd'hui, le réconfort que nous ap-
porte la justice véritable et l'unanimité
des témoignages rendus d'un premier
élan à notre cher camarade disparu. Par-
tout je trouve" la même note on P.'a pas
seulement avoué ses mérites, on a re-
connu sa -«.qualité ». Celle de son esprit
d'abord un des rares esprits français
de ce siècle dont la filiation semble en-
core légitime et où rien de douteux ne
se soit infiltré.
Ce que j'admirais peut-être le plus en
lui, c'était le secret de sa culture. Il lui
paraissait teliement naturel de savoir
qu'il ne songeait pas à s'en vanter;
mais.il.n'oubliait presque jamais de s'en
cacher* Quand, par hasard, on le for-
çait de se trahir ou que sa vaste érudi-
lui échappait, c'était tine surprise
pour, ceux qui, ne connaissaient de lui
que sa légende'. Nul. ne fut jamais, dans
l'ordre de l'intelligence, plus riche ni
moins nouveau riche, moins parvenu..
Il mettait, en petites répliques une
grande philosophie le manuel d'Epic-
tète était son livre de chevet. Sa philo-
sophie pratique était aussi « de quali-
té ». La vie difficile lui avait enseigné
l'indulgence, meilleure encore que la
bonté. Il rendait service sans le dire, et
faisait ensuite tout le possible pour dé-
tourner les soupçons. Il avait ce charme
unique d'être désenchanté et de n'être-
pas aigri. ~`ABEL HGRMANT.
'Abel, Hermant.
̃M' Henri-Robert
Des écrivains illustrés ont apporté
leur tribut d'admiration et de regrets à
l'auteur dramatique, au romancier, au
journaliste.
Je voudrais donner à l'homimie qui
vient de disparaître prématurément un
dernier souvenir.
Alfred Capus fut un ami délicieux, dé-
licat et tendre, empressé, à rendre ser-
vice, toujours, disposé à être agréable.
Sous l'apparent scepticisme du vieux
Parisien, il cachait un cœur excellent.
Et quel incomparable causeur II réu-
nissait toutes les qualités de l'esprit
français la finesse, le bon goût et le
bon sens.
La mort d'Alfred Capus est un deuil
pour ses amis, ses admirateurs et ses
lecteurs.
Henri-Robert.
Mme Jeanne Granier
Je pleure avec vous celui qui fut l'es-
prit le plus délicat, le plus subtil, celui
à qui je dois deux des plus beaux rôles
de ma carrière de comédienne, la Veine
et les. Deux Ecoles. Je pleure aussi un
véritable et délicieux ami.
Jeanne GRANIER.
M. Edmond Haraucourt
On a prisé Alfred Capus pour sachar-
mante, humeur et son esprit, qui firent,
au théâtre, le succès dé son œuvre et
cependant, ces deux qualités-là me sem-
blent n'être chez lui que le revêtement
d'une qualité plus haute, plus rare, qui.
se dissimulait prudenument derrière
elles. Je me demande si cet auteur dra-
matique n'était pas, originairement et
avant tout, un philosophe sa philoso-
pfrre serait çjjïle" tl'un d,éçu qui sourit,"
faute de mieux, renonçant par avance à'
la lutte vaine et, se cantonant par lassi-
tude dans une sérénité voulue. Son sou-
rire m'avait l'air d'une complaisance
plutôt que d'une préférence pour cela,
j'inclinerais à croire que ses pièces ne
révélèrent que le côté superficiel de ses
idées.
Ne l'a-t-il pas prouvé pendant la guer-
re, et depuis la guerre ? Dans le péril de
tous, un autre homme se fit joui', qui ne
consentait plus à admettre l'inanité de
la lutte, encore moins à la prêcher, et.
qui abdiquait le scepticisme, aussi bien
que le souci de, plaire, pour s'affirmer,
coûte que coûte. Le masque était tombé
la goguenardise d'un Parisien trop aver-
ti ne se substituait plus à la combativité
,d'un Français qui s'enthousiasme ou
qui s'irrite. Alfred Capus a commencé
sa vie par la maturité et l'a finie par la
jeunesse.
Edmond Haraucourt.
M. Pierre Veber
Gapus fut l'un des maîtres de cette
école d'humour qui tint une si belle
place dans notre littérature. Loin d'ac-
caparer le succès, il sut, avec quelle in-
finie délicatesse, faire place à ses ca-
dets. Je devins ainsi l'ami de Capus
puis il me prit pour collaborateur et je
restai néanmoins son ami. Ainsi, nous
avons écrit deux pièces Qui perd gar
gne et En garde Je garde le plus pré-
cieux souvenir des heures de travail en
commun l'esprit, chez Capus, ne se
séparait jamais de la pensée c'était chez
lui une façon vive de formuler que les
autres n'avaient point. Quand rendra-
t-on pleine justice à ce grand écrivain,
le Français' qui s'est le plus rapproché
de'Charles Dickens ?
Je ne puis, aujourd'hui, que vous dire
mon cruel chagrin.
Pierre' Veber.
M. Albert Guinon
Dans le plus pur et le plus joli sens
du mot, Alfred Capus était, ou plutôt
est car il vivra un écrivain fran-
çais. La variété de ses dons littéraires
est une gerbe harmonieuse, de ces fleurs
qui poussent sur notre sol et ne pous-
sent bien que là. En outre, il possède
la qualité essentielle qui élève, un auteur
au-dessus même de ses dons d'écrivain
en leur donnant à la fois leur raison
d'être et 'leur portée, je veux dire le
sens des idées générales. A mes yeux,
c'est dans certains « éditoriaux écrits
pendant la guerre qu'il monta le plus
haut. Il en est où, l'effort tendu de la
pensée et la sobriété nerveuse de la for-
me 'sont admirables. Il semblait que,
dans ces heures haletantes, l'angoisse
patriotique ëtreignît Capus tout entier et
que son en fût sevré comme sa
gorge. ̃̃'̃̃̃ 'Albert Guinon.
M. Henry Kistemaeckers
On a tout dit. Dans la mesure assignée
par la douleur à son expression, immé-
diate, on a tout dit'd'un esprit dont les
sources vont faire défaut à la médita-
tion d'une époque, d'un cœur qui va.
manquer à la^ensibilité de la génération
présente, et de plus d'une autre. Mais
on est encore sous l'impression de votre
dernier effort, mon cher Alfred, de l'ef-
fort social dont vous aviez pris la char-
ge avec cette aisance et cette simiplicité
souriantes, qui étaient vous-même. On
demeure dans la clarté de cette flamme.
Ebloui j)àr elle, il est une chose que,
tout de inême, on n'a pas encore assez*
forlemènt.affirinée' c'est que nous per-
dons en vous un très grand écrivain de
théâtre, et que votre œuvre désigne le
représentant te plus authentique d'un--
long moment de la pensée 'dramatique
française. T
Pendant de longues années, avant de
chauffer vos écrits aux feux des hersés,-
vous aviez patiemment .corrigé les
épreuves, de vqs. romans et-de vos arti-
cles. Vous aviez médité, par profession,
sur les ressources de notre langue, la
plus belle qu'aient 'créée les hommes
pour concentrer les ̃ nuances de leur
émiotion. Vous aviez appris expérimen-
talement, tout ce qu'une phrase brève
peut accumuler d'idées, et la valeur in-
finiment variable que prennent les mots
les plus simples lorsqu'ils sont confron-
tés. En entrant dàiis le guignol, vous
aviez l'amour des .'lettres, cette passion
qui ne. s'éteint jamais chez ceux qu'elle
a touchés au front, et. vous en' deviez
garder l'empreinte à travers tous les
courants de la mode éphémère. Dans
cette jeunesse même dont parlait, hier
M. Emile Fabre, cette jeunesse «'qui a
beaucoup détesté Capus )); cequ'e:nul
n'eût osé contester à votre théâtre, c'est
le rythme délicat des œuvres vraiment
françaises, la discrétion du beau langa-
ge, le goût, et, pour tout-dire, cette sa-
veur classique qui, même dans une pièce
bouffonne comme les Mans de Léontiiie,
dénonce sans cesse le littérateur de hau-
te race. C'est par là que vous étiez resté
jeune, alors que la jeunesse d'il y a vingt
ans avait tant vieilli.
Mieux encore, dans cette intuition de
la mesure, dans cette sorte de pudeur
artiste que nous ont léguée les écrivains
du dix-septième siècle, ain, observateur
enclin i dégager la philosophie de nos-
événements, théâtraux découvrirait sans
doute les raisons profondes d'un fait as-
sez étrange celles de vos pièces qui eu-
rent la moins brillante fortune sont par-
mi vos meilleures C'est, qu'elles ont
abordé avec une nuème réserve ;des su-
jets d'une intensité différente. Leur dé-,
dain pour là véhémençe.et l'exàgéraliài),;
tout en leur conférant on. ne sait quoi
de métallique, a pu dérouter une partie.
de la critique aux heures où celle-ci était
sollicitée par des couleurs crues. Dès
l'instant que vous traitiez d'uno main
également attentive et prudente des
anecdotes sans gravité formelle et des
cas douloureusement humains, vous de-
viez donner ai beaucoup d'exègètes de ré-
pétitions générales l'impression d'être
Hn auj-edi-w ;l.ége,r;-)). Maik; .oyftfe que
l'épitnèle n'a. pas tout le; poidft voulu,
pour écraser un homme, et que des con-
tèrhpoiains de Beaumarchais en usèrent
pour courtiser M. le conseiller Goëz-
niian, elle est. rigoureusement inexacte,
appliquée à l'auteur de Rosine, des Pas-
sagères et des Deux Hommes. Et, déjà,
l'on ne doit plus espérer d'étonner per-
sonne en rappelant que Monsieur Pié-'
geçis noue et dénoue un des drames les
plus généraux et. les plus significatifs'
d'une certaine bourgeoisie qui naquit,
il y a quelques lustres, d'une certaine'
bohème en remarquant aussi qu'Un
Ange,, cet échec, typait avec une rare
précision la jolie fleur vénéneuse qui
pousse dans maints logis d'une bour-
geoisie plus récente encore, et dont des
romantiques attardés, eussent fait une
femme fatale plutôt qu'une Lavallière
fantaisiste en concluant enfin que ce
sont là conceptions dramatiques infini-
ment moins légères que tant de dramles
qui prétendirent, ou prétendront attein-
dre à la Beauté par le tremplin d'une
majuscule, il rejoindra Shakespeare, par
les voies de l'ennui.-
̃ (•̃• -HENRY Ki&TEMAECKERS.
M. Maurice Hennequin
La bonté et la sensibilité d'Alfred Ca-
pus égalaient son esprit, aussi sa mort
est^elle un deuil véritable pour tous .ceux
qui l'ont connu.̃•
La Société des auteurs, etcomposi-
teurs dramatiques perd en lui non seu-
lenient une de ses gloires les plus étin-
celantes et les plus originales, mais aus-
si un conseiller sage et prudent. Que de
fois, aux heures difficiles, en est allé le
consulter 1 Et on sortait de chez lui tran-
quillisé, rasséréné, car il avait deux qua-
lités bie.n rares aujourd'hui le bon sens
et l'indulgence.
MAURICE HENNEQUIN.
M. Pierre Wolff
Alfred Capus. est mort Notre patri-
moine littéraire est diminué.;
Alfred Capus ne fut pas seulement
l'e&prit le plus fin, le plus avisé,, le plus
délicat, il fut «aussi un très grand au-
teur dramatique.
Robert, de Fiers, son grand ami
presque son frère vous dira mieux
que personne devant sa tombe ou-
verte l'homme qu'il était et les -jolis
et les'tendres côtés de son caractère.
Je plains les siens, je plains ceux 'qui
l'aimaient, je plains ceux qui ne l'ont
pas connu
A cette minute, je me sens, incapable
de parler de ses dons merveilleux, de
son talent, de sa courtoisie, de sa gen-
tille indulgence.
Il est mort Et devant ce pauvre vi-
sagç qui ne sourit plus, je ne sais que
pleurer. WOGFF,
̃' Pierre Wolff.
M. Albin Valabrègue
Que dirai-je sur Capus qui n'ait été dit
par ses amis ? Que c'était un Méridional,
qui était du Midi aussi peu que possible,
Je suis certainement le plus vieux de
ses camarades. Dans notre jeunesse, il
était modest© son scepticisme allait t,
jusqu'à douter de sôir'inême or, le Midi
ne. doute pas. La certitude est du Midi,
l'enthousiasme est du Midi quand le e
Midi se décourage, c'est pour un quart
d'heure. Capus à vingt-cinq ans, était
très loin de se douter qu'il serait un jour
académicien, auteur "célèbre, enfin, et
surtout, un des plus grands journalistes
'̃ùë Paris.
Je l'entends encore me dire, sur le
Boulevard, à l'époque où" il y avait' en-
core un -^Boulevard
De quoi se plaint-il, Gandillot, il
gagne 40.000 francs par an
Capus, en ce temps-là, mettait ses
plus folles prétentions à être un second
Gandillot. On n'est pas moins du Midi! 1
Nous vivons à une -époque où c'est le
matérialisme qui enterre .nos morts, *où
l'on est presque ridicule quand on af-
firme l'immortalité de .l'âme',
Autrefois, Jes oraisons funèbres se ter-
minaient par ces mots Adieu; ou plu-
tôt au revoir.
Il y avait un doute, mais 'il y avait
aussi une.espérance. Nos contemporains
ont supprimé l'un et l'autre.
Ce serait une lâcheté.que de ne pas
affirmer la vie éternelle, au nom d'une
science décriée aujourd'hui, trionv
phaple demain.
L'âme humaine, toute âme humaine
est un miracle. Après ce qu'on appelle
la mort, le mira.cle continue.
Et je suis bien certain de retrpuver
dans l'au-deja le délicieux Alfred Ca-
pus que j'aurais dû, normalement. y
précéder.
Je J'ai connu dans sa fleur, je l'ai ad-
miré dans sa maturité et je dis, com-
.me au 'bon vieux temps Au revoir f
ALBIN Valabrègue.
M. Albert Carré
Alfred Capus avait beaucoup de ta-
lent, beaucoup d'esprit et aussi beau-
coup de cœur.
C'est dans un petit restaurant de la
place Gaillon «qu'Adrien Bernheim nous
çéunit, me le présenta et que je reçus
sa première pièce Brignol et sa fille.
̃-•Elle ne devait être représentée que
dans les matinées -du jeudi du Vaude-
ville, mais son succès lui mérita de par-
ticiper aux spectacles du soir.
Ce furent les débuts d'Alfred Capus.
Quand je le- rencontrais, parfois il me
disait en me- serrant la main
Je n'oublie pas.
Et je le regardais avec étonnement.
C'est si rare
Albert- Carhé,
,• directeur de J'Opéra-Comique.
M. Alfred Bruneau
Je partage le profond chagrin de la
maison; encore; en deuil. Avec Capus
s'éteint une des plus claires flammes de
l'esprit français et, il y a aujourd'hui
^beaucoup d'ombre dans notre cœur.
c 'w.
̃3.7= ;̃ ,,̃ ̃• Alfred- SKUNEAtJ."
I rfleadémi^Jrançaise
Ca em nçaise
En ouvrant hier la séance de l'Académie,
M. René Doiimic, directeur qui, demain,
saluera, ait nom de ta Compagnie, lamé-
moire de notre très regretté maître et ami
Alfred Capus a voulu rendre à cette
mémoire un premier hommage intime
Nous avons perdu un confrère charmant
entre tous, a-t-il dit en substance, perte
d'autant plus douloureuse qu'elle a été
plus brusque, et que la jeunesse d'esprit
et de talent d'Alfred Capus ne la faisait
pas prévoir.
Capus était éminemment le représentant
de cette chose exquise l'esprit parisien,
qui est la quintessence ,de l'espriffrançais.
Né, dans le Midi, il en avait conservé
une pointe d'accent et d'humour. Il avait
passé par l'Ecole des Minés, et il lui était
resté de cette formation scientifique beau-
coup de.largesse d'esprit, un fond très so-
lide, car il n'était pas seulement brillant,
mais sous cette légèreté aparente, sous
tette mousse, pourrait-on dire, il y avait
une grande richesse d'idées.
Il, avait débuté dans le journalisme par
des chroniques sur les divers mondes qu'il
avait entrevus..
Puis le théâtre l'avait sollicité, et il y
âvait remporté des succès marqués dans
là comédie légère, avec un fond d'observa-
tion, une expérience de la vie qui. sans
jamais rien de pédantesque, faisait sentir
l'homme de réflexion.
'Quand la guerre est venue, on a, pu
voir ce qu'il cachait de cœur sous un air
d'indifférence et de scepticisme.
Ses petits articles du Figaro, pleins de
bon sens et d'énergie, ont réconforté l'opi-
nion. Après les avoir lus, on se sentait
plus de'courage et plus d'espoir. C'est le
plus bel hommage qu'on puisse lui rendre.
-D'une sagesse souriante, Alfred Capus
était 'de ceux qui n'ont pas d'ennemis, et
il était très cher à ses amis, qui ne per-
dront pas sa mémoire.
Iv' Académie dresse ses condoléances
les plus sincères et les plus profondes à la
famille de M. Alfred Capus et-au Figaro.
.L'Académie à délégué pour la représen-
ter à la cérémonie de demain son bureau
et MM. Gabriel Hanotaux, Maurice Don-
nay', Henri de Régnier, François de Curel
et,jln.dré Chevrillon.
Citons, parmi les nombreuses person-
nalités qui se sont fait inscrire hier au
Figaro,
MM. Albert Salle, t bâtonnier de l'Ordre
clés avocats; Edmond Théry, 'Urne et M.
Georges Berthoulat, M.F.élix Huguenet, Mme
J. Simon-Girard, MM. Albert Guinon,» E. Se-
înenoff, Albert du Moulin, Maurice Monda,
L.-A. Pages, de l'Oitest-Eclair Lionel
Meyer, Charles' Akar, pasteur Henry Sou-
lié, Ch/ Cuvillier, Albert Blocli, Paul Milliet.
MM, Armand Mayer, Marcel Laurent,
Louis Schneider, Sa.int-Georges de Bouhé-
lier, Camille Choisy, Georges Grippon, Louis
de Mèurville, Eugène Charabot, Mme Lu-
cien Lévy, MM. E.de Nalèch'e, directeur
du jûurnal des Débats, Eugène Ripault,
André Chaumefx, Paul Strauss, ministre de
l'hygiène, de l'assistance et. de la prévoyan-
ces sociales Serge Veber.
MM., Paul. Laf font,' sous-secrétaire d'Etat t
aux P. T. T.; Miche] MissoMe, conseiller
municipal ''de Paris Mme Renée Lemoiné,
de J'Qpéçft M. Fernand Laudet, M. et Mme
'Gary, MM. Auguste Dorcbain, Tancrède
Marie! René -de. Cuers, Théo, .Berlra.nd,
Georges Victor-Hugo, Henry KL&tmaeckèrs,
Ch. Déltélbach, Ch. Fegdal, Deschamps-
Brignbii, E. Halperine-Kamin.S'ky, Lucien
Descaves, marquis de Castellane, Jules Ve-
ran, foaorn Alfred d'Angeran, Mme Rose
Worms, MM. Marcel- Laurent, comte Mar-
tial de, Lamase, MM. Marcel Herweigh,. Be-
ziza Hehry Herts, Jacques Mati, Mme Bl.
Barelta-Worms, MM..Gaston Stiegler; J.
Mark Baldwin, de l'Institut; Léon Creis-
sels, juge d'instruction.
MM. 'Alfred' Manget, Georges Boyer, E.
Rodocanachi, Arthur Lévy:
MM. René Benoist, Fernand Bourgeat,
Emile Blavet, René Boylesve, Henry Auî>é-
pin, .Edouard Quet, Mme de Kermaingant,
MM. Arsène Gerber, M. Percy Peixotto, An-
dré de Foucjuières, Paul Leclercq, Qustave
Voulquin, Lionel Laroze.
ECHOS
L'indésirable.
M. Benito Mussolini, le chef du fas-
cisme italien, avait été expulsé de Suisse
en 1903 pour menées révolutionnaires et
usage d'une fausse identité. ]
Le gouvernement suisse vient de faire
au nouveau président du Conseil la gra-
cieuseté, de le rayer' delà listé "dès indé-
sirables. ._̃
Une des plus belles fêtes de l'année
le bal second Empire de Biarritz est
évoqué avec toute sa splendeur dans le
numéro de Femina qui paraîtra mer-
credi 8 novembre, avec un léger retard
par suite d'une grève.
Le peintre J,-G. Domergue a retracé
les scènes caractéristiques de ce bal dans
une double page en couleurs.
Huit pages de dessins et de photogra-
phies reproduisent les. plus beaux cos-
tumes..
La saison sur les lacs italiens et les
plus récents modèles des grands coutu-
riers ajoutent à l'attrait de ce numéro.
Soyons bons pour les animaux.
Surtout pour ceux que la nécessi-
té alimentaire nous obligé à tuer. Or,
un abonné nous signale fort justement
la coutume barbare qu'ont adoptée oer-
tains marchands de gibiers, d'exhiber,
à leur porte, dans une cage incommode,
le chevreuil vivant qui sera dépecé de-
main. x
Pourquoi imposer à .ce malheureux
animaU-celie exposition.. qui d'effraie e\
que la civilisation a depuis. longtemps
.supprimée pour les condamnés à mort.'
Cela détourne d'ailleurs plutôt les
•spectateurs apitoyés de manger du che-
vreuil pendant quelque temps.
Le but de réclame n'e'st pas atteint, et
ila pauvre bête souffre inutilement.
La pluie et les frimas peuvent effrayer
ceux que tenterait une visite dans ce ca-
dre délicieux qu'est la. Malmaison. C'est
le royaume incontesté des styles Direc-
toire et Empire, si goûtés des amateurs
raffines, qui les préfèrent au Louis XIV
solennel et a.u Louis XV parfois un peu
tarabiscoté. Le classicisme et, la pureté
des lignes, les merveilleux bronzes ci-
selés font du Directoire et de l'Empire
la joie des connaisseurs. Mais alors pour-
quoi aller chercher hors Paris ce qu'il
vous est sij'acile de trouver au « Direc-
toire », ce délicieux magasin dont le
propriétaire, ayant deviné l'engouement
du public, a rassemblé la, plus parfaite
collection ?
Les petits problèmes. v
Rendons hommage àla science arith-
métique de nos lecteurs.
Nous avons demandé combien il y
avait de manières pour 12 personnes de
se placer à table ? Et nous avons reçu
édjà sept solutions justes.
11 y a 479,001,600 combinaisons diffé-
rentes pour ces 12 convives de s'asseoir
les uns près des autres.
Un de nos decteurs nous fait spirituel-
lement remarquer que cette complica-
tion suffirait à expliquer la diminution
des réceptions mondaines.
La vraie note d'élégance que le Palais
de la Nouveauté s'est toujours efforcé
d'offrir à sa clientèle, aussi bien dans
la création de la Mode que dans tout ce
qui concerne le confort du home, trouve
aujourd'hui un complément infiniment
attractif avec l'exhibition des modèles
nouveaux et variés si gracieusement
portés par les mannequins de Paul Poi-
ret au milieu de cet ensemble décoratif
unique au monde que présente le célè-
bre Salon de la Mode, et de l'Ameuble-
ment.
Pour satisfaire aux nombreuses de-
mandes venues de la province et de l'é-
tranger, la direction du Palais de la Nou-
veauté s'est imposé le sacrifice de recu-
ler la clôture de l'exposition, irrévoca-
blement fixée au vendredi 10 novembre.
A.la Conférence Tronchet. ̃ .••.̃
Au temps de Pétrone, on se plaignait
déjà de l'étrangeté des sujets qu'on don-
nait à discuter aux futurs avocats. Sé-
nèque le rhéteur, dans ses Côntrover-
six, nous en a laissé quelques exemples.
A traiter de pareils sujets et à discuter
des hypothèses iwéalisables, les jeunes
gens, disait le bon Pétrone sans ména-
ger ses expressions, 'deviennent siupi-
Or, voici le sujet qu'on a donné sans
rire à discuter à la Conférence Tron-
chet, réunion de jeunes avocats et de
futurs magistrats':
a Le fils de l'une des deux sœuré.siâ-
moises peut-il être considéré juridique-
ment comme le neveu de sa mère et le
fils de sa tante? ))
Et nos futurs juristes ont grâvënïent
traité ce sujet qui ressemblé à une cha-
rade' à la fameuse charade de Sacha.
Guitry « Deux aveugles ont un frère
.T, ~H.~U~).
'ce frère meurt, sans laisser de frère.
Qtielte -est la parenté des deux aveugles ?
» Réponse Elles sont sœurs !» »
Au Palais, les avocats se spécialisent
tous ils^étùdlentnes-uhs le, droit Hiiler-
nalionalT>;lès;'àiftrés:;tès breveté d^iàven-
̃tion. Va-t-il y ayyir des spécialistes" en.
procès de -fils de steursr siamoises ?
Les .noms de rues et Jes petites gloires
de quartier.
A l'unanimité, la Commission du
Vieux-Paris vient d'émettre Je vœu
« que, désormais, aucun nom de rue «e
sera changé .dans Paris n. Et n'est-ce
pas fort sagement pensé ?
Un exemple entre cent les amis de
« l'amoureux d'art », Jean Dolent, qui
sont 'restés ses admirateurs, souhai-
taient faire donner son, nom à la. partie
de la rue Piat, qui recèle, au n" 43, .la
silencieuse villa Ottoz,- cadre paisible-
ment provincial de sa -.longue vie labo-
rieuse, et de sa mort sans honneurs
mais est-ce glorifier, en vérité, la discré-
tion du mérite que d'inscrire son nom
sur une plaque bleue .trop distant© des
yeux indifférents de ses concitoyens qui
J'ignoraient de son vivant pour la plu-
part ?
Il vaudrait mieux relire les Maximes,
souvent exquises de .«. ce Joubert, un
peu de;, Belleville », qui;- notait si joli-
,ment
« Vivre sans bruit console de vivj-e
sans gloire », 'et dont Paguet disait en
professeur « Je lui trouverais plus d'es-
prit si j'en avais davantage ». •
Le Masque de Fer.
Notre Supplément littéraire
DE DEMAIN
JEAN Giraudoux Soirée à Nymphen-
bourg
Fernand Vandébem. Choses et Gens
de Lettres
Les Usagers
ANATOLE LE BRAZ. L'IIienne
MAURICE Monda Une Lettre inédite
de Verlaine
Maurice Lkyaillant Les Inquiétudes
de Madame
de Chateaubriand
ADRIENNE Cambry. L'Etincelle
(Nouvelle)
ERNEST PREVOST. Sur la tombe
de Péguy
RAYMOND Escholier.. La Femme artiste
'̃•̃̃ ̃' -y ̃– "• ''̃ .w-'îi'Art- et la 'Vio-<
Raoul ViTERBo. /{. Les Cafés
pittoresques
JACK Pengil. Petit Courrier
des Arts
M. L. Lectures Frànçaises
(Quelques Revues)
Ladvogat Petit Courrier
des Lettres
Jacques Patin. Chez le Libraire
Emile BAUMANN. Job, le prédestiné
Jean Giraudoux. Siegfried
et le Limousin
Ferdand Mysor. L'Ame ardente
Les Livres do demain
Page Jffusica/e 1
Maurice Dklage Poème hindou
Les négociations de Berlin
PAR HENRY BIDOU
Les membres de la Commission des
réparations et les membres du gouver-
nement allemand, réunis le 31 à Berlin,
ont commencé ces échanges de rensei-
gnements et de vues, qui n'auront pas
été vains, s'ils éclairent-un peu .le diffi-
cile problème cïe la stabilisation du
mark.
Les finances allemandes sont une es-
pèce, -de tourbillon; -où 'les -effets -et- lès
causes s'échangent constamment, com-
me dans le phénomène de l'avalanche.
Le'mark en baissant décrit une courbe
où ,1'on voit bien des soubresauts-et des
,dentelures, mais, qui, dans l'ensemble,,
•décroit avec une rapidité effrayante. A'
ila fin d'octobre, le dollar. qui 'sert d'é-
talon, avait dépassé 4,500. La. baisse, du
mark amène le renchérissement de. la
vie et le .renchérissement rend .l'inflation;
nécessaire. Mais l'inflation détermine à
son tour l'avilissement' du mark, et le
cycle .recommence. Ces, trois phénomè-
nes, baisse, inflation, 'renchérissement,;
s'engendrent et pullulent.
Le problème échappe par la transfor-
mation .perpétuelle des données. On' di-
rait l'espace einsteinien, où .les axes .de-
référence sont en mouvement et se
courbent comme des flammes.La varia-
tion, folle des .changes interdit -.les prévi-
sions budgétaires, et tout ce qu'on peut
dire, c'est que .l'exercice 1922 sera pro-
bablement en déficit de 400 milliards.
Et pourtant ila stabilisation du budget
est un des points essentiels dû program-
me de la Commission- Sans cette stabili-
sation; on comprend à peïne .la possibi-
lité de l'emprunt international qui, est
probablement le seul salut de l'Allema-
gne.. • •
Il n'est pas douteux qu!'à un; moment
donné, le dessein allemand a. été .d'à-
journer les réparations pour refaire d'a-
bord l'économie allemande la prospé-
rité ainsi rendue à l'Allemagne aurait
fait les paiements moins douloureux.' De
là les grands projets, canaux, ports,;
usines, qui ont scandalisé la France,
créancière appauvrie qui ne pouvait, pas
attendre. Mais, aujourd'hui, il semble
que l'Allemagne en soit elle-même ré-
duite à songer aux problèmes présents.'
On l'accuse de subventionner la 'cons-
truction de logements populaires au lieu
de payer ses dettes. Elle répond que.
faute de logement, il y a à' Berlin 1.139..
familles qui logent dans des caves, et
près de 23.000 qui s'entassent dans der
Le Numéro
68me Année 3">e Série N° 30/
H, DE VILLEMESSANT
Fondateur {1854-1879)
̃!̃ -̃
TELEPHONE Gutenberg 0246 02-47 02-49
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GASTON CALMETTE
Directeur (1902-1914)
RÉDACTION ADMINISTRATION
26, Bue Drouot, Paris (9« Arrt)
Directeur politique ALFRED CAPUS
Directeur littéraire ROBERT DE FLÉRS
'̃̃ POUR LA PUBLICITÉ
LES ANNONCES ET LES RÉCLAMES
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et Colonies françaises ) ''°
Étranger -Union postale. 28 » 64 «100
On s'abonne dans tous les bureaux de poste
de Fiance et d'Algérie
a Xouê par ceus-ci, Mâmê par^-eeux-là; me moquant des sots, bravant les méchants, je me pressa
1 de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. ». (Beaumarchais). ,I.,
Las Annonces et Réclames sont également reçues
à l'Agence Hévàs, 62; rue d» Richelieu.' Par'
~Â.
Hommages
à Alfred Capus
Le mouvement de sympathie qu'a sou-
levé, dans le monde de la presse et des.
lettres, la mort d'Alfred Capus, nous
émeut prolondémcnt.
De toutes parts nous parviennent les
témoignages de Vallcctueasc admira-
tion que ses confrères parmi les plur
illustres lui avaient vouée.
Voici quelques-unes des lettres qu'on
nous a adressées hier et dont nous ne
saurions trop remercier, les auteurs w
M. Guglielmo Ferrero
Nous avons reçu de Florence, hier, la dé*
pêche suivante
Très ému, m'associe au deuil du Figaro
et dès Lettrés françaises. Guglielmo
Ferrero.
M. Jules Cambon
Mon-, cher confrère et ami," v
Je suis vraiment aussi désolé que sur-
pris parla nouvelle de la mort d'Alfred
Capus. C'était un. charinàiit esprit, si
simple, 'Si familier, si profond parfois
dans ses romans et dans son théâtre où
il peignait les moeurs de notre temps, ou
plutôt celles du Paris d'aujourd'hui.
Sa' sagesse souriante en avait fait un
des maîtres du journalismie politique,
et il savait accommoder à l'infirmité des
jugements du vulgaire, les leçons les
:plus justes, mais il fallait le connaîtra et
l'approcher, car il était le meilleur et le
plus sûr des amis. Je l'ai beaucoup vu
pendant la guerre nous avons souvent
passé ensemble les soirées où les avions
allemands nous faisaient, l'honneur de
.nous bombarder. Sa, gaieté était pleine
de courage et donnait du cœur à tout
le' monde. C'est une grande perte et qui
sera ressentie.
.Croyez-moi, mon cher confrère et ami,
.votre toujours bien dévoué.
̃̃• Julçs Cambon.-
-t, t M. G.-Appell
C'est un vrai Latin, un grand Français
̃qui s'en va. Au vrai, il était le Français
type. Cette confiance souriante, si aima-
ble qu'on la pouvait prendre pour du
scepticisme, et si française, ce n'était
chez lui, comme chez tous les Latins de
France, que là'p'udeùr ."d'une fêMresse
et d'une foi profondes. Le. vrai visage de
Capus, comme le vrai visage de la Fran-
ce, nous l'avons vu à découvert pendant
la guerre, quand la confiance s'est révé-
lée foi, quand le sceptique est devenu
l'un de nos meilleurs professeurs d'éner-
gie. « Tout s'arrange », avait dit Capus.
« On les aura », ont dit nos soldats et
tout s'est arrangé.'
D'autres, mieux que moi, diront la
perte que font les, lettres françaises
pour moi, comme Alsacien, comme pré-
sident aussi de cette œuvre d'unionqu'a
été pendant la guerre le Secours natio-
nal; c'est au Français que je veux rendre
hommage. Mais le mathématicien. que je
suis ne peut oublier aujourd'hui que
c'est Alfred Capus qui, revenait pour
uh moment aux travaux de son adoles-
cence, a su, en mathématicien, pronon-
cer l'éloge d'un mathématicien de gé-
nie, mon ami Henri Poincaré.
G. APPELL.
M. René Boylesve
Un des hommes que j'ai le plus admi-f
rés sans le lui avoir, bien entendu,
jamais dit.
Il était un beau et profond moraliste
français. Et, de ces gens-là, il n'y a guè-
re. Ils se reconnaissent, depuis' Montai-
gne, à un certain enjouement, et, depuis
La Rochefoucauld, à une tendance au
paradoxe qui voilent un désenchante-
ment total ou l'expression de la vérité
humaine toute crue. Ils ont un sourire
dont le commun n'aperçoit que l'agréa-
ble finesse et qu'inspire seul le tour du
monde spirituel, accompli tristement,
tragiquement aussi. Ah la noble et vi-
rile attitude Comme elle, enfonce celle
des messieurs professionnellement sé-
rieux, qui ne sont souvent que de frivo-
les pantins. Capus, lui, affectait de rire,
et ses fameux-mots d'esprit, si éclatants,
avaient une résonance qui vous donnait
le frisson.
Ne laissons pas dire que ses (c mots »
furent mieux que ce qu'on est convenu
d'appeler le mot'« bien parisien »; à eux
seuls, ils vengent le mot « bien pari-
sien » des injures que leur adressent
trop aisément ceux, qui sont incapables
d'en avoir.
J'aicoutume de soutenir que le génie
ne se, trouve, que bien exceptionnelle-
ment dans la gravité cultivée pour elle-
même. Si les paroles de Capus avaient
été recueillies mais d'ailleurs ses œu-
vres aussi sont là je crois qu'elles
donneraient à cette impertinence un
appui puissant.
RENÉ BOYLESVE.
M. Abél Herniant
Mon cher ami,
Vous l'avez bien dit ce matin « Plus
tard. Nous avons trop de chagrin au-
jourd'hui. » Mais ne refusons pas, dè's
aujourd'hui, le réconfort que nous ap-
porte la justice véritable et l'unanimité
des témoignages rendus d'un premier
élan à notre cher camarade disparu. Par-
tout je trouve" la même note on P.'a pas
seulement avoué ses mérites, on a re-
connu sa -«.qualité ». Celle de son esprit
d'abord un des rares esprits français
de ce siècle dont la filiation semble en-
core légitime et où rien de douteux ne
se soit infiltré.
Ce que j'admirais peut-être le plus en
lui, c'était le secret de sa culture. Il lui
paraissait teliement naturel de savoir
qu'il ne songeait pas à s'en vanter;
mais.il.n'oubliait presque jamais de s'en
cacher* Quand, par hasard, on le for-
çait de se trahir ou que sa vaste érudi-
lui échappait, c'était tine surprise
pour, ceux qui, ne connaissaient de lui
que sa légende'. Nul. ne fut jamais, dans
l'ordre de l'intelligence, plus riche ni
moins nouveau riche, moins parvenu..
Il mettait, en petites répliques une
grande philosophie le manuel d'Epic-
tète était son livre de chevet. Sa philo-
sophie pratique était aussi « de quali-
té ». La vie difficile lui avait enseigné
l'indulgence, meilleure encore que la
bonté. Il rendait service sans le dire, et
faisait ensuite tout le possible pour dé-
tourner les soupçons. Il avait ce charme
unique d'être désenchanté et de n'être-
pas aigri. ~`ABEL HGRMANT.
'Abel, Hermant.
̃M' Henri-Robert
Des écrivains illustrés ont apporté
leur tribut d'admiration et de regrets à
l'auteur dramatique, au romancier, au
journaliste.
Je voudrais donner à l'homimie qui
vient de disparaître prématurément un
dernier souvenir.
Alfred Capus fut un ami délicieux, dé-
licat et tendre, empressé, à rendre ser-
vice, toujours, disposé à être agréable.
Sous l'apparent scepticisme du vieux
Parisien, il cachait un cœur excellent.
Et quel incomparable causeur II réu-
nissait toutes les qualités de l'esprit
français la finesse, le bon goût et le
bon sens.
La mort d'Alfred Capus est un deuil
pour ses amis, ses admirateurs et ses
lecteurs.
Henri-Robert.
Mme Jeanne Granier
Je pleure avec vous celui qui fut l'es-
prit le plus délicat, le plus subtil, celui
à qui je dois deux des plus beaux rôles
de ma carrière de comédienne, la Veine
et les. Deux Ecoles. Je pleure aussi un
véritable et délicieux ami.
Jeanne GRANIER.
M. Edmond Haraucourt
On a prisé Alfred Capus pour sachar-
mante, humeur et son esprit, qui firent,
au théâtre, le succès dé son œuvre et
cependant, ces deux qualités-là me sem-
blent n'être chez lui que le revêtement
d'une qualité plus haute, plus rare, qui.
se dissimulait prudenument derrière
elles. Je me demande si cet auteur dra-
matique n'était pas, originairement et
avant tout, un philosophe sa philoso-
pfrre serait çjjïle" tl'un d,éçu qui sourit,"
faute de mieux, renonçant par avance à'
la lutte vaine et, se cantonant par lassi-
tude dans une sérénité voulue. Son sou-
rire m'avait l'air d'une complaisance
plutôt que d'une préférence pour cela,
j'inclinerais à croire que ses pièces ne
révélèrent que le côté superficiel de ses
idées.
Ne l'a-t-il pas prouvé pendant la guer-
re, et depuis la guerre ? Dans le péril de
tous, un autre homme se fit joui', qui ne
consentait plus à admettre l'inanité de
la lutte, encore moins à la prêcher, et.
qui abdiquait le scepticisme, aussi bien
que le souci de, plaire, pour s'affirmer,
coûte que coûte. Le masque était tombé
la goguenardise d'un Parisien trop aver-
ti ne se substituait plus à la combativité
,d'un Français qui s'enthousiasme ou
qui s'irrite. Alfred Capus a commencé
sa vie par la maturité et l'a finie par la
jeunesse.
Edmond Haraucourt.
M. Pierre Veber
Gapus fut l'un des maîtres de cette
école d'humour qui tint une si belle
place dans notre littérature. Loin d'ac-
caparer le succès, il sut, avec quelle in-
finie délicatesse, faire place à ses ca-
dets. Je devins ainsi l'ami de Capus
puis il me prit pour collaborateur et je
restai néanmoins son ami. Ainsi, nous
avons écrit deux pièces Qui perd gar
gne et En garde Je garde le plus pré-
cieux souvenir des heures de travail en
commun l'esprit, chez Capus, ne se
séparait jamais de la pensée c'était chez
lui une façon vive de formuler que les
autres n'avaient point. Quand rendra-
t-on pleine justice à ce grand écrivain,
le Français' qui s'est le plus rapproché
de'Charles Dickens ?
Je ne puis, aujourd'hui, que vous dire
mon cruel chagrin.
Pierre' Veber.
M. Albert Guinon
Dans le plus pur et le plus joli sens
du mot, Alfred Capus était, ou plutôt
est car il vivra un écrivain fran-
çais. La variété de ses dons littéraires
est une gerbe harmonieuse, de ces fleurs
qui poussent sur notre sol et ne pous-
sent bien que là. En outre, il possède
la qualité essentielle qui élève, un auteur
au-dessus même de ses dons d'écrivain
en leur donnant à la fois leur raison
d'être et 'leur portée, je veux dire le
sens des idées générales. A mes yeux,
c'est dans certains « éditoriaux écrits
pendant la guerre qu'il monta le plus
haut. Il en est où, l'effort tendu de la
pensée et la sobriété nerveuse de la for-
me 'sont admirables. Il semblait que,
dans ces heures haletantes, l'angoisse
patriotique ëtreignît Capus tout entier et
que son en fût sevré comme sa
gorge. ̃̃'̃̃̃ 'Albert Guinon.
M. Henry Kistemaeckers
On a tout dit. Dans la mesure assignée
par la douleur à son expression, immé-
diate, on a tout dit'd'un esprit dont les
sources vont faire défaut à la médita-
tion d'une époque, d'un cœur qui va.
manquer à la^ensibilité de la génération
présente, et de plus d'une autre. Mais
on est encore sous l'impression de votre
dernier effort, mon cher Alfred, de l'ef-
fort social dont vous aviez pris la char-
ge avec cette aisance et cette simiplicité
souriantes, qui étaient vous-même. On
demeure dans la clarté de cette flamme.
Ebloui j)àr elle, il est une chose que,
tout de inême, on n'a pas encore assez*
forlemènt.affirinée' c'est que nous per-
dons en vous un très grand écrivain de
théâtre, et que votre œuvre désigne le
représentant te plus authentique d'un--
long moment de la pensée 'dramatique
française. T
Pendant de longues années, avant de
chauffer vos écrits aux feux des hersés,-
vous aviez patiemment .corrigé les
épreuves, de vqs. romans et-de vos arti-
cles. Vous aviez médité, par profession,
sur les ressources de notre langue, la
plus belle qu'aient 'créée les hommes
pour concentrer les ̃ nuances de leur
émiotion. Vous aviez appris expérimen-
talement, tout ce qu'une phrase brève
peut accumuler d'idées, et la valeur in-
finiment variable que prennent les mots
les plus simples lorsqu'ils sont confron-
tés. En entrant dàiis le guignol, vous
aviez l'amour des .'lettres, cette passion
qui ne. s'éteint jamais chez ceux qu'elle
a touchés au front, et. vous en' deviez
garder l'empreinte à travers tous les
courants de la mode éphémère. Dans
cette jeunesse même dont parlait, hier
M. Emile Fabre, cette jeunesse «'qui a
beaucoup détesté Capus )); cequ'e:nul
n'eût osé contester à votre théâtre, c'est
le rythme délicat des œuvres vraiment
françaises, la discrétion du beau langa-
ge, le goût, et, pour tout-dire, cette sa-
veur classique qui, même dans une pièce
bouffonne comme les Mans de Léontiiie,
dénonce sans cesse le littérateur de hau-
te race. C'est par là que vous étiez resté
jeune, alors que la jeunesse d'il y a vingt
ans avait tant vieilli.
Mieux encore, dans cette intuition de
la mesure, dans cette sorte de pudeur
artiste que nous ont léguée les écrivains
du dix-septième siècle, ain, observateur
enclin i dégager la philosophie de nos-
événements, théâtraux découvrirait sans
doute les raisons profondes d'un fait as-
sez étrange celles de vos pièces qui eu-
rent la moins brillante fortune sont par-
mi vos meilleures C'est, qu'elles ont
abordé avec une nuème réserve ;des su-
jets d'une intensité différente. Leur dé-,
dain pour là véhémençe.et l'exàgéraliài),;
tout en leur conférant on. ne sait quoi
de métallique, a pu dérouter une partie.
de la critique aux heures où celle-ci était
sollicitée par des couleurs crues. Dès
l'instant que vous traitiez d'uno main
également attentive et prudente des
anecdotes sans gravité formelle et des
cas douloureusement humains, vous de-
viez donner ai beaucoup d'exègètes de ré-
pétitions générales l'impression d'être
Hn auj-edi-w ;l.ége,r;-)). Maik; .oyftfe que
l'épitnèle n'a. pas tout le; poidft voulu,
pour écraser un homme, et que des con-
tèrhpoiains de Beaumarchais en usèrent
pour courtiser M. le conseiller Goëz-
niian, elle est. rigoureusement inexacte,
appliquée à l'auteur de Rosine, des Pas-
sagères et des Deux Hommes. Et, déjà,
l'on ne doit plus espérer d'étonner per-
sonne en rappelant que Monsieur Pié-'
geçis noue et dénoue un des drames les
plus généraux et. les plus significatifs'
d'une certaine bourgeoisie qui naquit,
il y a quelques lustres, d'une certaine'
bohème en remarquant aussi qu'Un
Ange,, cet échec, typait avec une rare
précision la jolie fleur vénéneuse qui
pousse dans maints logis d'une bour-
geoisie plus récente encore, et dont des
romantiques attardés, eussent fait une
femme fatale plutôt qu'une Lavallière
fantaisiste en concluant enfin que ce
sont là conceptions dramatiques infini-
ment moins légères que tant de dramles
qui prétendirent, ou prétendront attein-
dre à la Beauté par le tremplin d'une
majuscule, il rejoindra Shakespeare, par
les voies de l'ennui.-
̃ (•̃• -HENRY Ki&TEMAECKERS.
M. Maurice Hennequin
La bonté et la sensibilité d'Alfred Ca-
pus égalaient son esprit, aussi sa mort
est^elle un deuil véritable pour tous .ceux
qui l'ont connu.̃•
La Société des auteurs, etcomposi-
teurs dramatiques perd en lui non seu-
lenient une de ses gloires les plus étin-
celantes et les plus originales, mais aus-
si un conseiller sage et prudent. Que de
fois, aux heures difficiles, en est allé le
consulter 1 Et on sortait de chez lui tran-
quillisé, rasséréné, car il avait deux qua-
lités bie.n rares aujourd'hui le bon sens
et l'indulgence.
MAURICE HENNEQUIN.
M. Pierre Wolff
Alfred Capus. est mort Notre patri-
moine littéraire est diminué.;
Alfred Capus ne fut pas seulement
l'e&prit le plus fin, le plus avisé,, le plus
délicat, il fut «aussi un très grand au-
teur dramatique.
Robert, de Fiers, son grand ami
presque son frère vous dira mieux
que personne devant sa tombe ou-
verte l'homme qu'il était et les -jolis
et les'tendres côtés de son caractère.
Je plains les siens, je plains ceux 'qui
l'aimaient, je plains ceux qui ne l'ont
pas connu
A cette minute, je me sens, incapable
de parler de ses dons merveilleux, de
son talent, de sa courtoisie, de sa gen-
tille indulgence.
Il est mort Et devant ce pauvre vi-
sagç qui ne sourit plus, je ne sais que
pleurer. WOGFF,
̃' Pierre Wolff.
M. Albin Valabrègue
Que dirai-je sur Capus qui n'ait été dit
par ses amis ? Que c'était un Méridional,
qui était du Midi aussi peu que possible,
Je suis certainement le plus vieux de
ses camarades. Dans notre jeunesse, il
était modest© son scepticisme allait t,
jusqu'à douter de sôir'inême or, le Midi
ne. doute pas. La certitude est du Midi,
l'enthousiasme est du Midi quand le e
Midi se décourage, c'est pour un quart
d'heure. Capus à vingt-cinq ans, était
très loin de se douter qu'il serait un jour
académicien, auteur "célèbre, enfin, et
surtout, un des plus grands journalistes
'̃ùë Paris.
Je l'entends encore me dire, sur le
Boulevard, à l'époque où" il y avait' en-
core un -^Boulevard
De quoi se plaint-il, Gandillot, il
gagne 40.000 francs par an
Capus, en ce temps-là, mettait ses
plus folles prétentions à être un second
Gandillot. On n'est pas moins du Midi! 1
Nous vivons à une -époque où c'est le
matérialisme qui enterre .nos morts, *où
l'on est presque ridicule quand on af-
firme l'immortalité de .l'âme',
Autrefois, Jes oraisons funèbres se ter-
minaient par ces mots Adieu; ou plu-
tôt au revoir.
Il y avait un doute, mais 'il y avait
aussi une.espérance. Nos contemporains
ont supprimé l'un et l'autre.
Ce serait une lâcheté.que de ne pas
affirmer la vie éternelle, au nom d'une
science décriée aujourd'hui, trionv
phaple demain.
L'âme humaine, toute âme humaine
est un miracle. Après ce qu'on appelle
la mort, le mira.cle continue.
Et je suis bien certain de retrpuver
dans l'au-deja le délicieux Alfred Ca-
pus que j'aurais dû, normalement. y
précéder.
Je J'ai connu dans sa fleur, je l'ai ad-
miré dans sa maturité et je dis, com-
.me au 'bon vieux temps Au revoir f
ALBIN Valabrègue.
M. Albert Carré
Alfred Capus avait beaucoup de ta-
lent, beaucoup d'esprit et aussi beau-
coup de cœur.
C'est dans un petit restaurant de la
place Gaillon «qu'Adrien Bernheim nous
çéunit, me le présenta et que je reçus
sa première pièce Brignol et sa fille.
̃-•Elle ne devait être représentée que
dans les matinées -du jeudi du Vaude-
ville, mais son succès lui mérita de par-
ticiper aux spectacles du soir.
Ce furent les débuts d'Alfred Capus.
Quand je le- rencontrais, parfois il me
disait en me- serrant la main
Je n'oublie pas.
Et je le regardais avec étonnement.
C'est si rare
Albert- Carhé,
,• directeur de J'Opéra-Comique.
M. Alfred Bruneau
Je partage le profond chagrin de la
maison; encore; en deuil. Avec Capus
s'éteint une des plus claires flammes de
l'esprit français et, il y a aujourd'hui
^beaucoup d'ombre dans notre cœur.
c 'w.
̃3.7= ;̃ ,,̃ ̃• Alfred- SKUNEAtJ."
I rfleadémi^Jrançaise
Ca em nçaise
En ouvrant hier la séance de l'Académie,
M. René Doiimic, directeur qui, demain,
saluera, ait nom de ta Compagnie, lamé-
moire de notre très regretté maître et ami
Alfred Capus a voulu rendre à cette
mémoire un premier hommage intime
Nous avons perdu un confrère charmant
entre tous, a-t-il dit en substance, perte
d'autant plus douloureuse qu'elle a été
plus brusque, et que la jeunesse d'esprit
et de talent d'Alfred Capus ne la faisait
pas prévoir.
Capus était éminemment le représentant
de cette chose exquise l'esprit parisien,
qui est la quintessence ,de l'espriffrançais.
Né, dans le Midi, il en avait conservé
une pointe d'accent et d'humour. Il avait
passé par l'Ecole des Minés, et il lui était
resté de cette formation scientifique beau-
coup de.largesse d'esprit, un fond très so-
lide, car il n'était pas seulement brillant,
mais sous cette légèreté aparente, sous
tette mousse, pourrait-on dire, il y avait
une grande richesse d'idées.
Il, avait débuté dans le journalisme par
des chroniques sur les divers mondes qu'il
avait entrevus..
Puis le théâtre l'avait sollicité, et il y
âvait remporté des succès marqués dans
là comédie légère, avec un fond d'observa-
tion, une expérience de la vie qui. sans
jamais rien de pédantesque, faisait sentir
l'homme de réflexion.
'Quand la guerre est venue, on a, pu
voir ce qu'il cachait de cœur sous un air
d'indifférence et de scepticisme.
Ses petits articles du Figaro, pleins de
bon sens et d'énergie, ont réconforté l'opi-
nion. Après les avoir lus, on se sentait
plus de'courage et plus d'espoir. C'est le
plus bel hommage qu'on puisse lui rendre.
-D'une sagesse souriante, Alfred Capus
était 'de ceux qui n'ont pas d'ennemis, et
il était très cher à ses amis, qui ne per-
dront pas sa mémoire.
Iv' Académie dresse ses condoléances
les plus sincères et les plus profondes à la
famille de M. Alfred Capus et-au Figaro.
.L'Académie à délégué pour la représen-
ter à la cérémonie de demain son bureau
et MM. Gabriel Hanotaux, Maurice Don-
nay', Henri de Régnier, François de Curel
et,jln.dré Chevrillon.
Citons, parmi les nombreuses person-
nalités qui se sont fait inscrire hier au
Figaro,
MM. Albert Salle, t bâtonnier de l'Ordre
clés avocats; Edmond Théry, 'Urne et M.
Georges Berthoulat, M.F.élix Huguenet, Mme
J. Simon-Girard, MM. Albert Guinon,» E. Se-
înenoff, Albert du Moulin, Maurice Monda,
L.-A. Pages, de l'Oitest-Eclair Lionel
Meyer, Charles' Akar, pasteur Henry Sou-
lié, Ch/ Cuvillier, Albert Blocli, Paul Milliet.
MM, Armand Mayer, Marcel Laurent,
Louis Schneider, Sa.int-Georges de Bouhé-
lier, Camille Choisy, Georges Grippon, Louis
de Mèurville, Eugène Charabot, Mme Lu-
cien Lévy, MM. E.de Nalèch'e, directeur
du jûurnal des Débats, Eugène Ripault,
André Chaumefx, Paul Strauss, ministre de
l'hygiène, de l'assistance et. de la prévoyan-
ces sociales Serge Veber.
MM., Paul. Laf font,' sous-secrétaire d'Etat t
aux P. T. T.; Miche] MissoMe, conseiller
municipal ''de Paris Mme Renée Lemoiné,
de J'Qpéçft M. Fernand Laudet, M. et Mme
'Gary, MM. Auguste Dorcbain, Tancrède
Marie! René -de. Cuers, Théo, .Berlra.nd,
Georges Victor-Hugo, Henry KL&tmaeckèrs,
Ch. Déltélbach, Ch. Fegdal, Deschamps-
Brignbii, E. Halperine-Kamin.S'ky, Lucien
Descaves, marquis de Castellane, Jules Ve-
ran, foaorn Alfred d'Angeran, Mme Rose
Worms, MM. Marcel- Laurent, comte Mar-
tial de, Lamase, MM. Marcel Herweigh,. Be-
ziza Hehry Herts, Jacques Mati, Mme Bl.
Barelta-Worms, MM..Gaston Stiegler; J.
Mark Baldwin, de l'Institut; Léon Creis-
sels, juge d'instruction.
MM. 'Alfred' Manget, Georges Boyer, E.
Rodocanachi, Arthur Lévy:
MM. René Benoist, Fernand Bourgeat,
Emile Blavet, René Boylesve, Henry Auî>é-
pin, .Edouard Quet, Mme de Kermaingant,
MM. Arsène Gerber, M. Percy Peixotto, An-
dré de Foucjuières, Paul Leclercq, Qustave
Voulquin, Lionel Laroze.
ECHOS
L'indésirable.
M. Benito Mussolini, le chef du fas-
cisme italien, avait été expulsé de Suisse
en 1903 pour menées révolutionnaires et
usage d'une fausse identité. ]
Le gouvernement suisse vient de faire
au nouveau président du Conseil la gra-
cieuseté, de le rayer' delà listé "dès indé-
sirables. ._̃
Une des plus belles fêtes de l'année
le bal second Empire de Biarritz est
évoqué avec toute sa splendeur dans le
numéro de Femina qui paraîtra mer-
credi 8 novembre, avec un léger retard
par suite d'une grève.
Le peintre J,-G. Domergue a retracé
les scènes caractéristiques de ce bal dans
une double page en couleurs.
Huit pages de dessins et de photogra-
phies reproduisent les. plus beaux cos-
tumes..
La saison sur les lacs italiens et les
plus récents modèles des grands coutu-
riers ajoutent à l'attrait de ce numéro.
Soyons bons pour les animaux.
Surtout pour ceux que la nécessi-
té alimentaire nous obligé à tuer. Or,
un abonné nous signale fort justement
la coutume barbare qu'ont adoptée oer-
tains marchands de gibiers, d'exhiber,
à leur porte, dans une cage incommode,
le chevreuil vivant qui sera dépecé de-
main. x
Pourquoi imposer à .ce malheureux
animaU-celie exposition.. qui d'effraie e\
que la civilisation a depuis. longtemps
.supprimée pour les condamnés à mort.'
Cela détourne d'ailleurs plutôt les
•spectateurs apitoyés de manger du che-
vreuil pendant quelque temps.
Le but de réclame n'e'st pas atteint, et
ila pauvre bête souffre inutilement.
La pluie et les frimas peuvent effrayer
ceux que tenterait une visite dans ce ca-
dre délicieux qu'est la. Malmaison. C'est
le royaume incontesté des styles Direc-
toire et Empire, si goûtés des amateurs
raffines, qui les préfèrent au Louis XIV
solennel et a.u Louis XV parfois un peu
tarabiscoté. Le classicisme et, la pureté
des lignes, les merveilleux bronzes ci-
selés font du Directoire et de l'Empire
la joie des connaisseurs. Mais alors pour-
quoi aller chercher hors Paris ce qu'il
vous est sij'acile de trouver au « Direc-
toire », ce délicieux magasin dont le
propriétaire, ayant deviné l'engouement
du public, a rassemblé la, plus parfaite
collection ?
Les petits problèmes. v
Rendons hommage àla science arith-
métique de nos lecteurs.
Nous avons demandé combien il y
avait de manières pour 12 personnes de
se placer à table ? Et nous avons reçu
édjà sept solutions justes.
11 y a 479,001,600 combinaisons diffé-
rentes pour ces 12 convives de s'asseoir
les uns près des autres.
Un de nos decteurs nous fait spirituel-
lement remarquer que cette complica-
tion suffirait à expliquer la diminution
des réceptions mondaines.
La vraie note d'élégance que le Palais
de la Nouveauté s'est toujours efforcé
d'offrir à sa clientèle, aussi bien dans
la création de la Mode que dans tout ce
qui concerne le confort du home, trouve
aujourd'hui un complément infiniment
attractif avec l'exhibition des modèles
nouveaux et variés si gracieusement
portés par les mannequins de Paul Poi-
ret au milieu de cet ensemble décoratif
unique au monde que présente le célè-
bre Salon de la Mode, et de l'Ameuble-
ment.
Pour satisfaire aux nombreuses de-
mandes venues de la province et de l'é-
tranger, la direction du Palais de la Nou-
veauté s'est imposé le sacrifice de recu-
ler la clôture de l'exposition, irrévoca-
blement fixée au vendredi 10 novembre.
A.la Conférence Tronchet. ̃ .••.̃
Au temps de Pétrone, on se plaignait
déjà de l'étrangeté des sujets qu'on don-
nait à discuter aux futurs avocats. Sé-
nèque le rhéteur, dans ses Côntrover-
six, nous en a laissé quelques exemples.
A traiter de pareils sujets et à discuter
des hypothèses iwéalisables, les jeunes
gens, disait le bon Pétrone sans ména-
ger ses expressions, 'deviennent siupi-
Or, voici le sujet qu'on a donné sans
rire à discuter à la Conférence Tron-
chet, réunion de jeunes avocats et de
futurs magistrats':
a Le fils de l'une des deux sœuré.siâ-
moises peut-il être considéré juridique-
ment comme le neveu de sa mère et le
fils de sa tante? ))
Et nos futurs juristes ont grâvënïent
traité ce sujet qui ressemblé à une cha-
rade' à la fameuse charade de Sacha.
Guitry « Deux aveugles ont un frère
.T, ~H.~U~).
'ce frère meurt, sans laisser de frère.
Qtielte -est la parenté des deux aveugles ?
» Réponse Elles sont sœurs !» »
Au Palais, les avocats se spécialisent
tous ils^étùdlentnes-uhs le, droit Hiiler-
nalionalT>;lès;'àiftrés:;tès breveté d^iàven-
̃tion. Va-t-il y ayyir des spécialistes" en.
procès de -fils de steursr siamoises ?
Les .noms de rues et Jes petites gloires
de quartier.
A l'unanimité, la Commission du
Vieux-Paris vient d'émettre Je vœu
« que, désormais, aucun nom de rue «e
sera changé .dans Paris n. Et n'est-ce
pas fort sagement pensé ?
Un exemple entre cent les amis de
« l'amoureux d'art », Jean Dolent, qui
sont 'restés ses admirateurs, souhai-
taient faire donner son, nom à la. partie
de la rue Piat, qui recèle, au n" 43, .la
silencieuse villa Ottoz,- cadre paisible-
ment provincial de sa -.longue vie labo-
rieuse, et de sa mort sans honneurs
mais est-ce glorifier, en vérité, la discré-
tion du mérite que d'inscrire son nom
sur une plaque bleue .trop distant© des
yeux indifférents de ses concitoyens qui
J'ignoraient de son vivant pour la plu-
part ?
Il vaudrait mieux relire les Maximes,
souvent exquises de .«. ce Joubert, un
peu de;, Belleville », qui;- notait si joli-
,ment
« Vivre sans bruit console de vivj-e
sans gloire », 'et dont Paguet disait en
professeur « Je lui trouverais plus d'es-
prit si j'en avais davantage ». •
Le Masque de Fer.
Notre Supplément littéraire
DE DEMAIN
JEAN Giraudoux Soirée à Nymphen-
bourg
Fernand Vandébem. Choses et Gens
de Lettres
Les Usagers
ANATOLE LE BRAZ. L'IIienne
MAURICE Monda Une Lettre inédite
de Verlaine
Maurice Lkyaillant Les Inquiétudes
de Madame
de Chateaubriand
ADRIENNE Cambry. L'Etincelle
(Nouvelle)
ERNEST PREVOST. Sur la tombe
de Péguy
RAYMOND Escholier.. La Femme artiste
'̃•̃̃ ̃' -y ̃– "• ''̃ .w-'îi'Art- et la 'Vio-<
Raoul ViTERBo. /{. Les Cafés
pittoresques
JACK Pengil. Petit Courrier
des Arts
M. L. Lectures Frànçaises
(Quelques Revues)
Ladvogat Petit Courrier
des Lettres
Jacques Patin. Chez le Libraire
Emile BAUMANN. Job, le prédestiné
Jean Giraudoux. Siegfried
et le Limousin
Ferdand Mysor. L'Ame ardente
Les Livres do demain
Page Jffusica/e 1
Maurice Dklage Poème hindou
Les négociations de Berlin
PAR HENRY BIDOU
Les membres de la Commission des
réparations et les membres du gouver-
nement allemand, réunis le 31 à Berlin,
ont commencé ces échanges de rensei-
gnements et de vues, qui n'auront pas
été vains, s'ils éclairent-un peu .le diffi-
cile problème cïe la stabilisation du
mark.
Les finances allemandes sont une es-
pèce, -de tourbillon; -où 'les -effets -et- lès
causes s'échangent constamment, com-
me dans le phénomène de l'avalanche.
Le'mark en baissant décrit une courbe
où ,1'on voit bien des soubresauts-et des
,dentelures, mais, qui, dans l'ensemble,,
•décroit avec une rapidité effrayante. A'
ila fin d'octobre, le dollar. qui 'sert d'é-
talon, avait dépassé 4,500. La. baisse, du
mark amène le renchérissement de. la
vie et le .renchérissement rend .l'inflation;
nécessaire. Mais l'inflation détermine à
son tour l'avilissement' du mark, et le
cycle .recommence. Ces, trois phénomè-
nes, baisse, inflation, 'renchérissement,;
s'engendrent et pullulent.
Le problème échappe par la transfor-
mation .perpétuelle des données. On' di-
rait l'espace einsteinien, où .les axes .de-
référence sont en mouvement et se
courbent comme des flammes.La varia-
tion, folle des .changes interdit -.les prévi-
sions budgétaires, et tout ce qu'on peut
dire, c'est que .l'exercice 1922 sera pro-
bablement en déficit de 400 milliards.
Et pourtant ila stabilisation du budget
est un des points essentiels dû program-
me de la Commission- Sans cette stabili-
sation; on comprend à peïne .la possibi-
lité de l'emprunt international qui, est
probablement le seul salut de l'Allema-
gne.. • •
Il n'est pas douteux qu!'à un; moment
donné, le dessein allemand a. été .d'à-
journer les réparations pour refaire d'a-
bord l'économie allemande la prospé-
rité ainsi rendue à l'Allemagne aurait
fait les paiements moins douloureux.' De
là les grands projets, canaux, ports,;
usines, qui ont scandalisé la France,
créancière appauvrie qui ne pouvait, pas
attendre. Mais, aujourd'hui, il semble
que l'Allemagne en soit elle-même ré-
duite à songer aux problèmes présents.'
On l'accuse de subventionner la 'cons-
truction de logements populaires au lieu
de payer ses dettes. Elle répond que.
faute de logement, il y a à' Berlin 1.139..
familles qui logent dans des caves, et
près de 23.000 qui s'entassent dans der
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