Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1895-08-01
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1895 01 août 1895
Description : 1895/08/01 (Numéro 213). 1895/08/01 (Numéro 213).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO JEUDI ler AOUT 1895
~srra~~ 1 alom§6 v
GAZETTE DES TRIBUNAUX
Trbbunai. civil La belle Otero et son
propriétaire. Nouvelles judiciaires.
Le procès de la belle Otero a continué
hier devant la 2' Chambre civile.
La parole était à l'avocat de M. Bittner,
le farouche propriétaire qui prétend que
sa locataire n'habite pas bourgeoisement
et qui demande son,expulsion. 1
Me Lambert, au nom de M. Bittner, a
commencé parexpliquerau Tribunal que
la présence de Mlle Otero dans la
maison de la rue Pierre-Charron était
d'autant plus- déplorable qu'en dehors
de ses gros locataires de 10 et de 15,000
francs une dame américaine et un
banquier allemand M. Bittner a loué
une partie de son rez-de-chaussée à une
demoiselle très estimable qui dirige un
cours de jeunes filles.
Il ajoute que jamais M. Bittner n'apu
supposer un seul instant qu'il allait in-
troduire dans son immeuble J'étoile des
Folies-Bergère.
L'agence de location avec laquelle il a
traité lui avait présenté M. B. un jeune
gentleman anglais -sur le compte îîuquel.
il avait recueilli, tant à. Paris qu'à Liver-
pool, les renseignements les plus satis-
faisants qu'un propriétaire puisse sou-
haiter. Il était loin de s'attendre à voir
M. B installer dans son appartement la
belle Otero, qui en est devenue la vérita-
ble occupante, te jeune Anglais ne fai-
sante Paris que de très rares appari-
tions.
Puis, très spirituellement du reste, M"
Lambert énumère les frasques de la
belle Otero, qui ne cesse d'entretenir les
journaux "de ses excentricités et de son
luxe.
Da jour, c'est la presse tout entière qui
raconte le procès qu'elle soutient contre
un couturier de Béziers qui lui réclame
le prix de ses premières toilettes.
Un autre jour, la belle Otero offre un
déjeuner à Mme Valtesse de la Bigne et
à plusieurs de ses camarades ,des Folies-
Bergère. Au dessert, elle régale ses con-
vives de danses inédites et provocantes,
avec son danseur andalou que les jour-
naux dépeignent a frétillant avec frénésie
autour de \a. dame de-céans». s
Un autrerjour encore, elle offre à la
Macarona, sa compatriote, une séance de
boxe, donnée dans ses salons par des
lutteurs turcs.
Elle a son maître à danser, son secré-
taire, le téléphone est à son nom, la li-
vrée est à son .chiffre, les équipages qui
attroupent les badauds devant sa porte
sont ornés de ses initiales entrelacées et
surmontées, d'une couronne comtale.
M. B. n'apparaît que rarement au mi-
lieu de la société qu'elle reçoit, et sem-
ble à vrai dire n'être que son trésorier.
Suivent Ie: récit du tragique épisode
de ce malheureux sous-officier qui se
suicide au Bois de Boulogne par amour
pour elle, c#ui dé la bataille rangée livrée
dans-sa salle à manger contre les époux
Capdeville, ses marchands de dentelles.
Les amis de Mlle Otero excusent toutes
ses fantaisies en répétant toujours le
même refrain C'est une artiste 1
Mais où donc, se demande Me Lam-
bert, où donc a-t-elle fait ses études ?
Ce qu'on sait d'elle, avant son arrivée
à Paris, c'est qu'elle a vécu à Béziers avec I
un banquier, qu'un député roumain s'est '`t
suicidé pour elle, et qu'en Espagne, deux
malheureux, dont un est resté sur le pré, ;̃
se sont coupé la gorge pour ;ses beaux
yeux.
M. Biitner, l son
M. Bittner, qui réclamait jusqu'ici son
expulsion sous une astreinte journa-
lière de-500 francs, n'insiste plus sur le
chiffre 'i que le Tribunal lui accorde
1 franc-de dommages-intérêts, s'il le
veut, mais qu'il délivré l'infortuné pro-
priétaire d'une locataire bruyante, into-
lérable pour tous les voisins, et qui l'em-
pêche de louer son « second ».
Habiter bourgeoisement, conclut-il,
c'est ce que le Code civil appelle « jouir
de son logis en bon père de famille.».
Franchement, peut-on dire que Mlle
Qtefb jouisse en bon père de famille ?
'Après une courte réplique de Me Clu-
net, le Tribunal renvoie à mardi le pro-
noncé de son jugement.
**#
Hier, à la barre du tribunal de la Seine,
il a été procédé à la vente aux enchères
de l'immeuble de la rue Godot-de-Mauroi
précédemment occupé par la galerie
Georges Petit.
Après des enchères assez, chaudes, la
maison a été adjugée a M" Cheramy,
avoué, au prix d'un million trois cent
trente mille francs.
La 10e Chambre, présidée par M. Fabre,
a jugé hier un homme qui a occupé une
très honorable situation a. Paris, M. Henri
de Bussière, fils d'un ancien député de
l'Empire..
Tombé depuis longtemps dans les
affaires véreuses, Henri de Bussière avait
constitué diverses sociétés frauduleuses
dont Je but apparent était l'exploitation
de deux brevets pour la conservation des
viandes et le nettoyage des laines. Un
certain nombre de gogos lui apportè-
rent 80,000 francs, dont Henri de Bussière
Feuilleton du FIGARO du 1" Août 1895
23
LA -'f.~
GALILÉE
(;ALILEE
XVI
p- Suite
Sur le soir, nous rejoignons, près de
Chtora, la voie plus fréquentée qui va à
Beyrouth et qui vient de Damas. Alors,
c'est presque fini de l'Orient autour de
nous ;,paysages et maisons quelconques;
fils télégraphiques courant le long d'une
route bordée de peupliers où des voitu-
res passent.
Puis, nous campons pour la nuit au
pied de la haute chaîne du Liban, qui
nous sépare encore de la Méditerranée.
C'est dans l'ombre d'une gorge sinistre,
près d'un Khân en ruines, en compagnie
d'une vingtaine de chameaux et de cha-
meliers de mauvaise mine qui arrivent
de Bagdad. De gros nuages d'un gris
noir.descendant des sommets ont l'air de
îleprodijctïon interdite,
appliqua une partie aux besoins dc son
existence de luxe,
Un sellier, M. Haas, lui a versé pour,
sa part près de 50,000 francs: une de-
moiselle^Wagner, près de 45,000 francs,
toute sa fortune! Elle est aujourd'hui
dans la misère.
Après une éloquente plaidoirie de M*
Doumerc pour'les victimes, qui s'étaient
portées parties civiles, et malgré l'habile
défense de Me Ployer, le Tribunal, sur
les réquisitions de M. le substitut Bloch,
a condamné Henri de Bussière à deux
ans de prison.
Nonvbreuseaffluence,Iiiër ,à la 9° Cham-
bre, pour le procès en diffamation in-
tenté par M. Emile Weyl, ancien lieute-
nant de vaisseau, officier de la Légion
d'honneur, actuellement rédacteur au
Journal des Débats, à Mme Juliette
Adam, directrice de la Nouvelle Revue, et
à M. Albert Monniot, rédacteur à la Libre
Parole.
La loi ne nous permettant pas de ren-
dre compte des procès en diffamation,
bornons-nous à, indiquer qu'à la suite
d'une polémique relative à la possession
des iles Pescadores, la Nouvelle Revue
avait publié, sous la signature comman-
dant Z. un article dans lequel M.
Weyl était pris personnellement à par-
tie et qui lui a paru renfermer des allé-
gations diffamatoires pour son patrio-
tisme.
La plainte a été fort courtoisement
soutenue par M° Raoul Rousset.
Mme Adam, qui comparaissait person-
nellement en sa qualité de directrice-
gérante de la Nouvelle Revue, a été dé-
fendue avec beaucoup de talent par
Me Baret, du barreau de Marseille.
Me de Saint-Auban va plaidé ensuite
pour la Libre Parole, qui avait égale-
ment attaqué M. Weyl.
Le Tribunal a renvoyé l'affaire à au-
jourd'hui jeudi pour entendre les con-
clusions de. M. le substitut Paillot.
La Cour d'assises du Var a acquitté
hier Alice Tàrdieu, cette jeune servante
qui, au mois d'avril dernier, avait tué, 4
Tamaris, son maître, M. Joseph Bury,
ancien.' directeur du Casino de Toulon,
parce qu'il avait ajbusé d'elle.
#•'̃̃ •
Epilogue du drame qui a ensanglanté,
il y a quelques semaines, la salle des
pas-perdus du Tribunal de commerce.
On sait que M. Antelme, la victime,
était en procès avec son meurtrier, Fro-
mentm,à l'occasion d'une affaire de pho-
tographies.
Fromentin, auquel le malheureux An-
telme réclamait une indemnité pour
l'avoir congédié brusquement de la mai-
son qu'il dirigeait, est condamné à payer
à ses héritiers 6,000 francs de dommages-
intérêts.
La Cour d'assises des Bouches-du-
Rhône a condamné à mort, hier soir,
deux jeunes misérables, Chabaud et
Poullain, qui avaient assassiné à Mar-
seille, dans la nuit du 16 au 17 février,
une pauvre vieille femme octogénaire,
Mme Chalvet, grand'mère maternelle du
second des accusés.
Après avoir escaladé le mur et défoncé
les portes, ils surprirent leur victime
pendant son sommeil, la bâillonnèrent et
l'assommèrent à coups de pince en fer,
puis ils mirent lamaison au pillage, em-
portant les bijoux, l'argenterie et quel-
ques billets de cent francs.
Poullain, qui appartient à une très ho-
ziorable famille de Marseille, avait connu
Chabaud aux compagnies de discipline, 1
où tous deux avaient été envoyés. 1
L'exécution aura lieu à Aix.
Albert Bataille. j
1
.ttftvn n wBPOiiis
>Z>u 31 Juillet
Fraudes électorales
v Villeneuve-de-Marsan. Malgré
la majorité absolue des suffrages obtenue di-
manche dernier par M. le baron de Ravignan
aux élections du Conseil général, le président
du bureau de recensement, l'adversaire de
M. de Ravignan, a proclamé le ballottage.
On aurait tout. simplement compté les
bulletins blancs ou illisibles comme suf-
frages exprimés, ce qui est contraire à la loi,
et de ce chef on aurait établi une fausse ma-
jorité absolue.
Municipalité démissionnaire
<»~ au Conseil général de M. Labussière, député
socialiste, conseiller sortant, contre M. Ché-
nieux, maire de Limoges, ce dernier vient
d'adresser sa démission au préfet de la
Haute-Vienne.
Les quatre adjoints et tous les membres de
la majorité du Conseil- municipal ont égale-
ment envoyé leur démission'.
^v~wv~ CANNES. La municipalité, qui
s'était prononcée en faveur de la candidature
de M: Gazagnaire, candidat malheureux aux
élections du Conseil général, a donné sa dé-
mission.
Amiraux en vacances
Toulon.. Le vice-amiral de La
Jaille, commandant en chef de l'escadre ad.
choses consistantes et lourdes qui roule-
raient le longues flancs de la montagne,
et qui lentement coderaient sur nous.
XV11
Jeudi 3 mai.
Toute la nuit,des averses torrentielles,
poussées par un vent déchaîné. Au com-
mencement d'un jour gris et froid, sous
une pluie encore incessante, nous levons
le camp deux heures après nos voi-
sins, les chameliers de Bagdad. Pour
^entrer à Beyrouth, nous avons repris
nos costumes d'Europe, ternes comme
l'Occident qui s'approche et aussi maus-
sades que le temps du jour.
Par des lacets interminables, il nous
faut -gravir le Liban jusqu'aux nuages et
aux neiges, dans des brouillards épais,
dans des obscurités glacées. Sous le dé-
luge qui ne s'arrête pas, nous croisons
des caravanes, des voitures, de longues
files de chariots à mules; tout le pays
est hideusement bouleversé par les tra-
vaux du chemin de fer. de Damas; par-
tout des entrées de tunnels bayant dans
des rochers des machines qui fument,
des amas de rails de fer, des éboulements
de cailloux et de terre mouillée. Une
espèce de neige fondue, dont nos vête-
ments sont bientôt trempes, ruisselle sur
nous si froide que nos mains s'engour-
dissent et nous font mal à en pleurer..
Près des cimes maintenant, nous pas-
sons dans des nuées si compactes que
nous n'y voyons plus mais, quand elles
se déchirenty des ablmes noirg se révè-
..lent sous nos pieds.
tive d'évolutions de la Méditerranée occiclçn-
tale et du Levant, quitte aujourd'hui noire
ville, allant passer quelques jours à Mon-
télimar. Le commandement par intérim de
l'escadre est confié, au contre-amiral de Mai-
gret, le plus ancien en grade des coinnùn-
dànts en second de l'escadre.
Le contre-amiral Turquet de Beaùregar.d,
commandant en second l'escadre de réserve,
va de son côté passer quelques jours à Paris.
Enfin, le vice-amiral Brown de Colstoun,
préfet commandant en chef le 5e arrondisse-
ment maritime, quitte Toulon le fer août en
congé d'Un mois. •" `
Pendant la durée du congé du vice-amiral
Brown de Colslonn, l'intérim de la préfecture
maritime sera fait par M. le contre-amiral
Cuateauminois, major général de la marine
à Toulon, qui est complètement remis des
blessures qu'il a reçues lors de l'accident du
Bouvines.
Le lieutenant de vaisseau Espinassy, qui
a subi l'opération du maxillaire inférieur, est
également dans un état aussi satisfaisant que
possible. ̃••<̃ -̃'̃
Incendie dam un cimetière
«v Toulon. Les sémaphores de la
côte signalent à la préfecture maritime qu'un
incendie vient d'éclater dans le cimetière de
la presqu'île de Giens, près Hyéres. Les ar-
bres sont en feu dans la nécropole..
Le vaisseau-école de carionnagela Couronne,
qui se trouve en station-dans la rade des
es d'Hyéres, envoie des détachements à
terre pour organiser lés secours.
lL.es Bonapartistes dans la Gironde
wvwv" Bordeaux. Dans sa séance du
29 juillet, le Comité bonapartiste de la Gi-
ronde a décidé que les démocrates plébisci-
taires iraient, à l'occasion du 15 août, déposer
solennellement une couronne sur la tombe
des soldats morts'au champ d'honneur.
MM. 1& baron Legoux, Gabriel Blanchet,
comte André Martinet assisteront au banquet
du 15 août à Bordeaux.
PETITE GAZETTE
Jules Piault,orièvrQ,rAe TurMgo,68.Fabri-
que de Couverts d'argent, Argenterie de style.
Services complets. Médaille d'or 1889.
Pain grillé Jacquet, 92', rue Biehelieu, Paris.
La véritable Eau' de Ninon fait plus que
force ni que rage pour effacer la ride et rajeu-
nir le visage. Parfum,™ Ninon, 31,r. dué-t6'»
>. ̃ "j- ^v.^rvX^ ̃
<*3& <3 ourse?
Nous avons eu, à propos de la réponse des
primes, la petite bataille traditionnelle, et
cela a donné au marché un peu de cette ani-
mation dont le besoin se faisait sentir depuis
déjà quelques jours. Les primes du 3 O/O ont
été répondues à 102 07, et après l'opération
notre principale rente a encore êtôidemandée.
On a fini à 102 10,. en avance de 15 centimes
sur hier avance obtenue aussi bien au
comptant qu'à terme. Le 3 i]2 0/0, et l'Amor-
tissable resteut .bien tenus également, et cette
allure de nos fonds d'Etat vous indique que
la tendance a été bonne. Elle a même été
excellente pour les valeurs ottomanes qui,
toutes, ont monté avec entrain. Le Turc
série C gagne 40 centimes, le Turc série D
30 centimes. Il y a eu beaucoup de rachats,
non seulement ici, mais aussi à Vienne et à
Londres, où on avait inconsidérément vendu
sur les affaires de Macédoine vous vous
souvenez. Une vraie déception pour les bais-
siers, que l'Europe n'ait pas été mise à feu
et à sang. Ga sera pour une autre fois.
En attendant, constatons qu'en n'a aucune
appréhension au sujet de la liquidation. L'ar-
gent s'offre aux conditions relativement me-
dérées-dont je parlais hier: 3 1/20/0 au grand
maximum.
̃ ̃•̃ **# '̃
• JJffflHen gagne 10 centimes, après .des va-
nations d'une modestie inaccoutumée u n'y
a pas plus de 15 centimes de différence entre
les cours extrêmes. UE antérieure •espagnole a
été un peu plus mouvementée elle perd en-
viron 1/4 de point à 6529/32 après 66 7/32. Le
Brésilien est toujours fort actif. Le Portu-
gais est plus lourd, ainsi que le florin hon-
grois. Le Chinois et les rentes russes sont en l,
légère réaction mais il s'agit de peu de
chose.
La hausse d'hier devait, comme de juste,
provoquer des réalisations sur la Société Gé-
nérale; mais c'est à peine'si elle a reperdu
le tiers de son avance précédente. La Ban-
que de France gagne une vingtaine de
francs. La Banque, de Paris monte de 5 fr.;
c'est ce que perd le Comptoir d'Escompte. Le
Crédit Foncier est Immobile: le Lyonnais
est en progrés de 2 fr. 50 et la Banque
Parisienne conserve ses cours.' II va de soi
que la Banque ottomane, entraînée par la
hausse des fonds turcs, s'est offert une petite
augmentation.
Nos Çhemins de fer sont fort calmes, et un
peu moins tenus au comptant qu'à terme.
Sur les chemins de fer étrangers, il n'y a
absolument rien à glaner.
Le Suez continue à étonner, le monde par
l'étroitesse de ses variations. Aujourd'hui,
c'est une diminution de 2 fr. 50 que nous
avons à enregistrer pour un titre de 3,250
1 francs, c'est la moindre des choses. Le Gaz
et la Transatlantiqiie sont faibles. Le Rio
Tinto prend un peu d'avance. L'Alpine et la
De Beers sont fermes les Voitures aussi.
Sur les Mines d'or,la fermeté règne et. l'ac-
Uvitè gouverne, ou réciproquement. Encore
des augmentations presque partout sur la
Buffelsdoorn Central, la La?igl(u%gte, la Ma-
rie-Louise, la Marïevale, etc. La White Rose
passe de-30 ù -32 fr. 50. A. Londres, l'East
llénd Centrai est très ferme les sondages se
poursuivent' très activement, et" donnent des
résultats satisfaisants. La Western Nigel con-
tinue son mouvement ascensionnel.
Ch. Frid.
Enfin, nous sommes en haut, et, pen-
dant une éclaircie, dans un déploiement
subit de l'horizon, toute la contrée au
delà nous apparaît la côte de Syrie, et
la Méditerranée semblable à un vague
ciel vert qui remonterait vers l'autre,
vers le vrai si tourmenté en ce mo-
ment et si obscur.
Et, à présent, sur l'autre versant du
Liban enténébré, nous allons descendre.
La pluie cesse, les déchirures des nuages
deviennent plus larges plus nettes.
L'air s'adoucit, nos mains ne nous font
plus mal et, de temps à. autre, un rayon
de soleil vient nous sécher. Nous sor-
tons par degrés d'une détresse physi-
que, d'une espèce de cauchemar de nuit
et de froid.
Un monde infini, toujours plus enso-
leillé, se déroule devant nous; les grosses
nuées sont chassées toutes vers les cimes
d'où nous venons, puis retombent par
derrière et disparaissent. Nous voyons
encore les régions d'en bas dans des
perspectives un peu anormales, les col-
lines comme aplaties sur le sol, et la mer,
redevenue bleue, comme soulevée trop
haut dans l'air. Elles sont d'une intense
couleur verte, ces collines inférieures,
que recouvrent des bois'de pins lavés
par les grandes pluies. Beyrouth aussi
s'indique bientôt, très jolie encore à de
telles distances myriades de maisons
blanches ou rosés sur une pointe qui
s'avance au milieu du bleu de la mer.
Et l'éclat des nuances orientales, peu à
peu revenu, est un pur enchantement
après les sombres grisailles dont nous
sommes à peine sortis.
Nous rejoignons la caravane des gens
,de Bagdad, nos voisins de la nuit der-
Londres, 31 juillet. Clôture (après Bourse"" l
des Mines d'or sud-africaines j
Black Roof Prop. 23/8 Knights 9 3/16 6
Buflolsd.con30l..ll5/1G i.o Magunda 13/10 p
Bunanza 2»/» Luipaards Vici. Si/G
Chartcrod 5 ex-r. Mashonalajid Ag\ 3 5/8
Chimes Wiist 31/4 ModdeiTorvtein. 16»/»
CityandSuburb.. 27»/» Nigel! 7 1/2
Crown Deep. 12-1/2 Rand Mines 341/2
East Orion 3/4 Rose Deep 61/8
East ïtand CentE1 3 1/8 SimmerandJack. 165/8
East Rand 61/2 Transv.GpldExp. 89/16
Eerste Fabrieken 4 11/16 Treasury 4 1/8
OoldfieldsDeep.. 71/4 Van Ryn 915/16
GeldenhuisDeep. 91/4 VillageMainreef. 85/8
Henry Nourse 7»/» Western Nigel. 23/4
Hériot 11»/» WestRandMines 3»/»
Kteinfontein 51/2 Wolhuter .811/16
Communiqué par MM. Lemaire, Dupont et O,
18, r.du 4 Scntcmb. Nég'oc, spée. de ces valeurs
etrensetgt*. Éditeurs de la Revus Sud- Africains.
y^S^\
les ans os .chômée
Argus.
'• Conclusions
Les concours du Conservatoire étant
terminés, il me paraît bon de résumer
sincèrement les impressions que j'ai
éprouvées en étudiant, par ces concours:
mêmes, les résultats de l'enseignement
donné dans notre Ecole nationale de
musique et de déclamation. Il faut le
faire sans pessimisme, en oubliant ou
en dédaignant les questions de person-
nes, qui tiennent une large part dans
cette maison qui ressemble déjà à un
théâtre! Cette maison, qui date de 1789,
et qu'on doit au désir' de fournir des
« musiques aux gardes nationales de
La Fayette, a eu des destinées très mou-
vementées. On ferait un volume des char-
tes qu'elle a eues, des règlements qui lui
ont été donnés et dont il n'est pas un qui
n'ait été violé. A l'heure présente, théo-
riquement au moins il existe une
Commission, nommée par M. Bourgeois
quand il était ministre des Beaux-Arts,
Commission dont les travaux, suspendus
ou terminés, devaient servir de base à
des réformes assez importantes. Ces ré-
formes restent à l'état de projets, Je crois
savoir qu'elles portaient presque toutes
sur l'enseignement dramatique. Cet en-
seignement n'a pas toujours existé au
Conservatoire. Mais il en est devenu une
des raisons d'être les plus fortes et, au
moins dans l'opinion des Parisiens,
grands amateurs des choses et des gens
de théâtre, les classes de tragédie et de
comédie sont celles dont la bonne direc-
tiônimporte le plus. C'est principalement-
sur le mode d'enseignement de la comé-
die que les discussions se sont élevées,
fréquentes et vives. Et, de tous les con-
cours, celui où flgùrent les futurs comé-
diens est le plus passionnément recher- I
ché et suivi.
Le Conservatoire a eu jusqu'à eent
vingt-cinq professeurs attitrés. Il fut un
temps où il y avait là jusqu'à douze
maîtres enseignant le basson, presque
plus qu'il n'y a d'élèves aujourd'hui
dans cette classe! L'élément théâtral
tend à l'emporter. Cependant, je crois
que les classes de musique pure sont les
plus fortes de la maison. Elles ne sont
pas toutes représentées au concours.
Les classes de solfège, de composition,
d'harmonie ne figurent pas devant le
public. Elles ont formé quantité de
professeurs distingués et de remar-
quables musiciens. Cette année a mon-
tré encore la valeur des instrumentistes.
Les concours de piano et de violon
ont été tout à fait admirables. L'ensem-
ble des autres instruments a été excel-
lent. A juger l'enseignement par ses
résultats, il ne me paraît pas 'qu'il y
att à souhaiter qu'on touche aux mé-
thodes employées. Peut-être, cependant, à
la façon dontle quatuor a accompagné
les violons-soli, peut-on désirer qu'on
insiste un peu plus qu'on ne le fait sur
la musique d'ensemble et qu'on fasse
donner par les. instrumentistes, comme
on l'a demandé souvent, des concerts,
une fois par mois, où ils joueraient des
pièces d'ensemble et des ouvertures
d'opéra, ce qui serait autant de fait et
d'appris pour le métier de musicien de
théâtre qui est celui par qui commen-
cent presque tous les instrumentistes
sortis du Conservatoire?
Il y a peu à dire sur les classes d'ins-
truments, un certain nombre de criti-
ques sont, dès longtemps, formulées à
propos des classes de chant, d'opéra-
comique et d'opéra. Je ne comprends
pas pourquoi on s'obstine" à ne pas
vouloir ajouter au programme du
concours de chant la lecture d'une
page de musique comme on le fait
pour les- instrumentistes ? Ce serait
le seul moyen de s'assurer que les
élèves devenant– qui n'ont pas besoin
d'être des « voix », mais qui doivent
être des musiciens ont profité de l'en-
seignement des classes de solfège. Je
voudrais également qu'au lieu de leur
laisser chanter des morceaux d'opéra,
qui sont des morceaux d'expression,
on leur imposât d'apprendre, au besoin
dans un temps limité et sans .Je « seri-
nage » du maître, une pag£ devenant où
ils devraient tous faire preuve qu'ils
sont capables de surmonter les difficul-
tés de leur art, d'exécuter, par exemple,
les mêmes vocalises. De cette façon, le
concours de chant, moins amusant pour
les auditeurs, je le reconnais, serait plus
sérieusement un concours de chant et ne
se confondrait plus avec les épreuves,
nière. L'un des chameliers, qui chemine
un instant près de moi, n'avait jamais
quitté ses déserts et s'extasie devant cette
ville lointaine, devant cette verdure,
surtout devant cette chose bleue qui ne
finit plus la Méditerranée.
Combien de temps encore, de-
mande-t-il, avant d'arriver là-bas ? 2
Trois heures pour nous qui som-
mes à cheval; quatre ou cinq heures
pour vous, à l'allure lente de vos cha-
meaux.
Ses yeux émerveillés disent son im-
patience d'atteindre ces régions des eaux
et des arbre$ qui lui semblent le paradis
sur terre.
.'Midi. Nous sommes descendus de plus
de mille mètres depuis les sommets, et
il est temps de faire la grand'hàltè du
jour. Maintenant l'air est tiède, d'-une
limpidité exquise.; un gai soleil achève
de sécher nos vêtements et les harnais de
nos.chevaux
A la porte d'un' petit Khân encore
isolé, sous des arceaux blancs, nous
faisons monter une table et servir
notre dernier repas de route, devant le
paysage magnifique. Des collines, des
bois, des villages s'étalent sous nos
yeux, et la côte de Syrie, frangée
d'écume blanche, s'en va se perdre'dans
des lointains clairs. Sur la Méditerranée,
en face de Beyrouth, sont posées des
choses qui, de si haut, semblent des
compagnies de petits poissons grisâtres
des escadres européennes, des paque-
bots rapides visiteurs de fer qui ar-
rivent, tous les jours plus nombreux,
pour bouleverser le vieil Orient à son
déclin.
Quand vient l'heure du nâr/uilhé,
qui devraient être différentes, d'opéra et
d'opéra-comique.
Pour ces épreuves, on a remarqué,
particulièrement au concours d'opéra,
que les concurrents étaient trop âgés,'
C'est le résultat de l'interruption appor-
tée aux études par le service militaire.
On obvierait à cet inconvénient en com-'
mençant plus tôt ces. études. Mais, pour
cela, il est à peu près certain qu'il fau-
drait revenir, en faveur des élèves hom-
mes au moins, à l'internat, qui aurait de
plus l'avantage de contraindre les élèves
d'opéra et d'opéra-comique à suivre des
cours de piano, de diction, de tenue.
Mais le rétablissement de l'internat sou-
lève sans doute des difficultés budgé-
taires. Ce qui ne coûterait rien, ce serait
de différencier le concours de chant des
concours d'opéra et d'opéra-comique et
de séparer également ces deux derniers
genres. C'est là, vraiment, une réforme
que le bon sens impose Je voudrais
aussi et remarquez que mes vœux
de réforme sont bien timides I
que les élèves d'opéra et d'opéra-
comique fussent, non de droit, mais
aussi de fait, élèves des classes de
tragédie et de comédie. Pour certains
chanteurs d'opéra-comique, c'est une
pitié de leur entendre dire le dialogue 1
J'arrive, enfin, aux classes de tragédie
et de comédie. Ce sont celles, je l'ai dit,
dont le public s'occupe le plus et, pour
cela peut-être, celles dont l'enseigne-
ment est le plus discuté. Les professeurs
sont hors de cause. Ce sont des maîtres
en leur art. Mais la méthode? mais te
système des concours ? que de choses à
dire là-dessus 1 J'ai assisté à des leçons
de comédie. Il y en a deux par semaine,
d'octobre. à juin. Car, à partir de juin,
on ne s'occupe que du concours. Faites
le décompte des fêtes, des indispositions
des élèves, de celles des maîtres, £vous
verrez quel petit nombre de leçons res-
tent dans l'année Dans ces leçons, il
est rare que plus de deux ou trois élè-
ves puissent être sur la'sellette. Les au-
tres, je le sais, écoutent les observations
du professeur. Mais que sont ces con-
seils indirects à côté de l'essai, de l'effort
personnel dans un art où, plus que tout
autre, fabrie.ando fit faberi Le profes-
seur explique le rôle, donne ses « intona-
tions» et, par une tendance toute natu-
relle, l'élève les copie, au détriment de lui-
même et de sa propre nature. Le grand
vice des classes de tragédi e et de comédie,
c'est qu'elles tendent à développer l'ins-
tinct de l'imitation bien plus que l'intelli-
gence et l'originalité de l'élève. De là,
dans les concours, des surprises., des
élèves qui disent bien une scène apprise,
qui seraient peu capables de concevoir
un rôle. Et tandis qu'à cet enseignement
il manque la base élémentaire d'une
classe de lecture et de diction pure, com-
bien de parties'de l'art du comédien font
aussi défaut Les jeunes comédiens igno-
rent l'art de porter le costume, de se
grimer, et ce n'est que pour les femmes
que la coquetterie naturelle supplée à
cette ignorance.
De même que pour les instrumentistes,
la musique d'ensemble est nécessaire,
pour les comédiens, et davantage encore!
Il faudrait un vrai théâtre d'essai, où ils
joueraient des pièces entières, compo-
sant les rôles à leur idée, échappant à
l'imitation du maître, au morceau appris,
aux intonations reçues. Le règlement du
Conservatoire outrageusement violé,
d'ailleurs défend aux élèves de jouer
sur des scènes quelconques. Un élève
qui suivrait ces prescriptions serait ap-
pelé à débuter à la Comédie-Française,
dans un grand premier rôle, sans jamais
avoir porté un costume, mis une perru-
que, marché sur une vraie scène, au mi-
lieu des accessoires et de la figuration.
Le cas du pauvre garçon est semblable
à celui de ces soldats à qui on avait
appris à nager en chambre, sur une plan-
che, et qui, au premier bain, failli-
rent se noyer tous. D'une façon
générale, on peut se plaindre que l'ensei-
gnement des classes de tragédie et de
comédie, des classes de théâtre pour leur
donner leur vrai nom, soit trop théori-
que, trop restreint, trop incomplet, fai-
sant la part troplarge à l'imitation et trop
petite à l'initiative. Il ne me paraît pas
qu'il serait bien difficile ni bien coûteux
d'en agir autrement. Le niveau des con-
cours, qui a baissé, s'en relèverait et les
élèves éviteraient bien des déceptions.
Les fausses vocations seraient plus vite
et moins cruellement découragées, les
vraies plus vite aussi et plus sûrement
mises en lumière. En un mot, il ne s'agit
pas de révolutionner, de supprimer le
Conservatoire, de rompre avec la tradi-
tion, comme le veulent les intransigeants,
mais seulement d'élargir et de vivifier
un enseignement qui piétine sur place,
quelles que soient la modestie-et la faci-
lité des réformes que nous demandons.
Henry Fouquïer.
^\>n-
THEATRES D'ÉTÉ
IV! L'Eden. La rue Boudreau est déserte
à trois heures du matin et plus la rue Au-
ber solitaire et barrée ne retentit que du
bruit de bottes qui frappent en cadence les
trottoirs endormis I Les agents bottes ne voient
rien pas même les ruines de l'Èden qui se
dessinent sur un ciel que des poètes verraient
étoile, mais qui n'est que gris. Il y a des por-
nous la prolongeons ici très longuement,
n'ayant aucune hâte de remonter à che-
val pour aller faire tête là-bas dans la
banalité de Beyrouth. D'ailleurs, malgré
l'extrême bien-être physique, malgré la
suavité de l'air, l'admirable couleur des
horizons. et le rayonnement bienfaisant
du vieux Baal qui nous réchauffe, voici
que notre dernière petite halte de mon-
tagne s'enveloppe peu a peu de l'im-
mense et éternelle mélancolie des choses
qui vont finir. v
Fin de la vaine, de l'inutile étape que ce
voyage aura été dans notre vie. Fin de
notre course aux fantômes, à travers un
pays lui aussi finissant et finissant de
la grande' fin sans recommencement pos-
sible. ;••'•"̃
Ali départ, on nous l'ayait dit «' Jéru-
salem, la Galilée. le Christ n'y est-
plus. Et en effet, dans toute cette
Terre Sainte, nous n'avons guère trouvé
que la profanation, ou bien le vide et la
mort. Bientôt du reste, on l'aura telle-
ment changé et détruit, ce berceau du
monde, que nos fils ignoreront quels
étalent sa tristesse délicieuse et son an-
tique mystère; et le peuple arabe, qui
depuis tant de siècles nous le gardait
sous un joug hostile, il est vrai, mais
immobilisant et à peine destructeur
le peuple arabe, le peuple du rêve s'en
va lui-même, et si vite l devant l'inva-
sion dissolvante et mortelle des hommes
d'Occident.
Nous suivons des yeux là-bas la cara-
vane de Bagdad, qui lentement descend
vers la ville encore éloignée; elle est déjà
très bas sous nos pieds et la voici qui ar-
rive a.u milieu des bois de pins si ma-
gnifiquement verts. Les couleurs s'ôYJb
tants de fer qui rappellent la galerie des Ma»
chines il y a des morceaux, de mosquée in.
dienne qui font penser à quelque Inde qui
aurait poussé subitement sur la butte Mont-
martre, Les têtes d'éléphant sont de tra-
vers, les ornements contournés sont droits,
une pierre immense reste suj pendue à un
câble on voit une lanterne q Ji se promène
au milieu des moellons on s'arrête oa
croit qué'ce sont les ombres des jambes des
danseuses qui se lèvent encore une fois pouf
le passant attardé on entend une voix •
on se dit que ce sont les musiques restées dans
les pierres qui se font entendre une fois en-
core avant de s'envoler dans l'éternité, empor-
tées sur la poussière qui dans le jour blanchit
les passants.
Mais l'illusion est courte. La %'oix crie « Nom
de nom de tas de faignants >, ce qui prouve
que ce n'est pas quelque morceau oublié de
Lohengrin et l'on voit sortir clopin-clopant
des malheureux dépenaillés, déguenillés, de
tous les âges et de tous les sexes (quelle erreur
de croire qu'il n'y en a que deux qui s'étaient
réfugiés dans les ruines pour y passer la nuit.
Et pendant que les agents s'en vont, n'ayant
rien vu de ce qui aurait pu gêner leur;ronde,
l'hoinme a la lanterne dit au passant « Il y
en a encore dedans, mais il faut bien lais set
aux dames le temps de s'habiller » Q loges de
la Coriialbaèt de laLaus c'est peut-être entre
ce qui reste de vos murs que ces daines s'habil*
laient 1 Et n'y a-t-il pas une ironie singulière
dans la destinée de cet Eden où l'on se désha-
bille même quand il est en ruines et où l'on
trouve, dans les caves, des tonneaux de vieille
eau-de-vie qui étaient là depuis quand ? depuis
toujours, et qui, oubliés des butïetiérs, pas bus
par les habitués, désaltérèrent ces jours-ci les `
maçons démolisseurs l
Péponnot.
̃M^SsrsS» ̃ Vu
lia Vie Spottiixte `
PETITES NOUVELLES
yélocipédie. Voici quelques renseignement!
intéressants sur les formalités de douane à rom»
plir an passage des différentes frontières:
En Angleterre, aux Etats-Unis et en Ailema*
gne, les machines ne paient aucun droit.
Cette mesure est appliquée, en Danemark,
Grèce, Hollande et Suède, aux machines ayant
déjà roulé. A toute machine neuve sont appli-
cables les tarifs habituels.
Eri* Autriche droit de 50 fr., remboursables à
la sortie.
En Belgique droit de 10 0/0 sur la valeur de
la machine.
En Espagne droit de 84 fr. par 100 kilos, et
l'on ne rembourse rien à la sortie.
En Italie 42 fr. par machine, remboursables
à la sortie. ,•.̃
En Russie 48 fi., remboursables; en Rouma-
nie, 8 fr.; en Suisse 70 fr. par 100 kilos. En
Turquie': 8 OjO de la valeur de la machine à la
sortie il n'est remboursé que 7 0/0.
En France, le droit d'entrée est de 250 fr. pour
100 kilos (tarif général) ou 220 fr. (tarif mini-
mum). Tout cycliste quittant la France doit se
faire livrer un passavant descriptif de sa ma-
chine, qui lui évitera les frais d'entrée à son
retour.
Dans la course des typos, qui se disputera
dimanche, margeurs, conducteurs, fondeurs et
types courront ensemble; ils ne seront partagés
qu en deux catégories vitesse et routiers, Le dé-
part de la course aura lieu à Montgeron, à neuf
heures, par n'importe quel temps. Trajet Mont-
geron-Melun et retour (50 kilometres.
Mémento cycliste
La bicyclette ClémeHt est celle que montent
tous les officiers de l'armée française.
Aviron. La Société nautique d'Enghien don-
nera le 18 août, sur le lac, une réunion dont
voici le programme un rameur senior et junior,
deux rameurs juniors, deux rameurs seniors,
quatre rameurs juniors, quatre rameurs scolai-
res. Envoyer les engagements au président du
S. N. E., 4, avenue Victor-Hugo, h Enghien,
JPaul Meyan.
EAU D'HOUe^ANT
55 ANNÉES DE SUCCÈS 58 RÉCOMPENSES
Aboi de m%WéPÊé^W <£ld '1
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contre indigestions, dysenterie, cholérine,
maux d'estomac, de tête, de cœur. Calma
instantanément la soit et assainit l'eau.
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J. DAMOY, 31, Bould Sébastopol, Paris.
vent de plus en plus partout et les der-
niers lointains se précisent nous
voyons, de différents côtés, des choses
infinies. Tous ces villages du Liban,
épars sur les collines au-dessus et au-
dessous de nous, sont devenus roses la
mer, calmée a repris sa nuance des beaux
temps, pareille à celle du lapis. Nos nar-
guilhés vont s'éteindre et l'odeur orien.
tale de la fumée s'est répandue dans
l'air avec de violents parfums de plan-
tes.
Donc, il s'achève ce soir, notre pèleri-
nage sans espérance et sans foi. Et main-
tenant, après avoir tenté, puérilement si
l'on veut, de reculer au fond de ces pas-
sés que les hommes oublient, il va fal-
loir rentrer un peu dans le courant de
ce siècle. Ce sera, il nous semble, avec
une lassitude plus profonde, avec un
plus définitif découragement que les pe-
tits mirages nouveaux, les amusantes
petites choses du jour et l'art des villes
en fonte de fer auront peine à secouer
encore. En nous s'est affirmé d'une fa-
çon plus dominante le sentiment que
tout chancelle comme jamais, que, les
Dieux brisés, le Christ parti, rien n'é-
clairera notre abîme. Et nous entre-
voyons bien les lugubres avenirs, les
âges noirs qui vont commencer après la
mort des grands rêves célestes, les dé-
mocraties tyranniques et effroyables, où
les désolés ne sauront même plus ce
que c'était que la Prière.
r pierre ME
v vm ̃̃ -̃
'v
~srra~~ 1 alom§6 v
GAZETTE DES TRIBUNAUX
Trbbunai. civil La belle Otero et son
propriétaire. Nouvelles judiciaires.
Le procès de la belle Otero a continué
hier devant la 2' Chambre civile.
La parole était à l'avocat de M. Bittner,
le farouche propriétaire qui prétend que
sa locataire n'habite pas bourgeoisement
et qui demande son,expulsion. 1
Me Lambert, au nom de M. Bittner, a
commencé parexpliquerau Tribunal que
la présence de Mlle Otero dans la
maison de la rue Pierre-Charron était
d'autant plus- déplorable qu'en dehors
de ses gros locataires de 10 et de 15,000
francs une dame américaine et un
banquier allemand M. Bittner a loué
une partie de son rez-de-chaussée à une
demoiselle très estimable qui dirige un
cours de jeunes filles.
Il ajoute que jamais M. Bittner n'apu
supposer un seul instant qu'il allait in-
troduire dans son immeuble J'étoile des
Folies-Bergère.
L'agence de location avec laquelle il a
traité lui avait présenté M. B. un jeune
gentleman anglais -sur le compte îîuquel.
il avait recueilli, tant à. Paris qu'à Liver-
pool, les renseignements les plus satis-
faisants qu'un propriétaire puisse sou-
haiter. Il était loin de s'attendre à voir
M. B installer dans son appartement la
belle Otero, qui en est devenue la vérita-
ble occupante, te jeune Anglais ne fai-
sante Paris que de très rares appari-
tions.
Puis, très spirituellement du reste, M"
Lambert énumère les frasques de la
belle Otero, qui ne cesse d'entretenir les
journaux "de ses excentricités et de son
luxe.
Da jour, c'est la presse tout entière qui
raconte le procès qu'elle soutient contre
un couturier de Béziers qui lui réclame
le prix de ses premières toilettes.
Un autre jour, la belle Otero offre un
déjeuner à Mme Valtesse de la Bigne et
à plusieurs de ses camarades ,des Folies-
Bergère. Au dessert, elle régale ses con-
vives de danses inédites et provocantes,
avec son danseur andalou que les jour-
naux dépeignent a frétillant avec frénésie
autour de \a. dame de-céans». s
Un autrerjour encore, elle offre à la
Macarona, sa compatriote, une séance de
boxe, donnée dans ses salons par des
lutteurs turcs.
Elle a son maître à danser, son secré-
taire, le téléphone est à son nom, la li-
vrée est à son .chiffre, les équipages qui
attroupent les badauds devant sa porte
sont ornés de ses initiales entrelacées et
surmontées, d'une couronne comtale.
M. B. n'apparaît que rarement au mi-
lieu de la société qu'elle reçoit, et sem-
ble à vrai dire n'être que son trésorier.
Suivent Ie: récit du tragique épisode
de ce malheureux sous-officier qui se
suicide au Bois de Boulogne par amour
pour elle, c#ui dé la bataille rangée livrée
dans-sa salle à manger contre les époux
Capdeville, ses marchands de dentelles.
Les amis de Mlle Otero excusent toutes
ses fantaisies en répétant toujours le
même refrain C'est une artiste 1
Mais où donc, se demande Me Lam-
bert, où donc a-t-elle fait ses études ?
Ce qu'on sait d'elle, avant son arrivée
à Paris, c'est qu'elle a vécu à Béziers avec I
un banquier, qu'un député roumain s'est '`t
suicidé pour elle, et qu'en Espagne, deux
malheureux, dont un est resté sur le pré, ;̃
se sont coupé la gorge pour ;ses beaux
yeux.
M. Biitner, l son
M. Bittner, qui réclamait jusqu'ici son
expulsion sous une astreinte journa-
lière de-500 francs, n'insiste plus sur le
chiffre 'i que le Tribunal lui accorde
1 franc-de dommages-intérêts, s'il le
veut, mais qu'il délivré l'infortuné pro-
priétaire d'une locataire bruyante, into-
lérable pour tous les voisins, et qui l'em-
pêche de louer son « second ».
Habiter bourgeoisement, conclut-il,
c'est ce que le Code civil appelle « jouir
de son logis en bon père de famille.».
Franchement, peut-on dire que Mlle
Qtefb jouisse en bon père de famille ?
'Après une courte réplique de Me Clu-
net, le Tribunal renvoie à mardi le pro-
noncé de son jugement.
**#
Hier, à la barre du tribunal de la Seine,
il a été procédé à la vente aux enchères
de l'immeuble de la rue Godot-de-Mauroi
précédemment occupé par la galerie
Georges Petit.
Après des enchères assez, chaudes, la
maison a été adjugée a M" Cheramy,
avoué, au prix d'un million trois cent
trente mille francs.
La 10e Chambre, présidée par M. Fabre,
a jugé hier un homme qui a occupé une
très honorable situation a. Paris, M. Henri
de Bussière, fils d'un ancien député de
l'Empire..
Tombé depuis longtemps dans les
affaires véreuses, Henri de Bussière avait
constitué diverses sociétés frauduleuses
dont Je but apparent était l'exploitation
de deux brevets pour la conservation des
viandes et le nettoyage des laines. Un
certain nombre de gogos lui apportè-
rent 80,000 francs, dont Henri de Bussière
Feuilleton du FIGARO du 1" Août 1895
23
LA -'f.~
GALILÉE
(;ALILEE
XVI
p- Suite
Sur le soir, nous rejoignons, près de
Chtora, la voie plus fréquentée qui va à
Beyrouth et qui vient de Damas. Alors,
c'est presque fini de l'Orient autour de
nous ;,paysages et maisons quelconques;
fils télégraphiques courant le long d'une
route bordée de peupliers où des voitu-
res passent.
Puis, nous campons pour la nuit au
pied de la haute chaîne du Liban, qui
nous sépare encore de la Méditerranée.
C'est dans l'ombre d'une gorge sinistre,
près d'un Khân en ruines, en compagnie
d'une vingtaine de chameaux et de cha-
meliers de mauvaise mine qui arrivent
de Bagdad. De gros nuages d'un gris
noir.descendant des sommets ont l'air de
îleprodijctïon interdite,
appliqua une partie aux besoins dc son
existence de luxe,
Un sellier, M. Haas, lui a versé pour,
sa part près de 50,000 francs: une de-
moiselle^Wagner, près de 45,000 francs,
toute sa fortune! Elle est aujourd'hui
dans la misère.
Après une éloquente plaidoirie de M*
Doumerc pour'les victimes, qui s'étaient
portées parties civiles, et malgré l'habile
défense de Me Ployer, le Tribunal, sur
les réquisitions de M. le substitut Bloch,
a condamné Henri de Bussière à deux
ans de prison.
Nonvbreuseaffluence,Iiiër ,à la 9° Cham-
bre, pour le procès en diffamation in-
tenté par M. Emile Weyl, ancien lieute-
nant de vaisseau, officier de la Légion
d'honneur, actuellement rédacteur au
Journal des Débats, à Mme Juliette
Adam, directrice de la Nouvelle Revue, et
à M. Albert Monniot, rédacteur à la Libre
Parole.
La loi ne nous permettant pas de ren-
dre compte des procès en diffamation,
bornons-nous à, indiquer qu'à la suite
d'une polémique relative à la possession
des iles Pescadores, la Nouvelle Revue
avait publié, sous la signature comman-
dant Z. un article dans lequel M.
Weyl était pris personnellement à par-
tie et qui lui a paru renfermer des allé-
gations diffamatoires pour son patrio-
tisme.
La plainte a été fort courtoisement
soutenue par M° Raoul Rousset.
Mme Adam, qui comparaissait person-
nellement en sa qualité de directrice-
gérante de la Nouvelle Revue, a été dé-
fendue avec beaucoup de talent par
Me Baret, du barreau de Marseille.
Me de Saint-Auban va plaidé ensuite
pour la Libre Parole, qui avait égale-
ment attaqué M. Weyl.
Le Tribunal a renvoyé l'affaire à au-
jourd'hui jeudi pour entendre les con-
clusions de. M. le substitut Paillot.
La Cour d'assises du Var a acquitté
hier Alice Tàrdieu, cette jeune servante
qui, au mois d'avril dernier, avait tué, 4
Tamaris, son maître, M. Joseph Bury,
ancien.' directeur du Casino de Toulon,
parce qu'il avait ajbusé d'elle.
#•'̃̃ •
Epilogue du drame qui a ensanglanté,
il y a quelques semaines, la salle des
pas-perdus du Tribunal de commerce.
On sait que M. Antelme, la victime,
était en procès avec son meurtrier, Fro-
mentm,à l'occasion d'une affaire de pho-
tographies.
Fromentin, auquel le malheureux An-
telme réclamait une indemnité pour
l'avoir congédié brusquement de la mai-
son qu'il dirigeait, est condamné à payer
à ses héritiers 6,000 francs de dommages-
intérêts.
La Cour d'assises des Bouches-du-
Rhône a condamné à mort, hier soir,
deux jeunes misérables, Chabaud et
Poullain, qui avaient assassiné à Mar-
seille, dans la nuit du 16 au 17 février,
une pauvre vieille femme octogénaire,
Mme Chalvet, grand'mère maternelle du
second des accusés.
Après avoir escaladé le mur et défoncé
les portes, ils surprirent leur victime
pendant son sommeil, la bâillonnèrent et
l'assommèrent à coups de pince en fer,
puis ils mirent lamaison au pillage, em-
portant les bijoux, l'argenterie et quel-
ques billets de cent francs.
Poullain, qui appartient à une très ho-
ziorable famille de Marseille, avait connu
Chabaud aux compagnies de discipline, 1
où tous deux avaient été envoyés. 1
L'exécution aura lieu à Aix.
Albert Bataille. j
1
.ttftvn n wBPOiiis
>Z>u 31 Juillet
Fraudes électorales
v Villeneuve-de-Marsan. Malgré
la majorité absolue des suffrages obtenue di-
manche dernier par M. le baron de Ravignan
aux élections du Conseil général, le président
du bureau de recensement, l'adversaire de
M. de Ravignan, a proclamé le ballottage.
On aurait tout. simplement compté les
bulletins blancs ou illisibles comme suf-
frages exprimés, ce qui est contraire à la loi,
et de ce chef on aurait établi une fausse ma-
jorité absolue.
Municipalité démissionnaire
<»~
socialiste, conseiller sortant, contre M. Ché-
nieux, maire de Limoges, ce dernier vient
d'adresser sa démission au préfet de la
Haute-Vienne.
Les quatre adjoints et tous les membres de
la majorité du Conseil- municipal ont égale-
ment envoyé leur démission'.
^v~wv~ CANNES. La municipalité, qui
s'était prononcée en faveur de la candidature
de M: Gazagnaire, candidat malheureux aux
élections du Conseil général, a donné sa dé-
mission.
Amiraux en vacances
Toulon.. Le vice-amiral de La
Jaille, commandant en chef de l'escadre ad.
choses consistantes et lourdes qui roule-
raient le longues flancs de la montagne,
et qui lentement coderaient sur nous.
XV11
Jeudi 3 mai.
Toute la nuit,des averses torrentielles,
poussées par un vent déchaîné. Au com-
mencement d'un jour gris et froid, sous
une pluie encore incessante, nous levons
le camp deux heures après nos voi-
sins, les chameliers de Bagdad. Pour
^entrer à Beyrouth, nous avons repris
nos costumes d'Europe, ternes comme
l'Occident qui s'approche et aussi maus-
sades que le temps du jour.
Par des lacets interminables, il nous
faut -gravir le Liban jusqu'aux nuages et
aux neiges, dans des brouillards épais,
dans des obscurités glacées. Sous le dé-
luge qui ne s'arrête pas, nous croisons
des caravanes, des voitures, de longues
files de chariots à mules; tout le pays
est hideusement bouleversé par les tra-
vaux du chemin de fer. de Damas; par-
tout des entrées de tunnels bayant dans
des rochers des machines qui fument,
des amas de rails de fer, des éboulements
de cailloux et de terre mouillée. Une
espèce de neige fondue, dont nos vête-
ments sont bientôt trempes, ruisselle sur
nous si froide que nos mains s'engour-
dissent et nous font mal à en pleurer..
Près des cimes maintenant, nous pas-
sons dans des nuées si compactes que
nous n'y voyons plus mais, quand elles
se déchirenty des ablmes noirg se révè-
..lent sous nos pieds.
tive d'évolutions de la Méditerranée occiclçn-
tale et du Levant, quitte aujourd'hui noire
ville, allant passer quelques jours à Mon-
télimar. Le commandement par intérim de
l'escadre est confié, au contre-amiral de Mai-
gret, le plus ancien en grade des coinnùn-
dànts en second de l'escadre.
Le contre-amiral Turquet de Beaùregar.d,
commandant en second l'escadre de réserve,
va de son côté passer quelques jours à Paris.
Enfin, le vice-amiral Brown de Colstoun,
préfet commandant en chef le 5e arrondisse-
ment maritime, quitte Toulon le fer août en
congé d'Un mois. •" `
Pendant la durée du congé du vice-amiral
Brown de Colslonn, l'intérim de la préfecture
maritime sera fait par M. le contre-amiral
Cuateauminois, major général de la marine
à Toulon, qui est complètement remis des
blessures qu'il a reçues lors de l'accident du
Bouvines.
Le lieutenant de vaisseau Espinassy, qui
a subi l'opération du maxillaire inférieur, est
également dans un état aussi satisfaisant que
possible. ̃••<̃ -̃'̃
Incendie dam un cimetière
«v Toulon. Les sémaphores de la
côte signalent à la préfecture maritime qu'un
incendie vient d'éclater dans le cimetière de
la presqu'île de Giens, près Hyéres. Les ar-
bres sont en feu dans la nécropole..
Le vaisseau-école de carionnagela Couronne,
qui se trouve en station-dans la rade des
es d'Hyéres, envoie des détachements à
terre pour organiser lés secours.
lL.es Bonapartistes dans la Gironde
wvwv" Bordeaux. Dans sa séance du
29 juillet, le Comité bonapartiste de la Gi-
ronde a décidé que les démocrates plébisci-
taires iraient, à l'occasion du 15 août, déposer
solennellement une couronne sur la tombe
des soldats morts'au champ d'honneur.
MM. 1& baron Legoux, Gabriel Blanchet,
comte André Martinet assisteront au banquet
du 15 août à Bordeaux.
PETITE GAZETTE
Jules Piault,orièvrQ,rAe TurMgo,68.Fabri-
que de Couverts d'argent, Argenterie de style.
Services complets. Médaille d'or 1889.
Pain grillé Jacquet, 92', rue Biehelieu, Paris.
La véritable Eau' de Ninon fait plus que
force ni que rage pour effacer la ride et rajeu-
nir le visage. Parfum,™ Ninon, 31,r. dué-t6'»
>. ̃ "j- ^v.^rvX^ ̃
<*3& <3 ourse?
Nous avons eu, à propos de la réponse des
primes, la petite bataille traditionnelle, et
cela a donné au marché un peu de cette ani-
mation dont le besoin se faisait sentir depuis
déjà quelques jours. Les primes du 3 O/O ont
été répondues à 102 07, et après l'opération
notre principale rente a encore êtôidemandée.
On a fini à 102 10,. en avance de 15 centimes
sur hier avance obtenue aussi bien au
comptant qu'à terme. Le 3 i]2 0/0, et l'Amor-
tissable resteut .bien tenus également, et cette
allure de nos fonds d'Etat vous indique que
la tendance a été bonne. Elle a même été
excellente pour les valeurs ottomanes qui,
toutes, ont monté avec entrain. Le Turc
série C gagne 40 centimes, le Turc série D
30 centimes. Il y a eu beaucoup de rachats,
non seulement ici, mais aussi à Vienne et à
Londres, où on avait inconsidérément vendu
sur les affaires de Macédoine vous vous
souvenez. Une vraie déception pour les bais-
siers, que l'Europe n'ait pas été mise à feu
et à sang. Ga sera pour une autre fois.
En attendant, constatons qu'en n'a aucune
appréhension au sujet de la liquidation. L'ar-
gent s'offre aux conditions relativement me-
dérées-dont je parlais hier: 3 1/20/0 au grand
maximum.
̃ ̃•̃ **# '̃
• JJffflHen gagne 10 centimes, après .des va-
nations d'une modestie inaccoutumée u n'y
a pas plus de 15 centimes de différence entre
les cours extrêmes. UE antérieure •espagnole a
été un peu plus mouvementée elle perd en-
viron 1/4 de point à 6529/32 après 66 7/32. Le
Brésilien est toujours fort actif. Le Portu-
gais est plus lourd, ainsi que le florin hon-
grois. Le Chinois et les rentes russes sont en l,
légère réaction mais il s'agit de peu de
chose.
La hausse d'hier devait, comme de juste,
provoquer des réalisations sur la Société Gé-
nérale; mais c'est à peine'si elle a reperdu
le tiers de son avance précédente. La Ban-
que de France gagne une vingtaine de
francs. La Banque, de Paris monte de 5 fr.;
c'est ce que perd le Comptoir d'Escompte. Le
Crédit Foncier est Immobile: le Lyonnais
est en progrés de 2 fr. 50 et la Banque
Parisienne conserve ses cours.' II va de soi
que la Banque ottomane, entraînée par la
hausse des fonds turcs, s'est offert une petite
augmentation.
Nos Çhemins de fer sont fort calmes, et un
peu moins tenus au comptant qu'à terme.
Sur les chemins de fer étrangers, il n'y a
absolument rien à glaner.
Le Suez continue à étonner, le monde par
l'étroitesse de ses variations. Aujourd'hui,
c'est une diminution de 2 fr. 50 que nous
avons à enregistrer pour un titre de 3,250
1 francs, c'est la moindre des choses. Le Gaz
et la Transatlantiqiie sont faibles. Le Rio
Tinto prend un peu d'avance. L'Alpine et la
De Beers sont fermes les Voitures aussi.
Sur les Mines d'or,la fermeté règne et. l'ac-
Uvitè gouverne, ou réciproquement. Encore
des augmentations presque partout sur la
Buffelsdoorn Central, la La?igl(u%gte, la Ma-
rie-Louise, la Marïevale, etc. La White Rose
passe de-30 ù -32 fr. 50. A. Londres, l'East
llénd Centrai est très ferme les sondages se
poursuivent' très activement, et" donnent des
résultats satisfaisants. La Western Nigel con-
tinue son mouvement ascensionnel.
Ch. Frid.
Enfin, nous sommes en haut, et, pen-
dant une éclaircie, dans un déploiement
subit de l'horizon, toute la contrée au
delà nous apparaît la côte de Syrie, et
la Méditerranée semblable à un vague
ciel vert qui remonterait vers l'autre,
vers le vrai si tourmenté en ce mo-
ment et si obscur.
Et, à présent, sur l'autre versant du
Liban enténébré, nous allons descendre.
La pluie cesse, les déchirures des nuages
deviennent plus larges plus nettes.
L'air s'adoucit, nos mains ne nous font
plus mal et, de temps à. autre, un rayon
de soleil vient nous sécher. Nous sor-
tons par degrés d'une détresse physi-
que, d'une espèce de cauchemar de nuit
et de froid.
Un monde infini, toujours plus enso-
leillé, se déroule devant nous; les grosses
nuées sont chassées toutes vers les cimes
d'où nous venons, puis retombent par
derrière et disparaissent. Nous voyons
encore les régions d'en bas dans des
perspectives un peu anormales, les col-
lines comme aplaties sur le sol, et la mer,
redevenue bleue, comme soulevée trop
haut dans l'air. Elles sont d'une intense
couleur verte, ces collines inférieures,
que recouvrent des bois'de pins lavés
par les grandes pluies. Beyrouth aussi
s'indique bientôt, très jolie encore à de
telles distances myriades de maisons
blanches ou rosés sur une pointe qui
s'avance au milieu du bleu de la mer.
Et l'éclat des nuances orientales, peu à
peu revenu, est un pur enchantement
après les sombres grisailles dont nous
sommes à peine sortis.
Nous rejoignons la caravane des gens
,de Bagdad, nos voisins de la nuit der-
Londres, 31 juillet. Clôture (après Bourse"" l
des Mines d'or sud-africaines j
Black Roof Prop. 23/8 Knights 9 3/16 6
Buflolsd.con30l..ll5/1G i.o Magunda 13/10 p
Bunanza 2»/» Luipaards Vici. Si/G
Chartcrod 5 ex-r. Mashonalajid Ag\ 3 5/8
Chimes Wiist 31/4 ModdeiTorvtein. 16»/»
CityandSuburb.. 27»/» Nigel! 7 1/2
Crown Deep. 12-1/2 Rand Mines 341/2
East Orion 3/4 Rose Deep 61/8
East ïtand CentE1 3 1/8 SimmerandJack. 165/8
East Rand 61/2 Transv.GpldExp. 89/16
Eerste Fabrieken 4 11/16 Treasury 4 1/8
OoldfieldsDeep.. 71/4 Van Ryn 915/16
GeldenhuisDeep. 91/4 VillageMainreef. 85/8
Henry Nourse 7»/» Western Nigel. 23/4
Hériot 11»/» WestRandMines 3»/»
Kteinfontein 51/2 Wolhuter .811/16
Communiqué par MM. Lemaire, Dupont et O,
18, r.du 4 Scntcmb. Nég'oc, spée. de ces valeurs
etrensetgt*. Éditeurs de la Revus Sud- Africains.
y^S^\
les ans os .chômée
Argus.
'• Conclusions
Les concours du Conservatoire étant
terminés, il me paraît bon de résumer
sincèrement les impressions que j'ai
éprouvées en étudiant, par ces concours:
mêmes, les résultats de l'enseignement
donné dans notre Ecole nationale de
musique et de déclamation. Il faut le
faire sans pessimisme, en oubliant ou
en dédaignant les questions de person-
nes, qui tiennent une large part dans
cette maison qui ressemble déjà à un
théâtre! Cette maison, qui date de 1789,
et qu'on doit au désir' de fournir des
« musiques aux gardes nationales de
La Fayette, a eu des destinées très mou-
vementées. On ferait un volume des char-
tes qu'elle a eues, des règlements qui lui
ont été donnés et dont il n'est pas un qui
n'ait été violé. A l'heure présente, théo-
riquement au moins il existe une
Commission, nommée par M. Bourgeois
quand il était ministre des Beaux-Arts,
Commission dont les travaux, suspendus
ou terminés, devaient servir de base à
des réformes assez importantes. Ces ré-
formes restent à l'état de projets, Je crois
savoir qu'elles portaient presque toutes
sur l'enseignement dramatique. Cet en-
seignement n'a pas toujours existé au
Conservatoire. Mais il en est devenu une
des raisons d'être les plus fortes et, au
moins dans l'opinion des Parisiens,
grands amateurs des choses et des gens
de théâtre, les classes de tragédie et de
comédie sont celles dont la bonne direc-
tiônimporte le plus. C'est principalement-
sur le mode d'enseignement de la comé-
die que les discussions se sont élevées,
fréquentes et vives. Et, de tous les con-
cours, celui où flgùrent les futurs comé-
diens est le plus passionnément recher- I
ché et suivi.
Le Conservatoire a eu jusqu'à eent
vingt-cinq professeurs attitrés. Il fut un
temps où il y avait là jusqu'à douze
maîtres enseignant le basson, presque
plus qu'il n'y a d'élèves aujourd'hui
dans cette classe! L'élément théâtral
tend à l'emporter. Cependant, je crois
que les classes de musique pure sont les
plus fortes de la maison. Elles ne sont
pas toutes représentées au concours.
Les classes de solfège, de composition,
d'harmonie ne figurent pas devant le
public. Elles ont formé quantité de
professeurs distingués et de remar-
quables musiciens. Cette année a mon-
tré encore la valeur des instrumentistes.
Les concours de piano et de violon
ont été tout à fait admirables. L'ensem-
ble des autres instruments a été excel-
lent. A juger l'enseignement par ses
résultats, il ne me paraît pas 'qu'il y
att à souhaiter qu'on touche aux mé-
thodes employées. Peut-être, cependant, à
la façon dontle quatuor a accompagné
les violons-soli, peut-on désirer qu'on
insiste un peu plus qu'on ne le fait sur
la musique d'ensemble et qu'on fasse
donner par les. instrumentistes, comme
on l'a demandé souvent, des concerts,
une fois par mois, où ils joueraient des
pièces d'ensemble et des ouvertures
d'opéra, ce qui serait autant de fait et
d'appris pour le métier de musicien de
théâtre qui est celui par qui commen-
cent presque tous les instrumentistes
sortis du Conservatoire?
Il y a peu à dire sur les classes d'ins-
truments, un certain nombre de criti-
ques sont, dès longtemps, formulées à
propos des classes de chant, d'opéra-
comique et d'opéra. Je ne comprends
pas pourquoi on s'obstine" à ne pas
vouloir ajouter au programme du
concours de chant la lecture d'une
page de musique comme on le fait
pour les- instrumentistes ? Ce serait
le seul moyen de s'assurer que les
élèves devenant– qui n'ont pas besoin
d'être des « voix », mais qui doivent
être des musiciens ont profité de l'en-
seignement des classes de solfège. Je
voudrais également qu'au lieu de leur
laisser chanter des morceaux d'opéra,
qui sont des morceaux d'expression,
on leur imposât d'apprendre, au besoin
dans un temps limité et sans .Je « seri-
nage » du maître, une pag£ devenant où
ils devraient tous faire preuve qu'ils
sont capables de surmonter les difficul-
tés de leur art, d'exécuter, par exemple,
les mêmes vocalises. De cette façon, le
concours de chant, moins amusant pour
les auditeurs, je le reconnais, serait plus
sérieusement un concours de chant et ne
se confondrait plus avec les épreuves,
nière. L'un des chameliers, qui chemine
un instant près de moi, n'avait jamais
quitté ses déserts et s'extasie devant cette
ville lointaine, devant cette verdure,
surtout devant cette chose bleue qui ne
finit plus la Méditerranée.
Combien de temps encore, de-
mande-t-il, avant d'arriver là-bas ? 2
Trois heures pour nous qui som-
mes à cheval; quatre ou cinq heures
pour vous, à l'allure lente de vos cha-
meaux.
Ses yeux émerveillés disent son im-
patience d'atteindre ces régions des eaux
et des arbre$ qui lui semblent le paradis
sur terre.
.'Midi. Nous sommes descendus de plus
de mille mètres depuis les sommets, et
il est temps de faire la grand'hàltè du
jour. Maintenant l'air est tiède, d'-une
limpidité exquise.; un gai soleil achève
de sécher nos vêtements et les harnais de
nos.chevaux
A la porte d'un' petit Khân encore
isolé, sous des arceaux blancs, nous
faisons monter une table et servir
notre dernier repas de route, devant le
paysage magnifique. Des collines, des
bois, des villages s'étalent sous nos
yeux, et la côte de Syrie, frangée
d'écume blanche, s'en va se perdre'dans
des lointains clairs. Sur la Méditerranée,
en face de Beyrouth, sont posées des
choses qui, de si haut, semblent des
compagnies de petits poissons grisâtres
des escadres européennes, des paque-
bots rapides visiteurs de fer qui ar-
rivent, tous les jours plus nombreux,
pour bouleverser le vieil Orient à son
déclin.
Quand vient l'heure du nâr/uilhé,
qui devraient être différentes, d'opéra et
d'opéra-comique.
Pour ces épreuves, on a remarqué,
particulièrement au concours d'opéra,
que les concurrents étaient trop âgés,'
C'est le résultat de l'interruption appor-
tée aux études par le service militaire.
On obvierait à cet inconvénient en com-'
mençant plus tôt ces. études. Mais, pour
cela, il est à peu près certain qu'il fau-
drait revenir, en faveur des élèves hom-
mes au moins, à l'internat, qui aurait de
plus l'avantage de contraindre les élèves
d'opéra et d'opéra-comique à suivre des
cours de piano, de diction, de tenue.
Mais le rétablissement de l'internat sou-
lève sans doute des difficultés budgé-
taires. Ce qui ne coûterait rien, ce serait
de différencier le concours de chant des
concours d'opéra et d'opéra-comique et
de séparer également ces deux derniers
genres. C'est là, vraiment, une réforme
que le bon sens impose Je voudrais
aussi et remarquez que mes vœux
de réforme sont bien timides I
que les élèves d'opéra et d'opéra-
comique fussent, non de droit, mais
aussi de fait, élèves des classes de
tragédie et de comédie. Pour certains
chanteurs d'opéra-comique, c'est une
pitié de leur entendre dire le dialogue 1
J'arrive, enfin, aux classes de tragédie
et de comédie. Ce sont celles, je l'ai dit,
dont le public s'occupe le plus et, pour
cela peut-être, celles dont l'enseigne-
ment est le plus discuté. Les professeurs
sont hors de cause. Ce sont des maîtres
en leur art. Mais la méthode? mais te
système des concours ? que de choses à
dire là-dessus 1 J'ai assisté à des leçons
de comédie. Il y en a deux par semaine,
d'octobre. à juin. Car, à partir de juin,
on ne s'occupe que du concours. Faites
le décompte des fêtes, des indispositions
des élèves, de celles des maîtres, £vous
verrez quel petit nombre de leçons res-
tent dans l'année Dans ces leçons, il
est rare que plus de deux ou trois élè-
ves puissent être sur la'sellette. Les au-
tres, je le sais, écoutent les observations
du professeur. Mais que sont ces con-
seils indirects à côté de l'essai, de l'effort
personnel dans un art où, plus que tout
autre, fabrie.ando fit faberi Le profes-
seur explique le rôle, donne ses « intona-
tions» et, par une tendance toute natu-
relle, l'élève les copie, au détriment de lui-
même et de sa propre nature. Le grand
vice des classes de tragédi e et de comédie,
c'est qu'elles tendent à développer l'ins-
tinct de l'imitation bien plus que l'intelli-
gence et l'originalité de l'élève. De là,
dans les concours, des surprises., des
élèves qui disent bien une scène apprise,
qui seraient peu capables de concevoir
un rôle. Et tandis qu'à cet enseignement
il manque la base élémentaire d'une
classe de lecture et de diction pure, com-
bien de parties'de l'art du comédien font
aussi défaut Les jeunes comédiens igno-
rent l'art de porter le costume, de se
grimer, et ce n'est que pour les femmes
que la coquetterie naturelle supplée à
cette ignorance.
De même que pour les instrumentistes,
la musique d'ensemble est nécessaire,
pour les comédiens, et davantage encore!
Il faudrait un vrai théâtre d'essai, où ils
joueraient des pièces entières, compo-
sant les rôles à leur idée, échappant à
l'imitation du maître, au morceau appris,
aux intonations reçues. Le règlement du
Conservatoire outrageusement violé,
d'ailleurs défend aux élèves de jouer
sur des scènes quelconques. Un élève
qui suivrait ces prescriptions serait ap-
pelé à débuter à la Comédie-Française,
dans un grand premier rôle, sans jamais
avoir porté un costume, mis une perru-
que, marché sur une vraie scène, au mi-
lieu des accessoires et de la figuration.
Le cas du pauvre garçon est semblable
à celui de ces soldats à qui on avait
appris à nager en chambre, sur une plan-
che, et qui, au premier bain, failli-
rent se noyer tous. D'une façon
générale, on peut se plaindre que l'ensei-
gnement des classes de tragédie et de
comédie, des classes de théâtre pour leur
donner leur vrai nom, soit trop théori-
que, trop restreint, trop incomplet, fai-
sant la part troplarge à l'imitation et trop
petite à l'initiative. Il ne me paraît pas
qu'il serait bien difficile ni bien coûteux
d'en agir autrement. Le niveau des con-
cours, qui a baissé, s'en relèverait et les
élèves éviteraient bien des déceptions.
Les fausses vocations seraient plus vite
et moins cruellement découragées, les
vraies plus vite aussi et plus sûrement
mises en lumière. En un mot, il ne s'agit
pas de révolutionner, de supprimer le
Conservatoire, de rompre avec la tradi-
tion, comme le veulent les intransigeants,
mais seulement d'élargir et de vivifier
un enseignement qui piétine sur place,
quelles que soient la modestie-et la faci-
lité des réformes que nous demandons.
Henry Fouquïer.
^\>n-
THEATRES D'ÉTÉ
IV! L'Eden. La rue Boudreau est déserte
à trois heures du matin et plus la rue Au-
ber solitaire et barrée ne retentit que du
bruit de bottes qui frappent en cadence les
trottoirs endormis I Les agents bottes ne voient
rien pas même les ruines de l'Èden qui se
dessinent sur un ciel que des poètes verraient
étoile, mais qui n'est que gris. Il y a des por-
nous la prolongeons ici très longuement,
n'ayant aucune hâte de remonter à che-
val pour aller faire tête là-bas dans la
banalité de Beyrouth. D'ailleurs, malgré
l'extrême bien-être physique, malgré la
suavité de l'air, l'admirable couleur des
horizons. et le rayonnement bienfaisant
du vieux Baal qui nous réchauffe, voici
que notre dernière petite halte de mon-
tagne s'enveloppe peu a peu de l'im-
mense et éternelle mélancolie des choses
qui vont finir. v
Fin de la vaine, de l'inutile étape que ce
voyage aura été dans notre vie. Fin de
notre course aux fantômes, à travers un
pays lui aussi finissant et finissant de
la grande' fin sans recommencement pos-
sible. ;••'•"̃
Ali départ, on nous l'ayait dit «' Jéru-
salem, la Galilée. le Christ n'y est-
plus. Et en effet, dans toute cette
Terre Sainte, nous n'avons guère trouvé
que la profanation, ou bien le vide et la
mort. Bientôt du reste, on l'aura telle-
ment changé et détruit, ce berceau du
monde, que nos fils ignoreront quels
étalent sa tristesse délicieuse et son an-
tique mystère; et le peuple arabe, qui
depuis tant de siècles nous le gardait
sous un joug hostile, il est vrai, mais
immobilisant et à peine destructeur
le peuple arabe, le peuple du rêve s'en
va lui-même, et si vite l devant l'inva-
sion dissolvante et mortelle des hommes
d'Occident.
Nous suivons des yeux là-bas la cara-
vane de Bagdad, qui lentement descend
vers la ville encore éloignée; elle est déjà
très bas sous nos pieds et la voici qui ar-
rive a.u milieu des bois de pins si ma-
gnifiquement verts. Les couleurs s'ôYJb
tants de fer qui rappellent la galerie des Ma»
chines il y a des morceaux, de mosquée in.
dienne qui font penser à quelque Inde qui
aurait poussé subitement sur la butte Mont-
martre, Les têtes d'éléphant sont de tra-
vers, les ornements contournés sont droits,
une pierre immense reste suj pendue à un
câble on voit une lanterne q Ji se promène
au milieu des moellons on s'arrête oa
croit qué'ce sont les ombres des jambes des
danseuses qui se lèvent encore une fois pouf
le passant attardé on entend une voix •
on se dit que ce sont les musiques restées dans
les pierres qui se font entendre une fois en-
core avant de s'envoler dans l'éternité, empor-
tées sur la poussière qui dans le jour blanchit
les passants.
Mais l'illusion est courte. La %'oix crie « Nom
de nom de tas de faignants >, ce qui prouve
que ce n'est pas quelque morceau oublié de
Lohengrin et l'on voit sortir clopin-clopant
des malheureux dépenaillés, déguenillés, de
tous les âges et de tous les sexes (quelle erreur
de croire qu'il n'y en a que deux qui s'étaient
réfugiés dans les ruines pour y passer la nuit.
Et pendant que les agents s'en vont, n'ayant
rien vu de ce qui aurait pu gêner leur;ronde,
l'hoinme a la lanterne dit au passant « Il y
en a encore dedans, mais il faut bien lais set
aux dames le temps de s'habiller » Q loges de
la Coriialbaèt de laLaus c'est peut-être entre
ce qui reste de vos murs que ces daines s'habil*
laient 1 Et n'y a-t-il pas une ironie singulière
dans la destinée de cet Eden où l'on se désha-
bille même quand il est en ruines et où l'on
trouve, dans les caves, des tonneaux de vieille
eau-de-vie qui étaient là depuis quand ? depuis
toujours, et qui, oubliés des butïetiérs, pas bus
par les habitués, désaltérèrent ces jours-ci les `
maçons démolisseurs l
Péponnot.
̃M^SsrsS» ̃ Vu
lia Vie Spottiixte `
PETITES NOUVELLES
yélocipédie. Voici quelques renseignement!
intéressants sur les formalités de douane à rom»
plir an passage des différentes frontières:
En Angleterre, aux Etats-Unis et en Ailema*
gne, les machines ne paient aucun droit.
Cette mesure est appliquée, en Danemark,
Grèce, Hollande et Suède, aux machines ayant
déjà roulé. A toute machine neuve sont appli-
cables les tarifs habituels.
Eri* Autriche droit de 50 fr., remboursables à
la sortie.
En Belgique droit de 10 0/0 sur la valeur de
la machine.
En Espagne droit de 84 fr. par 100 kilos, et
l'on ne rembourse rien à la sortie.
En Italie 42 fr. par machine, remboursables
à la sortie. ,•.̃
En Russie 48 fi., remboursables; en Rouma-
nie, 8 fr.; en Suisse 70 fr. par 100 kilos. En
Turquie': 8 OjO de la valeur de la machine à la
sortie il n'est remboursé que 7 0/0.
En France, le droit d'entrée est de 250 fr. pour
100 kilos (tarif général) ou 220 fr. (tarif mini-
mum). Tout cycliste quittant la France doit se
faire livrer un passavant descriptif de sa ma-
chine, qui lui évitera les frais d'entrée à son
retour.
Dans la course des typos, qui se disputera
dimanche, margeurs, conducteurs, fondeurs et
types courront ensemble; ils ne seront partagés
qu en deux catégories vitesse et routiers, Le dé-
part de la course aura lieu à Montgeron, à neuf
heures, par n'importe quel temps. Trajet Mont-
geron-Melun et retour (50 kilometres.
Mémento cycliste
La bicyclette ClémeHt est celle que montent
tous les officiers de l'armée française.
Aviron. La Société nautique d'Enghien don-
nera le 18 août, sur le lac, une réunion dont
voici le programme un rameur senior et junior,
deux rameurs juniors, deux rameurs seniors,
quatre rameurs juniors, quatre rameurs scolai-
res. Envoyer les engagements au président du
S. N. E., 4, avenue Victor-Hugo, h Enghien,
JPaul Meyan.
EAU D'HOUe^ANT
55 ANNÉES DE SUCCÈS 58 RÉCOMPENSES
Aboi de m%WéPÊé^W <£ld '1
mEajHERaCQ~~ qmîs
(Le seul véritable Alcool de Menthe)
contre indigestions, dysenterie, cholérine,
maux d'estomac, de tête, de cœur. Calma
instantanément la soit et assainit l'eau.
Préservatif souverain contre les.épidémies.
Exiger le nom: de RICQtiÈS, sut les flacons
fcAUtoU. L.C.UnAI>iUpart.oaiZA.U,pl.liadtlato».
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WESTLEY BlCHABSS&C°>iffM£s anglaises
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Liqueurs, Fruits, Primeurs, etc. Envoi franco du
Catalogue spécial sur demande adressée à
J. DAMOY, 31, Bould Sébastopol, Paris.
vent de plus en plus partout et les der-
niers lointains se précisent nous
voyons, de différents côtés, des choses
infinies. Tous ces villages du Liban,
épars sur les collines au-dessus et au-
dessous de nous, sont devenus roses la
mer, calmée a repris sa nuance des beaux
temps, pareille à celle du lapis. Nos nar-
guilhés vont s'éteindre et l'odeur orien.
tale de la fumée s'est répandue dans
l'air avec de violents parfums de plan-
tes.
Donc, il s'achève ce soir, notre pèleri-
nage sans espérance et sans foi. Et main-
tenant, après avoir tenté, puérilement si
l'on veut, de reculer au fond de ces pas-
sés que les hommes oublient, il va fal-
loir rentrer un peu dans le courant de
ce siècle. Ce sera, il nous semble, avec
une lassitude plus profonde, avec un
plus définitif découragement que les pe-
tits mirages nouveaux, les amusantes
petites choses du jour et l'art des villes
en fonte de fer auront peine à secouer
encore. En nous s'est affirmé d'une fa-
çon plus dominante le sentiment que
tout chancelle comme jamais, que, les
Dieux brisés, le Christ parti, rien n'é-
clairera notre abîme. Et nous entre-
voyons bien les lugubres avenirs, les
âges noirs qui vont commencer après la
mort des grands rêves célestes, les dé-
mocraties tyranniques et effroyables, où
les désolés ne sauront même plus ce
que c'était que la Prière.
r pierre ME
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