Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1912-11-12
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 novembre 1912 12 novembre 1912
Description : 1912/11/12 (Numéro 317). 1912/11/12 (Numéro 317).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289764j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
58me Année 3mft Série H° 3T7
teMmêpoqatôémrmcËHTMESâm&t^ F~rru~ w f~aang~r~ Y7NGT.CfJV.TIM~S~
Mardi 12 Novembre 1912
Gaston CALMETTE
Directeur- Gérant
H. DE VILLEMESSANT
:̃̃̃̃ Fondateur
RÉDACTION.– ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9« Arr»)
POUR LA PUBLICITÉ
S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
A L'HOTEL DU < FIGARO »
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ABONNEMENT
Trois mois Six mois Un an
Paris et Départements. 9 » 18 » 84 »
Étranger ̃– Union postale. 18 50 36 » 70 »
̃ ii
<• Loué par ceux-ci, blâmé par ceâs-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
Dans les colonies françaises, mêmes prix
d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Les Académies de province .André Beaunier.
La Vie de Paris: La cuisine en danger Régis
GlGNOUX.
Lettre sur la guerre moderne Pierre Loti.
La guerre balkanique La question albanaise
Conférences d Belgrade et ù Budapest;
Un compromis possible.
Dans la marine Avec notre année navale
Marc Lax&p.y.
Le bicentenaire de l'Académie de Bordeaux
̃ Ch. Dauzats.
Académie des sciences Alrhoxse Bkrget.
La Chambre Le budget Pas-Perdcs.
Revue immobilière Jeanvier.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Les Théâtres Au théâtre- Réjane « Le coup
̃de téléphone » Robert de Flers.
Feuilleton L'Ile Fantôme Charles Esquier.
Les Académies
de Province
Bordeaux ïê, toit hier et -f Aie aujour-
d'hui la- glorieuse antiquité de son Aea-
̃démie. L'Institut de France est repré-
senté à cette commémoration.. Il y a des
discours, il va des cérémonies et, il y a
un bruit flatteur autour de cette compa-
gnie savante. C'est une excellente chose.
Il faut qu'on veuille encourager les
Académies provinciales. Je me souviens
de l'avoir dit; mais, si .j'avais raison de
le dire, j'ai raison de le redire un peu
d'insistance, au profit des bonnes causes,
ne messied pas..
Il était de mode, jadis et naguère, de
plaisanter autour de ces -érudits modes-
tes qui, dans leurs jardins potagers,
trouvent, à coups de bêche, des pom-
mes de terre, de frustes médailles et des
tessons (peut-être) gallo-romains. Le ba-
dinage la-dessus n'étant pas difficile, les
beaux esprits le menèrent assez loin:
les beaux esprits, quand ils ont une^fois
attrapé un thème* ne l'abandonnent pas
sans regret. ̃
Cependant, les modestes érudits de
petites villes continuèrent de-travailler,
Et, si l'on ne sait pas ce qu'ils font, c'est
qa'ils ne le crient pas sûr- lesv toits,
comme d'^uj,res c'est aussi* qu'on, n'est
pas très attentif.
Un exemple de-Jour- besogne, te, voici
mais un exemple seulement, et parmi
des dizaines d'initiatives, qui ont bien.
tourné la découverte ou, comme on eût
dit autrefois, l'invention d'Alésia. Les
fouilles ont donné des résultatsmagni-
fiques des objets d'art et le détail d'une
ville fortifiée au temps de César; quelle
ville! l'une de. celles qui doivent être le
plus auguste dans la mémoire d'une
race, car elle a vu la résistance des an-
cêtres. Aucun de nous ne serait présen-
tement ce qu'il est, n'aurait exactement
cette âme qui est la sienne si'un jour,
en deçà des siècles, Alésia n'avait eu
l'énergie et les malheurs dont subsistent
en nous, secrètes, les conséquences et,
dans le sol,– désormais hors du sol
les témoignages regardons-les, tou-
chons-les afin de connaître les origines
sous la dépendance desquelles nous du-
rons. C'est, Alésia, l'un des lieux les.
plus pathétiques de la terre: il y est
mort, il y est né des sentiments qui sont
de;nous.
Eh! bien, l'exhumation d'Alésia, qui
l'a faite? L'Académie de Semur; Semur,
une bourgade de quatre mille habitants.
On répliquera que c'est une aventure
exceptionnelle. Non. Et, s'il est vrai qu'il
n'y ait pas, dans tous les départements,
de si émouvantes pierres à déterrer, il y
a partout des archives. Quel fatras, mais,
admirable Quand on entre dans ces ré-
serves de paperasses bien poudreuses,
on en reçoit une impression, je l'avoue,
d'épouvanté. Ces murailles de liasses
ficelées recèlent de la poussière et plus
d'écriture incommode qu'on n'a envie
d'en déchiffrer. Une longue existence ne
suffirait pas à lire -tout ce qu'un seul
dépôt contient.
Or, l'histoire est là, notre histoire:
l'histoire locale, Fliistoire des petits
faits; autant dire l'histoire la plus au-
thentique. A mesure que nous déçoi-
vent (et, d'ailleurs, en nous amusant,
voire en nous émerveillant) les grandes
généralisations hardies (et très utiles)
des philosophes de l'histoire, nous som-
mes d plus en plus attirés vers l'exa-
men très méticuleux des moindres do-
cuments. La certitude est là, plaisir suc-
culent.
Et, si l'on parcourt les bulletins que
publient les Académies provinciales, on
y verra le soin" que mettent ces modes-
tes érudits au dépouillement des archi-
ves. Ils ont de la patience et du loisir;
et ils copient, tranquillement, très bien;
ils ne non plus maladroits à
réunir les textes qu'ils ont dénichés, à
rédiger sans prétention de. précieuses
monographies.
Ils ont, de toutes parts'et avec beau-
coup de metho.de, instauré une délicate
et immense enquête sur l'époque de la
Révolution et le jugement que l'avenir
devra porter sur cette époque est soumis
à leur recherche. Ils ne possèdent habi-
tuellement pas, à coup sûr, le talent
d'un Paul Gaulot ou celui d'un baron de
Batz qui, l'un dans les cartons des Ar-
chives parisiennes et l'autre dans ses
archives de famille, ont récemment
trouvé lès éléments des plus touchantes
et frappantes anecdotes mais ils tra-
vaillent de même. Ils nous montrent
ce ique fut, jour après jour, la Révo-
lution dans les calmes provinces qu'elle
exaltait et an'olait; ils nous montrent
comment se répandait et comment se
modifiait en chemin l'idée qui1 venait
de Paris et qui souvent, très mauvaise
au départ, était pire encore à l'ar-
rivée ils nous montrent comment se
multiplièrent les funestes contresens
et comment un vaste pays reçut la dé-
testable contagion. C'est un spectacle
terrible, et quia de beaux épisodes, et
qui en a de révoltants,' et qui en a de
ridicules.
La tâche que les Académies provincia-
les ont assumée est importante, si l'on
ne peut douter que, pour une large part,
notre vie contemporaine dépende du ju-
gement que nous avons à formuler sur
la Révolution.
.̃ '•*
Qu'on encourage donc les Académies
provinciales; qu'on les dirige, sans les
opprimer, certes qu'on les aide à coor-
donner leurs efforts. Qui le fera? L'Etat?
Il le devrait.
Et il le devrait d'autant plus qu'il au-
rait grand besoin d'elles, s'il était sage.
A la suite de plusieurs opérations poli-
tiques et rudes, il est (bien ou mal) de-
venu le propriétaire de presque tous les
trésors d'art de la. France. Et, au bout du
compte, il n'y connaît rien. Il est un
prodigieux collectionneur, tout à fait
ignorant de ses richesses. Qui les lui
révélera?, qui les étudiera pour lui? `?
Les Académies provinciales. C'est à elles
qu'il s'adressera, s'il n'est pas fou; c'est,
a elles qu'il demandera des conseils et
c'est par elles qu'il saura qu'un monu-
ment charmant menace ruine. Elles lui
enseigneront ce, qu'il doit essayer, ici ou
là, s'il a quelque souci de n'être pas bar-
bare après avoir été chapardeur.
Mais l'Etat! Il est si occupé! Je
ne compte ,pas beaucoup sur lui. Je
compterais davantage sur l'Académie
des inscriptions et belles-lettres, si elle
voulait considérer que tout son rôle, en
cette affaire, n'est pas seulement d'en-
voyer à des solennités comme celle de
Bordeaux un délégué ou deux. Elle au-
rait mieux à faire, en établissant un lien
vif entre les Académies provinciales et
elle, entre, les diverses Académies pro-
vinciales, et en excitant leur zèle, et en
le secondant, et en le guidant avec une
intelligente douceur^
• ;̃; ;a-.1,
1 Les Académies provinciales rendent
déjà de grands services. Elles en ren-
dront bien d'autres, quand on voudra.
Et comme alors, elles animeront heu-
reusement la vie provinciale! Elles se-
ront, dans lès petites villes un peu son>
nolentes, des foyers de bonne ferveur.
Il demeure, dans les petites villes,
plus de passé que de présent. L' « actua-
lité M, comme on dit. ne les touche guère,
ne les touche que- tardivement et. peu.
L' « actualité » est de Paris et, dans ce
pays centralisé à l'excès, ne concerne
quasi pas les petites villes lointaines et
orgueilleuses. Elles vivent à l'écart, chez
elles, enfermées dans leurs traditions
comme dans des murs. Leur passé est
leur noblesse, leur raison d'être, leur
joie quiète. Quelques-unes sont analo-
gues à, de vieilles personnes qui, pour
s'égayer, n'ont, plus que leurs souvenirs:
il faut venir à leur .secours, quand elles
cherchent dans leur, mémoire ce qui en-
chantera. leurs journées, ce qui ornera
leur mélancolie.
Et toutes les villes, proches on loin-
taines, grandes ou petites, gaillardes ou
dolentes, sont également incapables (de
môme que tout être vivant) d'organiser
leur vie nouvelle si elles ne l'appuient
sur le passé le présent ne fleurit point
ailleurs. Les Académies provinciales ont,
et peuvent avoir bien davantage, cette
vertu efficace elles empêchent de mou-
rir le. passé, qui est le sol fertile du
présent.
• André Beaunier.
LA VIE DE PARIS
La cuisine en danger
C'est un véritable scandale, c'est une atta-
que à la famille, c'est un défi à la société. Il
faut que tous les bons Français, négligeant
leurs querelles intestines, s'unissent pour dé-
fendre leur palais et leur. estomac. Demain, la
Ligue Nationale Gastronomique sera fondée
et chaque adhérent prendra l'engagement so-
lennel de ne jamais recommander à aucun
emploi administratif ou commercial une jeune
fille ou une jeune femme.
Comment Pour un modeste emploi de télé-
phoniste ou d'auxiliaire des postes, on compte,
chaque année, cinq ou six mille demoiselles
qui se flattent d'avoir au moins un gros séna-
teur.dans leurs manches de lustrine. Chaque
année, pour un poste d'institutrice adjointe
dans une petite commune, mille demoiselles ou
dames nanties de certificats, diplômées d'éco-
les normales, posent leurs candidatures syndi-
calistes, avec apostilles d'agents voyers, de
percepteurs, et de cafetiers buralistes. Dans le
commerce, une affluence égale à celle que les sta-
tisticiens déplorent dans l'administration que
déjeunes sténordactylographes, roses, blondes,
avec un petit ruban de velours noir dans les
cheveux, que « d'auxiliaires dans les grands
magasins! Enfin, au plus bas chiffre, cent
mille candidates à des emplois médiocres, à
des espoirs limités. Et nous ne parlons pas des
futures doctoresses, avocates, dentistes, etc.
Cent mille, vous entendez bien cent mille 1
Or, hier, un grand concours a commencé au
ministère de l'agriculture, un grand concours
institué par M. Pams pour nommer un pro-
fesseur de cuisine à l'Ecole agricole de Gri-
gnon, un professeur de cuisine chargé de don-
ner pendant trois mois de l'année son ensei-
gnement aux directrices des écoles ménagères,
lesquelles directrices, après ce stage, ont
charge d'instruire leurs élèves dans l'art de
la cuisine. Donc, il y- avait hier ce concours
magnifique. Savez-vous combien de candidates
se sont présentées ? C'est une honte, un
scandale, une agression, un défi. Douze can-
didates, seulement, douze candidates! Pauvre
France.
Dans notre indignation et notre tristesse
nous cïeYWis fénéf^- fi&mrnagé à M. Parn?. Le
ministre de l'agriculture a fait tout son de-
voir. Qu'on ne l'interpelle pas Et. même, il.
fit preuve, en cette douloureuse circonstance,
de la sollicitude la plus touchante. Il a prêté
ses fourneaux aux concurrentes. C'est dans
son ministère, sous ses yeux, sous ses narines
que le concours a commencé hier et conti-
nuera aujourd'hui. Comme le pauvre diable
qui se nourrissait de, la fumée d'un rôti et ne
payait qu'en faisant sonner ses écus, les ré-
dacteurs et les expéditionnaires du ministère
de l'agriculture ont travaille aux odeurs du
concours, aux parfums de la cuisine ministé-
rielle. Quel appétit ils montrèrent à déjeuner!
Douze candidates. On explique piteuse-
ment ce nombre ridicule en alléguant que
l'examen comporte des épreuves orales très
difficiles, et cependant indispensables pour
permettre au jury d'apprécier les aptitudes
éducatrices des concurrentes. Comme si l'art
culinaire était un art oratoire! N'avez-vous
pas remarqué que les cuisinières qui annon-
cent savamment le menu qu'elles préparent et
qui consultent les manuels, de recettes.de
tante Joséphine ou de cousine Barbe ne font
jamais que des plats aussi médiocres que pré-
tentieux. Elles tournent autour du pot, comme
les cubistes imaginent des théories au lieu de
peindre dans la joie de peindre. Une bonne
cuisinière prêche d'exemple. Elle se penche
sur son fourneau, auréolée des vaporisations
merveilleuses. La main-gauche sur la hanche,,
elle tient une cuiller de la main droite ainsi
que les reines portent le sceptre, et à son/cOn-*
mandement la viande se dore, le beurre fuse,
la pâte se gonfle On la voit alors qui consent
à goûter de chaque plat, se décide à faire in-
tervenir le madère ou le vinaigre et distribue le
sel, lepoivre comme la Providence répand les
bienfaits sur la terre.
D'ailleurs, pourquoi ne pas tenter les chan-
ces de l'épreuve pratique précédant l'examen
oral. On n'exigeait pas une alchimie impossi-
ble. Le jury, très sagement, n'avait pas voulu
compliquer les menus. Le plus important
consistait en une omelette, des bouchées à la
reine, des côtelettes a la chicorée et une crème
au "chocolat. Un autre menu comportait un
bar sauce hollandaise, une fricassée de pou-
let et des beignets aux pommes. Et il
n'y eut que douze Françaises qui entrepri-
rent, devant les fourneaux ministériels, de
faire cuire un bar, un poulet et des beignets.
Les membres du jury auraient pu se retirer,
en manière de manifestation. Mais, voilà.
ils devaient manger, à midi, la cuisine du
concours.Ils sont restés. Dans l'après-midi,
ils ont assisté à un exercice de •? conserves >.
Aujourd'hui, ils présideront les épreuves ora-
les et ils éliront le grand cordon bleu de Gri-
gnon, f ̃
JPp,U7.£ .candidates.! 0-h que mangeront nos
•fils quand ifs. auront vingt ans? mangeront nos
-̃ ̃̃̃̃ ̃-̃-•̃•̃̃•̃ Régis Gïgnoux,
Échos
X* Température
Pendant l'avant-dernière nuit une violente
tempête a brusquement éclaté sur Paris. Le
vent et la pluie faisaient rage. Hier matin, la
bourrasque continuait encore, et à midi, il y a
eu éclairs et coups de .tonnerre accompagnés
d'une pluie torrentielle et d'une obscurité pro-
fonde. Ce n'est que vers la fin de la journée
que cet ouragan s'est un peu calmé.
La température a peu varié. Thermomètre
le matin 7" au-dessus de zéro, o,"à midi, et 8"
le soir, à cinqheures. La pression barométrique
décroît, elle accusait, u midi, 748ramS; une pro-
fonde dépression couvre tonte l'Europe on
notait hier. 746" au pas de Calais. D'ailleurs
de très gros mauvais, temps sévissent sur la
France et les. Iles Britanniques. Des pluies
tombent sur, le nord, le centre et l'ouest de
l'Europe en France, elles ont été très abon-
dantes et presque générales.
La température a monté sur nos autres ré-
gions, excepté dans l'extrême Nord.
Départements, le matin. Au-dessus de zéro
q° à Nancy et à Charleville 6" à Dunkerque
et à Belfort 7" à Besançon, 8° à Limoges et
Lyon o" à Cherbourg, à Brest et au Mans;
10° à Boulogne, à Lorient, à Nantes, à Cler-
mont, à Toulouse et à Marseille n°, à Oues-
sant et à Bordeaus 1 2" à l'île d'Aix, à'Ro-
chefort, à Cette et à Oran 130 Biarritz, 140
à Perpignan et à Alger.
(La température du 1 novembre 1911 était,
à Paris 4° au-dessus de zéro le matin et q"
l'après-midi; baromètre: 758°"°; belle journée.)
Du New York Herald
A New-York Beau. Température mas.,
170; min., 90; vent sud-ouest. A Londres
Nuageux. Température màx. 70; min., 5°
baromètre, 746™ vent oue-st-nord-ouëst.
A Berlin Beau. Température (à midi) 50.
~c:>
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure. 45, Courses à
Maisons-Laffitte. Gagnants du Figaro
Prix de la Bretèche Trincomaly Zist.
PrixdeChaumont Conti la Belle, Antonine.
Prix Saxon Ruyter Calendal.
Prix Presto Linois Laghet.
Prix du Quesnay Joselynell; Yalmajour.
Prix Chéri Huningue; Maléfice.
A Travers Paris
Le retour du général Lyautey.
Une lettre du général Lyautey annonce
son arrivée à Paris pour le 19 ou le
20 novembre, Où il reviendra accompa-
gné de Mme Lyautey, qui était allée ré-
cemment le rejoindre à Rabat.
L'illustre soldat se reposera à Paris
pendant quelques semaines.
Ce séjour dans la capitale lui per-
mettra d'exposer au gouvernement l'état
des aH'aires marocaines, que notre nou-
veau résident général dirige avec tant
d'éclat et de judicieuse autorité; et sa
présence à Paris fournira aussi au géné-
ral Lyautey l'occasion de se rencontrer
avec les membres de l'Académie fran-
çaise, qui vient de lui rendre un si juste
hommage en l'accueillant avec tant d'é»
lan spontané.
La « Porte Dorée ».
Si le tsar Ferdinand est destiné à faire
son entrée solennelle à Constantinople,
assurément il aura soin d'accomplir la
légende fameuse et que tous les guides
pnt rappelée' à tous lf?'s foyageurs (jui,
ayant visité Constantinople, ont fait la
classique excursion à Yedi-Kulé et au-
tour des remparts de Stamboul.
On y rencontre, sur le chemin, une
ancienne porte « La Porte Dorée. » Ri-
chement décorée, elle est couverte de
motifs dores. Mais l'issue est murée. Sur
son seuil, le dernier souverain grec,
Constantin Dragazès mourut en héros le
29 mai 14D3 et Mahomet II foula son ca-
davre pour entrer dans laville conquise.
Une prophétie légendaire veut que par
cette porte entre un jour le conqué-
rant chrétien appelé par la Providence
à rejeter les Turcs en Asie. Aussi ces
derniers ont-ils fait murer cette issue
il y a longtemps déjà pensant
qu'une fragile maçonnerie suffirait a
faire mentir la pieuse tradition. Mais
Bulgares, Grecs, Arméniens, Levantins
de tontes races et de toutes confessions
connaissent la légende et, à coup sûr, le
tsar Ferdinand, s'il doit entrer à Cons-
tantinople, démolira à coups de canon
le frêle obstacle élevé par les Turcs
à la « porte dorée et c'est par là qu'il se
rendra à Sainte-Sophie.
Lorsque le vainqueur entrera dans la
vénérable basilique; un mur, à gauche,
s'ouvrira et le pope dont la, messe fut
interrompue en 145-') sortira de sa ca-
chette ̃séculaire el terminera son office.
Ainsi prophétise la légende.
-Í; -o.
La fin du Pavillon Chinois.
11 est probable que le Pavillon Chinois
ne fera bientôt plus partie du paysage
du bois de Boulogne, dans tes parages
de la Porte-Dauphine.
Mais, le pavillon, donné ù la Ville de
Paris par Je gouvernement chinois au
lendemain de la fermeture d'une expo-
sition internationale sous le Second Em-
pire, ne sera pas démoli. Des ouvriers le
démonteront. On leréparera, lerepeindra
et on le transportera dans un autre fourré
du bois de Boulogne ou peut-être au bois
de Vincennes.
Son enlèvement permettrait d'édifier
sur l'emplacement qu'il occupe un bâti-
ment dont la commission municipale
s'est fait présenter hier la maquette sur
place. Le nouveau pavillon aurait une
hauteur de six mètres et couvrirait un
espace de quarante Sa façade
blanche rappellerait le style architec-
tural du Petit Palais.
Si ce projet est réalisé, beaucoup de
Parisiens regretteront la disparition du
Pavillon Chinois qui avait donné son
nom à une partie du Bois.
̃" V" ̃̃'̃ LE HfftOS CALCULATEUR '`:
Parmi les détails qui nous parviennent sur
les grandes batailles entre les Etats alliés et
les Turcs, une anecdote tout fait savoureuse
est rapportée par un blessé de Kumanovo.
Mené à l'assaut d'une redoute, un régiment
d'infanterie serbe était mitraillé à ce point que,
tout près du but à atteindre, il s'arrêta décou-
ragé, et comme les Turcs, à ce moment mOme,
essayaient une furieuse sortie, la panique com--
mença. Le colonel était tué, la plupart des
officiers aussi le porte-drapeau tomba à son
tour. Les soldats serbes, sans chefs, sans
drapeau, décimés, •allaient, lâcher pied quand
l'un d'eux, un jeuneisraélite nomméAvramtchi,
que sa profession d'employé de magasin ne
semblait pas avoir préparé aux actes hé-
roïques., ramassant le drapeau, l'agita au-
dessus de sa tête et criant «̃. En avant, mes
amis entraîna sur ses pas ses camarades;
il décida ainsi du succès de l'assaut.'
Après la victoire, Avramtchi blessé fut féli-
cité à l'ambulance par le prince royal, qui lui
donna un grade et une belle gratification.
C'est alors qu'Avramtchi expliqua, avecune
charmante franchise.- que son héroïsme pro-
venait d'un simple calcul
Quand notre porte-drapeau tomba, nous
n'étions plus qu'à. deux. cents mètres à peine
de la redoute. Cette distance peut se franchir
en deux minutes. Deux minutes suffisent pour
être, tué mais pour revenir à notre première
position, il fallait franchir huit cents mètres en
huit minutes au moins, c'est-à-dire avec. quatre
fois plus de chances d'être fauché. C'est ce
qui m'a déterminé pour la marche en avant,
et grâce à Dieu ce fut très bien.
Parmi, les éléments dont se forme le cou-
rage, il faut compter en première ligne l'in-
telligence. En voilà une preuve certaine. Les
deux routes au carrefour desquelles Hercule
hésita jadis se présentent devant nous: en
toutes occasions. Il est toujours plus intelli-
gent de suivre la plus difficile. L'exemple
d'Avramtchi le démontre une fois de plus, et la
seule manière avantageuse de fuir dans une
bataille c'est encore de fuir en avant.
Chose vue.
Un affreux camelot, vêtu de loques in-
colores, sauvagement barbu et rouge de
trogne, s'était campé hjer aux abords de
Notre-Dame de Lorette. 11 tenait un pa-
quet de journaux crasseux, et criait
d'une voix tonitruante
La tin du monde Demandez la fin
,du monde Tout le monde y passera.
Et, sur le ton du plus vif effroi, il ajou-
tait seulement
Oh l
Vint a passer une petite Parisienne
élégante, qui sortait de l'église voisine.
Une petite Parisienne blonde, avec un
chapeau délicieux et le plus joli visage
du monde. I L'effrayante clameur la fit
sursauter. Elle regarda le hideux per- j
sonnage, et voulut acheter la feuille si-
nistre.
Mais lui, mettant sa main devant le
journal étalé
Oh non, pas vous Ça serait trop
dommage 1
Et, à partir de cette heure-là, il cria
moins fort. Il était honteux.
-o-4~
On avait dit que les libraires parisiens
se proposaient de vendre désormais
3 fr. 5Q les volumes qui, tout en étant
marqués de ce prix, ne se vendent pré-
sentement que francs. Cette nouvelle
attristait, paraît-il, les amis du roman
contemporain.
Mais rassurons-nous un de nos
confrères a consulté là-dessàs le prêsi-
dent du Syndicat des libraires. Riën à,
craindre pour le volume à 3 fr, 50..
La réforme portera sur d'autres volu-
mes, probablement. Et le président des
libraires a dit que pour des raisons .de
morale et de dignité, s'il vous plaît, on
veillerait à présenter au public une mar-
chandise « qui justifie pleinement le prix
qui lui est demandé».
Belle idée, et noble Seulement, il y a
de tout petits volumes, pleins de génie,
et que des fortunes magnifiques ne paye-
raient point à leur prix; et il y a des
livres, des quantités de livres qui ne va-
lent pas quatre sous. Les justes libraires
seront dans l'embarras pour placer les
uns et pour écouler les autres.
L'expérience a depuis longtemps
prouvé que le « petit (Servais » est un
dessert exquis pour les bien portants, un.
mets reconstituant pour les convales-
cents, un aliment de soutien pour les
malades, et enfin pour tous un régal dé-
licieux dont, on ne se lasse jamais. De
même le « carré Gerva'is est le plus
apprécié des fromages frais du genre dit
« demi-sel ». D'ailleurs la réputation du
« petit Gervais » et du « carré Gervais »
ne date pas d'hier puisque ta marque du
premier a. ,élé déposée en 1852 et celle
du second en 1864.' ̃
̃ ̃̃ .g-
Hors Paris r
La question des tutus.
Elle devient aiguë. en Mandchourie
Lisez plutôt ce télégramme de Mouk-
den
En raison de la émission de Tchas-ehr-
Suen et de la nomination de Tchan-Tchi-Luan
femme tutu de Moukden, tous les chefs de
départements de l'administration du tutu,
ainsi que les taotaïs de Kwang-Teheng-Tsu
et, Kirine et le tutu de Tsitsikar ont également
donné leur démission.
L'adjoint du tutu de Tsitsikar à. Gliailap,
Tchintuline, qui, sur l'ordre du gouverneur
de Tsitsikar, était en pourparlers avec les
autorités de Berga, est parti pour Tsilsikar,
attendu que les autorités de Ghailap, par
suite des sentiments hostiles de la popula-
tion de Berga, ne peuvent pas répoudre de
sa vie.
Et même, si vous pouvez, lisez ce télé-
gramme a haute voix.
Nouvelles à la Main
Le concours' de cuisine.
Lés concurrentes devaient faire une
dissertation française!
Irne-Ërttftttr;pW qu'elles soient dès
cordons bleus. On veut qu'elles aient
des bas assortis.
Ainsi, la France a envoyé à Cons-
tant inople deux croiseurs ?
Oui, pour rappeler le temps où elle
envoyait des croisés.
Le Masque de Fer.
Lettre sur la guerre moderne
Notre illustre collaborateur Pierre Loti,
dans la douleur où le plongent la ruine des
vaincus et le péril que court cette admirable
cité de Constantinople qu'il a tant, aimée,
jette un cri d'horreur et de pitié qui a l'élo-
quence d'une prière et la beauté d'un ana-
thème. ̃
Pierre Loti, seul peut-être, avait' le droit
d'écrire une telle page.
Alors, le progrès, ta. civilisation, le
christianisme, c'est la tuerie extra-ra-
pide, la tuerie à la mécanique, et le
shrapnell en représente pour le moment
l'expression suprême
Le shrapnell A notre époque où l'on
s'occupe à détruire les derniers fauves
et à supprimer nos microbes rongeurs,
'on n'ouvrira donc pas de bagnes, on
n'élèvera donc pas de pilori pour ceux
qui inventent de si infernales machines!
En moins de quinze jours, tout un pays
éclaboussé de sang rouge et 00,000 honi-
mes, des plus vaillants et des plus sains,
gisant le corps criblé
Si l'heure était venue où les Balkans
devaient retourner aux peuples balka-
niques, l'Europe, d'abord impré-
voyante, aujourd'hui complice, aurait
si bien pu troiwer un moyen moins
atroce. Si même l'heure était venue où
la basilique de Sainte-Sophie devait re-
tourner au Christ, était-il nécessaire pour
cela de cribler de mitraille tant de poi-
trines humaines Est-ce que depuis long-
temps déjà, il n'existe pas à Constanti-
nople, voire, à Stamboul, des églises
grecques ou bulgares dans lesquelles le
culte n'a jamais été inquiété?
Et des injures de toutes sortes conti-
nuent de poursuivre les Turcs, malgré
leur détresse, comme le concert des
meutes autour des cerfs mourants. Mais,
avant de parler, que ceux qui les in-
sultent aillent, donc vivre un peu parmi
eux jusque-là, tout ce qu'ils peuvent
dire ne prouve pas plus que l'aboiement
enragé des chiens!
Les territoires conquis, et vaillamment
conquis certes, devraient, à ce qu'il
semble, suffire aux alliés. Mais non, il
faut pousser l'ennemi à toute extrémité
et lui prendre aussi sa ville sainte. Pour
satisfaire à des rêves d'orgueil for-
cené, il faut tuer encore tout ce qui
reste, tout ce qui, dans le dernier élan
du désespoir, se précipite, presque sans
armes et follement, pour dé fendre les
remparts de Stamboul.
Ainsi, voilà ce malheureux peuple
turc, qui eut ses heures de violence
exaspérée, qui commit dans le délire
des fautes graves, je le reconnais, mais
que rien n'a épargné depuis un an, ni les,
guerres de spoliation, ni les duperies,
ni les incendies détruisant les maisons
par milliers, ni les tremblements de
terre, ni la faim. ni le typhus, le voilà,
ce peuple accablé, qui veut au moins
Biourir avec une couronne de glojre.'Et
le Sultan déclare qu'on le, tuera dans
son palais, et Kiamif pacha, ce vieillard
de quatre-vingt-cinq ans, à sa table de
travail. Les enfants, les tout jeunes en-
fants quittent les écoles pour s'enrôler
et se faire mitrailler à Tchataldja; les
prêtres courent aux remparts, et de
même tous les vieux à barbe blanche qui
peuvent encore tenir une arme. Détail
qui serait risible, s'il n'était sublime, de
pauvres eunuques des harems, auxquels
on ne demandait rien, partent aussi, le
fusil sur l'épaule. Pour eux tous,. la tue-
rie finale est certaine, avec les diaboli-
ques shrapnells- des Bulgares; ils le sa-
vent, mais ils y vont quand même.
Naïfs Arabes, qui offrent d'arriver au
secours du Croissant, avec cinq cent
mille cavaliers. Qh.'non, restez, pau-
vres gens du désert vous iriez inutile-
ment à la mort, puisque vous n'avez pas
entre les- mains les explosifs des hom-
mes vraiment civilisés.
Et, devant. cet, essor d'héroïsme et do
désespoir, pas un seul des peuples chré-
tiens ne se- lèvera pour' aire Assez! i
Pitié! Non, au mépris des traités si-
gnés, des paroles données et écrites,
tou'sne s'occupent que de se ruer à la
curée. Il en est, comme la France, qui. i.
ne veulent pas se souiller les mains dans
,1e dépeçage mais, crier grâce d'une
voix .assez forte pour être entendue, non,'
personne. Honte! Honte à l'Europe,
honte à son christianisme de pacotille.
Et, pour la première fois de ma vie, in
crois que je vais dire honte a la guerre
moderne!
Pierre Loti.
Pour la Croix-Rouge française
et les blessés de tous les belligérants
'c¡:;¡.~
Nous avons reçu, hier, au li~ara
Le baron Tossixxa. Fr. '.t .000
Le harori ~1. lossizza. 1.000
M. Ferdinand 1,;olvlsclW idt. 1.000
Comtesse de R. 100
M. TonvGuM'in. 100
M. JuIesCIaretie. 100
M. Achille Prévost. 50
M. ~.MmeMuller-Pierquin. 100
Anonyme 20
Mme '.1.-1\1.<:11'0' 10
M. S. Bloch. 5
Total.l~r. o.uâ:7
Total des listes précédentes.Fr. 83.2u8
Total grnE~rtl1:Pr. RU. 7;):)
Le comte Louis Cahen d'Anvers a, de
son côté, fait verser à une autre iwàiuihe
dé la Croix-Rouge, l'Association' des -da-
mes françaises, Ta somme de deux mine
francs. ̃
C'est par erreur que ces jours derniers
nous avons attribué à MM. Rosenlhal
frères le don dé 3,000 francs qui nous a
été -fait pour les blessés de la guerre
turco-balkanique.
C'est M. Léonard Rosenthat qui nous
a envoyé cette somme à laquelle, par
une délicate pensée, il a ajouté mille
francs pour les blessés du Maroc.
LA GUERRE
Le différend
austro-serbe
SYMPTOMES RASSURANTS
Le voyage de M. Daneff, président
de la Chambre bulgare, à Budapest,
ses entretiens avec l'Empereur-Roi, le
comte Berchtold, constituent, dans la
crise actuelle, un symptôme plutôt ras-
surant. Ils.semblent.indiquer que l'émi~
nent homme d'Etat bulgare s'apprête à
jouer dans le différend austro-serbe le
l'ôle de médiateur.
J'ai eu maintes fois l'occasion de si-
gnaler, dès le début, le contact qui s'é-
tait visiblement établi entre Vienne et
Sofiar. Placé entre ces deux grands pavs s
dont'la politique balkanique s'oppose, la
Russie et l'Autriche, le merveilleux di-
plomate qu'est le roi Ferdinand s'est
toujours appliqué à ménager plus parti-
culièrement cette dernière, qu'il redou-
tait le plus. Avant, de tenter l'opération
actuelle, il a naturellement pris des pré-
cautions du côté autrichien. Mais la Bul-
garie est liée, par ailleurs, de la façon la
plus étroite aux Etats balkaniques, Ser-
bie, Grèce, Monténégro. Au moment ou
l'un d'eux risque d'entrer en conflit avec
l'Autriche il est donc naturel que le
gouvernement bulgare essaie de s'entre-
mettre.
Bien que les colonnes serbes détachées
vers l'Adriatique aient atteint leur ob-
jectif ou soient sur le point.de l'attein-
dre, l'Autriche n'a riposté jusqu'à pré-
sent par aucune mesure militaire ou
navale. Cela encore est d'un assez bon
augure. L'essentiel, disions-nous, est de
gagner du temps, d'éviter tout acte irré-
parable qui ne manquerait pas d'avoir
en Russie un profond retentissement.
Le bruit a couru, il est vrai, que les
deux corps austro-hongrois de Bosnie-
Herzégovine allaient être mobilisés. Ce
n'est pas la première fois, tant s'en faut,
qu'un pareil bruit est mis en circula-
tion. Aucune confirmation officielle n'en
a été donnée, et d'ailleurs les corps de
Bosnie-Herzégovine sont, depuis très
longtemps, à effectif très renforcé. La
mobilisation ne changerait pas grand'-
chose à leur situation,
II semble donc que le gouvernement
autrichien n'ait pas le désir de précipiter
les événements. Pourvu qu'on s'accorde,
de part, et d'autre, le temps de la ré-
flexion, les intérêts en présence, quel-
que opposés quelque contradictoires
qu'ils paraissent, peuvent tout de même
se concilier.
Nous avons déjà parlé de la combi-
naison qui consisterait à donner à la
teMmêpoqatôémrmcËHTMESâm&t^ F~rru~ w f~aang~r~ Y7NGT.CfJV.TIM~S~
Mardi 12 Novembre 1912
Gaston CALMETTE
Directeur- Gérant
H. DE VILLEMESSANT
:̃̃̃̃ Fondateur
RÉDACTION.– ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9« Arr»)
POUR LA PUBLICITÉ
S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
A L'HOTEL DU < FIGARO »
ET POUR LES ANNONCES ET RÉCLAMES
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S, place de la Bourse >;
-̃̃ • ̃ ̃-
On g' abonne dans tous les Bureaux 'de Poste
de France et cCAl'jèrie. ̃
RÉDACTION ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9« Arr<)
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_H-
ABONNEMENT
Trois mois Six mois Un an
Paris et Départements. 9 » 18 » 84 »
Étranger ̃– Union postale. 18 50 36 » 70 »
̃ ii
<• Loué par ceux-ci, blâmé par ceâs-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
Dans les colonies françaises, mêmes prix
d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Les Académies de province .André Beaunier.
La Vie de Paris: La cuisine en danger Régis
GlGNOUX.
Lettre sur la guerre moderne Pierre Loti.
La guerre balkanique La question albanaise
Conférences d Belgrade et ù Budapest;
Un compromis possible.
Dans la marine Avec notre année navale
Marc Lax&p.y.
Le bicentenaire de l'Académie de Bordeaux
̃ Ch. Dauzats.
Académie des sciences Alrhoxse Bkrget.
La Chambre Le budget Pas-Perdcs.
Revue immobilière Jeanvier.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Les Théâtres Au théâtre- Réjane « Le coup
̃de téléphone » Robert de Flers.
Feuilleton L'Ile Fantôme Charles Esquier.
Les Académies
de Province
Bordeaux ïê, toit hier et -f Aie aujour-
d'hui la- glorieuse antiquité de son Aea-
̃démie. L'Institut de France est repré-
senté à cette commémoration.. Il y a des
discours, il va des cérémonies et, il y a
un bruit flatteur autour de cette compa-
gnie savante. C'est une excellente chose.
Il faut qu'on veuille encourager les
Académies provinciales. Je me souviens
de l'avoir dit; mais, si .j'avais raison de
le dire, j'ai raison de le redire un peu
d'insistance, au profit des bonnes causes,
ne messied pas..
Il était de mode, jadis et naguère, de
plaisanter autour de ces -érudits modes-
tes qui, dans leurs jardins potagers,
trouvent, à coups de bêche, des pom-
mes de terre, de frustes médailles et des
tessons (peut-être) gallo-romains. Le ba-
dinage la-dessus n'étant pas difficile, les
beaux esprits le menèrent assez loin:
les beaux esprits, quand ils ont une^fois
attrapé un thème* ne l'abandonnent pas
sans regret. ̃
Cependant, les modestes érudits de
petites villes continuèrent de-travailler,
Et, si l'on ne sait pas ce qu'ils font, c'est
qa'ils ne le crient pas sûr- lesv toits,
comme d'^uj,res c'est aussi* qu'on, n'est
pas très attentif.
Un exemple de-Jour- besogne, te, voici
mais un exemple seulement, et parmi
des dizaines d'initiatives, qui ont bien.
tourné la découverte ou, comme on eût
dit autrefois, l'invention d'Alésia. Les
fouilles ont donné des résultatsmagni-
fiques des objets d'art et le détail d'une
ville fortifiée au temps de César; quelle
ville! l'une de. celles qui doivent être le
plus auguste dans la mémoire d'une
race, car elle a vu la résistance des an-
cêtres. Aucun de nous ne serait présen-
tement ce qu'il est, n'aurait exactement
cette âme qui est la sienne si'un jour,
en deçà des siècles, Alésia n'avait eu
l'énergie et les malheurs dont subsistent
en nous, secrètes, les conséquences et,
dans le sol,– désormais hors du sol
les témoignages regardons-les, tou-
chons-les afin de connaître les origines
sous la dépendance desquelles nous du-
rons. C'est, Alésia, l'un des lieux les.
plus pathétiques de la terre: il y est
mort, il y est né des sentiments qui sont
de;nous.
Eh! bien, l'exhumation d'Alésia, qui
l'a faite? L'Académie de Semur; Semur,
une bourgade de quatre mille habitants.
On répliquera que c'est une aventure
exceptionnelle. Non. Et, s'il est vrai qu'il
n'y ait pas, dans tous les départements,
de si émouvantes pierres à déterrer, il y
a partout des archives. Quel fatras, mais,
admirable Quand on entre dans ces ré-
serves de paperasses bien poudreuses,
on en reçoit une impression, je l'avoue,
d'épouvanté. Ces murailles de liasses
ficelées recèlent de la poussière et plus
d'écriture incommode qu'on n'a envie
d'en déchiffrer. Une longue existence ne
suffirait pas à lire -tout ce qu'un seul
dépôt contient.
Or, l'histoire est là, notre histoire:
l'histoire locale, Fliistoire des petits
faits; autant dire l'histoire la plus au-
thentique. A mesure que nous déçoi-
vent (et, d'ailleurs, en nous amusant,
voire en nous émerveillant) les grandes
généralisations hardies (et très utiles)
des philosophes de l'histoire, nous som-
mes d plus en plus attirés vers l'exa-
men très méticuleux des moindres do-
cuments. La certitude est là, plaisir suc-
culent.
Et, si l'on parcourt les bulletins que
publient les Académies provinciales, on
y verra le soin" que mettent ces modes-
tes érudits au dépouillement des archi-
ves. Ils ont de la patience et du loisir;
et ils copient, tranquillement, très bien;
ils ne non plus maladroits à
réunir les textes qu'ils ont dénichés, à
rédiger sans prétention de. précieuses
monographies.
Ils ont, de toutes parts'et avec beau-
coup de metho.de, instauré une délicate
et immense enquête sur l'époque de la
Révolution et le jugement que l'avenir
devra porter sur cette époque est soumis
à leur recherche. Ils ne possèdent habi-
tuellement pas, à coup sûr, le talent
d'un Paul Gaulot ou celui d'un baron de
Batz qui, l'un dans les cartons des Ar-
chives parisiennes et l'autre dans ses
archives de famille, ont récemment
trouvé lès éléments des plus touchantes
et frappantes anecdotes mais ils tra-
vaillent de même. Ils nous montrent
ce ique fut, jour après jour, la Révo-
lution dans les calmes provinces qu'elle
exaltait et an'olait; ils nous montrent
comment se répandait et comment se
modifiait en chemin l'idée qui1 venait
de Paris et qui souvent, très mauvaise
au départ, était pire encore à l'ar-
rivée ils nous montrent comment se
multiplièrent les funestes contresens
et comment un vaste pays reçut la dé-
testable contagion. C'est un spectacle
terrible, et quia de beaux épisodes, et
qui en a de révoltants,' et qui en a de
ridicules.
La tâche que les Académies provincia-
les ont assumée est importante, si l'on
ne peut douter que, pour une large part,
notre vie contemporaine dépende du ju-
gement que nous avons à formuler sur
la Révolution.
.̃ '•*
Qu'on encourage donc les Académies
provinciales; qu'on les dirige, sans les
opprimer, certes qu'on les aide à coor-
donner leurs efforts. Qui le fera? L'Etat?
Il le devrait.
Et il le devrait d'autant plus qu'il au-
rait grand besoin d'elles, s'il était sage.
A la suite de plusieurs opérations poli-
tiques et rudes, il est (bien ou mal) de-
venu le propriétaire de presque tous les
trésors d'art de la. France. Et, au bout du
compte, il n'y connaît rien. Il est un
prodigieux collectionneur, tout à fait
ignorant de ses richesses. Qui les lui
révélera?, qui les étudiera pour lui? `?
Les Académies provinciales. C'est à elles
qu'il s'adressera, s'il n'est pas fou; c'est,
a elles qu'il demandera des conseils et
c'est par elles qu'il saura qu'un monu-
ment charmant menace ruine. Elles lui
enseigneront ce, qu'il doit essayer, ici ou
là, s'il a quelque souci de n'être pas bar-
bare après avoir été chapardeur.
Mais l'Etat! Il est si occupé! Je
ne compte ,pas beaucoup sur lui. Je
compterais davantage sur l'Académie
des inscriptions et belles-lettres, si elle
voulait considérer que tout son rôle, en
cette affaire, n'est pas seulement d'en-
voyer à des solennités comme celle de
Bordeaux un délégué ou deux. Elle au-
rait mieux à faire, en établissant un lien
vif entre les Académies provinciales et
elle, entre, les diverses Académies pro-
vinciales, et en excitant leur zèle, et en
le secondant, et en le guidant avec une
intelligente douceur^
• ;̃; ;a-.1,
1 Les Académies provinciales rendent
déjà de grands services. Elles en ren-
dront bien d'autres, quand on voudra.
Et comme alors, elles animeront heu-
reusement la vie provinciale! Elles se-
ront, dans lès petites villes un peu son>
nolentes, des foyers de bonne ferveur.
Il demeure, dans les petites villes,
plus de passé que de présent. L' « actua-
lité M, comme on dit. ne les touche guère,
ne les touche que- tardivement et. peu.
L' « actualité » est de Paris et, dans ce
pays centralisé à l'excès, ne concerne
quasi pas les petites villes lointaines et
orgueilleuses. Elles vivent à l'écart, chez
elles, enfermées dans leurs traditions
comme dans des murs. Leur passé est
leur noblesse, leur raison d'être, leur
joie quiète. Quelques-unes sont analo-
gues à, de vieilles personnes qui, pour
s'égayer, n'ont, plus que leurs souvenirs:
il faut venir à leur .secours, quand elles
cherchent dans leur, mémoire ce qui en-
chantera. leurs journées, ce qui ornera
leur mélancolie.
Et toutes les villes, proches on loin-
taines, grandes ou petites, gaillardes ou
dolentes, sont également incapables (de
môme que tout être vivant) d'organiser
leur vie nouvelle si elles ne l'appuient
sur le passé le présent ne fleurit point
ailleurs. Les Académies provinciales ont,
et peuvent avoir bien davantage, cette
vertu efficace elles empêchent de mou-
rir le. passé, qui est le sol fertile du
présent.
• André Beaunier.
LA VIE DE PARIS
La cuisine en danger
C'est un véritable scandale, c'est une atta-
que à la famille, c'est un défi à la société. Il
faut que tous les bons Français, négligeant
leurs querelles intestines, s'unissent pour dé-
fendre leur palais et leur. estomac. Demain, la
Ligue Nationale Gastronomique sera fondée
et chaque adhérent prendra l'engagement so-
lennel de ne jamais recommander à aucun
emploi administratif ou commercial une jeune
fille ou une jeune femme.
Comment Pour un modeste emploi de télé-
phoniste ou d'auxiliaire des postes, on compte,
chaque année, cinq ou six mille demoiselles
qui se flattent d'avoir au moins un gros séna-
teur.dans leurs manches de lustrine. Chaque
année, pour un poste d'institutrice adjointe
dans une petite commune, mille demoiselles ou
dames nanties de certificats, diplômées d'éco-
les normales, posent leurs candidatures syndi-
calistes, avec apostilles d'agents voyers, de
percepteurs, et de cafetiers buralistes. Dans le
commerce, une affluence égale à celle que les sta-
tisticiens déplorent dans l'administration que
déjeunes sténordactylographes, roses, blondes,
avec un petit ruban de velours noir dans les
cheveux, que « d'auxiliaires dans les grands
magasins! Enfin, au plus bas chiffre, cent
mille candidates à des emplois médiocres, à
des espoirs limités. Et nous ne parlons pas des
futures doctoresses, avocates, dentistes, etc.
Cent mille, vous entendez bien cent mille 1
Or, hier, un grand concours a commencé au
ministère de l'agriculture, un grand concours
institué par M. Pams pour nommer un pro-
fesseur de cuisine à l'Ecole agricole de Gri-
gnon, un professeur de cuisine chargé de don-
ner pendant trois mois de l'année son ensei-
gnement aux directrices des écoles ménagères,
lesquelles directrices, après ce stage, ont
charge d'instruire leurs élèves dans l'art de
la cuisine. Donc, il y- avait hier ce concours
magnifique. Savez-vous combien de candidates
se sont présentées ? C'est une honte, un
scandale, une agression, un défi. Douze can-
didates, seulement, douze candidates! Pauvre
France.
Dans notre indignation et notre tristesse
nous cïeYWis fénéf^- fi&mrnagé à M. Parn?. Le
ministre de l'agriculture a fait tout son de-
voir. Qu'on ne l'interpelle pas Et. même, il.
fit preuve, en cette douloureuse circonstance,
de la sollicitude la plus touchante. Il a prêté
ses fourneaux aux concurrentes. C'est dans
son ministère, sous ses yeux, sous ses narines
que le concours a commencé hier et conti-
nuera aujourd'hui. Comme le pauvre diable
qui se nourrissait de, la fumée d'un rôti et ne
payait qu'en faisant sonner ses écus, les ré-
dacteurs et les expéditionnaires du ministère
de l'agriculture ont travaille aux odeurs du
concours, aux parfums de la cuisine ministé-
rielle. Quel appétit ils montrèrent à déjeuner!
Douze candidates. On explique piteuse-
ment ce nombre ridicule en alléguant que
l'examen comporte des épreuves orales très
difficiles, et cependant indispensables pour
permettre au jury d'apprécier les aptitudes
éducatrices des concurrentes. Comme si l'art
culinaire était un art oratoire! N'avez-vous
pas remarqué que les cuisinières qui annon-
cent savamment le menu qu'elles préparent et
qui consultent les manuels, de recettes.de
tante Joséphine ou de cousine Barbe ne font
jamais que des plats aussi médiocres que pré-
tentieux. Elles tournent autour du pot, comme
les cubistes imaginent des théories au lieu de
peindre dans la joie de peindre. Une bonne
cuisinière prêche d'exemple. Elle se penche
sur son fourneau, auréolée des vaporisations
merveilleuses. La main-gauche sur la hanche,,
elle tient une cuiller de la main droite ainsi
que les reines portent le sceptre, et à son/cOn-*
mandement la viande se dore, le beurre fuse,
la pâte se gonfle On la voit alors qui consent
à goûter de chaque plat, se décide à faire in-
tervenir le madère ou le vinaigre et distribue le
sel, lepoivre comme la Providence répand les
bienfaits sur la terre.
D'ailleurs, pourquoi ne pas tenter les chan-
ces de l'épreuve pratique précédant l'examen
oral. On n'exigeait pas une alchimie impossi-
ble. Le jury, très sagement, n'avait pas voulu
compliquer les menus. Le plus important
consistait en une omelette, des bouchées à la
reine, des côtelettes a la chicorée et une crème
au "chocolat. Un autre menu comportait un
bar sauce hollandaise, une fricassée de pou-
let et des beignets aux pommes. Et il
n'y eut que douze Françaises qui entrepri-
rent, devant les fourneaux ministériels, de
faire cuire un bar, un poulet et des beignets.
Les membres du jury auraient pu se retirer,
en manière de manifestation. Mais, voilà.
ils devaient manger, à midi, la cuisine du
concours.Ils sont restés. Dans l'après-midi,
ils ont assisté à un exercice de •? conserves >.
Aujourd'hui, ils présideront les épreuves ora-
les et ils éliront le grand cordon bleu de Gri-
gnon, f ̃
JPp,U7.£ .candidates.! 0-h que mangeront nos
•fils quand ifs. auront vingt ans? mangeront nos
-̃ ̃̃̃̃ ̃-̃-•̃•̃̃•̃ Régis Gïgnoux,
Échos
X* Température
Pendant l'avant-dernière nuit une violente
tempête a brusquement éclaté sur Paris. Le
vent et la pluie faisaient rage. Hier matin, la
bourrasque continuait encore, et à midi, il y a
eu éclairs et coups de .tonnerre accompagnés
d'une pluie torrentielle et d'une obscurité pro-
fonde. Ce n'est que vers la fin de la journée
que cet ouragan s'est un peu calmé.
La température a peu varié. Thermomètre
le matin 7" au-dessus de zéro, o,"à midi, et 8"
le soir, à cinqheures. La pression barométrique
décroît, elle accusait, u midi, 748ramS; une pro-
fonde dépression couvre tonte l'Europe on
notait hier. 746" au pas de Calais. D'ailleurs
de très gros mauvais, temps sévissent sur la
France et les. Iles Britanniques. Des pluies
tombent sur, le nord, le centre et l'ouest de
l'Europe en France, elles ont été très abon-
dantes et presque générales.
La température a monté sur nos autres ré-
gions, excepté dans l'extrême Nord.
Départements, le matin. Au-dessus de zéro
q° à Nancy et à Charleville 6" à Dunkerque
et à Belfort 7" à Besançon, 8° à Limoges et
Lyon o" à Cherbourg, à Brest et au Mans;
10° à Boulogne, à Lorient, à Nantes, à Cler-
mont, à Toulouse et à Marseille n°, à Oues-
sant et à Bordeaus 1 2" à l'île d'Aix, à'Ro-
chefort, à Cette et à Oran 130 Biarritz, 140
à Perpignan et à Alger.
(La température du 1 novembre 1911 était,
à Paris 4° au-dessus de zéro le matin et q"
l'après-midi; baromètre: 758°"°; belle journée.)
Du New York Herald
A New-York Beau. Température mas.,
170; min., 90; vent sud-ouest. A Londres
Nuageux. Température màx. 70; min., 5°
baromètre, 746™ vent oue-st-nord-ouëst.
A Berlin Beau. Température (à midi) 50.
~c:>
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure. 45, Courses à
Maisons-Laffitte. Gagnants du Figaro
Prix de la Bretèche Trincomaly Zist.
PrixdeChaumont Conti la Belle, Antonine.
Prix Saxon Ruyter Calendal.
Prix Presto Linois Laghet.
Prix du Quesnay Joselynell; Yalmajour.
Prix Chéri Huningue; Maléfice.
A Travers Paris
Le retour du général Lyautey.
Une lettre du général Lyautey annonce
son arrivée à Paris pour le 19 ou le
20 novembre, Où il reviendra accompa-
gné de Mme Lyautey, qui était allée ré-
cemment le rejoindre à Rabat.
L'illustre soldat se reposera à Paris
pendant quelques semaines.
Ce séjour dans la capitale lui per-
mettra d'exposer au gouvernement l'état
des aH'aires marocaines, que notre nou-
veau résident général dirige avec tant
d'éclat et de judicieuse autorité; et sa
présence à Paris fournira aussi au géné-
ral Lyautey l'occasion de se rencontrer
avec les membres de l'Académie fran-
çaise, qui vient de lui rendre un si juste
hommage en l'accueillant avec tant d'é»
lan spontané.
La « Porte Dorée ».
Si le tsar Ferdinand est destiné à faire
son entrée solennelle à Constantinople,
assurément il aura soin d'accomplir la
légende fameuse et que tous les guides
pnt rappelée' à tous lf?'s foyageurs (jui,
ayant visité Constantinople, ont fait la
classique excursion à Yedi-Kulé et au-
tour des remparts de Stamboul.
On y rencontre, sur le chemin, une
ancienne porte « La Porte Dorée. » Ri-
chement décorée, elle est couverte de
motifs dores. Mais l'issue est murée. Sur
son seuil, le dernier souverain grec,
Constantin Dragazès mourut en héros le
29 mai 14D3 et Mahomet II foula son ca-
davre pour entrer dans laville conquise.
Une prophétie légendaire veut que par
cette porte entre un jour le conqué-
rant chrétien appelé par la Providence
à rejeter les Turcs en Asie. Aussi ces
derniers ont-ils fait murer cette issue
il y a longtemps déjà pensant
qu'une fragile maçonnerie suffirait a
faire mentir la pieuse tradition. Mais
Bulgares, Grecs, Arméniens, Levantins
de tontes races et de toutes confessions
connaissent la légende et, à coup sûr, le
tsar Ferdinand, s'il doit entrer à Cons-
tantinople, démolira à coups de canon
le frêle obstacle élevé par les Turcs
à la « porte dorée et c'est par là qu'il se
rendra à Sainte-Sophie.
Lorsque le vainqueur entrera dans la
vénérable basilique; un mur, à gauche,
s'ouvrira et le pope dont la, messe fut
interrompue en 145-') sortira de sa ca-
chette ̃séculaire el terminera son office.
Ainsi prophétise la légende.
-Í; -o.
La fin du Pavillon Chinois.
11 est probable que le Pavillon Chinois
ne fera bientôt plus partie du paysage
du bois de Boulogne, dans tes parages
de la Porte-Dauphine.
Mais, le pavillon, donné ù la Ville de
Paris par Je gouvernement chinois au
lendemain de la fermeture d'une expo-
sition internationale sous le Second Em-
pire, ne sera pas démoli. Des ouvriers le
démonteront. On leréparera, lerepeindra
et on le transportera dans un autre fourré
du bois de Boulogne ou peut-être au bois
de Vincennes.
Son enlèvement permettrait d'édifier
sur l'emplacement qu'il occupe un bâti-
ment dont la commission municipale
s'est fait présenter hier la maquette sur
place. Le nouveau pavillon aurait une
hauteur de six mètres et couvrirait un
espace de quarante Sa façade
blanche rappellerait le style architec-
tural du Petit Palais.
Si ce projet est réalisé, beaucoup de
Parisiens regretteront la disparition du
Pavillon Chinois qui avait donné son
nom à une partie du Bois.
̃" V" ̃̃'̃ LE HfftOS CALCULATEUR '`:
Parmi les détails qui nous parviennent sur
les grandes batailles entre les Etats alliés et
les Turcs, une anecdote tout fait savoureuse
est rapportée par un blessé de Kumanovo.
Mené à l'assaut d'une redoute, un régiment
d'infanterie serbe était mitraillé à ce point que,
tout près du but à atteindre, il s'arrêta décou-
ragé, et comme les Turcs, à ce moment mOme,
essayaient une furieuse sortie, la panique com--
mença. Le colonel était tué, la plupart des
officiers aussi le porte-drapeau tomba à son
tour. Les soldats serbes, sans chefs, sans
drapeau, décimés, •allaient, lâcher pied quand
l'un d'eux, un jeuneisraélite nomméAvramtchi,
que sa profession d'employé de magasin ne
semblait pas avoir préparé aux actes hé-
roïques., ramassant le drapeau, l'agita au-
dessus de sa tête et criant «̃. En avant, mes
amis entraîna sur ses pas ses camarades;
il décida ainsi du succès de l'assaut.'
Après la victoire, Avramtchi blessé fut féli-
cité à l'ambulance par le prince royal, qui lui
donna un grade et une belle gratification.
C'est alors qu'Avramtchi expliqua, avecune
charmante franchise.- que son héroïsme pro-
venait d'un simple calcul
Quand notre porte-drapeau tomba, nous
n'étions plus qu'à. deux. cents mètres à peine
de la redoute. Cette distance peut se franchir
en deux minutes. Deux minutes suffisent pour
être, tué mais pour revenir à notre première
position, il fallait franchir huit cents mètres en
huit minutes au moins, c'est-à-dire avec. quatre
fois plus de chances d'être fauché. C'est ce
qui m'a déterminé pour la marche en avant,
et grâce à Dieu ce fut très bien.
Parmi, les éléments dont se forme le cou-
rage, il faut compter en première ligne l'in-
telligence. En voilà une preuve certaine. Les
deux routes au carrefour desquelles Hercule
hésita jadis se présentent devant nous: en
toutes occasions. Il est toujours plus intelli-
gent de suivre la plus difficile. L'exemple
d'Avramtchi le démontre une fois de plus, et la
seule manière avantageuse de fuir dans une
bataille c'est encore de fuir en avant.
Chose vue.
Un affreux camelot, vêtu de loques in-
colores, sauvagement barbu et rouge de
trogne, s'était campé hjer aux abords de
Notre-Dame de Lorette. 11 tenait un pa-
quet de journaux crasseux, et criait
d'une voix tonitruante
La tin du monde Demandez la fin
,du monde Tout le monde y passera.
Et, sur le ton du plus vif effroi, il ajou-
tait seulement
Oh l
Vint a passer une petite Parisienne
élégante, qui sortait de l'église voisine.
Une petite Parisienne blonde, avec un
chapeau délicieux et le plus joli visage
du monde. I L'effrayante clameur la fit
sursauter. Elle regarda le hideux per- j
sonnage, et voulut acheter la feuille si-
nistre.
Mais lui, mettant sa main devant le
journal étalé
Oh non, pas vous Ça serait trop
dommage 1
Et, à partir de cette heure-là, il cria
moins fort. Il était honteux.
-o-4~
On avait dit que les libraires parisiens
se proposaient de vendre désormais
3 fr. 5Q les volumes qui, tout en étant
marqués de ce prix, ne se vendent pré-
sentement que francs. Cette nouvelle
attristait, paraît-il, les amis du roman
contemporain.
Mais rassurons-nous un de nos
confrères a consulté là-dessàs le prêsi-
dent du Syndicat des libraires. Riën à,
craindre pour le volume à 3 fr, 50..
La réforme portera sur d'autres volu-
mes, probablement. Et le président des
libraires a dit que pour des raisons .de
morale et de dignité, s'il vous plaît, on
veillerait à présenter au public une mar-
chandise « qui justifie pleinement le prix
qui lui est demandé».
Belle idée, et noble Seulement, il y a
de tout petits volumes, pleins de génie,
et que des fortunes magnifiques ne paye-
raient point à leur prix; et il y a des
livres, des quantités de livres qui ne va-
lent pas quatre sous. Les justes libraires
seront dans l'embarras pour placer les
uns et pour écouler les autres.
L'expérience a depuis longtemps
prouvé que le « petit (Servais » est un
dessert exquis pour les bien portants, un.
mets reconstituant pour les convales-
cents, un aliment de soutien pour les
malades, et enfin pour tous un régal dé-
licieux dont, on ne se lasse jamais. De
même le « carré Gerva'is est le plus
apprécié des fromages frais du genre dit
« demi-sel ». D'ailleurs la réputation du
« petit Gervais » et du « carré Gervais »
ne date pas d'hier puisque ta marque du
premier a. ,élé déposée en 1852 et celle
du second en 1864.' ̃
̃ ̃̃ .g-
Hors Paris r
La question des tutus.
Elle devient aiguë. en Mandchourie
Lisez plutôt ce télégramme de Mouk-
den
En raison de la émission de Tchas-ehr-
Suen et de la nomination de Tchan-Tchi-Luan
femme tutu de Moukden, tous les chefs de
départements de l'administration du tutu,
ainsi que les taotaïs de Kwang-Teheng-Tsu
et, Kirine et le tutu de Tsitsikar ont également
donné leur démission.
L'adjoint du tutu de Tsitsikar à. Gliailap,
Tchintuline, qui, sur l'ordre du gouverneur
de Tsitsikar, était en pourparlers avec les
autorités de Berga, est parti pour Tsilsikar,
attendu que les autorités de Ghailap, par
suite des sentiments hostiles de la popula-
tion de Berga, ne peuvent pas répoudre de
sa vie.
Et même, si vous pouvez, lisez ce télé-
gramme a haute voix.
Nouvelles à la Main
Le concours' de cuisine.
Lés concurrentes devaient faire une
dissertation française!
Irne-Ërttftttr;pW qu'elles soient dès
cordons bleus. On veut qu'elles aient
des bas assortis.
Ainsi, la France a envoyé à Cons-
tant inople deux croiseurs ?
Oui, pour rappeler le temps où elle
envoyait des croisés.
Le Masque de Fer.
Lettre sur la guerre moderne
Notre illustre collaborateur Pierre Loti,
dans la douleur où le plongent la ruine des
vaincus et le péril que court cette admirable
cité de Constantinople qu'il a tant, aimée,
jette un cri d'horreur et de pitié qui a l'élo-
quence d'une prière et la beauté d'un ana-
thème. ̃
Pierre Loti, seul peut-être, avait' le droit
d'écrire une telle page.
Alors, le progrès, ta. civilisation, le
christianisme, c'est la tuerie extra-ra-
pide, la tuerie à la mécanique, et le
shrapnell en représente pour le moment
l'expression suprême
Le shrapnell A notre époque où l'on
s'occupe à détruire les derniers fauves
et à supprimer nos microbes rongeurs,
'on n'ouvrira donc pas de bagnes, on
n'élèvera donc pas de pilori pour ceux
qui inventent de si infernales machines!
En moins de quinze jours, tout un pays
éclaboussé de sang rouge et 00,000 honi-
mes, des plus vaillants et des plus sains,
gisant le corps criblé
Si l'heure était venue où les Balkans
devaient retourner aux peuples balka-
niques, l'Europe, d'abord impré-
voyante, aujourd'hui complice, aurait
si bien pu troiwer un moyen moins
atroce. Si même l'heure était venue où
la basilique de Sainte-Sophie devait re-
tourner au Christ, était-il nécessaire pour
cela de cribler de mitraille tant de poi-
trines humaines Est-ce que depuis long-
temps déjà, il n'existe pas à Constanti-
nople, voire, à Stamboul, des églises
grecques ou bulgares dans lesquelles le
culte n'a jamais été inquiété?
Et des injures de toutes sortes conti-
nuent de poursuivre les Turcs, malgré
leur détresse, comme le concert des
meutes autour des cerfs mourants. Mais,
avant de parler, que ceux qui les in-
sultent aillent, donc vivre un peu parmi
eux jusque-là, tout ce qu'ils peuvent
dire ne prouve pas plus que l'aboiement
enragé des chiens!
Les territoires conquis, et vaillamment
conquis certes, devraient, à ce qu'il
semble, suffire aux alliés. Mais non, il
faut pousser l'ennemi à toute extrémité
et lui prendre aussi sa ville sainte. Pour
satisfaire à des rêves d'orgueil for-
cené, il faut tuer encore tout ce qui
reste, tout ce qui, dans le dernier élan
du désespoir, se précipite, presque sans
armes et follement, pour dé fendre les
remparts de Stamboul.
Ainsi, voilà ce malheureux peuple
turc, qui eut ses heures de violence
exaspérée, qui commit dans le délire
des fautes graves, je le reconnais, mais
que rien n'a épargné depuis un an, ni les,
guerres de spoliation, ni les duperies,
ni les incendies détruisant les maisons
par milliers, ni les tremblements de
terre, ni la faim. ni le typhus, le voilà,
ce peuple accablé, qui veut au moins
Biourir avec une couronne de glojre.'Et
le Sultan déclare qu'on le, tuera dans
son palais, et Kiamif pacha, ce vieillard
de quatre-vingt-cinq ans, à sa table de
travail. Les enfants, les tout jeunes en-
fants quittent les écoles pour s'enrôler
et se faire mitrailler à Tchataldja; les
prêtres courent aux remparts, et de
même tous les vieux à barbe blanche qui
peuvent encore tenir une arme. Détail
qui serait risible, s'il n'était sublime, de
pauvres eunuques des harems, auxquels
on ne demandait rien, partent aussi, le
fusil sur l'épaule. Pour eux tous,. la tue-
rie finale est certaine, avec les diaboli-
ques shrapnells- des Bulgares; ils le sa-
vent, mais ils y vont quand même.
Naïfs Arabes, qui offrent d'arriver au
secours du Croissant, avec cinq cent
mille cavaliers. Qh.'non, restez, pau-
vres gens du désert vous iriez inutile-
ment à la mort, puisque vous n'avez pas
entre les- mains les explosifs des hom-
mes vraiment civilisés.
Et, devant. cet, essor d'héroïsme et do
désespoir, pas un seul des peuples chré-
tiens ne se- lèvera pour' aire Assez! i
Pitié! Non, au mépris des traités si-
gnés, des paroles données et écrites,
tou'sne s'occupent que de se ruer à la
curée. Il en est, comme la France, qui. i.
ne veulent pas se souiller les mains dans
,1e dépeçage mais, crier grâce d'une
voix .assez forte pour être entendue, non,'
personne. Honte! Honte à l'Europe,
honte à son christianisme de pacotille.
Et, pour la première fois de ma vie, in
crois que je vais dire honte a la guerre
moderne!
Pierre Loti.
Pour la Croix-Rouge française
et les blessés de tous les belligérants
'c¡:;¡.~
Nous avons reçu, hier, au li~ara
Le baron Tossixxa. Fr. '.t .000
Le harori ~1. lossizza. 1.000
M. Ferdinand 1,;olvlsclW idt. 1.000
Comtesse de R. 100
M. TonvGuM'in. 100
M. JuIesCIaretie. 100
M. Achille Prévost. 50
M. ~.MmeMuller-Pierquin. 100
Anonyme 20
Mme '.1.-1\1.<:11'0' 10
M. S. Bloch. 5
Total.l~r. o.uâ:7
Total des listes précédentes.Fr. 83.2u8
Total grnE~rtl1:Pr. RU. 7;):)
Le comte Louis Cahen d'Anvers a, de
son côté, fait verser à une autre iwàiuihe
dé la Croix-Rouge, l'Association' des -da-
mes françaises, Ta somme de deux mine
francs. ̃
C'est par erreur que ces jours derniers
nous avons attribué à MM. Rosenlhal
frères le don dé 3,000 francs qui nous a
été -fait pour les blessés de la guerre
turco-balkanique.
C'est M. Léonard Rosenthat qui nous
a envoyé cette somme à laquelle, par
une délicate pensée, il a ajouté mille
francs pour les blessés du Maroc.
LA GUERRE
Le différend
austro-serbe
SYMPTOMES RASSURANTS
Le voyage de M. Daneff, président
de la Chambre bulgare, à Budapest,
ses entretiens avec l'Empereur-Roi, le
comte Berchtold, constituent, dans la
crise actuelle, un symptôme plutôt ras-
surant. Ils.semblent.indiquer que l'émi~
nent homme d'Etat bulgare s'apprête à
jouer dans le différend austro-serbe le
l'ôle de médiateur.
J'ai eu maintes fois l'occasion de si-
gnaler, dès le début, le contact qui s'é-
tait visiblement établi entre Vienne et
Sofiar. Placé entre ces deux grands pavs s
dont'la politique balkanique s'oppose, la
Russie et l'Autriche, le merveilleux di-
plomate qu'est le roi Ferdinand s'est
toujours appliqué à ménager plus parti-
culièrement cette dernière, qu'il redou-
tait le plus. Avant, de tenter l'opération
actuelle, il a naturellement pris des pré-
cautions du côté autrichien. Mais la Bul-
garie est liée, par ailleurs, de la façon la
plus étroite aux Etats balkaniques, Ser-
bie, Grèce, Monténégro. Au moment ou
l'un d'eux risque d'entrer en conflit avec
l'Autriche il est donc naturel que le
gouvernement bulgare essaie de s'entre-
mettre.
Bien que les colonnes serbes détachées
vers l'Adriatique aient atteint leur ob-
jectif ou soient sur le point.de l'attein-
dre, l'Autriche n'a riposté jusqu'à pré-
sent par aucune mesure militaire ou
navale. Cela encore est d'un assez bon
augure. L'essentiel, disions-nous, est de
gagner du temps, d'éviter tout acte irré-
parable qui ne manquerait pas d'avoir
en Russie un profond retentissement.
Le bruit a couru, il est vrai, que les
deux corps austro-hongrois de Bosnie-
Herzégovine allaient être mobilisés. Ce
n'est pas la première fois, tant s'en faut,
qu'un pareil bruit est mis en circula-
tion. Aucune confirmation officielle n'en
a été donnée, et d'ailleurs les corps de
Bosnie-Herzégovine sont, depuis très
longtemps, à effectif très renforcé. La
mobilisation ne changerait pas grand'-
chose à leur situation,
II semble donc que le gouvernement
autrichien n'ait pas le désir de précipiter
les événements. Pourvu qu'on s'accorde,
de part, et d'autre, le temps de la ré-
flexion, les intérêts en présence, quel-
que opposés quelque contradictoires
qu'ils paraissent, peuvent tout de même
se concilier.
Nous avons déjà parlé de la combi-
naison qui consisterait à donner à la
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