Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1891-08-23
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 août 1891 23 août 1891
Description : 1891/08/23 (Numéro 235). 1891/08/23 (Numéro 235).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k281593c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Dimanche 23 Août 1891
Le Numéro : 15 cent, à Paris, 20 cent; dans les Départements. 1
37" Année - 3* Série - N# 235
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur en chef
A. PÉRIVIER
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
DE MIDI A MINUIÏ, HUE DROOOT, 2G
Les manuscrits ne sont pas rendus
PUBLICITÉ DE 1" ET DB 2a PAOf
S«i rue Drouot
LE FIGARO
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
FERNAND DE RODAYS
Administrateur
Paris : Trois Jfois 16 fr. »
Départements : Trois Mois.... 19 fr. 50
Uûiori postale : Trois Mois 21 fr. 50
ANNONCES, RÉCLAMES ET PETITES GAZETTES
P. EfcOJLLSRîGENI et o«
16, RUF. GRANGE-BATELIÈRE, ET AU FIGARO, RUE DROUOT, 2G
APRÈS
CRONSTADT
Les fêtes inoubliables et sans précé-
dent de Cronstadt, Pétersbourg et Mos-
cou sont terminées ; l'écho retentissant
qu'elles ont provoqué jusque dans les
coins les plus reculés de la patrie fran-
çaise va bientôt s'éteindre. Reste un
grand événement historique appelé à
modifier de fond en comble la politique
européenne et à amener un changement
complet dans le groupement des puis-
sances. Après une longue et laborieuse
gestation et malgré toutes les tentatives
d'avortement faites par les diplomates du
monde entier, sans en excepter ceux de
la Russie et de la France, l'entente franco-
russe est née à terme et viable. Il s'agit
de bien établir son état civil, d'écarter
les nombreux dangers dont la menacent
les méchantes fées qui entourent son
.berceau; il s'agit surtout de marquer
ses destinées futures, de reconnaître la
voie qu'elle doit suivre.
Ce n'est pas d'une communauté de
haines qu'est né l'accord entre la France
et la Russie, comme l'affirment ses ad-
versaires et comme paraissent le croire
des amis enthousiastes mais maladroits;
c'est de la communauté des intérêts et
de la « profonde sympathie » qui unit les
deux nations. La haine est forcément
stérile et ce n'est pas d'elle que doivent
s'inspirer les conducteurs des peuples.
Comment une alliance issue d'une haine
commune exercerait-elle son attraction
sur les autres pays qui n'ont aucune
raison de partager ce sentiment ou de
s'y associer? D'ailleurs, dans les régions
sereines où plane l'esprit du Tsar, il n'y
a pas place pour les inimitiés nationales
et elles ne peuvent l'influencer quand il
s'agit du bien de son Empire. On ca-
lomnie donc l'entente qui nous est chère
en lui attribuant une pareille origine.
Constatons aussi, pour en mieux pré-
ciser la véritable filiation, que ce fait
mémorable, ce grand succès politique
des deux pays est en même temps la plus
complète défaite de leurs diplomates.
Depuis une trentaine d'années, la diplo-
matie européenne joue de malheur. Déjà
le prince de Bismarck lui avait porté un
coup fatal en remportant ses prodigieux
triomphes par le dédain absolu des vieux
procédés en usage dans les chancelleries.
Devenue un corps cosmopolite, presque
international, la diplomatie est néces-
sairement sans action sur la politique
moderné dont les aspirations nationales
sont le plus puissant, sinon le seul mo-
bile.
C'est pourquoi l'armée qui, elle, est
partout la véritable incarnation du na-
tionalisme, joue un rôle si considérable
dans la politique extérieure. Bismarck
mis à la retraite, l'idée n'est venue à per-
sonne qu'on pût confier sa succession à
un diplomate de carrière : il n'y avait
de choix qu'entre deux généraux, Ca-
privi et Waldersee. C'est l'initiative de
chefs militaires qui a déterminé l'en-
voi de l'escadre à Cronstadt. Con-
naît-on, d'ailleurs, un diplomate fran-
çais qui eût déployé dans l'accomplisse-
ment des missions délicates plus de tact,
plus d'esprit d'à-propos et plus de séduc-
tion que ne l'a fait l'amiral Gervais?
Les professionnels seront bientôt ré- :
duits au rôle modeste de frotteurs de |
parquet dans les salons mondains
Si la République française avait eu
auprès du Tsar un général pour ambas-
sadeur, il y a longtemps qu'on aurait
connu en Europe ses profondes sympa-
thies pour la France, manifestées d'ail-
leurs d'une manière éclatante déjà en
1870 ; on aurait su aussi qu'il était fer-
mement décidé à ne pas laisser toucher
à la France. Qui sait? L'Europe dûment
avertie, la triple alliance n'aurait peut-
être pas été renouvelée... Depuis tant
d'années nous nous obstinons à con-
vaincre les Français qu'ils ont toute rai-
son d'acclamer le Tsar 1
L'entente franco-russe définitivement
établie,- la forme importe peu,-quelles
en sont les véritables bases, vers quel but
seront dirigés les efforts des deux pays
agissant dorénavant d'accord dans tou-
tes les grandes questions internatio-
nales ?
N'étant pas dans la confidence des
dieux, nous ne courons pas le risque de
dévoiler leurs secrets. Dans notre situa-
tion de simple observateur, s'efforçant de
dégager le sens des événements con-
temporains et d'en calculer la portée, il
nous est permis d'exprimer notre opi-
nion avec une entière franchisé, sans
danger de compromettre autre chose que
notre réputation de clairvoyance.
L'alliance entre la France et la Russie
étant la conséquence forcée de la triple
alliance, son but et ses bases sont forcé-
ment déterminés par le but que poursuit,
par les bases sur lesquelles repose l'union
des trois puissances centrales. Leur but
hautement avoué est la conservation de
la paix; leur accord a pour fondements
la garantie réciproque de leurs posses-
sions et Yintangibilité des divisions ter-
ritoriales existantes. En s'alliant, la
France et la Russie se proposent égale-
ment la conservation de la paix; les
bases de leur alliance sont la garantie
réciproque de leurs possessions et Y abo-
lition de la division territoriale actuelle,
en ce qu'elle a d'attentatoire aux intérêts
et à l'honneur des deux parties contrac-
tantes.
Cette division territoriale s'est faite
contre la, Russie et la France à la suite
de plusieurs guerres où la dernière,
vaincue, a dû subir la loi du plus fort,
où la première, victorieuse, a perdu, par
l'incurable ineptie de ses diplomates,
tout le fruit de ses victoires et de ses sa-
crifices. Autant il effet naturel que les
participants de la triple et non plus de
la quadruple alliance (l'Angleterre s'étant
prudement retirée de l'entreprise, dès
que la France ne se trouvait plus seule
contre quatre) tiennent à conserver les
dépouilles dont ils se sont enrichis, au-
tant il est légitime que deux puissances
lésées, mais rentrées aujourd'hui en
possession de toutes leurs forces, dési-
rent effacer les traces de leurs défaites
militaires et diplomatiques.
Il importe à la Russie de mettre ses
côtes de la mer Noire à l'abri de l'attaque
éventuelle d'une flotte ennemie et ce
qu'elle estime plus essentiel encore,
c'est d'ouvrir à ses vaisseaux l'accès
de 'a Méditerranée, la fermeture des
Dardanelles à la marine russe étant
aussi préjudiciable à son honneur que
nuisible aux vrais intérêts de l'Europe.De
Constantinople la Russie n'a cure. Deux
fois dans ce siècle elle en a été maîtresse
et deux fois elle l'a restitué au Sultan -
son possesseur légitime et le seul dont
la présence dans cette ville soit sans in-
convénients pour la Russie.
C'est la question de l'Alsace-Lorraine
qui domine la politique française, comme
c'est. celle des Dardanelles qui tient la
première place dans les aspirations de la
Russie. Et qu'on ne se récrie pas contre
ce rapprochement, sous prétexte que la
question des Détroits est une question
internationale, tandis que celle de l'Al-
sace-Lorraine s'agite simplement entre
la France et l'Allemagne. Il pouvait en
être ainsi avant la triple alliance, mais
cela n'est plus vrai aujourd'hui. Par le
fait qu'elle a formé une coalition euro-
péenne pour se garantir la possession de
l'Alsace-Lorraine, l'Allemagne a elle-
même donné à cette question un caractère
international. C'est là peut-être la plus
grave faute politique commise pa» le
prince de Bismarck. Il ne s'est pas rendu
compte qu'en faisant participer l'Allema-
gne à la défense des intérêts italiens et au-
trichiens dans la Méditemanée, moyen-
nant l'engagement pris par Vienne et
Rome de défendre la domination alle-
mande dans les pays annexés, il créait
lui-même une connexité inéluctable entre
la question des Détroits et la question
de l'Alsace-Lorraine, transformait cette
dernière en question internationale et po-
sait les bases de Valliance entre la France,
la Russie et tous les Etats secondaires
qu'elles ne manqueront pas d'attirer
dans l'orbite de leur politique...
Il est entendu que le maintien de la
paix est à un égal degré le but des deux
alliances qui se partagent l'Europe. La
différence est dans la manière dont cha-
cun cherche à atteindre ce but. Précaire,
ruineuse pour l'Europe entière, la paix
imposée par la triple alliance ne profite
qu'à l'agitation socialiste et au commerce
des Etats-Unis, en attendant qu'elle
amène la guerre la plus sanglante que le
monde ait vue. L'alliance franco-russe
veut maintenir une paix durable et juste
en écartant les causes de conflagration
qui existent dans la. situation euro-
péenne. Réussira-t-elle? Pourquoi pas?
Sa tâche est noble et grande, en poursui-
vant son but avec calme, prudence et
persévérance, elle pourra acheminer
vers une solution pacifique les deux
problèmes qui intéressent le monde
entier.
La question de l'Alsace-Lorraine trans-
formée, grâce au chancelier allemand, en
une question internationale, il devient
possible, après Cronstadt, d'en entrevoir
la solution par voie pacifique. Il peut se
présenter - et il se présentera certaine-
ment - à un moment donné telle cons-
tellation des puissances continentales
que la revision pacifique du traité de
Francfort s'impose à l'Europe...
Le Congrès de Berlin a bien revisé le
traité de San Stefano, et cela au lende-
main même des victoires russes. Pour-
quoi un nouveau congrès ne reviserait-il
pas, après vingt, ou vingt-cinq ans, le
traité de Francfort?
Nous avons été témoins de faits bien
plus inattendus l'accord déclaré im-
possible entre un. empire autocratique et
une république -est. devenu.une réalité.
Au lieu des dangers- 4ont cette alliance
menaçait, disait-on, les deux formes de
gouvernement, nous voyons déjà, grâce
à elle, la Russie faire échec aux Polonais
et aux nihilistes, tandis qu'elle procure
à la France républicaine un accroisse-
ment de prestige qui désarme les monar-
chistes. Cette victoire inattendue sur les
adversaires de l'intérieur, n'est-elle pas
du meilleur augure pour un triomphe
prochain sur les ennemis du dehors ?
Pourquoi ne verrions-nous pas se ré-
soudre pacifiquement, la question des
Détroits et le problème- de l'Alsace-Lor-
raine? La solution de-la première ne
dépend que du Sultan- qui, tôt ou tard,
connaîtra où sont ses véritables amis.
Le peuple français peut beaucoup pour
faciliter la solution du second. Le jour où
les Allemands auront acquis la convic-
tion que la France ne désire que la res-
titution de ses anciennes provinces,
qu'elle accepte comme un fait indestruc-
tible l'unité de l'Allemagne, qu'elle re-
connaît parfaitement que le grand peu-
ple allemand, débarrassé du boulet de
l'Alsace-Lorraine qu'il traîne depuis
vingt ans, a le droit de développer inté-
gralement son génie national et d'ac-
complir ses destinées historiques, -
ce jour-là la solution pacifique du pro-
blème aura fait un pas immense. Le
reste viendra avec l'aide de Dieu et avec
le besoin qu'éprouvent toutes" les nations
européennes de secouer le joug du capo-
ralismet qui a transformé le continent
en une immense caserne funeste à leur
essor...
Il n'y a d'ailleurs que les choses im-
possibles qui s'accomplissent, il n'y a
que les spectres qui deviennent des réa-
lités. Pendant quarante ans le prince de
Bismarck, oubliant la sagesse du pro-
verbe allemand qui défend de peindre le
diable sur le mur, a agité le spectre
d'une alliance franco-russe : la voilà réa-
lisée. C'est en agitant le spectre d'une
invasion russe dans l'Inde, invasion à
laquelle personne n'a jamais songé en
Russie - que l'Angleterre a amené le
soldat russe aux portes de Hérat. Il pa-
raît que M. Crispi a enserré l'Italie dans
la triple alliance sous l'influence d'une
hallucination où il voyait le fantôme
d'une alliance entre la France et le Vati-
can : voilà ce spectre en train de deve-
nir, lui aussi, une réalité.
Nous entrevoyons à l'horizon bien
d'autres spectres encore...
E. de Cyoa.
Au Jour le Jour
LE PREMIER GALON
Ce matin, à la gare Montparnasse, les trains
de la grande ligne amèneront près d'un millier
de jeunes gens dont les chansons et les vivats
auront égayé, depuis Saint-Cyr jusqu'à Paris,
les paisibles voyageurs. Les deux promotions
seront confondues pour la dernière et pour la
première fois ; jusqu'à présent les conscrits -
ceux de la promotion de Cronstadt - étaient
les subordonnés des anciens ; demain, les an-
ciens seront sous-lieutenants, et les conscrits,
passés au grade Kantiens,rentreront au bahut,
un peu mélancoliques et rêvant aux batailles
futures.
D'ici-là, c'est-à-dire jusqu'à la mi-octobre,
vacances pour tout le monde. Le conscrit va
se dépêcher d'échanger l'uniforme contre l'ha-
bit bourgeois ; quant à l'ancien, il attend avec
impatience que sa nomination ait paru à l'Of-
ficiel et qu'il lui soit permis de se promener
sur les boulevards en tenue toute neuve et le
sabre au côté. Les majors, ceux qui ont été
classés en tête de la liste de sortie, ne seront
pas les moins fiers ; ils ont choisi les régiments
de tirailleurs algériens, et c'est en Afrique ou
en Tunisie qu'ils iront apprendre le glorieux
métier d'officier.
Car on avait le choix entre tous les régiments
de l'armée française, et ce. sont les premiers
qui, par droit de conquête, ont écrémé la liste
des emplois disponibles. Ils ont dédaigné les
agréables garnisons voisines de la capitale ;
les aventures lointaines les ont séduits, et la
vie des camps leur a paru moins fade que
l'existence tranquille et monotone de l'officier
parisien. Le danger les attire, mais ils n'y
songent guère, et quand ils se retrouveront
plus tard, autour de la même table, tous offi-
ciers de la même promotion, ils causeront gaî-
ment du passé, le verre en main, et compteront
les disparus sans redouter le même sort.
Les rangs s'éclaircissent pourtant, et c'est
ainsi que, dans la promotion de 1878, par exem-
ple, on cite déjà cinq officiers qui sont morts sur
le champ de bataille : Rochel, de l'Estoile et
Carré, tués au Sénégal, à Formose et à Tuyen-
Quan ; Pages et de Martigny, tués en Tunisie.
On ne s'entretient plus que de ces souvenirs de
guerre entre Saint-Cyriens : car les Saint-
Cyriens, soldats, rien que soldats, et jaloux de
leur réputation, ne s'occupent jamais de politi-
que. Leurs ancêtres, les turbulents élèves de
Mars, étaient moins circonspects ; le 22 vendé-
miaire an III, ils chantaient la Carmagnole à
Poissy; le 10 août de la même année, ils fêtaient
l'anniversaire de l'une des sanglantes journées
de la Révolution en représentant la prise d'une
redoute, et le récit de cette démonstration théâ-
trale est assez piquant : D'un côté, cinq cents
élèves protégés par des épaulements munis de
canons; de l'autre côté, deux cents élèves armés
seulement de piques. Les premiers, d'après le
programme de cette représentation militaire,
figuraient « les six tyrans européens, les rois
d'Angleterre, d'Autriche, de Prusse, de Turin,
de Rome et d'Espagne, et leurs armées »; les
autres étaient modestement traités de « cons-
crits de la République ». Et c'étaient naturel-
lement ces deux cents concrits sans fusils qui
battaient à plate couture les cinq cents défen-
seurs des six tyrans I
Ils sont moins prétentieux et plus instruits,
moins révolutionnaires et plus disciplinés,
moins bruyants et plus convaincus, les Saint-
Cyriens qui partent aujourd'hui et qui, de-
main, seront fêtés à la table familiale. Ils ai-
ment passionnément l'uniforme et le régiment;
ils vont gaiement au-devant des inévitables
déboires d'une carrière où l'on récolte beau-
coup de lauriers et très peu de billets de ban-
que. Ah ! le budget d'un sous-lieutenant !
Comme le sous-lieutenant sans fortune a de
peine à l'équilibrer ! Voyez les chiffres : Cham-
bre meublée, 35 francs par mois ; pension,
go francs ; ordonnance, 14 francs ; blanchis-
sage, chauffage, éclairage, 30 francs. Soit
pour les dépenses indispensables, 160 francs
par mois. Restent donc 48 francs pour le café,
l'achat des uniformes et des vêtements civils
et... le reste 1
N'insistons pas : il faut éviter de troubler la
joie des sous-lieutenants de demain et de tous
ceux qui les admireront de si bon coeur, pa-
rents, amis, sans compter la classique petite
cousine. Il est le plus brillant de tous, le pre-
mier galon. Non pas certes que les trois étoiles
n'aient pas plus de relief. Mais ces étoiles,
depuis tantôt un siècle, n'arrivent qu'avec les
cheveux blancs, et ceux qui les portent regret-
tent bien souvent le bahut de Saint-Cyr, le
premier galon neuf et la jeunesse envolée 1
Séverac.
ÉCHOS
LA TEMPÉRATURE
L'état général de l'atmosphère est toujours
mauvais sur presque toutes les régions du con-
tinent européen. C'est vers l'est que s'est dé-
placée la bourrasque dont le centre était sur
le Pas-de-Calais. Pendant ce temps, la pres-
sion se relève un peu à l'ouest des Iles Britan-
niques et au nord de la France. Des orages
sont signalés sur le golfe du Lion et les pluies
ont été générales en Allemagne. Sur nos côtes,
la mer est houleuse avec vent du nord. Le
temps reste à averses en France avec tempé-
rature basse.
C'est à l'ouest du continent que s'accentue
la baisse thermométrique. Les hauteurs rele-
vées hier matin étaient de 7° à .Uléaborg,5°> au
Puy-de-Dôme, 140 à Bordeaux, 220 à Rome et
290 à Biskra.
Après une journée assez belle, hier, à Paris,
la pluie a repris vers cinq heures. Le baromè-
tre se tient du reste toujours assez bas vers
752mm. Thermomètre maximum, 2005. Ciel clair
dans la soirée. Baromètre en hausse à 757mm.
Th. 1705.
Dinard.- Journée à éclaircies.Therm.: 18°5.
Dieppe. - Légère pluie. Mer moins agitée.
LES COURSES
Aujourd'hui , courses à Dieppe. -
Gagnants de Robert Milton :
Prix de Rouxmesnil : Quartaud.
Prix du Conseil général : Chef-Lieu.
Prix de la Société d'Encouragement :
Floréal.
Prix Charles Laffâte : Double-Six II.
Prix Franc-Picard : César.
Grande course de haies internationale :
Le Gourzy.
A deux heures, courses à Vincennes.
Pronostics de la journée :
Prix de Basly : Jaguar.
. Prix de l'Orne : Renommée.
Prix du Calvados : Bazole. ,
Prix de la Manche : Kurde.
Prix de quatre ans : Jeannette III.
Prix de la Seine-Inférieure : Polisson.
A TRAVERS PARIS
Le roi de Serbie a continué hier sa vi-
site au Musée du Louvre.
Dans l'après-midi, il s'est rendu aux
Invalides où il a été reçu par le colonel
Normand. Le tombeau de Napoléon Ier et
le musée d'artillerie l'ont vivement in-
téressé.
De là, le Roi est allé visiter la Chambre
des députés. M. Armand Mollard, chef-
adjoint du protocole, a fait voir au Roi
les salons de réception du président de
la Chambre.
Dîner intime en l'hôtel du roi Milan.
Parmi les invités figuraient : M. Niko-
litch, ministre de l'instruction publique
de Serbie ; M. Karzoff, consul général de
Russie,et M. B. Marinovitch.
Dans la soirée, les deux Rois, accom-
pagnés de leur suite, se sont rendus au
bureau central du Théâtrophone, où ils
ont assisté à distance à une répétition
de Lohengrin et aux.représentations du
Theatre-Français et de Miss Helyett, aux
Bouffes. -
Leurs Majstés ont paru vivement in-
téressées par la simplicité des manoeu-
vres qui permettent de distribuer à vo-
lonté les auditions des théâtres dans tout
Paris ainsi que par le phonographe
qu'elles voyaient fonctionner pour la
première fois.
Le Président de la République et Mme
Carnot, accompagnés du lieutenant-colo-
nel Dalstein, ont visité hier l'exposition
de peinture organisée par la Société des
Amis des arts de Seine-et-Marne.
Cette exposition, organisée sous le pa-
tronage du chef de l'Etat, a lieu dans la
salle dite « de la Belle Cheminée », au
palais de Fontainebleau.
Le grand-duc et la grande-duchesse
Wladimir arriveront à Paris dans le cou-
rant de la semaine prochaine.
Ils y séjourneront quelques jours,
puis se rendront à Saint-Sébastien.
M. le comte d'Ormesson, introducteur
des ambassadeurs, vient de partir en
congé pour quelques semaines.
Il se rend en Orient.
M. le comte de Paris a notifié aux Cours
européennes qu'il réclamait pour son
second fils, le prince Ferdinand d'Or-
léans, le titre de duc de Montpensier.
C'est ce que nous avons fait prévoir il
y a un an déjà.
Ce titre appartient en effet au prince,
par la volonté même du défunt duc de
Montpensier.
INSTANTANÉS
CHAND DE PARAPLUIES
L'heureux du jour. Est à peu près seul, avec
le directeur de théâtre et le décrotteur du coin,
à bénir la température diluvienne dont « nous
jouissons ». Jubile tous les matins, à son ré-
veil, envoyant le ciel un peu plus couvert que
la veille. Embrasse de joie le baromètre qu'il
a cloué, dans sa boutique, à la place d'hon-
neur. Vante l'infaillibilité des savants qui nous
ont prédit jusqu'à trente-cinq années consé-
cutives de pluie torrentielle.
Fait des affaires d'or. Met son personnel sur
les dents et peut à peine suffire aux besoins de
sa clientèle. Entasse dans ses magasins les
ballots de soie, de cotonnade et d'alpaga. N'a
qu'une crainte, c'est de voir les baleines se
mettre en grève. Espère jouer prochainement
les Tircis après fortune faite, et forme déjà
mille projets de félicité future, dont le principal
est de fuir au plus tôt un pays où le ciel verse
ses cataractes si obstinément.
Signe particulier : Se reconnaît au milieu des
foules mouillées et grincheuses au divin sou-
rire stéréotypé sur ses lèvres.
vvwvwv*vvwvvvv> wvwvvv»
M. Georges Meunier, professeur agrégé
des lettres et d'économie politique, dont
nous avons fait connaître la mission of-
ficielle en Grèce, et M. Marcel Chevillot,
qu'il s'est adjoint comme secrétaire par-
ticulier, se sont embarqués hier à Mar-
seille, à destination du Pirée, où des
études topographiques relatives à l'his-
toire de la politique coloniale d'Athènes
dans l'antiquité les retiendront pendant
deux mois environ.
On a pu remarquer hier que dans cer-
tains postes militaires fournis pour la
garde des monuments publics, au palais
du Luxembourg, notamment, nos fan-
tassins montaient la garde en tenue de
campagne : képi, capote avec les pans
relevés, et jusqu'à la musette en ban-
doulière, au lieu de la grande tenue de
service : shako, tunique et guêtres blan-
ches.
Cela provient de ce que dans certains
régiments à la veille de partir pour les
grandes manoeuvres, les hommes ont
déjà versé ces effets de grand équipe-
ment, et c'est en tenue de campagne
qu'ils ont dû prendre la garde.
Plusieurs de nos lecteurs nous prient
de poser, à l'administration supérieure
des postes et télégraphes, les deux ques-
tions suivantes :
1° Le receveur ou la receveuse d'un bureau
peuvent-ils se refuser à délivrer des lettres
adressées, poste restante, à une personne qui
se présente au guichet, munie d'une enveloppe
timbrée, portant non seulement le nom sous
lequel est réclamée la correspondance, mais
encore, entre parenthèses, le nom authenti-
que du destinataire?
2° Le receveur ou la receveuse d'un bureau
ont-ils le droit de se refuser à. délivrer des
correspondances adressées à un journaliste
sous un pseudonyme, alors que le directeur
du journal affirme que ce pseudonyme est .la
propriété effective de son collaborateur ?
Cette dernière question intéresse trop
vivement les journalistes pour que nous
n'attachions pas à la réponse un prix
tout particulier-.
FAUSSES NOUVELLES
Quand nos édiles ne statufient pas, ils
déplacent des statues, chacun sait ça :
c'est analogue au chassé-croisé des
noms des rues.
Voici, à titre de renseignement an-
ticipé , les modifications que verra
naître la rentrée au Conseil municipal.
Tout d'abord, Jeanne d'Arc quittera
la place des Pyramides pour le terre-
plein du maréchal Ney, devant Bullier.
But : la moralisation de la jeunesse en
ces parages.
Victoir Noir prendra la place de Louis
Blanc : simples allées et venues .de
rouges.
Danton sera fait équestre et prendra,
au Pont-Neuf, le cheval d'Henri IV. Le
tyran ira à pied. C'est bien son tour.
Olivier et Roland, du parvis Notre-
Dame, iront démocratiquement faire
escorte à Diderot, à Saint-Germain-des-
Prés : ils emporteront, à l'usage de leur
nouveau patron, la vieille barbe de Char-
lemagne.
Lamartine, lui, restera au Bois de
Boulogne, mais il sera transféré plus
près du Lac. A l'île des Cygnes, on met-
tra Joffrin éclairant le Monde.
Enfin, à la fontaine Saint-Sulpice, Fé-
nelon, Bossuet, Massillon et Fléchier se-
ront remplacés par quatre socialistes qui
ne sont pas encore désignés.
HORS PARIS
Aujourd'hui ou demain seront inhu-
més solennellement, à Rodez, les restes
de Camille Douls, assassiné par deux
Touaregs en février 1889, au cours de sa
seconde mission, dont le but était d'at-
teindre Tombouctou en partant du Ma-
roc, et de rejoindre de là Saint-Louis du
Sénégal.
Les restes du jeune et malheureux ex-
plorateur du Sahara marocain n'ont été
retrouvés que le 17 février dernier par
un indigène d'In-Salah, et transportés
à Alger par les soins des généraux Dé-
trie et Poizat.
C'est de là que la dépouille du jeune sa-
vant vient d'être dirigée par Marseille
sur Rodez, sa ville natale, où un monu-
ment lui a été élevé.
Camille Douls avait à peine vingt-cinq
ans. Il est le vingtième explorateur fran-
çais - en quinze ans ! - qui ait trouvé
la mort au Sahara occidental.
En 1874, ce sont Dournaux-Dupéré et
Joubert; en 1876, les missionnaires
Paulmier et Ménoret; en 1881, Flatters,
Masson, de Dianous de La Perrotine,
Guiard, Béringer, Roche, Santin Den-
nery, Pobéguin et deux soldats de la
mission ; - la même année, trois mis-
sionnaires encore : Richard, Morat et
Pouplard ; enfin en 1886, Marcel Palat.
Affluence de plus en plus considérable
à Ostende et beaucoup de Parisiens. Il
faut vraiment les ressources exception-
nelles qu'offre la grande station bal-
néaire pour faire face à cette invasion si
animée, si vivante, si prodigue d'entrain
et pour se maintenir à la hauteur de ce
mouvement vertigineux.
Fêtes sur fêtes, d'ailleurs, auxquelles
on est heureux de voir le Roi prendre
part avec cette simplicité de bonne hu-
meur qui caractérise Léopold II et s'allie
si bien à sa suprême distinction. Inutile
d'ajouter que la présence de Sa Majesté
à ces fêtes exerce sur la colonie mon-
daine une irrésistible attraction et que,
partout où il se porte, la foule le suit
avec empressement et lui fait de chaleu-
reuses ovations.
A l'Exposition internationale de Barce-
lone, M. Jan van Beers a obtenu le pre-
mier diplôme d'honneur extraordinaire.
Le comte Kalnoky, frère du ministre,
commandant du 2e dragons autrichiens,
vient de faire une chute des plus gra-
ves aux courses de Bruck.
Une capitale éclairée à la lumière élec-
trique!... qu'on se tranquillise, ce n'est
pas Paris, c'est Rome.
La force motrice sera alimentée par
les cascades de Tivoli (ô poésie !) situées
à 30 kilomètres de la Ville éternelle.
On s'amuse dans la presse espagnole
et française à inventer des anecdotes
sur le petit Roi d'Espagne et quelquefois
on y glisse des noms et des qualités de
personnes qui ne sont pas ce qu'elles
paraissent. Ainsi, on parle souvent de
Mgr Merry et on l'appelle le « précep-
teur » ou le « gouverneur » du Roi.
Alphonse XIII n'a d'autre gouverneur
que sa mère la Reine-Régente, et Mgr
Merry est tout simplement un prêtre qui
va dire la messe au palais de Ayete pen-
dant la villégiature royale; mais il n'a
pas d'emploi ni de situation à la Cour.
NOUVELLES A LA MAIN '
Russomanie.
L'extrême-gauche a décidé que, doré-
navant, elle siégerait sur la montagne...
russe.
Calinowich, qui vient de réussir une
grosse affaire, est félicité, en plein bou-
levard, par ses amis.
- Ah ! le roublard ! s'écrie l'un d'eux.
Sur ce mot, les maisons se pavoisent
spontanément, et des choeurs invisibles
entonnent l'hymne russe.
Un négociant parisien trouve, en fai-
sant son inventaire, un lot de cravates
défraîchies.
Il va les passer aux profits et pertes,
lorsqu'une idée lumineuse lui vient.
Il étale ses rossignols dans sa devan-
ture avec cette pancarte :
Grand choix de cravates russes
En une heure, tout le stock était
écoulé.
On va sourire à Fontainebleau.
- Savez-vous comment on appelait, au
Palais,le monsieur qui prenait les seins
de jeunes femmes pour pelotes à épin-
gles et à qui le Tribunal a décerné six
mois de prison, malgré la plaidoirie de
Me Léon Renault?
- Non !
- On l'appelait le Sadique à Renault.
Le Masque de Fer.
LA FLOTTE FRANÇAISE
A PORTSMOUTH
PAR DÉPÊCHE
22 août.
Les fêtes sont commencées depuis
hier soir à Portsmouth.
La ville était illuminée et presque tou-
tes les maisonss'étaientpavoiséesdedra-
peaux anglais et français.
Le dîner offert hier par l'amiral Clan
William, chef d'escadre, à l'amiral Ger-
vais et aux commandants des navires
français, a eu lieu à huit heures.
MM. Waddington, le conseiller et le
premier secrétaire de l'ambassade, les
attachés militaire et naval assistaient au
dîner, ainsi que la baronne d'Estour-
nelles, la comtesse de Florian, le duc de
Connaught, le prince Georges de Galles ;
les officiers principaux de Portsmouth y
assistaient également.
Pendant le dîner, l'amiral Clan Wil-
liam a donné lecture d'un télégramme
qu'il venait de recevoir du prince de
Galles, qui le chargeait d'exprimer son
vif regret d'être absent et de ne pouvoir
participer à la réception faite à la flotte
française, et le priait d'adresser à l'ami-
ral Gervais et à ses officiers ses compli-
ments et ses souhaits de bienvenue.
Au dessert, l'amiral Clan William a
porté la santé de la Reine, celle du Pré-
sident Carnot et a bu à l'amiral Gervais
et à la flotte française.
L'amiral Gervais a répondu par quel-
ques paroles de remercîments.
A dix heures, les convives de l'amiral
se sont rendus au bal donné dans la
salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, magni-
fiquement décorée, et de proportions
gigantesques, elle peut contenir près de
3,000 personnes.
L'amiral Gervais a fait son entrée
donnant le bras à lady Clan William
qui portait un splendide diadème en dia-
mants. Il l'a conduite dans l'immense
tribune tendue de velours rouge et or,
élevée dans le fond de la salle, et où
ont pris place l'amiral Clan William, le
duc de Connaught, le prince Georges de
Galles, M. Waddington et le personnel
de l'ambassade de France, les officiers
supérieurs, le maire de Portsmouth et
d'autres notabilités.
Sur le mur qui fait le fond de la tri-
bune se détachait un énorme écusson
portant l'inscription suivante en an-
glais :
« Puissent-ils rester toujours unis. »
La musique de la marine royale a joué
la Marseillaise, qui a été chantée ensuite
en français, jusqu'à la dernière strophe,
par un choeur d'enfants appartenant à
l'Ecole des mousses et placés sur les
derniers rangs de la tribune.
L'effet de ce chant était fort beau et
impressionnant.
Des applaudissements chaleureux ont
éclaté dans toute la salle.
L'amiral Gervais s'est tourné alors
vers lord Clan William et l'a remercié
chaleureusement.
Le bal a été très réussi et nos officiers
s'en sont donné à coeur joie. On peut
rééditer le vieux cliché : la plus parfaite
gaîté n'a pas cessé de régner pendant
toute la nuit.
Ce matin,le temps s'est remis au beau.
La mer est calme et la rade, sillonnée en
tous sens par des centaines d'embarca-
tions, présente une animation extraor-
dinaire.
Dans la journée, le duc de Connaught,
entouré d'un brillant état-major, auquel
s'étaient joints de nombreux officiers
français, a passé èn revue la garnison
dans la plaine de Southsea.
Le dîner offert par le maire de Ports-
mouth à l'amiral Gervais, aux officiers
français et auquel assisteront l'ambas-
sadeur de France et toutes les notabili-
tés de Portsmouth, a lieu dans une im-
mense tente dressée en forme de quadri-
latère dans les jardins de l'Hôtel de Ville.
C'est là du reste qu'a eu lieu, la nuit der-
nière, le souper servi par petites tables
pendant le bal.
La table est une merveille de décora-
tion. Tout est à l'union franco-anglaise;
les invitations, les menus, etc., sont aux
couleurs françaises.
La population fait le plus sympathi-
que accueil à nos officiers et à nos ma-
rins.
Il sera probablement trop tard pour
pouvoir vous télégraphier utilement les
détails du banquet. Vous les recevrez
demain.
T. Johnson.
LA CHASSE ET LES RECOLTES
On a grand plaisir à faire une enquête
qui peut intéresser 345,112 personnes.
Tel a été, en effet, l'année dernière, le
nombre des chasseurs munis de permis.
Le ministère lui-même ne se dissimule
pas que beaucoup d'autres tueurs de gi-
bier se dispensent d'acquitter les 28 fr.
de droits réglementaires.
Sur ces vingt-huit francs,la commune,
on le sait, en touche 10, l'Etat 18.;
Les chasseurs produisant la somme
considérable de 9 millions 663,136 fr., les
communes ont à se partager 3 millions
451,120 fr. et l'Etat prend - que ne suis-
je à sa place une année seulement! -
6 millions 212,016 fr. Il est vrai que cela
lui donne quelque peine, mais elle est
bien payée.
Comme le théâtre, la chasse a ses cou-
lisses. Entrons-y.
Le ministre de l'intérieur aimerait
mieux, naturellement, n'avoir qu'à dire :
« Tel jour, la chasse sera ouverte dans
toute la France. » Impossible !_ car si
cette date était fixée en août, les
propriétaires ou fermiers des départe-
ments où le froment et le seigle sont en-
core sur pied, s'écrieraient ; « Vous YQU*
Le Numéro : 15 cent, à Paris, 20 cent; dans les Départements. 1
37" Année - 3* Série - N# 235
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur en chef
A. PÉRIVIER
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
DE MIDI A MINUIÏ, HUE DROOOT, 2G
Les manuscrits ne sont pas rendus
PUBLICITÉ DE 1" ET DB 2a PAOf
S«i rue Drouot
LE FIGARO
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
FERNAND DE RODAYS
Administrateur
Paris : Trois Jfois 16 fr. »
Départements : Trois Mois.... 19 fr. 50
Uûiori postale : Trois Mois 21 fr. 50
ANNONCES, RÉCLAMES ET PETITES GAZETTES
P. EfcOJLLSRîGENI et o«
16, RUF. GRANGE-BATELIÈRE, ET AU FIGARO, RUE DROUOT, 2G
APRÈS
CRONSTADT
Les fêtes inoubliables et sans précé-
dent de Cronstadt, Pétersbourg et Mos-
cou sont terminées ; l'écho retentissant
qu'elles ont provoqué jusque dans les
coins les plus reculés de la patrie fran-
çaise va bientôt s'éteindre. Reste un
grand événement historique appelé à
modifier de fond en comble la politique
européenne et à amener un changement
complet dans le groupement des puis-
sances. Après une longue et laborieuse
gestation et malgré toutes les tentatives
d'avortement faites par les diplomates du
monde entier, sans en excepter ceux de
la Russie et de la France, l'entente franco-
russe est née à terme et viable. Il s'agit
de bien établir son état civil, d'écarter
les nombreux dangers dont la menacent
les méchantes fées qui entourent son
.berceau; il s'agit surtout de marquer
ses destinées futures, de reconnaître la
voie qu'elle doit suivre.
Ce n'est pas d'une communauté de
haines qu'est né l'accord entre la France
et la Russie, comme l'affirment ses ad-
versaires et comme paraissent le croire
des amis enthousiastes mais maladroits;
c'est de la communauté des intérêts et
de la « profonde sympathie » qui unit les
deux nations. La haine est forcément
stérile et ce n'est pas d'elle que doivent
s'inspirer les conducteurs des peuples.
Comment une alliance issue d'une haine
commune exercerait-elle son attraction
sur les autres pays qui n'ont aucune
raison de partager ce sentiment ou de
s'y associer? D'ailleurs, dans les régions
sereines où plane l'esprit du Tsar, il n'y
a pas place pour les inimitiés nationales
et elles ne peuvent l'influencer quand il
s'agit du bien de son Empire. On ca-
lomnie donc l'entente qui nous est chère
en lui attribuant une pareille origine.
Constatons aussi, pour en mieux pré-
ciser la véritable filiation, que ce fait
mémorable, ce grand succès politique
des deux pays est en même temps la plus
complète défaite de leurs diplomates.
Depuis une trentaine d'années, la diplo-
matie européenne joue de malheur. Déjà
le prince de Bismarck lui avait porté un
coup fatal en remportant ses prodigieux
triomphes par le dédain absolu des vieux
procédés en usage dans les chancelleries.
Devenue un corps cosmopolite, presque
international, la diplomatie est néces-
sairement sans action sur la politique
moderné dont les aspirations nationales
sont le plus puissant, sinon le seul mo-
bile.
C'est pourquoi l'armée qui, elle, est
partout la véritable incarnation du na-
tionalisme, joue un rôle si considérable
dans la politique extérieure. Bismarck
mis à la retraite, l'idée n'est venue à per-
sonne qu'on pût confier sa succession à
un diplomate de carrière : il n'y avait
de choix qu'entre deux généraux, Ca-
privi et Waldersee. C'est l'initiative de
chefs militaires qui a déterminé l'en-
voi de l'escadre à Cronstadt. Con-
naît-on, d'ailleurs, un diplomate fran-
çais qui eût déployé dans l'accomplisse-
ment des missions délicates plus de tact,
plus d'esprit d'à-propos et plus de séduc-
tion que ne l'a fait l'amiral Gervais?
Les professionnels seront bientôt ré- :
duits au rôle modeste de frotteurs de |
parquet dans les salons mondains
Si la République française avait eu
auprès du Tsar un général pour ambas-
sadeur, il y a longtemps qu'on aurait
connu en Europe ses profondes sympa-
thies pour la France, manifestées d'ail-
leurs d'une manière éclatante déjà en
1870 ; on aurait su aussi qu'il était fer-
mement décidé à ne pas laisser toucher
à la France. Qui sait? L'Europe dûment
avertie, la triple alliance n'aurait peut-
être pas été renouvelée... Depuis tant
d'années nous nous obstinons à con-
vaincre les Français qu'ils ont toute rai-
son d'acclamer le Tsar 1
L'entente franco-russe définitivement
établie,- la forme importe peu,-quelles
en sont les véritables bases, vers quel but
seront dirigés les efforts des deux pays
agissant dorénavant d'accord dans tou-
tes les grandes questions internatio-
nales ?
N'étant pas dans la confidence des
dieux, nous ne courons pas le risque de
dévoiler leurs secrets. Dans notre situa-
tion de simple observateur, s'efforçant de
dégager le sens des événements con-
temporains et d'en calculer la portée, il
nous est permis d'exprimer notre opi-
nion avec une entière franchisé, sans
danger de compromettre autre chose que
notre réputation de clairvoyance.
L'alliance entre la France et la Russie
étant la conséquence forcée de la triple
alliance, son but et ses bases sont forcé-
ment déterminés par le but que poursuit,
par les bases sur lesquelles repose l'union
des trois puissances centrales. Leur but
hautement avoué est la conservation de
la paix; leur accord a pour fondements
la garantie réciproque de leurs posses-
sions et Yintangibilité des divisions ter-
ritoriales existantes. En s'alliant, la
France et la Russie se proposent égale-
ment la conservation de la paix; les
bases de leur alliance sont la garantie
réciproque de leurs possessions et Y abo-
lition de la division territoriale actuelle,
en ce qu'elle a d'attentatoire aux intérêts
et à l'honneur des deux parties contrac-
tantes.
Cette division territoriale s'est faite
contre la, Russie et la France à la suite
de plusieurs guerres où la dernière,
vaincue, a dû subir la loi du plus fort,
où la première, victorieuse, a perdu, par
l'incurable ineptie de ses diplomates,
tout le fruit de ses victoires et de ses sa-
crifices. Autant il effet naturel que les
participants de la triple et non plus de
la quadruple alliance (l'Angleterre s'étant
prudement retirée de l'entreprise, dès
que la France ne se trouvait plus seule
contre quatre) tiennent à conserver les
dépouilles dont ils se sont enrichis, au-
tant il est légitime que deux puissances
lésées, mais rentrées aujourd'hui en
possession de toutes leurs forces, dési-
rent effacer les traces de leurs défaites
militaires et diplomatiques.
Il importe à la Russie de mettre ses
côtes de la mer Noire à l'abri de l'attaque
éventuelle d'une flotte ennemie et ce
qu'elle estime plus essentiel encore,
c'est d'ouvrir à ses vaisseaux l'accès
de 'a Méditerranée, la fermeture des
Dardanelles à la marine russe étant
aussi préjudiciable à son honneur que
nuisible aux vrais intérêts de l'Europe.De
Constantinople la Russie n'a cure. Deux
fois dans ce siècle elle en a été maîtresse
et deux fois elle l'a restitué au Sultan -
son possesseur légitime et le seul dont
la présence dans cette ville soit sans in-
convénients pour la Russie.
C'est la question de l'Alsace-Lorraine
qui domine la politique française, comme
c'est. celle des Dardanelles qui tient la
première place dans les aspirations de la
Russie. Et qu'on ne se récrie pas contre
ce rapprochement, sous prétexte que la
question des Détroits est une question
internationale, tandis que celle de l'Al-
sace-Lorraine s'agite simplement entre
la France et l'Allemagne. Il pouvait en
être ainsi avant la triple alliance, mais
cela n'est plus vrai aujourd'hui. Par le
fait qu'elle a formé une coalition euro-
péenne pour se garantir la possession de
l'Alsace-Lorraine, l'Allemagne a elle-
même donné à cette question un caractère
international. C'est là peut-être la plus
grave faute politique commise pa» le
prince de Bismarck. Il ne s'est pas rendu
compte qu'en faisant participer l'Allema-
gne à la défense des intérêts italiens et au-
trichiens dans la Méditemanée, moyen-
nant l'engagement pris par Vienne et
Rome de défendre la domination alle-
mande dans les pays annexés, il créait
lui-même une connexité inéluctable entre
la question des Détroits et la question
de l'Alsace-Lorraine, transformait cette
dernière en question internationale et po-
sait les bases de Valliance entre la France,
la Russie et tous les Etats secondaires
qu'elles ne manqueront pas d'attirer
dans l'orbite de leur politique...
Il est entendu que le maintien de la
paix est à un égal degré le but des deux
alliances qui se partagent l'Europe. La
différence est dans la manière dont cha-
cun cherche à atteindre ce but. Précaire,
ruineuse pour l'Europe entière, la paix
imposée par la triple alliance ne profite
qu'à l'agitation socialiste et au commerce
des Etats-Unis, en attendant qu'elle
amène la guerre la plus sanglante que le
monde ait vue. L'alliance franco-russe
veut maintenir une paix durable et juste
en écartant les causes de conflagration
qui existent dans la. situation euro-
péenne. Réussira-t-elle? Pourquoi pas?
Sa tâche est noble et grande, en poursui-
vant son but avec calme, prudence et
persévérance, elle pourra acheminer
vers une solution pacifique les deux
problèmes qui intéressent le monde
entier.
La question de l'Alsace-Lorraine trans-
formée, grâce au chancelier allemand, en
une question internationale, il devient
possible, après Cronstadt, d'en entrevoir
la solution par voie pacifique. Il peut se
présenter - et il se présentera certaine-
ment - à un moment donné telle cons-
tellation des puissances continentales
que la revision pacifique du traité de
Francfort s'impose à l'Europe...
Le Congrès de Berlin a bien revisé le
traité de San Stefano, et cela au lende-
main même des victoires russes. Pour-
quoi un nouveau congrès ne reviserait-il
pas, après vingt, ou vingt-cinq ans, le
traité de Francfort?
Nous avons été témoins de faits bien
plus inattendus l'accord déclaré im-
possible entre un. empire autocratique et
une république -est. devenu.une réalité.
Au lieu des dangers- 4ont cette alliance
menaçait, disait-on, les deux formes de
gouvernement, nous voyons déjà, grâce
à elle, la Russie faire échec aux Polonais
et aux nihilistes, tandis qu'elle procure
à la France républicaine un accroisse-
ment de prestige qui désarme les monar-
chistes. Cette victoire inattendue sur les
adversaires de l'intérieur, n'est-elle pas
du meilleur augure pour un triomphe
prochain sur les ennemis du dehors ?
Pourquoi ne verrions-nous pas se ré-
soudre pacifiquement, la question des
Détroits et le problème- de l'Alsace-Lor-
raine? La solution de-la première ne
dépend que du Sultan- qui, tôt ou tard,
connaîtra où sont ses véritables amis.
Le peuple français peut beaucoup pour
faciliter la solution du second. Le jour où
les Allemands auront acquis la convic-
tion que la France ne désire que la res-
titution de ses anciennes provinces,
qu'elle accepte comme un fait indestruc-
tible l'unité de l'Allemagne, qu'elle re-
connaît parfaitement que le grand peu-
ple allemand, débarrassé du boulet de
l'Alsace-Lorraine qu'il traîne depuis
vingt ans, a le droit de développer inté-
gralement son génie national et d'ac-
complir ses destinées historiques, -
ce jour-là la solution pacifique du pro-
blème aura fait un pas immense. Le
reste viendra avec l'aide de Dieu et avec
le besoin qu'éprouvent toutes" les nations
européennes de secouer le joug du capo-
ralismet qui a transformé le continent
en une immense caserne funeste à leur
essor...
Il n'y a d'ailleurs que les choses im-
possibles qui s'accomplissent, il n'y a
que les spectres qui deviennent des réa-
lités. Pendant quarante ans le prince de
Bismarck, oubliant la sagesse du pro-
verbe allemand qui défend de peindre le
diable sur le mur, a agité le spectre
d'une alliance franco-russe : la voilà réa-
lisée. C'est en agitant le spectre d'une
invasion russe dans l'Inde, invasion à
laquelle personne n'a jamais songé en
Russie - que l'Angleterre a amené le
soldat russe aux portes de Hérat. Il pa-
raît que M. Crispi a enserré l'Italie dans
la triple alliance sous l'influence d'une
hallucination où il voyait le fantôme
d'une alliance entre la France et le Vati-
can : voilà ce spectre en train de deve-
nir, lui aussi, une réalité.
Nous entrevoyons à l'horizon bien
d'autres spectres encore...
E. de Cyoa.
Au Jour le Jour
LE PREMIER GALON
Ce matin, à la gare Montparnasse, les trains
de la grande ligne amèneront près d'un millier
de jeunes gens dont les chansons et les vivats
auront égayé, depuis Saint-Cyr jusqu'à Paris,
les paisibles voyageurs. Les deux promotions
seront confondues pour la dernière et pour la
première fois ; jusqu'à présent les conscrits -
ceux de la promotion de Cronstadt - étaient
les subordonnés des anciens ; demain, les an-
ciens seront sous-lieutenants, et les conscrits,
passés au grade Kantiens,rentreront au bahut,
un peu mélancoliques et rêvant aux batailles
futures.
D'ici-là, c'est-à-dire jusqu'à la mi-octobre,
vacances pour tout le monde. Le conscrit va
se dépêcher d'échanger l'uniforme contre l'ha-
bit bourgeois ; quant à l'ancien, il attend avec
impatience que sa nomination ait paru à l'Of-
ficiel et qu'il lui soit permis de se promener
sur les boulevards en tenue toute neuve et le
sabre au côté. Les majors, ceux qui ont été
classés en tête de la liste de sortie, ne seront
pas les moins fiers ; ils ont choisi les régiments
de tirailleurs algériens, et c'est en Afrique ou
en Tunisie qu'ils iront apprendre le glorieux
métier d'officier.
Car on avait le choix entre tous les régiments
de l'armée française, et ce. sont les premiers
qui, par droit de conquête, ont écrémé la liste
des emplois disponibles. Ils ont dédaigné les
agréables garnisons voisines de la capitale ;
les aventures lointaines les ont séduits, et la
vie des camps leur a paru moins fade que
l'existence tranquille et monotone de l'officier
parisien. Le danger les attire, mais ils n'y
songent guère, et quand ils se retrouveront
plus tard, autour de la même table, tous offi-
ciers de la même promotion, ils causeront gaî-
ment du passé, le verre en main, et compteront
les disparus sans redouter le même sort.
Les rangs s'éclaircissent pourtant, et c'est
ainsi que, dans la promotion de 1878, par exem-
ple, on cite déjà cinq officiers qui sont morts sur
le champ de bataille : Rochel, de l'Estoile et
Carré, tués au Sénégal, à Formose et à Tuyen-
Quan ; Pages et de Martigny, tués en Tunisie.
On ne s'entretient plus que de ces souvenirs de
guerre entre Saint-Cyriens : car les Saint-
Cyriens, soldats, rien que soldats, et jaloux de
leur réputation, ne s'occupent jamais de politi-
que. Leurs ancêtres, les turbulents élèves de
Mars, étaient moins circonspects ; le 22 vendé-
miaire an III, ils chantaient la Carmagnole à
Poissy; le 10 août de la même année, ils fêtaient
l'anniversaire de l'une des sanglantes journées
de la Révolution en représentant la prise d'une
redoute, et le récit de cette démonstration théâ-
trale est assez piquant : D'un côté, cinq cents
élèves protégés par des épaulements munis de
canons; de l'autre côté, deux cents élèves armés
seulement de piques. Les premiers, d'après le
programme de cette représentation militaire,
figuraient « les six tyrans européens, les rois
d'Angleterre, d'Autriche, de Prusse, de Turin,
de Rome et d'Espagne, et leurs armées »; les
autres étaient modestement traités de « cons-
crits de la République ». Et c'étaient naturel-
lement ces deux cents concrits sans fusils qui
battaient à plate couture les cinq cents défen-
seurs des six tyrans I
Ils sont moins prétentieux et plus instruits,
moins révolutionnaires et plus disciplinés,
moins bruyants et plus convaincus, les Saint-
Cyriens qui partent aujourd'hui et qui, de-
main, seront fêtés à la table familiale. Ils ai-
ment passionnément l'uniforme et le régiment;
ils vont gaiement au-devant des inévitables
déboires d'une carrière où l'on récolte beau-
coup de lauriers et très peu de billets de ban-
que. Ah ! le budget d'un sous-lieutenant !
Comme le sous-lieutenant sans fortune a de
peine à l'équilibrer ! Voyez les chiffres : Cham-
bre meublée, 35 francs par mois ; pension,
go francs ; ordonnance, 14 francs ; blanchis-
sage, chauffage, éclairage, 30 francs. Soit
pour les dépenses indispensables, 160 francs
par mois. Restent donc 48 francs pour le café,
l'achat des uniformes et des vêtements civils
et... le reste 1
N'insistons pas : il faut éviter de troubler la
joie des sous-lieutenants de demain et de tous
ceux qui les admireront de si bon coeur, pa-
rents, amis, sans compter la classique petite
cousine. Il est le plus brillant de tous, le pre-
mier galon. Non pas certes que les trois étoiles
n'aient pas plus de relief. Mais ces étoiles,
depuis tantôt un siècle, n'arrivent qu'avec les
cheveux blancs, et ceux qui les portent regret-
tent bien souvent le bahut de Saint-Cyr, le
premier galon neuf et la jeunesse envolée 1
Séverac.
ÉCHOS
LA TEMPÉRATURE
L'état général de l'atmosphère est toujours
mauvais sur presque toutes les régions du con-
tinent européen. C'est vers l'est que s'est dé-
placée la bourrasque dont le centre était sur
le Pas-de-Calais. Pendant ce temps, la pres-
sion se relève un peu à l'ouest des Iles Britan-
niques et au nord de la France. Des orages
sont signalés sur le golfe du Lion et les pluies
ont été générales en Allemagne. Sur nos côtes,
la mer est houleuse avec vent du nord. Le
temps reste à averses en France avec tempé-
rature basse.
C'est à l'ouest du continent que s'accentue
la baisse thermométrique. Les hauteurs rele-
vées hier matin étaient de 7° à .Uléaborg,5°> au
Puy-de-Dôme, 140 à Bordeaux, 220 à Rome et
290 à Biskra.
Après une journée assez belle, hier, à Paris,
la pluie a repris vers cinq heures. Le baromè-
tre se tient du reste toujours assez bas vers
752mm. Thermomètre maximum, 2005. Ciel clair
dans la soirée. Baromètre en hausse à 757mm.
Th. 1705.
Dinard.- Journée à éclaircies.Therm.: 18°5.
Dieppe. - Légère pluie. Mer moins agitée.
LES COURSES
Aujourd'hui , courses à Dieppe. -
Gagnants de Robert Milton :
Prix de Rouxmesnil : Quartaud.
Prix du Conseil général : Chef-Lieu.
Prix de la Société d'Encouragement :
Floréal.
Prix Charles Laffâte : Double-Six II.
Prix Franc-Picard : César.
Grande course de haies internationale :
Le Gourzy.
A deux heures, courses à Vincennes.
Pronostics de la journée :
Prix de Basly : Jaguar.
. Prix de l'Orne : Renommée.
Prix du Calvados : Bazole. ,
Prix de la Manche : Kurde.
Prix de quatre ans : Jeannette III.
Prix de la Seine-Inférieure : Polisson.
A TRAVERS PARIS
Le roi de Serbie a continué hier sa vi-
site au Musée du Louvre.
Dans l'après-midi, il s'est rendu aux
Invalides où il a été reçu par le colonel
Normand. Le tombeau de Napoléon Ier et
le musée d'artillerie l'ont vivement in-
téressé.
De là, le Roi est allé visiter la Chambre
des députés. M. Armand Mollard, chef-
adjoint du protocole, a fait voir au Roi
les salons de réception du président de
la Chambre.
Dîner intime en l'hôtel du roi Milan.
Parmi les invités figuraient : M. Niko-
litch, ministre de l'instruction publique
de Serbie ; M. Karzoff, consul général de
Russie,et M. B. Marinovitch.
Dans la soirée, les deux Rois, accom-
pagnés de leur suite, se sont rendus au
bureau central du Théâtrophone, où ils
ont assisté à distance à une répétition
de Lohengrin et aux.représentations du
Theatre-Français et de Miss Helyett, aux
Bouffes. -
Leurs Majstés ont paru vivement in-
téressées par la simplicité des manoeu-
vres qui permettent de distribuer à vo-
lonté les auditions des théâtres dans tout
Paris ainsi que par le phonographe
qu'elles voyaient fonctionner pour la
première fois.
Le Président de la République et Mme
Carnot, accompagnés du lieutenant-colo-
nel Dalstein, ont visité hier l'exposition
de peinture organisée par la Société des
Amis des arts de Seine-et-Marne.
Cette exposition, organisée sous le pa-
tronage du chef de l'Etat, a lieu dans la
salle dite « de la Belle Cheminée », au
palais de Fontainebleau.
Le grand-duc et la grande-duchesse
Wladimir arriveront à Paris dans le cou-
rant de la semaine prochaine.
Ils y séjourneront quelques jours,
puis se rendront à Saint-Sébastien.
M. le comte d'Ormesson, introducteur
des ambassadeurs, vient de partir en
congé pour quelques semaines.
Il se rend en Orient.
M. le comte de Paris a notifié aux Cours
européennes qu'il réclamait pour son
second fils, le prince Ferdinand d'Or-
léans, le titre de duc de Montpensier.
C'est ce que nous avons fait prévoir il
y a un an déjà.
Ce titre appartient en effet au prince,
par la volonté même du défunt duc de
Montpensier.
INSTANTANÉS
CHAND DE PARAPLUIES
L'heureux du jour. Est à peu près seul, avec
le directeur de théâtre et le décrotteur du coin,
à bénir la température diluvienne dont « nous
jouissons ». Jubile tous les matins, à son ré-
veil, envoyant le ciel un peu plus couvert que
la veille. Embrasse de joie le baromètre qu'il
a cloué, dans sa boutique, à la place d'hon-
neur. Vante l'infaillibilité des savants qui nous
ont prédit jusqu'à trente-cinq années consé-
cutives de pluie torrentielle.
Fait des affaires d'or. Met son personnel sur
les dents et peut à peine suffire aux besoins de
sa clientèle. Entasse dans ses magasins les
ballots de soie, de cotonnade et d'alpaga. N'a
qu'une crainte, c'est de voir les baleines se
mettre en grève. Espère jouer prochainement
les Tircis après fortune faite, et forme déjà
mille projets de félicité future, dont le principal
est de fuir au plus tôt un pays où le ciel verse
ses cataractes si obstinément.
Signe particulier : Se reconnaît au milieu des
foules mouillées et grincheuses au divin sou-
rire stéréotypé sur ses lèvres.
vvwvwv*vvwvvvv> wvwvvv»
M. Georges Meunier, professeur agrégé
des lettres et d'économie politique, dont
nous avons fait connaître la mission of-
ficielle en Grèce, et M. Marcel Chevillot,
qu'il s'est adjoint comme secrétaire par-
ticulier, se sont embarqués hier à Mar-
seille, à destination du Pirée, où des
études topographiques relatives à l'his-
toire de la politique coloniale d'Athènes
dans l'antiquité les retiendront pendant
deux mois environ.
On a pu remarquer hier que dans cer-
tains postes militaires fournis pour la
garde des monuments publics, au palais
du Luxembourg, notamment, nos fan-
tassins montaient la garde en tenue de
campagne : képi, capote avec les pans
relevés, et jusqu'à la musette en ban-
doulière, au lieu de la grande tenue de
service : shako, tunique et guêtres blan-
ches.
Cela provient de ce que dans certains
régiments à la veille de partir pour les
grandes manoeuvres, les hommes ont
déjà versé ces effets de grand équipe-
ment, et c'est en tenue de campagne
qu'ils ont dû prendre la garde.
Plusieurs de nos lecteurs nous prient
de poser, à l'administration supérieure
des postes et télégraphes, les deux ques-
tions suivantes :
1° Le receveur ou la receveuse d'un bureau
peuvent-ils se refuser à délivrer des lettres
adressées, poste restante, à une personne qui
se présente au guichet, munie d'une enveloppe
timbrée, portant non seulement le nom sous
lequel est réclamée la correspondance, mais
encore, entre parenthèses, le nom authenti-
que du destinataire?
2° Le receveur ou la receveuse d'un bureau
ont-ils le droit de se refuser à. délivrer des
correspondances adressées à un journaliste
sous un pseudonyme, alors que le directeur
du journal affirme que ce pseudonyme est .la
propriété effective de son collaborateur ?
Cette dernière question intéresse trop
vivement les journalistes pour que nous
n'attachions pas à la réponse un prix
tout particulier-.
FAUSSES NOUVELLES
Quand nos édiles ne statufient pas, ils
déplacent des statues, chacun sait ça :
c'est analogue au chassé-croisé des
noms des rues.
Voici, à titre de renseignement an-
ticipé , les modifications que verra
naître la rentrée au Conseil municipal.
Tout d'abord, Jeanne d'Arc quittera
la place des Pyramides pour le terre-
plein du maréchal Ney, devant Bullier.
But : la moralisation de la jeunesse en
ces parages.
Victoir Noir prendra la place de Louis
Blanc : simples allées et venues .de
rouges.
Danton sera fait équestre et prendra,
au Pont-Neuf, le cheval d'Henri IV. Le
tyran ira à pied. C'est bien son tour.
Olivier et Roland, du parvis Notre-
Dame, iront démocratiquement faire
escorte à Diderot, à Saint-Germain-des-
Prés : ils emporteront, à l'usage de leur
nouveau patron, la vieille barbe de Char-
lemagne.
Lamartine, lui, restera au Bois de
Boulogne, mais il sera transféré plus
près du Lac. A l'île des Cygnes, on met-
tra Joffrin éclairant le Monde.
Enfin, à la fontaine Saint-Sulpice, Fé-
nelon, Bossuet, Massillon et Fléchier se-
ront remplacés par quatre socialistes qui
ne sont pas encore désignés.
HORS PARIS
Aujourd'hui ou demain seront inhu-
més solennellement, à Rodez, les restes
de Camille Douls, assassiné par deux
Touaregs en février 1889, au cours de sa
seconde mission, dont le but était d'at-
teindre Tombouctou en partant du Ma-
roc, et de rejoindre de là Saint-Louis du
Sénégal.
Les restes du jeune et malheureux ex-
plorateur du Sahara marocain n'ont été
retrouvés que le 17 février dernier par
un indigène d'In-Salah, et transportés
à Alger par les soins des généraux Dé-
trie et Poizat.
C'est de là que la dépouille du jeune sa-
vant vient d'être dirigée par Marseille
sur Rodez, sa ville natale, où un monu-
ment lui a été élevé.
Camille Douls avait à peine vingt-cinq
ans. Il est le vingtième explorateur fran-
çais - en quinze ans ! - qui ait trouvé
la mort au Sahara occidental.
En 1874, ce sont Dournaux-Dupéré et
Joubert; en 1876, les missionnaires
Paulmier et Ménoret; en 1881, Flatters,
Masson, de Dianous de La Perrotine,
Guiard, Béringer, Roche, Santin Den-
nery, Pobéguin et deux soldats de la
mission ; - la même année, trois mis-
sionnaires encore : Richard, Morat et
Pouplard ; enfin en 1886, Marcel Palat.
Affluence de plus en plus considérable
à Ostende et beaucoup de Parisiens. Il
faut vraiment les ressources exception-
nelles qu'offre la grande station bal-
néaire pour faire face à cette invasion si
animée, si vivante, si prodigue d'entrain
et pour se maintenir à la hauteur de ce
mouvement vertigineux.
Fêtes sur fêtes, d'ailleurs, auxquelles
on est heureux de voir le Roi prendre
part avec cette simplicité de bonne hu-
meur qui caractérise Léopold II et s'allie
si bien à sa suprême distinction. Inutile
d'ajouter que la présence de Sa Majesté
à ces fêtes exerce sur la colonie mon-
daine une irrésistible attraction et que,
partout où il se porte, la foule le suit
avec empressement et lui fait de chaleu-
reuses ovations.
A l'Exposition internationale de Barce-
lone, M. Jan van Beers a obtenu le pre-
mier diplôme d'honneur extraordinaire.
Le comte Kalnoky, frère du ministre,
commandant du 2e dragons autrichiens,
vient de faire une chute des plus gra-
ves aux courses de Bruck.
Une capitale éclairée à la lumière élec-
trique!... qu'on se tranquillise, ce n'est
pas Paris, c'est Rome.
La force motrice sera alimentée par
les cascades de Tivoli (ô poésie !) situées
à 30 kilomètres de la Ville éternelle.
On s'amuse dans la presse espagnole
et française à inventer des anecdotes
sur le petit Roi d'Espagne et quelquefois
on y glisse des noms et des qualités de
personnes qui ne sont pas ce qu'elles
paraissent. Ainsi, on parle souvent de
Mgr Merry et on l'appelle le « précep-
teur » ou le « gouverneur » du Roi.
Alphonse XIII n'a d'autre gouverneur
que sa mère la Reine-Régente, et Mgr
Merry est tout simplement un prêtre qui
va dire la messe au palais de Ayete pen-
dant la villégiature royale; mais il n'a
pas d'emploi ni de situation à la Cour.
NOUVELLES A LA MAIN '
Russomanie.
L'extrême-gauche a décidé que, doré-
navant, elle siégerait sur la montagne...
russe.
Calinowich, qui vient de réussir une
grosse affaire, est félicité, en plein bou-
levard, par ses amis.
- Ah ! le roublard ! s'écrie l'un d'eux.
Sur ce mot, les maisons se pavoisent
spontanément, et des choeurs invisibles
entonnent l'hymne russe.
Un négociant parisien trouve, en fai-
sant son inventaire, un lot de cravates
défraîchies.
Il va les passer aux profits et pertes,
lorsqu'une idée lumineuse lui vient.
Il étale ses rossignols dans sa devan-
ture avec cette pancarte :
Grand choix de cravates russes
En une heure, tout le stock était
écoulé.
On va sourire à Fontainebleau.
- Savez-vous comment on appelait, au
Palais,le monsieur qui prenait les seins
de jeunes femmes pour pelotes à épin-
gles et à qui le Tribunal a décerné six
mois de prison, malgré la plaidoirie de
Me Léon Renault?
- Non !
- On l'appelait le Sadique à Renault.
Le Masque de Fer.
LA FLOTTE FRANÇAISE
A PORTSMOUTH
PAR DÉPÊCHE
22 août.
Les fêtes sont commencées depuis
hier soir à Portsmouth.
La ville était illuminée et presque tou-
tes les maisonss'étaientpavoiséesdedra-
peaux anglais et français.
Le dîner offert hier par l'amiral Clan
William, chef d'escadre, à l'amiral Ger-
vais et aux commandants des navires
français, a eu lieu à huit heures.
MM. Waddington, le conseiller et le
premier secrétaire de l'ambassade, les
attachés militaire et naval assistaient au
dîner, ainsi que la baronne d'Estour-
nelles, la comtesse de Florian, le duc de
Connaught, le prince Georges de Galles ;
les officiers principaux de Portsmouth y
assistaient également.
Pendant le dîner, l'amiral Clan Wil-
liam a donné lecture d'un télégramme
qu'il venait de recevoir du prince de
Galles, qui le chargeait d'exprimer son
vif regret d'être absent et de ne pouvoir
participer à la réception faite à la flotte
française, et le priait d'adresser à l'ami-
ral Gervais et à ses officiers ses compli-
ments et ses souhaits de bienvenue.
Au dessert, l'amiral Clan William a
porté la santé de la Reine, celle du Pré-
sident Carnot et a bu à l'amiral Gervais
et à la flotte française.
L'amiral Gervais a répondu par quel-
ques paroles de remercîments.
A dix heures, les convives de l'amiral
se sont rendus au bal donné dans la
salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, magni-
fiquement décorée, et de proportions
gigantesques, elle peut contenir près de
3,000 personnes.
L'amiral Gervais a fait son entrée
donnant le bras à lady Clan William
qui portait un splendide diadème en dia-
mants. Il l'a conduite dans l'immense
tribune tendue de velours rouge et or,
élevée dans le fond de la salle, et où
ont pris place l'amiral Clan William, le
duc de Connaught, le prince Georges de
Galles, M. Waddington et le personnel
de l'ambassade de France, les officiers
supérieurs, le maire de Portsmouth et
d'autres notabilités.
Sur le mur qui fait le fond de la tri-
bune se détachait un énorme écusson
portant l'inscription suivante en an-
glais :
« Puissent-ils rester toujours unis. »
La musique de la marine royale a joué
la Marseillaise, qui a été chantée ensuite
en français, jusqu'à la dernière strophe,
par un choeur d'enfants appartenant à
l'Ecole des mousses et placés sur les
derniers rangs de la tribune.
L'effet de ce chant était fort beau et
impressionnant.
Des applaudissements chaleureux ont
éclaté dans toute la salle.
L'amiral Gervais s'est tourné alors
vers lord Clan William et l'a remercié
chaleureusement.
Le bal a été très réussi et nos officiers
s'en sont donné à coeur joie. On peut
rééditer le vieux cliché : la plus parfaite
gaîté n'a pas cessé de régner pendant
toute la nuit.
Ce matin,le temps s'est remis au beau.
La mer est calme et la rade, sillonnée en
tous sens par des centaines d'embarca-
tions, présente une animation extraor-
dinaire.
Dans la journée, le duc de Connaught,
entouré d'un brillant état-major, auquel
s'étaient joints de nombreux officiers
français, a passé èn revue la garnison
dans la plaine de Southsea.
Le dîner offert par le maire de Ports-
mouth à l'amiral Gervais, aux officiers
français et auquel assisteront l'ambas-
sadeur de France et toutes les notabili-
tés de Portsmouth, a lieu dans une im-
mense tente dressée en forme de quadri-
latère dans les jardins de l'Hôtel de Ville.
C'est là du reste qu'a eu lieu, la nuit der-
nière, le souper servi par petites tables
pendant le bal.
La table est une merveille de décora-
tion. Tout est à l'union franco-anglaise;
les invitations, les menus, etc., sont aux
couleurs françaises.
La population fait le plus sympathi-
que accueil à nos officiers et à nos ma-
rins.
Il sera probablement trop tard pour
pouvoir vous télégraphier utilement les
détails du banquet. Vous les recevrez
demain.
T. Johnson.
LA CHASSE ET LES RECOLTES
On a grand plaisir à faire une enquête
qui peut intéresser 345,112 personnes.
Tel a été, en effet, l'année dernière, le
nombre des chasseurs munis de permis.
Le ministère lui-même ne se dissimule
pas que beaucoup d'autres tueurs de gi-
bier se dispensent d'acquitter les 28 fr.
de droits réglementaires.
Sur ces vingt-huit francs,la commune,
on le sait, en touche 10, l'Etat 18.;
Les chasseurs produisant la somme
considérable de 9 millions 663,136 fr., les
communes ont à se partager 3 millions
451,120 fr. et l'Etat prend - que ne suis-
je à sa place une année seulement! -
6 millions 212,016 fr. Il est vrai que cela
lui donne quelque peine, mais elle est
bien payée.
Comme le théâtre, la chasse a ses cou-
lisses. Entrons-y.
Le ministre de l'intérieur aimerait
mieux, naturellement, n'avoir qu'à dire :
« Tel jour, la chasse sera ouverte dans
toute la France. » Impossible !_ car si
cette date était fixée en août, les
propriétaires ou fermiers des départe-
ments où le froment et le seigle sont en-
core sur pied, s'écrieraient ; « Vous YQU*
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