Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1880-01-02
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 janvier 1880 02 janvier 1880
Description : 1880/01/02 (Numéro 2). 1880/01/02 (Numéro 2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
26' Année. 3' Série. Numéro 2.
F R AN Cl S M A G N A R D
Rédacteur m chef • ̃
A. PÉRI VI ER
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Drouot. 26
Les manuscrits ne sont pas rendue
BUREAUX
26, rue Drouot,. 26
Le Numéro *lo cent. a Paris* 20 eentr éans les 3)éparteraeuis.
vendredi 2 Janvie
•«, r>E ViLLEMESSANT
Fondàl-tur
FEflNAND QE RODAY8
Adtnt'nt's/rattur
ABONNBKSiiîS ̃
Départements Trou moi* 1 8fcvg0
?*sis; Trei» mi* |6fr.
ANNONCES ET RÉOL&UTèB
roiUMQB» me, Seouy et c'1, passage dus Pmkcb»
ET A a.'A»ïiiMjsi»Aiio«t
SOMMAIRE
Lk Politique Francis Maqnarà.
Chronique Riméb Albert Millaud.
La LnTÉnATDRE •. Philippe Gille.
X'Aut Français Albert Wol/f.
la: Palais Albert Bataille. •
Les Afi'aibes étrangères ̃̃ M. Escudier.
Xk Fait-Divers Georges Grison.
LE Théâtre Auguste Vtiu
L'année Ankgdoticije Jules Brémond.
LA POLITIQUE
L'année 1879 est certainement la plus
importante, la plus caractéristique que
nous ayons traversée depuis l'année fa-
tale 1870-1871. Elle a vu s'accomplir
l'avénement définitif de la «République
avec les républicains. »
Les intérêts- du pays et la République
elle-même ont-ils eu à.se louer de cette
évolution ? Nous avons toujours.penséle
contraire, et, pour partager notre convie.
tion, nos lecteurs' n'auront qu'a suivre
-avec nous le résumé impartial mais fi-
dèle de la politique intérieure de, la
France, pendant les douze mois qui vien-^
nent de s'écouler.
1 La session parlementaire, qui s'ouvrait
le 1-i 'janvier 1879, 'conformément à la
Constitution, était la^ première pour le
Sénat renouvelé par tiers aux élections
du 5 janvier. Ces élections avaient mo-
difié la majorité sénatoriale et l'avaient
transportée du côté de la République.
Bien que ce virement n'eût pas donné
tout ce qu'en attendaient les radicaux, il
est positif que les idées conservatrices
perdaient avec cette majorité un der-
nier moyen do résistance. Le maréchal
de Mae Manon restait encore au poste qui
lui avait été confié le 24 mai 1873, mais
il ne fallait pas être fort perspicace pour
deviner qu'il ne pourrait plus le garder
bien longtemps.
Les incidents se pressaient en effet.
Pendant que le Conseil municipal com-
mençait sa campagne pour l'expulsion
desinstituteurs congrégariistes,M. Martel
était nommé président du Sénat au lieu
de M. le due d'Audiffret-Pasquier; M. He-
rold remplaçait M. Duval à la tête de la
Préfecture de la Seine; M. Chalîemel-
Lacour allait comme ambassadeur. à
Berne; M. Gigot, préfet de police, trou-
blé par les attaques que les feuilles
du bas radicalisme dirigeaient contre
̃san administration, perdait la tête et
réûlamait une enquête sur sa propre
administration la presse républicaine,
sans distinction de nuances, exigeait des
hécatombes de fonctionnaires; enfin,
M. Dufaure déposait un projet de loi sur
l'amnistie..Le mot et la chose étaient, à
ce moment, dans ce qu'on pourrait ap-
peler leur lune de miel on affirmait cou-
ramment que l'amnistie était un moyen
infaillible « d'eflacer la trace de nos dis-
cordes civiles » phrase qu'eût enviée
l'illustre Joseph Prudhomme et, qu'a-
près le retour des égarés de Nouméa,
nous n'allions plus former qu'un im-
mense peuple de frères.
Deux incidents précipitèrent la crise,
l'interpellation de M. Sénard sur la poli-
tique intérieure et le remplacement du
général Borel au ministère de la guerre
parle général Gresley (15 janvier).
• Le maréchal de Mac Mahon, peu au
Murant des menus détails de la politi-
que intérieure, s'était réservé la question
militaire. Or, parmi les épurations que vi-
saient les partis avancés, tout fiers de leur
"victoire relative dans les élections séna-
toriales, figurait en première ligne celle
des commandants de corps d'armée con-
servés^à leur poste par une interpréta-
tion un peu large peut-être de la loi mais
dont le maintien paraissait nécessaire
au Maréchal, pour le bien du service et
l'intérêt de l'armée.
AugénéraîGresley incombait la déli-
cate mission de décider le Maréchal à
revenir sur une résolution dont le chef
de l'Etat n'avait jamais fait mystère; il
ne pouvait y réussir et M. lemaréchal de
Mac Mahon envoya sa démission aux
Chambres an commencement de la
séance du 31 janvier.
Les deux Chambres seréunirent immé-
diatement en Congrès, et, avant la fin de
la journée, M. Grévy, président de la
Chambre des députés, était nommé Pré-
sident de la République. Restait à pour-
voir l'homme dont la niarn faisait manœu-
vrer depuis longtemps les fils du Guignol
politique et qui, dès le mois d'août 1877,
avait formulé la situation du Maréchal
dans une phrase célèbre « Se soumettre
ou se démettre. »
L'élection de M. Grévy laissant va-
canlc la pompeuse et .honorifique siné-
cure de la présidence de la Chambre,
elle fut donnée à M. Gambetta, qui eût
peut-être trouvé bénéfice à rester simple-
ment orateur et chef de majorité.
M. Grévy arrivait au pouvoir avec une
réputation d'honnêteté et d'inertie qu'il
a parfaitement justifiée. Son passé, ses
convictions, ses attaches l'obligeaient,
d'ailleurs, à de grandes concessions en-
vers le parti triomphant.
M. Dufaure, le vieux libéral, qui avait
Mahon la dure nécessité de renoncera
la politique du 16 Mai, eût dû peut-être
essayer de guider M. Grévy dans la voie
de la résistance possible. 11 ne crut pas
devoir le faire et donna sa démission
comme le Maréchal.
M. Wacldiûgton, que ses relations et
la modération connue de son caractère
désignaient comme un chef de cabiàet
de nature à rassurer l'Europe un peu
étonnée, M. Léon Say, le général Gres-
ley et M. de Marcère gardèrent leurs
postes le reste du ministère transformé
fut choisi dans les rangs* de la gauche
républicaine.
M. Le Royer eut la justice, M. de Prey-
ciuet les travaux publies et M. Ferry
l'instruction publique. C'est a ce politi-
siM et à ses projets liberticides que de-
vait revenir le fâcheux honneur de sym-
boliser et de caractériser le ministère
nouveau.
Les révocations suivirent de près
l'avènement du nouveau ministère; le
projet de M. Dufaure sur l'amnistie fut
remplacé par un autre-projet qui l'élar-
gissait, tout en laissant des catégories de
communards en dehors de la clémence
ofllcielle c'est le régime dit de l'amnis-
tie partielle, quS a eCfrayé les timides
sanssafisfaire les violents (12 février).
Le Conseil municipal de Paris, véri-
table nid de communards en herbe, ré-
pondit à cet acte de faiblesse par une
manifestation qui excita la plus vive
iâclignation il vota cent mille francs
-pour les amnistiés (13 février). Personne
ne se trompa sur le sens de cette pré-
tendue charité, destinée simplement à
glorifier le souvenir de l'exécrable folie
du 18 mjrs. Les glorifications ne lui
manquèrent pas non plus a la Chambre,
pendant la discussion du projet Le
Royer, qui fuf adopté à une assez belle
majorité par la Chambre (22 février ) et
quelques jours après par le Sénat
(1er mars).
^•»*».
1 C'est à ce moment qu'on apprit à Pa-
ris une. nouvelle dont nul ne prévoyait
alors les tragiques conséquences: le fils
de Napoléon 111, obéissant à ce goût
d'aventures qui est dans le sang de sa
race, et voulant reconnaître l'hospitalité
que lui oflraient les Anglais, était parti
pour le Cap; et allait prendre part à la
guerre contre les Zoulous, peuplade in-
dépendante qui menaçait les possessions
anglaises dé l'Afrique du Sud (25 février).
L'attention fut vite détournée par le
tapage de l'enquête sur la Préfecture de
police que menait à grand bruit le journal
la Lanterne. M. de Marcère. mis indirec-
tement en cause par une interpellation
voulut mourir mieux qu'il n'avait vécu
comme ministre et donner sa dé-
mission pour ne pas découvrir ses subor-
donnés de lapréfeclure.M. Lepère,obscur
avocat' d'Auxerre le remplaça trois
jours plus tard en même temps M. An-
drieux, député du Rhône, entrait à la pré-
fecture de police. C'est le seul homme de
quelque valeur qui ait surgi de la cou-
che politique amenée aux affaires par l'é-
lection do M. Grévy (6 mars).
On s'égaya un peu de la nomination
(8 mars) de M. Albert Grévy au gouver-
nement de l'Algérie; cela rappelait Mon-
sieur frère du Roi, allant gouverner les
provinces conquises, mais les difficultés
toujours complexes de la politique cou-
rante laissaient peu de loisir à ces inno-
centes railleries.
La mise en accusation dos ministres du
16 mai qui pendant tout lé ministère
Dufaure avait été le thème favori
dûs gazettes radicales, allait enfin
être" discuté. Le rapport de M. Brisson,
ramassis de cancans haineux et sans
consistance concluait au renvoi devant
le Sénat constitué en haute cour de jus-
tice des ministres du 16 mai et du 23 no-
vembre 1877.
Les conclusions de M. Brisson furent
repoussées par la Chambre (14 mars) et
remplacées par un ordre du jour de flé-
trissure. Les hommes politiques atteints
par ce vote, d'ailleurs tout platonique,
protestèrent avec la dernière énergie.
L'opinion du reste était fort o.almêo
à leur endroit et l'on commençait h coui*
prendre que si le 1G Mai n'avait pas
réussi, c'est précisément parce qu'il s'é-
tait enfermé dans la légalité: néanmoins,
le gouvernement et la majorité s'étaient
résolus à faire un sacrifice aux exigences
des radicaux, et les lois Ferry virent le
jour.
Rappelons en quelques mots l'écono-
mie de ces lois fameuses.
La première réorganisait lé conseil
supérieur de l'instruction, publique en
éliminant tous les éléments religieux;
la seconde loi était destinée à refondre
l'enseignement supérieur. D'abord elle
retirait la collation des grades aux uni.
versités-libres, créées par la Chambre de
1871, ce à quoi l'on s'attendait bien un
peu, mais l'article 7 du projet destiné à
interdire l'enseignement en France aux
congrégations non autorisées fut le si-
gnal des plus ardentes polémiques.
Cet article ne visait au fond que les
Jésuites contre lesquels une vieille lé-
gende acharne les défiances et les peurs
da lous les badauds, mais par ricochet il
atteignait les congrégations d'hommes
et de femmes (dominicains, maristes,
oblats, sœurs du Bon-Pasteur, etc. etc.)
qui élèvent environ 200,000 jeunes Fran-
çais et Françaises, et il portaitainsi l'at-
teinte la plus grave à la liberté de con-
science. M. Ferry pensait peut-être aussi
que le clergé séculier se rappelant des
hostilités séculaires et se voyant dans le
présent un peu débordé par le clergé ré-
gulier, qui peu à peu accapare la chaire
et le confessionnal, ne serait pas fâché
au fond de la campagne dirigée contre
les Jésuites.
Il se trompait ce sentiment mesquin
n'entra point dans l'âme du clergé, et
les évêques commencèrent à sonner le
tocsin; il fut répondu avec empresse-
ment leur appel. Mgr Quibert, arche-
vêque de Paris, et M. Chesnelong, séna-
teur, fondèrent un comité de défense, et
un vaste mouvement de pétitionnement
fut organisé, pendant qu'on ouvrait une'
souscription en faveur des écoles con-
gréganistes partout menacées, et sur-
tout à Paris, où le Conseil municipal ne
cache point le dessein bien arrêté de lar-
ciser entièrement l'instruction populaire
et d'en écarter, les Frères des Ecoles
chrétiennes, ainsi que les Sœurs de
charité.
Comme pour démontrer au gouverne-
ment l'imprudence et l'inopportunité de
sa lutte contre le prétendu danser clé-
rical, le dajoger social avait pris corps
sous les traits' de "!«̃ question Blanqui.
Ge vieux maniaque sinistre était, de-
venu un drapeau, et les journaux com-"
munards avaient inventé sa candidature
à Bordeaux, pour exercer sur le gouver-
nement une pression qui l'eût amené à
l'amnistie totale, Or, Bîanqui était iné-
ligible de 'par la condamnation qui le
màiûteù#it à Clairvaux •. il fut élu néan-
moins, après ballottage, à une certaine
majorité.
Le gouvernement, cette fois, eut le
courage de résister aux tentatives de
chantage politique qu'on dirigeait con-
tre lui. C'était le 5 juin qu'expirait le
délai laissé à ceux des contumaces de la
Commune, qui voulaient faire régulari-
ser leursituation,(parmi ceux qui avaient
profité de, cette disposition de la loi
d'amnistie, il faut citer surtout M. Ranc;
atteint en 1873 par une condamnation
hors do proportion avec sa participation
aux choses de la Commune, dont il s'é-
tait séparé dès le commencement d'a-
vril). Le 4 juin, Blanqui fut invalidé c'est
le 12 seulement que sa grâce lui fut ac-
cordée. Le vieux conspirateur quitta
Clairvaux quelques jours après.
Entre temps, M. Spuller avait déposé
son rapport sur le projet Ferry, et le Sé-
nat avait soulevéunequestionfort grave:
le retour des Chambres à Paris.
Par suite d'une disposition addition-
nelle de la Constitution de 1875, leséjour
du Parlement à Versailles était consti-
tutionnel, et un Congrès était nécessaire
pour réviser sur ce point le pacte fonda-
mental. Le'Congrés se réunit le 20 juin,
et la rentrée des Chambres dans la capi-
tale fut votée sans opposition, presque
sans discussion. Le Corps législatif ren-
tra au Palais -Bourbon d'où l'avait chasse
le 4 Septembre; le Sénat fut installé au
Luxembourg.
L'avenir seul nous montrera si cette
confiance a été prudente et si les incon-r
vénienls très réels do l'installation a
Versailles étaient compensés par le dan-
ger encore plus sérieux de voir l'émeute
menacer le Parlement et poser sous sos
décisions.
Le lendemain même du congrès,
21 juin, la nouvelle de la mort du Prince
Impérial éclata comme un coup de fou-
dre à Paris. Le malheureux jeune homme
avait été tué le l" juin, dans une recon-
naissance, par les Zoulous. Abandonné
par une partie de son escorte, c'est le
lendemain seulement que l'on avait re-
trouvé son cadavre dépouillé et percé de
coups d'assagaie dans un champ de
maïs.
L'émotion fut très grande, et presque
tous les journaux républicains gardé-
rent une attitude convenable, sauf la
Erance, dont le directeur, M. de Girar-
din, avait vu sa fille mourir pour ainsi
dire entre les bras de l'impératrice Eu-
génie. Nous allons anticiper un peu sur
les dates pour examiner rapidement les
conséquences de cet événement.
Au premier moment, le désarroi du
parti bonapartiste fut extrême. Le prince
Napoléon-Jérôme Bonaparte, héritier de
la prétendance, d'après les sénatus-con-
sultes qui avaient réglé l'ordre de suc-
cession dans la famille des Napoléon
était véhémentement suspect au parti
bonapartiste; il s'ô.tait séparé violem-
ment des conservateurs en siégeant à
la gauche dans la Chambre, et bien qu'à
certains points de vue sa conduite fût,
plus qu'on ne le suppose, conforme à la
tradition bonapartiste, ses relations con-
nues, son indiftérence non dissimulée
pour les choses religieuses, ressemblant
même parfois à de l'hostilité, excitèrent
les plus ardentes défiances.
M. Paul de Cassagnac -s'en fit immé-
diatement le porte- voix et lança la can-
^•'OM '.au Jrône impérial du prince
Victor, fils aine ut. Ance Napoléon-
Jérôme. r
Si bizarre que l'idée parût au premier
aspect, elle se trouva bientôt justifiée
par la production du testament du mal-
heureux fils de Napoléon III (ler juillet).
Le post-scriptum de ce testament d'al-
lure toute mystique désignait en effet le
prince Victor pour « continuer l'œuvre
des Bonapartes », mais les politiques du
parti étaient parfaitement décidés à ne
tenir aucun compte, ue ce vœu formulé
d'ailleurs, d'une manière «xtrêmement
vague.
Dès que les obsèques, célébrées à
Chislehurst, au milieu d'un grand con-
cours de fidèles et des témoignages non
équivoques d'une douleur sincère furent
terminées, le parti de l'appel au peuple
déclara solennellement reconnaître le
prince Napoléon comme le représentant
de l'hérédité et de l'idée bonapartistes.
Les bonapartistes avaient fait ce rai-
sonnement que leur parti ne perdait
pointau change en remplaçant un prince
eune,' aimable, sympathique, mais sans
relations, sans expérience et sans allian-
ces par un homme ayant l'habitude de la
tribune et des grandes afraires, connais-
sant. les hommes et la politique, beau-
frère du roi d'Italie et allié du côté de
sa mère à toutes les maisons souveraines
d'Europe.
11 est difficile de savoir ce que le gros
des électeurs pense du nouveau préten-
dant aucune manifestation bonapartiste
importante n'ayant eu occasion de se.
produire; il ne parait point d'ailleurs
que le parti ait subi,à la suite de lamort
du jeune Prince, une dépréciation sen-
sible. Le prince Napoléon de son côté a
gardé un silence .très prudent., de façon
à ne point se compromettre et à être to-
léré en "France/
Pendant ce temps, la discussion sur
les lois Ferry se poursuivait à la. Cham-
bre, le débat fut peu intéressant, tant
l'opinion, les journaux, les brochures,
l'avaient escompté d'avance il se ter-
mina par l'adoption du projet ministé-
riel la parole restait au Sénat qui remit
la discussion à la rentrée, mais confia la
rédaction du rapport à M. Jules Simon
qui n'avait jamais dissimulé sa malveil-
lance contre les lois Ferry.
Le mois fut encore signalé par la ré-
vocation de presque tous les conseillers
d'Elat, suspects de froideur pour la Ré-
publique, et par les banquets trèsnom-
jréux qui, sur tous lés points de la
France, fôtèreni la saint Henri, en l'hon-
neur de M. le comte de Chambord.
A la fin de juillet, les Chambres se sé-
parèrent au milieu d'une impression de
malaise, politique qu'accroissaient l'in-
clémence de la température et la persis-
tance de la stagnation industrielle et
commerciale.
Assez généralement les vacances par-
lementaires inaugurent une période de
paix universelle et ae loisir ofli&ei u
n'en a pas été de même en 1879.
Le mois d'août pourtant fut assez
tïjjtaqiùlle. Le Conseil municipal de
Paris s'était chargé de donner la note
gaie si rare dans la politique pré-
sente en débaptisant parmi les rues
do Paris toutes celles dont le nom
rappelait des souvenirs monarchiques
ou impérialistes. Les Tartempions du
Conseil tenaient, par exemple, à faire
delà rue Bonaparte une nie Guten-
berg, et le boulevard Haussmann était
désormais dédié à Etienne Marcel, le
Prévôt des marchands, qui fut'le complice
de la Jacquerie et qui voulut livrer Paris"
aux Anglais. Le gouvernement, assez
chiche, comme on sait, en matière de ré-
sistance,eut cependant le mérite de s'op-
poser à ces plates prétentions.
Septembre fut iiiliiiiment plus agité
qu'août. 11 commence avec le retour des
amnistiés qui, reçus solennellement à
Port-Vendres, voient aussi arriver au
devant d'eux tous les communards en
espérance de Paris; aucun désordre ma-
tériel à signaler, mais le désordre moral
n'en est pas moins grand.
De son côté le gouvernement se repo-
sait, qui à Mont-sous-Vaudrey, qui à
Dieppe; il avait délégué ses facultés am-
bulatOiresàM. ferry; coromistrequis'in-
titulait luwnéniÊ « cosamis- voyageur,
pour l'article 7 >'j cclp&rtait de l'Est à
4'0uest, èx*. f^©P(J sm Midi des discours
sûr les be&ufès supérieures de cet article
lespoïrtpeè ©fiSciel|e& Attendaient par-
tout, mais les syDra^hies chaleureuses
et bruyantes étaient^servées à M. Louis
Blanc et au vieux Blanqui qui voya-
geaient pour la maison Amnistie plénière'.
Ces deux mots étaient devenus un re-
frain agaçant, indéfiniment répété par
toute la presse radicale; la République
française lui prêta même pendant le sé-
jour de M. Gambetta au château des
Crêtes, l'appui de sa pédante influence.
A Paris, la question de l'amnistie pre-
nait une certaine acuité, grâce à la can-
didature de M. Alphonse Humbert dans
le quartier de Javel (quinzième arron-
dissement). M. Humbertavait été en 1870,
avec Vermesch et Vuillaume, le rédac-
teur du Père Duclwne^ ce journal ordurier
et sanglant qui avait, entr'autres crimes,
demandé l'assassinat du républicain
Chaudey. Compris dans les premières
fournées d'amnistiés, M. Humbert avait
.naturellement trouvé la place de sa prose
dans les journaux communards; après
un scrutin de ballottage, il fut élu con-
iseiller municipal de Paris, le 13 octobre,
et peu de jours après condamné à six
•mois de prison ,pour avoir déclaré que
la justice avait été une « prostituëo » en
1871.
Ajoutonsayant été déposé, par le préfet de la;
Seine, contre l'élection de M; Humbert
parce qu'absent depuis huit ans il ne
remplissait point les conditions d'éligi-
bilité nécessaires, l'annulation a été pro-
noncée le 21 novembre.
Le discours qui lui avait valu sa con-
damnation, avait été prononcé sur la
tombe d'un amnistié nommé Gras, mort
à l'hôpital.
Penduntquinzèjours;Iesconvois cfam-
PendantquinzejourSjlesconyois d'am-
nistiés furent à la mode; puis, on n'y
pensa plus, à ce point que l'émotion fut
insignifiante quand un membre de la
Commune, un des plus compromis par
parenthèse, Gabriel Ranvier, vint, à
l'abri d'un sauf-conduit, mourir dans
uluT-nde I3el\eville, tout près do la
rue Haxo, ou ïi *v.a, «^ /usilier les
olages.
Lajrentrée dos Chambres était fixée au
28 novembre; dans la semaine qui pré-
cède éclata un scandale assez particulier.
Le gouvernement avait nommé gouver-
neur de la Martinique M. Alphonse Cent,
député de Vaucluse; l'amiral Jaurégui-
berry, ministre de la marine, en contre-
signant cette nomination, ignorait, pa-
rait-il, un détail fâcheux de la jeunesse
de M. Gent. Son beau-frère, le colonel
Talandier, le soupçonnant de relations
illicites avee. sa propre sœur, l'avait
,blessé d'un coup de pistolet: le Pays
rappela cette triste aventure avec une
persistance qui ouvrit les yeux au cabi-
net on comprit en haut lieu que ce gou-
verneur serait difficilement. accepté par
la société de la Martinique ci on proceda
à son remplacement.
Avant d'entamer le récit des épisodes,
d'ailleurs confus et peu caractéristiques,
tfni ont amené la chute du ministère
Waddington, nous devons une mention
toute spéciale à la.Souscription organisée
par le Figaro pour les pauvres do Paris.
Après avoir changé les maires,' l'ad-
ministration préfectorale, danj sa manie
de désorganisation démagogique, avait
cru devoir s'en prendre aux bureaux de
bienfaisance. Sauf dans deux ou trois ar-
rondissements de Paris, on avait changé
les administrateurs, sans autre prétexte
que leurs convictions en matière reli-
gieuse. Cette introduction de la politique
dans la charité fut très vivement relevée
daiK les articles de notre collaborateur
Saint-Genest.; l'opinion publique l'ac-
cueillit avec un mécontentement qui
nous donna l'idée d'organiser une Sous-
cription en faveur de Comités de bien-
faisance libres, qui se fonderaient dans
chaque arrondissement et dont feraient
partie les administrateurs révoqués.
Le succès a récompensé cette initia-
tive sur laquelle la discrétion no nous
permet point d'insister, et en moins de
dix jours, près d'un million a été souscrit
(îâns nos bureaux.
Nous avons môme eu le plaisir de voir
le gouvernemeàt suivre le mouvement
inauguré par nous et les journaux ré-
pubhcains lutter de générosité avec les"
journaux conservateurs, bien que dans
de moindres proportions. Tant mieux!
c'est aux pauvres qu'a profité cette ému-
lation.
II semblait convenu que la"Chambre
et le ministère s'entendraient pour lais-
ser passer tranquillement le Jour de
l'An c'était un mois de répit qu'on de-
mandait aux ambitions pressées elles
n'ont pu le donner, et dès le 4 décem-
bre, M. Brisson et consorts montaient à
l'assaut du ministère.
Deux interpellations successives, J'une
sur la politique intérieure, l'autre sur
l'application de la loi d'amnistie, se ter-
minèrent, il est vrai par un ordre du
jour favorable pour le ministère, mais
un tiers de la Chambre s'abstenant, ces
majorités ministérielles n'avaient pas
d'existencè réelle propres à soutenir un
cabinet auquel on ne voyait pas de suc-
cesseurs immédiats, elles étaient impuis,
santés à lui donner la force et l'esprit de
suite nécessaires à un gouvernement
même médiocre.
Les ministres du 5 février avaient d'ail-
leurs été trop inférieurs à leur tâche pour
qu'on s'obstinât à les retenir au pouvoir.
Ni l'opinion, ni le chef de l'Etat n'y son-
geaient. M. Grévy a donc accepté le
25 décembre la démission de ces minis-
tres et chargé M. de Freycinet de la for.
mation d'un nouveau cabinet, en lui
laissant, selon les règles parlementaires,
toute liberté dans le choix de ses colla-
borateurs. y4
M. de Freycinet n'a pas été heure
et le cabinet dont il devient le chef
manque non-seulement de prestige,
mais de notoriété. Les ministres res-
tants sont trop connus, les nouveaux
trop inconnus:
MM. DE Freycinet Affaires étrangères,
Président du conseil
Lepèrb Intérieur et Cultes;
Cazot Justice
Magnin Finances
Faîwe Guerre;
jAi'RÉGUiBEimY Marine
Femiy Instruction publique
Vahboy Travaux publics',
TirArd Commerce
Cochery Postes et Tédégraplaes,
On ne nous fera jamais croire que la
France ait eu le désir passionné, impé-
rieux, d'être administrée par M. Cazot
ou par M. Varroy, et nous ne voyons
aucune raison pour que la Chambre
accorde à ces ministres un peu inatten-
dus la confiance qu'elle refusait au mi-
nistère tombé.
Si toutefois le cabinet Freycinet a un
sens, il représente une politique de plus
en plus accentuée à gauche: l'amnistie
plénière, la suppression de l'inamovi-
bilité de la magistrature, l'épuration ra-
dicale des fonctionnaires (déjà si épurés
cependant!) paraissent être les éléments
de son programme politique. L'année
1879 finit donc aussi mal qu'elle a com-
mencé pour les restes du parti conserva-
teurs et pour les principes qui ont jus-
qu'ici dirigé la société française.
Francis MagnarcL
CHROMIQUE RBEVSÉE
BBS •
PETITS ÉVÉHPTS DE L'ANNÉE
L'année ayan't été' pourvue
D'événements petits et doux,
Je vais les passer en revue
Lecteur, en vers et contre tous.
C'est d'abord le père Hyacinthe,
Dont la fureur s'ingénia
A changer en église sainte
Le bal de la Ter tu lia.
Où l'on dansait, on se confesse,
Les dominos font place au* fro:s.
Et maintenant, on sert la messe
»"̃» servait des bocks.
De mademoiselle Bernage
Vous souvient-il ? Son nom émut
Tout Paris et fit grand tapage,
Et puis tout à coup 'disparut,
Emportant avec elle, au diable,
L'insulteur qu'on n'a jamais vu,
Le protecteur insaisissable,
Le sergent de ville inconnu.
Puis Gambetta fàit la conquête
D'un cuisinier très inédit. ̃
Ce cuisinier a nom Trompette,*
Ce Trompette a fait quelque bruit.
Il appartenait aux Noaillcs.
Gambetta, par ce coup de main,
A sapé les vieilles murailles
Du noble faubourg Saint-Germain.
Trompette accepta l'aventure,
Trompette a forfait à l'honneur.
Plutôt que servir la roture.
Vatel se fût percé le cœur.
Vers Alger un troupeau profane
Gravement marche à pas comptés.
Quelle est donc cette caravane ?
Des chameaux ? non –des députés
Girerd, Laisant, avec le tendre
Arthur Picard bravent la mer.
Ils ont la bonté d'entreprendre
Un voyage qui nous fut cher.
Gambetta, lui, sous l'oeil des foules,
Dans la Suisse aux vingt-deux cantons,
S'occupait d'abattre. des boules
Comme de simples Waddingtons.
Vraiment cette année est bien pleine.
Un mot fameux y rayonna
Dont le parrain et la marraine
Furent monsieur Margue et Nana. `
Chacun dit ce mot de gloire
Ce mot grand de simplicité
Qui les mariera dans l'histoire
Et devant la Postérité
Vivat Sarcey! Jobard et sage,
U faut le voir, plein de santé
S'ingurgitant dans l'œsophage
Des chemises-de Chasteté.
Une autre année aussi féconde,
Vit l'homme orchestre un objet d'art
Cet an a vu la femme-monde
S'éveiHer dans Sarah Bernhardt.
La Providence auguste et haute
Sur elle épandit sa faveur.
Nous l'avons vue aéronaute;
Peintre, auteur, poète et sculpteur.
Elle fut à la fois. Etrange i
Praxitèle, Jules César,
Zeuxis, Rivarol, Michel-Ange,
De Lapomineraye et Godard.
Coquelin à sa boutonnière
Voulant la croix a dit ceci
« On l'aurait donnée à Molière.
» II fut acteur et nous aussi ».
Ces réflexions semblent drôles,
Car enfin ce bon Coquelin
Bien,que jouant les mêmes rôles,
• Coquelin n'est point Poquelin^
î-a Bourse à son tour eut son compte
Quel chaos.! mais tout est calmé,
La hausse revient. Même on conte
Dans maint cercle bien informé
Qu'une entreprise très active
Sera lancée, et sans retard
Par Philippart et le khédive,
Par le khédive et Philippart.
Tels sont, rappelés à la file
Ces petits faits déjà bien loin
Que, sur un air de vaudeville
Vous pouvez chanter au besoin.
Albert MiHaud.'
LA LITTÉRATURE
II est impossible de ne pas donner la
première place, dans la revue littéraire
de l'année 1879, à la lutte signilicative
de l'école naturaliste contre l'école ro-
mantique. Car les choses vont d'un tel
train aujourd'hui en France que le mot
« avancer » n'aura bientôt plus de signi-
fication; il en faudra trouver un autro
qui reléguera celui-là à côté do retarder.
Un républicain était autrefois l'ami delà
République, il ne l'est plus aujourd'hui
et ceux qui sont véritablement dans le
mouvement doivent dire « Nous sommes
radicaux, » sous peine dépasser pour de
hideux réactionnaires.
Donc aujourd'hui, littérairement par-
lant, les romaffiSKefU^s sont des arriérés,
et la nouvelle école lea* rend les injures
qu'ils proféraient contre i?art ne^awtres1.
malfaiteurs. Les ganaches hreèaste"&
sont les Hugo Musset JÈfoac cte-
S'il revenait Baudelaire serait probable»
ment taxé de classique. Et pourtant il
étaitde l'école naturalisto plus que qui-
conque à ce point qu'un jour Momelet
lui reprochant d'avoir écrit ce vers peu
ragoutant à propos d'un pendu dont les
oiseaux ont ouvert le ventre
Ses intestins pesant lui coulaient sur les cuisses
« Mais, dit Baudelaire Impatienté: je
ne pouvais pas faire autrement. Le sujet
voulait cela. Qu'auriez-vous préféré à
cette image f Une rosé » répondit t
Monselet. Et nous n'avons pas le courage
de blâmer Monselet.
Revenons à la lutte des naturalistes et*,
rendons en compte avec la fidélité d'un
garde-champêtre qui fait son rapport;
c'est le procès-verbal du duel que nous
dressons ici, sans prendre parti pour
Pierre ni Paul. Notre indépendance ne
peut être suspectée, puisque c'est nous
qui avons dit le premier aux lecteurs du
Figaro, le 28 mars 1875, dans notre revue
bibliographique en parlant de La faute xk
VabbêMouret, qu'ils avaient -affaire, en la
personne de.M.Zola,àunécrivainderàee
avec lequel.il faudrait, compter. Malgrô
quelques réserves faites dans cet article,
et que la suite ajustiliées, nous le rapper
Ions avec un certain orgueil, nous avons
assez loué M.Emile Zola qu'on ne
nous accuse pas aujourd'hui do parti
pris contreson école. À l'apparition do
VAssammoir, dont nous aussi nous avons
eu l'honneur et un peu le courage de
parler aussi le premier, nous ayons en-
core salué le jeune et puissant écrivain,
vers lequel toute la critique a aussitôt
tourné les yeux
C'est alors qu'un groupe a voulu faire
et a fait de M. Zola un chef d'école. Ceux
qui formaient ce tte.peti te église, outran-
ciers comme il convient à ceux qui mar-
chent derrière, ont poussé de tels cris,
embouché de telles trompettes que lo
cheval du général, eilaré par le bruit,
s'est peut-être jeté plus avant au cœur
de la bataille, que ne le désirait son ca-
vauci. t. © iamoux •_« Je «u!s à votretète,
je vous suis » pourrait bien être la de-
vise que les disciples veulent imposer au
maître. Qu'il se défie de ces enthousias-
mes intéressés. Combien de ces écrivains
qui sans comprendre M. Zola n'ont vu
que ses gros mots et ont cru qu'il suffi-
sait de jurer comme des savetiers pour
qu'on dise d'eux « Voila des gens à
poigne, des gaillards a tempérament! »
Certes les mièvreries de l'école littéraire
bourgeoise avaient bien besoin d'être un
peu relevées; un grain de poivre par ci
par là. donnedu piquant, réveille le goût
mais pourquoi nous avoir versé toute la
poivrière
Nous voilà arrivés à Nana, dont le
succès, il faut le dire, n'a pas atteint t les
proportions qu'on attendait. Il est vrai
que chaque jour on rencontre quelqu'un
qui vous dit: « Avez-vous vu le feuille-
ton de Nana de ce matin? Il y. a a la fin
un tableau!» Puis le quelqu'un se
penche a votre oreille, y murmure un
mot de carrefour: on sourit et on se
quitte, sans se douter que le mot en
question que dit, sans y prendre garde,
le moindre cocher, représente un mou-
vement littéraire, presque une révolu-
tion
Il faut le constater, malgré le bruit fait
autour de Nana, le succès réel de l'année
c'est'le livre de M. Alphonse Daudet,
les Rois en~exil; avec moins de tapage,
un plus petit nombre de lecteurs, bien
probablement, que n'en a eu le livre
de M. Zola, l'œuvre de l'auteur de Fro-
niont jeune et Rissler aîné a réuni infini-
ment plus de suffrages de sympathie.
Sans entrer dans les détails de ce livre
connu de nos lecteurs, nous nous expli-
quons cette réussite par des tableaux
aussi réels que bien dramatisés, tels que
la scène du balcon, celle de la visite au
médecin, etc., etc.
Nous ne voulons pas dire que tout
dans la nature ne mérite pas d'être ad-
miré il faut tout examiner, étudier,
mais un auteur ne peut forcer le lecteur
à fixer trop longtemps avec lui ses yeux,
son odorat, sa pensée sur des objets hi-
deux, nauséabonds et révoltants, sous
prétexte qu'une plaie, par exemple, etee
qui s'ensuit, sont des choses naturelles
et intéressantes.
Dans ce cas, quittez-moi et jetez
mon livre au feu dira l'auteur de Nanat
je n'ai pas été vous chercher, c'est vous
qui avez été achetpraion roman
A quoi, nous, le public, nous lui ré«
pondrons
-Non, monsieur Zola, nous admirons
trop votre talent, votre façon de vo?r,
de peindre, pour nous priver: -Je uns
lire; nous voulons suivre, ujii-
traire nous voulons être de tous vos
vovaees. d'exoloratlcD dans ):̃̃. %i& k»~
F R AN Cl S M A G N A R D
Rédacteur m chef • ̃
A. PÉRI VI ER
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Drouot. 26
Les manuscrits ne sont pas rendue
BUREAUX
26, rue Drouot,. 26
Le Numéro *lo cent. a Paris* 20 eentr éans les 3)éparteraeuis.
vendredi 2 Janvie
•«, r>E ViLLEMESSANT
Fondàl-tur
FEflNAND QE RODAY8
Adtnt'nt's/rattur
ABONNBKSiiîS ̃
Départements Trou moi* 1 8fcvg0
?*sis; Trei» mi* |6fr.
ANNONCES ET RÉOL&UTèB
roiUMQB» me, Seouy et c'1, passage dus Pmkcb»
ET A a.'A»ïiiMjsi»Aiio«t
SOMMAIRE
Lk Politique Francis Maqnarà.
Chronique Riméb Albert Millaud.
La LnTÉnATDRE •. Philippe Gille.
X'Aut Français Albert Wol/f.
la: Palais Albert Bataille. •
Les Afi'aibes étrangères ̃̃ M. Escudier.
Xk Fait-Divers Georges Grison.
LE Théâtre Auguste Vtiu
L'année Ankgdoticije Jules Brémond.
LA POLITIQUE
L'année 1879 est certainement la plus
importante, la plus caractéristique que
nous ayons traversée depuis l'année fa-
tale 1870-1871. Elle a vu s'accomplir
l'avénement définitif de la «République
avec les républicains. »
Les intérêts- du pays et la République
elle-même ont-ils eu à.se louer de cette
évolution ? Nous avons toujours.penséle
contraire, et, pour partager notre convie.
tion, nos lecteurs' n'auront qu'a suivre
-avec nous le résumé impartial mais fi-
dèle de la politique intérieure de, la
France, pendant les douze mois qui vien-^
nent de s'écouler.
1 La session parlementaire, qui s'ouvrait
le 1-i 'janvier 1879, 'conformément à la
Constitution, était la^ première pour le
Sénat renouvelé par tiers aux élections
du 5 janvier. Ces élections avaient mo-
difié la majorité sénatoriale et l'avaient
transportée du côté de la République.
Bien que ce virement n'eût pas donné
tout ce qu'en attendaient les radicaux, il
est positif que les idées conservatrices
perdaient avec cette majorité un der-
nier moyen do résistance. Le maréchal
de Mae Manon restait encore au poste qui
lui avait été confié le 24 mai 1873, mais
il ne fallait pas être fort perspicace pour
deviner qu'il ne pourrait plus le garder
bien longtemps.
Les incidents se pressaient en effet.
Pendant que le Conseil municipal com-
mençait sa campagne pour l'expulsion
desinstituteurs congrégariistes,M. Martel
était nommé président du Sénat au lieu
de M. le due d'Audiffret-Pasquier; M. He-
rold remplaçait M. Duval à la tête de la
Préfecture de la Seine; M. Chalîemel-
Lacour allait comme ambassadeur. à
Berne; M. Gigot, préfet de police, trou-
blé par les attaques que les feuilles
du bas radicalisme dirigeaient contre
̃san administration, perdait la tête et
réûlamait une enquête sur sa propre
administration la presse républicaine,
sans distinction de nuances, exigeait des
hécatombes de fonctionnaires; enfin,
M. Dufaure déposait un projet de loi sur
l'amnistie..Le mot et la chose étaient, à
ce moment, dans ce qu'on pourrait ap-
peler leur lune de miel on affirmait cou-
ramment que l'amnistie était un moyen
infaillible « d'eflacer la trace de nos dis-
cordes civiles » phrase qu'eût enviée
l'illustre Joseph Prudhomme et, qu'a-
près le retour des égarés de Nouméa,
nous n'allions plus former qu'un im-
mense peuple de frères.
Deux incidents précipitèrent la crise,
l'interpellation de M. Sénard sur la poli-
tique intérieure et le remplacement du
général Borel au ministère de la guerre
parle général Gresley (15 janvier).
• Le maréchal de Mac Mahon, peu au
Murant des menus détails de la politi-
que intérieure, s'était réservé la question
militaire. Or, parmi les épurations que vi-
saient les partis avancés, tout fiers de leur
"victoire relative dans les élections séna-
toriales, figurait en première ligne celle
des commandants de corps d'armée con-
servés^à leur poste par une interpréta-
tion un peu large peut-être de la loi mais
dont le maintien paraissait nécessaire
au Maréchal, pour le bien du service et
l'intérêt de l'armée.
AugénéraîGresley incombait la déli-
cate mission de décider le Maréchal à
revenir sur une résolution dont le chef
de l'Etat n'avait jamais fait mystère; il
ne pouvait y réussir et M. lemaréchal de
Mac Mahon envoya sa démission aux
Chambres an commencement de la
séance du 31 janvier.
Les deux Chambres seréunirent immé-
diatement en Congrès, et, avant la fin de
la journée, M. Grévy, président de la
Chambre des députés, était nommé Pré-
sident de la République. Restait à pour-
voir l'homme dont la niarn faisait manœu-
vrer depuis longtemps les fils du Guignol
politique et qui, dès le mois d'août 1877,
avait formulé la situation du Maréchal
dans une phrase célèbre « Se soumettre
ou se démettre. »
L'élection de M. Grévy laissant va-
canlc la pompeuse et .honorifique siné-
cure de la présidence de la Chambre,
elle fut donnée à M. Gambetta, qui eût
peut-être trouvé bénéfice à rester simple-
ment orateur et chef de majorité.
M. Grévy arrivait au pouvoir avec une
réputation d'honnêteté et d'inertie qu'il
a parfaitement justifiée. Son passé, ses
convictions, ses attaches l'obligeaient,
d'ailleurs, à de grandes concessions en-
vers le parti triomphant.
M. Dufaure, le vieux libéral, qui avait
la politique du 16 Mai, eût dû peut-être
essayer de guider M. Grévy dans la voie
de la résistance possible. 11 ne crut pas
devoir le faire et donna sa démission
comme le Maréchal.
M. Wacldiûgton, que ses relations et
la modération connue de son caractère
désignaient comme un chef de cabiàet
de nature à rassurer l'Europe un peu
étonnée, M. Léon Say, le général Gres-
ley et M. de Marcère gardèrent leurs
postes le reste du ministère transformé
fut choisi dans les rangs* de la gauche
républicaine.
M. Le Royer eut la justice, M. de Prey-
ciuet les travaux publies et M. Ferry
l'instruction publique. C'est a ce politi-
siM et à ses projets liberticides que de-
vait revenir le fâcheux honneur de sym-
boliser et de caractériser le ministère
nouveau.
Les révocations suivirent de près
l'avènement du nouveau ministère; le
projet de M. Dufaure sur l'amnistie fut
remplacé par un autre-projet qui l'élar-
gissait, tout en laissant des catégories de
communards en dehors de la clémence
ofllcielle c'est le régime dit de l'amnis-
tie partielle, quS a eCfrayé les timides
sanssafisfaire les violents (12 février).
Le Conseil municipal de Paris, véri-
table nid de communards en herbe, ré-
pondit à cet acte de faiblesse par une
manifestation qui excita la plus vive
iâclignation il vota cent mille francs
-pour les amnistiés (13 février). Personne
ne se trompa sur le sens de cette pré-
tendue charité, destinée simplement à
glorifier le souvenir de l'exécrable folie
du 18 mjrs. Les glorifications ne lui
manquèrent pas non plus a la Chambre,
pendant la discussion du projet Le
Royer, qui fuf adopté à une assez belle
majorité par la Chambre (22 février ) et
quelques jours après par le Sénat
(1er mars).
^•»*».
1 C'est à ce moment qu'on apprit à Pa-
ris une. nouvelle dont nul ne prévoyait
alors les tragiques conséquences: le fils
de Napoléon 111, obéissant à ce goût
d'aventures qui est dans le sang de sa
race, et voulant reconnaître l'hospitalité
que lui oflraient les Anglais, était parti
pour le Cap; et allait prendre part à la
guerre contre les Zoulous, peuplade in-
dépendante qui menaçait les possessions
anglaises dé l'Afrique du Sud (25 février).
L'attention fut vite détournée par le
tapage de l'enquête sur la Préfecture de
police que menait à grand bruit le journal
la Lanterne. M. de Marcère. mis indirec-
tement en cause par une interpellation
voulut mourir mieux qu'il n'avait vécu
comme ministre et donner sa dé-
mission pour ne pas découvrir ses subor-
donnés de lapréfeclure.M. Lepère,obscur
avocat' d'Auxerre le remplaça trois
jours plus tard en même temps M. An-
drieux, député du Rhône, entrait à la pré-
fecture de police. C'est le seul homme de
quelque valeur qui ait surgi de la cou-
che politique amenée aux affaires par l'é-
lection do M. Grévy (6 mars).
On s'égaya un peu de la nomination
(8 mars) de M. Albert Grévy au gouver-
nement de l'Algérie; cela rappelait Mon-
sieur frère du Roi, allant gouverner les
provinces conquises, mais les difficultés
toujours complexes de la politique cou-
rante laissaient peu de loisir à ces inno-
centes railleries.
La mise en accusation dos ministres du
16 mai qui pendant tout lé ministère
Dufaure avait été le thème favori
dûs gazettes radicales, allait enfin
être" discuté. Le rapport de M. Brisson,
ramassis de cancans haineux et sans
consistance concluait au renvoi devant
le Sénat constitué en haute cour de jus-
tice des ministres du 16 mai et du 23 no-
vembre 1877.
Les conclusions de M. Brisson furent
repoussées par la Chambre (14 mars) et
remplacées par un ordre du jour de flé-
trissure. Les hommes politiques atteints
par ce vote, d'ailleurs tout platonique,
protestèrent avec la dernière énergie.
L'opinion du reste était fort o.almêo
à leur endroit et l'on commençait h coui*
prendre que si le 1G Mai n'avait pas
réussi, c'est précisément parce qu'il s'é-
tait enfermé dans la légalité: néanmoins,
le gouvernement et la majorité s'étaient
résolus à faire un sacrifice aux exigences
des radicaux, et les lois Ferry virent le
jour.
Rappelons en quelques mots l'écono-
mie de ces lois fameuses.
La première réorganisait lé conseil
supérieur de l'instruction, publique en
éliminant tous les éléments religieux;
la seconde loi était destinée à refondre
l'enseignement supérieur. D'abord elle
retirait la collation des grades aux uni.
versités-libres, créées par la Chambre de
1871, ce à quoi l'on s'attendait bien un
peu, mais l'article 7 du projet destiné à
interdire l'enseignement en France aux
congrégations non autorisées fut le si-
gnal des plus ardentes polémiques.
Cet article ne visait au fond que les
Jésuites contre lesquels une vieille lé-
gende acharne les défiances et les peurs
da lous les badauds, mais par ricochet il
atteignait les congrégations d'hommes
et de femmes (dominicains, maristes,
oblats, sœurs du Bon-Pasteur, etc. etc.)
qui élèvent environ 200,000 jeunes Fran-
çais et Françaises, et il portaitainsi l'at-
teinte la plus grave à la liberté de con-
science. M. Ferry pensait peut-être aussi
que le clergé séculier se rappelant des
hostilités séculaires et se voyant dans le
présent un peu débordé par le clergé ré-
gulier, qui peu à peu accapare la chaire
et le confessionnal, ne serait pas fâché
au fond de la campagne dirigée contre
les Jésuites.
Il se trompait ce sentiment mesquin
n'entra point dans l'âme du clergé, et
les évêques commencèrent à sonner le
tocsin; il fut répondu avec empresse-
ment leur appel. Mgr Quibert, arche-
vêque de Paris, et M. Chesnelong, séna-
teur, fondèrent un comité de défense, et
un vaste mouvement de pétitionnement
fut organisé, pendant qu'on ouvrait une'
souscription en faveur des écoles con-
gréganistes partout menacées, et sur-
tout à Paris, où le Conseil municipal ne
cache point le dessein bien arrêté de lar-
ciser entièrement l'instruction populaire
et d'en écarter, les Frères des Ecoles
chrétiennes, ainsi que les Sœurs de
charité.
Comme pour démontrer au gouverne-
ment l'imprudence et l'inopportunité de
sa lutte contre le prétendu danser clé-
rical, le dajoger social avait pris corps
sous les traits' de "!«̃ question Blanqui.
Ge vieux maniaque sinistre était, de-
venu un drapeau, et les journaux com-"
munards avaient inventé sa candidature
à Bordeaux, pour exercer sur le gouver-
nement une pression qui l'eût amené à
l'amnistie totale, Or, Bîanqui était iné-
ligible de 'par la condamnation qui le
màiûteù#it à Clairvaux •. il fut élu néan-
moins, après ballottage, à une certaine
majorité.
Le gouvernement, cette fois, eut le
courage de résister aux tentatives de
chantage politique qu'on dirigeait con-
tre lui. C'était le 5 juin qu'expirait le
délai laissé à ceux des contumaces de la
Commune, qui voulaient faire régulari-
ser leursituation,(parmi ceux qui avaient
profité de, cette disposition de la loi
d'amnistie, il faut citer surtout M. Ranc;
atteint en 1873 par une condamnation
hors do proportion avec sa participation
aux choses de la Commune, dont il s'é-
tait séparé dès le commencement d'a-
vril). Le 4 juin, Blanqui fut invalidé c'est
le 12 seulement que sa grâce lui fut ac-
cordée. Le vieux conspirateur quitta
Clairvaux quelques jours après.
Entre temps, M. Spuller avait déposé
son rapport sur le projet Ferry, et le Sé-
nat avait soulevéunequestionfort grave:
le retour des Chambres à Paris.
Par suite d'une disposition addition-
nelle de la Constitution de 1875, leséjour
du Parlement à Versailles était consti-
tutionnel, et un Congrès était nécessaire
pour réviser sur ce point le pacte fonda-
mental. Le'Congrés se réunit le 20 juin,
et la rentrée des Chambres dans la capi-
tale fut votée sans opposition, presque
sans discussion. Le Corps législatif ren-
tra au Palais -Bourbon d'où l'avait chasse
le 4 Septembre; le Sénat fut installé au
Luxembourg.
L'avenir seul nous montrera si cette
confiance a été prudente et si les incon-r
vénienls très réels do l'installation a
Versailles étaient compensés par le dan-
ger encore plus sérieux de voir l'émeute
menacer le Parlement et poser sous sos
décisions.
Le lendemain même du congrès,
21 juin, la nouvelle de la mort du Prince
Impérial éclata comme un coup de fou-
dre à Paris. Le malheureux jeune homme
avait été tué le l" juin, dans une recon-
naissance, par les Zoulous. Abandonné
par une partie de son escorte, c'est le
lendemain seulement que l'on avait re-
trouvé son cadavre dépouillé et percé de
coups d'assagaie dans un champ de
maïs.
L'émotion fut très grande, et presque
tous les journaux républicains gardé-
rent une attitude convenable, sauf la
Erance, dont le directeur, M. de Girar-
din, avait vu sa fille mourir pour ainsi
dire entre les bras de l'impératrice Eu-
génie. Nous allons anticiper un peu sur
les dates pour examiner rapidement les
conséquences de cet événement.
Au premier moment, le désarroi du
parti bonapartiste fut extrême. Le prince
Napoléon-Jérôme Bonaparte, héritier de
la prétendance, d'après les sénatus-con-
sultes qui avaient réglé l'ordre de suc-
cession dans la famille des Napoléon
était véhémentement suspect au parti
bonapartiste; il s'ô.tait séparé violem-
ment des conservateurs en siégeant à
la gauche dans la Chambre, et bien qu'à
certains points de vue sa conduite fût,
plus qu'on ne le suppose, conforme à la
tradition bonapartiste, ses relations con-
nues, son indiftérence non dissimulée
pour les choses religieuses, ressemblant
même parfois à de l'hostilité, excitèrent
les plus ardentes défiances.
M. Paul de Cassagnac -s'en fit immé-
diatement le porte- voix et lança la can-
^•'OM '.au Jrône impérial du prince
Victor, fils aine ut. Ance Napoléon-
Jérôme. r
Si bizarre que l'idée parût au premier
aspect, elle se trouva bientôt justifiée
par la production du testament du mal-
heureux fils de Napoléon III (ler juillet).
Le post-scriptum de ce testament d'al-
lure toute mystique désignait en effet le
prince Victor pour « continuer l'œuvre
des Bonapartes », mais les politiques du
parti étaient parfaitement décidés à ne
tenir aucun compte, ue ce vœu formulé
d'ailleurs, d'une manière «xtrêmement
vague.
Dès que les obsèques, célébrées à
Chislehurst, au milieu d'un grand con-
cours de fidèles et des témoignages non
équivoques d'une douleur sincère furent
terminées, le parti de l'appel au peuple
déclara solennellement reconnaître le
prince Napoléon comme le représentant
de l'hérédité et de l'idée bonapartistes.
Les bonapartistes avaient fait ce rai-
sonnement que leur parti ne perdait
pointau change en remplaçant un prince
eune,' aimable, sympathique, mais sans
relations, sans expérience et sans allian-
ces par un homme ayant l'habitude de la
tribune et des grandes afraires, connais-
sant. les hommes et la politique, beau-
frère du roi d'Italie et allié du côté de
sa mère à toutes les maisons souveraines
d'Europe.
11 est difficile de savoir ce que le gros
des électeurs pense du nouveau préten-
dant aucune manifestation bonapartiste
importante n'ayant eu occasion de se.
produire; il ne parait point d'ailleurs
que le parti ait subi,à la suite de lamort
du jeune Prince, une dépréciation sen-
sible. Le prince Napoléon de son côté a
gardé un silence .très prudent., de façon
à ne point se compromettre et à être to-
léré en "France/
Pendant ce temps, la discussion sur
les lois Ferry se poursuivait à la. Cham-
bre, le débat fut peu intéressant, tant
l'opinion, les journaux, les brochures,
l'avaient escompté d'avance il se ter-
mina par l'adoption du projet ministé-
riel la parole restait au Sénat qui remit
la discussion à la rentrée, mais confia la
rédaction du rapport à M. Jules Simon
qui n'avait jamais dissimulé sa malveil-
lance contre les lois Ferry.
Le mois fut encore signalé par la ré-
vocation de presque tous les conseillers
d'Elat, suspects de froideur pour la Ré-
publique, et par les banquets trèsnom-
jréux qui, sur tous lés points de la
France, fôtèreni la saint Henri, en l'hon-
neur de M. le comte de Chambord.
A la fin de juillet, les Chambres se sé-
parèrent au milieu d'une impression de
malaise, politique qu'accroissaient l'in-
clémence de la température et la persis-
tance de la stagnation industrielle et
commerciale.
Assez généralement les vacances par-
lementaires inaugurent une période de
paix universelle et ae loisir ofli&ei u
n'en a pas été de même en 1879.
Le mois d'août pourtant fut assez
tïjjtaqiùlle. Le Conseil municipal de
Paris s'était chargé de donner la note
gaie si rare dans la politique pré-
sente en débaptisant parmi les rues
do Paris toutes celles dont le nom
rappelait des souvenirs monarchiques
ou impérialistes. Les Tartempions du
Conseil tenaient, par exemple, à faire
delà rue Bonaparte une nie Guten-
berg, et le boulevard Haussmann était
désormais dédié à Etienne Marcel, le
Prévôt des marchands, qui fut'le complice
de la Jacquerie et qui voulut livrer Paris"
aux Anglais. Le gouvernement, assez
chiche, comme on sait, en matière de ré-
sistance,eut cependant le mérite de s'op-
poser à ces plates prétentions.
Septembre fut iiiliiiiment plus agité
qu'août. 11 commence avec le retour des
amnistiés qui, reçus solennellement à
Port-Vendres, voient aussi arriver au
devant d'eux tous les communards en
espérance de Paris; aucun désordre ma-
tériel à signaler, mais le désordre moral
n'en est pas moins grand.
De son côté le gouvernement se repo-
sait, qui à Mont-sous-Vaudrey, qui à
Dieppe; il avait délégué ses facultés am-
bulatOiresàM. ferry; coromistrequis'in-
titulait luwnéniÊ « cosamis- voyageur,
pour l'article 7 >'j cclp&rtait de l'Est à
4'0uest, èx*. f^©P(J sm Midi des discours
sûr les be&ufès supérieures de cet article
lespoïrtpeè ©fiSciel|e& Attendaient par-
tout, mais les syDra^hies chaleureuses
et bruyantes étaient^servées à M. Louis
Blanc et au vieux Blanqui qui voya-
geaient pour la maison Amnistie plénière'.
Ces deux mots étaient devenus un re-
frain agaçant, indéfiniment répété par
toute la presse radicale; la République
française lui prêta même pendant le sé-
jour de M. Gambetta au château des
Crêtes, l'appui de sa pédante influence.
A Paris, la question de l'amnistie pre-
nait une certaine acuité, grâce à la can-
didature de M. Alphonse Humbert dans
le quartier de Javel (quinzième arron-
dissement). M. Humbertavait été en 1870,
avec Vermesch et Vuillaume, le rédac-
teur du Père Duclwne^ ce journal ordurier
et sanglant qui avait, entr'autres crimes,
demandé l'assassinat du républicain
Chaudey. Compris dans les premières
fournées d'amnistiés, M. Humbert avait
.naturellement trouvé la place de sa prose
dans les journaux communards; après
un scrutin de ballottage, il fut élu con-
iseiller municipal de Paris, le 13 octobre,
et peu de jours après condamné à six
•mois de prison ,pour avoir déclaré que
la justice avait été une « prostituëo » en
1871.
Ajoutons
Seine, contre l'élection de M; Humbert
parce qu'absent depuis huit ans il ne
remplissait point les conditions d'éligi-
bilité nécessaires, l'annulation a été pro-
noncée le 21 novembre.
Le discours qui lui avait valu sa con-
damnation, avait été prononcé sur la
tombe d'un amnistié nommé Gras, mort
à l'hôpital.
Penduntquinzèjours;Iesconvois cfam-
PendantquinzejourSjlesconyois d'am-
nistiés furent à la mode; puis, on n'y
pensa plus, à ce point que l'émotion fut
insignifiante quand un membre de la
Commune, un des plus compromis par
parenthèse, Gabriel Ranvier, vint, à
l'abri d'un sauf-conduit, mourir dans
uluT-nde I3el\eville, tout près do la
rue Haxo, ou ïi *v.a, «^ /usilier les
olages.
Lajrentrée dos Chambres était fixée au
28 novembre; dans la semaine qui pré-
cède éclata un scandale assez particulier.
Le gouvernement avait nommé gouver-
neur de la Martinique M. Alphonse Cent,
député de Vaucluse; l'amiral Jaurégui-
berry, ministre de la marine, en contre-
signant cette nomination, ignorait, pa-
rait-il, un détail fâcheux de la jeunesse
de M. Gent. Son beau-frère, le colonel
Talandier, le soupçonnant de relations
illicites avee. sa propre sœur, l'avait
,blessé d'un coup de pistolet: le Pays
rappela cette triste aventure avec une
persistance qui ouvrit les yeux au cabi-
net on comprit en haut lieu que ce gou-
verneur serait difficilement. accepté par
la société de la Martinique ci on proceda
à son remplacement.
Avant d'entamer le récit des épisodes,
d'ailleurs confus et peu caractéristiques,
tfni ont amené la chute du ministère
Waddington, nous devons une mention
toute spéciale à la.Souscription organisée
par le Figaro pour les pauvres do Paris.
Après avoir changé les maires,' l'ad-
ministration préfectorale, danj sa manie
de désorganisation démagogique, avait
cru devoir s'en prendre aux bureaux de
bienfaisance. Sauf dans deux ou trois ar-
rondissements de Paris, on avait changé
les administrateurs, sans autre prétexte
que leurs convictions en matière reli-
gieuse. Cette introduction de la politique
dans la charité fut très vivement relevée
daiK les articles de notre collaborateur
Saint-Genest.; l'opinion publique l'ac-
cueillit avec un mécontentement qui
nous donna l'idée d'organiser une Sous-
cription en faveur de Comités de bien-
faisance libres, qui se fonderaient dans
chaque arrondissement et dont feraient
partie les administrateurs révoqués.
Le succès a récompensé cette initia-
tive sur laquelle la discrétion no nous
permet point d'insister, et en moins de
dix jours, près d'un million a été souscrit
(îâns nos bureaux.
Nous avons môme eu le plaisir de voir
le gouvernemeàt suivre le mouvement
inauguré par nous et les journaux ré-
pubhcains lutter de générosité avec les"
journaux conservateurs, bien que dans
de moindres proportions. Tant mieux!
c'est aux pauvres qu'a profité cette ému-
lation.
II semblait convenu que la"Chambre
et le ministère s'entendraient pour lais-
ser passer tranquillement le Jour de
l'An c'était un mois de répit qu'on de-
mandait aux ambitions pressées elles
n'ont pu le donner, et dès le 4 décem-
bre, M. Brisson et consorts montaient à
l'assaut du ministère.
Deux interpellations successives, J'une
sur la politique intérieure, l'autre sur
l'application de la loi d'amnistie, se ter-
minèrent, il est vrai par un ordre du
jour favorable pour le ministère, mais
un tiers de la Chambre s'abstenant, ces
majorités ministérielles n'avaient pas
d'existencè réelle propres à soutenir un
cabinet auquel on ne voyait pas de suc-
cesseurs immédiats, elles étaient impuis,
santés à lui donner la force et l'esprit de
suite nécessaires à un gouvernement
même médiocre.
Les ministres du 5 février avaient d'ail-
leurs été trop inférieurs à leur tâche pour
qu'on s'obstinât à les retenir au pouvoir.
Ni l'opinion, ni le chef de l'Etat n'y son-
geaient. M. Grévy a donc accepté le
25 décembre la démission de ces minis-
tres et chargé M. de Freycinet de la for.
mation d'un nouveau cabinet, en lui
laissant, selon les règles parlementaires,
toute liberté dans le choix de ses colla-
borateurs. y4
M. de Freycinet n'a pas été heure
et le cabinet dont il devient le chef
manque non-seulement de prestige,
mais de notoriété. Les ministres res-
tants sont trop connus, les nouveaux
trop inconnus:
MM. DE Freycinet Affaires étrangères,
Président du conseil
Lepèrb Intérieur et Cultes;
Cazot Justice
Magnin Finances
Faîwe Guerre;
jAi'RÉGUiBEimY Marine
Femiy Instruction publique
Vahboy Travaux publics',
TirArd Commerce
Cochery Postes et Tédégraplaes,
On ne nous fera jamais croire que la
France ait eu le désir passionné, impé-
rieux, d'être administrée par M. Cazot
ou par M. Varroy, et nous ne voyons
aucune raison pour que la Chambre
accorde à ces ministres un peu inatten-
dus la confiance qu'elle refusait au mi-
nistère tombé.
Si toutefois le cabinet Freycinet a un
sens, il représente une politique de plus
en plus accentuée à gauche: l'amnistie
plénière, la suppression de l'inamovi-
bilité de la magistrature, l'épuration ra-
dicale des fonctionnaires (déjà si épurés
cependant!) paraissent être les éléments
de son programme politique. L'année
1879 finit donc aussi mal qu'elle a com-
mencé pour les restes du parti conserva-
teurs et pour les principes qui ont jus-
qu'ici dirigé la société française.
Francis MagnarcL
CHROMIQUE RBEVSÉE
BBS •
PETITS ÉVÉHPTS DE L'ANNÉE
L'année ayan't été' pourvue
D'événements petits et doux,
Je vais les passer en revue
Lecteur, en vers et contre tous.
C'est d'abord le père Hyacinthe,
Dont la fureur s'ingénia
A changer en église sainte
Le bal de la Ter tu lia.
Où l'on dansait, on se confesse,
Les dominos font place au* fro:s.
Et maintenant, on sert la messe
»"̃» servait des bocks.
De mademoiselle Bernage
Vous souvient-il ? Son nom émut
Tout Paris et fit grand tapage,
Et puis tout à coup 'disparut,
Emportant avec elle, au diable,
L'insulteur qu'on n'a jamais vu,
Le protecteur insaisissable,
Le sergent de ville inconnu.
Puis Gambetta fàit la conquête
D'un cuisinier très inédit. ̃
Ce cuisinier a nom Trompette,*
Ce Trompette a fait quelque bruit.
Il appartenait aux Noaillcs.
Gambetta, par ce coup de main,
A sapé les vieilles murailles
Du noble faubourg Saint-Germain.
Trompette accepta l'aventure,
Trompette a forfait à l'honneur.
Plutôt que servir la roture.
Vatel se fût percé le cœur.
Vers Alger un troupeau profane
Gravement marche à pas comptés.
Quelle est donc cette caravane ?
Des chameaux ? non –des députés
Girerd, Laisant, avec le tendre
Arthur Picard bravent la mer.
Ils ont la bonté d'entreprendre
Un voyage qui nous fut cher.
Gambetta, lui, sous l'oeil des foules,
Dans la Suisse aux vingt-deux cantons,
S'occupait d'abattre. des boules
Comme de simples Waddingtons.
Vraiment cette année est bien pleine.
Un mot fameux y rayonna
Dont le parrain et la marraine
Furent monsieur Margue et Nana. `
Chacun dit ce mot de gloire
Ce mot grand de simplicité
Qui les mariera dans l'histoire
Et devant la Postérité
Vivat Sarcey! Jobard et sage,
U faut le voir, plein de santé
S'ingurgitant dans l'œsophage
Des chemises-de Chasteté.
Une autre année aussi féconde,
Vit l'homme orchestre un objet d'art
Cet an a vu la femme-monde
S'éveiHer dans Sarah Bernhardt.
La Providence auguste et haute
Sur elle épandit sa faveur.
Nous l'avons vue aéronaute;
Peintre, auteur, poète et sculpteur.
Elle fut à la fois. Etrange i
Praxitèle, Jules César,
Zeuxis, Rivarol, Michel-Ange,
De Lapomineraye et Godard.
Coquelin à sa boutonnière
Voulant la croix a dit ceci
« On l'aurait donnée à Molière.
» II fut acteur et nous aussi ».
Ces réflexions semblent drôles,
Car enfin ce bon Coquelin
Bien,que jouant les mêmes rôles,
• Coquelin n'est point Poquelin^
î-a Bourse à son tour eut son compte
Quel chaos.! mais tout est calmé,
La hausse revient. Même on conte
Dans maint cercle bien informé
Qu'une entreprise très active
Sera lancée, et sans retard
Par Philippart et le khédive,
Par le khédive et Philippart.
Tels sont, rappelés à la file
Ces petits faits déjà bien loin
Que, sur un air de vaudeville
Vous pouvez chanter au besoin.
Albert MiHaud.'
LA LITTÉRATURE
II est impossible de ne pas donner la
première place, dans la revue littéraire
de l'année 1879, à la lutte signilicative
de l'école naturaliste contre l'école ro-
mantique. Car les choses vont d'un tel
train aujourd'hui en France que le mot
« avancer » n'aura bientôt plus de signi-
fication; il en faudra trouver un autro
qui reléguera celui-là à côté do retarder.
Un républicain était autrefois l'ami delà
République, il ne l'est plus aujourd'hui
et ceux qui sont véritablement dans le
mouvement doivent dire « Nous sommes
radicaux, » sous peine dépasser pour de
hideux réactionnaires.
Donc aujourd'hui, littérairement par-
lant, les romaffiSKefU^s sont des arriérés,
et la nouvelle école lea* rend les injures
qu'ils proféraient contre i?art ne^awtres1.
malfaiteurs. Les ganaches hreèaste"&
sont les Hugo Musset JÈfoac cte-
S'il revenait Baudelaire serait probable»
ment taxé de classique. Et pourtant il
étaitde l'école naturalisto plus que qui-
conque à ce point qu'un jour Momelet
lui reprochant d'avoir écrit ce vers peu
ragoutant à propos d'un pendu dont les
oiseaux ont ouvert le ventre
Ses intestins pesant lui coulaient sur les cuisses
« Mais, dit Baudelaire Impatienté: je
ne pouvais pas faire autrement. Le sujet
voulait cela. Qu'auriez-vous préféré à
cette image f Une rosé » répondit t
Monselet. Et nous n'avons pas le courage
de blâmer Monselet.
Revenons à la lutte des naturalistes et*,
rendons en compte avec la fidélité d'un
garde-champêtre qui fait son rapport;
c'est le procès-verbal du duel que nous
dressons ici, sans prendre parti pour
Pierre ni Paul. Notre indépendance ne
peut être suspectée, puisque c'est nous
qui avons dit le premier aux lecteurs du
Figaro, le 28 mars 1875, dans notre revue
bibliographique en parlant de La faute xk
VabbêMouret, qu'ils avaient -affaire, en la
personne de.M.Zola,àunécrivainderàee
avec lequel.il faudrait, compter. Malgrô
quelques réserves faites dans cet article,
et que la suite ajustiliées, nous le rapper
Ions avec un certain orgueil, nous avons
assez loué M.Emile Zola qu'on ne
nous accuse pas aujourd'hui do parti
pris contreson école. À l'apparition do
VAssammoir, dont nous aussi nous avons
eu l'honneur et un peu le courage de
parler aussi le premier, nous ayons en-
core salué le jeune et puissant écrivain,
vers lequel toute la critique a aussitôt
tourné les yeux
C'est alors qu'un groupe a voulu faire
et a fait de M. Zola un chef d'école. Ceux
qui formaient ce tte.peti te église, outran-
ciers comme il convient à ceux qui mar-
chent derrière, ont poussé de tels cris,
embouché de telles trompettes que lo
cheval du général, eilaré par le bruit,
s'est peut-être jeté plus avant au cœur
de la bataille, que ne le désirait son ca-
vauci. t. © iamoux •_« Je «u!s à votretète,
je vous suis » pourrait bien être la de-
vise que les disciples veulent imposer au
maître. Qu'il se défie de ces enthousias-
mes intéressés. Combien de ces écrivains
qui sans comprendre M. Zola n'ont vu
que ses gros mots et ont cru qu'il suffi-
sait de jurer comme des savetiers pour
qu'on dise d'eux « Voila des gens à
poigne, des gaillards a tempérament! »
Certes les mièvreries de l'école littéraire
bourgeoise avaient bien besoin d'être un
peu relevées; un grain de poivre par ci
par là. donnedu piquant, réveille le goût
mais pourquoi nous avoir versé toute la
poivrière
Nous voilà arrivés à Nana, dont le
succès, il faut le dire, n'a pas atteint t les
proportions qu'on attendait. Il est vrai
que chaque jour on rencontre quelqu'un
qui vous dit: « Avez-vous vu le feuille-
ton de Nana de ce matin? Il y. a a la fin
un tableau!» Puis le quelqu'un se
penche a votre oreille, y murmure un
mot de carrefour: on sourit et on se
quitte, sans se douter que le mot en
question que dit, sans y prendre garde,
le moindre cocher, représente un mou-
vement littéraire, presque une révolu-
tion
Il faut le constater, malgré le bruit fait
autour de Nana, le succès réel de l'année
c'est'le livre de M. Alphonse Daudet,
les Rois en~exil; avec moins de tapage,
un plus petit nombre de lecteurs, bien
probablement, que n'en a eu le livre
de M. Zola, l'œuvre de l'auteur de Fro-
niont jeune et Rissler aîné a réuni infini-
ment plus de suffrages de sympathie.
Sans entrer dans les détails de ce livre
connu de nos lecteurs, nous nous expli-
quons cette réussite par des tableaux
aussi réels que bien dramatisés, tels que
la scène du balcon, celle de la visite au
médecin, etc., etc.
Nous ne voulons pas dire que tout
dans la nature ne mérite pas d'être ad-
miré il faut tout examiner, étudier,
mais un auteur ne peut forcer le lecteur
à fixer trop longtemps avec lui ses yeux,
son odorat, sa pensée sur des objets hi-
deux, nauséabonds et révoltants, sous
prétexte qu'une plaie, par exemple, etee
qui s'ensuit, sont des choses naturelles
et intéressantes.
Dans ce cas, quittez-moi et jetez
mon livre au feu dira l'auteur de Nanat
je n'ai pas été vous chercher, c'est vous
qui avez été achetpraion roman
A quoi, nous, le public, nous lui ré«
pondrons
-Non, monsieur Zola, nous admirons
trop votre talent, votre façon de vo?r,
de peindre, pour nous priver: -Je uns
lire; nous voulons suivre, ujii-
traire nous voulons être de tous vos
vovaees. d'exoloratlcD dans ):̃̃. %i& k»~
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