Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1872-08-10
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 août 1872 10 août 1872
Description : 1872/08/10 (Numéro 223). 1872/08/10 (Numéro 223).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2745916
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LB FIGÀJLO S SAMEDI 10 kOVT 1S72
ne peu avoir imprimé une énormité
comme cela 1
A. propos des relations que Cham eût,
(Evangile selon A. Dumas fils) avec quel-
ques dames des nations pithèque, simia-
que et cynocéphale, et des résultats aux-
quels ces rapprochements donnèrent lieu.
Voici une légende indienne.
Elle aie mérite d'être d'accord avec la
science qui dit que les défauts ou les qua-
lités, les vices ou les vertus de race, un
-instant annihilés, peuvent reparaître
chez les descendants après un laps de
temps quelconque.
Dieu, ayant extrait une côte de l'homme
endormi, la posa près de lui, afin d'avoir
les mains libres pour panser ;la plaie.
Un singe curieux, qui s'était approché,
prit la côte et se sauva.
Cours après lui, dit Dieu arrange
Gabriel qui assistait' à l'opération, et rap-
porte moi la côte.
Quelques instants après, Gabriel reve-
nait piteux avec une queue de singe.
Au moment où je l'atteignais, dit-il,
il escaladait un arbre. Je le saisis par la
queue, mais son élan avait été si violent
que son appendice caudal me resta dans
la main.
Enfin 1 soupira Dieu, contentons-
nous de ça.
Et, de cette queue de singe, il forma la
première femme.
Hier, M. le comte d'O. passe sur le
boulevard; il aperçoit un individu qui
menace un mendiant estropié (il avait
une jambe de bois) et s'avance vers lui
pour le frapper.
,M. le comte d'O. arrête sa voiture et
se précipite pour empêcher cet acte de
lâcheté. ̃•̃•"̃̃
Arrivé entrées" deux adversaires, le
comte d'O. s'aperçoit que l'agresseur
n'a qu'un bras les deux combattants eux-
mêmes constatent d'un coup d'oail que le
comte n'a qu'une main (il a perdu l'autre
à la chasse); on se regarde, on sourit et
M. d'O. remonte dans sa voiture en lais-
sant la paix entre ceux qu'il appelle en
riant ses confrères.
M. B. porte dernièrement son chrono-
mètre à réparer chez un horloger de pro-
vince.
Deux jours après, l'horloger revient
arec la montre qui marche fort bien; en
la déposant sur la table de M. B. il y
joint un papier plié soigneusement
Vous verrez là-dedans, dit-il naïve-
ment à son client, une petite roue que
J'ai trouvée dans votre montre, mais je
n'ai jamais pu savoir où on la mettait.
Et il se retire» comme un homme qui
vient d'accomplir un acte de probité.
Petit écho coupé dans un journal répu-
blicain de province, l'Echo de Givet. L
Dans une commune voisine, coquettement
assise sur la rive droite de la' Meuse, on a
voulu foter l'Emprunt d'une manière gran-
diose.
Il a été couvert 14 fois, a dit un homme
aux targes flancs; eh bien 1,400 rasades ren-
dront hommage à ce gigantesque succès. Est-
ce convenu, les enfanta? i
1.400 oui furent la réponse.
1,400 chopes vidées furent la suite de la ré-
ponse.
On peut faire de grandes choses'avec
i,des gens qui ont d'aussi énergiques dispo-
sitions, et nous recommandons l'homme
aux larges flancs à M. Gambetta comme
préfet..
Un mot charmant de feu M. de Broglie
On parlait devant lui du Journal des
-Débats et on attaquait vertement sa. poli-
tique actuelle.
-Je ne comprends pas, disait celui qui
avait pris la parole, qu'on ose ainsi chan-
ger de conviction.
Pardon! fit M. de Broglie, je vous
trouve bien sévère, injuste même, pour
ce journal. Prenez-le dès sa création, il
ne s'est pas démenti un seul jour; c'est
en vain que vous chercheriez à prouver
qu'il a jamais changé de ligne; il n'a ja-
mais penché que du même côté. celui
du plus fort.
Une enseigne cueillie dans le faubourg
Saint-Martin, à la devanture d'un fabri-
cant, dont il est superflu d'indiquer autre-
ment la spécialité <
IRRIGATEORS SUR MESURE
ABSOLUMENT historique.
On commence à parler de bénéfices
réalisés par la'hausse des primes de l'Em-
prunt. Des sommes fantastiques ont été
gagnées en quelques jours par un boursi-
cotier du passage de l'Opéra.
Bah! disait un de nos grands finan-
ciers, auquel on annonçait le fait, nous le
reverrons dans la misère. Ce n'est qu'une
fortune d'emprunt.
A la correctionnelle
On amène un individu accusé d'avoir
volé une montre, de peu de valeur, du
reste.
Prévenu, vous savez lès faits qui
vous sont reprochés î
Oui, mon président.
Vous avez à répondre à une accusa-
tion de vol.
Oh! mon président^ vous exagérez,
ce n'est pas un vol.
–7 Comment 9
–Le plaignant a reconnu lui-même
que sa montre n'était pas un objet de pris.
On est loin d'avoir tout dit sur la classe
éminemment intéressante et fantaisiste
des employés.
r Voici un petit fait qui, entre autresmé-
rite, possède celui d'être rigoureusement
historique.
Dernièrement, un chef de bureau de-
mande un de ses employés.
-Il est absent pour le moment, ré-
pond un.de ses collègues. Mais il a laissé
son chapeau.
Où est-il donc »
Ea Normandie 1
• M. Jules Favre possède un.ami chez le-
quel il a coutume d'aller s'épancher.
Comme il en sortait l'autre jour, nous
entendîmes le frotteur qui grommelait
C'est assommant quand ce monsieur-
là vient ici, c'est si humide qu'il n'y a
plus moyen de ravoir les parquets.
La petite madame C. qui est d'ailleurs
charmante, a.le défaut d'être légère et de
ne pas assez choisir ses relations.
Son mari lui en fait souvent le re-
proche.
L'autre jour, il la trouve en tête à tête
avec une femme d'allures excentriques.
Il fait la moue.
Oh mon ami lui dit sa femme, il
n'y a pas de mal, je t'assure. C'est une
marchande à la toilette.
Jolie société t
Eh bien quoi ? répond madame C.
en brandissantun exemplaire de l'Homme-
Femme, elle est « de Temple! >
La gare Saint-Lazare présentait hier
matin un spectacle singulier.
Troii' hommes, dont deux mûrs, dan-
saient en rond en chantant le choeur sui-
vant
Pars, pars, pars pour ton île,
Pars pour ton îl«,
Et n'en reviens pas,
Et n'en reviens pas.
On est plus tranquille
Tandis qu't'es là-bas! 1
Para, pars, pars pour ton île,
Et n'en reviens pas 1
Soudain, une tète respectable s'encadra
dans la portière d'un wagon de troisième
classe du train qui partait.
Une voix sortit de la tête.
La voix dit
Je ne suis pas encore en route.
MON PREMIER est une pâte.
MON SECOND casse un sac.
MON TROISIÈME, dans la bouche d'un
Italien, signifie je possède.
Je vais à MON tout. `
Comme ils restaient figés sur une patte
par la stupéfaction, IL continua
MON premier est une pâte, guer on dit
guer-nouille.
MON SECOND est ne ne brite-sac.
MON troisième est sey un Italien dit
s'oi
MON tout est Guernesey.
'•x> #*#
Et le train partit, leur envoyant son pa-
nache de famée dans les yeux.
Quelques journaux d'hier soir annon-
çaient que l'exécution de Doré, Meyer et
Sauvageot, aurait lieu ce' matin place de
la Roquette.
G'est une erreur suivant un usage qui
remonte très haut, jamais on n'exécute
le vendredi, jour où le Christ a été cru-
cifié.
Des expériences fort intéressantes ont
eu lieu hier matin place du Roi-de-Rome
il s'agissait d'essayer le système de che-
min de fer à un rail dont M. Larmanjat
est l'inventeur. Pour lui, il était certain
de la réussite, car il avait déjà mis son
système à l'épreuve surlarouteduRaincy
à Montfermeil.
Ces essais, hier encore,' ont pleinement
réassi. On s'est servi d'un wagon àquatre
roues sur lequel ont pris place une tren-
taine d'invités, parmi lesquels nou.s men-
tionnerons MM. Léon Say, préfet de la
Seine, Alphand, Renaud, Saint-Yves, de
Fontanges, ingénieur en chef du pavé de
Paris, Villepigres, ingénieur civil, et plu-
sieurs autres personnages touchant de
près au monde officiel.
Nous aurons donc probablement des
tramways à vapeur. Enfoncé l'américain
de Sèvres.
Deux distributions de prix ont eu lieu
hier, au lycée de Vanves et au collége de
Fontenay-aux-Roses (Sainte-Barbe.)
M. l'abbé de Léséleuc de Kerouara,
chanoine titulaire de Quimper, est nommé
à l'évêché d'Autun, vacant par la démis-
sion de Mgr de Marguerye.
Mgr de Marguerye a été nommé cha-
noine de premier ordre au chapitre de
Saint-Denis.
On nous annonce que les derniers ré-
sultats de l'Emprunt dans les départe-
ments sont arrivés, hier, au ministère de
l'intérieur.
En présence du nombre toujours crois-
sant de réfractaires de la mobile à arrê-
ter, on vient d'adjoindre à la gendarme-
rie des brigades d'agents de la sûreté.
Plus de cinq cents jeunes gens, arrêtés
la semaine dernière, comparaîtront de-
vant les tribunaux. On a remarqué que
le nombre des réfractaires parisiens était
proportionnellement moins important
qu'en province.
Le ministre de la guerre vient de pren-
dre une décision, concernant les élèves de
l'Ecole polytechnique qui ont été promus
sous-lieutenants. Ces jeunes gens devront
aller au régiment directement jusqu'au
mois de janvier, avant de suivre les cours
des Ecoles d'application de l'artillerie ou
du génie.
Une pétition couverte de plus de 3,000
signatures vient d'être adressée au minis-
tre de la guerre, par des habitants de Pa-
ris, à propos d'une lacune de la nouvelle
loi militaire.
Voici ce qui la motive
Un grand nombre de jeunes gens se sont
engagés, au moment des événements mi-
litaires, sans avoir complètement terminé
leurs études, et beaucoup d'entre eux,
pour lesquels le baccalauréat n'était pas
absolument indispensable, ont négligé de
passer l'examen.
Or, ils se trouvent aujourd'hui, par le
fait de la nouvelle loi militaire, dans l'o-
bligation de servir trois ans et demi ou
quatre ans, tandis que tous ceux qui, pen-
dant la guerre, ont pu préparer leurs exa-
mens, auront la faculté de contracter des
engagements d'un an.
Çn simple certificat d'études, délivré
par les directeurs d'établissements scolai-
res, ne pourrait-il, en ce cas, remplacer
le diplôme de bachelier ? t
C'est ce que demande la pétition.
̃ Saviez-vous que nous étions menacés
de manquer de heefsteaçks?
Nous apprenons aujourd'hui le départ
de nombreux agents commerciaux, char-
gés d'aller faire en Italie des acquisitions
d'animaux de boucherie.
C'est maintenant du Piémont et de la
Lombardie que nous arriveront en grande
partie les bêtes à cornes.
Aujourd'hui samedi, à deux heures, en
l'audience des criées du tribunal civil de
la Seine, aura lieu l'adjudication des hô-
tels, situés 12 et J4 place Vendôme et
d'une terre sise a Lormois, arrondisse-
ment de Corbeil (Seine-et-Oise).
La misé à prix est de 4 millions 600,000
francs.
Cette vente sera faite en exécution d'un
jugement rendu, le 5 juillet dernier, par
le tribunal civil, à la requête de madame
la vicomtesse de Tredern, veuve en pre-
mières noces de M.*Gabriel-Anne-Timo-
léon-Roland de Cossé, marquis de Brissac,
et fille de madame veuve Constant Say,
décédée dernièrement. ̃
Aujourd'hui, à midi précis, seront célé-
brées, en l'église Saint- Jacques-du-Haut-
Pas, les obsèques de M. Delaunay.
Après la cérémonie funèbre, le corps
du défunt sera transporté dans le dépar-
tement de l'Aube.
̃ ;•̃' #*#
Ce matin ont également lieu en l'église
Saint-Thomas-d'Aquin, les obsèques de
M. le comte Melchior du Lac d'Aure de
Montyert, rédacteur de l'Univers.
Tout le monde a parlé des fontaines of-
fertes, par M. Richard-Wallace, à la Ville
dé Paris; mais pas un seul de nos con-
frères n'a encore donné des renseigne-
ments sérieux à ce sujet. Voici donc la
vérité: -•
M. Richard-Wallace a eu la première
Idée de ces fontaines au mois de sep-
tembre 1871. Après s'être assuré de l'ac-
ceptation de la Ville, il en a fait la com-
mande à M. Lebourg. Le sculpteur n'a
pas mis moins de sept mois à terminer
les deux modèles. C'est M. Barbezat, fon-
deur, qui a été chargé d'exécuter cin-
quante fontaines en fer de fonte, dont
quinze fontaines d'applique et trente-
cinq avec cariatides.
Maintenant, quelques détails sur ces
petits monuments
Le jet d'eau de la grande fontaine sort
de l'intérieur de la coupole et tombe dans
la petite vasque qu'entourent les caria-
tides le jet est continu.
Dans l'autre modèle, l'eau sort par la
bouche d'une tête de femme qui couronne
le fronton de la fontaine d'applique. Le
soubassement est en pierre dure du Jura,
et les gobelets sortent de la fabrique de fer
battu de Jappy.
On vient d'afficher, à la mairie du hui-
tième arrondissement, l'extrait du juge^
ment rendu, le 30 juillet dernier, par le
23e conseil de guerre, et condamnant par
contumace, à la déportation dans une en-
ceinte fortifiée, le nommé de Dslley d'A-
vaize, ex-colonel et directeur de la manu-
tention sous la Commune.
On vient également d'afficher au même
endroit les extraits des jugements du 3'
conseil de guerre, en date-dû 17. juillet
dernier, condamnant par contumace, à la
déportation dans une enceinte fortifiée,
les nommés Tessier do Marguerittes, com-
mandant du 69' bataillon, et Jules AUix,
membre de la Commune.
Ce dernier constituait, avec Babick, l'é-
lément gai de la Commune. Tandis que le
premier s'occupait de la fondation d'une
nouvelle religion dont il est le prophète
la religion fusienienne Allix tra-
vaillait la théorie des escargots sympathi-
ques. On sait en quoi consiste cette théo-
rie vous faites cohabiter deux colima-
çons pendant un mois; puis vous placez
l'un à Paris, l'autre à New-York. Vous
chatouillez la corne gauche du colimaçon
de Paris; naturellement il la remue. Aus-
sitôt le colimaçon de New-York exécute le
même mouvement. Rien de plus facile
alors que d'organiser un nouveau système
de télégraphie.
Jules Allix faisait en outre du magné-
tisme. Il exécutait des passes destinées à
faire disparaître M. Thiers et sauter l'ar-
mée de l'ordre. Quand ses collègues étaient
en contradiction avec lui, il les menaçait
de leur envoyer le spectre de Marat leur
chatouiller la plante des pieds.
Jules Allix est actuellement dans une
maison de fous.
Nous avons déjà parlé du guide de
Saint-Denis qui accompagne de lazzis ses
indications, en faisant visiter les tom-
beaux des rois. Plusieurs lettres nous ar-
rivent aujourd'hui, confirmant ce fait. Il
paraît que les plaisanteries de ce bizarre
cicérone sont, non pas communardes,
mais simplement. trè3 spirituelles.
En vous montrant le tombeau de
Henri IV, il vous fait finement remar-
quer que le bon roi n'a plus mal aux
dents, et il aime à constater que Louis XIII
ne peut plus fumer sa pipe.
Du reste, n'aimant pas les communards,
et flétrissant volontiers Félix Pyat.
Avis aux noctambules
Aujourd'hui 9 août commence ungrand
feu d'artifice céleste, qui durera les 10 et
11 et décroîtra le 12.
Ce phénomène se reproduit régulière-
ment chaque année depuis le commence-
ment du siècle. La nuit du 11 est toujours
la plus brillante. Ces étoiles filantes sont
celles que l'on nomme périodiques; les
autres prennent le nomde sporadiques.
Voilà pour le côté 'technique: voici
maintenant pour le côté pittoresque.
Les bonnes femmes prétendent que ces
étoiles sont les âmes errantes des enfants
morts sans être baptisés. Tous les ans,
elles viennent, foule étincelante, se pré-
senter à la porte du Paradis, et saint
Pierre en admetquelques-unes, celles pour
qui on a dit beaucoup de messes. Les au-
tres, celles qui sont repoussées, se remet-
tent à filer dans l'espace jusqu'au mois
d'août de l'année suivante, jouant aux
barres entre les systèmes planétaires,pour
passer le temps.
Dans certaines campagnes de France, il
existe une curieuse superstition à propos
de ces étoiles. Si, pendant qu'il en passe
une, vous avez le temps de vous baisser,
de ramasser un brin d'herbe et de vous
relever, ce brin d'herbe devient un talis-
man. Vous n'av.83 ou'à le déposer dans le
bénitier pendant la messe, et s'il y a une
femme adultère dans l'église, elle se met
aussitôt à pousser des cris perçants.
Recommandé à M. Alexandre Dumas
fils.. •
II se trouve, paraît-il, beaucoup de gour-
mets qui veulent à tout prix devancer
l'ouverture de la chasse en croquant des
perdreaux et des caillas.
Hier, les gardiens de la paix; en obser-
vation près de la gare de Yincennes ont
arrêté trois femmes qui portaient de
grands paniers de blanchisseuses.
A la place du linge il y avait, dans les.
dits paniers, une collection de 200 cailles
et 150 perdreaux.
Elles ont déclaré au commissaire de po-
lice que ce gibier était destiné à des res-
taurateurs qui les débitent à leur clientèle
sous la dénomination fallacieuse de pi-
geons de garenne. PUNCA
̃1l,:«" PUNCS
MBTITBB NOUVBX.Ï.HS
JOURNAL OFFICIEL DU JEUDI 8 AOUT
M. Thirion-Montauban a remis, le 31 juil-
let, les lettres qui l'accréditent en qualité
d'envoyé extraordinaire et ministre pléni-
potentiaire de la république dominicaine
à Paris. Loi portant ouverture d'un crédit
de 50,000 francs aux questeurs de l'Assem-
blée nationale, pour les dépenses de la com-
mission chargée de constater la situation des
arsenaux et des magasins militaires. Loi
approuvant des échanges de terrains entre
l'Etat et des particuliers. Il est institué à
Paris, dans le parc de Montsouris, un obser-
vatoire central de météorologie et de physique
dit globe. Rapport de M. Ch. Blano, au mi-
nistre des beaux-arts, relativement au dépôt,
dans les divers musées et édifices religieux,
des œuvres désignées parla commission créés
en vertu d'un décret du 26 mars 1869, comme
pouvant être distraites du Louvre.– Médailles
f. militaires. ♦
Nouvbixks DIVERSES Hier, au Palais de
Justice, a été adjugé, au prix de 460,050 fr.,
un des plus 'beaux hôtels du rond-point de
l'Etoile. Cet hôtel, dont il a'été souvent ques-
tion dans les chroniques parisiennes des der-
nières années de l'Empire, appartenait à ma-
dame la comtesse R. de Susinu C'est au-
jourd'hui vendredi que l'exposition, des mo-
numents funèbres clôturera, pour que le jury
ait le temps de délibérer. On annonce le
mariage de M. le comte de Seriau, neveu de
M. le duc de Broglie, avec mademoiselle
Ànaïs de Montai. La cérémonie aura lieu de-
main, à l'église de la Madeleine. On an-
nonce que les banquets radicaux vontreoom-
mencer en province.-Pour le pèlerinage que
nous avons annoncé hier, à Ars et à Notre-
Dame de la Salette, le chemin de fer de Lyon
a accordé une réduction de cinquante pour
cent de Paris à Grenoble. Les adhérents sont
vivement engagés à se présenter au plus tôt
aux bureaux, 8, rue François Ier, où se dé-
livrent les billets. ̃̃ 1-
Accidents, crimes et délits Hier, rue
de Penthièvre, le cheval attelé à la voiture
de remise numéro 9,919, eflrayé par le bruit
dés tambours, s'est précipité sur un détache-
ment du 41e de ligne, qui passait dans la rue.
L'un des clairons, le sieur Bazinet (Jean), a
été écrasé. Son état est très alarmant.– Hier
goir, le nommé Lucien Leroy, ouvrier tonne-
lier, saisi par le froid, s'est noyé en se bai-
gnant dans la Seine, à la hauteur du pont
d'Austerlitz. Son cadavre n'a pas encore été
retrouvé.– Avant-hier, dans l'après-midi, un
accident des plus déplorables a eu lieu dans
une fabrique de vis de la rue Sedaine. Le
nommé. Henri D. ouvrier, âgé de dix-huit
ans, a été saisi par une courroie de transmis-
sion et a eu le bras droit et la jambe complé-,
tement broyés. Le malheureux a été trans-
porté, dans un état désespéré, à l'hôpital
Saint-Antoine.
Calendrier ac jour le job* Dem&i.
samedi, 10 août, 223 -jour de l'année, c'est la
Sainte-Philomène. Sainte Philomêne fut mar-
tyrisée à Rome, où son corps fut retrouvé en
1802, lorsqu'on fouilla les lieux consacrés
par la sépulture des martyrs.
Tbmpératorb Hier jeudi, 8 tôAt, le
thermomètre centigrade marquait ,à ,sept
heures du matin, 17 degrés 0 dixième au-des-
su« de zéro; à onze heures, 19 degrés 5 dixiè-
mes; à une heure de l'après-midi, 20 degrés 5
dixièmes; a cinq heures, 19 degrés 0 dixièmes.
Sauteur barométrique 743 millimètre*.
Temps Variable.
ACADÉMIE FRANÇAISE
Séance publique annuelle du &. août 1S72.
La proclamation des prix de vertu et
des prix décernés aux ouvrages utiles aux
mœurs avait attiré une assez nombreuse
affluence hier à l'Institut cependant ce
n'était pas la belle foule que. no os y avons
vue'quélquefois.
Les prix de vertu n'avaient pas amené
beaucoup de jolies femmes, ni de riches
.toilettes. Les académiciens eux-mêmes
étaient .rare», et les quarante fauteuils
qui sont des banquettes- étaient loin d'ê-
tre complétement garnis.
..•̃ ̃ ̃ '̃ •̃'
A deux heures précises, M. le duc- de
Noailles, directeur, fait son entrée dans
la salle, accompagné de M. Camille Rous-
set, chancelier et de M. Patin, secrétaire
/perpétuel..
M. Patin commence aussitôt la lecture
du rapport sur les ouvrages reconnus, par
l'Académie, comme devant avoir une in-
fluence utile sur les mœurs.
Dans la longue énuméraj4onrdes au-
teurs cités par le rapporteur, nous avons
reconnu plusieurs noms, finies et recom-
mandés par d'autres titres que leurs suc-
cès académiques. `
Nous citerons M. Challamel, dévoué bi-
bliothécaire de la Bibliothèque Sainte-Ge-
neviève, auquel a été décerné le prix
Thérouanne, d'une valeur de 4,000 francs,
pour ses Mémoires du peuple français, ou-
vrage plein de faits intéressants, et dont
sept volumes ont déjà paru. `
Un prix Montyon de 2,500 fr., a été ac-
cordé a M. Paul Albert, pour son Histoire
de la littéraiure romaine. Un prix de 1,500
francs a été donné à M. Albert Delpit,
auteur d'un recueil de poésies intitulé
l'Invasion.
Trois prix de 2,500 fr. chacun ont été
remportés par MM. Manuel, François
Coppée et Jules Vernes. Les ouvrages de
ce dernier ont trouvé dans le rapporteur
de l'Académie un appréciateur chaleu-
reux, aux éloges duquel tout le public
s'est associé.
V ::̃ "vw ̃
Lès prix de 2,000 fr. ont été décernés à
1 eidemo^J Ç^^se.g^de|, | m^lemqi;
selle Craven, ainsi qu'à M. Charles Rozan,
pour son charmant ouvrage intitulé la
Bonté.
C'est également avec une vive satisfac-
tion qu'on a entendu nommer MM. Félix
Hément et Casimir Pertus, et surtout M.
Gustave Nadaud, qui, quoique simple
chansonnier, a été jugé par l'Académie
digne de recevoir le prix de la Fondation
Lambert, pour 1872.
Le même prix, pour l'année 1871, a été
attribué à la veuve de M. de Belloy, au-
teur de traductions en vers de Plaute et
de Térence.
̃̃-̃ "T"
Après la lecture du rapport de M. Patin,
M. Camille Rousset a lu des fragments de
l'Eloge de Fauban, par M. Armand Lagro-
let, discours qui a valu à son auteur,
cette année, le prix d'éloquence.
Les fragments choisis par M. Camille
Rousset l'ont été avec un tact parfait, et le
public applaudi plus d'une fois ces cita-
tions où les grands talents et les grandes
vertus de l'illustre homme de guerre sont
admirablement mis en relief.
M. Camille Rousset, conservant la pa-
role, a ensuite donné lecture au nom de
M. le duc de Noailles, du rapport sur les
prix de vertu.
Ce rapport commence par un rapide ex-
posé des événements qui se sont accom-
plis en France depuis deux ans.
« Les champs de bataillent les ambulan-
ces, dit-il, ont fourni plus d'actes de dé-
vouement que toutes les munificences
dont dispose l'Académie n'en pourraient
récompenser; le patriotisme de la popula-
tion, pendant les douloureuses péripéties
du siège de Paris, a produit plus d'exem-
ples de courage et d'abnégation qu'on
n'en pourrait citer. »
Au nombre des rares créations utiles
auxquelles la guerre a donné lieu, le rap-
port cite la Société internationale de secours,
aux blessés et les ambulances privées,
dont l'organisation a trouvé un concours
si empressé dans la presse.
Passant à rénumération des actes de
vertu auxquels elle a pu attribuer une
récompense pécuniaire, le rapporteur cite
une longue et intéressante liste de noms
et de traits que le public accueille avec
des applaudissements.
Nous sommes heureux de retrouver en-
core, au nombre des lauréats que l'Aca-
démie a jugés dignes des prix de vertu,
quelques noms appartenant au monde de
la littérature ou des arts M. Henri de
Bornier, M. Ferdinand Fabre, pour son
beau roman en l'honneur du clergé Les
Courbezon, et M. Ballande, pour l'orga-
nisation de ses matinées dramatiques et
littéraires, si profitables à la vulgarisa-
tion de nos chefs-d'œuvre,
*#* ̃'̃ ̃̃
Mais l'Académie, qui ne dédaigne pas
la misa en scène, avait gardé pour la fin n
son grand effet.
On se rappelle que la ville de Boston,
au moment de la guerre, avait envoyé à
la France une offrande de 800,000 fr.
Cette somme fut répartie suivant le vœu
des Américains, mais un reliquat de
2,000 fr. était resté. L'Académie fut priée
d'en disposer en faveur d'une personne
ayant accompli pendant la guerre un
grand acte de dévouement.
L'Académie a fait don de cette somme
à l'Institut des Frères des écoles chrétien-
nes. Le don n'est rien, mais les paroles
qui ont retenti aujourd'hui, sous les voû-
tes de l'Académie, et qui ont été applau-
dies avec enthousiasme par le public,
sont pour ces hommes admirables une
récompense plus grande que leur modes-
tie n'eût jamais osé ia rêver.
Charles Barcourt.
LE CHEF DE L'ÉTAT EN VOYAGE
̃
Je reçois de Trouville, en dehors de la
correspondance ordinaire du journal,
quelques lettres personnelles dont les au-
teùrs, tous gens honorables au premier
chef, s'exprimant, qui avec aigreur, qui
avec sévérité, qui avec le ton de la plai-
santerie, sur les honneurs militaires et
autres rendus à M. Thiers, le jour de son
arrivée à la station balnéaire.
Je m'inscris tout d'abord contre toutes
ces plaintes, sur quelque ton qu'elles
m'arrivent.
M. Thiers est le chef de l'état.
A ce titre seul, il a droit à tous les res-
pects publics, partout où il se présente.
Que, à Trouville, il y ait eu exagération
dans l'expression de ces hommages à M.
le président de la République que celui-ci
ait peut-être exigé plus qu'il ne convenait
strictement, plus quiil ne lui était dû
même, si l'on veut, sur la quantité et sur
la forme dés honneurs officiels, cela est
possible. Mais tout cela tient aussi au ca-
ractère français et prouve surabondam-
ment que nous aimons toujours le faste
extérieur, et que, Dieu merci 1 nous ne
.sommes pas encore si démocratisés que
nous dédaignions là politesse et le respect
envers nos gouvernants.
Ce n'est pas aux conservateurs à se
plaindre même de ces exagérations dans les
façons d'honorer le premier magistrat de la
République. Il faut que chacun laisse de
côté, en ces cas prévus, un peu de sa mau-
vaise humeur, un peu de sa causticité, un
peu de son mécontentement, un peu de ses
regrets de voir de tels hommages, de tels
honneurs, de tels encens, adressés à un
autre que celui que l'on eût souhaité de
voir à la place de M, Thiers. Il convient
de considérer le fait en lui-même, de ne
pas chercher le nom du représentant du
pouvoir pour qui se déploient tant de dra-
peaux, tonnent tant de canons, battent
aux champs tant de tambours et au-de-
vant de qui accourt la i ouïe curieuse et
courtisane à la fois et en quelques points
reconnaissante. Ce qu'il est bon d'enregis-
trer, ce dont il est bon-.de se-réjouir en
une certaine mesure, c'est que tous ces
hommages, tous ces respects,- toutes ces
marques d'une humilité relative sont
adressés au représentant du pouvoir.
Les démocrates, qui s'en fâchent au
fond, sont fiers en apparence de ces té-
moignages plus ou moins sincères de con-
gratulation, parce qu'il s'agit, du chef 'de
la République et d'un bourgeois arrivé au
sommet des honneurs. Leurs aspirations
et leur vanité sont satisfaites.
Nous autres; conservateurs et monar-
chistes, dont quelques-uns s'offusquent de
tant d'hommages rendus à un président
de République, tout comme s'il était ques-.
tion d'un souverain couronné, notre de-
voir est de nous féliciter, et la raison nous
le commande, de ce que, en France, le
Pouvoir est encore assez respecté pour
qu'on l'adule même.
C'est la preuve la plus claire que le
Pouvoir a encore du prestige phez.nous et
qu'on le croit dans les masses mêmes ofe
le courant actuel des esprits donnerait à
penser que tout sentiment de respect et
de subordination est perdu.
Tant de choses se sont écroulées au-
tour de nous, matérielles et morales, que
c'est une consolation de savoir que l'éclat
de l'autorité personnifiée même dans un"
bourgeois en redingote et au-dessous de
la taille d'un conscrit, exerce une in-
fluence salutaire, et presque de crainte,
sur des citadins frondeurs autant que sur
les paysans.
Ne détruisons pas ce culte du Pouvoir
par nos sarcasmes et par l'explosion de
nos rancunes; il y va, plus qu'on ne croit,
du salut de la société et de l'avenir même,
de nos espérances, opposées à ce triomphe
passager de la République dans la per-
sonne de son représentant le plus haut en
dignité,
Le jour où un chef d'Etat, fût-il présî^
dent de la République, ne serait plus ho-
noré, respecté, congratulé, a couru, »
comme nous voyons que vient de l'être
M. Thiers, il faudrait désespérer absolu-
ment de l'intelligence et de la solidité
morale du pays. Ce jour-là, nous serions
bien près de là catastrophe finale. Et ce
n'est pas aux conservateurs de rien sou-
haiter qui puisse pronostiquer un tel
jour.
M. Thiers, entouré simplement du pres-
tige de son illustration, eût été sans doute,
à Trouville ou ailleurs, l'objet d'uae eu.
riosité discrète. On eût trouvé cela tout
naturel. Investi du pouvoir, il est pour-
suivi par les adulations de la foule qui
va au devant de ses pas, les suit et lui
fait escorte en même temps que les gen-
darmes, c'est peut-être trop à certains
égards, mais c'est un bon symptôme.
Et d'ailleurs, aux Etats-Unis, comme
dans tous les Etats républicains, le prési-
dent est toujours entouré des témoignages
publics de respect, et ses voyages sont
l'occasion d'honneurs et d'hommages dans
lesquels nul ne cherche A voir autre chose
qu'un sentiment de révérence due au pre-
mier magistrat du pays.
Ne nous plaignons pas du spectacle que
nous offre Trouville, gorgeant de visi-
teurs, de troupes, et comptant trois na-
vires de guerre sur sa rade. On est en-
core courtisan en France, même en dé-
mocratie. Tant mieux! gavier Byma. "0
Xavier Eyma. •
LETTRES DE TROUVIllE
Trouville, 7 aôôt
Le séjour du président de la République
au chalet Cordier a légèrement modifié
la physionomie de la plage. Il y a deux
ans encore, Versailles n'était rien autre
chosft q'ïnne viMe !>n ?prmis dans des sou-
venirs historique, dont la grandeur et la
poésie ne furent j jamais dépassées. Un ma-
tin, elle se réveilla capitate, et prit alors
un aspeet mouvementé, presque turbulent,
ainsi qu'il convient aux villes où siège le
gouvernement et où se préparent les ré-
volutions.
Quelque chose d'analogue s'est passé à;
Trouville. Ce n'était hier qu'une cité d'é-
légan ce et de luxe, consacrée par la mode,
vouée aux plaisirs d'une société lassée e,t
blasée; c'est aujourd'hui le faubourg
d'une capitale, qui, désormais, aura sa
place dans l'histoire de la République de
1872, puisque M. Thier3 est venu l'habiter.
Depuis avant-hier, les baigneurs ont
des mines plus graves; il s'y mêla de»
solliciteurs de toutes sortes, arrivés ici
avec l'espoir d'obtenir plus facilement
qu'à Versailles, d«â" audiences de M. de
président de la République $ on y ren-
contre des personnages à l'air soupçon-
neux, à l'œil vigilant, connus seulement
de l'aimable M. Léon Renault, préfet do
police, et qui 'dévisagea); lés passants avec.
ce calme qu'on n'acquiert qu'après avoir,
séjourné dans la rue de Jérusalem.
Puis, nous avons des gendarmes, qtàl*
ques centaines de fantassins, dés enas-
seurs à cheval, un camp près de la gare,
un autre camp près d'Honfleur, une bat-
terie de canons, la min; sire de la guerre,
le général Valazé qui commande à Rouen,
le colonel de Reflya dont les inventions
sont connues, tout un petit état-major
qui jette sur la plage, parmi les toilettes
excentriques de Parisiennes que nos mal-
heurs n'ont pas changées, la variété et le
contraste des uniformes les plus brillants..
Il y avait aussi, hier encore, deux avisos
en rade. Ils sont partis tout à l'heure."
v
i -•̃=•̃̃̃'̃*••̃ !.̃̃ :̃
M. le président de la République nous
arriva, avant-hier; vers quatre heures et
demie. Des voitures l'attendaient à ta
gare, pour lui, sa famille et sa maison, et
le conduisirent sur-ie-chaoip au cnàtet
Gordier. Une demi-heure "après éclatait
une violente tempête qui a duré une
partie de la soirée. Hier matin, dès hait
heures, M. Thiers se promenait sur la
plage d'où la pluie, qui ne discontinuait
pas, l'a bientôt, renvoyé.
Vous avez déjà lu dans les journaux ia
description du chalet Cordier. Cest un
palais en briques et en planches, situé en
haut de la côte, entre la plage et la route ̃
d'Honneur, entouré d'un très beau parc
et transformé par son propriétaire en
une merveiiie architecturale et en un
musée où les objets les plus rares dei
quinzième et seizième siècles sont à
foison. w
Au rez-de-chaussée, il y a un salon que
je ne peux comparer qu'à ce que les An-
glais nomment le hall. C'est une vaste
pièce à vitraux p'eints, où l'œil est attiré
par la diversité de tout ce qu'il peut y
contempler. Tableaux, tapis, vieux meu-
bles, bahuts, bronze, cuivres, marbres,
quelque chose de bizarre, qui dénote chez
le collectionneur qui les a rassemblés là,
l'amour du luxe et du bric-à-brac, et la
goût le plus pur.
A côté de ce salon, une bibliothèque
(c'est là que le président travaille); puia la
salle à manger, l'office, etc., etc.
Au premier étage, quatre chambres avec
cabinet de toilette l'une est occupée par
M. Thiers, l'autre par madame Thiers, la
troisième par mademoiselle Dosne et la
dernière enfin par le général de Cissey.
La chambre qu'habite M. Thiers est oni-
qué en son genre. C'est -le spécimen à la
fois là plus complet, le plus brillant et le
plus luxueux de l'ameublement du sei-
zième siècle. Comme au rez-de-chaussée,
il y a des vitraux peines; le lit à .balda-
quin, placé sur une estrade, est en vieux
chêne, comme les autres meubles, avec
des sculptures qui sont des bijoux. Lea
étoffes des fauteuils et des chaises sont du
temps, et le regard STé sa lasse pas d'ed-
'i 'q
ne peu avoir imprimé une énormité
comme cela 1
A. propos des relations que Cham eût,
(Evangile selon A. Dumas fils) avec quel-
ques dames des nations pithèque, simia-
que et cynocéphale, et des résultats aux-
quels ces rapprochements donnèrent lieu.
Voici une légende indienne.
Elle aie mérite d'être d'accord avec la
science qui dit que les défauts ou les qua-
lités, les vices ou les vertus de race, un
-instant annihilés, peuvent reparaître
chez les descendants après un laps de
temps quelconque.
Dieu, ayant extrait une côte de l'homme
endormi, la posa près de lui, afin d'avoir
les mains libres pour panser ;la plaie.
Un singe curieux, qui s'était approché,
prit la côte et se sauva.
Cours après lui, dit Dieu arrange
Gabriel qui assistait' à l'opération, et rap-
porte moi la côte.
Quelques instants après, Gabriel reve-
nait piteux avec une queue de singe.
Au moment où je l'atteignais, dit-il,
il escaladait un arbre. Je le saisis par la
queue, mais son élan avait été si violent
que son appendice caudal me resta dans
la main.
Enfin 1 soupira Dieu, contentons-
nous de ça.
Et, de cette queue de singe, il forma la
première femme.
Hier, M. le comte d'O. passe sur le
boulevard; il aperçoit un individu qui
menace un mendiant estropié (il avait
une jambe de bois) et s'avance vers lui
pour le frapper.
,M. le comte d'O. arrête sa voiture et
se précipite pour empêcher cet acte de
lâcheté. ̃•̃•"̃̃
Arrivé entrées" deux adversaires, le
comte d'O. s'aperçoit que l'agresseur
n'a qu'un bras les deux combattants eux-
mêmes constatent d'un coup d'oail que le
comte n'a qu'une main (il a perdu l'autre
à la chasse); on se regarde, on sourit et
M. d'O. remonte dans sa voiture en lais-
sant la paix entre ceux qu'il appelle en
riant ses confrères.
M. B. porte dernièrement son chrono-
mètre à réparer chez un horloger de pro-
vince.
Deux jours après, l'horloger revient
arec la montre qui marche fort bien; en
la déposant sur la table de M. B. il y
joint un papier plié soigneusement
Vous verrez là-dedans, dit-il naïve-
ment à son client, une petite roue que
J'ai trouvée dans votre montre, mais je
n'ai jamais pu savoir où on la mettait.
Et il se retire» comme un homme qui
vient d'accomplir un acte de probité.
Petit écho coupé dans un journal répu-
blicain de province, l'Echo de Givet. L
Dans une commune voisine, coquettement
assise sur la rive droite de la' Meuse, on a
voulu foter l'Emprunt d'une manière gran-
diose.
Il a été couvert 14 fois, a dit un homme
aux targes flancs; eh bien 1,400 rasades ren-
dront hommage à ce gigantesque succès. Est-
ce convenu, les enfanta? i
1.400 oui furent la réponse.
1,400 chopes vidées furent la suite de la ré-
ponse.
On peut faire de grandes choses'avec
i,des gens qui ont d'aussi énergiques dispo-
sitions, et nous recommandons l'homme
aux larges flancs à M. Gambetta comme
préfet..
Un mot charmant de feu M. de Broglie
On parlait devant lui du Journal des
-Débats et on attaquait vertement sa. poli-
tique actuelle.
-Je ne comprends pas, disait celui qui
avait pris la parole, qu'on ose ainsi chan-
ger de conviction.
Pardon! fit M. de Broglie, je vous
trouve bien sévère, injuste même, pour
ce journal. Prenez-le dès sa création, il
ne s'est pas démenti un seul jour; c'est
en vain que vous chercheriez à prouver
qu'il a jamais changé de ligne; il n'a ja-
mais penché que du même côté. celui
du plus fort.
Une enseigne cueillie dans le faubourg
Saint-Martin, à la devanture d'un fabri-
cant, dont il est superflu d'indiquer autre-
ment la spécialité <
IRRIGATEORS SUR MESURE
ABSOLUMENT historique.
On commence à parler de bénéfices
réalisés par la'hausse des primes de l'Em-
prunt. Des sommes fantastiques ont été
gagnées en quelques jours par un boursi-
cotier du passage de l'Opéra.
Bah! disait un de nos grands finan-
ciers, auquel on annonçait le fait, nous le
reverrons dans la misère. Ce n'est qu'une
fortune d'emprunt.
A la correctionnelle
On amène un individu accusé d'avoir
volé une montre, de peu de valeur, du
reste.
Prévenu, vous savez lès faits qui
vous sont reprochés î
Oui, mon président.
Vous avez à répondre à une accusa-
tion de vol.
Oh! mon président^ vous exagérez,
ce n'est pas un vol.
–7 Comment 9
–Le plaignant a reconnu lui-même
que sa montre n'était pas un objet de pris.
On est loin d'avoir tout dit sur la classe
éminemment intéressante et fantaisiste
des employés.
r Voici un petit fait qui, entre autresmé-
rite, possède celui d'être rigoureusement
historique.
Dernièrement, un chef de bureau de-
mande un de ses employés.
-Il est absent pour le moment, ré-
pond un.de ses collègues. Mais il a laissé
son chapeau.
Où est-il donc »
Ea Normandie 1
• M. Jules Favre possède un.ami chez le-
quel il a coutume d'aller s'épancher.
Comme il en sortait l'autre jour, nous
entendîmes le frotteur qui grommelait
C'est assommant quand ce monsieur-
là vient ici, c'est si humide qu'il n'y a
plus moyen de ravoir les parquets.
La petite madame C. qui est d'ailleurs
charmante, a.le défaut d'être légère et de
ne pas assez choisir ses relations.
Son mari lui en fait souvent le re-
proche.
L'autre jour, il la trouve en tête à tête
avec une femme d'allures excentriques.
Il fait la moue.
Oh mon ami lui dit sa femme, il
n'y a pas de mal, je t'assure. C'est une
marchande à la toilette.
Jolie société t
Eh bien quoi ? répond madame C.
en brandissantun exemplaire de l'Homme-
Femme, elle est « de Temple! >
La gare Saint-Lazare présentait hier
matin un spectacle singulier.
Troii' hommes, dont deux mûrs, dan-
saient en rond en chantant le choeur sui-
vant
Pars, pars, pars pour ton île,
Pars pour ton îl«,
Et n'en reviens pas,
Et n'en reviens pas.
On est plus tranquille
Tandis qu't'es là-bas! 1
Para, pars, pars pour ton île,
Et n'en reviens pas 1
Soudain, une tète respectable s'encadra
dans la portière d'un wagon de troisième
classe du train qui partait.
Une voix sortit de la tête.
La voix dit
Je ne suis pas encore en route.
MON PREMIER est une pâte.
MON SECOND casse un sac.
MON TROISIÈME, dans la bouche d'un
Italien, signifie je possède.
Je vais à MON tout. `
Comme ils restaient figés sur une patte
par la stupéfaction, IL continua
MON premier est une pâte, guer on dit
guer-nouille.
MON SECOND est ne ne brite-sac.
MON troisième est sey un Italien dit
s'oi
MON tout est Guernesey.
'•x> #*#
Et le train partit, leur envoyant son pa-
nache de famée dans les yeux.
Quelques journaux d'hier soir annon-
çaient que l'exécution de Doré, Meyer et
Sauvageot, aurait lieu ce' matin place de
la Roquette.
G'est une erreur suivant un usage qui
remonte très haut, jamais on n'exécute
le vendredi, jour où le Christ a été cru-
cifié.
Des expériences fort intéressantes ont
eu lieu hier matin place du Roi-de-Rome
il s'agissait d'essayer le système de che-
min de fer à un rail dont M. Larmanjat
est l'inventeur. Pour lui, il était certain
de la réussite, car il avait déjà mis son
système à l'épreuve surlarouteduRaincy
à Montfermeil.
Ces essais, hier encore,' ont pleinement
réassi. On s'est servi d'un wagon àquatre
roues sur lequel ont pris place une tren-
taine d'invités, parmi lesquels nou.s men-
tionnerons MM. Léon Say, préfet de la
Seine, Alphand, Renaud, Saint-Yves, de
Fontanges, ingénieur en chef du pavé de
Paris, Villepigres, ingénieur civil, et plu-
sieurs autres personnages touchant de
près au monde officiel.
Nous aurons donc probablement des
tramways à vapeur. Enfoncé l'américain
de Sèvres.
Deux distributions de prix ont eu lieu
hier, au lycée de Vanves et au collége de
Fontenay-aux-Roses (Sainte-Barbe.)
M. l'abbé de Léséleuc de Kerouara,
chanoine titulaire de Quimper, est nommé
à l'évêché d'Autun, vacant par la démis-
sion de Mgr de Marguerye.
Mgr de Marguerye a été nommé cha-
noine de premier ordre au chapitre de
Saint-Denis.
On nous annonce que les derniers ré-
sultats de l'Emprunt dans les départe-
ments sont arrivés, hier, au ministère de
l'intérieur.
En présence du nombre toujours crois-
sant de réfractaires de la mobile à arrê-
ter, on vient d'adjoindre à la gendarme-
rie des brigades d'agents de la sûreté.
Plus de cinq cents jeunes gens, arrêtés
la semaine dernière, comparaîtront de-
vant les tribunaux. On a remarqué que
le nombre des réfractaires parisiens était
proportionnellement moins important
qu'en province.
Le ministre de la guerre vient de pren-
dre une décision, concernant les élèves de
l'Ecole polytechnique qui ont été promus
sous-lieutenants. Ces jeunes gens devront
aller au régiment directement jusqu'au
mois de janvier, avant de suivre les cours
des Ecoles d'application de l'artillerie ou
du génie.
Une pétition couverte de plus de 3,000
signatures vient d'être adressée au minis-
tre de la guerre, par des habitants de Pa-
ris, à propos d'une lacune de la nouvelle
loi militaire.
Voici ce qui la motive
Un grand nombre de jeunes gens se sont
engagés, au moment des événements mi-
litaires, sans avoir complètement terminé
leurs études, et beaucoup d'entre eux,
pour lesquels le baccalauréat n'était pas
absolument indispensable, ont négligé de
passer l'examen.
Or, ils se trouvent aujourd'hui, par le
fait de la nouvelle loi militaire, dans l'o-
bligation de servir trois ans et demi ou
quatre ans, tandis que tous ceux qui, pen-
dant la guerre, ont pu préparer leurs exa-
mens, auront la faculté de contracter des
engagements d'un an.
Çn simple certificat d'études, délivré
par les directeurs d'établissements scolai-
res, ne pourrait-il, en ce cas, remplacer
le diplôme de bachelier ? t
C'est ce que demande la pétition.
̃ Saviez-vous que nous étions menacés
de manquer de heefsteaçks?
Nous apprenons aujourd'hui le départ
de nombreux agents commerciaux, char-
gés d'aller faire en Italie des acquisitions
d'animaux de boucherie.
C'est maintenant du Piémont et de la
Lombardie que nous arriveront en grande
partie les bêtes à cornes.
Aujourd'hui samedi, à deux heures, en
l'audience des criées du tribunal civil de
la Seine, aura lieu l'adjudication des hô-
tels, situés 12 et J4 place Vendôme et
d'une terre sise a Lormois, arrondisse-
ment de Corbeil (Seine-et-Oise).
La misé à prix est de 4 millions 600,000
francs.
Cette vente sera faite en exécution d'un
jugement rendu, le 5 juillet dernier, par
le tribunal civil, à la requête de madame
la vicomtesse de Tredern, veuve en pre-
mières noces de M.*Gabriel-Anne-Timo-
léon-Roland de Cossé, marquis de Brissac,
et fille de madame veuve Constant Say,
décédée dernièrement. ̃
Aujourd'hui, à midi précis, seront célé-
brées, en l'église Saint- Jacques-du-Haut-
Pas, les obsèques de M. Delaunay.
Après la cérémonie funèbre, le corps
du défunt sera transporté dans le dépar-
tement de l'Aube.
̃ ;•̃' #*#
Ce matin ont également lieu en l'église
Saint-Thomas-d'Aquin, les obsèques de
M. le comte Melchior du Lac d'Aure de
Montyert, rédacteur de l'Univers.
Tout le monde a parlé des fontaines of-
fertes, par M. Richard-Wallace, à la Ville
dé Paris; mais pas un seul de nos con-
frères n'a encore donné des renseigne-
ments sérieux à ce sujet. Voici donc la
vérité: -•
M. Richard-Wallace a eu la première
Idée de ces fontaines au mois de sep-
tembre 1871. Après s'être assuré de l'ac-
ceptation de la Ville, il en a fait la com-
mande à M. Lebourg. Le sculpteur n'a
pas mis moins de sept mois à terminer
les deux modèles. C'est M. Barbezat, fon-
deur, qui a été chargé d'exécuter cin-
quante fontaines en fer de fonte, dont
quinze fontaines d'applique et trente-
cinq avec cariatides.
Maintenant, quelques détails sur ces
petits monuments
Le jet d'eau de la grande fontaine sort
de l'intérieur de la coupole et tombe dans
la petite vasque qu'entourent les caria-
tides le jet est continu.
Dans l'autre modèle, l'eau sort par la
bouche d'une tête de femme qui couronne
le fronton de la fontaine d'applique. Le
soubassement est en pierre dure du Jura,
et les gobelets sortent de la fabrique de fer
battu de Jappy.
On vient d'afficher, à la mairie du hui-
tième arrondissement, l'extrait du juge^
ment rendu, le 30 juillet dernier, par le
23e conseil de guerre, et condamnant par
contumace, à la déportation dans une en-
ceinte fortifiée, le nommé de Dslley d'A-
vaize, ex-colonel et directeur de la manu-
tention sous la Commune.
On vient également d'afficher au même
endroit les extraits des jugements du 3'
conseil de guerre, en date-dû 17. juillet
dernier, condamnant par contumace, à la
déportation dans une enceinte fortifiée,
les nommés Tessier do Marguerittes, com-
mandant du 69' bataillon, et Jules AUix,
membre de la Commune.
Ce dernier constituait, avec Babick, l'é-
lément gai de la Commune. Tandis que le
premier s'occupait de la fondation d'une
nouvelle religion dont il est le prophète
la religion fusienienne Allix tra-
vaillait la théorie des escargots sympathi-
ques. On sait en quoi consiste cette théo-
rie vous faites cohabiter deux colima-
çons pendant un mois; puis vous placez
l'un à Paris, l'autre à New-York. Vous
chatouillez la corne gauche du colimaçon
de Paris; naturellement il la remue. Aus-
sitôt le colimaçon de New-York exécute le
même mouvement. Rien de plus facile
alors que d'organiser un nouveau système
de télégraphie.
Jules Allix faisait en outre du magné-
tisme. Il exécutait des passes destinées à
faire disparaître M. Thiers et sauter l'ar-
mée de l'ordre. Quand ses collègues étaient
en contradiction avec lui, il les menaçait
de leur envoyer le spectre de Marat leur
chatouiller la plante des pieds.
Jules Allix est actuellement dans une
maison de fous.
Nous avons déjà parlé du guide de
Saint-Denis qui accompagne de lazzis ses
indications, en faisant visiter les tom-
beaux des rois. Plusieurs lettres nous ar-
rivent aujourd'hui, confirmant ce fait. Il
paraît que les plaisanteries de ce bizarre
cicérone sont, non pas communardes,
mais simplement. trè3 spirituelles.
En vous montrant le tombeau de
Henri IV, il vous fait finement remar-
quer que le bon roi n'a plus mal aux
dents, et il aime à constater que Louis XIII
ne peut plus fumer sa pipe.
Du reste, n'aimant pas les communards,
et flétrissant volontiers Félix Pyat.
Avis aux noctambules
Aujourd'hui 9 août commence ungrand
feu d'artifice céleste, qui durera les 10 et
11 et décroîtra le 12.
Ce phénomène se reproduit régulière-
ment chaque année depuis le commence-
ment du siècle. La nuit du 11 est toujours
la plus brillante. Ces étoiles filantes sont
celles que l'on nomme périodiques; les
autres prennent le nomde sporadiques.
Voilà pour le côté 'technique: voici
maintenant pour le côté pittoresque.
Les bonnes femmes prétendent que ces
étoiles sont les âmes errantes des enfants
morts sans être baptisés. Tous les ans,
elles viennent, foule étincelante, se pré-
senter à la porte du Paradis, et saint
Pierre en admetquelques-unes, celles pour
qui on a dit beaucoup de messes. Les au-
tres, celles qui sont repoussées, se remet-
tent à filer dans l'espace jusqu'au mois
d'août de l'année suivante, jouant aux
barres entre les systèmes planétaires,pour
passer le temps.
Dans certaines campagnes de France, il
existe une curieuse superstition à propos
de ces étoiles. Si, pendant qu'il en passe
une, vous avez le temps de vous baisser,
de ramasser un brin d'herbe et de vous
relever, ce brin d'herbe devient un talis-
man. Vous n'av.83 ou'à le déposer dans le
bénitier pendant la messe, et s'il y a une
femme adultère dans l'église, elle se met
aussitôt à pousser des cris perçants.
Recommandé à M. Alexandre Dumas
fils.. •
II se trouve, paraît-il, beaucoup de gour-
mets qui veulent à tout prix devancer
l'ouverture de la chasse en croquant des
perdreaux et des caillas.
Hier, les gardiens de la paix; en obser-
vation près de la gare de Yincennes ont
arrêté trois femmes qui portaient de
grands paniers de blanchisseuses.
A la place du linge il y avait, dans les.
dits paniers, une collection de 200 cailles
et 150 perdreaux.
Elles ont déclaré au commissaire de po-
lice que ce gibier était destiné à des res-
taurateurs qui les débitent à leur clientèle
sous la dénomination fallacieuse de pi-
geons de garenne. PUNCA
̃1l,:«" PUNCS
MBTITBB NOUVBX.Ï.HS
JOURNAL OFFICIEL DU JEUDI 8 AOUT
M. Thirion-Montauban a remis, le 31 juil-
let, les lettres qui l'accréditent en qualité
d'envoyé extraordinaire et ministre pléni-
potentiaire de la république dominicaine
à Paris. Loi portant ouverture d'un crédit
de 50,000 francs aux questeurs de l'Assem-
blée nationale, pour les dépenses de la com-
mission chargée de constater la situation des
arsenaux et des magasins militaires. Loi
approuvant des échanges de terrains entre
l'Etat et des particuliers. Il est institué à
Paris, dans le parc de Montsouris, un obser-
vatoire central de météorologie et de physique
dit globe. Rapport de M. Ch. Blano, au mi-
nistre des beaux-arts, relativement au dépôt,
dans les divers musées et édifices religieux,
des œuvres désignées parla commission créés
en vertu d'un décret du 26 mars 1869, comme
pouvant être distraites du Louvre.– Médailles
f. militaires. ♦
Nouvbixks DIVERSES Hier, au Palais de
Justice, a été adjugé, au prix de 460,050 fr.,
un des plus 'beaux hôtels du rond-point de
l'Etoile. Cet hôtel, dont il a'été souvent ques-
tion dans les chroniques parisiennes des der-
nières années de l'Empire, appartenait à ma-
dame la comtesse R. de Susinu C'est au-
jourd'hui vendredi que l'exposition, des mo-
numents funèbres clôturera, pour que le jury
ait le temps de délibérer. On annonce le
mariage de M. le comte de Seriau, neveu de
M. le duc de Broglie, avec mademoiselle
Ànaïs de Montai. La cérémonie aura lieu de-
main, à l'église de la Madeleine. On an-
nonce que les banquets radicaux vontreoom-
mencer en province.-Pour le pèlerinage que
nous avons annoncé hier, à Ars et à Notre-
Dame de la Salette, le chemin de fer de Lyon
a accordé une réduction de cinquante pour
cent de Paris à Grenoble. Les adhérents sont
vivement engagés à se présenter au plus tôt
aux bureaux, 8, rue François Ier, où se dé-
livrent les billets. ̃̃ 1-
Accidents, crimes et délits Hier, rue
de Penthièvre, le cheval attelé à la voiture
de remise numéro 9,919, eflrayé par le bruit
dés tambours, s'est précipité sur un détache-
ment du 41e de ligne, qui passait dans la rue.
L'un des clairons, le sieur Bazinet (Jean), a
été écrasé. Son état est très alarmant.– Hier
goir, le nommé Lucien Leroy, ouvrier tonne-
lier, saisi par le froid, s'est noyé en se bai-
gnant dans la Seine, à la hauteur du pont
d'Austerlitz. Son cadavre n'a pas encore été
retrouvé.– Avant-hier, dans l'après-midi, un
accident des plus déplorables a eu lieu dans
une fabrique de vis de la rue Sedaine. Le
nommé. Henri D. ouvrier, âgé de dix-huit
ans, a été saisi par une courroie de transmis-
sion et a eu le bras droit et la jambe complé-,
tement broyés. Le malheureux a été trans-
porté, dans un état désespéré, à l'hôpital
Saint-Antoine.
Calendrier ac jour le job* Dem&i.
samedi, 10 août, 223 -jour de l'année, c'est la
Sainte-Philomène. Sainte Philomêne fut mar-
tyrisée à Rome, où son corps fut retrouvé en
1802, lorsqu'on fouilla les lieux consacrés
par la sépulture des martyrs.
Tbmpératorb Hier jeudi, 8 tôAt, le
thermomètre centigrade marquait ,à ,sept
heures du matin, 17 degrés 0 dixième au-des-
su« de zéro; à onze heures, 19 degrés 5 dixiè-
mes; à une heure de l'après-midi, 20 degrés 5
dixièmes; a cinq heures, 19 degrés 0 dixièmes.
Sauteur barométrique 743 millimètre*.
Temps Variable.
ACADÉMIE FRANÇAISE
Séance publique annuelle du &. août 1S72.
La proclamation des prix de vertu et
des prix décernés aux ouvrages utiles aux
mœurs avait attiré une assez nombreuse
affluence hier à l'Institut cependant ce
n'était pas la belle foule que. no os y avons
vue'quélquefois.
Les prix de vertu n'avaient pas amené
beaucoup de jolies femmes, ni de riches
.toilettes. Les académiciens eux-mêmes
étaient .rare», et les quarante fauteuils
qui sont des banquettes- étaient loin d'ê-
tre complétement garnis.
..•̃ ̃ ̃ '̃ •̃'
A deux heures précises, M. le duc- de
Noailles, directeur, fait son entrée dans
la salle, accompagné de M. Camille Rous-
set, chancelier et de M. Patin, secrétaire
/perpétuel..
M. Patin commence aussitôt la lecture
du rapport sur les ouvrages reconnus, par
l'Académie, comme devant avoir une in-
fluence utile sur les mœurs.
Dans la longue énuméraj4onrdes au-
teurs cités par le rapporteur, nous avons
reconnu plusieurs noms, finies et recom-
mandés par d'autres titres que leurs suc-
cès académiques. `
Nous citerons M. Challamel, dévoué bi-
bliothécaire de la Bibliothèque Sainte-Ge-
neviève, auquel a été décerné le prix
Thérouanne, d'une valeur de 4,000 francs,
pour ses Mémoires du peuple français, ou-
vrage plein de faits intéressants, et dont
sept volumes ont déjà paru. `
Un prix Montyon de 2,500 fr., a été ac-
cordé a M. Paul Albert, pour son Histoire
de la littéraiure romaine. Un prix de 1,500
francs a été donné à M. Albert Delpit,
auteur d'un recueil de poésies intitulé
l'Invasion.
Trois prix de 2,500 fr. chacun ont été
remportés par MM. Manuel, François
Coppée et Jules Vernes. Les ouvrages de
ce dernier ont trouvé dans le rapporteur
de l'Académie un appréciateur chaleu-
reux, aux éloges duquel tout le public
s'est associé.
V ::̃ "vw ̃
Lès prix de 2,000 fr. ont été décernés à
1 eidemo^J Ç^^se.g^de|, | m^lemqi;
selle Craven, ainsi qu'à M. Charles Rozan,
pour son charmant ouvrage intitulé la
Bonté.
C'est également avec une vive satisfac-
tion qu'on a entendu nommer MM. Félix
Hément et Casimir Pertus, et surtout M.
Gustave Nadaud, qui, quoique simple
chansonnier, a été jugé par l'Académie
digne de recevoir le prix de la Fondation
Lambert, pour 1872.
Le même prix, pour l'année 1871, a été
attribué à la veuve de M. de Belloy, au-
teur de traductions en vers de Plaute et
de Térence.
̃̃-̃ "T"
Après la lecture du rapport de M. Patin,
M. Camille Rousset a lu des fragments de
l'Eloge de Fauban, par M. Armand Lagro-
let, discours qui a valu à son auteur,
cette année, le prix d'éloquence.
Les fragments choisis par M. Camille
Rousset l'ont été avec un tact parfait, et le
public applaudi plus d'une fois ces cita-
tions où les grands talents et les grandes
vertus de l'illustre homme de guerre sont
admirablement mis en relief.
M. Camille Rousset, conservant la pa-
role, a ensuite donné lecture au nom de
M. le duc de Noailles, du rapport sur les
prix de vertu.
Ce rapport commence par un rapide ex-
posé des événements qui se sont accom-
plis en France depuis deux ans.
« Les champs de bataillent les ambulan-
ces, dit-il, ont fourni plus d'actes de dé-
vouement que toutes les munificences
dont dispose l'Académie n'en pourraient
récompenser; le patriotisme de la popula-
tion, pendant les douloureuses péripéties
du siège de Paris, a produit plus d'exem-
ples de courage et d'abnégation qu'on
n'en pourrait citer. »
Au nombre des rares créations utiles
auxquelles la guerre a donné lieu, le rap-
port cite la Société internationale de secours,
aux blessés et les ambulances privées,
dont l'organisation a trouvé un concours
si empressé dans la presse.
Passant à rénumération des actes de
vertu auxquels elle a pu attribuer une
récompense pécuniaire, le rapporteur cite
une longue et intéressante liste de noms
et de traits que le public accueille avec
des applaudissements.
Nous sommes heureux de retrouver en-
core, au nombre des lauréats que l'Aca-
démie a jugés dignes des prix de vertu,
quelques noms appartenant au monde de
la littérature ou des arts M. Henri de
Bornier, M. Ferdinand Fabre, pour son
beau roman en l'honneur du clergé Les
Courbezon, et M. Ballande, pour l'orga-
nisation de ses matinées dramatiques et
littéraires, si profitables à la vulgarisa-
tion de nos chefs-d'œuvre,
*#* ̃'̃ ̃̃
Mais l'Académie, qui ne dédaigne pas
la misa en scène, avait gardé pour la fin n
son grand effet.
On se rappelle que la ville de Boston,
au moment de la guerre, avait envoyé à
la France une offrande de 800,000 fr.
Cette somme fut répartie suivant le vœu
des Américains, mais un reliquat de
2,000 fr. était resté. L'Académie fut priée
d'en disposer en faveur d'une personne
ayant accompli pendant la guerre un
grand acte de dévouement.
L'Académie a fait don de cette somme
à l'Institut des Frères des écoles chrétien-
nes. Le don n'est rien, mais les paroles
qui ont retenti aujourd'hui, sous les voû-
tes de l'Académie, et qui ont été applau-
dies avec enthousiasme par le public,
sont pour ces hommes admirables une
récompense plus grande que leur modes-
tie n'eût jamais osé ia rêver.
Charles Barcourt.
LE CHEF DE L'ÉTAT EN VOYAGE
̃
Je reçois de Trouville, en dehors de la
correspondance ordinaire du journal,
quelques lettres personnelles dont les au-
teùrs, tous gens honorables au premier
chef, s'exprimant, qui avec aigreur, qui
avec sévérité, qui avec le ton de la plai-
santerie, sur les honneurs militaires et
autres rendus à M. Thiers, le jour de son
arrivée à la station balnéaire.
Je m'inscris tout d'abord contre toutes
ces plaintes, sur quelque ton qu'elles
m'arrivent.
M. Thiers est le chef de l'état.
A ce titre seul, il a droit à tous les res-
pects publics, partout où il se présente.
Que, à Trouville, il y ait eu exagération
dans l'expression de ces hommages à M.
le président de la République que celui-ci
ait peut-être exigé plus qu'il ne convenait
strictement, plus quiil ne lui était dû
même, si l'on veut, sur la quantité et sur
la forme dés honneurs officiels, cela est
possible. Mais tout cela tient aussi au ca-
ractère français et prouve surabondam-
ment que nous aimons toujours le faste
extérieur, et que, Dieu merci 1 nous ne
.sommes pas encore si démocratisés que
nous dédaignions là politesse et le respect
envers nos gouvernants.
Ce n'est pas aux conservateurs à se
plaindre même de ces exagérations dans les
façons d'honorer le premier magistrat de la
République. Il faut que chacun laisse de
côté, en ces cas prévus, un peu de sa mau-
vaise humeur, un peu de sa causticité, un
peu de son mécontentement, un peu de ses
regrets de voir de tels hommages, de tels
honneurs, de tels encens, adressés à un
autre que celui que l'on eût souhaité de
voir à la place de M, Thiers. Il convient
de considérer le fait en lui-même, de ne
pas chercher le nom du représentant du
pouvoir pour qui se déploient tant de dra-
peaux, tonnent tant de canons, battent
aux champs tant de tambours et au-de-
vant de qui accourt la i ouïe curieuse et
courtisane à la fois et en quelques points
reconnaissante. Ce qu'il est bon d'enregis-
trer, ce dont il est bon-.de se-réjouir en
une certaine mesure, c'est que tous ces
hommages, tous ces respects,- toutes ces
marques d'une humilité relative sont
adressés au représentant du pouvoir.
Les démocrates, qui s'en fâchent au
fond, sont fiers en apparence de ces té-
moignages plus ou moins sincères de con-
gratulation, parce qu'il s'agit, du chef 'de
la République et d'un bourgeois arrivé au
sommet des honneurs. Leurs aspirations
et leur vanité sont satisfaites.
Nous autres; conservateurs et monar-
chistes, dont quelques-uns s'offusquent de
tant d'hommages rendus à un président
de République, tout comme s'il était ques-.
tion d'un souverain couronné, notre de-
voir est de nous féliciter, et la raison nous
le commande, de ce que, en France, le
Pouvoir est encore assez respecté pour
qu'on l'adule même.
C'est la preuve la plus claire que le
Pouvoir a encore du prestige phez.nous et
qu'on le croit dans les masses mêmes ofe
le courant actuel des esprits donnerait à
penser que tout sentiment de respect et
de subordination est perdu.
Tant de choses se sont écroulées au-
tour de nous, matérielles et morales, que
c'est une consolation de savoir que l'éclat
de l'autorité personnifiée même dans un"
bourgeois en redingote et au-dessous de
la taille d'un conscrit, exerce une in-
fluence salutaire, et presque de crainte,
sur des citadins frondeurs autant que sur
les paysans.
Ne détruisons pas ce culte du Pouvoir
par nos sarcasmes et par l'explosion de
nos rancunes; il y va, plus qu'on ne croit,
du salut de la société et de l'avenir même,
de nos espérances, opposées à ce triomphe
passager de la République dans la per-
sonne de son représentant le plus haut en
dignité,
Le jour où un chef d'Etat, fût-il présî^
dent de la République, ne serait plus ho-
noré, respecté, congratulé, a couru, »
comme nous voyons que vient de l'être
M. Thiers, il faudrait désespérer absolu-
ment de l'intelligence et de la solidité
morale du pays. Ce jour-là, nous serions
bien près de là catastrophe finale. Et ce
n'est pas aux conservateurs de rien sou-
haiter qui puisse pronostiquer un tel
jour.
M. Thiers, entouré simplement du pres-
tige de son illustration, eût été sans doute,
à Trouville ou ailleurs, l'objet d'uae eu.
riosité discrète. On eût trouvé cela tout
naturel. Investi du pouvoir, il est pour-
suivi par les adulations de la foule qui
va au devant de ses pas, les suit et lui
fait escorte en même temps que les gen-
darmes, c'est peut-être trop à certains
égards, mais c'est un bon symptôme.
Et d'ailleurs, aux Etats-Unis, comme
dans tous les Etats républicains, le prési-
dent est toujours entouré des témoignages
publics de respect, et ses voyages sont
l'occasion d'honneurs et d'hommages dans
lesquels nul ne cherche A voir autre chose
qu'un sentiment de révérence due au pre-
mier magistrat du pays.
Ne nous plaignons pas du spectacle que
nous offre Trouville, gorgeant de visi-
teurs, de troupes, et comptant trois na-
vires de guerre sur sa rade. On est en-
core courtisan en France, même en dé-
mocratie. Tant mieux! gavier Byma. "0
Xavier Eyma. •
LETTRES DE TROUVIllE
Trouville, 7 aôôt
Le séjour du président de la République
au chalet Cordier a légèrement modifié
la physionomie de la plage. Il y a deux
ans encore, Versailles n'était rien autre
chosft q'ïnne viMe !>n ?prmis dans des sou-
venirs historique, dont la grandeur et la
poésie ne furent j jamais dépassées. Un ma-
tin, elle se réveilla capitate, et prit alors
un aspeet mouvementé, presque turbulent,
ainsi qu'il convient aux villes où siège le
gouvernement et où se préparent les ré-
volutions.
Quelque chose d'analogue s'est passé à;
Trouville. Ce n'était hier qu'une cité d'é-
légan ce et de luxe, consacrée par la mode,
vouée aux plaisirs d'une société lassée e,t
blasée; c'est aujourd'hui le faubourg
d'une capitale, qui, désormais, aura sa
place dans l'histoire de la République de
1872, puisque M. Thier3 est venu l'habiter.
Depuis avant-hier, les baigneurs ont
des mines plus graves; il s'y mêla de»
solliciteurs de toutes sortes, arrivés ici
avec l'espoir d'obtenir plus facilement
qu'à Versailles, d«â" audiences de M. de
président de la République $ on y ren-
contre des personnages à l'air soupçon-
neux, à l'œil vigilant, connus seulement
de l'aimable M. Léon Renault, préfet do
police, et qui 'dévisagea); lés passants avec.
ce calme qu'on n'acquiert qu'après avoir,
séjourné dans la rue de Jérusalem.
Puis, nous avons des gendarmes, qtàl*
ques centaines de fantassins, dés enas-
seurs à cheval, un camp près de la gare,
un autre camp près d'Honfleur, une bat-
terie de canons, la min; sire de la guerre,
le général Valazé qui commande à Rouen,
le colonel de Reflya dont les inventions
sont connues, tout un petit état-major
qui jette sur la plage, parmi les toilettes
excentriques de Parisiennes que nos mal-
heurs n'ont pas changées, la variété et le
contraste des uniformes les plus brillants..
Il y avait aussi, hier encore, deux avisos
en rade. Ils sont partis tout à l'heure."
v
i -•̃=•̃̃̃'̃*••̃ !.̃̃ :̃
M. le président de la République nous
arriva, avant-hier; vers quatre heures et
demie. Des voitures l'attendaient à ta
gare, pour lui, sa famille et sa maison, et
le conduisirent sur-ie-chaoip au cnàtet
Gordier. Une demi-heure "après éclatait
une violente tempête qui a duré une
partie de la soirée. Hier matin, dès hait
heures, M. Thiers se promenait sur la
plage d'où la pluie, qui ne discontinuait
pas, l'a bientôt, renvoyé.
Vous avez déjà lu dans les journaux ia
description du chalet Cordier. Cest un
palais en briques et en planches, situé en
haut de la côte, entre la plage et la route ̃
d'Honneur, entouré d'un très beau parc
et transformé par son propriétaire en
une merveiiie architecturale et en un
musée où les objets les plus rares dei
quinzième et seizième siècles sont à
foison. w
Au rez-de-chaussée, il y a un salon que
je ne peux comparer qu'à ce que les An-
glais nomment le hall. C'est une vaste
pièce à vitraux p'eints, où l'œil est attiré
par la diversité de tout ce qu'il peut y
contempler. Tableaux, tapis, vieux meu-
bles, bahuts, bronze, cuivres, marbres,
quelque chose de bizarre, qui dénote chez
le collectionneur qui les a rassemblés là,
l'amour du luxe et du bric-à-brac, et la
goût le plus pur.
A côté de ce salon, une bibliothèque
(c'est là que le président travaille); puia la
salle à manger, l'office, etc., etc.
Au premier étage, quatre chambres avec
cabinet de toilette l'une est occupée par
M. Thiers, l'autre par madame Thiers, la
troisième par mademoiselle Dosne et la
dernière enfin par le général de Cissey.
La chambre qu'habite M. Thiers est oni-
qué en son genre. C'est -le spécimen à la
fois là plus complet, le plus brillant et le
plus luxueux de l'ameublement du sei-
zième siècle. Comme au rez-de-chaussée,
il y a des vitraux peines; le lit à .balda-
quin, placé sur une estrade, est en vieux
chêne, comme les autres meubles, avec
des sculptures qui sont des bijoux. Lea
étoffes des fauteuils et des chaises sont du
temps, et le regard STé sa lasse pas d'ed-
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