Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1910-12-20
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 décembre 1910 20 décembre 1910
Description : 1910/12/20 (Numéro 354). 1910/12/20 (Numéro 354).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289067h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Mardi 20 DécfefofcmraCr;
S6e Année 3e Série N° 354
le Numéro quotidien 10 CENTIMES dans toute la France Etranger '.20 CENTIMES
H. DE VILLÊlTBSS^r/
Fondateur
Fondateur ""S*»'
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
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c Lotie par ceux-ci, bïâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant lès méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. ». (Beaumarchais.)
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S O 1»Œ. JME J± X EE
la. force d'une reine et la faiblesse d'une
nation PAUL Adam.
L'heure présente Vous ou Moi.
Les élections anglaises RAYMOND Recouly.
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Dessin: «Par fil spécial» Albert GUILLAUME.
Aux Ecoles La démission du professeur Gui-
gnard H. B.
Là Chambre L'agriculture PAS-PERDUS.
Autour de la politique La réintégration des
cheminots AUGUSTE AVRIL.
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lembert JULIEN DE NARFON.
Académie des sciences Alphonse Berget.
• Le fonds Bonaparte les prix CH.
Dauzats-.
Le cas du docteur Bazy HORACE Bianchon.
Gazette des tribunaux W aché de Roo le par-
ricide le verdict Georges Claretie.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Les Concerts .• ROBERT Brussel.
A propos de* « Macbeth » ROBERT Brussel.
Feuilleton Evede France Mme Hector Malot.
La Force d'une Reine
̃; • .•̃•̃̃ • et' •'̃" 1
̃ LA FAIBLESSE D'UNE NATION
La reine d'Italie dut, un jour, aban-
donner brusquement le foyer du Qui-
rinalI'Un fléau de Jugement dernier,
tout à coup, épouvantait l'Italie. La terre
tremblait sous la Sicile et la Calabre.
Messine s'écroulait sur deux cent mille
êtres éperdus, fuyant de toutes parts. Le
raz .de marée accouru remportait au
large ceux qui se précipitaient vers les
espaces découverts du port. L'incendie
tordait les malheureux emprisonnés
dans les ruines. Un gémissement una-
nime s'éleva tout autour de la planète.
Il' appartenait aux souverains de se
rendre, avec les premiers sauveteurs,
sur les lieux du cataclysme. Alors une
chose extraordinaire se produisit. Prête
au départ, la Souveraine embrassa ses
enfants, puis défendit qu'on lui man-
dât, par télégraphe, des nouvelles de
leurs maladies, pendant la séparation.
La mère s'effaçait devant la Reine to-
talemenïi Elhj appartenait au peuple,
;rien qu'au peuple. Elle ne voulait pas
qu'une seconde fût dérobée, par l'inquié-
tude particulière, à la douleur publique.
N'est-ce pas le premier devoir du chef
soumis d'abord aux destins de la nation?
Lorsqu'on approcha de Messine, la
mer était, dit -on, sanglante. Mille
cadavres flottaient, plongeaient, émer-
geaient, avec les vagues qui frappaient
le ferry-boat. Un instant, la tendre
femme se voila les yeux de ses mains,
puis, se raidissant, elle dompta ses fai-
blesses. Elle descendit, courageuse, les
mains tendues vers la foule de blessés
hurlants, de veuves folles, d'agonisants
livides. Un à un^elle les aborda, elle les
toucha, elle les réconforta sans que rien
transparût de son horreur à la vue de
ces misérables qu'on amputait sous les
bâches, .de ces déments qu'on ligotait,
de celle qui montrait son bras déchi-
queté par la faim des bêtes, durant les
heures où, gisant sous les décombres,
elle n'avait pu remuer ce membre, ni le
préserver:
Or, attirée par des lamentations déchi-
rantës,/la Reine joignit une vieille près
de mourir. Cramponnée aux mains des
assistants, la malheureuse suppliait que
l'on amenât un prêtre. Si elle trépassait
comme cel?», sans confession, c'était.pour
sa foi de pécheresse, l'éternité certaine
de l'enfer et des indicibles supplices. La
terreur secouait, cette créature pitoya-
ble, hagarde, râlante, déjà froide. On ne
trouvait pas d'abbé. La plupart avaient
disparu. Les autres étaient morts. Spec-
tacle sans nom que l'angoisse de cette
croyante toute décrépite en qui ressus-
citaient les souvenirs d'implacables ser-
mons. Devant ses yeux écarquillés entre
les mèches grises, les visions de Dante
se réalisaient. Allait-elle passer ainsi
dans l'horreur?
Brusquement, la souveraine dit
–Ecoutez; je suis la Reine; moi. La
Reine; vous entendez? Et j'absous vos
péchés; tous vos péchés. Car je suis la
Reine. Vous m'avez comprise. Reposez
en paix. Vous avez l'absolution.
Sa Majesté étendit les mains vers
'la tête de l'agonisante qui s'apaisa, se
coucha, qui finit, calme, le goût du pa-
radis sur les lèvres, l'extase dans les
yeux.
Sait-on quelque épisode historique re-
latant la certitude plus entière d'un mo-
narque en son pouvoir de droit divin.
C'est plus que la confiance de saint
Louis touchant les écrouelles des men-
diants. C'est une action sans égale dans
toutes les biographies des dominateurs.
Songez que la Reine ne s'était, aupa-
ravant, permis nul geste d'autorité. Jus-
qu,alorselleayait,entoutescirconstances,
afïgclé les, attitudes, les paroles, les ma-
nières d'une bonne mère, d'une épouse
dévouée. C'était là son orgueil ne rien
paraître, devant les hommes, qu'une
femme simple et droite. Et, tout à coup,
la. fille des princes montagnards accom-
plit 1 acte de majesté au milieu des plus
efîroyablesi -catastrophes, parmi les cris
des agonisants, des blessés.
Si Ion, examine cet acte au point de
vue sceptique, comme il sied, on jugera
que là consolatrice ne s'arrogea point
réellement le pouvoir de remettre les
péchés. Sans doute devina-t-elle qu'une
vieille Sicilienne très dévote, malgré
des Taules, aurait, dans la tradition du
pouvoir royal la même confiance qu en
la tradition du pouvoir religieux? Ren-
dons cethommage à la critique des psy-
chologues. Admirerons-nous moins la
•ubite conscience de. sa grandeur effl-
cace qui surgit aû-cceuB-d&fkReine? Ne
pourrons-nous pas supposer que l'in-
fluence des atavismes transmis par un
sang de chefs, et latent jusqu'à cette
heure, dicta les paroles victorieuses de la
terreur? Ne fut-ce pas aussi la manifes-
tation réflexe, spontanée de sentiments
obscurs, développés, peu à peu, dans cette
âmeauxnqblesorigines, parla croyanceà
la prédestination, par le sens d'apparte-
nir à une série de causes etd'efîets-causes^
enchaînement ininterrompu de phéno-
mènes sociaux qui marièrent les for-
ces d'une fille byzantine au sort d'un
prince latin, afin n que leur descen-
dance symbolisât de nouveau le génie
collectif des races méditerranéennes?
De tout cela, peut-être, se composa, très
lentement, inconsciemment, une foi
réelle, optimiste, en sa mission qui fit le
geste de la Reine si naturel et si brus-
que.
Depuis lors, sa popularité grandit
parmi les Italiens. Ils reconnaissent une
créature d'élite qui, dans les heures ter-
ribles, écarte l'effroi, exerce tous les pou-
voirs, incarne toutes les vertus de la na-
tion, et qui les exprime par des paroles
grandioses, dignes de l'histoire, de la
légende aussi.
C'est une force immense que de croire
en sa mission.
Cette force, que possède parfois un
seul être, cette force d'optimisme, elle
manque toujours à la démocratie qui a,
pourtant, ses grandeurs, sa justice.
Nous avons subi, ces jours derniers,
un émoi. Il ne s'agissait pas de catastro-
phe, mais de victoire. Trois cents de nos
soldats avaient, an Massalit, dispersé
cinq mille esclavagistes armés de fusils
à répétition, livrant bataille après de
longs, de savants préparatifs, après toute
une politique d'alliances et de prophéties
musulmanes. Nos troupes occupent la ca-
pitale de cet Etat, comme celle de l'Oua-
daï. Un des sultans a péri. L'autre est
blessé. Sans doute avons-nous, pour un
temps, fermé à des pillards cruels les
abords des patries où cultivent les peuples
faibles de notre protectorat. Victoire évi-
dente, très noble, civilisatrice. Comment
avons-nous accueilli la nouvelle? Par
des cris de frayeur! Les journaux à
sensations imprimèrent en grosses let-
tres les mots de drame et de massacre.
Interviewés, les anciens ministres élu-
dent la responsabilité d'avoir permis ce
triomphe nécessaire qui dispersa tout
une. armée de tortionnaires, de rava-
geurs et d'incendiaires. Pis encore. C§j>
tains députés se dressent pour enjoindre
aux ministres actuels de s agenontller,
la corde au cou, devant le Turc et l'An-
glais, voisins très distants du territoire
qu'arrosa le sang du colonel Moll et de
nos héros morts glorieusement, le lau-
rier d'or au front. Ces parlementaires
exigent que la France s'humilie, qu'elle
s'avilisse; et tout de suite. Ce n'est pas
l'optimisme, ni la confiance en leur mis-
sion, qui agite ces orateurs. Il leur
manque la force de la reine Hélène,
cette foi dans l'œuvre nationale, ce sens
de 1 enchaînement historique et des cau-
ses lointaines qui déterminent les évé-
nements, qui donnent à un peuple,
comme à un souverain, la certitude
spontanée de ses justes pouvoirs.
Voyez cette princesse, au milieu des
hurlements et des râles, dans Messine
détruite par une 'catastrophe d'Apoca-
lypse. Elle ôte les mains de ses yeux, et
elle s avance en prononçant les paroles
qui rendent la mort acceptable. Au con-
traire,. voyez ces élus de la France
qui, sur le monde, propagea les princi-
pes de la liberté, il y a cent ans, par la
force de ses baïonnettes. Entendez ces
élus et leurs journaux qualifier de dé-
sastre une victoire, parce que, magnifi-
quement, succombèrent quelques sol-
dats en accomplissant leur devoir à
la manière de Léonidas. Ces députés
revendiquent toutes les hontes de la fai-
blesse. 11 nous faut trembler. On nous y
invite avec rage. Loin de rendre glo-
rieuses les morts des héros, on les fait
sinistres et significatives de prochaines
défaites. On nous invite à craindre le
Turc et l'Anglais. Apparemment ces
flatteurs des poltrons, ignorent-ils que
l'Anglais, n'a pas un poste à cent kilo-
mètres de Drijelé, qu'il ne se soucie point
d'en établir, qu'il souhaite aussi de chas-
ser hors du Darfour les esclavagistes,
ces anciens mahdistes dévastateurs de
Khartoum et d'Omdurman. Sept cents
kilomètres, longueur totale de l'inac-
cessible et montagneux Tibesti, sépa-
rent le Turc et sa frontière tripolitaine
du Borkou septentrional, pays énorme,
dont nous n'avons pas encore franchi
les limites méridionales, malgré les ob-
jurgations de nos stratégistes, redoutant
la descente des tribus belliqueuses, tou-
jours aux aguets dans ce repaire. Le
Turc et l'Anglais sont des voisins ex-
trêmement éloignés d'Abécher et du Mas-
salit. Nos députés ne savent pas la géo-
graphie. Mais ils savent épouvanter la
timidité des faibles qui braillent dans
les réunions publiques, ces militants »
de la C. G. T., prêts à fuir par cen-
taines avec les foules dès que trois cui-
rassiers caracolent dans un faubourg en
émeute. Non, ils n'ont pas confiance en
leur mission, ces parlementaires, ni en
la mission civilisatrice de la France
L'adjudant Léonard Alessandri la pos-
sédait, lui, cette force de se croire en com-
munion avec toute la série des causes
lointainesdéterminantl'œuvrcdes Latins
chez les Barbares d'Afrique; et cela mal-
gré son humble parentage de charpen-
tiers corses au travail dans les ruelles
de Toulon. Comme la reine Hélène, le
colonel Moll, le lieutenant Brûlé, leurs
compagnons eurent, à l'heure tragique,
le sens des idées anciennes, toutes-puis-
santes qui font l'histoire des peuples,
qui s'expriment par la bouche de ses
chefs ou le geste de ses héros, qui sont
1 essentiel et le permanent, tandis que
les individus ne sont qu'adventices et
transitoires. Il y a des moments où les
gens de cœur choisissent de mourir pour 1
une pensée nationale en lutte sur le
monde; et cela ne leur est point
si pénible. Non, ils ne souhaitèrent pas,
les agonisants de Drijelé, qu'on les plaî-
gnit avec des larmes puériles, et des
phrases de tréteau politique. Ils eussent
préféré plus d'imitateurs et moins de
deuillants. Leur optimisme héroïque
conçut l'espérance de leur rêve conti-
nué, de leur effort achevé. Et s'ils eu-
rent un chagrin suprême, ce fut d'i-
maginer, peut-être, que certains dépu-
tés, afin d'obtenir les suffrages des ti-
mides, proposeraient l'interruption de
la tâche entreprise, rendraient' inutile
le sacrifice noblement, consenti. S'ils
eurent un chagrin suprême, ces héros,
ce futd'imaginer la faiblesse de la démo-
cratie inapte à dire comme la reine Hé-
lène «Je suis lalieine » avec tout ce que
cela comporte de courage fier, et de con-
fiance en la mission de nos races, attes-
tée par l'histoire des Latins.
Paul Adam.
Échos
^ïïtt~Tsmpêratute
Hier matin, à Paris, ciel nuageux avec
brouillard qui, vers midi, s'est transformé en
bruine. La température s'est un peu rafraîchie.
Le matin, le thermomètre ne marquait plus
que 2° au-dessus au zéro, au lieu de 70 la
veille. A midi, 7°; à quatre heures, go. Baro-
mètre en forte hausse, 771" 5. •
Une aire de forte pression s'étend sur
l'ouest de l'Europe et sur l'Atlantique jusqu'au
delà des Açores.
Le maximum barométrique (773ram) se trouve
sur le golfe de Gascogne.
Leventest modéré de l'ouest surla Manche,
faible du nord-ouest en Gascogne et en Pro-
vence.
Départements, le matin. Au-dessus de \èro
o°,6 à Gap, i° à Belfort et à Besançon, 3° à
Limoges et à Lyon, 40 à Bordeaux, à Cler-
mont et à Toulouse, 5° à Rochefort et à Mar-
seille, 6° à Cette .et à Nantes, 7° à Perpignan,
8° à Biarritz, 90 à Lorient, io° à Cherbourg et
à Brest, il0 à Alger.
En France, le temps va rester nuageux,
avec température voisine de la normale.
(La température du Ig décembre 1909 était,
à Paris le matin, 1° au-dessus de zéro à
midi, 5°. Baromètre, 7Ô4mm. Journée humide
et sombre.)
De iVeio York Herald
,A New- York Temps couvert. Tempéra-
ture maxima, 5° minima, ?£j% Vent
o'ùeât; .•«- -̃
A Londres Temps couvert. Température
maxima, 14° minima, 40. Baromètre 768mm.
Vent calme.
A Berlin Temps beau. Température (à
midi) j\
Les Courses
Aujourd'hui, à i heure 15, Courses à
Vincennes (trot).- Gagnants du Figaro
Prix de la Cuvinière Gabion; Héritier.
Prix de La Roche -sur- Yon Etendard;
Canty Boy.
Prix des Rouges- Terres Grand Duc; Ger-
maine.
Prix de Saint-Sever Grenade Glaneuse.
Prix de Saint-Contest Guirlande Flava.
Prix de Vaumas Hégire Erie Rousseau.
CONTRE LE DUEL
^x, Dumas fils disait « Les opinions
̃<*s sont comme les clous. Plus on tape
dessus, plus on les enfonce. » La cou-
tume de se battre en duel est bien aussi,
chez nous, un de ces clous-là. Voilà des
siècles qu'on tape dessus; jamais elle n'a
paru plus « enfoncée » dans nos moeurs.
M. l'abbé Lemire a rêvé de l'en ex-
traire. L'intention est excellente, et la
proposition de M. Lemire contient des
dispositions dont la sévérité devra plaire
aux ennemis du duel.
Mais, supposer que le Parlement
votât cette'proposition, devons-nous nous
attendre à voir tomber en désuétude,
parmi nous, la mode d'aller « sur le
terrain » 11 est probable que non, et que
rien ne sera changé en France.
Il n'y aura que quelques procès-ver-
baux de plus, et, pour les magistrats, un
léger surcroît de besogne. Et l'on s'ac-
commodera très bien du supplément de
risques et de frais qui sera de-
venu la conséquence inévitable, et pré-
vue, de toute rencontre. Il suffit, en ces
matières, d'être à l'âbri des surprises.
A Buenos-Aires, un très grand journal
a pris 1 habitude de tirer le canon pour
appeler la population à, sa « salle des
Dépêches », dès qu'une nouvelle sensa-
tionnelle y est affichée. Ces exercices
d artillerie sont interdits par la police,
qui les punit d'une amende de cinq cents
francs. Notre excellent confrère a-t-il re-
noncé pour cela à tirer le canon? Pas le
moins du monde. Dès qu une grosse
nouvelle lui est câblée d'Europe, il pré-
pare à la fois sa poudre et ses cinq cents
francs Le coup part; la police tend la
main; on la paye, et tout est dit.
Il en sera de même, sans doute, le
jour où l'on saura qu'une promenade au
plateau de Châtillon ou à la Roue de
Paris se paye diune amende et de quel-
ques mois de prison. Cela s'ajoutera aux
frais généraux de 1 aventure, et peut-
être y aura-t-il quelque élégance à mon-
trer qu'on n'a peur ni de débourser cin-
quante louis, ni de coucher à Fresnes.
D'autant qu'on n'y couchera jamais
longtemps, 11 sera bien difficile à, des
juges de traiter en malfaiteur 1 honnête
homme à qui l'échange de deux balles
ou quelques battements de fer auront
permis de dénouer, proprement et sans
bruit, la querelle qu un débat judiciaire
eût, peut-être, scandaleusement aggra-
vée, et qui démontrera qu'en préférant
le «.stupide » duel au sage procès, il a
pris le seul parti qu'un homme d esprit,
et de cœur pût prendre. Et puis enfin
il y a le sursis; il y a la grâce; il y a les
amnisties. Il serait trop injuste que les
duellistes n'eussent point leur part de
ces gâteries-là.
-a°o-
È Travers Paris
Aujourd'hui la Chambre discutera les
propositions relatives à la réintégration
des cheminots et, subsidiairement, les
questions relatives à la rétroactivité des
retraites des employés des chemins de
fer, auront leur echo à la tribune.
Au cours d'une conférence dont nous
parlons plus loin, qui a eu lieu hier au
ministère de l'intérieur entre les prési-
dents des conseils d'administration des
cinq grandes Compagnies de chemins de
fer, le présidentdu Conseil et les ministres
des finances et des travaux publics, on
a très attentivement examiné la ques-
tion de la rétroactivité des retraites. On
s'est' arrêté à une combinaison qui per-
mettrait aux Compagnies, par un sys-
tème nouveau d'obligations, d'assurer
cette rétroactivité.
C'est le projet que M. Briand avait
élaboré et auquel les présidents des
grandes Compagnies semblent s'être fi-
nalement ralliés.
Le Journal officiel a le souci de l'ac-
tualité. Il publie aujourd'hui
1° Un décret portant règlement d'adminis-
tration publique pour l'application de la loi
du 1er août 1905 sur la répression des fraudes
dans la vente des marchandises et des falsi-
fications des denrées alimentaires et des pro-
duits agricoles, en ce qui concerne les pro-
duits de la sucrerie, de la confiserie -et de la
chocolaterie;
2° Un arrêté concernant la coloration arti-
ficielle des produits de la sucrerie et de la
confiserie
3° Une circulaire aux agents du service de
la répression des fraudes sur l'application
du décret du 19 décembre 19J.0, concernant
les produits de la sucrerie, de la confiserie
et de la chocolaterie.
Tout de même, il a fallu quatre ans et
six mois pour protéger par un règle-
ment formel les gourmets, les gour-
mands et tous ceux que le renouvelle-
ment de l'année expose aux diabétiques
indigestions. Quatre ans et six mois. Ne
nous plaignons pas trop.Il eût suffi d'at-
tendre encore une quinzaine pour que le
décret, promulgué pendant la trêve des
confiseurs, n'ait d'effet valable qu'en dé-
cembre 1911".
Coquelin et Jules Verne ont reçu hier
de Paris un égal hommage.
Sur le parc de l'ancien couvent des
Oiseaux, on venait de percer et de paver
deux voies nouvelles aboutissant au
boulevard" des Invalides. `
Comment les nommer? Attendrait-on
le baptême municipal?
On n'attendit point. Avant l'émail édi-
litaire, on accrocha deux écriteaux. L'un
porte cette inscription Avenue Cons-
tant-Coquelin; l'autre, celle-ci Avenue
Jules- Verne.
Le Conseil n'aura plus qu'à ratifier ces
deux dénominations.
PETITES CURIOSITÉS
Le pseudonyme littéraire, dont on dispute
depuis quelques jours dans les journaux, fut
consacré par d'illustres artistes, en tête des-
quels figurent Pierre Loti et Anatole France.
Il y eut cependant un grand homme qui en
contesta la nécessité Balzac. Balzac croyait
découvrir dans le nom propre d'un individu
un signe cabalistique dans lequel la Provi-
dence indiquait clairement son intention. Il
distinguait un rapport étroit et presque né-
cessaire entre les syllabes d'un vocable pa-
tronymique et la destinée de celui qui en était
le titulaire. Ainsi ce nom éclatant et sonore
« de Balzac » lui paraissait exprimer excellem-
ment le génie de l'écrivain auquel le monde
allait devoir la Comédie humaine. Il est vrai
qu'il ne s'appelait que Balzac et qu'il avait
orné de deux ou trois lettres avantageuses
son nom originel; mais il avait complètement
oublié ce détail, et d'ailleurs, le romancier
ajouta assez de personnages à l'état civil
pour accroître celui ci, avec lui-même,
d'un personnage nouveau. En somme, Bal-
zac avait bien raison. Mais que faut-il
penser de sa théorie ? Naguère encore
l'Intermédiaire relevait la liste des hommes
connus dont les noms semblent contenir et
annoncer la carrière le mathématicien Poin-
caré, le conservateur du bois de Boulogne,
M. Forestier, l'abbé Ledieu, le roi de l'or,
Gould, l'amiral Boue, M. Scribe, etc., etc.
Ces exemples sont piquants plus que démons-
tratifs. Au dix-septième siècle, il y eut deux
hommes de génie en l'honneur desquels un
d'Hozier à la manière de Balzac eût pu com-
poser un pseudonyme retentissant l'un s'ap-
pelait Corneille, et l'autre Racine.
Tout arrive, même le fameux ascen-
seur du Louvre que les visiteurs de notre
musée national réclamaient depuis l'Ex-
position de 1878.
Le crédit est voté et M. Dujardin-
Beaumetz a parafé hier l'ordonnance-
ment des devis, dont le chiffre est natu-
rellement assez élevé, car il faudra, pour
loger l'ascenseur, percer des murs épais
et remettre en parfait état tout ce qui
aura pu être touché par cette opération
dans le palais.
Les travaux' commenceront cette se-
maine.
--o--o-
Un abus.
Les, étrennes sont une très gentille
coutume, un peu onéreuse et qui fait
toujours plaisir à quelqu'un, à qui les
reçoit et, bien souvent, à qui les donne.
Tout de même, il ne faudrait pas que
cet aimable usage devînt un abus.
Or, un de nos amis nous raconte que
plusieurs maisons de banque ont, ces
jours-ci, reçu la visite d'un nouveau pré-
tendant aux étrennes c est, après le
facteur des lettres ordinaires, et après
le facteur des lettres chargées, et après
le facteur des imprimés, et après le télé-
graphiste, et après. oublions les autres,
̃ c'est 1 employé qui est chargé de l'obli-
tération des circulaires.
Evidemment, ce fonctionnaire est esti-
niable éyîaïWffientrîes services qu'il
rend à l'administration des postes.
Mais justement, quand il oblitère les
timbres, c'est à l'administration des
postes qu'il rend service, et non pas à
nous, public modeste. Que les timbres
de nos lettres soient oblitérés ou non,
peu nous chaut, pourvu que nos lettres
arrivent. Et c'est à l'administration, ce
n'est pas à nous, qu'il appartient de re-
mercier, de récompenser le fonction-
naire modèle qu'elle emploie à empê-
cher qu'un timbre ne puisse deux fois
servir.
Depuis que les'employés de l'Etat ont
pris l'habitude de se 'mettre en grève
contré le public, s'ils ne sont pas contents
de l'Etat, vont-ils avoir pius d'exigence
à l'égard de ce pauvre public?. Ce
serait injuste.
Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot, a lieu
l'exposition des objets d'art, tableaux et
livres, composant l'atelier de feu Léon
Jancey, ancien secrétaire général de
rOpéra-Comique. La vente, demain, sera
dirigée par M" André Couturier, assisté
de M. G. Guillaume, expert.
La maison Marne, toujours au premier
rang lorsqu'il s'agit d'éditions artisti-
ques, met en vente cette année un choix
abondant de livres d'étrennes qui seront
certainement appréciés par la jeunesse.
Citons Une Tache d'encre de René
Bazin, illustrations de Brouillet, l'Epopée
impériale par Jules Mazé, la Fiancée de
Brumaire par Jean Drault, les Conqué-
rants de l'air par Georges de Lys, Frivole
par J. des Gâchons, les Mots historiques,
album de Job la Vie de N. S. J.-C. ra-
contée aux enfants, avec des illustrations
de Gustave Doré.
Si la mode change pour la toilette et
impose tantôt des robes bouffantes et
des chapeaux minuscules, tantôt des
chapeaux gigantesques sur des four-
reaux collants, il est un point sur lequel
elle ne varie pas: l'obligation pour quel-
qu'un qui se respecte d'offrir des bon-
bons de Pihan. Aussi la foule se presse-
t-elle dans les brillants magasins du
faubourg Saint-Honoré, où 1 exposition
présente les plus adorables choses bon-
bonnières japonaises, coffrets, faïences,
grès flambés, bourses, sacs artistiques
et, pour garnir tout cela, les exquis bon-
bons du grand chocolatier.
Tout Paris sait quelles charmantes
surprises l'Elysée^Palace prépare oha-
que année pour le souper du Réveillon.
Sans être indiscret on peut dire que le
prochain Christmas égalera en éclat ses
devanciers. Un menu digne de Lucullus
dans le cadre le plus élégant s'accom-
pagnera d'un programme tel que Noël
s'achèvera dans le beau hall des Champs-
Elysées en toute gaieté, pour ceux bien
entendu qui auront retenu à temps leur
table. ^=c=
Hors Paris
Depuis que lord Brougham créa Can-
nes station d'hiver, et bien que la vogue
de la charmante ville ait sans cesse aug-
menté, aucun événement n'a marqué
dans ses fastes comme marquera l'ou-
verture, prochaine, du Carllon Hôtel.
Dernière création de M. Henry Ruhl,
admirablement situé en plein midi sur
la promenade de la Croisette, le Carlton
de Cannes, majestueux et splendide. of-
frira à ses hôtes 300 chambres, autant
de salles de bains, dont le confort ne
sera égalé que par la perfection de son
restaurant.
DeNicfe-:
« La saison est très en avance ici; de
tous côtés les heureux de ce monde,
avides de soleil et de lumière, arrivent
déjà et prennent leurs quartiers d'hiver.
Depuis quatre jours le restaurant du Ca-
sino municipal, où Négresco fait une si
merveilleuse cuisine, a rouvert ses por-
tes et tout desuite les dîneurs de marque y
ont afflué. Remarqué parmi eux LL. AA.
prince et princesse de Saxe-Meiningen,
baron Rœderer, Mrs Charters, baron de
Kœtze, M. Gardncr, M. Furth, Mmes
Mango, comte et comtesse de Leusse,
Stéphane Ephrussi, Mme Landau, M.
Darnborough, M. Hériot, Mme Soulas,
M. de Kanshine, MM. Schlésinger, Isi-
dore de Lara, comte Ugo de Hohenau,
comtesse Rosé de Hohenau, etc. »
Nouvelles â la Main
A la Chambre
L'abbé Lemire propose une loi con-
tre le duel.
Cause excellente et qui vaudrait
qu'on se battît pour elle.
Dans les couloirs:
Une commission va être nommée
pour examiner la question Paris port de
mer.
Elle s'y noiera.
**«
Le ministère se ralliera-t-il à l'idée?
S'il la repousse, on le débarquera.
M. Leboucq, député, est chargé de
porter à la Chambre un grand nombre
de vœux émis en faveur du projet.
Leboucq? Excellent nom pour un
émissaire.
• ,-̃ .;•-•̃.
Le projet prend consistance. Il in-
fluence déjà les couturières.
En quoi?
En prévision de Paris port de mer
les robes des Parisiennes se rapprochent
chaque jour du costume de bain.
Le Masque de Fer.
r. ,t. <% ,j>t:'è',
A NOS LECTEURS
Une bonne nouvelle pour ceux de nos
lecteurs qui sont en villégiature sur la-
Côte d'Azur
Depuis hier, le FIGARO est vendu, le soir
même de son apparition, à Toulon, à
Cannes et à Nice.
Il est en vente à Nice onze heures. et
demie du soir, tandis qu'avec le service
ordinaire des postes, il n'était mis à la dis-
position des acheteurs que le lendemain
matin à huit heures..
Nous avons organisé un service particu-
lier pour servir ainsi plus rapidement
notre élégante clientèle de la Côte d'Azur.
C'est un des nombreux progrès que nous
avions à cœur de réaliser et que, d'ailleurs,
l'immense succès du FIGARO à dix centimes
nous imposait. :v
L'Heure présente
Encore un témoin de plus qui se targue
d'avoir vu au train dé Milhaud le docteur
Brengues. Ce serait à croire que, le jour
du crime, toute la ville de Nîmes s'était
donné rendez-vous à la gare. Pour le Pré-
sident de la République il n'y aurait pas
eu plus de monde. Et si, de son côté, le
docteur Brengues se rappelle toutes les
personnes qu'il a rencontrées ce sôir-là,
on comprend sa hâte d'être jugé séance
tenante.
De prime abord, la longue retenue de
ces témoins les rend peut-être un peu
suspects. Mais, en réfléchissant, on trouve
à leur silence bien des raisons.
D'abord l'appréhension très naturelle
qu'éprouvent beaucoup de gens à s'im-
miscer dans les débats de justice quand
nulle obligation ne les y force. De nos
jours, le rôle du témoin n'a rien de bien
tentant. Soumis à des enquêtes de police,
tarabusté par le ministère public, cuisiné
par le président, vilipendé par la défense,
le plus souvent il ne rapporte chez lui
d'autre bénéfice qu'une violente neuras-
thénie causée par les émotions d'au-
dience. Et parfois même, le trouble des
années aidant, il garde la vague réputa-
tion d'avoir été jadis plus ou moins mêlé
à une assez vilaine affaire.
Mais ce qui retient surtout la langue
des témoins, c'est l'incertitude où ils se
trouvent sur la conduite à tenir, envers
l'inculpé. Faut-il, par amour de la jus-
tice, se faire pourvoyeur de gibet"? Faut-
il, par amour de ses aises, laisser échap-
per un coupable ? Personne n'est bien
fixé. « Dois-je parler ? demandait une
dame à son avocat, avant d'aller charger
le docteur Brengues. « Interrogez votre
conscience » répliqua prudemment le
maître.
C'était bientôt dit. Chose étrange à une
époque comme la nôtre, si féconde en
penseurs, il n'existe sur la question nulle
doctrine. Ces messieurs, sans doute oc-
cupés ailleurs, ont complètement négligé
le problème. De sorte que la conscience,
quand on l'interroge là-dessus, ne sait
plus à quel saint se vouer. Et alors si on
la presse trop, on peut très bien s'atti-
rer de sa part la réponse la plus désobli-
geante. Vous ou Moi.
Vous ou Moi.
Les Élections anglaises
Voilà les élections anglaises à peu près
terminées. A l'heure où j'écris ces lignes,
il ne reste plus à connaître que les résul-
tats de six sièges. Le moment est venu
de jeter un regard d'ensemble sur ce
scrutin qui, après plusieurs semaines
d'efforts et de meetings, laisse exacte-
ment les choses en l'état.
Conservateurs et libéraux, ministé-
riels et antiministériels auront dans la
nouvelle Chambre la même force res-
pective que dans l'ancienne, à une ou
deux voix près. Les unionistes ont ga-
gné quelques sièges dans le JNord. Mais
les pertes qu'ils ont subies à Lon-
dres, la capitale, réduisent à néant
leur avance. Dans le Lancashire, la tac-
tique opportuniste de M. Balfour, met-
tant de côté pour le moment l'épouvan-
tail protectionniste, explique dans une
certaine mesure peut-être cette très lé-
gère avance. A Londres, par contre,
l'idée unioniste perd du terrain aux
yeux des ouvriers, des prolétaires des
faubourgs, les Lords, à propos de qui se
font les élections, sont avant tout des
landlords, des propriétaires qui tou-
chent, ou font toucher par leurs agents,
les fermages des maisons.
L'Ecosse, le Pays de' Galles, une partie
de l'Angleterre industrielle sont demeu-
rés énergiquement fidèles aux radicaux.
Quant à l'Irlande, le parti nationaliste
dirigé par M. Redmond a victorieuse-
ment résisté aux attaques du groupe
dissident de M. O'Brien.
Le gouvernement conserve donc toute
sa majorité. C'est là le fait essentiel
et dominant. Les élections de janvier
dernier s étaient faites presque unique-
ment sur la question du budget. Il
s'agissait de savoir si le pays approu-
vait la politique financière du chancelier
de l'Echiquier, M. Lloyd George, taxé
de socialiste, presque de révolutionnaire
par ses adversaires. Les électeurs, tout
en réduisant dans des proportions nota-
bles la majorité libérale, n'en maintin-
rent pas moins au pouvoir le ministère.
C'est la question constitutionnelle, et
non plus la question financière, qui ren-
dait nécessaire la consultation actuelle
et qui en a formé l'unique objet.
« A quoi sert cette consultation, di-
sent certaines personnes, puisque le mi-
nistère de M. Asquith n'en sort ni affai-
bli, nf renforcé. Puisque la force dont il
disposait avant la dissolution ne lui p'er-
V :l ̃; ̃̃̃̃̃ ̃
S6e Année 3e Série N° 354
le Numéro quotidien 10 CENTIMES dans toute la France Etranger '.20 CENTIMES
H. DE VILLÊlTBSS^r/
Fondateur
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Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
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̃ i
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c Lotie par ceux-ci, bïâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant lès méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. ». (Beaumarchais.)
Dans les colonies françaises, mêmes prix
d'abonnement que pour Paris.
S O 1»Œ. JME J± X EE
la. force d'une reine et la faiblesse d'une
nation PAUL Adam.
L'heure présente Vous ou Moi.
Les élections anglaises RAYMOND Recouly.
Les livres d'étrennes G. S.
Dessin: «Par fil spécial» Albert GUILLAUME.
Aux Ecoles La démission du professeur Gui-
gnard H. B.
Là Chambre L'agriculture PAS-PERDUS.
Autour de la politique La réintégration des
cheminots AUGUSTE AVRIL.
Le Monde religieux: Le centenaire de Monta-
lembert JULIEN DE NARFON.
Académie des sciences Alphonse Berget.
• Le fonds Bonaparte les prix CH.
Dauzats-.
Le cas du docteur Bazy HORACE Bianchon.
Gazette des tribunaux W aché de Roo le par-
ricide le verdict Georges Claretie.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Les Concerts .• ROBERT Brussel.
A propos de* « Macbeth » ROBERT Brussel.
Feuilleton Evede France Mme Hector Malot.
La Force d'une Reine
̃; • .•̃•̃̃ • et' •'̃" 1
̃ LA FAIBLESSE D'UNE NATION
La reine d'Italie dut, un jour, aban-
donner brusquement le foyer du Qui-
rinalI'Un fléau de Jugement dernier,
tout à coup, épouvantait l'Italie. La terre
tremblait sous la Sicile et la Calabre.
Messine s'écroulait sur deux cent mille
êtres éperdus, fuyant de toutes parts. Le
raz .de marée accouru remportait au
large ceux qui se précipitaient vers les
espaces découverts du port. L'incendie
tordait les malheureux emprisonnés
dans les ruines. Un gémissement una-
nime s'éleva tout autour de la planète.
Il' appartenait aux souverains de se
rendre, avec les premiers sauveteurs,
sur les lieux du cataclysme. Alors une
chose extraordinaire se produisit. Prête
au départ, la Souveraine embrassa ses
enfants, puis défendit qu'on lui man-
dât, par télégraphe, des nouvelles de
leurs maladies, pendant la séparation.
La mère s'effaçait devant la Reine to-
talemenïi Elhj appartenait au peuple,
;rien qu'au peuple. Elle ne voulait pas
qu'une seconde fût dérobée, par l'inquié-
tude particulière, à la douleur publique.
N'est-ce pas le premier devoir du chef
soumis d'abord aux destins de la nation?
Lorsqu'on approcha de Messine, la
mer était, dit -on, sanglante. Mille
cadavres flottaient, plongeaient, émer-
geaient, avec les vagues qui frappaient
le ferry-boat. Un instant, la tendre
femme se voila les yeux de ses mains,
puis, se raidissant, elle dompta ses fai-
blesses. Elle descendit, courageuse, les
mains tendues vers la foule de blessés
hurlants, de veuves folles, d'agonisants
livides. Un à un^elle les aborda, elle les
toucha, elle les réconforta sans que rien
transparût de son horreur à la vue de
ces misérables qu'on amputait sous les
bâches, .de ces déments qu'on ligotait,
de celle qui montrait son bras déchi-
queté par la faim des bêtes, durant les
heures où, gisant sous les décombres,
elle n'avait pu remuer ce membre, ni le
préserver:
Or, attirée par des lamentations déchi-
rantës,/la Reine joignit une vieille près
de mourir. Cramponnée aux mains des
assistants, la malheureuse suppliait que
l'on amenât un prêtre. Si elle trépassait
comme cel?», sans confession, c'était.pour
sa foi de pécheresse, l'éternité certaine
de l'enfer et des indicibles supplices. La
terreur secouait, cette créature pitoya-
ble, hagarde, râlante, déjà froide. On ne
trouvait pas d'abbé. La plupart avaient
disparu. Les autres étaient morts. Spec-
tacle sans nom que l'angoisse de cette
croyante toute décrépite en qui ressus-
citaient les souvenirs d'implacables ser-
mons. Devant ses yeux écarquillés entre
les mèches grises, les visions de Dante
se réalisaient. Allait-elle passer ainsi
dans l'horreur?
Brusquement, la souveraine dit
–Ecoutez; je suis la Reine; moi. La
Reine; vous entendez? Et j'absous vos
péchés; tous vos péchés. Car je suis la
Reine. Vous m'avez comprise. Reposez
en paix. Vous avez l'absolution.
Sa Majesté étendit les mains vers
'la tête de l'agonisante qui s'apaisa, se
coucha, qui finit, calme, le goût du pa-
radis sur les lèvres, l'extase dans les
yeux.
Sait-on quelque épisode historique re-
latant la certitude plus entière d'un mo-
narque en son pouvoir de droit divin.
C'est plus que la confiance de saint
Louis touchant les écrouelles des men-
diants. C'est une action sans égale dans
toutes les biographies des dominateurs.
Songez que la Reine ne s'était, aupa-
ravant, permis nul geste d'autorité. Jus-
qu,alorselleayait,entoutescirconstances,
afïgclé les, attitudes, les paroles, les ma-
nières d'une bonne mère, d'une épouse
dévouée. C'était là son orgueil ne rien
paraître, devant les hommes, qu'une
femme simple et droite. Et, tout à coup,
la. fille des princes montagnards accom-
plit 1 acte de majesté au milieu des plus
efîroyablesi -catastrophes, parmi les cris
des agonisants, des blessés.
Si Ion, examine cet acte au point de
vue sceptique, comme il sied, on jugera
que là consolatrice ne s'arrogea point
réellement le pouvoir de remettre les
péchés. Sans doute devina-t-elle qu'une
vieille Sicilienne très dévote, malgré
des Taules, aurait, dans la tradition du
pouvoir royal la même confiance qu en
la tradition du pouvoir religieux? Ren-
dons cethommage à la critique des psy-
chologues. Admirerons-nous moins la
•ubite conscience de. sa grandeur effl-
cace qui surgit aû-cceuB-d&fkReine? Ne
pourrons-nous pas supposer que l'in-
fluence des atavismes transmis par un
sang de chefs, et latent jusqu'à cette
heure, dicta les paroles victorieuses de la
terreur? Ne fut-ce pas aussi la manifes-
tation réflexe, spontanée de sentiments
obscurs, développés, peu à peu, dans cette
âmeauxnqblesorigines, parla croyanceà
la prédestination, par le sens d'apparte-
nir à une série de causes etd'efîets-causes^
enchaînement ininterrompu de phéno-
mènes sociaux qui marièrent les for-
ces d'une fille byzantine au sort d'un
prince latin, afin n que leur descen-
dance symbolisât de nouveau le génie
collectif des races méditerranéennes?
De tout cela, peut-être, se composa, très
lentement, inconsciemment, une foi
réelle, optimiste, en sa mission qui fit le
geste de la Reine si naturel et si brus-
que.
Depuis lors, sa popularité grandit
parmi les Italiens. Ils reconnaissent une
créature d'élite qui, dans les heures ter-
ribles, écarte l'effroi, exerce tous les pou-
voirs, incarne toutes les vertus de la na-
tion, et qui les exprime par des paroles
grandioses, dignes de l'histoire, de la
légende aussi.
C'est une force immense que de croire
en sa mission.
Cette force, que possède parfois un
seul être, cette force d'optimisme, elle
manque toujours à la démocratie qui a,
pourtant, ses grandeurs, sa justice.
Nous avons subi, ces jours derniers,
un émoi. Il ne s'agissait pas de catastro-
phe, mais de victoire. Trois cents de nos
soldats avaient, an Massalit, dispersé
cinq mille esclavagistes armés de fusils
à répétition, livrant bataille après de
longs, de savants préparatifs, après toute
une politique d'alliances et de prophéties
musulmanes. Nos troupes occupent la ca-
pitale de cet Etat, comme celle de l'Oua-
daï. Un des sultans a péri. L'autre est
blessé. Sans doute avons-nous, pour un
temps, fermé à des pillards cruels les
abords des patries où cultivent les peuples
faibles de notre protectorat. Victoire évi-
dente, très noble, civilisatrice. Comment
avons-nous accueilli la nouvelle? Par
des cris de frayeur! Les journaux à
sensations imprimèrent en grosses let-
tres les mots de drame et de massacre.
Interviewés, les anciens ministres élu-
dent la responsabilité d'avoir permis ce
triomphe nécessaire qui dispersa tout
une. armée de tortionnaires, de rava-
geurs et d'incendiaires. Pis encore. C§j>
tains députés se dressent pour enjoindre
aux ministres actuels de s agenontller,
la corde au cou, devant le Turc et l'An-
glais, voisins très distants du territoire
qu'arrosa le sang du colonel Moll et de
nos héros morts glorieusement, le lau-
rier d'or au front. Ces parlementaires
exigent que la France s'humilie, qu'elle
s'avilisse; et tout de suite. Ce n'est pas
l'optimisme, ni la confiance en leur mis-
sion, qui agite ces orateurs. Il leur
manque la force de la reine Hélène,
cette foi dans l'œuvre nationale, ce sens
de 1 enchaînement historique et des cau-
ses lointaines qui déterminent les évé-
nements, qui donnent à un peuple,
comme à un souverain, la certitude
spontanée de ses justes pouvoirs.
Voyez cette princesse, au milieu des
hurlements et des râles, dans Messine
détruite par une 'catastrophe d'Apoca-
lypse. Elle ôte les mains de ses yeux, et
elle s avance en prononçant les paroles
qui rendent la mort acceptable. Au con-
traire,. voyez ces élus de la France
qui, sur le monde, propagea les princi-
pes de la liberté, il y a cent ans, par la
force de ses baïonnettes. Entendez ces
élus et leurs journaux qualifier de dé-
sastre une victoire, parce que, magnifi-
quement, succombèrent quelques sol-
dats en accomplissant leur devoir à
la manière de Léonidas. Ces députés
revendiquent toutes les hontes de la fai-
blesse. 11 nous faut trembler. On nous y
invite avec rage. Loin de rendre glo-
rieuses les morts des héros, on les fait
sinistres et significatives de prochaines
défaites. On nous invite à craindre le
Turc et l'Anglais. Apparemment ces
flatteurs des poltrons, ignorent-ils que
l'Anglais, n'a pas un poste à cent kilo-
mètres de Drijelé, qu'il ne se soucie point
d'en établir, qu'il souhaite aussi de chas-
ser hors du Darfour les esclavagistes,
ces anciens mahdistes dévastateurs de
Khartoum et d'Omdurman. Sept cents
kilomètres, longueur totale de l'inac-
cessible et montagneux Tibesti, sépa-
rent le Turc et sa frontière tripolitaine
du Borkou septentrional, pays énorme,
dont nous n'avons pas encore franchi
les limites méridionales, malgré les ob-
jurgations de nos stratégistes, redoutant
la descente des tribus belliqueuses, tou-
jours aux aguets dans ce repaire. Le
Turc et l'Anglais sont des voisins ex-
trêmement éloignés d'Abécher et du Mas-
salit. Nos députés ne savent pas la géo-
graphie. Mais ils savent épouvanter la
timidité des faibles qui braillent dans
les réunions publiques, ces militants »
de la C. G. T., prêts à fuir par cen-
taines avec les foules dès que trois cui-
rassiers caracolent dans un faubourg en
émeute. Non, ils n'ont pas confiance en
leur mission, ces parlementaires, ni en
la mission civilisatrice de la France
L'adjudant Léonard Alessandri la pos-
sédait, lui, cette force de se croire en com-
munion avec toute la série des causes
lointainesdéterminantl'œuvrcdes Latins
chez les Barbares d'Afrique; et cela mal-
gré son humble parentage de charpen-
tiers corses au travail dans les ruelles
de Toulon. Comme la reine Hélène, le
colonel Moll, le lieutenant Brûlé, leurs
compagnons eurent, à l'heure tragique,
le sens des idées anciennes, toutes-puis-
santes qui font l'histoire des peuples,
qui s'expriment par la bouche de ses
chefs ou le geste de ses héros, qui sont
1 essentiel et le permanent, tandis que
les individus ne sont qu'adventices et
transitoires. Il y a des moments où les
gens de cœur choisissent de mourir pour 1
une pensée nationale en lutte sur le
monde; et cela ne leur est point
si pénible. Non, ils ne souhaitèrent pas,
les agonisants de Drijelé, qu'on les plaî-
gnit avec des larmes puériles, et des
phrases de tréteau politique. Ils eussent
préféré plus d'imitateurs et moins de
deuillants. Leur optimisme héroïque
conçut l'espérance de leur rêve conti-
nué, de leur effort achevé. Et s'ils eu-
rent un chagrin suprême, ce fut d'i-
maginer, peut-être, que certains dépu-
tés, afin d'obtenir les suffrages des ti-
mides, proposeraient l'interruption de
la tâche entreprise, rendraient' inutile
le sacrifice noblement, consenti. S'ils
eurent un chagrin suprême, ces héros,
ce futd'imaginer la faiblesse de la démo-
cratie inapte à dire comme la reine Hé-
lène «Je suis lalieine » avec tout ce que
cela comporte de courage fier, et de con-
fiance en la mission de nos races, attes-
tée par l'histoire des Latins.
Paul Adam.
Échos
^ïïtt~Tsmpêratute
Hier matin, à Paris, ciel nuageux avec
brouillard qui, vers midi, s'est transformé en
bruine. La température s'est un peu rafraîchie.
Le matin, le thermomètre ne marquait plus
que 2° au-dessus au zéro, au lieu de 70 la
veille. A midi, 7°; à quatre heures, go. Baro-
mètre en forte hausse, 771" 5. •
Une aire de forte pression s'étend sur
l'ouest de l'Europe et sur l'Atlantique jusqu'au
delà des Açores.
Le maximum barométrique (773ram) se trouve
sur le golfe de Gascogne.
Leventest modéré de l'ouest surla Manche,
faible du nord-ouest en Gascogne et en Pro-
vence.
Départements, le matin. Au-dessus de \èro
o°,6 à Gap, i° à Belfort et à Besançon, 3° à
Limoges et à Lyon, 40 à Bordeaux, à Cler-
mont et à Toulouse, 5° à Rochefort et à Mar-
seille, 6° à Cette .et à Nantes, 7° à Perpignan,
8° à Biarritz, 90 à Lorient, io° à Cherbourg et
à Brest, il0 à Alger.
En France, le temps va rester nuageux,
avec température voisine de la normale.
(La température du Ig décembre 1909 était,
à Paris le matin, 1° au-dessus de zéro à
midi, 5°. Baromètre, 7Ô4mm. Journée humide
et sombre.)
De iVeio York Herald
,A New- York Temps couvert. Tempéra-
ture maxima, 5° minima, ?£j% Vent
o'ùeât; .•«- -̃
A Londres Temps couvert. Température
maxima, 14° minima, 40. Baromètre 768mm.
Vent calme.
A Berlin Temps beau. Température (à
midi) j\
Les Courses
Aujourd'hui, à i heure 15, Courses à
Vincennes (trot).- Gagnants du Figaro
Prix de la Cuvinière Gabion; Héritier.
Prix de La Roche -sur- Yon Etendard;
Canty Boy.
Prix des Rouges- Terres Grand Duc; Ger-
maine.
Prix de Saint-Sever Grenade Glaneuse.
Prix de Saint-Contest Guirlande Flava.
Prix de Vaumas Hégire Erie Rousseau.
CONTRE LE DUEL
^x, Dumas fils disait « Les opinions
̃<*s sont comme les clous. Plus on tape
dessus, plus on les enfonce. » La cou-
tume de se battre en duel est bien aussi,
chez nous, un de ces clous-là. Voilà des
siècles qu'on tape dessus; jamais elle n'a
paru plus « enfoncée » dans nos moeurs.
M. l'abbé Lemire a rêvé de l'en ex-
traire. L'intention est excellente, et la
proposition de M. Lemire contient des
dispositions dont la sévérité devra plaire
aux ennemis du duel.
Mais, supposer que le Parlement
votât cette'proposition, devons-nous nous
attendre à voir tomber en désuétude,
parmi nous, la mode d'aller « sur le
terrain » 11 est probable que non, et que
rien ne sera changé en France.
Il n'y aura que quelques procès-ver-
baux de plus, et, pour les magistrats, un
léger surcroît de besogne. Et l'on s'ac-
commodera très bien du supplément de
risques et de frais qui sera de-
venu la conséquence inévitable, et pré-
vue, de toute rencontre. Il suffit, en ces
matières, d'être à l'âbri des surprises.
A Buenos-Aires, un très grand journal
a pris 1 habitude de tirer le canon pour
appeler la population à, sa « salle des
Dépêches », dès qu'une nouvelle sensa-
tionnelle y est affichée. Ces exercices
d artillerie sont interdits par la police,
qui les punit d'une amende de cinq cents
francs. Notre excellent confrère a-t-il re-
noncé pour cela à tirer le canon? Pas le
moins du monde. Dès qu une grosse
nouvelle lui est câblée d'Europe, il pré-
pare à la fois sa poudre et ses cinq cents
francs Le coup part; la police tend la
main; on la paye, et tout est dit.
Il en sera de même, sans doute, le
jour où l'on saura qu'une promenade au
plateau de Châtillon ou à la Roue de
Paris se paye diune amende et de quel-
ques mois de prison. Cela s'ajoutera aux
frais généraux de 1 aventure, et peut-
être y aura-t-il quelque élégance à mon-
trer qu'on n'a peur ni de débourser cin-
quante louis, ni de coucher à Fresnes.
D'autant qu'on n'y couchera jamais
longtemps, 11 sera bien difficile à, des
juges de traiter en malfaiteur 1 honnête
homme à qui l'échange de deux balles
ou quelques battements de fer auront
permis de dénouer, proprement et sans
bruit, la querelle qu un débat judiciaire
eût, peut-être, scandaleusement aggra-
vée, et qui démontrera qu'en préférant
le «.stupide » duel au sage procès, il a
pris le seul parti qu'un homme d esprit,
et de cœur pût prendre. Et puis enfin
il y a le sursis; il y a la grâce; il y a les
amnisties. Il serait trop injuste que les
duellistes n'eussent point leur part de
ces gâteries-là.
-a°o-
È Travers Paris
Aujourd'hui la Chambre discutera les
propositions relatives à la réintégration
des cheminots et, subsidiairement, les
questions relatives à la rétroactivité des
retraites des employés des chemins de
fer, auront leur echo à la tribune.
Au cours d'une conférence dont nous
parlons plus loin, qui a eu lieu hier au
ministère de l'intérieur entre les prési-
dents des conseils d'administration des
cinq grandes Compagnies de chemins de
fer, le présidentdu Conseil et les ministres
des finances et des travaux publics, on
a très attentivement examiné la ques-
tion de la rétroactivité des retraites. On
s'est' arrêté à une combinaison qui per-
mettrait aux Compagnies, par un sys-
tème nouveau d'obligations, d'assurer
cette rétroactivité.
C'est le projet que M. Briand avait
élaboré et auquel les présidents des
grandes Compagnies semblent s'être fi-
nalement ralliés.
Le Journal officiel a le souci de l'ac-
tualité. Il publie aujourd'hui
1° Un décret portant règlement d'adminis-
tration publique pour l'application de la loi
du 1er août 1905 sur la répression des fraudes
dans la vente des marchandises et des falsi-
fications des denrées alimentaires et des pro-
duits agricoles, en ce qui concerne les pro-
duits de la sucrerie, de la confiserie -et de la
chocolaterie;
2° Un arrêté concernant la coloration arti-
ficielle des produits de la sucrerie et de la
confiserie
3° Une circulaire aux agents du service de
la répression des fraudes sur l'application
du décret du 19 décembre 19J.0, concernant
les produits de la sucrerie, de la confiserie
et de la chocolaterie.
Tout de même, il a fallu quatre ans et
six mois pour protéger par un règle-
ment formel les gourmets, les gour-
mands et tous ceux que le renouvelle-
ment de l'année expose aux diabétiques
indigestions. Quatre ans et six mois. Ne
nous plaignons pas trop.Il eût suffi d'at-
tendre encore une quinzaine pour que le
décret, promulgué pendant la trêve des
confiseurs, n'ait d'effet valable qu'en dé-
cembre 1911".
Coquelin et Jules Verne ont reçu hier
de Paris un égal hommage.
Sur le parc de l'ancien couvent des
Oiseaux, on venait de percer et de paver
deux voies nouvelles aboutissant au
boulevard" des Invalides. `
Comment les nommer? Attendrait-on
le baptême municipal?
On n'attendit point. Avant l'émail édi-
litaire, on accrocha deux écriteaux. L'un
porte cette inscription Avenue Cons-
tant-Coquelin; l'autre, celle-ci Avenue
Jules- Verne.
Le Conseil n'aura plus qu'à ratifier ces
deux dénominations.
PETITES CURIOSITÉS
Le pseudonyme littéraire, dont on dispute
depuis quelques jours dans les journaux, fut
consacré par d'illustres artistes, en tête des-
quels figurent Pierre Loti et Anatole France.
Il y eut cependant un grand homme qui en
contesta la nécessité Balzac. Balzac croyait
découvrir dans le nom propre d'un individu
un signe cabalistique dans lequel la Provi-
dence indiquait clairement son intention. Il
distinguait un rapport étroit et presque né-
cessaire entre les syllabes d'un vocable pa-
tronymique et la destinée de celui qui en était
le titulaire. Ainsi ce nom éclatant et sonore
« de Balzac » lui paraissait exprimer excellem-
ment le génie de l'écrivain auquel le monde
allait devoir la Comédie humaine. Il est vrai
qu'il ne s'appelait que Balzac et qu'il avait
orné de deux ou trois lettres avantageuses
son nom originel; mais il avait complètement
oublié ce détail, et d'ailleurs, le romancier
ajouta assez de personnages à l'état civil
pour accroître celui ci, avec lui-même,
d'un personnage nouveau. En somme, Bal-
zac avait bien raison. Mais que faut-il
penser de sa théorie ? Naguère encore
l'Intermédiaire relevait la liste des hommes
connus dont les noms semblent contenir et
annoncer la carrière le mathématicien Poin-
caré, le conservateur du bois de Boulogne,
M. Forestier, l'abbé Ledieu, le roi de l'or,
Gould, l'amiral Boue, M. Scribe, etc., etc.
Ces exemples sont piquants plus que démons-
tratifs. Au dix-septième siècle, il y eut deux
hommes de génie en l'honneur desquels un
d'Hozier à la manière de Balzac eût pu com-
poser un pseudonyme retentissant l'un s'ap-
pelait Corneille, et l'autre Racine.
Tout arrive, même le fameux ascen-
seur du Louvre que les visiteurs de notre
musée national réclamaient depuis l'Ex-
position de 1878.
Le crédit est voté et M. Dujardin-
Beaumetz a parafé hier l'ordonnance-
ment des devis, dont le chiffre est natu-
rellement assez élevé, car il faudra, pour
loger l'ascenseur, percer des murs épais
et remettre en parfait état tout ce qui
aura pu être touché par cette opération
dans le palais.
Les travaux' commenceront cette se-
maine.
--o-
Un abus.
Les, étrennes sont une très gentille
coutume, un peu onéreuse et qui fait
toujours plaisir à quelqu'un, à qui les
reçoit et, bien souvent, à qui les donne.
Tout de même, il ne faudrait pas que
cet aimable usage devînt un abus.
Or, un de nos amis nous raconte que
plusieurs maisons de banque ont, ces
jours-ci, reçu la visite d'un nouveau pré-
tendant aux étrennes c est, après le
facteur des lettres ordinaires, et après
le facteur des lettres chargées, et après
le facteur des imprimés, et après le télé-
graphiste, et après. oublions les autres,
̃ c'est 1 employé qui est chargé de l'obli-
tération des circulaires.
Evidemment, ce fonctionnaire est esti-
niable éyîaïWffientrîes services qu'il
rend à l'administration des postes.
Mais justement, quand il oblitère les
timbres, c'est à l'administration des
postes qu'il rend service, et non pas à
nous, public modeste. Que les timbres
de nos lettres soient oblitérés ou non,
peu nous chaut, pourvu que nos lettres
arrivent. Et c'est à l'administration, ce
n'est pas à nous, qu'il appartient de re-
mercier, de récompenser le fonction-
naire modèle qu'elle emploie à empê-
cher qu'un timbre ne puisse deux fois
servir.
Depuis que les'employés de l'Etat ont
pris l'habitude de se 'mettre en grève
contré le public, s'ils ne sont pas contents
de l'Etat, vont-ils avoir pius d'exigence
à l'égard de ce pauvre public?. Ce
serait injuste.
Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot, a lieu
l'exposition des objets d'art, tableaux et
livres, composant l'atelier de feu Léon
Jancey, ancien secrétaire général de
rOpéra-Comique. La vente, demain, sera
dirigée par M" André Couturier, assisté
de M. G. Guillaume, expert.
La maison Marne, toujours au premier
rang lorsqu'il s'agit d'éditions artisti-
ques, met en vente cette année un choix
abondant de livres d'étrennes qui seront
certainement appréciés par la jeunesse.
Citons Une Tache d'encre de René
Bazin, illustrations de Brouillet, l'Epopée
impériale par Jules Mazé, la Fiancée de
Brumaire par Jean Drault, les Conqué-
rants de l'air par Georges de Lys, Frivole
par J. des Gâchons, les Mots historiques,
album de Job la Vie de N. S. J.-C. ra-
contée aux enfants, avec des illustrations
de Gustave Doré.
Si la mode change pour la toilette et
impose tantôt des robes bouffantes et
des chapeaux minuscules, tantôt des
chapeaux gigantesques sur des four-
reaux collants, il est un point sur lequel
elle ne varie pas: l'obligation pour quel-
qu'un qui se respecte d'offrir des bon-
bons de Pihan. Aussi la foule se presse-
t-elle dans les brillants magasins du
faubourg Saint-Honoré, où 1 exposition
présente les plus adorables choses bon-
bonnières japonaises, coffrets, faïences,
grès flambés, bourses, sacs artistiques
et, pour garnir tout cela, les exquis bon-
bons du grand chocolatier.
Tout Paris sait quelles charmantes
surprises l'Elysée^Palace prépare oha-
que année pour le souper du Réveillon.
Sans être indiscret on peut dire que le
prochain Christmas égalera en éclat ses
devanciers. Un menu digne de Lucullus
dans le cadre le plus élégant s'accom-
pagnera d'un programme tel que Noël
s'achèvera dans le beau hall des Champs-
Elysées en toute gaieté, pour ceux bien
entendu qui auront retenu à temps leur
table. ^=c=
Hors Paris
Depuis que lord Brougham créa Can-
nes station d'hiver, et bien que la vogue
de la charmante ville ait sans cesse aug-
menté, aucun événement n'a marqué
dans ses fastes comme marquera l'ou-
verture, prochaine, du Carllon Hôtel.
Dernière création de M. Henry Ruhl,
admirablement situé en plein midi sur
la promenade de la Croisette, le Carlton
de Cannes, majestueux et splendide. of-
frira à ses hôtes 300 chambres, autant
de salles de bains, dont le confort ne
sera égalé que par la perfection de son
restaurant.
DeNicfe-:
« La saison est très en avance ici; de
tous côtés les heureux de ce monde,
avides de soleil et de lumière, arrivent
déjà et prennent leurs quartiers d'hiver.
Depuis quatre jours le restaurant du Ca-
sino municipal, où Négresco fait une si
merveilleuse cuisine, a rouvert ses por-
tes et tout desuite les dîneurs de marque y
ont afflué. Remarqué parmi eux LL. AA.
prince et princesse de Saxe-Meiningen,
baron Rœderer, Mrs Charters, baron de
Kœtze, M. Gardncr, M. Furth, Mmes
Mango, comte et comtesse de Leusse,
Stéphane Ephrussi, Mme Landau, M.
Darnborough, M. Hériot, Mme Soulas,
M. de Kanshine, MM. Schlésinger, Isi-
dore de Lara, comte Ugo de Hohenau,
comtesse Rosé de Hohenau, etc. »
Nouvelles â la Main
A la Chambre
L'abbé Lemire propose une loi con-
tre le duel.
Cause excellente et qui vaudrait
qu'on se battît pour elle.
Dans les couloirs:
Une commission va être nommée
pour examiner la question Paris port de
mer.
Elle s'y noiera.
**«
Le ministère se ralliera-t-il à l'idée?
S'il la repousse, on le débarquera.
M. Leboucq, député, est chargé de
porter à la Chambre un grand nombre
de vœux émis en faveur du projet.
Leboucq? Excellent nom pour un
émissaire.
• ,-̃ .;•-•̃.
Le projet prend consistance. Il in-
fluence déjà les couturières.
En quoi?
En prévision de Paris port de mer
les robes des Parisiennes se rapprochent
chaque jour du costume de bain.
Le Masque de Fer.
r. ,t. <% ,j>t:'è',
A NOS LECTEURS
Une bonne nouvelle pour ceux de nos
lecteurs qui sont en villégiature sur la-
Côte d'Azur
Depuis hier, le FIGARO est vendu, le soir
même de son apparition, à Toulon, à
Cannes et à Nice.
Il est en vente à Nice onze heures. et
demie du soir, tandis qu'avec le service
ordinaire des postes, il n'était mis à la dis-
position des acheteurs que le lendemain
matin à huit heures..
Nous avons organisé un service particu-
lier pour servir ainsi plus rapidement
notre élégante clientèle de la Côte d'Azur.
C'est un des nombreux progrès que nous
avions à cœur de réaliser et que, d'ailleurs,
l'immense succès du FIGARO à dix centimes
nous imposait. :v
L'Heure présente
Encore un témoin de plus qui se targue
d'avoir vu au train dé Milhaud le docteur
Brengues. Ce serait à croire que, le jour
du crime, toute la ville de Nîmes s'était
donné rendez-vous à la gare. Pour le Pré-
sident de la République il n'y aurait pas
eu plus de monde. Et si, de son côté, le
docteur Brengues se rappelle toutes les
personnes qu'il a rencontrées ce sôir-là,
on comprend sa hâte d'être jugé séance
tenante.
De prime abord, la longue retenue de
ces témoins les rend peut-être un peu
suspects. Mais, en réfléchissant, on trouve
à leur silence bien des raisons.
D'abord l'appréhension très naturelle
qu'éprouvent beaucoup de gens à s'im-
miscer dans les débats de justice quand
nulle obligation ne les y force. De nos
jours, le rôle du témoin n'a rien de bien
tentant. Soumis à des enquêtes de police,
tarabusté par le ministère public, cuisiné
par le président, vilipendé par la défense,
le plus souvent il ne rapporte chez lui
d'autre bénéfice qu'une violente neuras-
thénie causée par les émotions d'au-
dience. Et parfois même, le trouble des
années aidant, il garde la vague réputa-
tion d'avoir été jadis plus ou moins mêlé
à une assez vilaine affaire.
Mais ce qui retient surtout la langue
des témoins, c'est l'incertitude où ils se
trouvent sur la conduite à tenir, envers
l'inculpé. Faut-il, par amour de la jus-
tice, se faire pourvoyeur de gibet"? Faut-
il, par amour de ses aises, laisser échap-
per un coupable ? Personne n'est bien
fixé. « Dois-je parler ? demandait une
dame à son avocat, avant d'aller charger
le docteur Brengues. « Interrogez votre
conscience » répliqua prudemment le
maître.
C'était bientôt dit. Chose étrange à une
époque comme la nôtre, si féconde en
penseurs, il n'existe sur la question nulle
doctrine. Ces messieurs, sans doute oc-
cupés ailleurs, ont complètement négligé
le problème. De sorte que la conscience,
quand on l'interroge là-dessus, ne sait
plus à quel saint se vouer. Et alors si on
la presse trop, on peut très bien s'atti-
rer de sa part la réponse la plus désobli-
geante. Vous ou Moi.
Vous ou Moi.
Les Élections anglaises
Voilà les élections anglaises à peu près
terminées. A l'heure où j'écris ces lignes,
il ne reste plus à connaître que les résul-
tats de six sièges. Le moment est venu
de jeter un regard d'ensemble sur ce
scrutin qui, après plusieurs semaines
d'efforts et de meetings, laisse exacte-
ment les choses en l'état.
Conservateurs et libéraux, ministé-
riels et antiministériels auront dans la
nouvelle Chambre la même force res-
pective que dans l'ancienne, à une ou
deux voix près. Les unionistes ont ga-
gné quelques sièges dans le JNord. Mais
les pertes qu'ils ont subies à Lon-
dres, la capitale, réduisent à néant
leur avance. Dans le Lancashire, la tac-
tique opportuniste de M. Balfour, met-
tant de côté pour le moment l'épouvan-
tail protectionniste, explique dans une
certaine mesure peut-être cette très lé-
gère avance. A Londres, par contre,
l'idée unioniste perd du terrain aux
yeux des ouvriers, des prolétaires des
faubourgs, les Lords, à propos de qui se
font les élections, sont avant tout des
landlords, des propriétaires qui tou-
chent, ou font toucher par leurs agents,
les fermages des maisons.
L'Ecosse, le Pays de' Galles, une partie
de l'Angleterre industrielle sont demeu-
rés énergiquement fidèles aux radicaux.
Quant à l'Irlande, le parti nationaliste
dirigé par M. Redmond a victorieuse-
ment résisté aux attaques du groupe
dissident de M. O'Brien.
Le gouvernement conserve donc toute
sa majorité. C'est là le fait essentiel
et dominant. Les élections de janvier
dernier s étaient faites presque unique-
ment sur la question du budget. Il
s'agissait de savoir si le pays approu-
vait la politique financière du chancelier
de l'Echiquier, M. Lloyd George, taxé
de socialiste, presque de révolutionnaire
par ses adversaires. Les électeurs, tout
en réduisant dans des proportions nota-
bles la majorité libérale, n'en maintin-
rent pas moins au pouvoir le ministère.
C'est la question constitutionnelle, et
non plus la question financière, qui ren-
dait nécessaire la consultation actuelle
et qui en a formé l'unique objet.
« A quoi sert cette consultation, di-
sent certaines personnes, puisque le mi-
nistère de M. Asquith n'en sort ni affai-
bli, nf renforcé. Puisque la force dont il
disposait avant la dissolution ne lui p'er-
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