Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-06-11
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1911 11 juin 1911
Description : 1911/06/11 (Numéro 162). 1911/06/11 (Numéro 162).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289243x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO DIMANCHE 11 JUIN 1911
;îseJW3e» fouille
SALONS
.Hier, dîner des plus élégants -chez le
comte et la comtesse Jean de Castellane, en
l'honneur de S. A. R. Mgr le duc de Sparte.
Parmi les convives
Duc et duchesse de Camastra, marquis et mar-
quise de Pracôintal, comte et comtesse de Cha-
brillan, S. Exc. le comte de Goluchowski. M.
Athos Romanos, ministre de Grèce, marquis
d'Alcedo, M. La;zlo, etc., etc.
La soirée musicale donnée vendredi par
la princesse Edmond de Polignac a été des
plus intéressantes.
Au programme I. Pupafâi, suite d'orches-
tre, de Florent Schmitt; II. Le Camp, chœur,
de Percy-Grainger III. Robin m'aime,, ron-
del sur un vieil air de l'Artois, d'Edmond de
Polignac IV. Pavane et Madrigal, de Fauré
V. Les Mille et une nuits, d'Armande de
Polignac VI. Le Vallon Lamartine, chœur,
d'Edmond de Polignac; VII. Pr.éhidç à Va-
̃ près-midi d'un faune, de Claude Debussy;
VIII. Lamento (Théophile Gautier), d'Edmond
de Polignac, par Mlle Mary Pironnay IN.
Deux esquisses antiques, de D.-E. Ingelbrecht
X, Deux chœurs de Çalagula, de Gabriel
Fauré XI. Pavane pour une infante défunte,
de Maurice Ravel.
L'exécution a été au-dessus de tout éloge
̃et" le succès, pour Mlle Pironnay et les
chœurs, aussi éclatant que mérité.
Dans l'élégante assistance
;S. A- R. Mgr le duc de Sparte, comtesse de
Hohenfelsen, duc et duchesse de Noailles, prin-
cesse Alexandre de Caraman-Chimay, princesse
de Brahcovan, duc et duchesse de Gramont, du-
chesse d'Albuféra, duc et duchesse de Bisaccia,
duchesse de La Mothe- Houdancourt, princesse de
Faucigny-*Lucinge, comte et comtesse Jean de
Csstellane, marquise de La Houssaye, comtesse
Bernard de G oniaut-Biron, princesse Stirbey, com-
tesse du Bourg de Bozas, Mme Moore, marquis et
marquise de Modène, vicomte et vicomtesse de
Kergariou, comtesse de Viel-Castel, Mme Poin-
caré; "M. et Mme Gervex, comtesse Louis de Gon-
taut-Biron,comteetcomtessfiArnaud deGramont,
princesse et Mlle de Viggiano, baronne Henri
de Rothschild, Mme Jean Hennessy, comtesse
ïyszkie-wicz, marquise de Pràcomtal, marquis et
marquise d'Argenson, comte, comtesse et Mlle
du Pontde Gault-Saussino, baron et baronne M.
de Rothschild, baron et baronne R. de Roths-
child, comte et comtesse de Castèlbajac, com-
tesse d'Audlau, Mme Porgès, comtesse de Ga-
briac, Mme de Yturbe. Mme et Mlle Lemaire,
comtesse G. Chandon de Briailles, comte et com-
tesse deCastéjd, comte Albert de Mun, Mme et
Mlle Balli,comte et comtesse de Lubersac, comte
et comtesse de La Riboisière, comtesse de Puysé-
gur, vicomte de Polignac, M. Jules Roche, comte
Aimery de La Rochefoucauld, prince de Beau
vau, comte B. de Durfort,- comte de Gabriac
prince de Furstenberg; MM-. Teyssier de Savy
•A. de Fouquières, Musurus bey, de Saint-André-
tfournier-Sarlovèze, Moos, etc.f etc. >
Mme A.-Em. Lahovary, femme du dis-
tingué ministre, de Roumanie, sera chez elle
mercredi prochain, à neuf heures et demie.
M. et Mme Jean Vacaresco ayant quitté
Paris pour se rendre en Roumanie, Mlle Hé-
lène Vacaresco, qui reste encore un mois
parmi nous, ne recevra plus cette année.
Les deux représentations d'Anaants don-
nées par M. et Mme Jacques Normand ont
obtenu un plein succès. Dans un cadre ar-
tistique et,fleuri, sur un théâtre habilement
disposé, la délicieuse pièce de Maurice Don-
nay a triomphé une fois de plus. Elle n'avait
pas été reprise depuis la création en 1895, à
la Renaissance aussi la curiosité était-elle
TriTe de l'entendre à nouveau.
On a joué toute la fin du premier acte les
Second et quatrième actes en entier. Inter-
prétation moitié de professionnels, moitié
d'amateurs. Mlle Cerny, avec son grand ta-
lent, a composé une Claudine Rozan très vi-
brante, très émouvante, très personnelle, très
différente de celle créée par Mme Jeanne
Grapier avec la maîtrise que l'on sait/ Mlle
Cérny a obtenu un succès dont on' peut pré-
voir, la prolongation sur la scène du Théâtre-
Frattçais. Mlle Madeleine Dqlleyfut exquise de
verve et de bonne grâce 'dans le'petit rôle de
Famine. Quant aux deux amateurs mondains,
le- baron Henri de Bermingham et M. Alfred
de Ferry, ils ont obtenu tous les suffrages
l'nn par sa chaleur et son émotion profondes
dans le rôle de Georges Vetheuil l'autre par
sa haute allure et son ironique finesse'dans
celui du comte de Ruiseux.
Dans un adorable décor signé Bailly, re-
présentant une terrasse à Pallanza, au bord
du iac Majeur, le comte Bérenger de Mira-
mon chanté avec un art consommé une ro-
mance populaire italienne. La pièce a été
habilement mise en scène car M. Baillet.
,M. Maurice Donnay, qui avait assisté aux
dernières répétitions, s'est montré enchanté
de ce triomphe mondain, prélude certain d'un
autre triomphe sur une plus vaste scène.
Dans la nombreuse et très élégante assis-
tance, reconnu
Duchesse d'Uzès, S. Exe. M..Tittoni, ambassa-
deur d'Italie, marquise de Ganay, marquis et mar-
quise de Ségur, princesse Galitzine, Mme Eu-
gène Schneider, comte et comtesse du Bourg,
comte 'et comtesse de Beaumont, baron et ba-
ronne de Fleury, vicomtesse de Trédern, mar-
quise de Rochechouart, baronne de La Grange,
marquis de Reverseaux, vicomte et vicomtesse
dé Saint-Priest, comtesse de Madré, comte et
comtesse Henri de Monti, baron et baronne de
Coubertin, comte et comtesse Marquiset, com-
tesse Mniszech, baronne de Pierrebourg, baron
et baronne Le Vavasseur. Mme Frédéric Masson,
comte et comtesse de Gabriac, Mme Tliouvenel,
baron et baronne d'Etchegoyeiv baronne de
Baye,-Mme Henri Germain, baronne Brincard,
Mile de Villéneuvc-Bargemont, comtesse Bertier
de Sauvigny, vicomte et vicomtesse d'Avenel,
M. et Mme René Brice, Mme Deschanel, Mme de
Stint-Marceaux, M. et Mme Camille Bellaigue,
Mme Gouttenoire de Toury, M. et Mme Jolli vet, ba-
ro etbaronne Robert de Rothschild, Mme Georges
Kbhn, Mme Edmond Beer, M. et Mme Fauchier-
Delavigne, M. et Mme Marcel Ballot, Mme Vlasto,
comte et comtesse de Lauris, comtesse Molitor,
comte et comtesse Gaspard de Miramon, comte
et comtesse Berënger de Miramon, M. et Mme de
Navacelle, M. et Mme Pepin-Lehalleur, comte et
comtesse de Saporta, comte et comtesse de Mon-
treuil, M. et Mme Outrey, M. et Mme Godard-
Deèrais. Mme Blumenthal, M. et Mme Armand
Brun, M. et Mme Gervex, M. et Mme Maurice
Donna3', Mme Hochon, MmeJeanniot, Mme Lam-
bert de Sainte-Croix, vicomte .et vicomtesse de Ma-
1 reuil, M. et Mme Oppermann, M. et Mme Thierry,
M. et Mme Francis Chevassu, M. et Mme Rivol-
let,- M.- et Mme Fitoh, M. et Mme Ganderax,
comte "Walewski, marquis du Tillet, comte Pri-
moli, MM. Jules Lemaître, Paul Hervieu, Edouard
Détaille, comte de Gabriac, de Nolhac, comte de
Courville, comte de Ségur, comte Marcel de Ger-
miny, prince Galitzine, Laudet, comte de Madré,
comte de Montlaur. comte de Rochefort, comte
dé Nion, comte de Monti, Adolphe Brisson, Paul
Acker, Escalier, André de Fouquières, Auguste
Rondel marquis de Torro Alftna, Baillet, Kcmr-
nier-Sarlovèze,Cooper, de .Foncières, Berard, etc.
•– La comtesse du Bourg de Bozas a donné,
samedi, un élégant dîner en l'honneur de
S.' A. I. le grand-duc Paul de Russie, de
S. A. 1. et R. la princesse Guillaume de
Suède et de la comtesse de Hohenfelsen.
Les autres convives étaient
Princesse de Polignac, comte et comtesse Pas-
tré, vicomte et vicomtesse Vigier, comte de Jar-
nac, baron de "Waldner, comte d'Aramon, comte
de Portes, etc., etc.
Thé restreint et élégant chez Mme Léonce
Messinesi, ait cours duquel on a entendu l'or-
|chestre viennois.
'Reconnu '̃•
| Baronne et Mlle d'Asbeek, comtesse de Faillr,
[marquise et Mlle de Bridien, comtesse et Mlle de
Monchy, marquise d'Ornano, comtesse de Saint-
Clair, baron et baronne de Freederickz, Mme A.
liaffalowich, M. d'Estournelles de Constant, M.
|P". Berger, etc.
̃ –-Lundi 12, cinq heures, et mercredi i.
à] dix heures, revue inédite chez 'Mme Ho-
chon.
RENSEIGNEMENTS MONDAINS.
Le prince Serge Galitzine, écuyer -de
S. M. l'empereur de Russie, vient d'être reçu
en :audiencé par le Tzar, à Tzarskoë-
Selo, d'une façon particulièroment bienveil-
lante.
Avant-hier, à la chapelle des catéchismes
de la basilique de Sainte-Clotilde, Mgr Col-
son, prélat de la maison de S. S., a célébré la
messe annuelle de l'Association des chevaliers
pontificaux et des catholiques honorés 'de dis-
tinctions du Saint-Siège. v
Cette œuvre d'assistance mutuelle, hono-
rée de l'approbation des Souverains Pontifes,
fait un pressant appel à tous ceux qui ont
reçu du Saint-Siège un témoignage de leur
fidélité pour la défense des intérêts religieux.
S'adresser au duc de Rarécourt-Pirnodan,
7.1,avenue du Bois-de-Boulogne.
L'assistance était nombreuse et a eu le
plaisir d'entendre la marquise d'Ornano inter-
préter admirablement des chants liturgiques,
avec l'accompagnement de M. Cazajus, orga-
niste à Saintc-Clotildc.
La quantité de fêtes qui se multiplient
chaque jour n'avait pas empêché une foule
nombreuse et élégante de se trouver vendredi
soir à la salle Erard1, où M. A. de Radwan, le
célèbre virtuose, l'admirable interprète de
Chopin, qu'on n'entend malheureusement que
trop rarement, donnait un superbe concert.
On l'entendit jouer tour à tour, de remar-
quable façon, du Bach, Schumann, Franck,
Gluck, Bramhs, Mendelssohn, Schubert et
Chopin. M. de Radwan fut obligé de bisser
presque tous ses morceaux et c'est sur des
applaudissements frénétiques et une véritable
ovation que prit fin cette belle soirée.
Dans l'auditoire
Princesse Arnédée de Broglie, princesse de
Brancovan, prince et princesse P. de Caraman-
Chimay, Miles de Chimay, marquise de Polignac,
prince et princesse de Polignac, comtesse Guy
do Lnbersao, Mme Pierre Lebaudy, comtesse
Jean de Lubersac, Mme Paul Lebaud'y, princesse
et Mlle dn Viggiano, M. et, Mme Vanderbilt,
comtesse et MUo Louis d'Harconrt, baronne Ro-
ger, M. et Mme Standish, Mlle de Montesquiou,
comtesse de Berteux.. comtesse et Mlles J. de
Berteux, comtesse et Mlle de Sainte-Aldegonde,
princesse Galitzine, comtesse de Saint-Sauveur,
marquis et marquise do Tracy, Mme Barton,
comtesse et Mlle do Kersaint, Mme Butherfurd-
Stuyvesant, comtesse et Mlle de Montebello,
Mlle Olive, Mlle d'Hinnisdal, comtesse F. de
Yogfié, Mme Guillaume Béer, vicomte et vicom-
tesse de Kersaint, baron, baronne et Mlle' de
Bellet, marquise de Rochechouart, Mme de La-
foulotte, comtesse Nostitz, Mme Georges Ancel,
comtesse G. de Castelbajac, comtesse de Monbel,
princesse Stirbey, marquis et Mlle d'Alcedo, M.
Mme et Mlle Xantho, MM. André de Fouquières,
comte do- Beauchamp, comte Ernest de Gabriac,
comte de Ségur, vicomte de Petiteville, comte
de Tracy, baron Reille, etc., etc.
De Vichy
Le beau temps amené au golf, au tennis
nombreux champions. Tantôt va s'ouvrir le
concours hippique, toujours si brillant, auquel
vient, cette année, s'ajouter un raid militaire.
Reconnus ces derniers soirs prince Lubecki,
M. Mannsfeld, comtesses de Goussencourt,
Valienoka, d'Assignies, de Saint-Donat, Mmes
des Rieux, Victorien Sardou; M. Francis de
Croisset, ce dernier très assidu aux soirées de
comédie.
IWI ̃
CHARITÉ
Chez la duchesse de Camastra, 85, fau-
bourg Saint-Honoré, le mercredi 14 courant
de trois à sept heures, fête de charité « Gar-
den party, spectacle, concert », au profit de
l'œuvre des pauvres italiens de Paris et de
l'orphelinat de Neuilly, sous la présidence de
Donna Bice Tittoni, femme de S. Exc. l'ambas-
sadeur d'Italie et de la duchesse de Camas-
tra. Entrée cinq francs, perçus à la porte de
l'hôtel. Cette entrée donnera droit à un
concert auquel prendront part gracieusement
les plus célèbres artistes. Ce concert aura
lieu de cinq à six heures.
S. A. R. la duchesse de Vendôme a
inauguré jeudi, dans un hôtel de la rive gau-
che, la seconde exposition de l' « Art au
foyer » au profit de la Croix-Rouge pour les
blessés du Maroc. ·
Le titre « Autour des berceaux » est plei-
nement justifié par un admirable ensemble de
travaux spéciaux à l'enfance. Nombre d'oeu-
vres se sont groupées pour exposer leurs
objets dans un salon voisin de celui réservé'
aux abonnées. Ce sont l' « Adelphic >,
« les Jouets et Tricots de la Lozère », 1' « Œu-
vre de Sainte-Elisabeth », 1' « Œuvre de la
dentelle », 1' « Œuvre de Sainte-Blandine »,
l' « Œuvre du Labor-feminas », dont S. M. la
reine de Bulgarie est présidente, l' < Œuvre
du repos. » La présidente de l'Exposition,
qui est en même temps présidente de la So-
ciété de secours aux blessés, S. A. R. la du-
chesse de Vendôme, a daigné envoyer de ses
œuvres une aquarelle et un coussin brodé.
La duchesse a été remerciée sm nom de
tous les enfants de France par une fillette,
Mlle J.-R. du Tartre, qui lui a dit des vers
spécialement' écrits par le poète M. Ch. de
Pomairols.
Autour de la royale présidente les mem-
bres du comité de l'exposition, les fonda-
teurs, les présidentes des œuvres exposantes
et le service d'honneur de la princesse.
La kermesse du Palais-Royal.
EUe s'ouvrait hier et obtint, ainsi qu'on le
pouvait espérer, le succès le plus vif. Pen-
dant tout l'après-midi, une foule élégante et
nombreuse n'a cessé-de se presser dans le
jardin, autour des comptoirs tenus par les
dames patronnesses, tous garnis des bibelots
dn goût le plus charmant et le plus délicat.
Les attractions, habilement groupées par les
soins du comité d'organisation, ont attiré la
curiosité amusée des spectateurs. Une men-
tion spéciale doit être réservée au théâtre des
Nabots, de Mme Forain, marionnettes artis-
tiques d'un comique très spirituel et très fin.
Dans la soirée, la grande Féria espagnole
de Mme Rachel Boyer a permis d'applaudir
Mlle Géraldine Farrar, Mme Réjane,.Mme
Jeanne Granier,Mlle Trouhanowa, Mme Geor-
gette Leblanc, M. Caro Delvail, après une pa-
rade de Mlle Polaire et M. Delphin.
La kermesse continuera pendant toute la*
journée d'aujourd'hui.
Le programme remarquable de la fête
donnée en faveur du « Foyer des Jeunes »,
'chez la marquise de Villehermose, en son
hôtel du parc Monceau, avait attiré une foule
extrêmement élégante qui 'emplissait les vas-
tes salons.
On a acclamé tour a tour Mme Berthe
Bady, Mlle Roch, Mme Marthe Regnier,
Mlle Z. Brôzia, Mlle Cléo de Mérode, Mlle
Provost, M. Floresco, M. Ammoyani, qui se
surpassèrent, et ce fut avec admiration que
l'on écouta Mlle Provost lire les pages ex-
quises envoyées par P. Loti.
Remarqué
S. Exc. M. Iswolsky, ambassadeur de Russie;
Mme Bacon, Mme Perez Caballero, baronne Ku-
rino, duchesse de Rohan, Mme J. Adam, mar-
quise de Villehermose duchesse d'Uzès nëe
Mortemart, princesse de Faucigny-Cystria, Mme
Stancioff. baronne D. Léonino, Mme Kousnet-
zoff. Mlle H. Vacaresco, Mme J. Catulle-Mëndès,
Mme H. Finaly, Mrs Robinson, Mme de Escalante,
Mme Larreta, Mme Valsamachi, Mme Segond,
duchesse de Talleyrand, comtesse de Mora, M.
de- Peralta, ministre de Costa-Rica prince de
Parme, comtesse de Messey, comtesse de Ber-
teux, comte et comtesse de Vilardaya, Mme de
Yturbe, Mme Amar, Mme de Sens, baronne
R. de Rothschild, comtesse de Noblet, vicom-
tesse d'Assi, comte et comtesse de La Roche-
foucauld, duc de Montmorency, comtesse de
Mous'sac, baron et baronne Tossizza, comtesse de
Fols, Mme Edgard Stern, comtesse de Rodellec,
Mme Moore, princesse de Hohenlohe, marquise
de Ravenel. Mme P. Lebaudy, comte de Peraldi,
comte de Mun, prince de Scey-Montbeliard, mar-
quis d'Argenson, comtesse Kapinsky, prince de
Broglie, baron van Caloen, M. Heyndryck, ba-
ron de Zuylen, comte de Gontaut, vicomte de
Chavagnac, M. Ed. da Silva Ramos, marquis de
La Croyx, etc., etc.
A l'occasion de la création, à Saint-De-
nis, d'un nouveau comité de l'Union des Fem-
mes de France, cette Société donnera demain,
à la mairie de Saint-Denis, au profit de.son
œuvre, une matinée avec le concoars de
Mmes d'Elu-, Marteau de Millevillc, Léo
Misley.Bertrande, Jehanne Rodriguez, Mar-
guerite Soyer, du poète Pierre Vrignault et
de MM. L. Nastorg, Gosse, G. Secretan,
Malka, René Esclavy, Arati et Despujols.
L'assemblée générale de la Société de
secours aux familles des marins français nau-
fragés a eu lieu avant-hier au siège social, 37,
rue de Richelieu, sous la présidence de MM.
le comte d'HaussonvilIe, de l'Académie fran-
çaise, et du baron Guy de Courcy, président
de l'œuvre, ayant à leurs côtés le vice-prési-
dent, M. Ubald Bocquet et les administra-
teurs.
Dans l'assistance
Comte et comtesse Pierre d'HaVcourl, com-
tesse de Niteau, marquise -et Mlle de Saint
Pierre, M. et Mme Charles Marre.t, marquise de
Korouan, Mme Ubald Bocquet, Mlle de Béarn,
comtesse Max de Mareuil, Mlle, do Courcy, vi-
comte et vicomtesse Jean de Courcy, marquis
Gicquel des Touches, MM. FoUret, de Saiut-
Laon, E. de Kcrtanguy, Levord, Boudon, J.-
Charles Roux, H. de Gourcuff, Dàyot, Desprcz,
Guillotcaux, Hubard, Hunzikcr, Robin, Pas-
quier, Mabire, Louvet, Lalande, etc.
Après une allocution de M. Guy de Courcy
et un discours très applaudi du comte
d'Haussonville sur l'œuvre et ses actifs ad-
ministrateurs, M. Julien Lenoir, secrétaire, a
soumis les comptes de 1910 qui ont été ap-
prouvés. L'assemblée a réélu administrateurs
pour cinq ans MM. Robin, Perquer et Hervé
de Gourcuff.
-*fl*»V ̃
MARIAGES
Monseigneur le.diic d'Orléans a- daigné
faire parvenir de Bruxelles, où il est en ce
moment, une lettre de félicitations des plus
flatteuses au comte de Faillv, à l'occasion du
mariage de son fils avec -Mlkv Eknayan, et
S. A. R. Mgr le duc de Vendôme lui avait
fait également le grand honneur de lui écrire
pour l'assurer de la part qu'il prenait à cet
heureux événement dans sa famille.
On annonce les fiançailles du marquis d'Ar-
maillé, avec Mlle de Saint-Innocent, fille du
marquis et de la marquise de Saint-Innocent,
tous deux décédés.
Jeudi, dans la chapelle de la Vierge de
l'église Saint-Augustin, a été célébré dans la
plus stricte intimité en raison de deuils ré-
cents le mariage de M. André Vincent, ar-
chitecte, fils de M. Camille Vincent, décédé,
avec Mlle Jeanne Lemaire.
Les témoins 'étaient, pour le marié le vi-
comte Paul'de Singly et M. Roger Bouvard
pour la mariée M. Galais, son cousin, et M.
Maurice Bucquet.
DEUIL
Hier, à onze heures, en. l'église Notre-
Dame des Champs, ont été célébrées les ob-
sèques de Mme Clément de Givrj, née Qua-
tre-Solz de Marolles. Le deuil était conduit
par M. Clément de Givry, son mari; MM.
Paul Clément de Givry, son fils; Pierre et
Jean Clément de Givry, ses petits-fils; Qua-
tre-Solz de Marolles, René de Givry, Hippo-
lyte de Givry, capitaine en retraite, et Cop-
pinger, ses frère et beaux-frères.
Dans l'assistance
Baronne de Jessaint, général de Vacquières,
marquis et marquise de Pâris, Mme de Boislisle,
baron de BuHy, comtesse de Souancé, vicomte
et vicomtesse Curial, comte et comtesse de La-
garde, comte G. Thellier de Poncheville, comte
et comtesse de Kernier, vicomte et vicomtesse de
Boislecomte, comtesse A. de Villeneuye-Guibert,
Mlle de Talïeyrand, comte de Cardaillac, M. et
Mme G. Firmin-Didot, comte et comtesse de
Beauvoir, Mlles de LaVauix, général et comtesse
de Noue, comtesse de Barrai, colonel-vicomte Le
Vavasseur, vicomtesse de Villebois-Mareuil, vi-
comte et vicomtesse de Changy, capitaine' et
comtesse Henry d'Hérouville, comtesse d Erce-
ville, baron Joseph du Teil, baron P. Sabatié-
Garat, etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière Mont-
parnasse.
Hier à midi, en l'église Saint-François-
de-Sales, ont été célébrées les obsèques de
Mme Morel, née de La Gorce. Le deuil était
conduit par M. Lariviére, secrétaire général
du syndicat de la Presse parisienne, son
gendre M. Gustave Larivière, son petit-fils,
et le docteur Gustave de La Gorce, son frère.
L'inhumation a eu lieu au Pére-Lachaise.
Le comte de Dampicrre vient de mourir
à Biarritz. Il était le père de la princesse
Wolkonsky.
A Madrid est décédée Mme Amalia Gi-
meno de Gutierre\ Gamero, fille du ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts et
femme du secrétaire de la Banque espagnole
de crédit, M. Canalejas et tous les membres
du gouvernement et de l'Université, ainsi que
le général Balseiro, représentant le Roi, et
de nombreuses personnalités politiques ont
assisté aux obsèques.
On annonce la mort, dans sa retraite du
Pardo, près Madrid, après une longue mala-
die, de 1'éminent poète et dramaturge espa-
gnol Carlos Fernandez Shaw, né à Cadix en
1865. Ancien rédacteur de la Epoca et prési-
dent de la section littéraire de l'Athénée de
Madrid, il était l'auteur de nombreux volu-
mes de poésie < Poésies de la Sierra, de la
Mer, du Ciel », la Vie folle, qui obtint le
prix Fastenrath, etc., de saynètes et ;.arzuelas,
de plusieurs'drames et des livrets des opéras
espagnols Margarita la Tornera, Colomba,
la Ma/a de rumbo. Il avait aussi traduit
Severo" Torelli et les poèmes de Coppée, et
sans sa mort prématurée, il serait prochaine-
ment entré à l'Académie espagnole.
Fernandez Shaw, qui souffrait d'une neu-
rasthénie aiguë, s'était récemment intoxiqué,
par accident ou volontairement, mais on le
croyait hors de danger lorsqu'il a succombé.
Il laisse de nombreux ouvrages inédits..
L'Athénée de Madrid, l'Association de la
presse, les Sociétés des Auteurs et des Ecri-
vains et Artistes espagnols étaient représen-
tés aux obsèques.
*E. Dalaroohe.
PETIT CARNET
Expériences CONCLUANTES
Les récents tirs de Monaco ont encore mis
en évidence les merveilleuses qualités balis-
tiques de la nouvelle douille de cartouche
pour le tir aux pigeons, créée par la Société
française des munitions. Les magnifiques
progrès réalisés par cette société dont les
éléments du tir sont d'ailleurs pour les ti-
reurs une garantie de succès et l'on' ne
saurait trop leur conseiller de s'adresser à
elle pour se renseigner en détail sur les ré-
sultats, en tous points remarquables qu'elle a
obtenus. P. G.
Autour de la politique
Le Conseil des ministres
Au Maroc. Les ministres et sous-secré-
taires d'Etat se sont réunis hier matin à
l'Elysée, sous la présidence de M. Fallières.
Le ministre des affaires étrangères a donné
connaissance au conseil de la communica-
tion verbale que lui a faite, d'ordre de son
gouvernement, le chargé d'affaires d'Espagne
sur le débarquement de contingents dans le
port de Larache.
Le conseil,s'est préoccupé de la répercus-
sion que cette action peut entraîner au
Maroc.
Le ministre de la guerre a donné lecture
des dépêches par lesquelles le général Moi-
nier le met au courant des opérations faites
en vue de la pacification autour de Fez.
Nominations militaires. II a fait ap-
prouver ensuite la nomination du général
Poline, commandant la 12e brigade d'infan-
terie, au commandement de la Ile division à
Nancy, en remplacement du général Hou-
daille, décédé.
Le général Brun d'Aubignore, disponible,
est appelé au commandement de la 40e divi-
sion d'infanterie à Saint-Mi hiel en rempla-
cement du général Perruchon, appelé au
commandement du 61 corps d'armée.
La hausse de la viande. Le ministre du
commerce a appelé l'attention du Conseil sur
une démarche qui a été faite auprès de lui
par le syndicat de la boucherie, pour lui si-
gnaler la hausse continue des viandes et lui
demander de rechercher les moyens d'y met-
ire un terme.
Le prochain Conseil des ministres aura
lieu mardi matin à l'Rlvsée.
Les Obsèques
de M. Rouvier
Les obsèques de M. Rouvier ont eu
lieu hier matin, à dix heures, à Neuilly.
Toutes les personnalités du monde poli-
tique et financier assistaient a ces funé-
railles.
«Depuis la veille, le corps était exposé
dans une chapelle ardente érigée au mi-
lieu du grand parc de la villa de la rue
Windsor.. De nombreuses couronnes
avaient été déposées autour du cercueil.
Au moment de la levée du corps, un
bataillon du 119e d'infanterie, avec dra-
peau et musique, a rendu les honneurs.
A dix heures précises, le cortège s'est
mis en marche pour gagner directe-
ment le vieux cimetière de Neuilly, où
la famille de M. Rouvier possède un
caveau.
Sur un char qui venait en tête. du cor-
tège se trouvaient les couronnes, parmi
lesquelles on remarquait spécialement
celles du préfet des Alpes-Maritimes, de
la ville de Nice, du personnel de la Ban-
que française du commerce et de l'in-
dustrie, dont M. Rouvier présidait le
conseil d administration du conseil
d'administration du Comptoir d'es-
compte, du comité de la.presse écono-
mique, du conseil d'administration de
la Banque de Paris et des Pays-Bas..
Sur le char funèbre étaient déposées
les couronnes de l'Union républicaine
du Sénat, groupe auquel appartenait M.
Rouvier, de la commission sénatoriale
des finances, des membres du cabinet
de 1905.
MM.' Jean Dupuy, vice-président du
Sénat; Etienne, vice-président de la
Chambre, Gauthier, sénateur, rappor-
teur général du budget; Adrien Hé-
brard, directeur du Temps; Ratier, sé-
nateur, président de l'Union républi-
caine du Sénat, de Joly, préfet des
Alpes-Maritimes Sauvan, sénateur,
maire de Nice; et Boudon, vice-prési-
dent du conseil d'administration de la
Banque française tenaient les cordons
du poêle.
Le deuil était conduit par MM. Fran-
çois Rouvier, fils, Pommereul, beau-
père, et Batigne, neveu du défunt.
Le commandant Aldebert représentait
le Président de la République et précé-
dait, dans le cortège officiel, M. Anto-
nin Dubost, président du Sénat; M.
Henri Brisson, président de la Chambre,
MM. Antoine Perrier, garde des sceaux;
Caillaux, ministre des finances, et Du-
jardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat.
Les autres membres du gouvernement
étaient représentés par leurs chefs de
cabinet.
Dans l'assistance, nous remarquons
encore
MM. Emile Loubet, ancien Président de la
République; Mélino, Trouillot, Delombro,
Thomson, Coehery, Poincaré, Paul Doumer,
A. Sarraut, Doumergue, P. Baudin, Ribot,
Deschanel, Pelletan, anciens ministres Mo-
'rol, gouverneur du Crédit foncier Forichon,
sénateur, président de la Cour d'appel Pal-
lain, gouverneur de la Banque de France
Lozé, sénateur, ancien ambassadeur; Char-
les Roux, de Selves, préfet de la Seine; Lé-
pine, préfet de police, de nombreux sénateurs
et députés.
Dans l'allée principale du cimetière de
Neuilly, à quelques mètres du caveau de
la famille Rouvier, une tribune a été
dressée. C'est là que vont être pronon-
cés les discours.
Mme Maurice Rouvier, que des pa-
rentes accompagnent, a précédé le cor-
tège et l'attend auprès de cette tribune.
A onze heures, le char funèbre arrive.
La foule est tellement considérable que
tout le monde ne peut pénétrer dans le
petit cimetière.
Les discours sont écoutés dans un si-
lence émouvant.
C'est d'abord M. Antoine Perrier,
garde des sceaux, qui, au nom du gou-
vernement apporte au grand républi-
cain qui vient de disparaître un hom-
mage ému. Il rappelle la carrière de M.
Rouvier, loue son talent oratoire, sa
prodigieuse facilité d'assimilation et son
courage à assumer les responsabilités
dans les circonstances les plus graves
et les plus délicates.
Après le garde des sceaux c'est le mi-
nistre des finances, M. Caillaux, qui
vient retracer « l'une des carrières les
plus remarquables et les plus fécondes
dont puisse s'illustrer notre histoire par-
lementaire ».
M. Rouvier, dit en substance M. Cail-
laux, fut avant tout, par les tendances
intimes et l'éducation de son esprit un
grand ministre du Trésor.
Nul n'a poussé plus loin que lui, cette con-
ception éminemment positive qui tend à en-
visager la gestion des deniers publics comme
la première et la plus lourde des entreprises
financières. Si la liscalité constitue le champ
plus particulier des théories et des doctrines,
si elle sert plus naturellement l'éclosion des
idées neuves qu'elle ne s'accorde avec le res-
pect-des traditions et des faits, si elle est, en
un mot, la partie quelque peu abstraite, et
comme la science ou la philosophie de la fi-
nance, la trésorerie en est l'art et la vie. Par
là même, elle s'adaptait singulièrement à
tout ce que le génie pratique de Maurice
Rouvier lui apportait d'ingéniosité native et
d'expérience patiemment accumulée.
M. Rouvier fut encore, avec ce don
d'ubiquité intellectuelle qui fut le sien,
un remarquable ministre des contribu-
tions et revenus publics.
Il fut aussi un parlementaire éminent,
un économiste averti, il fut surtout et
toujours soucieux de l'intérêt général
La conspiration permanente et sourde-des
intérêts particuliers qui s'attache si obstiné-
ment aux pas des grands parlementaires et
qui réussit souvent à les perdre n'avait au-
cune prise sur sa robuste droiture. On a pu
dire de lui qu'il méprisait la popularité si
l'on entend par là qu'il n'aimait point le
peuple, toute sa vie d'ardent dévouement à
la démocratie se dresse pour le démentir;
mais si l'on veut dire qu'il savait planer au-
dessus des clameurs des partis et supporter,
aux dépens même d'une faveur passagère, le
poids de certaines déterminations, rien de
plus exact et de plus conforme à son tempé-
rament. Il savait, en réalité, que tout renom
véritable est à longue échéance et que. c'est
moins à ses contemporains qu'à la postérité ~I
qu'un ministre des finances doit rendre
compte de ses actes et de ses mérites.'
M. Caillaux termine en disant que
l'histoire placera Maurice Rouvier à
côté des Desmarets, des Machault, des
Mollien, du baron Louis, des Léon Say,
mon loin des Colberl et des Turgot.
Puis, M. Ratier, au nom de l'Union
républicaine, a exalté le courage de
l'ancien président du Conseil.
M. Etienne, vice-président de la Cham-
bre, qui était un ami intime du défunt,
a trouvé des accents particulièrement
émus pour faire l'éloge du citoyen et du
ministre.
Pour moi, qui ne puis me détacher de la
douloureuse réalité, je veux me borner à
pleurer mon ami, à dire et à redire tout ce
que son coeur si tendre renfermait de bonté
et de générosité.
Qui peut ignorer en effet qu'il poussait
jusqu'à l'excès l'oubli des injures et qu'au
jour des plus cruelles agressions, il allait
droit à- l'adversaire pour lui bien prouver
qu'il ne gardait aucun ressentiment.
Et s'il était ainsi, si son âme était inac-
cessible à. la haine, pourquoi ne pas affirmer
qu'il trouvait dans le délicieux foyer qu'il
s'était constitué l'apaisement à ses amertu-
mes, à ses douleurs ? .?
La femme admirable qui depuis plus de
vingt ans est à ses côtés, l'a entouré d'une si
délicate tendresse, qu'elle savait toujours le
maintenir dans une douce et calme sérénité.
Ses soins vigilants de toutes les minutes,
de toutes les secondes ont pu, par deux fois,
l'arracher à la mort; mais hélas le mal
avait laissé des traces ineffaçables.
Il n'est plus.
Mais ceux qui l'aimaient resteront fidèle-
ment attachés à sa mémoire. Ils entoure-
ront la noble femme et l'enfant adoré d'une
inaltérable affection.
Adieu, mon cher Maurice, adieu,,mon cher
ami, adieu Tes amis ne. t'oublieront ja-
mais
D'autres discours ont été prononcés
par MM. de Joly, préfet des Alpes-Ma-
ritimes Duranty, vice -président du
Conseil général des Alpes-Maritimes;
Sauvan, maire de Nice; Albert Delatour,
au nom de l'administration de la Caisse
des dépôts et consignations, et Baudon,
vice-président du conseil d'administra-
tion de la Banque française.
Et lorsque la foule officielle se fut re-
tirée, lorsque la famille eut dit.au cher
disparu un dernier adieu, les employés
de la Banque, délégués par leurs col-
lègues, en- tenue de travail, passèrent
devant le caveau encore ouvert, où le
corps de Maurice Rouvier reposait déjà.
D'un geste lent et grave ils levaient leur
bicorne, rendant ainsi au « patron » qui
leur fut si bienveillant, le suprême hom-
mage.
Auguste Avril.
LA DÉLIMITATION
LA
Chasse aux Drapeaux
(De notre envoyé spécial)
Bar-sur-Aube, 9 heures.
M. Mallet, commissaire de la Sûreté
générale, ayant appelé dès l'aube son
secrétaire, M. Leloup, lui parla en ces
termes
Quand vous aurez déjeuné, Leloup,
vous irez à Fontaine, à Couvignon et à
Arrentières. Les vignerons de ces trois
villages ont placé des pancartes sédi-
tieuses et des drapeaux rouges. Vous
enlèverez les pancartes et les drapeaux,
et vous me les rapporterez. Prenez avec
vous les deux soldats peintres qui savent
laver et gratter les murs. Un piquet de
gendarmes et un piquet de dragons vous
escorteront. Allez Leloup. Soyez prudent
et énergique.
A quelle heure devrai-je partir?
demanda M. Leloup.
A deux heures moins le quart, ré-
pondit M. Mallet. Vous irez à bicyclette
naturellement.
M. Leloup, fonctionnaire docile, ne
fit entendre aucune récrimination. C'est
un homme de petite taille, qui a un vi-
sage rude et obstiné. A deux heures
moins le quart, il se trouvait à l'entrée
de la route de Fontaine. Derrière lui
étaient les deux soldats peintres, quinze
gendarmes et dix-sept dragons.
M. Leloup enfourcha sa bicyclette et
pédala courageusement. La route de
Fontaine est bien jolie, quand on la par-
court en automobile, à l'heure où déjà le
soleil décline. C'est une gentille bonne
femme de route qui fait mille détours
capricieux dans la montagne. Mais à
deux heures moins le quart, quand le
soleil est chaud, c'est une âpre mégère,
souillée de poussière, qui zigzague af-
freusement et ne peut.voirun rocher
sans se jeter sur lui. L'honorable M. Le-
loup engagea la lutte avec elle et fut
bientôt cramoisi. Il suait, il soufflait, il
n'en pouvait plus.
Derrière lui, les gendarmes et les dra-
gons, correctement rangés sur deux files,
s'avançaient au pas. Fontaine est situé à
cinq kilomètres environ de Bar-sur-
Aube. Au bout d'une demi-heure, M. Le-
loup s'y trouva. Il constata aisément
qu'au faite du hangar où l'on enferme la
pompe à incendie, il y avait un drapeau
tricolore, à bandes horizontales. Ce
n'était donc.pas le drapeau français dont
les bandes doivent être verticales. A
vrai dire, il semble que ceux qui l'avaient
fabriqué lui avaient donné cette disposi-
tion pour que l'inscription qu'ils se pro-
posaient d'y tracer, fut plus visible. En
effet, on lisait fort nettement ces mots
« Plutôt Prussiens que Champenois bâ-
tards. » M. Leloup fit enlever ce drapeau
par un des soldats peintres, et profita de
l'occasion pour saisir un très vieux dra-
peau rouge qui était devenu rose, ainsi
que font les révolutionnaires en prenant
de l'âge.
M. Leloup négligea l'écriteau placé
sur la porte de la mairie et où était
tracé cet avertissement « Fermé pour
cause d'injustice ». Il remonta sur sa
bicyclette et entreprit de se rendre à
Couvignon. C'est alors que commencè-
rent ses épreuves.
En effet, aucune route ne conduit di-
rectement de Fontaine à Couvignon.
M. Leloup dut revenir à Bar-sur-Aube
par la même route difficile qu'il avait
déjà suivie. Les deux soldats peintres
l'accompagnaient. L'un portait un grand
et solide grattoir; l'autre, portait une
brosse et un seau de toile. Mais ils
étaient vêtus de leurs bourgerons de
toile. M. Leloup, au contraire, était ha-
billé comme il convient à un magistrat,
d'un sévère et chaud costume foncé. Il
descendit à Bar-sur-Aube, traversa la
ville et s'engagea sur la route de Couvi-
gnon. C'est une route bien dure, que la
route de Couvignon. Il y a dès côtes
rudes et malaisées, où les cyclistes pren-
nent bien de la peine. M. Leloup, fron-
çant ses épais sourcils, donnait de grands
coups de pédale, et il commençait à
trouver que le mélier n'est pas agréable
tous les jours.
JI franchit ainsi huit kilomètres, sous
un soleil cruel. Pas un nuage n'eut la
charité d'apparaître au ciel et-.de jeler
sur la route une ombre bienfaisante.
M. Leloup qui était simplement rouge,.
lorsqu'il avait quitté Fontaine, était
pourpre quand il atteignit Couvignon.
A ce moment là, il avait déjà franchi
dix-huit kilomètres.
Or, il eut le chagrin de constater qu'il
n'y avait plus de drapeau rouge sur la
porte du réservoir d'eau. Un vigneron
qui travaillait au sommet d'un coteau
n'avait eu aucune peine à distinguer M.
Leloup roulant sur la route avec deux
militaires. Il était aussitôt descendu,
avait enlevé les trois drapeaux rouges
qui flottaient sur l'édicule et aussi un
écriteau qui portait « Justice ou ré-,
volte ». Puis il s'en était retourné dans r.
son champ.̃
Voilà M. Leloup bien ennuyé. A quoi
bon accomplir un si long trajet sur une
route si difficile pour s'exposer aux re-
gards narquois de quelques paysans
riant de la déconvenue du commissaire,
Heureusement M. Leloup avisa une ins-
cription peinte depuis deux mois et ainsi
conçue: « Défense aux percepteurs et aux
huissiers de pénétrer dans cette com-
mune, sous peine de poursuites ». Il
donna l'ordre aux soldats peintres d'ef-
facer ces mots railleurs. Il fallut gratter,
lettre après lettre. L'opération fut lon-
gue, si longue, qu'un paysan cria au
soldat par manière de plaisanterie
Mon garçon il faudra demander la
permission de minuit. `-
Vers cinq heures, tout fut terminé et
M. Leloup remonta sur sa bicyclette. Il
devait, comme l'ordre lui en avait été
donné, se rendre à Arrentières, mais
entre Couvignon et Arrentières, c'est
absolument comme entre Fontaine et
Couvignon, il n'y a pas de route directe,
Il fallut que M. Leloup, pour la seconde
fois, redescendit à Bar-sur-Aube,. Aussi
se mit-il en route avec une grande rapi-
dité. Arrivé au premier tournant, il né-
gligea de se retourner.
Non, il ne se retourna point, sans'
quoi il eut vu qu'un énorme drapeau
rouge flottait à nouveau sur le réservoir
d'eau. A peine avait-il eu le dos tourné,
que trois gamins étaient montés sur le
toit et avaient arboré un de ces insignes
séditieux que M. Leloup avait vaine-
ment cherchés. L'un d'eux, même, pris
de zèle, avait écrit sur la porte avec un
morceau de charbon et d'une écriture
hésitante « Mort aux vaches ».
Demain, sans doute, quinze gendar-
mes, dix-sept dragons, deux soldats et
M. Leloup viendront effacer cette ins-
cription et enlever le drapeau que trois
gamins ont planté. Cela prouve bien
qu'il n'est pas toujours' drôle d'être
commissaire.
M. Leloup, cependant, roulait vers
Bar-sur-Aube. Lorsque le malheureux
y arriva, il eut pu se rafraîchir. Il n'en
fit rien. Il voulait aller incontinent 'à
Arreritières. Il y alla, franchissant en-
core cinq kilomètres. Quand il y fut, il
eut la joie de constater que, cette fois,
il ne s'était pas dérangé pour rien. Il y
avait un fort beau drapeau rouge tout
neuf sur le toit de la mairie. Mais l'ins-
cription, où était l'inscription ? M. Le-
loup ne la trouva point. Il traversa vaï-
nement le village et il fallut qu'un soldat
perspicace, lui signalât, accroché au
support des fils télégraphiques, un petit
morceau de carton, où une main mala-
droite avait écrit « Guillaume II, à no-
tre secours, nous sommes trahis 'par
l'anarchie gouvernementale !».
Errlevons l'inscription tout de suite,
dit M. Leloup.
Et un soldat monta sur une échelle et
tira la pancarte qui fut aussitôt arra-
chée. Puis, M. Leloup,ordonna
Allons maintenant enlever le dra-
peau de la mairie. Gendarmes, vous 6c-
cuperez les abords
Lui-même, remontant sur sa bicy-
clette, prit la tête des troupes. Il arriva
à la mairie, leva la tête et ne vit plus
aucun drapeau.
Aucun drapeau. Pas le plus petit dra-
peau. Sous le nez des gendarmes, des
dragons et de M. Leloup lui-même,
quelqu'un avait enlevé le drapeau; on
ne sait qui et comment il a pu s'y pren-
dre. M. Leloup n'essaya point de dissi-
muler l'amertume qu'il ressentait à ce
moment. Il avait déjà franchi, si je sais
bien compter, 30 kilomètres sous un §0-
leil ardent. Il eut quelques paroles aca-
riâtres et se disposa à franchir encore
5 kilomètres. Il arriva vers sept heures
à Bar-sur-Aube, et je pense qu'il a eu
licence de'se reposer un instant. Mais je
pense aussi que les drapeaux r'oùgës.
flottent à nouveau sur la mairie de Fon-
taine. Je suis sûr qu'ils flottent à Couvi-
gnon et j'ai des raisons de penser qu'ils
flotteront à Arrentières, aussitôt la nuit
tombée. Alors M. Leloup va y retourner
demain? Vraiment, c'est une question
de charité. Qu'on donne une automobile
à M. Leloup.
Louis Latzarus.
A L'INSTITUT
ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES. NOU-
VEAU REFUS D'INVITATION. LE PROCÈS IMJ
RÉGIME PARLEMENTAIRE ACTUEL. PRIX.
L'Académie des sciences morales et
politiques invitée, comme l'Académie
des inscriptions, à la cérémonie du 24
juin organisée par le Cercle populaire
d'enseignement' laïque, a, comme cette
dernière, décidé par un vote à mains
levées, de s'abstenir.
M. Paul Cambon, ambassadeur de
France à Londres, membre libre de- l'A-
cadémie des sciences morales, a présenté
un ouvrage de*M. A. de Fleurieu, L'acti-
vité réfléchie, « essai sur la vie inté-
rieure ».
M. Samazeuilh correspondant de
l'Académie à Bordeaux, a donné lecture,
d'une intéressante étude sur la Crise
du régime parlementaire en Europe et
en Finance. Il est d'avis que, dans une
démocratie libérale, le Parlement est ap-
pelé à jouer le rôle très considérable de
moteur de l'action législative et admi-
nistrative, mais qu'il ne doit pas aspirer
à être tout dans l'Etat.
'Actuellement, dit-il, avec ses tentacules
énormes qui aspirent à tout saisir et à tout
absorber, l'Etat parlementaire est devenu un
organisme parasitaire qui compromet trop
souvent l'hj-gièno morale, la prospérité finan-
cière et économique des pays qu'il gouverne.
Le fonctionnement du régime parlementaire
est aujourd'hui faussé et perverti par des
tares trop malfaisantes pour se maintenir
longtemps sous sa forme actuelle ou il mé-
ritera de survivre en sachant se réforiner,
ou il subira le sort commun des institutions
;îseJW3e» fouille
SALONS
.Hier, dîner des plus élégants -chez le
comte et la comtesse Jean de Castellane, en
l'honneur de S. A. R. Mgr le duc de Sparte.
Parmi les convives
Duc et duchesse de Camastra, marquis et mar-
quise de Pracôintal, comte et comtesse de Cha-
brillan, S. Exc. le comte de Goluchowski. M.
Athos Romanos, ministre de Grèce, marquis
d'Alcedo, M. La;zlo, etc., etc.
La soirée musicale donnée vendredi par
la princesse Edmond de Polignac a été des
plus intéressantes.
Au programme I. Pupafâi, suite d'orches-
tre, de Florent Schmitt; II. Le Camp, chœur,
de Percy-Grainger III. Robin m'aime,, ron-
del sur un vieil air de l'Artois, d'Edmond de
Polignac IV. Pavane et Madrigal, de Fauré
V. Les Mille et une nuits, d'Armande de
Polignac VI. Le Vallon Lamartine, chœur,
d'Edmond de Polignac; VII. Pr.éhidç à Va-
̃ près-midi d'un faune, de Claude Debussy;
VIII. Lamento (Théophile Gautier), d'Edmond
de Polignac, par Mlle Mary Pironnay IN.
Deux esquisses antiques, de D.-E. Ingelbrecht
X, Deux chœurs de Çalagula, de Gabriel
Fauré XI. Pavane pour une infante défunte,
de Maurice Ravel.
L'exécution a été au-dessus de tout éloge
̃et" le succès, pour Mlle Pironnay et les
chœurs, aussi éclatant que mérité.
Dans l'élégante assistance
;S. A- R. Mgr le duc de Sparte, comtesse de
Hohenfelsen, duc et duchesse de Noailles, prin-
cesse Alexandre de Caraman-Chimay, princesse
de Brahcovan, duc et duchesse de Gramont, du-
chesse d'Albuféra, duc et duchesse de Bisaccia,
duchesse de La Mothe- Houdancourt, princesse de
Faucigny-*Lucinge, comte et comtesse Jean de
Csstellane, marquise de La Houssaye, comtesse
Bernard de G oniaut-Biron, princesse Stirbey, com-
tesse du Bourg de Bozas, Mme Moore, marquis et
marquise de Modène, vicomte et vicomtesse de
Kergariou, comtesse de Viel-Castel, Mme Poin-
caré; "M. et Mme Gervex, comtesse Louis de Gon-
taut-Biron,comteetcomtessfiArnaud deGramont,
princesse et Mlle de Viggiano, baronne Henri
de Rothschild, Mme Jean Hennessy, comtesse
ïyszkie-wicz, marquise de Pràcomtal, marquis et
marquise d'Argenson, comte, comtesse et Mlle
du Pontde Gault-Saussino, baron et baronne M.
de Rothschild, baron et baronne R. de Roths-
child, comte et comtesse de Castèlbajac, com-
tesse d'Audlau, Mme Porgès, comtesse de Ga-
briac, Mme de Yturbe. Mme et Mlle Lemaire,
comtesse G. Chandon de Briailles, comte et com-
tesse deCastéjd, comte Albert de Mun, Mme et
Mlle Balli,comte et comtesse de Lubersac, comte
et comtesse de La Riboisière, comtesse de Puysé-
gur, vicomte de Polignac, M. Jules Roche, comte
Aimery de La Rochefoucauld, prince de Beau
vau, comte B. de Durfort,- comte de Gabriac
prince de Furstenberg; MM-. Teyssier de Savy
•A. de Fouquières, Musurus bey, de Saint-André-
tfournier-Sarlovèze, Moos, etc.f etc. >
Mme A.-Em. Lahovary, femme du dis-
tingué ministre, de Roumanie, sera chez elle
mercredi prochain, à neuf heures et demie.
M. et Mme Jean Vacaresco ayant quitté
Paris pour se rendre en Roumanie, Mlle Hé-
lène Vacaresco, qui reste encore un mois
parmi nous, ne recevra plus cette année.
Les deux représentations d'Anaants don-
nées par M. et Mme Jacques Normand ont
obtenu un plein succès. Dans un cadre ar-
tistique et,fleuri, sur un théâtre habilement
disposé, la délicieuse pièce de Maurice Don-
nay a triomphé une fois de plus. Elle n'avait
pas été reprise depuis la création en 1895, à
la Renaissance aussi la curiosité était-elle
TriTe de l'entendre à nouveau.
On a joué toute la fin du premier acte les
Second et quatrième actes en entier. Inter-
prétation moitié de professionnels, moitié
d'amateurs. Mlle Cerny, avec son grand ta-
lent, a composé une Claudine Rozan très vi-
brante, très émouvante, très personnelle, très
différente de celle créée par Mme Jeanne
Grapier avec la maîtrise que l'on sait/ Mlle
Cérny a obtenu un succès dont on' peut pré-
voir, la prolongation sur la scène du Théâtre-
Frattçais. Mlle Madeleine Dqlleyfut exquise de
verve et de bonne grâce 'dans le'petit rôle de
Famine. Quant aux deux amateurs mondains,
le- baron Henri de Bermingham et M. Alfred
de Ferry, ils ont obtenu tous les suffrages
l'nn par sa chaleur et son émotion profondes
dans le rôle de Georges Vetheuil l'autre par
sa haute allure et son ironique finesse'dans
celui du comte de Ruiseux.
Dans un adorable décor signé Bailly, re-
présentant une terrasse à Pallanza, au bord
du iac Majeur, le comte Bérenger de Mira-
mon chanté avec un art consommé une ro-
mance populaire italienne. La pièce a été
habilement mise en scène car M. Baillet.
,M. Maurice Donnay, qui avait assisté aux
dernières répétitions, s'est montré enchanté
de ce triomphe mondain, prélude certain d'un
autre triomphe sur une plus vaste scène.
Dans la nombreuse et très élégante assis-
tance, reconnu
Duchesse d'Uzès, S. Exe. M..Tittoni, ambassa-
deur d'Italie, marquise de Ganay, marquis et mar-
quise de Ségur, princesse Galitzine, Mme Eu-
gène Schneider, comte et comtesse du Bourg,
comte 'et comtesse de Beaumont, baron et ba-
ronne de Fleury, vicomtesse de Trédern, mar-
quise de Rochechouart, baronne de La Grange,
marquis de Reverseaux, vicomte et vicomtesse
dé Saint-Priest, comtesse de Madré, comte et
comtesse Henri de Monti, baron et baronne de
Coubertin, comte et comtesse Marquiset, com-
tesse Mniszech, baronne de Pierrebourg, baron
et baronne Le Vavasseur. Mme Frédéric Masson,
comte et comtesse de Gabriac, Mme Tliouvenel,
baron et baronne d'Etchegoyeiv baronne de
Baye,-Mme Henri Germain, baronne Brincard,
Mile de Villéneuvc-Bargemont, comtesse Bertier
de Sauvigny, vicomte et vicomtesse d'Avenel,
M. et Mme René Brice, Mme Deschanel, Mme de
Stint-Marceaux, M. et Mme Camille Bellaigue,
Mme Gouttenoire de Toury, M. et Mme Jolli vet, ba-
ro etbaronne Robert de Rothschild, Mme Georges
Kbhn, Mme Edmond Beer, M. et Mme Fauchier-
Delavigne, M. et Mme Marcel Ballot, Mme Vlasto,
comte et comtesse de Lauris, comtesse Molitor,
comte et comtesse Gaspard de Miramon, comte
et comtesse Berënger de Miramon, M. et Mme de
Navacelle, M. et Mme Pepin-Lehalleur, comte et
comtesse de Saporta, comte et comtesse de Mon-
treuil, M. et Mme Outrey, M. et Mme Godard-
Deèrais. Mme Blumenthal, M. et Mme Armand
Brun, M. et Mme Gervex, M. et Mme Maurice
Donna3', Mme Hochon, MmeJeanniot, Mme Lam-
bert de Sainte-Croix, vicomte .et vicomtesse de Ma-
1 reuil, M. et Mme Oppermann, M. et Mme Thierry,
M. et Mme Francis Chevassu, M. et Mme Rivol-
let,- M.- et Mme Fitoh, M. et Mme Ganderax,
comte "Walewski, marquis du Tillet, comte Pri-
moli, MM. Jules Lemaître, Paul Hervieu, Edouard
Détaille, comte de Gabriac, de Nolhac, comte de
Courville, comte de Ségur, comte Marcel de Ger-
miny, prince Galitzine, Laudet, comte de Madré,
comte de Montlaur. comte de Rochefort, comte
dé Nion, comte de Monti, Adolphe Brisson, Paul
Acker, Escalier, André de Fouquières, Auguste
Rondel marquis de Torro Alftna, Baillet, Kcmr-
nier-Sarlovèze,Cooper, de .Foncières, Berard, etc.
•– La comtesse du Bourg de Bozas a donné,
samedi, un élégant dîner en l'honneur de
S.' A. I. le grand-duc Paul de Russie, de
S. A. 1. et R. la princesse Guillaume de
Suède et de la comtesse de Hohenfelsen.
Les autres convives étaient
Princesse de Polignac, comte et comtesse Pas-
tré, vicomte et vicomtesse Vigier, comte de Jar-
nac, baron de "Waldner, comte d'Aramon, comte
de Portes, etc., etc.
Thé restreint et élégant chez Mme Léonce
Messinesi, ait cours duquel on a entendu l'or-
|chestre viennois.
'Reconnu '̃•
| Baronne et Mlle d'Asbeek, comtesse de Faillr,
[marquise et Mlle de Bridien, comtesse et Mlle de
Monchy, marquise d'Ornano, comtesse de Saint-
Clair, baron et baronne de Freederickz, Mme A.
liaffalowich, M. d'Estournelles de Constant, M.
|P". Berger, etc.
̃ –-Lundi 12, cinq heures, et mercredi i.
à] dix heures, revue inédite chez 'Mme Ho-
chon.
RENSEIGNEMENTS MONDAINS.
Le prince Serge Galitzine, écuyer -de
S. M. l'empereur de Russie, vient d'être reçu
en :audiencé par le Tzar, à Tzarskoë-
Selo, d'une façon particulièroment bienveil-
lante.
Avant-hier, à la chapelle des catéchismes
de la basilique de Sainte-Clotilde, Mgr Col-
son, prélat de la maison de S. S., a célébré la
messe annuelle de l'Association des chevaliers
pontificaux et des catholiques honorés 'de dis-
tinctions du Saint-Siège. v
Cette œuvre d'assistance mutuelle, hono-
rée de l'approbation des Souverains Pontifes,
fait un pressant appel à tous ceux qui ont
reçu du Saint-Siège un témoignage de leur
fidélité pour la défense des intérêts religieux.
S'adresser au duc de Rarécourt-Pirnodan,
7.1,avenue du Bois-de-Boulogne.
L'assistance était nombreuse et a eu le
plaisir d'entendre la marquise d'Ornano inter-
préter admirablement des chants liturgiques,
avec l'accompagnement de M. Cazajus, orga-
niste à Saintc-Clotildc.
La quantité de fêtes qui se multiplient
chaque jour n'avait pas empêché une foule
nombreuse et élégante de se trouver vendredi
soir à la salle Erard1, où M. A. de Radwan, le
célèbre virtuose, l'admirable interprète de
Chopin, qu'on n'entend malheureusement que
trop rarement, donnait un superbe concert.
On l'entendit jouer tour à tour, de remar-
quable façon, du Bach, Schumann, Franck,
Gluck, Bramhs, Mendelssohn, Schubert et
Chopin. M. de Radwan fut obligé de bisser
presque tous ses morceaux et c'est sur des
applaudissements frénétiques et une véritable
ovation que prit fin cette belle soirée.
Dans l'auditoire
Princesse Arnédée de Broglie, princesse de
Brancovan, prince et princesse P. de Caraman-
Chimay, Miles de Chimay, marquise de Polignac,
prince et princesse de Polignac, comtesse Guy
do Lnbersao, Mme Pierre Lebaudy, comtesse
Jean de Lubersac, Mme Paul Lebaud'y, princesse
et Mlle dn Viggiano, M. et, Mme Vanderbilt,
comtesse et MUo Louis d'Harconrt, baronne Ro-
ger, M. et Mme Standish, Mlle de Montesquiou,
comtesse de Berteux.. comtesse et Mlles J. de
Berteux, comtesse et Mlle de Sainte-Aldegonde,
princesse Galitzine, comtesse de Saint-Sauveur,
marquis et marquise do Tracy, Mme Barton,
comtesse et Mlle do Kersaint, Mme Butherfurd-
Stuyvesant, comtesse et Mlle de Montebello,
Mlle Olive, Mlle d'Hinnisdal, comtesse F. de
Yogfié, Mme Guillaume Béer, vicomte et vicom-
tesse de Kersaint, baron, baronne et Mlle' de
Bellet, marquise de Rochechouart, Mme de La-
foulotte, comtesse Nostitz, Mme Georges Ancel,
comtesse G. de Castelbajac, comtesse de Monbel,
princesse Stirbey, marquis et Mlle d'Alcedo, M.
Mme et Mlle Xantho, MM. André de Fouquières,
comte do- Beauchamp, comte Ernest de Gabriac,
comte de Ségur, vicomte de Petiteville, comte
de Tracy, baron Reille, etc., etc.
De Vichy
Le beau temps amené au golf, au tennis
nombreux champions. Tantôt va s'ouvrir le
concours hippique, toujours si brillant, auquel
vient, cette année, s'ajouter un raid militaire.
Reconnus ces derniers soirs prince Lubecki,
M. Mannsfeld, comtesses de Goussencourt,
Valienoka, d'Assignies, de Saint-Donat, Mmes
des Rieux, Victorien Sardou; M. Francis de
Croisset, ce dernier très assidu aux soirées de
comédie.
IWI ̃
CHARITÉ
Chez la duchesse de Camastra, 85, fau-
bourg Saint-Honoré, le mercredi 14 courant
de trois à sept heures, fête de charité « Gar-
den party, spectacle, concert », au profit de
l'œuvre des pauvres italiens de Paris et de
l'orphelinat de Neuilly, sous la présidence de
Donna Bice Tittoni, femme de S. Exc. l'ambas-
sadeur d'Italie et de la duchesse de Camas-
tra. Entrée cinq francs, perçus à la porte de
l'hôtel. Cette entrée donnera droit à un
concert auquel prendront part gracieusement
les plus célèbres artistes. Ce concert aura
lieu de cinq à six heures.
S. A. R. la duchesse de Vendôme a
inauguré jeudi, dans un hôtel de la rive gau-
che, la seconde exposition de l' « Art au
foyer » au profit de la Croix-Rouge pour les
blessés du Maroc. ·
Le titre « Autour des berceaux » est plei-
nement justifié par un admirable ensemble de
travaux spéciaux à l'enfance. Nombre d'oeu-
vres se sont groupées pour exposer leurs
objets dans un salon voisin de celui réservé'
aux abonnées. Ce sont l' « Adelphic >,
« les Jouets et Tricots de la Lozère », 1' « Œu-
vre de Sainte-Elisabeth », 1' « Œuvre de la
dentelle », 1' « Œuvre de Sainte-Blandine »,
l' « Œuvre du Labor-feminas », dont S. M. la
reine de Bulgarie est présidente, l' < Œuvre
du repos. » La présidente de l'Exposition,
qui est en même temps présidente de la So-
ciété de secours aux blessés, S. A. R. la du-
chesse de Vendôme, a daigné envoyer de ses
œuvres une aquarelle et un coussin brodé.
La duchesse a été remerciée sm nom de
tous les enfants de France par une fillette,
Mlle J.-R. du Tartre, qui lui a dit des vers
spécialement' écrits par le poète M. Ch. de
Pomairols.
Autour de la royale présidente les mem-
bres du comité de l'exposition, les fonda-
teurs, les présidentes des œuvres exposantes
et le service d'honneur de la princesse.
La kermesse du Palais-Royal.
EUe s'ouvrait hier et obtint, ainsi qu'on le
pouvait espérer, le succès le plus vif. Pen-
dant tout l'après-midi, une foule élégante et
nombreuse n'a cessé-de se presser dans le
jardin, autour des comptoirs tenus par les
dames patronnesses, tous garnis des bibelots
dn goût le plus charmant et le plus délicat.
Les attractions, habilement groupées par les
soins du comité d'organisation, ont attiré la
curiosité amusée des spectateurs. Une men-
tion spéciale doit être réservée au théâtre des
Nabots, de Mme Forain, marionnettes artis-
tiques d'un comique très spirituel et très fin.
Dans la soirée, la grande Féria espagnole
de Mme Rachel Boyer a permis d'applaudir
Mlle Géraldine Farrar, Mme Réjane,.Mme
Jeanne Granier,Mlle Trouhanowa, Mme Geor-
gette Leblanc, M. Caro Delvail, après une pa-
rade de Mlle Polaire et M. Delphin.
La kermesse continuera pendant toute la*
journée d'aujourd'hui.
Le programme remarquable de la fête
donnée en faveur du « Foyer des Jeunes »,
'chez la marquise de Villehermose, en son
hôtel du parc Monceau, avait attiré une foule
extrêmement élégante qui 'emplissait les vas-
tes salons.
On a acclamé tour a tour Mme Berthe
Bady, Mlle Roch, Mme Marthe Regnier,
Mlle Z. Brôzia, Mlle Cléo de Mérode, Mlle
Provost, M. Floresco, M. Ammoyani, qui se
surpassèrent, et ce fut avec admiration que
l'on écouta Mlle Provost lire les pages ex-
quises envoyées par P. Loti.
Remarqué
S. Exc. M. Iswolsky, ambassadeur de Russie;
Mme Bacon, Mme Perez Caballero, baronne Ku-
rino, duchesse de Rohan, Mme J. Adam, mar-
quise de Villehermose duchesse d'Uzès nëe
Mortemart, princesse de Faucigny-Cystria, Mme
Stancioff. baronne D. Léonino, Mme Kousnet-
zoff. Mlle H. Vacaresco, Mme J. Catulle-Mëndès,
Mme H. Finaly, Mrs Robinson, Mme de Escalante,
Mme Larreta, Mme Valsamachi, Mme Segond,
duchesse de Talleyrand, comtesse de Mora, M.
de- Peralta, ministre de Costa-Rica prince de
Parme, comtesse de Messey, comtesse de Ber-
teux, comte et comtesse de Vilardaya, Mme de
Yturbe, Mme Amar, Mme de Sens, baronne
R. de Rothschild, comtesse de Noblet, vicom-
tesse d'Assi, comte et comtesse de La Roche-
foucauld, duc de Montmorency, comtesse de
Mous'sac, baron et baronne Tossizza, comtesse de
Fols, Mme Edgard Stern, comtesse de Rodellec,
Mme Moore, princesse de Hohenlohe, marquise
de Ravenel. Mme P. Lebaudy, comte de Peraldi,
comte de Mun, prince de Scey-Montbeliard, mar-
quis d'Argenson, comtesse Kapinsky, prince de
Broglie, baron van Caloen, M. Heyndryck, ba-
ron de Zuylen, comte de Gontaut, vicomte de
Chavagnac, M. Ed. da Silva Ramos, marquis de
La Croyx, etc., etc.
A l'occasion de la création, à Saint-De-
nis, d'un nouveau comité de l'Union des Fem-
mes de France, cette Société donnera demain,
à la mairie de Saint-Denis, au profit de.son
œuvre, une matinée avec le concoars de
Mmes d'Elu-, Marteau de Millevillc, Léo
Misley.Bertrande, Jehanne Rodriguez, Mar-
guerite Soyer, du poète Pierre Vrignault et
de MM. L. Nastorg, Gosse, G. Secretan,
Malka, René Esclavy, Arati et Despujols.
L'assemblée générale de la Société de
secours aux familles des marins français nau-
fragés a eu lieu avant-hier au siège social, 37,
rue de Richelieu, sous la présidence de MM.
le comte d'HaussonvilIe, de l'Académie fran-
çaise, et du baron Guy de Courcy, président
de l'œuvre, ayant à leurs côtés le vice-prési-
dent, M. Ubald Bocquet et les administra-
teurs.
Dans l'assistance
Comte et comtesse Pierre d'HaVcourl, com-
tesse de Niteau, marquise -et Mlle de Saint
Pierre, M. et Mme Charles Marre.t, marquise de
Korouan, Mme Ubald Bocquet, Mlle de Béarn,
comtesse Max de Mareuil, Mlle, do Courcy, vi-
comte et vicomtesse Jean de Courcy, marquis
Gicquel des Touches, MM. FoUret, de Saiut-
Laon, E. de Kcrtanguy, Levord, Boudon, J.-
Charles Roux, H. de Gourcuff, Dàyot, Desprcz,
Guillotcaux, Hubard, Hunzikcr, Robin, Pas-
quier, Mabire, Louvet, Lalande, etc.
Après une allocution de M. Guy de Courcy
et un discours très applaudi du comte
d'Haussonville sur l'œuvre et ses actifs ad-
ministrateurs, M. Julien Lenoir, secrétaire, a
soumis les comptes de 1910 qui ont été ap-
prouvés. L'assemblée a réélu administrateurs
pour cinq ans MM. Robin, Perquer et Hervé
de Gourcuff.
-*fl*»V ̃
MARIAGES
Monseigneur le.diic d'Orléans a- daigné
faire parvenir de Bruxelles, où il est en ce
moment, une lettre de félicitations des plus
flatteuses au comte de Faillv, à l'occasion du
mariage de son fils avec -Mlkv Eknayan, et
S. A. R. Mgr le duc de Vendôme lui avait
fait également le grand honneur de lui écrire
pour l'assurer de la part qu'il prenait à cet
heureux événement dans sa famille.
On annonce les fiançailles du marquis d'Ar-
maillé, avec Mlle de Saint-Innocent, fille du
marquis et de la marquise de Saint-Innocent,
tous deux décédés.
Jeudi, dans la chapelle de la Vierge de
l'église Saint-Augustin, a été célébré dans la
plus stricte intimité en raison de deuils ré-
cents le mariage de M. André Vincent, ar-
chitecte, fils de M. Camille Vincent, décédé,
avec Mlle Jeanne Lemaire.
Les témoins 'étaient, pour le marié le vi-
comte Paul'de Singly et M. Roger Bouvard
pour la mariée M. Galais, son cousin, et M.
Maurice Bucquet.
DEUIL
Hier, à onze heures, en. l'église Notre-
Dame des Champs, ont été célébrées les ob-
sèques de Mme Clément de Givrj, née Qua-
tre-Solz de Marolles. Le deuil était conduit
par M. Clément de Givry, son mari; MM.
Paul Clément de Givry, son fils; Pierre et
Jean Clément de Givry, ses petits-fils; Qua-
tre-Solz de Marolles, René de Givry, Hippo-
lyte de Givry, capitaine en retraite, et Cop-
pinger, ses frère et beaux-frères.
Dans l'assistance
Baronne de Jessaint, général de Vacquières,
marquis et marquise de Pâris, Mme de Boislisle,
baron de BuHy, comtesse de Souancé, vicomte
et vicomtesse Curial, comte et comtesse de La-
garde, comte G. Thellier de Poncheville, comte
et comtesse de Kernier, vicomte et vicomtesse de
Boislecomte, comtesse A. de Villeneuye-Guibert,
Mlle de Talïeyrand, comte de Cardaillac, M. et
Mme G. Firmin-Didot, comte et comtesse de
Beauvoir, Mlles de LaVauix, général et comtesse
de Noue, comtesse de Barrai, colonel-vicomte Le
Vavasseur, vicomtesse de Villebois-Mareuil, vi-
comte et vicomtesse de Changy, capitaine' et
comtesse Henry d'Hérouville, comtesse d Erce-
ville, baron Joseph du Teil, baron P. Sabatié-
Garat, etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière Mont-
parnasse.
Hier à midi, en l'église Saint-François-
de-Sales, ont été célébrées les obsèques de
Mme Morel, née de La Gorce. Le deuil était
conduit par M. Lariviére, secrétaire général
du syndicat de la Presse parisienne, son
gendre M. Gustave Larivière, son petit-fils,
et le docteur Gustave de La Gorce, son frère.
L'inhumation a eu lieu au Pére-Lachaise.
Le comte de Dampicrre vient de mourir
à Biarritz. Il était le père de la princesse
Wolkonsky.
A Madrid est décédée Mme Amalia Gi-
meno de Gutierre\ Gamero, fille du ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts et
femme du secrétaire de la Banque espagnole
de crédit, M. Canalejas et tous les membres
du gouvernement et de l'Université, ainsi que
le général Balseiro, représentant le Roi, et
de nombreuses personnalités politiques ont
assisté aux obsèques.
On annonce la mort, dans sa retraite du
Pardo, près Madrid, après une longue mala-
die, de 1'éminent poète et dramaturge espa-
gnol Carlos Fernandez Shaw, né à Cadix en
1865. Ancien rédacteur de la Epoca et prési-
dent de la section littéraire de l'Athénée de
Madrid, il était l'auteur de nombreux volu-
mes de poésie < Poésies de la Sierra, de la
Mer, du Ciel », la Vie folle, qui obtint le
prix Fastenrath, etc., de saynètes et ;.arzuelas,
de plusieurs'drames et des livrets des opéras
espagnols Margarita la Tornera, Colomba,
la Ma/a de rumbo. Il avait aussi traduit
Severo" Torelli et les poèmes de Coppée, et
sans sa mort prématurée, il serait prochaine-
ment entré à l'Académie espagnole.
Fernandez Shaw, qui souffrait d'une neu-
rasthénie aiguë, s'était récemment intoxiqué,
par accident ou volontairement, mais on le
croyait hors de danger lorsqu'il a succombé.
Il laisse de nombreux ouvrages inédits..
L'Athénée de Madrid, l'Association de la
presse, les Sociétés des Auteurs et des Ecri-
vains et Artistes espagnols étaient représen-
tés aux obsèques.
*E. Dalaroohe.
PETIT CARNET
Expériences CONCLUANTES
Les récents tirs de Monaco ont encore mis
en évidence les merveilleuses qualités balis-
tiques de la nouvelle douille de cartouche
pour le tir aux pigeons, créée par la Société
française des munitions. Les magnifiques
progrès réalisés par cette société dont les
éléments du tir sont d'ailleurs pour les ti-
reurs une garantie de succès et l'on' ne
saurait trop leur conseiller de s'adresser à
elle pour se renseigner en détail sur les ré-
sultats, en tous points remarquables qu'elle a
obtenus. P. G.
Autour de la politique
Le Conseil des ministres
Au Maroc. Les ministres et sous-secré-
taires d'Etat se sont réunis hier matin à
l'Elysée, sous la présidence de M. Fallières.
Le ministre des affaires étrangères a donné
connaissance au conseil de la communica-
tion verbale que lui a faite, d'ordre de son
gouvernement, le chargé d'affaires d'Espagne
sur le débarquement de contingents dans le
port de Larache.
Le conseil,s'est préoccupé de la répercus-
sion que cette action peut entraîner au
Maroc.
Le ministre de la guerre a donné lecture
des dépêches par lesquelles le général Moi-
nier le met au courant des opérations faites
en vue de la pacification autour de Fez.
Nominations militaires. II a fait ap-
prouver ensuite la nomination du général
Poline, commandant la 12e brigade d'infan-
terie, au commandement de la Ile division à
Nancy, en remplacement du général Hou-
daille, décédé.
Le général Brun d'Aubignore, disponible,
est appelé au commandement de la 40e divi-
sion d'infanterie à Saint-Mi hiel en rempla-
cement du général Perruchon, appelé au
commandement du 61 corps d'armée.
La hausse de la viande. Le ministre du
commerce a appelé l'attention du Conseil sur
une démarche qui a été faite auprès de lui
par le syndicat de la boucherie, pour lui si-
gnaler la hausse continue des viandes et lui
demander de rechercher les moyens d'y met-
ire un terme.
Le prochain Conseil des ministres aura
lieu mardi matin à l'Rlvsée.
Les Obsèques
de M. Rouvier
Les obsèques de M. Rouvier ont eu
lieu hier matin, à dix heures, à Neuilly.
Toutes les personnalités du monde poli-
tique et financier assistaient a ces funé-
railles.
«Depuis la veille, le corps était exposé
dans une chapelle ardente érigée au mi-
lieu du grand parc de la villa de la rue
Windsor.. De nombreuses couronnes
avaient été déposées autour du cercueil.
Au moment de la levée du corps, un
bataillon du 119e d'infanterie, avec dra-
peau et musique, a rendu les honneurs.
A dix heures précises, le cortège s'est
mis en marche pour gagner directe-
ment le vieux cimetière de Neuilly, où
la famille de M. Rouvier possède un
caveau.
Sur un char qui venait en tête. du cor-
tège se trouvaient les couronnes, parmi
lesquelles on remarquait spécialement
celles du préfet des Alpes-Maritimes, de
la ville de Nice, du personnel de la Ban-
que française du commerce et de l'in-
dustrie, dont M. Rouvier présidait le
conseil d administration du conseil
d'administration du Comptoir d'es-
compte, du comité de la.presse écono-
mique, du conseil d'administration de
la Banque de Paris et des Pays-Bas..
Sur le char funèbre étaient déposées
les couronnes de l'Union républicaine
du Sénat, groupe auquel appartenait M.
Rouvier, de la commission sénatoriale
des finances, des membres du cabinet
de 1905.
MM.' Jean Dupuy, vice-président du
Sénat; Etienne, vice-président de la
Chambre, Gauthier, sénateur, rappor-
teur général du budget; Adrien Hé-
brard, directeur du Temps; Ratier, sé-
nateur, président de l'Union républi-
caine du Sénat, de Joly, préfet des
Alpes-Maritimes Sauvan, sénateur,
maire de Nice; et Boudon, vice-prési-
dent du conseil d'administration de la
Banque française tenaient les cordons
du poêle.
Le deuil était conduit par MM. Fran-
çois Rouvier, fils, Pommereul, beau-
père, et Batigne, neveu du défunt.
Le commandant Aldebert représentait
le Président de la République et précé-
dait, dans le cortège officiel, M. Anto-
nin Dubost, président du Sénat; M.
Henri Brisson, président de la Chambre,
MM. Antoine Perrier, garde des sceaux;
Caillaux, ministre des finances, et Du-
jardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat.
Les autres membres du gouvernement
étaient représentés par leurs chefs de
cabinet.
Dans l'assistance, nous remarquons
encore
MM. Emile Loubet, ancien Président de la
République; Mélino, Trouillot, Delombro,
Thomson, Coehery, Poincaré, Paul Doumer,
A. Sarraut, Doumergue, P. Baudin, Ribot,
Deschanel, Pelletan, anciens ministres Mo-
'rol, gouverneur du Crédit foncier Forichon,
sénateur, président de la Cour d'appel Pal-
lain, gouverneur de la Banque de France
Lozé, sénateur, ancien ambassadeur; Char-
les Roux, de Selves, préfet de la Seine; Lé-
pine, préfet de police, de nombreux sénateurs
et députés.
Dans l'allée principale du cimetière de
Neuilly, à quelques mètres du caveau de
la famille Rouvier, une tribune a été
dressée. C'est là que vont être pronon-
cés les discours.
Mme Maurice Rouvier, que des pa-
rentes accompagnent, a précédé le cor-
tège et l'attend auprès de cette tribune.
A onze heures, le char funèbre arrive.
La foule est tellement considérable que
tout le monde ne peut pénétrer dans le
petit cimetière.
Les discours sont écoutés dans un si-
lence émouvant.
C'est d'abord M. Antoine Perrier,
garde des sceaux, qui, au nom du gou-
vernement apporte au grand républi-
cain qui vient de disparaître un hom-
mage ému. Il rappelle la carrière de M.
Rouvier, loue son talent oratoire, sa
prodigieuse facilité d'assimilation et son
courage à assumer les responsabilités
dans les circonstances les plus graves
et les plus délicates.
Après le garde des sceaux c'est le mi-
nistre des finances, M. Caillaux, qui
vient retracer « l'une des carrières les
plus remarquables et les plus fécondes
dont puisse s'illustrer notre histoire par-
lementaire ».
M. Rouvier, dit en substance M. Cail-
laux, fut avant tout, par les tendances
intimes et l'éducation de son esprit un
grand ministre du Trésor.
Nul n'a poussé plus loin que lui, cette con-
ception éminemment positive qui tend à en-
visager la gestion des deniers publics comme
la première et la plus lourde des entreprises
financières. Si la liscalité constitue le champ
plus particulier des théories et des doctrines,
si elle sert plus naturellement l'éclosion des
idées neuves qu'elle ne s'accorde avec le res-
pect-des traditions et des faits, si elle est, en
un mot, la partie quelque peu abstraite, et
comme la science ou la philosophie de la fi-
nance, la trésorerie en est l'art et la vie. Par
là même, elle s'adaptait singulièrement à
tout ce que le génie pratique de Maurice
Rouvier lui apportait d'ingéniosité native et
d'expérience patiemment accumulée.
M. Rouvier fut encore, avec ce don
d'ubiquité intellectuelle qui fut le sien,
un remarquable ministre des contribu-
tions et revenus publics.
Il fut aussi un parlementaire éminent,
un économiste averti, il fut surtout et
toujours soucieux de l'intérêt général
La conspiration permanente et sourde-des
intérêts particuliers qui s'attache si obstiné-
ment aux pas des grands parlementaires et
qui réussit souvent à les perdre n'avait au-
cune prise sur sa robuste droiture. On a pu
dire de lui qu'il méprisait la popularité si
l'on entend par là qu'il n'aimait point le
peuple, toute sa vie d'ardent dévouement à
la démocratie se dresse pour le démentir;
mais si l'on veut dire qu'il savait planer au-
dessus des clameurs des partis et supporter,
aux dépens même d'une faveur passagère, le
poids de certaines déterminations, rien de
plus exact et de plus conforme à son tempé-
rament. Il savait, en réalité, que tout renom
véritable est à longue échéance et que. c'est
moins à ses contemporains qu'à la postérité ~I
qu'un ministre des finances doit rendre
compte de ses actes et de ses mérites.'
M. Caillaux termine en disant que
l'histoire placera Maurice Rouvier à
côté des Desmarets, des Machault, des
Mollien, du baron Louis, des Léon Say,
mon loin des Colberl et des Turgot.
Puis, M. Ratier, au nom de l'Union
républicaine, a exalté le courage de
l'ancien président du Conseil.
M. Etienne, vice-président de la Cham-
bre, qui était un ami intime du défunt,
a trouvé des accents particulièrement
émus pour faire l'éloge du citoyen et du
ministre.
Pour moi, qui ne puis me détacher de la
douloureuse réalité, je veux me borner à
pleurer mon ami, à dire et à redire tout ce
que son coeur si tendre renfermait de bonté
et de générosité.
Qui peut ignorer en effet qu'il poussait
jusqu'à l'excès l'oubli des injures et qu'au
jour des plus cruelles agressions, il allait
droit à- l'adversaire pour lui bien prouver
qu'il ne gardait aucun ressentiment.
Et s'il était ainsi, si son âme était inac-
cessible à. la haine, pourquoi ne pas affirmer
qu'il trouvait dans le délicieux foyer qu'il
s'était constitué l'apaisement à ses amertu-
mes, à ses douleurs ? .?
La femme admirable qui depuis plus de
vingt ans est à ses côtés, l'a entouré d'une si
délicate tendresse, qu'elle savait toujours le
maintenir dans une douce et calme sérénité.
Ses soins vigilants de toutes les minutes,
de toutes les secondes ont pu, par deux fois,
l'arracher à la mort; mais hélas le mal
avait laissé des traces ineffaçables.
Il n'est plus.
Mais ceux qui l'aimaient resteront fidèle-
ment attachés à sa mémoire. Ils entoure-
ront la noble femme et l'enfant adoré d'une
inaltérable affection.
Adieu, mon cher Maurice, adieu,,mon cher
ami, adieu Tes amis ne. t'oublieront ja-
mais
D'autres discours ont été prononcés
par MM. de Joly, préfet des Alpes-Ma-
ritimes Duranty, vice -président du
Conseil général des Alpes-Maritimes;
Sauvan, maire de Nice; Albert Delatour,
au nom de l'administration de la Caisse
des dépôts et consignations, et Baudon,
vice-président du conseil d'administra-
tion de la Banque française.
Et lorsque la foule officielle se fut re-
tirée, lorsque la famille eut dit.au cher
disparu un dernier adieu, les employés
de la Banque, délégués par leurs col-
lègues, en- tenue de travail, passèrent
devant le caveau encore ouvert, où le
corps de Maurice Rouvier reposait déjà.
D'un geste lent et grave ils levaient leur
bicorne, rendant ainsi au « patron » qui
leur fut si bienveillant, le suprême hom-
mage.
Auguste Avril.
LA DÉLIMITATION
LA
Chasse aux Drapeaux
(De notre envoyé spécial)
Bar-sur-Aube, 9 heures.
M. Mallet, commissaire de la Sûreté
générale, ayant appelé dès l'aube son
secrétaire, M. Leloup, lui parla en ces
termes
Quand vous aurez déjeuné, Leloup,
vous irez à Fontaine, à Couvignon et à
Arrentières. Les vignerons de ces trois
villages ont placé des pancartes sédi-
tieuses et des drapeaux rouges. Vous
enlèverez les pancartes et les drapeaux,
et vous me les rapporterez. Prenez avec
vous les deux soldats peintres qui savent
laver et gratter les murs. Un piquet de
gendarmes et un piquet de dragons vous
escorteront. Allez Leloup. Soyez prudent
et énergique.
A quelle heure devrai-je partir?
demanda M. Leloup.
A deux heures moins le quart, ré-
pondit M. Mallet. Vous irez à bicyclette
naturellement.
M. Leloup, fonctionnaire docile, ne
fit entendre aucune récrimination. C'est
un homme de petite taille, qui a un vi-
sage rude et obstiné. A deux heures
moins le quart, il se trouvait à l'entrée
de la route de Fontaine. Derrière lui
étaient les deux soldats peintres, quinze
gendarmes et dix-sept dragons.
M. Leloup enfourcha sa bicyclette et
pédala courageusement. La route de
Fontaine est bien jolie, quand on la par-
court en automobile, à l'heure où déjà le
soleil décline. C'est une gentille bonne
femme de route qui fait mille détours
capricieux dans la montagne. Mais à
deux heures moins le quart, quand le
soleil est chaud, c'est une âpre mégère,
souillée de poussière, qui zigzague af-
freusement et ne peut.voirun rocher
sans se jeter sur lui. L'honorable M. Le-
loup engagea la lutte avec elle et fut
bientôt cramoisi. Il suait, il soufflait, il
n'en pouvait plus.
Derrière lui, les gendarmes et les dra-
gons, correctement rangés sur deux files,
s'avançaient au pas. Fontaine est situé à
cinq kilomètres environ de Bar-sur-
Aube. Au bout d'une demi-heure, M. Le-
loup s'y trouva. Il constata aisément
qu'au faite du hangar où l'on enferme la
pompe à incendie, il y avait un drapeau
tricolore, à bandes horizontales. Ce
n'était donc.pas le drapeau français dont
les bandes doivent être verticales. A
vrai dire, il semble que ceux qui l'avaient
fabriqué lui avaient donné cette disposi-
tion pour que l'inscription qu'ils se pro-
posaient d'y tracer, fut plus visible. En
effet, on lisait fort nettement ces mots
« Plutôt Prussiens que Champenois bâ-
tards. » M. Leloup fit enlever ce drapeau
par un des soldats peintres, et profita de
l'occasion pour saisir un très vieux dra-
peau rouge qui était devenu rose, ainsi
que font les révolutionnaires en prenant
de l'âge.
M. Leloup négligea l'écriteau placé
sur la porte de la mairie et où était
tracé cet avertissement « Fermé pour
cause d'injustice ». Il remonta sur sa
bicyclette et entreprit de se rendre à
Couvignon. C'est alors que commencè-
rent ses épreuves.
En effet, aucune route ne conduit di-
rectement de Fontaine à Couvignon.
M. Leloup dut revenir à Bar-sur-Aube
par la même route difficile qu'il avait
déjà suivie. Les deux soldats peintres
l'accompagnaient. L'un portait un grand
et solide grattoir; l'autre, portait une
brosse et un seau de toile. Mais ils
étaient vêtus de leurs bourgerons de
toile. M. Leloup, au contraire, était ha-
billé comme il convient à un magistrat,
d'un sévère et chaud costume foncé. Il
descendit à Bar-sur-Aube, traversa la
ville et s'engagea sur la route de Couvi-
gnon. C'est une route bien dure, que la
route de Couvignon. Il y a dès côtes
rudes et malaisées, où les cyclistes pren-
nent bien de la peine. M. Leloup, fron-
çant ses épais sourcils, donnait de grands
coups de pédale, et il commençait à
trouver que le mélier n'est pas agréable
tous les jours.
JI franchit ainsi huit kilomètres, sous
un soleil cruel. Pas un nuage n'eut la
charité d'apparaître au ciel et-.de jeler
sur la route une ombre bienfaisante.
M. Leloup qui était simplement rouge,.
lorsqu'il avait quitté Fontaine, était
pourpre quand il atteignit Couvignon.
A ce moment là, il avait déjà franchi
dix-huit kilomètres.
Or, il eut le chagrin de constater qu'il
n'y avait plus de drapeau rouge sur la
porte du réservoir d'eau. Un vigneron
qui travaillait au sommet d'un coteau
n'avait eu aucune peine à distinguer M.
Leloup roulant sur la route avec deux
militaires. Il était aussitôt descendu,
avait enlevé les trois drapeaux rouges
qui flottaient sur l'édicule et aussi un
écriteau qui portait « Justice ou ré-,
volte ». Puis il s'en était retourné dans r.
son champ.̃
Voilà M. Leloup bien ennuyé. A quoi
bon accomplir un si long trajet sur une
route si difficile pour s'exposer aux re-
gards narquois de quelques paysans
riant de la déconvenue du commissaire,
Heureusement M. Leloup avisa une ins-
cription peinte depuis deux mois et ainsi
conçue: « Défense aux percepteurs et aux
huissiers de pénétrer dans cette com-
mune, sous peine de poursuites ». Il
donna l'ordre aux soldats peintres d'ef-
facer ces mots railleurs. Il fallut gratter,
lettre après lettre. L'opération fut lon-
gue, si longue, qu'un paysan cria au
soldat par manière de plaisanterie
Mon garçon il faudra demander la
permission de minuit. `-
Vers cinq heures, tout fut terminé et
M. Leloup remonta sur sa bicyclette. Il
devait, comme l'ordre lui en avait été
donné, se rendre à Arrentières, mais
entre Couvignon et Arrentières, c'est
absolument comme entre Fontaine et
Couvignon, il n'y a pas de route directe,
Il fallut que M. Leloup, pour la seconde
fois, redescendit à Bar-sur-Aube,. Aussi
se mit-il en route avec une grande rapi-
dité. Arrivé au premier tournant, il né-
gligea de se retourner.
Non, il ne se retourna point, sans'
quoi il eut vu qu'un énorme drapeau
rouge flottait à nouveau sur le réservoir
d'eau. A peine avait-il eu le dos tourné,
que trois gamins étaient montés sur le
toit et avaient arboré un de ces insignes
séditieux que M. Leloup avait vaine-
ment cherchés. L'un d'eux, même, pris
de zèle, avait écrit sur la porte avec un
morceau de charbon et d'une écriture
hésitante « Mort aux vaches ».
Demain, sans doute, quinze gendar-
mes, dix-sept dragons, deux soldats et
M. Leloup viendront effacer cette ins-
cription et enlever le drapeau que trois
gamins ont planté. Cela prouve bien
qu'il n'est pas toujours' drôle d'être
commissaire.
M. Leloup, cependant, roulait vers
Bar-sur-Aube. Lorsque le malheureux
y arriva, il eut pu se rafraîchir. Il n'en
fit rien. Il voulait aller incontinent 'à
Arreritières. Il y alla, franchissant en-
core cinq kilomètres. Quand il y fut, il
eut la joie de constater que, cette fois,
il ne s'était pas dérangé pour rien. Il y
avait un fort beau drapeau rouge tout
neuf sur le toit de la mairie. Mais l'ins-
cription, où était l'inscription ? M. Le-
loup ne la trouva point. Il traversa vaï-
nement le village et il fallut qu'un soldat
perspicace, lui signalât, accroché au
support des fils télégraphiques, un petit
morceau de carton, où une main mala-
droite avait écrit « Guillaume II, à no-
tre secours, nous sommes trahis 'par
l'anarchie gouvernementale !».
Errlevons l'inscription tout de suite,
dit M. Leloup.
Et un soldat monta sur une échelle et
tira la pancarte qui fut aussitôt arra-
chée. Puis, M. Leloup,ordonna
Allons maintenant enlever le dra-
peau de la mairie. Gendarmes, vous 6c-
cuperez les abords
Lui-même, remontant sur sa bicy-
clette, prit la tête des troupes. Il arriva
à la mairie, leva la tête et ne vit plus
aucun drapeau.
Aucun drapeau. Pas le plus petit dra-
peau. Sous le nez des gendarmes, des
dragons et de M. Leloup lui-même,
quelqu'un avait enlevé le drapeau; on
ne sait qui et comment il a pu s'y pren-
dre. M. Leloup n'essaya point de dissi-
muler l'amertume qu'il ressentait à ce
moment. Il avait déjà franchi, si je sais
bien compter, 30 kilomètres sous un §0-
leil ardent. Il eut quelques paroles aca-
riâtres et se disposa à franchir encore
5 kilomètres. Il arriva vers sept heures
à Bar-sur-Aube, et je pense qu'il a eu
licence de'se reposer un instant. Mais je
pense aussi que les drapeaux r'oùgës.
flottent à nouveau sur la mairie de Fon-
taine. Je suis sûr qu'ils flottent à Couvi-
gnon et j'ai des raisons de penser qu'ils
flotteront à Arrentières, aussitôt la nuit
tombée. Alors M. Leloup va y retourner
demain? Vraiment, c'est une question
de charité. Qu'on donne une automobile
à M. Leloup.
Louis Latzarus.
A L'INSTITUT
ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES. NOU-
VEAU REFUS D'INVITATION. LE PROCÈS IMJ
RÉGIME PARLEMENTAIRE ACTUEL. PRIX.
L'Académie des sciences morales et
politiques invitée, comme l'Académie
des inscriptions, à la cérémonie du 24
juin organisée par le Cercle populaire
d'enseignement' laïque, a, comme cette
dernière, décidé par un vote à mains
levées, de s'abstenir.
M. Paul Cambon, ambassadeur de
France à Londres, membre libre de- l'A-
cadémie des sciences morales, a présenté
un ouvrage de*M. A. de Fleurieu, L'acti-
vité réfléchie, « essai sur la vie inté-
rieure ».
M. Samazeuilh correspondant de
l'Académie à Bordeaux, a donné lecture,
d'une intéressante étude sur la Crise
du régime parlementaire en Europe et
en Finance. Il est d'avis que, dans une
démocratie libérale, le Parlement est ap-
pelé à jouer le rôle très considérable de
moteur de l'action législative et admi-
nistrative, mais qu'il ne doit pas aspirer
à être tout dans l'Etat.
'Actuellement, dit-il, avec ses tentacules
énormes qui aspirent à tout saisir et à tout
absorber, l'Etat parlementaire est devenu un
organisme parasitaire qui compromet trop
souvent l'hj-gièno morale, la prospérité finan-
cière et économique des pays qu'il gouverne.
Le fonctionnement du régime parlementaire
est aujourd'hui faussé et perverti par des
tares trop malfaisantes pour se maintenir
longtemps sous sa forme actuelle ou il mé-
ritera de survivre en sachant se réforiner,
ou il subira le sort commun des institutions
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