Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1910-04-24
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 avril 1910 24 avril 1910
Description : 1910/04/24 (Numéro 114). 1910/04/24 (Numéro 114).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k288813g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
te Numéro quotidien is'SElNÈ^ SEINE-ET-OISE 15 centimes ^DEPARTEMENTS 20 centimes
56e Année 3» Sérîô fî° Ti4
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
manche 24 Avril 1910
H. DE VILLEMESSANT1
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"<É loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
̃' de rire de tout. d$ peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
j P OOVEM: AIEES
promenades dans Paris? Le Cirque des Champs-
ElzJsées GEORGES CÀIN.
la conquête de l'air > Paris à vol d'oiseau ï
ïIégis Gigxoux. Le ^meeting de Nice t
OFbantz-Reichel.. De Londres à Man-
chester. A Hombourg.
À l'Etranger En Hongrie. Les chances du
comte Khuen-Hedervary f Raymond RE-
COULY.
l'Exposition de Bruxelles GÉRARD Harrï,
A bord du « Pourquoi-Pas ? » ?
Le président Roosevelt à Paris CH. Dauzats.
La Conférence Maurice LEUDET.
Les Journaux de ce matin.
La Mode chez soi Ghenya.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Dessin A VOdéon « Coriolan » DE Losques.
Feuilleton Le pauvre amour de dona Bal-
bine André Corthis.
̃PROMENADES DANS PARIS
LE CIRQUE
IDES
CHAMPS-ELYSEES
Grâces soient rendues au Conseil mu-
nicipal de Paris et au préfet de la Seine.
Des massifs de fleurs et non des cubes
de maçonnerie vont s'élever sur le vaste
espace laissé libre par la démolition de
l'ancien Cirque des Champs-Elysées.
Depuis des années, on bataillait ferme
pour obtenir ce merveilleux emplace-
ment. Paris avait tout à craindre; non
pas que les projets d'utilisation ne fus-
sent des pius séduisants, un palais à
musique est un de ces présents qu'on ne
saurait refuser qu'avec discrétion,
mais les vieux Parisiens, ceux qui ai-
ment Paris pour lui-même et aussi pour
eux-mêmes, se désespéraient de voir
remplacer les arbres par des chantiers
de constructions. D'année en année, les
restaurants, palais de glace, théâtres,
bars, concerts, avaient trop envahi la
belle avenue des Champs-Elysées, cette
via gloriosa de Paris, et, puisque, par
hasard, l'occasion s'offrait de reconqué-
rir un peu de l'espace perdu, il conve-
nait de ne pas la laisser échapper.
Or, il y a quelques semaines, de me-
naçants tas de pavés furent déposés au
beau milieu du terrain nu; les terras-
siers surgirent; qu'allait-il se passer?.
Hpsanna-J -il .slagissait. simplement de
vallonner la place, d'y dessiner un par-
terre à la française; mieux encore. d'y
planter des arbres 1
Chers petits Parisiens aux boucles
blondes, jolies mamans, nourrices somp-
tueuses, plus pavoisées de rubans qu'un
steamer les jours de fêtes officielles,
chantez un Te Dcum laudamus, vous
aveè; eu gain de cause nos édiles et M.
de Selves ont étendu sur vous leurs dex-
tres protectrices. La joie que nous avons
à vous annoncer cet inespéré triomphe
dissipe le mélancolique regret que nous
gardions pour ce qui fut le « Cirque
dE'té on l'appelait dans notre en-
fance le cirque de l'Impératrice où
nous avions, lycéens en tunique de Louis-
le-Grand, passé de si frémissantes soi-
rées 1
Ah le cirque d'Eté de 1868 et de 1869
On nous y conduisait en récompense
d'une inscription au tableau d'honneur.
Nous piochions le De viris illustrions
pour contempler,les prouesses du domp-
teur Batty, et la connaissance de la vie
de Pausanias était la rançon exigée pour
applaudir aux ruades de l'indomptable
mulet Rigolo.
Tout eniànOl nous avait"" été donné
de pénétrer dans les coulisses du Cir-
que ce n'étaient ni les séduisantes
écuyères en maillot rose, ni les clowns
dont l'aspect'seul nous plongeait dans
Une douce hilarité, qui nous avaient
ouvert les portes très closes de ce pa-
lais de l'art équestre, mais bien les ti-
gres, les lions, les panthères, les grands
fauves présentés de temps en temps par
tels dompteurs célèbres Batty, Lucas,
Crockett, etc. Notre père, fort lié avec le
très courtois directeur du cirque, M. De-
jean, ne.manquait jamais d'aller étudier
sur nature et de tout près les beaux fé-
lins-appartenant aux dompteurs. Parfois
il nous permettait de l'accompagner dans
les hangars où étaient remisées les ca-
ges.' Autour de nous s'effectuaient les
préparatifs de la représentation nous
voyions les écuyères piochant le « pan-
neau »,. habillées à la façon de nos
modernes cyclistes, et les dompteurs
dans l'intimité; non plus en maillot
collant, en bottes molles, sanglés dans
un spencer hongrois constellé d'ordres
multicolores mais en manches de che-
misé, en espadrilles, la pipe à la bou-
che,,ïaisant.la toilette de leurs animaux,
les brossant, les soignant, leur graissant
les pattes, leur faisant « répéter» les exer-
cice4 du soir. La plupart du temps
sauf les jours d'orage les braves lions
étaient de bonne composition; il n'en
allatt pas de même des tigres ou des
panthères dont beaucoup ne se déci-
daient à manœuvrer que sous l'injonc-
tion des coups de fouet. Nous avons
connu des lions roublards faisant le
beau pour un morceau de foie et des
lionnes collant aux barreaux leurs gros-
ses têtes rousses afin de se faire gratter
au bon endroit. Dans les coins, acro-
bates, équilibristes, jongleuses et dislo-
qués travaillaient en famille.
Que de fois n'avons-nous pas, mon
frère et moi, accompagné, devant les
cages, Rosa Bonheur et notre père tra-
vaillant de compagnie. Je me souviens
encore du combat terrible d'un lion et
d'une lionne à propos de je ne sais
quel cuisseau de cheval imprudemment
jeté- entre leurs deux appétits. Rosa
Bonheur, emballée, traçait à grands coups
de fusain hâtifs un impressionnant des-
sin de cette lutte furieuse ou le sang
giclait, pendant que mon père, les yeux
fixes, ne perdant pas un détail du drame,
trouvait là le motif de son groupe Lion
et lionne se disputant un sanglier, dressé
devant l'une des entrées du jardin des
Tuileries, sur la rue Castiglione. Le
dompteur Batty qui, la fourche a la
main, était allé séparer les deux fauves,
devait mourir quelques années plus
tard, dévoré par ses animaux.
*»:
L'histoire du cirque d'Eté a sa place
marquée dans l'histoire des théâtres pa-
risiens. Ce fut en 1835 qu'en vertu d'une
décision ministérielle MM. Franconi et
Ferdinand Laloue furent autorisés à
donner, aux Champs-Elysées, des repré-
sentations équestres pendant la belle
saison. Ils ouvrirent, tout d'abord, une
vaste tente au carré Marigny, à l'endroit
même où devait s'élever le cirque, oeu-
vre de l'architecte Hittorf.
La dynastie des Franconi était depuis
longtemps célèbre le 14 mars 1791, le
Moniteur n'annonçait-il pas l'arrivée à
Paris de « M. Franconi, citoyen de Lyon,
qui débute ce soir avec ses enfants, ses
élèves et trente chevauxàl'amphithcâtre
Astley, rue du Faubourg-du-Temple ».
Le cirque d'Eté continuait la tradition
de l'amphithéâtre Astley. Il fut édifié
lors de la rétrocession faite à la Ville
de Paris par l'Etat des Champs-Elysées.
L'architecte Hittorf, en construisant t
,cette immense salle, s'inspira du style
pompéien, alors fort à la mode. Un
seul anachronisme, mais charmant cha-
cun se rappelle qu'un groupe équestre,
une amazone demi-nue, œuvre du sculp-
teur Pradier, surmontait la porte d'en-
trée. Voici l'histoire de cette statue.
Pradier était fort amateur des spec-
tacles acrobatiques il demanda ses en-
trées au directeur, lui offrant d'exécu-
ter en échange une sculpture destinée à
orner son théâtre favori. Ce qui fut dit fut
fait. Pradier obtint ses entrées et dota le
cirque d'une œuvre charmante, hélas
aujourd'hui disparue Un détail la ro-
buste écuyère qui servit de modèle au
sculpteur devint plus tard la femme du
renommé ténor Monjauze, et le bruit
courut que dans sa corbeille de noces
elle n'avait pas oublié sa cravache d'é-
cuvère.
il semblait tout naturel d'édifier un
cirque aux Champs-Elysées; ce n'était,
en somme, qu'un rappel du fameux
Colisée inauguré en 1771 et démoli en
1780. Ce Colisée dont un nom de rue
évoque encore le souvenir et l'emplace-
ment comprenait non seulement une
salle de spectacle, mais encore des bou-
tiques, un jardin, des. cafés et surtou.t.un
bassin assez vaste pour qu'on y pût don-
ner des fêtes aquatiques. Les, Parisiens
de 1771 furent tout d'abord émerveillés
par l'éclat des « deux mille bougies qui
faisaient de la nuit le jour ».
Sur la pièce d'eau, des joutes de, bate-
liers, des promenades en nacelles, des
courses nautiques, des évolutions de
trirèmes à l'antique. Mme Vigée-Le-
brun raconte dans ses amusants souve-
nirs que le'large perron qui précédait la
salle de concert était le rendez-vous de
«tous les jeunes élégants de Paris qui,
placés sous les portiques illuminés, ne
laissaient point passer une femme sans
lancer une épigramme ».
Malgré tout, réunions dansantes, fêtes
« hydrauliques et pyriques », évocations
étrangères telles que les Noces de l'em-
pereur de Chine, spectacles aux affiches
alléchantes, le Colisée ne parvint pas à
attirer la foule aux Champs-Elysées qui
paraissaient alors si fort éloignés de
Paris Bientôt le bassin mal entretenu
devint une crapaudière puante, l'herbe
envahit les allées désertes; les bouti-
ques se vidèrent. En 1780, l'établisse-
ment faisait faillite c'est en pure perte
que plus de deux millions de livres y
avaient été dépensés.
Mais si le Colisée disparaissait, les
Champs-Elysées prenaient chaque jour
une importance plus grande; les Pari-
siens commencaient à en connaître le
chemin; dans la belle saison la popula-
tion et les étrangers s'y rendaient chaque
soir. Sir John Carr, un Anglais visitant
Paris en 1801, après la paix d'Amiens,
en avait gardé un souvenir charmé
« Toutes les allées vertes étaient peu-
plées d'amoureux chuchotant, de toutes
parts des bruits divins de musique et de
danse remplissaient les oreilles. Par-
tout on se délassait des labeurs de la
journée en valsant et en buvant de la
limonade. Des caporaux et de jeunes
marchands en longue redingote faisaient
danser des femmes de chambre et des
grisettes avec une élégance qui n'était
pas dépassée dans les bals les plus bril-
lants. Rien ne pouvait égaler lar gaieté
sans souci, le joyeux oubli de toute
préoccupation qui régnaient dans ce
lieu; la musique y était excellente. »
Sous la Restauration et plus encore
sous le règne de Louis-Philippe, les
Champs-Elysées sont un lieu de délices.
Le Cirque Olympique devient le rendez-
vous de toutes les élégances on y ap-
plaudit le célèbre écuyer Baucher «qui
sait dompter le plus terrible des che-
vaux venus d'Angleterre, le forçant à
exécuter des quadrilles et des pas dont
M. Vestris lui-même serait jaloux ». Dès
sept heures du soir, il est impossible de
se procurer une seule place. Trois mille
personnes se pressent pour applaudir
« la Poste royale » dans laquelle M. La-
lanne en costume écossais « monte cinq
chevaux, aux sons du pibroch. » Son
rival, M. Lejars, «en habit de Mercure»,
exécute la grande voltige sur un cheval
libre. Auriol, le grand équilibriste, le
clown merveilleux, stupéfie les specta-
teurs par son adresse et ses drôleries;
enfin, Adolphe Franconi lui-même, lerç-
présentant de cette illustre dynastie, pré-
sente en liberté des chevaux extraordi-
naires, désignant du bout du sabot la
personne la plus amoureuse de la so-
ciété, rapportant un drapeau, une fleur,
un mouchoir, une chaise. et beau-
coup d'argent au directeur.
Les éeuyôFes de grand style s'appel-
lent Caroline Loyau, Mme Lejars, et-plus
tard Bradbury, Loisset, Elvira Gaepça^r
Adèle Drouin. Un public idolâtre em-
plit chaque soir l'immense salle. Les pre-
mières coûtent 2 francs, les secondes
1 franc, les troisièmes 50 centimes.
Franconi connaît les joies du maximum
Bien entendu, le Cirque d'Eté comp-
tait « un jour chic ». Chaque samedi, le
cercle compact des écuyers vêtus d'un
habit à la française bleu barbeau, des
sportsmen, des clowns, des palefreniers
en bottes à revers, des « artistes » atten-
dant leur numéro massés à l'entrée
du passage des écuries, sous la surveil-
lance de l'imposant M. Loyal s'écar-
tait pour laisser passer les « beaux » du
Second Empire, habitués des Tuileries et
des grands cercles, qui, sur les 9 h. 1/2,
faisaient une sensationnelle apparition.
Ces brillants représentants d'une héroï-
que phalange de noceurs arboraient d'or-
dinaire à leur boutonnière un gardénia
et à leur bras une jolie pécheresse. Il
était alors de bon ton de se montrer en
société'houleuse, avant que d'aller fouler
le bitume du jardin Mabille, à l'orches-
tre endiablé dirigé par M. Pilodo.
Une heure durant, ces aimables com-
pagnons venaient applaudir l'écuyère à
la mode, le travail de haute école, le
cheval présenté en liberté, les clowns
Chadwick, Bibb,. les frères Price, plus
tard Billy-Hayden et la belle Océana;
puis, d'un pied leste, ils gagnaient l'ave-
nue Montaigne où s'élevaient les pal-
miers en zinc de feu Mabille.
Quelques-uns de ces « fêtards » de-
vaient revoir, aux mauvais jours de 1870,
la grande fresque étrusque, peinte par
Barrias, déroulant autour de la salle
les jeux gymniques de l'antiquité les
chevauchées des amazones brandissant
des piques, le velours rouge des ban-
quettes, les bois peints en blanc des
dossiers de fauteuils.
La plupart s'étaient enrôlés, durant le
siège de Paris, dans les cavaliers de
Franchetti ou les Eclaireurs de la Seine.
Ils firent héroïquement leur devoir et les
« cocodès » de la veille furent trop sou-
vent ramenés'sur une civière, le corps
traversé de balles glorieuses, dans le
cirque d'Eté converti en ambulance.
Après la guerre, les théâtres rouvrent
leurs portes, le cirque comme les autres;
les écuyères, le sourire aux lèvres, per-
sistent, durant des années, à pirouetter
sur les croupes luisantes de chevaux
fastueusement pomponnés les clowns,
à l'accent anglais, s'ingénient à leur
faire des niches et à parier aux écuyers
dédaigneux « une bottelle de tcham-
pègne ».
Le. dimanche, changement de pro-
gramme pendant la saison d'hiver, de
1888 à 1898, l'excellent orchestre de La-
moureux versait des flots d'harmonie sur
les fronts pensifs des amateurs de musi-
que sérieuse; tandis que le cirque, d'octo-
bre à mai, tenait ses assises boulevard des
Filles-du-Calvaire. Puis, il y a quelque
dix ans, la .mode, se désintéressa du
spectacle des Champs-Elysées. Etrange
phénomène, le déclin de ce temple de
l'acrobatie coïncida avec l'installation
de l'électricité dans les antiques lus-
tres de Franconi. Les vieux habitués
des deux sexes se plaignirent « trop de
lumière pour des visages parfois fati-
gués » De là cette boutade d'un
homme d'esprit « Les rossignols ne
chantent et ne se placent que dans
l'obscurité; c'est l'excuse des éclairages
indécis » En 1900, les démolisseurs
jetaient bas le cirque d'Eté pendant des
années l'on s'en disputa le terrain dé-
nudé aujourd'hui les fleurs poussent
là où, jadis, tant de troublantes écuyè-
res, en jupons de gaze et en maillots im-
briqués de paillettes d'acier, traversaient
avec une culbute les cerceaux que ten-
daient les clowns enfarinés, crevant du
même coup les cercles de papier et les
cœurs, des « hommes de cheval »
Georges Cain..
Échos
La Température
Des averses sont encore tombées hier, à
Paris, depuis quatre heures jusqu'à huit heu-
res du matin; le ciel est resté encore très nua-
geux, mais la suite de la journée s'est passée
sans nouvelles ondées. La température s'est
fortement abaissée. Vers sept heures du matin
le thermomètre marquait 60 au-dessus de zéro
et 140 à cinq heures du soir. La pression baro-
métrique se relève à midi, elle accusait
763mm3. Une dépression s'est avancée sur le
nord-ouest de l'Europe le baromètre indi-
quait 73/ aux îles Feroë.
Des pluies sont tombées sur toute l'Europe;
en France, il a plu à Brest, à Nancy, à Be-
sançon, à Çharleville et à Calais. La mer est
houleuse en Provence.
La température a aussi baissé sur l'ouest et
le centre du continent.
Départements, le malin.Ati-dessus de ^èro
4° à Çharleville, 50 à Nancy, 6° à.founkerque
et à Belfort, 70 à Boulogne, à Limoges, 8" à
Brest, à Clermont et à Besançon, 9» "à Cher-
bourg, à Ouessant, à Nantes, à Toulouse et à
Lyon, 10° à Bortleaux, ii° à l'île d'Aix, à Biar-
ritz, à Perpignan et à Cette, 130 à Lorient, à
Marseille- et à Oran, 220 à Alger.
En France, le temps va rester frais des
averses sont probables, principalement dans
le Nord et l'Est.
(La température du 23 avril 1909 était, à Paris:
il" au-dessus de zéro'le matin et 200 l'après-
midi baromètre 759" journée très agréa-
ble.)
Les Courses
Aujourd'hui, à deux heures, Courses au
Bois de Boulogne. Gagnants du Figaro ̃:
Prix du Moiit-Valérien Cocodète Tour-
nebut.
Prix d'Iéna Charming- Lily; Vald'Amour..
55* Prix Biennal Nuage ;Badajoz.
La Coupe Ronde de Nuit; Chamœrops.
Prix de la Seine Jacobi; Joie.
Prix Vâiiteaux Berceuse Sukey;
LE SCRUTIN D'AUJOURD'HUI
>£& Les élections commencent aujour-
̃̃- d'hui au milieu d'un silence dé-
concertant. M. Henry Bérenger s'en
félicite et perçoit, dans ce calme inat-
tendu, « la respiration même de la
liberté reprenant haleine entre deux
étapes ». Je vois plutôt, pour nos insti-
tutions politiques, une lassitude inju-
rieuse dans cet état morbide d'une opi-
nion désabusée.
Ce qui semble probable, c'est que le
pays ne croit plus aux vertus du parle-
mentarisme, tel qu'il a été pratiqué par
cette Chambre désemparée, dont la be-
sogne a été mauvaise et l'agonie lamen-
table. En tout cas, ce qui paraît certain,
c'est que le mode électoral actuel a ses
heures comptées, que le scrutin de clocher
est condamné, et qu'un régime nouveau
de vote élargi, étendu au département
tout entier, peut seul secouer désormais
l'immense indolence de dix millions de
Français en léthargie.
Imposons donc le scrutin de liste à
nos candidats, avec la représentation
proportionnelle et ses réconfortants bien-
faits.
Ce sera, sinon la réforme définitive,
tout au moins le premier progrès.
C'est en tout cas la loi inaugurale qu'il
faut obtenir de la Chambre prochaine.
Mais, pour gagner cette victoire, une
étroite discipline est indispensable aux
hommes de bon sens et de raison qui
vont prendre part aux scrutins de cette
journée décisive.
Qu'ils s'unissent tous contre les uni-
fiés, les collectivistes et ces socialistes
révolutionnaires dont le programme con-
siste à abaisser, ruiner ou détruire.
Que dans toutes les circonscriptions où
leur parti n'est pas directement repré-
senté, nos amis de droite et de gauche,
à défaut d'un candidat de leur choix,
apportent le secours de leurs voix au
républicain, avec ou sans épithète, qui
devra barrer la route à ceux qui veulent
grossir le groupe révolutionnaire de la
future Chambre.
Les partisans de la politique du pire,
qui a si mal servi ceux qui l'ont suivie,
n'admettent guère, je le sais, ces con-
seils il n'en est pas moins vrai qu'es-
sayer de hâter l'avènement de la poli-
tique ultra-radicale, sous le prétexte que
la politique simplement républicaine y
conduit, est une dangereuse naïveté. Le
péril est trop grave l'incendie est trop
proche. Il faut sauver l'édifice.
La nécessité d'employer les pompiers
étant démontrée, ne discutons plus sur
la couleur de leur uniforme ni sur le nom
de- leur régiment. Gaston CALMETTE.
A Travers Paris
M. Pichon a reçu M. Tittoni, le nouvel
ambassadeur d'Italie a Paris, qui a prié 1
le ministre des affaires étrangères de
demander pour lui au Président de la
République une audience, aux fins de lui
présenter ses lettres de créance.
Cette audience sera fixée aujourd'hui,
et la réception solennelle du nouveau
représentant en France de S. M. le roi
Victor-Emmanuel aura lieu dans le cou-
rant de la semaine.
Le prince héritier de Serbie vient d'ar-
river à Paris dans le plus strict inco-
gnito. Il s'est aussitôt, rendu auprès de
son oncle, le prince Arsène Karageorge-
vitch,qui est assez souffrant de fièvres
contractées au Tonkin, alors qu'il y fai-
sait campagne dans les rangs de notre
légion étrangère. L'état du prince Arsène
Karageorgevitch n'est, heureusement,
point inquiétant, et le prince Alexandre,
après un séjour d'une semaine, se ren-
dra à Rome où on l'attend à la Cour. Il'
voyage sous le nom de comte d'Awala.
Le prince Arthur de Connaught, fils
du duc de Connaught et neveu du roi
d'Angleterre, est arrivé hier à Paris, ve-
nant de Marseille et se rendant à Lon-
dres.
-o-oo-o-
Un petit incident de la séance d'hier,
à l'Académie des inscriptions et belles-
lettres.
La séance était commencée. Les mem-
bres de l'Institut, à leurs places, écou-
taient la très belle communication de
M. Emile Boutroux, qui présidait,
lorsque arriva un retardataire, le secré-
taire perpétuel de l'Académie, M. Geor-
ges Perrot.
D'ailleurs, qui serait en retard plus
légitimement que le très éminent ar-
chéologue auquel on doit tant de si beaux
et savants travaux?.
M. Georges Perrot reconnut sa place
habituelle, alla s'y installer, regarda
quelque temps devant lui, et puis der-
rière lui. Evidemment, il cherchait M.
Roosevelt; et il ne le découvrait pas.
Soudain, il se pencha vers son voisin
de gauche, lui tapa sur l'épaule et, à
voix basse, lui demanda
Où donc est Roosevelt?.
Il le demandait de tout son cœur»
M. Roosevelt car c'était lui sou-
rit de la façon la plus gaie et. la plus
aimable. M. Perrot le reconnut. Et M.
Roosevelt fut enchanté de faire ainsi la
connaissance d'un érudit illustre qui a
bien le droit d'être un peu distrait, de
temps en temps, étant par ailleurs l'au-
teur de l'admirable Histoire de l'Art,
l'un des chefs-d'œuvre de la science
française.
-0-~w.
Le geste des mères.
Pas loin du Guignol où l'on donne le
.« Chanteclair des Marionnettes », une
scène brève et émouvante s'est déroulée
hier qui rappelait le vrai Chantecler, le
grand.
Tout le monde garde l'émotion de l'ad-
mirable jeu de scène du troisième acte
qui ramène auprès du protecteur les
poussins enrayés. Hier, sous les beaux
marronniers des Champs-Elysées, cer-
tains enfants qui jouaient furent un mo-
ment effrayés par un bruit crépitant et
se précipitèrent contre les jupes de leur
mère qui allait les appeler pour leur
montrer le monoplan doré qui, ainsi
que nous le contons plus. loin, passait
au-dessus des feuilles.
Si M. Dubonnet,.que sa mère vaillante
attendait sur la pelouse de Bagatelle,
avait vu l'inquiétude des enfants et l'é-
motion de leur mère, il se serait écarté
des arbres et aurait suivi la chaussée,
pour que tous, même les petits enfants,
pussent l'admirer sans peur.
Si paradoxal que cela semble, il faut
en effet que le code des routes de l'air
pense déjà aux piétons.
On sait qu'il y a de remarquables rap-
ports entre ces deux choses qui ne pa-
raissent dissemblables qu'aux naïfs
la politique et le. tabac. Mais, jusqu'à
présent, c'étaient les bureaux de tabac
qui subissaient le contre-coup des aven-
tures électorales; maintenant, c'est le
tabac lui-même et les cigarettes seront
augmentées, le 1er mai seulement,
après le premier tour de scrutin.
Un de nos lecteurs nous écrit
J'ai voulu acheter hier, dans un somp-
tueux bureau de tabac de la rue Washing-
ton, une petite botte de cigarettes de caporal
supérieur, au prix de trente-cinq centimes.
11 n'y en avait pas.
Le débitant avait-il négligé de renouveler
sa provision?. Pas du tout! Depuis plu-
sieurs jours, il demande à l'administration
un stock de cigarettes. On ne lui en donne
pas. Il insiste. On a fini par lui répondre
« Vous n'en aurez pas. Je vois ce que vous
voulez vous savez qu'à partir du 1er mai
les cigarettes seront augmentées alors, vous
voulez approvisionner vos clients aux prix
actuels. Vous n'en aurez, pas »
Cet aveu administratif est plein de
sens et montre à merveille comme l'ad-
ministration se moque des électeurs.
Mais, puisqu'elle veut avoir l'air de les
ménager jusqu'au 1er mai, date ingé-
nieusement fixée, qu'elle consente au
moins à leur permettre de fumer
POUR LE « GRAND FUSIL »
Une chasse au Jardin des Plantes J
Il faudrait l'offrir à Teddy.
Ce n'est pas l'Afrique, à midi; t
Les bêtes y sont chancelantes.
On y trouve encor cependant
Quelques fauves rongés aux mites,
Plusieurs aras préadamites,
Un hippopotame sans dent!
Faune assez peu cj'négétique;
Mais de ce coté-ci de l'eau!
(,'a ferait bien dans le « tableau »
Du grand JS'emrod transatlantique*
Ce seraient des pièces de plus
Qu'importe au total tout fait nombre;
Que le tigre ne soit qu'une ombre
Et que le lion soit perclus 1
Vous dites « conseils sanguinaires »
-Du tout En un comme en cent mots,
Je réponds que ces animaux
Sont de l'Etat pensionnaires,
Et qu'une brève et noble fin
Leur épargnerait, je suppose,
La mort lente qu'il leur impose
Par la misère et par la faim 1
Louis ilARSOLLEAU.
--O-<:OC>-
Nous recevons de i'illustre auteur de
la Fille de Madame Angot la lettre sui-
vante
Monsieur,
Un journal du matin donne sur ma santé
les plus mauvaises nouvelles. Je vous serais
bien obligé de couper de suite les ailes à ce
canard sinistre, qui pourrait inquiéter mes
amis, en affirmant que je me porte très bien.
Recevez, etc.
Ch. LECOCQ.
Voilà de bonnes nouvelles, que nous
sommes très contents de publier.
Une causerie de M. Rcynaldo'Hahn ne
peut manquer d'être une manifestation
artistique et bien parisienne. C'est ce
régal que la Société des Grandes Confé-
rences offrira, lundi 25 avril, à quatre
heures, à ses habitués, en la coquette
salle de la rue Charras, à l'occasion du
festival Messager.
Le grand compositeur qu'est Messa-
ger prêtera lui-même son concours, et à
ses côtés l'on applaudira Mmes Vallan-
dri, Vauthrin et Campredon, MM. Fran-
cell, Franz, Chailley, Petit, etc. Parmi
la série des séances consacrées aux
maîtres de la musique, celle de lundi
promet donc d'être particulièrement in-
téressante.
Aujourd'hui se court à Longchamp le
prix de la Coupe, comprenant 20,000
francs espèces et un objet d'art de 10,000
francs.
L'objet d'art, cette année, est un su-
perbe surtout de table en marbre et ver-
meil, inspiré àBoin-Taburet par ce bijou
d'architecture qu'est la Fontaine triom-
phale de Nancy. Bien qu'il soit conçu
pourune table importante, le maître or-
fèvre l'a exécuté de façon que la partie
centrale avec sa vasque se détache et
peut constituer la décoration d'une table
de dix personnes. Ce surtout sera exposé
devant la tribune présidentielle.
-o-oc>-<>-
Par ces temps d'agitation et de surex-
citation électorales, la plupart des politi-
ciens ont reconnu qu'ils risquaient l'ané-
mie cérébrale s'ils ne suivaient pas un
régime spécial leur permettant de sup-
porter le surmenage de la période. En
chemin de fer, en auto, en voiture, tous
emportent leur provision de Quinquina
Dubonnet.
Les candidats qui n'en boivent pas sont
certains d'être blackboulés.
Encore une semaine, et l'inauguration
aura lieu de l'Exposition de «vingt pein-
tres du dix-neuvième siècle que la mar-
quise de Ganay organise à la galerie
Georges Petit, au profit de « l'Assistance
aux militaires coloniaux et légionnai-
res », l'une des filiales de la GroixJB.ouge
française.
Cette exposition de chefs-d'œuvre, qui
durera du 2 au 13 mai, nè'corhprendra
pas moins de cent cinquante tableaux,
empruntés aux collections les plus ré-»
putées, et susceptibles de provoquer une
profonde sensation dans le public.
On ne pouvait faire un choix plus heu-
reux, ni plus profitable à l'œuvre d'as-
sistance qui doit bénéficier de cette belle-
manifestation d'art. "i
Hors Paris
S'il est en France ce qu'à Dieu ne
plaise quelques communes où il ne
soit pas tout à fait impossible que les
listes électorales s'allongent illégalement
de noms qui ne s'y devraient point
trouver, certes, ces communes ne font
pas'partie du canton de Joyeuse (Ar-
dèche).
En effet, le juge de paix de cette bour-
gade fortunée est vraiment un .homme
unique. Il n'hésita point, récemment, à
ordonner la radiation de cinq ecclésias-
tiques, lesquels se croyaient électeurs
en une commune de sa juridiction. Il
n'hésita point. Car, prononça- t-il, «les
prêtres susnommés fournissent bien. des
certificats de radiation de leur com-
mune d'origine, mais cette production
ne prouve pas qu'ils ne soient point ins-
crits ailleurs ». ̃ > i
On; ne saurait mieux dire et cela est
l'évidence même. Ces présomptueux jus-
ticiables, avant d'aborder le prétoire de
M. le juge de paix de Joyeuse, avaient
le devoir d'éclairer pleinement sa reli-
gion. Après tout, il n'y a que 36,170
communes en France. Ne pouvaient-ils
se nantir de 36,109 certificats? ̃••;
-<)00--
Nouvelles â la Main
Combien, qui sont ce matin des députés
sortants, seront ce soir des députés sor-
tis.
**̃* '̃̃̃
Votez-vous ?
Non. Tous les candidats me dé-
plaisent.
̃ Pourquoi?
Parce que ce sont des gens qui veu-
lent être députés.
La Chambre prochaine sera encore
plus nombreuse que la précédente.
Rassurez-vous, il y aura encore .}
moins de monde aux séances du matin.
Le Masque de Fer.
LA CONQUÊTE DE UAlRt
PARIS A VOL D'OISEAlf
UN MONOPLAN AUX CHAMPS-ELYSÉES
Ce printemps, les aéroplanes devan- s
cent les hannetons. Hier, un monoplan'
accourut inspecter les marronniers des
Champs-P]lysées, en bourdonnant joyeu-
sement, et disparut avant qu'on ait songe
à attacher un fil à la roue qui lui sert de
patte.
Le ciel était si beau, avec de grosses*
corbeilles de nuages blancs, qu'un aéro-
plane 'devait y passer. Depuis que le
comte de Lambert a survolé au-dessus
de Paris, chacune de nos promenades
peut attendre cette surprise. Lorsqu'elle
survient, on est stupéfait, mon Dieu,
comme l'heureux gagnant d'un gros lot.
On est stupéfait; mais on ne s'étonne
pas. Tout simplement, on est content de
l'avoir vu, parce qu'un aéroplane au-
dessus de la ville nous fait.comprendre
la fierté que nous devons avoir de vivre'
en 1910.
Vous vous souvenez du biplan Wright,
du comte de Lambert qui glissait dans
le soir sans remuer ses ailes, comme
emporté par son élan. Ce n'était déjà
plus l'appareil d'acrobatie ou d'exhibi-
tion c'était l'aéroplane imposé par
l'homme dans le ciel. Toute notre sur-
prise se fondait en une joie intérieure
très douce. On ne criait pas. On ne pleu-
rait pas. On ne riait pas. On regardait de
tous ses yeux, afin de ne rien perdre de
la victoire humaine, afin de la prolonger
au delà du crépuscule.
Au contraire, nous courions hier après
le monoplan, pour rejoindre un animal
familier, comme les babies poursuivent
leurs cerceaux, comme les gamins es-
cortent une voiture avec l'espoir de s'y
cramponner. Au-dessus des arbres, la
crécelle bourdonnante du moteur annon-
çait le survol. Et le monoplan apparais-
sait entre les feuilles. On voyait ses
grandes ailes d'un jaune à la fois trans-
parent et rayonnant, puis ses roues et
sa queue avec ses nageoires de stabili-
sation et de direction. Les uns le pour-
suivaient pour le voir encore une fois;
les autres se jetaient sur l'avenue des
Champs-Elysées.
Il passait à trente ou quarante mètres,
il s'en allait sur l'Arc de triomphe. Déjà,
il était parti. Sur le sable des allées, le
pavé des avenues et l'asphalte des.'tro.t-
toirs,ceux qui l'avaientvu racontaient son
vol à ceux qui ne l'avaient pas vu. Tous
les cochers demeuraient debout sur leurs
sièges. Autour du Grand Palais, les visi-
teurs du Salon restaient sur les esca-
liers. Et les ouvriers disaient à leurs ca-
marades sortis trop tard de la boutique
du marchand de vin « Voilà ce que
c'est. tu ne l'as pas vu. » Et les buveurs,
pour la première fois peut-être, se sen-
taient punis.
Lorsqu'il atterrit devant ses arnis-sur-
la pelouse de Bagatelle, M. Emile :Du-
bonnet, qui venait de traverser Paris,
fut applaudi, acclamé, embrassé par sa
mère et couvert de fleurs. Mais il .ne
connut pas toute sa gloire qui était. célé-
brée principalement par tous ceux qui at-
tendaient les journaux du soir et deman-
daient le nom du centaure aérien. Cette t
curiosité de Paris est lé plus bel llo|ô,
56e Année 3» Sérîô fî° Ti4
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
manche 24 Avril 1910
H. DE VILLEMESSANT1
Fondateur
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"<É loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
̃' de rire de tout. d$ peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
j P OOVEM: AIEES
promenades dans Paris? Le Cirque des Champs-
ElzJsées GEORGES CÀIN.
la conquête de l'air > Paris à vol d'oiseau ï
ïIégis Gigxoux. Le ^meeting de Nice t
OFbantz-Reichel.. De Londres à Man-
chester. A Hombourg.
À l'Etranger En Hongrie. Les chances du
comte Khuen-Hedervary f Raymond RE-
COULY.
l'Exposition de Bruxelles GÉRARD Harrï,
A bord du « Pourquoi-Pas ? » ?
Le président Roosevelt à Paris CH. Dauzats.
La Conférence Maurice LEUDET.
Les Journaux de ce matin.
La Mode chez soi Ghenya.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Dessin A VOdéon « Coriolan » DE Losques.
Feuilleton Le pauvre amour de dona Bal-
bine André Corthis.
̃PROMENADES DANS PARIS
LE CIRQUE
IDES
CHAMPS-ELYSEES
Grâces soient rendues au Conseil mu-
nicipal de Paris et au préfet de la Seine.
Des massifs de fleurs et non des cubes
de maçonnerie vont s'élever sur le vaste
espace laissé libre par la démolition de
l'ancien Cirque des Champs-Elysées.
Depuis des années, on bataillait ferme
pour obtenir ce merveilleux emplace-
ment. Paris avait tout à craindre; non
pas que les projets d'utilisation ne fus-
sent des pius séduisants, un palais à
musique est un de ces présents qu'on ne
saurait refuser qu'avec discrétion,
mais les vieux Parisiens, ceux qui ai-
ment Paris pour lui-même et aussi pour
eux-mêmes, se désespéraient de voir
remplacer les arbres par des chantiers
de constructions. D'année en année, les
restaurants, palais de glace, théâtres,
bars, concerts, avaient trop envahi la
belle avenue des Champs-Elysées, cette
via gloriosa de Paris, et, puisque, par
hasard, l'occasion s'offrait de reconqué-
rir un peu de l'espace perdu, il conve-
nait de ne pas la laisser échapper.
Or, il y a quelques semaines, de me-
naçants tas de pavés furent déposés au
beau milieu du terrain nu; les terras-
siers surgirent; qu'allait-il se passer?.
Hpsanna-J -il .slagissait. simplement de
vallonner la place, d'y dessiner un par-
terre à la française; mieux encore. d'y
planter des arbres 1
Chers petits Parisiens aux boucles
blondes, jolies mamans, nourrices somp-
tueuses, plus pavoisées de rubans qu'un
steamer les jours de fêtes officielles,
chantez un Te Dcum laudamus, vous
aveè; eu gain de cause nos édiles et M.
de Selves ont étendu sur vous leurs dex-
tres protectrices. La joie que nous avons
à vous annoncer cet inespéré triomphe
dissipe le mélancolique regret que nous
gardions pour ce qui fut le « Cirque
dE'té on l'appelait dans notre en-
fance le cirque de l'Impératrice où
nous avions, lycéens en tunique de Louis-
le-Grand, passé de si frémissantes soi-
rées 1
Ah le cirque d'Eté de 1868 et de 1869
On nous y conduisait en récompense
d'une inscription au tableau d'honneur.
Nous piochions le De viris illustrions
pour contempler,les prouesses du domp-
teur Batty, et la connaissance de la vie
de Pausanias était la rançon exigée pour
applaudir aux ruades de l'indomptable
mulet Rigolo.
Tout eniànOl nous avait"" été donné
de pénétrer dans les coulisses du Cir-
que ce n'étaient ni les séduisantes
écuyères en maillot rose, ni les clowns
dont l'aspect'seul nous plongeait dans
Une douce hilarité, qui nous avaient
ouvert les portes très closes de ce pa-
lais de l'art équestre, mais bien les ti-
gres, les lions, les panthères, les grands
fauves présentés de temps en temps par
tels dompteurs célèbres Batty, Lucas,
Crockett, etc. Notre père, fort lié avec le
très courtois directeur du cirque, M. De-
jean, ne.manquait jamais d'aller étudier
sur nature et de tout près les beaux fé-
lins-appartenant aux dompteurs. Parfois
il nous permettait de l'accompagner dans
les hangars où étaient remisées les ca-
ges.' Autour de nous s'effectuaient les
préparatifs de la représentation nous
voyions les écuyères piochant le « pan-
neau »,. habillées à la façon de nos
modernes cyclistes, et les dompteurs
dans l'intimité; non plus en maillot
collant, en bottes molles, sanglés dans
un spencer hongrois constellé d'ordres
multicolores mais en manches de che-
misé, en espadrilles, la pipe à la bou-
che,,ïaisant.la toilette de leurs animaux,
les brossant, les soignant, leur graissant
les pattes, leur faisant « répéter» les exer-
cice4 du soir. La plupart du temps
sauf les jours d'orage les braves lions
étaient de bonne composition; il n'en
allatt pas de même des tigres ou des
panthères dont beaucoup ne se déci-
daient à manœuvrer que sous l'injonc-
tion des coups de fouet. Nous avons
connu des lions roublards faisant le
beau pour un morceau de foie et des
lionnes collant aux barreaux leurs gros-
ses têtes rousses afin de se faire gratter
au bon endroit. Dans les coins, acro-
bates, équilibristes, jongleuses et dislo-
qués travaillaient en famille.
Que de fois n'avons-nous pas, mon
frère et moi, accompagné, devant les
cages, Rosa Bonheur et notre père tra-
vaillant de compagnie. Je me souviens
encore du combat terrible d'un lion et
d'une lionne à propos de je ne sais
quel cuisseau de cheval imprudemment
jeté- entre leurs deux appétits. Rosa
Bonheur, emballée, traçait à grands coups
de fusain hâtifs un impressionnant des-
sin de cette lutte furieuse ou le sang
giclait, pendant que mon père, les yeux
fixes, ne perdant pas un détail du drame,
trouvait là le motif de son groupe Lion
et lionne se disputant un sanglier, dressé
devant l'une des entrées du jardin des
Tuileries, sur la rue Castiglione. Le
dompteur Batty qui, la fourche a la
main, était allé séparer les deux fauves,
devait mourir quelques années plus
tard, dévoré par ses animaux.
*»:
L'histoire du cirque d'Eté a sa place
marquée dans l'histoire des théâtres pa-
risiens. Ce fut en 1835 qu'en vertu d'une
décision ministérielle MM. Franconi et
Ferdinand Laloue furent autorisés à
donner, aux Champs-Elysées, des repré-
sentations équestres pendant la belle
saison. Ils ouvrirent, tout d'abord, une
vaste tente au carré Marigny, à l'endroit
même où devait s'élever le cirque, oeu-
vre de l'architecte Hittorf.
La dynastie des Franconi était depuis
longtemps célèbre le 14 mars 1791, le
Moniteur n'annonçait-il pas l'arrivée à
Paris de « M. Franconi, citoyen de Lyon,
qui débute ce soir avec ses enfants, ses
élèves et trente chevauxàl'amphithcâtre
Astley, rue du Faubourg-du-Temple ».
Le cirque d'Eté continuait la tradition
de l'amphithéâtre Astley. Il fut édifié
lors de la rétrocession faite à la Ville
de Paris par l'Etat des Champs-Elysées.
L'architecte Hittorf, en construisant t
,cette immense salle, s'inspira du style
pompéien, alors fort à la mode. Un
seul anachronisme, mais charmant cha-
cun se rappelle qu'un groupe équestre,
une amazone demi-nue, œuvre du sculp-
teur Pradier, surmontait la porte d'en-
trée. Voici l'histoire de cette statue.
Pradier était fort amateur des spec-
tacles acrobatiques il demanda ses en-
trées au directeur, lui offrant d'exécu-
ter en échange une sculpture destinée à
orner son théâtre favori. Ce qui fut dit fut
fait. Pradier obtint ses entrées et dota le
cirque d'une œuvre charmante, hélas
aujourd'hui disparue Un détail la ro-
buste écuyère qui servit de modèle au
sculpteur devint plus tard la femme du
renommé ténor Monjauze, et le bruit
courut que dans sa corbeille de noces
elle n'avait pas oublié sa cravache d'é-
cuvère.
il semblait tout naturel d'édifier un
cirque aux Champs-Elysées; ce n'était,
en somme, qu'un rappel du fameux
Colisée inauguré en 1771 et démoli en
1780. Ce Colisée dont un nom de rue
évoque encore le souvenir et l'emplace-
ment comprenait non seulement une
salle de spectacle, mais encore des bou-
tiques, un jardin, des. cafés et surtou.t.un
bassin assez vaste pour qu'on y pût don-
ner des fêtes aquatiques. Les, Parisiens
de 1771 furent tout d'abord émerveillés
par l'éclat des « deux mille bougies qui
faisaient de la nuit le jour ».
Sur la pièce d'eau, des joutes de, bate-
liers, des promenades en nacelles, des
courses nautiques, des évolutions de
trirèmes à l'antique. Mme Vigée-Le-
brun raconte dans ses amusants souve-
nirs que le'large perron qui précédait la
salle de concert était le rendez-vous de
«tous les jeunes élégants de Paris qui,
placés sous les portiques illuminés, ne
laissaient point passer une femme sans
lancer une épigramme ».
Malgré tout, réunions dansantes, fêtes
« hydrauliques et pyriques », évocations
étrangères telles que les Noces de l'em-
pereur de Chine, spectacles aux affiches
alléchantes, le Colisée ne parvint pas à
attirer la foule aux Champs-Elysées qui
paraissaient alors si fort éloignés de
Paris Bientôt le bassin mal entretenu
devint une crapaudière puante, l'herbe
envahit les allées désertes; les bouti-
ques se vidèrent. En 1780, l'établisse-
ment faisait faillite c'est en pure perte
que plus de deux millions de livres y
avaient été dépensés.
Mais si le Colisée disparaissait, les
Champs-Elysées prenaient chaque jour
une importance plus grande; les Pari-
siens commencaient à en connaître le
chemin; dans la belle saison la popula-
tion et les étrangers s'y rendaient chaque
soir. Sir John Carr, un Anglais visitant
Paris en 1801, après la paix d'Amiens,
en avait gardé un souvenir charmé
« Toutes les allées vertes étaient peu-
plées d'amoureux chuchotant, de toutes
parts des bruits divins de musique et de
danse remplissaient les oreilles. Par-
tout on se délassait des labeurs de la
journée en valsant et en buvant de la
limonade. Des caporaux et de jeunes
marchands en longue redingote faisaient
danser des femmes de chambre et des
grisettes avec une élégance qui n'était
pas dépassée dans les bals les plus bril-
lants. Rien ne pouvait égaler lar gaieté
sans souci, le joyeux oubli de toute
préoccupation qui régnaient dans ce
lieu; la musique y était excellente. »
Sous la Restauration et plus encore
sous le règne de Louis-Philippe, les
Champs-Elysées sont un lieu de délices.
Le Cirque Olympique devient le rendez-
vous de toutes les élégances on y ap-
plaudit le célèbre écuyer Baucher «qui
sait dompter le plus terrible des che-
vaux venus d'Angleterre, le forçant à
exécuter des quadrilles et des pas dont
M. Vestris lui-même serait jaloux ». Dès
sept heures du soir, il est impossible de
se procurer une seule place. Trois mille
personnes se pressent pour applaudir
« la Poste royale » dans laquelle M. La-
lanne en costume écossais « monte cinq
chevaux, aux sons du pibroch. » Son
rival, M. Lejars, «en habit de Mercure»,
exécute la grande voltige sur un cheval
libre. Auriol, le grand équilibriste, le
clown merveilleux, stupéfie les specta-
teurs par son adresse et ses drôleries;
enfin, Adolphe Franconi lui-même, lerç-
présentant de cette illustre dynastie, pré-
sente en liberté des chevaux extraordi-
naires, désignant du bout du sabot la
personne la plus amoureuse de la so-
ciété, rapportant un drapeau, une fleur,
un mouchoir, une chaise. et beau-
coup d'argent au directeur.
Les éeuyôFes de grand style s'appel-
lent Caroline Loyau, Mme Lejars, et-plus
tard Bradbury, Loisset, Elvira Gaepça^r
Adèle Drouin. Un public idolâtre em-
plit chaque soir l'immense salle. Les pre-
mières coûtent 2 francs, les secondes
1 franc, les troisièmes 50 centimes.
Franconi connaît les joies du maximum
Bien entendu, le Cirque d'Eté comp-
tait « un jour chic ». Chaque samedi, le
cercle compact des écuyers vêtus d'un
habit à la française bleu barbeau, des
sportsmen, des clowns, des palefreniers
en bottes à revers, des « artistes » atten-
dant leur numéro massés à l'entrée
du passage des écuries, sous la surveil-
lance de l'imposant M. Loyal s'écar-
tait pour laisser passer les « beaux » du
Second Empire, habitués des Tuileries et
des grands cercles, qui, sur les 9 h. 1/2,
faisaient une sensationnelle apparition.
Ces brillants représentants d'une héroï-
que phalange de noceurs arboraient d'or-
dinaire à leur boutonnière un gardénia
et à leur bras une jolie pécheresse. Il
était alors de bon ton de se montrer en
société'houleuse, avant que d'aller fouler
le bitume du jardin Mabille, à l'orches-
tre endiablé dirigé par M. Pilodo.
Une heure durant, ces aimables com-
pagnons venaient applaudir l'écuyère à
la mode, le travail de haute école, le
cheval présenté en liberté, les clowns
Chadwick, Bibb,. les frères Price, plus
tard Billy-Hayden et la belle Océana;
puis, d'un pied leste, ils gagnaient l'ave-
nue Montaigne où s'élevaient les pal-
miers en zinc de feu Mabille.
Quelques-uns de ces « fêtards » de-
vaient revoir, aux mauvais jours de 1870,
la grande fresque étrusque, peinte par
Barrias, déroulant autour de la salle
les jeux gymniques de l'antiquité les
chevauchées des amazones brandissant
des piques, le velours rouge des ban-
quettes, les bois peints en blanc des
dossiers de fauteuils.
La plupart s'étaient enrôlés, durant le
siège de Paris, dans les cavaliers de
Franchetti ou les Eclaireurs de la Seine.
Ils firent héroïquement leur devoir et les
« cocodès » de la veille furent trop sou-
vent ramenés'sur une civière, le corps
traversé de balles glorieuses, dans le
cirque d'Eté converti en ambulance.
Après la guerre, les théâtres rouvrent
leurs portes, le cirque comme les autres;
les écuyères, le sourire aux lèvres, per-
sistent, durant des années, à pirouetter
sur les croupes luisantes de chevaux
fastueusement pomponnés les clowns,
à l'accent anglais, s'ingénient à leur
faire des niches et à parier aux écuyers
dédaigneux « une bottelle de tcham-
pègne ».
Le. dimanche, changement de pro-
gramme pendant la saison d'hiver, de
1888 à 1898, l'excellent orchestre de La-
moureux versait des flots d'harmonie sur
les fronts pensifs des amateurs de musi-
que sérieuse; tandis que le cirque, d'octo-
bre à mai, tenait ses assises boulevard des
Filles-du-Calvaire. Puis, il y a quelque
dix ans, la .mode, se désintéressa du
spectacle des Champs-Elysées. Etrange
phénomène, le déclin de ce temple de
l'acrobatie coïncida avec l'installation
de l'électricité dans les antiques lus-
tres de Franconi. Les vieux habitués
des deux sexes se plaignirent « trop de
lumière pour des visages parfois fati-
gués » De là cette boutade d'un
homme d'esprit « Les rossignols ne
chantent et ne se placent que dans
l'obscurité; c'est l'excuse des éclairages
indécis » En 1900, les démolisseurs
jetaient bas le cirque d'Eté pendant des
années l'on s'en disputa le terrain dé-
nudé aujourd'hui les fleurs poussent
là où, jadis, tant de troublantes écuyè-
res, en jupons de gaze et en maillots im-
briqués de paillettes d'acier, traversaient
avec une culbute les cerceaux que ten-
daient les clowns enfarinés, crevant du
même coup les cercles de papier et les
cœurs, des « hommes de cheval »
Georges Cain..
Échos
La Température
Des averses sont encore tombées hier, à
Paris, depuis quatre heures jusqu'à huit heu-
res du matin; le ciel est resté encore très nua-
geux, mais la suite de la journée s'est passée
sans nouvelles ondées. La température s'est
fortement abaissée. Vers sept heures du matin
le thermomètre marquait 60 au-dessus de zéro
et 140 à cinq heures du soir. La pression baro-
métrique se relève à midi, elle accusait
763mm3. Une dépression s'est avancée sur le
nord-ouest de l'Europe le baromètre indi-
quait 73/ aux îles Feroë.
Des pluies sont tombées sur toute l'Europe;
en France, il a plu à Brest, à Nancy, à Be-
sançon, à Çharleville et à Calais. La mer est
houleuse en Provence.
La température a aussi baissé sur l'ouest et
le centre du continent.
Départements, le malin.Ati-dessus de ^èro
4° à Çharleville, 50 à Nancy, 6° à.founkerque
et à Belfort, 70 à Boulogne, à Limoges, 8" à
Brest, à Clermont et à Besançon, 9» "à Cher-
bourg, à Ouessant, à Nantes, à Toulouse et à
Lyon, 10° à Bortleaux, ii° à l'île d'Aix, à Biar-
ritz, à Perpignan et à Cette, 130 à Lorient, à
Marseille- et à Oran, 220 à Alger.
En France, le temps va rester frais des
averses sont probables, principalement dans
le Nord et l'Est.
(La température du 23 avril 1909 était, à Paris:
il" au-dessus de zéro'le matin et 200 l'après-
midi baromètre 759" journée très agréa-
ble.)
Les Courses
Aujourd'hui, à deux heures, Courses au
Bois de Boulogne. Gagnants du Figaro ̃:
Prix du Moiit-Valérien Cocodète Tour-
nebut.
Prix d'Iéna Charming- Lily; Vald'Amour..
55* Prix Biennal Nuage ;Badajoz.
La Coupe Ronde de Nuit; Chamœrops.
Prix de la Seine Jacobi; Joie.
Prix Vâiiteaux Berceuse Sukey;
LE SCRUTIN D'AUJOURD'HUI
>£& Les élections commencent aujour-
̃̃- d'hui au milieu d'un silence dé-
concertant. M. Henry Bérenger s'en
félicite et perçoit, dans ce calme inat-
tendu, « la respiration même de la
liberté reprenant haleine entre deux
étapes ». Je vois plutôt, pour nos insti-
tutions politiques, une lassitude inju-
rieuse dans cet état morbide d'une opi-
nion désabusée.
Ce qui semble probable, c'est que le
pays ne croit plus aux vertus du parle-
mentarisme, tel qu'il a été pratiqué par
cette Chambre désemparée, dont la be-
sogne a été mauvaise et l'agonie lamen-
table. En tout cas, ce qui paraît certain,
c'est que le mode électoral actuel a ses
heures comptées, que le scrutin de clocher
est condamné, et qu'un régime nouveau
de vote élargi, étendu au département
tout entier, peut seul secouer désormais
l'immense indolence de dix millions de
Français en léthargie.
Imposons donc le scrutin de liste à
nos candidats, avec la représentation
proportionnelle et ses réconfortants bien-
faits.
Ce sera, sinon la réforme définitive,
tout au moins le premier progrès.
C'est en tout cas la loi inaugurale qu'il
faut obtenir de la Chambre prochaine.
Mais, pour gagner cette victoire, une
étroite discipline est indispensable aux
hommes de bon sens et de raison qui
vont prendre part aux scrutins de cette
journée décisive.
Qu'ils s'unissent tous contre les uni-
fiés, les collectivistes et ces socialistes
révolutionnaires dont le programme con-
siste à abaisser, ruiner ou détruire.
Que dans toutes les circonscriptions où
leur parti n'est pas directement repré-
senté, nos amis de droite et de gauche,
à défaut d'un candidat de leur choix,
apportent le secours de leurs voix au
républicain, avec ou sans épithète, qui
devra barrer la route à ceux qui veulent
grossir le groupe révolutionnaire de la
future Chambre.
Les partisans de la politique du pire,
qui a si mal servi ceux qui l'ont suivie,
n'admettent guère, je le sais, ces con-
seils il n'en est pas moins vrai qu'es-
sayer de hâter l'avènement de la poli-
tique ultra-radicale, sous le prétexte que
la politique simplement républicaine y
conduit, est une dangereuse naïveté. Le
péril est trop grave l'incendie est trop
proche. Il faut sauver l'édifice.
La nécessité d'employer les pompiers
étant démontrée, ne discutons plus sur
la couleur de leur uniforme ni sur le nom
de- leur régiment. Gaston CALMETTE.
A Travers Paris
M. Pichon a reçu M. Tittoni, le nouvel
ambassadeur d'Italie a Paris, qui a prié 1
le ministre des affaires étrangères de
demander pour lui au Président de la
République une audience, aux fins de lui
présenter ses lettres de créance.
Cette audience sera fixée aujourd'hui,
et la réception solennelle du nouveau
représentant en France de S. M. le roi
Victor-Emmanuel aura lieu dans le cou-
rant de la semaine.
Le prince héritier de Serbie vient d'ar-
river à Paris dans le plus strict inco-
gnito. Il s'est aussitôt, rendu auprès de
son oncle, le prince Arsène Karageorge-
vitch,qui est assez souffrant de fièvres
contractées au Tonkin, alors qu'il y fai-
sait campagne dans les rangs de notre
légion étrangère. L'état du prince Arsène
Karageorgevitch n'est, heureusement,
point inquiétant, et le prince Alexandre,
après un séjour d'une semaine, se ren-
dra à Rome où on l'attend à la Cour. Il'
voyage sous le nom de comte d'Awala.
Le prince Arthur de Connaught, fils
du duc de Connaught et neveu du roi
d'Angleterre, est arrivé hier à Paris, ve-
nant de Marseille et se rendant à Lon-
dres.
-o-oo-o-
Un petit incident de la séance d'hier,
à l'Académie des inscriptions et belles-
lettres.
La séance était commencée. Les mem-
bres de l'Institut, à leurs places, écou-
taient la très belle communication de
M. Emile Boutroux, qui présidait,
lorsque arriva un retardataire, le secré-
taire perpétuel de l'Académie, M. Geor-
ges Perrot.
D'ailleurs, qui serait en retard plus
légitimement que le très éminent ar-
chéologue auquel on doit tant de si beaux
et savants travaux?.
M. Georges Perrot reconnut sa place
habituelle, alla s'y installer, regarda
quelque temps devant lui, et puis der-
rière lui. Evidemment, il cherchait M.
Roosevelt; et il ne le découvrait pas.
Soudain, il se pencha vers son voisin
de gauche, lui tapa sur l'épaule et, à
voix basse, lui demanda
Où donc est Roosevelt?.
Il le demandait de tout son cœur»
M. Roosevelt car c'était lui sou-
rit de la façon la plus gaie et. la plus
aimable. M. Perrot le reconnut. Et M.
Roosevelt fut enchanté de faire ainsi la
connaissance d'un érudit illustre qui a
bien le droit d'être un peu distrait, de
temps en temps, étant par ailleurs l'au-
teur de l'admirable Histoire de l'Art,
l'un des chefs-d'œuvre de la science
française.
-0-~w.
Le geste des mères.
Pas loin du Guignol où l'on donne le
.« Chanteclair des Marionnettes », une
scène brève et émouvante s'est déroulée
hier qui rappelait le vrai Chantecler, le
grand.
Tout le monde garde l'émotion de l'ad-
mirable jeu de scène du troisième acte
qui ramène auprès du protecteur les
poussins enrayés. Hier, sous les beaux
marronniers des Champs-Elysées, cer-
tains enfants qui jouaient furent un mo-
ment effrayés par un bruit crépitant et
se précipitèrent contre les jupes de leur
mère qui allait les appeler pour leur
montrer le monoplan doré qui, ainsi
que nous le contons plus. loin, passait
au-dessus des feuilles.
Si M. Dubonnet,.que sa mère vaillante
attendait sur la pelouse de Bagatelle,
avait vu l'inquiétude des enfants et l'é-
motion de leur mère, il se serait écarté
des arbres et aurait suivi la chaussée,
pour que tous, même les petits enfants,
pussent l'admirer sans peur.
Si paradoxal que cela semble, il faut
en effet que le code des routes de l'air
pense déjà aux piétons.
On sait qu'il y a de remarquables rap-
ports entre ces deux choses qui ne pa-
raissent dissemblables qu'aux naïfs
la politique et le. tabac. Mais, jusqu'à
présent, c'étaient les bureaux de tabac
qui subissaient le contre-coup des aven-
tures électorales; maintenant, c'est le
tabac lui-même et les cigarettes seront
augmentées, le 1er mai seulement,
après le premier tour de scrutin.
Un de nos lecteurs nous écrit
J'ai voulu acheter hier, dans un somp-
tueux bureau de tabac de la rue Washing-
ton, une petite botte de cigarettes de caporal
supérieur, au prix de trente-cinq centimes.
11 n'y en avait pas.
Le débitant avait-il négligé de renouveler
sa provision?. Pas du tout! Depuis plu-
sieurs jours, il demande à l'administration
un stock de cigarettes. On ne lui en donne
pas. Il insiste. On a fini par lui répondre
« Vous n'en aurez pas. Je vois ce que vous
voulez vous savez qu'à partir du 1er mai
les cigarettes seront augmentées alors, vous
voulez approvisionner vos clients aux prix
actuels. Vous n'en aurez, pas »
Cet aveu administratif est plein de
sens et montre à merveille comme l'ad-
ministration se moque des électeurs.
Mais, puisqu'elle veut avoir l'air de les
ménager jusqu'au 1er mai, date ingé-
nieusement fixée, qu'elle consente au
moins à leur permettre de fumer
POUR LE « GRAND FUSIL »
Une chasse au Jardin des Plantes J
Il faudrait l'offrir à Teddy.
Ce n'est pas l'Afrique, à midi; t
Les bêtes y sont chancelantes.
On y trouve encor cependant
Quelques fauves rongés aux mites,
Plusieurs aras préadamites,
Un hippopotame sans dent!
Faune assez peu cj'négétique;
Mais de ce coté-ci de l'eau!
(,'a ferait bien dans le « tableau »
Du grand JS'emrod transatlantique*
Ce seraient des pièces de plus
Qu'importe au total tout fait nombre;
Que le tigre ne soit qu'une ombre
Et que le lion soit perclus 1
Vous dites « conseils sanguinaires »
-Du tout En un comme en cent mots,
Je réponds que ces animaux
Sont de l'Etat pensionnaires,
Et qu'une brève et noble fin
Leur épargnerait, je suppose,
La mort lente qu'il leur impose
Par la misère et par la faim 1
Louis ilARSOLLEAU.
--O-<:OC>-
Nous recevons de i'illustre auteur de
la Fille de Madame Angot la lettre sui-
vante
Monsieur,
Un journal du matin donne sur ma santé
les plus mauvaises nouvelles. Je vous serais
bien obligé de couper de suite les ailes à ce
canard sinistre, qui pourrait inquiéter mes
amis, en affirmant que je me porte très bien.
Recevez, etc.
Ch. LECOCQ.
Voilà de bonnes nouvelles, que nous
sommes très contents de publier.
Une causerie de M. Rcynaldo'Hahn ne
peut manquer d'être une manifestation
artistique et bien parisienne. C'est ce
régal que la Société des Grandes Confé-
rences offrira, lundi 25 avril, à quatre
heures, à ses habitués, en la coquette
salle de la rue Charras, à l'occasion du
festival Messager.
Le grand compositeur qu'est Messa-
ger prêtera lui-même son concours, et à
ses côtés l'on applaudira Mmes Vallan-
dri, Vauthrin et Campredon, MM. Fran-
cell, Franz, Chailley, Petit, etc. Parmi
la série des séances consacrées aux
maîtres de la musique, celle de lundi
promet donc d'être particulièrement in-
téressante.
Aujourd'hui se court à Longchamp le
prix de la Coupe, comprenant 20,000
francs espèces et un objet d'art de 10,000
francs.
L'objet d'art, cette année, est un su-
perbe surtout de table en marbre et ver-
meil, inspiré àBoin-Taburet par ce bijou
d'architecture qu'est la Fontaine triom-
phale de Nancy. Bien qu'il soit conçu
pourune table importante, le maître or-
fèvre l'a exécuté de façon que la partie
centrale avec sa vasque se détache et
peut constituer la décoration d'une table
de dix personnes. Ce surtout sera exposé
devant la tribune présidentielle.
-o-oc>-<>-
Par ces temps d'agitation et de surex-
citation électorales, la plupart des politi-
ciens ont reconnu qu'ils risquaient l'ané-
mie cérébrale s'ils ne suivaient pas un
régime spécial leur permettant de sup-
porter le surmenage de la période. En
chemin de fer, en auto, en voiture, tous
emportent leur provision de Quinquina
Dubonnet.
Les candidats qui n'en boivent pas sont
certains d'être blackboulés.
Encore une semaine, et l'inauguration
aura lieu de l'Exposition de «vingt pein-
tres du dix-neuvième siècle que la mar-
quise de Ganay organise à la galerie
Georges Petit, au profit de « l'Assistance
aux militaires coloniaux et légionnai-
res », l'une des filiales de la GroixJB.ouge
française.
Cette exposition de chefs-d'œuvre, qui
durera du 2 au 13 mai, nè'corhprendra
pas moins de cent cinquante tableaux,
empruntés aux collections les plus ré-»
putées, et susceptibles de provoquer une
profonde sensation dans le public.
On ne pouvait faire un choix plus heu-
reux, ni plus profitable à l'œuvre d'as-
sistance qui doit bénéficier de cette belle-
manifestation d'art. "i
Hors Paris
S'il est en France ce qu'à Dieu ne
plaise quelques communes où il ne
soit pas tout à fait impossible que les
listes électorales s'allongent illégalement
de noms qui ne s'y devraient point
trouver, certes, ces communes ne font
pas'partie du canton de Joyeuse (Ar-
dèche).
En effet, le juge de paix de cette bour-
gade fortunée est vraiment un .homme
unique. Il n'hésita point, récemment, à
ordonner la radiation de cinq ecclésias-
tiques, lesquels se croyaient électeurs
en une commune de sa juridiction. Il
n'hésita point. Car, prononça- t-il, «les
prêtres susnommés fournissent bien. des
certificats de radiation de leur com-
mune d'origine, mais cette production
ne prouve pas qu'ils ne soient point ins-
crits ailleurs ». ̃ > i
On; ne saurait mieux dire et cela est
l'évidence même. Ces présomptueux jus-
ticiables, avant d'aborder le prétoire de
M. le juge de paix de Joyeuse, avaient
le devoir d'éclairer pleinement sa reli-
gion. Après tout, il n'y a que 36,170
communes en France. Ne pouvaient-ils
se nantir de 36,109 certificats? ̃••;
-<)00--
Nouvelles â la Main
Combien, qui sont ce matin des députés
sortants, seront ce soir des députés sor-
tis.
**̃* '̃̃̃
Votez-vous ?
Non. Tous les candidats me dé-
plaisent.
̃ Pourquoi?
Parce que ce sont des gens qui veu-
lent être députés.
La Chambre prochaine sera encore
plus nombreuse que la précédente.
Rassurez-vous, il y aura encore .}
moins de monde aux séances du matin.
Le Masque de Fer.
LA CONQUÊTE DE UAlRt
PARIS A VOL D'OISEAlf
UN MONOPLAN AUX CHAMPS-ELYSÉES
Ce printemps, les aéroplanes devan- s
cent les hannetons. Hier, un monoplan'
accourut inspecter les marronniers des
Champs-P]lysées, en bourdonnant joyeu-
sement, et disparut avant qu'on ait songe
à attacher un fil à la roue qui lui sert de
patte.
Le ciel était si beau, avec de grosses*
corbeilles de nuages blancs, qu'un aéro-
plane 'devait y passer. Depuis que le
comte de Lambert a survolé au-dessus
de Paris, chacune de nos promenades
peut attendre cette surprise. Lorsqu'elle
survient, on est stupéfait, mon Dieu,
comme l'heureux gagnant d'un gros lot.
On est stupéfait; mais on ne s'étonne
pas. Tout simplement, on est content de
l'avoir vu, parce qu'un aéroplane au-
dessus de la ville nous fait.comprendre
la fierté que nous devons avoir de vivre'
en 1910.
Vous vous souvenez du biplan Wright,
du comte de Lambert qui glissait dans
le soir sans remuer ses ailes, comme
emporté par son élan. Ce n'était déjà
plus l'appareil d'acrobatie ou d'exhibi-
tion c'était l'aéroplane imposé par
l'homme dans le ciel. Toute notre sur-
prise se fondait en une joie intérieure
très douce. On ne criait pas. On ne pleu-
rait pas. On ne riait pas. On regardait de
tous ses yeux, afin de ne rien perdre de
la victoire humaine, afin de la prolonger
au delà du crépuscule.
Au contraire, nous courions hier après
le monoplan, pour rejoindre un animal
familier, comme les babies poursuivent
leurs cerceaux, comme les gamins es-
cortent une voiture avec l'espoir de s'y
cramponner. Au-dessus des arbres, la
crécelle bourdonnante du moteur annon-
çait le survol. Et le monoplan apparais-
sait entre les feuilles. On voyait ses
grandes ailes d'un jaune à la fois trans-
parent et rayonnant, puis ses roues et
sa queue avec ses nageoires de stabili-
sation et de direction. Les uns le pour-
suivaient pour le voir encore une fois;
les autres se jetaient sur l'avenue des
Champs-Elysées.
Il passait à trente ou quarante mètres,
il s'en allait sur l'Arc de triomphe. Déjà,
il était parti. Sur le sable des allées, le
pavé des avenues et l'asphalte des.'tro.t-
toirs,ceux qui l'avaientvu racontaient son
vol à ceux qui ne l'avaient pas vu. Tous
les cochers demeuraient debout sur leurs
sièges. Autour du Grand Palais, les visi-
teurs du Salon restaient sur les esca-
liers. Et les ouvriers disaient à leurs ca-
marades sortis trop tard de la boutique
du marchand de vin « Voilà ce que
c'est. tu ne l'as pas vu. » Et les buveurs,
pour la première fois peut-être, se sen-
taient punis.
Lorsqu'il atterrit devant ses arnis-sur-
la pelouse de Bagatelle, M. Emile :Du-
bonnet, qui venait de traverser Paris,
fut applaudi, acclamé, embrassé par sa
mère et couvert de fleurs. Mais il .ne
connut pas toute sa gloire qui était. célé-
brée principalement par tous ceux qui at-
tendaient les journaux du soir et deman-
daient le nom du centaure aérien. Cette t
curiosité de Paris est lé plus bel llo|ô,
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