Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1904-06-19
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juin 1904 19 juin 1904
Description : 1904/06/19 (Numéro 171). 1904/06/19 (Numéro 171).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2866487
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
tM FÏ&ÀBÔ DIMANCHE 19 JÛIW 1904
Rhône avec 10 Seine-et-Oise avec 9, la
Charente-Inférieure (département de M. j
Combes) avec 7,.
Il est à noter que le Nord, le plus peu-
plé des départements après la Seine, ne
possède que 3 ateliers maçonniques.
D'après une statistique approximative,
les 410 Loges, Ghapitres et Conseil fran-
çais compteraient au total 25,000 mem- j
bres tout au plus. C'est beaucoup: mais
c'est moins que l'épouvantait qu'on se j
figure ordinairement,
Gaston Davenay.
I i. i i, ,i~Vs<^>
SALONS 'f
Aujourd'hui, dernière réception du di- j
manche,de cinq àsept heures, chez la comtesse
Gadin.
Soirée dansante, aujourd'hui, chez la
comtesse de Mony-Colchen, dans ses salons
de la rue Beaujon.
Soirée dansante, demain, chez la comtesse
H. de Lestrange.
Jeudi prochain, soirée chez la comtesse
de Castellane.
La dernière soirée musicale du duc de
Pomar a eu lieu avant-hier, avec un très grand
succès. Les interprètes du programme étaient:
la comtesse de Maupeou, Mlle Kiréevsky,
Mme Félicia Mallet, M. Raquez et l'orchestre,
sous la direction de M. Maton.
La duchesse de Mouchy, qui ne va plus
dans le monde à cause de son grand deuil,
n'assistait pas à la garden-party de l'ambas-
sadeur d'Autriche-Hongrie, contrairement à 1
ce qui avait été dit.
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
LL. AA. RR. le duc et la -duchesse de
Vendôme se sont rendus au Mont-Dore pour
y faire une cure.
Ligue fraternelle des enfants de France.
Depuis 1902, un certain nombre de sections
provinciales de la Ligue fraternelle des en-
fants de France, qui se trouvent situées dans
des climats particulièrement favorables, orga-
nisent, chaque été, des colonies de vacances
où. sont reçus les enfants délicats de Paris et
des grandes villes. Ces colonies ont reçu, en
1003, 26 enfants, répartis entre sept groupes
distincts Malo-les-Bains (Nord), Villefort
(Lozère), Vertolaye (Puy-de-Dôme), environs
de Pontarlier, du Havre, de Préfailles (Loire-.
Inférieure). La surveillance de chacun de ces
groupes est assurée par les jeunes gens et les
jeunes filles du pays, membres de la Ligue.
Pour permettre à la Ligue des enfants de
France de continuer cette œuvre si nécessaire
et si intéressante, une souscription est ouverte
au .piège social de l'œuvre, 50, rue Saint-An-
dré-des-Arts, Paris (sixième arrondissement).
La Ligue adresse, à cette occasion, un pres-
sant appel à tous ses amis. Que l'on songe
qu'il -suffit de 25 francs pour assurer à un en
farçt de plus un séjour d'un mois à la cam-
pagne
Le conseiller, secrétaire général de la
Chambre des pairs du royaume de Portugal,
et Mme Cabral-Metello, venant de Lisbonne,
sont arrivés à Paris.
M. Jules Meulemans a reçu du roi de
Grèce la croix d'officier de l'ordre du Sau- j
veur..
Mme Rosine Laborde, l'éminent profes
seur de chant, a donné, la dernière auditipn
d'élèves de son cours de chant. Les œuvres
d'Ambroise Thomas, Massenet, G. de Saint-
Quentin, Bellenot, Debussy, etc., ont été chan-
tées à merveille par Mlle Angèle Pornot, l'ex-
quis soprano de l'Opéra-Comique Mlle Brohly,
le merveilleux contralto Mlles Larsen, Blan-
chard, Martin-Le Roy, Fraser, Péan,Brestzny-
der, Potron Laborde, Daily, de Santenay,
Kleinmann; M. A. Bernard, etc. Tous ces élè-
ves, acclamés d'enthousiasme, font le plus
grand honneur à, l'école de la grande artiste.
Grand succès- pour Mme Emile Hennau et
'M. Brér^ont- dé l'Odéon, qui prêtaient leur'j
gracieux concours au programme.
Assistaient à cette séance
Mmes Ambroise Thomas, Kleimann, de Mont-
réal, de Royer, de Vianno; général et Mme Fra-
ter, MM. et Mmes Lyon, Noël-Desjoyaux, Martin-
Le Roy, docteur et Mme Blanchard, docteur Go-
lescéâno, Mme et Mlle Depping;, Mme et Mlle
Turban, baron de Wecker, MM. Pujalet, de Mar-
cilly, Piazsâ-Colonna, Wandermousen, A. Na-
daud. etc.
̃ Mme Orner Bigo vient de mettre au j
monde,, à Lille, un fils qui a reçu le prénom de
Léonard, en souvenir de son arriére-grand-père
M. Léonard Danel,président du Conseil d'admi-
nistration des mines de Lens, commandeur. de
'.a Légion d'honneur.
Une grande solennité sportive et mon-
daine à la fois aura lieu les 1.9 et 20 juin à Lou-
vain (Belgique), C'est la treizième Fête fédérale j
des Sociétés catholiques de gymnastique de
Belgique, sous le haut patronage du ministre
de l'intérieur et sous la présidence de S. A. S. j
le duc d'Arenberg, qui, ainsi que la duchesse
d'Arenberg, assisteront personnellement aux
fêtes. Celles-ci, organisées par MM. de La-
lieux, le baron de Dieudonné de Corbeekloo,
etc., etc., réuniront 90 Sociétés, soit plus, de
3,000 participants, et dureront deux jours.
Le grand-duc et la grande-duchesse de
Mecklembourg-Schwerin, arrivés à Baden-
Baden, sont descendus à l'hôtel Stéphanie j
pour y passer quelque temps avec la grande- j
duchesse douairière de Mecklembourg-Schwe-
rin et le grand-duc Michel Nicolaievitch.
Affluence énorme au Grand Hôtel Na-
tional de Lucerne, où descend tout le high-
life en villégiature au bord du lac des Quatre-
Cantons. Parmi les dernières arrivées
Vicomte et vicomtesse de Courtivron, vicomte
et vicomtesse du Pontavice, marquis Charles
Fioravanti, comte et comtesse Gulniella, marquis
et marquise de Pantoi-Pontcarré, S. Exe. Boris
de Mansourofï, comte et comtesse Holnstein,
baron et baronne Venningen, général baron de
Rosen et famille.
CERCLES
Les membres de la Société artistique
des amateurs se sont embarqués hier matin
à dix heures, au pont de l'Alma, à bord de
deux bateaux qui les ont conduits à la Manu-
facture nationale de Sèvres.
Dans le grand hall des fours où se trouvaient
réuniesquatrecents personnes, le directeur, M.
Baumgart, a souhaité la bienvenue aux socié-
taires et leur a-parlé des efforts tentés et de la
direction donnée aux essais nouveaux. Puis
M. Augé de Lassus a raconté l'histoire de
Sèvres, de sas protecteurs et des savants qui y
ont attaché leurs noms.
M. Vogt à expliqué ensuite, avec des exem-
ples à l'appui, les procédés employés autre-
fois et aujourd'hui, ainsi que les divers états
pat lesquels passent les pièces de Sèvres.
Enfin M. Sandier a parlé du succès de Sèvres,
à l'Exposition de Saint-Louis.
Après la visite d'un grand atelier et de la
collection des études de Desportes, on a vu le
musée dont les honneurs ont été faits par M.
Papillon, le nouveau conservateur.
Reconnu parmi les visiteurs
LL. AA. RR. et I. le comte et la comtesse
d'Eu, duchesse d'Estissac, ducs et duchesses de
Tréviso et de M'orny, prince et princesse Stirbey,
duc de Clèrmont-Tonnerre, princesse de PoggiOT
Suasa, comte Guy de La Rochefoucauld, M. et
Mme Fournier-Sai'lovèze, comtesses Th. de Gon-
taut-Biron, de Mortemart, de La Tour-du-Pin-
̃Verclause, Jean de Sabran-Pontevès, de Beauf-
£ort, de Messey,.deLa Forest-Divonne, de Sachs,
de Dnrfort, Meunier du Houssoy, du Lau, Pillet-
"Will, R. de Gontaut, deCharancey marquises de
Talieyrand-Périgord, de Mortemart, de Barben-
tane de Saint-Lieux, de Croix; MM. et Mmes,
Ternaux-Compans, La Perche, Louis Royer, P. de
«Royér; vicomtes -et vicomtesses d'Arjuzon, de i
f Montureux comtes et comtesses de Courcv,
Nodler, de Reverseaux, Allard du Chollet mar-
quis de Beauvoir, de Ferrières, de Rochegude
général baron deSancy de Rolland, MM. Amédée
Dufaure, Marande, Le Lubez; vicomtesse de
Noailles, Mmes Ed. Andr^j, R. Fournier-Sarlo-
veze-, Deviolaine, H. Simon, Vlasto, comtes de
Barrai, R. de Pourtalès vicomte de Grouchy
d'Hardivilliers; baron et baronne P. Lefebvre,
j baronnes Brin, de L'Espée, baron d'Orgeval, etc.
Reprenant les bateaux à une heure, on s'est
rendu à Saint-Cloud. On a déjeuné par petites
| tables au pavillon Bleu, dans la nouvelle ga-
lerie des hortensias. Puis on a assisté à une
1 représentation dramatique sur un théâtre
dressé dans le grand hall du restaurant, tout
enguirlandé de fleurs. On a joué deux pièces
l'Archiduchesse d'Autriche et les Rende^- Vous
bourgeois. La première pièce est une comédie
mêlée de chant, de MM. H. Picot et X, mem-
bres de la Société des amateurs. Les rôles
étaient tenus par deux jeunes filles du monde
et deux élèves du Conservatoire.
Immense succès pour Mlle Hincks qui, dans
le rôle de Marie-Antoinette, s'est surpassée,
disant à merveille, chantant et s'accompagnat
de la harpe et dansant un pas de menuet avec
une grâce infinie. Elle a été parfaitement se-
condée par Mlle Henriette Picot, fille de l'un
des auteurs, pianiste exquise, qui a joué des
airs de Rameau, de Lulli sur un clavécin ap-
partenant à Garrat, et par Mlles Montavon et
Bogros, délicieuses de charme et de senti-
ment.
Les Rendez-Vous bourgeois ont été enlevés
avec une gaieté et un brio incroyables par
MM. Gourdon, Le Lubez, le comte de Rever-
seaux, de Courbeitte; Mmes Renée du Minil,
Pierron, Launay et Dumesnil.-
Succès d'enthousiasme pour tous.
On était de retour à Paris à six heures, et
en débarquant tout le monde a*félicité les or-
ganisateurs de cette ravissante excursion qui
comptera dans les fastes de la Société.
Au cercle de Saint-James a eu lieu, jeudi
dernier, un diner-concert par petites tables,
suivi d'une sauterie intime. Reconnu
Duc de Lorge, comte et comtesse de Caladon,
comtes de Miramon, Le Gonidec, de Laborde,
Balbiani baron et baronne de Linsingen, MM.
'et Mmes Féasse, Chevallier, Seminario, Namur,
Borel, Masson, Alfred Billet,(,Victoi- Brach, Louis
Minart, del Monte, Evette vicomte, vicomtesse
et Mlle de Boismenu. vicomtes de Caladon, d'Au-
troche, Chevandier de Valdiôme; baron de Lon-
gueval, baronne de Jouvenel, baron et baronne
de Boismenu, Mmes Nathan, Le Lasseur de Ran-
zay, Salles. Edmond Perfer, M. et Mlle Crussard,
MM. Dreydel, Rémy et Eug. Duhart, A. de Cour-
tois, Payne, Jacques André, d'Andurain,
Raymond et Maurice Pétel, Duncan Wagner,
etc., etc. .T.r..
MARIAGES
On a célébré, à la Madeleine, le mariage
de M. Joseph Blanchemain, fils .de M. Paul
Blanchemain, avec Mlle Jonny Gervais, fille
de M. Prosper Gervais.
Témoins du marié M. Aimé Buffet, capi- j
taine d'artillerie, et M. Henri Chambert de
Lauwe, capitaine d'infanterie; de la mariée j
le marquis de Vogué, de l'Académie fran- j
çaise, et M. Tisserand, conseiller maitre à la
Cour des comptes.
On bénira demain, à Saint-Honoré d'Ey- j
lau, le mariage de M. Intéring, baron d'Etreil-
lis, homme de lettres, avec Mlle Jeanne Boue.
Mardi prochain on bénira, à Saint-Fran-
çois-de-Sales, le mariage de M. Jean Bauer,
fils de M. et de MmeWilhelm Bauer, avec Mlle
Suzetté Deport, fille du lieutenant-colonel,
officier de la Légion d'honneur, et de Mme Al-
bert Deport.
Le mercredi 29 juin on célébrera, à Saint-
Pierre de Chaillot, le mariage de M. Conrad
Sasso avec Mlle Maria Sanchez de Larragoiti,
fille de M. et de Mme J. Sanchez de Larragoiti.
M. Louis Gerhardt, lieutenant de chas-
seurs à pied, fils de l'ingénieur en chef de la
Compagnie des chemins de fer de l'Est, épou-
sera prochainement Mlle Marcelle Lahalle,
fille du docteur maire de Rambervilliers.
• *•.
DEUIL
Les obsèques de M. Théophile Gautier,
ancien sous-préfet, homme de lettres, et no-
tre collaborateur et ami, ont été célébrées hier
à Saint-Augustin, au milieu d'une foule nom-
breuse.
Le deuil était conduit par le docteur Paul-
Théophile Gautier; fils du défuut; M. Léon
Dufour, son gendre-; M. Emile Bergerat et M.
Maurice Portal, ses beaux-frères; MM. Théo-
phile Bergerat, de Vriès et Robert d'Heilly,
ses neveux. Reconnu dans l'assistance
MM. Frédéric Mass0n, Aubry-Vitet, Paul De-
lombre, Chassaipne-Goyon. comte de La Size-
ranne, baron Brunet, Marius Martin, Paul Le
Roux, Cibiel, général Forget, comte Deligny
d'Alosno, Bug-ène Planés, de Rosbo, docteur
Chevalet, Paul Darblay, comte Fleury, docteur
Landolt, Georges Charpentier. Ed. Truelle, comte
Benedetti, baron Georges d'Orgeval, E. Desplé-
chin, Fernand Giraudeau, Durangrel, général Ma-
delor, L. Avril, Elie Cattaui, Alfred Le Roux,
Pierredon, Chaix d'Est-Ange, Le Myre de Vilers,
A. Aumont, G. de Saint-Quentin, comte Chonu-
Lafitte, Manzi, baron Ramond, Anatole Legrand,
Charles Monchicourt. W, 'S. Dalliba, Henry
Houssaye; E. Fasquelle, Gaston Calmette, etc.
L'inhumation 3, eu lieu au cimetière d'Au-
teuil.
Nous apprenons la mort: -De M. Ram-
baud, capitaine breveté d'artillerie coloniale,
chevalier de la Légion d'honneur, décédé à
Paris, 16, avenue de La Bourdonnais, à l'âge
de .trente-huit ans. Ses obsèques seront célé-
brées ce matin à onze heures trois quarts, à
Saint-Pierre du Gros-Caillou. L'inhumation
aura lieu au cimetière Montparnasse De
Mme de Frétais de Bourfaud, née Clément
de Blavette. décédée à Compiègne, où les ob-
sèques seront célébrées demain matin, à onze
heures, en l'égliseSaint-Jacques; Duvicnmte
de Cambourg, maire de Gouesnach, président
de la Société des courses de Quimper, décédé
en son château de Penfrat, à l'âge de soixante-
dix ans De M. G. Thièbaud, vice-consul
de France à Galveston (Etats-Unis), décédé à
l'âge de quarante-huit ans; De M. Emile
Labiche, président du Tribunal de Chartres,
décédé dans cette ville à l'âge de cinquante-
cinq ans. Né à Chartres, notaire de cette ville,
il démissionna pour entrer au barreau.
Ferrari.
-S/v/V/>
AU CIRQUE MOLIER
Il paraît que la soirée d'hier était la vingt-
troisième que M. Molier offrait à ses amis
dans son hôtel de la rue Benouville, Donc, la j
première du cirque Molier daterait de 1881
On ne s'en douterait guère. Paris, que sou-
vent l'on accuse d'inconstance, est, en réa-
lité, très fidèle à ses habitudes anciennes, et
il parait bien que le cirque Molier soit une
de celles auxquelles il est le plus attaché. Et
comment ne se divertirait-il pas chez cet en-
ragé sportsman, qui cache volontiers sa bon-
homie indulgente sous une rudesse agres-
sive, et qui, une «année durant, s'ingénie sans
lassitude à préparer le programme de ces
extraordinaires soirées, où tout en effet est
extraordinaire, aussi bien l'exiguïté du local
et l'abondance des élégances que la recher-
che et la qualité des a numéros i> ?
Ce cirque Molier, cette grange en planches j
avec ses balustrades de baraque foraine, et
que l'on aime précisément à cause de son ca-
ractère improvisé et sans façon, ces escaliers
étroits, cette piste resserrée, dont le sable, à
la fin de la soirée, projeté par le sabot
des chevaux, est passé presque tout entier
dans le gilet des hommes et dans le cor-
sage des femmes, on les a décrits maintes
fois. Combien avisé fut M. Molier et quel sens
parisien il montra en ne changeant rien à la
pittoresque installation qu'il avait d'abord
conçue pour son seul amusement personnel 1
Imaginez des colonnes de marbre, des Châpj-
teaux d'or, des balustres de fer forgé, des
fauteuils de soie ou de cuir, ce ne serait plus
te cirque Molier. Et le charme de ces fêtes, i
c'est l'illusion qu'on y a d'avoir pénétré par
effraction dans une maison de travail.
Comment n'a-t-elle pas éclaté hier sous
l'inouïe abondance de la foule parée qui s'y
pressait ? Vous aurez une idée de la qualité des
invités de M. Molier par l'énumération très
incomplète que voici
Baron et baronne Bro de Comeres, vicomtesse
R. de Baillehache, colonel et Mme Bondonnet,
général- Rothvi lier, comtesse de Chamberot, Mme
Gaze de Caumont, M. et Mme de Chambure, co-
lonel Dérué, comte L. de Diesbach, marquis de
Bernis. baron et baronne de Dorlodot, marquis
de Dion, marquis et marquise de Darracq, com-
mandant Echagüe, M. et Mme G. de Francqiïè-
ville, M.. et Mme do Froissy, comte et comtesse
de Férol, vicomte et vicomtesse de France, comte
et comtesse de Flaux, comte et comtesse de
Failly, comte de La Mazelière, comte Castillon de
Saint-Victor
Duc et duchesse Péry d'Esclands, comte et
comtesse de Ferré de Peyroux, général et baronne 0
Faverot de Kerbrech, comte E. de Fitz-James,
comtesse de Fels, comte de Franqueville, baron
et baronne de Grandmaison, commandantet Mme
de Grancey, comte de Guerville, M. et Mme
Hervieu, capi'aine et Mme Hector, colonel du
Halg-ouët, lieutenant et Mme du Breil, M. et Mme
de Kerhallet, comte et comtesse de Launay, Le
Vavasseur.de Précourt;
M. et Mme de Lesseux, vicomte do Loustal,
comte et comtesse de Lanthonnaye, colonel
Laray, comtesse Le Bret, baron et baronne de
Landevoisin, comte et comtesse de Latenay de
Lissac. comte et comtesse de la Tour du Breuil,
comtesse Malynska. M. et Mme de Vauxmoret, M.
etMme d'Algarra, Mme et Mlle Allarty, M. etMme
Kuser, Mme de Nys, capitaine Bentlôy-Mott,
M. et Mme Boulard de Villeneuve, capitaine
Blacque-Belair, général Descharmes, Mme Dan-
set, M. et Mme Dugué de La Fauconnerie, Eu-
gène Godefroy, vicomte de Massougnes;
M. et Mme de La Bretonnière, Mme do Mains-
secq, capitaine de La Maze, comte de La Borde,
Lunel, M. et Mme de Maulde, M. et Mme Pois-
son, Mme de Parseval, M. et Mme, de Ribes,
lieutenant Récamier, M. et Mme de Saint-Léger,
M. et Mme de Saint-Sauveur; •.
M. et Mme Marcotté de Quiviëres, comte et
comtesse de Malestroit, Ma^ne de La Croix,
marquise de Mazerat. générale Massiriç, Naby-
bey, comte et comtesse Nodler, colonel de
Pommayrac, comte et comtesse Prévost de
Les;ang, comte Potocki, comte de Pontbriand,
capitaine baron Petzyer, prince et princesse
dolla Rocca, général Robert, baron et baronne
de Ravisi, Réalier-Dumas, baron et baronne C.
de Matbron, comte et baron de Riancey, comte
et comtesse de Rochefort, Sem, Lunel,, comte de j
Saint-Sauveur, marquis et marquise de Sercey,
comte de Samte-Aldegonde, baron et baronne
duTeil, M. et Mme délia Torre, M. et Mlle
T'Kint de Roodenbeke, Mme Hemam, comte de
Wissocq, Félix Tellier-Mattei
Mmes J. Carrette, del Case, Chabot (de l'Opéra),
Desprez (des Variétés), E. Baxone S. Derode,
J. Dorville, Darbell, Debrive (des Variétés), Gar-
den (de l'Opéra-Comique), du Minil (de la Co-
médie-Française), Nicoletta, R. Parny (du théà-
tre Sarah-Bernhardt), B. Sirède (de l'Opéra), M.
Ugalde, Therval, Fromentin (des Bouffas-Pari-
siens), de Vériane, do Lancy, Van Walberg, etc.
A cette assistance de choix, M. Molier a
servi un spectacle de choix. Lui-même, vous
le pensez bien, y présidait, allant et venant,
surveillant les chevaux, commandant aux do-
mestiques, dominant les brouhahas de sa voix
rude, à la fois directeur de troupe, régisseur
et artiste. Il était secondé par un brillant j
état-major. Les commissaires d'abord MM.
le comte Becci, Bourgoise, Caze de Caumont,
comte P. de Chambéret, comte A. de Fleurieu
docteur Henriquez de Zubéria, comte L. de La
Celle, Antoine Lennel, comte Ch. de Monchy,
comte de Vaufreland et Wagner. Puis, les di-
gnitaires MM. R. de Fréchencourt, secré-
taire général Danset, régisseur; Desurmont,
maitre de manège ;̃ docteur Thévenard, chef
du service médical Mme Beaudéan, chef
d'orchestre.;
Je ne vous énumérerai point toutes les par-
ties d'un programme extrêmement brillant. Je
ne vous dirai point le succès personnel de M.
Molier, dans le divertissement équestre que
lui-même dirigeait, costumé en représentant
du peuple, à'la tête de Mmes Julia de Nyss,
Kate Hensmann, Tita James, Kita Allarty, et
de MM. Keller, Soyer, Bourgoise et Wagner,
en, costumes du Directoire. Car-, la, succès
de chaque numéro est le succès personnel
de M. Molier, puisque lui-même a tout
préparé, tout réglé. J'ose dire que son triom-
phe le plus éclatant fut, hier soir, celui de Mlle
Blanche Allarty, qui est son élève et qui s'est
révélée à nous une écuyêre incomparable, aussi
gracieuse et impeccable dans la haute école
que hardie et vigoureuse dans la voltige. On
l'a applaudie à outrance, et c'était justice.
Ce fut justice aussi d'acciamer Mlle Julia
de Nyss, une blonde, jolie et menue jeune fille,
nerveuse et souple, et qui fait de la voltige avec
une force et un brio extraordinaires. Etpuis il faut
signaler la science correcte de M. Desurmont,
la sûreté de Mlle Blanche de Marcigny; et
les chiens présentés par M. Molier, et l'amu-
sante fantaisie de M. Molier, Molier chauf-
feur, jouée par M. Keller, Wagner, comte
de Mareil, comte de Chambéret, Mlles Bou-
tigny et d'Hubert et ̃ V Apothéose d'Ernest,
pantomime de M. Jules Roques avec grand
défilé de toute la troupe », jouée et dansée
par une assemblée de jolies femmes; et un
sosie de défunt Consul; et enfin, le concours
de chevilles.
J'allais oublier cette alléchante annonce du
programme Dans l'entr'acte, coco à dis-
crétion. Dans l'entr'acte, coco à diS-1
cy<'
Ce fut charmant.
Brécy.
MORT
DU
!!?!? B'M!Î-PMM!M
Un épouvantable accident vient d'en-
lever subitement un des hommes les plus j
| aimés du monde parisien et du monde
i.du sport.
Le marquis d'Audiffret-Pasquier, parti
de Paris avant-hier soir, se rendait dans
i l'Orne avec son automobile qu'il condui-
I sait, n'ayant avec lui que son mécani-
cien.
La voiture marchant à une allure mo-
dérée était arrivée au Petit-Chêne, entre
Vitray et Brezolles, lorsqu'un pneu ayant
crevé", elle culbuta. Le conducteur fut
pris sous la machine. Le mécanicien,
projeté à quelques mètres, put se rele-
ver sans graves blessures.
Le marquis d'Audiffret-Pasquier, dé-
gagé, était dans un état affreux. Il avait
j trois côtes enfoncées, dont l'une avait
j perforé un poumon. Le sang coulait en
abondance par la bouche.
On transporta le blessé dans une mai-
son voisine, chez M. Hugo, tuilier.
Les docteurs Auclerc, de Brezolles, et
Marette, de Châteauneuf, mandés en toute
hâte, virent dès le début que le cas était
désespéré.
La marquise d'Audiffret-Pasquier, pré-
venue aussitôt, arriva dans la nuit avec
sa famille et un médecin.
L'état du blessé ayant empiré vers les
deux heures du matin, on alla chercher
le chirurgien Carcopino, à Verneuil. Mal-
gré les soins les plus empressés, le mar-
quis d'Audifïret-Pasquier succombait
hier matin, à onze heures.
Le regretté défunt était le fils du duc
d'Audifîret-Pasquier, membre de l'Aca-
démie française, sénateur inamovible,
ancien président de l'Assemblée natio-
nale et du Sénat, et delà duchesse née
Fontenilliat, sœur de Mme Casimir-Pe-
rier, la mère de l'ancien Président de
la République. Il était le frère de la 'mar-
quise d'Imécourt et de la comtesse Jean
de Neverlée. De son mariage avec Mlle
Jeanne Rioust de Largeutaye, sœur du
député des Côtes-du-Nord, il laisse deux
fils, les comtes Etienne et Gaston, et
Mlles Nicole et Anne.
Le marquis d'Audiffret-Pasquier était
âgé de quarante-huit ans. Sportsman
très distingué, il était l'un des membres
les plus appréciés du Jockey-Club, du
Cercle agricole et de l'Union des Yachts
français.
Il fût un des membres du service
d'honneur de Monseigneur le Comte de
Paris qui l'affectionnait tout particuliè-
rement pour sa belle intelligence et pour
I son dévouement à toute épreuve. Il habi-
tait un bel -hôtel de l'avenue d'Iéna et
possédait le domaine de Châteauneuf,
dans Ille-et-Vilaine.,
L'aménité de son caractère lui avait
gagné toutes les sympathies, et sa mort
laisse un grand vide dans le monde et
les cercles parisiens.
La douleur du duc d'Audi fïret-Pas-
quier, qui est âgé de quatre-vingt-un
ans, fait peine à voir.
Le corps sera ramené à Paris, où les
obsèques seront célébrées. Ferrari. (
APROPOSMJMAROC
Le Maroc est à l'ordre du -jour..Un
« Comité du Maroc » vient de se fonder,
dont M. Etienne traçait avant hier, en un
̃discours magistral, le programme d'ac-
tion au même moment paraissait en li-
brairie un livre, le Maroc d aujourd'hui,
où l'auteur, dissimulé sous le pseudo-
nyme d'Aubin, a rassemblé de véritables
trésors de documentation précise et vé-
cue hier enfin, la Fédération des indus-
triels et commerçants invitait à son dé-
jeuner mensuel l'un des plus hardis ex-
plorateurs du Maroc inconnu, M. de Se-
gonzac, et conviait un groupe de « colo-
| niaux», d'économistes, d'hommes de let-
j très, à venirapplaudirla conférence pro-
mise par le voyageur.
Conférence trop courte au gré de tous
ceux qui eurent la bonne fortune de l'en-
tendre. M. de Segonzac n'a pas parlé
'plus d'un quart d'heure; mais que de
vues intéressantes, que de faits nettement
ordonnés, quelle somme d'expérience
accumulée, condensée en ces quinze mi-
nutes de causerie! Il est vrai, ainsi que le
fit remarquer le président de cette réu-
nion, M. André Lebon, que pour acqué-
rir le savoir enfermé dans cette brève
leçon, l'orateur n'apaspassémoins de onze
mois en terre marocaine, vêtu du bur-
nous des Arabes, perdu au fin fond du
désert ou sur le sommet de l'Atlas. M.
de Segonzac n'était donc ici gêné que par
la richesse même de sa documentation,
et par la difficulté de serrer dans le ca-
dre d'une allocution la .matière d'un li-
ivre.
Parmi les auditeurs MM. Aspe Fleu-
rimont, Bardac, Bivorfc,' Jean Cruveilher,
Delarbre, P. Delaunay, Dumay, Falci-
maigne, P. Fournier, Gauthiot, Lichten-
berger, Lhuguenot, Martin Saint-Léon,
Albert Métin, Mévil, Octave Noël, Pe-
rier, Rebattet, etc. La Fédération des in-
dustriels et commerçants français ne
fait point de politique et n'affirme d'autre
préoccupation que celle du développe-
ment économique du pays.
C'est donc uniquement sur l'intérêt
̃«économique» de notre expansion au
Maroc qu'elle avait prié M. de Segonzac
de la renseigner.
L'orateur a pu, en quelques indications
précises, édifier ses auditeurs à ce sujet.
Il leur a signalé les ressources incompa-
rables d'un pays de 10 millions d'habi-
tants, dont le tiers suffirait à alimenter
de céréales l'Europe entière, qui ex-
porte bon an mal an plus de soixante
millions de têtes de bétail, et nous livrera
quand nous aurons su en organiser l'ex-
ploitation, les richesses incalculables de
son sous-sol, de ses forêts (inexploitées
jusqu'ici) de cèdres, de tuyas, d'arca-
niers, de chênes-lièges. Mais un tel
effort n'est point l'affaire d'un jour. Avant
d'exploiter le Maroc, il faut songer à le
rendre accessible en toutes ses parties
il y faut faire régner l'ordre et la
paix, donner à l'indigène l'impression
q u'il' est désormais gouverné. et, s'il le
veut, protégé. A cet égard tout est à faire,
M. de Segonzac l'a clairement indiqué.
Mal entouré, mal servi, désobéi par les
uns, menacé par les. autres, le Sultan
n'attend que.de nous la restauration de
son propre pouvoir, d'une autorité sur
laquelle il convient que puisse s'appuyer
,Ja nôtre. Cela fait-la police réorganisée j
et les finances de l'Empire refaites j
nous pourrons préparer l'avenir: ouvrir
des ports (le Maroc n'en a pas un), amé- J
nager les voies navigables, créer des
routes (il ne peut être question encore
de chemins de 1er au. Maroc), entrepren-
dre l'exploitation des mines, des puits de
pétrole, enseigner à l'i ndigè ne les moyens
de mieux cultiver sa terre, entrer en
rapport avec les chefs religieux, avec les
i commerçants du pays et, par eux, gagner
pacifiquement, de proche en proche,
l' « intérieur », la contrée mystérieuse I
et inaccessible où M. de Segonzac si in-
trépidement s'aventura.
L'explorateur allemand Théobald Fis-
cher a écrit « La valeur du Maroc est
telle qu'elle assurera au pays qui en
sera le maitre une prépondérance tout à
fait intolérable dans le monde. »
Ne retenons de cette affirmation que
ce qu'elle contient d'agréable pour nous;
ne triomphons pas trop vite, ni trop
bruyamment;, faisons en sorte qu'on
nous « tolère ».
Emile Berr,
1 ^v^s^N^S»-
A l'Etranger
EN ANGLETERRE
Nouvelle cause d'inquiétude
Un temps d'arrêt semble se produire
dans la campa*gne économique de M.
Chamberlain. Après une série d'engage-
ments assez vifs, partisans du libre-
échange et défenseurs de la protection
ont cessé les hostilités et évité le com-
bat. D'où une sorte de trève plutôt sup-
posée que consentie. Cette première ren- j
contre reste indécise. Il n'y a, en vérité, j
ni vainqueur ni vaincu, etl'incertitude de
l'opinion se traduit par l'insignifiance
même de certaines élections partielles.
Il importe toutefois d'observer que les
querelles et les rivalités des chefs -de
l'opposition, leurs maladresses répétées
au cours de la session dernière, comme
aussi le récent accord franco-anglais si
/agréable » aux marchands de la Cité,-
ont singulièrement fortifié la situation
d'un ministère dont la chute fut trop
Al'ËtninffÊf
souvent et inutilement.prédite. Les con-
servateurs ont donc, quant à présent du
moins, l'apparence du succès. Et ils ont
l'habileté de n'en point tirer orgueil.
Leurs adversaires eurent-ils toujours
cette adresse-?
Au surplus, il n'y a pas jusqu'aux évé-
nements d'Etrême-Orient, si gros d'im-
prévu et de conséquences, qui n'obligent
les partis à beaucoup de réserve.
De part et d'autre, on est dès lors tout
disposé à attendre l'époque normale
du renouvellement général pour re-.
commencer la lutte, à moins que, pro-
fitant du banquet que ses amis lui pré-
.parent le 8 juillet prochain à l'occasion
de son. soixante-neuvième anniversaire,
M. Chamberlain, plus vaillant et plus
jeune que jamais, ne rompe un silence
qui n'est pas sans lui peser beaucoup,
et, las d'un repos trop prolongé, ne re-
prenne, avec la vigueur qu'il y apporta
naguère, son apostolat à travers le
Royaume-Uni.
Pour l'instant, l'attention est tout en-
tière absorbée par le mouvement d'indé-
pendance qui se manifeste parmi les
nègres chrétiens de l'Afrique australe.
On ne s'accorde pas sur les causes de
cette agilation soudaine, non plus que
sur son véritable caractère. S'agit-il
d'une révolution religieuse provoquée
par la rupture qui a récemment eu lieu
entre l'Eglise de Pretoria, plus connue
sous le nom d'Eglise d'Ethiopie, et l'Eglise
mère des Etats-Unis, ou faut-il voir dans
les revendications éthiopiennes la me-
nace, lointaine sans doute, mais dès
maintenant redoutable, d'une guerre de
race? En tout cas, le péril existe et le
gouvernement anglais s'en montre très
préoccupé.
Mais le Transvaal n'est pas seul, en
Afrique, atteint de ce mal nouveau. Le
Damaraland en est aussi trappe. Demain
la contagion s'étendra plus loin. Toutes
les nations européennes ayant des inté-
rêts en Afrique, on peut dire que l'éman-
cipation de la race noire les touche éga-
lement. Il y a là un danger que les chan-
celleries feraient bien de ne pas perdre
de vue.
Ignotus.
DERNIÈRES NOUVELLES
Service spécial du Figaro
~~ÈN ALLEINAGNE
EN ALLEMAGNE
CLOTURE DU CONGRÈS FEMINISTE
Berlin, 1S juin..
Un incident assez caractéristique a précédé
la clôture du congrès il fut provoqué par un
homme, le comte Hoensbroech. Il émit l'avis,
qu'étant donnée l'attitude peu sympathique
du gouvernement en face des revendications
féministes et les incidents récents du Reichs-
tag, le congrès aurait dû refuser les invita-
tions des comtes de Bülow et Posadowsky.
Mme Elben, de Hambourg, a répondu que
les invitations avaient été faites par les fem-
mes de ces ministres, les congressistes n'en
restaient pas moins des femmes du monde et
qu'elles entendaient conserver leurs relations
avec celles de leurs sœurs qui ne partagent
pas leurs idées.
Cette verte riposte a provoqué un enthou-
siasme indescriptible.
En clôturant le congrès, lady Aberdeen et
Frau Schritt ont exprimé à l'Impératrice d'a-
bord, aux oomtesses deBûlow et 'Posadowsky
ensuite, et a la ville de Berlin, la reconnais-
sance profonde de l'assemblée.
Le prochain congrès se tiendra en 1909 au
Canada. -Bonnefon.
EN SERBIE
ENTRE VOISINS
Belgrade, 18 juin.
Le prince Ferdinand de Bulgarie, rentrant,
dans sa principauté après un mois de villé-
giature en Hongrie, s'est arrêté ce matin à la
gare de Belgrade où le roi de Serbie est allé
à sa rencontre.
Le prince voyageant incognito, il n'y a pas
eu de réception officielle, mais M. Sachitet,
ministre des affaires étrangères, accompagnait
le roi Pierre et a assisté à l'entretien qui a
duré une heure. HaT.
AU MAROC
L'AFFAIRE PERDICARIS
Tanger, 18 juin.
On attend la libération de M. Perdicaris et
de M.Varley, Erraïssouli ayant obtenu pleine
et entière satisfaction, sauf sur un point, le
payement de la rançon. Mais l'argent est
prêt, et il ne dépend plus que de lui de le
toucher.
Les soldats arrivés hier sont campés aux i
environs de la ville. Toutes les propriétés des
Européens sont gardées par des soldats.
Le cuirassé anglais Prince-of-Wales est re-
venu de Gibraltar. Wzl.
̃'̃' EN GRÈCE
LA FAMILLE ROYALE
Athènes, 18 juin.
Le diadoque et la princesse Sophie, sa
femme, sœur do l'empereur Guillaume, sont
partis pour l'Allemagne.
Le départ du Roi pour son voyage annuel à
Aix-les-Bains, est annoncé pour le 26. Ev.
EN HONGRIE
LIQUIDATION D'UNE GRÈVE
Budapest, 18 juin.
Après huit jours de délibération le tribunal
de Budapest a acquitté aujourd'hui les treize
membres, du Comité de la grève des chemins
de l'Etat, poursuivis pour abus de pouvoir.
Les accusés ont été défendus par les som-
mités du barreau hongrois.
Ce jugement a produit la meilleure impres-
sion dans le public et une amnistie générale,
suivie de la rentrée de tous les ouvriers congé-
diés, est attendue prochainement. RB.
EN ITALIE
Y A-T-IL DES JÉSUITES A ROME?
Rome, 18 juin.
Le récent procès dont je vous ai parlé contre
le R. P. Martin, général des Jésuites, pour ne
pas vouloir payer à un journaliste une cam-
pagne faite par lui dans les journaux améri-
cains contre l'américanisme, a soulevé au-
jourd'hui un incident curieux à la Chambre.
Le député Socci a rappelé au gouvernement
que la loi contre les ordres religieux interdit
aux Jésuites d'avoir un domicile à Rome et
que, malgré la loi, ils y ont des écoles et
même leur maison générale.
Le sous-secrétaire d'Etat au ministère des
grâces et de justice a répondu au milieu de
l'hilarité de la Chambre que le gouverne-
ment, malgré des recherches, n'a pu cons-
tater l'existence des établissements des Jé-
suites à Rome ni trouver le chef de l'Ordreét
le siège de la maison générale.
Alors "M. Socci a répliqué en appuyant sur
ce fait que le R. P. Martin, général do l'Ordre
des Jésuites, a comparu devant le Tribunal
de Rome et déclaré qu'il y résidait.
Le représentant du gouvernement à la
suite de cette dénonciation publique d'un dé-
puté, a dit qu'il était. du devoir du gouverne-
ment de faire une enquête et a déclaré que si
réellement il se trouvait à. Rome une maison
générale des Jésuites et d'autres établisse-
ments de la, Compagnie, le gouvernement.
prendrait des mesures en conséquence. -*»
F4lix. •
US FETES DE MELEGNANO
Milan, 8 juin.
La mission française a été invitée, ce soir, à
un grand banquet, à la fin duquel des dis-
cours patriotiques ont été prononcés par les
généraux français et italiens.
Un spectacle de gala a eu lieu, dans la soi-
rée, au théâtre Dalverti. On y a joué la Mar-
seillaise et l'Hymne italien, qui ont été ac-
cueillis par les cris répétés de « Vive la 7
France », «Vive l'Italie ».
EN ESPAGNE.
L'OUBLI DU PASSÉ
Madrid, 18 juin.
La Chambre a décidé aujourd'hui, malgré 7.
l'opposition de M. Nocedal, d'accepter l'invi-
tation des Etats-Unis pour lé Congrès do ju-
risconsultes qui aura lieu à Saint-Louis en
décembre prochain. ̃•£
M. Maura, qui est intervenu, a dit qu'il fal– ̃̃-
lait oublier le passé, du moment où l'intérêt
do l'Espagne est d'être représentée au Congrès,
EN RUSSIE
nW^-
TÉLÉGRAMMES DE CONDOLÉANCE
Saint-Pétersbourg, 18 juin.
Mme la générale Bobrykof a reçu, à l'occa-'
sion de la mort de son mari, le général Bo-: -•
brykof, les télégrammes suivants
Saint-Pétersbourg:, 17 juin. ••̃•
J'ai appris avec une douleur profonde la mort
de votre mari. Puisse Dieu vous aider à -suppor-
ter cette cruelle et douloureuse perte Nicolas,
Ivanoyitch Bobrykof restera, toujours dans la mé- J
moire des vrais patriotes russes. ̃•
Nicolas.
De l'Impératrice ,,i
Je prends part avec la pensée et le cœur à vo- i
tre profonde douleur. Puisse Dieu tout miséri-
cordieux vous donner les forces de supporter la
lourde cpreuve qui vous incombe Puisse Dieu
vous consoler dans votre douleur immense:!
ALEXANDRA.
Figaro â Londres i
(Par téléphone ou par dépêches de nos corrospondants particulier!)
n-.
Nouvelles politiques
LES MARINS ANGLAIS AU VATICAN '̃
Londres, 18 juin.
Le Pape a reçu en audience solennelle,
230 hommes des équipages et 40 officiers de
la flotte anglaise marins et officiers ont tra-
versé Rome en grande tenue et se sout ren* ̃>
dus à Saint-Pierre, '̃
Après avoir été s'agenouiller devant la
tombe des Apôtres, ils ont entendu la messe:
dite a la chapelle Saint-Grégoire. Un détail
intéressant la messe a été servie par un
sous-officier et un marin.
Avant de recevoir les marins, le Pape a ac-
cordé une audience privée à lady Gompto'n
Domvile, femme de l'amiral commandant la
flotte de la Méditerranée, et à ses trois filles,
ainsi qu'au capitaine de vaisseau Henderson j
et au colonel Downing. Le Pape a ensuite J
reçu les marins et leur a donné sa main à. ̃-
baiser; il a remis à chacun d'eux une mô- i
daille d!argent et leur a adressé quelques pa-
rôles.
Jamais les relations entre le Saint-Siège ef
les ministres de Sa Majesté Britannique n'ont
été meilleures. J. Gouduiuer. ")
UNIE ÉLECTION LÉGISLATIVE
Londres, 18 juin.
Aux élections partielles qni ont eu lieu
dans la Market Hàrborûugh, division du Lei-
cestershire, l'Hon. Philip Stanhopo, candidat
libéral, a été élu par une majorité de 1,723,
voix, en remplacement du député démission-
naire M. Logan qui représentait déjà le parti
libéral. J. C.
̃ ̃ • i
Nouvelles mondaines T;.
LA COUR ET LA'VILLE
,*» Ce matin est décédé, dans sa résidence
de Langholm, le général sir John Alexander
Ewart, K. C. B., âgé de quatre-vingt-quatre
ans, qui eut une carrière brillante en Crimée
et fit la campagne de l'insurrection de l'Inde.
De 1859 à 1872 il fut aide de camp de la reine
Victoria. Il était chevalier do la Légion d'hon-
neur. J. C. •̃
'~hA1
Ce que l'on dit de nous
SUISSE
Gazette de Lausanne. (Editorial.)
L'auteur se demande comment on doit
concilier les contradictions qu'offre l'atti-
tude du Saint-Siège vis-à-vis de la France
et de l'Italie.
L'explication, selon moi, est plus psycho-
logique que politique. Pie X, au fond, est un ̃• •-
.ami sincère de l'Italie. Originaire d'une con^
trée qui a souffert de la domination étran-
gère, ayant assisté à toutes les phases et au
triomphe final du Risorgimenlo, le Pape actuel
est un patriote. Parfois sans doute, comme
ç'a été le cas dernièrement, il se souvient
qu'il est Pape, c'est-à-dire qu'il est le gar-
dion et l'héritier d'une tradition intangi-
ble, et il proteste. Mais à peine a-t-il pro-
testé que le naturel chez lui revient au galop-
et qu'il sent le besoin de montrer à.l'Italie, à
son pays, ses sentiments pacifiques et conci-
liants. Il pourra y avoir de temps à autre au-
tour de lui des explosions d'intransigeance,
mais tenez pour certain que jamais Pie X ne
déclarera la guerre à l'Etat italien. Il fera, au
contraire, tout au monde pour vivre avec lui
sur le pied d'une paix et d une tolérance par-
faites..
Pour la France, c'est autre chose. Pie X, au •
fond, ne professe pour la France qu'une sym-
pathie médiocre. Il ne sait rien d'elle, ni sa -'̃
littérature, ni môme sa langue, ni la place
qu'elle occupe encore dans le monde, ni la
forte tradition historique qui la rattache au
catholicisme, ou, s'il le sait, il n'en tient pas
compte.
Léon XIII, lui, comprenait tout cela à mer- •
veille; il était épris de la France et de son
génie, il sentait que le vrai pays, le vrai peu-
ple qui reste au fond le porte-drapeau de
l'Eglise dans le monde, ce n'est pas l'Italie,
c'est la France. Et c'est ainsi qu'on s'expliqua
toute la politique de Léon XIII, intransigeante
à l'égard de l'Italie, ultra-accommodante vis-
à-vis de la France. Pie X professant des sen-
timents diamétralement opposés, il est natu-
rel, il est logique que sa politique s'en res-
sente.'La diplomatie du Saint-Siège est donc '̃
aujourd'hui absolument renversée, ultra-con-
ciliante pour l'Italie, très raide et très intran-
sigeante vis-à-vis de la France.
«N/Ny\^N*- ̃ ̃ n ̃̃
AVIS A NOS ABONNÉS.
̃ «aie»
L'échéance du SO juin étant l'une des
plusimportantes de l'année, nous prions
ceux de nos abonnés, des départements et
de l étranger dont abonnement expire à
cette date de ne pas attendre la Qn du mois
pour nous faire parvenir leur renouvelle-
ment, afin d'éviter tout fètai'd dans /are- r
ception du jqurMl, );>"i
Rhône avec 10 Seine-et-Oise avec 9, la
Charente-Inférieure (département de M. j
Combes) avec 7,.
Il est à noter que le Nord, le plus peu-
plé des départements après la Seine, ne
possède que 3 ateliers maçonniques.
D'après une statistique approximative,
les 410 Loges, Ghapitres et Conseil fran-
çais compteraient au total 25,000 mem- j
bres tout au plus. C'est beaucoup: mais
c'est moins que l'épouvantait qu'on se j
figure ordinairement,
Gaston Davenay.
I i. i i, ,i~Vs<^>
SALONS 'f
Aujourd'hui, dernière réception du di- j
manche,de cinq àsept heures, chez la comtesse
Gadin.
Soirée dansante, aujourd'hui, chez la
comtesse de Mony-Colchen, dans ses salons
de la rue Beaujon.
Soirée dansante, demain, chez la comtesse
H. de Lestrange.
Jeudi prochain, soirée chez la comtesse
de Castellane.
La dernière soirée musicale du duc de
Pomar a eu lieu avant-hier, avec un très grand
succès. Les interprètes du programme étaient:
la comtesse de Maupeou, Mlle Kiréevsky,
Mme Félicia Mallet, M. Raquez et l'orchestre,
sous la direction de M. Maton.
La duchesse de Mouchy, qui ne va plus
dans le monde à cause de son grand deuil,
n'assistait pas à la garden-party de l'ambas-
sadeur d'Autriche-Hongrie, contrairement à 1
ce qui avait été dit.
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
LL. AA. RR. le duc et la -duchesse de
Vendôme se sont rendus au Mont-Dore pour
y faire une cure.
Ligue fraternelle des enfants de France.
Depuis 1902, un certain nombre de sections
provinciales de la Ligue fraternelle des en-
fants de France, qui se trouvent situées dans
des climats particulièrement favorables, orga-
nisent, chaque été, des colonies de vacances
où. sont reçus les enfants délicats de Paris et
des grandes villes. Ces colonies ont reçu, en
1003, 26 enfants, répartis entre sept groupes
distincts Malo-les-Bains (Nord), Villefort
(Lozère), Vertolaye (Puy-de-Dôme), environs
de Pontarlier, du Havre, de Préfailles (Loire-.
Inférieure). La surveillance de chacun de ces
groupes est assurée par les jeunes gens et les
jeunes filles du pays, membres de la Ligue.
Pour permettre à la Ligue des enfants de
France de continuer cette œuvre si nécessaire
et si intéressante, une souscription est ouverte
au .piège social de l'œuvre, 50, rue Saint-An-
dré-des-Arts, Paris (sixième arrondissement).
La Ligue adresse, à cette occasion, un pres-
sant appel à tous ses amis. Que l'on songe
qu'il -suffit de 25 francs pour assurer à un en
farçt de plus un séjour d'un mois à la cam-
pagne
Le conseiller, secrétaire général de la
Chambre des pairs du royaume de Portugal,
et Mme Cabral-Metello, venant de Lisbonne,
sont arrivés à Paris.
M. Jules Meulemans a reçu du roi de
Grèce la croix d'officier de l'ordre du Sau- j
veur..
Mme Rosine Laborde, l'éminent profes
seur de chant, a donné, la dernière auditipn
d'élèves de son cours de chant. Les œuvres
d'Ambroise Thomas, Massenet, G. de Saint-
Quentin, Bellenot, Debussy, etc., ont été chan-
tées à merveille par Mlle Angèle Pornot, l'ex-
quis soprano de l'Opéra-Comique Mlle Brohly,
le merveilleux contralto Mlles Larsen, Blan-
chard, Martin-Le Roy, Fraser, Péan,Brestzny-
der, Potron Laborde, Daily, de Santenay,
Kleinmann; M. A. Bernard, etc. Tous ces élè-
ves, acclamés d'enthousiasme, font le plus
grand honneur à, l'école de la grande artiste.
Grand succès- pour Mme Emile Hennau et
'M. Brér^ont- dé l'Odéon, qui prêtaient leur'j
gracieux concours au programme.
Assistaient à cette séance
Mmes Ambroise Thomas, Kleimann, de Mont-
réal, de Royer, de Vianno; général et Mme Fra-
ter, MM. et Mmes Lyon, Noël-Desjoyaux, Martin-
Le Roy, docteur et Mme Blanchard, docteur Go-
lescéâno, Mme et Mlle Depping;, Mme et Mlle
Turban, baron de Wecker, MM. Pujalet, de Mar-
cilly, Piazsâ-Colonna, Wandermousen, A. Na-
daud. etc.
̃ Mme Orner Bigo vient de mettre au j
monde,, à Lille, un fils qui a reçu le prénom de
Léonard, en souvenir de son arriére-grand-père
M. Léonard Danel,président du Conseil d'admi-
nistration des mines de Lens, commandeur. de
'.a Légion d'honneur.
Une grande solennité sportive et mon-
daine à la fois aura lieu les 1.9 et 20 juin à Lou-
vain (Belgique), C'est la treizième Fête fédérale j
des Sociétés catholiques de gymnastique de
Belgique, sous le haut patronage du ministre
de l'intérieur et sous la présidence de S. A. S. j
le duc d'Arenberg, qui, ainsi que la duchesse
d'Arenberg, assisteront personnellement aux
fêtes. Celles-ci, organisées par MM. de La-
lieux, le baron de Dieudonné de Corbeekloo,
etc., etc., réuniront 90 Sociétés, soit plus, de
3,000 participants, et dureront deux jours.
Le grand-duc et la grande-duchesse de
Mecklembourg-Schwerin, arrivés à Baden-
Baden, sont descendus à l'hôtel Stéphanie j
pour y passer quelque temps avec la grande- j
duchesse douairière de Mecklembourg-Schwe-
rin et le grand-duc Michel Nicolaievitch.
Affluence énorme au Grand Hôtel Na-
tional de Lucerne, où descend tout le high-
life en villégiature au bord du lac des Quatre-
Cantons. Parmi les dernières arrivées
Vicomte et vicomtesse de Courtivron, vicomte
et vicomtesse du Pontavice, marquis Charles
Fioravanti, comte et comtesse Gulniella, marquis
et marquise de Pantoi-Pontcarré, S. Exe. Boris
de Mansourofï, comte et comtesse Holnstein,
baron et baronne Venningen, général baron de
Rosen et famille.
CERCLES
Les membres de la Société artistique
des amateurs se sont embarqués hier matin
à dix heures, au pont de l'Alma, à bord de
deux bateaux qui les ont conduits à la Manu-
facture nationale de Sèvres.
Dans le grand hall des fours où se trouvaient
réuniesquatrecents personnes, le directeur, M.
Baumgart, a souhaité la bienvenue aux socié-
taires et leur a-parlé des efforts tentés et de la
direction donnée aux essais nouveaux. Puis
M. Augé de Lassus a raconté l'histoire de
Sèvres, de sas protecteurs et des savants qui y
ont attaché leurs noms.
M. Vogt à expliqué ensuite, avec des exem-
ples à l'appui, les procédés employés autre-
fois et aujourd'hui, ainsi que les divers états
pat lesquels passent les pièces de Sèvres.
Enfin M. Sandier a parlé du succès de Sèvres,
à l'Exposition de Saint-Louis.
Après la visite d'un grand atelier et de la
collection des études de Desportes, on a vu le
musée dont les honneurs ont été faits par M.
Papillon, le nouveau conservateur.
Reconnu parmi les visiteurs
LL. AA. RR. et I. le comte et la comtesse
d'Eu, duchesse d'Estissac, ducs et duchesses de
Tréviso et de M'orny, prince et princesse Stirbey,
duc de Clèrmont-Tonnerre, princesse de PoggiOT
Suasa, comte Guy de La Rochefoucauld, M. et
Mme Fournier-Sai'lovèze, comtesses Th. de Gon-
taut-Biron, de Mortemart, de La Tour-du-Pin-
̃Verclause, Jean de Sabran-Pontevès, de Beauf-
£ort, de Messey,.deLa Forest-Divonne, de Sachs,
de Dnrfort, Meunier du Houssoy, du Lau, Pillet-
"Will, R. de Gontaut, deCharancey marquises de
Talieyrand-Périgord, de Mortemart, de Barben-
tane de Saint-Lieux, de Croix; MM. et Mmes,
Ternaux-Compans, La Perche, Louis Royer, P. de
«Royér; vicomtes -et vicomtesses d'Arjuzon, de i
f Montureux comtes et comtesses de Courcv,
Nodler, de Reverseaux, Allard du Chollet mar-
quis de Beauvoir, de Ferrières, de Rochegude
général baron deSancy de Rolland, MM. Amédée
Dufaure, Marande, Le Lubez; vicomtesse de
Noailles, Mmes Ed. Andr^j, R. Fournier-Sarlo-
veze-, Deviolaine, H. Simon, Vlasto, comtes de
Barrai, R. de Pourtalès vicomte de Grouchy
d'Hardivilliers; baron et baronne P. Lefebvre,
j baronnes Brin, de L'Espée, baron d'Orgeval, etc.
Reprenant les bateaux à une heure, on s'est
rendu à Saint-Cloud. On a déjeuné par petites
| tables au pavillon Bleu, dans la nouvelle ga-
lerie des hortensias. Puis on a assisté à une
1 représentation dramatique sur un théâtre
dressé dans le grand hall du restaurant, tout
enguirlandé de fleurs. On a joué deux pièces
l'Archiduchesse d'Autriche et les Rende^- Vous
bourgeois. La première pièce est une comédie
mêlée de chant, de MM. H. Picot et X, mem-
bres de la Société des amateurs. Les rôles
étaient tenus par deux jeunes filles du monde
et deux élèves du Conservatoire.
Immense succès pour Mlle Hincks qui, dans
le rôle de Marie-Antoinette, s'est surpassée,
disant à merveille, chantant et s'accompagnat
de la harpe et dansant un pas de menuet avec
une grâce infinie. Elle a été parfaitement se-
condée par Mlle Henriette Picot, fille de l'un
des auteurs, pianiste exquise, qui a joué des
airs de Rameau, de Lulli sur un clavécin ap-
partenant à Garrat, et par Mlles Montavon et
Bogros, délicieuses de charme et de senti-
ment.
Les Rendez-Vous bourgeois ont été enlevés
avec une gaieté et un brio incroyables par
MM. Gourdon, Le Lubez, le comte de Rever-
seaux, de Courbeitte; Mmes Renée du Minil,
Pierron, Launay et Dumesnil.-
Succès d'enthousiasme pour tous.
On était de retour à Paris à six heures, et
en débarquant tout le monde a*félicité les or-
ganisateurs de cette ravissante excursion qui
comptera dans les fastes de la Société.
Au cercle de Saint-James a eu lieu, jeudi
dernier, un diner-concert par petites tables,
suivi d'une sauterie intime. Reconnu
Duc de Lorge, comte et comtesse de Caladon,
comtes de Miramon, Le Gonidec, de Laborde,
Balbiani baron et baronne de Linsingen, MM.
'et Mmes Féasse, Chevallier, Seminario, Namur,
Borel, Masson, Alfred Billet,(,Victoi- Brach, Louis
Minart, del Monte, Evette vicomte, vicomtesse
et Mlle de Boismenu. vicomtes de Caladon, d'Au-
troche, Chevandier de Valdiôme; baron de Lon-
gueval, baronne de Jouvenel, baron et baronne
de Boismenu, Mmes Nathan, Le Lasseur de Ran-
zay, Salles. Edmond Perfer, M. et Mlle Crussard,
MM. Dreydel, Rémy et Eug. Duhart, A. de Cour-
tois, Payne, Jacques André, d'Andurain,
Raymond et Maurice Pétel, Duncan Wagner,
etc., etc. .T.r..
MARIAGES
On a célébré, à la Madeleine, le mariage
de M. Joseph Blanchemain, fils .de M. Paul
Blanchemain, avec Mlle Jonny Gervais, fille
de M. Prosper Gervais.
Témoins du marié M. Aimé Buffet, capi- j
taine d'artillerie, et M. Henri Chambert de
Lauwe, capitaine d'infanterie; de la mariée j
le marquis de Vogué, de l'Académie fran- j
çaise, et M. Tisserand, conseiller maitre à la
Cour des comptes.
On bénira demain, à Saint-Honoré d'Ey- j
lau, le mariage de M. Intéring, baron d'Etreil-
lis, homme de lettres, avec Mlle Jeanne Boue.
Mardi prochain on bénira, à Saint-Fran-
çois-de-Sales, le mariage de M. Jean Bauer,
fils de M. et de MmeWilhelm Bauer, avec Mlle
Suzetté Deport, fille du lieutenant-colonel,
officier de la Légion d'honneur, et de Mme Al-
bert Deport.
Le mercredi 29 juin on célébrera, à Saint-
Pierre de Chaillot, le mariage de M. Conrad
Sasso avec Mlle Maria Sanchez de Larragoiti,
fille de M. et de Mme J. Sanchez de Larragoiti.
M. Louis Gerhardt, lieutenant de chas-
seurs à pied, fils de l'ingénieur en chef de la
Compagnie des chemins de fer de l'Est, épou-
sera prochainement Mlle Marcelle Lahalle,
fille du docteur maire de Rambervilliers.
• *•.
DEUIL
Les obsèques de M. Théophile Gautier,
ancien sous-préfet, homme de lettres, et no-
tre collaborateur et ami, ont été célébrées hier
à Saint-Augustin, au milieu d'une foule nom-
breuse.
Le deuil était conduit par le docteur Paul-
Théophile Gautier; fils du défuut; M. Léon
Dufour, son gendre-; M. Emile Bergerat et M.
Maurice Portal, ses beaux-frères; MM. Théo-
phile Bergerat, de Vriès et Robert d'Heilly,
ses neveux. Reconnu dans l'assistance
MM. Frédéric Mass0n, Aubry-Vitet, Paul De-
lombre, Chassaipne-Goyon. comte de La Size-
ranne, baron Brunet, Marius Martin, Paul Le
Roux, Cibiel, général Forget, comte Deligny
d'Alosno, Bug-ène Planés, de Rosbo, docteur
Chevalet, Paul Darblay, comte Fleury, docteur
Landolt, Georges Charpentier. Ed. Truelle, comte
Benedetti, baron Georges d'Orgeval, E. Desplé-
chin, Fernand Giraudeau, Durangrel, général Ma-
delor, L. Avril, Elie Cattaui, Alfred Le Roux,
Pierredon, Chaix d'Est-Ange, Le Myre de Vilers,
A. Aumont, G. de Saint-Quentin, comte Chonu-
Lafitte, Manzi, baron Ramond, Anatole Legrand,
Charles Monchicourt. W, 'S. Dalliba, Henry
Houssaye; E. Fasquelle, Gaston Calmette, etc.
L'inhumation 3, eu lieu au cimetière d'Au-
teuil.
Nous apprenons la mort: -De M. Ram-
baud, capitaine breveté d'artillerie coloniale,
chevalier de la Légion d'honneur, décédé à
Paris, 16, avenue de La Bourdonnais, à l'âge
de .trente-huit ans. Ses obsèques seront célé-
brées ce matin à onze heures trois quarts, à
Saint-Pierre du Gros-Caillou. L'inhumation
aura lieu au cimetière Montparnasse De
Mme de Frétais de Bourfaud, née Clément
de Blavette. décédée à Compiègne, où les ob-
sèques seront célébrées demain matin, à onze
heures, en l'égliseSaint-Jacques; Duvicnmte
de Cambourg, maire de Gouesnach, président
de la Société des courses de Quimper, décédé
en son château de Penfrat, à l'âge de soixante-
dix ans De M. G. Thièbaud, vice-consul
de France à Galveston (Etats-Unis), décédé à
l'âge de quarante-huit ans; De M. Emile
Labiche, président du Tribunal de Chartres,
décédé dans cette ville à l'âge de cinquante-
cinq ans. Né à Chartres, notaire de cette ville,
il démissionna pour entrer au barreau.
Ferrari.
-S/v/V/>
AU CIRQUE MOLIER
Il paraît que la soirée d'hier était la vingt-
troisième que M. Molier offrait à ses amis
dans son hôtel de la rue Benouville, Donc, la j
première du cirque Molier daterait de 1881
On ne s'en douterait guère. Paris, que sou-
vent l'on accuse d'inconstance, est, en réa-
lité, très fidèle à ses habitudes anciennes, et
il parait bien que le cirque Molier soit une
de celles auxquelles il est le plus attaché. Et
comment ne se divertirait-il pas chez cet en-
ragé sportsman, qui cache volontiers sa bon-
homie indulgente sous une rudesse agres-
sive, et qui, une «année durant, s'ingénie sans
lassitude à préparer le programme de ces
extraordinaires soirées, où tout en effet est
extraordinaire, aussi bien l'exiguïté du local
et l'abondance des élégances que la recher-
che et la qualité des a numéros i> ?
Ce cirque Molier, cette grange en planches j
avec ses balustrades de baraque foraine, et
que l'on aime précisément à cause de son ca-
ractère improvisé et sans façon, ces escaliers
étroits, cette piste resserrée, dont le sable, à
la fin de la soirée, projeté par le sabot
des chevaux, est passé presque tout entier
dans le gilet des hommes et dans le cor-
sage des femmes, on les a décrits maintes
fois. Combien avisé fut M. Molier et quel sens
parisien il montra en ne changeant rien à la
pittoresque installation qu'il avait d'abord
conçue pour son seul amusement personnel 1
Imaginez des colonnes de marbre, des Châpj-
teaux d'or, des balustres de fer forgé, des
fauteuils de soie ou de cuir, ce ne serait plus
te cirque Molier. Et le charme de ces fêtes, i
c'est l'illusion qu'on y a d'avoir pénétré par
effraction dans une maison de travail.
Comment n'a-t-elle pas éclaté hier sous
l'inouïe abondance de la foule parée qui s'y
pressait ? Vous aurez une idée de la qualité des
invités de M. Molier par l'énumération très
incomplète que voici
Baron et baronne Bro de Comeres, vicomtesse
R. de Baillehache, colonel et Mme Bondonnet,
général- Rothvi lier, comtesse de Chamberot, Mme
Gaze de Caumont, M. et Mme de Chambure, co-
lonel Dérué, comte L. de Diesbach, marquis de
Bernis. baron et baronne de Dorlodot, marquis
de Dion, marquis et marquise de Darracq, com-
mandant Echagüe, M. et Mme G. de Francqiïè-
ville, M.. et Mme do Froissy, comte et comtesse
de Férol, vicomte et vicomtesse de France, comte
et comtesse de Flaux, comte et comtesse de
Failly, comte de La Mazelière, comte Castillon de
Saint-Victor
Duc et duchesse Péry d'Esclands, comte et
comtesse de Ferré de Peyroux, général et baronne 0
Faverot de Kerbrech, comte E. de Fitz-James,
comtesse de Fels, comte de Franqueville, baron
et baronne de Grandmaison, commandantet Mme
de Grancey, comte de Guerville, M. et Mme
Hervieu, capi'aine et Mme Hector, colonel du
Halg-ouët, lieutenant et Mme du Breil, M. et Mme
de Kerhallet, comte et comtesse de Launay, Le
Vavasseur.de Précourt;
M. et Mme de Lesseux, vicomte do Loustal,
comte et comtesse de Lanthonnaye, colonel
Laray, comtesse Le Bret, baron et baronne de
Landevoisin, comte et comtesse de Latenay de
Lissac. comte et comtesse de la Tour du Breuil,
comtesse Malynska. M. et Mme de Vauxmoret, M.
etMme d'Algarra, Mme et Mlle Allarty, M. etMme
Kuser, Mme de Nys, capitaine Bentlôy-Mott,
M. et Mme Boulard de Villeneuve, capitaine
Blacque-Belair, général Descharmes, Mme Dan-
set, M. et Mme Dugué de La Fauconnerie, Eu-
gène Godefroy, vicomte de Massougnes;
M. et Mme de La Bretonnière, Mme do Mains-
secq, capitaine de La Maze, comte de La Borde,
Lunel, M. et Mme de Maulde, M. et Mme Pois-
son, Mme de Parseval, M. et Mme, de Ribes,
lieutenant Récamier, M. et Mme de Saint-Léger,
M. et Mme de Saint-Sauveur; •.
M. et Mme Marcotté de Quiviëres, comte et
comtesse de Malestroit, Ma^ne de La Croix,
marquise de Mazerat. générale Massiriç, Naby-
bey, comte et comtesse Nodler, colonel de
Pommayrac, comte et comtesse Prévost de
Les;ang, comte Potocki, comte de Pontbriand,
capitaine baron Petzyer, prince et princesse
dolla Rocca, général Robert, baron et baronne
de Ravisi, Réalier-Dumas, baron et baronne C.
de Matbron, comte et baron de Riancey, comte
et comtesse de Rochefort, Sem, Lunel,, comte de j
Saint-Sauveur, marquis et marquise de Sercey,
comte de Samte-Aldegonde, baron et baronne
duTeil, M. et Mme délia Torre, M. et Mlle
T'Kint de Roodenbeke, Mme Hemam, comte de
Wissocq, Félix Tellier-Mattei
Mmes J. Carrette, del Case, Chabot (de l'Opéra),
Desprez (des Variétés), E. Baxone S. Derode,
J. Dorville, Darbell, Debrive (des Variétés), Gar-
den (de l'Opéra-Comique), du Minil (de la Co-
médie-Française), Nicoletta, R. Parny (du théà-
tre Sarah-Bernhardt), B. Sirède (de l'Opéra), M.
Ugalde, Therval, Fromentin (des Bouffas-Pari-
siens), de Vériane, do Lancy, Van Walberg, etc.
A cette assistance de choix, M. Molier a
servi un spectacle de choix. Lui-même, vous
le pensez bien, y présidait, allant et venant,
surveillant les chevaux, commandant aux do-
mestiques, dominant les brouhahas de sa voix
rude, à la fois directeur de troupe, régisseur
et artiste. Il était secondé par un brillant j
état-major. Les commissaires d'abord MM.
le comte Becci, Bourgoise, Caze de Caumont,
comte P. de Chambéret, comte A. de Fleurieu
docteur Henriquez de Zubéria, comte L. de La
Celle, Antoine Lennel, comte Ch. de Monchy,
comte de Vaufreland et Wagner. Puis, les di-
gnitaires MM. R. de Fréchencourt, secré-
taire général Danset, régisseur; Desurmont,
maitre de manège ;̃ docteur Thévenard, chef
du service médical Mme Beaudéan, chef
d'orchestre.;
Je ne vous énumérerai point toutes les par-
ties d'un programme extrêmement brillant. Je
ne vous dirai point le succès personnel de M.
Molier, dans le divertissement équestre que
lui-même dirigeait, costumé en représentant
du peuple, à'la tête de Mmes Julia de Nyss,
Kate Hensmann, Tita James, Kita Allarty, et
de MM. Keller, Soyer, Bourgoise et Wagner,
en, costumes du Directoire. Car-, la, succès
de chaque numéro est le succès personnel
de M. Molier, puisque lui-même a tout
préparé, tout réglé. J'ose dire que son triom-
phe le plus éclatant fut, hier soir, celui de Mlle
Blanche Allarty, qui est son élève et qui s'est
révélée à nous une écuyêre incomparable, aussi
gracieuse et impeccable dans la haute école
que hardie et vigoureuse dans la voltige. On
l'a applaudie à outrance, et c'était justice.
Ce fut justice aussi d'acciamer Mlle Julia
de Nyss, une blonde, jolie et menue jeune fille,
nerveuse et souple, et qui fait de la voltige avec
une force et un brio extraordinaires. Etpuis il faut
signaler la science correcte de M. Desurmont,
la sûreté de Mlle Blanche de Marcigny; et
les chiens présentés par M. Molier, et l'amu-
sante fantaisie de M. Molier, Molier chauf-
feur, jouée par M. Keller, Wagner, comte
de Mareil, comte de Chambéret, Mlles Bou-
tigny et d'Hubert et ̃ V Apothéose d'Ernest,
pantomime de M. Jules Roques avec grand
défilé de toute la troupe », jouée et dansée
par une assemblée de jolies femmes; et un
sosie de défunt Consul; et enfin, le concours
de chevilles.
J'allais oublier cette alléchante annonce du
programme Dans l'entr'acte, coco à dis-
crétion. Dans l'entr'acte, coco à diS-1
cy<'
Ce fut charmant.
Brécy.
MORT
DU
!!?!? B'M!Î-PMM!M
Un épouvantable accident vient d'en-
lever subitement un des hommes les plus j
| aimés du monde parisien et du monde
i.du sport.
Le marquis d'Audiffret-Pasquier, parti
de Paris avant-hier soir, se rendait dans
i l'Orne avec son automobile qu'il condui-
I sait, n'ayant avec lui que son mécani-
cien.
La voiture marchant à une allure mo-
dérée était arrivée au Petit-Chêne, entre
Vitray et Brezolles, lorsqu'un pneu ayant
crevé", elle culbuta. Le conducteur fut
pris sous la machine. Le mécanicien,
projeté à quelques mètres, put se rele-
ver sans graves blessures.
Le marquis d'Audiffret-Pasquier, dé-
gagé, était dans un état affreux. Il avait
j trois côtes enfoncées, dont l'une avait
j perforé un poumon. Le sang coulait en
abondance par la bouche.
On transporta le blessé dans une mai-
son voisine, chez M. Hugo, tuilier.
Les docteurs Auclerc, de Brezolles, et
Marette, de Châteauneuf, mandés en toute
hâte, virent dès le début que le cas était
désespéré.
La marquise d'Audiffret-Pasquier, pré-
venue aussitôt, arriva dans la nuit avec
sa famille et un médecin.
L'état du blessé ayant empiré vers les
deux heures du matin, on alla chercher
le chirurgien Carcopino, à Verneuil. Mal-
gré les soins les plus empressés, le mar-
quis d'Audifïret-Pasquier succombait
hier matin, à onze heures.
Le regretté défunt était le fils du duc
d'Audifîret-Pasquier, membre de l'Aca-
démie française, sénateur inamovible,
ancien président de l'Assemblée natio-
nale et du Sénat, et delà duchesse née
Fontenilliat, sœur de Mme Casimir-Pe-
rier, la mère de l'ancien Président de
la République. Il était le frère de la 'mar-
quise d'Imécourt et de la comtesse Jean
de Neverlée. De son mariage avec Mlle
Jeanne Rioust de Largeutaye, sœur du
député des Côtes-du-Nord, il laisse deux
fils, les comtes Etienne et Gaston, et
Mlles Nicole et Anne.
Le marquis d'Audiffret-Pasquier était
âgé de quarante-huit ans. Sportsman
très distingué, il était l'un des membres
les plus appréciés du Jockey-Club, du
Cercle agricole et de l'Union des Yachts
français.
Il fût un des membres du service
d'honneur de Monseigneur le Comte de
Paris qui l'affectionnait tout particuliè-
rement pour sa belle intelligence et pour
I son dévouement à toute épreuve. Il habi-
tait un bel -hôtel de l'avenue d'Iéna et
possédait le domaine de Châteauneuf,
dans Ille-et-Vilaine.,
L'aménité de son caractère lui avait
gagné toutes les sympathies, et sa mort
laisse un grand vide dans le monde et
les cercles parisiens.
La douleur du duc d'Audi fïret-Pas-
quier, qui est âgé de quatre-vingt-un
ans, fait peine à voir.
Le corps sera ramené à Paris, où les
obsèques seront célébrées. Ferrari. (
APROPOSMJMAROC
Le Maroc est à l'ordre du -jour..Un
« Comité du Maroc » vient de se fonder,
dont M. Etienne traçait avant hier, en un
̃discours magistral, le programme d'ac-
tion au même moment paraissait en li-
brairie un livre, le Maroc d aujourd'hui,
où l'auteur, dissimulé sous le pseudo-
nyme d'Aubin, a rassemblé de véritables
trésors de documentation précise et vé-
cue hier enfin, la Fédération des indus-
triels et commerçants invitait à son dé-
jeuner mensuel l'un des plus hardis ex-
plorateurs du Maroc inconnu, M. de Se-
gonzac, et conviait un groupe de « colo-
| niaux», d'économistes, d'hommes de let-
j très, à venirapplaudirla conférence pro-
mise par le voyageur.
Conférence trop courte au gré de tous
ceux qui eurent la bonne fortune de l'en-
tendre. M. de Segonzac n'a pas parlé
'plus d'un quart d'heure; mais que de
vues intéressantes, que de faits nettement
ordonnés, quelle somme d'expérience
accumulée, condensée en ces quinze mi-
nutes de causerie! Il est vrai, ainsi que le
fit remarquer le président de cette réu-
nion, M. André Lebon, que pour acqué-
rir le savoir enfermé dans cette brève
leçon, l'orateur n'apaspassémoins de onze
mois en terre marocaine, vêtu du bur-
nous des Arabes, perdu au fin fond du
désert ou sur le sommet de l'Atlas. M.
de Segonzac n'était donc ici gêné que par
la richesse même de sa documentation,
et par la difficulté de serrer dans le ca-
dre d'une allocution la .matière d'un li-
ivre.
Parmi les auditeurs MM. Aspe Fleu-
rimont, Bardac, Bivorfc,' Jean Cruveilher,
Delarbre, P. Delaunay, Dumay, Falci-
maigne, P. Fournier, Gauthiot, Lichten-
berger, Lhuguenot, Martin Saint-Léon,
Albert Métin, Mévil, Octave Noël, Pe-
rier, Rebattet, etc. La Fédération des in-
dustriels et commerçants français ne
fait point de politique et n'affirme d'autre
préoccupation que celle du développe-
ment économique du pays.
C'est donc uniquement sur l'intérêt
̃«économique» de notre expansion au
Maroc qu'elle avait prié M. de Segonzac
de la renseigner.
L'orateur a pu, en quelques indications
précises, édifier ses auditeurs à ce sujet.
Il leur a signalé les ressources incompa-
rables d'un pays de 10 millions d'habi-
tants, dont le tiers suffirait à alimenter
de céréales l'Europe entière, qui ex-
porte bon an mal an plus de soixante
millions de têtes de bétail, et nous livrera
quand nous aurons su en organiser l'ex-
ploitation, les richesses incalculables de
son sous-sol, de ses forêts (inexploitées
jusqu'ici) de cèdres, de tuyas, d'arca-
niers, de chênes-lièges. Mais un tel
effort n'est point l'affaire d'un jour. Avant
d'exploiter le Maroc, il faut songer à le
rendre accessible en toutes ses parties
il y faut faire régner l'ordre et la
paix, donner à l'indigène l'impression
q u'il' est désormais gouverné. et, s'il le
veut, protégé. A cet égard tout est à faire,
M. de Segonzac l'a clairement indiqué.
Mal entouré, mal servi, désobéi par les
uns, menacé par les. autres, le Sultan
n'attend que.de nous la restauration de
son propre pouvoir, d'une autorité sur
laquelle il convient que puisse s'appuyer
,Ja nôtre. Cela fait-la police réorganisée j
et les finances de l'Empire refaites j
nous pourrons préparer l'avenir: ouvrir
des ports (le Maroc n'en a pas un), amé- J
nager les voies navigables, créer des
routes (il ne peut être question encore
de chemins de 1er au. Maroc), entrepren-
dre l'exploitation des mines, des puits de
pétrole, enseigner à l'i ndigè ne les moyens
de mieux cultiver sa terre, entrer en
rapport avec les chefs religieux, avec les
i commerçants du pays et, par eux, gagner
pacifiquement, de proche en proche,
l' « intérieur », la contrée mystérieuse I
et inaccessible où M. de Segonzac si in-
trépidement s'aventura.
L'explorateur allemand Théobald Fis-
cher a écrit « La valeur du Maroc est
telle qu'elle assurera au pays qui en
sera le maitre une prépondérance tout à
fait intolérable dans le monde. »
Ne retenons de cette affirmation que
ce qu'elle contient d'agréable pour nous;
ne triomphons pas trop vite, ni trop
bruyamment;, faisons en sorte qu'on
nous « tolère ».
Emile Berr,
1 ^v^s^N^S»-
A l'Etranger
EN ANGLETERRE
Nouvelle cause d'inquiétude
Un temps d'arrêt semble se produire
dans la campa*gne économique de M.
Chamberlain. Après une série d'engage-
ments assez vifs, partisans du libre-
échange et défenseurs de la protection
ont cessé les hostilités et évité le com-
bat. D'où une sorte de trève plutôt sup-
posée que consentie. Cette première ren- j
contre reste indécise. Il n'y a, en vérité, j
ni vainqueur ni vaincu, etl'incertitude de
l'opinion se traduit par l'insignifiance
même de certaines élections partielles.
Il importe toutefois d'observer que les
querelles et les rivalités des chefs -de
l'opposition, leurs maladresses répétées
au cours de la session dernière, comme
aussi le récent accord franco-anglais si
/agréable » aux marchands de la Cité,-
ont singulièrement fortifié la situation
d'un ministère dont la chute fut trop
Al'ËtninffÊf
souvent et inutilement.prédite. Les con-
servateurs ont donc, quant à présent du
moins, l'apparence du succès. Et ils ont
l'habileté de n'en point tirer orgueil.
Leurs adversaires eurent-ils toujours
cette adresse-?
Au surplus, il n'y a pas jusqu'aux évé-
nements d'Etrême-Orient, si gros d'im-
prévu et de conséquences, qui n'obligent
les partis à beaucoup de réserve.
De part et d'autre, on est dès lors tout
disposé à attendre l'époque normale
du renouvellement général pour re-.
commencer la lutte, à moins que, pro-
fitant du banquet que ses amis lui pré-
.parent le 8 juillet prochain à l'occasion
de son. soixante-neuvième anniversaire,
M. Chamberlain, plus vaillant et plus
jeune que jamais, ne rompe un silence
qui n'est pas sans lui peser beaucoup,
et, las d'un repos trop prolongé, ne re-
prenne, avec la vigueur qu'il y apporta
naguère, son apostolat à travers le
Royaume-Uni.
Pour l'instant, l'attention est tout en-
tière absorbée par le mouvement d'indé-
pendance qui se manifeste parmi les
nègres chrétiens de l'Afrique australe.
On ne s'accorde pas sur les causes de
cette agilation soudaine, non plus que
sur son véritable caractère. S'agit-il
d'une révolution religieuse provoquée
par la rupture qui a récemment eu lieu
entre l'Eglise de Pretoria, plus connue
sous le nom d'Eglise d'Ethiopie, et l'Eglise
mère des Etats-Unis, ou faut-il voir dans
les revendications éthiopiennes la me-
nace, lointaine sans doute, mais dès
maintenant redoutable, d'une guerre de
race? En tout cas, le péril existe et le
gouvernement anglais s'en montre très
préoccupé.
Mais le Transvaal n'est pas seul, en
Afrique, atteint de ce mal nouveau. Le
Damaraland en est aussi trappe. Demain
la contagion s'étendra plus loin. Toutes
les nations européennes ayant des inté-
rêts en Afrique, on peut dire que l'éman-
cipation de la race noire les touche éga-
lement. Il y a là un danger que les chan-
celleries feraient bien de ne pas perdre
de vue.
Ignotus.
DERNIÈRES NOUVELLES
Service spécial du Figaro
~~ÈN ALLEINAGNE
EN ALLEMAGNE
CLOTURE DU CONGRÈS FEMINISTE
Berlin, 1S juin..
Un incident assez caractéristique a précédé
la clôture du congrès il fut provoqué par un
homme, le comte Hoensbroech. Il émit l'avis,
qu'étant donnée l'attitude peu sympathique
du gouvernement en face des revendications
féministes et les incidents récents du Reichs-
tag, le congrès aurait dû refuser les invita-
tions des comtes de Bülow et Posadowsky.
Mme Elben, de Hambourg, a répondu que
les invitations avaient été faites par les fem-
mes de ces ministres, les congressistes n'en
restaient pas moins des femmes du monde et
qu'elles entendaient conserver leurs relations
avec celles de leurs sœurs qui ne partagent
pas leurs idées.
Cette verte riposte a provoqué un enthou-
siasme indescriptible.
En clôturant le congrès, lady Aberdeen et
Frau Schritt ont exprimé à l'Impératrice d'a-
bord, aux oomtesses deBûlow et 'Posadowsky
ensuite, et a la ville de Berlin, la reconnais-
sance profonde de l'assemblée.
Le prochain congrès se tiendra en 1909 au
Canada. -Bonnefon.
EN SERBIE
ENTRE VOISINS
Belgrade, 18 juin.
Le prince Ferdinand de Bulgarie, rentrant,
dans sa principauté après un mois de villé-
giature en Hongrie, s'est arrêté ce matin à la
gare de Belgrade où le roi de Serbie est allé
à sa rencontre.
Le prince voyageant incognito, il n'y a pas
eu de réception officielle, mais M. Sachitet,
ministre des affaires étrangères, accompagnait
le roi Pierre et a assisté à l'entretien qui a
duré une heure. HaT.
AU MAROC
L'AFFAIRE PERDICARIS
Tanger, 18 juin.
On attend la libération de M. Perdicaris et
de M.Varley, Erraïssouli ayant obtenu pleine
et entière satisfaction, sauf sur un point, le
payement de la rançon. Mais l'argent est
prêt, et il ne dépend plus que de lui de le
toucher.
Les soldats arrivés hier sont campés aux i
environs de la ville. Toutes les propriétés des
Européens sont gardées par des soldats.
Le cuirassé anglais Prince-of-Wales est re-
venu de Gibraltar. Wzl.
̃'̃' EN GRÈCE
LA FAMILLE ROYALE
Athènes, 18 juin.
Le diadoque et la princesse Sophie, sa
femme, sœur do l'empereur Guillaume, sont
partis pour l'Allemagne.
Le départ du Roi pour son voyage annuel à
Aix-les-Bains, est annoncé pour le 26. Ev.
EN HONGRIE
LIQUIDATION D'UNE GRÈVE
Budapest, 18 juin.
Après huit jours de délibération le tribunal
de Budapest a acquitté aujourd'hui les treize
membres, du Comité de la grève des chemins
de l'Etat, poursuivis pour abus de pouvoir.
Les accusés ont été défendus par les som-
mités du barreau hongrois.
Ce jugement a produit la meilleure impres-
sion dans le public et une amnistie générale,
suivie de la rentrée de tous les ouvriers congé-
diés, est attendue prochainement. RB.
EN ITALIE
Y A-T-IL DES JÉSUITES A ROME?
Rome, 18 juin.
Le récent procès dont je vous ai parlé contre
le R. P. Martin, général des Jésuites, pour ne
pas vouloir payer à un journaliste une cam-
pagne faite par lui dans les journaux améri-
cains contre l'américanisme, a soulevé au-
jourd'hui un incident curieux à la Chambre.
Le député Socci a rappelé au gouvernement
que la loi contre les ordres religieux interdit
aux Jésuites d'avoir un domicile à Rome et
que, malgré la loi, ils y ont des écoles et
même leur maison générale.
Le sous-secrétaire d'Etat au ministère des
grâces et de justice a répondu au milieu de
l'hilarité de la Chambre que le gouverne-
ment, malgré des recherches, n'a pu cons-
tater l'existence des établissements des Jé-
suites à Rome ni trouver le chef de l'Ordreét
le siège de la maison générale.
Alors "M. Socci a répliqué en appuyant sur
ce fait que le R. P. Martin, général do l'Ordre
des Jésuites, a comparu devant le Tribunal
de Rome et déclaré qu'il y résidait.
Le représentant du gouvernement à la
suite de cette dénonciation publique d'un dé-
puté, a dit qu'il était. du devoir du gouverne-
ment de faire une enquête et a déclaré que si
réellement il se trouvait à. Rome une maison
générale des Jésuites et d'autres établisse-
ments de la, Compagnie, le gouvernement.
prendrait des mesures en conséquence. -*»
F4lix. •
US FETES DE MELEGNANO
Milan, 8 juin.
La mission française a été invitée, ce soir, à
un grand banquet, à la fin duquel des dis-
cours patriotiques ont été prononcés par les
généraux français et italiens.
Un spectacle de gala a eu lieu, dans la soi-
rée, au théâtre Dalverti. On y a joué la Mar-
seillaise et l'Hymne italien, qui ont été ac-
cueillis par les cris répétés de « Vive la 7
France », «Vive l'Italie ».
EN ESPAGNE.
L'OUBLI DU PASSÉ
Madrid, 18 juin.
La Chambre a décidé aujourd'hui, malgré 7.
l'opposition de M. Nocedal, d'accepter l'invi-
tation des Etats-Unis pour lé Congrès do ju-
risconsultes qui aura lieu à Saint-Louis en
décembre prochain. ̃•£
M. Maura, qui est intervenu, a dit qu'il fal– ̃̃-
lait oublier le passé, du moment où l'intérêt
do l'Espagne est d'être représentée au Congrès,
EN RUSSIE
nW^-
TÉLÉGRAMMES DE CONDOLÉANCE
Saint-Pétersbourg, 18 juin.
Mme la générale Bobrykof a reçu, à l'occa-'
sion de la mort de son mari, le général Bo-: -•
brykof, les télégrammes suivants
Saint-Pétersbourg:, 17 juin. ••̃•
J'ai appris avec une douleur profonde la mort
de votre mari. Puisse Dieu vous aider à -suppor-
ter cette cruelle et douloureuse perte Nicolas,
Ivanoyitch Bobrykof restera, toujours dans la mé- J
moire des vrais patriotes russes. ̃•
Nicolas.
De l'Impératrice ,,i
Je prends part avec la pensée et le cœur à vo- i
tre profonde douleur. Puisse Dieu tout miséri-
cordieux vous donner les forces de supporter la
lourde cpreuve qui vous incombe Puisse Dieu
vous consoler dans votre douleur immense:!
ALEXANDRA.
Figaro â Londres i
(Par téléphone ou par dépêches de nos corrospondants particulier!)
n-.
Nouvelles politiques
LES MARINS ANGLAIS AU VATICAN '̃
Londres, 18 juin.
Le Pape a reçu en audience solennelle,
230 hommes des équipages et 40 officiers de
la flotte anglaise marins et officiers ont tra-
versé Rome en grande tenue et se sout ren* ̃>
dus à Saint-Pierre, '̃
Après avoir été s'agenouiller devant la
tombe des Apôtres, ils ont entendu la messe:
dite a la chapelle Saint-Grégoire. Un détail
intéressant la messe a été servie par un
sous-officier et un marin.
Avant de recevoir les marins, le Pape a ac-
cordé une audience privée à lady Gompto'n
Domvile, femme de l'amiral commandant la
flotte de la Méditerranée, et à ses trois filles,
ainsi qu'au capitaine de vaisseau Henderson j
et au colonel Downing. Le Pape a ensuite J
reçu les marins et leur a donné sa main à. ̃-
baiser; il a remis à chacun d'eux une mô- i
daille d!argent et leur a adressé quelques pa-
rôles.
Jamais les relations entre le Saint-Siège ef
les ministres de Sa Majesté Britannique n'ont
été meilleures. J. Gouduiuer. ")
UNIE ÉLECTION LÉGISLATIVE
Londres, 18 juin.
Aux élections partielles qni ont eu lieu
dans la Market Hàrborûugh, division du Lei-
cestershire, l'Hon. Philip Stanhopo, candidat
libéral, a été élu par une majorité de 1,723,
voix, en remplacement du député démission-
naire M. Logan qui représentait déjà le parti
libéral. J. C.
̃ ̃ • i
Nouvelles mondaines T;.
LA COUR ET LA'VILLE
,*» Ce matin est décédé, dans sa résidence
de Langholm, le général sir John Alexander
Ewart, K. C. B., âgé de quatre-vingt-quatre
ans, qui eut une carrière brillante en Crimée
et fit la campagne de l'insurrection de l'Inde.
De 1859 à 1872 il fut aide de camp de la reine
Victoria. Il était chevalier do la Légion d'hon-
neur. J. C. •̃
'~hA1
Ce que l'on dit de nous
SUISSE
Gazette de Lausanne. (Editorial.)
L'auteur se demande comment on doit
concilier les contradictions qu'offre l'atti-
tude du Saint-Siège vis-à-vis de la France
et de l'Italie.
L'explication, selon moi, est plus psycho-
logique que politique. Pie X, au fond, est un ̃• •-
.ami sincère de l'Italie. Originaire d'une con^
trée qui a souffert de la domination étran-
gère, ayant assisté à toutes les phases et au
triomphe final du Risorgimenlo, le Pape actuel
est un patriote. Parfois sans doute, comme
ç'a été le cas dernièrement, il se souvient
qu'il est Pape, c'est-à-dire qu'il est le gar-
dion et l'héritier d'une tradition intangi-
ble, et il proteste. Mais à peine a-t-il pro-
testé que le naturel chez lui revient au galop-
et qu'il sent le besoin de montrer à.l'Italie, à
son pays, ses sentiments pacifiques et conci-
liants. Il pourra y avoir de temps à autre au-
tour de lui des explosions d'intransigeance,
mais tenez pour certain que jamais Pie X ne
déclarera la guerre à l'Etat italien. Il fera, au
contraire, tout au monde pour vivre avec lui
sur le pied d'une paix et d une tolérance par-
faites..
Pour la France, c'est autre chose. Pie X, au •
fond, ne professe pour la France qu'une sym-
pathie médiocre. Il ne sait rien d'elle, ni sa -'̃
littérature, ni môme sa langue, ni la place
qu'elle occupe encore dans le monde, ni la
forte tradition historique qui la rattache au
catholicisme, ou, s'il le sait, il n'en tient pas
compte.
Léon XIII, lui, comprenait tout cela à mer- •
veille; il était épris de la France et de son
génie, il sentait que le vrai pays, le vrai peu-
ple qui reste au fond le porte-drapeau de
l'Eglise dans le monde, ce n'est pas l'Italie,
c'est la France. Et c'est ainsi qu'on s'expliqua
toute la politique de Léon XIII, intransigeante
à l'égard de l'Italie, ultra-accommodante vis-
à-vis de la France. Pie X professant des sen-
timents diamétralement opposés, il est natu-
rel, il est logique que sa politique s'en res-
sente.'La diplomatie du Saint-Siège est donc '̃
aujourd'hui absolument renversée, ultra-con-
ciliante pour l'Italie, très raide et très intran-
sigeante vis-à-vis de la France.
«N/Ny\^N*- ̃ ̃ n ̃̃
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̃ «aie»
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