Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1912-09-14
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 septembre 1912 14 septembre 1912
Description : 1912/09/14 (Numéro 258). 1912/09/14 (Numéro 258).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289705v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Samedi 14 Septembre 1912
58e Innée 3e Série N° 258
le numéro avec son supplément DIX CENTIMES dans toute la France –Etrange VINGT CENTIMES
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
Gaston. CALMETTE
Directeur-Gérant
f Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchantt, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.* .•
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SOMMAIEE
L'Eau magique Gérard d'Houville.
La V ie hors Paris La soirée aux manoeuvres
RÉGIS Gignoux.
Au Japon Funérailles impériales. Suicide
du général Nogi.
Les Affaires marocaines L'entrée à Mar-
rakech. Rapport du colonel Mangin.
La crise turque La Turquie et la Bulgarie.
Les grandes manœuvres dé l'Ouest Un bel ex-
ploit de ta cavalerie De Beyre.
Dessin: « Parfilspécial» Albert Guillaume.
A l'Institut Académie des inscriptions Gh.
Dauzats.
Courrier de la Bourse.
L'EAU MAGIQUE
•H me semble que le culte de l'eau et
de ses vertus purifiantes doit remonter
jusqu'aux temps les plus mythologiques.
La source en laquelle la petite Byblis fut
transformée dut avoir des bienfaits spé-
ciaux pour les cœurs moroses; le Muses
puisaient dans la fontaine de Castalie
le secret de leurs perfections éternelles
tous les poètes de tous les temps ont
espéré se désaltérer un peu à l'eau
d'Hippocrène, jaillie du sabot transpa-
rent de Pégase; Narcisse, ce contem-
plateur, courbé sur les ondes immobiles,
n'était peut-être qu'un passionné buveur
d'eau, qui cherchait ensuite dans leur
miroir le reflet d'une mine meilleure et
qui le satisfit enfin. Partout, à travers
les légendes et les mythes de tous les
âges et de toutes les contrées, l'eau ruis-
selle et tintinnabule, amicale ou redou-
table des naïades grecques aux nixes
germaniques, aux fraîches fées de France
habitantes des fontaines, 'l'eau, l'eau
douce et limpide, et mystérieuse, et sa-
crée, répand tout le long du temps ses
ruisseaux et ses cascades, allonge ses'
fleuves et ses rivières, étale ses lacs et,
jalousement, dissimule ses sources se-
crètes, profondes et si pures, que les
hommes toujours les ont vénérées
presque autant que des déesses.
Depuis la fameuse Jouvence, que de
fontaines ont eu des pouvoirs merveil-
leux ou pervers! Dans l'une, on jette
son anneau pour revoir son amant en
rêve dans l'autre, on étanche ses cha-
grins, on lave ses fautes, on oublie ses
regrets. Mais toujours, au fond brillant
des plus privilégiées d'entre elles, c'est
l'amour, c'est la santé perdue que l'on
va retrouver, c'est l'espoir d'une jeunesse
nouvelle, la certitude de la force et du
bonheur que l'on y veut boire à longue
haleine. Fontaines sources eaux mur-
murantes vous bercez toujours la vieille
humanité de vos chansons encore
joyeuses, de vos petites vagues où on-
dule le prestige d'un avenir rayonnant
et intarissable. Eau. divine, jeunesse du
monde, vous êtes toujours toute-puis-
sante, et ceux qui vont vous chercher
dans tous les lieux de la terre sont des
pèlerins fervents qui vous supplient,
belle eau secourable ou sournoise, d'é-
couter leurs prières et de leur être
favorable 1
Les premiers buveurs d'eau, n'est-ce
pas, furent les faunes et les satyres.
Fatigués de danses et de chasses et de
vendanges, las d'avoir poursuivi les
•nymphes et maraudé, et gambadé, et
bu à toutes les outres pleines, les faunes
alourdis par l'âge, les satyres penauds
et mélancoliques, vinrent demander aux
bonnes naïades, leurs amies, consola-
tions et secours. La fantasque troupe
était attristée, les galops moins prompts;
et plus incertain, moins allègre, le pié-
tinement des chèvre-pieds aux durs sa-
bots, jadis agiles. Pour charmer les
sources propices ils jouaient, lorsque
venait le soir, leurs plus douces et clai-
res chansons sur leurs flûtes; ils effeuil-
laient des fleurs parfumées dans 1 eau
des fontaines et, agenouillés sur les
bords humides, puisant dans leur tasse
de hêtre ou dans leurs doigts rejoints
l'onde froide, transparente et sombre,
ils buvaient à longs traits en renversant
la tête vers le ciel et en invoquant la
jeunesse.
Certes, on ne rencontre plus., parmi
les buveurs d'eau, ces personnages my-
thologiques, et c'est un regret. Il serait
charmant, lorsqu'on se promène au bord
d un petit torrent, dans la vallée, au
fond d'un paysage si paisible de lignes
et de couleurs, de voir surgir un alerte
faune, rieur et cornu, couronné de pam-
pres pourprés et porteur d'une outre
gonflée. Il nous dirait que les vertus
inouïes de l'eau que nous sommes venus
boire ici lui ont conservé depuis les pre-
miers âges du monde une force immor-
telle, et, galamment, il nous offrirait un
peu de cette eau magique qui gonfle dé-
sormais son outre, au lieu du vin redou-
table qui jadis enivrait les satyres. Mais
on ne le rencontre pas, le faune au mas-
que hilare, aux oreilles pointues, à la
ceinture de lierre. Les naïades invisibles
'habitent peut-être l'eau bondissante,
mais on ne voit plus leur sourire et l'on
ne sait plus distinguer dans le bruit
calmé ou écumeux le chuchotement de
leurs promesses.
**#
Il faut pourtant aller dévotement prier
l;eau, 1 euu souveraine. Tout près d ici
elle a son temple; tout près d'ici est le
lieu mystérieux et privilégié où elle dort,
déesse aux yeux verts. C'est au petit lac
de Montriond qu'il faut aller lui porter
ses dévales prières. C'est la qu'elle ap-
paraît vraiment redoutable, maléfique
et toute-puissante. Elle semble dormir
au fond d'une coupe enchantée et sau-
vage, entourée de sapins et de hêtres
et d'un frais silence forestier. C'est tout
à coup qu'on la découvre, immobile,
insondable; à travers les premiers ra-
me.aux jaunis, elle change comme un
regard de sorcière aux charmes atti-
rants et maudits. Est-elle d'émeraude
ou de turquoise? On ne sait; elle est
plus claire que l'une et moins opaque
que Vautre; elle a du philtre et du poi-
son,' et il semble qu'elle puisse vous
enivrer à la fois de désir et de mort.
C'est un site étrange, en vérité, un en-
droit de conté et de légende. On y ar-
rive à l'improviste, surpris de voir suc-
céder si brusquement au pays aimable,
joli, mais banal que l'on traversait, ce
lieu mystérieux, ce petit lac bleuissant
et triste qui doit avoir une histoire in-
connue et bercer dans ses eaux pro-
fondes je ne sais quel tragique amour.
Sur le chemin qui le contourne pas-
sent des bûcherons et, plus loin, un tout
petit garçon qui porte sur le dos une
hotte plus grande que lui-même et un
immense parapluie. Et lé conte de fées
va commencer sans doute.
La reine des eaux qui sourit mécham-
ment à travers les feuillages va surgir
devant:le petit garçon épouvanté, émer-
veillé. Elle lui dira «Prends-moidans
ta hotte et emmène-moi, tout au fond de
la forêt, là où s'épanouit une source
bleue à laquelle j'en veux depuis des siè-4
cles très longs. car le chevalier que
j'aimais a jeté dans son eau l'émeraude
magique que je lui avais donnée. »
Que ne dira-t-elle pas encore, la reine
aux yeux verts, au petit voyageur sé-
duit et frissonnant ? Je ne sais il
passe il se hâte il va très vite
Il a peur peut-être. Qui sait s'il ne lui
est pas arrivé déjà, quand il était même
plus petit, une aventure encore plus
invraisemblable? Qui sait s'il n'est pas
lui-même un lutin de la forêt et s'il ne
transporte pas dans sa hotte profonde
tous les secrets de l'automne, toutes les
couleurs d'or et de rose dont les arbres
vont se parer? Dès que nous ne serons
plus là, il va reprendre sa forme ir-
réelle, et du bout de son vieux para-
pluie transformé en pinceau féerique, il
va peindre les beaux feuillages, en ocre
ou en vermillon. Et l'on quitte à regret
les bords spongieux et froids du petit
lac magique, qui nous regarde avec
défi et perfidie, et dont nous ne péné-
trerons pas le mystère et n'apprendrons
pas le secret.
Mais, ô belle eau souveraine belle
eau devant laquelle on s'est incliné très
humblement, aux bords de ce lac où
vous paraissez plus énigmatique et plus
redoutable que partout ailleurs, belle
eau, soyez douce à vos fervents et ami-
cale à vos fidèles Empêchez vos dévots
altérés d'aller trop tôt rejoindre aux
bords du Léthé les derniers buveurs
d'eau des temps antiques, qui, n'ayant
pu guérir les maux de leur vie, cher-
chaient, aux sources du fleuve sans
mémoire, l'oubli de cette vie inguéris-
sable. Moi, j'aime à croire que cette
source sombre était peu fréquentée,
même par les ombres les plus taci-
turnes car, peut-on vouloir oublier rien
de ce qui fut la joie, la douleur ou
l'amour? Et sans doute ces errants fan-
tômes, glissant sous les cyprès, sur les
prés d'asphodèles, évoquaient-ils plutôt
intarissablement, le long des rives fu-
néraires, le souvenir frais des eaux
ruisselantes et vives qui désaltéraient
à la fois, alors qu'ils étaient mortels, la
soif de leurs corps parfaits et de leurs
âmes voluptueuses.
Gérard d'Houville.
^^̃^̃^vysj-
LA VIE HORS PARTS
La soirée aux manœuvres
Ohé, les vieux il y a du rouge à cin-
quante 1 ..̃
Et le blanc ̃
Ah le blanc, quatorze sous mais ça pé-
tille.
Tu te mets avec moi pour un litre ?
Oui. Tiens, voilà mes sept sous.
Hé, dis, prends mon bidon Je vais au
pain.
Hé, prends le mien. Je vais à la viande.
Prends le mien aussi, quoi J'ai blessé.
Je soigne mon pied. Je te payerai un quart.
L'homme s'élance. Il tient les bidons par
les courroies sur son épaule, et il court si
vite que les bidons sautent et se soulèvent
comme les ballons des vieilles marchandes
aux Tuileries. De la grange, où toute une
section d'infanterie s'installe pour la nuit, un
cri unanime monte jusqu'aux poutres velues
de foin
Ah le bon patelin 1
Il n'y a plus aucune mauvaise humeur, et
cependant la journée fut dure pour l'active et
pour la réserve.
Quelle marche depuis le petit jour. Et le
passage dans le bois quand se sont envolés les
aéroplanes! Et la bataille qui a commencé
au milieu de la grande halte. Et la course
dans le bois. Et cette pause dans la grande
terre labourée quand le dirigeable a passé.
Et la marche ensuite dans le chemin Pousse
cailloux. Et puis la grande route. Et puis
encore le petit chemin. Le gros du batail-
lon est resté dans le village, mais notre com-
pagnie, c'est bien la compagnie Pas-de-Veine.
Il a fallu monter jusqu'à ce hameau. Et,
bien sûr, notre section est logée dans la der-
nière maison. Faut pas se plaindre la
grange est bonne et il y a vraiment de la
paille aujourd'hui. Pourvu qu'on ne fasse
pas réveil en fanfare et marche de nuit.
Blagues C'est que j'ai mal au pied, moi.
Le même cri unanime qui saluait « le beau
patelin » éclate au retour du Bacchus por-
teur de bidons
Le vin, les gars, le vin 1 j
Oh .la belle j oie puérile des soldats fatigués
et leur espièglerie au retour des manœuvres;
dans les granges ouvertes, à la fraîcheur du
soir. Ils bavardent, ils crient, comme des
écoliers en récréation et en même temps ils
s'absorbent dans des rangements de vieilles
ménagères. Il faut prendre garde que le fusil
ne tombe dans les tas de paille on risque de
le chercher longtemps au réveil il ne faut
pas trop défaire le sac on n'aurait pas le
temps de le reconstruire avec soin. Tu con-
nais l'art de tirer tes petits souliers et de sor-
tir ta gamelle sans 'ébranler les piquets de
tente et la serpe, et la scie, et la boite de
conserves.
Un peu d'eau sur la tête, en insistant sur
la nuque .ou le bout du nez, piqués par le so-
leil. Contre ce petit mur, le cuisinier rallume
encore sa cigarette aux branches enflammées
qui font-bouillir la soupe à côté, entre deux
pierres, le caporal lui-même a construit un
petit foyer et sur le plat brillant à l'extérieur
et noir au fond, le saindoux grésille et atta-
que les morceaux de viande à peu près comme
le bataillon a pris d'assaut les hameaux où
se tenait le général arbitre et les officiers
étrangers.
Quels bons dîners, les dîners de manœu-
vres et pourquoi n'a-t-on pas le temps à la
caserne de faire soi-même, en famille, en po-
pote, son petit < frichti ». Menu du troisième
jour,de manœuvres: soupe aux patates et
poireaux rôti de bœuf, patates à la graisse;
gruyère; un peu de poires du bon Dieu. et
le quart de vin, et les litres qu'on boit plus
aisément avec les amis de la réserve. Cette
année, nos soldats ont de la chance ils ont
les vins de Vouvray, de Chinon, de Bour-
gueil. Ils pourraient tous comprendre Rabe-
lais dans son pays et raconter des contes
drolatiques, pris au terroir que retourna
Balzac. Quels souvenirs émus ils remporte-
ront chez eux, à la classe M. Millerand
n'avait pas prévu cette nouvelle popularité.
.Après le dîner, c'est la cigarette chiche-
ment tournée; c'est la pipe soigneusement
extraite de l'écrin-cartouchière. Puis, un verre
de vin blanc, comme une liqueur digestive
en.fin un grand soupir de satisfaction. On est
bien, ici. D'ailleurs, il est défendu d'aller dans
les cafès. Et puis, pour aller au café, mal-
gré l'adjudant, il faudrait descendre du ha-
meau et on a marché son compte. Le mieux,
c'est de s'asseoir sur le petit mur, comme
des rentiers. Les « malingres » qui se sont
trop fatigués dorment déjà sur la paille, le
képi ramené sur les yeux.
Pas de sales blagues en manœuvres.
Laissons dormir les copains. Dis donc, tu
vois ce grand château, là-bas ? Qu'est-ce que
ça représente C'est des Américains, mon
vieux. Et là-bas, tu vois ce parc, qui est
gardé par des statues ? Au fond du pays,
c'est. Tours Non, c'est Loùdun. -Dis
donc, il fera beau, demain quand le soleil
se couche comme ça, chez nous, c'est le beau
temps fixe. Chez nous aussi. Ils n'ont
pas trop souffert des pluies, dans, ce pays.
Ils ont bien rentré toutes leurs récoltes.-
Tu as vu comme la paille est forte et longue?
Oui, chez nous, mon père m'écrit qu'elle
ne vaudra rien. Chez nous, la même chose.
C'est un pays riche, cette Touraine.
L'instituteur de la huitième escouade dit que
c'est le jardin de la France. Et si nous
habitions ces châteaux ? Oh 1 regarde 1 re-
garde, mon vieux, l'artillerie qui court encore
après son cantonnement.
Régis Gignoux.
1111 -N/W^«-
Échos
La Température
Nous ne dirons pas que nous traversons
une série de beau temps. Oh non, ce serait
vraiment d'un enthousiasme trop exagéré.
Cependant, chose inouïe, nous venons de vi-
vre, sans pluie, pendant deux jours. Vu l'état
ordinaire de l'atmosphère sur la région, ce
fait est presque un grand événement. Le
laisser passer sous silence serait mériter
d'être accusé d'une négligence coupable.
Donc, hier, il n'est pas tombé une seule
goutte d'eau de la journée, qu'éclairait d'ail-
leurs un soleil réjouissant et superbe.
Hier, dans la matinée, un brouillard assez
épais s'étendait sur Paris; vers dix heures,
le soleil avait dissipé la brume. A cette
heure, le thermomètre, en baisse, marquait 6°
au-dessus de Zéro et 15° le soir; une gelée
blanche a été signalée sur quelques points de
la région parisienne pendant la matinée.
Après une hausse de iomm en 48 heures, le
baromètre accusait à midi 772mm3.
Des pluies sont tombées dans plusieurs
stations du nord, du centre et du sud du
continent. En France, il a plu au Havre, à
Clermont-Ferrand et à Besançon. Belle jour-
née sur la côte de la Manche et en particulier
dans la jolie station d'Houlgate où il a fait
beau et chaud.
Dans l'ouest de l'Europe la température
est en grande baisse.
Departeme.nts, le matin. Au-dessus de \iro
4° à Charleville, 5° à Belfort, 70 au Mans, à
Clermont, à Toulouse»,», .Besançon et à Lyon
8° à Dunkerque, à Nantes "ëï~â Nancy 90 à
Boulogne, à Biarritz, à Bordeaux et à Limo-
ges 10° à Rochefort; ii° à Cherbourg et à
Cette; 120 à Ouessant et à Marseille; 130 à
Perpignan 210 à Oran et à Alger.
En France, une période de beau temps est
probable.
(La température du 13 septembre 1911 était,
à Paris 170 au-dessus de zéro le matin, et 260
l'après-midi; baromètre 761" Soleil res-
plendissant.)
Du New York Herald
A New-York Beau. Température max.,
24°5 min., i6°y. Vent sud. A Londres
Beau. Température max., 15°5; min.,8"6.
Vent ouest. A Berlin Beau. Tempéra-
ture (midi) 160. •
°v-.
Les Courses
Aujourd'hui, à deux heures, Cours33 à
Saint-Cloud. -.Gagnants du Figaro
Prix Edimbourg Ivanhoff; Ithos.
Prix de Longchanfp Inno; Irma.
Prix, de Courbevoie Herminie Hercule.
Prix de Dinan Foudre Gabier.
}, Prix d'Asnières Jachère Joli Cœur.
Prix Jacqttes Olry HarokL; Hilote.
Prix de P-utetcux iRoussean^ Erio Vaillant,
À Travers Paris V
Préséances.. '••
Ainsi qu'on le sait, l'ordre des pré-
séances dans les cérémonies officielles
était régi, depuis de longues années; par
le fameux « décret de Messidor », lors-
qu'en 1907, au mois de juin, M. Clemen-
ceau, alors président du Conseil, fit si-
gner un décret modifiant le protocole
antérieur.
D'après ce décret de juin 1907, l'ordre
des préséances pour les autorités ayant
rang' individuel débutait ainsi
1° Le préfet; 2° les sénateurs et députés;
3° le président du Conseil général du dépar-
tement, et enfin 4° le général commandant le
corps d'armée.
Nous croyons savoir que le décret du
16 juin 1907 va être rapporté et qu'on
va rendre aux généraux de corps d'ar-
mée le rang qui leur est dû, avant les
préfets.
Inquiétude. ̃
Les esprits curieux de mystère se sa-
tisferont en lisant l'Indicateur Chaix qui
donne excellemment les heures de dé-
part et d'arrivée des trains sur toutes les
lignes de chemins de fer français, et ce,
pour les jours et les nuits compris entre
lei dimanche 15 et le vendredi 20 sep-
tembre 1912.. Et c'est la page 33 qu'ils
rechercheront d'abord.
Etonnés, ils liront à cette page que
l'avant-derniér train qui assure le trafic
entre Versailles et Paris arrive à Saint-
Lazare même, à 24 heures, tandis que
le dernier train part de Versailles à
0 heure. Ainsi ils commenceront de
douter.
Ainsi ils comprendront peut-être le 'e
sens ésotérique des réformes dernières
qui ont illustré le nom de M. Auga-
gneur, ministre. Car il faut bien accep-
ter enfin que ce n'est pas un souci des
nouveautés qui lui fit dédoubler nos
vieilles heures françaises. Il apparaît
aujourd'hui qu'entre une journée et une
autre journée, il y a une quantité mathé-
matique qu'on ne saurait négliger. Nous
avions cette habitude ancienne de divi-
serletempsen heures, d'imaginer qu'une
heure succédait à une autre heure.
M. Augagneur a changé tout cela.
Il y a maintenant l'heure 0 et l'heure
24, qui se superposent sans se confon-
dre, mystère qui relève de la foi laïque
et qui dépasse l'entendement. Des ma-
thématiciens, dans leurs rêveries, ont
accepté parfois le temps comme une
manière de dimension de l'espace. M.
Augagneur raffine sur cette finesse. Il
inaugure, pour notre bonheur, un temps
à deux dimensions.
Nous voilà bien gouvernés.
Le choix d'une carrière.
La question va se poser, à la rentrée
des classes, pour beaucoup de petits
•Français. On entre au lycée c'est la
préparation à la vie qui commence.
« Que ferons-nous de lui? vers quelle
carrière orienter ? » u
Tout récemment encore, les grandes
écoles, les professions dites libérales, les
fonctions administratives attiraient la
bourgeoisie. La nouvelle loi militaire
a changé tout cela. En supprimant
l'avantage qui s'attachait, pour le cons-
crit, à la possession decertains diplômes,
à l'exercice de certaines professions, elle
a supprimé dans les familles l'ambition
d'assurer à l'enfant l'accès de ces profes-
sions, la conquête de ces diplômes.
C'est une petite révolution dans nos
mœurs et qui se traduit par des chiffres
curieux. Par exemple, on convie, dans
les ministères, les jeunes gens à venir
se disputer au concours, chaque année,
quelques places vacantes. Ces candidats
sont, à l'heure actuelle, moins nombreux
que jamais. Aux Finances on en sera
réduit cette' année, paraît-il, à recevoir
un candidat sur deux. Aux Travaux pu-
blics, pour six places vacantes, l'année
dernière, huit candidats se sont pré-
sentés
Au Conseil d'Etat, cent concurrents
pour l'auditorat, en i900, se présen-
taient, pour trois places à prendre. Ils
étaient neuf, l'année dernière. Ainsi du
reste. L'obligation générale de faire
deux ans de service détourne un grand
nombre de jeunes gens des carrières,
ou, simplement, des diplômes qui ré-
duisaient des deux tiers la durée du
service militaire et permettaient au
conscrit de ne passer qu'une année, au
lieu de trois, à la caserne. A présent:
« A quoi bon ? » Et l'on se dirige vers le
commerce, l'industrie, la finance. On se
fait entrepreneur d'affaires on va cher-
cher fortune loin de chez soi. Tout cela
n'est pas mauvais et si la loi de deux
ans, qui a de graves défauts, doit déve-
lopper peu à peu, chez notre jeunesse
bourgeoise, le goût de l'effort libre, et
des initiatives qui font, en somme la
richesse d'un pays, il lui sera beaucoup
pardonné.Nous ne manquerons jamais
de fonctionnaires.
On signale un nouvel acte. de vanda-
lisme qui menacerait la forêt de Fontai-
nebleau. L'administration méditerait
d'abattre quelques beaux arbres sécu-
laires de la Vente à la Reine, dans le voi-
sinage de Long Rocher et de Marlotte,
sous prétexte qu'ils sont trop vieux.
Nos officiers forestiers ne sont pas des
sauvages, répond le ministère de la rue de
Varenne et le site dont on craint la mutila-
tion ne saurait qu'être respecté. M. Pams,
dont nous connaissons le goût pour nos ad-
mirables forêts domaniales et en particulier
pour celle de Fontainebleau, et dont les pro-
jets de reboisement de certaines parties de
la France ne sont ignorés de personne, serait
le premier à protester s'il en était autrement
et à opposer son « veto ministériel. Peut-être
quelques coupes ont-elles été jugées néces-
saires dans le canton forestier dont on parle,
et nécessaires précisément pour l'entretien
de sa beauté, mais soyez assuré qu'on n'y
fera rien qui puisse en dénaturer l'aspect.
Voilà d'excellentes déclarations. Le cri
d'alarme qui les a provoquées en appe- J
lant l'attention des pouvoirs publics sur
les bûcherons de Fontainebleau n'aura
pas "été inutile.
PETITES HISTOIRES
II y avait un homme qui était scrupuleux,
et cela se passait un vendredi, et ce vendredi
était un- 13. C'était hier, comme on voit, et
l'homme ayant regardé sa pendule commença
de douter. Car, comme il lui fallait être à son
bureau au premier coup de quatre heures, il
était trois heures moins un quart seulement
à cette pendule, et il se présenta à l'esprit de
cet homme scrupuleux deux projets, pour
tuer le temps entre trois heures moins un
quart et quatre heures, aller chez son coif-
feur ou bien chez son bottier.
Il se présentait toujours deux projets à
l'esprit de cet homme scrupuleux, dans le
même temps, et qui le séduisaient également.
Cela et d'autres ennuis, étaient cause que sa
vie était triste.
Il avait accoutumé de toujours s'en re-
mettre au hasard qui sait mieux que nos
faibles cœurs ce que nous désirons. Dans
cette conjoncture, il se confia donc à son
destin, et d'abord descendit son escalier.
Cela ne l'engageait à rien.
Enfin il décida, au pas de sa porte, d'ac-
cepter la sagesse de l'heure, pour con-
clure, et de consulter une horloge qui était
à dix pas de là. Et s'il était moins de
trois heures, il irait chez son coiffeur, et
s'il était plus de trois heures il irait chez
son bottier, lequel avait son atelier plus
proche de sa maison.
Mais comme il fut devant l'horloge, il vit
avec inquiétude que les aiguilles 'marquaient
trois heures précisément. Et à mieux regarder
il vit que l'horloge était arrêtée.
Ayant su la vanité de toute prudence, cet
homme décida d'avoir une volonté désormais
et s'en fut au café
L'exposition qui s'ouvre, après-de-
main lundi, au « Printemps », attirera
toutes les Parisiennes justement sou-
cieuses de l'élégance et du confort de
leur maison. Cette exposition, venant
après tant d'autres manifestations, dont
la plus récente est la décoration si ad-
mirée du Casino de Deauville, attestera
de façon éclatante la place prépondé-
rante prise par le « Printemps », dans le
domaine de l'Ameublement comme-dans
celui de la Mode. On y trouvera d'in-
nombrables et incomparables occasions
en tapis français et orientaux, meubles
de tous styles, rideaux, étoffes et bibe-
lots d'Orient, etc., etc.
LES « POURQUOI »
»*. Pourquoi les hommes'les moins pudiques
sont-ils beaucoup plus agacés que nous, à
la vue d'un joli garçon qui regarde une
femme avec insistance ?
Pourquoi les stations de voitures, à Pa-
ris, sont-elles comme le rendez-vous officiel
et la sélection des cochers les plus malpro-
pres et des chevaux les plus laids ?
Pourquoi tant de touristes (qui ne sont
pas tous des brutes) éprouvent-ils du plaisir
à détériorer un mur vénérable en y gravant,
de la pointe d'un canif, leur prénom ?
Pourquoi la gouvernante et le maître
d'hôtel deux subalternes sont-ils dési-
gnés par des substantifs dont l'un évoque
une idée de maîtrise et l'autre une idée de
gouvernement ? 'l
Pourquoi l'homme qui se regarde dans
une glace en essayant un chapeau de forme
nouvelle, a-t-il, en général, l'air inquiet ou
exaspéré? SONIA.
--<>--<>
Chaque fois que Mme Jane Marnac et
M. Paul Ardot se trouvent réunis, on
réclame d'eux le duo de « la Poursuite »,
qu'ils créèrent dans la Divorcée, de Léo
Fall. Ces deux brillants artistes, qui in-
terprètent actuellement aux Folies-Ber-
gère l'Eternelle Valse, du même compo-
siteur, y intercaleront dorénavant cha-
que soir le célèbre duo, qu'ils chanteront
pour notre grand plaisir. Et voilà un
« clou » de plus au magnifique pro-
gramme des Folies-Bergère, qui com-
porte déjà des attractions telles que
Willy Pantzer, dont Paris consacre le
triomphe mondial.
Le froid, dont l'apparition si brusque
et si prématurée a surpris tout le monde,
n'a pu cependant mettre en défaut la
prévoyance proverbiale de la Belle Jar-
dinière. Dès maintenant, elle expose et
met en vente ses modèles d'automne et
d'hiver, confectionnés ou sur mesure,
pour hommes, jeunes gens, dames, fil-
lettes et enfants à noter de ravissants
Costumes Tailleur pour dames et jeunes
filles. Les catalogues illustrés et échan-
tillons sont adressés franco sur de-
mande. ̃
De Monte-Carlo
« Moulay Hafid, actuellement en villé-
giature sur la Côte d'Azur, est venu
visiter Monte-Carlo hier matin.
» Après un déjeuner substantiel à
l'Hôtel de Paris, Moulay Hafid s'est di-
rigé vers le Casino, dont il a visité la
salle de théâtre et les salons. L'ex-sultan
a paru prendre le plus grand plaisir à
cette promenade, et il a longuement ad-
miré les merveilleuses décorations des
salles du Casino et du Théâtre. Il s'est
ensuite promené .sur les terrasses et
dans les jardins. La flore de ceux-ci a
retenu tout particulièrement son atten-
tion, qui s'est portée surtout sur les
nombreuses variétés de palmiers.
» A midi, Moulay Halid est reparti
pour Nice, en exprimant le désir de
revenir à Monte-Carlo.
Nouvelles à la Main
Au Canada.
Il paraît que les suffragettes an-
glaises qui nous arrivent ne seront pas
autorisées à débarquer.Le gouvernement,
les, considère comme « indésirables ».
Il a raison. N'est-ce pas, d'ailleurs,
parce qu'elles sont indésirables qu'elles
sont devenues suffragettes?
Le Masqua de Fer.
AU JAPON ;v
1 ai». ̃
Funérailles impériales
UN DÉFILÉ DANS LA NUIT
L'Agence Bavas publie, des funérailles de
l'Empereur du Japon, le remarquable récit
qu'on va lire et qui lui est télégraphié de
Tokio. Cette page, d'un haut et sobre pit-
toresque, est datée du 13 septembre, huit
heures du soir c'est-à-dire que le cortège
qui est dépeint s'est déroulé à Tokio lors-
qu'il était chez nous onze heures, hier matin.
.̃ ̃ Tokio, septembre.
Le corps de l'empereur Mutsu-Hito a
été transporté du palais impérial au
terrain de parade d'Aoyama, à la nuit,
un peu après huit heures. Ce transfert;
a donné lieu à des scènes étranges et
impressionnantes.
La foule a commencé à s'assembler dès
minuit. Beaucoup de personnes étaient
venues des endroits les plus éloignés du
Japon. A dix heures du matin,, des mil-
liers de curieux étaient assemblés et les
rues étaient tellement remplies que la
police a dû établir des cordons pour en
interdire l'accès.
Les ministres, les hauts fonctionnai*
res, les membres des deux Chambre*
de la Diète et les hauts personnages
ayant le privilège d'assister aux funé-
railles, ainsi que les membres du corps
diplomatique, avaient des places assi-
gnées à l'entrée du palais où ils for-
maient la haie. Tous étaient en grand
uniforme ou en vêtements de deuil;
avec des nœuds de crêpe ou des bras?
sards.
Un feu de bivouac avait été allumé
dans la cour du palais, tandis que des
torchères brûlaient aux angles, et c'est
à leur lumière vacillante que le char
funèbre, traîné suivant une coutume
immémoriale par cinq bœufs, a été
amené à l'en.trée de la cour et que le
cercueil y a été placé.
Le cercueil, composé de plusieurs cof-
fres, rentrant les uns dans les autres,,
était de grandes dimensions, mesurant
près de dix pieds sur cinq, et pesant
une tonne et demie. Il a été transporté
jusqu'au char funèbre sur des rails de
bois, qui l'ont amené au niveau du plan-
cher du char. Il était recouvert d'une
étoffe d'une blancheur immaculée et
d'un tissu extrêmement- riche et lourd,;
Le char, construit spécialement pour la
circonstance, était un véhicule à deux
roues de construction très massive, pe-
sant à peu près le même poids que le
cercueil. Les roues et les timons étaient
peints en noir, ainsi que l'intérieur du
char, qui était en forme de caisse, et re*
vêtu d'une épaisse plaque de cuir.
Cette caisse était surmontée d'uno
barre longitudinale aux extrémités re-
tournées en l'air. Ce type particulier de
char est incontestablement originaire
de Chine. Des véhicules présentant le;
même aspect général sont encore en
usage à Pékin. Les roues étaient cons-
truites de façon à produire en tournant
sept sons différents, mais également
plaintifs. Cette construction spéciale est
le privilège exclusif d'une famille de
charpentiers de Kioto, dont les ancêtres
ont construit de nombreuses bières pour
la Cour impériale. Cet étrange attelage
a été mis en mouvement à l'arrivée de
cinq fonctionnaires de la commission
des funérailles, revêtus de l'ancien cos-
tume de deuil national, se composant
d'une robe de dessus de nuance marron
de pantalons flottants de couleur som-
bre et de coiffures de soie noire dites
kammuris.
Les cinq bœufs avaient été choisis spé-
cialement pour aller avec les couleurs
adoptées depuis une très haute anti-
quité pour les funérailles impériales
le bœuf de limon était noir et blanc avec
les pattes du devant blanches les au-
tres étaient par paires composées d'un
brun avec un noir, et d'un noir avec un
blanc. Suivant l'ancienne coutume, les
cinq plus jeunes fonctionnaires de la
Cour devaient recevoir chacun un de ces
bœufs, mais cette fois-ci, cela ne se fera
pas, bien que ces animaux doivent êtve
maintenant « pensionnés » et gardés
dans les pâturages impériaux jusqu'à
leur mort.
Le cercueil a été transporté du grand
hall au char funèbre en cortège solennel,
à la tête duquel marchaient les chambel-
lans portant des flambeaux allumés. Ve-
naient ensuite le grand-maître des céré-
monies et'le chef de la maison impériale,
comte Watanaba; celui-ci portait l'épée
de l'Empereur, tandis qu'à droite et à
gauchedu cercueil marchaientles grands
officiers de la maison de l'Empereur dé-
funt, chacun portant un flambeau al-
lumé. Quand le cercueil a été placé
dans le char, l'épée de l'Empereur a été
déposée à la tête du cercusil sur un pe-
tit plateau en bois blanc. Les portes ont
alors été fermées, tous les flambeaux
ont été éteints, tandis que les huit cents
torches qui devaient être portées dans
le cortège étaient allumées.
L'Empereur, portant le grand uniforme
de Daigensui ou commandant en chef de
l'armée et de la marine, avec un crêpe
l'Impératrice et l'Impératrice douairière,
le prince héritier et ses deux jeunes frè-
res, ainsi que le jeune prince de Corée,
suivirent le cercueil jusqu'à la grande
grille du Palais; mais là, ils se séparèren t
du cortège, après quoi ils partirent pour
le terrain de parade d'Aoyama par une
route différente de celle que suivait le
cortège, afin de pouvoir recevoir à son
arrivée la dépouille impériale.
L'Impératrice et llmpératrice douai-
rière, qui portaient le matin un costume
européen, avaient maintenant une toi-
lette de cour du pays, faite en tissu de
chanvre, la partie supérieure étant d'un
brun foncé et là jupe orange mat. Les
dames de la Gaur étaient habillées d'une
58e Innée 3e Série N° 258
le numéro avec son supplément DIX CENTIMES dans toute la France –Etrange VINGT CENTIMES
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
Gaston. CALMETTE
Directeur-Gérant
f Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchantt, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.* .•
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SOMMAIEE
L'Eau magique Gérard d'Houville.
La V ie hors Paris La soirée aux manoeuvres
RÉGIS Gignoux.
Au Japon Funérailles impériales. Suicide
du général Nogi.
Les Affaires marocaines L'entrée à Mar-
rakech. Rapport du colonel Mangin.
La crise turque La Turquie et la Bulgarie.
Les grandes manœuvres dé l'Ouest Un bel ex-
ploit de ta cavalerie De Beyre.
Dessin: « Parfilspécial» Albert Guillaume.
A l'Institut Académie des inscriptions Gh.
Dauzats.
Courrier de la Bourse.
L'EAU MAGIQUE
•H me semble que le culte de l'eau et
de ses vertus purifiantes doit remonter
jusqu'aux temps les plus mythologiques.
La source en laquelle la petite Byblis fut
transformée dut avoir des bienfaits spé-
ciaux pour les cœurs moroses; le Muses
puisaient dans la fontaine de Castalie
le secret de leurs perfections éternelles
tous les poètes de tous les temps ont
espéré se désaltérer un peu à l'eau
d'Hippocrène, jaillie du sabot transpa-
rent de Pégase; Narcisse, ce contem-
plateur, courbé sur les ondes immobiles,
n'était peut-être qu'un passionné buveur
d'eau, qui cherchait ensuite dans leur
miroir le reflet d'une mine meilleure et
qui le satisfit enfin. Partout, à travers
les légendes et les mythes de tous les
âges et de toutes les contrées, l'eau ruis-
selle et tintinnabule, amicale ou redou-
table des naïades grecques aux nixes
germaniques, aux fraîches fées de France
habitantes des fontaines, 'l'eau, l'eau
douce et limpide, et mystérieuse, et sa-
crée, répand tout le long du temps ses
ruisseaux et ses cascades, allonge ses'
fleuves et ses rivières, étale ses lacs et,
jalousement, dissimule ses sources se-
crètes, profondes et si pures, que les
hommes toujours les ont vénérées
presque autant que des déesses.
Depuis la fameuse Jouvence, que de
fontaines ont eu des pouvoirs merveil-
leux ou pervers! Dans l'une, on jette
son anneau pour revoir son amant en
rêve dans l'autre, on étanche ses cha-
grins, on lave ses fautes, on oublie ses
regrets. Mais toujours, au fond brillant
des plus privilégiées d'entre elles, c'est
l'amour, c'est la santé perdue que l'on
va retrouver, c'est l'espoir d'une jeunesse
nouvelle, la certitude de la force et du
bonheur que l'on y veut boire à longue
haleine. Fontaines sources eaux mur-
murantes vous bercez toujours la vieille
humanité de vos chansons encore
joyeuses, de vos petites vagues où on-
dule le prestige d'un avenir rayonnant
et intarissable. Eau. divine, jeunesse du
monde, vous êtes toujours toute-puis-
sante, et ceux qui vont vous chercher
dans tous les lieux de la terre sont des
pèlerins fervents qui vous supplient,
belle eau secourable ou sournoise, d'é-
couter leurs prières et de leur être
favorable 1
Les premiers buveurs d'eau, n'est-ce
pas, furent les faunes et les satyres.
Fatigués de danses et de chasses et de
vendanges, las d'avoir poursuivi les
•nymphes et maraudé, et gambadé, et
bu à toutes les outres pleines, les faunes
alourdis par l'âge, les satyres penauds
et mélancoliques, vinrent demander aux
bonnes naïades, leurs amies, consola-
tions et secours. La fantasque troupe
était attristée, les galops moins prompts;
et plus incertain, moins allègre, le pié-
tinement des chèvre-pieds aux durs sa-
bots, jadis agiles. Pour charmer les
sources propices ils jouaient, lorsque
venait le soir, leurs plus douces et clai-
res chansons sur leurs flûtes; ils effeuil-
laient des fleurs parfumées dans 1 eau
des fontaines et, agenouillés sur les
bords humides, puisant dans leur tasse
de hêtre ou dans leurs doigts rejoints
l'onde froide, transparente et sombre,
ils buvaient à longs traits en renversant
la tête vers le ciel et en invoquant la
jeunesse.
Certes, on ne rencontre plus., parmi
les buveurs d'eau, ces personnages my-
thologiques, et c'est un regret. Il serait
charmant, lorsqu'on se promène au bord
d un petit torrent, dans la vallée, au
fond d'un paysage si paisible de lignes
et de couleurs, de voir surgir un alerte
faune, rieur et cornu, couronné de pam-
pres pourprés et porteur d'une outre
gonflée. Il nous dirait que les vertus
inouïes de l'eau que nous sommes venus
boire ici lui ont conservé depuis les pre-
miers âges du monde une force immor-
telle, et, galamment, il nous offrirait un
peu de cette eau magique qui gonfle dé-
sormais son outre, au lieu du vin redou-
table qui jadis enivrait les satyres. Mais
on ne le rencontre pas, le faune au mas-
que hilare, aux oreilles pointues, à la
ceinture de lierre. Les naïades invisibles
'habitent peut-être l'eau bondissante,
mais on ne voit plus leur sourire et l'on
ne sait plus distinguer dans le bruit
calmé ou écumeux le chuchotement de
leurs promesses.
**#
Il faut pourtant aller dévotement prier
l;eau, 1 euu souveraine. Tout près d ici
elle a son temple; tout près d'ici est le
lieu mystérieux et privilégié où elle dort,
déesse aux yeux verts. C'est au petit lac
de Montriond qu'il faut aller lui porter
ses dévales prières. C'est la qu'elle ap-
paraît vraiment redoutable, maléfique
et toute-puissante. Elle semble dormir
au fond d'une coupe enchantée et sau-
vage, entourée de sapins et de hêtres
et d'un frais silence forestier. C'est tout
à coup qu'on la découvre, immobile,
insondable; à travers les premiers ra-
me.aux jaunis, elle change comme un
regard de sorcière aux charmes atti-
rants et maudits. Est-elle d'émeraude
ou de turquoise? On ne sait; elle est
plus claire que l'une et moins opaque
que Vautre; elle a du philtre et du poi-
son,' et il semble qu'elle puisse vous
enivrer à la fois de désir et de mort.
C'est un site étrange, en vérité, un en-
droit de conté et de légende. On y ar-
rive à l'improviste, surpris de voir suc-
céder si brusquement au pays aimable,
joli, mais banal que l'on traversait, ce
lieu mystérieux, ce petit lac bleuissant
et triste qui doit avoir une histoire in-
connue et bercer dans ses eaux pro-
fondes je ne sais quel tragique amour.
Sur le chemin qui le contourne pas-
sent des bûcherons et, plus loin, un tout
petit garçon qui porte sur le dos une
hotte plus grande que lui-même et un
immense parapluie. Et lé conte de fées
va commencer sans doute.
La reine des eaux qui sourit mécham-
ment à travers les feuillages va surgir
devant:le petit garçon épouvanté, émer-
veillé. Elle lui dira «Prends-moidans
ta hotte et emmène-moi, tout au fond de
la forêt, là où s'épanouit une source
bleue à laquelle j'en veux depuis des siè-4
cles très longs. car le chevalier que
j'aimais a jeté dans son eau l'émeraude
magique que je lui avais donnée. »
Que ne dira-t-elle pas encore, la reine
aux yeux verts, au petit voyageur sé-
duit et frissonnant ? Je ne sais il
passe il se hâte il va très vite
Il a peur peut-être. Qui sait s'il ne lui
est pas arrivé déjà, quand il était même
plus petit, une aventure encore plus
invraisemblable? Qui sait s'il n'est pas
lui-même un lutin de la forêt et s'il ne
transporte pas dans sa hotte profonde
tous les secrets de l'automne, toutes les
couleurs d'or et de rose dont les arbres
vont se parer? Dès que nous ne serons
plus là, il va reprendre sa forme ir-
réelle, et du bout de son vieux para-
pluie transformé en pinceau féerique, il
va peindre les beaux feuillages, en ocre
ou en vermillon. Et l'on quitte à regret
les bords spongieux et froids du petit
lac magique, qui nous regarde avec
défi et perfidie, et dont nous ne péné-
trerons pas le mystère et n'apprendrons
pas le secret.
Mais, ô belle eau souveraine belle
eau devant laquelle on s'est incliné très
humblement, aux bords de ce lac où
vous paraissez plus énigmatique et plus
redoutable que partout ailleurs, belle
eau, soyez douce à vos fervents et ami-
cale à vos fidèles Empêchez vos dévots
altérés d'aller trop tôt rejoindre aux
bords du Léthé les derniers buveurs
d'eau des temps antiques, qui, n'ayant
pu guérir les maux de leur vie, cher-
chaient, aux sources du fleuve sans
mémoire, l'oubli de cette vie inguéris-
sable. Moi, j'aime à croire que cette
source sombre était peu fréquentée,
même par les ombres les plus taci-
turnes car, peut-on vouloir oublier rien
de ce qui fut la joie, la douleur ou
l'amour? Et sans doute ces errants fan-
tômes, glissant sous les cyprès, sur les
prés d'asphodèles, évoquaient-ils plutôt
intarissablement, le long des rives fu-
néraires, le souvenir frais des eaux
ruisselantes et vives qui désaltéraient
à la fois, alors qu'ils étaient mortels, la
soif de leurs corps parfaits et de leurs
âmes voluptueuses.
Gérard d'Houville.
^^̃^̃^vysj-
LA VIE HORS PARTS
La soirée aux manœuvres
Ohé, les vieux il y a du rouge à cin-
quante 1 ..̃
Et le blanc ̃
Ah le blanc, quatorze sous mais ça pé-
tille.
Tu te mets avec moi pour un litre ?
Oui. Tiens, voilà mes sept sous.
Hé, dis, prends mon bidon Je vais au
pain.
Hé, prends le mien. Je vais à la viande.
Prends le mien aussi, quoi J'ai blessé.
Je soigne mon pied. Je te payerai un quart.
L'homme s'élance. Il tient les bidons par
les courroies sur son épaule, et il court si
vite que les bidons sautent et se soulèvent
comme les ballons des vieilles marchandes
aux Tuileries. De la grange, où toute une
section d'infanterie s'installe pour la nuit, un
cri unanime monte jusqu'aux poutres velues
de foin
Ah le bon patelin 1
Il n'y a plus aucune mauvaise humeur, et
cependant la journée fut dure pour l'active et
pour la réserve.
Quelle marche depuis le petit jour. Et le
passage dans le bois quand se sont envolés les
aéroplanes! Et la bataille qui a commencé
au milieu de la grande halte. Et la course
dans le bois. Et cette pause dans la grande
terre labourée quand le dirigeable a passé.
Et la marche ensuite dans le chemin Pousse
cailloux. Et puis la grande route. Et puis
encore le petit chemin. Le gros du batail-
lon est resté dans le village, mais notre com-
pagnie, c'est bien la compagnie Pas-de-Veine.
Il a fallu monter jusqu'à ce hameau. Et,
bien sûr, notre section est logée dans la der-
nière maison. Faut pas se plaindre la
grange est bonne et il y a vraiment de la
paille aujourd'hui. Pourvu qu'on ne fasse
pas réveil en fanfare et marche de nuit.
Blagues C'est que j'ai mal au pied, moi.
Le même cri unanime qui saluait « le beau
patelin » éclate au retour du Bacchus por-
teur de bidons
Le vin, les gars, le vin 1 j
Oh .la belle j oie puérile des soldats fatigués
et leur espièglerie au retour des manœuvres;
dans les granges ouvertes, à la fraîcheur du
soir. Ils bavardent, ils crient, comme des
écoliers en récréation et en même temps ils
s'absorbent dans des rangements de vieilles
ménagères. Il faut prendre garde que le fusil
ne tombe dans les tas de paille on risque de
le chercher longtemps au réveil il ne faut
pas trop défaire le sac on n'aurait pas le
temps de le reconstruire avec soin. Tu con-
nais l'art de tirer tes petits souliers et de sor-
tir ta gamelle sans 'ébranler les piquets de
tente et la serpe, et la scie, et la boite de
conserves.
Un peu d'eau sur la tête, en insistant sur
la nuque .ou le bout du nez, piqués par le so-
leil. Contre ce petit mur, le cuisinier rallume
encore sa cigarette aux branches enflammées
qui font-bouillir la soupe à côté, entre deux
pierres, le caporal lui-même a construit un
petit foyer et sur le plat brillant à l'extérieur
et noir au fond, le saindoux grésille et atta-
que les morceaux de viande à peu près comme
le bataillon a pris d'assaut les hameaux où
se tenait le général arbitre et les officiers
étrangers.
Quels bons dîners, les dîners de manœu-
vres et pourquoi n'a-t-on pas le temps à la
caserne de faire soi-même, en famille, en po-
pote, son petit < frichti ». Menu du troisième
jour,de manœuvres: soupe aux patates et
poireaux rôti de bœuf, patates à la graisse;
gruyère; un peu de poires du bon Dieu. et
le quart de vin, et les litres qu'on boit plus
aisément avec les amis de la réserve. Cette
année, nos soldats ont de la chance ils ont
les vins de Vouvray, de Chinon, de Bour-
gueil. Ils pourraient tous comprendre Rabe-
lais dans son pays et raconter des contes
drolatiques, pris au terroir que retourna
Balzac. Quels souvenirs émus ils remporte-
ront chez eux, à la classe M. Millerand
n'avait pas prévu cette nouvelle popularité.
.Après le dîner, c'est la cigarette chiche-
ment tournée; c'est la pipe soigneusement
extraite de l'écrin-cartouchière. Puis, un verre
de vin blanc, comme une liqueur digestive
en.fin un grand soupir de satisfaction. On est
bien, ici. D'ailleurs, il est défendu d'aller dans
les cafès. Et puis, pour aller au café, mal-
gré l'adjudant, il faudrait descendre du ha-
meau et on a marché son compte. Le mieux,
c'est de s'asseoir sur le petit mur, comme
des rentiers. Les « malingres » qui se sont
trop fatigués dorment déjà sur la paille, le
képi ramené sur les yeux.
Pas de sales blagues en manœuvres.
Laissons dormir les copains. Dis donc, tu
vois ce grand château, là-bas ? Qu'est-ce que
ça représente C'est des Américains, mon
vieux. Et là-bas, tu vois ce parc, qui est
gardé par des statues ? Au fond du pays,
c'est. Tours Non, c'est Loùdun. -Dis
donc, il fera beau, demain quand le soleil
se couche comme ça, chez nous, c'est le beau
temps fixe. Chez nous aussi. Ils n'ont
pas trop souffert des pluies, dans, ce pays.
Ils ont bien rentré toutes leurs récoltes.-
Tu as vu comme la paille est forte et longue?
Oui, chez nous, mon père m'écrit qu'elle
ne vaudra rien. Chez nous, la même chose.
C'est un pays riche, cette Touraine.
L'instituteur de la huitième escouade dit que
c'est le jardin de la France. Et si nous
habitions ces châteaux ? Oh 1 regarde 1 re-
garde, mon vieux, l'artillerie qui court encore
après son cantonnement.
Régis Gignoux.
1111 -N/W^«-
Échos
La Température
Nous ne dirons pas que nous traversons
une série de beau temps. Oh non, ce serait
vraiment d'un enthousiasme trop exagéré.
Cependant, chose inouïe, nous venons de vi-
vre, sans pluie, pendant deux jours. Vu l'état
ordinaire de l'atmosphère sur la région, ce
fait est presque un grand événement. Le
laisser passer sous silence serait mériter
d'être accusé d'une négligence coupable.
Donc, hier, il n'est pas tombé une seule
goutte d'eau de la journée, qu'éclairait d'ail-
leurs un soleil réjouissant et superbe.
Hier, dans la matinée, un brouillard assez
épais s'étendait sur Paris; vers dix heures,
le soleil avait dissipé la brume. A cette
heure, le thermomètre, en baisse, marquait 6°
au-dessus de Zéro et 15° le soir; une gelée
blanche a été signalée sur quelques points de
la région parisienne pendant la matinée.
Après une hausse de iomm en 48 heures, le
baromètre accusait à midi 772mm3.
Des pluies sont tombées dans plusieurs
stations du nord, du centre et du sud du
continent. En France, il a plu au Havre, à
Clermont-Ferrand et à Besançon. Belle jour-
née sur la côte de la Manche et en particulier
dans la jolie station d'Houlgate où il a fait
beau et chaud.
Dans l'ouest de l'Europe la température
est en grande baisse.
Departeme.nts, le matin. Au-dessus de \iro
4° à Charleville, 5° à Belfort, 70 au Mans, à
Clermont, à Toulouse»,», .Besançon et à Lyon
8° à Dunkerque, à Nantes "ëï~â Nancy 90 à
Boulogne, à Biarritz, à Bordeaux et à Limo-
ges 10° à Rochefort; ii° à Cherbourg et à
Cette; 120 à Ouessant et à Marseille; 130 à
Perpignan 210 à Oran et à Alger.
En France, une période de beau temps est
probable.
(La température du 13 septembre 1911 était,
à Paris 170 au-dessus de zéro le matin, et 260
l'après-midi; baromètre 761" Soleil res-
plendissant.)
Du New York Herald
A New-York Beau. Température max.,
24°5 min., i6°y. Vent sud. A Londres
Beau. Température max., 15°5; min.,8"6.
Vent ouest. A Berlin Beau. Tempéra-
ture (midi) 160. •
°v-.
Les Courses
Aujourd'hui, à deux heures, Cours33 à
Saint-Cloud. -.Gagnants du Figaro
Prix Edimbourg Ivanhoff; Ithos.
Prix de Longchanfp Inno; Irma.
Prix, de Courbevoie Herminie Hercule.
Prix de Dinan Foudre Gabier.
}, Prix d'Asnières Jachère Joli Cœur.
Prix Jacqttes Olry HarokL; Hilote.
Prix de P-utetcux iRoussean^ Erio Vaillant,
À Travers Paris V
Préséances.. '••
Ainsi qu'on le sait, l'ordre des pré-
séances dans les cérémonies officielles
était régi, depuis de longues années; par
le fameux « décret de Messidor », lors-
qu'en 1907, au mois de juin, M. Clemen-
ceau, alors président du Conseil, fit si-
gner un décret modifiant le protocole
antérieur.
D'après ce décret de juin 1907, l'ordre
des préséances pour les autorités ayant
rang' individuel débutait ainsi
1° Le préfet; 2° les sénateurs et députés;
3° le président du Conseil général du dépar-
tement, et enfin 4° le général commandant le
corps d'armée.
Nous croyons savoir que le décret du
16 juin 1907 va être rapporté et qu'on
va rendre aux généraux de corps d'ar-
mée le rang qui leur est dû, avant les
préfets.
Inquiétude. ̃
Les esprits curieux de mystère se sa-
tisferont en lisant l'Indicateur Chaix qui
donne excellemment les heures de dé-
part et d'arrivée des trains sur toutes les
lignes de chemins de fer français, et ce,
pour les jours et les nuits compris entre
lei dimanche 15 et le vendredi 20 sep-
tembre 1912.. Et c'est la page 33 qu'ils
rechercheront d'abord.
Etonnés, ils liront à cette page que
l'avant-derniér train qui assure le trafic
entre Versailles et Paris arrive à Saint-
Lazare même, à 24 heures, tandis que
le dernier train part de Versailles à
0 heure. Ainsi ils commenceront de
douter.
Ainsi ils comprendront peut-être le 'e
sens ésotérique des réformes dernières
qui ont illustré le nom de M. Auga-
gneur, ministre. Car il faut bien accep-
ter enfin que ce n'est pas un souci des
nouveautés qui lui fit dédoubler nos
vieilles heures françaises. Il apparaît
aujourd'hui qu'entre une journée et une
autre journée, il y a une quantité mathé-
matique qu'on ne saurait négliger. Nous
avions cette habitude ancienne de divi-
serletempsen heures, d'imaginer qu'une
heure succédait à une autre heure.
M. Augagneur a changé tout cela.
Il y a maintenant l'heure 0 et l'heure
24, qui se superposent sans se confon-
dre, mystère qui relève de la foi laïque
et qui dépasse l'entendement. Des ma-
thématiciens, dans leurs rêveries, ont
accepté parfois le temps comme une
manière de dimension de l'espace. M.
Augagneur raffine sur cette finesse. Il
inaugure, pour notre bonheur, un temps
à deux dimensions.
Nous voilà bien gouvernés.
Le choix d'une carrière.
La question va se poser, à la rentrée
des classes, pour beaucoup de petits
•Français. On entre au lycée c'est la
préparation à la vie qui commence.
« Que ferons-nous de lui? vers quelle
carrière orienter ? » u
Tout récemment encore, les grandes
écoles, les professions dites libérales, les
fonctions administratives attiraient la
bourgeoisie. La nouvelle loi militaire
a changé tout cela. En supprimant
l'avantage qui s'attachait, pour le cons-
crit, à la possession decertains diplômes,
à l'exercice de certaines professions, elle
a supprimé dans les familles l'ambition
d'assurer à l'enfant l'accès de ces profes-
sions, la conquête de ces diplômes.
C'est une petite révolution dans nos
mœurs et qui se traduit par des chiffres
curieux. Par exemple, on convie, dans
les ministères, les jeunes gens à venir
se disputer au concours, chaque année,
quelques places vacantes. Ces candidats
sont, à l'heure actuelle, moins nombreux
que jamais. Aux Finances on en sera
réduit cette' année, paraît-il, à recevoir
un candidat sur deux. Aux Travaux pu-
blics, pour six places vacantes, l'année
dernière, huit candidats se sont pré-
sentés
Au Conseil d'Etat, cent concurrents
pour l'auditorat, en i900, se présen-
taient, pour trois places à prendre. Ils
étaient neuf, l'année dernière. Ainsi du
reste. L'obligation générale de faire
deux ans de service détourne un grand
nombre de jeunes gens des carrières,
ou, simplement, des diplômes qui ré-
duisaient des deux tiers la durée du
service militaire et permettaient au
conscrit de ne passer qu'une année, au
lieu de trois, à la caserne. A présent:
« A quoi bon ? » Et l'on se dirige vers le
commerce, l'industrie, la finance. On se
fait entrepreneur d'affaires on va cher-
cher fortune loin de chez soi. Tout cela
n'est pas mauvais et si la loi de deux
ans, qui a de graves défauts, doit déve-
lopper peu à peu, chez notre jeunesse
bourgeoise, le goût de l'effort libre, et
des initiatives qui font, en somme la
richesse d'un pays, il lui sera beaucoup
pardonné.Nous ne manquerons jamais
de fonctionnaires.
On signale un nouvel acte. de vanda-
lisme qui menacerait la forêt de Fontai-
nebleau. L'administration méditerait
d'abattre quelques beaux arbres sécu-
laires de la Vente à la Reine, dans le voi-
sinage de Long Rocher et de Marlotte,
sous prétexte qu'ils sont trop vieux.
Nos officiers forestiers ne sont pas des
sauvages, répond le ministère de la rue de
Varenne et le site dont on craint la mutila-
tion ne saurait qu'être respecté. M. Pams,
dont nous connaissons le goût pour nos ad-
mirables forêts domaniales et en particulier
pour celle de Fontainebleau, et dont les pro-
jets de reboisement de certaines parties de
la France ne sont ignorés de personne, serait
le premier à protester s'il en était autrement
et à opposer son « veto ministériel. Peut-être
quelques coupes ont-elles été jugées néces-
saires dans le canton forestier dont on parle,
et nécessaires précisément pour l'entretien
de sa beauté, mais soyez assuré qu'on n'y
fera rien qui puisse en dénaturer l'aspect.
Voilà d'excellentes déclarations. Le cri
d'alarme qui les a provoquées en appe- J
lant l'attention des pouvoirs publics sur
les bûcherons de Fontainebleau n'aura
pas "été inutile.
PETITES HISTOIRES
II y avait un homme qui était scrupuleux,
et cela se passait un vendredi, et ce vendredi
était un- 13. C'était hier, comme on voit, et
l'homme ayant regardé sa pendule commença
de douter. Car, comme il lui fallait être à son
bureau au premier coup de quatre heures, il
était trois heures moins un quart seulement
à cette pendule, et il se présenta à l'esprit de
cet homme scrupuleux deux projets, pour
tuer le temps entre trois heures moins un
quart et quatre heures, aller chez son coif-
feur ou bien chez son bottier.
Il se présentait toujours deux projets à
l'esprit de cet homme scrupuleux, dans le
même temps, et qui le séduisaient également.
Cela et d'autres ennuis, étaient cause que sa
vie était triste.
Il avait accoutumé de toujours s'en re-
mettre au hasard qui sait mieux que nos
faibles cœurs ce que nous désirons. Dans
cette conjoncture, il se confia donc à son
destin, et d'abord descendit son escalier.
Cela ne l'engageait à rien.
Enfin il décida, au pas de sa porte, d'ac-
cepter la sagesse de l'heure, pour con-
clure, et de consulter une horloge qui était
à dix pas de là. Et s'il était moins de
trois heures, il irait chez son coiffeur, et
s'il était plus de trois heures il irait chez
son bottier, lequel avait son atelier plus
proche de sa maison.
Mais comme il fut devant l'horloge, il vit
avec inquiétude que les aiguilles 'marquaient
trois heures précisément. Et à mieux regarder
il vit que l'horloge était arrêtée.
Ayant su la vanité de toute prudence, cet
homme décida d'avoir une volonté désormais
et s'en fut au café
L'exposition qui s'ouvre, après-de-
main lundi, au « Printemps », attirera
toutes les Parisiennes justement sou-
cieuses de l'élégance et du confort de
leur maison. Cette exposition, venant
après tant d'autres manifestations, dont
la plus récente est la décoration si ad-
mirée du Casino de Deauville, attestera
de façon éclatante la place prépondé-
rante prise par le « Printemps », dans le
domaine de l'Ameublement comme-dans
celui de la Mode. On y trouvera d'in-
nombrables et incomparables occasions
en tapis français et orientaux, meubles
de tous styles, rideaux, étoffes et bibe-
lots d'Orient, etc., etc.
LES « POURQUOI »
»*. Pourquoi les hommes'les moins pudiques
sont-ils beaucoup plus agacés que nous, à
la vue d'un joli garçon qui regarde une
femme avec insistance ?
Pourquoi les stations de voitures, à Pa-
ris, sont-elles comme le rendez-vous officiel
et la sélection des cochers les plus malpro-
pres et des chevaux les plus laids ?
Pourquoi tant de touristes (qui ne sont
pas tous des brutes) éprouvent-ils du plaisir
à détériorer un mur vénérable en y gravant,
de la pointe d'un canif, leur prénom ?
Pourquoi la gouvernante et le maître
d'hôtel deux subalternes sont-ils dési-
gnés par des substantifs dont l'un évoque
une idée de maîtrise et l'autre une idée de
gouvernement ? 'l
Pourquoi l'homme qui se regarde dans
une glace en essayant un chapeau de forme
nouvelle, a-t-il, en général, l'air inquiet ou
exaspéré? SONIA.
--<>-
Chaque fois que Mme Jane Marnac et
M. Paul Ardot se trouvent réunis, on
réclame d'eux le duo de « la Poursuite »,
qu'ils créèrent dans la Divorcée, de Léo
Fall. Ces deux brillants artistes, qui in-
terprètent actuellement aux Folies-Ber-
gère l'Eternelle Valse, du même compo-
siteur, y intercaleront dorénavant cha-
que soir le célèbre duo, qu'ils chanteront
pour notre grand plaisir. Et voilà un
« clou » de plus au magnifique pro-
gramme des Folies-Bergère, qui com-
porte déjà des attractions telles que
Willy Pantzer, dont Paris consacre le
triomphe mondial.
Le froid, dont l'apparition si brusque
et si prématurée a surpris tout le monde,
n'a pu cependant mettre en défaut la
prévoyance proverbiale de la Belle Jar-
dinière. Dès maintenant, elle expose et
met en vente ses modèles d'automne et
d'hiver, confectionnés ou sur mesure,
pour hommes, jeunes gens, dames, fil-
lettes et enfants à noter de ravissants
Costumes Tailleur pour dames et jeunes
filles. Les catalogues illustrés et échan-
tillons sont adressés franco sur de-
mande. ̃
De Monte-Carlo
« Moulay Hafid, actuellement en villé-
giature sur la Côte d'Azur, est venu
visiter Monte-Carlo hier matin.
» Après un déjeuner substantiel à
l'Hôtel de Paris, Moulay Hafid s'est di-
rigé vers le Casino, dont il a visité la
salle de théâtre et les salons. L'ex-sultan
a paru prendre le plus grand plaisir à
cette promenade, et il a longuement ad-
miré les merveilleuses décorations des
salles du Casino et du Théâtre. Il s'est
ensuite promené .sur les terrasses et
dans les jardins. La flore de ceux-ci a
retenu tout particulièrement son atten-
tion, qui s'est portée surtout sur les
nombreuses variétés de palmiers.
» A midi, Moulay Halid est reparti
pour Nice, en exprimant le désir de
revenir à Monte-Carlo.
Nouvelles à la Main
Au Canada.
Il paraît que les suffragettes an-
glaises qui nous arrivent ne seront pas
autorisées à débarquer.Le gouvernement,
les, considère comme « indésirables ».
Il a raison. N'est-ce pas, d'ailleurs,
parce qu'elles sont indésirables qu'elles
sont devenues suffragettes?
Le Masqua de Fer.
AU JAPON ;v
1 ai». ̃
Funérailles impériales
UN DÉFILÉ DANS LA NUIT
L'Agence Bavas publie, des funérailles de
l'Empereur du Japon, le remarquable récit
qu'on va lire et qui lui est télégraphié de
Tokio. Cette page, d'un haut et sobre pit-
toresque, est datée du 13 septembre, huit
heures du soir c'est-à-dire que le cortège
qui est dépeint s'est déroulé à Tokio lors-
qu'il était chez nous onze heures, hier matin.
.̃ ̃ Tokio, septembre.
Le corps de l'empereur Mutsu-Hito a
été transporté du palais impérial au
terrain de parade d'Aoyama, à la nuit,
un peu après huit heures. Ce transfert;
a donné lieu à des scènes étranges et
impressionnantes.
La foule a commencé à s'assembler dès
minuit. Beaucoup de personnes étaient
venues des endroits les plus éloignés du
Japon. A dix heures du matin,, des mil-
liers de curieux étaient assemblés et les
rues étaient tellement remplies que la
police a dû établir des cordons pour en
interdire l'accès.
Les ministres, les hauts fonctionnai*
res, les membres des deux Chambre*
de la Diète et les hauts personnages
ayant le privilège d'assister aux funé-
railles, ainsi que les membres du corps
diplomatique, avaient des places assi-
gnées à l'entrée du palais où ils for-
maient la haie. Tous étaient en grand
uniforme ou en vêtements de deuil;
avec des nœuds de crêpe ou des bras?
sards.
Un feu de bivouac avait été allumé
dans la cour du palais, tandis que des
torchères brûlaient aux angles, et c'est
à leur lumière vacillante que le char
funèbre, traîné suivant une coutume
immémoriale par cinq bœufs, a été
amené à l'en.trée de la cour et que le
cercueil y a été placé.
Le cercueil, composé de plusieurs cof-
fres, rentrant les uns dans les autres,,
était de grandes dimensions, mesurant
près de dix pieds sur cinq, et pesant
une tonne et demie. Il a été transporté
jusqu'au char funèbre sur des rails de
bois, qui l'ont amené au niveau du plan-
cher du char. Il était recouvert d'une
étoffe d'une blancheur immaculée et
d'un tissu extrêmement- riche et lourd,;
Le char, construit spécialement pour la
circonstance, était un véhicule à deux
roues de construction très massive, pe-
sant à peu près le même poids que le
cercueil. Les roues et les timons étaient
peints en noir, ainsi que l'intérieur du
char, qui était en forme de caisse, et re*
vêtu d'une épaisse plaque de cuir.
Cette caisse était surmontée d'uno
barre longitudinale aux extrémités re-
tournées en l'air. Ce type particulier de
char est incontestablement originaire
de Chine. Des véhicules présentant le;
même aspect général sont encore en
usage à Pékin. Les roues étaient cons-
truites de façon à produire en tournant
sept sons différents, mais également
plaintifs. Cette construction spéciale est
le privilège exclusif d'une famille de
charpentiers de Kioto, dont les ancêtres
ont construit de nombreuses bières pour
la Cour impériale. Cet étrange attelage
a été mis en mouvement à l'arrivée de
cinq fonctionnaires de la commission
des funérailles, revêtus de l'ancien cos-
tume de deuil national, se composant
d'une robe de dessus de nuance marron
de pantalons flottants de couleur som-
bre et de coiffures de soie noire dites
kammuris.
Les cinq bœufs avaient été choisis spé-
cialement pour aller avec les couleurs
adoptées depuis une très haute anti-
quité pour les funérailles impériales
le bœuf de limon était noir et blanc avec
les pattes du devant blanches les au-
tres étaient par paires composées d'un
brun avec un noir, et d'un noir avec un
blanc. Suivant l'ancienne coutume, les
cinq plus jeunes fonctionnaires de la
Cour devaient recevoir chacun un de ces
bœufs, mais cette fois-ci, cela ne se fera
pas, bien que ces animaux doivent êtve
maintenant « pensionnés » et gardés
dans les pâturages impériaux jusqu'à
leur mort.
Le cercueil a été transporté du grand
hall au char funèbre en cortège solennel,
à la tête duquel marchaient les chambel-
lans portant des flambeaux allumés. Ve-
naient ensuite le grand-maître des céré-
monies et'le chef de la maison impériale,
comte Watanaba; celui-ci portait l'épée
de l'Empereur, tandis qu'à droite et à
gauchedu cercueil marchaientles grands
officiers de la maison de l'Empereur dé-
funt, chacun portant un flambeau al-
lumé. Quand le cercueil a été placé
dans le char, l'épée de l'Empereur a été
déposée à la tête du cercusil sur un pe-
tit plateau en bois blanc. Les portes ont
alors été fermées, tous les flambeaux
ont été éteints, tandis que les huit cents
torches qui devaient être portées dans
le cortège étaient allumées.
L'Empereur, portant le grand uniforme
de Daigensui ou commandant en chef de
l'armée et de la marine, avec un crêpe
l'Impératrice et l'Impératrice douairière,
le prince héritier et ses deux jeunes frè-
res, ainsi que le jeune prince de Corée,
suivirent le cercueil jusqu'à la grande
grille du Palais; mais là, ils se séparèren t
du cortège, après quoi ils partirent pour
le terrain de parade d'Aoyama par une
route différente de celle que suivait le
cortège, afin de pouvoir recevoir à son
arrivée la dépouille impériale.
L'Impératrice et llmpératrice douai-
rière, qui portaient le matin un costume
européen, avaient maintenant une toi-
lette de cour du pays, faite en tissu de
chanvre, la partie supérieure étant d'un
brun foncé et là jupe orange mat. Les
dames de la Gaur étaient habillées d'une
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