Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-12-03
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 décembre 1911 03 décembre 1911
Description : 1911/12/03 (Numéro 337). 1911/12/03 (Numéro 337).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289420q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
57< Année 3* Série N« 331
1$ Numéro quotidien 10 CENTIMES dans toute la France Étranger 20 CENTIMES
Dimanche 3 Décembre 1âî1
Gaston CALMETTE
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Fondateur
t Loué par ceux-ci, blâme par ceux-là, me moquant des sots,. bravant les méchants, je me hâte
-11 ̃ de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
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Paris et Départements 9 » .18 » u 34 d
Étranger Union postale. 18 50 3B » 70 #
Dans les colonies françaises. menées prix
d'abonnement que pouf Paris.
SOMMAIRE
Fin .d'Exposition: GEORGES CAIN.
ia "Vie de Paris Prédictions pour, 1912
Fabien.
Sanctions nécessaires: Mise:en liberté du curé
d'Igorriay André Nêde.
La question persane Le discours de sir
•Edward Gréy et l'opinion russe René
'Marchand.
La guerre italo-turque.
A F Institut Séance publique annuelle. de
l'Académie des sciences morales. Aca-
démie des beaux-arts CH. DAUZATS.
La Chambre Le ministère du travail PAS-
^Perdus..
Autour de la politique Conseil des ministres
Atjg0ste AVRIL.
Dans la marine L'agitation dans les ports
Marc, Landry.
La Bibliothèque nationale.
Le Monde religieux Les nouveaux cardinaux
français: JULIEN DE NARFON.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Nouvelles diverses Un suicide. Le drame
de Châtelel-en-Brie.
Dessin « La Revue des Folies-Bergère » DE
LOSQDÈS.
La Mode au théâtre': Ghenya.
Gazette des tribunaux Réouverture de la
conférence Georges Clarjjtie.
Feuilleton Les amants de Pise Peladan.
Mn d'Exposition
'̃̃' Turin.
Dans les salles de la Rétrospective La
grande salle Empire que préside le buste
de Bonaparte, par Corbet A droite, une
splendide tapisserie provenant de la Mal-
maison le, Premier Consul distribuant des
récompenses militaires, d'après Gros. A gau-
che, une autre tapisserie, la Mort de De-
saix. Un peu partout, des portraits, des
tafcleaux, des aquarelles, célébrant les hauts
faits de nos armées durant les premières
campagnes d'Italie.
« Monsieur le Commissaire général,
voici les camions amenant nos caisses
d'emballage péniblement retrouvéessous
l'amas de colis emmagasinés depuis 's
avril dernier les chariots sont là, der-
rière la salle consacrée à la guerre de
1839. » Alors M. Stéphane Dervillé se
tournant vers nous « C'est la fin, mes-
sieurs, regardons une dernière fois cette
belle manifestation d'art et de patrio-
tisme, puis fermez les portes d'accès,
videz les vitrines, décrochez lés tableaux
et"ie5"tapissërfes,: emplissez vos caisses
et remportons le plus vite possible à
Paris tous ces documents, qu'avec tant
de joie nous avions installés ici. »
Chacun se met à l'œuvre, pris d'une
sorte d'émotion fébrile.- Il nous semble,
mener, un deuil nous nous_ sentons
l'âme angoissée de cette émotion parti-
culière que l'on* éprouve à voir abattre
un'bel arbre tout frémissant de grâce et
de vitalité.
Tandis que les ouvriers du Garde-
Meuble et nos gardiens décrochent les
cadres, les tapisseries, les portraits, les
panoplies, mes amis et- moi cueillons
dans les vitrines des armes, des auto-
graphes, des bibelots héroïques, des mi-
niatures, des décorations, des bulletins
de victoire. Voici le portrait du roi
Murât, et une miniature de Desaix.
Voici le Passage du Grand-Saint-Ber-
nard et t Entrée des Français dans Tu-
rin le 7 septembre 1798. Voici des
cimeterres en acier damasquiné, des
trompettes, des fusils, des mousquetons
d'honneur. Voici le sabre que portait
Bonaparte en Italie, une arme de chef
mameluk gravée d'inscriptions arabes.
Voici'des'autographes du même Bona-
parte avec soigneusement transcrite
en lettres rouges par un habile secré-
taire -'la traduction des hiéroglyphes
tracés par la main nerveuse du vain-
queur a'Arcole.
Notre fidèle ami Jean Robiquet en-
toure de papier de soie la carabine
offerte par lé Directoire à Kellermànn,
Allard du Chollet réunit les merveil-
leuses gouaches qui nous furent confiées
par le ministère de la guerre la Ba-
taille de Rivoli, l'Entrée des Français à
Milan, la Prise de Mantoue, les Fran-
çais forçant le pas de Suze,et agenouillé
dans la paille, un ouvrier- emballe les
plaques de fusils d'honneur décernées
japrès Marengo.l
En moins d'une heure, cette salle
évocatrice présente l'aspectlugubred une
vente après décès nous sommes mé-
lancoliques et nerveux nous évitons de
parler. Les coups de marteau résonnent
plus fortement dans les pièces vides. Le
sourcil froncé, notre commissaire géné-
ral regarde le beau décor s'écrouler, il
nous serre à tous la main, puis, sans
mot dire, s'éloigne. Et nous nous çom-
mes^très bien compris.
Au château de.Stupinigi. Une lon-
gue allée bordée d'une double rangée
d'arbres relie Turin au château de Stu-
pinigi. Aujourd'hui même, au cours
d'une visite à l'Exposition, Sa Majesté
la reine mère («. Regin'a' Margherita »,
comme l'appellent familièrement et ten-
drement les Italiens), nous a fait l'hon-
neur de nous convier à dîner en son
magnifique palais.
Depuis une demi-heure, l'auto roule,
rapide, dans le brouillard. Des arbres,
encore des arbres, puis des lumières et
la masse imposante d'une immense
construction que, dessinent des lignes de
feu. des fossés, des grilles dorées, de
hauts candélabres. Nous sommes arri-
vés.
'Exquisement affable et simple, la
Reine mère, toujours si belle sous ses
cheveux blancs, veut bien nous redire
-quel souvenir charme elle a remporté
de ses fréquentes visites, à la. Section
française et combien, l'ont émotionnée
nos communs souvenirs de gloire et dé
sang. La Reine, qui semble tout connaî-
tre, nous parle de ses « chers voyages
en France, du pavillon de la Ville de
Paris et du dernier volume de Jules
Huret. Cela dure pendant tout le dî-
ner servi dans une admirable pièce
peinte du haut en bas par quelque élève
de Tiepolo.
Le café pris « Connaissez-vous Stupi-
nigi ? nous dit Sa Majesté. C'est vraiment
curieux. Ces messieurs voudront bien
Vous en faire les honneurs pendant que
vous fumerez vos cigares. »
Et nous voici parcourant l'immense
château construit au dix-huitième siècle
pour le roi Charles-Albert, dont le chiffre
se retrouve un peu partout mêlé aux
« nœuds » et aux « croix» de Savoie.
Les marquis Guiccioli et Scarampi, qui
veulent bien nous consentir la grâce de
nous servir de guides, ont donné l'ordre
d'illuminer c'est un émerveillement.
Il est féerique, cet ancien rendez-v<|us
de chasse, que son attribution même a
heureusement préservé des redoutables
dorures qui sévissent dans la plupart
des palais italiens. Ce ne sont ici que
fresques' et peintures décoratives. Peu
de meubles; des coffres, des tapisseries,
des armes, des porcelaines, une collec-
tion de fort beaux pastels provenant, pà-
raît-il, des princes de Parme.
Mais.il est temps de rentrer au- grand
salon. Oh surprise ce salon, somp-
tueusement décoré dans le style chinois
rocooo si fort à la mode vers 1775,
semble, ce soir, transformé en ouvroir.
Le billard, recouvert d'une housse, est
surchargé de pots de peinture, de boîtes
d'aquarelle de palettes, de crayons,
d'or liquide, d'or en feuilles, d'or adhé-
sif, de boîtes de cartonnage, d'éventails
et de joujoux. Dans un angle, soigneu-
sement empilées, desétables de bois dé-
coupé, des chaises, des commodes pour
poupées, de quoi monter dix hôtels au
pays de Lilliput. Plus loin, des boîtes,
des éventails, des découpures.
Sous la direction de la charmante
comtesse Pès dame du palais et direc-
trice occasionnelle de l'ouvroir- chacun
s'ingénie à fabriquer, à orner, à décou-
per mille petits bibelots puérils, des-
tinés aux sept arbres de Noël, dont
rêvent déjà les jeunes princes et prin-
cesses, enfants du roi d'Italie, et aussi
les bébés du nombreux personnel atta-
ché au château de Stupinigi.. °
Grandes dames ou chevaliers d'hon-
neur, chacun manie le pinceau pinceau
à peindre, pinceau à. dorer, pinceau à
coller. La duchesse Sforza Cesarini pré-
pare des éventails Dona Bianca Capra-
nicardei Gfillo la spirituelle fille.de la
sublime tragédienne Rîstori dirigé-
avec autorité l'importante section de la
décalcomanie. La comtesse Villa-Ma-
rina préside aux travaux de collage;
plus modestes, les marquis Guiccioli.et
Scarampi, le monocle à l'œil, enjolivent
d'arabesques dorées les belles images
qui, demain, feront pousser dés cris de
joie aux élus du Bonhomme Noël
S. M. la reine Marguerite a renoncé
pour ce soir aux travaux manuels, elle
se contente de surveiller l'atelier, riant
de bon cœur devant la peine inouïe que
prennent « ses » ouvriers à ne pas trop
emplir leurs mains de couleurs et à
éviter de se dorer le nez 1
Le départ dit régiment. L'immense
place où débouche la «Via di Roma »,
est noire de monde. On attend pour
l'acclamer le « 50° fanteria », le beau
régiment caserné à Turin qui, tout à
l'heure, va monter dans le train rapide
destiné à l'emporter vers quelque port
d'où il s'embarquera pour Tripoli. ce
Tripoli dont le nom seul fait battre tous
les cœurs italiens.
Voici le régiment. En tenue de cam-
pagne, casque colonial en tête, les sol-
dats défilent fièrement. Quel enthou-
siasme 1 quelles acclamations quels
hourras 1. Les pigeons affolés s'envo-
lent des campaniles des églises voi-
sines aux: fenêtres, les femmes crient,
trépignent, lancent des fleurs, agitent
des mouchoirs. Sur leurs sièges, les
conducteurs de camions. les cochers de
fiacres font claquer leurs fouets, les
chauffeurs d'autos pressent les cornes
d'appel; c'est un vacarme assourdissant.
Mais, peu à peu, des amis, des. femmes,
des enfants ont rompu la belle ordon-
nance'du défilé, ils se sont glissés parmi
les soldats vêtus de gris. En une seconde,
la foule-a suivi le mouvement; mainte-
nant, ^e'est la population turinaise au
complet petits et grands, riches et
pauvres, belles dames et trottins, ou-
vriers en blouse et bourgeois en redin-
goté- qui, mêlée au régiment, se dirige
vers la gare. Des camarades portent le
sac ou le fusil les femmes ont des fleurs
plein les bras.
De l'angle du balcon où un ami nous
a fait place, nous apercevons cette masse
compacte, sombre et hurlante. Par-ci
par-là, la touche joyeuse de bouquets de
fleurs plantés dans les canons de fusils,
de rubans claquant au vent, de drapeaux
aux couleurs italiennes. Le pâle soleil
de novembre allume de rapides éclairs
sur les Cuivres des clairons, sur l'acier
des fusils, sur les sabres avec lesquels.
d'un geste large et.martial-de beaux
officiers, bien en selle et le sourire aux
lèvres, saluent la foule éleetrisée.
De temps en temps, une clameur co-
lossale réclame la Marche royale; les
musiciens infatigables recommencent
l'hymne national et les acclamations re-
doublent. Les soldats, marchent gaie-
ment, crânement; on crie, on chante, on
rit aussi. pas tous cependant. Voici,
pendue au bras d un sous-officier, une
gentille grisette. Elle fait «celle qui
sourit » et cependant la pauvrette paraît
fort émue. Ses yeux noirs laissent couler
deux grosses larmes sur son corsage
brodé. Mais cela ne dure qu'un mo-
inënt, un tout petit moment. Du revers
d'un paquet de violettes, elle essuie ra-
pidement ses yeux en pleurs, puis, d'un
pas plus relevé, elle se dirige crâne-
ment vers la gare avec le régiment qui
parti
Georges Gain.
LA VIE DE PARIS
Prédictions pour 1912
Il y a des gens d'esprit que les prédictions
de Mme de Thèbes font sourire. Il y a des
femmes très sérieuses, il y a même des hom-
mes considérables qu'elles font rêver, et j'ai
ouï dire que Dumas fils pour n'en citer
qu'un parmi tous ceux qu'on est sûr de ne
plus compromettre en les citant ne per-
mettait pas qu'on parlât de Mme de Thèbes
devant lui, sur un ton de badinage.
C'est donc avec politesse, et sans rire, qu'il
convient que nous ouvrions la petite brochure
rouge qui vient d'apparaître aux devantures'
des librairies, et sur laquelle on lit ces mots,
en lettres blanches
Conseils pour être heureux
ALMANACH DE M™e DE THÈBES
1912
Au-dessous du titre, un éléphant blanc, que
supporte un cartouche où s'inscrit la devise
« Je ne trompe pas; j'avertis. »
Voilà qui va bien. Laissons-nous avertir, et
feuilletons le neuvième Almanach de Mme de
Thèbes.
A supposer qu'il contienne autant de véri-
tés que le huitième, nous n'aurions pas perdu
notre temps tout à tait à le lire. Car il conte-
nait des vérités, cet almanach Ne riez pas.
Mme de Thèbes, en manière de préambule,
veut bien nous rappeler qu'y furent prédits
les événements du Maroc, un grand mariage
politique « dont on a beaucoup parlé à Bruxel-
les et à Paris », la « fin tragique d'une des
plus captivantes beautés du théâtre de genre »,
la crise anglaise, la maladie du Pape. Oui,
sans doute, et voilà de quoi nous ôter toute
envie de plaisanter devant les pages où Mme
de Thébes a rassemblé ses t prophéties pour
1912 ».
Elles ne sont pas gaies, ces prophéties.
Elles nous annoncent une « année noire »
devant laquelle on verra cependant « plus
d'une étoile nouvelle se lever au-dessus de
Paris 7, (heureux Paris !) et où les militaires
seront amenés à régler çà et là, selon la ma-
nière forte, diverses affaires qu'auront em-
brouillées les civils.
Pour ce qui nous concerne, Mme de Thébes
ne croit pas à la guerre immédiate (vous en-
tendez bien de quelle guerre elle veut parler);
mais elle doute que l'échéance fatale puisse
être retardée au delà de 1913 et elle voit
un tremblement de terre, une disette accom-
pagner ce drame. Enfin Mme de Thébes an-
nonce un « dur hiver'», un « maussade prin-
temps », beaucoup de' terribles orages « de
l'ouest à l'est».
En France, < le soulèvement d'une région »,
de graves désordres en certaines colonies
d'Afrique « où la trahison accomplira son
œuvre », nous sont, prédits pour 1912; et ce
sera le prélude d'événements où pourrait bien
être mise en péril la vie du régime lui-même.
Mme de Thèbes prévoit, en outre, un *̃. ac-
croissement des haines littéraires » (il ne
nous manquait plus que cela !) des complots
politiques; un déchaînement de rivalités en-
tre grands seigneurs de Bourse des « vio-
lences paysannes »; la région du Rhône très
« troublée » le centre de l'Auvergne remué
par une panique financière; à Marseille, à
Toulon, à Brest, sur la Loire et dans Paris,
« du feu et du sang».
Mais comme Mme de Thébes veut bien ne
voir en tout cela qu' « une agitation de sur-
face, une éruption à fleur de peau qui ne
compromet pas nos forces vives », nous au-
rions mauvaise grâce à nous montrer, au to-
tal, moins rassurés qu'elle.
Et comme il est heureux qu'elle nous ras-
sure Car voici encore, pour Paris, quelques
prédictions qui ne sont rien moins que ré-
confortantes le feu, l'attentat, « l'épidémie
la plus terrible suspendue sur nos têtes »,
mais où « il ne semble pas » que la science
doive être vaincue. Tant mieux 1 Mais
tout de même, ceci est précis
Mme de Thébes a tiré une ligne imaginaire
de la Banque de France au Palais-Bourbon,
et de Notre-Dame à la P.orte-Sairit-Denis.
Elle a joint les extrémités de ces deux lignes
par deux autres lignes; et elle nous prédit
que ce quadrilatère « contient la partie de
Paris qui sera la plus visée et la plus at-
teinte dans le tumulte général et le soulève-
ment sanglant dont la ville est menacée ».
Notons encore quelques « précisions s qu'il
sera intéressant de vérifier l'an prochain
l'aventure d'une comédienne que le mariage
aura poussé vers la politique et qui jouera
sur cette scène-là le plus important de ses
rôles. «J'en vois une seconde, écrit Mme de
Thèbes, que nous applaudissons sur le bou-
levard, et qui se tuera après avoir tué quel-
qu'un ». On voudrait bien connaître aussi,
pour le préserver du péril, le « poète croyant »
dont Mme de Thébes voit la vie tragiquement
menacée. Et quelques hommes sans cœur
riront à cette prédiction dont la tristesse, il
faut bien le dire, est légèrement atténuée par
la gentillesse du tour. « Les obsèques
nationales ne seront pas une rareté, en 1912 »
Diable! 1
Après cela, je n'ai plus feuilleté que d'une
main distraite les pages où nous sont annon-
cées certaines « choses de Pétranger'» dont
l'intérêt n'est pourtant point négligeable.
Par exemple,: Mme de Thèbes a lu «dans
les mains d'élites italiennes » des signes de
guerre, et aussi des e signes d'ascension
inouïs ». Elle voit de terribles rivalités de
race désorganiser la Belgique. Elle voit, en
Espagne, des drames de cour « dont la
royauté sortira sauve»; et, par contre, en
Portugal, une révolution où la République
sombrera.
Sur le compte de l'Angleterre, Mme de
Thèbes ne s'explique pas. Elle lit dans 1912
une catastrophe où les victimes seraient
rassemblées par ,1e hasard d'une circonstance,
d'un événement des gens appartenant
au même monde ». En Russie, des drames
encore. Au Japon. ah, le Japon « On ne
voit. pas un. main japonaise, écrit Mme de
Thèbes, même une main de.femme, qu'elle ne
soif tragique. » e.f'Cm,m e,
Mai~ tout cela est si loin de nous f j'ai beau
Mais tout cela est si loin de nous J'ai beau
faire; c'est d'autres pages du petit livre
ronge que me ramène ma curiosité inquiète
à rénumération des diverses surprises que
nous réserve à nous l'année qui vient.
On est égoïste.
Fabien.
Echos
La Température
Hier, une nappe brumeuse couvrait encore
Paris et la région. Cependant le ciel était
moins sombre que celui des derniers jours,
bien que le soleil persisté à garder l'inco-
gnito.
La température est en baisse sur presque
tout le continent. A Paris, hier, dans la mati-
née, le thermomètre marquait 30 au-dessus de
zéro, 5° à onze heures, et restait à 6° à cinq
heures du soir avec une pression barométri-
que de 7c8mm d'ailleurs la situation atmos-
phérique ne s'est pas sensiblement modifiée
depuis la veille la pression atteignait dans
la matinée y&r"m à Saint-Pétersbourg.
De faibles pluies sont tombées sur le nord-
ouest et le centre de l'Europe en Frara», le
temps a été beau partout, sauf à l'île d'Aix
où il est tombé un peu d'eau.
Départements, le matin.. Au-dessus de \èro
i" à Nancy, à Belfort et à Besançon 30 à
Lyon; 40 à Dunkerque, à Nantes, à Bor-
deaux, au Mans, à Perpignan et à Marseille
5° à Boulogne, à Biarritz, à Charleville et à
Cette 6° à Lorient, à l'île d'Aix, à Roéhefort
et à Toulouse; 70 Cherburg et à Oran 8°
à Cap Béarn; io° à Brest; ii° à Ouessant.
En France, le temps va rester nuageux et
un peu frais dans le sud.
(La température du 2 décembre 1910 était,
à. Paris 70 au-dessus de zéro le matin et
ii° l'après-midi. Baromètre 756mm il
brume.)
Du New York Herald
A New-York: Neige. Température max.,
6°6; min., p°5.Vent nord-ouest.-A Londres:
Nuageux. Température max.,9°4; min., 6°6.
Baromètre, 764""11. Vent sud-ouest. Ber-
lin Beau. Température (à midi) 6°.
Les Courses
Aujourd'hui, à i.heure 15, Courses à
Auteuil. Gagnants du Figaro
Prix Port-Saïd Arghoun; Le Balafré.
Prix de Décembre Cabrion Cajut.
Prix La Haye-Joiissclin Trudon; Hopper,
'Ptix.-de Nopnandk. Xiphârès Tricoche.
prix de Viroflay Coup de Mer; Lough
Mask. ••.
Prix Whisper-Low Huetamo; Va Tout.
.10-
A Travers Paris
Toujours les disciplinaires.
L'interpellation prochaine de M. Da-
niélou, député du Finistère, sur cette
irritante question, aboutira-t-elle enfin à
la solution que désirent et réclament
avec une si légitime impatience les po-
pulations du littoral ?
Depuis le jour où le gouvernement a
jugé bon de ramener d'Afrique les dis-
ciplinaires c'est-à-dire ce qu'il y a de
pire dans notre armée 1 pour les ins-
taller à Ouessant et à Cézembre, deux
des centres de villégiature maritime les
plus attrayants qui soient en France, les
habitants de ces deux îles et du littoral
le plus proche n'ont cessé de se plaindre
des embarras, des préjudices, des ter-
reurs que ce voisinage leur causait.'
Or, les disciplinaires de Cézembre ont
bien quitté Cézembre mais pour rejoin-
dre à,Ouessant le détachement qui y est
installé. C'est complet Il est vrai que
tout ceci est du provisoire, et qu'une fois
achevé l'aménagement de l'île de Cé-
zembre, on compte y ramener tous les
disciplinaires. Alors Ouessant sera déli-
vrée mais 'ce sera de nouveau la ter-
reur autour de Saint-Malo.
Est-ce une gageure, et de qui se mo-
qùe-t-on
Invité par la Revue alsacienne à venir
donner deux conférences sur «les Géné-
raux de la Révolution », notre éminent
collaborateur et ami M. Paul Adam part
aujourd'hui pour l'Alsace.
Demain à Colmar, mardi à Strasbourg,
il célébrera Rapp et Kléber, fils glorieux
de ces nobles cités qui donnèrent à la
France tant de héros.
Aveux.
La crainte du pire serait-elle le com-
mencement de la sagesse? Oui, lorsqu'il
s'agit de l'Ouest-Etat, s'il faut en croire
M. Dubochet, président de la Chambre
de commerce de Nantes. Et comment
ne le croirait-on pas ? M. Dubochet, en
même temps qu'il est le très distingué
président des négociants nantais, se
trouve appartenir au conseil de direc-
tion de l'Ouest-Etat.
,_K ce double titre, il sait naturelle-
ment à quoi s'en tenir, mieux que per-
sonne, sur les méfaits de cet inforturîé
réseau.
Et il conseille la prudence à ses collè-
gues de la Chambre de commerce, qui
voudraient se plaindre; il les avertit
d'être circonspects « Je reconnais vo-
lontiers, dit-il, que la situation est dé-
plorable », Mais quoi protester? .c'est-
bien superflu « L'Ouest-Etat, continue
M. Dubochet, est dans l'impossibilité
absolue de donner satisfaction au com-
merce ». Or, chacun sait qu'à l'impos-
sible nul n'est tenu. Mais ce n'est pas
tout!
M.: Dubochet compare, et– tout est
relatif assurément son enquête lui
prouve que la situation de la cité nan-
taise n'est pas si pitoyable encore qu'elle
pourrait le devenir. Nantes n'a jamais
eu, en somme, un déficit de matériel
roulant supérieur à 1,200 wagons; à
Rouen, il en a manqué jusqu a 8,000
Aussi le très sage M, Dubochet jette-t-il
ce cri d'alarme, qui surprend un peu
d'abord, précisément parce qu'il est des
plus raisonnables .••
J'ai le devoir d'appeler l'attention de la
Chambre sur un danger éventuel que peu-
vent, soulever des protestations incessantes
Si l'Ouest-Etat envoie un inspecteur faire
une enquête dans les grands ports, il peut
arriver que celui-ci, constatant que notre
situation est infiniment meilleure que celle
du Havre et de Rouen, nous enlève du ma-
tériel, pour l'envoyer en Normandie, afin
d'égaliser des situations difficile.s.
Evidemment ilest judicieux de se
terrer, de ne pas attirer sur soi l'atten-
tion des inspecteurs de l'Ouest-Etat.
Le très distingué secrétaire général
de la Compagnie P. L. M., M. Habert,
prend sa retraite. Nommé secrétaire
général honoraire, il conservera à la
direction un bureau où ses amis, ses
chefs, ses collaborateurs d'hier pourront
continuer de mettre à contribution sa
grande expérience, son dévouement aux
intérêts de la Compagnie.
Secrétaire général depuis vingt-quatre
ans, M. Habert compte près d'un demi-
siècle de présence et de labeur à l'admi-
nistration du P. L. M. où il entrait en
juillet"1862.
M. Habert est remplacé au secrétariat
général par M. Goy, chef du service des
titres. M. Goy avait été attaché depuis
plusieurs mois par M.Stéphane Dervillé
aux services du commissariat général
de la section française, à 1 Exposition de
Turin, où sa compétence et son dévoue-
ment furent si appréciés de tous. M. Goy
prendra la direction du secrétariat gé-
néral du P. L. M. le 1er janvier pro-
chain.
Souscriptions
Nous avons reçu hier, pour' les vic-
times de la Liberté, deux nouveaux
envois
Souscription dela Dépêche de Cons-
tântine. 2. IAS 10
Syndicat dela presse de Constan-
tine. 50 M
Total. Fr. 2.498 10
Pour Mme Desèlauzas
Mme Noémy Muller. a 50 »
M. H. Legru 100 »
Total.Fr. 150 »
Listes précédentes. Fr. 4,700 »
Total. Fr. 4.850' »
Pour Cooper Anonyme, N. Y.,
50 francs.
Les Parisiens éprouvent depuis quel-
ques jours une fort agréable surprise.
Ils voient et la grève actuelle le leur
permet facilement circuler dans les
rues de la capitale d'élégantes automo-
biles de coupe légère, la caisse, de cou-
leur brune, suspendue sur un châssis
peint en jaune. A l'arrière, sur le toit,
un cadre supporte une plaque de verre
avec le numéro de la voiture et une lan-
terne permettant d'éclairer ce numéro.
Ces autos sont extrêmement silencieu-
ses. Elles ne fument pas. Elles sont mu-
nies d'une trompe d'avertissement dont
les notes sont douces.
Elles appartiennent c'est la sur-
prise à l'administration des postes
et télégraphes; et si ces élégants véhi-
cules nous écrasent jamais, nous aurons
du moins la consolation de périr a en
beauté ».
Cochers et chauffeurs.
Depuis le commencement de la grève,
les deux mille auto-taxis qui continuent
de circuler à travers Paris ont, soit dans
l'une de leurs lanternes, soit appliquée
à la,glace d'avant, soit en tout autre en-
droit très en vue, une carte dont la cou-
leur se modifie chaque jour.
Blanche d'abord, puis rouge, elle était
verte vendredi. Hier elle était de couleur
brique.
C'est le sauf-conduit quotidien que le
syndicat donne aux chauffeurs autorisés
à travailler. Dire qu'il le leur donne n'est
pas tout à fait exact, car il le leur vend
même un peu cher cinq francs par
jour.
Mais les chauffeurs ne sont pas les
seuls à subvenir aux besoins des gré-
vistes. Les cochers, aussi, y subvien-
nent. Envers eux, pourtant, le syndicat
se montre moins exigeant. Ils ne ver-
sent que cinquante centimes.
Pourtant, eux aussi, ils profitent de la
moindre concurrence résultant de la
grève.. Mais il faut croire qu'il n'y a au-
cune comparaison possible entre le gain
journalier d'un simple cocher de fiacre
et celui d'un seigneur de taxi-auto.
Mais alors Mais alors 1 pourquoi ces
derniers se mettent-ils en grève? 2
Il y aura foule aujourd'hui, a la Galë-
rie Georges Petit, pour l'exposition par-
ticulière de la collection de feu Ernest
Dreux, composée de tableaux admira-
bles des maîtres modernes et d'ob-
jets d'art et d'ameublement. Demain,
l'exposition- sera publique. La vente
commencera mardi, sous la direction de
M9 Henri Baudoin, assisté des experts
Georges Petit, Boussod et Valadon et
Mannheim.
On a retrouvé de très intéressants
vestiges de la décoration qu'Oppenordt
avait exécutée pour les salons des grands,
appartements du Régent, précédant la
fameuse galerie d'Enée, et qui occu-
paient au dix-huitième siècle l'emplace-
ment sur lequel l'architecte Louis cons-
truisit plus tard le Théâtre-Français.
Ce sont deux admirables colonnes et
un lambris en bois sculpté et ces trois
pièces sont tout ce qui reste de l'œuvre
d'Oppenordt. Elles seront conservées, au
double titre de documents historiques
et artistiques, dans les collections d'art
décoratif du Louvre, pavillon deMarsan.
C'est toujours depuis son inaugura-
tion, c'est-à-dire depuis cinq ans déjà,
une véritable fête d'art et de parisia-
nisme que l'exposition de la Comédie
humaine.
Le vernissage de cette exposition, tour
à tour gaie et profonde, aimable et sati-
rique, ne manquera pas d'attirer aujour-
d'hui, à. la galerie Georges Petit, l'af-
fluence habituelle. 0
On y trouvera, cette année, des oeu-
vres de MM. Avelot, Brissaud, Brunel-
leschi, E. Cadel, Cappiello, Chapuy,
Claudius Denis, Dethomas, Devambez,
Déziré, Dréza, Abel Faivre, F. Fau,
Genty, Leone George, Gosé, Goussé, Al-
bert Guillaume, Hémard, Hermann-Paul,
Ibels, G. Jeanniot, Lafitte-Désirat, Lam-
bert, Léandre, Lepape, de Losques, Mar-
cel-.Glément, miss Mars, L. Métivet,
Louis Morin, Mossa, H. Navarre, Van
Offel, Mlle E. Parini, Perelmagne, PqÏ-
lachi, Ray, Réalier-Dumas,. Mlle;Schpl-
ler,Schulmann, Sem, miss Squire, Sy-
nave, H. Thomas, Jean Veber. Il
Enfin, une charmante « rétrospec-
tive » de dessins de J, Wely donne à
la Comédie humaine une saveur de
plus.1'" ̃'̃ f
--0-<><:>-0-
Le palais de Versailles est-il bien pro-
tégé contre l'incendie ?
M. Moyaux, qui vient de mourir, était
depuis de longues années chargé, comme
architecte des monuments' historiques,
dp l'inspection de ce palais et dès 1893
il avait attiré l'attention des pouvoirs
publics sur le danger que courait Ver-
sailles, alors dépourvu de toute- organi-,
sation de secours contre l'incendie.
C'était par miracle que le feu n'avait
jamais éclaté au château, et que ses
salons splendides, son mobilier, ses col-
lections avaient échappé à un désastre
irréparable.
M. Moyaux fit remarquer que le se-
cours des bassins des grandes eaux,
situés en contrebas du château et par
conséquent sans pression, serait nul.
Il finit par obtenir en 1903^ six' ans
plus tard. la nomination d'une com-
mission, qui,d'ailleurs, déclara l'urgence
de travaux de défense, qu'el'le évaluait
environ deux cent mille francs. On ac-
corda la moitié du crédit demandé, et
un premier bassin de secours fut cons-
truit. Mais ce n'était pas assez.
A-t-on complètement terminé l'œuvre
de défense nécessaire?. ? a,c
Nouvelles à la Main
X. renvoie Baptiste qui a vraiment la
main trop malheureuse. Baptiste exigé
avec véhémence un certificat laudatif',
selon l'usage, alléguant qu'il a remplacé
quelques vagues pièces de porcelaine.
Alors X. écrit froidement
«Je certifie que le nommé Baptiste
m'a rendu moins de services qu'il ne
m'en a cassés 1 »
Le Masque de Fer.
SANCTIONS NÉCESSAIRES
Mise en liberté du curé d'Igornay
Enfin, d'Autun arrive la nouvejle que
le curé d'Igornay, impliqué contre toute
justice dans le meurtre de son marguil-
lier, a été relaxé hier soir, à cinq heures.
Le soldat Leroux, dit la dépêche, s'est
jeté à ses genoux devant le.juge pour le
supplier de lui pardonner.
Le curé d'Igornay est sorti de la prison
au milieu des acclamations de la foule et
s'est rendu à Tévêché, où l'èvêque,. Mgr Vil-
lard, l'a félicité.
Il y a 'lieu, en effet, de féliciter un
homme lorsqu'il échappe à certaines
mains.,judiciaires. Arrêté une première
fois, sans l'ombre de preuve, et remis
aussitôt en liberté, le curé d'Igornay
avait été incarcéré de nouveau, quelques
jours plus tard.
Sur quelles charges?
On a conté quels furent les prooédés
du commissaire de police Fuzier; pro-
cédés qui datent d'un autre âge et qu'on
avait crusàjamais condamnés.Les pièges
que le policier tendit au curé étaient
cependant restés vains.
La dénonciation d'un meurtrier qui'
avouait son crime dénonciation qui,
peut-être, n'était pas très spontanée
permit à nouveau d'envoyer le malheu-
reux ecclésiastique en prison.
Le criminel, bientôt cependant, pris
de remords, retira ses accusations ca-
lomnieuses. Il déclara le curé inno-
cent.
Mais sa parole, bonne quand il s'agis-
sait d'accuser un ecclésiastique parut
douteuse aux magistrats quand elle
rendit évidente l'erreur commise, erreur
qui devenait criminelle du moment
qu'on y persévérait dans de pareilles
conditions.
Ce déni de justice était tel que l'opi-
nion'fut unanime à protester. Les jour-
naux de la région, même les plus anticlé-
ricaux conseillèrent la prudence et ra^
pelèrent que tout accusé est présumé
innocent et qu'un homme ne doit être
arrêté et maintenu en prison que sur des
preuves ou tout au moins sur des pré-
somptions.
La magistrature seule oubliait ces
principes essentiels sans lesquels elle
n'est rien que le plus effrayant, le plus
tyrannique des pouvoirs.
Enfin, après quinze jours, on se dé-
cide on se rend à l'évidence. On met
le curé d'Igornay en liberté. Mais quelle
réparation lui accordera-t-on? Quelle
sanction prendra-t-on contre les coupa-
bles de cette inexcusable incarcération?
André Nède.
1$ Numéro quotidien 10 CENTIMES dans toute la France Étranger 20 CENTIMES
Dimanche 3 Décembre 1âî1
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Étranger Union postale. 18 50 3B » 70 #
Dans les colonies françaises. menées prix
d'abonnement que pouf Paris.
SOMMAIRE
Fin .d'Exposition: GEORGES CAIN.
ia "Vie de Paris Prédictions pour, 1912
Fabien.
Sanctions nécessaires: Mise:en liberté du curé
d'Igorriay André Nêde.
La question persane Le discours de sir
•Edward Gréy et l'opinion russe René
'Marchand.
La guerre italo-turque.
A F Institut Séance publique annuelle. de
l'Académie des sciences morales. Aca-
démie des beaux-arts CH. DAUZATS.
La Chambre Le ministère du travail PAS-
^Perdus..
Autour de la politique Conseil des ministres
Atjg0ste AVRIL.
Dans la marine L'agitation dans les ports
Marc, Landry.
La Bibliothèque nationale.
Le Monde religieux Les nouveaux cardinaux
français: JULIEN DE NARFON.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Nouvelles diverses Un suicide. Le drame
de Châtelel-en-Brie.
Dessin « La Revue des Folies-Bergère » DE
LOSQDÈS.
La Mode au théâtre': Ghenya.
Gazette des tribunaux Réouverture de la
conférence Georges Clarjjtie.
Feuilleton Les amants de Pise Peladan.
Mn d'Exposition
'̃̃' Turin.
Dans les salles de la Rétrospective La
grande salle Empire que préside le buste
de Bonaparte, par Corbet A droite, une
splendide tapisserie provenant de la Mal-
maison le, Premier Consul distribuant des
récompenses militaires, d'après Gros. A gau-
che, une autre tapisserie, la Mort de De-
saix. Un peu partout, des portraits, des
tafcleaux, des aquarelles, célébrant les hauts
faits de nos armées durant les premières
campagnes d'Italie.
« Monsieur le Commissaire général,
voici les camions amenant nos caisses
d'emballage péniblement retrouvéessous
l'amas de colis emmagasinés depuis 's
avril dernier les chariots sont là, der-
rière la salle consacrée à la guerre de
1839. » Alors M. Stéphane Dervillé se
tournant vers nous « C'est la fin, mes-
sieurs, regardons une dernière fois cette
belle manifestation d'art et de patrio-
tisme, puis fermez les portes d'accès,
videz les vitrines, décrochez lés tableaux
et"ie5"tapissërfes,: emplissez vos caisses
et remportons le plus vite possible à
Paris tous ces documents, qu'avec tant
de joie nous avions installés ici. »
Chacun se met à l'œuvre, pris d'une
sorte d'émotion fébrile.- Il nous semble,
mener, un deuil nous nous_ sentons
l'âme angoissée de cette émotion parti-
culière que l'on* éprouve à voir abattre
un'bel arbre tout frémissant de grâce et
de vitalité.
Tandis que les ouvriers du Garde-
Meuble et nos gardiens décrochent les
cadres, les tapisseries, les portraits, les
panoplies, mes amis et- moi cueillons
dans les vitrines des armes, des auto-
graphes, des bibelots héroïques, des mi-
niatures, des décorations, des bulletins
de victoire. Voici le portrait du roi
Murât, et une miniature de Desaix.
Voici le Passage du Grand-Saint-Ber-
nard et t Entrée des Français dans Tu-
rin le 7 septembre 1798. Voici des
cimeterres en acier damasquiné, des
trompettes, des fusils, des mousquetons
d'honneur. Voici le sabre que portait
Bonaparte en Italie, une arme de chef
mameluk gravée d'inscriptions arabes.
Voici'des'autographes du même Bona-
parte avec soigneusement transcrite
en lettres rouges par un habile secré-
taire -'la traduction des hiéroglyphes
tracés par la main nerveuse du vain-
queur a'Arcole.
Notre fidèle ami Jean Robiquet en-
toure de papier de soie la carabine
offerte par lé Directoire à Kellermànn,
Allard du Chollet réunit les merveil-
leuses gouaches qui nous furent confiées
par le ministère de la guerre la Ba-
taille de Rivoli, l'Entrée des Français à
Milan, la Prise de Mantoue, les Fran-
çais forçant le pas de Suze,et agenouillé
dans la paille, un ouvrier- emballe les
plaques de fusils d'honneur décernées
japrès Marengo.l
En moins d'une heure, cette salle
évocatrice présente l'aspectlugubred une
vente après décès nous sommes mé-
lancoliques et nerveux nous évitons de
parler. Les coups de marteau résonnent
plus fortement dans les pièces vides. Le
sourcil froncé, notre commissaire géné-
ral regarde le beau décor s'écrouler, il
nous serre à tous la main, puis, sans
mot dire, s'éloigne. Et nous nous çom-
mes^très bien compris.
Au château de.Stupinigi. Une lon-
gue allée bordée d'une double rangée
d'arbres relie Turin au château de Stu-
pinigi. Aujourd'hui même, au cours
d'une visite à l'Exposition, Sa Majesté
la reine mère («. Regin'a' Margherita »,
comme l'appellent familièrement et ten-
drement les Italiens), nous a fait l'hon-
neur de nous convier à dîner en son
magnifique palais.
Depuis une demi-heure, l'auto roule,
rapide, dans le brouillard. Des arbres,
encore des arbres, puis des lumières et
la masse imposante d'une immense
construction que, dessinent des lignes de
feu. des fossés, des grilles dorées, de
hauts candélabres. Nous sommes arri-
vés.
'Exquisement affable et simple, la
Reine mère, toujours si belle sous ses
cheveux blancs, veut bien nous redire
-quel souvenir charme elle a remporté
de ses fréquentes visites, à la. Section
française et combien, l'ont émotionnée
nos communs souvenirs de gloire et dé
sang. La Reine, qui semble tout connaî-
tre, nous parle de ses « chers voyages
en France, du pavillon de la Ville de
Paris et du dernier volume de Jules
Huret. Cela dure pendant tout le dî-
ner servi dans une admirable pièce
peinte du haut en bas par quelque élève
de Tiepolo.
Le café pris « Connaissez-vous Stupi-
nigi ? nous dit Sa Majesté. C'est vraiment
curieux. Ces messieurs voudront bien
Vous en faire les honneurs pendant que
vous fumerez vos cigares. »
Et nous voici parcourant l'immense
château construit au dix-huitième siècle
pour le roi Charles-Albert, dont le chiffre
se retrouve un peu partout mêlé aux
« nœuds » et aux « croix» de Savoie.
Les marquis Guiccioli et Scarampi, qui
veulent bien nous consentir la grâce de
nous servir de guides, ont donné l'ordre
d'illuminer c'est un émerveillement.
Il est féerique, cet ancien rendez-v<|us
de chasse, que son attribution même a
heureusement préservé des redoutables
dorures qui sévissent dans la plupart
des palais italiens. Ce ne sont ici que
fresques' et peintures décoratives. Peu
de meubles; des coffres, des tapisseries,
des armes, des porcelaines, une collec-
tion de fort beaux pastels provenant, pà-
raît-il, des princes de Parme.
Mais.il est temps de rentrer au- grand
salon. Oh surprise ce salon, somp-
tueusement décoré dans le style chinois
rocooo si fort à la mode vers 1775,
semble, ce soir, transformé en ouvroir.
Le billard, recouvert d'une housse, est
surchargé de pots de peinture, de boîtes
d'aquarelle de palettes, de crayons,
d'or liquide, d'or en feuilles, d'or adhé-
sif, de boîtes de cartonnage, d'éventails
et de joujoux. Dans un angle, soigneu-
sement empilées, desétables de bois dé-
coupé, des chaises, des commodes pour
poupées, de quoi monter dix hôtels au
pays de Lilliput. Plus loin, des boîtes,
des éventails, des découpures.
Sous la direction de la charmante
comtesse Pès dame du palais et direc-
trice occasionnelle de l'ouvroir- chacun
s'ingénie à fabriquer, à orner, à décou-
per mille petits bibelots puérils, des-
tinés aux sept arbres de Noël, dont
rêvent déjà les jeunes princes et prin-
cesses, enfants du roi d'Italie, et aussi
les bébés du nombreux personnel atta-
ché au château de Stupinigi.. °
Grandes dames ou chevaliers d'hon-
neur, chacun manie le pinceau pinceau
à peindre, pinceau à. dorer, pinceau à
coller. La duchesse Sforza Cesarini pré-
pare des éventails Dona Bianca Capra-
nicardei Gfillo la spirituelle fille.de la
sublime tragédienne Rîstori dirigé-
avec autorité l'importante section de la
décalcomanie. La comtesse Villa-Ma-
rina préside aux travaux de collage;
plus modestes, les marquis Guiccioli.et
Scarampi, le monocle à l'œil, enjolivent
d'arabesques dorées les belles images
qui, demain, feront pousser dés cris de
joie aux élus du Bonhomme Noël
S. M. la reine Marguerite a renoncé
pour ce soir aux travaux manuels, elle
se contente de surveiller l'atelier, riant
de bon cœur devant la peine inouïe que
prennent « ses » ouvriers à ne pas trop
emplir leurs mains de couleurs et à
éviter de se dorer le nez 1
Le départ dit régiment. L'immense
place où débouche la «Via di Roma »,
est noire de monde. On attend pour
l'acclamer le « 50° fanteria », le beau
régiment caserné à Turin qui, tout à
l'heure, va monter dans le train rapide
destiné à l'emporter vers quelque port
d'où il s'embarquera pour Tripoli. ce
Tripoli dont le nom seul fait battre tous
les cœurs italiens.
Voici le régiment. En tenue de cam-
pagne, casque colonial en tête, les sol-
dats défilent fièrement. Quel enthou-
siasme 1 quelles acclamations quels
hourras 1. Les pigeons affolés s'envo-
lent des campaniles des églises voi-
sines aux: fenêtres, les femmes crient,
trépignent, lancent des fleurs, agitent
des mouchoirs. Sur leurs sièges, les
conducteurs de camions. les cochers de
fiacres font claquer leurs fouets, les
chauffeurs d'autos pressent les cornes
d'appel; c'est un vacarme assourdissant.
Mais, peu à peu, des amis, des. femmes,
des enfants ont rompu la belle ordon-
nance'du défilé, ils se sont glissés parmi
les soldats vêtus de gris. En une seconde,
la foule-a suivi le mouvement; mainte-
nant, ^e'est la population turinaise au
complet petits et grands, riches et
pauvres, belles dames et trottins, ou-
vriers en blouse et bourgeois en redin-
goté- qui, mêlée au régiment, se dirige
vers la gare. Des camarades portent le
sac ou le fusil les femmes ont des fleurs
plein les bras.
De l'angle du balcon où un ami nous
a fait place, nous apercevons cette masse
compacte, sombre et hurlante. Par-ci
par-là, la touche joyeuse de bouquets de
fleurs plantés dans les canons de fusils,
de rubans claquant au vent, de drapeaux
aux couleurs italiennes. Le pâle soleil
de novembre allume de rapides éclairs
sur les Cuivres des clairons, sur l'acier
des fusils, sur les sabres avec lesquels.
d'un geste large et.martial-de beaux
officiers, bien en selle et le sourire aux
lèvres, saluent la foule éleetrisée.
De temps en temps, une clameur co-
lossale réclame la Marche royale; les
musiciens infatigables recommencent
l'hymne national et les acclamations re-
doublent. Les soldats, marchent gaie-
ment, crânement; on crie, on chante, on
rit aussi. pas tous cependant. Voici,
pendue au bras d un sous-officier, une
gentille grisette. Elle fait «celle qui
sourit » et cependant la pauvrette paraît
fort émue. Ses yeux noirs laissent couler
deux grosses larmes sur son corsage
brodé. Mais cela ne dure qu'un mo-
inënt, un tout petit moment. Du revers
d'un paquet de violettes, elle essuie ra-
pidement ses yeux en pleurs, puis, d'un
pas plus relevé, elle se dirige crâne-
ment vers la gare avec le régiment qui
parti
Georges Gain.
LA VIE DE PARIS
Prédictions pour 1912
Il y a des gens d'esprit que les prédictions
de Mme de Thèbes font sourire. Il y a des
femmes très sérieuses, il y a même des hom-
mes considérables qu'elles font rêver, et j'ai
ouï dire que Dumas fils pour n'en citer
qu'un parmi tous ceux qu'on est sûr de ne
plus compromettre en les citant ne per-
mettait pas qu'on parlât de Mme de Thèbes
devant lui, sur un ton de badinage.
C'est donc avec politesse, et sans rire, qu'il
convient que nous ouvrions la petite brochure
rouge qui vient d'apparaître aux devantures'
des librairies, et sur laquelle on lit ces mots,
en lettres blanches
Conseils pour être heureux
ALMANACH DE M™e DE THÈBES
1912
Au-dessous du titre, un éléphant blanc, que
supporte un cartouche où s'inscrit la devise
« Je ne trompe pas; j'avertis. »
Voilà qui va bien. Laissons-nous avertir, et
feuilletons le neuvième Almanach de Mme de
Thèbes.
A supposer qu'il contienne autant de véri-
tés que le huitième, nous n'aurions pas perdu
notre temps tout à tait à le lire. Car il conte-
nait des vérités, cet almanach Ne riez pas.
Mme de Thèbes, en manière de préambule,
veut bien nous rappeler qu'y furent prédits
les événements du Maroc, un grand mariage
politique « dont on a beaucoup parlé à Bruxel-
les et à Paris », la « fin tragique d'une des
plus captivantes beautés du théâtre de genre »,
la crise anglaise, la maladie du Pape. Oui,
sans doute, et voilà de quoi nous ôter toute
envie de plaisanter devant les pages où Mme
de Thébes a rassemblé ses t prophéties pour
1912 ».
Elles ne sont pas gaies, ces prophéties.
Elles nous annoncent une « année noire »
devant laquelle on verra cependant « plus
d'une étoile nouvelle se lever au-dessus de
Paris 7, (heureux Paris !) et où les militaires
seront amenés à régler çà et là, selon la ma-
nière forte, diverses affaires qu'auront em-
brouillées les civils.
Pour ce qui nous concerne, Mme de Thébes
ne croit pas à la guerre immédiate (vous en-
tendez bien de quelle guerre elle veut parler);
mais elle doute que l'échéance fatale puisse
être retardée au delà de 1913 et elle voit
un tremblement de terre, une disette accom-
pagner ce drame. Enfin Mme de Thébes an-
nonce un « dur hiver'», un « maussade prin-
temps », beaucoup de' terribles orages « de
l'ouest à l'est».
En France, < le soulèvement d'une région »,
de graves désordres en certaines colonies
d'Afrique « où la trahison accomplira son
œuvre », nous sont, prédits pour 1912; et ce
sera le prélude d'événements où pourrait bien
être mise en péril la vie du régime lui-même.
Mme de Thèbes prévoit, en outre, un *̃. ac-
croissement des haines littéraires » (il ne
nous manquait plus que cela !) des complots
politiques; un déchaînement de rivalités en-
tre grands seigneurs de Bourse des « vio-
lences paysannes »; la région du Rhône très
« troublée » le centre de l'Auvergne remué
par une panique financière; à Marseille, à
Toulon, à Brest, sur la Loire et dans Paris,
« du feu et du sang».
Mais comme Mme de Thébes veut bien ne
voir en tout cela qu' « une agitation de sur-
face, une éruption à fleur de peau qui ne
compromet pas nos forces vives », nous au-
rions mauvaise grâce à nous montrer, au to-
tal, moins rassurés qu'elle.
Et comme il est heureux qu'elle nous ras-
sure Car voici encore, pour Paris, quelques
prédictions qui ne sont rien moins que ré-
confortantes le feu, l'attentat, « l'épidémie
la plus terrible suspendue sur nos têtes »,
mais où « il ne semble pas » que la science
doive être vaincue. Tant mieux 1 Mais
tout de même, ceci est précis
Mme de Thébes a tiré une ligne imaginaire
de la Banque de France au Palais-Bourbon,
et de Notre-Dame à la P.orte-Sairit-Denis.
Elle a joint les extrémités de ces deux lignes
par deux autres lignes; et elle nous prédit
que ce quadrilatère « contient la partie de
Paris qui sera la plus visée et la plus at-
teinte dans le tumulte général et le soulève-
ment sanglant dont la ville est menacée ».
Notons encore quelques « précisions s qu'il
sera intéressant de vérifier l'an prochain
l'aventure d'une comédienne que le mariage
aura poussé vers la politique et qui jouera
sur cette scène-là le plus important de ses
rôles. «J'en vois une seconde, écrit Mme de
Thèbes, que nous applaudissons sur le bou-
levard, et qui se tuera après avoir tué quel-
qu'un ». On voudrait bien connaître aussi,
pour le préserver du péril, le « poète croyant »
dont Mme de Thébes voit la vie tragiquement
menacée. Et quelques hommes sans cœur
riront à cette prédiction dont la tristesse, il
faut bien le dire, est légèrement atténuée par
la gentillesse du tour. « Les obsèques
nationales ne seront pas une rareté, en 1912 »
Diable! 1
Après cela, je n'ai plus feuilleté que d'une
main distraite les pages où nous sont annon-
cées certaines « choses de Pétranger'» dont
l'intérêt n'est pourtant point négligeable.
Par exemple,: Mme de Thèbes a lu «dans
les mains d'élites italiennes » des signes de
guerre, et aussi des e signes d'ascension
inouïs ». Elle voit de terribles rivalités de
race désorganiser la Belgique. Elle voit, en
Espagne, des drames de cour « dont la
royauté sortira sauve»; et, par contre, en
Portugal, une révolution où la République
sombrera.
Sur le compte de l'Angleterre, Mme de
Thèbes ne s'explique pas. Elle lit dans 1912
une catastrophe où les victimes seraient
rassemblées par ,1e hasard d'une circonstance,
d'un événement des gens appartenant
au même monde ». En Russie, des drames
encore. Au Japon. ah, le Japon « On ne
voit. pas un. main japonaise, écrit Mme de
Thèbes, même une main de.femme, qu'elle ne
soif tragique. » e.f'Cm,m e,
Mai~ tout cela est si loin de nous f j'ai beau
Mais tout cela est si loin de nous J'ai beau
faire; c'est d'autres pages du petit livre
ronge que me ramène ma curiosité inquiète
à rénumération des diverses surprises que
nous réserve à nous l'année qui vient.
On est égoïste.
Fabien.
Echos
La Température
Hier, une nappe brumeuse couvrait encore
Paris et la région. Cependant le ciel était
moins sombre que celui des derniers jours,
bien que le soleil persisté à garder l'inco-
gnito.
La température est en baisse sur presque
tout le continent. A Paris, hier, dans la mati-
née, le thermomètre marquait 30 au-dessus de
zéro, 5° à onze heures, et restait à 6° à cinq
heures du soir avec une pression barométri-
que de 7c8mm d'ailleurs la situation atmos-
phérique ne s'est pas sensiblement modifiée
depuis la veille la pression atteignait dans
la matinée y&r"m à Saint-Pétersbourg.
De faibles pluies sont tombées sur le nord-
ouest et le centre de l'Europe en Frara», le
temps a été beau partout, sauf à l'île d'Aix
où il est tombé un peu d'eau.
Départements, le matin.. Au-dessus de \èro
i" à Nancy, à Belfort et à Besançon 30 à
Lyon; 40 à Dunkerque, à Nantes, à Bor-
deaux, au Mans, à Perpignan et à Marseille
5° à Boulogne, à Biarritz, à Charleville et à
Cette 6° à Lorient, à l'île d'Aix, à Roéhefort
et à Toulouse; 70 Cherburg et à Oran 8°
à Cap Béarn; io° à Brest; ii° à Ouessant.
En France, le temps va rester nuageux et
un peu frais dans le sud.
(La température du 2 décembre 1910 était,
à. Paris 70 au-dessus de zéro le matin et
ii° l'après-midi. Baromètre 756mm il
brume.)
Du New York Herald
A New-York: Neige. Température max.,
6°6; min., p°5.Vent nord-ouest.-A Londres:
Nuageux. Température max.,9°4; min., 6°6.
Baromètre, 764""11. Vent sud-ouest. Ber-
lin Beau. Température (à midi) 6°.
Les Courses
Aujourd'hui, à i.heure 15, Courses à
Auteuil. Gagnants du Figaro
Prix Port-Saïd Arghoun; Le Balafré.
Prix de Décembre Cabrion Cajut.
Prix La Haye-Joiissclin Trudon; Hopper,
'Ptix.-de Nopnandk. Xiphârès Tricoche.
prix de Viroflay Coup de Mer; Lough
Mask. ••.
Prix Whisper-Low Huetamo; Va Tout.
.10-
A Travers Paris
Toujours les disciplinaires.
L'interpellation prochaine de M. Da-
niélou, député du Finistère, sur cette
irritante question, aboutira-t-elle enfin à
la solution que désirent et réclament
avec une si légitime impatience les po-
pulations du littoral ?
Depuis le jour où le gouvernement a
jugé bon de ramener d'Afrique les dis-
ciplinaires c'est-à-dire ce qu'il y a de
pire dans notre armée 1 pour les ins-
taller à Ouessant et à Cézembre, deux
des centres de villégiature maritime les
plus attrayants qui soient en France, les
habitants de ces deux îles et du littoral
le plus proche n'ont cessé de se plaindre
des embarras, des préjudices, des ter-
reurs que ce voisinage leur causait.'
Or, les disciplinaires de Cézembre ont
bien quitté Cézembre mais pour rejoin-
dre à,Ouessant le détachement qui y est
installé. C'est complet Il est vrai que
tout ceci est du provisoire, et qu'une fois
achevé l'aménagement de l'île de Cé-
zembre, on compte y ramener tous les
disciplinaires. Alors Ouessant sera déli-
vrée mais 'ce sera de nouveau la ter-
reur autour de Saint-Malo.
Est-ce une gageure, et de qui se mo-
qùe-t-on
Invité par la Revue alsacienne à venir
donner deux conférences sur «les Géné-
raux de la Révolution », notre éminent
collaborateur et ami M. Paul Adam part
aujourd'hui pour l'Alsace.
Demain à Colmar, mardi à Strasbourg,
il célébrera Rapp et Kléber, fils glorieux
de ces nobles cités qui donnèrent à la
France tant de héros.
Aveux.
La crainte du pire serait-elle le com-
mencement de la sagesse? Oui, lorsqu'il
s'agit de l'Ouest-Etat, s'il faut en croire
M. Dubochet, président de la Chambre
de commerce de Nantes. Et comment
ne le croirait-on pas ? M. Dubochet, en
même temps qu'il est le très distingué
président des négociants nantais, se
trouve appartenir au conseil de direc-
tion de l'Ouest-Etat.
,_K ce double titre, il sait naturelle-
ment à quoi s'en tenir, mieux que per-
sonne, sur les méfaits de cet inforturîé
réseau.
Et il conseille la prudence à ses collè-
gues de la Chambre de commerce, qui
voudraient se plaindre; il les avertit
d'être circonspects « Je reconnais vo-
lontiers, dit-il, que la situation est dé-
plorable », Mais quoi protester? .c'est-
bien superflu « L'Ouest-Etat, continue
M. Dubochet, est dans l'impossibilité
absolue de donner satisfaction au com-
merce ». Or, chacun sait qu'à l'impos-
sible nul n'est tenu. Mais ce n'est pas
tout!
M.: Dubochet compare, et– tout est
relatif assurément son enquête lui
prouve que la situation de la cité nan-
taise n'est pas si pitoyable encore qu'elle
pourrait le devenir. Nantes n'a jamais
eu, en somme, un déficit de matériel
roulant supérieur à 1,200 wagons; à
Rouen, il en a manqué jusqu a 8,000
Aussi le très sage M, Dubochet jette-t-il
ce cri d'alarme, qui surprend un peu
d'abord, précisément parce qu'il est des
plus raisonnables .••
J'ai le devoir d'appeler l'attention de la
Chambre sur un danger éventuel que peu-
vent, soulever des protestations incessantes
Si l'Ouest-Etat envoie un inspecteur faire
une enquête dans les grands ports, il peut
arriver que celui-ci, constatant que notre
situation est infiniment meilleure que celle
du Havre et de Rouen, nous enlève du ma-
tériel, pour l'envoyer en Normandie, afin
d'égaliser des situations difficile.s.
Evidemment ilest judicieux de se
terrer, de ne pas attirer sur soi l'atten-
tion des inspecteurs de l'Ouest-Etat.
Le très distingué secrétaire général
de la Compagnie P. L. M., M. Habert,
prend sa retraite. Nommé secrétaire
général honoraire, il conservera à la
direction un bureau où ses amis, ses
chefs, ses collaborateurs d'hier pourront
continuer de mettre à contribution sa
grande expérience, son dévouement aux
intérêts de la Compagnie.
Secrétaire général depuis vingt-quatre
ans, M. Habert compte près d'un demi-
siècle de présence et de labeur à l'admi-
nistration du P. L. M. où il entrait en
juillet"1862.
M. Habert est remplacé au secrétariat
général par M. Goy, chef du service des
titres. M. Goy avait été attaché depuis
plusieurs mois par M.Stéphane Dervillé
aux services du commissariat général
de la section française, à 1 Exposition de
Turin, où sa compétence et son dévoue-
ment furent si appréciés de tous. M. Goy
prendra la direction du secrétariat gé-
néral du P. L. M. le 1er janvier pro-
chain.
Souscriptions
Nous avons reçu hier, pour' les vic-
times de la Liberté, deux nouveaux
envois
Souscription dela Dépêche de Cons-
tântine. 2. IAS 10
Syndicat dela presse de Constan-
tine. 50 M
Total. Fr. 2.498 10
Pour Mme Desèlauzas
Mme Noémy Muller. a 50 »
M. H. Legru 100 »
Total.Fr. 150 »
Listes précédentes. Fr. 4,700 »
Total. Fr. 4.850' »
Pour Cooper Anonyme, N. Y.,
50 francs.
Les Parisiens éprouvent depuis quel-
ques jours une fort agréable surprise.
Ils voient et la grève actuelle le leur
permet facilement circuler dans les
rues de la capitale d'élégantes automo-
biles de coupe légère, la caisse, de cou-
leur brune, suspendue sur un châssis
peint en jaune. A l'arrière, sur le toit,
un cadre supporte une plaque de verre
avec le numéro de la voiture et une lan-
terne permettant d'éclairer ce numéro.
Ces autos sont extrêmement silencieu-
ses. Elles ne fument pas. Elles sont mu-
nies d'une trompe d'avertissement dont
les notes sont douces.
Elles appartiennent c'est la sur-
prise à l'administration des postes
et télégraphes; et si ces élégants véhi-
cules nous écrasent jamais, nous aurons
du moins la consolation de périr a en
beauté ».
Cochers et chauffeurs.
Depuis le commencement de la grève,
les deux mille auto-taxis qui continuent
de circuler à travers Paris ont, soit dans
l'une de leurs lanternes, soit appliquée
à la,glace d'avant, soit en tout autre en-
droit très en vue, une carte dont la cou-
leur se modifie chaque jour.
Blanche d'abord, puis rouge, elle était
verte vendredi. Hier elle était de couleur
brique.
C'est le sauf-conduit quotidien que le
syndicat donne aux chauffeurs autorisés
à travailler. Dire qu'il le leur donne n'est
pas tout à fait exact, car il le leur vend
même un peu cher cinq francs par
jour.
Mais les chauffeurs ne sont pas les
seuls à subvenir aux besoins des gré-
vistes. Les cochers, aussi, y subvien-
nent. Envers eux, pourtant, le syndicat
se montre moins exigeant. Ils ne ver-
sent que cinquante centimes.
Pourtant, eux aussi, ils profitent de la
moindre concurrence résultant de la
grève.. Mais il faut croire qu'il n'y a au-
cune comparaison possible entre le gain
journalier d'un simple cocher de fiacre
et celui d'un seigneur de taxi-auto.
Mais alors Mais alors 1 pourquoi ces
derniers se mettent-ils en grève? 2
Il y aura foule aujourd'hui, a la Galë-
rie Georges Petit, pour l'exposition par-
ticulière de la collection de feu Ernest
Dreux, composée de tableaux admira-
bles des maîtres modernes et d'ob-
jets d'art et d'ameublement. Demain,
l'exposition- sera publique. La vente
commencera mardi, sous la direction de
M9 Henri Baudoin, assisté des experts
Georges Petit, Boussod et Valadon et
Mannheim.
On a retrouvé de très intéressants
vestiges de la décoration qu'Oppenordt
avait exécutée pour les salons des grands,
appartements du Régent, précédant la
fameuse galerie d'Enée, et qui occu-
paient au dix-huitième siècle l'emplace-
ment sur lequel l'architecte Louis cons-
truisit plus tard le Théâtre-Français.
Ce sont deux admirables colonnes et
un lambris en bois sculpté et ces trois
pièces sont tout ce qui reste de l'œuvre
d'Oppenordt. Elles seront conservées, au
double titre de documents historiques
et artistiques, dans les collections d'art
décoratif du Louvre, pavillon deMarsan.
C'est toujours depuis son inaugura-
tion, c'est-à-dire depuis cinq ans déjà,
une véritable fête d'art et de parisia-
nisme que l'exposition de la Comédie
humaine.
Le vernissage de cette exposition, tour
à tour gaie et profonde, aimable et sati-
rique, ne manquera pas d'attirer aujour-
d'hui, à. la galerie Georges Petit, l'af-
fluence habituelle. 0
On y trouvera, cette année, des oeu-
vres de MM. Avelot, Brissaud, Brunel-
leschi, E. Cadel, Cappiello, Chapuy,
Claudius Denis, Dethomas, Devambez,
Déziré, Dréza, Abel Faivre, F. Fau,
Genty, Leone George, Gosé, Goussé, Al-
bert Guillaume, Hémard, Hermann-Paul,
Ibels, G. Jeanniot, Lafitte-Désirat, Lam-
bert, Léandre, Lepape, de Losques, Mar-
cel-.Glément, miss Mars, L. Métivet,
Louis Morin, Mossa, H. Navarre, Van
Offel, Mlle E. Parini, Perelmagne, PqÏ-
lachi, Ray, Réalier-Dumas,. Mlle;Schpl-
ler,Schulmann, Sem, miss Squire, Sy-
nave, H. Thomas, Jean Veber. Il
Enfin, une charmante « rétrospec-
tive » de dessins de J, Wely donne à
la Comédie humaine une saveur de
plus.1'" ̃'̃ f
--0-<><:>-0-
Le palais de Versailles est-il bien pro-
tégé contre l'incendie ?
M. Moyaux, qui vient de mourir, était
depuis de longues années chargé, comme
architecte des monuments' historiques,
dp l'inspection de ce palais et dès 1893
il avait attiré l'attention des pouvoirs
publics sur le danger que courait Ver-
sailles, alors dépourvu de toute- organi-,
sation de secours contre l'incendie.
C'était par miracle que le feu n'avait
jamais éclaté au château, et que ses
salons splendides, son mobilier, ses col-
lections avaient échappé à un désastre
irréparable.
M. Moyaux fit remarquer que le se-
cours des bassins des grandes eaux,
situés en contrebas du château et par
conséquent sans pression, serait nul.
Il finit par obtenir en 1903^ six' ans
plus tard. la nomination d'une com-
mission, qui,d'ailleurs, déclara l'urgence
de travaux de défense, qu'el'le évaluait
environ deux cent mille francs. On ac-
corda la moitié du crédit demandé, et
un premier bassin de secours fut cons-
truit. Mais ce n'était pas assez.
A-t-on complètement terminé l'œuvre
de défense nécessaire?. ? a,c
Nouvelles à la Main
X. renvoie Baptiste qui a vraiment la
main trop malheureuse. Baptiste exigé
avec véhémence un certificat laudatif',
selon l'usage, alléguant qu'il a remplacé
quelques vagues pièces de porcelaine.
Alors X. écrit froidement
«Je certifie que le nommé Baptiste
m'a rendu moins de services qu'il ne
m'en a cassés 1 »
Le Masque de Fer.
SANCTIONS NÉCESSAIRES
Mise en liberté du curé d'Igornay
Enfin, d'Autun arrive la nouvejle que
le curé d'Igornay, impliqué contre toute
justice dans le meurtre de son marguil-
lier, a été relaxé hier soir, à cinq heures.
Le soldat Leroux, dit la dépêche, s'est
jeté à ses genoux devant le.juge pour le
supplier de lui pardonner.
Le curé d'Igornay est sorti de la prison
au milieu des acclamations de la foule et
s'est rendu à Tévêché, où l'èvêque,. Mgr Vil-
lard, l'a félicité.
Il y a 'lieu, en effet, de féliciter un
homme lorsqu'il échappe à certaines
mains.,judiciaires. Arrêté une première
fois, sans l'ombre de preuve, et remis
aussitôt en liberté, le curé d'Igornay
avait été incarcéré de nouveau, quelques
jours plus tard.
Sur quelles charges?
On a conté quels furent les prooédés
du commissaire de police Fuzier; pro-
cédés qui datent d'un autre âge et qu'on
avait crusàjamais condamnés.Les pièges
que le policier tendit au curé étaient
cependant restés vains.
La dénonciation d'un meurtrier qui'
avouait son crime dénonciation qui,
peut-être, n'était pas très spontanée
permit à nouveau d'envoyer le malheu-
reux ecclésiastique en prison.
Le criminel, bientôt cependant, pris
de remords, retira ses accusations ca-
lomnieuses. Il déclara le curé inno-
cent.
Mais sa parole, bonne quand il s'agis-
sait d'accuser un ecclésiastique parut
douteuse aux magistrats quand elle
rendit évidente l'erreur commise, erreur
qui devenait criminelle du moment
qu'on y persévérait dans de pareilles
conditions.
Ce déni de justice était tel que l'opi-
nion'fut unanime à protester. Les jour-
naux de la région, même les plus anticlé-
ricaux conseillèrent la prudence et ra^
pelèrent que tout accusé est présumé
innocent et qu'un homme ne doit être
arrêté et maintenu en prison que sur des
preuves ou tout au moins sur des pré-
somptions.
La magistrature seule oubliait ces
principes essentiels sans lesquels elle
n'est rien que le plus effrayant, le plus
tyrannique des pouvoirs.
Enfin, après quinze jours, on se dé-
cide on se rend à l'évidence. On met
le curé d'Igornay en liberté. Mais quelle
réparation lui accordera-t-on? Quelle
sanction prendra-t-on contre les coupa-
bles de cette inexcusable incarcération?
André Nède.
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