Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1913-03-09
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mars 1913 09 mars 1913
Description : 1913/03/09 (Numéro 68). 1913/03/09 (Numéro 68).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO DIMANCHE 9 MARS 1913
rac. Au cours de la répétition d'hier, les deux
directeurs de la Porte-Saint-Martin se sont
rendu compte, de concert avec M. Edmond
Rostand, que pour pousser son dernier point
de perfection leur mise en scène, deux répé-
titions de plus étaient nécessaires. Ils ont
donc définitivement fixé à vendredi prochain
14marsla répétition générale et au lendemain
samedi la première représentation de Cyrano
de Bergerac.
On pourra louer dès demain lundi pour la
première de Cyrano de Bergerac, à la Porte-
Saint-Martin, et les représentations sui-
vantes.
A la prière de nombreux habitués de la
Renaissance, Mme Cora Laparcerie a décidé
de prolonger d'une semaine encore les repré-
sentations du* l' Enchantement L'œuvre
émouvante de M-. Henry.Bataille sera repré-
sentée jusqu'à dimanche prochain exclusive-
ment.
Dès le lendemain, relâche pour les derniè-
res répétitions d'ensemble du Minaret. Mme
Cora. Laparcerie maintient toujours les dates
̃ du mercredi 19 mars pour la répétition géné-
rale et du jeudi 20 pour la première représen-
tation. ° ̃•
Les spectacles de la semaine se succéderont
dans cet ordre, à la Gaîté
Lundi 10 (abonnement, série F) le Barbier de
Séville (MM. Lucien Fugère, .Gilly, Maguenat,
Audoin, Albjerti Mlles Yasseur, Mazly): Fran-
cesça (Mlle L. d'Ajac, MM. Raveau, Alberti)
jnâidi 11, le Petit Eue (Mlle Anne' Dancrcy, MM.
Désiré, Audoin, Delga, Lacorabe, Mlles Gabrielle
Dziri, Jackson, Macchetti, Breton); merci-edi 12
Carrnozine (M. Lucien Fugère, .Mlle Lamber-
AVillanme. MM. Gilly, Maguonat, G. Petit,
Audoin, Mines, Fierons, Maïna Doria) jeudi
13. matinée, la Ville du. tambour-major (Mlles
Alice Bonheur. Maïna I)oria, Zélie Weil, Jack-
son, MM. Féraud de Saint Pol, Berthaud,
Désiré, Marchand, Dousset, Laçombe) soirée,
ta -Juive (M. Hugues, Mlles Muratet, Vibert,
MM. Raveau, Lockner, Garnis, Marchand, Del--
gai); vendredi 14, Oarmosine (M. Lucien Fu-
gère, Mmes LambeT-Willaûme, MM. Gilly, Ma-'
guenat, G. Petit, Audoin, Mmes Ficrens, Maïna
Doria); samedi 15 (abonnement série C) la Fille
de Madame Angot; dimanche 16, matinée, .Car.
itosine (M. Lucien Fugère, Mlle Lamber-Wil-
laiime, MM. Gilly, Maguenat,G. Petit, Audoin,
Mmes Fiérens, Maïna. Doria)'; soirée, la Fille du
Tambour- Major (Mlles Alice Bonheur, Maïna
Doria, Zélie Weil, Jackson, MM. Féraud de
Saïnt-Pol Berthaud, Désiré, Marchand, Dous-
set, Lacombe').
̃ -̃ ̃•«**̃
M. Fugère se trouve aujourd'hui fort heu-
reusement rétabli de son indisposition. Et il
fera sa rentrée à la Gaîté-Lyrique demain,
en chantant Bartholo du Barbier de Séville,
et mercredi en chantant Carmosine.
Cet après-midi, dernière matinée de la
Main mystérieuse, à l'Athénée. Ce soir, der-
nière représentation.
Demain et jours suivants, relâche. pour les
dernières répétitions d'ensemble de la Se-
viaine folle.
Une charmante pensionnaire de M. Riche-
mond, Mlle Estelle Darcel; qui devait débu-
ter -prochainement sur la scène des Champs-
Elysées, est obligée, pour raisons de santé,
de prendre un repos prolongé.
La jeune artiste partira aujourd'hui pour
Bellagio, sur les' rives du lac.de, Côme. Elle
achèvera de. s'y remettre et nous l'applaudi-
rons l'hiver prochain sur une de nos grandes-
scènes du boulevard.
Le. théâtre Apollo affiche pour toute la se-
maine prochaine et pour dimanche en mati-
née le Comte de Luxembourg. Dimanche
soir, représentation aux., tarifs, réduits le
Comte de Luxembourg.
Au théâtre du Gràîid-Guighol, cet après-
midi, &h. 172, dernière, matinée jjVee^ soir,'
à 9 heures, deHîferÕ'rewê'Seû'tat'f6i'F'dü svec;"
tacle actuel., Demain, lundi, répétition _géné-.<
.râlé "dô nouveau programme.
\ia~.t^ .h ..•̃ f«w
Mme Blanche Quérette a été .victime d'un
accident qui eût pu avoir des suites graves.
Une lampe à alcool a fait explosion dans sa
chambre, et,'Mme Blanche Quérette s'est
trouvée assez sérieusement brûlée au visage.
On espère cependant que l'excellente artiste
ne sera pas défigurée.
M. Félix Lagrange a arrêté comme il
suit la liste des spectacles du Trianon-Ly-
ïique, pendant la semaine
Lundi, à 8 h.. 1/2, Amour tsigane, de Franz
Lehar (Mmes Jane'de Poumayrac, Maudo Samson,
Alice Perroni, Labarthe, MM. Obein, Baillard,
Jouvin, José Théry, Tarquini d'Or) mardi, à
8 h. i/2, Matn'seïle Nilouche (Mlles Mitza Cau-
jic, MM. Jouvin, Aristide, José Théry, Tillet)
mercredi, à 8 h. 1/2, Manette (Mmes Jane de
Poumayrac, Jane Ferny, Alice' Perroni, MM.
Jouvin, José Théry, Tarquini d'Or, Brunais)
jeudi, matinée à 2 h. 1/2, Ordre de- l'Empereur
(Miles Christine Arnold, Jane Ferhy, Maud Sam-
son Alice Perroni; MM. Sainprey, José Théry,
Brunais, Jouvin, danses Miles Blanche Dupré,
Calviéri, Virard) soirée, à 8 h. 1/2, les Dragons
de Villars (Mlles Mary Boyer, Alice Perroni, MM.
Baillard, Bellet, Tillet); vendredi, à 8 h. 1/2,
Amour tsigatta, de Franz Lehar (Mlle Jane de
Poumayrac et lamème distribution); samedi, il
8 h. 1/2, Manette (Mlle Jane de Poumayrac, M. Jou-
vin et la. même distribution); dimanche 16, matinée
à 2 h. 1/2, Amour tzigane, de Franz Lehar (Mlle
Jane de Poumayrac et la même distribution)
Feuilleton du FIGARO du 9 Mars 1913
(8)
A PLEIN CŒUR
DEUXIÈME PARTIE
l
suite
•-» Nous avons repris la tâche; nous
aussi, armés tour à tour du glaive, de la
pioche et de la boussole, nous frappons,
nous bâtissons, nous traçons les limites
des champs où viendront tes moisson-
neurs-ingrats. Pourquoi n'acceptes- tu pas
joyeusement la part qui t'est échue de
cette tâche sacrée ? Pourquoi ii'as-tu pas,
comme moi, comme tous nos pareils,
l'orgueil de l'œuvre ? Elle est belle ce-
pendant et lorsque a l'écart des pro-
fanes et dépouillant nos masques de
snobisme idiot, nous dénombrons nos
morts, et mesurons l'étendue de leur
ouvrage, il nous vient aux paupières
dés larmes de fierté., •
» Je saii, tu cries a l'iniquité, il l'abus
de la force. Je pourrais te répliquer
qu'il n'y a point, à la surface de notre
pauvre globe, d'autre droit que le droit
du poing le plus-fort. Et je pense, en
effct',> que la force est l'argument unique
et supr.ème-et que celui qui a la force, a,
'Êki même coup, le droit. Mais nous
avions aussi pour nous le droit, le vrai
droit, le seul droit, le droit à la vie. Ces
territoires où nôus avons planté notre
drapeau,"d'âutres peuples les guettaient,
qui nous en auraient fermé les portes,
qui. auraient nargué plus tard notre pau-
vre France réduite à ses quatre-vingt-
neuf départements, sans débouchés pour
son commerce et son industrie, sans
greniers ou puiser son riz et ses épices,
̃TraductiOB et reproduction interdites.
soirée, à- 8 h. 1/2, Ordre de l'Empereur (Mlle 1
Christine Arnold et la même distribution). I.
Dimanche dernier, Mme Jules Dietz-Mon-
nin, le distingué professeur de chant à l'En-
seignement moderne de la Ville de Paris, a
donné avec un éclatant succès l'audition an-
nuelle de ses élèves, parmi lesquelles se
trouvent des sujets tout à fait remarquables
au point de vue diction et pose de la voix.
Au Trocadéro, le vendredi saint, doit être
repris le drame sacré de M. Grandmougin, le
Christ; couronné par l'Académie française.
M. Léon Segond jouera le rôle de Jésus.
Au théâtre Grévin, après l'énorme succès
de la Petite Chocolatière, la direction vient
de monter Arsène Lupin. Tous les jours, en
matinée, à 2 h. 3/4, et en soirée, à 8 h. 3/4,
des salles combles applaudissent cette oeuvre
charmante avec enthousiasme.
En matinée, à 5 heures, mardi 11 mars,
première de Choux-Blond, comédie inédite de
J.-J. Renaud; Jean Bataille et Lucie Derey-
mon dans leurs œuvres, et une revue inédite,
Monlez-Négro.
Hors Paris
De Nice
Bagatelle, la belle œuvre de M. Paul Her-
vieu, a obtenu au théâtre du Casino Munici-
pal un succès triomphal et tel que la Direc-
tion, sollicitée de toutes parts, a dû décidor
d'en donner une représentation supplémen-
taire. Cette, représentation aura lieu jeudi
prochain avec la magnifique interprétation
qui conduisit l'œuvre à la victoire: Mmes
Bartet et Pierson et M. Fenoux en tête, ad-
mirablement secondés par Mme Thési Borgos
et par M. Roger Monteau qui ont été si ap-
préciés dans les rôles créés par Mme Cerny y
et M. Albert Lambert: w
Voilà qui est bien fait pour donner une
idée de l'impression profonde produite par
l'œuvre magistrale de M. Paul Hervieu.
De. Berlin
Ariane à Naxos. Montée avec un grand
luxe, l'œuvre de Richard Strauss et de Hof-
mannsthal a été médiocrement jouée par la
troupe de la Comédie-Royale et délicieuse-
ment chantée par celle de l'Opéra.
Mme Haf'gren-Waag fut' une ̃ Ariane su-
perbe, d'une voix ample et perlée d'un pro-
fond sens musical. Chanté par elle, le long
monologue se revêt d'une beauté plus, rare et
comme inconnue. Dans le rôle de Gerbinetta,
Mme Hermine Bosetti, de Munich, vocalisa
avec sûreté et avec souplesse, d'une voix
cristalline, et en se jouant des difficultés ac-
cumulées. M. Jadlowker se montra leur digne
émule dans le rôle de Bacchus. Mmes An-
drejewa, Easton, Ober (Naïade, Echo et
Dryade) de leurs voix exquises mirent en
valeur ce bijou musical qu'est le trio en sol
majeur.
Et l'orchestre de l'Opéra, conduit par M.
Léo Blech, interpréta cette partition adorable
avec une richesse de nuances, une discré-
tion, une finesse, une chaleur enivrante qui
la rendaient encore plus aimable.
De Dusseldorf (par dépêche)
Les Trois Masques. le beau drame lyrique
de MM. Charles Méré et Isidore de Lara,
pour sa première en langue allemande sur
la scène municipale de Dusseldorf, a obtenu
un très vif succès qui atteignit à l'enthou-
siasme après la chanson si originale de Man-
cecca, à la fin du deuxième acte. A la fin de
la représentation, l'admiration du public
était à son comble.
Déjà au premier acte, la vie rustique et
animée, la -chanson de Paolo; qui dit sa
confiance en.la bien-aimée, avaient gagné les
i^udifetip.iïuis^jpai^h^granil duo d^a-
mour, chacun éprouvait une délicieuse lan-
'guear à te'-fiivcle-l'Bcte. ̃ ̃ ̃ -̃
Le contraste bruyan$ de lajcène dujjardi-
gras avec sa fête carnavales.que et sera' Requiem
grotesque chanté par les bigophones, inté-
ressa fort et amusa les spectateurs..
Le dernier acte produisit un effet énorme
de la première note à la dernière. Si l'on fait
'une comparaison avec l'art lyrique allemand,
on s'aperçoit que l'orchestre ne couvre jamais
la voix des chanteurs et se borne à souligner
le drame. On n'avait jamais éprouve cela
avec tant de bonheur dans une œuvre lyrique
appuyée sur la parole et la science théâtrales.
L'auditeur attentif découvre dans ce cadre
musical beaucoup de finesse délicate, une
instrumentation savante et une couleur ca-
ractéristique. ̃•̃
Le dernier acte, musicalement parlant, est
admirablement réussi. C'est celui qui s'adapte
le mieux à la scène. L'œuvre contient tant
de beautés, s'enrichit de tant de traits tou-
chants et accumule tant de détails fascinants
que, sans aucun doute, toutes les scènes ly-
riques de l'Allemagne voudront la monter
tour à tour.
L'interprétation a été de premier ordre. A
signaler tout particulièrement Mme Wede-
king-Spiégel,, une admirable Mancecca; M.
Sorrez, l'excellent ténor français, en pathéti-
que Paolo M. Edler (Prati), M. Eugène Al-
bert (Gros-Guillaume), M. Waschow, un Ar-
lequin rouge tout a fait extraordinaire
enfin M. Mertens (le Moine).
L'orchestre, .dirigé par un des plus jeunes
,et surtout, entends-moi bien, sans ch'an-
tier où forger ses jeunes énergies.
» Comprends-tu, Pierre? Des énergies
s'aiguisent, .là-bas que le pays trouvera,.
dans les jours de crise, toutes prêtes,
bien affilées et merveilleusement tran-
chantes. Ici, les ressorts se sont déten-
dus, le métal s'est détrempé, les meules
ne tournent plus on est veule, on est
désenchanté, on discute et l'on nie,
comme l'on discutait et comme l'on niait.
à Byzance. On a la panse pleine et l'on
n'a plus de désirs et l'on trouve que tout
est vain. Là-bas, on ne discute pas, on
ne nie pas on marche, on peine, on
souffre, et-lorsqu'on a mangé pendant
des semaines du mil pilé ou du riz
bouilli, on trouve que le pain est bon et
que la vie a du goût. Et l'on ignore l'élé-
gante neurasthénie.
» Que l'œuvre quelque jour s'écroule,
que par les maladresses de nos admi-
nistrations ou les timidités de nos diplo-
maties nous soient ravis' ces pays que
nous avons fait nôtres qu'importe
Qu'importe, pourvu que dans ces pays
des énergies se soient affermies, que de
jeunes cerveaux aient appris la joie de
l'action
» Mais ;1 'œuvre, notre- œuvre, ne peut
pas Toi, nioir nos aînés, nos re-
crues ont été là, sont et seront là pour
l'êt-ayer,. pour réparer les fautes com--
mises, pour apporter à l'édifice de nou-
velles pierres. Et par nous l'arène sera
prête où pourront se ruer les généra-
tions de demain et d'après-demain, où
pourra se donner libre carrière l'élan de
l'expansion française. Car, tu sais cela
aussi, nos neveux ne se soucient pas
d'être, comme leurs oncles, d'honnêtes
bureaucrates ou de ponctuels employés.
Ce sont de futurs business-men. Les"en-
tends-tu déjà qui cognent à t<>ur de bras
pour démolir la vieille tour où se terrent
notre routine, notre paresse peureuse,
notre horreur nationale du risque et de
l'initiative? Ils cognent, les braves en-
fants ils cognent et nous verrons, vieux
retraités à barbiches blanches, nous ver-
rons une bien belle France. Mais que
feraient-ils si l'œuvre notre œuvre,-
parmi les grands kapellmeisters de l'Alle
magne, M. Frœlich, fut d'un entrain mer-
veilleux et s'adapta avec beaucoup de. science
au style musical français.
M. Lôffler s'est distingué dans une mise
en scène du goût le meilleur.
Cette création fait le plus grand honneur
au très habile directeur, M. Zimmermann.
Serge Basset.
SPECTACLES $ CONCERTS
Aujourd'hui
Matinées avec les spectacles du soir Aux
Folies-Bergère (2 h. l/rf),àrOlympia(2h.l/2),
à la Scala (café-concert) (2h.l/2Î, à la Cigale
(2 h.), au Moulin-Rouge (2 h. 1/2), au Nouveau-
Cirque (2 h. 1/2), au Cctacert Mayol (2 h.),
au Porc-qui-Pique (3 h. 1/2), la Sirène"
(2h. l/2),àlaGaîté-Roehechouart (2 h. 1/2),
a Magic-City (2 h.), au Skating Saint-Di-
dier (2 h.), à l'Hippodrome-Gaumont-Palace
(2 h. 1/2), à l'Alhambrà (2 h. 1/2), au Cir-
que Medrano (2 h. 1/2), au théâtre'Grévin
(3 h.), au, Bal Tâbarin (2- fi.), au Coliseumdë
Paris (2 h. 1/2).
De 4 h. 1/2 à 6 h. 1/2, « Five o'clock
artistique », au 1er étage du Café Américain,
4, boulevard des Capucines. Entrée par l'es-
calier de marbre.
Ce soir:
Aux, Folies-Bergère, (tél. 102-59), à 8 h. 1/2,
En avant, Mars •' grande revue-féerie (Mmes
Marthe Lenclud, Nina Myral, Yane, Hu-
guette Dany, Mary Mitchell, Mado Minty,
de Vinci, etc., MM. Dorville, Albens, Tra-
mel, Duval, Lerner, Mothu). Le Compère,
M. Reschal;,la Commère,Mlle M. Praince.
Footitet ses fils, Doody et Wright. Les
3 Diamonds, the Sidney Girls, etc.
rWympia (téléph. 244-68), à 8 h. 1/2,
la Reine «'amuse, opérette-revue à grand
spectacle (Duque et sa danseuse Maria Line,
MM. Morton, Capoul, Villot, Saidreau, Mau-
ville, Pré fils, etc., Mmes Angèle Gril, Mar-
tens, Delysia, Régine Flory, etc.); -200 costu-
mes. Le «Chemin fleuri», la « Fête persane »,
le « Bal des Quat'-z-Arts ». Orchestre Le-
tombe.
la Scala (direction Fursy), à 8 h. 1/2,
la Revue, 2 actes et 16 tableaux (MmesùMjs-
tinguett, Alice de Tender, Renée Balthâ^i
miss Pretty Myrtill, Lucette Darbelle, Allée
Wals'er, Reynolds, la petite Germaine, les
Jackson girls. etc., MM. Girier, Sergius, Bou-
cot, Magnard, Ransard, Delamercie, Géo-
Flandre, etc.)..
A la Cigale (tél. 407-60), à 8 h. 1,2,
En scène. mon Président, revue à grand
spectacle, en 2 actes et 24 tableaux (Mmes
Campton, Hania Routchine, Diamant, de Mo-
rena, Charlotte Clasis, Scott, Lyska, Gilson,
Mattis, MM. Claudius, Raimu, Fred Pascal,
Carlus, Sacha, M. Yreth, Fontenailles, Lo-
ches, etc.). The boys and girls of Jackson.
A la Boite à Fursy (tél. 285-10), relâche
pour répétitions de l'Œil en conlisse, revue
en deux actes, de MM. Paul Marinier et R.
Bussy.
Au Moulin-Rouge (téléph. Marcadet 08-63),.
à 9 heures. Tu m fais rougir revue en 23 ta-
bleaux. avec Marise Fairy, Jane Merville,
Paul Clerc, Rivers, Gibard, Darcilly, Davri-
gny, Lucien Cotté, Maud Délorr, Pierreville,
Choisœulle, La Blanca, miss Marlowe, Trio
Gennaro.
Au Nouveau-Cirque (téléph. 241-84% à
8 h. 1/2 Léa de Lonval, les Binder, Ro-
driguez et Cie, la troupe Frediani, etc.
A la « Lune Rousse» » (téléph. 5S7-48) (di-
rection Dominique Bonnaud et Numa Blés), '),
à 9 h. 1/2, l'Habit vert. de Sacha Guitry,
,pièce d'ombres d'Hémard. L'auteur Jean
«Bastia. Cent bonimerksj revue (Marguerite
iMagdy et Roger Ferréol,, en représentations).
I,ITi}"I" ~d~QIlIA!'l' -¥ J!:t~~V!'Hd¡,Q,,)?ftf t,b.a/:8.
Tourtal, dans leurs œuvres.
Au Porc-qui-Pique, (tél. 208-16), 100, boule-
vard de Clichy, à 9 h. 1/2, Au temps des cri-
ses; revue de MM. H. Enthoven et R. Fer-
réol (Enthoven, William Burtey,- Mlles Cour-
tois, Prestat). Les chansonniers Enthoven,
W. Burtey, Paul Weil, Dominus, Pierre
Alin, Mérâll, Noël-Laut, Saint-Granier.
Au Concert Mayol (téléph. 168-07), à
J8 h. 1/2, C't'épatant H! revue (Mlles Paule
Morly, Jeanne Perriat, L. Valsy, MM. Gyp,
Songa, L. Baldy, Rollin, Van Dock, Georges
Michel, Kell'ow, Ouvrard fils, Deferrand, etc.).
:A 10 h. 30, Mayol dans son, nouveau réper-
toire et les Poings carrés.
Aujourd'hui, aux Folies-Bergère, à 2 h. 1/2,
première matinée. d'En avant, Mars grande
i rbvue-leerié de MM. Henri Battaille et Lucien
Boyer, interprétée par Dorville, Marthe Len-
clud, Nina Myral, Yane, Huguette Dany et
Mado Miuty Albens, Tramel, Duval, Lerner,
Mary Mitchell, Blanche de Vinci, etc., et les
attractions Footit et ses fils, Doodie and
Wright, les Singler Diamonds, etc., etc.
A l'Olympia.
Aujourd'hui, à 2 h. 1/2, matinée de l'im-
mense succès la Reine s'amuse (le Chemin
fleuri, le Bal des Quafz-Arts, la Fête pei:-
n'était pas là, modelée de nos mains et
attendant que viennent les jeunes auda-'
cieux?
» Sursum corda, Pierre! » i
Pierre laisse tomber les feuillets jau-
nis. L'œuvre! l'oeuvre! Hélas! pour
qu'elle pût se faire, ne fallait-il pas que
les ouvriers eussent la foi? Et, lui, n'avait
pas la foi,' n'était qu'un manœuvre ma-
chinal et passif. Et puis, à quoi bon?
IL '̃ .̃̃.̃
Six mois! Six mois avaient coulé,
longs comme des années, depuis le jour
où Pierre Jarrier,courbé sur saplanchette
de topographe, avait pointé pour la pre-
mière fois l'alidade.Six mois de lutte, de
découragement, de lassitude, de déses-
poirs insensés Six mois de solitude J
A Bada, la petite ville qui était tapie
sous les flamboyants et les lilas du
Japon, il avait recruté des'cooliés et un
boy. Ce boy, qui répondait au nom de
Phat s'était offert spontanément à rem-
plir auprès du sous-lieutenant les fonc-
tions de domestique, de cuisinier,- d'in-
tendant et d'interprète. Agé de vingt-cinq
ans, ilen paraissait quinze tout au plus;
avait une figure imberbe et régulière de
joli adolescent, de longues mains d*ë.
fille, un maintien réservé et digne de'
mandarin; il s'exprimait en français de
la façon la plus correcte, ayant* suivi,
affirmait-il, les cours de l'école de méde-
cine de Hué. 1
A l'épreuve, Phat s'était révélé un ser-'
viteur fidèle et souple, apte à toutes les
besognes et très capable de dévouement,
mais, en même temps, prodigieusement
hypocrite et menteur. Pierre demeurait
béant devant les inventions mirifiques
et contradictoires que son boy échafau-
dait savamment, sans se départir de son
calme et de,son air pénétré. « C'est une
canaille», disait-il, mais il ajoutait: « C'est
une canaille précieuse et qui m'est iiir
dispensable. »
Flanqué de son boy et de ses coolies,
il s'était engagé un beau matin dans la
forêt. 'Et la lutte avait commencé, d'au-
tant plus pénible, que Pierre était moins-'
sane) avec tous les interprètes du soir, et, en
tête Morton, Maxime Capoul, Villot, Mau-
vile, Saidreau, Pré fils, Max Berger, Angèle
Gril, Martens, Delysia, Derny et Régine
Flory. Pour la première fois en matinée,
Duque, le roi du tango, et sa danseuse Maria
Line.
•̃•
A la Scala.
La Revue de la Scala, unanimement recon-
nue comme une des plus gaies et des plus
jolies, sera donnée aujourd'hui dimanche, en
matinée, à 2 h. 1/4, avec tous les interprètes
du soir Mlles Mistinguett, Alice de Tender,
Renée Baltha, Pi-etty Myrtil, Lucette Dar-
belle, Reynold's, d'Hautancourt, Armelle;
MM. Girier, Sergius, Boucot, Magnard, Ran-
sard, Delamercie, Géo Flandre, Marche et les
Jackson Scala Girls.
A la Boîte à Fursy.
Ce soir dimanche et demain lundi, relâche
pour répétition de l'Œil en coulisses, revue
en deux actes de MM. Paul Marinier et R.
Bussy.
Pour cette revue, Fursy a engagé spéciale-
ment Mlles Delmarès et Mérindol à qui il a
réservé des créations aussi originales que
comiques. Le rôle de la commère sera joue
par Mlle Suzanne Périn, et, bien entendu,
MM. R. Bussy, Gabin et Saulieu font égale-
ment partie de la distribution.
Au Moulin-Rouge.
Les Parisiens ont porté aux nues la presti-
gieuse revue Tu m fais rougir,'dont les scè-
nes très montmartroises, les ballets cha-
toyants et les féeriques apothéoses étonnent,
la Butte elle-même. Ajoutons que la fas-
tueuse revue du Moulin-Rouge est toujours
jouée par Marise Fairy, Davrigny, Jane Mer-
ville, Rivers, Gibart, Mafer, Paul Clerc, Du
Prez, Lucien Cotté, Maud Delorr, Mabel
Marlowe, Debionne, Dareilly, La Blanca,
Charletty, etc. Aujourd'hui, à 2; h. 1/2, ma-
tinée avec la même interprétation que le
soir.
CONFÉRENCES^ AUDITIONS
La semaine des Thés de Marigny.
Lundi, mardi et samedi, Thé-Tango'; mer-
credi, « le Chic américain et le Chic pari-
sien », causerie de Mlle Anna Held et de
M. Fernand Frey, avec défilé de mannequins.
Un clou le célèbre ténor Amedeo Bassi prê-
tera son concours à cette matinée sensation-
nelle. On terminera par Un Mari modèle, de
M.AVilnéd. Jeudi, Concert-Colonne. « Gluck
et son temps », causerie de M. Camille Bel-
laigue Mme Blanche-Marie Brasseur et Mlle
Barthè. Vendredi, « les Eclaireuses expli-
quées par elles-mêmes », causerie de quel-
ques-unes de nos plus célèbres féministes,
dont nous donnerons les noms demain.
Parmi les conférences d'aujourd'hui
Société de. géographie, 184, boulevard
Saint-Germain, à 2 heures, M. Emile Hinze-
lin « le Cœur et l'esprit de l'Alsace-Lor-
raine. »
Musée Guimct, à 2 h. 1/2, Mlle D. Me-
nant « Pèlerinage aux temples Jainas de
Girnar » (projections).
Conservatoire des Arts et Métiers, 272,
rue Saint-Martin, à 2 h. 1/2, M. Mazen
l'Electrification de la banlieue de Paris, des
chemins de fer de l'Etat. »
Salle de la Société d'encouragement à
l'industrie, 44, rue de Rennes, à 5 heures,
M. Paul Doumergue « Comment le Christ
posait le problème religieux de son temps. »
(Conférence de « Foi et Vie ».)
COURRIER MUSICAL
rJ~ A~jaurû'1w1`, w ~S~r'Ss~
Concerts du Conservatoire (rue du Coriser-'
vatoire) à-2h. 1/4; Concerts-Colonne (théâtre
du Châtelet) à 2 h. 1/2; Concerts-Lamoureux
(salle Gaveau) à 3 heures Concerts Sceliiari-
(théâtre Marigny) à' 3 heures. (Voir au pro-
gramme.)
Rappelons que c'est vendredi prochain,
14 mars, à 9 heures, qu'a lieu, à la salle des
Agriculteurs (rue d'Athènes), le 3e concert
de l'éminente pianiste Mme Jeanne Blancard
avec le concours du célèbre violoncelliste
André Hekking.
Au programme
1, Sonate, op. 5, pour jMano et violoncelle
(Beethoven) Mme J. Blancard et M. A. Hek-
king. 2, Suite ancienne (Valentini) M. A.
Hekking. 3, Prélude, Fugue et Variation (G.
Franck) Mme J. Blancard. 4, Sonate, op. 19,
pour piano et violoncelle (Rachnïaninoft") Mme
J. Blancard et- M. A. Hekking.
Billets chez MM. Durand, place de la Ma-
deleine Max Eschig, 13, rue Laffitte, et salle
des Agriculteurs.
On connaît la théorie chère à certains es-
théticiens, amis des transpositions d'art, qui
voudraient, assimilant les sensations audi-
tives aux sensations visuelles, créer de ces
dernières une harmonie des couleurs analogue
à la musique des sons. A ce propos, nous em-
pruntons au Ménestrel ces quelques détails
sur un instrument npuveau, récemment créé
armé pour lutter. Ah! ces premières
journées de bataille fiévreuse dans la
brousse étouffante, sous le soleil impi-
toyable Les fourrés inextricables, les
lianes qui descendaient des ramures en
tresses enchevêtrées, les roseaux gigan-
tesques, voilaient les croupes et les thal-
weys du sol inviolé; les ronces, les pal-
miers d'eau lacéraient de leurs épines les
vêtements etlachair même dePierre des
serpents couleur de rubis, de poussière
grise, de feuillage éclatant, des serpents-
icorail, des couleuvres, des serpents-ba-
naniers se levaient sous ses pieds ou
fouettaient son casque de leurs queues
pendantes, tordaient leurs anneaux vis-
Aqueux avec des sifflements de rage et de
,peur, s'enfuyaient, disparaissaient dans
liés herbes ondulantes ou dans les bran-
ches qui ployaient.
Pierre s'armait du coupe-coupe, se
frayait un passage à travers les reseaux
de lianes et d'arbustes, coupait en deux
quelque reptile trop lent à se garer, ins-
tallait son trépied et sa planchette. con-
sultait- sa boussole, traçait des lignes.
Mais il découvrait que la résine des gom-
miers avait souillé irrémédiablement le
papier à dessin, que des feuilles man-
quaient dans son carton, happés proba-
blement par des rejets de cycas, que la
pointe de son crayon était cassée,' qu!ij
avait oublié d'emporter son canif.
,Parfois, au lieu de la forêt ténébreuse
et emmêlée, il avait à parcourir de mor-
nes lagunes de boue calcinée et noirâtre
d'où suintaient, entre les racines émer-
gées des palétuviers, des ruisselets
d'eau saumâtre, où- se traînaient de
lents arroyos. Des chapelets de dunes
s'égrenaient dans ces, bourbiers- im-
menses, comme des îlots dans un lac, et.
ces îlots, il fallait y aborder. Alors, c'était
le supplice des glissades, des plongeons, ¡
des enlisements, des arrachements brus-
ques,'des bonds maladroits -qui s'ache-
vaient sur une nouvelle glissade.
Le silence des bois figésparla stupeur
de la sieste universelle, le soleil plus ar-
dent àvertissaientPierre qu'il était temps
de' regagner le campement. Il revenait
vers "le village où ika^aitélu domieale
par le professeur anglais M. A.-W. Riming-
ton. Il s'agit d'un orgue qui, au lieu d'émettre
des sons; émet des couleurs. ̃̃ .'•̃
« L'instrument est muni d'un' clavier
comme l'orgue musical. Chaque touche de ce
clavier correspond à un tube qui projette des
rayons lumineux colorés sur un écran. M.
Riinington-exécute ainsi des symphonies co-
lorées, qui, paraît-il, sont extrêmement cu-
rieuses et intéressantes. M. Rimington, d'ail-
leurs, a constr it son orgue lumineux exclu-
sivement pour favoriser la notion des cou-
leurs et développer la sensibilité de l'œil qui,
dit-il, a subi une régression profonde dans
les temps modernes. Quelques personnes qui
ont vu ses projections lumineuses déclarent
à l'envi qu'elles ont éprouvé une sensation
Pour celles qui filent
un mauvais coton.
̃••̃•.•̃̃ ̃ ̃ •
Dans l'anémie il y a une diminution considérable des globules rouges du
sang. Ces globules qui donnent justement au sang sa coloration rouge, sont-
le véhicule de l'oxygène qu'ils abtorbent lorsqu'ils traversent les poumons.
Voilà pourquoi il ne peut y avoir de santé chez celui qui n'a pas de sang'
rouge. Chacun sait que le corps ne peut vivre sans oxygène. Or, lorsque les
^1p^é^*o^.)dini^^l|quàtiyt| tfoxygèhe absorbée par l'organisme1
diminue; proportionnellement; et Fétatde santé suit le même mouvement. C'est
alors qu'apparaissent les symptômes caractéristiques langueur, pâleur des lèvres
et du visage, perte de l'appétit, cernure autour des yeux, accélération de la
respiration, palpitation du cœur lors d'un exercice un tant soit peu violent. Si
la maladie est négligée, ces symptômes augmentent de fréquence, d'intensité tout
naturellement et il vient un moment où tout espoir doit être perdu de réparer
le mal. Pris à temps, le mal est très facilement guérissable et le spécifique à
employer est un médicament tonique, ayant le pouvoir d'augmenter la
quantité des globules rouges du sang et de porter l'oxygène dans les tissus
et les muscles. Les Pilules Pink sont ce médicament tonique et, dans la
science médicale, il n'y a rien d'aussi certain que la guérison de l'anémie par les
îîlules?mk
pour quelques jours, marchait assommé
par la chaleur et la lumière triomphan-
tes, les épaules et les reins meurtris par
les arêtes du trépied et les angles de la
planchette, les pieds torturés par le cuir
des souliers racornis.
Arrivé au logis, une case de chef
ou de notable, Pierre s'inondait d'eau,
froide, pour la plus grande joie des mar-
mots assemblés, s'habillait d'un veston
et d'un pantalon de toile, et Phàt annon-
çait de sa voix la plus flûtée et la plus
déférante
Mon lieutenant est servi. `
Les tristes repas sous lés toits de paille
brune où les geckos et les serpents exé-
cutaient de furieuses sarabandes, sur les
tables dont le bois sculpté s'effritait sous
la râpe des termites, devant, les pan-
'cartes de papier où des génies, graves et
poupins, des monstres ricaneurs perpé-
tuaient leurs sourires ironiques, féroces
ou béats Pierre avalait eri hâte les tran-
ches de porc grillé, les rondelles d'aû-
;bergines frites, découpait les carcasses
maigres des poulets rôtis, buvait des'ra--
sades d'eau bouillie, lourde et fade. Plus
de vin, naturellement, plus de pain, mais:
du riz gluant.. Ah le beau pain de
France, le pain croustillant et doré, qui
craquait sous la dent!'
Phat s'empressait, la serviette sur le
bras, alignait sur la table lés soucoupes
de faïence blanche enjolivées de fleu-
rettes azurées, desservait sans bruit,
avec la mine importante et l'élégance
suprême d'un maître d'hôtel accompli, <
expulsait les indigènes trop entrepre-
nant's qui se massaient devant lès baies
de la case et considéraient avec effare-
ment le « mandarin occidental ».
Tout l'après-midi, Pierre, congés-
tionné et suant, feuilletait ses caïnets 1
décotes et d'azimuts, s'armait du crayon
et de la gomme, lâchait le rapporteur
pour le compas,' le compas pourte tire-
ligne :1e crépuscule naissant le trouvait <
agenouillé devant sa « mappe» travail-
leur machinal et accablé, inconscient de
l'heure et du lieu.
Il sortait de- sa besogne comme d'un
soroweil prOfand) a.Uaïtlsiasseèir-sur i|iv j t
absolument analogue à celles que produit sur
elles l'audition d une page musicale exécutée
à l'orgue. Il faut s'attendre à des expériences
curieuses sur ce sujet. Il serait a désirer
qu'elles fussent scientifiquement contrôlées.
Jusqu'ici elles ont été plutôt arbitraires. Le
célèbre sonnet des voyelles, d'Arthur Rim-
baud
A noir, E blanc, J rouge, U vert, 0 bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes,
reste jusqu'ici une fantaisie purement indi-
viduelle. D'autres ont vu les voyelles sur
d'autres couleurs. Et parmi les musiciens
Schumann entre autres il n'en est pas
deux qui entendent les couleurs de la même
manière. » L. d1e Crémone.
L. de Crémone.
escabeau à la porte de sa cabane, et les
habitants du village s'accroupissaient
en cercle à ses pieds. A'ors on « pala-
brait ». Pour obtenir de vagues éclaircis-
séments sur le nom, la distance, la po-
pulation du hameau le plus proche, ap-
prendre quels sentiers menaient à ce
hameau, quels marécages ou quelles ri-
vières entravaient la route, il fallait que
Pierre subît des heures de bavardages
intarissables et exaspérants, de considé-
rations sur la température et l'état des
récoltes. De vieux bonshommes, en sou-
tanelle crasseuse, prenaient la parole am
milieu de l'attention et du respect gêné-'
ral, prononçaient sur un ton solennel
d'orateur et en branlant la tête quel-
ques phrases qui déchaînaient les gro-
gnements approbateurs et enthousiastes
de l'assistance.
Qu'a-t-il dit, Phat?
U dit, mon lieutenant, il dit, ce
vieux fou « Nous souhaitons que le
jeune dignitaire occidental parvienne
sans encombré jusqu'à l'âge le plus
avancé et qu'il voie les enfants de ses
petits-enfants. J
Mais ce n'est pas de cpla qu'il s'agit.
J'ai demandé comment s'appelait cette
montagne, là-bas. As-tu bien traduit
mes paroles? ï
Pierre trépignait, ordonnait à son boy
de poser de nouveau l'importante ques-'
;tion,- recevait une nouvelle réponge,^
;aussi décevante et conçue dans des ter- `
mes aussi protocolaires, s'emporfcajf
contre Phat, lemauvais interprète, contre
ces paysans abrutis, contre toute cette
race annamite éprise de formules vides',
et solennelles, amie de l'ét;quette et des
convenances, incapable d'exprimer, sa
pensée franchement et sans réticence,
et qu'il, jugeait foncièrement hypocrite,
menteuse et railleuse.
Ils se moquent de moi, jugeait-il,
et Phat est leur complice-
Emile Nolly.
(A suivre.) 'p
rac. Au cours de la répétition d'hier, les deux
directeurs de la Porte-Saint-Martin se sont
rendu compte, de concert avec M. Edmond
Rostand, que pour pousser son dernier point
de perfection leur mise en scène, deux répé-
titions de plus étaient nécessaires. Ils ont
donc définitivement fixé à vendredi prochain
14marsla répétition générale et au lendemain
samedi la première représentation de Cyrano
de Bergerac.
On pourra louer dès demain lundi pour la
première de Cyrano de Bergerac, à la Porte-
Saint-Martin, et les représentations sui-
vantes.
A la prière de nombreux habitués de la
Renaissance, Mme Cora Laparcerie a décidé
de prolonger d'une semaine encore les repré-
sentations du* l' Enchantement L'œuvre
émouvante de M-. Henry.Bataille sera repré-
sentée jusqu'à dimanche prochain exclusive-
ment.
Dès le lendemain, relâche pour les derniè-
res répétitions d'ensemble du Minaret. Mme
Cora. Laparcerie maintient toujours les dates
̃ du mercredi 19 mars pour la répétition géné-
rale et du jeudi 20 pour la première représen-
tation. ° ̃•
Les spectacles de la semaine se succéderont
dans cet ordre, à la Gaîté
Lundi 10 (abonnement, série F) le Barbier de
Séville (MM. Lucien Fugère, .Gilly, Maguenat,
Audoin, Albjerti Mlles Yasseur, Mazly): Fran-
cesça (Mlle L. d'Ajac, MM. Raveau, Alberti)
jnâidi 11, le Petit Eue (Mlle Anne' Dancrcy, MM.
Désiré, Audoin, Delga, Lacorabe, Mlles Gabrielle
Dziri, Jackson, Macchetti, Breton); merci-edi 12
Carrnozine (M. Lucien Fugère, .Mlle Lamber-
AVillanme. MM. Gilly, Maguonat, G. Petit,
Audoin, Mines, Fierons, Maïna Doria) jeudi
13. matinée, la Ville du. tambour-major (Mlles
Alice Bonheur. Maïna I)oria, Zélie Weil, Jack-
son, MM. Féraud de Saint Pol, Berthaud,
Désiré, Marchand, Dousset, Laçombe) soirée,
ta -Juive (M. Hugues, Mlles Muratet, Vibert,
MM. Raveau, Lockner, Garnis, Marchand, Del--
gai); vendredi 14, Oarmosine (M. Lucien Fu-
gère, Mmes LambeT-Willaûme, MM. Gilly, Ma-'
guenat, G. Petit, Audoin, Mmes Ficrens, Maïna
Doria); samedi 15 (abonnement série C) la Fille
de Madame Angot; dimanche 16, matinée, .Car.
itosine (M. Lucien Fugère, Mlle Lamber-Wil-
laiime, MM. Gilly, Maguenat,G. Petit, Audoin,
Mmes Fiérens, Maïna. Doria)'; soirée, la Fille du
Tambour- Major (Mlles Alice Bonheur, Maïna
Doria, Zélie Weil, Jackson, MM. Féraud de
Saïnt-Pol Berthaud, Désiré, Marchand, Dous-
set, Lacombe').
̃ -̃ ̃•«**̃
M. Fugère se trouve aujourd'hui fort heu-
reusement rétabli de son indisposition. Et il
fera sa rentrée à la Gaîté-Lyrique demain,
en chantant Bartholo du Barbier de Séville,
et mercredi en chantant Carmosine.
Cet après-midi, dernière matinée de la
Main mystérieuse, à l'Athénée. Ce soir, der-
nière représentation.
Demain et jours suivants, relâche. pour les
dernières répétitions d'ensemble de la Se-
viaine folle.
Une charmante pensionnaire de M. Riche-
mond, Mlle Estelle Darcel; qui devait débu-
ter -prochainement sur la scène des Champs-
Elysées, est obligée, pour raisons de santé,
de prendre un repos prolongé.
La jeune artiste partira aujourd'hui pour
Bellagio, sur les' rives du lac.de, Côme. Elle
achèvera de. s'y remettre et nous l'applaudi-
rons l'hiver prochain sur une de nos grandes-
scènes du boulevard.
Le. théâtre Apollo affiche pour toute la se-
maine prochaine et pour dimanche en mati-
née le Comte de Luxembourg. Dimanche
soir, représentation aux., tarifs, réduits le
Comte de Luxembourg.
Au théâtre du Gràîid-Guighol, cet après-
midi, &h. 172, dernière, matinée jjVee^ soir,'
à 9 heures, deHîferÕ'rewê'Seû'tat'f6i'F'dü svec;"
tacle actuel., Demain, lundi, répétition _géné-.<
.râlé "dô nouveau programme.
\ia~.t^ .h ..•̃ f«w
Mme Blanche Quérette a été .victime d'un
accident qui eût pu avoir des suites graves.
Une lampe à alcool a fait explosion dans sa
chambre, et,'Mme Blanche Quérette s'est
trouvée assez sérieusement brûlée au visage.
On espère cependant que l'excellente artiste
ne sera pas défigurée.
M. Félix Lagrange a arrêté comme il
suit la liste des spectacles du Trianon-Ly-
ïique, pendant la semaine
Lundi, à 8 h.. 1/2, Amour tsigane, de Franz
Lehar (Mmes Jane'de Poumayrac, Maudo Samson,
Alice Perroni, Labarthe, MM. Obein, Baillard,
Jouvin, José Théry, Tarquini d'Or) mardi, à
8 h. i/2, Matn'seïle Nilouche (Mlles Mitza Cau-
jic, MM. Jouvin, Aristide, José Théry, Tillet)
mercredi, à 8 h. 1/2, Manette (Mmes Jane de
Poumayrac, Jane Ferny, Alice' Perroni, MM.
Jouvin, José Théry, Tarquini d'Or, Brunais)
jeudi, matinée à 2 h. 1/2, Ordre de- l'Empereur
(Miles Christine Arnold, Jane Ferhy, Maud Sam-
son Alice Perroni; MM. Sainprey, José Théry,
Brunais, Jouvin, danses Miles Blanche Dupré,
Calviéri, Virard) soirée, à 8 h. 1/2, les Dragons
de Villars (Mlles Mary Boyer, Alice Perroni, MM.
Baillard, Bellet, Tillet); vendredi, à 8 h. 1/2,
Amour tsigatta, de Franz Lehar (Mlle Jane de
Poumayrac et lamème distribution); samedi, il
8 h. 1/2, Manette (Mlle Jane de Poumayrac, M. Jou-
vin et la. même distribution); dimanche 16, matinée
à 2 h. 1/2, Amour tzigane, de Franz Lehar (Mlle
Jane de Poumayrac et la même distribution)
Feuilleton du FIGARO du 9 Mars 1913
(8)
A PLEIN CŒUR
DEUXIÈME PARTIE
l
suite
•-» Nous avons repris la tâche; nous
aussi, armés tour à tour du glaive, de la
pioche et de la boussole, nous frappons,
nous bâtissons, nous traçons les limites
des champs où viendront tes moisson-
neurs-ingrats. Pourquoi n'acceptes- tu pas
joyeusement la part qui t'est échue de
cette tâche sacrée ? Pourquoi ii'as-tu pas,
comme moi, comme tous nos pareils,
l'orgueil de l'œuvre ? Elle est belle ce-
pendant et lorsque a l'écart des pro-
fanes et dépouillant nos masques de
snobisme idiot, nous dénombrons nos
morts, et mesurons l'étendue de leur
ouvrage, il nous vient aux paupières
dés larmes de fierté., •
» Je saii, tu cries a l'iniquité, il l'abus
de la force. Je pourrais te répliquer
qu'il n'y a point, à la surface de notre
pauvre globe, d'autre droit que le droit
du poing le plus-fort. Et je pense, en
effct',> que la force est l'argument unique
et supr.ème-et que celui qui a la force, a,
'Êki même coup, le droit. Mais nous
avions aussi pour nous le droit, le vrai
droit, le seul droit, le droit à la vie. Ces
territoires où nôus avons planté notre
drapeau,"d'âutres peuples les guettaient,
qui nous en auraient fermé les portes,
qui. auraient nargué plus tard notre pau-
vre France réduite à ses quatre-vingt-
neuf départements, sans débouchés pour
son commerce et son industrie, sans
greniers ou puiser son riz et ses épices,
̃TraductiOB et reproduction interdites.
soirée, à- 8 h. 1/2, Ordre de l'Empereur (Mlle 1
Christine Arnold et la même distribution). I.
Dimanche dernier, Mme Jules Dietz-Mon-
nin, le distingué professeur de chant à l'En-
seignement moderne de la Ville de Paris, a
donné avec un éclatant succès l'audition an-
nuelle de ses élèves, parmi lesquelles se
trouvent des sujets tout à fait remarquables
au point de vue diction et pose de la voix.
Au Trocadéro, le vendredi saint, doit être
repris le drame sacré de M. Grandmougin, le
Christ; couronné par l'Académie française.
M. Léon Segond jouera le rôle de Jésus.
Au théâtre Grévin, après l'énorme succès
de la Petite Chocolatière, la direction vient
de monter Arsène Lupin. Tous les jours, en
matinée, à 2 h. 3/4, et en soirée, à 8 h. 3/4,
des salles combles applaudissent cette oeuvre
charmante avec enthousiasme.
En matinée, à 5 heures, mardi 11 mars,
première de Choux-Blond, comédie inédite de
J.-J. Renaud; Jean Bataille et Lucie Derey-
mon dans leurs œuvres, et une revue inédite,
Monlez-Négro.
Hors Paris
De Nice
Bagatelle, la belle œuvre de M. Paul Her-
vieu, a obtenu au théâtre du Casino Munici-
pal un succès triomphal et tel que la Direc-
tion, sollicitée de toutes parts, a dû décidor
d'en donner une représentation supplémen-
taire. Cette, représentation aura lieu jeudi
prochain avec la magnifique interprétation
qui conduisit l'œuvre à la victoire: Mmes
Bartet et Pierson et M. Fenoux en tête, ad-
mirablement secondés par Mme Thési Borgos
et par M. Roger Monteau qui ont été si ap-
préciés dans les rôles créés par Mme Cerny y
et M. Albert Lambert: w
Voilà qui est bien fait pour donner une
idée de l'impression profonde produite par
l'œuvre magistrale de M. Paul Hervieu.
De. Berlin
Ariane à Naxos. Montée avec un grand
luxe, l'œuvre de Richard Strauss et de Hof-
mannsthal a été médiocrement jouée par la
troupe de la Comédie-Royale et délicieuse-
ment chantée par celle de l'Opéra.
Mme Haf'gren-Waag fut' une ̃ Ariane su-
perbe, d'une voix ample et perlée d'un pro-
fond sens musical. Chanté par elle, le long
monologue se revêt d'une beauté plus, rare et
comme inconnue. Dans le rôle de Gerbinetta,
Mme Hermine Bosetti, de Munich, vocalisa
avec sûreté et avec souplesse, d'une voix
cristalline, et en se jouant des difficultés ac-
cumulées. M. Jadlowker se montra leur digne
émule dans le rôle de Bacchus. Mmes An-
drejewa, Easton, Ober (Naïade, Echo et
Dryade) de leurs voix exquises mirent en
valeur ce bijou musical qu'est le trio en sol
majeur.
Et l'orchestre de l'Opéra, conduit par M.
Léo Blech, interpréta cette partition adorable
avec une richesse de nuances, une discré-
tion, une finesse, une chaleur enivrante qui
la rendaient encore plus aimable.
De Dusseldorf (par dépêche)
Les Trois Masques. le beau drame lyrique
de MM. Charles Méré et Isidore de Lara,
pour sa première en langue allemande sur
la scène municipale de Dusseldorf, a obtenu
un très vif succès qui atteignit à l'enthou-
siasme après la chanson si originale de Man-
cecca, à la fin du deuxième acte. A la fin de
la représentation, l'admiration du public
était à son comble.
Déjà au premier acte, la vie rustique et
animée, la -chanson de Paolo; qui dit sa
confiance en.la bien-aimée, avaient gagné les
i^udifetip.iïuis^jpai^h^granil duo d^a-
mour, chacun éprouvait une délicieuse lan-
'guear à te'-fiivcle-l'Bcte. ̃ ̃ ̃ -̃
Le contraste bruyan$ de lajcène dujjardi-
gras avec sa fête carnavales.que et sera' Requiem
grotesque chanté par les bigophones, inté-
ressa fort et amusa les spectateurs..
Le dernier acte produisit un effet énorme
de la première note à la dernière. Si l'on fait
'une comparaison avec l'art lyrique allemand,
on s'aperçoit que l'orchestre ne couvre jamais
la voix des chanteurs et se borne à souligner
le drame. On n'avait jamais éprouve cela
avec tant de bonheur dans une œuvre lyrique
appuyée sur la parole et la science théâtrales.
L'auditeur attentif découvre dans ce cadre
musical beaucoup de finesse délicate, une
instrumentation savante et une couleur ca-
ractéristique. ̃•̃
Le dernier acte, musicalement parlant, est
admirablement réussi. C'est celui qui s'adapte
le mieux à la scène. L'œuvre contient tant
de beautés, s'enrichit de tant de traits tou-
chants et accumule tant de détails fascinants
que, sans aucun doute, toutes les scènes ly-
riques de l'Allemagne voudront la monter
tour à tour.
L'interprétation a été de premier ordre. A
signaler tout particulièrement Mme Wede-
king-Spiégel,, une admirable Mancecca; M.
Sorrez, l'excellent ténor français, en pathéti-
que Paolo M. Edler (Prati), M. Eugène Al-
bert (Gros-Guillaume), M. Waschow, un Ar-
lequin rouge tout a fait extraordinaire
enfin M. Mertens (le Moine).
L'orchestre, .dirigé par un des plus jeunes
,et surtout, entends-moi bien, sans ch'an-
tier où forger ses jeunes énergies.
» Comprends-tu, Pierre? Des énergies
s'aiguisent, .là-bas que le pays trouvera,.
dans les jours de crise, toutes prêtes,
bien affilées et merveilleusement tran-
chantes. Ici, les ressorts se sont déten-
dus, le métal s'est détrempé, les meules
ne tournent plus on est veule, on est
désenchanté, on discute et l'on nie,
comme l'on discutait et comme l'on niait.
à Byzance. On a la panse pleine et l'on
n'a plus de désirs et l'on trouve que tout
est vain. Là-bas, on ne discute pas, on
ne nie pas on marche, on peine, on
souffre, et-lorsqu'on a mangé pendant
des semaines du mil pilé ou du riz
bouilli, on trouve que le pain est bon et
que la vie a du goût. Et l'on ignore l'élé-
gante neurasthénie.
» Que l'œuvre quelque jour s'écroule,
que par les maladresses de nos admi-
nistrations ou les timidités de nos diplo-
maties nous soient ravis' ces pays que
nous avons fait nôtres qu'importe
Qu'importe, pourvu que dans ces pays
des énergies se soient affermies, que de
jeunes cerveaux aient appris la joie de
l'action
» Mais ;1 'œuvre, notre- œuvre, ne peut
pas Toi, nioir nos aînés, nos re-
crues ont été là, sont et seront là pour
l'êt-ayer,. pour réparer les fautes com--
mises, pour apporter à l'édifice de nou-
velles pierres. Et par nous l'arène sera
prête où pourront se ruer les généra-
tions de demain et d'après-demain, où
pourra se donner libre carrière l'élan de
l'expansion française. Car, tu sais cela
aussi, nos neveux ne se soucient pas
d'être, comme leurs oncles, d'honnêtes
bureaucrates ou de ponctuels employés.
Ce sont de futurs business-men. Les"en-
tends-tu déjà qui cognent à t<>ur de bras
pour démolir la vieille tour où se terrent
notre routine, notre paresse peureuse,
notre horreur nationale du risque et de
l'initiative? Ils cognent, les braves en-
fants ils cognent et nous verrons, vieux
retraités à barbiches blanches, nous ver-
rons une bien belle France. Mais que
feraient-ils si l'œuvre notre œuvre,-
parmi les grands kapellmeisters de l'Alle
magne, M. Frœlich, fut d'un entrain mer-
veilleux et s'adapta avec beaucoup de. science
au style musical français.
M. Lôffler s'est distingué dans une mise
en scène du goût le meilleur.
Cette création fait le plus grand honneur
au très habile directeur, M. Zimmermann.
Serge Basset.
SPECTACLES $ CONCERTS
Aujourd'hui
Matinées avec les spectacles du soir Aux
Folies-Bergère (2 h. l/rf),àrOlympia(2h.l/2),
à la Scala (café-concert) (2h.l/2Î, à la Cigale
(2 h.), au Moulin-Rouge (2 h. 1/2), au Nouveau-
Cirque (2 h. 1/2), au Cctacert Mayol (2 h.),
au Porc-qui-Pique (3 h. 1/2), la Sirène"
(2h. l/2),àlaGaîté-Roehechouart (2 h. 1/2),
a Magic-City (2 h.), au Skating Saint-Di-
dier (2 h.), à l'Hippodrome-Gaumont-Palace
(2 h. 1/2), à l'Alhambrà (2 h. 1/2), au Cir-
que Medrano (2 h. 1/2), au théâtre'Grévin
(3 h.), au, Bal Tâbarin (2- fi.), au Coliseumdë
Paris (2 h. 1/2).
De 4 h. 1/2 à 6 h. 1/2, « Five o'clock
artistique », au 1er étage du Café Américain,
4, boulevard des Capucines. Entrée par l'es-
calier de marbre.
Ce soir:
Aux, Folies-Bergère, (tél. 102-59), à 8 h. 1/2,
En avant, Mars •' grande revue-féerie (Mmes
Marthe Lenclud, Nina Myral, Yane, Hu-
guette Dany, Mary Mitchell, Mado Minty,
de Vinci, etc., MM. Dorville, Albens, Tra-
mel, Duval, Lerner, Mothu). Le Compère,
M. Reschal;,la Commère,Mlle M. Praince.
Footitet ses fils, Doody et Wright. Les
3 Diamonds, the Sidney Girls, etc.
rWympia (téléph. 244-68), à 8 h. 1/2,
la Reine «'amuse, opérette-revue à grand
spectacle (Duque et sa danseuse Maria Line,
MM. Morton, Capoul, Villot, Saidreau, Mau-
ville, Pré fils, etc., Mmes Angèle Gril, Mar-
tens, Delysia, Régine Flory, etc.); -200 costu-
mes. Le «Chemin fleuri», la « Fête persane »,
le « Bal des Quat'-z-Arts ». Orchestre Le-
tombe.
la Scala (direction Fursy), à 8 h. 1/2,
la Revue, 2 actes et 16 tableaux (MmesùMjs-
tinguett, Alice de Tender, Renée Balthâ^i
miss Pretty Myrtill, Lucette Darbelle, Allée
Wals'er, Reynolds, la petite Germaine, les
Jackson girls. etc., MM. Girier, Sergius, Bou-
cot, Magnard, Ransard, Delamercie, Géo-
Flandre, etc.)..
A la Cigale (tél. 407-60), à 8 h. 1,2,
En scène. mon Président, revue à grand
spectacle, en 2 actes et 24 tableaux (Mmes
Campton, Hania Routchine, Diamant, de Mo-
rena, Charlotte Clasis, Scott, Lyska, Gilson,
Mattis, MM. Claudius, Raimu, Fred Pascal,
Carlus, Sacha, M. Yreth, Fontenailles, Lo-
ches, etc.). The boys and girls of Jackson.
A la Boite à Fursy (tél. 285-10), relâche
pour répétitions de l'Œil en conlisse, revue
en deux actes, de MM. Paul Marinier et R.
Bussy.
Au Moulin-Rouge (téléph. Marcadet 08-63),.
à 9 heures. Tu m fais rougir revue en 23 ta-
bleaux. avec Marise Fairy, Jane Merville,
Paul Clerc, Rivers, Gibard, Darcilly, Davri-
gny, Lucien Cotté, Maud Délorr, Pierreville,
Choisœulle, La Blanca, miss Marlowe, Trio
Gennaro.
Au Nouveau-Cirque (téléph. 241-84% à
8 h. 1/2 Léa de Lonval, les Binder, Ro-
driguez et Cie, la troupe Frediani, etc.
A la « Lune Rousse» » (téléph. 5S7-48) (di-
rection Dominique Bonnaud et Numa Blés), '),
à 9 h. 1/2, l'Habit vert. de Sacha Guitry,
,pièce d'ombres d'Hémard. L'auteur Jean
«Bastia. Cent bonimerksj revue (Marguerite
iMagdy et Roger Ferréol,, en représentations).
I,ITi}"I" ~d~QIlIA!'l' -¥ J!:t~~V!'Hd¡,Q,,)?ftf t,b.a/:8.
Tourtal, dans leurs œuvres.
Au Porc-qui-Pique, (tél. 208-16), 100, boule-
vard de Clichy, à 9 h. 1/2, Au temps des cri-
ses; revue de MM. H. Enthoven et R. Fer-
réol (Enthoven, William Burtey,- Mlles Cour-
tois, Prestat). Les chansonniers Enthoven,
W. Burtey, Paul Weil, Dominus, Pierre
Alin, Mérâll, Noël-Laut, Saint-Granier.
Au Concert Mayol (téléph. 168-07), à
J8 h. 1/2, C't'épatant H! revue (Mlles Paule
Morly, Jeanne Perriat, L. Valsy, MM. Gyp,
Songa, L. Baldy, Rollin, Van Dock, Georges
Michel, Kell'ow, Ouvrard fils, Deferrand, etc.).
:A 10 h. 30, Mayol dans son, nouveau réper-
toire et les Poings carrés.
Aujourd'hui, aux Folies-Bergère, à 2 h. 1/2,
première matinée. d'En avant, Mars grande
i rbvue-leerié de MM. Henri Battaille et Lucien
Boyer, interprétée par Dorville, Marthe Len-
clud, Nina Myral, Yane, Huguette Dany et
Mado Miuty Albens, Tramel, Duval, Lerner,
Mary Mitchell, Blanche de Vinci, etc., et les
attractions Footit et ses fils, Doodie and
Wright, les Singler Diamonds, etc., etc.
A l'Olympia.
Aujourd'hui, à 2 h. 1/2, matinée de l'im-
mense succès la Reine s'amuse (le Chemin
fleuri, le Bal des Quafz-Arts, la Fête pei:-
n'était pas là, modelée de nos mains et
attendant que viennent les jeunes auda-'
cieux?
» Sursum corda, Pierre! » i
Pierre laisse tomber les feuillets jau-
nis. L'œuvre! l'oeuvre! Hélas! pour
qu'elle pût se faire, ne fallait-il pas que
les ouvriers eussent la foi? Et, lui, n'avait
pas la foi,' n'était qu'un manœuvre ma-
chinal et passif. Et puis, à quoi bon?
IL '̃ .̃̃.̃
Six mois! Six mois avaient coulé,
longs comme des années, depuis le jour
où Pierre Jarrier,courbé sur saplanchette
de topographe, avait pointé pour la pre-
mière fois l'alidade.Six mois de lutte, de
découragement, de lassitude, de déses-
poirs insensés Six mois de solitude J
A Bada, la petite ville qui était tapie
sous les flamboyants et les lilas du
Japon, il avait recruté des'cooliés et un
boy. Ce boy, qui répondait au nom de
Phat s'était offert spontanément à rem-
plir auprès du sous-lieutenant les fonc-
tions de domestique, de cuisinier,- d'in-
tendant et d'interprète. Agé de vingt-cinq
ans, ilen paraissait quinze tout au plus;
avait une figure imberbe et régulière de
joli adolescent, de longues mains d*ë.
fille, un maintien réservé et digne de'
mandarin; il s'exprimait en français de
la façon la plus correcte, ayant* suivi,
affirmait-il, les cours de l'école de méde-
cine de Hué. 1
A l'épreuve, Phat s'était révélé un ser-'
viteur fidèle et souple, apte à toutes les
besognes et très capable de dévouement,
mais, en même temps, prodigieusement
hypocrite et menteur. Pierre demeurait
béant devant les inventions mirifiques
et contradictoires que son boy échafau-
dait savamment, sans se départir de son
calme et de,son air pénétré. « C'est une
canaille», disait-il, mais il ajoutait: « C'est
une canaille précieuse et qui m'est iiir
dispensable. »
Flanqué de son boy et de ses coolies,
il s'était engagé un beau matin dans la
forêt. 'Et la lutte avait commencé, d'au-
tant plus pénible, que Pierre était moins-'
sane) avec tous les interprètes du soir, et, en
tête Morton, Maxime Capoul, Villot, Mau-
vile, Saidreau, Pré fils, Max Berger, Angèle
Gril, Martens, Delysia, Derny et Régine
Flory. Pour la première fois en matinée,
Duque, le roi du tango, et sa danseuse Maria
Line.
•̃•
A la Scala.
La Revue de la Scala, unanimement recon-
nue comme une des plus gaies et des plus
jolies, sera donnée aujourd'hui dimanche, en
matinée, à 2 h. 1/4, avec tous les interprètes
du soir Mlles Mistinguett, Alice de Tender,
Renée Baltha, Pi-etty Myrtil, Lucette Dar-
belle, Reynold's, d'Hautancourt, Armelle;
MM. Girier, Sergius, Boucot, Magnard, Ran-
sard, Delamercie, Géo Flandre, Marche et les
Jackson Scala Girls.
A la Boîte à Fursy.
Ce soir dimanche et demain lundi, relâche
pour répétition de l'Œil en coulisses, revue
en deux actes de MM. Paul Marinier et R.
Bussy.
Pour cette revue, Fursy a engagé spéciale-
ment Mlles Delmarès et Mérindol à qui il a
réservé des créations aussi originales que
comiques. Le rôle de la commère sera joue
par Mlle Suzanne Périn, et, bien entendu,
MM. R. Bussy, Gabin et Saulieu font égale-
ment partie de la distribution.
Au Moulin-Rouge.
Les Parisiens ont porté aux nues la presti-
gieuse revue Tu m fais rougir,'dont les scè-
nes très montmartroises, les ballets cha-
toyants et les féeriques apothéoses étonnent,
la Butte elle-même. Ajoutons que la fas-
tueuse revue du Moulin-Rouge est toujours
jouée par Marise Fairy, Davrigny, Jane Mer-
ville, Rivers, Gibart, Mafer, Paul Clerc, Du
Prez, Lucien Cotté, Maud Delorr, Mabel
Marlowe, Debionne, Dareilly, La Blanca,
Charletty, etc. Aujourd'hui, à 2; h. 1/2, ma-
tinée avec la même interprétation que le
soir.
CONFÉRENCES^ AUDITIONS
La semaine des Thés de Marigny.
Lundi, mardi et samedi, Thé-Tango'; mer-
credi, « le Chic américain et le Chic pari-
sien », causerie de Mlle Anna Held et de
M. Fernand Frey, avec défilé de mannequins.
Un clou le célèbre ténor Amedeo Bassi prê-
tera son concours à cette matinée sensation-
nelle. On terminera par Un Mari modèle, de
M.AVilnéd. Jeudi, Concert-Colonne. « Gluck
et son temps », causerie de M. Camille Bel-
laigue Mme Blanche-Marie Brasseur et Mlle
Barthè. Vendredi, « les Eclaireuses expli-
quées par elles-mêmes », causerie de quel-
ques-unes de nos plus célèbres féministes,
dont nous donnerons les noms demain.
Parmi les conférences d'aujourd'hui
Société de. géographie, 184, boulevard
Saint-Germain, à 2 heures, M. Emile Hinze-
lin « le Cœur et l'esprit de l'Alsace-Lor-
raine. »
Musée Guimct, à 2 h. 1/2, Mlle D. Me-
nant « Pèlerinage aux temples Jainas de
Girnar » (projections).
Conservatoire des Arts et Métiers, 272,
rue Saint-Martin, à 2 h. 1/2, M. Mazen
l'Electrification de la banlieue de Paris, des
chemins de fer de l'Etat. »
Salle de la Société d'encouragement à
l'industrie, 44, rue de Rennes, à 5 heures,
M. Paul Doumergue « Comment le Christ
posait le problème religieux de son temps. »
(Conférence de « Foi et Vie ».)
COURRIER MUSICAL
rJ~ A~jaurû'1w1`, w ~S~r'Ss~
Concerts du Conservatoire (rue du Coriser-'
vatoire) à-2h. 1/4; Concerts-Colonne (théâtre
du Châtelet) à 2 h. 1/2; Concerts-Lamoureux
(salle Gaveau) à 3 heures Concerts Sceliiari-
(théâtre Marigny) à' 3 heures. (Voir au pro-
gramme.)
Rappelons que c'est vendredi prochain,
14 mars, à 9 heures, qu'a lieu, à la salle des
Agriculteurs (rue d'Athènes), le 3e concert
de l'éminente pianiste Mme Jeanne Blancard
avec le concours du célèbre violoncelliste
André Hekking.
Au programme
1, Sonate, op. 5, pour jMano et violoncelle
(Beethoven) Mme J. Blancard et M. A. Hek-
king. 2, Suite ancienne (Valentini) M. A.
Hekking. 3, Prélude, Fugue et Variation (G.
Franck) Mme J. Blancard. 4, Sonate, op. 19,
pour piano et violoncelle (Rachnïaninoft") Mme
J. Blancard et- M. A. Hekking.
Billets chez MM. Durand, place de la Ma-
deleine Max Eschig, 13, rue Laffitte, et salle
des Agriculteurs.
On connaît la théorie chère à certains es-
théticiens, amis des transpositions d'art, qui
voudraient, assimilant les sensations audi-
tives aux sensations visuelles, créer de ces
dernières une harmonie des couleurs analogue
à la musique des sons. A ce propos, nous em-
pruntons au Ménestrel ces quelques détails
sur un instrument npuveau, récemment créé
armé pour lutter. Ah! ces premières
journées de bataille fiévreuse dans la
brousse étouffante, sous le soleil impi-
toyable Les fourrés inextricables, les
lianes qui descendaient des ramures en
tresses enchevêtrées, les roseaux gigan-
tesques, voilaient les croupes et les thal-
weys du sol inviolé; les ronces, les pal-
miers d'eau lacéraient de leurs épines les
vêtements etlachair même dePierre des
serpents couleur de rubis, de poussière
grise, de feuillage éclatant, des serpents-
icorail, des couleuvres, des serpents-ba-
naniers se levaient sous ses pieds ou
fouettaient son casque de leurs queues
pendantes, tordaient leurs anneaux vis-
Aqueux avec des sifflements de rage et de
,peur, s'enfuyaient, disparaissaient dans
liés herbes ondulantes ou dans les bran-
ches qui ployaient.
Pierre s'armait du coupe-coupe, se
frayait un passage à travers les reseaux
de lianes et d'arbustes, coupait en deux
quelque reptile trop lent à se garer, ins-
tallait son trépied et sa planchette. con-
sultait- sa boussole, traçait des lignes.
Mais il découvrait que la résine des gom-
miers avait souillé irrémédiablement le
papier à dessin, que des feuilles man-
quaient dans son carton, happés proba-
blement par des rejets de cycas, que la
pointe de son crayon était cassée,' qu!ij
avait oublié d'emporter son canif.
,Parfois, au lieu de la forêt ténébreuse
et emmêlée, il avait à parcourir de mor-
nes lagunes de boue calcinée et noirâtre
d'où suintaient, entre les racines émer-
gées des palétuviers, des ruisselets
d'eau saumâtre, où- se traînaient de
lents arroyos. Des chapelets de dunes
s'égrenaient dans ces, bourbiers- im-
menses, comme des îlots dans un lac, et.
ces îlots, il fallait y aborder. Alors, c'était
le supplice des glissades, des plongeons, ¡
des enlisements, des arrachements brus-
ques,'des bonds maladroits -qui s'ache-
vaient sur une nouvelle glissade.
Le silence des bois figésparla stupeur
de la sieste universelle, le soleil plus ar-
dent àvertissaientPierre qu'il était temps
de' regagner le campement. Il revenait
vers "le village où ika^aitélu domieale
par le professeur anglais M. A.-W. Riming-
ton. Il s'agit d'un orgue qui, au lieu d'émettre
des sons; émet des couleurs. ̃̃ .'•̃
« L'instrument est muni d'un' clavier
comme l'orgue musical. Chaque touche de ce
clavier correspond à un tube qui projette des
rayons lumineux colorés sur un écran. M.
Riinington-exécute ainsi des symphonies co-
lorées, qui, paraît-il, sont extrêmement cu-
rieuses et intéressantes. M. Rimington, d'ail-
leurs, a constr it son orgue lumineux exclu-
sivement pour favoriser la notion des cou-
leurs et développer la sensibilité de l'œil qui,
dit-il, a subi une régression profonde dans
les temps modernes. Quelques personnes qui
ont vu ses projections lumineuses déclarent
à l'envi qu'elles ont éprouvé une sensation
Pour celles qui filent
un mauvais coton.
̃••̃•.•̃̃ ̃ ̃ •
Dans l'anémie il y a une diminution considérable des globules rouges du
sang. Ces globules qui donnent justement au sang sa coloration rouge, sont-
le véhicule de l'oxygène qu'ils abtorbent lorsqu'ils traversent les poumons.
Voilà pourquoi il ne peut y avoir de santé chez celui qui n'a pas de sang'
rouge. Chacun sait que le corps ne peut vivre sans oxygène. Or, lorsque les
^1p^é^*o^.)dini^^l|quàtiyt| tfoxygèhe absorbée par l'organisme1
diminue; proportionnellement; et Fétatde santé suit le même mouvement. C'est
alors qu'apparaissent les symptômes caractéristiques langueur, pâleur des lèvres
et du visage, perte de l'appétit, cernure autour des yeux, accélération de la
respiration, palpitation du cœur lors d'un exercice un tant soit peu violent. Si
la maladie est négligée, ces symptômes augmentent de fréquence, d'intensité tout
naturellement et il vient un moment où tout espoir doit être perdu de réparer
le mal. Pris à temps, le mal est très facilement guérissable et le spécifique à
employer est un médicament tonique, ayant le pouvoir d'augmenter la
quantité des globules rouges du sang et de porter l'oxygène dans les tissus
et les muscles. Les Pilules Pink sont ce médicament tonique et, dans la
science médicale, il n'y a rien d'aussi certain que la guérison de l'anémie par les
îîlules?mk
pour quelques jours, marchait assommé
par la chaleur et la lumière triomphan-
tes, les épaules et les reins meurtris par
les arêtes du trépied et les angles de la
planchette, les pieds torturés par le cuir
des souliers racornis.
Arrivé au logis, une case de chef
ou de notable, Pierre s'inondait d'eau,
froide, pour la plus grande joie des mar-
mots assemblés, s'habillait d'un veston
et d'un pantalon de toile, et Phàt annon-
çait de sa voix la plus flûtée et la plus
déférante
Mon lieutenant est servi. `
Les tristes repas sous lés toits de paille
brune où les geckos et les serpents exé-
cutaient de furieuses sarabandes, sur les
tables dont le bois sculpté s'effritait sous
la râpe des termites, devant, les pan-
'cartes de papier où des génies, graves et
poupins, des monstres ricaneurs perpé-
tuaient leurs sourires ironiques, féroces
ou béats Pierre avalait eri hâte les tran-
ches de porc grillé, les rondelles d'aû-
;bergines frites, découpait les carcasses
maigres des poulets rôtis, buvait des'ra--
sades d'eau bouillie, lourde et fade. Plus
de vin, naturellement, plus de pain, mais:
du riz gluant.. Ah le beau pain de
France, le pain croustillant et doré, qui
craquait sous la dent!'
Phat s'empressait, la serviette sur le
bras, alignait sur la table lés soucoupes
de faïence blanche enjolivées de fleu-
rettes azurées, desservait sans bruit,
avec la mine importante et l'élégance
suprême d'un maître d'hôtel accompli, <
expulsait les indigènes trop entrepre-
nant's qui se massaient devant lès baies
de la case et considéraient avec effare-
ment le « mandarin occidental ».
Tout l'après-midi, Pierre, congés-
tionné et suant, feuilletait ses caïnets 1
décotes et d'azimuts, s'armait du crayon
et de la gomme, lâchait le rapporteur
pour le compas,' le compas pourte tire-
ligne :1e crépuscule naissant le trouvait <
agenouillé devant sa « mappe» travail-
leur machinal et accablé, inconscient de
l'heure et du lieu.
Il sortait de- sa besogne comme d'un
soroweil prOfand) a.Uaïtlsiasseèir-sur i|iv j t
absolument analogue à celles que produit sur
elles l'audition d une page musicale exécutée
à l'orgue. Il faut s'attendre à des expériences
curieuses sur ce sujet. Il serait a désirer
qu'elles fussent scientifiquement contrôlées.
Jusqu'ici elles ont été plutôt arbitraires. Le
célèbre sonnet des voyelles, d'Arthur Rim-
baud
A noir, E blanc, J rouge, U vert, 0 bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes,
reste jusqu'ici une fantaisie purement indi-
viduelle. D'autres ont vu les voyelles sur
d'autres couleurs. Et parmi les musiciens
Schumann entre autres il n'en est pas
deux qui entendent les couleurs de la même
manière. » L. d1e Crémone.
L. de Crémone.
escabeau à la porte de sa cabane, et les
habitants du village s'accroupissaient
en cercle à ses pieds. A'ors on « pala-
brait ». Pour obtenir de vagues éclaircis-
séments sur le nom, la distance, la po-
pulation du hameau le plus proche, ap-
prendre quels sentiers menaient à ce
hameau, quels marécages ou quelles ri-
vières entravaient la route, il fallait que
Pierre subît des heures de bavardages
intarissables et exaspérants, de considé-
rations sur la température et l'état des
récoltes. De vieux bonshommes, en sou-
tanelle crasseuse, prenaient la parole am
milieu de l'attention et du respect gêné-'
ral, prononçaient sur un ton solennel
d'orateur et en branlant la tête quel-
ques phrases qui déchaînaient les gro-
gnements approbateurs et enthousiastes
de l'assistance.
Qu'a-t-il dit, Phat?
U dit, mon lieutenant, il dit, ce
vieux fou « Nous souhaitons que le
jeune dignitaire occidental parvienne
sans encombré jusqu'à l'âge le plus
avancé et qu'il voie les enfants de ses
petits-enfants. J
Mais ce n'est pas de cpla qu'il s'agit.
J'ai demandé comment s'appelait cette
montagne, là-bas. As-tu bien traduit
mes paroles? ï
Pierre trépignait, ordonnait à son boy
de poser de nouveau l'importante ques-'
;tion,- recevait une nouvelle réponge,^
;aussi décevante et conçue dans des ter- `
mes aussi protocolaires, s'emporfcajf
contre Phat, lemauvais interprète, contre
ces paysans abrutis, contre toute cette
race annamite éprise de formules vides',
et solennelles, amie de l'ét;quette et des
convenances, incapable d'exprimer, sa
pensée franchement et sans réticence,
et qu'il, jugeait foncièrement hypocrite,
menteuse et railleuse.
Ils se moquent de moi, jugeait-il,
et Phat est leur complice-
Emile Nolly.
(A suivre.) 'p
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