Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-10-18
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 octobre 1911 18 octobre 1911
Description : 1911/10/18 (Numéro 291). 1911/10/18 (Numéro 291).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2893738
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
IKtercretfi 18 Octobre 1911
57e Année 3ê Série N° 291
U Numéro quotidien 10 eÉÙTIÙBS danstoufe ta France Eifisngsi1 20 CÉN7IM$S
ÏL DE VILLEMESSANT
Gaston CALMETTE
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de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer.» (Beaumarchais.)
Dans les colonies françaises, mêmes prix,
d'abonnement que pour Paris.
so:ivn:M: a.i:r,:es
Autour des casernes Paul: Strauss.
̃ Les négociations franco-allemandes La discus-
sion congolaise Raymond Recoult.
La révolution chinoise Intervention allemande
a Han-Kéùu. ]
La guerre italo-turque. •̃ ̃>. ̃
Pou ries Français d'Athènes Georges Bourdon.
Au Salon du mobilier': G. A'.
Autour de la politique Le budget de 19i2.
La convention avec l'Est Auguste
AVRIL.
Le Monde religieux Un arbitrage G. DA-
VENAY. •̃̃̃̃̃
L'aventure d'une jeune fille de Fécamp Une
arrestation JEAN DE PARIS.
Sazette des tribunaux Le baccara et le jeune
Allemand GEORGES CLARETIE.
En Argentine Au lac Naltuel-Huapi Jules
:/HÛret.
Courrier de ta Bourse Armand Yvel. y
LesThéâtres: Renaissance « Un Beau Ma-
riage », « Monsieur Malézieux » Robert
de Flers.
Dessin .• A la Renaissance DE Losques,
La Mode au théâtre Ghenya.
Autour des Casernes
Les bonnes vojpntés, s'éveillent le
••protectorat sëcourable s'organise autour
des casernes. Mutualistes et philanthro-
pes font assaut de dévouement et d'in-
géniosité pour sauvegarder les berceaux
des familles privées de leur soutien par
l'accomplissement du service militaire.
Nul ne se plaindra de cette émulation
généreuse entre les mutualités mater-
nelles et le groupement parisien dont la
Société de secours aux blessés militaires
a pris l'initiative, et qu'a si bien pré-
senté à cette place, dans un exposé,im-
pressionnant, Mme Lucie Félix-Faure-
Ooyau. ̃
Chacun peut avoir ses préférences
pour. tel où tel mode d'intervention, sur
ce terrain comme sur d'autres, à la
condition toutefois que les efforts altruis-
tes ne se contrarient pas et qu'ils évitent
avec soin l'éparpillement des secours,
les doubles emplois, le défaut de mé-
thode.
L'opération de bienfaisance, inaugurée
sur l'initiative de la Société de secours
aux blessés militaires, avec la participa-
tion des œuvres les plus florissantes et les
plus prospères, a plus d'ampleurque le
cadre d'action des maternelles militaires,
dont M. Félix Poussineau s'est fait le pro-
pagatêur infatigable. Cette assistance
aux famiHes-cte's jeunes soldats embrasse
les ascendants, comme les,descendants;
elle prend sous sa protection la grand'-
• mère' impotente comme le nourrisson
débile. Rien n'est plus désirable que
d'organiser partout, sur de fortes bases,
cette union des forces charitables, en
vue d'aider les ménages des jeunes sol-
dats mariés, qu'ils aient ou non des en-
fants, et de soutenir les parents, vieux
ou jeunés, dont l'incorporation du sou-
tien defamille aggrave le sort et empire
la détresse. A Paris surtout et dans les
grandes villes, où toutes les misères se
donnent rendez-vous avec une diversité
déconcertante, cette assistance spéciar
llsée rendra les plus grands services, et
les bienfaitrices, qui ont assumé cette
tâche supplémentaire avec autant de
bonne grâce que d'ardeur, acquerront
de nouveaux titres à notre gratitude
respectueuse.
L'institution des mutualités mater-
nelles militaires n'en conserve pas moins
des avantages multiples; elle doit être
préférée pour les motifs généraux qui
donnent la supériorité à la prévoyance
sur la bienfaisance pure et simple. Il
n'est pas indifférent d'inculquer l'idée
mutualiste aux jeunes soldats, qui peu-
vent ainsi mesurer à leur profit les bien-
faits del'entr'aide, même si leurs femmes
ont été secourues sans avoir versé au-
cune cotisation. Ce qu'ils voient, ce
qu'ils apprennent, c'est l'efficacité de l'as-
sociation mutuelle, c'est la puissance
des petits sous accumulés, c'est la va-
leur morale de la mutualité.
Par une heureuse combinaison, les
initiateurs de cette aide maternelle, de
cette protection infantile ne sont pas des
étrangers, des civils compatissants. Les
officiers du régiment, colonel en tête,
sont les promoteurs, tant par leurs fem-
mes que par eux-mêmes, de cette orga-
nisation de secours aux mères et aux
bébés, et, à lui seul, ce détail de fonc-
tionnement marque un progrès réel, une
orientation, féconde.
,11 est superflu d insister sur les consé-
quences de cette plus grande et plus in-
time fraternité d armes, grâce à laquelle
les familles des hommes de troupe et
celles des officiers entrent en relations.
La solidarité régimentaire se manifeste
et s'affirme sous la forme la plus tou-
chante par l'aide aux mères, par le sau-
vetage des nourrissons.
Dans son rapport au congrès pour la
protection de l'enfance du premier âge
qui vient de se tenir à Berlin, M. Félix
Poussineau a retracé et résumé l'histoire
de la « Mutualité maternelle » de Paris,
fondée il y a dix-neuf .ans sous l'inspi-
ration de Jules Simon et sur le modèle
del « Association mulhousienne des fem-
mes en couches de Jean Dolfus;.il re-
lève, pour les décès infantiles de sa
clientèle mutualiste, statutaires ou ex-
tra-statutaires, assurées ou assistées, une
moyenne de 4,5 0/0,' c'est-à-dire une
proportion telle que l'œuvre est en
droit de compter à son actif près de cinq
rqille enfants arrachés à la mort depuis
sa création.
La mutualité maternelle, élargie, per-
fectionnée, ne, se borne pas, en effet,
dans les milieux militaires comme dans
la. population Civile, --à accorder au mo-
ment des couches, et pendant la période
de convalescence maternelle,- l'indem-
nité de repos. Elle-fait. plus et mieux,
soit avant la venue de l'enfant, soit à
rexpiratipn.des quatre, semaines de chô-
mage -si essentielles -pour la conserva-
tion et l'élevage des nouveau-pés. Les
conseils aux futures mères, les consul-
tations dé nourrissons décuplent 'la va-
leur de la mutualité maternelle, éten-
dent et prolôngent'son action tutélairé
pour le plus grand bien des familles
protégées et pour un gain certain de po-
pulation.
Quel douloureux contraste entre ces
résultats satisfaisants et réconfortants
et le dommage subi par des familles
éprouvées, en proie à la détresse meur-
trière l
A la*, commission de l'armée de la
Chambre, je l'ai dit ici précédemment,
M. Félix Poussineau a apporté des révé-
lations attristantes; il a tiré de ses dos-
siers d'enquêtes des cas tragiques. Der-
nièrement, cet apôtre de la mutualité
maternelle a envoyé des enquêteuses à
Lille pour s'y rendre compte de la situa-
tion des quatre cent trente-quatre mé-
nages d'un régiment en garnison dans
cette ville. Les enquêteuses ont recueilli
les informations les plus précises sur le
sort lamentable d'un grand nombre de
mamans délaissées, misérables,' et aussi.
hélas! sur l'excès de mortalité infantile
dans ces foyers désolés. J'ai sous les
yeux quelques-uns de ces rapports; leur
lecture apitoierait l'homme le plus en-
durci, la femme la plus frivole.
Quels salaires et quelle détresse Les
explorateurs de la misère féminine, M.
d'Haussonville et ses émules, n'éprou-
veraient aucune surprise de ces révéla-
tions qui n'ont rien d'inédit pour eux,
pas plus que pour l'Office du travail.
Au surplus, la cause est entendue, si
elle n'est pas encore gagnée pratique-
ment. Et de telles enquêtes, localisées,
spécialisées, vont au delà d'une catégo-
rie restreinte, elles évoquent des respon-
sabilités plus étendues et des interven-
tions plus larges que celles d'un groupe
déterminé. ̃
Par une circulaire en date du 5 juillet
1911, le ministre de la guerre, M.. Mes-
simy, a interrogé dans la France entière
les chefs de corps pour connaître les
noms des soldats mariés, le nombre de
leurs enfants, les adresses.des femmes,
leur situation de fortune. Ces recherches
sont surtout destinées à la mutualité,
maternelle de Paris; elles ne manqueront
pas d'éveiller, dans l'esprit des chefs de
corps, comme à Paris, comme à Beau-
vais et dans d'autres villes' de garni-
son, de belles initiatives de protectorat
mutualiste.
Après-demain se tiendra à Roubaix
le deuxième congrès national des mu-
tualités maternelles, et de nombreux
officiers, délégués par. les chefs de
corps,, ne manqueront pas d'y assister,
avec l'autorisation et les encourage-
ments de M. Messimy, fervent mutua-
liste et puériculteur convaincu, qui a
délégué le colonel Boudier pour le ré-
présenter à ces assises de la philanthro-
pie et de l'hygiène sociale. Les rapports
de M.. Poussineau et du lieutenant Louis
Lembezat fourniront matière à un
échange de vues fructueux et réellement
opportun.
Il faut agir avec résolution, avec mé-
thode, par, tous les moyens utiles. Le
relèvement de l'indemnité de soutien de
famille, sa généralisation, ne sont pas
moins nécessaires que l'entr'aide mu-
tuelle et la bienfaisance méthodique.
Contre l'excès de mortalité infantile,
groupe par groupe, milieu par milieu,
la lutte incessante doit être a l'ordre du
jour de l'opinion, et la préservation des
enfants de soldats mariés prend'en tout
temps, et surtout dans les circonstances
présentes, à la fin d'une saison calami-
teuse, les proportions d'un devoir na-
tional.
Paul Strauss.
Echos
La Température
Les belles journées se succèdent. Hier en-
core, le temps a été merveilleux sur Paris et
la région. Quelques nuages, aux volutes sus-
pectes, erraient dans les hauteurs, mais le
ciel était si clair et la température si douce
que cela a suffi pour rassurer et dissiper
toute crainte.
En effet, la température tend à s'élever.
A huit heures, le thermomètre marquait 90
au-dessus de zéro, 15° à onze heures, 180 à
deux heures et restait à 16" à la fin de la jour-
née. Pression barométrique, à midi, 7,63ram4
elle reste un peu basse sur le sud-ouest de
l'Europe avec un minimum sur le golfe de
Gascogne.
Des pluies sont tombées en France elles
ont été abondantes à Cette, à Perpignan, à
Marseille, à Nantes, à Lorient et à Limoges.
La température a monté sur les pays du
nord et a baissé sur l'Europe centrale.
Départements, le matin. Au-dessus de \èro
7° Dunkerque et à Nancy, 8° à Charleville,
9°à Boulogne, à Clermont et à Belfort, io° à
Besançon, 12° au Mans, 130 à Ouessant, à l'île
d'Aix, à Rochefort, à Bordeaux, à Limoges
et à Lyon, 140 à Cherbourg, .à Nantes, à
Cette, à Lorient et à Toulouse, 150 à Perpi-
gnan et à Marseille, 170 à Oran, 190 à Alger.
En France, la température va rester voisine
de la normale.
(La température du 17 octobre igio était
à Paris 7° au-dessus de zéro le matin et
13°. l'après-midi. Baromètre 76smm; nappe
brumeuse.)
Du New York Herald
A New-York Temps couvert, averses. Tem-
pérature max., i4°5 min., 130. Vent nord-
est, assez fort. A Londres Temps assez
beau, brumeux. Température max., 150 min.,
n0. Baromètre: ^6^mm? baisse. Vent est mo-
déré A Berlin Temps beau (à midi) 9".
--<:)00-
Les
Aujourd'hui, à heure 45, Courses au
Tremblay. Gagnants du Figaro:
Prix Spec Lady Villers; Brindille II.
Prix Protector La Faisanderie; Nadèje II.
Prix Wisky Philippe III; La Bégude.
Prix Edgard Gillois As d'Atout; Alcan-
tara Il. .•
'Prix Trespas Rodrigîiez; Douvres..
prix Baron Impera^or III Calabra.
A Travers Paris
Le gouvernement à l'intention de con-
voquer le Parlement le 7 novembre. Il
estime que d'ici là l'es négociations
franco-allemandes ont de grandes chan-
ces d'être terminées. Cependant, au cas
où l'accord ne serait pas encore*signé,
et si quelques jours de plus étaient né-
cessaires, la convocation des Chambres
serait retardée d'une semaine et fixée au
14 novembre.
c c
M. Henri de Régnier a remis au se-
crétariat de l'Institut l'éloge de son pré-
décesseur le vicomte Melchior de Vogué
qu'il doit prononcer en janvier sous la
Coupole, le jour de sa réception à l'Aca-
démie française.
Cette réception aura.lieu le i8 ou le
25 janvier.
C'est le comte.Albert de Mun qui ré-
pondra à M. Henri de Régnier.
-o-<:x>-o-
Les preuves futures.
• Qu'elle nous revienne par la piste
belge ou par une autre, si elle nous re-
vient, Monna Lisa aura bien de la peine
à nous persuader qu'elle est restée la
même pendant sa longue infidélité.
Ajjssi la direction des musées a-t-elle
pris ses précautions pour pouvoir la ré-
connaître. Non seulement ses photogra-
phies non retouchées, dont on a parlé,
ont été « entérinées » par la justice et
classées à leur date chez M. Bertillon,
mais, ces jours-ci, M. Pujalet et M. Le-
prieur, conservateur des peintures, sont
allés déposer chez M°Gottin, notaire des
musées, un pli soigneusement fermé,
cacheté et paraphé, comme un traité di-
plomatique. Que contient cet acte mys-
térieux ? On nous affirme, sans plus,
qu'il recèle le sûr moyen d'identifier
Monna Lisa. Si donc elle ne revient au
Louvre qu'au temps où vivront nos ar-
rière-neveux, ceux-ci pourront goûter
l'a certitude de connaître la vraie Joconde,
celle que nous aurons aimée. Mais nous
préférerions qu'elle consentît à repren-
dre tout de suite sa place demeurée
vide.
-oo.
PETITES CURIOSITÉS
Cette période du terme a fourni au syndicat
des locataires plusieurs occasions de se faire
connaître et d'attirer des adhérents. Une ma-
nifestation, organisée contre une propriétaire
qui augmentait ses loyers, a tenu deux
concierges en éveil toute une nuit des dé-
ménagements à la cloche, de, bois ..ont été
réussis ]4Telc une facilité que l'on n'avait pas,
constatée depuis la lointaine réédition- de 'la
Vie de Bohème. Ces succès et l'approche du
2 novembre ont décidé les locataires récal-
citrants à honorer la mémoire du citoyen
Pennelier.
Ce citoyen fut un précurseur. Il fonda le
premier syndicat des locataires-qui-ne-veu-
lent-pas-payer-leur-loyer. Et il s'illustra de
diverses façons, partiçulièrement en inven-
tant pour sauver le mobilier d'un camarade
le « percement des murailles qui fut repris
ultérieurement par des cambrioleurs.
Ancien clerc d'huissier, frileusement drapé
dans une redingote qui sentait encore la
tiédeur et la moisissure d'une petite étude,
ce Pennelier connaissait mille chicanes iné-
dites, désuètes, imprévues. Dans un bar, en
face de la Bourse du travail, il tenait comme
un petit bureau de consultations. On lui don-
nait des apéritifs pour honoraires. Souvent, il
« travaillait pour le plaisir. Il devenait tout
à fait populaire lorsqu'il mourut, presque à
son poste, entre deux citations de Proudhon.
Si l'on pense à rappeler son souvenir, que
l'on cherche à découvrir le mystère de sa vo-
cation tardive. Il y aurait à écrire un roman,
digne d'un de nos petits Balzac, sur ce trans-
fuge de la chicane passé à la bohème avec
les armes et les bagages de la procédure.
C'est au R. P. Scheil, membre de
l'Académie des inscriptions et belles-
lettreS, qu'est due la découverte du code
d'Hammourabi, et nond'Hannurabi, sur
lequel M. Dareste a publié l'étude à la-
quelle rendait très justement hommage
avant-hier M. Eon, à la Cour de cassa-
tion.
Il n'est que juste de rappeler le fait
auquel l'éminent jurisconsulte a dû la
possibilité d écrire son remarquable ou-
vrage.
Le R. P. Scheil a trouvé la fameuse
stèle d'Hammourabi au cours du dernier
voyage qu'il fit en Asie avec M. et Mme
Dieulafoy.
Un bon signe.
Les jurés de la Cour d'assises de
l'Yonne ont, hier', condamné cet Aubin
qui avait très rudement manifesté sa
haine et son mépris de l'armée.
Ils ont bien fait. Et, à vrai dire, l'on
ne songerait même pas à les en féliciter,
si ce n'était la première fois que le jury
de l'Yonne prenait une si excellente dé-
cision.
L'Yonne était, jusqu'à présent, la terre
bénie de l'antimilitarisme les propa-
gandistes de la crosse en l'air y étaient
comme chez eux, en pleine sécurité.
Cela change tant mieux.
Boycottage.
La commune de Pau (Hérault) pos-
sède, naturellement, une école et cette
école est dirigée par des instituteurs, un
directeur et deux adjoints. Pourquoi et
comment ces trois fonctionnaires se
sont-ils attiré l'antipathie de la com-
mune tout entière? On ne le dit point.
Mais, ce qui reste certain, c'est que tous
les habitants, maire en tête, soupirent
après leur départ.
Qu'ils aient pour cela de bonnes rai-
son, c'est plus que probable. Aussi bien,
le maire de Pau, qui ne répugne point
aux mesures énergiques, vient d'imaginer
un moyen assez étrange de traduire en
acte.. le mécontentement général. Ayant
chargé le garde champêtre de convo-
quer les électeurs, M. le maire les
harangua et leur fit voter l'engage-
ment de ne plus envoyer,' à .partir du
lendemain," leurs enfants à l'école. Il
s'ensuit que, depuis- cette résolution
mémorable, les trois instituteurs n'ont
plus que quatre enfants en qui déverser
leur science.
Voilà qui prouve, à coup sûr, que lé
maire de Pau possède sur ses conci-,
toyens un ascendant véritable. Que le
stratagème qu'il emploie soit, pour un
magistrat, bien. recommandable, c'est
une autre affaire. Mais qui songe à s'é-
tonner aujourd hui si de pareils pro-
cédés, anarchistes un peu, semblent
partout les plus sûrs?
INSÉCURITÉ
M. Eon disait La co-
lonneoùest inscrit leCode
du roiHammourabiestac-
tuellement en sûreté au
K:wt;~ec!M~.OM~)'e.La
musée du Louvre » La
Cour de cassation se mit
à' rire.
(Les journaux.)
Depuis que six mots, sans malice
n Au Louvre, on est en sûreté /»
Partout, voire chez la police,
Ont provoqué l'hilarité,
La panique est affreuse au Louvre 1
Des cimaises jusqu'aux plafonds, ̃
Lesiableaux tremblent,– dès qu'on ,ouvro,r–
De leurs premiers plans à leurs fonds.
Les grosses masses de peinture,
Tel le Radeau de Géricault,
Gardent quelque désinvolture;
Mais leur beau calme est sans écho.
Les petits Flamands, par exemple 1
Chaoun peut profiter avec,
A l'aide d'un pardessus ample ̃••
N'ont plus un fil de toile, sec t
Ef la Vénus de Milo même,
Quoique de marbre, a des frissons
Il se peut qu'un amateur m'aime,
.Geint-elle et sans plus de façons
M'emmène au loin, dans l'Amérique
Mais, dit-on, tu te défendras?
Moi 1 l'hypothèse est chimérique t
Comment me défendre, sans bras ?
Louis MARSOLLEAU.
Mme X. ayant perdu son parapluie
donne l'ordre à son chauffeur de se ren-
dre à la préfecture de police. Mme X.
franchit le seuil du bureau des objets
trouvés sans grande confiance; cepen-
dant son espoir renaît à la. vue dune
vieille femme qui emporte avec émotion
un lamentable parasol recouvré.
Au fonctionnaire qui l'écoute derrière
un guichet» Mme X. donne le signale-
ment de l'objet; Quelques heures plus
tôt on l'a en effet rapporté. Mme X.
tend déjà la main. Mais il faut établir
son identité.
Une carte de visite ne suffisant pas,
Mme X. montre au fonctionnaire son'
petit portefeuille qui contient tout un
paquet de ces cartes et aussi des cartes
au nom de M.et Mmè X. avec l'adresse.
Le nombre ne fait rien à la chose.
Mme X. s'énerve cette vieille femme
pourtant, tout à l'heure.
Mais la vieille femme avait un livret
de Caisse d'épargne, uri certificat de ses
derniers maîtres.
Mme X. se ravise*sort et revient
bientôt armée des papiers de l'automo-
bile. Hélas 1 l'automobile est inscrite au
nom de M. X. et non à celui de ma-
dame.
Mme X. devra donc revenir un autre
jour munie de son contrat de mariage
ou de l'acte de décès de son mari; mais
elle aura bien le droit de penser que la
loi française1 n'est guère favorable aux
femmes mariées.
Le champagne Pol Roger est décidé-
ment le champagne préféré de la Cour
d'Angleterre. Seul, en effet, il a figuré
dans le menu du dîner offert à Malbo-
rough House, par S. M. le roi Georges V,
aux sept, rois venus pour assister aux
funérailles du regretté roi Edouard VII.
On retrouve ce même champagne Pol
Roger dans le menu du dîner offert par
S. M. le roi Georges V à l'occasion de
l'anniversaire de sa naissance.
Lundi prochain 23 octobre, M. Louis
Madelin fera aux Amis de Versailles sa
conférence sur les Journées d'octobre
i789.\
Après avoir retracé les divers épisodes
de l'invasion du château par le peuple
de Paris, le conférencier, secondé par
M. P. de Nolhac, conservateur du Palais,
guidera ses auditeurs dans les apparte-
ments qui furent le théâtre de ce drame
poignant.
o-oc c
Les dons magnifiques.
M. Narcisse Mangin, l'amateur cé-
lèbre, dont les collections d'art consti-
tuaient un véritable musée, avait une
tendresse particulière pour sa ville, pour
Chartres, qui est un des plus beaux reli-
quaires de la vieille France.
Il mourait, il y a quelques semaines,
et le Louvre espérait bénéficier des tré-
sors qu il avait recueillis. Mais le vol de
la Joconde était alors un fait accompli,
et M. Mangin revisa son testament, ré-
servant au musée de Chartres toutes ses
libéralités artistiques.
Tous ses tableaux, objets d'art, ivoires
la collection des ivoires est à elle seule
une merveille iront à Chartres. Pour
le transport de ces collections, M. Man-
gin prélève sur sa succession une somme
de vingt mille francs, et il lègue cin-
quante-cinq mille francs au ministre dés
beaux-arts « pour concourir, avec les
« soixante-six mille francs déjà affectés
« par M. Dujardin-Beaumetz à la même
« destination, à la restauration et à 1 a-
« ménagement de l'ancien palais épis-
« copal de Chartres en vue d'y établir
« le musée municipal de cette ville ».
Notons que le palais épiscopal de
Chartres est une des plus' belles -cons-
tructions de la fin du dix-septième siè-
cle. Il fut bâti en partie aux frais et
d'après les indications de Mme de Main-
tenon Ce sera un superbe musée.
Le surplus des^ biens de M. Narcisse
Mangin est donné à l'hôpital de'Chartres»
Il y a en ce moment de nombreux cas1
de maladies des voies respiratoires
rhumes, toux, bronchites, catarrhes,
grippe, etc. Pour se guérir et se préser-
ver, il suffit de prendre à chaque repas,
en mangeant, deux Gouttes Livonienries
de Trouette-Perret. Ce médicament cons-
titue le traitement le plus actif et le
moins dispendieux. Il faut avoir soin
de bien exiger le nom « Gouttes Livo-
niennes de Trouette-Perret» sur chaque
flacon.
Hors Paris
De Toulon:
« Au cours des recherches qu'on fait
encore dans la sinistre épave de la Li-
berté, on a trouvé hier un volume inti-
tulé la Marine d'autrefois. Le volume
était précisément ouvert à une page où
il y a une gravure qui représente l'ex-
plosion de la frégate anglaise Québec;
survenue le 7 octobre 1779, pendant un
combat livré au large' d'Ouessan t.
» II est émouvant de songer aux yeux
et au rêve qui se penchaient sur cette
image au moment où la catastrophe était
imminente, le 25 septembre dernier
pauvres yeux qu'attristait sans doute
encore, plus que le regret dé la vie, la
mélancolie de ne pas avoir, comme sur
le Québec, la mort en plein combat I. »
Bien moderne, et bien attristante aussi,
l'effroyable anecdote que nous fait con-
naître une dépêche de notre correspon-
dant de Berlin. Cette dépêche, la voici
« Berlin, 17 octobre.
» A propos d'une amourette, le jeune
D. élève de la classe de première, fils
d'un juge au Tribunal d Empire de Leip-
zig, et le jeune vonN.élèvede seconde,
viennent de se battre en duel sans té-
moins. Les deux adversaires avaient ôté
leur veste et leur gilet sur leur chemise
blanche une grande croix rouge mar-
quait laplace du cœur. D. était armé
d'un revolver, von N. d'une carabine à
deux coups, comme en ont les enfants
pour tirer les moineaux.
» Deux coups furent échangés sans
résultat. A la reprise, atteint en pleine
poitrine par la charge de la carabine, le
jeune D. tomba1 grièvement blessé, en.
s^êcriant « Harry, achèver.moi » Et
Harry von N. s'apprqchant, lui donna
le coup de grâce. Puis le meurtrier, pre-
nant le revolver du mort, se tira deux
balles dans la poitrine.
» Les balles ont perforé le poumon et
l'état du jeune homme est désespéré. »
~nad--
Nouvelles à la Main
Dialogue de rentrée.
Ah ça X n'est donc plus directeur
de théâtre?. Je croyais qu'il avait fait
faire de grandes améliorations dans sa
salle? 2
Justement. Il n'a pas pu faire face
à ses dégagements.
fr-OP O
Entre bohèmes
Je viens de rencontrer ton tailleur
il était complètement ivre.
Sapristi c'était le moment de lui
payer ce que je lui dois.
Tiens 1 quelle idée.
Danie, il doit voir double I
Derniers moments d'un condamné à
mort.
Du courage, mon ami, que désirez*
vous?
Le condamné, vivement `
Qu'on me laisse vivre au moins jus-
qu'à la. conclusion de l'accord marocain.
--<>-<:><><>
Notre confrère Z. est un dangereux
pince-sans-rire. Au cercle, hier, un ca-
marade très snob lui contait l'emploi de
ses vacances.
J'ai fait du footing, beaucoup. Et
vous ? 2
Oh 1 moi, de la marche, simple-
ment.
Le Masque de Fer.
UNE CARRIÈRE
Le Journal officiel publie ce matin un dé-
cret aux termes duquel M. Charrier, inspec-
teur principal des chemins de fer de l'Etat,
chef de la section du contrôle des recettes,
est nommé caissier principal du réseau, en
remplacement de M. Molinier, admis sur sa
demande à faire valoir ses droits à la re-
traite.
M. Charrier, qui se trouve ainsi appelé à
l'une des plus hautes fonctions dé l'adminis-
tration des chemins de fer de l'Etat, eut des
débuts des plus modestes. Sa carrière sem-
ble une histoire de la Morale en actions. Il
entra, il y a trente-trois ans, au service de
la Compagnie des chemins de fer de la
Vendée, comme simple facteur.
Il avait alors vingt ans. D'une famille
d'universitaires, il avait reçu une éducation
qui lui aurait permis d'embrasser une autre
carrière, plus brillante. Mais on disait que;
les chemins de fer « c'était bon », qu'il y
avait « de l'avenir ». Il se laissa tenter par
l'aventure et ne doit pas le regretter au-
jourd'hùi.
G'esténl878, quelques semaines avant le ra-
chat le premier rachat-qu'il se fitadmet-
tre comme facteur. Ses appointements étaient
peu considérables douze cents francs par
an ses fonctions très humbles il pesait les
bagages, aidait au besoin à les charger,
attelait les trains. Mais il était dans, la
maison.
Comme il avait de rinstructiorr on l'affecta
peu après au télégraphe. Puis il devint rece-
veur et distribua des billets. En 1881, ayant
été nommé employé, il 'fut envoyé à Paris,
au contrôle. C'était un premier pas. Du con-
frôle, il passa au service de la' vérification
et, promu sous-inspecteur, fut chargé de
l'inspection de la comptabilité des gares du
réseau. 1
Avancement déjà .prodigieux pour un fac-
teur. Il ne gagnait encore, cependant, que
deux mille quatre cents francs par an. Il de-
vait mettre quatorze ans à atteindre deux
mille six cents francs.
Mais ses rapports furent remarqués. Il
était des mieux notés. En 1887 il devint chef
de bureau au service commercial d'abord,
ensuite au contrôle. Il y demeura jusqu'au
commencement de 1911, où il fut promu chef
de division. Il est depuis ce matin caissier
principal de l'Etat. .•̃•̃̃̃•
Agé de cinquante-trois ans, grand, largp
d'épaules, l'œil clair, M. Charrier est un
fonctionnaire ponctuel et méthodique. Il est
considéré comme un comptable hors de pair.
Aussi bien, sans doute, aura-t-il fort à faire
sur le réseau de l'Etat.
Maxime Girard.
̃ -Nous commencerons dans quelques jourk
la publication d'un roman nouveau:
kes Amants de Pise v.
PAR
PÉLADAM ":̃'̃• J
LES NÉGOCIATIONS
FRANCO- ALLEMANDES
LA DISCUSSION CONGOLAISE
M. de Kiderlen-Waechter et M. Jules
Cambon, après quelques conversations
préliminaires, ont maintenant abordé à
fond la discussion relative à la compen-
sation territoriale au Congo. Bien qu'un
secret rigoureux soit gardé sur le résul-'
tat de leurs derniers, entretiens, il stemble
bien qu'on envisage de part et d'autre
la possibilité d'un arrangement. On s'at-
tend à ce que la seconde partie des né-
gociations portant sur le Congo soit sen-
siblement plus courte que la première.
Cela s'expliquerait d'ailleurs .aisément.
Dans la première, il s'agissait de ré-
soudre des questions multiples et em-f
brouillées; quand on s'était mis d'ac,
cord sur les principes, il restait à s'en-
tendre sur des formules de rédaction
délicates et toutes en nuances. Cette né-
gociation marocaine se présentait le plus
souvent sous l'aspect d'un contrat, tan-
dis que la négociation congolaise a l'as-
pect d'un marché. Il s'agit avant tout de
débattre une question de quantité.
Àînsî^ùé HoÏÏsTâ'vo'hs déjà dît, là plus
grosse difficulté aura trait à ce qu'on
appelle la coupure. Si l'Allemagne, dans
un but facile à comprendre, désire éten-
dre son territoire du Cameroun jusqu'au
Congo et à l'Oubanghi, la France, pour
des raisons bien naturelles, entend pré-
server l'unité géographique de sa colo-
nie et garder une communication- assu-
rée entre les deux parties du Congo. Le
gouvernement français veut aussi qu'il
y ait entre les deux pays un échange de
territoires un morceau du Cameroun
passera sous la domination française,
en même temps qu'un morceau du
Congo deviendra allemand.
Nous avons, dès juillet dernier, promis
au gouvernement germanique une com-
pensation au Congo. Personne ne songe,
chez nous, à revenir sur cette promesse.
Mais il ne s'ensuit nullement que nous
soyons tenus à donner cette compensa-
tion aussi grande que l'Allemagne la
demande et surtout a la place -même -où
elle la demande.
La France et l'Allemagne négocient
depuis plus de trois .mois; parmi dès
obstacles de toute nature, un arrange-
ment qui devrait avoir pour objet d'éli-
miner entre les deux pays une cause
perpétuelle de malentendus et d'incir
dents. Mais si l'on veut que cet objet
soit atteint, il importe que l'accord qui
s'élabore ne laisse, de part et d'autre, ni
mauvaise humeur ni dépit. II. faut que
les deux gouvernements des deux pays
le comprennent et sachent faire, au bon
moment, les concessions indispensa-
bles.
C'est à cette seule condition que les
rapports des deux grandes nations voi-
sines pourront être améliorés 1
Raymond Recouly,
Une lettre du chandelier allemand
Berlin, 17 octobre.
Le chancelier de l'Empire a exprimé
son désir de répondre plus tard au
Reichstag aux interpellations sur les
questions extérieures, dès que la situa-
tion politique le permettra, dans une
lettre au président du Reichstag, ainsi
conçue
Comme je l'apprends, différents partie ont
l'intention de déposer au Reichstag des in7
terpellations sur les questions de la politi-
que étrangère, en particulier sur la question
tripolitaine et nos pourparlers avec la
France je comprends et je partage le désir
des partis d'amener une discussion parle-
mentaire de ces questions.
Cependant, dans l'état actuel, le gouverne-
ment ne pourra pas prendre part aux débats
sur la politique étrangère. On ne pourrait
pas séparer de la discussion générale sur la
politique étrangère l'attitude du gouverne-
ment dans l'affaire marocaine, mais là-dessus
le gouvernement, en raison de pourparlers
qui sont encore en suspens, ne pourrait pas
faire de déclaration sans courir le danger de
nuire considérablement aux intérêts alle-
mands.
Il en serait de même de la question tripo*
litaine. En vue de mettre lin à la guerre
turco-italienne, il existe entre les puissances
un échange de vues qui rend impossible
toute divulgation sur la prise de position du
gouvernement impérial dans cette question.
Mais à un débat du Reichstag sans la parti-
cipation du gouvernement s'oppose l'appré-
hension qu'il pourrait, dans un sens ou dans
l'autre, accroître les difficultés pour la poli-
tique allemande et porter préjudice à son
action.
D'après la Freissin^ge Zeitung, une
réunion des chefs de parti du Reieljstag-
57e Année 3ê Série N° 291
U Numéro quotidien 10 eÉÙTIÙBS danstoufe ta France Eifisngsi1 20 CÉN7IM$S
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Gaston CALMETTE
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Autour des casernes Paul: Strauss.
̃ Les négociations franco-allemandes La discus-
sion congolaise Raymond Recoult.
La révolution chinoise Intervention allemande
a Han-Kéùu. ]
La guerre italo-turque. •̃ ̃>. ̃
Pou ries Français d'Athènes Georges Bourdon.
Au Salon du mobilier': G. A'.
Autour de la politique Le budget de 19i2.
La convention avec l'Est Auguste
AVRIL.
Le Monde religieux Un arbitrage G. DA-
VENAY. •̃̃̃̃̃
L'aventure d'une jeune fille de Fécamp Une
arrestation JEAN DE PARIS.
Sazette des tribunaux Le baccara et le jeune
Allemand GEORGES CLARETIE.
En Argentine Au lac Naltuel-Huapi Jules
:/HÛret.
Courrier de ta Bourse Armand Yvel. y
LesThéâtres: Renaissance « Un Beau Ma-
riage », « Monsieur Malézieux » Robert
de Flers.
Dessin .• A la Renaissance DE Losques,
La Mode au théâtre Ghenya.
Autour des Casernes
Les bonnes vojpntés, s'éveillent le
••protectorat sëcourable s'organise autour
des casernes. Mutualistes et philanthro-
pes font assaut de dévouement et d'in-
géniosité pour sauvegarder les berceaux
des familles privées de leur soutien par
l'accomplissement du service militaire.
Nul ne se plaindra de cette émulation
généreuse entre les mutualités mater-
nelles et le groupement parisien dont la
Société de secours aux blessés militaires
a pris l'initiative, et qu'a si bien pré-
senté à cette place, dans un exposé,im-
pressionnant, Mme Lucie Félix-Faure-
Ooyau. ̃
Chacun peut avoir ses préférences
pour. tel où tel mode d'intervention, sur
ce terrain comme sur d'autres, à la
condition toutefois que les efforts altruis-
tes ne se contrarient pas et qu'ils évitent
avec soin l'éparpillement des secours,
les doubles emplois, le défaut de mé-
thode.
L'opération de bienfaisance, inaugurée
sur l'initiative de la Société de secours
aux blessés militaires, avec la participa-
tion des œuvres les plus florissantes et les
plus prospères, a plus d'ampleurque le
cadre d'action des maternelles militaires,
dont M. Félix Poussineau s'est fait le pro-
pagatêur infatigable. Cette assistance
aux famiHes-cte's jeunes soldats embrasse
les ascendants, comme les,descendants;
elle prend sous sa protection la grand'-
• mère' impotente comme le nourrisson
débile. Rien n'est plus désirable que
d'organiser partout, sur de fortes bases,
cette union des forces charitables, en
vue d'aider les ménages des jeunes sol-
dats mariés, qu'ils aient ou non des en-
fants, et de soutenir les parents, vieux
ou jeunés, dont l'incorporation du sou-
tien defamille aggrave le sort et empire
la détresse. A Paris surtout et dans les
grandes villes, où toutes les misères se
donnent rendez-vous avec une diversité
déconcertante, cette assistance spéciar
llsée rendra les plus grands services, et
les bienfaitrices, qui ont assumé cette
tâche supplémentaire avec autant de
bonne grâce que d'ardeur, acquerront
de nouveaux titres à notre gratitude
respectueuse.
L'institution des mutualités mater-
nelles militaires n'en conserve pas moins
des avantages multiples; elle doit être
préférée pour les motifs généraux qui
donnent la supériorité à la prévoyance
sur la bienfaisance pure et simple. Il
n'est pas indifférent d'inculquer l'idée
mutualiste aux jeunes soldats, qui peu-
vent ainsi mesurer à leur profit les bien-
faits del'entr'aide, même si leurs femmes
ont été secourues sans avoir versé au-
cune cotisation. Ce qu'ils voient, ce
qu'ils apprennent, c'est l'efficacité de l'as-
sociation mutuelle, c'est la puissance
des petits sous accumulés, c'est la va-
leur morale de la mutualité.
Par une heureuse combinaison, les
initiateurs de cette aide maternelle, de
cette protection infantile ne sont pas des
étrangers, des civils compatissants. Les
officiers du régiment, colonel en tête,
sont les promoteurs, tant par leurs fem-
mes que par eux-mêmes, de cette orga-
nisation de secours aux mères et aux
bébés, et, à lui seul, ce détail de fonc-
tionnement marque un progrès réel, une
orientation, féconde.
,11 est superflu d insister sur les consé-
quences de cette plus grande et plus in-
time fraternité d armes, grâce à laquelle
les familles des hommes de troupe et
celles des officiers entrent en relations.
La solidarité régimentaire se manifeste
et s'affirme sous la forme la plus tou-
chante par l'aide aux mères, par le sau-
vetage des nourrissons.
Dans son rapport au congrès pour la
protection de l'enfance du premier âge
qui vient de se tenir à Berlin, M. Félix
Poussineau a retracé et résumé l'histoire
de la « Mutualité maternelle » de Paris,
fondée il y a dix-neuf .ans sous l'inspi-
ration de Jules Simon et sur le modèle
del « Association mulhousienne des fem-
mes en couches de Jean Dolfus;.il re-
lève, pour les décès infantiles de sa
clientèle mutualiste, statutaires ou ex-
tra-statutaires, assurées ou assistées, une
moyenne de 4,5 0/0,' c'est-à-dire une
proportion telle que l'œuvre est en
droit de compter à son actif près de cinq
rqille enfants arrachés à la mort depuis
sa création.
La mutualité maternelle, élargie, per-
fectionnée, ne, se borne pas, en effet,
dans les milieux militaires comme dans
la. population Civile, --à accorder au mo-
ment des couches, et pendant la période
de convalescence maternelle,- l'indem-
nité de repos. Elle-fait. plus et mieux,
soit avant la venue de l'enfant, soit à
rexpiratipn.des quatre, semaines de chô-
mage -si essentielles -pour la conserva-
tion et l'élevage des nouveau-pés. Les
conseils aux futures mères, les consul-
tations dé nourrissons décuplent 'la va-
leur de la mutualité maternelle, éten-
dent et prolôngent'son action tutélairé
pour le plus grand bien des familles
protégées et pour un gain certain de po-
pulation.
Quel douloureux contraste entre ces
résultats satisfaisants et réconfortants
et le dommage subi par des familles
éprouvées, en proie à la détresse meur-
trière l
A la*, commission de l'armée de la
Chambre, je l'ai dit ici précédemment,
M. Félix Poussineau a apporté des révé-
lations attristantes; il a tiré de ses dos-
siers d'enquêtes des cas tragiques. Der-
nièrement, cet apôtre de la mutualité
maternelle a envoyé des enquêteuses à
Lille pour s'y rendre compte de la situa-
tion des quatre cent trente-quatre mé-
nages d'un régiment en garnison dans
cette ville. Les enquêteuses ont recueilli
les informations les plus précises sur le
sort lamentable d'un grand nombre de
mamans délaissées, misérables,' et aussi.
hélas! sur l'excès de mortalité infantile
dans ces foyers désolés. J'ai sous les
yeux quelques-uns de ces rapports; leur
lecture apitoierait l'homme le plus en-
durci, la femme la plus frivole.
Quels salaires et quelle détresse Les
explorateurs de la misère féminine, M.
d'Haussonville et ses émules, n'éprou-
veraient aucune surprise de ces révéla-
tions qui n'ont rien d'inédit pour eux,
pas plus que pour l'Office du travail.
Au surplus, la cause est entendue, si
elle n'est pas encore gagnée pratique-
ment. Et de telles enquêtes, localisées,
spécialisées, vont au delà d'une catégo-
rie restreinte, elles évoquent des respon-
sabilités plus étendues et des interven-
tions plus larges que celles d'un groupe
déterminé. ̃
Par une circulaire en date du 5 juillet
1911, le ministre de la guerre, M.. Mes-
simy, a interrogé dans la France entière
les chefs de corps pour connaître les
noms des soldats mariés, le nombre de
leurs enfants, les adresses.des femmes,
leur situation de fortune. Ces recherches
sont surtout destinées à la mutualité,
maternelle de Paris; elles ne manqueront
pas d'éveiller, dans l'esprit des chefs de
corps, comme à Paris, comme à Beau-
vais et dans d'autres villes' de garni-
son, de belles initiatives de protectorat
mutualiste.
Après-demain se tiendra à Roubaix
le deuxième congrès national des mu-
tualités maternelles, et de nombreux
officiers, délégués par. les chefs de
corps,, ne manqueront pas d'y assister,
avec l'autorisation et les encourage-
ments de M. Messimy, fervent mutua-
liste et puériculteur convaincu, qui a
délégué le colonel Boudier pour le ré-
présenter à ces assises de la philanthro-
pie et de l'hygiène sociale. Les rapports
de M.. Poussineau et du lieutenant Louis
Lembezat fourniront matière à un
échange de vues fructueux et réellement
opportun.
Il faut agir avec résolution, avec mé-
thode, par, tous les moyens utiles. Le
relèvement de l'indemnité de soutien de
famille, sa généralisation, ne sont pas
moins nécessaires que l'entr'aide mu-
tuelle et la bienfaisance méthodique.
Contre l'excès de mortalité infantile,
groupe par groupe, milieu par milieu,
la lutte incessante doit être a l'ordre du
jour de l'opinion, et la préservation des
enfants de soldats mariés prend'en tout
temps, et surtout dans les circonstances
présentes, à la fin d'une saison calami-
teuse, les proportions d'un devoir na-
tional.
Paul Strauss.
Echos
La Température
Les belles journées se succèdent. Hier en-
core, le temps a été merveilleux sur Paris et
la région. Quelques nuages, aux volutes sus-
pectes, erraient dans les hauteurs, mais le
ciel était si clair et la température si douce
que cela a suffi pour rassurer et dissiper
toute crainte.
En effet, la température tend à s'élever.
A huit heures, le thermomètre marquait 90
au-dessus de zéro, 15° à onze heures, 180 à
deux heures et restait à 16" à la fin de la jour-
née. Pression barométrique, à midi, 7,63ram4
elle reste un peu basse sur le sud-ouest de
l'Europe avec un minimum sur le golfe de
Gascogne.
Des pluies sont tombées en France elles
ont été abondantes à Cette, à Perpignan, à
Marseille, à Nantes, à Lorient et à Limoges.
La température a monté sur les pays du
nord et a baissé sur l'Europe centrale.
Départements, le matin. Au-dessus de \èro
7° Dunkerque et à Nancy, 8° à Charleville,
9°à Boulogne, à Clermont et à Belfort, io° à
Besançon, 12° au Mans, 130 à Ouessant, à l'île
d'Aix, à Rochefort, à Bordeaux, à Limoges
et à Lyon, 140 à Cherbourg, .à Nantes, à
Cette, à Lorient et à Toulouse, 150 à Perpi-
gnan et à Marseille, 170 à Oran, 190 à Alger.
En France, la température va rester voisine
de la normale.
(La température du 17 octobre igio était
à Paris 7° au-dessus de zéro le matin et
13°. l'après-midi. Baromètre 76smm; nappe
brumeuse.)
Du New York Herald
A New-York Temps couvert, averses. Tem-
pérature max., i4°5 min., 130. Vent nord-
est, assez fort. A Londres Temps assez
beau, brumeux. Température max., 150 min.,
n0. Baromètre: ^6^mm? baisse. Vent est mo-
déré A Berlin Temps beau (à midi) 9".
--<:)00-
Les
Aujourd'hui, à heure 45, Courses au
Tremblay. Gagnants du Figaro:
Prix Spec Lady Villers; Brindille II.
Prix Protector La Faisanderie; Nadèje II.
Prix Wisky Philippe III; La Bégude.
Prix Edgard Gillois As d'Atout; Alcan-
tara Il. .•
'Prix Trespas Rodrigîiez; Douvres..
prix Baron Impera^or III Calabra.
A Travers Paris
Le gouvernement à l'intention de con-
voquer le Parlement le 7 novembre. Il
estime que d'ici là l'es négociations
franco-allemandes ont de grandes chan-
ces d'être terminées. Cependant, au cas
où l'accord ne serait pas encore*signé,
et si quelques jours de plus étaient né-
cessaires, la convocation des Chambres
serait retardée d'une semaine et fixée au
14 novembre.
c c
M. Henri de Régnier a remis au se-
crétariat de l'Institut l'éloge de son pré-
décesseur le vicomte Melchior de Vogué
qu'il doit prononcer en janvier sous la
Coupole, le jour de sa réception à l'Aca-
démie française.
Cette réception aura.lieu le i8 ou le
25 janvier.
C'est le comte.Albert de Mun qui ré-
pondra à M. Henri de Régnier.
-o-<:x>-o-
Les preuves futures.
• Qu'elle nous revienne par la piste
belge ou par une autre, si elle nous re-
vient, Monna Lisa aura bien de la peine
à nous persuader qu'elle est restée la
même pendant sa longue infidélité.
Ajjssi la direction des musées a-t-elle
pris ses précautions pour pouvoir la ré-
connaître. Non seulement ses photogra-
phies non retouchées, dont on a parlé,
ont été « entérinées » par la justice et
classées à leur date chez M. Bertillon,
mais, ces jours-ci, M. Pujalet et M. Le-
prieur, conservateur des peintures, sont
allés déposer chez M°Gottin, notaire des
musées, un pli soigneusement fermé,
cacheté et paraphé, comme un traité di-
plomatique. Que contient cet acte mys-
térieux ? On nous affirme, sans plus,
qu'il recèle le sûr moyen d'identifier
Monna Lisa. Si donc elle ne revient au
Louvre qu'au temps où vivront nos ar-
rière-neveux, ceux-ci pourront goûter
l'a certitude de connaître la vraie Joconde,
celle que nous aurons aimée. Mais nous
préférerions qu'elle consentît à repren-
dre tout de suite sa place demeurée
vide.
-oo.
PETITES CURIOSITÉS
Cette période du terme a fourni au syndicat
des locataires plusieurs occasions de se faire
connaître et d'attirer des adhérents. Une ma-
nifestation, organisée contre une propriétaire
qui augmentait ses loyers, a tenu deux
concierges en éveil toute une nuit des dé-
ménagements à la cloche, de, bois ..ont été
réussis ]4Telc une facilité que l'on n'avait pas,
constatée depuis la lointaine réédition- de 'la
Vie de Bohème. Ces succès et l'approche du
2 novembre ont décidé les locataires récal-
citrants à honorer la mémoire du citoyen
Pennelier.
Ce citoyen fut un précurseur. Il fonda le
premier syndicat des locataires-qui-ne-veu-
lent-pas-payer-leur-loyer. Et il s'illustra de
diverses façons, partiçulièrement en inven-
tant pour sauver le mobilier d'un camarade
le « percement des murailles qui fut repris
ultérieurement par des cambrioleurs.
Ancien clerc d'huissier, frileusement drapé
dans une redingote qui sentait encore la
tiédeur et la moisissure d'une petite étude,
ce Pennelier connaissait mille chicanes iné-
dites, désuètes, imprévues. Dans un bar, en
face de la Bourse du travail, il tenait comme
un petit bureau de consultations. On lui don-
nait des apéritifs pour honoraires. Souvent, il
« travaillait pour le plaisir. Il devenait tout
à fait populaire lorsqu'il mourut, presque à
son poste, entre deux citations de Proudhon.
Si l'on pense à rappeler son souvenir, que
l'on cherche à découvrir le mystère de sa vo-
cation tardive. Il y aurait à écrire un roman,
digne d'un de nos petits Balzac, sur ce trans-
fuge de la chicane passé à la bohème avec
les armes et les bagages de la procédure.
C'est au R. P. Scheil, membre de
l'Académie des inscriptions et belles-
lettreS, qu'est due la découverte du code
d'Hammourabi, et nond'Hannurabi, sur
lequel M. Dareste a publié l'étude à la-
quelle rendait très justement hommage
avant-hier M. Eon, à la Cour de cassa-
tion.
Il n'est que juste de rappeler le fait
auquel l'éminent jurisconsulte a dû la
possibilité d écrire son remarquable ou-
vrage.
Le R. P. Scheil a trouvé la fameuse
stèle d'Hammourabi au cours du dernier
voyage qu'il fit en Asie avec M. et Mme
Dieulafoy.
Un bon signe.
Les jurés de la Cour d'assises de
l'Yonne ont, hier', condamné cet Aubin
qui avait très rudement manifesté sa
haine et son mépris de l'armée.
Ils ont bien fait. Et, à vrai dire, l'on
ne songerait même pas à les en féliciter,
si ce n'était la première fois que le jury
de l'Yonne prenait une si excellente dé-
cision.
L'Yonne était, jusqu'à présent, la terre
bénie de l'antimilitarisme les propa-
gandistes de la crosse en l'air y étaient
comme chez eux, en pleine sécurité.
Cela change tant mieux.
Boycottage.
La commune de Pau (Hérault) pos-
sède, naturellement, une école et cette
école est dirigée par des instituteurs, un
directeur et deux adjoints. Pourquoi et
comment ces trois fonctionnaires se
sont-ils attiré l'antipathie de la com-
mune tout entière? On ne le dit point.
Mais, ce qui reste certain, c'est que tous
les habitants, maire en tête, soupirent
après leur départ.
Qu'ils aient pour cela de bonnes rai-
son, c'est plus que probable. Aussi bien,
le maire de Pau, qui ne répugne point
aux mesures énergiques, vient d'imaginer
un moyen assez étrange de traduire en
acte.. le mécontentement général. Ayant
chargé le garde champêtre de convo-
quer les électeurs, M. le maire les
harangua et leur fit voter l'engage-
ment de ne plus envoyer,' à .partir du
lendemain," leurs enfants à l'école. Il
s'ensuit que, depuis- cette résolution
mémorable, les trois instituteurs n'ont
plus que quatre enfants en qui déverser
leur science.
Voilà qui prouve, à coup sûr, que lé
maire de Pau possède sur ses conci-,
toyens un ascendant véritable. Que le
stratagème qu'il emploie soit, pour un
magistrat, bien. recommandable, c'est
une autre affaire. Mais qui songe à s'é-
tonner aujourd hui si de pareils pro-
cédés, anarchistes un peu, semblent
partout les plus sûrs?
INSÉCURITÉ
M. Eon disait La co-
lonneoùest inscrit leCode
du roiHammourabiestac-
tuellement en sûreté au
K:wt;~ec!M~.OM~)'e.La
musée du Louvre » La
Cour de cassation se mit
à' rire.
(Les journaux.)
Depuis que six mots, sans malice
n Au Louvre, on est en sûreté /»
Partout, voire chez la police,
Ont provoqué l'hilarité,
La panique est affreuse au Louvre 1
Des cimaises jusqu'aux plafonds, ̃
Lesiableaux tremblent,– dès qu'on ,ouvro,r–
De leurs premiers plans à leurs fonds.
Les grosses masses de peinture,
Tel le Radeau de Géricault,
Gardent quelque désinvolture;
Mais leur beau calme est sans écho.
Les petits Flamands, par exemple 1
Chaoun peut profiter avec,
A l'aide d'un pardessus ample ̃••
N'ont plus un fil de toile, sec t
Ef la Vénus de Milo même,
Quoique de marbre, a des frissons
Il se peut qu'un amateur m'aime,
.Geint-elle et sans plus de façons
M'emmène au loin, dans l'Amérique
Mais, dit-on, tu te défendras?
Moi 1 l'hypothèse est chimérique t
Comment me défendre, sans bras ?
Louis MARSOLLEAU.
Mme X. ayant perdu son parapluie
donne l'ordre à son chauffeur de se ren-
dre à la préfecture de police. Mme X.
franchit le seuil du bureau des objets
trouvés sans grande confiance; cepen-
dant son espoir renaît à la. vue dune
vieille femme qui emporte avec émotion
un lamentable parasol recouvré.
Au fonctionnaire qui l'écoute derrière
un guichet» Mme X. donne le signale-
ment de l'objet; Quelques heures plus
tôt on l'a en effet rapporté. Mme X.
tend déjà la main. Mais il faut établir
son identité.
Une carte de visite ne suffisant pas,
Mme X. montre au fonctionnaire son'
petit portefeuille qui contient tout un
paquet de ces cartes et aussi des cartes
au nom de M.et Mmè X. avec l'adresse.
Le nombre ne fait rien à la chose.
Mme X. s'énerve cette vieille femme
pourtant, tout à l'heure.
Mais la vieille femme avait un livret
de Caisse d'épargne, uri certificat de ses
derniers maîtres.
Mme X. se ravise*sort et revient
bientôt armée des papiers de l'automo-
bile. Hélas 1 l'automobile est inscrite au
nom de M. X. et non à celui de ma-
dame.
Mme X. devra donc revenir un autre
jour munie de son contrat de mariage
ou de l'acte de décès de son mari; mais
elle aura bien le droit de penser que la
loi française1 n'est guère favorable aux
femmes mariées.
Le champagne Pol Roger est décidé-
ment le champagne préféré de la Cour
d'Angleterre. Seul, en effet, il a figuré
dans le menu du dîner offert à Malbo-
rough House, par S. M. le roi Georges V,
aux sept, rois venus pour assister aux
funérailles du regretté roi Edouard VII.
On retrouve ce même champagne Pol
Roger dans le menu du dîner offert par
S. M. le roi Georges V à l'occasion de
l'anniversaire de sa naissance.
Lundi prochain 23 octobre, M. Louis
Madelin fera aux Amis de Versailles sa
conférence sur les Journées d'octobre
i789.\
Après avoir retracé les divers épisodes
de l'invasion du château par le peuple
de Paris, le conférencier, secondé par
M. P. de Nolhac, conservateur du Palais,
guidera ses auditeurs dans les apparte-
ments qui furent le théâtre de ce drame
poignant.
o-oc c
Les dons magnifiques.
M. Narcisse Mangin, l'amateur cé-
lèbre, dont les collections d'art consti-
tuaient un véritable musée, avait une
tendresse particulière pour sa ville, pour
Chartres, qui est un des plus beaux reli-
quaires de la vieille France.
Il mourait, il y a quelques semaines,
et le Louvre espérait bénéficier des tré-
sors qu il avait recueillis. Mais le vol de
la Joconde était alors un fait accompli,
et M. Mangin revisa son testament, ré-
servant au musée de Chartres toutes ses
libéralités artistiques.
Tous ses tableaux, objets d'art, ivoires
la collection des ivoires est à elle seule
une merveille iront à Chartres. Pour
le transport de ces collections, M. Man-
gin prélève sur sa succession une somme
de vingt mille francs, et il lègue cin-
quante-cinq mille francs au ministre dés
beaux-arts « pour concourir, avec les
« soixante-six mille francs déjà affectés
« par M. Dujardin-Beaumetz à la même
« destination, à la restauration et à 1 a-
« ménagement de l'ancien palais épis-
« copal de Chartres en vue d'y établir
« le musée municipal de cette ville ».
Notons que le palais épiscopal de
Chartres est une des plus' belles -cons-
tructions de la fin du dix-septième siè-
cle. Il fut bâti en partie aux frais et
d'après les indications de Mme de Main-
tenon Ce sera un superbe musée.
Le surplus des^ biens de M. Narcisse
Mangin est donné à l'hôpital de'Chartres»
Il y a en ce moment de nombreux cas1
de maladies des voies respiratoires
rhumes, toux, bronchites, catarrhes,
grippe, etc. Pour se guérir et se préser-
ver, il suffit de prendre à chaque repas,
en mangeant, deux Gouttes Livonienries
de Trouette-Perret. Ce médicament cons-
titue le traitement le plus actif et le
moins dispendieux. Il faut avoir soin
de bien exiger le nom « Gouttes Livo-
niennes de Trouette-Perret» sur chaque
flacon.
Hors Paris
De Toulon:
« Au cours des recherches qu'on fait
encore dans la sinistre épave de la Li-
berté, on a trouvé hier un volume inti-
tulé la Marine d'autrefois. Le volume
était précisément ouvert à une page où
il y a une gravure qui représente l'ex-
plosion de la frégate anglaise Québec;
survenue le 7 octobre 1779, pendant un
combat livré au large' d'Ouessan t.
» II est émouvant de songer aux yeux
et au rêve qui se penchaient sur cette
image au moment où la catastrophe était
imminente, le 25 septembre dernier
pauvres yeux qu'attristait sans doute
encore, plus que le regret dé la vie, la
mélancolie de ne pas avoir, comme sur
le Québec, la mort en plein combat I. »
Bien moderne, et bien attristante aussi,
l'effroyable anecdote que nous fait con-
naître une dépêche de notre correspon-
dant de Berlin. Cette dépêche, la voici
« Berlin, 17 octobre.
» A propos d'une amourette, le jeune
D. élève de la classe de première, fils
d'un juge au Tribunal d Empire de Leip-
zig, et le jeune vonN.élèvede seconde,
viennent de se battre en duel sans té-
moins. Les deux adversaires avaient ôté
leur veste et leur gilet sur leur chemise
blanche une grande croix rouge mar-
quait laplace du cœur. D. était armé
d'un revolver, von N. d'une carabine à
deux coups, comme en ont les enfants
pour tirer les moineaux.
» Deux coups furent échangés sans
résultat. A la reprise, atteint en pleine
poitrine par la charge de la carabine, le
jeune D. tomba1 grièvement blessé, en.
s^êcriant « Harry, achèver.moi » Et
Harry von N. s'apprqchant, lui donna
le coup de grâce. Puis le meurtrier, pre-
nant le revolver du mort, se tira deux
balles dans la poitrine.
» Les balles ont perforé le poumon et
l'état du jeune homme est désespéré. »
~nad--
Nouvelles à la Main
Dialogue de rentrée.
Ah ça X n'est donc plus directeur
de théâtre?. Je croyais qu'il avait fait
faire de grandes améliorations dans sa
salle? 2
Justement. Il n'a pas pu faire face
à ses dégagements.
fr-OP O
Entre bohèmes
Je viens de rencontrer ton tailleur
il était complètement ivre.
Sapristi c'était le moment de lui
payer ce que je lui dois.
Tiens 1 quelle idée.
Danie, il doit voir double I
Derniers moments d'un condamné à
mort.
Du courage, mon ami, que désirez*
vous?
Le condamné, vivement `
Qu'on me laisse vivre au moins jus-
qu'à la. conclusion de l'accord marocain.
--<>-<:><><>
Notre confrère Z. est un dangereux
pince-sans-rire. Au cercle, hier, un ca-
marade très snob lui contait l'emploi de
ses vacances.
J'ai fait du footing, beaucoup. Et
vous ? 2
Oh 1 moi, de la marche, simple-
ment.
Le Masque de Fer.
UNE CARRIÈRE
Le Journal officiel publie ce matin un dé-
cret aux termes duquel M. Charrier, inspec-
teur principal des chemins de fer de l'Etat,
chef de la section du contrôle des recettes,
est nommé caissier principal du réseau, en
remplacement de M. Molinier, admis sur sa
demande à faire valoir ses droits à la re-
traite.
M. Charrier, qui se trouve ainsi appelé à
l'une des plus hautes fonctions dé l'adminis-
tration des chemins de fer de l'Etat, eut des
débuts des plus modestes. Sa carrière sem-
ble une histoire de la Morale en actions. Il
entra, il y a trente-trois ans, au service de
la Compagnie des chemins de fer de la
Vendée, comme simple facteur.
Il avait alors vingt ans. D'une famille
d'universitaires, il avait reçu une éducation
qui lui aurait permis d'embrasser une autre
carrière, plus brillante. Mais on disait que;
les chemins de fer « c'était bon », qu'il y
avait « de l'avenir ». Il se laissa tenter par
l'aventure et ne doit pas le regretter au-
jourd'hùi.
G'esténl878, quelques semaines avant le ra-
chat le premier rachat-qu'il se fitadmet-
tre comme facteur. Ses appointements étaient
peu considérables douze cents francs par
an ses fonctions très humbles il pesait les
bagages, aidait au besoin à les charger,
attelait les trains. Mais il était dans, la
maison.
Comme il avait de rinstructiorr on l'affecta
peu après au télégraphe. Puis il devint rece-
veur et distribua des billets. En 1881, ayant
été nommé employé, il 'fut envoyé à Paris,
au contrôle. C'était un premier pas. Du con-
frôle, il passa au service de la' vérification
et, promu sous-inspecteur, fut chargé de
l'inspection de la comptabilité des gares du
réseau. 1
Avancement déjà .prodigieux pour un fac-
teur. Il ne gagnait encore, cependant, que
deux mille quatre cents francs par an. Il de-
vait mettre quatorze ans à atteindre deux
mille six cents francs.
Mais ses rapports furent remarqués. Il
était des mieux notés. En 1887 il devint chef
de bureau au service commercial d'abord,
ensuite au contrôle. Il y demeura jusqu'au
commencement de 1911, où il fut promu chef
de division. Il est depuis ce matin caissier
principal de l'Etat. .•̃•̃̃̃•
Agé de cinquante-trois ans, grand, largp
d'épaules, l'œil clair, M. Charrier est un
fonctionnaire ponctuel et méthodique. Il est
considéré comme un comptable hors de pair.
Aussi bien, sans doute, aura-t-il fort à faire
sur le réseau de l'Etat.
Maxime Girard.
̃ -Nous commencerons dans quelques jourk
la publication d'un roman nouveau:
kes Amants de Pise v.
PAR
PÉLADAM ":̃'̃• J
LES NÉGOCIATIONS
FRANCO- ALLEMANDES
LA DISCUSSION CONGOLAISE
M. de Kiderlen-Waechter et M. Jules
Cambon, après quelques conversations
préliminaires, ont maintenant abordé à
fond la discussion relative à la compen-
sation territoriale au Congo. Bien qu'un
secret rigoureux soit gardé sur le résul-'
tat de leurs derniers, entretiens, il stemble
bien qu'on envisage de part et d'autre
la possibilité d'un arrangement. On s'at-
tend à ce que la seconde partie des né-
gociations portant sur le Congo soit sen-
siblement plus courte que la première.
Cela s'expliquerait d'ailleurs .aisément.
Dans la première, il s'agissait de ré-
soudre des questions multiples et em-f
brouillées; quand on s'était mis d'ac,
cord sur les principes, il restait à s'en-
tendre sur des formules de rédaction
délicates et toutes en nuances. Cette né-
gociation marocaine se présentait le plus
souvent sous l'aspect d'un contrat, tan-
dis que la négociation congolaise a l'as-
pect d'un marché. Il s'agit avant tout de
débattre une question de quantité.
Àînsî^ùé HoÏÏsTâ'vo'hs déjà dît, là plus
grosse difficulté aura trait à ce qu'on
appelle la coupure. Si l'Allemagne, dans
un but facile à comprendre, désire éten-
dre son territoire du Cameroun jusqu'au
Congo et à l'Oubanghi, la France, pour
des raisons bien naturelles, entend pré-
server l'unité géographique de sa colo-
nie et garder une communication- assu-
rée entre les deux parties du Congo. Le
gouvernement français veut aussi qu'il
y ait entre les deux pays un échange de
territoires un morceau du Cameroun
passera sous la domination française,
en même temps qu'un morceau du
Congo deviendra allemand.
Nous avons, dès juillet dernier, promis
au gouvernement germanique une com-
pensation au Congo. Personne ne songe,
chez nous, à revenir sur cette promesse.
Mais il ne s'ensuit nullement que nous
soyons tenus à donner cette compensa-
tion aussi grande que l'Allemagne la
demande et surtout a la place -même -où
elle la demande.
La France et l'Allemagne négocient
depuis plus de trois .mois; parmi dès
obstacles de toute nature, un arrange-
ment qui devrait avoir pour objet d'éli-
miner entre les deux pays une cause
perpétuelle de malentendus et d'incir
dents. Mais si l'on veut que cet objet
soit atteint, il importe que l'accord qui
s'élabore ne laisse, de part et d'autre, ni
mauvaise humeur ni dépit. II. faut que
les deux gouvernements des deux pays
le comprennent et sachent faire, au bon
moment, les concessions indispensa-
bles.
C'est à cette seule condition que les
rapports des deux grandes nations voi-
sines pourront être améliorés 1
Raymond Recouly,
Une lettre du chandelier allemand
Berlin, 17 octobre.
Le chancelier de l'Empire a exprimé
son désir de répondre plus tard au
Reichstag aux interpellations sur les
questions extérieures, dès que la situa-
tion politique le permettra, dans une
lettre au président du Reichstag, ainsi
conçue
Comme je l'apprends, différents partie ont
l'intention de déposer au Reichstag des in7
terpellations sur les questions de la politi-
que étrangère, en particulier sur la question
tripolitaine et nos pourparlers avec la
France je comprends et je partage le désir
des partis d'amener une discussion parle-
mentaire de ces questions.
Cependant, dans l'état actuel, le gouverne-
ment ne pourra pas prendre part aux débats
sur la politique étrangère. On ne pourrait
pas séparer de la discussion générale sur la
politique étrangère l'attitude du gouverne-
ment dans l'affaire marocaine, mais là-dessus
le gouvernement, en raison de pourparlers
qui sont encore en suspens, ne pourrait pas
faire de déclaration sans courir le danger de
nuire considérablement aux intérêts alle-
mands.
Il en serait de même de la question tripo*
litaine. En vue de mettre lin à la guerre
turco-italienne, il existe entre les puissances
un échange de vues qui rend impossible
toute divulgation sur la prise de position du
gouvernement impérial dans cette question.
Mais à un débat du Reichstag sans la parti-
cipation du gouvernement s'oppose l'appré-
hension qu'il pourrait, dans un sens ou dans
l'autre, accroître les difficultés pour la poli-
tique allemande et porter préjudice à son
action.
D'après la Freissin^ge Zeitung, une
réunion des chefs de parti du Reieljstag-
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