Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1874-04-22
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 avril 1874 22 avril 1874
Description : 1874/04/22 (Numéro 112). 1874/04/22 (Numéro 112).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO MERCREDI 22 AVRIL 1874
militaire. Figure extrêmement sympa-
thique, comptant partout des amis. Se
dit soldat enragé,, et l'est en elfet dans
toute la force du mot. il va partout où
l'on se bat. Voulez-vous compter ses
campagnes? D'abord toutes celles de son
pays, sans exception. Puis, l'expédition
d'Abyssinie .contre Théodoros. La cam-
pagne du Mexique. Celle de France en
1870-71.
Au Mexique, le colonel de Kodolitsch
faisait partie de la légion autrichienne,
levée par Mâximilien dans les Etats de
son frere. Quand cette légion fut dëga-
gée de son serment, le colonel de Kodo-
litsch, très-ainié de l'empereur, organisa
avec le colonel Khevenhiiller des troupes
mixtes, dont les charges, pendant la re-
traite de Puebla, sont restées légendaires
au même titre que celles de nos chas-
seurs- d'Afrique.
Enfin, le comte Alexandre d'Apponyi,
fils et secrétaire de l'ambassadeur, futur
ambassadeur lui-même, comme nous l'a-
vons pronostiqué plus haut, d'après les
précédents bien établis dans la famille.
Vingt-huit ans. A ses débuts dans. la
carrière politique, membre de la Cham-
bre des seigneurs en Hongrie.
Croiriez-vous que les seigneurs hon-
grois se font élire à tout ce qu'ils veulent,
eh prodiguant Teau-de-vie de prunes
[slivoritz] et les saucisses ? Combien d'é-
lecteurs français iraient, sur la foi de ce
renseignement, voter en Hongrie! 1
Le comte Alexandre est un bibliophile
acharné. l\ possède des incunables que
lui envierait la Bibliothèque nationale,
si elle les connaissait. On lui prête l'in-
tèntion d'écrire la vieille histoire hon-
groise, pour'laquelle il amoncelé docu-
ments sur documents.
Beaucoup'dèpetits talents de société,
point méprisables du tout, et peut-être
très-utiles. Beau valseur et siffleur émé-
rite. ̃
Gomme valseur, on a pu l'apprécier
aux bals de l'Elysée,' cet hiver. Comme
siffleur, il est extraordinaire, merveil-
leux, prodigieux il siffle des opéras en-
tiers, et par cœur. Un pauvre homme
gagnerait une fortune avec ce talent-là.
Tout cela nous promet, pour l'an 1880,
un ambassadeur extrêmement amusant,
car je persiste à croire qu'il ira aussi loin
que son père et son grand-père, en vertu
de cet axiôme aussi connu en Autriche
qu'en France:
Où le père a passé, passera bien l'en-
fant Rériviëé:
A. Périvier.
TÉLÉGRAMMES & CORRESPONDANCES
-r~– ~« Nancy. 19 avril. Après la cession
des deux provinces à la Prusse, il fallait s'oc-
cuper d'une nouvelle délimitation des diocè-
ses de Strasbourg, de Metz et de Nancy. La
question regardait surtout la Cour romaine
et les bulles qui assignent les nouvelles ili-
̃ mites à ces trois diocèses vont être expédiées
ces jours-ci.
II y avait dans l'état de choses qui va être
• modifié, des causes d'embarras très graves
pour la France, Ainsi, l'évêquedo Strasbourg
avait juridiction sur Belfort, et T évêque de
Nancy, sur les territoires de la Meurthe, de-
venus prussiens.
Les difficultés n'ont pas manqué.
Mgr Foulon, évêque de Nancy, publia le
20 juillet de l'an dernier une lettre pastorale
qui fut lue en chaire dans toutes les oglises de
son diocèse.
Les parquets de Saverne et de Metz pour-
suivirent les curés des pays annexés, pour
contravention àla loi ecclésiastique prussienne,
eti'un d'eux, le curé do Lixheim fut condamné
le 31 janvier dernier, à deux mois de forte-
resse, qu'il subit, en ce mpment même, à
Bitche.
A la suite do ces condamnations, le parquet
de Saverne informa contre l'évêque de Nancy
et il l'assigna à comparaître en police correc-
tionnelle, pour complicité du délit reproché
au curé de Lixheim.
L'affaire est venue aujourd'hui,. 19 avril.
Mgr Foulon a fait défaut. `
Le procureur impérial a conclu contre lui,
à trois mois de forteresse.
Le tribunal a renvoyé le prononcé de son
jugement à une prochaine audience.
Genève 20. Le peuplo suisse a
voté, hier la révision de sa constitution, par
319,600 oui contre 165,574 non. v w
Elle sera modifiée dans le sens protestant,
industriel et centralisateur.
Comme toujours, les cantons catholiques
d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald, de Zug, de
Fribourg, du Valais, d'Appenzel, do Rhodes-
Intôcieures et de Lucerno ont résisté aux
cantons protestants qui l'ont emporté par le
nombre.
~» Plymouth, 19 avril. Le paquebot
Amérique, abandonné le 14 avril, a été ren-
contré flottant par le steamer Spray, le 15 avril,
par 47«50 do latitude nord et 6°30 do longitude
ouest. Il a été remorqué par ce, steamer et est,
entré dans le port do Plymouth hier, après-
midi:
U Amérique avait de 6 à 8 pieds d'eau dans
Feuilleton du FIGARO du 22 Avril
̃ '̃̃"̃̃ ̃"̃̃ 68 v
L~& iYtjIti3 i J.r
Alors Beaucousin s'adressant à toute
la société
Cérès, mesdames et messieurs,
s'excuse auprès de vous par ma bouche
du petit retard que notre amie commune
Juliette nous occasionne pour nous met-
tre à table et vous engage, en attendant,
à bien vouloir prendre quelques apéri-
tifs qu'on va nous servir.
Une « femme de ménage » apporta
quelques instants après du madère, du
vermouth, du bitter, de l'absinthe, etc.,
et chacun se servit à sa guise.
Les verres et les flacons étaient posés s
sur un guéridon place au milieu du sa-
lon, entre la cheminée, au-dessus de la-
quelle était une très belle glace, et la
porte qui se trouvait en face.
M. Mareuil et Mme Griffard causaient
debout devant la cheminée, tournant le
dos à la porte, lorsqu'on entendit Cérès,
dans le couloir, disant
Eh! bonjour, chère madame.
Donnez-vous donc la peine d'entrer.
Une seconde après, la porte s'ouvrait
et M. Mareuil apercevait dans la glace
exactement la même tête qu'il avait vue,
dans les mêmes cnoditions, la nuit de son
mariage, au moment où on l'avait saisi
à la gorge et où il avait reçu un maître
coup de couteau dans la poitrine.
Il est sur le point de pousser un cri et
de s'élancer sur cette tête brune et fri-
sée, mais il trouve encore assez d'empire
sur lui-même pour se contenir.
Seulement, l'émotion qu'il éprouve
est si violente, le sang a reflué avec tant
de force vers le cœur, que son visage est
devenu livide.
Il s'en aperçoit et tremble que cette
excessive pâleur Jie le trahisse,
le foyer et dans la soute au charbon. L'eau a,
depuis, monté de deux pieds. Les autres com*
partiments du navire ne paraissent pas avoir
eu d'eau. Los épars sont tous intacts, et l'é-
quipement du gouvernail, en bon ordre.
Les bagages des passagers étaient répandus
dans les cabines.
On travaille à retirer l'eau au moyen de
pompes. Il'
pompos. Plimouth, 20 avril.
Les pompes travaillent dans la chambre des
machines de l'Amérique où il y de 8 pieds
et demi, à 9 pieds d'eau. Jusqu'ici on n'a -a pu
faire baisser le niveau. fi, ̃̃̃
• Le même journal dit que le Comte
d'Arnim, ambassadeur à Paris, est déjà, en
possession de ses lettres de rappel. La date à
laquelle il doit les remettre n'est pas encore
fixée, parce que plusieurs membres de la fa-
mille de l'ambassadeur sont malades. L'arri-
vée du successeur du comte d'Arnim à Paris,
dépend de la durée de la session du parlement
allemand. >
'• • ̃» Auguste Mareade.
PARIS AU JOIRIEJOÏR
Chaque journée apporte un nouveau
document a l'histoire un peu embrouillée
du vote du 20 novembre. Une correspon-
dance légitimiste qui se fait remarquer
par son ardeur fougueuse, avait dit ceci
« Los chevau-légers avaient rédigé urte dc-
» claration préalable qui exprimait le but et la
» signification du vote de prorogation. Com-
» ment se fait-il que M. delà Rochette, chargé
» délire cette déclaration, ne soit pas venu à
̃» la la tribune »
M. de la Rochette ainsi pris à partie,
répond par une lettre qui explique l'at-
titude d'une partie de la droite lors de la
prorogation cela fait honneur à la fidé-
lité et non à la perspicacité de ces hono-
rables députés.
Je ne suis pas venu à la tribune, parce que
mes amis eux-mêmes m'en ont empêché-
Et ils m'en ont empêché parce que les per-
sonnes les.plus autorisées nous affirmaient à
tous que la prorogation était une arme qui
n'avait dé valeur que contre le radicalisme;
qu'elle n'arrêterait pas un seul instant la ma-
jorité do l'Assemblée, et que le maréchal de
Mac-Mahon ne serait jamais un obstacle au,
retour de la monarchie, dos qu'il serait pos-
sible de la proclamer.
Ils avaient de plus devant eux les discours
de M. le duc de Broglie et de M, Ernoul,
'tous les deux ministres, et la noble déclara-
tion de M. Chesnclong.
Tout cela leur à paru suffisant.
Comment se fait-il que la prorogation, qui
ptait, à soni origine, une armé .contre; les radi-
caux, soit maintenant devenuè, sous, le nom
de ~ep~MM< 2~aco~n~ni~tabde,- une arme contre
les royalistes ? ̃••̃
Je connais trop les habiles do la politique
pour m'en étonner. (
Je suis bien plutôt tenté de les remercier de
leur franchise d'aujourd'hui, car elle apporte
à nos amis une lumière et une expérience qui,
je l'espère, rie seront pas perdues.
Une seule chose m'étonne et m'afflige, c'est
délire, à la suite de toutes ces menaces, le
nom de l'honorable M. Dopeyre. •
On ne peut que répéter encore une fois
que les motifs qui ont entravé une res-
tauration en novembre existent encore;
on fera difficilement comprendre à l'o-
piriion pourquoi l'on veut revenir sur le
résultat acquis le 20 nombre.
La situation cependant, pourrait de-
venir grave si, comme V Ordre l'insinue
ce soir, les bonapartistes de l'Assemblée
ne votaient point les lois constitution-
nelles. La- (îroite se détachant aussi, le
centre gauche ne se rapprochant pas,
que deviendrait la majorité?
̃ v% Les neuf députés de l'Aisne ont, de
leur côté, lancé un manifeste centre
gauche foncé; il n'y a là-dedans que les
Banalités habituelles aux partis qui, n'é-
tant point gouvernement, ont envie de
le devenir >.> -̃̃ ,•
Aucune détente n'est possible dans la situa-
tion violente et fausse où l'on a engagé notre
politique intérieure, tant que sera debout ce
ministère do l'équivoque, qui est l'ennemi
acharné de la république sans être le repré-
sentant do la mornachio; qui agite tout.diviso
tout, entrave tout, dans un pays avide d'union
et de libre et fécondé activité, ce ministère
d'un prétendu ordre moral qui s'appelle de
son vrai nom réaction, c'est-à-dire négation et
impuissance.
C'est lui qui est l'obstacle essentiel à des
transactions possibles entre le chef do l'Etat
et ces conservateurs véritables que la raison
et le patriotisme ont ralliés la République.
Le. ministère tombé, l'esprit conciliant do la
république conservatrice remplaçant, dans le
gouvernement l'esprit réactionnaire et rétro-
grade, on pourra enfin préparer et accomplir,
dans les meilleures conditions pour la con-
corde' publique j le nécessaire et urgent renou-
vellement de l'Assemblée nationale.
S'il allait être reconnu, il serait perdu.
Au milieu de cette, bande de coquins
et de cette,. collection, de mégères, il n'y
aurait guèye chances d'échapper; et que
deviendrait alors Marianne, que devien-
drait sa vengeance?.
M. Mareuil porta, alors, à ses lèvres,
son verre de madère et l'avala d'un trait.
Le sang reprend aussitôt son cours, et
sa figure recouvre sa couleur naturelle.
Son esprit s'est en même temps rassé-
réné, et il juge la situation dans la plér
nitude de sa clairvoyance.
Il se retourne aussitôt et s'approche de,
Juliette qu'il complimente assez lourde-
ment, puis, prétextant qu'on a négligé'
les fleurs et que ces dames manquent de
bouquets, il demande la permission de
sortir pour en faire provision.
Beaucousin et Gérés yeulei^t. s'y oppo-
ser, mais M. Mareuil insiste en disant
qu'il n'a jamais vu plus aimable dame
que l'aniie de Cérès, qu'il tient abso-
lument a lui offrir un bouquet, et on,le
laisse aller.
î Quant il fut parti, ce fut a qui compli-
menterait davantage Cérès sur les façons
galantes de son « monsieur ».
[ Juliette seule ne disait rien d'excessif
à; ce sujet elle trouvait simplement que
ce monsieur lui faisait l'effet d'être bien
l'homme qui convenait à Cérès.
i Au fond, elle l'avait trouvé horrible-
ment commun.
( La façon dont il s'était sauvé pour al-.
1er chercher des bouquets, lui paraissait
absolument le fait d'un Jocrisse.
j Et elle était loin d'envier à Cérès cette
conquête.
(Pendant ce temps-là, M. Mareuil est
descendu dans la rue où il a rencontré
Martin qui, chaque fois que son maître
vient visiter Gères, l'accompagne se te-
nant caché dans quelque coin, pret à lui
porter secours au moindre signal.
| Michel, lui dit le marquis d'une
vbix qu'iLs'efforçait de rendre calme, je
la tiens cette fois Nous sommes les
maîtres
i Il lui expliqua ensuite ce qui venait do
se passer et lui donna rapidement quel-
ques instructiQns.
T~< ~nt~ ~NM~TM
V M. Barbey d'Aurevilly publie dans
le Constitutionnel un article à la fois bril-
lant et spirituel sur le plus récent in-
succès de M. Flaubert. Nous voulons
parler de la Tentation' de Saint-Antoine. "̃'
II y a des années qu'on parlait de ce vieux
nouveau livre do M. Gustave Flaubert, lequel-
ri'ajpbint, comme on 16 sait, la production fa- 1
cile pt.à qui il faut du temps pour accoucher.
Les sauvages qui cr oient que la lune accouche
à certains jours, encore plus péniblement que
M. :G. Flaubert, tapent sur des vases d'airain
et font un bruit du diablc;pour~l'y décider.
Les amis de M. Flaubert, qui ne sont pas des
sauvages, mais des apprivoisés très aimables
et très doux, pratiquent un peu le même sys-
tème. Pour délivrer leur ami de sa gros-
sesse intellectuelle, ils font du bruit autour du
livre qu'il porte, tout le temps de sa labo-
rieuse gestation, croyant par là l'exciter et lui,
donner la force de le pousser et finalement de
le pondre.
« Ce sera superbe, disent-ils, ce nouveau li-'
vre de Flaubert, mais il y met le temps, car
de pareilles œuvres ne sortent pas aisément
d'un homme. » C'est comme la fourchette de
l'homme à la fourchette; dont on parle tant
en ce moment. Et, en effet, toute 1 érudition,
l' indigestible érudition que M. Flaubert a été
,oblige d'avaler pour faire des livres comme
Salambo et la Tentation de Saint- Antoine,
peut être considérée comme une vraie four-
chette, capable d'étouffer ou de crever son
homme, Déjà, qui ne s'en souvient pas? P
l'homme de talent qui fut, un jour, l'auteur
de Madame Bovary a été cruellement malade
de la fourchette carthaginoise do Salambô
mais enfin elle avait passé, en déchirant, il est
vrai, quelque peu de sa ronommée. Mais la
fourchette égyptienne de saint Antoine ne pas-
sera pas, et l'auteur de cette dangereuse
jonglerie d'érudition en restera strangulé,
**» La République française donne à titre
do curiosité la mercuriale du marché de
Nouméa, à la date.du 1er août 1873, pour
les denrées de consommation.
Le vin ordinaire coûté de 300 à 350
francs la barrique; le sucre de 0,80 cen-
times à 1 fr. 60 le kilog, selon les qua-
lités.
Les viandes fraîches coûtent 3 francs
le kilog (le veau manque) les poulets et
les canards vont de 6'a 8 francs; le pois-
son frais de 1 fr. 50 à 2 francs le kilog;
la douzaine d'oeufs frais coûte de 4 à
5 francs; le beurre salé, 4 à 5 francs le
kilog; la graisse, 3 francs, etc., ete;<-
Une épitaphe, tellement jolie, qu'elle
écarte toute idée: de tristesse, recueillie
dans le cimetière d'Ivry par Gygès, de
Paris-Journal.
î'aî, sur la tombe ou tu reposes,
Mis des rosiers qui vont fleurir;
*̃' Petite âme,ine fois écloses,
Viens de l'aile effleurer ces rosés:
Au printemps j'irai les cueillir.
-t*« Dans une fantaisie humoristique,
médiocre d'ailleurs, que publie la Revue
britannique, Courtisan du malheur, il y
a une page ingénieusement amusante
sur une famille où l'on est budgétivore
d'aïeul en pe,tit-fils, et qui,symbolise les
excès de ce fonctionnarisme que l'Eu-
rope nous envie »., '̃̃'̃;̃̃-
La famille de M. de Cri était dé celles qui
ont trouvé moyen de vivre sur les deniers pu-
blics depuis l'immortelleRévolutioh, comme ils
le faisaient d'ailleurs avant elle, ce qui prouve
une fois de plus que « révolution » et « ré-
formes » ne sont pas synonymes. Quelques
malheurs qui pussent s'abattre sur la tête des
souverains de la France, la famille des de Cri
restait en place, dans de bonnes places en-
core do sorte que, de loin en loin, lorsqu'un
de ces naïfs français qui avaient aidé à ren-
verser un trône était appelé pour quelque af-
faire dans les bureaux d'un ministère ou
d'une administration publique, retrouvant les
do Cri à leur même place, il était porté à se
demander avec stupeur si la révolution à là-
quelle il avait si noblement prêté son con-
cours avait été vraiment bien utile; cette fois
jl avait tout à fait raison.
Les de Cri, cela va sans dire, étaient cousins
par alliance et alliés naturels aussi de la grande
tribu des Jobus, traditionnellement aussi an-
crés à leurs places et à leurs portefeuilles
Comme de véritables teignes. Si l'on s'était ja-
mais amusé à calculer tout l'or que ces deux
respectables familles avaient fait rendre au
trésor public depuis lé jour où elles approchè-
rent leurs lèvres de la-mamelle de l'Etat, on
serait arrivé à un chiffre qui eût certainement
permis de dorer tous les toits, toutes les per-
siennes, toutes les gouttières de France, sans
compter les bornes kilométriques du Havre à
Marseille; si d'autre part l'on avait fait le
compte des services qu elles avaient rendus au
pays en échange d'un tel émargement, on ati-
rait trouvé qu'elles avaient noirci assez do pa-
pier pour allumer les feux de toutes les cuisi-
nes d'Europe pondant un siècle ou tous les ci-
gares du monde pendant l'éternité. Dans l'état
actuel des choses, les deux familles de Cri et Jo-
bus fournissaient tous les épiciers ot mar-
chands de tabac de France de papier pour en-
velopper leurs diverses denrées; dé sorte qu'on
ne peut pas dire que ces nombreuses familles
fussent complètement inutiles à leur généra-
tion. Elles (vivaient grassement d'ailleurs,
n'engraissant toutefois qu'autant que leurs
constitutions individuelles le permettaient. Il ne
Puis, ils se dirigèrent vers une station
de voitures et eh prirent chacun une,
Michel pour aller exécuter les
qu'il avait; reçus, M. Mareuit pour se
faire conduire chez un marchand de
fleurs. '̃
Au bout d'un quart d'heure vingt mi.
nutes au plus, il rentrait chez Cérès,
avec un véritable chargement de fleurs..
Il distribuantes. bouquets à toutes les
dames, après quoi on passa dans la salle
à manger et l'on se mit à table.
A partir de ce moment, M. Mareuil se
montra d'une gaieté charmante il fit
,même un peu le tapageur pour mettre
ses commensaux plus à l'aise et leurper.
mettre d'être aussi bruyants que bon leur
semblerait.
Cérès se demandait vainement à quoi
elle devait attribuer cette gaieté anor-
male, car elle n'avait jamais vu son
« monsieur » comme ça.
La Griffard s'en étonna aussi et en fit
l'observation à tante Verduret.:
Celle-ci lui dit que c'étaient les yeux
noirs de Juliette qui opéraient cette mé-
tamorphose.
Elle met tous les blonds dans cet
état! ajouta-t-elle.
Avons-nous dit que M. de Villehaut-
d'Avron, en prenant le pseudonyme de
Mareuil, s'était en mêmetemps appliqué
une perruque blonde et une enorme
paire de favoris de la môme couleur?
i II s'était fait, en effet, pour sortir de
chez M. de Moruant et venir à Paris, une
véritable tête de marin britannique.
Ce qui éclaire l'explication fournie par
la Verduret.
A la vérité, M. Mareuil se montrait
plein d'empressement vis-à-vis de Ju-
liette, qu'il ne perdait pas un moment
du regard, comme s'il était sous le coup
d'une vive et profonde admiration.
Sa joie, d'ailleurs, exagérée en la
forme, était sincère au foncl il y avait
si longtemps qu'il cherchait la personne
qu'il venait enfin de rencontrer!
Et il était véritablement heureux Son
bonheur, celui de la marquise lui pa-
raissaient désormais assurés."
faisait point bon les attaquer, car, persuadées
que toute la France était leur chose elles sa-
yaient la défendre aussi bien qu'un essaim de
guêpes ou de bourdons.
Comme elles'ne portaient pas un fil sur
leur corps qui n'eût été payé par les deniers
publies elles ne perdaient pas une occasion:
d'affirmer les services qu'elles rendaient au-
public, et si parfois le public no partageait
pas complètement cette manière de voir, il ne
manquait pas de moralistes pour protester
contre l'ingratitude du siècle. <• •
Un très joli et. très, atroce Domino
du Gaulois
Sur le boulevard, un gavroche accoste un
quidam, et quémande
Un -petit sou; mon ambassadeur
Le quidam s'exécute, et le mendiant re-
mercie.
'Un de ses associés d'infortune fait mine de
demander à son tour l'aumône à la même per-
sonne, lorsque, se retournant, le premier ga-
min lui crie: ,•̃
Inutile, Guguste J'ai fait monsieur
BOITE AUX LETTRES
Nous recevons de lord Lytton, premier
secrétaire de l'ambassade'de S. M. bri-
tannique, la lettre suivante
A Monsieur le Rédacteur du Figaro.
Monsieur,
Je viens de lire, dans votre numéro du 20
courant, un fragment intéressant de l'Histoire
de la Littérature contemporaine en Angleterre,
de M. Odyssc-Barot. Après, avoir parlé de
l'établissement du timbre par le cabinet tory
de Bolingbroke, en 1712, et de l'impôt d'un
shilling sur les annonces, M. Odysse-Barot
ajoute, avec raison, que « la liberte réelle de
la" presse est de date toute récente en Angle-
terre ». Permettez-moi, Monsieur, de vous
citer 'quelques faits qui démontreront combien
elle est-récente. En effet, la liberté commer-
ciale^ de la presse existait en France plusieurs
années avant qu'elle n'ait commencé en Angle-
terre et c'est aux efforts de mon père qu'il
faut attribuer cette « liberté réelle dontjouis-
sent aujourd'hui les journaux anglais'.
L'impôt d'un penny tua ce fameux Spectator,
fonde par etecle et Addison, en 1710. L'esprit
de l'un et l'éloquence de l'autre furent impuisr
sants à lutter longtemps contre ïet impôt. Il
était déjà écrasant, niais iMut quadruplé .plus
tard.
Jusqu'à l'année 1835, les impôts accumulés
̃ dont la presse anglaise était frappée en fai-
saient le monopole de quelques grands capi-
talistes. ̃•'̃̃
A part le timbre, qui était alors, de quatre
pence, il y avait un droit sur le poids du pa-
pier imprimé, qui s'éleva jusqu'à trois pence;
et encore un impôt do 3 shillings et 6 peiy;e>
sur chaque annonce. Aussi, il n'existait pas
alors on Angleterre un service postal tel* que
vous l'aviez déjà en France pour l'expédition
des journaux.
Il en résulta qu'à cette époque il no pouvait
exister, en Angleterre, qu'un fort petit nombre
dé journaux. A Paris seul, il y avait presqu'aiï-
tant de journaux que dans tout le Royaume-
Uni. La grande ville de Manchester avait trente
gin-palaces et pas un seul journal. La location
d'un journal, pour une demi-heure, coûtait,
dans les provinces anglaises, un penny.
C'est mon pore qui, le premier, releva ces
faits, en attirant sur eux, a plusieurs reprises,
l'attention du Parlement. Le 14 juin 1832, il
demanda-une commission spéciale pour exa-
miner les moyens de supprimer les impôts sur
la presse, et d'établir pour les journaux un
service postal pareil à celui qui existait déjà
en France. Le 22 mai 1834, et le 21. août 1835,
il renouvela ses efforts, et son projet do ré-
forme, adopté plus tard parle Gouvernement,
constitue aujourd'hui la base des lois qui per-
mettent à un si grand nombre do journaux
excellents de s'établir et de circulér partout
au prix d'un venny.
Sans doute; Monsieur, ces faits n'auront
point échappé aux recherches de M. Odysse.
Barot et si j'ose vous les citer, c'est à fin de
constater que l'exemple de la France a facilité
cette réforme qui donne à la presse anglaise
sa liberté réelle.
Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur, l'as-
surance do mes sentiments les plus distin-
gués. "̃' '̃ "-̃̃̃̃̃ ̃ '̃ '̃̃-̃'
Secrétaire de l'Ambassade d'Angleterre.
Paris, 19 avril 1874.
On a dit souvent que l'art ne vivait que
de contrastes. La remarque est juste. Elle
est vraie aussi pour ce. commerce intelli-
gent qui provoque et patronne les appli.
cations de l'art l'industrie.
Au premier rang, parmi les établisse-
ments où la recherche du beau semble la
plus constante des préoccupations se
place la Grande Maison de Blanc. La se.
maine dernière, elle nous faisait, admi-
rer les merveilleux rideaux brodés que
fabriquent ses manufactures de Tarare,
et dont la parfaite exécution industrielle
ne le cède en rien à la haute, élégance et
au sentiment artistique. Le jury de l'Ex-
position universelle de Vienne a vu sa
Seulement, il ne fallait pas qu'il lais-
sât échapper sa pi'oie.
Mais, les mesures étaient bien prises.
Le dîner jusqu'à la fln fut des pjus
gais. :.̃ ̃
Il était environ minuit et demi lors-
qu'on songea à se séparer,
M. Mareuil dit alors qu'il allait cher-
cher des voitures pour reconduire ces
dames et ces messieurs.
Il y avait à peu près trois-quarts d'heure
qu'il était sorti et qu'on l'attendait, lors-
qu'une des domestiques vint dire à Cérès
que quelqu'un désirait lui parler. Il
Cérès sortit à son tour et se dirigea vers
-l'antichambre. Une minute après la porte'
de la salle à manger s'ouvrait et la société
qui y était réunie voyait entrer avec un
profond étonnement un homme grand et
fort, brun, de la physionomie et la tour-
nure les plus distinguées, portant la pe-
tite tenue d'un officier supérieur dé ca-
valerie.
Mesdames et messieurs, fit le nou-
veau venu en saluant, M. Mareuil s'est
senti, en sortant d'ici, assez gravement
indisposé, et il m'a chargé de venir au-
près de vous, en son lieu et place, ter-*
miner les honneurs de là soirée. Je suis
M. le marquis de Villehaut-d'Avron,
lieutenant-colonel de chasseurs.
A cette déclaration, personne ne bou-
gea la terreur avait passé dans l'âme
de chacun des convives; qui restèrent
cloués à leur place, pâles, tremblants,
consternés, muets.
Le marquis promena quelques se-
condes son regard sur toutes ces physiq-
nomies, puis l'arrêtant sur Juliette et
lui adressant un salut gracieux
-Madame lui dit-il, je ne m'atten-
dais pas au plaisir de me rencontrer ici,
dans votre charmante personne, en pays
de connaissance. J'espère que, moins
cruelle que la dernière fois que j'ai eu
l'honneur de vous voir, vous voudrez
bien me permettre de vous offrir mon
bras pour vous accompagner jusqu'à, te
voiture qui yous attend en bas.
Juliette ne. répondit pas; son corps
sentence ratifiée ave* éelat par le public
le plus distingué de P/àris;
Aujourd'hui cette maison, qui tient à
briguer- tous les suffrages, aspire à un
autre succès1 non' moins désirable du
reste, et- va retenir, parla double attrac-
tion de la solide qualité et du bon mar-
èhjé; une clientèle séduite déjà parle mé-
rite artistique des produits. La fabrica-
tion la plus 'humble; demande sa part
d'examen et d?enthoùsiasme la toile de
ménage, les serviettes de toutes formes,
les torchons, !les tabliers, s'entassent en
piles énormes dans ces vastes galeries,
où hier encore l'admiration était réser-
vée aux tulles brodés et aux dentelles.
Par leurs prix d'une incomparable mo-
dicité, ces produits excellents sollicitent
l'attention de la ménagère. la. plus éco-
nome, de la plus intelligente maîtresse
de maison.
Ce contraste prouve qu'il n'est pas im-
possible de réunir sous une direction
unique, le commerce, des objets de pre-
mière nécessité et celui des articles de
luxe. Il est utile de tenir les dames en
garde contre le préjugé qui les pousse à
rechercher les petites maisons, établies 1
dans les quartiers éloignés pour y faire
des acquisitions avantageuses. Une
grande maison peut seule prétendre à la
fournituré d'institutions comme les hos-
pices et les lycées, et peut seule aussi opé-
rer sur une assez vaste échelle pour faire
à sa clientèle de tous les jours les con-
cessions de prix dont les établissements
publics étaient seuls favorisés. Seule en-
fin, une maison comme celle dont nous
nous occupons peut satisfaire également
à la nécessité, à la convenance ou au
caprice. ;>
Dans la Grande Maison dé Blanc, les
frais généraux disparaissent pour ainsi'
dire en s'éparpillant sur des affaires im-
menses. Les matières premières y sont
achetées sur une telle échelle que la
concurrencé ne peut lui être faite sur
aucun marché de. l'Europe. Seule, parmi
les maisons de détail, elle fabrique elle-
même la plupart de ses produits dans ses
propres usines à Tarare, à Paris et à
Lille. •̃ ̃̃ ̃-̃̃ :̃̃ ̃ t ̃
(Jette dernière particularité a d'inap-
préciables avantages. Non-seulement
l'acheteur économise le gain prélevé par
les intermédiaires, mais il trouve en-
core à la Grande Maison de Blanc la
possibilité de faire exécuter sans frais
les fabrications spéciales comme écus-
sons, chiffres, armoiries, etc.
Ainsi se trouve résolu par cet établis-
sement sans rival à Paris le grand pro-
blème industriel de notre époque Faire
bon et beau à bon marché ̃
j s A. Duplossis.
INFORMATIONS
Les funérailles de Mme la princesse de
la Tour- d'Auvergne -Lauraguais, dont
nous avons annonce la mort, ont été cé-
lébrées hier, à midi,.dans l'église. des
Missions étrangères. • ̃'̃'•
Le deuil était .conduit par Mgr l'arche-
vêque de Bourges le colonel prince
Edouard de la Tôur-d' Auvergne, fils de
la défunte, et le prince Godefroy, son
petit-fils. l ¡, ̃'•̃̃̃̃ ̃
L'enceinte de l'église paroissiale s'est
trouvée trop étroite pour contenir la
foule nombreuse des parents et amis qui
sont venus rendre un dernier hommage
à l'illustre défunte.
Nous avons remarqué dans cette
brillante et sympathique assistance
M. le comte de Vaudreuil, M. le duc de
la Tr.émoïlle, M. le Cte Gédéon de Cler-
mont-Tonnerre. Mme la Vtesse de
Quélen, M. et Mme Drouyn de Lhuys,
Mme la duchesse de Maille, M. le mar-
quis de Dreux-Brézé, M. le duc de Bauf-
fremont, M. le Cte Apponyi, ambassa-
deur d'Autriche Lord Lyons, ambassa-
deur d'Angleterre; M. le Cte Henri de
Chateaubriand, M. Elie de Beaumont,
M. le marquis de Beaumont, M. le mar-
quis et Mme la marquise d'Aoust, M. le
Cte de' Barbantane M. le Vte Benoit
d'Azy, M. le Cte Arthur de la Rochefou-
cauld, M. le général de Fontanges, M. lé
marquis de Maussabre, M. le Cte Alfred
de la Rochefoucauld, M: le Cte d'Aoust,
M. le prince Galitzin, M.leCte deBondy,
M. de Mas Latrie, Mme la Ctesse de Dies-
bach, etc.
Parmi les ecclésiastiques, Mgr de
Margùerye, ancien évêque d'Autun; Mgr
Capri,. auditeur de la nonciature Mgr r
Duplessy, proto-notaire apostolique; M.
l'abbé; Jourdan, vicaire général de Paris;
les RR. PP. Petétot et Matignon; une
délégation du clergé de Bourges, i
Après l'absoute donnée par Mgr Guil-
lemin, évêque de Canton, ami de la dé-
LYTTON,
s'affaissa tout à coup sur son Siège et
roula par terre. Il '̃• ̃̃'̃ 7
Beaucousin fit alors mine de se lever
et de vouloir parler.
Mais, au mêm@; instant, la porte, qui
n'était que poussée derrière le marquis,
se r'ouvrait et donnait passage à un com-
missaire de police ceint de son écharpe
et escorté d'une dizaine d'agents de la
sûreté, le revolver au çûing.
°_= e
CONCLUSION S'_
M. de Villehaut-d'Avron en arrivant
a Paris sous te nom de M. Maréuil, s'é-
tait présenté chez un haut fonctionnaire
de l'Empire et lui avait révélé le secret
de sa résurrection,. attestée par MM. de
Mornant, de Bellombre et Michel, ainsi
que le but qu'il se proposait de pouri
suivre.
C'est grâce à ce haut fonctionnaire
qu'il avait pu mettre immédiatement la
police en mouvement.
jTous les invités de Cérès avaient été
conduits au dépôt de la Préfecture de'
police.
Beaucousin et la Verduret firent im-
médiatement les aveux les" plus com-
plets.
Juliette, désignée comme l'auteur prin-
cipal de l'assassinat du duc de Montra-
vert et de la tentative d'assassinat sur
M. de Villehaut-d'Avron, n'avait été frap-
pée que d'une attaque d'apoplexie, dé-
terminée par la violence des sensations
que lui avait causées -l'apparition de
1 homme qu'elle croyait mort depuis plus
d'un an.
Cette attaque l'avait laissée paralysée
du côté droit, mais la langue n'était pas
prise. ̃
Néanmoins, les docteurs s'attendaient
àce que, d'un moment à l'autre, la mala-
die accomplît son œuvre de destruc-
tion.
Le répit laissé par le mal ne çlui^ en
effet que vingt-quatre heures, '•
funte, le cercueil a été descendu dans
les caveaux de l'église, et dans la soirée
transporté à Saint-Paulet (Aude) où la
famille de La Tour-d 'Auvergne possède
une sépulture de famille.'
Les obsèques de Mlle Marie de Wer-
brouck ont eu lieu hier à inidi, en
l'église Notre-Dame-de-Lorette.
Le deuil était conduit par M. E. de
Werbrouck, son frère.
Autour des parents de la défunte se
groupait une assistance nombreuse; dans
laquelle nous avons remarqué une grande
partie de nos notabilités du monde, de
la banque et du journalisme, et tous les
amis de la famille de Verbrouck.' C~
M. le comte Siméon, ancien député,
ancien sénateur, et président du conseil
de surveillance de la caisse générale des
chemins de fer,;est en ce moment dange-
reusement malade à Paris.
Nous avons lait prendre hier des nou-.i
celles de notre confrère, M. Paillard de*
Villeneuve, gravement malade depuis:i
quelques jours. ?
Aucun mieux ne s'était malheureuse-
ment manifesté dans son état. "?
L'Académie dés sciences vient d'offrir!
à M. Becquerel père, un de ses mejn-*
bres, les plus anciens et les plus estimés,
une médaille commémorative au revers
de laquelle sont gravés çes.mots,
ï 1 OFFERT .̃.
le 13 avril 1874 j
̃ à Villystre doyen des physiciens par ses ,.a
̃"̃ confrères, par ses amis et par ̃>: -•.̃/̃̃>
)•>̃̃ ses admirateurs, i «̃
M. Becquerel, dont l'élection date de
Î829, a lu -son premier mémoire devant-
l'Académie en 1823 depuis cette époque
il n'a jamais cessé de se signaler par des
ouvrages remarquables sur Télectricitéi
etl'électro-chimie. |
C'est après ce demi-siècle de travaux
que l'Académie a pensé que le moment t
était venu de célébrer le jubilé scientifi-
que de M. Becquerel qui, après une car-
rière si laborieuse, a conservé, malgré1
ses quatre-vingt-sept ans, l'activité, l'ar-'
deur et la fécondité d'un jéunerhomme. J
une vente de charité aura lieuj au.
cercle de l'Union artistique, 18; place''
Vendôme, le jeudi 23 et le vendredi 24;j
âvril,: de une heure à six heures. '-̃.̃̃*
̃ -L'orchestre de Waldtetafel s'y fera en-
tendre.
Les boutiques seront tenues par Mnïes
La maréchale, de..Màc-Mahon, -iEsnesb;
André, la comtesse de Bèaulaincourt, là. T,
marquise de Castellane, la duchesse de
Castries, de Chambrun, Couesloing, là 1
duchesse Decazes Ferdinand Duval > l
Hoffnianri, la baronne de Hoffmann, lavV
baronne Lefebvre, la comtesse de Saint- v
Aulaire, Mlle de Saint-Aulaire/et la ba«i
ronne de Saint-Didier.̃•̃ > siyr
̃̃̃ ̃ • • ̃ •'̃'•̃̃. '̃̃)
L'élève du lycée Henri IV, dont nous
avons annonce la tentative de suicide,
est mort hier matin après cinq heu-
res d'une agonie terrible. Ç
Un.vieux clerc d'huissier, du nom de t
Maillard, s'est suicidé hier, eu se préci- c
pitant par sa fenêtre, 81, rua de l'Our- `
cine. Il s'est tué sur le coup. On ignore
les motifs qui l'ont fait agir. ̃ •
II est à rémarquer que, depuis dix ans,
c'est le premier huissier, ou clerc d'huis-" «
sier, qui se suicide. Cetteprofession-là n'a:
rien, à ce qu'il paraît, qui pousse au dé-
sespoir. ceux qui l'exercent, bien en-
tendu. ,1,
LE CRIME DE LA RUE SAINT-JACQUES, M
Ivre comme toute la Pologne réunie,
un nommé Jacquet, gardien aux travaux v
de, l'Hotel-de-Ville, venait de rentrer hier
soir vers huit heures, chez lui, 20 bis, J
faubourg Saint-Jacques, et cherchait un
moyen nouveau de monter son. escalier
sans fatigue. Comme ce moyen ne sa
présentait pas à son esprit et que d'un
autre côté ses jambes alourdies lui refu-
saienfle service, la pochard s'emportait
en invectives contré le propriétaire, con- £
tre le concierge, contre les locataires et ̃>̃
surtout contre rescalier; r
Dans le premier moment les vaisins t
s'en amusèrent, mais la situation se pro-j
longeant, et Jacquet, qui criait de plu» ,r
en plus fort, devenant insupportable, un
autre locataire, nommé Thomas, garçon ï
boucher, vint le prier de rester un peu
tranquille. ̃'>
Mais l'ivrogne, arrivé au paroxysme-1 A:
de la fureur, au lieu d'obtempérer àt
Dans cet espace de temps, Juliette,
après avoir résiste à l'évidence des preu-
ves qui l'accablaient, finit enfin par
avouer. i ̃
Juliette fut donc portée en terre avant-
que la justice eut pu suivre son cours
contre elle, tandis que Beaucousin et la-
Verduret furent condamnés aux travaux
forcés à perpétuité. Jl
Au moment même où la police opérait
chez Cérès, elle se présentait aussi à
l'hôtel Charvallon pour y arrêter Phi-
lippe. ̃<:>'< i
Mais Philippe était absent.
Nous ayons vu, au dire de la Ver'duret,
que l'aide de cuisine avait eu, le matins
même, une entrevue avec Juliette,
A l'issue de cette entrevue, il était
allé rendre visite à Paterne qui précisé-
ment, avait choisi ce jour là pour opé-
rer un déménagement au préjudice de
Mme Griffard. •
Philippe était arrivé à temps et Pa-
terne n'avait fait aucune difficulté de-
l'emmener avec lui à Berlin, où ils ont
aujourd'hui, une maison de banque très
florissante.
itoutes les précautions furent prises
pour que Mme de Villehautrd'Avron pût
apprendre l'existence de son mari sans
eij éprouver une secousse trop violent©.
Point nécessaire de dépeindre leur
bonheur
{Ils firent « un sort » à Cérès ils lui
achetèrent une. forme dans les^ Basses-
Pyrénées, et lui constituèrent une mo-
deste rente viagère.
Elle épousa un brave et solide gars
du pays et devint la plus honnête mère
de famille du monde. `
Reste la Griffard.
Quand elle rentra chez elle, après huit
ours de dépôt, ses chiens, qui avaient
jeune pendant tout ce laps de temps
sous prétexte de la caresser, quand elle
rentra, *-̃ la dévorèrent l
̃̃̃" PIN.
MIE D'AGHONNB; `
militaire. Figure extrêmement sympa-
thique, comptant partout des amis. Se
dit soldat enragé,, et l'est en elfet dans
toute la force du mot. il va partout où
l'on se bat. Voulez-vous compter ses
campagnes? D'abord toutes celles de son
pays, sans exception. Puis, l'expédition
d'Abyssinie .contre Théodoros. La cam-
pagne du Mexique. Celle de France en
1870-71.
Au Mexique, le colonel de Kodolitsch
faisait partie de la légion autrichienne,
levée par Mâximilien dans les Etats de
son frere. Quand cette légion fut dëga-
gée de son serment, le colonel de Kodo-
litsch, très-ainié de l'empereur, organisa
avec le colonel Khevenhiiller des troupes
mixtes, dont les charges, pendant la re-
traite de Puebla, sont restées légendaires
au même titre que celles de nos chas-
seurs- d'Afrique.
Enfin, le comte Alexandre d'Apponyi,
fils et secrétaire de l'ambassadeur, futur
ambassadeur lui-même, comme nous l'a-
vons pronostiqué plus haut, d'après les
précédents bien établis dans la famille.
Vingt-huit ans. A ses débuts dans. la
carrière politique, membre de la Cham-
bre des seigneurs en Hongrie.
Croiriez-vous que les seigneurs hon-
grois se font élire à tout ce qu'ils veulent,
eh prodiguant Teau-de-vie de prunes
[slivoritz] et les saucisses ? Combien d'é-
lecteurs français iraient, sur la foi de ce
renseignement, voter en Hongrie! 1
Le comte Alexandre est un bibliophile
acharné. l\ possède des incunables que
lui envierait la Bibliothèque nationale,
si elle les connaissait. On lui prête l'in-
tèntion d'écrire la vieille histoire hon-
groise, pour'laquelle il amoncelé docu-
ments sur documents.
Beaucoup'dèpetits talents de société,
point méprisables du tout, et peut-être
très-utiles. Beau valseur et siffleur émé-
rite. ̃
Gomme valseur, on a pu l'apprécier
aux bals de l'Elysée,' cet hiver. Comme
siffleur, il est extraordinaire, merveil-
leux, prodigieux il siffle des opéras en-
tiers, et par cœur. Un pauvre homme
gagnerait une fortune avec ce talent-là.
Tout cela nous promet, pour l'an 1880,
un ambassadeur extrêmement amusant,
car je persiste à croire qu'il ira aussi loin
que son père et son grand-père, en vertu
de cet axiôme aussi connu en Autriche
qu'en France:
Où le père a passé, passera bien l'en-
fant Rériviëé:
A. Périvier.
TÉLÉGRAMMES & CORRESPONDANCES
-r~– ~« Nancy. 19 avril. Après la cession
des deux provinces à la Prusse, il fallait s'oc-
cuper d'une nouvelle délimitation des diocè-
ses de Strasbourg, de Metz et de Nancy. La
question regardait surtout la Cour romaine
et les bulles qui assignent les nouvelles ili-
̃ mites à ces trois diocèses vont être expédiées
ces jours-ci.
II y avait dans l'état de choses qui va être
• modifié, des causes d'embarras très graves
pour la France, Ainsi, l'évêquedo Strasbourg
avait juridiction sur Belfort, et T évêque de
Nancy, sur les territoires de la Meurthe, de-
venus prussiens.
Les difficultés n'ont pas manqué.
Mgr Foulon, évêque de Nancy, publia le
20 juillet de l'an dernier une lettre pastorale
qui fut lue en chaire dans toutes les oglises de
son diocèse.
Les parquets de Saverne et de Metz pour-
suivirent les curés des pays annexés, pour
contravention àla loi ecclésiastique prussienne,
eti'un d'eux, le curé do Lixheim fut condamné
le 31 janvier dernier, à deux mois de forte-
resse, qu'il subit, en ce mpment même, à
Bitche.
A la suite do ces condamnations, le parquet
de Saverne informa contre l'évêque de Nancy
et il l'assigna à comparaître en police correc-
tionnelle, pour complicité du délit reproché
au curé de Lixheim.
L'affaire est venue aujourd'hui,. 19 avril.
Mgr Foulon a fait défaut. `
Le procureur impérial a conclu contre lui,
à trois mois de forteresse.
Le tribunal a renvoyé le prononcé de son
jugement à une prochaine audience.
Genève 20. Le peuplo suisse a
voté, hier la révision de sa constitution, par
319,600 oui contre 165,574 non. v w
Elle sera modifiée dans le sens protestant,
industriel et centralisateur.
Comme toujours, les cantons catholiques
d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald, de Zug, de
Fribourg, du Valais, d'Appenzel, do Rhodes-
Intôcieures et de Lucerno ont résisté aux
cantons protestants qui l'ont emporté par le
nombre.
~» Plymouth, 19 avril. Le paquebot
Amérique, abandonné le 14 avril, a été ren-
contré flottant par le steamer Spray, le 15 avril,
par 47«50 do latitude nord et 6°30 do longitude
ouest. Il a été remorqué par ce, steamer et est,
entré dans le port do Plymouth hier, après-
midi:
U Amérique avait de 6 à 8 pieds d'eau dans
Feuilleton du FIGARO du 22 Avril
̃ '̃̃"̃̃ ̃"̃̃ 68 v
L~& iYtjIti3 i J.r
Alors Beaucousin s'adressant à toute
la société
Cérès, mesdames et messieurs,
s'excuse auprès de vous par ma bouche
du petit retard que notre amie commune
Juliette nous occasionne pour nous met-
tre à table et vous engage, en attendant,
à bien vouloir prendre quelques apéri-
tifs qu'on va nous servir.
Une « femme de ménage » apporta
quelques instants après du madère, du
vermouth, du bitter, de l'absinthe, etc.,
et chacun se servit à sa guise.
Les verres et les flacons étaient posés s
sur un guéridon place au milieu du sa-
lon, entre la cheminée, au-dessus de la-
quelle était une très belle glace, et la
porte qui se trouvait en face.
M. Mareuil et Mme Griffard causaient
debout devant la cheminée, tournant le
dos à la porte, lorsqu'on entendit Cérès,
dans le couloir, disant
Eh! bonjour, chère madame.
Donnez-vous donc la peine d'entrer.
Une seconde après, la porte s'ouvrait
et M. Mareuil apercevait dans la glace
exactement la même tête qu'il avait vue,
dans les mêmes cnoditions, la nuit de son
mariage, au moment où on l'avait saisi
à la gorge et où il avait reçu un maître
coup de couteau dans la poitrine.
Il est sur le point de pousser un cri et
de s'élancer sur cette tête brune et fri-
sée, mais il trouve encore assez d'empire
sur lui-même pour se contenir.
Seulement, l'émotion qu'il éprouve
est si violente, le sang a reflué avec tant
de force vers le cœur, que son visage est
devenu livide.
Il s'en aperçoit et tremble que cette
excessive pâleur Jie le trahisse,
le foyer et dans la soute au charbon. L'eau a,
depuis, monté de deux pieds. Les autres com*
partiments du navire ne paraissent pas avoir
eu d'eau. Los épars sont tous intacts, et l'é-
quipement du gouvernail, en bon ordre.
Les bagages des passagers étaient répandus
dans les cabines.
On travaille à retirer l'eau au moyen de
pompes. Il'
pompos. Plimouth, 20 avril.
Les pompes travaillent dans la chambre des
machines de l'Amérique où il y de 8 pieds
et demi, à 9 pieds d'eau. Jusqu'ici on n'a -a pu
faire baisser le niveau. fi, ̃̃̃
• Le même journal dit que le Comte
d'Arnim, ambassadeur à Paris, est déjà, en
possession de ses lettres de rappel. La date à
laquelle il doit les remettre n'est pas encore
fixée, parce que plusieurs membres de la fa-
mille de l'ambassadeur sont malades. L'arri-
vée du successeur du comte d'Arnim à Paris,
dépend de la durée de la session du parlement
allemand. >
'• • ̃» Auguste Mareade.
PARIS AU JOIRIEJOÏR
Chaque journée apporte un nouveau
document a l'histoire un peu embrouillée
du vote du 20 novembre. Une correspon-
dance légitimiste qui se fait remarquer
par son ardeur fougueuse, avait dit ceci
« Los chevau-légers avaient rédigé urte dc-
» claration préalable qui exprimait le but et la
» signification du vote de prorogation. Com-
» ment se fait-il que M. delà Rochette, chargé
» délire cette déclaration, ne soit pas venu à
̃» la la tribune »
M. de la Rochette ainsi pris à partie,
répond par une lettre qui explique l'at-
titude d'une partie de la droite lors de la
prorogation cela fait honneur à la fidé-
lité et non à la perspicacité de ces hono-
rables députés.
Je ne suis pas venu à la tribune, parce que
mes amis eux-mêmes m'en ont empêché-
Et ils m'en ont empêché parce que les per-
sonnes les.plus autorisées nous affirmaient à
tous que la prorogation était une arme qui
n'avait dé valeur que contre le radicalisme;
qu'elle n'arrêterait pas un seul instant la ma-
jorité do l'Assemblée, et que le maréchal de
Mac-Mahon ne serait jamais un obstacle au,
retour de la monarchie, dos qu'il serait pos-
sible de la proclamer.
Ils avaient de plus devant eux les discours
de M. le duc de Broglie et de M, Ernoul,
'tous les deux ministres, et la noble déclara-
tion de M. Chesnclong.
Tout cela leur à paru suffisant.
Comment se fait-il que la prorogation, qui
ptait, à soni origine, une armé .contre; les radi-
caux, soit maintenant devenuè, sous, le nom
de ~ep~MM< 2~aco~n~ni~tabde,- une arme contre
les royalistes ? ̃••̃
Je connais trop les habiles do la politique
pour m'en étonner. (
Je suis bien plutôt tenté de les remercier de
leur franchise d'aujourd'hui, car elle apporte
à nos amis une lumière et une expérience qui,
je l'espère, rie seront pas perdues.
Une seule chose m'étonne et m'afflige, c'est
délire, à la suite de toutes ces menaces, le
nom de l'honorable M. Dopeyre. •
On ne peut que répéter encore une fois
que les motifs qui ont entravé une res-
tauration en novembre existent encore;
on fera difficilement comprendre à l'o-
piriion pourquoi l'on veut revenir sur le
résultat acquis le 20 nombre.
La situation cependant, pourrait de-
venir grave si, comme V Ordre l'insinue
ce soir, les bonapartistes de l'Assemblée
ne votaient point les lois constitution-
nelles. La- (îroite se détachant aussi, le
centre gauche ne se rapprochant pas,
que deviendrait la majorité?
̃ v% Les neuf députés de l'Aisne ont, de
leur côté, lancé un manifeste centre
gauche foncé; il n'y a là-dedans que les
Banalités habituelles aux partis qui, n'é-
tant point gouvernement, ont envie de
le devenir >.> -̃̃ ,•
Aucune détente n'est possible dans la situa-
tion violente et fausse où l'on a engagé notre
politique intérieure, tant que sera debout ce
ministère do l'équivoque, qui est l'ennemi
acharné de la république sans être le repré-
sentant do la mornachio; qui agite tout.diviso
tout, entrave tout, dans un pays avide d'union
et de libre et fécondé activité, ce ministère
d'un prétendu ordre moral qui s'appelle de
son vrai nom réaction, c'est-à-dire négation et
impuissance.
C'est lui qui est l'obstacle essentiel à des
transactions possibles entre le chef do l'Etat
et ces conservateurs véritables que la raison
et le patriotisme ont ralliés la République.
Le. ministère tombé, l'esprit conciliant do la
république conservatrice remplaçant, dans le
gouvernement l'esprit réactionnaire et rétro-
grade, on pourra enfin préparer et accomplir,
dans les meilleures conditions pour la con-
corde' publique j le nécessaire et urgent renou-
vellement de l'Assemblée nationale.
S'il allait être reconnu, il serait perdu.
Au milieu de cette, bande de coquins
et de cette,. collection, de mégères, il n'y
aurait guèye chances d'échapper; et que
deviendrait alors Marianne, que devien-
drait sa vengeance?.
M. Mareuil porta, alors, à ses lèvres,
son verre de madère et l'avala d'un trait.
Le sang reprend aussitôt son cours, et
sa figure recouvre sa couleur naturelle.
Son esprit s'est en même temps rassé-
réné, et il juge la situation dans la plér
nitude de sa clairvoyance.
Il se retourne aussitôt et s'approche de,
Juliette qu'il complimente assez lourde-
ment, puis, prétextant qu'on a négligé'
les fleurs et que ces dames manquent de
bouquets, il demande la permission de
sortir pour en faire provision.
Beaucousin et Gérés yeulei^t. s'y oppo-
ser, mais M. Mareuil insiste en disant
qu'il n'a jamais vu plus aimable dame
que l'aniie de Cérès, qu'il tient abso-
lument a lui offrir un bouquet, et on,le
laisse aller.
î Quant il fut parti, ce fut a qui compli-
menterait davantage Cérès sur les façons
galantes de son « monsieur ».
[ Juliette seule ne disait rien d'excessif
à; ce sujet elle trouvait simplement que
ce monsieur lui faisait l'effet d'être bien
l'homme qui convenait à Cérès.
i Au fond, elle l'avait trouvé horrible-
ment commun.
( La façon dont il s'était sauvé pour al-.
1er chercher des bouquets, lui paraissait
absolument le fait d'un Jocrisse.
j Et elle était loin d'envier à Cérès cette
conquête.
(Pendant ce temps-là, M. Mareuil est
descendu dans la rue où il a rencontré
Martin qui, chaque fois que son maître
vient visiter Gères, l'accompagne se te-
nant caché dans quelque coin, pret à lui
porter secours au moindre signal.
| Michel, lui dit le marquis d'une
vbix qu'iLs'efforçait de rendre calme, je
la tiens cette fois Nous sommes les
maîtres
i Il lui expliqua ensuite ce qui venait do
se passer et lui donna rapidement quel-
ques instructiQns.
T~< ~nt~ ~NM~TM
V M. Barbey d'Aurevilly publie dans
le Constitutionnel un article à la fois bril-
lant et spirituel sur le plus récent in-
succès de M. Flaubert. Nous voulons
parler de la Tentation' de Saint-Antoine. "̃'
II y a des années qu'on parlait de ce vieux
nouveau livre do M. Gustave Flaubert, lequel-
ri'ajpbint, comme on 16 sait, la production fa- 1
cile pt.à qui il faut du temps pour accoucher.
Les sauvages qui cr oient que la lune accouche
à certains jours, encore plus péniblement que
M. :G. Flaubert, tapent sur des vases d'airain
et font un bruit du diablc;pour~l'y décider.
Les amis de M. Flaubert, qui ne sont pas des
sauvages, mais des apprivoisés très aimables
et très doux, pratiquent un peu le même sys-
tème. Pour délivrer leur ami de sa gros-
sesse intellectuelle, ils font du bruit autour du
livre qu'il porte, tout le temps de sa labo-
rieuse gestation, croyant par là l'exciter et lui,
donner la force de le pousser et finalement de
le pondre.
« Ce sera superbe, disent-ils, ce nouveau li-'
vre de Flaubert, mais il y met le temps, car
de pareilles œuvres ne sortent pas aisément
d'un homme. » C'est comme la fourchette de
l'homme à la fourchette; dont on parle tant
en ce moment. Et, en effet, toute 1 érudition,
l' indigestible érudition que M. Flaubert a été
,oblige d'avaler pour faire des livres comme
Salambo et la Tentation de Saint- Antoine,
peut être considérée comme une vraie four-
chette, capable d'étouffer ou de crever son
homme, Déjà, qui ne s'en souvient pas? P
l'homme de talent qui fut, un jour, l'auteur
de Madame Bovary a été cruellement malade
de la fourchette carthaginoise do Salambô
mais enfin elle avait passé, en déchirant, il est
vrai, quelque peu de sa ronommée. Mais la
fourchette égyptienne de saint Antoine ne pas-
sera pas, et l'auteur de cette dangereuse
jonglerie d'érudition en restera strangulé,
**» La République française donne à titre
do curiosité la mercuriale du marché de
Nouméa, à la date.du 1er août 1873, pour
les denrées de consommation.
Le vin ordinaire coûté de 300 à 350
francs la barrique; le sucre de 0,80 cen-
times à 1 fr. 60 le kilog, selon les qua-
lités.
Les viandes fraîches coûtent 3 francs
le kilog (le veau manque) les poulets et
les canards vont de 6'a 8 francs; le pois-
son frais de 1 fr. 50 à 2 francs le kilog;
la douzaine d'oeufs frais coûte de 4 à
5 francs; le beurre salé, 4 à 5 francs le
kilog; la graisse, 3 francs, etc., ete;<-
Une épitaphe, tellement jolie, qu'elle
écarte toute idée: de tristesse, recueillie
dans le cimetière d'Ivry par Gygès, de
Paris-Journal.
î'aî, sur la tombe ou tu reposes,
Mis des rosiers qui vont fleurir;
*̃' Petite âme,ine fois écloses,
Viens de l'aile effleurer ces rosés:
Au printemps j'irai les cueillir.
-t*« Dans une fantaisie humoristique,
médiocre d'ailleurs, que publie la Revue
britannique, Courtisan du malheur, il y
a une page ingénieusement amusante
sur une famille où l'on est budgétivore
d'aïeul en pe,tit-fils, et qui,symbolise les
excès de ce fonctionnarisme que l'Eu-
rope nous envie »., '̃̃'̃;̃̃-
La famille de M. de Cri était dé celles qui
ont trouvé moyen de vivre sur les deniers pu-
blics depuis l'immortelleRévolutioh, comme ils
le faisaient d'ailleurs avant elle, ce qui prouve
une fois de plus que « révolution » et « ré-
formes » ne sont pas synonymes. Quelques
malheurs qui pussent s'abattre sur la tête des
souverains de la France, la famille des de Cri
restait en place, dans de bonnes places en-
core do sorte que, de loin en loin, lorsqu'un
de ces naïfs français qui avaient aidé à ren-
verser un trône était appelé pour quelque af-
faire dans les bureaux d'un ministère ou
d'une administration publique, retrouvant les
do Cri à leur même place, il était porté à se
demander avec stupeur si la révolution à là-
quelle il avait si noblement prêté son con-
cours avait été vraiment bien utile; cette fois
jl avait tout à fait raison.
Les de Cri, cela va sans dire, étaient cousins
par alliance et alliés naturels aussi de la grande
tribu des Jobus, traditionnellement aussi an-
crés à leurs places et à leurs portefeuilles
Comme de véritables teignes. Si l'on s'était ja-
mais amusé à calculer tout l'or que ces deux
respectables familles avaient fait rendre au
trésor public depuis lé jour où elles approchè-
rent leurs lèvres de la-mamelle de l'Etat, on
serait arrivé à un chiffre qui eût certainement
permis de dorer tous les toits, toutes les per-
siennes, toutes les gouttières de France, sans
compter les bornes kilométriques du Havre à
Marseille; si d'autre part l'on avait fait le
compte des services qu elles avaient rendus au
pays en échange d'un tel émargement, on ati-
rait trouvé qu'elles avaient noirci assez do pa-
pier pour allumer les feux de toutes les cuisi-
nes d'Europe pondant un siècle ou tous les ci-
gares du monde pendant l'éternité. Dans l'état
actuel des choses, les deux familles de Cri et Jo-
bus fournissaient tous les épiciers ot mar-
chands de tabac de France de papier pour en-
velopper leurs diverses denrées; dé sorte qu'on
ne peut pas dire que ces nombreuses familles
fussent complètement inutiles à leur généra-
tion. Elles (vivaient grassement d'ailleurs,
n'engraissant toutefois qu'autant que leurs
constitutions individuelles le permettaient. Il ne
Puis, ils se dirigèrent vers une station
de voitures et eh prirent chacun une,
Michel pour aller exécuter les
qu'il avait; reçus, M. Mareuit pour se
faire conduire chez un marchand de
fleurs. '̃
Au bout d'un quart d'heure vingt mi.
nutes au plus, il rentrait chez Cérès,
avec un véritable chargement de fleurs..
Il distribuantes. bouquets à toutes les
dames, après quoi on passa dans la salle
à manger et l'on se mit à table.
A partir de ce moment, M. Mareuil se
montra d'une gaieté charmante il fit
,même un peu le tapageur pour mettre
ses commensaux plus à l'aise et leurper.
mettre d'être aussi bruyants que bon leur
semblerait.
Cérès se demandait vainement à quoi
elle devait attribuer cette gaieté anor-
male, car elle n'avait jamais vu son
« monsieur » comme ça.
La Griffard s'en étonna aussi et en fit
l'observation à tante Verduret.:
Celle-ci lui dit que c'étaient les yeux
noirs de Juliette qui opéraient cette mé-
tamorphose.
Elle met tous les blonds dans cet
état! ajouta-t-elle.
Avons-nous dit que M. de Villehaut-
d'Avron, en prenant le pseudonyme de
Mareuil, s'était en mêmetemps appliqué
une perruque blonde et une enorme
paire de favoris de la môme couleur?
i II s'était fait, en effet, pour sortir de
chez M. de Moruant et venir à Paris, une
véritable tête de marin britannique.
Ce qui éclaire l'explication fournie par
la Verduret.
A la vérité, M. Mareuil se montrait
plein d'empressement vis-à-vis de Ju-
liette, qu'il ne perdait pas un moment
du regard, comme s'il était sous le coup
d'une vive et profonde admiration.
Sa joie, d'ailleurs, exagérée en la
forme, était sincère au foncl il y avait
si longtemps qu'il cherchait la personne
qu'il venait enfin de rencontrer!
Et il était véritablement heureux Son
bonheur, celui de la marquise lui pa-
raissaient désormais assurés."
faisait point bon les attaquer, car, persuadées
que toute la France était leur chose elles sa-
yaient la défendre aussi bien qu'un essaim de
guêpes ou de bourdons.
Comme elles'ne portaient pas un fil sur
leur corps qui n'eût été payé par les deniers
publies elles ne perdaient pas une occasion:
d'affirmer les services qu'elles rendaient au-
public, et si parfois le public no partageait
pas complètement cette manière de voir, il ne
manquait pas de moralistes pour protester
contre l'ingratitude du siècle. <• •
Un très joli et. très, atroce Domino
du Gaulois
Sur le boulevard, un gavroche accoste un
quidam, et quémande
Un -petit sou; mon ambassadeur
Le quidam s'exécute, et le mendiant re-
mercie.
'Un de ses associés d'infortune fait mine de
demander à son tour l'aumône à la même per-
sonne, lorsque, se retournant, le premier ga-
min lui crie: ,•̃
Inutile, Guguste J'ai fait monsieur
BOITE AUX LETTRES
Nous recevons de lord Lytton, premier
secrétaire de l'ambassade'de S. M. bri-
tannique, la lettre suivante
A Monsieur le Rédacteur du Figaro.
Monsieur,
Je viens de lire, dans votre numéro du 20
courant, un fragment intéressant de l'Histoire
de la Littérature contemporaine en Angleterre,
de M. Odyssc-Barot. Après, avoir parlé de
l'établissement du timbre par le cabinet tory
de Bolingbroke, en 1712, et de l'impôt d'un
shilling sur les annonces, M. Odysse-Barot
ajoute, avec raison, que « la liberte réelle de
la" presse est de date toute récente en Angle-
terre ». Permettez-moi, Monsieur, de vous
citer 'quelques faits qui démontreront combien
elle est-récente. En effet, la liberté commer-
ciale^ de la presse existait en France plusieurs
années avant qu'elle n'ait commencé en Angle-
terre et c'est aux efforts de mon père qu'il
faut attribuer cette « liberté réelle dontjouis-
sent aujourd'hui les journaux anglais'.
L'impôt d'un penny tua ce fameux Spectator,
fonde par etecle et Addison, en 1710. L'esprit
de l'un et l'éloquence de l'autre furent impuisr
sants à lutter longtemps contre ïet impôt. Il
était déjà écrasant, niais iMut quadruplé .plus
tard.
Jusqu'à l'année 1835, les impôts accumulés
̃ dont la presse anglaise était frappée en fai-
saient le monopole de quelques grands capi-
talistes. ̃•'̃̃
A part le timbre, qui était alors, de quatre
pence, il y avait un droit sur le poids du pa-
pier imprimé, qui s'éleva jusqu'à trois pence;
et encore un impôt do 3 shillings et 6 peiy;e>
sur chaque annonce. Aussi, il n'existait pas
alors on Angleterre un service postal tel* que
vous l'aviez déjà en France pour l'expédition
des journaux.
Il en résulta qu'à cette époque il no pouvait
exister, en Angleterre, qu'un fort petit nombre
dé journaux. A Paris seul, il y avait presqu'aiï-
tant de journaux que dans tout le Royaume-
Uni. La grande ville de Manchester avait trente
gin-palaces et pas un seul journal. La location
d'un journal, pour une demi-heure, coûtait,
dans les provinces anglaises, un penny.
C'est mon pore qui, le premier, releva ces
faits, en attirant sur eux, a plusieurs reprises,
l'attention du Parlement. Le 14 juin 1832, il
demanda-une commission spéciale pour exa-
miner les moyens de supprimer les impôts sur
la presse, et d'établir pour les journaux un
service postal pareil à celui qui existait déjà
en France. Le 22 mai 1834, et le 21. août 1835,
il renouvela ses efforts, et son projet do ré-
forme, adopté plus tard parle Gouvernement,
constitue aujourd'hui la base des lois qui per-
mettent à un si grand nombre do journaux
excellents de s'établir et de circulér partout
au prix d'un venny.
Sans doute; Monsieur, ces faits n'auront
point échappé aux recherches de M. Odysse.
Barot et si j'ose vous les citer, c'est à fin de
constater que l'exemple de la France a facilité
cette réforme qui donne à la presse anglaise
sa liberté réelle.
Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur, l'as-
surance do mes sentiments les plus distin-
gués. "̃' '̃ "-̃̃̃̃̃ ̃ '̃ '̃̃-̃'
Secrétaire de l'Ambassade d'Angleterre.
Paris, 19 avril 1874.
On a dit souvent que l'art ne vivait que
de contrastes. La remarque est juste. Elle
est vraie aussi pour ce. commerce intelli-
gent qui provoque et patronne les appli.
cations de l'art l'industrie.
Au premier rang, parmi les établisse-
ments où la recherche du beau semble la
plus constante des préoccupations se
place la Grande Maison de Blanc. La se.
maine dernière, elle nous faisait, admi-
rer les merveilleux rideaux brodés que
fabriquent ses manufactures de Tarare,
et dont la parfaite exécution industrielle
ne le cède en rien à la haute, élégance et
au sentiment artistique. Le jury de l'Ex-
position universelle de Vienne a vu sa
Seulement, il ne fallait pas qu'il lais-
sât échapper sa pi'oie.
Mais, les mesures étaient bien prises.
Le dîner jusqu'à la fln fut des pjus
gais. :.̃ ̃
Il était environ minuit et demi lors-
qu'on songea à se séparer,
M. Mareuil dit alors qu'il allait cher-
cher des voitures pour reconduire ces
dames et ces messieurs.
Il y avait à peu près trois-quarts d'heure
qu'il était sorti et qu'on l'attendait, lors-
qu'une des domestiques vint dire à Cérès
que quelqu'un désirait lui parler. Il
Cérès sortit à son tour et se dirigea vers
-l'antichambre. Une minute après la porte'
de la salle à manger s'ouvrait et la société
qui y était réunie voyait entrer avec un
profond étonnement un homme grand et
fort, brun, de la physionomie et la tour-
nure les plus distinguées, portant la pe-
tite tenue d'un officier supérieur dé ca-
valerie.
Mesdames et messieurs, fit le nou-
veau venu en saluant, M. Mareuil s'est
senti, en sortant d'ici, assez gravement
indisposé, et il m'a chargé de venir au-
près de vous, en son lieu et place, ter-*
miner les honneurs de là soirée. Je suis
M. le marquis de Villehaut-d'Avron,
lieutenant-colonel de chasseurs.
A cette déclaration, personne ne bou-
gea la terreur avait passé dans l'âme
de chacun des convives; qui restèrent
cloués à leur place, pâles, tremblants,
consternés, muets.
Le marquis promena quelques se-
condes son regard sur toutes ces physiq-
nomies, puis l'arrêtant sur Juliette et
lui adressant un salut gracieux
-Madame lui dit-il, je ne m'atten-
dais pas au plaisir de me rencontrer ici,
dans votre charmante personne, en pays
de connaissance. J'espère que, moins
cruelle que la dernière fois que j'ai eu
l'honneur de vous voir, vous voudrez
bien me permettre de vous offrir mon
bras pour vous accompagner jusqu'à, te
voiture qui yous attend en bas.
Juliette ne. répondit pas; son corps
sentence ratifiée ave* éelat par le public
le plus distingué de P/àris;
Aujourd'hui cette maison, qui tient à
briguer- tous les suffrages, aspire à un
autre succès1 non' moins désirable du
reste, et- va retenir, parla double attrac-
tion de la solide qualité et du bon mar-
èhjé; une clientèle séduite déjà parle mé-
rite artistique des produits. La fabrica-
tion la plus 'humble; demande sa part
d'examen et d?enthoùsiasme la toile de
ménage, les serviettes de toutes formes,
les torchons, !les tabliers, s'entassent en
piles énormes dans ces vastes galeries,
où hier encore l'admiration était réser-
vée aux tulles brodés et aux dentelles.
Par leurs prix d'une incomparable mo-
dicité, ces produits excellents sollicitent
l'attention de la ménagère. la. plus éco-
nome, de la plus intelligente maîtresse
de maison.
Ce contraste prouve qu'il n'est pas im-
possible de réunir sous une direction
unique, le commerce, des objets de pre-
mière nécessité et celui des articles de
luxe. Il est utile de tenir les dames en
garde contre le préjugé qui les pousse à
rechercher les petites maisons, établies 1
dans les quartiers éloignés pour y faire
des acquisitions avantageuses. Une
grande maison peut seule prétendre à la
fournituré d'institutions comme les hos-
pices et les lycées, et peut seule aussi opé-
rer sur une assez vaste échelle pour faire
à sa clientèle de tous les jours les con-
cessions de prix dont les établissements
publics étaient seuls favorisés. Seule en-
fin, une maison comme celle dont nous
nous occupons peut satisfaire également
à la nécessité, à la convenance ou au
caprice. ;>
Dans la Grande Maison dé Blanc, les
frais généraux disparaissent pour ainsi'
dire en s'éparpillant sur des affaires im-
menses. Les matières premières y sont
achetées sur une telle échelle que la
concurrencé ne peut lui être faite sur
aucun marché de. l'Europe. Seule, parmi
les maisons de détail, elle fabrique elle-
même la plupart de ses produits dans ses
propres usines à Tarare, à Paris et à
Lille. •̃ ̃̃ ̃-̃̃ :̃̃ ̃ t ̃
(Jette dernière particularité a d'inap-
préciables avantages. Non-seulement
l'acheteur économise le gain prélevé par
les intermédiaires, mais il trouve en-
core à la Grande Maison de Blanc la
possibilité de faire exécuter sans frais
les fabrications spéciales comme écus-
sons, chiffres, armoiries, etc.
Ainsi se trouve résolu par cet établis-
sement sans rival à Paris le grand pro-
blème industriel de notre époque Faire
bon et beau à bon marché ̃
j s A. Duplossis.
INFORMATIONS
Les funérailles de Mme la princesse de
la Tour- d'Auvergne -Lauraguais, dont
nous avons annonce la mort, ont été cé-
lébrées hier, à midi,.dans l'église. des
Missions étrangères. • ̃'̃'•
Le deuil était .conduit par Mgr l'arche-
vêque de Bourges le colonel prince
Edouard de la Tôur-d' Auvergne, fils de
la défunte, et le prince Godefroy, son
petit-fils. l ¡, ̃'•̃̃̃̃ ̃
L'enceinte de l'église paroissiale s'est
trouvée trop étroite pour contenir la
foule nombreuse des parents et amis qui
sont venus rendre un dernier hommage
à l'illustre défunte.
Nous avons remarqué dans cette
brillante et sympathique assistance
M. le comte de Vaudreuil, M. le duc de
la Tr.émoïlle, M. le Cte Gédéon de Cler-
mont-Tonnerre. Mme la Vtesse de
Quélen, M. et Mme Drouyn de Lhuys,
Mme la duchesse de Maille, M. le mar-
quis de Dreux-Brézé, M. le duc de Bauf-
fremont, M. le Cte Apponyi, ambassa-
deur d'Autriche Lord Lyons, ambassa-
deur d'Angleterre; M. le Cte Henri de
Chateaubriand, M. Elie de Beaumont,
M. le marquis de Beaumont, M. le mar-
quis et Mme la marquise d'Aoust, M. le
Cte de' Barbantane M. le Vte Benoit
d'Azy, M. le Cte Arthur de la Rochefou-
cauld, M. le général de Fontanges, M. lé
marquis de Maussabre, M. le Cte Alfred
de la Rochefoucauld, M: le Cte d'Aoust,
M. le prince Galitzin, M.leCte deBondy,
M. de Mas Latrie, Mme la Ctesse de Dies-
bach, etc.
Parmi les ecclésiastiques, Mgr de
Margùerye, ancien évêque d'Autun; Mgr
Capri,. auditeur de la nonciature Mgr r
Duplessy, proto-notaire apostolique; M.
l'abbé; Jourdan, vicaire général de Paris;
les RR. PP. Petétot et Matignon; une
délégation du clergé de Bourges, i
Après l'absoute donnée par Mgr Guil-
lemin, évêque de Canton, ami de la dé-
LYTTON,
s'affaissa tout à coup sur son Siège et
roula par terre. Il '̃• ̃̃'̃ 7
Beaucousin fit alors mine de se lever
et de vouloir parler.
Mais, au mêm@; instant, la porte, qui
n'était que poussée derrière le marquis,
se r'ouvrait et donnait passage à un com-
missaire de police ceint de son écharpe
et escorté d'une dizaine d'agents de la
sûreté, le revolver au çûing.
°_= e
CONCLUSION S'_
M. de Villehaut-d'Avron en arrivant
a Paris sous te nom de M. Maréuil, s'é-
tait présenté chez un haut fonctionnaire
de l'Empire et lui avait révélé le secret
de sa résurrection,. attestée par MM. de
Mornant, de Bellombre et Michel, ainsi
que le but qu'il se proposait de pouri
suivre.
C'est grâce à ce haut fonctionnaire
qu'il avait pu mettre immédiatement la
police en mouvement.
jTous les invités de Cérès avaient été
conduits au dépôt de la Préfecture de'
police.
Beaucousin et la Verduret firent im-
médiatement les aveux les" plus com-
plets.
Juliette, désignée comme l'auteur prin-
cipal de l'assassinat du duc de Montra-
vert et de la tentative d'assassinat sur
M. de Villehaut-d'Avron, n'avait été frap-
pée que d'une attaque d'apoplexie, dé-
terminée par la violence des sensations
que lui avait causées -l'apparition de
1 homme qu'elle croyait mort depuis plus
d'un an.
Cette attaque l'avait laissée paralysée
du côté droit, mais la langue n'était pas
prise. ̃
Néanmoins, les docteurs s'attendaient
àce que, d'un moment à l'autre, la mala-
die accomplît son œuvre de destruc-
tion.
Le répit laissé par le mal ne çlui^ en
effet que vingt-quatre heures, '•
funte, le cercueil a été descendu dans
les caveaux de l'église, et dans la soirée
transporté à Saint-Paulet (Aude) où la
famille de La Tour-d 'Auvergne possède
une sépulture de famille.'
Les obsèques de Mlle Marie de Wer-
brouck ont eu lieu hier à inidi, en
l'église Notre-Dame-de-Lorette.
Le deuil était conduit par M. E. de
Werbrouck, son frère.
Autour des parents de la défunte se
groupait une assistance nombreuse; dans
laquelle nous avons remarqué une grande
partie de nos notabilités du monde, de
la banque et du journalisme, et tous les
amis de la famille de Verbrouck.' C~
M. le comte Siméon, ancien député,
ancien sénateur, et président du conseil
de surveillance de la caisse générale des
chemins de fer,;est en ce moment dange-
reusement malade à Paris.
Nous avons lait prendre hier des nou-.i
celles de notre confrère, M. Paillard de*
Villeneuve, gravement malade depuis:i
quelques jours. ?
Aucun mieux ne s'était malheureuse-
ment manifesté dans son état. "?
L'Académie dés sciences vient d'offrir!
à M. Becquerel père, un de ses mejn-*
bres, les plus anciens et les plus estimés,
une médaille commémorative au revers
de laquelle sont gravés çes.mots,
ï 1 OFFERT .̃.
le 13 avril 1874 j
̃ à Villystre doyen des physiciens par ses ,.a
̃"̃ confrères, par ses amis et par ̃>: -•.̃/̃̃>
)•>̃̃ ses admirateurs, i «̃
M. Becquerel, dont l'élection date de
Î829, a lu -son premier mémoire devant-
l'Académie en 1823 depuis cette époque
il n'a jamais cessé de se signaler par des
ouvrages remarquables sur Télectricitéi
etl'électro-chimie. |
C'est après ce demi-siècle de travaux
que l'Académie a pensé que le moment t
était venu de célébrer le jubilé scientifi-
que de M. Becquerel qui, après une car-
rière si laborieuse, a conservé, malgré1
ses quatre-vingt-sept ans, l'activité, l'ar-'
deur et la fécondité d'un jéunerhomme. J
une vente de charité aura lieuj au.
cercle de l'Union artistique, 18; place''
Vendôme, le jeudi 23 et le vendredi 24;j
âvril,: de une heure à six heures. '-̃.̃̃*
̃ -L'orchestre de Waldtetafel s'y fera en-
tendre.
Les boutiques seront tenues par Mnïes
La maréchale, de..Màc-Mahon, -iEsnesb;
André, la comtesse de Bèaulaincourt, là. T,
marquise de Castellane, la duchesse de
Castries, de Chambrun, Couesloing, là 1
duchesse Decazes Ferdinand Duval > l
Hoffnianri, la baronne de Hoffmann, lavV
baronne Lefebvre, la comtesse de Saint- v
Aulaire, Mlle de Saint-Aulaire/et la ba«i
ronne de Saint-Didier.̃•̃ > siyr
̃̃̃ ̃ • • ̃ •'̃'•̃̃. '̃̃)
L'élève du lycée Henri IV, dont nous
avons annonce la tentative de suicide,
est mort hier matin après cinq heu-
res d'une agonie terrible. Ç
Un.vieux clerc d'huissier, du nom de t
Maillard, s'est suicidé hier, eu se préci- c
pitant par sa fenêtre, 81, rua de l'Our- `
cine. Il s'est tué sur le coup. On ignore
les motifs qui l'ont fait agir. ̃ •
II est à rémarquer que, depuis dix ans,
c'est le premier huissier, ou clerc d'huis-" «
sier, qui se suicide. Cetteprofession-là n'a:
rien, à ce qu'il paraît, qui pousse au dé-
sespoir. ceux qui l'exercent, bien en-
tendu. ,1,
LE CRIME DE LA RUE SAINT-JACQUES, M
Ivre comme toute la Pologne réunie,
un nommé Jacquet, gardien aux travaux v
de, l'Hotel-de-Ville, venait de rentrer hier
soir vers huit heures, chez lui, 20 bis, J
faubourg Saint-Jacques, et cherchait un
moyen nouveau de monter son. escalier
sans fatigue. Comme ce moyen ne sa
présentait pas à son esprit et que d'un
autre côté ses jambes alourdies lui refu-
saienfle service, la pochard s'emportait
en invectives contré le propriétaire, con- £
tre le concierge, contre les locataires et ̃>̃
surtout contre rescalier; r
Dans le premier moment les vaisins t
s'en amusèrent, mais la situation se pro-j
longeant, et Jacquet, qui criait de plu» ,r
en plus fort, devenant insupportable, un
autre locataire, nommé Thomas, garçon ï
boucher, vint le prier de rester un peu
tranquille. ̃'>
Mais l'ivrogne, arrivé au paroxysme-1 A:
de la fureur, au lieu d'obtempérer àt
Dans cet espace de temps, Juliette,
après avoir résiste à l'évidence des preu-
ves qui l'accablaient, finit enfin par
avouer. i ̃
Juliette fut donc portée en terre avant-
que la justice eut pu suivre son cours
contre elle, tandis que Beaucousin et la-
Verduret furent condamnés aux travaux
forcés à perpétuité. Jl
Au moment même où la police opérait
chez Cérès, elle se présentait aussi à
l'hôtel Charvallon pour y arrêter Phi-
lippe. ̃<:>'< i
Mais Philippe était absent.
Nous ayons vu, au dire de la Ver'duret,
que l'aide de cuisine avait eu, le matins
même, une entrevue avec Juliette,
A l'issue de cette entrevue, il était
allé rendre visite à Paterne qui précisé-
ment, avait choisi ce jour là pour opé-
rer un déménagement au préjudice de
Mme Griffard. •
Philippe était arrivé à temps et Pa-
terne n'avait fait aucune difficulté de-
l'emmener avec lui à Berlin, où ils ont
aujourd'hui, une maison de banque très
florissante.
itoutes les précautions furent prises
pour que Mme de Villehautrd'Avron pût
apprendre l'existence de son mari sans
eij éprouver une secousse trop violent©.
Point nécessaire de dépeindre leur
bonheur
{Ils firent « un sort » à Cérès ils lui
achetèrent une. forme dans les^ Basses-
Pyrénées, et lui constituèrent une mo-
deste rente viagère.
Elle épousa un brave et solide gars
du pays et devint la plus honnête mère
de famille du monde. `
Reste la Griffard.
Quand elle rentra chez elle, après huit
ours de dépôt, ses chiens, qui avaient
jeune pendant tout ce laps de temps
sous prétexte de la caresser, quand elle
rentra, *-̃ la dévorèrent l
̃̃̃" PIN.
MIE D'AGHONNB; `
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