Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1876-03-12
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1876 12 mars 1876
Description : 1876/03/12 (Numéro 72). 1876/03/12 (Numéro 72).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2759007
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
23° Année. 3e Série Numéro 72
Un numéro à Paris. 20 cent, avec le supplément.
Dimanche 12 Mars 187&
H. DE VILLEMESSANT & F. NIAGNARD
ydacteurs en ehef
.Il A. PÉRIVIER `
Secrétaire de la Rédaction
1-. RÉDACTION
i>e midi à minuit, rue Drouot, 8&~
̃ 'A
Les manuscrits ne sont pas ren/u^l
BUREAUX {
86, rne Drouot, 26\
H. DE VILLEMESSANT
.'̃̃̃• Ciïdmimstrateùr
FERNAN.D DE RODAYS
̃Gérant .•
• ̃ (
ABONNEMENTS ·
Départements: Trois mois, iunniHin 18-fr.
Paris Trois mois, ,• i u m 1 1 1 1 m i 1 B; tr.
̃. '̃ • ANNONCES ET RÉCLAMES
DOLUNGEN FliS, SeGDT ET Ge, PASSAGE DES PRINCES
bia l'Administration ̃ 1>~
SOMMAIRE
Chronique de Paris Monsieur Dimanche.
Echos DE PARIS' r Le Masque de Fer.
Gazette DES CHAMBRES Albert Millaud.
I(E Sénat Henry Deynisse.
Dk PARIS A Versaili.es Grim.
Paris Au Jobr ib Jodr F. M.
Télégrammes .et Correspondances Aug. Marcade.
La grande marée du tO, à Rouen.
Nouvelles bivbrses Jean de Paris. L'arsenic.
̃̃– L'école des enfants de troupe.-Lord Lytton,
'vice-roi des Indes.
Gazette DES Tribunaux Fernand de Rodays.
Cour d'assises de la Dordogne Affaire Garri-
gues.
&a BOURSE.
Premières Représentations Auguste Vitu.
Théâtre-Cluny Lord Harrington, comédie en
cinq actes, par M. Henri Crisafulli.
Sport Robert Milton.-Tir aux pigeons de Monaco.
La Soirée Théâtrale.: Un Monsieur de l'orcliestre.
̃ La future pièce de M. Dumas fils.
Courrier DES Théâtres Jules Prével.
CHRONIQUE DE PARIS
Ouf! montons au Capitole et rendons
grâces aux dieux 1 Les deux Chambres
sont entrées en séance, et nous avons
unministère.
Depuis quinze jours on n'entendait
que des lamentation politiques, des
prophéties en longs habits de deuil
toute là litanie des formules lugubres,
des prédictions sinistres était à l'ordre
de la conversation.
L'horizon s'obscurcit!
Nous dansons sur un volcan
La crise est proche! ̃
L'heure est solennellel..
La Commune nous guette 1. on n'en-
tendait que cela partout et le glas d'a-
larme sonnait à toute volée. Déjà les ti-
Bûdes faisaient leurs bagages et l'on
s'inquiétait de l'Indicateur des chemins de
fer. Voulait-on rassurer les gens et ten-
ter d'atténuer leurs appréhensions en
leur rappelant le mot de Talleyrand en
France, tout s'arrange; ils vous regar-
daient d'un oeil louche ou hochaient la
tçte d'un air de douce pitié.'Selon leur
tempérament, ils vous prenaient, à n'en
pas douter, pour un dupeur ou pour un
dupé, jamais tout simplement pour le
porte-voix du bon sens et de la vérité.
Aujourd'hui les trembleurs commen-
cent à rentrer leurs anxiétés et, à part
unpeu de confusion et d'effarement çà
^fet là on semble se décider à faire contre
République bon visage.
Malgré les soucis qu'il attend de Ver-
sailles et lés points noirs qu'il pressent
& l'horizon, Paris allume ses lustres,
s'habille à outrance, se diamante le plus
c[n'il peut et vit la nuit comme ,si les
journées étaient bonnes. Jamais la salle
dje l'Opéra, désertée depuis quelques
soirs, n'avait été aussi brillante que/ven-
dredi dernier, et le faubourg Saint-Ger-
main commence sur toute la ligne ses
rlàouts, réceptions comme n'en montre
que la région de Paris qui s'étend du
quai d'Orsay à la rue de Babylone, où
trois cents personnes circulent à l'aise
dans des salons dont les proportions ar-
chitecturales sont, à elles seules, une
Tfncomçarable splendeur.
Ce réveil à la vie mondaine doit être
encouragé s'il nous délivre un peu de la.
rage de politique qui nous absorbe, tous
tant que nous sommes, depuis le com-
mencement de l'hiver. Lapolitique, voilà
la plaie du temps. On la iourre partout,
jusque sur les cartes des restaurants.
ângez-vous une sole-Joinville, vous
vous faites un ennemi de votre voisin
qui a opté pour un rognon-Gambetta.
Où que vous alliez, vous trouvez la poli-
tique trônant en souveraine absolue. Ne
parlez plus d'art, de littérature, de chif-
fons, vous ne seriez pas écouté: tout
graviteautour.du Journal officiel, et les
avite autour du Jowrval of~ciel; et les
conversations sont des premiers Paris
parlés.
#*#
Les mariages sont un stimulant très
puissant, en ce moment, pour la reprise
du mouvement mondain dont je parlais'
tout à l'heure. L'union du jour est celle
de Mlle Louise Blanc, l'aînée des filles
du fermier des jeux de Monaco avec le
prince Radziwilï. Mlle Blanc apporte à
son époux cent mille francs de rentes
en dot, un hôtel à Paris, et, ce qui vaut
Baieux encore, les qualités les plus dési-
rables de la figure et du cœur.
Je ne vous dirai mot des merveilles
du trousseau et de la corbeille, vous
vous les imaginez de reste. Il y a, entre
autres choses, sept cachemires de l'Inde
reflétant les sept couleurs de l'arc-en-
eiel, des dentelles de tous genres, dont
des points de Gênes anciens qui sont
des merveilles, des éventails de toute
forme et de tout style, un livre d'heures
sur vélin avec peintures du quinzième
siècle qui, à lui seul, constituerait une
fortune; enfin une nouveauté des
mouchoirs où sont brodées en fil d'or les
armes des Radziwilï et qui résistent aux
blanchissages les plus destructibles.
A l'occasion de son mariage, le prince
se fait naturaliser Français. Il en a reçu
du czar l'autorisation conçue dans les
termes les plus flatteurs pour lui et pour
nôtre pays.
Ce mariage qui unit les sacs aux par-
chemins, est une preuve de plus du
prestige persistant de la noblesse en
ïïance, en dépit de la démocratié'crois-
sante et débordante.
Ce prestige est tel qu'il est subi, comme
de tradition, par ceux-là mêmes qu'on
y croirait le moins propres; C'est ainsi
que Félix Pyat, le sinistre communard,
s*^ range dans un de ses drames, le
Chiffonnier, dont les feuilles radicales
demandent, en ce moment, la reprise
sur une de nos scènes populaires.
Il est évident que les feuilles en ques-
tion n'ont pas lu la pièce qu'elles patron-
nènt. Certes, le drame sur le tapis, qui
û%en son temps un si beau tapage, est
àjgrandes prétentions démocratiques et
socialistes.
Le Chiffonnier de celui qui devait de-
venir le complice de l'assassinat des
otages et de l'incendie de Paris, porte
dans sa hotte toutes les tendresses hu-
manitaires, et relève avec son crochet
toutes les loques tfô la civilisation pour
les offrir en pâture au mépris des spec-
tateurs: Père Jean a été ivrogne et, sans
sa passion pour le jus de la treille, il
eût sauvé la vie à un garçon de banque
assassiné dans le prologue. Pris de re-
mords d'un crime qu'il n'a pas su pré-
venir, il devient sombre et protège, en
réparation de son ivrognerie, l'innocence
d'une jeune couturière douée de toutes
les vertus.
Pourtant, ce drame populacier et à
but démocratique se trouve être, par
son dénouement, une glorification des
classes élevées, l'auteur, sans s'en dou-
ter, subissant l'influence traditionnelle
du pays où il écrit 1
Qui donne-t-il, en effet, pour mari à
son ouvrière pour la récompenser, à la
chute du rideau, de ses vertus et d'avoir
résisté à toutes les tentations ?. Quelque
brave fils du peuple, croyez-vous, ou-
vrier comme elle. Allons donc! Et la
tradition française des bergères épou-
sant des rois Il l'unit à un beau jeune
homme « qui n'est pas du peuple », un
monsieur, pour parler le style de sa pièce,
riche et bien ne.
Ce détail est caractéristique, sortant
d'une telle plume, et peint bien la so-
ciété à notre époque le renard y mau-
dit la treille, mais la grappe lui tient à
l'estomac et, vienne l'occasion, il ne
voudra pas d'autre régal.
#*#
Parmi les autres mariages à l'ordre
des mairies, comment ne pas saluer ce-
lui du vicomte de Carayon-Latour avec
Mlle de Biron, la troisième fille de la
comtesse de Biron. Cette alliance qui
unit là grande, loyale et brave famille
de Carayon à 1 illustre maison de Gon-
taut est accueillie par les sympathies
générales de la haute société française.
D'autre part, il est question du mariage
de M. de Tillancourt le marquis de
Bièvre de ce temps. Je n'ai point con-
sulté les notaires pour savoir si la chose
est certaine; quoiqu'il en soit,j'en profite
pour annoncer au spirituel gentilhomme
qu'il est, sans s'en douter, la bête noire,
le cauchemar, le rival incessamment ja-
lousé d'une de nos célébrités parlemen-
taires. J'ai nommé M. Casimir Périer.
On croit généralement que M. Périer
s'affaisse sous le poids de sa gloire, de
ses écus, de ses félicités paternelles. Il
n'en est rien. Ce qui ploie le châtelain
de Pont-sur-Seine, de Vizille et autres
lieux, ce qui le courbe prématurément
et le fait blanchir avant l'âge, c'est l'idée
que son génie de calembouriste est mé-
connu par ses concitoyens.
Quoi tous les lauriers, tous les sou-
rires arrivent à M. de Tillancourt, quand
c'est lui qui les mériterait ? Cette pensée
l'obsède et le tue.
Du temps où il était attaché d'ambas-
sade à SaintrPétersbourg où est ce
temps, Seigneur ? il n y avait que le
grand-duc Michel qui pût rivaliser avec
lui dans les jeux d'imagination et les
tours ingénieux. La cour répétait, en se
tordant, ses calembours et le czar ne
se couchait pas sans s'être fait répéter
son dernier bon mot.
Il est resté, sur la perspective Newski,
le prototype du faiseur de charades, et
passe a la postérité ainsi classé dans le
mémorial diplomatique des bords de la
Newa et voici qu'en France, dans sa pa-
trie, il est ignoré sous cette face écla-
tante. Cela n'est-il pas terrible vrai-
ment!
En vain il sème les salons officiels, les
salles à manger parlementaires des bons
mots les plus abracadabrants ceux-ci
Doussent dans le public sous le nom de
M. de Tillancourt. Il n'y en a que pour
le vicomte Lui seul a de l'esprit, lui'
seul sait faire rire! Est-il au monde
supplice plus cuisantl
Aussi, quand le Maréchal lui a pro-
posé un portefeuille
Je refuse, a dit noblement le fils du
grand Casimir. Mes chères études me
réclament, moi aussi. Je vais rédiger le
Recueil de mes calembours pour la mé-
moire de mon nom et le bureau dés
tramways. Tillancourt, lui, ne se débite
que dans les omnibus!
**#
L'arrivée du prince d'Orange à Paris
et la robe neuve inaugurée par Mme
Thiers aux dîners de la place Saint-
Georges sont encore des événements à
noter à l'ordre de la semaine.
Il y a bien la mort de Mme Louise
Colet ce bas bleu devenu rouge au
contact du Garibaldisme le jugement
prononçant la nullité du mariage de
Mme lâ princesse de Bauffremont, la
crémaillère du général Vinoy au palais
de la Légion d'honneur, le déménage-
ment des ministres démissionnaires et
la vente de la collection d'autographes
de feu Paul Foucher. Mais qu'est-ce que
cela pour faire retourner les têtes à côté
de ces deux mots magiques un prince
et une robe.
Le prince a trente-cinq ans et chasse
de race, c'est-à-dire qu'il est aimable et
galant comme son père le roi Guil-
laume III, dit le Bien- Aimé. 'Qaa.nl à la
robe, elle se présente sous l'aspect d'une
couleur gris-tendre dés plus engagean-
tes. Depuis le 24 mai, Mme Thiers n'a-
vait présidé ses réceptions que vêtue de
noir des pieds à la tête tenue d'élégie
symbolisant bien la situation.
Ce changement de robe coïncidant
avec l'évolution parlementaire semble
toute une révolution.
Lord Lyons en a télégraphié au cabi-
net de Saint-James et le prince Orloff,
ne pouvant pas y croire, est revenu
tout exprès de Bellefoataine pour le
voir. •
Comme complément à sa toilette,
Mme Thiers portait au poignet un ado-
rable chapelet en or ciselé véritable
bijou de dévotion dont le Saint-Père lui
a fait présent.
M. Gambettan'atrbp rien dit du bijou,
mais c'estle citoyen Floquet qui n'était
pas content.
Ce n'est point tout: je lis dans un jour-
nal d'importance qu'au fameux dîner où
cette robe à sensation s'est produite, M.
Tfiiers était radiaux jamais sa conver-
sation n'avait été plus étincelante ja-
mais aussi il n'avait fait envisager l'ave-
nir sous des couleurs plus riantes.
Je crois bien, il le voyait sous lescott*
leurs de la robe de sa femme.
Pourvu, maintenant, qu'une tache ne
vienne pas gâter cette robe-là ?.
Le gris est si fragile .1
1 Monsieur Dimanche.
Échos de Paris
LA POLITIQUE
A propos des négociations engagées
entre la France, l'Italie et l'Angleterre
au sujet de l'affaire égyptienne tendant
à assurer le relèvement des finances de
l'Egypte, on rapporte une conversation
du plus haut intérêt que M. Disraeli au.
rait eue avec M. Gladstone.
M. Disraeli n'a pas eu de peine à dé-
montrer à son eminent interlocuteur
qu'il ne s'agissait pas de l'intérêt de tel
ou tel pays, mais d'un intérêt interna-
tional de premier ordre. Il aurait rappelé
la regrettable impression produite en
Europe par les agissements de l'Angle-
terre dans la question du canal de Suez.
Il aurait conclu en disant que, pour évi-
ter de fournir un nouveau prétexte de
mécontentement aux puissances, il im-
portait de prêter un concours moral à
une. combinaison qui ferait jouer à l'An-
gleterre un rôle de nature à lui concilie]?*
toutes les sympathies.
Petites nouvelles politiques:
Le maréchal quittera rElysée lundi,
jour où la Chambre sera constituée, pour
s'installer à Versailles.
Le procureur de la République de Bas-
tia sollicite des ordres pour poursuivre
le journal impérialiste VAbeille, prévenu
d'outrages envers le ministre des Affaires
étrangères.
Une trentaine d'élections de députés
paraissent entachées de sujets de récla-
mations.
On reproche à l'un d'eux d'avoir, en
attendant le ballottage fait afficher les
cours descendants de la bourse; à- un
autre, d'avoir fait coujir le bruit que son
concurrent était un prêtre interdit, etc.
La plupart des demandes d'invalida-
tion sont basées sur des faits, en appa-
rence, aussi puérils.
M. Thiers cherche à se faire une ma.
jorité avec -,ce qui resta du centre gau-
che, des chevau-légers et. le noyau bo-
napartiste.
A TRAVERS PARIS
M. Coutelet fils, successeur de M. Cou-
telet-Daguet, à Etrépilly ( Seine-et ·
Marne), nous prie de ne pas le confon-
dre avec le Coutelet dont nous avons
publié dernièrement la curieuse profes-
sion de foi. Nous le faisons avec plaisir,
ce n'est pas lui le coupable, c'est l'autre.
Selon notre habitude, nous avons
commencé, avant le Salon, nos visites
dans les ateliers. Nous avons commencé
par celui de M. Cabanel. A tout seigneur
tout honneur.
Les deux toiles qu'il expose cette
année sont d'abord un portrait, celui de
Mme la vicomtesse de Lévis puis une
scène biblique la Sulamite, du Canti-
que des cantiques.
Pendant quenous en sommesauxindis.
crétions, nous nommerons a'ussi un troi-
sième tableau .qu'il ne peut envoyer aux
Champs-Elysées, puisque cette année le
règlement n'en admet que deux. C'est un
portrait plus grand que nature de feu le
comte Roy, dans son costume d'apparat
de l'ordre du Saint-Esprit.
Un dîner mensuel, connu sous le nom
de dîner-Bixio, réunit depuis longtemps,
chez Brébant, une vingtaine de célé-
brités qui se recrutent dans, tous les
mondes. comme il faut.
Quelques-unes de ces célébrités, toutes
celles qui sont en ce moment à Paris,
c'est-à-dire MM. Alexandre Dumas, Ca-
mille Doucet, le chevalier Nigra, Emile
Perrin, Sardou, Regnier, Meissonnier,
Labiche, ArmandDonon, Maurice Bixio,
Joseph Bertrand, Cainille Deprat, Henri
Lavoix, Charles Marchai, Szarvady, Vic-
tor Lefranc, Victor Borie, ont offert
hier soir, chez le restaurateur des let-
tres, un, magnifique dîner à M. John
Lemoinne, à propos de son élection à
l'Académie française.
Le dîner-Bixio comptait jadis,- parmi
ses assidus, Alexandre Dumas père,
Halévy, Mérimée, Eugène Delacroix, de
Lagrenée, Ponsard, Sainte-Beuve, le
docteur Trousseau, Auguste Villemot,
Biesta. Malgré toutes ces illustrations
disparues, les' dîneurs d'hier représen»
tent encore joliment l'esprit français.
NOUVELLES A LA MAIN
Ecrivant hier à un des sénateurs les
plus foncés en couleur, nommé par
^Assemblée, un réactionnaire a mis sur
l'enveloppe
Monsieur X.
Sénateur, à perpétuité.
Malheur, je te salue si tu viens seul,
dit le proverbe arabe: on peut adresser
la même salutation aux petites misères
de la vie humaine.
Un Parisien, que ses occupations
avaient empêché de se livrer aux plai-
sirs de la chasse, se décide, lavèîlie de |
la fermeture, à aller tuer quelques la-'
pins chez un de ses amis qui demeure à
Quelque distancé de Fontainebleau. `:
Dès le matin, il prend son fusil, son
chien et une petite valise, puis se rend
au chemin de fer où il tait enregistrer
son chien.
Arrivé à Fontainebleau, où son ami
doit l'attendre à la gare avec sa voiture,
il se rend au bureau des bagages et ré-
clame sa valise; naturellement on lui
demande son bulletin d'enregistrement.
Il fouille dans son gousset et ne le re-
trouve pas pour être plus à l'aise afin
d'explorer toutes ses poches, il dépose
son fusil sur un petit camion a main, un
diable qui est près dé lui.
C'est en vain qu'il cherche, rien, rien!
Peu importe! dit-il à l'employé, je
le reconnaîtrai parmi les bagages qui
ont été déposés ici,
Mais monsieur, les autres voyageurs
ont pris les leurs et il ne reste rien.
Furieux de colère, le voyageur s'em-
porte et dit donnez-moi toujours mon
chien l
Impossible, pendant le temps que
vous avez passé ici, le train estparti pour
Lyon.
Mon braque à Lyon! mais c'est
une infamie!
Monsieur, le règlement exige que
chaque voyageur vienne prendre lui-
même son chien, et vous ne vous êtes
pas présenté au compartiment où il
était..̃.̃̃̃̃"̃̃̃̃̃ •̃ v J ..• ̃ ?̃-̃
Ah c'est comme cela, s'écria le
voyageur violet de colère, vous avez
un registre pour les plaintes; donnez-
moi-le et nous allons bien voir ce
que l'administration décidera.
**#
On conduit l'infortuné au fameux li-
vré d'un air menaçant il se saisit d'une
plume comme on ferait d'une épée et
couvre la page de récriminations en
termes les plus vifs.
-Voilà qui est fait! dit-il, en coupant
le papier du paraphe de sa signature.
Donnez-moi mon fusil que j'avais posé
là!
Cette fois, l'employé est ému à son
tour et balbutie.
Eh bien, quoi? Où est-il ?
Monsieur, le garçon le voyant avec
d'autres colis sur le diable où vous l'a-
viez posé, a cru qu'il appartenait à leur
propriétaire, et.
Et?.
Il l'a mis dans le train qui vient de
partir pour Paris pendant que vous écri-
viez votre plainte.
Cette fois, notre chasseur sentit que
la main du destin s'apesantissait sur lui
et qu'il n'y avait pas à lutter. Il dé-
chira» la plainte qu'il avait rédigée
avec, tant d'entrain.
Il était écrit que je ne chasserais
pas! dit-il mélancoliquement et en
homme qui a pris son parti. Puis, il se
dirigea vers la sortie pour tout racon-
ter à son ami.
Celui-ci, ne 'le voyant pas paraître,
était reparti avec sa voiture, persuade
qu'il avait manqué le train i
"One vieille marquise qui habite un
château situé à quelque distance de
Paris possède un singe qu'elle a pris en
grande affection, et qui est d'ailleurs une
excellente petite bête..
Dernièrement, le pauvre petit qui ainsi
que tous ses confrères supporte difficile-
ment notre climat, tombe malade de la
poitrine, et bientôt son état est déses-
péré.
La marquise, éplorée, mande en toute
hâte, non pas un. vétérinaire, -mais un
médecin de Paris.
Celui-ci, qui est membre de la société
protectricedes animaux, accourt en toute
hâte. De la station du chemin de fer au
château, il y a loin encore, et le cheval
du tilbury de louage était fort essoufflé.
Marche donc! crie le docteur au
cocher, le singe va peut-être mourir!
malheureuse bête 1
Mais le cheval ne peut pas mar-
cher 1
Alors, crève-le réplique le protec-
teur des animaux.
Le Masque de fer.
Gazette des Ckikes
LA CHAMBRE
L'Assemblée est constituée. Elle a va-
lidé près de quatre cents de ses mem-
bres. Il ne reste plus à vérifier que les
dossiers des malheureux élus contestés.
M. de Bourgqing est de ce nombre. C'est
de la prédestination.
Parmi ces nouveaux venus qui, en
qualité de rapporteurs, ont occupé la tri-
bune et nous ont fait entendre quelques
éclats de voix, il faut ranger M. Dugué
de la Fauconnerie, dont la prétention
égale la médiocrité; M.deGuilloutet, l'in-
venteur du mur de la vie privée; M. Gra-
nier de Cassagnac, et après lui M. Paul
de Cassagnac, qui a causé un certain
émoi dans la tribune.
Sur la proposition de M. Grévy, qui a
déclaré la Chambre 'Constituée, il a été
decidé que les élections du bureau au-
raient lieu lundià deux heures en séance
publique. On nommera le président,
quatre vice-présidents, six secrétaires,
(M. de Tillançourt en a demandé huit) et
trois questeurs. M. Grévy a ensuite.
annoncé aux députés que des places se-
raient réservées à ceux qui voudront
assister à la cérémonie religieuse de de-
main.
Comme on le voit, les émotions sont
enfin ajournées mais la semaine a six
jours et il pourrait bien y en avoir, deux
ou trois pour la déesse qui jette la
pomme.
Albert Millaud.
LE SÉNAT
Séance émouvante vous allez voir.
D'abord deux élections contestées:
elles ont été validées, c'est vrai, mais
enfin, la tribune a été occupée pendant
au moins un quart d'heure par le même
rapporteur; nous avons ouï M. Tolain
et M. Pelletan.
Et puis le Sénat s'est constitué l `
Enfin, il y a eu lecture d'une lettre de
M. Thiers, lettre adressée au président
du Sénat, écrite sur une superbe feuille
de papier ministre L'illustre vieillard
donne sa démission de sénateur, il lâche
absolument Belfort pour Paris, tout en
déclarant qu'il « eût été heureux de re-
présenter la glorieuse cité de Belfort. »
Un esprit mal fait objecterait à M.
Thiers que puisqu'il eût été « si heureux
de représenter la glorieuse cité », rien
ne lui était plus aisé que de faire son
propre bonheur. « Il est si facile, disait
un jour Alexandre Dumas, de ne pas
écrire une tragédie. Il était si simple,
dirait l'esprit mal fait, de ne se point
présenter aux élections législatives du
neuvième arrondissement! 1
Mais, comme notre esprit n'a aucun
rapport avec le torse de M. Naquet, nous
passerons outre sans observations.
M. le général Robert monte à la tri-
bune et demande qu'on s'occupe d'or-
ganiser les commissions mensuelles; i
celles des congés, des pétitions, d'initia-
tive, etc..
M. Pelletan grimpe par l'escalier de
gauche pendant que le général se retire
par l'escalier de droite, et soutient qu'il
faut attendre la constitution du Sénat,
c'est-à-dire l'admission de la moitie
plus un de ses membres. C'est fait,
s'écrie-t-on de toutes parts. Alors, M. le
président, se levant avec solennité, dé-
clare qu'eji effet, y compris les 75 ina-
movibles, il y a en tout 174 sénateurs au
moins de définitivement admis; en con-
séquence il prononce les motssacramen.
tels « Je déclare le Sénat constitué. »
II les prononce même deux fois.
M. Hérold parait à la tribune il va
parler des élections de l'Hérault, élec-
tions contestées. M. Tolain s'élancer il
faut attendre, assure-t-il, que le bureau
soit définitif pour les discuter.
Le Sénat pense autrement M. Hérold
et l'Hérault reparaissent l'un dans les
bras de l'autre.
Une protestation prétend qu'il y a eu
dans ce département pression adminis-
trative en faveur des trois élus, et que
ceux-ci, étant candidats, ont fait un
« pacte de solidarité », aux termes du-
quel ils.s'engageaient réciproquement à
se démettre -si tous trois n'étaient pas
élus.
Le bureau chargé de la vérification a
écarté ces allégations et l'élection est
validée à l'unanimité, moins la voix de
M. Tolain.
MM. Pagézy, BonafousetRodeys-Béna-
vent peuvent donc siéger.
Au tour de la Haute-Loire et de MM.
de Lafayette et Jacotin.
M. Vinay a voulu maudire ses juges,
et, le 5 mars, il a envoyé une protesta-
tion dans laquelle il articule, contre l'é-
lection de ses concurrents, trois griefs
i° captation! 2° intimidation 3° corrup-
tion
C'est gros!
J'aime intimidation, corruption, captation 1
Ces trois substantifs joints font mon admiration.
On a, s'écrie-t-il, été chercher les
électeurs- en voiture; on les a nourris.
Des magistrats ont pesé en faveur de
leur collègue Jacotin, etc.
Malheureusement pour lui, M. Vinay
est seul à le dire et à le dire sanspreuves.
Donc, on a validé MM. de Lafayette et
Jaeotin.
Sur ce, on s'est séparé. Lundi, à deux
heures, on reparlera des commissions
mensuelles et on élira le bureau, c'est-
à-dire quatre vice-présidents, six secré-
taires et quatre questeurs.
Attrapons, en nous retirant, un joli
mot au vol.
Dans les couloirs, nous apercevons M.
Vuitry causant avec M. le général Le-
tellier-Valazé.
Je vous félicite, général, dit l'an-
cien président du Conseil d'Etat. De-
puis que je ne vous ai vu, vous êtes
devenu sénateur à vie 1
Puis, avec un sourire ineffable
Je sais ce que c'est; je l'ai été pen-
dant dix-huit mois!
Henry Deynisse.
DE PA-RIS- .A ..YBRSAILLES
(Lettres Anecdotiqites)
M. Christophle. Ce qu'il doit 'au Maréchal.
Uh duel au Sénat.
Je vous ai raconté comment M. Waddington
est devenu ministre et par quel miracle M.
Ricard, un instant exilé du domaine politi-
que, y rentra sur un char triomphal. Ce qu'il
reste à connaître, c'est la façon dont M. Chris-
tophle a été investi de son portefeuille. Plus
d'un s'est demandé pourquoi M.. Christophle,
député jusqu'ici obscur, est arrivé tout à coup
à la lumière, et quelle bonne fée l'a protégé.
Cette bonne fée, c'est le maréchal de Mac-Ma-
hon. M. Christophle a fait sa conquête et de
tous les hommes que le maréchal a vus autour
de lui, M. Christophlo est le seul qui soit
constamment resté dans sa mémoire.
Il y a trois ans, M. Christophlo dînait chez
le maréchal. Il était assis à sa droite. Causeur
aimable, il parla au vieux soldat de ses cam-
pagnes, il le séduisit, il lui plut. Dès lors le
Maréchal ne cessa de penser à M. Chris-
tophle.
Lorsque le duc de Broglie chercha à re-
constituer son ministère, le maréchal lui con-
seilla de prendre M. Christophle: « Je le
connais. Il fera votre affaire, disait-il. C'est
un homme tout rond. j)
Ce c'est un homme tout rond résumait le
s ouvenir agréable que le Maréchal avait con.
servé de M. Christophle.
Quand M. de Pourtôu remplaça M. do Bro-
glie, le maréchal le fit venir et de rechef lui "1'
parla de M. Christophle.
y mars.
Mais il est de la gauche, hasarda M. do.
Fourtou: Ça ne fait rien est un homme
toutrond. ̃ '-̃-
Le même jeu recommença quanarriva au pouvoir. Le C'est' un homme tout
rond fut encore chaudement recommandé à
M. Buffet qui ne pouvait l'accepter, puisqu'il
avait dit à la tribune à ce même M. Christc»
phle Jamais nous ne serons avec vous. »
Enfin, la combinaison Waddingtori-Ricarcl
arriva à son échéance. Le premier mot du
Maréchal fut, encore le C'est un homme tout
rond. « Vous serez mes ministres dit-il à
MM. Ricard et Waddington, mais vous ferez
bien de vous adjoindre M. Christophle. »
Aujourd'hui, leMaréehal est au comble de
ses vœux. M. Christophle a le portefeuille des
travaux publics. « Singulier ministère, lui
disait un de ses amis vous n;êtes pas ingé-
nieur, vous êtes avocat, et vous prenez les
travaux publics. Avez-vous, au moins, des
aptitudes spéciales. » i Oh! répondit M.
Christophle, dans le temps j'ai fait un livre
là-dessus, s
Comme vous le voyez, on s'occupe beau-
coup du ministère. Il parait que Gambetta
est revenu à des sentiments meilleurs. Il
laissera vivre le nouveau cabinet; il com-
muera sa peine, il lui accordera un sursis.
Tout va bien, les orages sont ajournés à la
Chambre ainsi qu'au Sénat.
N'allons pas trop vite cependant. Croiriez-
vous qu'au Sénat, dans ce lieu qu'on qua-
lifié de dortoir, de nécropole, de désert, il se
mijote en ce moment un petit duel parle.
mentaire, qui est encore un secret et dont
nous parleronsaveo mystère pour ne pas on-
traver les moyens de conciliation, ni la con»
ciliation est possible.
La chose remonte au mois de décembre,
alors que l'Assemblée nommait les 75 inamo-
vibles. Un membre de la droite, M. X.
ayant pactisé avec la gauche pour se faire
élire, l'un de ses voisins, M. Y. déclara à
haute voix que la conduite de M. X. était
coupable et qu'il ne le saluerait plus.
Ce propos fut répété à M. X. qui ne l'ou-
blia pas. Le temps se passa; les élections sé-
natoriales eurent lieu et M. Y. élu dans
son département, vint prendre au Sénat la
même place qu'il occupait lorsqu'il était dé-
puté.
Hier M. X. arriva de sa province et, sans 8
y penser, se dirigea vers le banc où il siégeait
d'habitude. Il trouva sa place occupée par
M..Z. un membre de la gauche avancée, qui
parlait tout bas avec M. Y.
Ma place est prise. Tant mieux, dit alors
M. X. assez haut. Comme cela je ne serai
pas à côté de gens qui me déplaisent.
M. Y. entendit le propos, mais, ne pen-'
sant plus à ce qu'il avait dit autrefois en par*
lant de M. X. il crut que la phrase s'adres-
sait à M. Z. le républicain, et voulut risquer
une observation amicale.
Pasdu tout, vous vous trompez, dit
alors M. X. très nettement. C'est à voue,
M. Y. que mes paroles s'adressent, à vous
que je méprise.
Une heure après, M. Y. envoyait une
paire de témoins également sénateurs
n M. X. Les choses en sont là. Comme on
le voit, le Sénat va bien. S'il donne de pareils
exemples à la Chambre, Versailles ne tardera
pas à devenir un champ de carnage..
Grim.
PARIS AU J0111B JOUR
Le ton des journaux de la gauche à
l'égard du nouveau ministère s'est sen-
siblement radouci. Hier ils ledéclaraient
inacceptable, aujourd'hui ils consentent
à le prendre à l'essai, et la République
Française, sur laquelle'on est bien forcé
d'avoir les yeux fixés, lance une note
toute différente de son premier mani-
feste.
Toute notre argumentation repose sur ci.
grand fait les élections générales. On affecte,
à ce qu'il semble, de n'y avoir égard que dans
une mesure restreinte, laissée au jugement.
de certains groupes, de certaines individua-
lités, alors que c était à la majorité qu'il con-
venait de s'adresse):. Aujourd'hui que la faute
est commise, on commence à nous demander
du crédit pour le nouveau cabinet. Il faut
l'attendre, nous dit-on, à son programme et
à ses actes. Eh qui le nie?
Mais ce quino peut pas être nié non plus, c'est
qu'il eût été infiniment préférable que le nou-
veau cabinet se présentât au pajjs avecl'appui,'
l'assentiment, la confiance pleine et entière
des deux Chambres. Au contraire, le,cabinet
du 9 mars en est réduit à travailler d'arrache.
pied; il devra donner .des gages éclatants do
sa bonne volonté, multiplier les résolutions
hardies et décisives, pour gagner cette con-
fiance et cet appui qu'il eût été si facile do
•posséder dès la première heure.
La situation n'est pas la même ni pour-le
cabinet ni pour le pays, et'c'est là qu'est le
dommage.
Le langage des autres journaux de la
même nuance est à' l'avenant.
L'opinion des journaux étrangers se
montre assez favorable à la combinaison
qui a prévalu. Le Daily, News, par exem*
pie, s'exprime en ces termes:
Le maréchal de Mac-Mahoh justifie la con-
fiance placée par la France et par l'Europe
dans ses bons sentiments et son bon sens. Il
a démenti les pronostics oiseux et malinten-
tionnés de ceux qui prédisaient un conflit
entre le Président et les Chambres et par.
laient d'armée et de coup' d'Etat. Les nomi-
nations annoncées sont de nature à comman-
der la confiance de la majorité dans les deux
Chambres. Si, en quelque cas, elles n'y par-
venaient pas, elles seront., sans aucun douto;
modifiées de manière à assurer l'action har.
monique des diverses institutions de l'Etat.
Les principes par lesquels a été guidé le maré>
chal de Mac-Mahon dans la reconstruction du
cabinet sont, pour l'avenir, le gage de sa iîdé<
lité aux élections et aux usages constitution*
nels.
Les impressions duGlobe sont analogues
à celles du Daily Telegraph.
Quand le maréchal de Mac-Mahon fut éle-
vé à la présidence, dit-il, pou de personnes
croyaient qu'il dût affirmer très fortement ea
volonté propre, Dans une dépêche fameuse,"
le comte d'Arnim sembla douter fort de la
complaisance que M. de Broglie ou les bona.
partistes supposaient au nouveau président à
l'endroit de leurs vues. Le jugement du comta
a été amplement justifié. Dans toutes Jea
grandes crises, le maréchal de Mac-Mahon
s'est tracé sa voie sans tenir compte des cri-
tiques amiesou ennemies. Gette indcDendance,
il vient do la montrer d'une ̃manière' frap?
Un numéro à Paris. 20 cent, avec le supplément.
Dimanche 12 Mars 187&
H. DE VILLEMESSANT & F. NIAGNARD
ydacteurs en ehef
.Il A. PÉRIVIER `
Secrétaire de la Rédaction
1-. RÉDACTION
i>e midi à minuit, rue Drouot, 8&~
̃ 'A
Les manuscrits ne sont pas ren/u^l
BUREAUX {
86, rne Drouot, 26\
H. DE VILLEMESSANT
.'̃̃̃• Ciïdmimstrateùr
FERNAN.D DE RODAYS
̃Gérant .•
• ̃ (
ABONNEMENTS ·
Départements: Trois mois, iunniHin 18-fr.
Paris Trois mois, ,• i u m 1 1 1 1 m i 1 B; tr.
̃. '̃ • ANNONCES ET RÉCLAMES
DOLUNGEN FliS, SeGDT ET Ge, PASSAGE DES PRINCES
bia l'Administration ̃ 1>~
SOMMAIRE
Chronique de Paris Monsieur Dimanche.
Echos DE PARIS' r Le Masque de Fer.
Gazette DES CHAMBRES Albert Millaud.
I(E Sénat Henry Deynisse.
Dk PARIS A Versaili.es Grim.
Paris Au Jobr ib Jodr F. M.
Télégrammes .et Correspondances Aug. Marcade.
La grande marée du tO, à Rouen.
Nouvelles bivbrses Jean de Paris. L'arsenic.
̃̃– L'école des enfants de troupe.-Lord Lytton,
'vice-roi des Indes.
Gazette DES Tribunaux Fernand de Rodays.
Cour d'assises de la Dordogne Affaire Garri-
gues.
&a BOURSE.
Premières Représentations Auguste Vitu.
Théâtre-Cluny Lord Harrington, comédie en
cinq actes, par M. Henri Crisafulli.
Sport Robert Milton.-Tir aux pigeons de Monaco.
La Soirée Théâtrale.: Un Monsieur de l'orcliestre.
̃ La future pièce de M. Dumas fils.
Courrier DES Théâtres Jules Prével.
CHRONIQUE DE PARIS
Ouf! montons au Capitole et rendons
grâces aux dieux 1 Les deux Chambres
sont entrées en séance, et nous avons
unministère.
Depuis quinze jours on n'entendait
que des lamentation politiques, des
prophéties en longs habits de deuil
toute là litanie des formules lugubres,
des prédictions sinistres était à l'ordre
de la conversation.
L'horizon s'obscurcit!
Nous dansons sur un volcan
La crise est proche! ̃
L'heure est solennellel..
La Commune nous guette 1. on n'en-
tendait que cela partout et le glas d'a-
larme sonnait à toute volée. Déjà les ti-
Bûdes faisaient leurs bagages et l'on
s'inquiétait de l'Indicateur des chemins de
fer. Voulait-on rassurer les gens et ten-
ter d'atténuer leurs appréhensions en
leur rappelant le mot de Talleyrand en
France, tout s'arrange; ils vous regar-
daient d'un oeil louche ou hochaient la
tçte d'un air de douce pitié.'Selon leur
tempérament, ils vous prenaient, à n'en
pas douter, pour un dupeur ou pour un
dupé, jamais tout simplement pour le
porte-voix du bon sens et de la vérité.
Aujourd'hui les trembleurs commen-
cent à rentrer leurs anxiétés et, à part
unpeu de confusion et d'effarement çà
^fet là on semble se décider à faire contre
République bon visage.
Malgré les soucis qu'il attend de Ver-
sailles et lés points noirs qu'il pressent
& l'horizon, Paris allume ses lustres,
s'habille à outrance, se diamante le plus
c[n'il peut et vit la nuit comme ,si les
journées étaient bonnes. Jamais la salle
dje l'Opéra, désertée depuis quelques
soirs, n'avait été aussi brillante que/ven-
dredi dernier, et le faubourg Saint-Ger-
main commence sur toute la ligne ses
rlàouts, réceptions comme n'en montre
que la région de Paris qui s'étend du
quai d'Orsay à la rue de Babylone, où
trois cents personnes circulent à l'aise
dans des salons dont les proportions ar-
chitecturales sont, à elles seules, une
Tfncomçarable splendeur.
Ce réveil à la vie mondaine doit être
encouragé s'il nous délivre un peu de la.
rage de politique qui nous absorbe, tous
tant que nous sommes, depuis le com-
mencement de l'hiver. Lapolitique, voilà
la plaie du temps. On la iourre partout,
jusque sur les cartes des restaurants.
ângez-vous une sole-Joinville, vous
vous faites un ennemi de votre voisin
qui a opté pour un rognon-Gambetta.
Où que vous alliez, vous trouvez la poli-
tique trônant en souveraine absolue. Ne
parlez plus d'art, de littérature, de chif-
fons, vous ne seriez pas écouté: tout
graviteautour.du Journal officiel, et les
avite autour du Jowrval of~ciel; et les
conversations sont des premiers Paris
parlés.
#*#
Les mariages sont un stimulant très
puissant, en ce moment, pour la reprise
du mouvement mondain dont je parlais'
tout à l'heure. L'union du jour est celle
de Mlle Louise Blanc, l'aînée des filles
du fermier des jeux de Monaco avec le
prince Radziwilï. Mlle Blanc apporte à
son époux cent mille francs de rentes
en dot, un hôtel à Paris, et, ce qui vaut
Baieux encore, les qualités les plus dési-
rables de la figure et du cœur.
Je ne vous dirai mot des merveilles
du trousseau et de la corbeille, vous
vous les imaginez de reste. Il y a, entre
autres choses, sept cachemires de l'Inde
reflétant les sept couleurs de l'arc-en-
eiel, des dentelles de tous genres, dont
des points de Gênes anciens qui sont
des merveilles, des éventails de toute
forme et de tout style, un livre d'heures
sur vélin avec peintures du quinzième
siècle qui, à lui seul, constituerait une
fortune; enfin une nouveauté des
mouchoirs où sont brodées en fil d'or les
armes des Radziwilï et qui résistent aux
blanchissages les plus destructibles.
A l'occasion de son mariage, le prince
se fait naturaliser Français. Il en a reçu
du czar l'autorisation conçue dans les
termes les plus flatteurs pour lui et pour
nôtre pays.
Ce mariage qui unit les sacs aux par-
chemins, est une preuve de plus du
prestige persistant de la noblesse en
ïïance, en dépit de la démocratié'crois-
sante et débordante.
Ce prestige est tel qu'il est subi, comme
de tradition, par ceux-là mêmes qu'on
y croirait le moins propres; C'est ainsi
que Félix Pyat, le sinistre communard,
s*^ range dans un de ses drames, le
Chiffonnier, dont les feuilles radicales
demandent, en ce moment, la reprise
sur une de nos scènes populaires.
Il est évident que les feuilles en ques-
tion n'ont pas lu la pièce qu'elles patron-
nènt. Certes, le drame sur le tapis, qui
û%en son temps un si beau tapage, est
àjgrandes prétentions démocratiques et
socialistes.
Le Chiffonnier de celui qui devait de-
venir le complice de l'assassinat des
otages et de l'incendie de Paris, porte
dans sa hotte toutes les tendresses hu-
manitaires, et relève avec son crochet
toutes les loques tfô la civilisation pour
les offrir en pâture au mépris des spec-
tateurs: Père Jean a été ivrogne et, sans
sa passion pour le jus de la treille, il
eût sauvé la vie à un garçon de banque
assassiné dans le prologue. Pris de re-
mords d'un crime qu'il n'a pas su pré-
venir, il devient sombre et protège, en
réparation de son ivrognerie, l'innocence
d'une jeune couturière douée de toutes
les vertus.
Pourtant, ce drame populacier et à
but démocratique se trouve être, par
son dénouement, une glorification des
classes élevées, l'auteur, sans s'en dou-
ter, subissant l'influence traditionnelle
du pays où il écrit 1
Qui donne-t-il, en effet, pour mari à
son ouvrière pour la récompenser, à la
chute du rideau, de ses vertus et d'avoir
résisté à toutes les tentations ?. Quelque
brave fils du peuple, croyez-vous, ou-
vrier comme elle. Allons donc! Et la
tradition française des bergères épou-
sant des rois Il l'unit à un beau jeune
homme « qui n'est pas du peuple », un
monsieur, pour parler le style de sa pièce,
riche et bien ne.
Ce détail est caractéristique, sortant
d'une telle plume, et peint bien la so-
ciété à notre époque le renard y mau-
dit la treille, mais la grappe lui tient à
l'estomac et, vienne l'occasion, il ne
voudra pas d'autre régal.
#*#
Parmi les autres mariages à l'ordre
des mairies, comment ne pas saluer ce-
lui du vicomte de Carayon-Latour avec
Mlle de Biron, la troisième fille de la
comtesse de Biron. Cette alliance qui
unit là grande, loyale et brave famille
de Carayon à 1 illustre maison de Gon-
taut est accueillie par les sympathies
générales de la haute société française.
D'autre part, il est question du mariage
de M. de Tillancourt le marquis de
Bièvre de ce temps. Je n'ai point con-
sulté les notaires pour savoir si la chose
est certaine; quoiqu'il en soit,j'en profite
pour annoncer au spirituel gentilhomme
qu'il est, sans s'en douter, la bête noire,
le cauchemar, le rival incessamment ja-
lousé d'une de nos célébrités parlemen-
taires. J'ai nommé M. Casimir Périer.
On croit généralement que M. Périer
s'affaisse sous le poids de sa gloire, de
ses écus, de ses félicités paternelles. Il
n'en est rien. Ce qui ploie le châtelain
de Pont-sur-Seine, de Vizille et autres
lieux, ce qui le courbe prématurément
et le fait blanchir avant l'âge, c'est l'idée
que son génie de calembouriste est mé-
connu par ses concitoyens.
Quoi tous les lauriers, tous les sou-
rires arrivent à M. de Tillancourt, quand
c'est lui qui les mériterait ? Cette pensée
l'obsède et le tue.
Du temps où il était attaché d'ambas-
sade à SaintrPétersbourg où est ce
temps, Seigneur ? il n y avait que le
grand-duc Michel qui pût rivaliser avec
lui dans les jeux d'imagination et les
tours ingénieux. La cour répétait, en se
tordant, ses calembours et le czar ne
se couchait pas sans s'être fait répéter
son dernier bon mot.
Il est resté, sur la perspective Newski,
le prototype du faiseur de charades, et
passe a la postérité ainsi classé dans le
mémorial diplomatique des bords de la
Newa et voici qu'en France, dans sa pa-
trie, il est ignoré sous cette face écla-
tante. Cela n'est-il pas terrible vrai-
ment!
En vain il sème les salons officiels, les
salles à manger parlementaires des bons
mots les plus abracadabrants ceux-ci
Doussent dans le public sous le nom de
M. de Tillancourt. Il n'y en a que pour
le vicomte Lui seul a de l'esprit, lui'
seul sait faire rire! Est-il au monde
supplice plus cuisantl
Aussi, quand le Maréchal lui a pro-
posé un portefeuille
Je refuse, a dit noblement le fils du
grand Casimir. Mes chères études me
réclament, moi aussi. Je vais rédiger le
Recueil de mes calembours pour la mé-
moire de mon nom et le bureau dés
tramways. Tillancourt, lui, ne se débite
que dans les omnibus!
**#
L'arrivée du prince d'Orange à Paris
et la robe neuve inaugurée par Mme
Thiers aux dîners de la place Saint-
Georges sont encore des événements à
noter à l'ordre de la semaine.
Il y a bien la mort de Mme Louise
Colet ce bas bleu devenu rouge au
contact du Garibaldisme le jugement
prononçant la nullité du mariage de
Mme lâ princesse de Bauffremont, la
crémaillère du général Vinoy au palais
de la Légion d'honneur, le déménage-
ment des ministres démissionnaires et
la vente de la collection d'autographes
de feu Paul Foucher. Mais qu'est-ce que
cela pour faire retourner les têtes à côté
de ces deux mots magiques un prince
et une robe.
Le prince a trente-cinq ans et chasse
de race, c'est-à-dire qu'il est aimable et
galant comme son père le roi Guil-
laume III, dit le Bien- Aimé. 'Qaa.nl à la
robe, elle se présente sous l'aspect d'une
couleur gris-tendre dés plus engagean-
tes. Depuis le 24 mai, Mme Thiers n'a-
vait présidé ses réceptions que vêtue de
noir des pieds à la tête tenue d'élégie
symbolisant bien la situation.
Ce changement de robe coïncidant
avec l'évolution parlementaire semble
toute une révolution.
Lord Lyons en a télégraphié au cabi-
net de Saint-James et le prince Orloff,
ne pouvant pas y croire, est revenu
tout exprès de Bellefoataine pour le
voir. •
Comme complément à sa toilette,
Mme Thiers portait au poignet un ado-
rable chapelet en or ciselé véritable
bijou de dévotion dont le Saint-Père lui
a fait présent.
M. Gambettan'atrbp rien dit du bijou,
mais c'estle citoyen Floquet qui n'était
pas content.
Ce n'est point tout: je lis dans un jour-
nal d'importance qu'au fameux dîner où
cette robe à sensation s'est produite, M.
Tfiiers était radiaux jamais sa conver-
sation n'avait été plus étincelante ja-
mais aussi il n'avait fait envisager l'ave-
nir sous des couleurs plus riantes.
Je crois bien, il le voyait sous lescott*
leurs de la robe de sa femme.
Pourvu, maintenant, qu'une tache ne
vienne pas gâter cette robe-là ?.
Le gris est si fragile .1
1 Monsieur Dimanche.
Échos de Paris
LA POLITIQUE
A propos des négociations engagées
entre la France, l'Italie et l'Angleterre
au sujet de l'affaire égyptienne tendant
à assurer le relèvement des finances de
l'Egypte, on rapporte une conversation
du plus haut intérêt que M. Disraeli au.
rait eue avec M. Gladstone.
M. Disraeli n'a pas eu de peine à dé-
montrer à son eminent interlocuteur
qu'il ne s'agissait pas de l'intérêt de tel
ou tel pays, mais d'un intérêt interna-
tional de premier ordre. Il aurait rappelé
la regrettable impression produite en
Europe par les agissements de l'Angle-
terre dans la question du canal de Suez.
Il aurait conclu en disant que, pour évi-
ter de fournir un nouveau prétexte de
mécontentement aux puissances, il im-
portait de prêter un concours moral à
une. combinaison qui ferait jouer à l'An-
gleterre un rôle de nature à lui concilie]?*
toutes les sympathies.
Petites nouvelles politiques:
Le maréchal quittera rElysée lundi,
jour où la Chambre sera constituée, pour
s'installer à Versailles.
Le procureur de la République de Bas-
tia sollicite des ordres pour poursuivre
le journal impérialiste VAbeille, prévenu
d'outrages envers le ministre des Affaires
étrangères.
Une trentaine d'élections de députés
paraissent entachées de sujets de récla-
mations.
On reproche à l'un d'eux d'avoir, en
attendant le ballottage fait afficher les
cours descendants de la bourse; à- un
autre, d'avoir fait coujir le bruit que son
concurrent était un prêtre interdit, etc.
La plupart des demandes d'invalida-
tion sont basées sur des faits, en appa-
rence, aussi puérils.
M. Thiers cherche à se faire une ma.
jorité avec -,ce qui resta du centre gau-
che, des chevau-légers et. le noyau bo-
napartiste.
A TRAVERS PARIS
M. Coutelet fils, successeur de M. Cou-
telet-Daguet, à Etrépilly ( Seine-et ·
Marne), nous prie de ne pas le confon-
dre avec le Coutelet dont nous avons
publié dernièrement la curieuse profes-
sion de foi. Nous le faisons avec plaisir,
ce n'est pas lui le coupable, c'est l'autre.
Selon notre habitude, nous avons
commencé, avant le Salon, nos visites
dans les ateliers. Nous avons commencé
par celui de M. Cabanel. A tout seigneur
tout honneur.
Les deux toiles qu'il expose cette
année sont d'abord un portrait, celui de
Mme la vicomtesse de Lévis puis une
scène biblique la Sulamite, du Canti-
que des cantiques.
Pendant quenous en sommesauxindis.
crétions, nous nommerons a'ussi un troi-
sième tableau .qu'il ne peut envoyer aux
Champs-Elysées, puisque cette année le
règlement n'en admet que deux. C'est un
portrait plus grand que nature de feu le
comte Roy, dans son costume d'apparat
de l'ordre du Saint-Esprit.
Un dîner mensuel, connu sous le nom
de dîner-Bixio, réunit depuis longtemps,
chez Brébant, une vingtaine de célé-
brités qui se recrutent dans, tous les
mondes. comme il faut.
Quelques-unes de ces célébrités, toutes
celles qui sont en ce moment à Paris,
c'est-à-dire MM. Alexandre Dumas, Ca-
mille Doucet, le chevalier Nigra, Emile
Perrin, Sardou, Regnier, Meissonnier,
Labiche, ArmandDonon, Maurice Bixio,
Joseph Bertrand, Cainille Deprat, Henri
Lavoix, Charles Marchai, Szarvady, Vic-
tor Lefranc, Victor Borie, ont offert
hier soir, chez le restaurateur des let-
tres, un, magnifique dîner à M. John
Lemoinne, à propos de son élection à
l'Académie française.
Le dîner-Bixio comptait jadis,- parmi
ses assidus, Alexandre Dumas père,
Halévy, Mérimée, Eugène Delacroix, de
Lagrenée, Ponsard, Sainte-Beuve, le
docteur Trousseau, Auguste Villemot,
Biesta. Malgré toutes ces illustrations
disparues, les' dîneurs d'hier représen»
tent encore joliment l'esprit français.
NOUVELLES A LA MAIN
Ecrivant hier à un des sénateurs les
plus foncés en couleur, nommé par
^Assemblée, un réactionnaire a mis sur
l'enveloppe
Monsieur X.
Sénateur, à perpétuité.
Malheur, je te salue si tu viens seul,
dit le proverbe arabe: on peut adresser
la même salutation aux petites misères
de la vie humaine.
Un Parisien, que ses occupations
avaient empêché de se livrer aux plai-
sirs de la chasse, se décide, lavèîlie de |
la fermeture, à aller tuer quelques la-'
pins chez un de ses amis qui demeure à
Quelque distancé de Fontainebleau. `:
Dès le matin, il prend son fusil, son
chien et une petite valise, puis se rend
au chemin de fer où il tait enregistrer
son chien.
Arrivé à Fontainebleau, où son ami
doit l'attendre à la gare avec sa voiture,
il se rend au bureau des bagages et ré-
clame sa valise; naturellement on lui
demande son bulletin d'enregistrement.
Il fouille dans son gousset et ne le re-
trouve pas pour être plus à l'aise afin
d'explorer toutes ses poches, il dépose
son fusil sur un petit camion a main, un
diable qui est près dé lui.
C'est en vain qu'il cherche, rien, rien!
Peu importe! dit-il à l'employé, je
le reconnaîtrai parmi les bagages qui
ont été déposés ici,
Mais monsieur, les autres voyageurs
ont pris les leurs et il ne reste rien.
Furieux de colère, le voyageur s'em-
porte et dit donnez-moi toujours mon
chien l
Impossible, pendant le temps que
vous avez passé ici, le train estparti pour
Lyon.
Mon braque à Lyon! mais c'est
une infamie!
Monsieur, le règlement exige que
chaque voyageur vienne prendre lui-
même son chien, et vous ne vous êtes
pas présenté au compartiment où il
était..̃.̃̃̃̃"̃̃̃̃̃ •̃ v J ..• ̃ ?̃-̃
Ah c'est comme cela, s'écria le
voyageur violet de colère, vous avez
un registre pour les plaintes; donnez-
moi-le et nous allons bien voir ce
que l'administration décidera.
**#
On conduit l'infortuné au fameux li-
vré d'un air menaçant il se saisit d'une
plume comme on ferait d'une épée et
couvre la page de récriminations en
termes les plus vifs.
-Voilà qui est fait! dit-il, en coupant
le papier du paraphe de sa signature.
Donnez-moi mon fusil que j'avais posé
là!
Cette fois, l'employé est ému à son
tour et balbutie.
Eh bien, quoi? Où est-il ?
Monsieur, le garçon le voyant avec
d'autres colis sur le diable où vous l'a-
viez posé, a cru qu'il appartenait à leur
propriétaire, et.
Et?.
Il l'a mis dans le train qui vient de
partir pour Paris pendant que vous écri-
viez votre plainte.
Cette fois, notre chasseur sentit que
la main du destin s'apesantissait sur lui
et qu'il n'y avait pas à lutter. Il dé-
chira» la plainte qu'il avait rédigée
avec, tant d'entrain.
Il était écrit que je ne chasserais
pas! dit-il mélancoliquement et en
homme qui a pris son parti. Puis, il se
dirigea vers la sortie pour tout racon-
ter à son ami.
Celui-ci, ne 'le voyant pas paraître,
était reparti avec sa voiture, persuade
qu'il avait manqué le train i
"One vieille marquise qui habite un
château situé à quelque distance de
Paris possède un singe qu'elle a pris en
grande affection, et qui est d'ailleurs une
excellente petite bête..
Dernièrement, le pauvre petit qui ainsi
que tous ses confrères supporte difficile-
ment notre climat, tombe malade de la
poitrine, et bientôt son état est déses-
péré.
La marquise, éplorée, mande en toute
hâte, non pas un. vétérinaire, -mais un
médecin de Paris.
Celui-ci, qui est membre de la société
protectricedes animaux, accourt en toute
hâte. De la station du chemin de fer au
château, il y a loin encore, et le cheval
du tilbury de louage était fort essoufflé.
Marche donc! crie le docteur au
cocher, le singe va peut-être mourir!
malheureuse bête 1
Mais le cheval ne peut pas mar-
cher 1
Alors, crève-le réplique le protec-
teur des animaux.
Le Masque de fer.
Gazette des Ckikes
LA CHAMBRE
L'Assemblée est constituée. Elle a va-
lidé près de quatre cents de ses mem-
bres. Il ne reste plus à vérifier que les
dossiers des malheureux élus contestés.
M. de Bourgqing est de ce nombre. C'est
de la prédestination.
Parmi ces nouveaux venus qui, en
qualité de rapporteurs, ont occupé la tri-
bune et nous ont fait entendre quelques
éclats de voix, il faut ranger M. Dugué
de la Fauconnerie, dont la prétention
égale la médiocrité; M.deGuilloutet, l'in-
venteur du mur de la vie privée; M. Gra-
nier de Cassagnac, et après lui M. Paul
de Cassagnac, qui a causé un certain
émoi dans la tribune.
Sur la proposition de M. Grévy, qui a
déclaré la Chambre 'Constituée, il a été
decidé que les élections du bureau au-
raient lieu lundià deux heures en séance
publique. On nommera le président,
quatre vice-présidents, six secrétaires,
(M. de Tillançourt en a demandé huit) et
trois questeurs. M. Grévy a ensuite.
annoncé aux députés que des places se-
raient réservées à ceux qui voudront
assister à la cérémonie religieuse de de-
main.
Comme on le voit, les émotions sont
enfin ajournées mais la semaine a six
jours et il pourrait bien y en avoir, deux
ou trois pour la déesse qui jette la
pomme.
Albert Millaud.
LE SÉNAT
Séance émouvante vous allez voir.
D'abord deux élections contestées:
elles ont été validées, c'est vrai, mais
enfin, la tribune a été occupée pendant
au moins un quart d'heure par le même
rapporteur; nous avons ouï M. Tolain
et M. Pelletan.
Et puis le Sénat s'est constitué l `
Enfin, il y a eu lecture d'une lettre de
M. Thiers, lettre adressée au président
du Sénat, écrite sur une superbe feuille
de papier ministre L'illustre vieillard
donne sa démission de sénateur, il lâche
absolument Belfort pour Paris, tout en
déclarant qu'il « eût été heureux de re-
présenter la glorieuse cité de Belfort. »
Un esprit mal fait objecterait à M.
Thiers que puisqu'il eût été « si heureux
de représenter la glorieuse cité », rien
ne lui était plus aisé que de faire son
propre bonheur. « Il est si facile, disait
un jour Alexandre Dumas, de ne pas
écrire une tragédie. Il était si simple,
dirait l'esprit mal fait, de ne se point
présenter aux élections législatives du
neuvième arrondissement! 1
Mais, comme notre esprit n'a aucun
rapport avec le torse de M. Naquet, nous
passerons outre sans observations.
M. le général Robert monte à la tri-
bune et demande qu'on s'occupe d'or-
ganiser les commissions mensuelles; i
celles des congés, des pétitions, d'initia-
tive, etc..
M. Pelletan grimpe par l'escalier de
gauche pendant que le général se retire
par l'escalier de droite, et soutient qu'il
faut attendre la constitution du Sénat,
c'est-à-dire l'admission de la moitie
plus un de ses membres. C'est fait,
s'écrie-t-on de toutes parts. Alors, M. le
président, se levant avec solennité, dé-
clare qu'eji effet, y compris les 75 ina-
movibles, il y a en tout 174 sénateurs au
moins de définitivement admis; en con-
séquence il prononce les motssacramen.
tels « Je déclare le Sénat constitué. »
II les prononce même deux fois.
M. Hérold parait à la tribune il va
parler des élections de l'Hérault, élec-
tions contestées. M. Tolain s'élancer il
faut attendre, assure-t-il, que le bureau
soit définitif pour les discuter.
Le Sénat pense autrement M. Hérold
et l'Hérault reparaissent l'un dans les
bras de l'autre.
Une protestation prétend qu'il y a eu
dans ce département pression adminis-
trative en faveur des trois élus, et que
ceux-ci, étant candidats, ont fait un
« pacte de solidarité », aux termes du-
quel ils.s'engageaient réciproquement à
se démettre -si tous trois n'étaient pas
élus.
Le bureau chargé de la vérification a
écarté ces allégations et l'élection est
validée à l'unanimité, moins la voix de
M. Tolain.
MM. Pagézy, BonafousetRodeys-Béna-
vent peuvent donc siéger.
Au tour de la Haute-Loire et de MM.
de Lafayette et Jacotin.
M. Vinay a voulu maudire ses juges,
et, le 5 mars, il a envoyé une protesta-
tion dans laquelle il articule, contre l'é-
lection de ses concurrents, trois griefs
i° captation! 2° intimidation 3° corrup-
tion
C'est gros!
J'aime intimidation, corruption, captation 1
Ces trois substantifs joints font mon admiration.
On a, s'écrie-t-il, été chercher les
électeurs- en voiture; on les a nourris.
Des magistrats ont pesé en faveur de
leur collègue Jacotin, etc.
Malheureusement pour lui, M. Vinay
est seul à le dire et à le dire sanspreuves.
Donc, on a validé MM. de Lafayette et
Jaeotin.
Sur ce, on s'est séparé. Lundi, à deux
heures, on reparlera des commissions
mensuelles et on élira le bureau, c'est-
à-dire quatre vice-présidents, six secré-
taires et quatre questeurs.
Attrapons, en nous retirant, un joli
mot au vol.
Dans les couloirs, nous apercevons M.
Vuitry causant avec M. le général Le-
tellier-Valazé.
Je vous félicite, général, dit l'an-
cien président du Conseil d'Etat. De-
puis que je ne vous ai vu, vous êtes
devenu sénateur à vie 1
Puis, avec un sourire ineffable
Je sais ce que c'est; je l'ai été pen-
dant dix-huit mois!
Henry Deynisse.
DE PA-RIS- .A ..YBRSAILLES
(Lettres Anecdotiqites)
M. Christophle. Ce qu'il doit 'au Maréchal.
Uh duel au Sénat.
Je vous ai raconté comment M. Waddington
est devenu ministre et par quel miracle M.
Ricard, un instant exilé du domaine politi-
que, y rentra sur un char triomphal. Ce qu'il
reste à connaître, c'est la façon dont M. Chris-
tophle a été investi de son portefeuille. Plus
d'un s'est demandé pourquoi M.. Christophle,
député jusqu'ici obscur, est arrivé tout à coup
à la lumière, et quelle bonne fée l'a protégé.
Cette bonne fée, c'est le maréchal de Mac-Ma-
hon. M. Christophle a fait sa conquête et de
tous les hommes que le maréchal a vus autour
de lui, M. Christophlo est le seul qui soit
constamment resté dans sa mémoire.
Il y a trois ans, M. Christophlo dînait chez
le maréchal. Il était assis à sa droite. Causeur
aimable, il parla au vieux soldat de ses cam-
pagnes, il le séduisit, il lui plut. Dès lors le
Maréchal ne cessa de penser à M. Chris-
tophle.
Lorsque le duc de Broglie chercha à re-
constituer son ministère, le maréchal lui con-
seilla de prendre M. Christophle: « Je le
connais. Il fera votre affaire, disait-il. C'est
un homme tout rond. j)
Ce c'est un homme tout rond résumait le
s ouvenir agréable que le Maréchal avait con.
servé de M. Christophle.
Quand M. de Pourtôu remplaça M. do Bro-
glie, le maréchal le fit venir et de rechef lui "1'
parla de M. Christophle.
y mars.
Mais il est de la gauche, hasarda M. do.
Fourtou: Ça ne fait rien est un homme
toutrond. ̃ '-̃-
Le même jeu recommença quan
rond fut encore chaudement recommandé à
M. Buffet qui ne pouvait l'accepter, puisqu'il
avait dit à la tribune à ce même M. Christc»
phle Jamais nous ne serons avec vous. »
Enfin, la combinaison Waddingtori-Ricarcl
arriva à son échéance. Le premier mot du
Maréchal fut, encore le C'est un homme tout
rond. « Vous serez mes ministres dit-il à
MM. Ricard et Waddington, mais vous ferez
bien de vous adjoindre M. Christophle. »
Aujourd'hui, leMaréehal est au comble de
ses vœux. M. Christophle a le portefeuille des
travaux publics. « Singulier ministère, lui
disait un de ses amis vous n;êtes pas ingé-
nieur, vous êtes avocat, et vous prenez les
travaux publics. Avez-vous, au moins, des
aptitudes spéciales. » i Oh! répondit M.
Christophle, dans le temps j'ai fait un livre
là-dessus, s
Comme vous le voyez, on s'occupe beau-
coup du ministère. Il parait que Gambetta
est revenu à des sentiments meilleurs. Il
laissera vivre le nouveau cabinet; il com-
muera sa peine, il lui accordera un sursis.
Tout va bien, les orages sont ajournés à la
Chambre ainsi qu'au Sénat.
N'allons pas trop vite cependant. Croiriez-
vous qu'au Sénat, dans ce lieu qu'on qua-
lifié de dortoir, de nécropole, de désert, il se
mijote en ce moment un petit duel parle.
mentaire, qui est encore un secret et dont
nous parleronsaveo mystère pour ne pas on-
traver les moyens de conciliation, ni la con»
ciliation est possible.
La chose remonte au mois de décembre,
alors que l'Assemblée nommait les 75 inamo-
vibles. Un membre de la droite, M. X.
ayant pactisé avec la gauche pour se faire
élire, l'un de ses voisins, M. Y. déclara à
haute voix que la conduite de M. X. était
coupable et qu'il ne le saluerait plus.
Ce propos fut répété à M. X. qui ne l'ou-
blia pas. Le temps se passa; les élections sé-
natoriales eurent lieu et M. Y. élu dans
son département, vint prendre au Sénat la
même place qu'il occupait lorsqu'il était dé-
puté.
Hier M. X. arriva de sa province et, sans 8
y penser, se dirigea vers le banc où il siégeait
d'habitude. Il trouva sa place occupée par
M..Z. un membre de la gauche avancée, qui
parlait tout bas avec M. Y.
Ma place est prise. Tant mieux, dit alors
M. X. assez haut. Comme cela je ne serai
pas à côté de gens qui me déplaisent.
M. Y. entendit le propos, mais, ne pen-'
sant plus à ce qu'il avait dit autrefois en par*
lant de M. X. il crut que la phrase s'adres-
sait à M. Z. le républicain, et voulut risquer
une observation amicale.
Pasdu tout, vous vous trompez, dit
alors M. X. très nettement. C'est à voue,
M. Y. que mes paroles s'adressent, à vous
que je méprise.
Une heure après, M. Y. envoyait une
paire de témoins également sénateurs
n M. X. Les choses en sont là. Comme on
le voit, le Sénat va bien. S'il donne de pareils
exemples à la Chambre, Versailles ne tardera
pas à devenir un champ de carnage..
Grim.
PARIS AU J0111B JOUR
Le ton des journaux de la gauche à
l'égard du nouveau ministère s'est sen-
siblement radouci. Hier ils ledéclaraient
inacceptable, aujourd'hui ils consentent
à le prendre à l'essai, et la République
Française, sur laquelle'on est bien forcé
d'avoir les yeux fixés, lance une note
toute différente de son premier mani-
feste.
Toute notre argumentation repose sur ci.
grand fait les élections générales. On affecte,
à ce qu'il semble, de n'y avoir égard que dans
une mesure restreinte, laissée au jugement.
de certains groupes, de certaines individua-
lités, alors que c était à la majorité qu'il con-
venait de s'adresse):. Aujourd'hui que la faute
est commise, on commence à nous demander
du crédit pour le nouveau cabinet. Il faut
l'attendre, nous dit-on, à son programme et
à ses actes. Eh qui le nie?
Mais ce quino peut pas être nié non plus, c'est
qu'il eût été infiniment préférable que le nou-
veau cabinet se présentât au pajjs avecl'appui,'
l'assentiment, la confiance pleine et entière
des deux Chambres. Au contraire, le,cabinet
du 9 mars en est réduit à travailler d'arrache.
pied; il devra donner .des gages éclatants do
sa bonne volonté, multiplier les résolutions
hardies et décisives, pour gagner cette con-
fiance et cet appui qu'il eût été si facile do
•posséder dès la première heure.
La situation n'est pas la même ni pour-le
cabinet ni pour le pays, et'c'est là qu'est le
dommage.
Le langage des autres journaux de la
même nuance est à' l'avenant.
L'opinion des journaux étrangers se
montre assez favorable à la combinaison
qui a prévalu. Le Daily, News, par exem*
pie, s'exprime en ces termes:
Le maréchal de Mac-Mahoh justifie la con-
fiance placée par la France et par l'Europe
dans ses bons sentiments et son bon sens. Il
a démenti les pronostics oiseux et malinten-
tionnés de ceux qui prédisaient un conflit
entre le Président et les Chambres et par.
laient d'armée et de coup' d'Etat. Les nomi-
nations annoncées sont de nature à comman-
der la confiance de la majorité dans les deux
Chambres. Si, en quelque cas, elles n'y par-
venaient pas, elles seront., sans aucun douto;
modifiées de manière à assurer l'action har.
monique des diverses institutions de l'Etat.
Les principes par lesquels a été guidé le maré>
chal de Mac-Mahon dans la reconstruction du
cabinet sont, pour l'avenir, le gage de sa iîdé<
lité aux élections et aux usages constitution*
nels.
Les impressions duGlobe sont analogues
à celles du Daily Telegraph.
Quand le maréchal de Mac-Mahon fut éle-
vé à la présidence, dit-il, pou de personnes
croyaient qu'il dût affirmer très fortement ea
volonté propre, Dans une dépêche fameuse,"
le comte d'Arnim sembla douter fort de la
complaisance que M. de Broglie ou les bona.
partistes supposaient au nouveau président à
l'endroit de leurs vues. Le jugement du comta
a été amplement justifié. Dans toutes Jea
grandes crises, le maréchal de Mac-Mahon
s'est tracé sa voie sans tenir compte des cri-
tiques amiesou ennemies. Gette indcDendance,
il vient do la montrer d'une ̃manière' frap?
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