Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1912-07-21
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 21 juillet 1912 21 juillet 1912
Description : 1912/07/21 (Numéro 203). 1912/07/21 (Numéro 203).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289650c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO r- DIMANCHE 21 JUILLET 1912
~J~n~Ia~itfe
:• SALONS
• S. A. le bey de Tunis a offert hier, dans
les magnifiques salons de l'hôtel Crillon, un
̃déjeuner d'adieu aux personnes qui lui ont
rendu des services directs pendant son séjour
en France.- •
A ce déjeuner ont assisté avec Son Altesse,
les-princes ses fils, ses ministres et les per-
sonnes de sa suite
Le résident général de France en Tunisie et
Mme 'Ajapètite, le lieutenaûircolonel Aldabert,
MM. Gauthier, directeur des affaires de la Tuni-
sie le capitaine Boy, Dervillé, président du
conseil d'administration de la Compagnie P.L.M.;
:.Mauris, directeur de. la Compagnie P. L. M.;
.Masure, secrétaire du conseil d administration
'de là Compagnie P, L. M, A, Nobleraâire, di-
recteur des AVagons-Lits; de Pages,' directeur
•général des chemins de fer; Margot, chef d'ex-
ploitation du P. L. M.; Trélat, secrétaire général
des chemins de B£ne, h Guelmâ; Lacour-Gayét,
membre'de l'Institut; le commandant Roux, de
-Kanoùs, Honnprat, Poncét, i.oth. et Ruelle: M.
̃J. Charle§-Roux, appelé auprès do sa fille ma-
lade,, s'était excusé.
À cinq heures, S. A. le Bey s'est fait con-
duire à l'Elysée, accompagné de M. Alapetite,
pour prendre congé du Président de la Répu-
blique et de Mme Falliéres. -•»
36 fcecfifiéftident. 4e. te-. République est. allé
:• ,4afls la soirée rendre au Bey sa visite. <
Son Altesse quitte Paris ce matin, à neuf
heures quinze, par train spécial. Le Bey arri-
vera à Toulon ce soir, à dix heures un quart,
et s'embarquera à bord du Victor-Hugo qui
partira demain lundi pour Tunis.
:.Rf GEIGNEMENTS. MONDAINS
̃̃̃̃̃: Le Président de la République recevra
ïmar'di, dans la matinée, S. A. R. le prince de
;Galles et lui remettra, comme nous l'avons
.dit, le grand-cordon de la Légion d'honneur.
Un déjeuner sera offert ensuite au prince de
Galles par le Président de la République et
Mme Fallières.
De Saint-Sébastien
La re»ne Marie-Christine, le général Ba-
zan, capitaine général des provinces basques,
toutes les autorités, les membres du corps
diplomatique eh résidence à Saint-Sébastien
et une foule élégante ont reçu ce matin, à
̃ i heures 45, la reine Victoria, l'infant don
•Alphonse, l'infant don Jaime et l'infante
<•' Béatrix venant de Ségovie, par train spécial.
Dans la suite de la famille royale, on remar-
quait duchesse de San Carlos, duc de Santo
Mâuro et le docteur Grinda.
Des acclamations ont accueilli l'arrivée du
train. Le maire de Saint-Sébastien a offert à
la reine Victoria une magnifique gerbe de
Peurs.
'Une compagnie d'infanterie, avec la musi-
que et le drapeau, rendait les honneurs, es-
cortée par l'escadron de la garde.
Leurs Majestés et leurs Altesses Royales se
sont rendues au palais de Miramar, tandis
que le canon de la citadelle tonnait et que les
cloches des églises sonnaient à toute volée.
Le roi Alphonse XIII venant de Gijon, à
bord de l'aviso Giralda,- est attendu diman-
che matin à Sa.int-Sébastien.
Le baron et la baronne de Planker-
Klaps sont actuellement en villégiature à
Versailles et se rendront prochainement en
Autriche.
–r La comtesse Amie de Sabran-Pontevés,
née Lamote-Baracé, vient de mettre heureu-
sement au monde, au château de La Graffi-
hiére (Maine-et-Loire), une fille qui a reçu le
prénom de Gerseiidè.
K ̃ La vicomtesse de Boyveau, liée Sabatié-
Garat, à donné le jour, à Bourges, à une fille
qui. a reçiu le prénom de Jeanne.
De Madrid
Mme Canalejas, femme du premier minis-
tre, vient de mettre au monde une. fille.
L'affluence grandit chaque jour à Wies-
baden la clientèle française et russe y figure
et) bon rang comme nombre et comme élé-
gance sur les listes de baigneurs où nous re-
levons ces quelques noms
M. Alpin, Mme de Anguiar, comte d'Arnim,
M. et Mme de Bènkendortï, M. de Batschmanoff,
• M. de Bezeredy, M. d'Aubert, M. du Bois, ba-
ronne de Boyneburgk, baron de Bruggen, ba-
kuinfe de Buddenbrock, comtesse Louise de
Ciechanowiecka, baronne d'Essen, Mlle d'Esti-
"maUville, baron Freyt&g-Loringhoven, M. de
Flatow, Mme de Fischer, baronne de Friesen-
do'rf," Mile G'uériri de Wald-Erbach baron de
Heeckeren, baronne Honika, M. Mac Lean,
comte Ledochowski, baron Ledérer, MJle de
Lima, comte de Limburg-Stirum, M. de Maizière,
sir et ladv Lushington, M. de Metz, M. et Mme
de Melio.'conuesse de Moerkerke, Mme de Mosk-
•vitinofl, comtesse Rechberg, M. de Runk, M. et
Mmede Rotfl.M.atMme Le Chevalier de Sauvage,
comte Schweinitz, etc.
M. Francisco Bustamante décédé à
Buenos-Aires, le 19 juillet, est le père de M.
Éoracio C. Bustamante, actuellement à Paris.
-r M. Henri Galli, président du Conseil
municipal, quitte ce soir Paris pour quelques
jours. Le président du Conseil municipal se
tend à Boulogne-sur-Mer et à Wimereux.
MARIAGES
Le mariage du baron Armand de Pierre
de Bernis, 'fils du baron Guillaume de Pierre
de Bernis, chevalier de la Légion d'honneur,
5 et petit-fils de la comtesse de Solages, avec
do,una Maria Miscjatfelli, fille de la marquise
Misciatteîli, née princesse Pallavieini, a été
béni hier, à midi, par S. G. Mgr Melisson,
évêque de Blpis, qui a prononcé une ton-
chante allocution. Le choeur, étincelant de lu-
mières, disparaissait sous les fleurs., L'assis-
tance était extrêmement élégante. Les témoins
du marié étaient le marquis de Solages et
le baron Ludovic de Bernis ceux de la ma-
riée S. Exe. M, Tittoni, ambassadeur d'Ita-
lie, et le prince Pallavicini, son oncle.
La quête a été faite ̃ par donna Elena
Tittoni et don Fabrizio Lanzà di Mazzarino,
Mlle Jeanne de Solages accompagnée du
vicomte Armand de, Lestrange.
La jeune et charmante mariée, ravissante
dans un'fourreau dé satin blanc, avec man-
teau de cour en dentelle de Bruxelles et
grand voile de tulle illusion, est entrée à
l'église au bras de son oncle, le prince Palla-
vicini le mari« donnait le bras à sa grand'-
mère, la comtesse de Solages..
Venaient ensuite dans le cortège
S. Exe. M. Tittoni et marquise Misciattelli,ba-
ron du Bernis et comtesse Fresson, prince de
Poggio-Suasa et comtesse Cuvtopassi, marquis
de Solages et marquise de Courtarvel. comte
Lucchesi-Palli et princesse B. Pallavicini( baron
Ludovic de Bernis et baronne de Kainlis, M. Ga-
briel preziosi et Mlle Curtopassi, baron de Kain-
lis et marquise de Solages, marquis de Mon-
toynard 9t baronne de Verna, toron A. de Verna
et marquise de Monteynard, vicomte Armand de
Bernis et comtesse Albert de "Bertier, marquis
de Bernis et comtesse de Lestrange, don Fabri-
.zio.Lanza di MazzaçiriQ et donna Elena Tittoni,
vicomte Armand de Lestrange et Mlle Jeanne de
Solages. 1 •̃̃-̃:̃.̃
Après la cérémonie religieuse, réception
dans l'intimité de la famille, chez la marquise
Misciattelli,en ses'salons de l'avenue de Saxe.
Ajoutons à la liste des cadeaux déjà pu-
bliée ̃•̃.̃•̃.
Lady Arnould et Mlle Arnould, volants et
pointe en application do dentelle de Bruxelles;
Mgr Misciattelli. vierge russe; princesse Henry
de Ligne, née Talleyrand, sonnette électrique
comtesse de Lestrahgé, table marquise de
Bernis, pots à 'crème marquis st marquise de
La Moussaye, -thé argent; comte et comtesse Ed.
de Droiix-Brézé, bougeoirs cristal; duc et du-
chesso de Caniastra, coupe papier; Mlle Morali,
cachet argent; comte Pnmoli, sac à main.; com-
tesse Verbrugge de Renesse, épingle de cravate;
comte do Florian, sucrier argent; docteur J. Ga-
jey, Mllo H. de Lestrange, presse-citron, etc.
En l'église Saint-Pierre de Chaillot, a
été célébré hier, à midi, en présence d'une élé-
gante assistance, le mariage du baron Pierre
de Mareuil avec Mlle Odette du Pontayice de
Heussey. La bénédiction a été donnée par
l'abbé Allés, premier vicaire de la paroisse.
Les témoins du marié, étaient le comte de
Mareuil, son oncle, et le vice-amiral baron
Duperré, grand-croix de la Légion d'honneur,
ami de la famille; ceux de la mariée le
comte du Pontavice de Heussey et le comte
d'Ollone, ses oncles. t
La quête a été faite par Mlles Hélène de
Mareuil, de Fraville, d'Ollone et 'Viviane du
Pontavice, accompagnées de MM. Bernard et
Bertrand du Pontavice de Heussey, Raymond
et Jean de Mareuil.
Remarqué dans le brillant cortège
Colonel baron et baronne de Mareuil, vicomte
et vicomtesse du Pontavice de Heussey, LL. AA.
le prince et la princesse Murat, duc et duchesse
de Camastra, M. et Mme Georges de Fraville,
vice-amiral baron Duperré, comte et comtesse
d Ollone, comte et comtesse du Pontavice, M. et
Mme Maurice Mertian.. comtesse d'Ollone, comto
de Mareuil, vicomte d'Ollône, etc., etc.
Une réception a réuni, après la cérémonie,
jes parents et amis des deux familles.
Le 25 juillet sera célébré, en l'église pro-
testante de Tours, le mariage de Mlle Si-
monne de Pourtalés, fille du comte et de la
comtesse Paul de Pourtalés, avec M. Jean de
Witt. ,||tr,
DEUIL
Vendredi, pendant toute la matinée, ont
été célébrées, en l'église Saint-Philippe du
Roule, des messes pour le repos de 1 âme de
la baronne Robert de Brimont, née Montau-
ban-Palikao. La famille, qui assistait à la
messe de dix 'heures,'en la chapelle de la
Vierge, était représentée par le baron An-
toine de Brimont, son, fils le marquis de
Tauriac, son gendre le baron de Brimont,
son beau-frère le marquis de Mortemart, le
marquis de La Soudière, le comte d'Andigné,
le comte Ch. de Montauban-Palikao, ses ne-
veux, et par les. autres membres de la fa-
mille.
L'inhumation avait eu lieu la veille au ci-
metière d'Auteuil.
On nous annonce la mort de Mme Li-
vingston Sampson, décédée en son hôtel de
la rue Raynouard. Elle était la mère de Mme
Alleft, de la comtesse de Galli îïet et de la
comtesse Orlowska. Le service religieux aura
lieu demain à midi, dans l'église américaine
de l'avenue de l'Aima.
De Périgueux
M. de Mëgrei de Belligny, président du
Tribunal civil de Ribérac, qui, aux environs
de cette ville, àvait été tamponné par une
locomotive, en voulant franchir un passage à
niveau, vient de succomber aux suites.de ce
terrible accident.
Nous apprenons la mort: De M.Fran-
çois-Louis Bruel, décédé à l'âge de trente et
un ans, à Thiais (Seine), des suites d'une con
gestion pulmonaire. Elève de l'Ecole des char-
tes, il obtint le diplôme d'archiviste-paléo-
graphe à la suite d'une thèse remarquée sur
Olivier de Clisson. Il était aussi licencié es let-
tres «t licencié en droit, bibliothécaire au ca-
binet des Estampes de la Bibliothèque natio-
nale. Les travailleurs connaissent l'admirable
Inventaire analytique de la collection de
Vinck~ B. DelwoebA
Contre le monopole des poudres
Les partisans de la. suppression du
monopole des poudres peuvent se féli-
citer grandement de l'appui que vient
de leur donner la Chambre de commerce
de Paris, en se prononçant, par un vote
longuement motivé, pour l'adoption du
projet de suppression du monopole dé-
posé, à là Chambre par M. Joseph Rei-
nach.
Puisque, malgré les accidents du
Jules- Michelet, succédant, hélas à tant
d'autres accidents et à tant de catas-
trophes, le gouvernement hésite encore
comprendre qu'il ne trouvera que
dans l'exercice de la libre concurrence
les poudres-marines saines et sûres, que
le monopole a été jusqu'ici incapable de
fournir à notre floite, alors que toutes
les. autres flottes en possèdent, il con-
vient que tous ceux qui, chez, nous, ont
quelque compétence en matière d ex-
plosifs ou quelque autorité en matière
commerciale se liguent pour obtenir la
suppression du monopole néfaste qui, en
fait, a abouti à quoi? au désarmement
momentané de nos escadres.
La Chambre de commerce de Paris
vient de donner le branle. Se gardant
bien de donner un avis quelcoaque sur
les conditions que doit posséder telle ou
telle poudre, elle a estimé que son de-
voir actuel était de signaler les inconvé-
nients d'ordre économique du monopole,
et elle l'a fait en adoptant les conclu-
sions très fermes d'un rapport d'un de
ses membres, M. Pascalis. En voici une
analyse.
Ce rapport commence par rappeler
que le monopole, vieux de cent vingt
ans, est menacé d'une brèche par le
projet de loi de MM. Klotz et Messimy,
tendant à autoriser la fabrication des
poudres de guerre destinées à l'expor-
tation. Mais le rapport ajoute que cette
brèche ne saurait suffire, et qu'il faut,
comme le demande M. Joseph Reinach
reprenant un. projet de loi présenté
en 1887 par M. Rouvier, président du
Conseil, minitre des finances arriver
à la suppression même du monopole,
parce qu'on y trouvera
1° Le> bienfait d'une émulation féconde
entre l'industrie d'Etat et l'industrie pri-
vée
2° La possibilité pour l'Etat de trouver en
temps de guerre des usines toutes montées
pour faire face à. l'augmentation brusque et
inévitable des besoins.
Le rapport ajoute
En ce qui concerne la défense nationale,
il est certain que la plus extrême prudence
est de rigueur. Mais quel risque peut faire
courir au pays une fabrication contrôlée et
surveillée par l'Etat, dont le contrôle et la
surveillance seront sans doute plus rigou-
reux dans les usinas de l'industrie privée
que dans ses propres usines? Il serait cruel
d'insister sur ce point, après des incidents
récents. Concluons simplement avec la plus
entière certitude que les poudres fabriquées
par dés industriels intéressés à bien faire
pour contenter leur clientèle et, d'autre part,
sévèrement contrôlés par l'administration,
présenteraient sans contredit le maximum
de garantie pour la défense nationale et se-
raient appelées à constituer pour l'Etat une
précieuse source d'approvisionnements.
En résumé, l'abrogation du monopole des
poudres est une mesure libérale, favorable à
industrie nationale, présentant des avanta-
ges d'ordre pratique incontestables.
Nous n'y voyons ni inconvénient pour
l'Etat, ni danger pour la défense nationale,
en raison des mesures de prudence et des
garanties prévues par M. Joseph Reinach.
Pourquoi le ministre de la guerre hé-
site-t-ij à adopter la proposition dont il
s'agit"? Pour deux raisons 1° les nou-
vel es fabriques privées pourraient dé-
baucher beaucoup des ouvriers de l Etat
et provoquer ainsi une dangereuse raré-
faction dé la main-d'œuvre 2° les ingé-
nieurs de 1 Etat sont en nombre insuffi-
sant pour assurer la surveillance des
nouvelles poudreries privées.
A ces raisons, la Chambre de com-
merce de Paris répond par la réflexion
suivante
Ces raisons, nous l'avouerons, nous pa-
raissent pou convaincantes. Sans en entre-
prendre la réfutation, nous nous contente-
rons de faire observer que le gouvernement,
•qui les a présentées, ne doit pas y attacher
lui-même une très grande importance,
puisqu'il ne semble pas s'être aperçu qu'elles
pourraient être opposées aussi bien au pro-
jet de loi qu'il accepte qu'à l'amendement
qu'il repousse.
Ne faut-il pas croire plutôt que l'adminis-
tration ne peut se résoudre à renoncer à son
monopole et que la commission parlemen-
taire, d'abord décidée à en proposer à la
Chambre l'abrogation, a reculé devant le
conflit )
Et pour finir, la Chambre de coo>
merce conclut
Ainsi la commission parlementaire ne dis-
simule pas sa pensée elle souhaite la sup-
pression du monopole. Le gouvernement
lui-même accepte le projet de loi « comme
une étape vers cette suppression»; il ne peut
que reconnaître, comme le faisait M. Rou-
vier, que le monopole de la fabrication des
poudres n'existe pas dans les autres pays, où
l'on ne-songe pas à l'instituer.:
L'amendement Reinach n'a donc contre lui
que des raisons d'opportunité parlementaire
qui- ne sauraient nous émouvoir ni modifier
notre opinion, basée sur les considérations
qui précèdent. •••̃̃̃•-̃•
Tel est, résumé aussi exactement que
possible, le rapport qu'a déterminé le
récent vote de la Chambre de com-
jôaërcé, vote d'autant plus important que
la Chambre s'était autrefois –'avant les
catastrophes trop nombreuses de ces
dernières années prononcée en sens
contraire..
Nous le répétons il est du devoir de
tous ceux qui ont qualité pour faire en-
tendre leur voix de se liguer pour obte-
nir du Parlement la suppression du mo-
nopole des poudres qui est si fatal à la
marine et au pays. Marc Landry.
A L'INSTITUT
Académie des beaux-arts
GRAND PRIX DE ROME DE PEINTURE. «-*
AUTRES PRIX.
Par une série de scrutins, l'Académie
des beaux-arts, trente-deux membres
siégeant et la majorité étant, par consé-
quent, de dix-sept suffrages, désigne
ainsi, entre dix concurrents, les titulaires
des grands prix de Rome de peinture
de 1912
Le Grand Prix est décerné, au premier tour,
par dix-neuf voix, à M. Girodon; le premier
second Grand Prix, au deuxième tour, par
vingt-deux voix, à M. Font; le deuxième
second Grand Prix, au sixième tour, par dix.
sept voix, à M. Loriol.
Les trois lauréats sont élèves de M.
Gormon.
Le Grand Prix de Rome, M. Gabriel-
Jules-Charles Girodon a vingt-huit ans.
Il est né à Saint-Quentin, le 14 avril
1884. La figure énergique, le visage en-
cadré d'un collier de barbe, ses traits
rappellent ceux d'Henri Regnault. C'est
avec une grande modestie, presque avec
timidité qu'il nous raconte ses débuts,
déjà lointain malgré son âge
Je suis le fils d'un ouvrier peintre et,
dès l'enfance, j'aimais à dessiner et à bar-
bouiller. J'avais onze ans, lorsque M. Ga-
briel Hanotaux, alors ministre des affaires
étrangères, vint à Saint-Quentin inaugurer
le monument de la Défense de 1557. La céré-
monie terminée, le ministre voulut visiter
l'école dont je suivais les cours il s'arrêta
devant des dessins à la craie, sur papier
noir, dont j'étais l'auteur. Ces dessins lui
plurent sans doute, car il me fit appeler et,
me présentant sa canne, me demanda de la
reproduire aussi à la c;aie. Comme je
m'exécutais, M. Hanotaux de son côté s'a-
musait à crayonner mon portrait. J'ai gardé
ce croquis. Mais M. Hanotaux me fit un
autre présent il me donna une boite de
couleurs, ma première boite de couleurs,
avec laquelle je fis mes premiers essais de
peinture. Elle m'a porté bonheur.
Le ministre que cet écolier, qui sem-
blait doué pour le dessin, intéressait, fit
admettre tout de suite le jeune Girodon
à l'Ecole spéciale La Tour, où ce dernier
remportait bientôt tous les prix.
Le 20 mai 1903, à dix-neuf ans, M. Gi-
rodon était admis à l'Ecole nationale des
Beaux-Arts. Ses aptitudes s'y affirmè-
rent par une suite de succès trois men-
tions. cinq prix aux concours de compo-
sition, medailles aux concours semes-
triels, prix Chenavard, etc., etc., M. Gi-
rodon, admis déjà en loge en 1908 et
1909, s'était classé le premier des logistes
de cette année.
M. Constantin -Jean- Lucien -Antonin
Pont, premier second Grand Prix, n'a
que vingt-deux ans. Il est né à Auch, le
il janvier 1890; admis à l'Ecole des
Beaux-Arts en 1907, il s'y est distingué
aussi bien aux concours de figure des-
sinée, où il obtint trois médailles, qu'aux
concours semestriels et de composition
qui lui valurent treize grandes récom-
penses, le prix Saintin, le premier prix
Chenavard, etc. Logiste en 1910 et 1911,
il remontait en loge dixième cette an-
née. Il en sort second un Grand Prix en
perspective.
M. Albert -Francisque- Michel Loriol,
deuxième second Grand Prix, né le 21 oc-
tobre 1882, à Clermont-Ferrand, était
depuis 1900 élève de l'Ecole des Beaux-
Arts, où il remporta huit mentions,
deux premières récompenses", quatre
médailles, les prix Fortin d'Ivry et Che-
navard. Il avait été admis deuxième en
loge cette année.
L'Académie décerné à M, Dammam,
pensionnaire graveur sortant de la villa
Médicis, les prix Saintoude 3,000 francs,,
Alhambert, de 600 francs, et Gambacé-
rès, de 1,000 francs; à Mlle Castelhaz, le
prix T^briçh, de 300 francs; auxlogistes
du Grand Prix de Rome de peinture, les
arrérages 2,550 francs de la, fonda-
tion Laboulbène.
M. Aynard fait hommage àsesconfrè-
res d'un ouvrage de M. Lucien Bégule,
V Abbaye de Fontenay et l'architecture
cistercienne, dont il a écrit la préface.
Académie des sciences morales
PRIX DU BUDGET
L'Académie décerne le prix du Budget
(philosophie), de 1,000 francs, à M. Em-
manuel, de Versailles, pour son mé-
moire de concours Le Pragmatisme;
Origine, formes principales, signification
et valeur de cette philosophie.
Le président prononce l'éloge du re-
gretté M. Alfred Fouillée et lève la
séance en signe de deuil.
Ch. Dauzats.
La Grande Saison
et les Grands Hôtels
Dans un récent article, nous parlions
de la. grande saison de Paris et des
grands hôtels où on la fête. Cette grande
saison de Paris est maintenant terminée,
mais là grande saison, tout court, est
plus brillante que jamais, elle s'est
transportée extra-muros où elle a trouvé
pour l'accueillir des palais dignes d'elle
et qu'il n'est pas sans intérêt de passer
en revue.
En voici un tout d'abord, parmi les
plus célèbres, aux portes mêmes de Pa-
ris, merveilleusement situé pour ceux
que la canicule même ne libère pas de
leurs obligations parisiennes, c'est ce
merveilleux Château de Madrid, noble
Façade principale du château de Madrid
et gracieuse demeure qu'une heureuse
transformation a merveilleusement mo-
dernisée.
Placé à la porte du Bois de Boulogne,
à l'abri de la rumeur et des poussières
de la grande ville, si proche cependant,
ce Château de Madrid est le séjour rêvé
des amateurs de confort, d'élégance et
de grand air, et l'heureux mortel qui
l'habite peut, quand vient le soir, se
croire l'hôte choyé d'un riche manoir de
province dont les fenêtres s'ouvriraient
sur un parc immense.
Gaston Davenay.
.W ~r~-
ABONNEMENTS DE SAISON
Pendant la saisnn dété, le Figaro re-
poit des abonnements au mois au prix de
3 francs pour la province et de 7 francs
pour T étranger, par tant de n'importe quelle
date. Des abonnements au numéro sont
également reçus au prix de 10 centimes
pouf là province et de 20 centimes pour
l'étranger.
AVIATION MILITAIRE
Réquisitoire d'un officier
Le capitaine Clavenad, chef du centre
d'aviation militaire de Casablanca, a fait
paraître hier dans le Matin, sous le titre
« le Cri d'un soldai», un violent réquisi-
toire contre les bureaux de la guerre. La
volonté du gouvernement, déclare-t-il,
l'intérêt du pays, les besoins de l'armée,
rien ne compte pour les « ronds de cuir »
du ministère.
D'après le capitaine Clavenad, les ré-
clamations du colonel Hirschauer, l'in-
tervention du général Lyautey et les
décisions même de M. Millerand, se-
raient restées sans effet; 4 cause do
l'inertie des bureaux, la section d'aviation
du Maroc, constituée en fait depuis plu-
sieurs mois, n'aurait pas encore d'exis-
tence légale le matériel et le personnel
transportés là-bas se trouveraient par
suite dans l'impossibilité d'être utilisés.
Pourquoi, écrit-il, n'avons-nous pas do
projectiles, demandés depuis six mois; pour-
quoi n'avons-nous pas les aéroplanes de
complément, prêts depuis longtemps; pour-
quoi, en six mois, n'aVons-nous pas une
seule automobile capable de rendre service
au Maroc pourquoi, depuis février, n'avons-
nous pas l'officier d'administration prévu,
alors que trois ont été nommés dans d'autres
centres pourquoi nous a-t-il fallu attendre
quatre mois des abris légers prêts en quinze
jours; pourquoi ne trouvons-nous plus un
seul pilote, un seul mécanicien consentant à
venir au Maroc; pourquoi, enfin, n'a-t-on
rien envoyé à Oudjda, alors que depuis six
mois la section est créée et qu'une partie^
du matériel est prête depuis longtemps ?
Le ministre a décidé tout cela, le chef de
l'aviation l'a demandé, le général Lyautey l'a
réclamé; mais les bureaux n'en veulent pas;
leur inertie est toute puissante 1
Malgré tous les obstacles créés par la
mauvaise volonté des bureaux de la
guerre, le capitaine Clavenad espère
que, néanmoins, dans quelques semai-
nes, la route de Casablanca à Fez sera
jalonnée par des dépôts munis de han-
gars et pourvus de matériel de rechange
et de réparation, où les avions pourront
faire escale. Dans un assez court espace
de temps, la route d'Oudjda à Merada
pourra être de même organisée.
« Mais; ajoute-t-il, il se passera alors
cette chose stupéfiante l'aviation toute
prête ne pourra plus fonctionner, faute
de pilotes et de mécaniciens. »
Le ministre aurait prévu cette situa-
tion et aurait prescrit toutes les mesures
pour l'éviter; mais les bureaux tout
puissants auraient refusé d'accorder les
compensations dues au personnel de
l'aviation, et continueraient à discuter
les indemnités que leur chef, suprême
aurait accordées.
Après avoir ainsi prétendu que les
bureaux étaient responsables de toutes
les difficultés qu'il rencontre dans l'exé-
cution de son service particulier, le ca-
pitaine Clavenad examine en terminant
la situation générale de l'aviation. Celle-
ci, proclame-t-il, meurt de la désastreuse
influence des intermédiaires qui, placés
entre les exécutants et les dirigeants,
« sont irresponsables et pusillanimes,
parlent et écrivent beaucoup mais n'a-
gissent jamais »..
Pour la sauver, il estime donc que
tou's ceux qui s'y intéressent doivent
s'efforcer de « la débarrasser des para-
sites qui l'étouffent ». Il pense d'ailleurs
que jamais l'occasion d'atteindre un pa-
reil but ne sera plus favorable.
Nous n'avons pas la possibilité de ju-
ger si la réclamation du capitaine Cla-
venad est fondée, ni d'apprécier jusqu'à
quel point le tableau si pessimiste qu'il
nous fait de la situation de notre service
d aviation au Maroc est exact. Mais ou
doit profondément regretter et désap-
prouver la forme et la publicité qu'il a
données à sa protestation, car l'une et
l'autre sont absolument contraires à la
discipline militaire.
Sans doute, cet officier est animé des
meilleures intentions; il n'a en vue que
l'intérêt supérieur de la défense natio-
nale. Mais il a oublié que si chacun,
aux divers échelons de la hiérarchie,
agissait comme il croit bon de le faire,,
il n'y aurait plus d'armée possible.
Il a en outre perdu de vue que ce qu'il
appelle «'les bureaux » né sont que dès
organés du commandement, placés sous
les ordres des généraux directeurs, du
chef d'état-major de l'armée et du mi-
nistre de la guerre; ^ue, par suite,
reprocher hux bureaux de ne pas exé-
cuter les instructions qu'ils reçoivent,
c'est, à proprement varler, accuser leurs
~J~n~Ia~itfe
:• SALONS
• S. A. le bey de Tunis a offert hier, dans
les magnifiques salons de l'hôtel Crillon, un
̃déjeuner d'adieu aux personnes qui lui ont
rendu des services directs pendant son séjour
en France.- •
A ce déjeuner ont assisté avec Son Altesse,
les-princes ses fils, ses ministres et les per-
sonnes de sa suite
Le résident général de France en Tunisie et
Mme 'Ajapètite, le lieutenaûircolonel Aldabert,
MM. Gauthier, directeur des affaires de la Tuni-
sie le capitaine Boy, Dervillé, président du
conseil d'administration de la Compagnie P.L.M.;
:.Mauris, directeur de. la Compagnie P. L. M.;
.Masure, secrétaire du conseil d administration
'de là Compagnie P, L. M, A, Nobleraâire, di-
recteur des AVagons-Lits; de Pages,' directeur
•général des chemins de fer; Margot, chef d'ex-
ploitation du P. L. M.; Trélat, secrétaire général
des chemins de B£ne, h Guelmâ; Lacour-Gayét,
membre'de l'Institut; le commandant Roux, de
-Kanoùs, Honnprat, Poncét, i.oth. et Ruelle: M.
̃J. Charle§-Roux, appelé auprès do sa fille ma-
lade,, s'était excusé.
À cinq heures, S. A. le Bey s'est fait con-
duire à l'Elysée, accompagné de M. Alapetite,
pour prendre congé du Président de la Répu-
blique et de Mme Falliéres. -•»
36 fcecfifiéftident. 4e. te-. République est. allé
:• ,4afls la soirée rendre au Bey sa visite. <
Son Altesse quitte Paris ce matin, à neuf
heures quinze, par train spécial. Le Bey arri-
vera à Toulon ce soir, à dix heures un quart,
et s'embarquera à bord du Victor-Hugo qui
partira demain lundi pour Tunis.
:.Rf GEIGNEMENTS. MONDAINS
̃̃̃̃̃: Le Président de la République recevra
ïmar'di, dans la matinée, S. A. R. le prince de
;Galles et lui remettra, comme nous l'avons
.dit, le grand-cordon de la Légion d'honneur.
Un déjeuner sera offert ensuite au prince de
Galles par le Président de la République et
Mme Fallières.
De Saint-Sébastien
La re»ne Marie-Christine, le général Ba-
zan, capitaine général des provinces basques,
toutes les autorités, les membres du corps
diplomatique eh résidence à Saint-Sébastien
et une foule élégante ont reçu ce matin, à
̃ i heures 45, la reine Victoria, l'infant don
•Alphonse, l'infant don Jaime et l'infante
<•' Béatrix venant de Ségovie, par train spécial.
Dans la suite de la famille royale, on remar-
quait duchesse de San Carlos, duc de Santo
Mâuro et le docteur Grinda.
Des acclamations ont accueilli l'arrivée du
train. Le maire de Saint-Sébastien a offert à
la reine Victoria une magnifique gerbe de
Peurs.
'Une compagnie d'infanterie, avec la musi-
que et le drapeau, rendait les honneurs, es-
cortée par l'escadron de la garde.
Leurs Majestés et leurs Altesses Royales se
sont rendues au palais de Miramar, tandis
que le canon de la citadelle tonnait et que les
cloches des églises sonnaient à toute volée.
Le roi Alphonse XIII venant de Gijon, à
bord de l'aviso Giralda,- est attendu diman-
che matin à Sa.int-Sébastien.
Le baron et la baronne de Planker-
Klaps sont actuellement en villégiature à
Versailles et se rendront prochainement en
Autriche.
–r La comtesse Amie de Sabran-Pontevés,
née Lamote-Baracé, vient de mettre heureu-
sement au monde, au château de La Graffi-
hiére (Maine-et-Loire), une fille qui a reçu le
prénom de Gerseiidè.
K ̃ La vicomtesse de Boyveau, liée Sabatié-
Garat, à donné le jour, à Bourges, à une fille
qui. a reçiu le prénom de Jeanne.
De Madrid
Mme Canalejas, femme du premier minis-
tre, vient de mettre au monde une. fille.
L'affluence grandit chaque jour à Wies-
baden la clientèle française et russe y figure
et) bon rang comme nombre et comme élé-
gance sur les listes de baigneurs où nous re-
levons ces quelques noms
M. Alpin, Mme de Anguiar, comte d'Arnim,
M. et Mme de Bènkendortï, M. de Batschmanoff,
• M. de Bezeredy, M. d'Aubert, M. du Bois, ba-
ronne de Boyneburgk, baron de Bruggen, ba-
kuinfe de Buddenbrock, comtesse Louise de
Ciechanowiecka, baronne d'Essen, Mlle d'Esti-
"maUville, baron Freyt&g-Loringhoven, M. de
Flatow, Mme de Fischer, baronne de Friesen-
do'rf," Mile G'uériri de Wald-Erbach baron de
Heeckeren, baronne Honika, M. Mac Lean,
comte Ledochowski, baron Ledérer, MJle de
Lima, comte de Limburg-Stirum, M. de Maizière,
sir et ladv Lushington, M. de Metz, M. et Mme
de Melio.'conuesse de Moerkerke, Mme de Mosk-
•vitinofl, comtesse Rechberg, M. de Runk, M. et
Mmede Rotfl.M.atMme Le Chevalier de Sauvage,
comte Schweinitz, etc.
M. Francisco Bustamante décédé à
Buenos-Aires, le 19 juillet, est le père de M.
Éoracio C. Bustamante, actuellement à Paris.
-r M. Henri Galli, président du Conseil
municipal, quitte ce soir Paris pour quelques
jours. Le président du Conseil municipal se
tend à Boulogne-sur-Mer et à Wimereux.
MARIAGES
Le mariage du baron Armand de Pierre
de Bernis, 'fils du baron Guillaume de Pierre
de Bernis, chevalier de la Légion d'honneur,
5 et petit-fils de la comtesse de Solages, avec
do,una Maria Miscjatfelli, fille de la marquise
Misciatteîli, née princesse Pallavieini, a été
béni hier, à midi, par S. G. Mgr Melisson,
évêque de Blpis, qui a prononcé une ton-
chante allocution. Le choeur, étincelant de lu-
mières, disparaissait sous les fleurs., L'assis-
tance était extrêmement élégante. Les témoins
du marié étaient le marquis de Solages et
le baron Ludovic de Bernis ceux de la ma-
riée S. Exe. M, Tittoni, ambassadeur d'Ita-
lie, et le prince Pallavicini, son oncle.
La quête a été faite ̃ par donna Elena
Tittoni et don Fabrizio Lanzà di Mazzarino,
Mlle Jeanne de Solages accompagnée du
vicomte Armand de, Lestrange.
La jeune et charmante mariée, ravissante
dans un'fourreau dé satin blanc, avec man-
teau de cour en dentelle de Bruxelles et
grand voile de tulle illusion, est entrée à
l'église au bras de son oncle, le prince Palla-
vicini le mari« donnait le bras à sa grand'-
mère, la comtesse de Solages..
Venaient ensuite dans le cortège
S. Exe. M. Tittoni et marquise Misciattelli,ba-
ron du Bernis et comtesse Fresson, prince de
Poggio-Suasa et comtesse Cuvtopassi, marquis
de Solages et marquise de Courtarvel. comte
Lucchesi-Palli et princesse B. Pallavicini( baron
Ludovic de Bernis et baronne de Kainlis, M. Ga-
briel preziosi et Mlle Curtopassi, baron de Kain-
lis et marquise de Solages, marquis de Mon-
toynard 9t baronne de Verna, toron A. de Verna
et marquise de Monteynard, vicomte Armand de
Bernis et comtesse Albert de "Bertier, marquis
de Bernis et comtesse de Lestrange, don Fabri-
.zio.Lanza di MazzaçiriQ et donna Elena Tittoni,
vicomte Armand de Lestrange et Mlle Jeanne de
Solages. 1 •̃̃-̃:̃.̃
Après la cérémonie religieuse, réception
dans l'intimité de la famille, chez la marquise
Misciattelli,en ses'salons de l'avenue de Saxe.
Ajoutons à la liste des cadeaux déjà pu-
bliée ̃•̃.̃•̃.
Lady Arnould et Mlle Arnould, volants et
pointe en application do dentelle de Bruxelles;
Mgr Misciattelli. vierge russe; princesse Henry
de Ligne, née Talleyrand, sonnette électrique
comtesse de Lestrahgé, table marquise de
Bernis, pots à 'crème marquis st marquise de
La Moussaye, -thé argent; comte et comtesse Ed.
de Droiix-Brézé, bougeoirs cristal; duc et du-
chesso de Caniastra, coupe papier; Mlle Morali,
cachet argent; comte Pnmoli, sac à main.; com-
tesse Verbrugge de Renesse, épingle de cravate;
comte do Florian, sucrier argent; docteur J. Ga-
jey, Mllo H. de Lestrange, presse-citron, etc.
En l'église Saint-Pierre de Chaillot, a
été célébré hier, à midi, en présence d'une élé-
gante assistance, le mariage du baron Pierre
de Mareuil avec Mlle Odette du Pontayice de
Heussey. La bénédiction a été donnée par
l'abbé Allés, premier vicaire de la paroisse.
Les témoins du marié, étaient le comte de
Mareuil, son oncle, et le vice-amiral baron
Duperré, grand-croix de la Légion d'honneur,
ami de la famille; ceux de la mariée le
comte du Pontavice de Heussey et le comte
d'Ollone, ses oncles. t
La quête a été faite par Mlles Hélène de
Mareuil, de Fraville, d'Ollone et 'Viviane du
Pontavice, accompagnées de MM. Bernard et
Bertrand du Pontavice de Heussey, Raymond
et Jean de Mareuil.
Remarqué dans le brillant cortège
Colonel baron et baronne de Mareuil, vicomte
et vicomtesse du Pontavice de Heussey, LL. AA.
le prince et la princesse Murat, duc et duchesse
de Camastra, M. et Mme Georges de Fraville,
vice-amiral baron Duperré, comte et comtesse
d Ollone, comte et comtesse du Pontavice, M. et
Mme Maurice Mertian.. comtesse d'Ollone, comto
de Mareuil, vicomte d'Ollône, etc., etc.
Une réception a réuni, après la cérémonie,
jes parents et amis des deux familles.
Le 25 juillet sera célébré, en l'église pro-
testante de Tours, le mariage de Mlle Si-
monne de Pourtalés, fille du comte et de la
comtesse Paul de Pourtalés, avec M. Jean de
Witt. ,||tr,
DEUIL
Vendredi, pendant toute la matinée, ont
été célébrées, en l'église Saint-Philippe du
Roule, des messes pour le repos de 1 âme de
la baronne Robert de Brimont, née Montau-
ban-Palikao. La famille, qui assistait à la
messe de dix 'heures,'en la chapelle de la
Vierge, était représentée par le baron An-
toine de Brimont, son, fils le marquis de
Tauriac, son gendre le baron de Brimont,
son beau-frère le marquis de Mortemart, le
marquis de La Soudière, le comte d'Andigné,
le comte Ch. de Montauban-Palikao, ses ne-
veux, et par les. autres membres de la fa-
mille.
L'inhumation avait eu lieu la veille au ci-
metière d'Auteuil.
On nous annonce la mort de Mme Li-
vingston Sampson, décédée en son hôtel de
la rue Raynouard. Elle était la mère de Mme
Alleft, de la comtesse de Galli îïet et de la
comtesse Orlowska. Le service religieux aura
lieu demain à midi, dans l'église américaine
de l'avenue de l'Aima.
De Périgueux
M. de Mëgrei de Belligny, président du
Tribunal civil de Ribérac, qui, aux environs
de cette ville, àvait été tamponné par une
locomotive, en voulant franchir un passage à
niveau, vient de succomber aux suites.de ce
terrible accident.
Nous apprenons la mort: De M.Fran-
çois-Louis Bruel, décédé à l'âge de trente et
un ans, à Thiais (Seine), des suites d'une con
gestion pulmonaire. Elève de l'Ecole des char-
tes, il obtint le diplôme d'archiviste-paléo-
graphe à la suite d'une thèse remarquée sur
Olivier de Clisson. Il était aussi licencié es let-
tres «t licencié en droit, bibliothécaire au ca-
binet des Estampes de la Bibliothèque natio-
nale. Les travailleurs connaissent l'admirable
Inventaire analytique de la collection de
Vinck~ B. DelwoebA
Contre le monopole des poudres
Les partisans de la. suppression du
monopole des poudres peuvent se féli-
citer grandement de l'appui que vient
de leur donner la Chambre de commerce
de Paris, en se prononçant, par un vote
longuement motivé, pour l'adoption du
projet de suppression du monopole dé-
posé, à là Chambre par M. Joseph Rei-
nach.
Puisque, malgré les accidents du
Jules- Michelet, succédant, hélas à tant
d'autres accidents et à tant de catas-
trophes, le gouvernement hésite encore
comprendre qu'il ne trouvera que
dans l'exercice de la libre concurrence
les poudres-marines saines et sûres, que
le monopole a été jusqu'ici incapable de
fournir à notre floite, alors que toutes
les. autres flottes en possèdent, il con-
vient que tous ceux qui, chez, nous, ont
quelque compétence en matière d ex-
plosifs ou quelque autorité en matière
commerciale se liguent pour obtenir la
suppression du monopole néfaste qui, en
fait, a abouti à quoi? au désarmement
momentané de nos escadres.
La Chambre de commerce de Paris
vient de donner le branle. Se gardant
bien de donner un avis quelcoaque sur
les conditions que doit posséder telle ou
telle poudre, elle a estimé que son de-
voir actuel était de signaler les inconvé-
nients d'ordre économique du monopole,
et elle l'a fait en adoptant les conclu-
sions très fermes d'un rapport d'un de
ses membres, M. Pascalis. En voici une
analyse.
Ce rapport commence par rappeler
que le monopole, vieux de cent vingt
ans, est menacé d'une brèche par le
projet de loi de MM. Klotz et Messimy,
tendant à autoriser la fabrication des
poudres de guerre destinées à l'expor-
tation. Mais le rapport ajoute que cette
brèche ne saurait suffire, et qu'il faut,
comme le demande M. Joseph Reinach
reprenant un. projet de loi présenté
en 1887 par M. Rouvier, président du
Conseil, minitre des finances arriver
à la suppression même du monopole,
parce qu'on y trouvera
1° Le> bienfait d'une émulation féconde
entre l'industrie d'Etat et l'industrie pri-
vée
2° La possibilité pour l'Etat de trouver en
temps de guerre des usines toutes montées
pour faire face à. l'augmentation brusque et
inévitable des besoins.
Le rapport ajoute
En ce qui concerne la défense nationale,
il est certain que la plus extrême prudence
est de rigueur. Mais quel risque peut faire
courir au pays une fabrication contrôlée et
surveillée par l'Etat, dont le contrôle et la
surveillance seront sans doute plus rigou-
reux dans les usinas de l'industrie privée
que dans ses propres usines? Il serait cruel
d'insister sur ce point, après des incidents
récents. Concluons simplement avec la plus
entière certitude que les poudres fabriquées
par dés industriels intéressés à bien faire
pour contenter leur clientèle et, d'autre part,
sévèrement contrôlés par l'administration,
présenteraient sans contredit le maximum
de garantie pour la défense nationale et se-
raient appelées à constituer pour l'Etat une
précieuse source d'approvisionnements.
En résumé, l'abrogation du monopole des
poudres est une mesure libérale, favorable à
industrie nationale, présentant des avanta-
ges d'ordre pratique incontestables.
Nous n'y voyons ni inconvénient pour
l'Etat, ni danger pour la défense nationale,
en raison des mesures de prudence et des
garanties prévues par M. Joseph Reinach.
Pourquoi le ministre de la guerre hé-
site-t-ij à adopter la proposition dont il
s'agit"? Pour deux raisons 1° les nou-
vel es fabriques privées pourraient dé-
baucher beaucoup des ouvriers de l Etat
et provoquer ainsi une dangereuse raré-
faction dé la main-d'œuvre 2° les ingé-
nieurs de 1 Etat sont en nombre insuffi-
sant pour assurer la surveillance des
nouvelles poudreries privées.
A ces raisons, la Chambre de com-
merce de Paris répond par la réflexion
suivante
Ces raisons, nous l'avouerons, nous pa-
raissent pou convaincantes. Sans en entre-
prendre la réfutation, nous nous contente-
rons de faire observer que le gouvernement,
•qui les a présentées, ne doit pas y attacher
lui-même une très grande importance,
puisqu'il ne semble pas s'être aperçu qu'elles
pourraient être opposées aussi bien au pro-
jet de loi qu'il accepte qu'à l'amendement
qu'il repousse.
Ne faut-il pas croire plutôt que l'adminis-
tration ne peut se résoudre à renoncer à son
monopole et que la commission parlemen-
taire, d'abord décidée à en proposer à la
Chambre l'abrogation, a reculé devant le
conflit )
Et pour finir, la Chambre de coo>
merce conclut
Ainsi la commission parlementaire ne dis-
simule pas sa pensée elle souhaite la sup-
pression du monopole. Le gouvernement
lui-même accepte le projet de loi « comme
une étape vers cette suppression»; il ne peut
que reconnaître, comme le faisait M. Rou-
vier, que le monopole de la fabrication des
poudres n'existe pas dans les autres pays, où
l'on ne-songe pas à l'instituer.:
L'amendement Reinach n'a donc contre lui
que des raisons d'opportunité parlementaire
qui- ne sauraient nous émouvoir ni modifier
notre opinion, basée sur les considérations
qui précèdent. •••̃̃̃•-̃•
Tel est, résumé aussi exactement que
possible, le rapport qu'a déterminé le
récent vote de la Chambre de com-
jôaërcé, vote d'autant plus important que
la Chambre s'était autrefois –'avant les
catastrophes trop nombreuses de ces
dernières années prononcée en sens
contraire..
Nous le répétons il est du devoir de
tous ceux qui ont qualité pour faire en-
tendre leur voix de se liguer pour obte-
nir du Parlement la suppression du mo-
nopole des poudres qui est si fatal à la
marine et au pays. Marc Landry.
A L'INSTITUT
Académie des beaux-arts
GRAND PRIX DE ROME DE PEINTURE. «-*
AUTRES PRIX.
Par une série de scrutins, l'Académie
des beaux-arts, trente-deux membres
siégeant et la majorité étant, par consé-
quent, de dix-sept suffrages, désigne
ainsi, entre dix concurrents, les titulaires
des grands prix de Rome de peinture
de 1912
Le Grand Prix est décerné, au premier tour,
par dix-neuf voix, à M. Girodon; le premier
second Grand Prix, au deuxième tour, par
vingt-deux voix, à M. Font; le deuxième
second Grand Prix, au sixième tour, par dix.
sept voix, à M. Loriol.
Les trois lauréats sont élèves de M.
Gormon.
Le Grand Prix de Rome, M. Gabriel-
Jules-Charles Girodon a vingt-huit ans.
Il est né à Saint-Quentin, le 14 avril
1884. La figure énergique, le visage en-
cadré d'un collier de barbe, ses traits
rappellent ceux d'Henri Regnault. C'est
avec une grande modestie, presque avec
timidité qu'il nous raconte ses débuts,
déjà lointain malgré son âge
Je suis le fils d'un ouvrier peintre et,
dès l'enfance, j'aimais à dessiner et à bar-
bouiller. J'avais onze ans, lorsque M. Ga-
briel Hanotaux, alors ministre des affaires
étrangères, vint à Saint-Quentin inaugurer
le monument de la Défense de 1557. La céré-
monie terminée, le ministre voulut visiter
l'école dont je suivais les cours il s'arrêta
devant des dessins à la craie, sur papier
noir, dont j'étais l'auteur. Ces dessins lui
plurent sans doute, car il me fit appeler et,
me présentant sa canne, me demanda de la
reproduire aussi à la c;aie. Comme je
m'exécutais, M. Hanotaux de son côté s'a-
musait à crayonner mon portrait. J'ai gardé
ce croquis. Mais M. Hanotaux me fit un
autre présent il me donna une boite de
couleurs, ma première boite de couleurs,
avec laquelle je fis mes premiers essais de
peinture. Elle m'a porté bonheur.
Le ministre que cet écolier, qui sem-
blait doué pour le dessin, intéressait, fit
admettre tout de suite le jeune Girodon
à l'Ecole spéciale La Tour, où ce dernier
remportait bientôt tous les prix.
Le 20 mai 1903, à dix-neuf ans, M. Gi-
rodon était admis à l'Ecole nationale des
Beaux-Arts. Ses aptitudes s'y affirmè-
rent par une suite de succès trois men-
tions. cinq prix aux concours de compo-
sition, medailles aux concours semes-
triels, prix Chenavard, etc., etc., M. Gi-
rodon, admis déjà en loge en 1908 et
1909, s'était classé le premier des logistes
de cette année.
M. Constantin -Jean- Lucien -Antonin
Pont, premier second Grand Prix, n'a
que vingt-deux ans. Il est né à Auch, le
il janvier 1890; admis à l'Ecole des
Beaux-Arts en 1907, il s'y est distingué
aussi bien aux concours de figure des-
sinée, où il obtint trois médailles, qu'aux
concours semestriels et de composition
qui lui valurent treize grandes récom-
penses, le prix Saintin, le premier prix
Chenavard, etc. Logiste en 1910 et 1911,
il remontait en loge dixième cette an-
née. Il en sort second un Grand Prix en
perspective.
M. Albert -Francisque- Michel Loriol,
deuxième second Grand Prix, né le 21 oc-
tobre 1882, à Clermont-Ferrand, était
depuis 1900 élève de l'Ecole des Beaux-
Arts, où il remporta huit mentions,
deux premières récompenses", quatre
médailles, les prix Fortin d'Ivry et Che-
navard. Il avait été admis deuxième en
loge cette année.
L'Académie décerné à M, Dammam,
pensionnaire graveur sortant de la villa
Médicis, les prix Saintoude 3,000 francs,,
Alhambert, de 600 francs, et Gambacé-
rès, de 1,000 francs; à Mlle Castelhaz, le
prix T^briçh, de 300 francs; auxlogistes
du Grand Prix de Rome de peinture, les
arrérages 2,550 francs de la, fonda-
tion Laboulbène.
M. Aynard fait hommage àsesconfrè-
res d'un ouvrage de M. Lucien Bégule,
V Abbaye de Fontenay et l'architecture
cistercienne, dont il a écrit la préface.
Académie des sciences morales
PRIX DU BUDGET
L'Académie décerne le prix du Budget
(philosophie), de 1,000 francs, à M. Em-
manuel, de Versailles, pour son mé-
moire de concours Le Pragmatisme;
Origine, formes principales, signification
et valeur de cette philosophie.
Le président prononce l'éloge du re-
gretté M. Alfred Fouillée et lève la
séance en signe de deuil.
Ch. Dauzats.
La Grande Saison
et les Grands Hôtels
Dans un récent article, nous parlions
de la. grande saison de Paris et des
grands hôtels où on la fête. Cette grande
saison de Paris est maintenant terminée,
mais là grande saison, tout court, est
plus brillante que jamais, elle s'est
transportée extra-muros où elle a trouvé
pour l'accueillir des palais dignes d'elle
et qu'il n'est pas sans intérêt de passer
en revue.
En voici un tout d'abord, parmi les
plus célèbres, aux portes mêmes de Pa-
ris, merveilleusement situé pour ceux
que la canicule même ne libère pas de
leurs obligations parisiennes, c'est ce
merveilleux Château de Madrid, noble
Façade principale du château de Madrid
et gracieuse demeure qu'une heureuse
transformation a merveilleusement mo-
dernisée.
Placé à la porte du Bois de Boulogne,
à l'abri de la rumeur et des poussières
de la grande ville, si proche cependant,
ce Château de Madrid est le séjour rêvé
des amateurs de confort, d'élégance et
de grand air, et l'heureux mortel qui
l'habite peut, quand vient le soir, se
croire l'hôte choyé d'un riche manoir de
province dont les fenêtres s'ouvriraient
sur un parc immense.
Gaston Davenay.
.W ~r~-
ABONNEMENTS DE SAISON
Pendant la saisnn dété, le Figaro re-
poit des abonnements au mois au prix de
3 francs pour la province et de 7 francs
pour T étranger, par tant de n'importe quelle
date. Des abonnements au numéro sont
également reçus au prix de 10 centimes
pouf là province et de 20 centimes pour
l'étranger.
AVIATION MILITAIRE
Réquisitoire d'un officier
Le capitaine Clavenad, chef du centre
d'aviation militaire de Casablanca, a fait
paraître hier dans le Matin, sous le titre
« le Cri d'un soldai», un violent réquisi-
toire contre les bureaux de la guerre. La
volonté du gouvernement, déclare-t-il,
l'intérêt du pays, les besoins de l'armée,
rien ne compte pour les « ronds de cuir »
du ministère.
D'après le capitaine Clavenad, les ré-
clamations du colonel Hirschauer, l'in-
tervention du général Lyautey et les
décisions même de M. Millerand, se-
raient restées sans effet; 4 cause do
l'inertie des bureaux, la section d'aviation
du Maroc, constituée en fait depuis plu-
sieurs mois, n'aurait pas encore d'exis-
tence légale le matériel et le personnel
transportés là-bas se trouveraient par
suite dans l'impossibilité d'être utilisés.
Pourquoi, écrit-il, n'avons-nous pas do
projectiles, demandés depuis six mois; pour-
quoi n'avons-nous pas les aéroplanes de
complément, prêts depuis longtemps; pour-
quoi, en six mois, n'aVons-nous pas une
seule automobile capable de rendre service
au Maroc pourquoi, depuis février, n'avons-
nous pas l'officier d'administration prévu,
alors que trois ont été nommés dans d'autres
centres pourquoi nous a-t-il fallu attendre
quatre mois des abris légers prêts en quinze
jours; pourquoi ne trouvons-nous plus un
seul pilote, un seul mécanicien consentant à
venir au Maroc; pourquoi, enfin, n'a-t-on
rien envoyé à Oudjda, alors que depuis six
mois la section est créée et qu'une partie^
du matériel est prête depuis longtemps ?
Le ministre a décidé tout cela, le chef de
l'aviation l'a demandé, le général Lyautey l'a
réclamé; mais les bureaux n'en veulent pas;
leur inertie est toute puissante 1
Malgré tous les obstacles créés par la
mauvaise volonté des bureaux de la
guerre, le capitaine Clavenad espère
que, néanmoins, dans quelques semai-
nes, la route de Casablanca à Fez sera
jalonnée par des dépôts munis de han-
gars et pourvus de matériel de rechange
et de réparation, où les avions pourront
faire escale. Dans un assez court espace
de temps, la route d'Oudjda à Merada
pourra être de même organisée.
« Mais; ajoute-t-il, il se passera alors
cette chose stupéfiante l'aviation toute
prête ne pourra plus fonctionner, faute
de pilotes et de mécaniciens. »
Le ministre aurait prévu cette situa-
tion et aurait prescrit toutes les mesures
pour l'éviter; mais les bureaux tout
puissants auraient refusé d'accorder les
compensations dues au personnel de
l'aviation, et continueraient à discuter
les indemnités que leur chef, suprême
aurait accordées.
Après avoir ainsi prétendu que les
bureaux étaient responsables de toutes
les difficultés qu'il rencontre dans l'exé-
cution de son service particulier, le ca-
pitaine Clavenad examine en terminant
la situation générale de l'aviation. Celle-
ci, proclame-t-il, meurt de la désastreuse
influence des intermédiaires qui, placés
entre les exécutants et les dirigeants,
« sont irresponsables et pusillanimes,
parlent et écrivent beaucoup mais n'a-
gissent jamais »..
Pour la sauver, il estime donc que
tou's ceux qui s'y intéressent doivent
s'efforcer de « la débarrasser des para-
sites qui l'étouffent ». Il pense d'ailleurs
que jamais l'occasion d'atteindre un pa-
reil but ne sera plus favorable.
Nous n'avons pas la possibilité de ju-
ger si la réclamation du capitaine Cla-
venad est fondée, ni d'apprécier jusqu'à
quel point le tableau si pessimiste qu'il
nous fait de la situation de notre service
d aviation au Maroc est exact. Mais ou
doit profondément regretter et désap-
prouver la forme et la publicité qu'il a
données à sa protestation, car l'une et
l'autre sont absolument contraires à la
discipline militaire.
Sans doute, cet officier est animé des
meilleures intentions; il n'a en vue que
l'intérêt supérieur de la défense natio-
nale. Mais il a oublié que si chacun,
aux divers échelons de la hiérarchie,
agissait comme il croit bon de le faire,,
il n'y aurait plus d'armée possible.
Il a en outre perdu de vue que ce qu'il
appelle «'les bureaux » né sont que dès
organés du commandement, placés sous
les ordres des généraux directeurs, du
chef d'état-major de l'armée et du mi-
nistre de la guerre; ^ue, par suite,
reprocher hux bureaux de ne pas exé-
cuter les instructions qu'ils reçoivent,
c'est, à proprement varler, accuser leurs
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.33%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.33%.
- Collections numériques similaires Henrichs Paul Henrichs Paul /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Henrichs Paul" or dc.contributor adj "Henrichs Paul")Lamy Charles Lamy Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lamy Charles" or dc.contributor adj "Lamy Charles") Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise") Firmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
- Auteurs similaires Henrichs Paul Henrichs Paul /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Henrichs Paul" or dc.contributor adj "Henrichs Paul")Lamy Charles Lamy Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lamy Charles" or dc.contributor adj "Lamy Charles") Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise") Firmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k289650c/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k289650c/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k289650c/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k289650c/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k289650c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k289650c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k289650c/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest