Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1922-07-16
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juillet 1922 16 juillet 1922
Description : 1922/07/16 (Numéro 197). 1922/07/16 (Numéro 197).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
68™ Année -3«eSérie No 197
Le Numéro quotfflentm®F*CENTfME$ EN FRANCE
Dimanche 1-6. Juillet 1922-
GASTON CALM£TTE
Directeur (1902-1914)
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur {1854-1879}
l Loué' par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me.moquant ides sots, bravant les méchants, je me presse,
de rire de tout. de peur d'être obligé; d'en, fleurer. «(BEAUMARCHAIS),
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PAVES D'OURS
La fable délicieuse de La Fontaine
n'est point terminée. Après que l'ours
eut écrabouillé la figure de son vieil
ami, sous couleur de chasser une mou-
che posée sur le nez de celui-ci, pour-
quoi faut-il qu'un chasseur, passant d'a-
venture par là, n'ait pas 'supprimé à
coups d'épieu le terrible camarade, pour
lui apprendre un peu à écarter les insec-
tes avec plus de réflexion et de doigté?
On ne médite pas assez sur cet apolo-
gue éternel du pavé de l'ours, qui Con-
tient tant de sagesse. Chaque citoyen,
avant que d'être investi d'une fonction
publique, ou bien au moment, d'entrer
dans le moindre comité, ou surtout pour
avoir le droit d'écrire dans les journaux,
devrait être tenu de prouver qu'il peut
réciter la belle fable sans faute. Elle
s'applique à l'histoire de presque toutes
les innovations on veut réformer un pe-
tit. abus, et l'on produit une catastrophe.
Mais c'est surtout dans la conspiration
générale des Français contre la, grâce et
la beauté de leur pays que les empres-
sés trouvent des occasions non pareilles
de jongler avec les pavés. Veut-on des
exemples ? Nous n'irons pas loin pour
les trouver.
Tout récemment, l'on vient de célé-
brer .en l'une de nos plus délicieuses pro-
vinces dans le Valois, c'est tout dire
une. fête de Sylvie. (Il n'est ici ques-
tion que de la fausse Sylvie, celle de
Gérard de Nerval, qui attendrit les gens
det lettres; L'autre, la .vraie, celle des
humanistes, celle qui a existé, la belle
Orsini enfin, duchesse de Montmorency,
protectrice des poètes, et, chantée par
eux sous le nom de Sylvie, nul n'en
parle, elle est dépossédée de sa contrée,
exilée parmi les cygnes de Chantilly, re-
cluse en ses bosquets, perdue sous ses
charmilles).
Or, comment eut-on la pensée d'orga-
niser ce festival ? La Sylvie qu'inventa
Gérard de Nerval, se seca-t-on dit un beau
matin, est une des séductions du pays,
mais tout le monde ne le sait pas dissi-
pons donc cette ignorance, réglons un
gala, envoyons des conraiuniqués. Oui,
l'on se.;sera dit cela aussi. Mais en
jrjê.me temps {et comme par un bien
curieux hasard !) il s'agissait d'aider à
l'établissement ou à l'achèvement d'une
nouvelle ligne de chemin de fer d'inté-
rêt local la fête de Sylvie servirait mer-
veilleusement à, appeler l'attention sur
cette entreprise, /sinon- à lui procurer
quelques sous.
Hélas qu'on mène à bien ce conster-
nant projet de voie ferrée, 'et l'on va.
..éventrer toute une forêt, faire pousser
des gares,, avec leurs guinguettes et,
leurs hideux immeubles, au milieu de
décors exquis, provoquer d'inévitables
.incendies parmi les pins, grâce aux étin-
celles des locomotives, déverser les flâ-
,!leurs du dimanche, avec leurs, ignobles
.papiers gras, leurs boites de-sardines .et
.'leurs tessons de bouteilles. Mille fois
pis encore, le tracé de la voie nécessite-
rait la création d'un remblai immense,
lugubre,- nu, sablonneux, abominable
enfin, écrasant et détruisant toute une
vallée qui' aujourd'hui, s'étend, comme
un tapis1 'd'herbe, d'eaux vives et de
champs à l'orée de la forêt. Adieu, sou-
pies et doux ruisseaux, enfouis sous. des
« ouvrages d'act »!
Bref, on n'aurait jamais vu, dans la
̃ contrée, catastrophe comparable à celle
.qu'y produirait cette nouvelle ligne, si
on l'y imposait un jour. Et c'est, pour
mfeux faire connaître Sylvie que ses pré-
tendus amoureux ont contribué de la
sorte à saboter toute poésie et, toute
̃' beauté sur le coin de terre, où flotte son
souvenir ?. Enorme pavé d'ours 1
Autre exemple. De temps à autre,
quelque promsneur s'avise de remar-
quer que, depuis la guerre, on a laissé
de la pierraille sur la pelouse de Chan-
tilly, et qu'on n'a jamais rétabli les ga-
zons du grand parc, ce qui est assuré-
ment très' fâcheux. Le promeneur s'en
plaint. Un journaliste ardent est là qui
l'écoute. Quoi' des gazons pas rétablis,
des pierres sur la. pelouse ? L'indigna-
tion le- saisit aussitôt, il forme un comité
ou écrit des articles le testament du duc
d'Aumale tombe en désuétude, l'Institut
forfait à ses devoirs, l'Institut thésauri-
sé, -'l'Institut .devrait être dépossédé, ou
du moins surveillé D'ailleurs, le testa-
ment du duc d'Aumale ordonne qu'on
fasse dès pensions aux vieux écrivains
ou savants et aux artistes indigents où
sont donc ces pensions ? Les conseils
municipaux ̃̃.murmurent,' la province
gronde, la nation se sent lésée. Mort au
grand corps privilégié Mort à 'l'Insti-
tut,, funeste mandarinat, congrégation
laïque etc.. La liarangtte,est connue,-
elle sert depuis longtemps. `
Mais que l'Institut défère -'aux vœux
de' ces. âmes irritées, et il dissiperait en I
pensions ou en prix dérisoires tout l'ar-
gent qu'il ne pourrait donc plus consa-
crer à l'entretien de ce domaine féeri-
que, et c'est pour le coup que les gazons ̃:
redeviendraient définitivement des ter-
rains vagues, et la pelouse une carrière 1
Après avoir écouté M. X. qui préten-
dait changer quelque chose par-ci, il ne
pourrait évincer M. Z. désireux de
transformer autre chose. par-là et tout
finirait par des kiosques à musique sur
le- champ de courses, un casino dans le
pare; et des villas autour des miroirs
d'eau. Oif bien encore on attenterait aux
biens de. l'Institut, a. l'Institut lui-même,
etc. En- sonïmo, du bolchevisme pur et
simple.
Résultat sous prétexte d'améliorer,
voici qu'on aurait encore une fois tout t
détruit. Le pavé
Troisième cas. Un touriste arrive de-
vant une grille close. Il se fâche « Mais
il va derrière cette grille un monument
historique; un domaine illustre que l'on
peut visiter, je veux entrer. Monsieur, (
ce n'est. pas ouvert tous les jours au pu- (
blic. Pourquoi ? II n'y a pas assez
de gardiens. Mettez-en le' triple," mais
que j'entre à niion aise, quand ça me
plait. » Sur quoi, cris, fureurs, appel
au peuple, le dialile et son train 1
Pauvre touriste, c'est qu'il ne soup-
çonne certainement pas l'ingéniosité
inouïe et prodigieuse de la race humai-
ne, dès qu'il s'agit de saccager une soli-
tude Et d'abord, après y. avoir semé
toutes les immondices possibles, les
visiteurs mettent invariablement le feu
dans les bois où ils mangent et fument.
II n'y a pas de forêt accessible aux
curieux qui ne soit assurée de brûler
infailliblement, à, la longue et par mor-
ceaux. On a vu les désastres de Fontai-
nebleau. Chantilly compte déjà plus
d'une place rase. Compiègne a souffert
aussi. Qu'un domaine se trouve sec et
fertile en pins, il est perdu quand le pu-
blic y vient il faudrait deux pelotons
de gardiens pour le préserver quotidien-
nement. C'est très cher. Qu'aimez-vous
donc mieux, d'une grille close derrière
laquelle repose mystérieusement la
Belle au bois dormant, ou d'une grille
ouverte aujourd'hui sur l'incendie, et
demain sur une lande morte, sinistre et
noire, où se dresseront des petits bouts
de charbon ,?
Quatrième cas. Mais laissons, nous
en citerions cent que nous n'attiédirions
même pas la fougue des réformateurs.
Ces derniers sont tous pareils rien de
si louable que leur intention, et au dé-
but, qui ne les approuverait ? Par
̃malheur, voilà qu'afin de remédier à
quelques inconvénients, ils risquent
invariablement de tout jeter ensuite par
terre.. Ils veulent enfin chasser la mou-
che, et empoignent le pavé puissent-ils
du moins épargner ton visage- et ton
sourire, ô France charmante
Vous savez, du reste, ce qui arrive
trop souvent quand ils ont défoncé quel-
que chose d'un coup de pierre ? A peine
le silence rétabli, on entend de nouveau
rôder la mouche, qu'ils ont manquée.
Marcel Boulenger.
AU JOUR LE JOUR
soorçiez dodç!
Le taxi s'arrête au bord du trottoir. Le
voyageur en descend.
Que dit le compteur? demande-t-il.
4 lï. 45, répond d'un ton bourru l'hom-
me du volant.
Bien. Voici 5 francs! ''̃" '̃̃'
L'autre empoche en grognant de mécon-
tentement.
Ne me remerciez pas, murmure, nar-
quois, le voyageur, ce n'est pas la peine!
Et avec ça ? Monsieur voudrait peut-être
un sourire pour son pourboire d'anémique?
Le consommateur, assis à la terrasse d'un
café du boulevard achève, son bock qu'on
payait jadis o fr. 30, aujourd'hui, a fr. 75, et
laisse une coupure de 1 fraiic au garçon qui
la cueille d'un air dégoûté.
Ne me 'remerciez pas, garçon, c'est inu-'
tile!
Pour cinq sous Et un sourire par-des-
sus le, marché, n'est-ce pas? Au prix où est!
le dentifrice, c'est plus cher que ça! i
Voilà Ou ne sourit plus. Il faut suppri- j
mer du répertoire des locutions toutes faites
ce sourire engageant qui parait jadis d'un
charme irrésistible les lèvres de nos midinet-
tes, demoiselles de magasin et de restaurant,
vendeuses, garçons de café, chauffeurs et
fournisseurs de toute sorte.
Nous avons hérité de la guerre, des soucis
de la vie difficile et peut-être bien des théo-
ries du prolétariat conscient, mais grognon,
rébarbatif, agressif même, le dédain de toute
urbanité, de toute politesse et les camara-
des syndiqués dont c'est le métier de servir
semblent tous mus par un sentiment uni-
que.: le mépris profond du client.
C'est désagréable. Mais c'est^ avant tout,
sot. Sot, parce qu'on n'attrape pas les mou-
ches avec du vinaigre. Sot, parce qu'il n'y a
rien à gagner par les rebuffades et la maus-
saderie et tout par l'obligeance et la servia-
bilité.
Quel est celui d'entre nous, je le demande,
qui n'arrondirait pas généreusement son
pourboire au garçon de café qui prendrait sa
commande avec attention, qui ̃ l'apporterait
avec empressement et qui rendrait la mon-
naie de la pièce avec un sourire sans servi-
lité ? “•
Quel est celui qui ne récompenserait lar-
gement la politesse, la bonne humeur, la
prévenance et, au besoin, le coup de cas-
quette du chauffeur au moment de la dou-
loureuse ?
On ose donner un pourboire modique au
grognon et au brutal on ne l'oserait pas au
garçon ou au chauffeur de bonnes manières.
C'est donc bien sottise, erreur et manque
de psychologie de la part de ceux qui vivent,
ou presque, de la générosité de leur clientèle
que d'avoir banni le sourire de leurs habitu-
des.
Une jolie femme qui ne sourit pas est
quand même une jolie femme. Mais un
chauffeur ou un garçon de café qui ne sourit
pas n'est jamais qu'un homme, hélas c'est-
à-dire une assez vilaine chose.
Ch. Tardieu.
Lemonument du caporal Peugeot
M. Raymond Poincaré assistera ce
matin, à'Joncherey (territoire de Bel-
fort), à l'inauguration du- monument
élevé à la mémoire du caporal Peugeot,
la première victime de la guerre. On sait
que le caporal Peugeot fut tué par les
Allemands, qui avaient pénétré sur le
territoire français vingt-quatre heures
avant la déclaration de guerre.
• De Joncherey, le président du Conseil
se rendra à Montbéliard, où il présidera
un grand banquet démocratique offert
en son honneur par la municipalité, et
qui se fera dans la cour même de l'an-
cien château des ducs de Wurtemberg,
princes (Je, Montbélïard, II y. prononce-
-ra un discours. ̃ r
M. Poincaré ira ensuite à Besançon,
où le conseil général et la municipalité
lui offriront un banquet. Il y prendra
également ia parole. ̃•'̃•'•
ECHOS
Progrès.
Les organisateurs du Goncours Lépi-
ne, qui en est à sa vingtième année
d'existence, deviennent ambitieux, et
l'on ne saurait trop les en complimenter.
Ils entendent ne plus s'adresser dé-
sormais aux seuls « petits inventeurs »,
.et,- du jouet, ils veulent passer aux gran-
r/des applications industrielles de la
science.
C'est ainsi qu'ils ouvriront, le mois
prochain, au Champ-de-Mars, une expo-
sition de T. S. F., où seront présentés
les appareils les plus perfectionnés pour
« la production, l'émission, la réception
et. l'utilisation des ondes électriques ».
Et nous voilà en route sur la voie du
progrès.
ac;
'A l'orée de Brocéliande. ̃ v.
On vient de classer parmi les moim-
ments historiques le beau château féo-
dal de Trécesson.
Ce château du quinzième siècle, où
l'on voit encore, décorée de peintures,
la chambre du châtelain, est voisin de
la mystérieuse fexjêt de Brocéliande,
dans laquelle le devin Merlin, après avoir
quitté la Cour- du roi Arthur, vécut avec
Viviane, sa « mie n, sous l'empire d'un T
charme invisible. (
Brocéliande fut célébrée, on le sait, c
dans les romans de chevalerie et chan- [
tée par les trouvères. Le château': de) E
Trécesson méritait l'attention qu&vientf t
de lui accorder la commission deèmo4 l
numents historiques. i 1
-<>-'<> t
A Cabourg, une brillante série de
fêtes, de tournois de golf et de tennis a- t
encore augmenté l'affluence de la clien- t
tèle au Grand Hôtel, où un luxe délicat t
vient rehausser le charme d'une plage 1
incomparable, à proximité de Paris et- c
d'un Casino aux attractions variées. £
Une révolution pour rire.
C'est un rien que cette petite histoire
contée par le Vorwœrts, journal socia-
liste de Berlin, mais combien ce rien
•nous instruit de l'âme allemande
Un inspecteur de l'enseignement,
nommé Michaelis il est le' propre
frère de l'ancien chancelieV1 de l'Empire
présidait l'autre jour un examen, et
voici -la question qu'il posa à un candi-
dàt « « Dites-moi pourquoi la Révolution
.1^.1918 doit être considérée comme une
révolution pour rire. »
.̃.Ce qui. signifie; d'après M. Michaelis,
que la République allemande n'en a pas
pour longtemps et que la chute du Kai-
ser n'est que l'événement d'un jour.
Est-ce un pronostic ou un souhait ?
L'un et l'autre, sans doute ?
"ly%e ingrat, 'T^iP
-i (Somme toutes les. nations bélligémn-
;tes, la Grande-Bretagne, a vu, au lende-
main de la guerre, des légions de jeunes
filles et de jeunes hommes se ruer dans
les bureaux d'état civil, avides d'échan-
ger leurs anneaux.
Depuis, ce goût de l'hymen, singuliè-
rement démodé, incline à .disparaître
tant. et tant que de bons esprits s'en sont
alarmés. En d'aussi graves,ciiicoiistan-
ces, une enquête était nécessaire, On l'a
faite:
̃ Quelles sont tes causes, de cette,
crise .matrimoniale î-aj^ruandé- i' ses
lecteurs un grand journaK'
Le chômage et la vie chère,1 ont-ils s
presque tous répondu.
Quelques-uns cependant prétendent
ne pouvoir trouver de compagnes, et
l'un; enfin,, s'écrie avec indignation
J'ai quarante ans et j'ai voulu me
j marier « Fi! avec, un barbon » m "a
lancé une jeûne fille. «. Non, ,ca-r-;vp.us-
̃ êtes, .à l'âge ingrat » m'a objecté une
i autre. Et cela m'a suffi. Célibataire je
| de meure .t
Est-ce pas ce que ce digne gentleman
i pouvait faire de mieux ? Rassurons-le.
.11 est encore bien jeune, puisqu'il croit
à. de si beaux prétextes. Mais iKest déjà
merveilleusement sage puisqu'il a. de-
viné qu'il n'avait pas la vocation du
mariage. ̃
.0
Une tradition royale.
On sait que le roi Henri ÏV, qui aimait
desjmœurs simples et'bonhonimes, ne
se dérangea pas pour- un'ïtmbassadeur,
un jour qu'il se trouvait à' quatre patte.s
portant, son fils sur son dos.' Et cette
anecdote est plaisante en une"r'cour où
l'on ne se piquait, guère d'étiquette.
L'on pouvait voir, l'autre jour, Dans
un salon, un spectacle analogue. Le des-
cendant d'une des plus nobles races
du monde, le jeune prince héritier d'An-
nam, S. A. Vinh-Thuy, devant qui^dans
son pays, se prosternent les mandarins,
courait à quatre pattes tout autour d'une
table pour amuser un bambin français
de .quatre ans qu'il portait sur-son dos.
Et qui disait donc que l'histoire ne se
recommence pas.?
-4~.0-
Les puits qui respirent.
Depuis hier, la Tour Eiffel s'efforce de
communiquer aux agriculteurs, et à.
grand renfort d'ondes hertziennes, les
prévisions du bureau central météoro-
logique (A. G. D. G.).
Ce ne sont pas les- paysans des envi-
rons de Genève qui utiliseront ces on-
des prémonitoires. Ils ont mieux pow
connaître le temps ils ont leursipuits:
Ces. puits aspirent- l'air ou ;l'e?tpiTentc
de façon fort sensible, selon que le ciel
sera pur ou couvert.
Ce phénomène s'explique aisément
par les variations de la pression atmo-
i;Smque. Si elle baisse,; l'air contenu
•dans. le puits se trouve à une pression
supérieur© à celle de l'air extérieur et,
en vertu de la loi d'équilibre des gaz, il
tend à s'écouler au dehors. Le puits
souffle ;-il pleuvra. Si la pression aug-
mente, c'est le contraire qui se produit.
Les puits de Genève, que l'on se plaît
à considéréç comme d'infaillibles baro-
mètres, onLquelcjjie' célébrité. Elle- est
surfaite,, car leurs propriétés' sont com-
munes à tous les puits du monde. L'im-
portant est de les boucher, comme l'on
fait en Suisse romande, en laissant à
l'air, pour entrer ou sortir, un étroit
orifice.
Nouveau décor dans un vieux cadre.
Nous sommes fort attentifs à signaler
les moindres changements du vieux Pa-
ris, et 'nous gémissons à bon escient.
Mais Jïe manquons point de louer de
jeunes nouveautés si elles sont aigréa-
hles.
Un traiteur dé la rive gauche vient
d'orner s'a vieille maison d'une enseigne'
fort bien peinte. On y voit un hardi na-
vigateur, son parrain, une main posée
sur la mappemonde, J'antre tenant une
longue- vue. Peut-être il vient de fort
bien déjeuner, et peut-être il va regar-
der dans la, direction de Va'nikoro pour
̃ y prévoir le sort fâcheux qui l'attend.
̃ L'on ne sait mais il est plaisant à re-
garder, inspectant de quai du haUL de
son cadre. Et il sourit, car celui qui le
peignit est un marin quasi aussi hardi
que lui-même, et le plus charmant de
nos artistes': Guy Arnoux,
-o--<
Lé paquebot Gothland, de la Red Star
Line, à destination d'Anvers, est parti
de New York le 24 juin, avec seulement
deux passagères à bord une dame et
sa fille.
Ces cieux personnes auront pu se croi-
re des milliardaires voyageant sur leur
propre yacht, avec de nombreux servi-
teurs attentifs à exécuter leurs ordres.
Elles ont pu s'offrir le luxe de choisir
leur siège entre des centaines de fau-
teuils transatlantiques elles ont eu
tous les -ponts-promenades à elles seules
lorsqu'elles voulaient prendre, de l'exer-
cice elles ont eu à leur disposition une
équipe de cuisiniers pour préparer leurs
repas et une armée de « stewards » pour-
les servir.
Pour une fois, le chef « steward » aura
été déchargé de la tàche délicate de choi-
sir les passagers à placer à la table du
̃tfapitaine.1 ̃[_- •̃••
-Quant a, la liste dès' passagers, le petit*'
livre d'usage, distribué à chaque tra-
versée, donnant par ordre alphabétique;
les noms de toutes les personnes à bord,'
iie sera certainement pas, cette fois,!
ihiprimé. r |
Ledirecteur d'une maison d'éditions)
de Cincinnati, pour avoir envoyé à ses
clients des exemplaires d'œuvres de
Boccace et de Rabelais, vient d'être
frappé d'une amende de mille dollars
>our commerce de littérature immorale.
Dans ses considérants, le juge déclara
que le l'ait qu'il existe des éditions d'œu-
v.res de Boccace et de Rabelais dans les-
quelles d'importantes coupures ont été
faites,' prouve bien que ces ouvrages ne
doivent pas être lus par la grande masse
deia population.
Le Masque de Fer.
LA FIN DE LA CONFERENCE DE LA HAYE
Le point de vue russe
t La réunion des experts dé La, Haye a
fini, ou peu s'en faut, ses travaux. La
sous-commission des biens privés a no-
tifié aux Russes^le 13, la fin des conver-
.salions, la sous-commission des crédits
l'a imitée, le 14 au matin la sous-com-
mission des dettes a pris, le 14 dans
l'après-midi, en l'absence des Russes,
là résolution d'imiter les deux autres.
.Aucune dépêche ne nous dit, a l'heure
ôïi ces lignes sont écrites, que cette
résolution- ait été signifiée, aux Russes.
j Mais la Conférence est bien terminée.
uriaeun est resté sur ses positions,
'les- bolchevistes exigeant les crédits
avant les garanties, les puissances exi-
geant d'abord la reconnaissance des
dettes et la restitution des biens. Ce qui
importe maintenant, c'est la situation
qui succède à la. Conférence.
..Du côté allié, les experts, qui étaient
là pour rédiger un rapport, le rédige-1
rbiit.il sera temps de l'analyser quand
il sera connu. Chaque sous-commission
doit rédiger le sien aujourd'hui et le dis-
cuter demain'.
s pù côté bolchevique, la situation est
assez complexe. Les Soviets poursui-
vaient deux desseins 1° obtenir des
connus comme gouvernement régulier
d£-ia, Russie. Sur le premier point, ils
sont totalement battus. D'autre part, il
est notoire que leurs ressources en or
sont épuisées. Que leur reste-t-il ?
N'ayant pu s'entendre avec les puis-
sances réunies, il leur reste à conclure
des" accords séparés. Cette tactique n'est
pas nouvelle. Elle a déjà donné deux ré-
sultats importants. L'un est le traité de
̃ Rapallo, signé entre la Russie et l'Alle-
:magne. Ce traité a été suivi de la visite
'à Moscou d'industriels et d'hommes
'd'affaires allemands. La poUitique du
.Reich est de dire aux Soviets « Nous
ne pouvons pas vous aider financière-
ment mais nous avons une main-d'œu-
vre exercée et des techniciens que nous
pouvons vous envoyer. » L'arriôre-pen-
fsée est de fonder en Russie des usines
.allemandes. Le projet est déguisé sous
Ile nom de collaboration économique.
L'autrexrésultat est. le traité avec la
rTchëce-SIovàquie. Ce pays, essentielle-
ment industriel a vu dans la Russie un
client, d'autant plus important que s'il
ne paie. pas en argent, il peut payer en.
concessions. -Un trane a donc été. passé,.
où la TchéGO-Slovaquje s'engage à ne
pas reconnaetre d'autres 'agents, diplo-
matiques russes que ceux des Soviets
ceci ressemble singulièrement à une re-
connaissance du gouvernement sovié-
tique. '̃
La tactique russe, est de. considérer ces'
deux traités comme des modèles, selon
lesquels les accords avec les autres na-
tions seront établis. Le traité ébauché
avec l'Italie a, été repoussé pour non-
conformué à ces modèles.
En dehors des traités, Je gouverne-
ment de Moscou peut faire des arrange-
ments avec des particuliers. M. Lloyd
George avait, paru, à un moment donné,
admettre cette solution, qui laisserait à
l'initiative privée la restauration de la
Russie,O,n parle, à mots couverts, d'une
vaste négociation qui se tiendrait, pro-
chainement, à La Haye même.
Enfin, il est un point sur lequel il est
impossible de ne pas attirer l'attention,
car il commande tout. On parle toujours
d'un gouvernement soviétique. C'est un
abus de mots.
Il n'y a pas de gouvernement soviéti-
que. Il ne faut pas entendre seulement
par là que ce gouvernement n'a ni foi
ni loi, et que, n'ayant pas obtenu de cré-
dits, il ne reconnaît plus aucune des
obligations .dès Etats civilisés. Mais, à la
lettre, ce gouvernement n'existe pas. Il
y a. à Moscou un conseil de cinq hom-
mes qui s'entendent entre eux, et c'est
tout. La machine gouvernementale, équi-
librée et compensée, avec s'a marche
sûre, son système lié, et son énergie pui-
sée dans le pays, n'a aucun équivalent
en Russie. La parole d'un homme d'Etat
n'y engage personne. H 'n'y a aucun e
responsabilité légale. Les traités sont
sans valeur, les contrats sans sanction.
Il n'ya ni volonté nationale, ni justice.
C'est une tyrannie, au plus bas sens du.
mot c'est le régné; d'une bande. On peut
s'arranger avec elle, cominie avec les bri-
gands du désert. Elle mérite seulement'
moins de confiance.
Henry Bidou.
Les sous-commissions
rédigent leurs rapports
LA HAYE, 15 juillet. Le bureau .de 'la
Conférence s'est réuni aujourd'hui. Il a
été décidé que chaque président rappor-
teur rédigerait, dans la journée, Je rap-
port sur les travaux de chaque sous-
commission.
-̃Les -rapports' seront distribués des de-
main et discutés par ces trois soUs-com-
missions non-russes dans la journée de I
lundi.
| L'Allemagne a versé
i J- 32 millions de marks-or
Berlin, 15 juillet D'après la Gazette
de l'Allemagne, le gouvernement alle-
mand a yersé à l'a Commission des répa-
rations le montant des prestations en
espèces pour le mois de juillet, qui
s'élevaient à 32 millions 107.397 marks
or.
Mort de Mme de Margerie
Nous apprenons avec une doulou-
reuse surprise la mort de Mme de Mar-
gerie, 'femme. de M. Pierre de Margerie,
ambassadeur de France à Bruxelles, et
sœur du .poète Edmond Rostand.
Mme de Margerie, souffrante^ avait dû
quitter la Belgique pour venir se soi-
gner à Paris. Mme de Margerie était at-
teinte de neurasthénie. C'est à cette fâ-
cheuse inclination d'esprit que ..l'on doit
attribuer le geste de la malheureuse
femme qui, alors qu'elle se trouvait chez
son beau-frère et sa belle-sœur, M. et
Mme Emmanuel de Margerie, habitant
118, «nie 'du Bac, s 'est, précipitée dans la
rue d'une fenêtre du deuxième étage,
hier matin, à six heures.
Cette nouvelle, on le comprendra feci-
lement, a été apprise avec une t^ande
émotion dans le corps diplomatique.
Notes d'un Parisien
Les renseignements contradictoires et
tendancieux fournis à La Haye sur l'état
des finances russes par les délégués des
-Soviets témoignent de leur mauvaise foi,
car les statistiques ont l'air d'être tenues
au courant dans l'ancien empire des tsars.
^Exemple, celle qui vient d'être publiée
sur les victimes des accidents de chemjns
de fer.
Le Colos Rossi avoue qu'il y a eu-427
voyageurs et 526 employés tués en 102 1
dans les accidents de chemins de fer.
La modicité de ce chiffre est due sans
doute à la réduction du nombre de trains
plus qu'à leur bon fonctionnement mais
il y a, en outre, parmi les employés des
chemins de fer russes, un fort joli nom-
bre de victimes, d'un genre tout spécial,
particulier au paradis du collectivisme.
Pendant la même année, il n'y a pjas eu
moins de 1.150 voyageurs et employés ar-
rêtés dans les trains et fusillés par ordre
du tribunal révolutionnaire.
Ceux de nos cheminots qui, voici deux
ans, à la suite de leur grève, demandaient
à aller habiter la Russie et à qui nos mi-
séricordieux pouvoirs publics ont refusé
des passeports, doivent se féliciter des ri-
gueurs de notre gouvernement bourgeois.
Janot.
Après-demain MARDI
LE FIGARO
publiera pour la première fois
1 la Page périodique
CONSACRÉE A LA BELGIQUE
LE CIRCUIT DE STRASBOURG
Vingt mille explosions
à la minute,
Par HERVE LAUWICK
(PAR dépêche DE NOTRE envoyé SPÉCIAL)
Strasbourg, 15 juillet. Cela ne s'est
pas passé dans une fabrique de produits
chimiques ou dans une usine de munitions,
mais dans les moteurs des voitures qui ont
volé positivement devant nous, ce matin,
près de douze cents fois de suite. Car cha-
que moteur à huit cylindres produisait
quatre explosions par tour et tournait à la
vitesse prodigieuse de 5.000 révolutions
par seconde. On imagine,' près de vingt
voitures étant lâchées sur le circuit, la fré-
nésie de mitrailleuses emballées que cela
représente 1
Seigneur que ce circuit avait mal com-
mencé et que Dieu punisse le dadais
consternant qui inventa de prendre la Bas-,
tille un quatorze juillet, ce qui nous vaut,
depuis cette époque, ,des encombrements
odieux dans les rues. Hier, sous la pluie
averse, les braves Alsaciens, qui sont diffi-
ciles- à déplacer, restaient tristement en-
tasssés aux carrefours sous les drapeaux
mouillés et dégoulinants. Au-dessus de
nous, sous prétexte de fête d'aviation, qua-
tre aviateurs volaient en escadrille et l'on
entendait le bruit des bombes nationales.
Cela ressemblait beaucoup à un bombarde-
ment de ville pendant la guerre, mais les
civils ne s'en allaient pas. Comme on
change!
Il a plu, il a plu toute la nuit, quiconque
ne vécut pas sur le front Nord ne peut pas
savoir à quel point il a pu pleuvoir hier.
Le ciel fond en eau, toute la nature ruis-
selle, il fait le temps qu'il faisait jadis à
chaque matin d'offensive tous les an-
ciens militaires me comprendront.
Dans la nuit noire, à travers la ville illu-
minée, ont bourdonné sans arrêt les échap-
pements libres des mal élevés, car tout
chauffeur qui fait de l'échappement libre,
la nuit, dans une ville, est un mal élevé, et
celui qui en fait le jour est un petit poseur.
A ce propos, il est amusant de remar-
quer que toute grosse voiture de luxe a un
silencieux et que seuls les propriétaires de
dix-chevaux suppléent par le bruit à la
puissance absente de leur moteur. Quant
aux maîtres glorieux des huit-chevaux, ils
ont mis des casques. Ah qu'on s'amuse
quand on est jeune Le matin s'est dé-
cidé à venir et pendant que l'aube ou-
blie de remettre du rose, les femmes, dans
tous les hôtels, en usent à indiscrétion
c'est qu'on a de drôles de figures, quand
on s'est couché à deux heures pour se rele-
ver à quatre.
Dès cinq heures et demie, un intermina-,
ble défilé de plusieurs milliers de voitures
rampe vers le circuit, voitures de tous les
modèles, tous les capots, toutes les carros-
series tous les fanions flottent au vent
frais de la campagne mouillée.
Il ne pleut plus. Dans les champs, des
autos en panne ont .renoncé à se rendre
aux tribunes, et les passagers vont à pied
comme des chasseurs, parmi-les choux.
Nous ramassons dans notre torpédo une
ravissante petite dame. Ah celle-là a bien
fait d'être jolie sans cela, elle ne serait
pas encore arrivée.
Voici les tribunes voici, piétinant dans
la boue, le long des palissades, une foule
de Parisiens connus. Voici le nommé X.
dont l'épouse. Mais nous ne sommes pas
ici pour raconter des histoires
Figurez-vous sous un ciel gris d'automne
de longues tribunes de bois blanc couvertes
de publicités multicolores. Sur la route
étroite, les voitures sont prêtes elles se
mettent en ligne. Au-dessus de capots affi-
lés, bien enfoncés dans leur baquet, les
hommes semblent pâles, soucieux, et se
taisent. Puis c'est le tonnerre des moteurs,
un nuage de fumée, un bond formidable
en avant Ils sont partis! Et mainte-
nant, jusqu'au milieu de l'après-midi, la
ronde effroyable, un peu lassante, va pas-
ser devant nous. Toutes les trente secon-
des, un ronflement monte, s'élève en un
hurlement déchirant, deux têtes à peine
visibles apparaissent au-dessus du bolide,
et les rouges Fiat ou les voitures bleues
des Français passent d'un trait leurs
roues semblent toucher à peine le sol
elles rayent brusquement la ligne des ra-
vitaillements, et restent moins de temps
devant nous qu'une pierre lancée devant
nos yeux.
Amusante chose que ces ravitaillements
Dès dix heures, Goux s'y arrête, change
une roue. Peu après, c'est une Bugatti qui
rentre à bout de forces, puis une Bal-'
lot Massetti la pousse à pied il est cou-
vert de boue, le nez çcorché par une picr-
re, il semble qu'il ait, selon l'expression
sportive, a viré dans le décor » Dans
la ligne bariolée des tables couvertes d'af-
fiches, les coureurs arrivent sur leur lan-
cée le moteur crache, les freins serrent,
es Anglais en combinaison blanche, les
Italiens et les Français suintant d'huile et,
ïris de boue, sautent par-dessus bord, en
/oltige.
Chez Aston-Martiu, une belle dame en
loir attire vivement l'attention. Un collier
le perles splendides descend de son cou
rers la table, aux clefs anglaises, et quand
e numéro huit s'arrête, elle aide à lui pas-
ser les brocs d'essence et elle lui tend de la
nain des grâces le champagne vite avalé.
Maury passe en trombe, suivi à la poin-
e effilée du cigare qu'il conduit, d'une
raînée de fumée bleue. Son mécanicien
1 un bonnet rayé du plus rare effet. Goux,
lerrière son énorme radiateur, se tient ri-
;ide, le regard droit, le visage impassible.
)n annonce que le numéro treize brûle,
t puis le numéro treize, Hémery, appa-
aît, et toute la tribune de la presse pousse
les, clameurs.
La course devient monotone, les aban-
dons se succèdent et la supériorité des Fiat
ouges semble si évidente qu'iln'y a plus
e course. Les trois Italiens se suivent en
itiq minutes, leurs monstres semblent
lisser sur le sol sans y, tenir, et il ne doit
Le Numéro quotfflentm®F*CENTfME$ EN FRANCE
Dimanche 1-6. Juillet 1922-
GASTON CALM£TTE
Directeur (1902-1914)
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur {1854-1879}
l Loué' par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me.moquant ides sots, bravant les méchants, je me presse,
de rire de tout. de peur d'être obligé; d'en, fleurer. «(BEAUMARCHAIS),
(RÉDACTION ADMINISTRATION-
11 26, Bue Drouot, Paris (9e Arri)
Directeur politique ALFRED CAPUS
Directeur littéraire ROBERT DE FLERS
.TELEPHONE Gutenberg 02-46 02-47 02 -k%
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de France et d'Algérie
Les Annonces et Réclames sont égaiement reçues
à l'Agence Ha vas, 62, rue de Richelieu, Paris
PAVES D'OURS
La fable délicieuse de La Fontaine
n'est point terminée. Après que l'ours
eut écrabouillé la figure de son vieil
ami, sous couleur de chasser une mou-
che posée sur le nez de celui-ci, pour-
quoi faut-il qu'un chasseur, passant d'a-
venture par là, n'ait pas 'supprimé à
coups d'épieu le terrible camarade, pour
lui apprendre un peu à écarter les insec-
tes avec plus de réflexion et de doigté?
On ne médite pas assez sur cet apolo-
gue éternel du pavé de l'ours, qui Con-
tient tant de sagesse. Chaque citoyen,
avant que d'être investi d'une fonction
publique, ou bien au moment, d'entrer
dans le moindre comité, ou surtout pour
avoir le droit d'écrire dans les journaux,
devrait être tenu de prouver qu'il peut
réciter la belle fable sans faute. Elle
s'applique à l'histoire de presque toutes
les innovations on veut réformer un pe-
tit. abus, et l'on produit une catastrophe.
Mais c'est surtout dans la conspiration
générale des Français contre la, grâce et
la beauté de leur pays que les empres-
sés trouvent des occasions non pareilles
de jongler avec les pavés. Veut-on des
exemples ? Nous n'irons pas loin pour
les trouver.
Tout récemment, l'on vient de célé-
brer .en l'une de nos plus délicieuses pro-
vinces dans le Valois, c'est tout dire
une. fête de Sylvie. (Il n'est ici ques-
tion que de la fausse Sylvie, celle de
Gérard de Nerval, qui attendrit les gens
det lettres; L'autre, la .vraie, celle des
humanistes, celle qui a existé, la belle
Orsini enfin, duchesse de Montmorency,
protectrice des poètes, et, chantée par
eux sous le nom de Sylvie, nul n'en
parle, elle est dépossédée de sa contrée,
exilée parmi les cygnes de Chantilly, re-
cluse en ses bosquets, perdue sous ses
charmilles).
Or, comment eut-on la pensée d'orga-
niser ce festival ? La Sylvie qu'inventa
Gérard de Nerval, se seca-t-on dit un beau
matin, est une des séductions du pays,
mais tout le monde ne le sait pas dissi-
pons donc cette ignorance, réglons un
gala, envoyons des conraiuniqués. Oui,
l'on se.;sera dit cela aussi. Mais en
jrjê.me temps {et comme par un bien
curieux hasard !) il s'agissait d'aider à
l'établissement ou à l'achèvement d'une
nouvelle ligne de chemin de fer d'inté-
rêt local la fête de Sylvie servirait mer-
veilleusement à, appeler l'attention sur
cette entreprise, /sinon- à lui procurer
quelques sous.
Hélas qu'on mène à bien ce conster-
nant projet de voie ferrée, 'et l'on va.
..éventrer toute une forêt, faire pousser
des gares,, avec leurs guinguettes et,
leurs hideux immeubles, au milieu de
décors exquis, provoquer d'inévitables
.incendies parmi les pins, grâce aux étin-
celles des locomotives, déverser les flâ-
,!leurs du dimanche, avec leurs, ignobles
.papiers gras, leurs boites de-sardines .et
.'leurs tessons de bouteilles. Mille fois
pis encore, le tracé de la voie nécessite-
rait la création d'un remblai immense,
lugubre,- nu, sablonneux, abominable
enfin, écrasant et détruisant toute une
vallée qui' aujourd'hui, s'étend, comme
un tapis1 'd'herbe, d'eaux vives et de
champs à l'orée de la forêt. Adieu, sou-
pies et doux ruisseaux, enfouis sous. des
« ouvrages d'act »!
Bref, on n'aurait jamais vu, dans la
̃ contrée, catastrophe comparable à celle
.qu'y produirait cette nouvelle ligne, si
on l'y imposait un jour. Et c'est, pour
mfeux faire connaître Sylvie que ses pré-
tendus amoureux ont contribué de la
sorte à saboter toute poésie et, toute
̃' beauté sur le coin de terre, où flotte son
souvenir ?. Enorme pavé d'ours 1
Autre exemple. De temps à autre,
quelque promsneur s'avise de remar-
quer que, depuis la guerre, on a laissé
de la pierraille sur la pelouse de Chan-
tilly, et qu'on n'a jamais rétabli les ga-
zons du grand parc, ce qui est assuré-
ment très' fâcheux. Le promeneur s'en
plaint. Un journaliste ardent est là qui
l'écoute. Quoi' des gazons pas rétablis,
des pierres sur la. pelouse ? L'indigna-
tion le- saisit aussitôt, il forme un comité
ou écrit des articles le testament du duc
d'Aumale tombe en désuétude, l'Institut
forfait à ses devoirs, l'Institut thésauri-
sé, -'l'Institut .devrait être dépossédé, ou
du moins surveillé D'ailleurs, le testa-
ment du duc d'Aumale ordonne qu'on
fasse dès pensions aux vieux écrivains
ou savants et aux artistes indigents où
sont donc ces pensions ? Les conseils
municipaux ̃̃.murmurent,' la province
gronde, la nation se sent lésée. Mort au
grand corps privilégié Mort à 'l'Insti-
tut,, funeste mandarinat, congrégation
laïque etc.. La liarangtte,est connue,-
elle sert depuis longtemps. `
Mais que l'Institut défère -'aux vœux
de' ces. âmes irritées, et il dissiperait en I
pensions ou en prix dérisoires tout l'ar-
gent qu'il ne pourrait donc plus consa-
crer à l'entretien de ce domaine féeri-
que, et c'est pour le coup que les gazons ̃:
redeviendraient définitivement des ter-
rains vagues, et la pelouse une carrière 1
Après avoir écouté M. X. qui préten-
dait changer quelque chose par-ci, il ne
pourrait évincer M. Z. désireux de
transformer autre chose. par-là et tout
finirait par des kiosques à musique sur
le- champ de courses, un casino dans le
pare; et des villas autour des miroirs
d'eau. Oif bien encore on attenterait aux
biens de. l'Institut, a. l'Institut lui-même,
etc. En- sonïmo, du bolchevisme pur et
simple.
Résultat sous prétexte d'améliorer,
voici qu'on aurait encore une fois tout t
détruit. Le pavé
Troisième cas. Un touriste arrive de-
vant une grille close. Il se fâche « Mais
il va derrière cette grille un monument
historique; un domaine illustre que l'on
peut visiter, je veux entrer. Monsieur, (
ce n'est. pas ouvert tous les jours au pu- (
blic. Pourquoi ? II n'y a pas assez
de gardiens. Mettez-en le' triple," mais
que j'entre à niion aise, quand ça me
plait. » Sur quoi, cris, fureurs, appel
au peuple, le dialile et son train 1
Pauvre touriste, c'est qu'il ne soup-
çonne certainement pas l'ingéniosité
inouïe et prodigieuse de la race humai-
ne, dès qu'il s'agit de saccager une soli-
tude Et d'abord, après y. avoir semé
toutes les immondices possibles, les
visiteurs mettent invariablement le feu
dans les bois où ils mangent et fument.
II n'y a pas de forêt accessible aux
curieux qui ne soit assurée de brûler
infailliblement, à, la longue et par mor-
ceaux. On a vu les désastres de Fontai-
nebleau. Chantilly compte déjà plus
d'une place rase. Compiègne a souffert
aussi. Qu'un domaine se trouve sec et
fertile en pins, il est perdu quand le pu-
blic y vient il faudrait deux pelotons
de gardiens pour le préserver quotidien-
nement. C'est très cher. Qu'aimez-vous
donc mieux, d'une grille close derrière
laquelle repose mystérieusement la
Belle au bois dormant, ou d'une grille
ouverte aujourd'hui sur l'incendie, et
demain sur une lande morte, sinistre et
noire, où se dresseront des petits bouts
de charbon ,?
Quatrième cas. Mais laissons, nous
en citerions cent que nous n'attiédirions
même pas la fougue des réformateurs.
Ces derniers sont tous pareils rien de
si louable que leur intention, et au dé-
but, qui ne les approuverait ? Par
̃malheur, voilà qu'afin de remédier à
quelques inconvénients, ils risquent
invariablement de tout jeter ensuite par
terre.. Ils veulent enfin chasser la mou-
che, et empoignent le pavé puissent-ils
du moins épargner ton visage- et ton
sourire, ô France charmante
Vous savez, du reste, ce qui arrive
trop souvent quand ils ont défoncé quel-
que chose d'un coup de pierre ? A peine
le silence rétabli, on entend de nouveau
rôder la mouche, qu'ils ont manquée.
Marcel Boulenger.
AU JOUR LE JOUR
soorçiez dodç!
Le taxi s'arrête au bord du trottoir. Le
voyageur en descend.
Que dit le compteur? demande-t-il.
4 lï. 45, répond d'un ton bourru l'hom-
me du volant.
Bien. Voici 5 francs! ''̃" '̃̃'
L'autre empoche en grognant de mécon-
tentement.
Ne me remerciez pas, murmure, nar-
quois, le voyageur, ce n'est pas la peine!
Et avec ça ? Monsieur voudrait peut-être
un sourire pour son pourboire d'anémique?
Le consommateur, assis à la terrasse d'un
café du boulevard achève, son bock qu'on
payait jadis o fr. 30, aujourd'hui, a fr. 75, et
laisse une coupure de 1 fraiic au garçon qui
la cueille d'un air dégoûté.
Ne me 'remerciez pas, garçon, c'est inu-'
tile!
Pour cinq sous Et un sourire par-des-
sus le, marché, n'est-ce pas? Au prix où est!
le dentifrice, c'est plus cher que ça! i
Voilà Ou ne sourit plus. Il faut suppri- j
mer du répertoire des locutions toutes faites
ce sourire engageant qui parait jadis d'un
charme irrésistible les lèvres de nos midinet-
tes, demoiselles de magasin et de restaurant,
vendeuses, garçons de café, chauffeurs et
fournisseurs de toute sorte.
Nous avons hérité de la guerre, des soucis
de la vie difficile et peut-être bien des théo-
ries du prolétariat conscient, mais grognon,
rébarbatif, agressif même, le dédain de toute
urbanité, de toute politesse et les camara-
des syndiqués dont c'est le métier de servir
semblent tous mus par un sentiment uni-
que.: le mépris profond du client.
C'est désagréable. Mais c'est^ avant tout,
sot. Sot, parce qu'on n'attrape pas les mou-
ches avec du vinaigre. Sot, parce qu'il n'y a
rien à gagner par les rebuffades et la maus-
saderie et tout par l'obligeance et la servia-
bilité.
Quel est celui d'entre nous, je le demande,
qui n'arrondirait pas généreusement son
pourboire au garçon de café qui prendrait sa
commande avec attention, qui ̃ l'apporterait
avec empressement et qui rendrait la mon-
naie de la pièce avec un sourire sans servi-
lité ? “•
Quel est celui qui ne récompenserait lar-
gement la politesse, la bonne humeur, la
prévenance et, au besoin, le coup de cas-
quette du chauffeur au moment de la dou-
loureuse ?
On ose donner un pourboire modique au
grognon et au brutal on ne l'oserait pas au
garçon ou au chauffeur de bonnes manières.
C'est donc bien sottise, erreur et manque
de psychologie de la part de ceux qui vivent,
ou presque, de la générosité de leur clientèle
que d'avoir banni le sourire de leurs habitu-
des.
Une jolie femme qui ne sourit pas est
quand même une jolie femme. Mais un
chauffeur ou un garçon de café qui ne sourit
pas n'est jamais qu'un homme, hélas c'est-
à-dire une assez vilaine chose.
Ch. Tardieu.
Lemonument du caporal Peugeot
M. Raymond Poincaré assistera ce
matin, à'Joncherey (territoire de Bel-
fort), à l'inauguration du- monument
élevé à la mémoire du caporal Peugeot,
la première victime de la guerre. On sait
que le caporal Peugeot fut tué par les
Allemands, qui avaient pénétré sur le
territoire français vingt-quatre heures
avant la déclaration de guerre.
• De Joncherey, le président du Conseil
se rendra à Montbéliard, où il présidera
un grand banquet démocratique offert
en son honneur par la municipalité, et
qui se fera dans la cour même de l'an-
cien château des ducs de Wurtemberg,
princes (Je, Montbélïard, II y. prononce-
-ra un discours. ̃ r
M. Poincaré ira ensuite à Besançon,
où le conseil général et la municipalité
lui offriront un banquet. Il y prendra
également ia parole. ̃•'̃•'•
ECHOS
Progrès.
Les organisateurs du Goncours Lépi-
ne, qui en est à sa vingtième année
d'existence, deviennent ambitieux, et
l'on ne saurait trop les en complimenter.
Ils entendent ne plus s'adresser dé-
sormais aux seuls « petits inventeurs »,
.et,- du jouet, ils veulent passer aux gran-
r/des applications industrielles de la
science.
C'est ainsi qu'ils ouvriront, le mois
prochain, au Champ-de-Mars, une expo-
sition de T. S. F., où seront présentés
les appareils les plus perfectionnés pour
« la production, l'émission, la réception
et. l'utilisation des ondes électriques ».
Et nous voilà en route sur la voie du
progrès.
ac;
'A l'orée de Brocéliande. ̃ v.
On vient de classer parmi les moim-
ments historiques le beau château féo-
dal de Trécesson.
Ce château du quinzième siècle, où
l'on voit encore, décorée de peintures,
la chambre du châtelain, est voisin de
la mystérieuse fexjêt de Brocéliande,
dans laquelle le devin Merlin, après avoir
quitté la Cour- du roi Arthur, vécut avec
Viviane, sa « mie n, sous l'empire d'un T
charme invisible. (
Brocéliande fut célébrée, on le sait, c
dans les romans de chevalerie et chan- [
tée par les trouvères. Le château': de) E
Trécesson méritait l'attention qu&vientf t
de lui accorder la commission deèmo4 l
numents historiques. i 1
-<>-
A Cabourg, une brillante série de
fêtes, de tournois de golf et de tennis a- t
encore augmenté l'affluence de la clien- t
tèle au Grand Hôtel, où un luxe délicat t
vient rehausser le charme d'une plage 1
incomparable, à proximité de Paris et- c
d'un Casino aux attractions variées. £
Une révolution pour rire.
C'est un rien que cette petite histoire
contée par le Vorwœrts, journal socia-
liste de Berlin, mais combien ce rien
•nous instruit de l'âme allemande
Un inspecteur de l'enseignement,
nommé Michaelis il est le' propre
frère de l'ancien chancelieV1 de l'Empire
présidait l'autre jour un examen, et
voici -la question qu'il posa à un candi-
dàt « « Dites-moi pourquoi la Révolution
.1^.1918 doit être considérée comme une
révolution pour rire. »
.̃.Ce qui. signifie; d'après M. Michaelis,
que la République allemande n'en a pas
pour longtemps et que la chute du Kai-
ser n'est que l'événement d'un jour.
Est-ce un pronostic ou un souhait ?
L'un et l'autre, sans doute ?
"ly%e ingrat, 'T^iP
-i (Somme toutes les. nations bélligémn-
;tes, la Grande-Bretagne, a vu, au lende-
main de la guerre, des légions de jeunes
filles et de jeunes hommes se ruer dans
les bureaux d'état civil, avides d'échan-
ger leurs anneaux.
Depuis, ce goût de l'hymen, singuliè-
rement démodé, incline à .disparaître
tant. et tant que de bons esprits s'en sont
alarmés. En d'aussi graves,ciiicoiistan-
ces, une enquête était nécessaire, On l'a
faite:
̃ Quelles sont tes causes, de cette,
crise .matrimoniale î-aj^ruandé- i' ses
lecteurs un grand journaK'
Le chômage et la vie chère,1 ont-ils s
presque tous répondu.
Quelques-uns cependant prétendent
ne pouvoir trouver de compagnes, et
l'un; enfin,, s'écrie avec indignation
J'ai quarante ans et j'ai voulu me
j marier « Fi! avec, un barbon » m "a
lancé une jeûne fille. «. Non, ,ca-r-;vp.us-
̃ êtes, .à l'âge ingrat » m'a objecté une
i autre. Et cela m'a suffi. Célibataire je
| de meure .t
Est-ce pas ce que ce digne gentleman
i pouvait faire de mieux ? Rassurons-le.
.11 est encore bien jeune, puisqu'il croit
à. de si beaux prétextes. Mais iKest déjà
merveilleusement sage puisqu'il a. de-
viné qu'il n'avait pas la vocation du
mariage. ̃
.0
Une tradition royale.
On sait que le roi Henri ÏV, qui aimait
desjmœurs simples et'bonhonimes, ne
se dérangea pas pour- un'ïtmbassadeur,
un jour qu'il se trouvait à' quatre patte.s
portant, son fils sur son dos.' Et cette
anecdote est plaisante en une"r'cour où
l'on ne se piquait, guère d'étiquette.
L'on pouvait voir, l'autre jour, Dans
un salon, un spectacle analogue. Le des-
cendant d'une des plus nobles races
du monde, le jeune prince héritier d'An-
nam, S. A. Vinh-Thuy, devant qui^dans
son pays, se prosternent les mandarins,
courait à quatre pattes tout autour d'une
table pour amuser un bambin français
de .quatre ans qu'il portait sur-son dos.
Et qui disait donc que l'histoire ne se
recommence pas.?
-4~.0-
Les puits qui respirent.
Depuis hier, la Tour Eiffel s'efforce de
communiquer aux agriculteurs, et à.
grand renfort d'ondes hertziennes, les
prévisions du bureau central météoro-
logique (A. G. D. G.).
Ce ne sont pas les- paysans des envi-
rons de Genève qui utiliseront ces on-
des prémonitoires. Ils ont mieux pow
connaître le temps ils ont leursipuits:
Ces. puits aspirent- l'air ou ;l'e?tpiTentc
de façon fort sensible, selon que le ciel
sera pur ou couvert.
Ce phénomène s'explique aisément
par les variations de la pression atmo-
i;Smque. Si elle baisse,; l'air contenu
•dans. le puits se trouve à une pression
supérieur© à celle de l'air extérieur et,
en vertu de la loi d'équilibre des gaz, il
tend à s'écouler au dehors. Le puits
souffle ;-il pleuvra. Si la pression aug-
mente, c'est le contraire qui se produit.
Les puits de Genève, que l'on se plaît
à considéréç comme d'infaillibles baro-
mètres, onLquelcjjie' célébrité. Elle- est
surfaite,, car leurs propriétés' sont com-
munes à tous les puits du monde. L'im-
portant est de les boucher, comme l'on
fait en Suisse romande, en laissant à
l'air, pour entrer ou sortir, un étroit
orifice.
Nouveau décor dans un vieux cadre.
Nous sommes fort attentifs à signaler
les moindres changements du vieux Pa-
ris, et 'nous gémissons à bon escient.
Mais Jïe manquons point de louer de
jeunes nouveautés si elles sont aigréa-
hles.
Un traiteur dé la rive gauche vient
d'orner s'a vieille maison d'une enseigne'
fort bien peinte. On y voit un hardi na-
vigateur, son parrain, une main posée
sur la mappemonde, J'antre tenant une
longue- vue. Peut-être il vient de fort
bien déjeuner, et peut-être il va regar-
der dans la, direction de Va'nikoro pour
̃ y prévoir le sort fâcheux qui l'attend.
̃ L'on ne sait mais il est plaisant à re-
garder, inspectant de quai du haUL de
son cadre. Et il sourit, car celui qui le
peignit est un marin quasi aussi hardi
que lui-même, et le plus charmant de
nos artistes': Guy Arnoux,
-o-
Lé paquebot Gothland, de la Red Star
Line, à destination d'Anvers, est parti
de New York le 24 juin, avec seulement
deux passagères à bord une dame et
sa fille.
Ces cieux personnes auront pu se croi-
re des milliardaires voyageant sur leur
propre yacht, avec de nombreux servi-
teurs attentifs à exécuter leurs ordres.
Elles ont pu s'offrir le luxe de choisir
leur siège entre des centaines de fau-
teuils transatlantiques elles ont eu
tous les -ponts-promenades à elles seules
lorsqu'elles voulaient prendre, de l'exer-
cice elles ont eu à leur disposition une
équipe de cuisiniers pour préparer leurs
repas et une armée de « stewards » pour-
les servir.
Pour une fois, le chef « steward » aura
été déchargé de la tàche délicate de choi-
sir les passagers à placer à la table du
̃tfapitaine.1 ̃[_- •̃••
-Quant a, la liste dès' passagers, le petit*'
livre d'usage, distribué à chaque tra-
versée, donnant par ordre alphabétique;
les noms de toutes les personnes à bord,'
iie sera certainement pas, cette fois,!
ihiprimé. r |
Ledirecteur d'une maison d'éditions)
de Cincinnati, pour avoir envoyé à ses
clients des exemplaires d'œuvres de
Boccace et de Rabelais, vient d'être
frappé d'une amende de mille dollars
>our commerce de littérature immorale.
Dans ses considérants, le juge déclara
que le l'ait qu'il existe des éditions d'œu-
v.res de Boccace et de Rabelais dans les-
quelles d'importantes coupures ont été
faites,' prouve bien que ces ouvrages ne
doivent pas être lus par la grande masse
deia population.
Le Masque de Fer.
LA FIN DE LA CONFERENCE DE LA HAYE
Le point de vue russe
t La réunion des experts dé La, Haye a
fini, ou peu s'en faut, ses travaux. La
sous-commission des biens privés a no-
tifié aux Russes^le 13, la fin des conver-
.salions, la sous-commission des crédits
l'a imitée, le 14 au matin la sous-com-
mission des dettes a pris, le 14 dans
l'après-midi, en l'absence des Russes,
là résolution d'imiter les deux autres.
.Aucune dépêche ne nous dit, a l'heure
ôïi ces lignes sont écrites, que cette
résolution- ait été signifiée, aux Russes.
j Mais la Conférence est bien terminée.
uriaeun est resté sur ses positions,
'les- bolchevistes exigeant les crédits
avant les garanties, les puissances exi-
geant d'abord la reconnaissance des
dettes et la restitution des biens. Ce qui
importe maintenant, c'est la situation
qui succède à la. Conférence.
..Du côté allié, les experts, qui étaient
là pour rédiger un rapport, le rédige-1
rbiit.il sera temps de l'analyser quand
il sera connu. Chaque sous-commission
doit rédiger le sien aujourd'hui et le dis-
cuter demain'.
s pù côté bolchevique, la situation est
assez complexe. Les Soviets poursui-
vaient deux desseins 1° obtenir des
d£-ia, Russie. Sur le premier point, ils
sont totalement battus. D'autre part, il
est notoire que leurs ressources en or
sont épuisées. Que leur reste-t-il ?
N'ayant pu s'entendre avec les puis-
sances réunies, il leur reste à conclure
des" accords séparés. Cette tactique n'est
pas nouvelle. Elle a déjà donné deux ré-
sultats importants. L'un est le traité de
̃ Rapallo, signé entre la Russie et l'Alle-
:magne. Ce traité a été suivi de la visite
'à Moscou d'industriels et d'hommes
'd'affaires allemands. La poUitique du
.Reich est de dire aux Soviets « Nous
ne pouvons pas vous aider financière-
ment mais nous avons une main-d'œu-
vre exercée et des techniciens que nous
pouvons vous envoyer. » L'arriôre-pen-
fsée est de fonder en Russie des usines
.allemandes. Le projet est déguisé sous
Ile nom de collaboration économique.
L'autrexrésultat est. le traité avec la
rTchëce-SIovàquie. Ce pays, essentielle-
ment industriel a vu dans la Russie un
client, d'autant plus important que s'il
ne paie. pas en argent, il peut payer en.
concessions. -Un trane a donc été. passé,.
où la TchéGO-Slovaquje s'engage à ne
pas reconnaetre d'autres 'agents, diplo-
matiques russes que ceux des Soviets
ceci ressemble singulièrement à une re-
connaissance du gouvernement sovié-
tique. '̃
La tactique russe, est de. considérer ces'
deux traités comme des modèles, selon
lesquels les accords avec les autres na-
tions seront établis. Le traité ébauché
avec l'Italie a, été repoussé pour non-
conformué à ces modèles.
En dehors des traités, Je gouverne-
ment de Moscou peut faire des arrange-
ments avec des particuliers. M. Lloyd
George avait, paru, à un moment donné,
admettre cette solution, qui laisserait à
l'initiative privée la restauration de la
Russie,O,n parle, à mots couverts, d'une
vaste négociation qui se tiendrait, pro-
chainement, à La Haye même.
Enfin, il est un point sur lequel il est
impossible de ne pas attirer l'attention,
car il commande tout. On parle toujours
d'un gouvernement soviétique. C'est un
abus de mots.
Il n'y a pas de gouvernement soviéti-
que. Il ne faut pas entendre seulement
par là que ce gouvernement n'a ni foi
ni loi, et que, n'ayant pas obtenu de cré-
dits, il ne reconnaît plus aucune des
obligations .dès Etats civilisés. Mais, à la
lettre, ce gouvernement n'existe pas. Il
y a. à Moscou un conseil de cinq hom-
mes qui s'entendent entre eux, et c'est
tout. La machine gouvernementale, équi-
librée et compensée, avec s'a marche
sûre, son système lié, et son énergie pui-
sée dans le pays, n'a aucun équivalent
en Russie. La parole d'un homme d'Etat
n'y engage personne. H 'n'y a aucun e
responsabilité légale. Les traités sont
sans valeur, les contrats sans sanction.
Il n'ya ni volonté nationale, ni justice.
C'est une tyrannie, au plus bas sens du.
mot c'est le régné; d'une bande. On peut
s'arranger avec elle, cominie avec les bri-
gands du désert. Elle mérite seulement'
moins de confiance.
Henry Bidou.
Les sous-commissions
rédigent leurs rapports
LA HAYE, 15 juillet. Le bureau .de 'la
Conférence s'est réuni aujourd'hui. Il a
été décidé que chaque président rappor-
teur rédigerait, dans la journée, Je rap-
port sur les travaux de chaque sous-
commission.
-̃Les -rapports' seront distribués des de-
main et discutés par ces trois soUs-com-
missions non-russes dans la journée de I
lundi.
| L'Allemagne a versé
i J- 32 millions de marks-or
Berlin, 15 juillet D'après la Gazette
de l'Allemagne, le gouvernement alle-
mand a yersé à l'a Commission des répa-
rations le montant des prestations en
espèces pour le mois de juillet, qui
s'élevaient à 32 millions 107.397 marks
or.
Mort de Mme de Margerie
Nous apprenons avec une doulou-
reuse surprise la mort de Mme de Mar-
gerie, 'femme. de M. Pierre de Margerie,
ambassadeur de France à Bruxelles, et
sœur du .poète Edmond Rostand.
Mme de Margerie, souffrante^ avait dû
quitter la Belgique pour venir se soi-
gner à Paris. Mme de Margerie était at-
teinte de neurasthénie. C'est à cette fâ-
cheuse inclination d'esprit que ..l'on doit
attribuer le geste de la malheureuse
femme qui, alors qu'elle se trouvait chez
son beau-frère et sa belle-sœur, M. et
Mme Emmanuel de Margerie, habitant
118, «nie 'du Bac, s 'est, précipitée dans la
rue d'une fenêtre du deuxième étage,
hier matin, à six heures.
Cette nouvelle, on le comprendra feci-
lement, a été apprise avec une t^ande
émotion dans le corps diplomatique.
Notes d'un Parisien
Les renseignements contradictoires et
tendancieux fournis à La Haye sur l'état
des finances russes par les délégués des
-Soviets témoignent de leur mauvaise foi,
car les statistiques ont l'air d'être tenues
au courant dans l'ancien empire des tsars.
^Exemple, celle qui vient d'être publiée
sur les victimes des accidents de chemjns
de fer.
Le Colos Rossi avoue qu'il y a eu-427
voyageurs et 526 employés tués en 102 1
dans les accidents de chemins de fer.
La modicité de ce chiffre est due sans
doute à la réduction du nombre de trains
plus qu'à leur bon fonctionnement mais
il y a, en outre, parmi les employés des
chemins de fer russes, un fort joli nom-
bre de victimes, d'un genre tout spécial,
particulier au paradis du collectivisme.
Pendant la même année, il n'y a pjas eu
moins de 1.150 voyageurs et employés ar-
rêtés dans les trains et fusillés par ordre
du tribunal révolutionnaire.
Ceux de nos cheminots qui, voici deux
ans, à la suite de leur grève, demandaient
à aller habiter la Russie et à qui nos mi-
séricordieux pouvoirs publics ont refusé
des passeports, doivent se féliciter des ri-
gueurs de notre gouvernement bourgeois.
Janot.
Après-demain MARDI
LE FIGARO
publiera pour la première fois
1 la Page périodique
CONSACRÉE A LA BELGIQUE
LE CIRCUIT DE STRASBOURG
Vingt mille explosions
à la minute,
Par HERVE LAUWICK
(PAR dépêche DE NOTRE envoyé SPÉCIAL)
Strasbourg, 15 juillet. Cela ne s'est
pas passé dans une fabrique de produits
chimiques ou dans une usine de munitions,
mais dans les moteurs des voitures qui ont
volé positivement devant nous, ce matin,
près de douze cents fois de suite. Car cha-
que moteur à huit cylindres produisait
quatre explosions par tour et tournait à la
vitesse prodigieuse de 5.000 révolutions
par seconde. On imagine,' près de vingt
voitures étant lâchées sur le circuit, la fré-
nésie de mitrailleuses emballées que cela
représente 1
Seigneur que ce circuit avait mal com-
mencé et que Dieu punisse le dadais
consternant qui inventa de prendre la Bas-,
tille un quatorze juillet, ce qui nous vaut,
depuis cette époque, ,des encombrements
odieux dans les rues. Hier, sous la pluie
averse, les braves Alsaciens, qui sont diffi-
ciles- à déplacer, restaient tristement en-
tasssés aux carrefours sous les drapeaux
mouillés et dégoulinants. Au-dessus de
nous, sous prétexte de fête d'aviation, qua-
tre aviateurs volaient en escadrille et l'on
entendait le bruit des bombes nationales.
Cela ressemblait beaucoup à un bombarde-
ment de ville pendant la guerre, mais les
civils ne s'en allaient pas. Comme on
change!
Il a plu, il a plu toute la nuit, quiconque
ne vécut pas sur le front Nord ne peut pas
savoir à quel point il a pu pleuvoir hier.
Le ciel fond en eau, toute la nature ruis-
selle, il fait le temps qu'il faisait jadis à
chaque matin d'offensive tous les an-
ciens militaires me comprendront.
Dans la nuit noire, à travers la ville illu-
minée, ont bourdonné sans arrêt les échap-
pements libres des mal élevés, car tout
chauffeur qui fait de l'échappement libre,
la nuit, dans une ville, est un mal élevé, et
celui qui en fait le jour est un petit poseur.
A ce propos, il est amusant de remar-
quer que toute grosse voiture de luxe a un
silencieux et que seuls les propriétaires de
dix-chevaux suppléent par le bruit à la
puissance absente de leur moteur. Quant
aux maîtres glorieux des huit-chevaux, ils
ont mis des casques. Ah qu'on s'amuse
quand on est jeune Le matin s'est dé-
cidé à venir et pendant que l'aube ou-
blie de remettre du rose, les femmes, dans
tous les hôtels, en usent à indiscrétion
c'est qu'on a de drôles de figures, quand
on s'est couché à deux heures pour se rele-
ver à quatre.
Dès cinq heures et demie, un intermina-,
ble défilé de plusieurs milliers de voitures
rampe vers le circuit, voitures de tous les
modèles, tous les capots, toutes les carros-
series tous les fanions flottent au vent
frais de la campagne mouillée.
Il ne pleut plus. Dans les champs, des
autos en panne ont .renoncé à se rendre
aux tribunes, et les passagers vont à pied
comme des chasseurs, parmi-les choux.
Nous ramassons dans notre torpédo une
ravissante petite dame. Ah celle-là a bien
fait d'être jolie sans cela, elle ne serait
pas encore arrivée.
Voici les tribunes voici, piétinant dans
la boue, le long des palissades, une foule
de Parisiens connus. Voici le nommé X.
dont l'épouse. Mais nous ne sommes pas
ici pour raconter des histoires
Figurez-vous sous un ciel gris d'automne
de longues tribunes de bois blanc couvertes
de publicités multicolores. Sur la route
étroite, les voitures sont prêtes elles se
mettent en ligne. Au-dessus de capots affi-
lés, bien enfoncés dans leur baquet, les
hommes semblent pâles, soucieux, et se
taisent. Puis c'est le tonnerre des moteurs,
un nuage de fumée, un bond formidable
en avant Ils sont partis! Et mainte-
nant, jusqu'au milieu de l'après-midi, la
ronde effroyable, un peu lassante, va pas-
ser devant nous. Toutes les trente secon-
des, un ronflement monte, s'élève en un
hurlement déchirant, deux têtes à peine
visibles apparaissent au-dessus du bolide,
et les rouges Fiat ou les voitures bleues
des Français passent d'un trait leurs
roues semblent toucher à peine le sol
elles rayent brusquement la ligne des ra-
vitaillements, et restent moins de temps
devant nous qu'une pierre lancée devant
nos yeux.
Amusante chose que ces ravitaillements
Dès dix heures, Goux s'y arrête, change
une roue. Peu après, c'est une Bugatti qui
rentre à bout de forces, puis une Bal-'
lot Massetti la pousse à pied il est cou-
vert de boue, le nez çcorché par une picr-
re, il semble qu'il ait, selon l'expression
sportive, a viré dans le décor » Dans
la ligne bariolée des tables couvertes d'af-
fiches, les coureurs arrivent sur leur lan-
cée le moteur crache, les freins serrent,
es Anglais en combinaison blanche, les
Italiens et les Français suintant d'huile et,
ïris de boue, sautent par-dessus bord, en
/oltige.
Chez Aston-Martiu, une belle dame en
loir attire vivement l'attention. Un collier
le perles splendides descend de son cou
rers la table, aux clefs anglaises, et quand
e numéro huit s'arrête, elle aide à lui pas-
ser les brocs d'essence et elle lui tend de la
nain des grâces le champagne vite avalé.
Maury passe en trombe, suivi à la poin-
e effilée du cigare qu'il conduit, d'une
raînée de fumée bleue. Son mécanicien
1 un bonnet rayé du plus rare effet. Goux,
lerrière son énorme radiateur, se tient ri-
;ide, le regard droit, le visage impassible.
)n annonce que le numéro treize brûle,
t puis le numéro treize, Hémery, appa-
aît, et toute la tribune de la presse pousse
les, clameurs.
La course devient monotone, les aban-
dons se succèdent et la supériorité des Fiat
ouges semble si évidente qu'iln'y a plus
e course. Les trois Italiens se suivent en
itiq minutes, leurs monstres semblent
lisser sur le sol sans y, tenir, et il ne doit
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