Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1876-01-04
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1876 04 janvier 1876
Description : 1876/01/04 (Numéro 4). 1876/01/04 (Numéro 4).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k275819p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
.23^ Année. 3e Série Numéro 4
̃̃ "<\ ̃£.- ̃ ̃ .̃̃̃
V v tfn Numéro: fo.cent. à'Êans. $6 cent, dans les Départements.
Mardi 4 -Janvier -1876»
H. DE VlllEM£SSA»T&:F.-MÀeN»
"Rédacteurs en. chef.
î~ f.
N A. PÉRÏVJER
̃_ Secrétaire de la V(édactioH
RÉDACTION • ̃
De. midi Ji minuit, rue rjrouQt, &
̃̃ Les manuscrits ne sout pas rendu, y^o^tf^'
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L- eùnèaux-" `~J`
-o.
Z6, rue Droiiot 26 i'r?; /{.•
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H. DE VJLLEMESSAMT
~dministrafettr
FEflNAND DE RODAYS
o Gérant.
• ABONNEMENTS
Départements: rrowmoj«. 18fr-
-Pftris Ttoïtmoi?, 16fr. fn
ANNONCES ET RÉCLAMES c
clungbn pag, Sbqoi BT c*. passage "des Paraots
v BT A b'À&MimSHUTVUI
SOMMAIRE
Oke Fbtb de Famillb': Saint-Genest.
Écbos DE PARtS Le Masque dé Fer.
LA LOI SUR LÀ PflBSSE.
Las Danicheff Jules Pvêvel. 1.
SooscniPTioN POUR LES BUSTES DE M. DE ST-GEORCES.
TÉLÉ«riAM»iEs ET ConiiBspoNDANCEs Aug. Marcade.
Le drame mystérieux de la rue Nationale, à
Lille. Les candidatures au Sénat. Embel-
lissements de Sébastopol.
PABIS AU JOUK LE JOUR F. M.
Nobvelles diverses Jean de Paris.– La neuvaine
de sainte Geneviève.
liA BoimsEr
SPORT: Robert Milton. Le tir aux pigeons de
Monaco.
LA SomÉB Théâtrale Un Monsieur de Vorchestre.
Courrier DES Théatres Charles Darcours.
"Fbdillbton Xavier de Montépin. Le Secret de
la Comtesse.
m PETITE FÊTE DE FAILLE
N'attendez pas. que je vienne vous
parler de politique aujourd'hui. A peine
une année terminée, commencer l'autre
sans respirer un instant, apres s'être
battu le trente-un décembre au soir, se
'battre le premier janvier au matin, c'est
de la rage, de la folie
Décidément, il manque qnelque chose
dans nos moeurs une halte, une trêve de
quelques jours, non pas pour se réconci-
lier, mais pour reprendre haleine et
causer un peu.
Se réconcilier. jamaisl « Renoncer
à ma yiel. mais ma vie, c'estmon exis-
tence dit le héros de la Biche au
Bois. Eh bien, la bataille, c'est notre car-
rière à nous autres, c'est notre ave-
nir Je suis bien forcé d'attaquer M.
Jules Richard' qui est obligé d'insulter
M. Spuller, lequel est condamné à vili-
pender M. Louis Veuillot, qui est forcé
lui-même d'outrager M. Bes*ay, lequel.
est tenu à frapper sur M. About. etc.
Si jamais nous nous tendions la main,
il faudrait le lendemain la tendre aux
passants. Il ne s'agit donc pas de ré-
conciliation, Dieu merci mais seulement
d'une, petite vacance, vacance du 1" de
l'an.
Tu te rëpens? disait-on à un enfant,
qui après avoir trépigné et braillé pen-
dant une heure, s'arrêtait tout à coup.
Non, je me repose répondait-iï
après quoi il repartait de plus belle.
Eh! bien, moi aussi, je voudrais me
reposer un peu, quand ce ne serait que
pour mieux mordre après. Et en vérité,
ce que je demandé ji'est que trop légi-
time, et il n'y a qu'en politique qu'on ne
se repose point!
Quels sont les comédiens qui pour-
raient ainsi passer d'une "aimée à TîEûtïe
sans quitter leur costume et interrompre
leur rôle? Dans toùtes. les troupes du
monde, une fois la comédie finie on se
déshabille, on se met à son aise, on cause
et on rit. Tandis que nous, il nous faut
éternellement rester harnachés, casque
en tête et dague au côté.
Vous me direz que quand nous nous
rencontrons par ci, par là, nous ne man-
quons guère les occasions de nous es-
baudir sur la farce que nous jouons.
Oui, mais je voudrais une grande réu-
nion, une grande assemblée, comme il
y en a dans la plupart des corporations; i
assemblée où on serait tous ensemble,
où on pourrait se renseigner sur cha-
cun, savoir où il en est, d'oü il vient,
pourquoi il a changé. et surtout com-
parer les avantages et les petits profits.
Voilà ce qui serait très curieux.
Nous sommes des joueurs, n'est-ce
pas? Au lieu de jouer sur des cartes ou
sur des chevaux, nous jouons sur des
couleurs politiques Eh bien, à la fin de
chaque année, les parieurs de courses
se rendent compte: on dit l'écurie La-
grange a gagné tant, l'écurie Delamarre
a rapporte tant.
Eh bien, en politique, je voudrais le
même travail. Par exemple, il serait in-
téressant de savoir ce qu'a rapporté, en
1875, l'opinion républicaine ? l'opinion
impérialiste? l'opinion centre gau-'
che ? ce que ces opinion ont rapporté
comme appointements de journalistes,
de députes, comme places données re-
cettes, sous-préfectures, perceptions
bureaux de tabac. En vérité, un pareil
tableau serait plus utile que je ne sau-
rais dire: °
Bien souvent, on. vient me consulter à
ce sujet; des parents me disent « Mon
fils veut entrer dans la politique, vaut-il
mieux qu'il soit radical ou légitimiste,
bonapartiste ou républicain ?.» Je ne
sais que répondre, n'étant pas assez ren-
seigné moi-même..
Ainsi on affirmait hier, au club, que
cette année, ce sont les joueurs chevau-
légers et centre gauche qui ont le plus
gagné. Ce qu'il y a de certain, c'est que
tour dernière course au Sénat a été un
éclatant' succès; huit cent cinquante
mille livres de rentes viagères, représen-
tant'un capital de près de vingt millions
qu'ils ont à sa partager entr'eux. Mais il
faudrait des chiffres positifs, un tableau
complet.
Et puis, la petite fête dont je parle au-
rait un autre avantage elle permettrait
aux hommes politiques de se demander
mutuellement pardon pour les coups
qu'ils sont obligés de se donner.
Ainsi, voilà M. Jules Richard,«qui hier
encore, était forcé de m'appeler « Timo-
thée Trimm à cheval, » « Prud'homme, »
«imposteur. » Ça lui fait beaucoup de
peine; d'abord, parce que c'est un homme
très bien élevé et puis, parce que étant
mon ancien confrère en Figaro, il a
beaucoup d'affection pour moi, qui le lui
rends bien.
Eh" bien, il' aurait là l'oceasipn de me
faire des excuses « Combien je re-
grette, cher confrère, d'être condamné
écrire de pareilles choses, me di-
rait-il. »
Mais ne vous gênez pas, cher ami,
lui répondrais-je, il faut bien que cha-
cun de nous fasse son genre de travail.
Plus tard, quand vous serez dans un
r,
^aJiasa-jtfaniali," vous me revaudrez- cela
en me faisant quelques compliments.
Ah cher vice-empereur, dirait M.
Edmond About à M. Rouher, combien
ça me coûte d'attaquer un souverain
dont j'ai été^hôte, et qui était si bon
pour moi! Vous rappelez- vous Cnmpiè-
gne ? Vous rappelez-vous. Fontainebleau
et les petits thés de l'impératrice, et les
soirées de la princesse Mathilde ?.. et les
,charades du prince impérial? Dites-leur
bien que si je suis forcé de les outrager
dans mon journal, je ne les aime pas
moins pour cela l
A quoi M. Roùher répondrait Mais,
faites donc, mon cher faites donc votre
affaire Je connais cela, allez!. Est-ce
que je n'ai pas servi autrefois les d'Or-
léans, moi qui vous parle?Et celam'em-
pèche-t-il de les traîner dans la boue
aujourd'hui?. Que voulez-vous? c'est
le métier 1. Au moins, ça va-t-il un peu
votre journal? 1. 'des fàillites 1
Pas trop! toujours des faillites!
J'ai beau manger tous les jours des bo-
napartistes, et mon ami Sarcey a beau
manger des prêtres. ça ne suffit pas?
Je ne sais plus ce qu'il leur faut!,
Alors revenez donc chez nous;
vous pourrez reprendre votre politique
de l'Empire à moins que vous n'aimiez
mieux attendre que nous soyons au pou-
voir. Enfin comme vous voudrez 1.
Voyons, aimables rédacteurs du
Français, dirait M. Louis Veuillot, vou-
lez-vous ne plus parler de religion, et
la paix est faite. Prêchez l'athéisme si
vous voulez, mais ne me prenez plus
mes rôles.
La paix! ah! ce serait de grand cœur,
mon cher M. Veuillot. Avez-vous de l'es-
prit, avez-vous duraient! Quel dommage
que vous ayez pris cette opinion là Car,
tout le monde le dit, vous étiez né pour
-écrire dans un journal gai! Vous êtes
aussi gêné dans yotre feuille que le se-
rait Brasseur au théâtre Français. Que
dis-je! vous avez un vrai tempérament
révolutionnaire, un tempérament à la
Proudhon, vous êtes un démolisseur de
premier ordre quel succès vous auriez
eu dans le Rappel Tenez, vous vous êtes
trompé de porte.
Que voulez.vous, on est jeune, on
prend une "opinion sans savoir, puis à
force de répéter son rôle on se convertit
comme le comédien Saint-Genest. ̃
Quant à moi, j'irais tout d'abord à
l'ami Gambetta, que je n'ai pas revu de-
puis qu'il était mon ministre de la
guerre et que je l'appelais Votre Excel-
lence. Brave garçon, quoi qu'on dise,
bon vivant, et pas si bête qu'on se l'i-
magine condamné à nous traiter de co-
quins et de vendus, ce qui doit lui faire
beaucoup de peine, car ce sont I mes -.ca-
marades et moi qui pendant Ta guerre à
outrance le protégions contre ses bons
amis les républicains.
Eh bien lui dirais-je y a-t-il
longtemps que nous ne nous sommes
vus! Que d'événements depuis l'om-
bre da Baudin
« Ouiauraitiamaisrlit, an c.a.f rlAlUarlriri rJ
que 'nous serions tous les deux des
hommes politiques? On prétend que vous
voulez -couper votre queue 1 Ah ce
sera difficile, mon cher, ce sera bien
difficile Songez qu'il y a une gueule au
bout de cette queue-là, et que votre tête
pourrait bien y rester.
» A propos, que sont donc devenus les
amis? Qu'avez-vous fait de Pipe-en-Bois,
le meilleur de la bande? Et ce pau-
vre Trouillefou? Qu'est-il donc devenu?
Vous le rappelez-Vous, avec sa ceinture
rouge et ses deux revolvers comme Fra-
Diavolo ? Vous rappelez-vous Bourges?
Vous rappelez-vous cette scène? cet an-
cien du café de Madrid qui était gris
comme la Pologne et qui voulait tou-
jours vous tutoyer et vous appeler son
vieux Gambett!
» Et ce franc-tireur qui battait tout le
monde comme Polichinelle 1. Et cet
éclaireur du Désespoir qui avait volé la
caisse, et que votre ami Rahc voulait
nommer général en chef. Et cet aide
de camp du roi de Siam que Glais-Bi-
zoin avait appelé au poste de chef d'é-
tat-major. Quelbon temps, comme c'est
loin! »
Enfin, on causerait un peu on refe-
rait connaissance; et après avoir constaté
ce que chaque opinion apporte, on ver»
rait surtout ce que chacun serait s'il ne
s'était pas mis dans la politique. Celui-ci
qui serait encore sous-lieutenant, celui-
là petit professeur de province, cet autre
pauvre employé; on questionnerait les
nouveaux promus surtout, les Loubert
et les Furo. Non, je veux dire les Fou-
bert et'les Luro, les Dumon et les Thery,
qui seraient les vrais héros de la fête,
On leur dirait « d'où êtes-vous partis?
comment avez-vous donc fait? combien
,de fois avez-vous changé d'opinion?. »
On comparerait les états de service des
avocats militaires, aujourd'hui grands
sénateurs, avec les états de service des
Canrobertet desLadmirâult, des Ducrot
et des Bourbaki, que l'Assemblée vient rie
proscrire. On verrait le peu que rap-
porte le travail, l'étude, la conscience,
le devoir. Et tout cela finirait par un
grand cri de « Vive la politique! »
« Vive la politique qui donne les
places! vive la politique qui donne.la
gloire! vive la politique qui donne l'ar-
gent -vivent les Foubert et les Luro! 1
les Pichat et les Magnin, les Tribert et
les Franclieu. Et foin des travailleurs!
» Foin des pauvres niais qui travail-
lent pendant que nous nous amusons!
qui travaillent dans les lycées et dans
les camps, dans les ateliers et dans les
bureaux, qui élèvent nos enfants, qui
dressent nos soldats, et qui ne seront
jamais rien, qui n'arriveront à rien,
pendant que nous arriverons à tout ».
̃ Voilà ce que je voudrais. Véritable-
ment notre manière est absurde. Que
nous jouions la comédie envers le public,
c'est notre métier, mais pourquoi la
jouer les uns vis-à-vis des autres?
On m'accuse souvent d'être trop solen,-
ftel, eh bien f§ suis le premier à cleman.
der cette petite fête de famille! Et à la
fin de la fete, je proposerais un toast à la
santé des trente-huit millions d'imbéci-
les qui nous entretiennent pendant que
notas les ruinons 1
̃ ̃̃•̃ Saîtat-Genest.
Échos dé Paris
LA POLITIQUE
Uné note relative aux affaires d'Orient
et rédigée d'accord entre l'Autriche,
la Russie et l'Allemagne, a été adressée
par le comte Andrassy à toutes les puis-
sances signataires du traité de Paris.
On nous assure qu'elle a été remise di-
manche, soir vers sept heures, par le
comte Apponyi à notre ministre des af-
faires étrangères. .•
Le but de cette note est d'obtenir de
la Turquie les concessions nécessaires
pour assurer, dans le présent comme
dans l'avenir, la pacification des pro-
vinces insurgées, et de mettre fin. à un
état de choses qui aurait pu amener des
complications de nature à troubler la
paix générale.
Nqus croyons pouvoir ajouter que,
sauf quelques restrictions peu importan-
'tes, le gouvernement français, d'accord
avec celui de. la Grande-Bretagne,. au-
rait déjà donné son adhésion à cette
note;
Pour notre ministre des affaires étran-
gères, qui a déjà tant fait pour la con-
servation de la paix, ce serait un nou-
veau titre à la reconnaissance des amis
de la tranquillité européenne.
La Commission depermanence a tenu
aujourd'hui sa première -séance. Aucun
incident à noter. Elle a décidé qu'elle
continuerait à livrer le compte rendu de
ses séances à la publicité et, sans rien
résoudre quant à leur périodicité, a fixé
la prochaine. réunion au jeudi 20 jan-
vier..
Avant qu'il soit.huit jours, le mouve-
ment électoral qui s'est, déjà manifesté
par des insultes aux conservateurs dans
la bonne ville de Perpignan, se sera ab-
solument accentué dans toute la France.
Les masques seront tombés et on
saura les noms de tous les candidats le
gouvernement connaîtra aussi les chan-
ces plus ou moins grandés de:chacun et,
tenant compte même des manoeuvres
de la derniere heure, le cabinet saura
ce que sera la Chambre future.
Alors seulement, seront lancées les
dernières instructions aux préfetspet
chose plus importante un manifeste
ministériel destiné à montrer le chemin
aux hésitants, à rappeler à la sagesse les
égarés d'un jour.
Rien ne sera négligé pour que la ré-
ponse de l'appel qui va être fait à la
t rance, soit l'expression de ses aspira-
tions les plus vraies.
Quant aux manœuvres administra-
tives, il n'en faut pas attihdre, le minis-
tère ne cherche que la vérité, lui fût-elle
fatale..
A TRAVERS PARIS
Les grands journaux républicains de
Paris sont enchantés, dit-on, que l'état
de siége n'ait pas été levé dans le dépar-
tement de la Seine. La création de nou-
veaux journaux démocratiques aurait
eu, en effet, pour résultat, d'abord de
susciter des concurrents redoutables,
ensuite de mettre en lumière les doc-
trines du parti Naquet.
La République bourgeoise quoique
elle en dise, a la plus grande crainte de
la République prolétaire, et sous une
union apparente se cachent de part et
d'autre les défiances les plus vives et les
dissentiments les plus profonds. Etpour.
tant-M. Gambetta et M. Naquet ne se fe-
ront pas la guerre au prochain scrutin.
Quelle leçon pour les conservateurs qui
auraient si peu à faire pour s'unir 1
La Société centrale d'agriculture de
France vient d'élire vice-président M. de
Béhague, quia été choisi à l'unanimité.
Cette nomination est réellement une
élection à la présidence de cette savante
institution car, aux termes des statuts,
M. de Béhague sera appelé l'an prochain
à succéder à l'illustre M. Chevreul.
Le nouveau vice-président s'occupe,
depuis quarante-six ans, de travaux dans
sa propriété de Dampierre, où il a rendu
d'éminents services à l'agriculture.
En tournant le feuillet, nos lecteurs
verront, à la troisième page, en tête des
Petites correspondances, la carte de vi-
site d'un Américain, M. Stadly, de Ham-
bourg, que ce gentleman adresse par la
'voie du Figaro à 264 officiers français.
Nous avons eu la curiosité de savoir
ce que voulait dire cette annonce origi-
nale. L'explication qui nous a été four-
nie est tout à l'éloge de notre -armée,
comme on va en. juger. 1
M. Georges Stadly tient à Hambourg
un grand restaurant américain. Pendant
leur captivité en Allemagne, 264 officiers
français de tous grades prirent leur pen-
sion chez lui. On sait que le gouverne-
ment allemand payait à nos officiers la
même solde que celle affectée aux offi-
ciers ^prussiens; mais on comprend que
nos braves compatriotes, ayant quitté
Metz dépouillés de tout et ne pouvant
correspondre facilement avec leurs fa-
milles, se trouvèrent plus d'une fois à
court d'argent.
Quand ils quittèrent Hambourg, ils de-
vaient tous plus ou moins au patron du
restaurant américain, soit pour la pen-
sion qu'ils n'avaient pu payer complète-
ment soit pour des prêts qui l^ur jjyaien-t
é..té gênôreiAsejaSRtav^n,^ T
i- Une fois rentrés en France, et disper-
sés dans les garnisons de France et d'Al-
gérie, ces 26 officiers, ce qui n'étonnera
personne, s'acquittèrent intégralement
jusqu'au dernier centime.
Sans '-douté-, ils n'ont fait qu'accomplir
strictement un devoir, mais nous de-
manderons tout simplement si les offi-
ciers garibaldiens ou communards, qui
ont laissé partout des poufs si mons-
trueux pourraient citer à leur actif un
seul fait dans le genre de celui-là.
i Nous savons un jeune homme bien
malheureux.
Au janvier 1875, il avait demandé
la main d'une jeune fille qui ne l'accueil-
lait pas trop mal, toutes les autres con-
ditions semblaient réunies. seulement
la demoiselle avait deux pouces de plus
que celui qui aspirait à sa main. Les pa-
rents-le. repoussèrent sous ce seul pré-
i texte le malheureux en appela et ob-
tint un an de. répit.
Alors il se livra à une gymnastique
effrénée; il suivit un régime; il voyagea
à cheval; il fit de longues courses, après
avoir beaucoup mange, pour engraisser.
en long, etc., etc. Etil grandissait, gran-
dissait. Bref, les parents de sa future re-
çurent jeudi un télégramme conçu en
ces termes « Lés deux pouces sont at-
teints à samedi, jour de la limite du
délai, s- •
Il arriva en effet. Mais, ô désespoir 1
en se mesurant à celle qu'il désirait tant,
il'se trouva que la différence de taille
subsistait. Tandis qu'il faisait des pro-
diges pour grandir, l'ingrate poussait
̃ tout naturellement.' Aujourd'hui on
pourrait la montrer comme femme
géante.
Tenez, lui a-t-il dit, vous ne m'avez
jamais aimé.
NOUVELLES A LA MAIN
Etrennes utiles.
Allons, viens, mon neveu, je vais
te donner tes étrennes!
Arrivé à la rue Vivienné, l'oncle
monte chez un coiffeur, avec son neveu.
Il lui fait d'abord couper les cheveux,
frictionner la tête; puis, il le fait friser,
ce dont lé pauvre garçon a horreur; en-
fin, il lui fait raser sa barbe, que le fer
n'avait jamais touchée jusque-là.
Le neveu se laisse faire, en se disant
Ne le contrarions pas, au moment
où il va me faire son cadeau
Quand-l'opération est terminée
Eh\ bien, mon garçon ? lui dit l'on-
clé d'un air triomphant. Cheveux, barbe,
friction et jusqu'au coup de fer. tu vois
quçie LjJ&jjias Jésmé sufc tes etrennes
'Au guichet du dompteur de puces de
la rue Vivienne
-Un franc d'entrée?: se récrie le
banquier X. bien connu par son éco-
nomie.
« 1- -1
u iaut Dieu- nourrir nos animaux
riposte avec un soupir la guichetière.
Le banquier hausse ses manchettes et,
découvrant un bras aux veines gonflées
et salubres
Si ce n'est que cela, je puis bien
payer mon entrée en nature
Dans un passage, au comptoir d'un
établissement à prix fixe, le 2 janvier
LA Dame [d'un air pincé) Vous n'êtes
pas venu, hier.
LE CLIENT J'ai dîné chez ma mère 1
A une mendiante à enfant `
Mais il est en carton, votre enfant 1
s'écrie un vieux monsieur, en décochant
une pichenette sur le nez sonore du fan-
toche.
Qh! pardon! monsieur! par-
don Il fait si froid j!ai laissé le vrai
à la maison 1
Un fier à bras du boulevard, un véri-
table capitaine Fracasse, décachète au
coin de son feu les cartes de visite du
jour de l'an.
Son épouse plus ou moins légitime
l'aide dans ce travail.
Tout à coup, elle s'écrie
Tiens, la carte de F. Je croyais
que tu l'avais tué en duel cette année I
Oui, répond-il avec dignité, mais
entre gens d'honneur la politesse sub-
siste toujours.
Le Masque de fer.
r- »
SOUSCRIPTION
POUR LES BUSTES DE H. DE SAINT-GEORGES
if
Nous reprenons aujourd'hui' la publi-
cation des listes que nous avions cru
devoir interrompre au moment des fêtes
du jour de l'an. Nous avons encore
beaucoup de souscriptions à recueillir,et
nous sommes persuadés que les nom-
breux amis de feu M. le marquis de
Saint-Georges voudront lui rendre un
dernier hommage en contribuant à l'œu-
vre entreprise. ,̃•> ̃
4° LISTE
^ftîM. le baron de Jouvenel, député 5 fr.
Paul de Cassagnac. 20
Hector Salomon 10
Albert Le Gendre. 20
Th. Johnson, à Londres. 10
'Mme veuve Éug. Scribe. 100
Mme,veuve Halévy 100
Mlle Moisset 50 t
Total. 315 fr.
̃ Listes précédentes 1 .555
Total. 1.87
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portements, de 18 francs pour trois mois.
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LA LOI SUR LA PRESSE
Le Journal officiel a publié hier matin
le texte de là loi sur fa presse et sur
l'état de siège. En voici le texte
TITRE PREMIER
Art. 1». Toute attàqùe par l'un des
moyens énoncés en l'article 1er de la loi du
17 mai 1819, soit contre les lois constitution-
nelles, soit contre les droits et les pouvoirs du
Gôuvernement de la République qu'elles ont
établi, sera punie des peines édictées par l'ar-
ticle 1er du décret du 11 août 1848.
L'article 463 du code pénal sera applicable
dans les cas prévus par le paragraphe précé.
dent.
Art. 2. Quiconque se sera rendu com-
plice par l'un des moyens énoncés en l'article
60 du code pénal des infractions prévues par
l'article 6 de la loi du 27 juillet 1849, sera
puni des peines portées en cet article. ·
Art. 3. L'interdiction de vente et de dis-
tribution sur la voie publique ne pourra plus
être édictée par l'autorité administrative
comme mesure particulière contre un journal
déterminé.
̃TITRE II
Art. 4. La poursuite en matière de délits
commis par la voie de la presse ou par les
moyens de publicité prévus par l'article lep de
la loi du 17 mai 1819, continuera d'avoir lieu
conformément au chapitre 3, articles 16 à 23,
de la loi du 27 juillet 1849, sauf les restric-
tions suivantes
Art. 5. Les tribunaux correctionnels
connaîtront
1.0 Des délits de diffamation; d'outrage et
d'injure publique, contre toute personne et
tout corps constitué;
2° Du délit d'offense envers le président de
la République ou l'une des deux Chambres,
ou envers la personne d'un souverain ou du
chef d'un gouvernement étranger;
3° De tous délits de publication ou repro-
duction de nouvelles fausses, de pièces fabri-
quées, falsifiées ou mensongèrement attri-
buées à des tiers
4« Du délit de provocation à commettre un
délit, suivie ou non suivie d'effet. (Article 3
de la loi du 17 mai 1819);
5» Du délit d'apologie de faits qualifiés cri-
mes ou délits par la loi. (Article-5 de la loi du
27 juillet 1849);
6 Des délits commis contre les bonnes
moeurs par la publication, l'exposition, la dis-
tribution et la mise en vente d'écrits, dessins
ou images obscènes
7° Des cris séditieux publiquement proférés
8° Des infractions purement matérielles aux
lois, décrets et règlements sur la presse.
Art. 6. Dans le. cas d'offense envers les
Chambres ou l'une d'elles, et de diffamation
ou d'injures contre les cours, tribunaux ou
autres corps constitués, la poursuite aura
lieu d'office elle aura lieu pour diffamation
ou injures contre tous dépositaires ou agents
Me l'autorité publique, soit sur la plainte de
la partie offensée, soit d'office sur la demande
adressée au ministre de la justice par le mi-
nistre dans le département duquel se trouve
le fonctionnaire diffamé ou injurié.
En cas d'offense contre la personne des
souverains ou chefs des gouvernements étran-
gers, la poursuite aura lieu soit à la requête
des souverains ou chefs des gouvernements
étrangers, soit d'office soit sur leur demande
adressée au ministre des affaires étrangères
et par celui-ci au ministre de la justice.
Art. 7. La preuve des faits diffamatoi-
™b H ans In ras nù p.lle Bst autorisée Dar la
res, dans le cas ou elle eai auiurmcc yai- ia
loi, aura lieu devant le tribunal correction- <
nel, conformément aux articles 20 à 25 de la
loi du 26 mai 1819.
Les délais prescrits par ces articles cour-
ront à partir du jour ou la citation aura été
donnée.
Art. 8. Tout crime ou délit commis par
la voie de la presse sera porté devant la cour
d'assises du département où le dépôt de l'é-
crit doit être effectué, si la session est ou-
verte et si les délais permettent de donner la
citation -en temps utile.
Dans le cas contraire, les crimes et délits
seront déférés à la cour d'assises du ressort
de la cour d'appel qui serçi ouverte* ou qui
s'ouvrira le plus prochainement, et si deux
cours d'assises sont ouvertes en même temps
dans le même ressort, à la cour d'assises la
plus rapprochée.
En cas de défaut, la compétence sur oppo-
sition sera réglée conformément aux dispo-
sitions qui précèdent.
• Art. 9. –L'appel contre les jugements ouïe
pourvoi contre les arrêts des cours d'appel et
des cours d'assises, qui auront statué, tant
sur des questions de compétence que sur
tous autres incidents, ne seront formés, à
peine de nullité, qu'après le jugement ou l'ar-
rêt définitif et en même temps que l'appel ou
le pourvoi contre lesdits jugements ou arrêts.
Les tribunaux et les cours passeront outre
au jugement du fond, sans s'arrêter ni avoir
égard aux appels ou pourvois formés contrai-
rement aux prescriptions du présent article,
TITRE III
Art. 10. L'état de siége est levé dans tous
les départements qui y sont soumis, à l'ex-
ception des départements de la Seine, de
Seine-et-Oise, du Rhône et des Bouches-du-
Rhône.
Art. 11. L'état de siège sera levé de plein
droit dans ces quatre départements, à partir
du 1er mai 1876, s'il n'a été, avant cette épo-
que, confirmé par une loi nouvelle.
Délibéré en séance publique, à Versailles,
le 29 décembre 1875.
Le président,
Signé duc D'AUDIFFRET-PASQUIER.
Les secrétaires,
Signé FÉLIX voisiii, T. DUCHATEL, L. DE ségub,
vicomte BLIN DE bourdon.
Le Président de la République promulgue
la présente loi.
Maréchal DE M AC-MAHON,
duc DE MAGENTA.
Par le Président de la République
Le vice-président du conseil,
ministre de V intérieur,
BUFFET. ̃ <
Le gar$e des sceaux, ministre de la justice,
J. DUFAURE.
L_#
LES DANICHEFF
L'Odéon va nous convier, vers la fin
de la présente semaine,-» à la première
représentation des' Danicheff, un drame i
dont Alexandre Dumas est le père adop-
tif, mais dont l'auteur véritable est 'en-
core absolument inconnu.
On a déjà raconté plus d'une anecdote
à propos ae cette pièce, qui sera certai-
nement une des curiosités de la sàis,on
théâtrale. L'histoire vraie n'a pas été
curieuse pour mériter d'être narrée en
détail.
Il y a deux ans environ, un monsieur,
arme d'un manuscrit,-frappait à la porte
d'Alexandre Dumas- on sait que la mai-
son est fort hospitalière et priait le.
maître de consacrer deux heures de son
temps à la lecture de la pièce qu'il lui
apportait.
C'était un drame moderne. ̃
II avait cinq actes.
L'action se passait en Russie, vers
1860.
Le titre était des plus baroques De
Shava à Shava sorte de proverbe qui
pourrait se traduire en français par De
Versailles à Versailles.
Alexandre Dumas est fort habitué à
ces sortes d'aventures que lui valent son'
inépuisable obligeance et sa grande
bonté, et qui tout compte fait, se
soldent, le plus souvent, par une perte
de temps, -quand elles ne finissent pas
par la rancune de l'auteur éconduit..
Aussi montre-t-il, d'instinct, un enthou-
siasme modéré pour les rouleaux de pa-
pier que l'on dépose chez son concierge.
Il ouvrit donc, avec une certaine dé-
fiance, le manuscrit, comptant bien bor-
ner sa lecture à deux ou trois scènes tout
au plus.
Mais voici que, dès le début, il fut,
comme on dit, vigoureusement empoigne
et il y avait de quoi! Jugez-en par le
tableau pittoresque sur lequel commen-
çait le premier acte,
Représentez-vous une sorte de salon*
vestibule, dans un vieux château situa
sur les bords du Volga. D'un côté, une
terrasse donnant sur la rive du fleuve.
De l'autre, l'entrée d'un oratoire, una
espèce de chapelle intime.
La comtesse douairière Danicheff est
mollement étendue sur sa chaise longue,
ayant un chien havanais sur ses genoux,
une corbeille pleine de chats à ses pieds
et, à ses côtés, un magnifique perroquet
vert qui se dandine dans une cage [
dorée..
Deux vieilles parasites femmes
dites de petite noblesse, des types très
curieux et tout particuliers à la Russie ̃
lui tirent les cartes, tandis qu'une
jeune fille de dix-huit ans, une Serve
élevée dans la maison, lui lit à haute
voix un chapitre de Faublas.
Vous voyez cela d'ici, n'est-ce pas?.. 2
Les deux, premiers actes étaient très
intéressants, très originaux, et donnaient
à la pièce un excellent point de départ.
Malheureusement, les suivants valaient
moins et se perdaient dans des détails
inutiles.
Aussi, lorsque, quelques jours après,"
revint le porteur du-manuscrit, Alexan»
dre Dumas lui fit ses observations cri»
tiques et lui exprima le regret qu'il
n'eût pas donné suite à sa première ac«
tion. Puis, se laissant aller au plaisir de
discourir sur un sujet qui lui plaisait et.
lui semblait intéressant, il se mit, tout
en causant et avec l'admirable facilité
qu'on lui connaît, à refaire la pièce à
son idée et à en reconstruire le scénario.
son îaee et a en reconstruire le scénario.
d'un bout à l'autre.
L'étranger écoutait avidement, ne per-
dant pas une phrase, pas un mot. Bref,
après une conversation, qui dura plu-
sieurs heures, il reprit son manuscrit,
remercia, salua et se retira. sans s'être
nommé
Une. année environ s'écoula. ̃
M. Dumas n'entendit plus parler de.
personne.
Il avait même oublié complétement
son silencieux visiteur,, quand celui-ci
revint un jour frapper .à sa porte, rap-
portant son drame refait à nouveau et
conformément aux conseils et aux indi-
cations qui lui avaient été donnés.
Cette fois encore, l'oeuvre était loin
d'être parfaite, mais il y avait un pro-
grès immense, qui dénotait, de la part de
son auteur, une singulière force de vo-
lonté.
Nous avons dit que le point de départ <̃
du drame était très curieux, très origi-
nal^ plein d'intérêt. A présent, il y avait
un dénouement étrange, imprévu, d'un
caractère tellement local qu'un Russe
seul avait pu l'imaginer, mais capable
de produire un grand eflet dramatique.
L'auteur se nomma alors à Alexandre
Dumas, en lui recommandant la discré-
tion la plus absolue.
̃ Sa situation personnelle, disait-il, le
mettait dans la nécessité de garder l'a-
nonyme.
L'auteur du Demi-Monde fit mieux en-
core que l'étranger n'aurait osé l'espé-
rer il présenta lui-même la pièce à
l'Odéon, après avoir fait les retouches et
les remaniements indispensables avec la
dextérité et la sûreté de main dont il a
donné tant de preuves.
Quel nom d'auteur sera jeté au public,7
le soir de la première représentation,
pour figurer ensuite sur l'affiche?. Très*
vraisemblablement, un pseudonyme quel-
conque, à moins que l'auteur, de plus en,
plus inconnu, ne se, décide enfin à lever
le masque: •
Complétons nos renseignements par?
quelques détails
Le titre primitif, De Shava à Shavà, a
paru trop compliqué et trop peu com-
préhensible pour une affiche française
il a été remplacé par celui-ci, beaucoup
plus simple •
'/̃<̃̃- LES DANICHEFF
Tel est le nom de famille des héros du
drame.
C'est à tort que l'on a dit des Danicheff
que c'est une pièce russe. On a eu tort
également de prétendre que ce drame a
une allure de pamphlet l'action, se passa
en Russie, il est vrai, mais, sauf certains
détails de mœurs, la pièce n'est pas
plutôt russe que française c'est un
drame intime, dans lequel la passion
joue le plus grand rôle, et qui n'a aueunej
visée politique.
Jules Prèvel*1
̃̃ "<\ ̃£.- ̃ ̃ .̃̃̃
V v tfn Numéro: fo.cent. à'Êans. $6 cent, dans les Départements.
Mardi 4 -Janvier -1876»
H. DE VlllEM£SSA»T&:F.-MÀeN»
"Rédacteurs en. chef.
î~ f.
N A. PÉRÏVJER
̃_ Secrétaire de la V(édactioH
RÉDACTION • ̃
De. midi Ji minuit, rue rjrouQt, &
̃̃ Les manuscrits ne sout pas rendu, y^o^tf^'
'< ¡
L- eùnèaux-" `~J`
-o.
Z6, rue Droiiot 26 i'r?; /{.•
r~~i .>
H. DE VJLLEMESSAMT
~dministrafettr
FEflNAND DE RODAYS
o Gérant.
• ABONNEMENTS
Départements: rrowmoj«. 18fr-
-Pftris Ttoïtmoi?, 16fr. fn
ANNONCES ET RÉCLAMES c
clungbn pag, Sbqoi BT c*. passage "des Paraots
v BT A b'À&MimSHUTVUI
SOMMAIRE
Oke Fbtb de Famillb': Saint-Genest.
Écbos DE PARtS Le Masque dé Fer.
LA LOI SUR LÀ PflBSSE.
Las Danicheff Jules Pvêvel. 1.
SooscniPTioN POUR LES BUSTES DE M. DE ST-GEORCES.
TÉLÉ«riAM»iEs ET ConiiBspoNDANCEs Aug. Marcade.
Le drame mystérieux de la rue Nationale, à
Lille. Les candidatures au Sénat. Embel-
lissements de Sébastopol.
PABIS AU JOUK LE JOUR F. M.
Nobvelles diverses Jean de Paris.– La neuvaine
de sainte Geneviève.
liA BoimsEr
SPORT: Robert Milton. Le tir aux pigeons de
Monaco.
LA SomÉB Théâtrale Un Monsieur de Vorchestre.
Courrier DES Théatres Charles Darcours.
"Fbdillbton Xavier de Montépin. Le Secret de
la Comtesse.
m PETITE FÊTE DE FAILLE
N'attendez pas. que je vienne vous
parler de politique aujourd'hui. A peine
une année terminée, commencer l'autre
sans respirer un instant, apres s'être
battu le trente-un décembre au soir, se
'battre le premier janvier au matin, c'est
de la rage, de la folie
Décidément, il manque qnelque chose
dans nos moeurs une halte, une trêve de
quelques jours, non pas pour se réconci-
lier, mais pour reprendre haleine et
causer un peu.
Se réconcilier. jamaisl « Renoncer
à ma yiel. mais ma vie, c'estmon exis-
tence dit le héros de la Biche au
Bois. Eh bien, la bataille, c'est notre car-
rière à nous autres, c'est notre ave-
nir Je suis bien forcé d'attaquer M.
Jules Richard' qui est obligé d'insulter
M. Spuller, lequel est condamné à vili-
pender M. Louis Veuillot, qui est forcé
lui-même d'outrager M. Bes*ay, lequel.
est tenu à frapper sur M. About. etc.
Si jamais nous nous tendions la main,
il faudrait le lendemain la tendre aux
passants. Il ne s'agit donc pas de ré-
conciliation, Dieu merci mais seulement
d'une, petite vacance, vacance du 1" de
l'an.
Tu te rëpens? disait-on à un enfant,
qui après avoir trépigné et braillé pen-
dant une heure, s'arrêtait tout à coup.
Non, je me repose répondait-iï
après quoi il repartait de plus belle.
Eh! bien, moi aussi, je voudrais me
reposer un peu, quand ce ne serait que
pour mieux mordre après. Et en vérité,
ce que je demandé ji'est que trop légi-
time, et il n'y a qu'en politique qu'on ne
se repose point!
Quels sont les comédiens qui pour-
raient ainsi passer d'une "aimée à TîEûtïe
sans quitter leur costume et interrompre
leur rôle? Dans toùtes. les troupes du
monde, une fois la comédie finie on se
déshabille, on se met à son aise, on cause
et on rit. Tandis que nous, il nous faut
éternellement rester harnachés, casque
en tête et dague au côté.
Vous me direz que quand nous nous
rencontrons par ci, par là, nous ne man-
quons guère les occasions de nous es-
baudir sur la farce que nous jouons.
Oui, mais je voudrais une grande réu-
nion, une grande assemblée, comme il
y en a dans la plupart des corporations; i
assemblée où on serait tous ensemble,
où on pourrait se renseigner sur cha-
cun, savoir où il en est, d'oü il vient,
pourquoi il a changé. et surtout com-
parer les avantages et les petits profits.
Voilà ce qui serait très curieux.
Nous sommes des joueurs, n'est-ce
pas? Au lieu de jouer sur des cartes ou
sur des chevaux, nous jouons sur des
couleurs politiques Eh bien, à la fin de
chaque année, les parieurs de courses
se rendent compte: on dit l'écurie La-
grange a gagné tant, l'écurie Delamarre
a rapporte tant.
Eh bien, en politique, je voudrais le
même travail. Par exemple, il serait in-
téressant de savoir ce qu'a rapporté, en
1875, l'opinion républicaine ? l'opinion
impérialiste? l'opinion centre gau-'
che ? ce que ces opinion ont rapporté
comme appointements de journalistes,
de députes, comme places données re-
cettes, sous-préfectures, perceptions
bureaux de tabac. En vérité, un pareil
tableau serait plus utile que je ne sau-
rais dire: °
Bien souvent, on. vient me consulter à
ce sujet; des parents me disent « Mon
fils veut entrer dans la politique, vaut-il
mieux qu'il soit radical ou légitimiste,
bonapartiste ou républicain ?.» Je ne
sais que répondre, n'étant pas assez ren-
seigné moi-même..
Ainsi on affirmait hier, au club, que
cette année, ce sont les joueurs chevau-
légers et centre gauche qui ont le plus
gagné. Ce qu'il y a de certain, c'est que
tour dernière course au Sénat a été un
éclatant' succès; huit cent cinquante
mille livres de rentes viagères, représen-
tant'un capital de près de vingt millions
qu'ils ont à sa partager entr'eux. Mais il
faudrait des chiffres positifs, un tableau
complet.
Et puis, la petite fête dont je parle au-
rait un autre avantage elle permettrait
aux hommes politiques de se demander
mutuellement pardon pour les coups
qu'ils sont obligés de se donner.
Ainsi, voilà M. Jules Richard,«qui hier
encore, était forcé de m'appeler « Timo-
thée Trimm à cheval, » « Prud'homme, »
«imposteur. » Ça lui fait beaucoup de
peine; d'abord, parce que c'est un homme
très bien élevé et puis, parce que étant
mon ancien confrère en Figaro, il a
beaucoup d'affection pour moi, qui le lui
rends bien.
Eh" bien, il' aurait là l'oceasipn de me
faire des excuses « Combien je re-
grette, cher confrère, d'être condamné
écrire de pareilles choses, me di-
rait-il. »
Mais ne vous gênez pas, cher ami,
lui répondrais-je, il faut bien que cha-
cun de nous fasse son genre de travail.
Plus tard, quand vous serez dans un
r,
^aJiasa-jtfaniali," vous me revaudrez- cela
en me faisant quelques compliments.
Ah cher vice-empereur, dirait M.
Edmond About à M. Rouher, combien
ça me coûte d'attaquer un souverain
dont j'ai été^hôte, et qui était si bon
pour moi! Vous rappelez- vous Cnmpiè-
gne ? Vous rappelez-vous. Fontainebleau
et les petits thés de l'impératrice, et les
soirées de la princesse Mathilde ?.. et les
,charades du prince impérial? Dites-leur
bien que si je suis forcé de les outrager
dans mon journal, je ne les aime pas
moins pour cela l
A quoi M. Roùher répondrait Mais,
faites donc, mon cher faites donc votre
affaire Je connais cela, allez!. Est-ce
que je n'ai pas servi autrefois les d'Or-
léans, moi qui vous parle?Et celam'em-
pèche-t-il de les traîner dans la boue
aujourd'hui?. Que voulez-vous? c'est
le métier 1. Au moins, ça va-t-il un peu
votre journal? 1. 'des fàillites 1
Pas trop! toujours des faillites!
J'ai beau manger tous les jours des bo-
napartistes, et mon ami Sarcey a beau
manger des prêtres. ça ne suffit pas?
Je ne sais plus ce qu'il leur faut!,
Alors revenez donc chez nous;
vous pourrez reprendre votre politique
de l'Empire à moins que vous n'aimiez
mieux attendre que nous soyons au pou-
voir. Enfin comme vous voudrez 1.
Voyons, aimables rédacteurs du
Français, dirait M. Louis Veuillot, vou-
lez-vous ne plus parler de religion, et
la paix est faite. Prêchez l'athéisme si
vous voulez, mais ne me prenez plus
mes rôles.
La paix! ah! ce serait de grand cœur,
mon cher M. Veuillot. Avez-vous de l'es-
prit, avez-vous duraient! Quel dommage
que vous ayez pris cette opinion là Car,
tout le monde le dit, vous étiez né pour
-écrire dans un journal gai! Vous êtes
aussi gêné dans yotre feuille que le se-
rait Brasseur au théâtre Français. Que
dis-je! vous avez un vrai tempérament
révolutionnaire, un tempérament à la
Proudhon, vous êtes un démolisseur de
premier ordre quel succès vous auriez
eu dans le Rappel Tenez, vous vous êtes
trompé de porte.
Que voulez.vous, on est jeune, on
prend une "opinion sans savoir, puis à
force de répéter son rôle on se convertit
comme le comédien Saint-Genest. ̃
Quant à moi, j'irais tout d'abord à
l'ami Gambetta, que je n'ai pas revu de-
puis qu'il était mon ministre de la
guerre et que je l'appelais Votre Excel-
lence. Brave garçon, quoi qu'on dise,
bon vivant, et pas si bête qu'on se l'i-
magine condamné à nous traiter de co-
quins et de vendus, ce qui doit lui faire
beaucoup de peine, car ce sont I mes -.ca-
marades et moi qui pendant Ta guerre à
outrance le protégions contre ses bons
amis les républicains.
Eh bien lui dirais-je y a-t-il
longtemps que nous ne nous sommes
vus! Que d'événements depuis l'om-
bre da Baudin
« Ouiauraitiamaisrlit, an c.a.f rlAlUarlriri rJ
que 'nous serions tous les deux des
hommes politiques? On prétend que vous
voulez -couper votre queue 1 Ah ce
sera difficile, mon cher, ce sera bien
difficile Songez qu'il y a une gueule au
bout de cette queue-là, et que votre tête
pourrait bien y rester.
» A propos, que sont donc devenus les
amis? Qu'avez-vous fait de Pipe-en-Bois,
le meilleur de la bande? Et ce pau-
vre Trouillefou? Qu'est-il donc devenu?
Vous le rappelez-Vous, avec sa ceinture
rouge et ses deux revolvers comme Fra-
Diavolo ? Vous rappelez-vous Bourges?
Vous rappelez-vous cette scène? cet an-
cien du café de Madrid qui était gris
comme la Pologne et qui voulait tou-
jours vous tutoyer et vous appeler son
vieux Gambett!
» Et ce franc-tireur qui battait tout le
monde comme Polichinelle 1. Et cet
éclaireur du Désespoir qui avait volé la
caisse, et que votre ami Rahc voulait
nommer général en chef. Et cet aide
de camp du roi de Siam que Glais-Bi-
zoin avait appelé au poste de chef d'é-
tat-major. Quelbon temps, comme c'est
loin! »
Enfin, on causerait un peu on refe-
rait connaissance; et après avoir constaté
ce que chaque opinion apporte, on ver»
rait surtout ce que chacun serait s'il ne
s'était pas mis dans la politique. Celui-ci
qui serait encore sous-lieutenant, celui-
là petit professeur de province, cet autre
pauvre employé; on questionnerait les
nouveaux promus surtout, les Loubert
et les Furo. Non, je veux dire les Fou-
bert et'les Luro, les Dumon et les Thery,
qui seraient les vrais héros de la fête,
On leur dirait « d'où êtes-vous partis?
comment avez-vous donc fait? combien
,de fois avez-vous changé d'opinion?. »
On comparerait les états de service des
avocats militaires, aujourd'hui grands
sénateurs, avec les états de service des
Canrobertet desLadmirâult, des Ducrot
et des Bourbaki, que l'Assemblée vient rie
proscrire. On verrait le peu que rap-
porte le travail, l'étude, la conscience,
le devoir. Et tout cela finirait par un
grand cri de « Vive la politique! »
« Vive la politique qui donne les
places! vive la politique qui donne.la
gloire! vive la politique qui donne l'ar-
gent -vivent les Foubert et les Luro! 1
les Pichat et les Magnin, les Tribert et
les Franclieu. Et foin des travailleurs!
» Foin des pauvres niais qui travail-
lent pendant que nous nous amusons!
qui travaillent dans les lycées et dans
les camps, dans les ateliers et dans les
bureaux, qui élèvent nos enfants, qui
dressent nos soldats, et qui ne seront
jamais rien, qui n'arriveront à rien,
pendant que nous arriverons à tout ».
̃ Voilà ce que je voudrais. Véritable-
ment notre manière est absurde. Que
nous jouions la comédie envers le public,
c'est notre métier, mais pourquoi la
jouer les uns vis-à-vis des autres?
On m'accuse souvent d'être trop solen,-
ftel, eh bien f§ suis le premier à cleman.
der cette petite fête de famille! Et à la
fin de la fete, je proposerais un toast à la
santé des trente-huit millions d'imbéci-
les qui nous entretiennent pendant que
notas les ruinons 1
̃ ̃̃•̃ Saîtat-Genest.
Échos dé Paris
LA POLITIQUE
Uné note relative aux affaires d'Orient
et rédigée d'accord entre l'Autriche,
la Russie et l'Allemagne, a été adressée
par le comte Andrassy à toutes les puis-
sances signataires du traité de Paris.
On nous assure qu'elle a été remise di-
manche, soir vers sept heures, par le
comte Apponyi à notre ministre des af-
faires étrangères. .•
Le but de cette note est d'obtenir de
la Turquie les concessions nécessaires
pour assurer, dans le présent comme
dans l'avenir, la pacification des pro-
vinces insurgées, et de mettre fin. à un
état de choses qui aurait pu amener des
complications de nature à troubler la
paix générale.
Nqus croyons pouvoir ajouter que,
sauf quelques restrictions peu importan-
'tes, le gouvernement français, d'accord
avec celui de. la Grande-Bretagne,. au-
rait déjà donné son adhésion à cette
note;
Pour notre ministre des affaires étran-
gères, qui a déjà tant fait pour la con-
servation de la paix, ce serait un nou-
veau titre à la reconnaissance des amis
de la tranquillité européenne.
La Commission depermanence a tenu
aujourd'hui sa première -séance. Aucun
incident à noter. Elle a décidé qu'elle
continuerait à livrer le compte rendu de
ses séances à la publicité et, sans rien
résoudre quant à leur périodicité, a fixé
la prochaine. réunion au jeudi 20 jan-
vier..
Avant qu'il soit.huit jours, le mouve-
ment électoral qui s'est, déjà manifesté
par des insultes aux conservateurs dans
la bonne ville de Perpignan, se sera ab-
solument accentué dans toute la France.
Les masques seront tombés et on
saura les noms de tous les candidats le
gouvernement connaîtra aussi les chan-
ces plus ou moins grandés de:chacun et,
tenant compte même des manoeuvres
de la derniere heure, le cabinet saura
ce que sera la Chambre future.
Alors seulement, seront lancées les
dernières instructions aux préfetspet
chose plus importante un manifeste
ministériel destiné à montrer le chemin
aux hésitants, à rappeler à la sagesse les
égarés d'un jour.
Rien ne sera négligé pour que la ré-
ponse de l'appel qui va être fait à la
t rance, soit l'expression de ses aspira-
tions les plus vraies.
Quant aux manœuvres administra-
tives, il n'en faut pas attihdre, le minis-
tère ne cherche que la vérité, lui fût-elle
fatale..
A TRAVERS PARIS
Les grands journaux républicains de
Paris sont enchantés, dit-on, que l'état
de siége n'ait pas été levé dans le dépar-
tement de la Seine. La création de nou-
veaux journaux démocratiques aurait
eu, en effet, pour résultat, d'abord de
susciter des concurrents redoutables,
ensuite de mettre en lumière les doc-
trines du parti Naquet.
La République bourgeoise quoique
elle en dise, a la plus grande crainte de
la République prolétaire, et sous une
union apparente se cachent de part et
d'autre les défiances les plus vives et les
dissentiments les plus profonds. Etpour.
tant-M. Gambetta et M. Naquet ne se fe-
ront pas la guerre au prochain scrutin.
Quelle leçon pour les conservateurs qui
auraient si peu à faire pour s'unir 1
La Société centrale d'agriculture de
France vient d'élire vice-président M. de
Béhague, quia été choisi à l'unanimité.
Cette nomination est réellement une
élection à la présidence de cette savante
institution car, aux termes des statuts,
M. de Béhague sera appelé l'an prochain
à succéder à l'illustre M. Chevreul.
Le nouveau vice-président s'occupe,
depuis quarante-six ans, de travaux dans
sa propriété de Dampierre, où il a rendu
d'éminents services à l'agriculture.
En tournant le feuillet, nos lecteurs
verront, à la troisième page, en tête des
Petites correspondances, la carte de vi-
site d'un Américain, M. Stadly, de Ham-
bourg, que ce gentleman adresse par la
'voie du Figaro à 264 officiers français.
Nous avons eu la curiosité de savoir
ce que voulait dire cette annonce origi-
nale. L'explication qui nous a été four-
nie est tout à l'éloge de notre -armée,
comme on va en. juger. 1
M. Georges Stadly tient à Hambourg
un grand restaurant américain. Pendant
leur captivité en Allemagne, 264 officiers
français de tous grades prirent leur pen-
sion chez lui. On sait que le gouverne-
ment allemand payait à nos officiers la
même solde que celle affectée aux offi-
ciers ^prussiens; mais on comprend que
nos braves compatriotes, ayant quitté
Metz dépouillés de tout et ne pouvant
correspondre facilement avec leurs fa-
milles, se trouvèrent plus d'une fois à
court d'argent.
Quand ils quittèrent Hambourg, ils de-
vaient tous plus ou moins au patron du
restaurant américain, soit pour la pen-
sion qu'ils n'avaient pu payer complète-
ment soit pour des prêts qui l^ur jjyaien-t
é..té gênôreiAsejaSRtav^n,^ T
i- Une fois rentrés en France, et disper-
sés dans les garnisons de France et d'Al-
gérie, ces 26 officiers, ce qui n'étonnera
personne, s'acquittèrent intégralement
jusqu'au dernier centime.
Sans '-douté-, ils n'ont fait qu'accomplir
strictement un devoir, mais nous de-
manderons tout simplement si les offi-
ciers garibaldiens ou communards, qui
ont laissé partout des poufs si mons-
trueux pourraient citer à leur actif un
seul fait dans le genre de celui-là.
i Nous savons un jeune homme bien
malheureux.
Au janvier 1875, il avait demandé
la main d'une jeune fille qui ne l'accueil-
lait pas trop mal, toutes les autres con-
ditions semblaient réunies. seulement
la demoiselle avait deux pouces de plus
que celui qui aspirait à sa main. Les pa-
rents-le. repoussèrent sous ce seul pré-
i texte le malheureux en appela et ob-
tint un an de. répit.
Alors il se livra à une gymnastique
effrénée; il suivit un régime; il voyagea
à cheval; il fit de longues courses, après
avoir beaucoup mange, pour engraisser.
en long, etc., etc. Etil grandissait, gran-
dissait. Bref, les parents de sa future re-
çurent jeudi un télégramme conçu en
ces termes « Lés deux pouces sont at-
teints à samedi, jour de la limite du
délai, s- •
Il arriva en effet. Mais, ô désespoir 1
en se mesurant à celle qu'il désirait tant,
il'se trouva que la différence de taille
subsistait. Tandis qu'il faisait des pro-
diges pour grandir, l'ingrate poussait
̃ tout naturellement.' Aujourd'hui on
pourrait la montrer comme femme
géante.
Tenez, lui a-t-il dit, vous ne m'avez
jamais aimé.
NOUVELLES A LA MAIN
Etrennes utiles.
Allons, viens, mon neveu, je vais
te donner tes étrennes!
Arrivé à la rue Vivienné, l'oncle
monte chez un coiffeur, avec son neveu.
Il lui fait d'abord couper les cheveux,
frictionner la tête; puis, il le fait friser,
ce dont lé pauvre garçon a horreur; en-
fin, il lui fait raser sa barbe, que le fer
n'avait jamais touchée jusque-là.
Le neveu se laisse faire, en se disant
Ne le contrarions pas, au moment
où il va me faire son cadeau
Quand-l'opération est terminée
Eh\ bien, mon garçon ? lui dit l'on-
clé d'un air triomphant. Cheveux, barbe,
friction et jusqu'au coup de fer. tu vois
quçie LjJ&jjias Jésmé sufc tes etrennes
'Au guichet du dompteur de puces de
la rue Vivienne
-Un franc d'entrée?: se récrie le
banquier X. bien connu par son éco-
nomie.
« 1- -1
u iaut Dieu- nourrir nos animaux
riposte avec un soupir la guichetière.
Le banquier hausse ses manchettes et,
découvrant un bras aux veines gonflées
et salubres
Si ce n'est que cela, je puis bien
payer mon entrée en nature
Dans un passage, au comptoir d'un
établissement à prix fixe, le 2 janvier
LA Dame [d'un air pincé) Vous n'êtes
pas venu, hier.
LE CLIENT J'ai dîné chez ma mère 1
A une mendiante à enfant `
Mais il est en carton, votre enfant 1
s'écrie un vieux monsieur, en décochant
une pichenette sur le nez sonore du fan-
toche.
Qh! pardon! monsieur! par-
don Il fait si froid j!ai laissé le vrai
à la maison 1
Un fier à bras du boulevard, un véri-
table capitaine Fracasse, décachète au
coin de son feu les cartes de visite du
jour de l'an.
Son épouse plus ou moins légitime
l'aide dans ce travail.
Tout à coup, elle s'écrie
Tiens, la carte de F. Je croyais
que tu l'avais tué en duel cette année I
Oui, répond-il avec dignité, mais
entre gens d'honneur la politesse sub-
siste toujours.
Le Masque de fer.
r- »
SOUSCRIPTION
POUR LES BUSTES DE H. DE SAINT-GEORGES
if
Nous reprenons aujourd'hui' la publi-
cation des listes que nous avions cru
devoir interrompre au moment des fêtes
du jour de l'an. Nous avons encore
beaucoup de souscriptions à recueillir,et
nous sommes persuadés que les nom-
breux amis de feu M. le marquis de
Saint-Georges voudront lui rendre un
dernier hommage en contribuant à l'œu-
vre entreprise. ,̃•> ̃
4° LISTE
^ftîM. le baron de Jouvenel, député 5 fr.
Paul de Cassagnac. 20
Hector Salomon 10
Albert Le Gendre. 20
Th. Johnson, à Londres. 10
'Mme veuve Éug. Scribe. 100
Mme,veuve Halévy 100
Mlle Moisset 50 t
Total. 315 fr.
̃ Listes précédentes 1 .555
Total. 1.87
Nous rappelons à nos lecteurs que le prix
d'abonnement au Figaro est, pour Ivs dé.
portements, de 18 francs pour trois mois.
36 fr. $our six mois, et 72 fr. pour un an
LA LOI SUR LA PRESSE
Le Journal officiel a publié hier matin
le texte de là loi sur fa presse et sur
l'état de siège. En voici le texte
TITRE PREMIER
Art. 1». Toute attàqùe par l'un des
moyens énoncés en l'article 1er de la loi du
17 mai 1819, soit contre les lois constitution-
nelles, soit contre les droits et les pouvoirs du
Gôuvernement de la République qu'elles ont
établi, sera punie des peines édictées par l'ar-
ticle 1er du décret du 11 août 1848.
L'article 463 du code pénal sera applicable
dans les cas prévus par le paragraphe précé.
dent.
Art. 2. Quiconque se sera rendu com-
plice par l'un des moyens énoncés en l'article
60 du code pénal des infractions prévues par
l'article 6 de la loi du 27 juillet 1849, sera
puni des peines portées en cet article. ·
Art. 3. L'interdiction de vente et de dis-
tribution sur la voie publique ne pourra plus
être édictée par l'autorité administrative
comme mesure particulière contre un journal
déterminé.
̃TITRE II
Art. 4. La poursuite en matière de délits
commis par la voie de la presse ou par les
moyens de publicité prévus par l'article lep de
la loi du 17 mai 1819, continuera d'avoir lieu
conformément au chapitre 3, articles 16 à 23,
de la loi du 27 juillet 1849, sauf les restric-
tions suivantes
Art. 5. Les tribunaux correctionnels
connaîtront
1.0 Des délits de diffamation; d'outrage et
d'injure publique, contre toute personne et
tout corps constitué;
2° Du délit d'offense envers le président de
la République ou l'une des deux Chambres,
ou envers la personne d'un souverain ou du
chef d'un gouvernement étranger;
3° De tous délits de publication ou repro-
duction de nouvelles fausses, de pièces fabri-
quées, falsifiées ou mensongèrement attri-
buées à des tiers
4« Du délit de provocation à commettre un
délit, suivie ou non suivie d'effet. (Article 3
de la loi du 17 mai 1819);
5» Du délit d'apologie de faits qualifiés cri-
mes ou délits par la loi. (Article-5 de la loi du
27 juillet 1849);
6 Des délits commis contre les bonnes
moeurs par la publication, l'exposition, la dis-
tribution et la mise en vente d'écrits, dessins
ou images obscènes
7° Des cris séditieux publiquement proférés
8° Des infractions purement matérielles aux
lois, décrets et règlements sur la presse.
Art. 6. Dans le. cas d'offense envers les
Chambres ou l'une d'elles, et de diffamation
ou d'injures contre les cours, tribunaux ou
autres corps constitués, la poursuite aura
lieu d'office elle aura lieu pour diffamation
ou injures contre tous dépositaires ou agents
Me l'autorité publique, soit sur la plainte de
la partie offensée, soit d'office sur la demande
adressée au ministre de la justice par le mi-
nistre dans le département duquel se trouve
le fonctionnaire diffamé ou injurié.
En cas d'offense contre la personne des
souverains ou chefs des gouvernements étran-
gers, la poursuite aura lieu soit à la requête
des souverains ou chefs des gouvernements
étrangers, soit d'office soit sur leur demande
adressée au ministre des affaires étrangères
et par celui-ci au ministre de la justice.
Art. 7. La preuve des faits diffamatoi-
™b H ans In ras nù p.lle Bst autorisée Dar la
res, dans le cas ou elle eai auiurmcc yai- ia
loi, aura lieu devant le tribunal correction- <
nel, conformément aux articles 20 à 25 de la
loi du 26 mai 1819.
Les délais prescrits par ces articles cour-
ront à partir du jour ou la citation aura été
donnée.
Art. 8. Tout crime ou délit commis par
la voie de la presse sera porté devant la cour
d'assises du département où le dépôt de l'é-
crit doit être effectué, si la session est ou-
verte et si les délais permettent de donner la
citation -en temps utile.
Dans le cas contraire, les crimes et délits
seront déférés à la cour d'assises du ressort
de la cour d'appel qui serçi ouverte* ou qui
s'ouvrira le plus prochainement, et si deux
cours d'assises sont ouvertes en même temps
dans le même ressort, à la cour d'assises la
plus rapprochée.
En cas de défaut, la compétence sur oppo-
sition sera réglée conformément aux dispo-
sitions qui précèdent.
• Art. 9. –L'appel contre les jugements ouïe
pourvoi contre les arrêts des cours d'appel et
des cours d'assises, qui auront statué, tant
sur des questions de compétence que sur
tous autres incidents, ne seront formés, à
peine de nullité, qu'après le jugement ou l'ar-
rêt définitif et en même temps que l'appel ou
le pourvoi contre lesdits jugements ou arrêts.
Les tribunaux et les cours passeront outre
au jugement du fond, sans s'arrêter ni avoir
égard aux appels ou pourvois formés contrai-
rement aux prescriptions du présent article,
TITRE III
Art. 10. L'état de siége est levé dans tous
les départements qui y sont soumis, à l'ex-
ception des départements de la Seine, de
Seine-et-Oise, du Rhône et des Bouches-du-
Rhône.
Art. 11. L'état de siège sera levé de plein
droit dans ces quatre départements, à partir
du 1er mai 1876, s'il n'a été, avant cette épo-
que, confirmé par une loi nouvelle.
Délibéré en séance publique, à Versailles,
le 29 décembre 1875.
Le président,
Signé duc D'AUDIFFRET-PASQUIER.
Les secrétaires,
Signé FÉLIX voisiii, T. DUCHATEL, L. DE ségub,
vicomte BLIN DE bourdon.
Le Président de la République promulgue
la présente loi.
Maréchal DE M AC-MAHON,
duc DE MAGENTA.
Par le Président de la République
Le vice-président du conseil,
ministre de V intérieur,
BUFFET. ̃ <
Le gar$e des sceaux, ministre de la justice,
J. DUFAURE.
L_#
LES DANICHEFF
L'Odéon va nous convier, vers la fin
de la présente semaine,-» à la première
représentation des' Danicheff, un drame i
dont Alexandre Dumas est le père adop-
tif, mais dont l'auteur véritable est 'en-
core absolument inconnu.
On a déjà raconté plus d'une anecdote
à propos ae cette pièce, qui sera certai-
nement une des curiosités de la sàis,on
théâtrale. L'histoire vraie n'a pas été
curieuse pour mériter d'être narrée en
détail.
Il y a deux ans environ, un monsieur,
arme d'un manuscrit,-frappait à la porte
d'Alexandre Dumas- on sait que la mai-
son est fort hospitalière et priait le.
maître de consacrer deux heures de son
temps à la lecture de la pièce qu'il lui
apportait.
C'était un drame moderne. ̃
II avait cinq actes.
L'action se passait en Russie, vers
1860.
Le titre était des plus baroques De
Shava à Shava sorte de proverbe qui
pourrait se traduire en français par De
Versailles à Versailles.
Alexandre Dumas est fort habitué à
ces sortes d'aventures que lui valent son'
inépuisable obligeance et sa grande
bonté, et qui tout compte fait, se
soldent, le plus souvent, par une perte
de temps, -quand elles ne finissent pas
par la rancune de l'auteur éconduit..
Aussi montre-t-il, d'instinct, un enthou-
siasme modéré pour les rouleaux de pa-
pier que l'on dépose chez son concierge.
Il ouvrit donc, avec une certaine dé-
fiance, le manuscrit, comptant bien bor-
ner sa lecture à deux ou trois scènes tout
au plus.
Mais voici que, dès le début, il fut,
comme on dit, vigoureusement empoigne
et il y avait de quoi! Jugez-en par le
tableau pittoresque sur lequel commen-
çait le premier acte,
Représentez-vous une sorte de salon*
vestibule, dans un vieux château situa
sur les bords du Volga. D'un côté, une
terrasse donnant sur la rive du fleuve.
De l'autre, l'entrée d'un oratoire, una
espèce de chapelle intime.
La comtesse douairière Danicheff est
mollement étendue sur sa chaise longue,
ayant un chien havanais sur ses genoux,
une corbeille pleine de chats à ses pieds
et, à ses côtés, un magnifique perroquet
vert qui se dandine dans une cage [
dorée..
Deux vieilles parasites femmes
dites de petite noblesse, des types très
curieux et tout particuliers à la Russie ̃
lui tirent les cartes, tandis qu'une
jeune fille de dix-huit ans, une Serve
élevée dans la maison, lui lit à haute
voix un chapitre de Faublas.
Vous voyez cela d'ici, n'est-ce pas?.. 2
Les deux, premiers actes étaient très
intéressants, très originaux, et donnaient
à la pièce un excellent point de départ.
Malheureusement, les suivants valaient
moins et se perdaient dans des détails
inutiles.
Aussi, lorsque, quelques jours après,"
revint le porteur du-manuscrit, Alexan»
dre Dumas lui fit ses observations cri»
tiques et lui exprima le regret qu'il
n'eût pas donné suite à sa première ac«
tion. Puis, se laissant aller au plaisir de
discourir sur un sujet qui lui plaisait et.
lui semblait intéressant, il se mit, tout
en causant et avec l'admirable facilité
qu'on lui connaît, à refaire la pièce à
son idée et à en reconstruire le scénario.
son îaee et a en reconstruire le scénario.
d'un bout à l'autre.
L'étranger écoutait avidement, ne per-
dant pas une phrase, pas un mot. Bref,
après une conversation, qui dura plu-
sieurs heures, il reprit son manuscrit,
remercia, salua et se retira. sans s'être
nommé
Une. année environ s'écoula. ̃
M. Dumas n'entendit plus parler de.
personne.
Il avait même oublié complétement
son silencieux visiteur,, quand celui-ci
revint un jour frapper .à sa porte, rap-
portant son drame refait à nouveau et
conformément aux conseils et aux indi-
cations qui lui avaient été donnés.
Cette fois encore, l'oeuvre était loin
d'être parfaite, mais il y avait un pro-
grès immense, qui dénotait, de la part de
son auteur, une singulière force de vo-
lonté.
Nous avons dit que le point de départ <̃
du drame était très curieux, très origi-
nal^ plein d'intérêt. A présent, il y avait
un dénouement étrange, imprévu, d'un
caractère tellement local qu'un Russe
seul avait pu l'imaginer, mais capable
de produire un grand eflet dramatique.
L'auteur se nomma alors à Alexandre
Dumas, en lui recommandant la discré-
tion la plus absolue.
̃ Sa situation personnelle, disait-il, le
mettait dans la nécessité de garder l'a-
nonyme.
L'auteur du Demi-Monde fit mieux en-
core que l'étranger n'aurait osé l'espé-
rer il présenta lui-même la pièce à
l'Odéon, après avoir fait les retouches et
les remaniements indispensables avec la
dextérité et la sûreté de main dont il a
donné tant de preuves.
Quel nom d'auteur sera jeté au public,7
le soir de la première représentation,
pour figurer ensuite sur l'affiche?. Très*
vraisemblablement, un pseudonyme quel-
conque, à moins que l'auteur, de plus en,
plus inconnu, ne se, décide enfin à lever
le masque: •
Complétons nos renseignements par?
quelques détails
Le titre primitif, De Shava à Shavà, a
paru trop compliqué et trop peu com-
préhensible pour une affiche française
il a été remplacé par celui-ci, beaucoup
plus simple •
'/̃<̃̃- LES DANICHEFF
Tel est le nom de famille des héros du
drame.
C'est à tort que l'on a dit des Danicheff
que c'est une pièce russe. On a eu tort
également de prétendre que ce drame a
une allure de pamphlet l'action, se passa
en Russie, il est vrai, mais, sauf certains
détails de mœurs, la pièce n'est pas
plutôt russe que française c'est un
drame intime, dans lequel la passion
joue le plus grand rôle, et qui n'a aueunej
visée politique.
Jules Prèvel*1
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