Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-10-17
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 octobre 1911 17 octobre 1911
Description : 1911/10/17 (Numéro 290). 1911/10/17 (Numéro 290).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO MARDI, 17 OCTOBRE 1911
P |«0DE M TgÉÏTHE
A la Cigale,
Les Cigale, ontrdonné un nouvel attrait à la
revue.» La salle, des :plus brillantes, fit
un accuéij. chaleureux à la si- originale
et si captivante artiste. Il ne, m'appar-
tient pas ià.vous parler.de la, scène/qu'elle
interprète, mais j'ai plaisir îuvous dire
que jamais .elle no nous a paru plus
svelte, plus souple que dans la toilette
créée pour elle Ces maîtres couturiers, qui cependant
sont habitués aux succès, n'en ont guère
connu de plus éclatant que celui d'hier,
et ils peuvent être fîer-s et à juste titre
de la création • qu'ils viennent de faire
pour Mlle Polaire. Je vous donne du
BOBE PORTÉE A LA CIGALE PAR M110 POLAIRE
Création Béchoff-David
reste ici le croquis de cette robe qui est
en tissu souple blanc lamé argent.
La jupe formant tunique se termine
par une frange .dans le bas.
Une note, aussi inattendue qu'heu-
reuse de velours noir au bas de la jupe
et au corsage, fait de cette toilette une
rob'e du soir riche et simple à la fois, qui
certainement tentera plus d'une Pari-
sienne.
Et c'est jeune à .miracle! Mais'est-il
utile de le dire puisque c'est l'œuvre de
Béchoff-David c'est un pléonasme,
comme ausside constater l'effort qu'il y
a dans cette robe vers le nouveau et
l'inédit. Les" célèbres couturiers de la
place Vendôme dont la vogue va chaque
jour grandissante et qui triomphent à la
ville ont démontré une fois de plus hier
que!js..p;récieux collaborateurs ils sont au
théâtre* pour les auteurs et les artistes.
';̃ Ghenya.
COURRIER DES THÉÂTRES
Renaissance Un beau mariage.
La répétition générale de la Renais-
sance se termine à une heure trop tar-
dive pour qu'il me soit possible, dès ce
soir, d?en.rendre compte à nos lecteurs.
M. Sacha Guitry nous a donné hier
une nouvelle preuve de, son talent si
séduisant et si personnel où la gami-
nerie voisine avec la réflexion. Le
premier acte est éblouissant de verve,
d'esprit; de fantaisie et aussi d'observa-
tion. Les personnages y prennent, en
dépit de la grande gaieté dii dialogue,
un relief étonnant. Le second acte est
fort joli, et se termine par une scène
adroitementfilée-et-parun coup de théâ-
tre d'une irrésistible drôlerie..Le troi-
sième acte,' d'un ton fort différent, nous
conduit, à travers des événements que
l'auteur ne nous avait peut-être pas
assez fait prévoir, à un dénouement que
nous attendions peut-être un peu trop.
On a beaucoup applaudi, on a beau-
coup ri, et le triomphe du premier acte
n'a pas du tout empêché le succès des
deux autres.
La pièce se passe dans un milieu
un, peu spécial celui des bookmakers.
L'un d'eux, Herbelin, a une fille, Simone,
et un locataire, le comte Maurice de
Yareocey. Comment Varencey en vien-
Feuilleton du FIGARO du 17 Octobre
(22)
Un Monsieur
Vient de trouver le Secret.
xxi • ̃ -.•• •
LA CALOMNIE
Le pape Adrien condamna
i les calomniateurs à être
fouettés.
(Dictionnaire.)
Six semaines après le petit événement
mondain dont les conséquences avaient
été déjà si profitables au lancement de
la lotion du « Monsieur », Roger de
Saint-Lorand avait retrouvé tous ses che-
veux.~et perdu les mille louis engagés
que le prince de Bithynie empocha sans
aucun doplaisir.
Hercule de La Verdinière prescrivit
d'urgence à ses agents de publicité de
ne pas perdre un instant pour. faire con-
naître le résultat du fameux pari dans
les gazettes de la mode et dans les chro-
niques mondaines.
Les agences parisiennes télégraphiè-
rent ou câblèrent partout le résultat de
cette cure sensationnelle sur laquelle
des sommes colossales avaient été enga-
gées. Si M. de La Verdinière avait parié
sur l'efficacité de son invention, il eût
réalisé du coup une fortune féerique;
Hercule n'était pas homme à user de
semblables moyens.
M. de Saint-Lorand étant un person-
nage archi-connu, puisque son nom avait
été imprimé des milliers de fois à pro-
(Traduction et reproduction interdites.!
dra-t-il à épouser Simone, tel est le sujet
essentiel d'tin beau mariage, un titre
dont Emile Augier s'était déjà servi pour
un ouvrage infiniment moins agréable.
M. Arquillière, M. Sacha Guitry, M.
Bullier et Mme Charlotte Lysès mé-
ritent beaucoup d'éloges. Je suis sûr
qu'ils les mériteront encore demain.
R. DE P.
Ce soir
A la Renaissance, à 8 h. 50 très précises,
première représentation de Un beau rna-
riaye, pièce en trois actes de M. Sacha Gui-
try.
On commencera par M. Malézieux.
Au théâtre Michel, à 8 h. 3/4 précises,
pour les roprésentatipns de Mme Jeanne Gra-
nier, la Bonne Intention, comédie en deux
actes de M. Francis de Croisset. Distribu-
tion
Maud Gerfeuil Mmes Jeanne Granier
Mlle Thureau-Merville J. Ugalde
Julie Yalmy
Miss Herlington Desroziers
Jacques Therland MM, Rozenberg
Alphonse Bélières t>
Et première représentation de Article de
Paris, revue en un acte de MM. Claude Gé-
nal et Emile ijrzog. Distribution
Mme de Louxor Mlle Lyse Bérty y
Hippolyte M. Cornély
Etde Voyage à deux, comédie en un acte,
de M. Jean-Jacques Bernard. Distribution
Adrienne Mlle Juliette Clarens
Albert •• MM. Bélières
Julien Cornély
la Comédie-Française, à 8 heures, Pri-
̃nierose (Mmes Blanche Pierson, Marie Le-
conte, Suzanne Devoyod, Provost, Berthe
Bovy, Jane Faber, de Chauveron, MM. de
Féraudy, Grand, Ravet, Bernard, Guilhène,
Granval, Croué, etc., etc.).
A l'OpérarComique, à 8 heures, le Vais-
seau fantôme (M. Maurice Renaud, en re-
présentation,. Mlle Chenal, M. Dubois, Mlle
Charbonnel, M. Azéma).
a l'Odéon, à 8 h. 1/2, le Bourgeois gen-
tilhomme, avec la musique de Lulli (repré-
sentations de M. Vilbert). ̃
̃ Aux Variétés* à 8 h. 3/4 très précises,
la Vie parisienne, opéra-bouffe en 4 actes,
de Meilhac et Halévy, musique de Jacques
Oiïenbach, reconstitué dans le style du second
Empire (1866-1867) Miles Méaly, Jeanne
Saulier, Mistinguett, Diéterle, MM. Brasseur,
Guy, Max Dearly, Prince, Moricey. (A
10 h. 1/2, le Quadrille à la mode.)
Au Vaudeville, à 9 heures, Sa fille, comédie
en 4 actes, de MM. Félix Duquesnel et André
Barde (Mlles Marcelle Lender, Monna Delza,
M. Duquesne, Mlles Terka-Lyon, Ellen-An-
drée, MM. Joffrc, Jean Dax, Baron fils, Ed-
gar Becman, Maurice Luguet, Cousin, Mlles
Farna, Georgette Armand).
Au théâtre Sarah-Bernhardt, àS h.- 8/4, le
Typhon (M. de Max, Mlles Jeanne Clador et
Andrée Pascal, MM. Chameroy, Maxudian,
Guidé, Terrestri, Maxime -Léry, Darsay,
Dieck, Cintract, etc., etc.).
Au Théâtre lyrique municipal (Gaité), à
8 heures précises, le Chalet (Mlle Maïna
Doria, MM. Alberti, Gilly); Paillasse (Mme
Guionie, MM. Carasa, Audoin, Maguenat,
Gilly); le Cœur de Floria (Mlles Lucy Relly,'
Charbonnel, MM. Volbert et Quinault).
L'orchestre sera dirigé par M. A. Amalou.
A la Porte-Saint-Marjin, ù-8 h'. 1/2, la
Femme nue, comédie en quatre actes ide M.
Henry Bataille (Mme Jane Hading, MM. Jean
Coquclin, Pierre Magnior, Armand Bour et
Mlle Berthe Badj'}.
Au théâtre Réjane, a 8 ÏÏ. 1/2, V Oiseau bleu
(Mmes J. Rousseau, Gina Barbieri, la petite
Malherbe, la danseuse Isis, MM. Séverin-Mars,
Delphin, Maillard, Nicolaï, Fugère, etc.).
A l'Athénée (tél. 282-23), à 8 h. 1/4, la
Bonne chimie (i acte); Monsieur Pickwick,
comédie burlesque en 5 actes, tirée du" roman
de Dickens par MM. Georges Duval et Robert
Charvay (Mlles Jeanne Loury, Germaine Ety,
Lanzy, Lezay, MM. Gorby, Victor Henry,
Gallet, Cueille, etc.).
Au théâtre Apollo, à 8 h, 3/4, les Transat-
lantiques (MM. Henry Defreyn, Paul Ardot,
Henry Houry, Georges Foix, Mmes Alice
O'Brien, Marquet, Angèle Gril.)
Aux Bouffas-Parisiens, ùSii. 3/4, le Baron
de Batz, pièce en 4 actes et 6 tableaux, de
M.Jean-José Frappa (Mme Marcelle Frapoa,
MM. Henry Burguet, Leubas, Gandéra, Da-
morès).
Au théâtre des Capucines, à 9 heures, Et
voilà l. revue (Miss Camp ton, Mlles' Bor-
doni, Dplçey, Andràl, Deberry, Dhorfeuil,
Lélia, Nicolle, MM. Berthez, Arnaudy, Tra-
mont, Hervil, A. Luguet); Une heure après,
je le jure (Mlle A.'Clairvjlle, MM. Arnaudy,
Ch. Bernard) Entre deux feux (Mlle De-
bèrry, MM. Tramont, Hervil).
Au théâtre de la Scala, à 9 heures,
Mik /er, opérette en 3 actes, de M. C.-A. Car-
pentier, musique de M. Willy Redstone (M.
Jacques de Fèraudy, Mlles Edmée Favart,
Lucy Jousset, Marfa Dhervilly, Reine Gabin,
Marjac, M. Dufleuve, Gabin, Rivers, Paul
Lack, Géo Flandre, Lenoir, etc., etc.).
Air théâtre des Arts, à 8 h. 1/2, les Frères
Karamazov (Mmes Rosni-Derys, Léo Misley,
MM. Henry Krauss, Roger Karl, Dullin, et
M. A. Durec.)
Au Grand-Guignol, à 9 heures. Sabotage,
pos de toutes les manifestations de la
haute vie parisienne, il s'agissait bel et
bien d'une cure évidente, d'une cure au-
thentique sur l'un des crânes les plus
notables de cette élite de la « fête » que
l'on a appelée, pendant de longues an-
nées, de ce joli nom la « gentry ».
En notre pays de République, tout le
monde, à propos de n'importe quoi, a le
mot d'égalité à la bouche, sans paraître
se douter de ce qu'il exprime de chimé-
rique, de faux et de dangereux. De nom-
breux bourgeois industriels qui s'affir-
ment résolument démocrates, riches
commerçants qui jugent l'aristocratie,
ou, pour mieux dire, toutes les aristocra-
ties pauvres du haut de leurs mirifiques
inventaires, gens habitués et résignés
depuis longtemps (pour la plupart) à la
parfaite nudité de leur chef, s'empres-
sèrent d'employer la lotion inventée na-
guère parle tant oublié médecin Claude
Martinot, moins pour reconquérir (ces
Jasons!) l'opulente toison de leur plus
ou moins belle jeunesse que pour se
vanter dans leur famille, devant leurs
clients ou leurs fournisseurs, de suivre
le traitement incomparable qui avait si
bien réussi à M. de Saint-Lorand.
Le nom du baron voltigeait à tout
propos sur leurs lèvres heureuses, et
l'on eût cru, à entendre ces chauves si
glorieux, qu'ils étaient de ses intimes et
qu'il leur avait conseillé, parlant à leur
personne, d'user du fameux produit du
« Monsieur qui vient de trouver le se-
cret ».
Roturiers, petits propriétaires (soient-
ils radicaux ou socialistes) ne s'es-
timent-ils pas supérieurs à eux-mêmes
de compter un baron dans leurs rela-
tions ou d'avoir un ami millionnaire qui
vient les voir ou qui les promèpe dans
une limousine de quarante mille francs?
Par ce concours de circonstances pro-
AU THÉÂTRE SARAH-BERNHARDT Le Typhon
la Fugue de Madame Cararnon, Appassion-
nato, Tics.
Hier:
Hier soir, à l'Opéra, Mlle Gall et M, Cam-
pagnola ont fait une rentrée très brillante,
l'une dans le rôle de Gilda, l'autre d'ans celui
de Due, de Rigoletto. Tous deux furent cha-
leureusement applaudis par la salle entière
ainsi que M. Teissié, excellent Rigoletto, Mlle
Lapeyrette, remarquableMadeleine. MM. Paty Y
et Lequien, Mlles Goulancourt et Marie Hu-
bert, MM. Nansen, Triadou, Delpouget et
Mme Notiek.
Dans Coppélia, qui terminait le spectacle,
Mlle Aida Boni, délicieuse Swanilda, fut una-
niment fêtée et acclamée, et Mlle Piron, très
applaudie dans le rôle de Franz.
Un accident qui eût pu être grave a trou-
blé la représentation de L'Oiseau bleu, au
théâtre Réjane. Pendant le premier tableau,
M. Delphin, l'excellent petit comédien chargé
du rôle de Tyltyl, tomba dans une trappe. Il
y eut une minute de réelle émotion sur la
scène. Le petit comédien était-il précipité
dans les dessous? Pendant qu'on baissait le
rideau, on se précipita à son secours. M.
Delphin, dans sa chute, avait été heureu-
sement rattrapé par un machiniste et ses
blessures se réduisaient à une assez forte
écorchure à la tête et à des contusions dans
les reins.
Aussitôt le rideau baissé, M. Séverin Mars
,s'était avancé sur le proscenium et, en ex-
cellents termes, il faisait une annonce; il pré-
venait le public de l'accident et lui deman-
dait de vouloir bien attendre quelques mi-
nutes, afin qu'on pût savoir exactement
quelle en était la gravité et si la représen-
tation continuerait.
Notre éminent collaborateur le docteur
Maurice de Fleury, se trouvait.. dans la
salle; il- prodigua ses soins à M. Delphin
qui, après un premier pansement, put re-
gag ner son domicile dans une voiture.
Quelques instants après, le rideau se rele-
vait Mlle Andrée Suterre remplaçait M. Del-
phin dans le rôle de Tyltyl et la représen-
tation continuait fort brillante.
Au jour le jour
Mlle Bréval vient d'avoir la douleur de
perdre son père, décédé dans la nuit d'avant-
hier, à l'âge de soixante-treize ans.
Les obsèques auront lieu dans une inti-
mité stricte. Ii ne sera pas envoyé de faire-
part.
**#
Le deuil cruel qui frappe Mlle Bréval
oblige la direction de l'Opéra à remettre de
quelques jours la reprise du Cid, dans le-
pices, M. de Saint-Lorand touchait à
cette popularité qui est le billon de la
gloire, sans avoir levé le petit doigt
pour l'obtenir, tandis'que le marquis
Hercule réalisait chaque jour, à Courbe-
voie, des bénéfices de plus en plus phé-
noménaux.
Ces péripéties accumulées avaient jeté
dans un complet désarroi la bonne com-
tesse de Croix-Reigny.
Débarquez à Paris une brave septua-
génaire bretonne, qui ne connaît d'au-
tres magnificences que celles de son
chef-lieu de canton ou que la monotonie
quasiment déserte de sa route départe-
mentale faites-lui traverser, pour ses
débuts sur notre asphalte, le boulevard,
à la sortie des théâtres, ou le. carrefour
Drouot, à n'importe quelle heure, elle
ne serait pas plus effarée, plus affolée,,
que n'était tante Elise, au spectacle de
ces nouveautés.
La belle Lilian, qui connaissait à fond
les dessous de cette ingénieuse combi-
naison commerciale, était émerveillée.
Lequel était le plus fort des deux aco-
lytes ? Le marquis, avec ses façons bour-
rues de grand diable, ou le gentil Roger,
avec ses airs de n'y pas toucher Grand
eût été son embarras avant que de se
prononcer. Tout de même, son esprit
et (pourquoi pas aussi ?) son cœur pen-
chaient en faveur du baron.
Il y avait, d'autre part, un personnage
que ce. branle-bas avait fortement intri-
gué. Ce personnage, l'un des témoins du
pari conclu entre le prince de Bithynie
et M. de Saint-Lorand, était le comte de
La Sparterie, homme avide, ambitieux,
qui occupait à trente-cinq ans une haute
situation dans un grand établissement
de crédit et qui cherchait par tous les
moyens à s'élever au premier rang dans
le monde financier.
M. de Max
quel, comme on sait, l'éminente cantatrice
devait chanter le rôle de Chimène. Cette re-
prise est reportée au mercredi 25 courant, et
demain 18 on donnera, à la place de l'œuvre
de M. Massenet, une représentation de Faust,
avec une très belle distribution, puisque les
rôles principaux seront interprétés par Mlle
Gall, MM. Muratore et Delmas.
M. Jules Claretie a fixé à dimanche les
débuts, à la Comédie-Française, de Mlles
Yvonne Ducos, Andrée de Chauveron et
Jeanne Rémy.
Mlle Yvonne Ducos débutera dans Iphigé-
nie en Aulide elle jouera le rôle d'Iphigé-
nie Mlle Andrée de Chauveron jouera Toi-
nette, dans le Malade imaginaire, et Mlle
Jeanne Rémy, Angélique, dans la même
pièce.
La distribution des deux ouvrages sera la
suivante
Iphigeme
Eriphile Mmes Delvair
Cl.ytemnestre Madeleine Roch
/Egine Lherbay
Doris '̃; Jeanne Even
Iphigénie Yvonne Ducos.
Achille MM. Alb. Lambert fils
Agamemnon Paul-Mounet
Ulysse Ravet
Eurybate .̃ Garay
Arcas Gerbault
Le Malade imaginaire
Béline Mmes Renée du Mjnil
Toinette And. de Chauveron.
Angélique Jeanne Rémy
Louison La petite Decréquy
Purgon MM. J. Truffler
Thomas Diafoirus Georges Berr
Cléante Dehelly
Argan Siblot
Diafoirus Joliet
Monsieur Fleurant Falconnier
Bonnefoy Garay
Béralde Gerbault
i'
Npus recevons la lettre suivante "'•
Monsieur le courriériste,
Voulez-vous permettre a un groupe dJabonnés
de vous prier d'être leur intermédiaire auprès
de M. Jules Claretie pour lui exposer une 're-
quête qu'il ne peut manquer d'accueillir favora-
jbfeme.nt? Depuis' la mort du regretté Leloir,
c'est-à-dire depuis vingt-trois mois, la Comédie-
Française n'a plus rejoué le Gendre de M. Poi-
rier. Cette œuvre aujourd'hui classique ne mé-
'rito pas un tel ostracisme. Nous avons des
enfants qui, en recommençant l'année scolaire
nous demandent d'aller au théâtre. Une des
meilleures pièces (tant par son agrément que par
les fortes leçons qui y sont contenues) à leur
faire voir est certainement le chef-d'œuvre d'E-
mile Augier. Demandez donc à M. Jules Claretie
d'afficher bientôt une représentation du Gendre.
Les millions et la beauté de Mistress
Stawett l'avaient rendu profondément
rêveur. De la beauté, des millions Tout
un poème pour un ambitieux Depuis
longtemps, ce financier aux vues et aux
dents longues manœuvrait, lentement,
prudemment autour de Liliân, espérant
lui inspirer confiance par sa gravité,
par sa réputation d'économiste et d'ad-
ministrateur émérite, sans que ses affai-
res en avançassent d'un pas. L'unique
résultat qu'il obtint fut de ne pas offrir
à la jeune veuve un motif de réconduire,
comme tant d'autres, plus impatients
et un peu trop aventureux.
Ce ténébreux tacticien se livrait avec
persévérance à ce savant et inutile
manège, quand l'entrée en scène de
Roger vint lui causer sa première in-
quiétude sérieuse. Le comte marqua
jtristement les rapides progrès, de ce
jeune homme très sympathique à oncle
Woodney et si chaudement patronné
par tante Elise.
Une amitié aussi vivement nouée
entre une belle Américaine et un très
séduisant Parisien ne pouvait être que
le chemin le plus direct vers l'amour.
La disparition soudaine de Roger
prouva bientôt au comte combien ses
craintes étaient légitimes. La délicatesse
de sentiments du baron permettait à un
rival clairvoyant de discerner le réel
motif de ce brusque départ; mais cette
absence, ce désintéressement joints aux
bonnes dispositions .non voilées de Li-
lian, à la protection de Mme de Croix-
Reigny et du banquier Woodney,appor-
taient de magnifiques atouts au jeu de
cet heureux Roger, plus'redoutable que
jamais malgré toute la peine qu'il se
donnait pour se faire.oublier.
Lorsque le baron avait reparu dans le
m onde, aussi « argenté que chauve,
M. de La Sparterie opta pour l'interpré-
>4e M. Poirier. Cela lui vaudra la reconnaissance
de nombreuses familles.
Avec nos remerciements, veuillez "agréer, etc.
UN GROUPE DF DIX ABONNÉS.
"Nous nous empressons de faire parvenir
cette trop légitime requête à M. Jules Cla-
retie. ̃
̃ X'.
II est exact que M. Le Bargy doive, si
la Comédie-Française. n'y met point d'obsta-
cles, entrer au début de la saison 1912 à la
Porte-Saint-Martin comme grand premier
rôle. MM. Hertz et, Jean Coquelin lui ont
assurôdes appointements magniflques,125,000
francs par an en moyenne.
Depuis le mois d'août, c'est-à-dire quelques
jours après que des accords furent intervenus
entre M. Le Bargy et Ja direction de la Porte-
Sâint-Martin nous savions tout cela. Pour
éviter à l'éminent sociétaire lé moindre en-
nui, nous gardions la chose encore secrète,
mais puisque certains de ses amis jugent à
propos de parler, nous nous en voudrions
de ne~point informer complètement nos lec-
teurs.
M. Le Bargy quittera la Comédie-Fran-
çaise comme le Veulent les dispositions du
décret de Moscou, le l«r janvier prochain.
En attendant d'entrer à la Porte-Saint-Mar-
tin, il fera dans les départements une tour-
née de, Cyranu de Bergerac.
Tels sont du. moins les projets de M. Le
Bargy. Qn nous informe, en effet, que la Co-
médie-Française, représentée par. son Comité
d'administration, est résolue à agir vigoureu-
sement pour empêcher M. Le Bargy de jouer
à Paris, et même en province.
Attendons.
Signalons le très vif succès personnel rem-
porté par Mlle Eliane Pelletier qui, avant-
hier soir, a remplacé Mllé Geneviève Vix
dans Cavalleria rusticana, il l'Opéra-Comi-
que. La charmante artiste a chanté et joué
le rôle avec un véritable talent et le public
l'a fort applaudie..
L'affiche de VOdéon.
Jeudi en matinée, à deux heures, pour la série
nxoderne de l'abonnement du jeudi Musolte,
pièce en trois actes de Guy de Maupassant et de
M. Jacques Normand (pour les représentations
de Mlle Sylvie). Conférence par M. Jacques Nor-
mand.
Samedi prochain, en soirée, V Artésienne (avec
Mlle Gilda Darthy et M. Vilbert et le concours
de l'orchestre et des chœurs Colonne).
Dimanche prochain en 'matinée, à deux heures,
le Bourgeois gentilhomme, avec la musique de
Lulli, pour les représentations de M. Vilbert,
dont le succès est considérable. ̃
II»-;
M. Lucien Guitry partira demain matin
pour la Gabelle, dans le Var, où il va prendre
quelques semaines d'un repos bien gagné.
Comme nous l'avons annoncé, il ne repa-
raîtra devant le public parisien que dans la
pièce nouvelle de M. Henry Bernstein la
Montée, qu'il jouera au Gymnase, après la
carrière fqui promet d'être brillante) de la
comédie de M. Pierre Wolff.
Dans la pièce de M. Henry Bernstein, M.
Lucien Guitry sera entouré par MM. Signo-
ret, Claude Garry, Mosnier, Mlles Madeleine
Lély et Jeanne Desclos qui interpréteront les
principaux rôles.
Mme Réjane n'aura fait que toucher barres
à Paris. Arrivée d'avant-hier soir de Lon-
dres, elle est repartie hier pour Lyon,afin d'y
donner trois représentations du Refuge et de
la. Souris, au théâtre des Célestins.
Mme Réjane a été ravie du gros succès de
l'Oiseau bleu, et elle s'est associée aux com-
pliments que tous les artistes ont adressés à
M. Maurice Maeterlinck et à Mme Georgette
Leblanc à l'occasion de l'attribution probable
du prix Nobel au grand écrivain de l'Oiseau
bleu et de tant d'autres ouvrages -de premier
ordre.
La grande artiste a définitivement arrêté
sa saison d'hiver à l'Oiseau bleu succédera au
théâtre Réjane une comédie de M. Paul- Ga-
vault. La revue de MM. Rip et Bousquet ne
viendra qu'ensuite.
»
D'un autre côté, M. Richemond, rencontré
hier à la Renaissance, pendant la répétition
générale de lin beau mariage, nous disait
Nous répéterons la revue de Rip et
Bousquet samedi prochain et nous passerons s
du 15 au 30 novembre. Mme Réjane me l'a
confirmé tout à l'heure, avant son départ.
•
Dans la soirée, M. C.-A. Traversi, secré-
taire général du théâtre Réjane, nous a fait
̃parvenir la note suivante
Mme Réjane, désireuse de garder à son réper-
toire les deux chefs-d'œuvre les plus retentis-
sànts de sa carrière l'incomparable Course du
flambeau, de M.< P. Hervieu et l'admirable Ma-
dame Sans-Gêne, de MM. Sardou et Moreau, nous
prie d'annoncer que YOiseau bleu n'aura plus
que dixreprésentatious.
̃̃̃
Au théâtre Apollo, les feuilles de location
pour Madame Favart se couvrent déjà, pen-
dant que les Transatlantiques poursuivent
leur heureuse carrière. La matinée de di-
manche u prochain, avec Madame Favart, sera
particulièrement belle. On sait que l'opérette
d'Offenbach est un spectacle charmant pour
les jeunes filles.
̃ ••̃. ̃ *f*
Mlle Marcelle Devriès débutera à l'Apollo,
demain, dans la reprise de Madame Favart.
Cette charmante artiste fut pendant deux
jours une célébrité parisienne, lorsque le
jury du Conservatoire lui accorda sur la
scène un premier prix d'opéra-comique, au-
quel elle renonça bientôt après. Engagée par
M. Franck, elle va témoigner, dans le joli
Opéra-comique d'Offenbach, des plus pré-
tation la plus agréable à son intérêt
personnel.
Radicalement guéri (à moins qu'il
n'eût jamais sérieusement aimé), Roger
avait réalisé sans doute un héritage et
s'apprêtait à le dévorer comme il avait
dévoré précédemment son patrimoine.
Les hommes sérieux, ou qui s'appli-
quent à être pris pour tels, manquent
d'indulgence à l'égard des oisifs. M. de
La Sparterie pensa que le jeune baron
ne valait pas l'estime qu'il lui avait pré-
maturément accordée, et que ce jeune
viveur, attaché à l'existence de plaisir
par une longue habitude, avait reculé
devant l'obligation de sacrifier ses goûts
et sa liberté à l'amour d'une femme
aussi volontaire et aussi positive que
Mistress Stawett.
L'affaire du pari fortifia M. de La
Sparterie dans sa malveillance.Il essaya
en toute hâte d'en tirer le parti le plus
perfide auprès de Lilian et de lui ouvrir
brusquement les yeux sur la conduite
plus qu'étrange de son cher « Rodger ».
Animé de pette charitable intention,
-le comte courut conter tout de go à
Mistress Stawett la scène à laquelle il
avait assisté au club des «Bonnes Truf-
fes », employant sa science dans l'art de
médire à assaisonner son récit des com-
mentaires les plus venimeux.
Selon sa version, la comédie avait été
montée de connivence par les deux
compères. Roger, dans sa situation pré-
caire, pariant mille louis, quelle invrai-
semblance D'où lui serait tombé cet
argent? Et, de la part du prince de Bi-
thynie, riche de dettes, ne possédant
pour toute ressource que la pension
assurée par sa femme dont il était
séparé, ne soldant ses fournisseurs que
par l'honneur qu'il leur octroyait en les a-
?doptant et en les chaperonnant publi-
quement, ne pouvait-on tout suoposer,
cieuses qualités, et ce sera pour elle une
victoire.
De M. Robert Catteau, le nouveau secré-
taire général du théâtre Antoine
Devant le succès considérable que remporte
la reprise de la Femme et le Pantin, M. Gemïec
a décidé de prolonger la série des représenta-'
lions qu'il avait annoncées. A l'exception des
H), 20, 21 et 22, dates, auxquelles seront conti-
nuées les, représentations du Vagabond et de'
Perdreau, la pièce? de MM. Pierre Louys -et
Pierre Frondaie sera jouée tous les jours cpnsc-:
cutivement jusqu'au dimanche 29, matinée et
soirée.
M. Gémior retient, dès à présent, les dates du
30 et du 31 pour la répétition générale et la pre-'
mière représentation du Bonheur, As. pièce nou-
velle de M. Albert Guinon.
M. Fontanes nous prie d'annoncer qu'il re*-
tient pour la répétition générale et pour la
première représentation de la Course aux
dollars, au Chàtelet, les dates des 26 et 27'
octobre.
1..
Mlle Arlette Dorgère est rentrée hier matin,
à. Paris, venant de Rio-de-Janeiro. Dans
l'après-midi, la charmante divette répétait
déjà la Revue des X, aux Bouffes-Parisiens;
les auteurs lui ont confié un rôle où, nous
dit-on, elle sera exquise.
Il va sans dire que la Revue des X ne pas-
sera que lorsque le très amusant Baron de
Batz aura épuisé son succès. Ce ne sera pas
de sitôt.
La Petite Roque, si applaudie, en ce mo-' •"
ment, à l'Ambigu, est, en même temps qu'un
drame poignant, une pièce de mœurs pay-
sannes très observée et très vraie. Au pre-
mier acte, ce caractère est tout à fait sen-
sible, et MM. Jean Kemm, Monteux, Renoir,
Harment, Mmes Lemercier, Blémont, Déré-
val, Ritto, Cirène le mettent remarquable-1
ment en valeur.
Et, pour finir, les Rond-de-cuir provoquent
un fou rire irrésistible. ̃
Conclusion spectacle excellent et soirée-
fort agréable..
Donnons l'horaire du nouveau spectacle
des Capucines si goûté du.public, si légiti-
mement loué par la critique.
Entre deux feux, la pièce de M. Théveriet,
commence à neuf heures précises; Une heure
après, je lejurel l'amusante comédie de MM.
Maurice Hennequin et Georges Mitchell, avec
Mlle Alice Clairville, MM. Arnaudy et Ber-
nard, toujours très applaudis, passe à 9 h. 35,
et à 10 heures, le rideau se lève sur le premier
acte de Et voilà la mordante revue de M.
Robert Dieudonné, dans laquelle, à la tête
d'une brillante interprétation, miss Camp-
ton, Mlle Bordoni et M. Berthez rivalisent'
de fantaisie et de talent et sont acclamés,
chaque soir, par l'élégant public des Capu-
cines.
M. Félix Lagrange a arrêté comme il suit
pour cette semaine la liste des spectacles du
Trianon-Lyrique
Ce soir, à 8 h. 1/2. les Saltimbanques (Mmes
Mary Théry, S. Gaïraa, MM. José Théry;
Bellet, Tillet, Brimais) mercredi, a 8 h. 1/2, ~ïe
Domino noir (Mmes Jane Morlét, S. Gaïma, Jy-
hem, MM. Vincent,. Jouvin, José Tliér.y) jeudi,
à 8 h. 1/2, Rip (MM. Saimprey, José Théry, Til-
let, Brunais, Mmes H. Coulon, Ferroni, Jane
Ferny) vendredi, à 8 h. 1/2, les Saltimbanques
(même distribution); samedi, ;iS h. 1/2, les Mous-
quetaires de la Reine (Mmes Wanda Leone, Cou-
Ion, MM. Vincent, Tarquini d'Or, Jouvin); di-'
manche 22 octobre, matinée à 2 heures, le Trou-
vère (Mlle Jane Morlet, M. Saimprey et même
distribution); soirée, à S h. 1/2, le Domino noir
(même distribution).
•
Le théâtre François-Coppée annonce pour
samedi prochain l'ouverture de sa saison
avec les Oberlé.
Il n'y aura plus que trois représentations
du spectacle actuel (saison d'été) au Grand-
Guignol.
Hors Paris •• '̃'
Mlle Thési Borgo donnera, à partir de la
semaine prochaine, une série de représenta-
tions de Mon ami Teddy, au théâtre de la
Comédie, à Genève. La charmante artiste
partira ensuite pour Nice où, pendant un
mois, elle doit jouer Papa, les Marionnettes,
la Retraite, le Ruisseau et plusieurs autres
ouvrages où la -diversité et la souplesse de
son talent ne manqueront pas d'être très ap-
préciées.
De Londres, on nous apprend que la di-
rection de la saison d'automne à Govent-
Garden à engagé M. Pierre Monteux pour
diriger les représentations du ballet russe.
De Bruxelles ••̃̃'•.̃̃.
M. Victor Réding, l'habile directeur du
Parc, publie le programme de sa saison.
Nous en détachons ce fragment:
Vous voulez donc savoir ce qu'on représentera
au Parc, cet hiver? Voici. J'ouvrirai parle Vieux
Marcheur, parce que j'ai été frappé, lors de la
récente reprise de la pièce d'Henri Lavedan à
Paris, de l'action qu'a conservée sur le public
cette fantaisie brillante dont l'esprit et la bonne
humeur n'ont pas été dépassés par des œuvres
plus récentes. La pièce n'a plus été jouée
Bruxelles depuis la création, il y a douze ans.
Combien ne la connaissent pas, et tous voudront
la revoir; les deux rôles féminins, mêlés à toute
l'action, seront tenus par Mlles Suzanne Demay
et Marguerite Labady.
Après?. J'attendrai que Mme Berthe Bady,
qui triomphe en ce moment dans la Femme nue-
à la Porte-Saint-Martin, soit libre pour venir
me jouer le Scandale, l'œuvre fa plus émou-
vante de Henry Bataille. J'attendrai aussi Henry
Krauss, le triomphateur de la saison dernière,
pour une série de rôles, entre autres le person-
nage principal des Liens, la dernière œuvre de
tout soupçonner ? Les mille louis
versés par Roger représentaient indu-
bitablement le prix de la gratitude de
l'inventeurde lacélèbre lotion. Et certes,
si M. de La Sparterie avait su (ce que
savait fort bien Lilian) que cet inventeur
n'était autre que le marquis de La Ver-
dinière, associé de M. de Saint-Lorand,
il eût été fermement convaincu que sa
calomnie s'était muée en vérité toute pure.
Contre l'attente de son interlocuteur,
Mistress Stawett n'apprécia que médio-
crement la qualité des 'scrupules que
l'on s'efforçait traîtreusement de lui sug-
gérer. Toute la question de probité et
d'honneur se résumait, d'après son ju-
gement, dans l'efficacité du remède.
Tenait-il ses promesses? Rien de plus
licite que de mettre en œuvre les moyens
les plus utiles à le répandre et à divul-
guer ses vertus! Quand même ce fameux
pari n'aurait été qu'une comédie ma-
chinée secrètement, en quoi cela nui-
rait-il à quiconque ? Le prince avait peut-
être joué le rôle qu'on lui prêtait; ce
n'était pas lui, assurément, qui avait
proposé l'affaire. Alors, du moment que
le marquis Hercule avait estimé la va-
leur de ce noble concours à mille louis,
c'est que ce concours les valait et les re-
présentait. Autrement, M. de'La Verdi-
nière n'aurait pas donné son argent.
C'était là un marché d'une nature toute
spéciale, évidemment, mais un marché
licite et parfaitement régulier. Rien de
ce pacte, en admettant le pacte, ne
pouvait choquer le réalisme d'une
femme élevée dans un monde où l'on
cotait les hommes et les choses à leur
valeur négociable. En se flattant de rui-
ner Roger dans l'esprit de la belle Lilian,
M. de La Sparterie allait précisément
ainsi à l'opposé du but qu'il poursuivait.
Edmond Deschaumes.
(La suite à demain.)
P |«0DE M TgÉÏTHE
A la Cigale,
Les Cigale, ontrdonné un nouvel attrait à la
revue.» La salle, des :plus brillantes, fit
un accuéij. chaleureux à la si- originale
et si captivante artiste. Il ne, m'appar-
tient pas ià.vous parler.de la, scène/qu'elle
interprète, mais j'ai plaisir îuvous dire
que jamais .elle no nous a paru plus
svelte, plus souple que dans la toilette
créée pour elle
sont habitués aux succès, n'en ont guère
connu de plus éclatant que celui d'hier,
et ils peuvent être fîer-s et à juste titre
de la création • qu'ils viennent de faire
pour Mlle Polaire. Je vous donne du
BOBE PORTÉE A LA CIGALE PAR M110 POLAIRE
Création Béchoff-David
reste ici le croquis de cette robe qui est
en tissu souple blanc lamé argent.
La jupe formant tunique se termine
par une frange .dans le bas.
Une note, aussi inattendue qu'heu-
reuse de velours noir au bas de la jupe
et au corsage, fait de cette toilette une
rob'e du soir riche et simple à la fois, qui
certainement tentera plus d'une Pari-
sienne.
Et c'est jeune à .miracle! Mais'est-il
utile de le dire puisque c'est l'œuvre de
Béchoff-David c'est un pléonasme,
comme ausside constater l'effort qu'il y
a dans cette robe vers le nouveau et
l'inédit. Les" célèbres couturiers de la
place Vendôme dont la vogue va chaque
jour grandissante et qui triomphent à la
ville ont démontré une fois de plus hier
que!js..p;récieux collaborateurs ils sont au
théâtre* pour les auteurs et les artistes.
';̃ Ghenya.
COURRIER DES THÉÂTRES
Renaissance Un beau mariage.
La répétition générale de la Renais-
sance se termine à une heure trop tar-
dive pour qu'il me soit possible, dès ce
soir, d?en.rendre compte à nos lecteurs.
M. Sacha Guitry nous a donné hier
une nouvelle preuve de, son talent si
séduisant et si personnel où la gami-
nerie voisine avec la réflexion. Le
premier acte est éblouissant de verve,
d'esprit; de fantaisie et aussi d'observa-
tion. Les personnages y prennent, en
dépit de la grande gaieté dii dialogue,
un relief étonnant. Le second acte est
fort joli, et se termine par une scène
adroitementfilée-et-parun coup de théâ-
tre d'une irrésistible drôlerie..Le troi-
sième acte,' d'un ton fort différent, nous
conduit, à travers des événements que
l'auteur ne nous avait peut-être pas
assez fait prévoir, à un dénouement que
nous attendions peut-être un peu trop.
On a beaucoup applaudi, on a beau-
coup ri, et le triomphe du premier acte
n'a pas du tout empêché le succès des
deux autres.
La pièce se passe dans un milieu
un, peu spécial celui des bookmakers.
L'un d'eux, Herbelin, a une fille, Simone,
et un locataire, le comte Maurice de
Yareocey. Comment Varencey en vien-
Feuilleton du FIGARO du 17 Octobre
(22)
Un Monsieur
Vient de trouver le Secret.
xxi • ̃ -.•• •
LA CALOMNIE
Le pape Adrien condamna
i les calomniateurs à être
fouettés.
(Dictionnaire.)
Six semaines après le petit événement
mondain dont les conséquences avaient
été déjà si profitables au lancement de
la lotion du « Monsieur », Roger de
Saint-Lorand avait retrouvé tous ses che-
veux.~et perdu les mille louis engagés
que le prince de Bithynie empocha sans
aucun doplaisir.
Hercule de La Verdinière prescrivit
d'urgence à ses agents de publicité de
ne pas perdre un instant pour. faire con-
naître le résultat du fameux pari dans
les gazettes de la mode et dans les chro-
niques mondaines.
Les agences parisiennes télégraphiè-
rent ou câblèrent partout le résultat de
cette cure sensationnelle sur laquelle
des sommes colossales avaient été enga-
gées. Si M. de La Verdinière avait parié
sur l'efficacité de son invention, il eût
réalisé du coup une fortune féerique;
Hercule n'était pas homme à user de
semblables moyens.
M. de Saint-Lorand étant un person-
nage archi-connu, puisque son nom avait
été imprimé des milliers de fois à pro-
(Traduction et reproduction interdites.!
dra-t-il à épouser Simone, tel est le sujet
essentiel d'tin beau mariage, un titre
dont Emile Augier s'était déjà servi pour
un ouvrage infiniment moins agréable.
M. Arquillière, M. Sacha Guitry, M.
Bullier et Mme Charlotte Lysès mé-
ritent beaucoup d'éloges. Je suis sûr
qu'ils les mériteront encore demain.
R. DE P.
Ce soir
A la Renaissance, à 8 h. 50 très précises,
première représentation de Un beau rna-
riaye, pièce en trois actes de M. Sacha Gui-
try.
On commencera par M. Malézieux.
Au théâtre Michel, à 8 h. 3/4 précises,
pour les roprésentatipns de Mme Jeanne Gra-
nier, la Bonne Intention, comédie en deux
actes de M. Francis de Croisset. Distribu-
tion
Maud Gerfeuil Mmes Jeanne Granier
Mlle Thureau-Merville J. Ugalde
Julie Yalmy
Miss Herlington Desroziers
Jacques Therland MM, Rozenberg
Alphonse Bélières t>
Et première représentation de Article de
Paris, revue en un acte de MM. Claude Gé-
nal et Emile ijrzog. Distribution
Mme de Louxor Mlle Lyse Bérty y
Hippolyte M. Cornély
Etde Voyage à deux, comédie en un acte,
de M. Jean-Jacques Bernard. Distribution
Adrienne Mlle Juliette Clarens
Albert •• MM. Bélières
Julien Cornély
la Comédie-Française, à 8 heures, Pri-
̃nierose (Mmes Blanche Pierson, Marie Le-
conte, Suzanne Devoyod, Provost, Berthe
Bovy, Jane Faber, de Chauveron, MM. de
Féraudy, Grand, Ravet, Bernard, Guilhène,
Granval, Croué, etc., etc.).
A l'OpérarComique, à 8 heures, le Vais-
seau fantôme (M. Maurice Renaud, en re-
présentation,. Mlle Chenal, M. Dubois, Mlle
Charbonnel, M. Azéma).
a l'Odéon, à 8 h. 1/2, le Bourgeois gen-
tilhomme, avec la musique de Lulli (repré-
sentations de M. Vilbert). ̃
̃ Aux Variétés* à 8 h. 3/4 très précises,
la Vie parisienne, opéra-bouffe en 4 actes,
de Meilhac et Halévy, musique de Jacques
Oiïenbach, reconstitué dans le style du second
Empire (1866-1867) Miles Méaly, Jeanne
Saulier, Mistinguett, Diéterle, MM. Brasseur,
Guy, Max Dearly, Prince, Moricey. (A
10 h. 1/2, le Quadrille à la mode.)
Au Vaudeville, à 9 heures, Sa fille, comédie
en 4 actes, de MM. Félix Duquesnel et André
Barde (Mlles Marcelle Lender, Monna Delza,
M. Duquesne, Mlles Terka-Lyon, Ellen-An-
drée, MM. Joffrc, Jean Dax, Baron fils, Ed-
gar Becman, Maurice Luguet, Cousin, Mlles
Farna, Georgette Armand).
Au théâtre Sarah-Bernhardt, àS h.- 8/4, le
Typhon (M. de Max, Mlles Jeanne Clador et
Andrée Pascal, MM. Chameroy, Maxudian,
Guidé, Terrestri, Maxime -Léry, Darsay,
Dieck, Cintract, etc., etc.).
Au Théâtre lyrique municipal (Gaité), à
8 heures précises, le Chalet (Mlle Maïna
Doria, MM. Alberti, Gilly); Paillasse (Mme
Guionie, MM. Carasa, Audoin, Maguenat,
Gilly); le Cœur de Floria (Mlles Lucy Relly,'
Charbonnel, MM. Volbert et Quinault).
L'orchestre sera dirigé par M. A. Amalou.
A la Porte-Saint-Marjin, ù-8 h'. 1/2, la
Femme nue, comédie en quatre actes ide M.
Henry Bataille (Mme Jane Hading, MM. Jean
Coquclin, Pierre Magnior, Armand Bour et
Mlle Berthe Badj'}.
Au théâtre Réjane, a 8 ÏÏ. 1/2, V Oiseau bleu
(Mmes J. Rousseau, Gina Barbieri, la petite
Malherbe, la danseuse Isis, MM. Séverin-Mars,
Delphin, Maillard, Nicolaï, Fugère, etc.).
A l'Athénée (tél. 282-23), à 8 h. 1/4, la
Bonne chimie (i acte); Monsieur Pickwick,
comédie burlesque en 5 actes, tirée du" roman
de Dickens par MM. Georges Duval et Robert
Charvay (Mlles Jeanne Loury, Germaine Ety,
Lanzy, Lezay, MM. Gorby, Victor Henry,
Gallet, Cueille, etc.).
Au théâtre Apollo, à 8 h, 3/4, les Transat-
lantiques (MM. Henry Defreyn, Paul Ardot,
Henry Houry, Georges Foix, Mmes Alice
O'Brien, Marquet, Angèle Gril.)
Aux Bouffas-Parisiens, ùSii. 3/4, le Baron
de Batz, pièce en 4 actes et 6 tableaux, de
M.Jean-José Frappa (Mme Marcelle Frapoa,
MM. Henry Burguet, Leubas, Gandéra, Da-
morès).
Au théâtre des Capucines, à 9 heures, Et
voilà l. revue (Miss Camp ton, Mlles' Bor-
doni, Dplçey, Andràl, Deberry, Dhorfeuil,
Lélia, Nicolle, MM. Berthez, Arnaudy, Tra-
mont, Hervil, A. Luguet); Une heure après,
je le jure (Mlle A.'Clairvjlle, MM. Arnaudy,
Ch. Bernard) Entre deux feux (Mlle De-
bèrry, MM. Tramont, Hervil).
Au théâtre de la Scala, à 9 heures,
Mik /er, opérette en 3 actes, de M. C.-A. Car-
pentier, musique de M. Willy Redstone (M.
Jacques de Fèraudy, Mlles Edmée Favart,
Lucy Jousset, Marfa Dhervilly, Reine Gabin,
Marjac, M. Dufleuve, Gabin, Rivers, Paul
Lack, Géo Flandre, Lenoir, etc., etc.).
Air théâtre des Arts, à 8 h. 1/2, les Frères
Karamazov (Mmes Rosni-Derys, Léo Misley,
MM. Henry Krauss, Roger Karl, Dullin, et
M. A. Durec.)
Au Grand-Guignol, à 9 heures. Sabotage,
pos de toutes les manifestations de la
haute vie parisienne, il s'agissait bel et
bien d'une cure évidente, d'une cure au-
thentique sur l'un des crânes les plus
notables de cette élite de la « fête » que
l'on a appelée, pendant de longues an-
nées, de ce joli nom la « gentry ».
En notre pays de République, tout le
monde, à propos de n'importe quoi, a le
mot d'égalité à la bouche, sans paraître
se douter de ce qu'il exprime de chimé-
rique, de faux et de dangereux. De nom-
breux bourgeois industriels qui s'affir-
ment résolument démocrates, riches
commerçants qui jugent l'aristocratie,
ou, pour mieux dire, toutes les aristocra-
ties pauvres du haut de leurs mirifiques
inventaires, gens habitués et résignés
depuis longtemps (pour la plupart) à la
parfaite nudité de leur chef, s'empres-
sèrent d'employer la lotion inventée na-
guère parle tant oublié médecin Claude
Martinot, moins pour reconquérir (ces
Jasons!) l'opulente toison de leur plus
ou moins belle jeunesse que pour se
vanter dans leur famille, devant leurs
clients ou leurs fournisseurs, de suivre
le traitement incomparable qui avait si
bien réussi à M. de Saint-Lorand.
Le nom du baron voltigeait à tout
propos sur leurs lèvres heureuses, et
l'on eût cru, à entendre ces chauves si
glorieux, qu'ils étaient de ses intimes et
qu'il leur avait conseillé, parlant à leur
personne, d'user du fameux produit du
« Monsieur qui vient de trouver le se-
cret ».
Roturiers, petits propriétaires (soient-
ils radicaux ou socialistes) ne s'es-
timent-ils pas supérieurs à eux-mêmes
de compter un baron dans leurs rela-
tions ou d'avoir un ami millionnaire qui
vient les voir ou qui les promèpe dans
une limousine de quarante mille francs?
Par ce concours de circonstances pro-
AU THÉÂTRE SARAH-BERNHARDT Le Typhon
la Fugue de Madame Cararnon, Appassion-
nato, Tics.
Hier:
Hier soir, à l'Opéra, Mlle Gall et M, Cam-
pagnola ont fait une rentrée très brillante,
l'une dans le rôle de Gilda, l'autre d'ans celui
de Due, de Rigoletto. Tous deux furent cha-
leureusement applaudis par la salle entière
ainsi que M. Teissié, excellent Rigoletto, Mlle
Lapeyrette, remarquableMadeleine. MM. Paty Y
et Lequien, Mlles Goulancourt et Marie Hu-
bert, MM. Nansen, Triadou, Delpouget et
Mme Notiek.
Dans Coppélia, qui terminait le spectacle,
Mlle Aida Boni, délicieuse Swanilda, fut una-
niment fêtée et acclamée, et Mlle Piron, très
applaudie dans le rôle de Franz.
Un accident qui eût pu être grave a trou-
blé la représentation de L'Oiseau bleu, au
théâtre Réjane. Pendant le premier tableau,
M. Delphin, l'excellent petit comédien chargé
du rôle de Tyltyl, tomba dans une trappe. Il
y eut une minute de réelle émotion sur la
scène. Le petit comédien était-il précipité
dans les dessous? Pendant qu'on baissait le
rideau, on se précipita à son secours. M.
Delphin, dans sa chute, avait été heureu-
sement rattrapé par un machiniste et ses
blessures se réduisaient à une assez forte
écorchure à la tête et à des contusions dans
les reins.
Aussitôt le rideau baissé, M. Séverin Mars
,s'était avancé sur le proscenium et, en ex-
cellents termes, il faisait une annonce; il pré-
venait le public de l'accident et lui deman-
dait de vouloir bien attendre quelques mi-
nutes, afin qu'on pût savoir exactement
quelle en était la gravité et si la représen-
tation continuerait.
Notre éminent collaborateur le docteur
Maurice de Fleury, se trouvait.. dans la
salle; il- prodigua ses soins à M. Delphin
qui, après un premier pansement, put re-
gag ner son domicile dans une voiture.
Quelques instants après, le rideau se rele-
vait Mlle Andrée Suterre remplaçait M. Del-
phin dans le rôle de Tyltyl et la représen-
tation continuait fort brillante.
Au jour le jour
Mlle Bréval vient d'avoir la douleur de
perdre son père, décédé dans la nuit d'avant-
hier, à l'âge de soixante-treize ans.
Les obsèques auront lieu dans une inti-
mité stricte. Ii ne sera pas envoyé de faire-
part.
**#
Le deuil cruel qui frappe Mlle Bréval
oblige la direction de l'Opéra à remettre de
quelques jours la reprise du Cid, dans le-
pices, M. de Saint-Lorand touchait à
cette popularité qui est le billon de la
gloire, sans avoir levé le petit doigt
pour l'obtenir, tandis'que le marquis
Hercule réalisait chaque jour, à Courbe-
voie, des bénéfices de plus en plus phé-
noménaux.
Ces péripéties accumulées avaient jeté
dans un complet désarroi la bonne com-
tesse de Croix-Reigny.
Débarquez à Paris une brave septua-
génaire bretonne, qui ne connaît d'au-
tres magnificences que celles de son
chef-lieu de canton ou que la monotonie
quasiment déserte de sa route départe-
mentale faites-lui traverser, pour ses
débuts sur notre asphalte, le boulevard,
à la sortie des théâtres, ou le. carrefour
Drouot, à n'importe quelle heure, elle
ne serait pas plus effarée, plus affolée,,
que n'était tante Elise, au spectacle de
ces nouveautés.
La belle Lilian, qui connaissait à fond
les dessous de cette ingénieuse combi-
naison commerciale, était émerveillée.
Lequel était le plus fort des deux aco-
lytes ? Le marquis, avec ses façons bour-
rues de grand diable, ou le gentil Roger,
avec ses airs de n'y pas toucher Grand
eût été son embarras avant que de se
prononcer. Tout de même, son esprit
et (pourquoi pas aussi ?) son cœur pen-
chaient en faveur du baron.
Il y avait, d'autre part, un personnage
que ce. branle-bas avait fortement intri-
gué. Ce personnage, l'un des témoins du
pari conclu entre le prince de Bithynie
et M. de Saint-Lorand, était le comte de
La Sparterie, homme avide, ambitieux,
qui occupait à trente-cinq ans une haute
situation dans un grand établissement
de crédit et qui cherchait par tous les
moyens à s'élever au premier rang dans
le monde financier.
M. de Max
quel, comme on sait, l'éminente cantatrice
devait chanter le rôle de Chimène. Cette re-
prise est reportée au mercredi 25 courant, et
demain 18 on donnera, à la place de l'œuvre
de M. Massenet, une représentation de Faust,
avec une très belle distribution, puisque les
rôles principaux seront interprétés par Mlle
Gall, MM. Muratore et Delmas.
M. Jules Claretie a fixé à dimanche les
débuts, à la Comédie-Française, de Mlles
Yvonne Ducos, Andrée de Chauveron et
Jeanne Rémy.
Mlle Yvonne Ducos débutera dans Iphigé-
nie en Aulide elle jouera le rôle d'Iphigé-
nie Mlle Andrée de Chauveron jouera Toi-
nette, dans le Malade imaginaire, et Mlle
Jeanne Rémy, Angélique, dans la même
pièce.
La distribution des deux ouvrages sera la
suivante
Iphigeme
Eriphile Mmes Delvair
Cl.ytemnestre Madeleine Roch
/Egine Lherbay
Doris '̃; Jeanne Even
Iphigénie Yvonne Ducos.
Achille MM. Alb. Lambert fils
Agamemnon Paul-Mounet
Ulysse Ravet
Eurybate .̃ Garay
Arcas Gerbault
Le Malade imaginaire
Béline Mmes Renée du Mjnil
Toinette And. de Chauveron.
Angélique Jeanne Rémy
Louison La petite Decréquy
Purgon MM. J. Truffler
Thomas Diafoirus Georges Berr
Cléante Dehelly
Argan Siblot
Diafoirus Joliet
Monsieur Fleurant Falconnier
Bonnefoy Garay
Béralde Gerbault
i'
Npus recevons la lettre suivante "'•
Monsieur le courriériste,
Voulez-vous permettre a un groupe dJabonnés
de vous prier d'être leur intermédiaire auprès
de M. Jules Claretie pour lui exposer une 're-
quête qu'il ne peut manquer d'accueillir favora-
jbfeme.nt? Depuis' la mort du regretté Leloir,
c'est-à-dire depuis vingt-trois mois, la Comédie-
Française n'a plus rejoué le Gendre de M. Poi-
rier. Cette œuvre aujourd'hui classique ne mé-
'rito pas un tel ostracisme. Nous avons des
enfants qui, en recommençant l'année scolaire
nous demandent d'aller au théâtre. Une des
meilleures pièces (tant par son agrément que par
les fortes leçons qui y sont contenues) à leur
faire voir est certainement le chef-d'œuvre d'E-
mile Augier. Demandez donc à M. Jules Claretie
d'afficher bientôt une représentation du Gendre.
Les millions et la beauté de Mistress
Stawett l'avaient rendu profondément
rêveur. De la beauté, des millions Tout
un poème pour un ambitieux Depuis
longtemps, ce financier aux vues et aux
dents longues manœuvrait, lentement,
prudemment autour de Liliân, espérant
lui inspirer confiance par sa gravité,
par sa réputation d'économiste et d'ad-
ministrateur émérite, sans que ses affai-
res en avançassent d'un pas. L'unique
résultat qu'il obtint fut de ne pas offrir
à la jeune veuve un motif de réconduire,
comme tant d'autres, plus impatients
et un peu trop aventureux.
Ce ténébreux tacticien se livrait avec
persévérance à ce savant et inutile
manège, quand l'entrée en scène de
Roger vint lui causer sa première in-
quiétude sérieuse. Le comte marqua
jtristement les rapides progrès, de ce
jeune homme très sympathique à oncle
Woodney et si chaudement patronné
par tante Elise.
Une amitié aussi vivement nouée
entre une belle Américaine et un très
séduisant Parisien ne pouvait être que
le chemin le plus direct vers l'amour.
La disparition soudaine de Roger
prouva bientôt au comte combien ses
craintes étaient légitimes. La délicatesse
de sentiments du baron permettait à un
rival clairvoyant de discerner le réel
motif de ce brusque départ; mais cette
absence, ce désintéressement joints aux
bonnes dispositions .non voilées de Li-
lian, à la protection de Mme de Croix-
Reigny et du banquier Woodney,appor-
taient de magnifiques atouts au jeu de
cet heureux Roger, plus'redoutable que
jamais malgré toute la peine qu'il se
donnait pour se faire.oublier.
Lorsque le baron avait reparu dans le
m onde, aussi « argenté que chauve,
M. de La Sparterie opta pour l'interpré-
>4e M. Poirier. Cela lui vaudra la reconnaissance
de nombreuses familles.
Avec nos remerciements, veuillez "agréer, etc.
UN GROUPE DF DIX ABONNÉS.
"Nous nous empressons de faire parvenir
cette trop légitime requête à M. Jules Cla-
retie. ̃
̃ X'.
II est exact que M. Le Bargy doive, si
la Comédie-Française. n'y met point d'obsta-
cles, entrer au début de la saison 1912 à la
Porte-Saint-Martin comme grand premier
rôle. MM. Hertz et, Jean Coquelin lui ont
assurôdes appointements magniflques,125,000
francs par an en moyenne.
Depuis le mois d'août, c'est-à-dire quelques
jours après que des accords furent intervenus
entre M. Le Bargy et Ja direction de la Porte-
Sâint-Martin nous savions tout cela. Pour
éviter à l'éminent sociétaire lé moindre en-
nui, nous gardions la chose encore secrète,
mais puisque certains de ses amis jugent à
propos de parler, nous nous en voudrions
de ne~point informer complètement nos lec-
teurs.
M. Le Bargy quittera la Comédie-Fran-
çaise comme le Veulent les dispositions du
décret de Moscou, le l«r janvier prochain.
En attendant d'entrer à la Porte-Saint-Mar-
tin, il fera dans les départements une tour-
née de, Cyranu de Bergerac.
Tels sont du. moins les projets de M. Le
Bargy. Qn nous informe, en effet, que la Co-
médie-Française, représentée par. son Comité
d'administration, est résolue à agir vigoureu-
sement pour empêcher M. Le Bargy de jouer
à Paris, et même en province.
Attendons.
Signalons le très vif succès personnel rem-
porté par Mlle Eliane Pelletier qui, avant-
hier soir, a remplacé Mllé Geneviève Vix
dans Cavalleria rusticana, il l'Opéra-Comi-
que. La charmante artiste a chanté et joué
le rôle avec un véritable talent et le public
l'a fort applaudie..
L'affiche de VOdéon.
Jeudi en matinée, à deux heures, pour la série
nxoderne de l'abonnement du jeudi Musolte,
pièce en trois actes de Guy de Maupassant et de
M. Jacques Normand (pour les représentations
de Mlle Sylvie). Conférence par M. Jacques Nor-
mand.
Samedi prochain, en soirée, V Artésienne (avec
Mlle Gilda Darthy et M. Vilbert et le concours
de l'orchestre et des chœurs Colonne).
Dimanche prochain en 'matinée, à deux heures,
le Bourgeois gentilhomme, avec la musique de
Lulli, pour les représentations de M. Vilbert,
dont le succès est considérable. ̃
II»-;
M. Lucien Guitry partira demain matin
pour la Gabelle, dans le Var, où il va prendre
quelques semaines d'un repos bien gagné.
Comme nous l'avons annoncé, il ne repa-
raîtra devant le public parisien que dans la
pièce nouvelle de M. Henry Bernstein la
Montée, qu'il jouera au Gymnase, après la
carrière fqui promet d'être brillante) de la
comédie de M. Pierre Wolff.
Dans la pièce de M. Henry Bernstein, M.
Lucien Guitry sera entouré par MM. Signo-
ret, Claude Garry, Mosnier, Mlles Madeleine
Lély et Jeanne Desclos qui interpréteront les
principaux rôles.
Mme Réjane n'aura fait que toucher barres
à Paris. Arrivée d'avant-hier soir de Lon-
dres, elle est repartie hier pour Lyon,afin d'y
donner trois représentations du Refuge et de
la. Souris, au théâtre des Célestins.
Mme Réjane a été ravie du gros succès de
l'Oiseau bleu, et elle s'est associée aux com-
pliments que tous les artistes ont adressés à
M. Maurice Maeterlinck et à Mme Georgette
Leblanc à l'occasion de l'attribution probable
du prix Nobel au grand écrivain de l'Oiseau
bleu et de tant d'autres ouvrages -de premier
ordre.
La grande artiste a définitivement arrêté
sa saison d'hiver à l'Oiseau bleu succédera au
théâtre Réjane une comédie de M. Paul- Ga-
vault. La revue de MM. Rip et Bousquet ne
viendra qu'ensuite.
»
D'un autre côté, M. Richemond, rencontré
hier à la Renaissance, pendant la répétition
générale de lin beau mariage, nous disait
Nous répéterons la revue de Rip et
Bousquet samedi prochain et nous passerons s
du 15 au 30 novembre. Mme Réjane me l'a
confirmé tout à l'heure, avant son départ.
•
Dans la soirée, M. C.-A. Traversi, secré-
taire général du théâtre Réjane, nous a fait
̃parvenir la note suivante
Mme Réjane, désireuse de garder à son réper-
toire les deux chefs-d'œuvre les plus retentis-
sànts de sa carrière l'incomparable Course du
flambeau, de M.< P. Hervieu et l'admirable Ma-
dame Sans-Gêne, de MM. Sardou et Moreau, nous
prie d'annoncer que YOiseau bleu n'aura plus
que dixreprésentatious.
̃̃̃
Au théâtre Apollo, les feuilles de location
pour Madame Favart se couvrent déjà, pen-
dant que les Transatlantiques poursuivent
leur heureuse carrière. La matinée de di-
manche u prochain, avec Madame Favart, sera
particulièrement belle. On sait que l'opérette
d'Offenbach est un spectacle charmant pour
les jeunes filles.
̃ ••̃. ̃ *f*
Mlle Marcelle Devriès débutera à l'Apollo,
demain, dans la reprise de Madame Favart.
Cette charmante artiste fut pendant deux
jours une célébrité parisienne, lorsque le
jury du Conservatoire lui accorda sur la
scène un premier prix d'opéra-comique, au-
quel elle renonça bientôt après. Engagée par
M. Franck, elle va témoigner, dans le joli
Opéra-comique d'Offenbach, des plus pré-
tation la plus agréable à son intérêt
personnel.
Radicalement guéri (à moins qu'il
n'eût jamais sérieusement aimé), Roger
avait réalisé sans doute un héritage et
s'apprêtait à le dévorer comme il avait
dévoré précédemment son patrimoine.
Les hommes sérieux, ou qui s'appli-
quent à être pris pour tels, manquent
d'indulgence à l'égard des oisifs. M. de
La Sparterie pensa que le jeune baron
ne valait pas l'estime qu'il lui avait pré-
maturément accordée, et que ce jeune
viveur, attaché à l'existence de plaisir
par une longue habitude, avait reculé
devant l'obligation de sacrifier ses goûts
et sa liberté à l'amour d'une femme
aussi volontaire et aussi positive que
Mistress Stawett.
L'affaire du pari fortifia M. de La
Sparterie dans sa malveillance.Il essaya
en toute hâte d'en tirer le parti le plus
perfide auprès de Lilian et de lui ouvrir
brusquement les yeux sur la conduite
plus qu'étrange de son cher « Rodger ».
Animé de pette charitable intention,
-le comte courut conter tout de go à
Mistress Stawett la scène à laquelle il
avait assisté au club des «Bonnes Truf-
fes », employant sa science dans l'art de
médire à assaisonner son récit des com-
mentaires les plus venimeux.
Selon sa version, la comédie avait été
montée de connivence par les deux
compères. Roger, dans sa situation pré-
caire, pariant mille louis, quelle invrai-
semblance D'où lui serait tombé cet
argent? Et, de la part du prince de Bi-
thynie, riche de dettes, ne possédant
pour toute ressource que la pension
assurée par sa femme dont il était
séparé, ne soldant ses fournisseurs que
par l'honneur qu'il leur octroyait en les a-
?doptant et en les chaperonnant publi-
quement, ne pouvait-on tout suoposer,
cieuses qualités, et ce sera pour elle une
victoire.
De M. Robert Catteau, le nouveau secré-
taire général du théâtre Antoine
Devant le succès considérable que remporte
la reprise de la Femme et le Pantin, M. Gemïec
a décidé de prolonger la série des représenta-'
lions qu'il avait annoncées. A l'exception des
H), 20, 21 et 22, dates, auxquelles seront conti-
nuées les, représentations du Vagabond et de'
Perdreau, la pièce? de MM. Pierre Louys -et
Pierre Frondaie sera jouée tous les jours cpnsc-:
cutivement jusqu'au dimanche 29, matinée et
soirée.
M. Gémior retient, dès à présent, les dates du
30 et du 31 pour la répétition générale et la pre-'
mière représentation du Bonheur, As. pièce nou-
velle de M. Albert Guinon.
M. Fontanes nous prie d'annoncer qu'il re*-
tient pour la répétition générale et pour la
première représentation de la Course aux
dollars, au Chàtelet, les dates des 26 et 27'
octobre.
1..
Mlle Arlette Dorgère est rentrée hier matin,
à. Paris, venant de Rio-de-Janeiro. Dans
l'après-midi, la charmante divette répétait
déjà la Revue des X, aux Bouffes-Parisiens;
les auteurs lui ont confié un rôle où, nous
dit-on, elle sera exquise.
Il va sans dire que la Revue des X ne pas-
sera que lorsque le très amusant Baron de
Batz aura épuisé son succès. Ce ne sera pas
de sitôt.
La Petite Roque, si applaudie, en ce mo-' •"
ment, à l'Ambigu, est, en même temps qu'un
drame poignant, une pièce de mœurs pay-
sannes très observée et très vraie. Au pre-
mier acte, ce caractère est tout à fait sen-
sible, et MM. Jean Kemm, Monteux, Renoir,
Harment, Mmes Lemercier, Blémont, Déré-
val, Ritto, Cirène le mettent remarquable-1
ment en valeur.
Et, pour finir, les Rond-de-cuir provoquent
un fou rire irrésistible. ̃
Conclusion spectacle excellent et soirée-
fort agréable..
Donnons l'horaire du nouveau spectacle
des Capucines si goûté du.public, si légiti-
mement loué par la critique.
Entre deux feux, la pièce de M. Théveriet,
commence à neuf heures précises; Une heure
après, je lejurel l'amusante comédie de MM.
Maurice Hennequin et Georges Mitchell, avec
Mlle Alice Clairville, MM. Arnaudy et Ber-
nard, toujours très applaudis, passe à 9 h. 35,
et à 10 heures, le rideau se lève sur le premier
acte de Et voilà la mordante revue de M.
Robert Dieudonné, dans laquelle, à la tête
d'une brillante interprétation, miss Camp-
ton, Mlle Bordoni et M. Berthez rivalisent'
de fantaisie et de talent et sont acclamés,
chaque soir, par l'élégant public des Capu-
cines.
M. Félix Lagrange a arrêté comme il suit
pour cette semaine la liste des spectacles du
Trianon-Lyrique
Ce soir, à 8 h. 1/2. les Saltimbanques (Mmes
Mary Théry, S. Gaïraa, MM. José Théry;
Bellet, Tillet, Brimais) mercredi, a 8 h. 1/2, ~ïe
Domino noir (Mmes Jane Morlét, S. Gaïma, Jy-
hem, MM. Vincent,. Jouvin, José Tliér.y) jeudi,
à 8 h. 1/2, Rip (MM. Saimprey, José Théry, Til-
let, Brunais, Mmes H. Coulon, Ferroni, Jane
Ferny) vendredi, à 8 h. 1/2, les Saltimbanques
(même distribution); samedi, ;iS h. 1/2, les Mous-
quetaires de la Reine (Mmes Wanda Leone, Cou-
Ion, MM. Vincent, Tarquini d'Or, Jouvin); di-'
manche 22 octobre, matinée à 2 heures, le Trou-
vère (Mlle Jane Morlet, M. Saimprey et même
distribution); soirée, à S h. 1/2, le Domino noir
(même distribution).
•
Le théâtre François-Coppée annonce pour
samedi prochain l'ouverture de sa saison
avec les Oberlé.
Il n'y aura plus que trois représentations
du spectacle actuel (saison d'été) au Grand-
Guignol.
Hors Paris •• '̃'
Mlle Thési Borgo donnera, à partir de la
semaine prochaine, une série de représenta-
tions de Mon ami Teddy, au théâtre de la
Comédie, à Genève. La charmante artiste
partira ensuite pour Nice où, pendant un
mois, elle doit jouer Papa, les Marionnettes,
la Retraite, le Ruisseau et plusieurs autres
ouvrages où la -diversité et la souplesse de
son talent ne manqueront pas d'être très ap-
préciées.
De Londres, on nous apprend que la di-
rection de la saison d'automne à Govent-
Garden à engagé M. Pierre Monteux pour
diriger les représentations du ballet russe.
De Bruxelles ••̃̃'•.̃̃.
M. Victor Réding, l'habile directeur du
Parc, publie le programme de sa saison.
Nous en détachons ce fragment:
Vous voulez donc savoir ce qu'on représentera
au Parc, cet hiver? Voici. J'ouvrirai parle Vieux
Marcheur, parce que j'ai été frappé, lors de la
récente reprise de la pièce d'Henri Lavedan à
Paris, de l'action qu'a conservée sur le public
cette fantaisie brillante dont l'esprit et la bonne
humeur n'ont pas été dépassés par des œuvres
plus récentes. La pièce n'a plus été jouée
Bruxelles depuis la création, il y a douze ans.
Combien ne la connaissent pas, et tous voudront
la revoir; les deux rôles féminins, mêlés à toute
l'action, seront tenus par Mlles Suzanne Demay
et Marguerite Labady.
Après?. J'attendrai que Mme Berthe Bady,
qui triomphe en ce moment dans la Femme nue-
à la Porte-Saint-Martin, soit libre pour venir
me jouer le Scandale, l'œuvre fa plus émou-
vante de Henry Bataille. J'attendrai aussi Henry
Krauss, le triomphateur de la saison dernière,
pour une série de rôles, entre autres le person-
nage principal des Liens, la dernière œuvre de
tout soupçonner ? Les mille louis
versés par Roger représentaient indu-
bitablement le prix de la gratitude de
l'inventeurde lacélèbre lotion. Et certes,
si M. de La Sparterie avait su (ce que
savait fort bien Lilian) que cet inventeur
n'était autre que le marquis de La Ver-
dinière, associé de M. de Saint-Lorand,
il eût été fermement convaincu que sa
calomnie s'était muée en vérité toute pure.
Contre l'attente de son interlocuteur,
Mistress Stawett n'apprécia que médio-
crement la qualité des 'scrupules que
l'on s'efforçait traîtreusement de lui sug-
gérer. Toute la question de probité et
d'honneur se résumait, d'après son ju-
gement, dans l'efficacité du remède.
Tenait-il ses promesses? Rien de plus
licite que de mettre en œuvre les moyens
les plus utiles à le répandre et à divul-
guer ses vertus! Quand même ce fameux
pari n'aurait été qu'une comédie ma-
chinée secrètement, en quoi cela nui-
rait-il à quiconque ? Le prince avait peut-
être joué le rôle qu'on lui prêtait; ce
n'était pas lui, assurément, qui avait
proposé l'affaire. Alors, du moment que
le marquis Hercule avait estimé la va-
leur de ce noble concours à mille louis,
c'est que ce concours les valait et les re-
présentait. Autrement, M. de'La Verdi-
nière n'aurait pas donné son argent.
C'était là un marché d'une nature toute
spéciale, évidemment, mais un marché
licite et parfaitement régulier. Rien de
ce pacte, en admettant le pacte, ne
pouvait choquer le réalisme d'une
femme élevée dans un monde où l'on
cotait les hommes et les choses à leur
valeur négociable. En se flattant de rui-
ner Roger dans l'esprit de la belle Lilian,
M. de La Sparterie allait précisément
ainsi à l'opposé du but qu'il poursuivait.
Edmond Deschaumes.
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