Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1856-06-29
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 29 juin 1856 29 juin 1856
Description : 1856/06/29 (Numéro 143). 1856/06/29 (Numéro 143).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2694822
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
rioiuo
^ture le Siècle avait M. de Lamartine, la Presse vient
de nous offrir George Sand. _•
La première causerie familière de George Sand est intitu-
lée Autour de la Table.
La table tourne, peut-être, un peu trop, lors de certains
passages, écrits dans une langue prétentieusement et péni-
blement philosophique, avec les obscurités de laquelle on
n'est, généralement, pas assez familier.
Les personnages réunis qui se communiquent les im-
pressions de leurs lectures sont un peu trop précieux dans
leur dialogue, quoiqu'ils ne soient pas ridicules; mais ils
sont faux, comme caractère, et légèrement assommants, dans
leur logique.
̃ Le raisonneur, M. Théodore, un bon homme, est trop
facile à battre; on le croirait, à la faiblesse de ses argu-
ments, un peu le compère de ses adversaires.
-L'enthousiaste Julie est, toufà fait, invraisemblable. Heu-
reusement, 'pour le charme de son sexe, ordinairement
exempt de pédanterie. -Elle est d'un lyrisme philosophico-
poétique insupportable Si elle est mariée, son mari n'a qu'à
se bien tenir, et à craindre le premier poseur humanitaire
qui viendra parler littérature et philosophie mêlées, avec sa
trop incandescente moitié. -En ce cas, il est sûr deson af-
faire. Si elle est garçon, jeunes gens, prenez garde
-Louise, la vieille philosophe qui éprouve immédiate-
ment, le besoin d'écrire une lettre à Victor Hugo, pour se
soulager et pour épancher son âme dans l'âme de l'auteur
des Contemplations, doit être un de ces bas-bleus que l'on
voyait, il y a dix ans, chercher à entreprendre l'éducation des
petits jeunes gens de lettres, à chaque bal masqué de l'Opéra.
| Je les sais toutes par cœur, quant à moi, ces vieilles folles 1
spiritualistes trop éthérées, en théorie, harpies matéria-
listes, en pratique!
Quant à l'auteur, qui résume, à son pointde vue, la synthèse
des Contemplations, je déclare humblement que j'ai d'au-
tant plus admiré ses raisons que je les ai moins comprises.
Cependant, tout cela a l'air d'être très beau je le reli-
rai, cet hiver! avec Evenor et Leucippe.
On demandait à il. Az.
Quand donc vous marierez-vous ?
Moi? jamais.
La raison Y
Comptez-vous pour rien l'agrément de se voir exposé
en tête des annonces, entre les morts et les faillis a
Encore une étoile qui file
Qui file, qui file.file et disparaît.
On vient de signaler à la Bourse l'éclipsé d'un spéculateur
de seconde catégorie, lequel, à la veille d'apurer ses comptes
avec son agent de change, aurait chaussé ses bottes de sept
lieues, non sans avoir la précaution de les garnir de foin, et
voyagerait, à l'heure qu'il est, sur la route de n'importe où.
On assuré que cet exilé volontaire n'a pas cru devoir s'ab-
senter sans tranquilliser sa famille à l'égard de sa position
présente et de ses intentions postérieures. 11 aurait, à en
'croire les on dit, adressé, avant son départ, à sa plus proche
parente, une missive confidentielle conçue à peu près en ces
termes:
« Ma chère sœur,
» Je pars avec six cent mille francs. Je reviendrai avec un
million.
» Sois tranquille et ne t'impatiente pas.
Ton -affectionné frère,
), ••*
» P. S. Paie mes dettes. »
A propos de Bourse, il se livre, à l'heure qu'il est, sur le
terrain des faits divers, un duel de réclames qui rappelle le
mémorable assaut de MM. Huret et Fichet. La Caisse de
commerce et de l'industrie (des États sardes) conjure tous les
matins le public de ne pas la confondre avec le Crédit Mobi-
lier Profumo (pareillement des *tats sardes), lequel riposte
en suppliant le même public de ne pointfaire confusion entre
le Crédit Mobilier Profumo et la Caisse du commerce et de
l'industrie. Nous ne dissimulerons pas aux combattants que
ces appels quotidiens à l'intelligence des lecteurs nous pa-
raissent au moins surperflus quiconque sait épeler ses let-
tres n'est guère susceptible d'établir d'amphibologie entre
deux formules aussi parfaitement dissemblables CAISSE du
COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE. CRÉDIT MOBILIER PuOFUMO.
Il existe entre l'une et l'autre tout juste autant d'analogie
qu'entre les nez camards et les nez aquilins.
Mais peut-être y a-t-il au fond de ce grand tapage, une
charade dont le mot n'est pas très difficile à pénétrer. C'est
un fait avéré, qu'au moment où la Bourse, succombant sous
le poids des exécutions, plongeait vers les bas-fonds de la
baisse, le Crédit mobilier des Etats-Sardes résistait victo-
rieusement à la crise, et que ses actions obtenaient un ac-
cueil bien fait pour troubler le sommeil des gros bonnets
qui président aux destinées de la Caisse du commerce et de
l'industrie. De là les atteintes insidieuses, les attaques per-
fides, les manoeuvres machiavéliques d'un certain AI. ON,
si commode en matière d'insinuations anonymes, lequel s'est
donué mission de contrebattre, à coups de réclame, d'entre-
filets et de dépêches électriques, le succès du Crédit mobilier
sarde, mais dont le travail diplomatique n'a abouti qu'à à
constater l'impuissance de ses efforts.
Quant à nous, qui connaissons M. Vergniolles, banquier du
Crédit mobilier sarde, qui apprécions son intelligence, et qui
estimons son caractère, nous applaudissons cordialement à sa
réussite, et nous engageons M. ON, s'il tient à nous convain-
cre que la Caisse du commerce et de l'industrie est bien une
caisse privilégiée et gouvernementale, à invoquer à ce sujet
une nouvelle dépêche -de M. de Cavour. Mais hélas! c'est ici
le cas de répondre comme sœur Anne à l'héroïne du vieux
conte de Barbe-Bleue
Sœur Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Je ne vois que l'herbe qui verdoie, le soleil qui pou-
droie et. la dépêche qui ne vient pas.
Dans une nouvelle a la main insérée dans notre numéro du
19 courant, nous avons cité le nom de M. Emile Lepape, ar-
chitecte de madame la comtesse de Prémorvan. Nous
avons reçu la visite de M. Lepape, qui nous a assuré que,
volontairement ou involontairement, on nous avait induit en
erreur en nous déclarant qu'il exigeait de tout locataire, à
son entrée dans un logement, le versement de quarante
francs destinés à payer les réparations locatives, qu'il y en
eût ou qu'il n'y en eût pas à fin de location. M. Lepape
nous a communiqué des baux ou des projets de location;
il résulte de leur examen que cette somme serait destinée à
payer la moitié d'un état des lieux rédigé à frais communs.
Arthur se présente, il y a quelques jours, chez mademoi-
selle X, son amie de cœur Lisette, la caméristè, le re-
çoit Madame ne peut pas vous voir aujourd'hui, elle est
indisposée. Je n'y suis pour personne. telle est ma con-
signe.
Arthur s'incline, mais avant de se retirer, il a le temps
d'apercevoir le paletot d'un de ses amis, jeté négligemment
sur un meuble du salon; en Arthur discret, il n'hésite
pas, il embrasse Lisette et se retire.
Quelques jours après, aux Folies-Nouvelles, il rencontre
mademoiselle X, il lui demande avec un intérêt affecté
des nouvelles de sa santé.
J'oubliais! l'autre jour, vous êtes venu, mon petit!
c'est vrai. pardonnez-moi. j'étais malade. et.
Comment donc! j'en suis persuadé, ma chère belle!
j'ai même reconnu, dans le salon, le paletot de votre méde-
cin
Les citations latines de J. J. empêchaient sans doute M. de
Biéville de dormir.
Voici, pour faire concurrence à son gros et savant con-
frère, celle qu'il vient de lancer dans son dernier feuilleton
< Dementat, guos vult perdere JOVIS. 1
Et il y joint, à l'usage des personnes qui ne savent pas le
latin, la traduction suivante
« Jupitor-ôto le jugement à ceux qu'il veut perdre. »
Expliquez-nous donc cela mot à mot, M. de Biéville!
Est-ce que, par hasard, ce serait Jovis que vous traduisez
par Jupiter?
Mais, en sa qualité de génitif, Jovis, qui signifie de Jùpiter,
ne saurait être le sujet de la phrase, à moins que vous n'ayez
entendu par là, conférer au dieu de l'Olympe la particule qui
précède les noms de la nobesse, et t'appeler M. de Jupiter,
comme vous vous appelez M. de Biéville.
Un élève de sixième, consulté sur la citation latine de M.
de Biéville, a prétendu que le feuilletoniste, s'il parvenait à
traduire littéralement son fameux dementat quos vult pedere
Jovis, aurait droit à une exemption de cinq ceuts lignes.
Mais, si c'était une exemption de cinq cents lignes du
Siècle, ce ne serait pas juste, car M. de Biéville aurait eu la
peine, et les lecteurs du Siècle encaisseraient la récompense.
La recette de la représentation organisée à Montmorency
par les soins de madame Anicet Bourgeois, et dont nous avons
rendu compte mercredi dernier, a produit 856 fr., qui ont
été versés dans la caisse des secours pour les inondés.
« A quelque chose malheur est bon, dit un vieux proverbe.
Pour preuve, voici une affiche que nous avons copiée, tout
exprès pour vous, textuellement
AU PROFIT DES INONDÉS
« La maison Auguste (ici, le nom et l'adresse), dont la ré-
putation est faite, et méritée depuis longtemps, voulant venir
en aide aux calamités qui viennent de frapper plusieurs dé-
partements, offre au x consommateurs des chapeaux à prix
réduits, et s'engage, pendant un mois, à verser à la Caisse
des secours 5 Q\U du prix total de sa vente, à partir du 21
juin au 21 juillet.
Aperru des prix:
Beau-feutre mi-castor gris, garniture et tournure riches,
14 50, etc., etc. Réparation en tous genres avec même avan-
tage que sur la vente, etc., etc.
L'honnête industriel qui a fait placarder cette affiche n'a
vu, dans tout ceci, qu'un excellent moyen de faire une bonne
action, en annonçant son petit commerce,– nous en som-
mes convaincus.
Cependant, si tous les commerçants de France, ou même
ceux de Paris seulement, faisaient,' loyalement, pendant un
mois, le sacrifice du 5 p. 100 sur toutes leurs affaires, vous
verriez un beau chiffre, qui viendrait en aide, fort à propos,
aux calamités de l'inondation.
Au fait, c'est une idée Allons, messieurs, si le cœur
vous en dit! l'exemple est. Auguste!
Nous trouvons dans la Presse du mardi, '24 juin, l'annonce
suivante
« UNE PENSION DE DEMOISELLES
» demande des élèves, en échange de fournitures
» de toute espèce. Bureau restant. B. P. »
Nous sommes allés aux renseignements pour savoir qui
fournirait les fournitures:-la pension. où les élèves ? P
Voici comment s'explique l'annonce
Les papas, épiciers, bonnetiers, boulangers, bouchers,
marchands de vins, fruitiers, etc., fourniront leurs petites
filles, comme pensionnaires ou élèves externes; puis, la
pension de demoiselles fournira aux petites filles de l'éduca-
tion, des bons principes, de l'instruction et du catéchisme,
en recevant pour paiement le beurre, le sucre, le poivre,
le savon, le sel, l'huile, le li nge, le pain, la viande, le vin,
les haricots, etc., fournis par le magasin des parents, ayant
fourni les enfants. Cela paralt étrange.aupremier abord, de
fournir un mois d'instruction, par exemple, en échange de
la fourniture d'un pain de sucre mais, approfondissez
bien le mécanisme social, et vous verrez que cela ne se fait
pas autrement dans le monde, et ne peut pas se faire autre-
ment. Bonne-moi de ce que t'as, je te donnerai de c'que
j'ai; c'est la loi de l'échange.
Néanmoins, l'annonce me parait d'u ne rédaction un peu.
naïve.
L'Akbar, d'Alger, a publié le petit entrefilet suivant:
« On a fait cette remarque assez curieuse que M. le mar-
quis de Pastirel, aujourd'hui sénateur, et comme tel chargé
du rapport sur la somme à voter pour les fêtes du baptême
du nouveau-né impérial, à Paris, était, il y a peu d'années,
tuteur, puis chargé de tous les intérêts de M. le comte de
Chambord, l'intermédiaire de ses pensées et surtout de ses
aumônes, notamment lorsqu'il écrivait, au nom du prince,
aux douze maires de Paris, pour leur faire parvenir des
sommes importantes à distribuer aux pauvres, soit lors
des inondations, soit lors de son mariage.
» On s'est souvenu aussi que, dans un roman qu'il a pu-
blié sous ce titre Claire Catalanzé, M. de Pastoret, racon-
tant sa visite dans la maison où naquit, en Corse, Napo-
léon 1er, rappelait qu'au sacre de cet Empereur, il avait eu
l'honneur de figurer comme enfant de chœur et de porter un
cierge à la cérémonie. C'est sans doute pour cela qu'il s'est
tant occupé de celle du baptême actuel.
On nous communique l'original d'une lettre adressée à un
lauréat du Conservatoire de Naples, par le directeur du Bal
de la Rotonde des Grâces pour lui offrir la'place de chef
d'orchestre de son petit bastringue.
Lisez et soyez édifiés, ô lauréats! -voici ce que c'est que
la gloire!
A M. s.
« Le 9 juin 1856.
« Je vous écri a seul fin de terminé avecque vous, relative-
ment au condition que vous désirai relativemen a la place de
chef d'orchestre de mon établissemen, je vous diré donc que
désiran mentandre avecque vous je consans a vous doner
15 fr. par bal ce qui ait plus que vous ne trouveré nul par.
C'est un grand sacrifice que je fait pour que mon établisse-
men puisse lenporter sur les autre de la Courtille. Outre ca
vous aurai du vin à discrétion ce que vous n'aurié pas chez
mais collêgue. Mais je tien'à ce que vôtre titre de loréa soi
sur l'afiche. Ces cela surtout qui. me décide à faire un aussi
grand sacrifice.
» J'attens votre réponse et jai bien l'honeur de vous sa-
luer,
i Miauie Auguste.
Voulez-vous savoir, à quels expédients, le besoin de satis-
faire sa vanité, son égoïsme et ses sensations,peut parfois
réduire un honnête fils de famille lisez ce trait, entre
mille; -il peint les mœurs du temps
Un fils de famille se trouvait gêné, l'an dernier.– Profitant
de sa position et de son crédit, dans le pays de ses pères, il
a acheté, en Bourgogne, au mois de novembre 1855, mille
pièces de vin, à 160 fr. en moyenne, chacune, et payables à
deux années de terme.
Des commerçants du pays les lui ont rachetées, immédia-
tement, à 80 fr. la pièce, et les ont payées comptant.
Le fils de famille va toujours grand train -dans deux
ans pourra-t-il payer 160 mille francs, lui qui a déjà englouti
les 80,000 fr. qu'il a touchés ? Voilà la question.
Heureusement, la famille et les amis du fils de famille, sont
là pour le tirer d'embarras;– sans cela,l*
Le dix-huitième volume, mois de juin, des Petites causes
célèbres, contient le procès complet suivi de l'exécution de
William Palmer. Cette cause mémorable, qui a ému toute
toute l'Angleterre, ne pouvait manquer à la collection si cu-
rieuse que publie M. Frédéric Thomas. (12 volumes expédiés
franco pour 8 fr. par an. On souscrit franco, à Paris,
chez M, Palis, place de la Bourse, 15. )
f.egendre.
^ture le Siècle avait M. de Lamartine, la Presse vient
de nous offrir George Sand. _•
La première causerie familière de George Sand est intitu-
lée Autour de la Table.
La table tourne, peut-être, un peu trop, lors de certains
passages, écrits dans une langue prétentieusement et péni-
blement philosophique, avec les obscurités de laquelle on
n'est, généralement, pas assez familier.
Les personnages réunis qui se communiquent les im-
pressions de leurs lectures sont un peu trop précieux dans
leur dialogue, quoiqu'ils ne soient pas ridicules; mais ils
sont faux, comme caractère, et légèrement assommants, dans
leur logique.
̃ Le raisonneur, M. Théodore, un bon homme, est trop
facile à battre; on le croirait, à la faiblesse de ses argu-
ments, un peu le compère de ses adversaires.
-L'enthousiaste Julie est, toufà fait, invraisemblable. Heu-
reusement, 'pour le charme de son sexe, ordinairement
exempt de pédanterie. -Elle est d'un lyrisme philosophico-
poétique insupportable Si elle est mariée, son mari n'a qu'à
se bien tenir, et à craindre le premier poseur humanitaire
qui viendra parler littérature et philosophie mêlées, avec sa
trop incandescente moitié. -En ce cas, il est sûr deson af-
faire. Si elle est garçon, jeunes gens, prenez garde
-Louise, la vieille philosophe qui éprouve immédiate-
ment, le besoin d'écrire une lettre à Victor Hugo, pour se
soulager et pour épancher son âme dans l'âme de l'auteur
des Contemplations, doit être un de ces bas-bleus que l'on
voyait, il y a dix ans, chercher à entreprendre l'éducation des
petits jeunes gens de lettres, à chaque bal masqué de l'Opéra.
| Je les sais toutes par cœur, quant à moi, ces vieilles folles 1
spiritualistes trop éthérées, en théorie, harpies matéria-
listes, en pratique!
Quant à l'auteur, qui résume, à son pointde vue, la synthèse
des Contemplations, je déclare humblement que j'ai d'au-
tant plus admiré ses raisons que je les ai moins comprises.
Cependant, tout cela a l'air d'être très beau je le reli-
rai, cet hiver! avec Evenor et Leucippe.
On demandait à il. Az.
Quand donc vous marierez-vous ?
Moi? jamais.
La raison Y
Comptez-vous pour rien l'agrément de se voir exposé
en tête des annonces, entre les morts et les faillis a
Encore une étoile qui file
Qui file, qui file.file et disparaît.
On vient de signaler à la Bourse l'éclipsé d'un spéculateur
de seconde catégorie, lequel, à la veille d'apurer ses comptes
avec son agent de change, aurait chaussé ses bottes de sept
lieues, non sans avoir la précaution de les garnir de foin, et
voyagerait, à l'heure qu'il est, sur la route de n'importe où.
On assuré que cet exilé volontaire n'a pas cru devoir s'ab-
senter sans tranquilliser sa famille à l'égard de sa position
présente et de ses intentions postérieures. 11 aurait, à en
'croire les on dit, adressé, avant son départ, à sa plus proche
parente, une missive confidentielle conçue à peu près en ces
termes:
« Ma chère sœur,
» Je pars avec six cent mille francs. Je reviendrai avec un
million.
» Sois tranquille et ne t'impatiente pas.
Ton -affectionné frère,
), ••*
» P. S. Paie mes dettes. »
A propos de Bourse, il se livre, à l'heure qu'il est, sur le
terrain des faits divers, un duel de réclames qui rappelle le
mémorable assaut de MM. Huret et Fichet. La Caisse de
commerce et de l'industrie (des États sardes) conjure tous les
matins le public de ne pas la confondre avec le Crédit Mobi-
lier Profumo (pareillement des *tats sardes), lequel riposte
en suppliant le même public de ne pointfaire confusion entre
le Crédit Mobilier Profumo et la Caisse du commerce et de
l'industrie. Nous ne dissimulerons pas aux combattants que
ces appels quotidiens à l'intelligence des lecteurs nous pa-
raissent au moins surperflus quiconque sait épeler ses let-
tres n'est guère susceptible d'établir d'amphibologie entre
deux formules aussi parfaitement dissemblables CAISSE du
COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE. CRÉDIT MOBILIER PuOFUMO.
Il existe entre l'une et l'autre tout juste autant d'analogie
qu'entre les nez camards et les nez aquilins.
Mais peut-être y a-t-il au fond de ce grand tapage, une
charade dont le mot n'est pas très difficile à pénétrer. C'est
un fait avéré, qu'au moment où la Bourse, succombant sous
le poids des exécutions, plongeait vers les bas-fonds de la
baisse, le Crédit mobilier des Etats-Sardes résistait victo-
rieusement à la crise, et que ses actions obtenaient un ac-
cueil bien fait pour troubler le sommeil des gros bonnets
qui président aux destinées de la Caisse du commerce et de
l'industrie. De là les atteintes insidieuses, les attaques per-
fides, les manoeuvres machiavéliques d'un certain AI. ON,
si commode en matière d'insinuations anonymes, lequel s'est
donué mission de contrebattre, à coups de réclame, d'entre-
filets et de dépêches électriques, le succès du Crédit mobilier
sarde, mais dont le travail diplomatique n'a abouti qu'à à
constater l'impuissance de ses efforts.
Quant à nous, qui connaissons M. Vergniolles, banquier du
Crédit mobilier sarde, qui apprécions son intelligence, et qui
estimons son caractère, nous applaudissons cordialement à sa
réussite, et nous engageons M. ON, s'il tient à nous convain-
cre que la Caisse du commerce et de l'industrie est bien une
caisse privilégiée et gouvernementale, à invoquer à ce sujet
une nouvelle dépêche -de M. de Cavour. Mais hélas! c'est ici
le cas de répondre comme sœur Anne à l'héroïne du vieux
conte de Barbe-Bleue
Sœur Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Je ne vois que l'herbe qui verdoie, le soleil qui pou-
droie et. la dépêche qui ne vient pas.
Dans une nouvelle a la main insérée dans notre numéro du
19 courant, nous avons cité le nom de M. Emile Lepape, ar-
chitecte de madame la comtesse de Prémorvan. Nous
avons reçu la visite de M. Lepape, qui nous a assuré que,
volontairement ou involontairement, on nous avait induit en
erreur en nous déclarant qu'il exigeait de tout locataire, à
son entrée dans un logement, le versement de quarante
francs destinés à payer les réparations locatives, qu'il y en
eût ou qu'il n'y en eût pas à fin de location. M. Lepape
nous a communiqué des baux ou des projets de location;
il résulte de leur examen que cette somme serait destinée à
payer la moitié d'un état des lieux rédigé à frais communs.
Arthur se présente, il y a quelques jours, chez mademoi-
selle X, son amie de cœur Lisette, la caméristè, le re-
çoit Madame ne peut pas vous voir aujourd'hui, elle est
indisposée. Je n'y suis pour personne. telle est ma con-
signe.
Arthur s'incline, mais avant de se retirer, il a le temps
d'apercevoir le paletot d'un de ses amis, jeté négligemment
sur un meuble du salon; en Arthur discret, il n'hésite
pas, il embrasse Lisette et se retire.
Quelques jours après, aux Folies-Nouvelles, il rencontre
mademoiselle X, il lui demande avec un intérêt affecté
des nouvelles de sa santé.
J'oubliais! l'autre jour, vous êtes venu, mon petit!
c'est vrai. pardonnez-moi. j'étais malade. et.
Comment donc! j'en suis persuadé, ma chère belle!
j'ai même reconnu, dans le salon, le paletot de votre méde-
cin
Les citations latines de J. J. empêchaient sans doute M. de
Biéville de dormir.
Voici, pour faire concurrence à son gros et savant con-
frère, celle qu'il vient de lancer dans son dernier feuilleton
< Dementat, guos vult perdere JOVIS. 1
Et il y joint, à l'usage des personnes qui ne savent pas le
latin, la traduction suivante
« Jupitor-ôto le jugement à ceux qu'il veut perdre. »
Expliquez-nous donc cela mot à mot, M. de Biéville!
Est-ce que, par hasard, ce serait Jovis que vous traduisez
par Jupiter?
Mais, en sa qualité de génitif, Jovis, qui signifie de Jùpiter,
ne saurait être le sujet de la phrase, à moins que vous n'ayez
entendu par là, conférer au dieu de l'Olympe la particule qui
précède les noms de la nobesse, et t'appeler M. de Jupiter,
comme vous vous appelez M. de Biéville.
Un élève de sixième, consulté sur la citation latine de M.
de Biéville, a prétendu que le feuilletoniste, s'il parvenait à
traduire littéralement son fameux dementat quos vult pedere
Jovis, aurait droit à une exemption de cinq ceuts lignes.
Mais, si c'était une exemption de cinq cents lignes du
Siècle, ce ne serait pas juste, car M. de Biéville aurait eu la
peine, et les lecteurs du Siècle encaisseraient la récompense.
La recette de la représentation organisée à Montmorency
par les soins de madame Anicet Bourgeois, et dont nous avons
rendu compte mercredi dernier, a produit 856 fr., qui ont
été versés dans la caisse des secours pour les inondés.
« A quelque chose malheur est bon, dit un vieux proverbe.
Pour preuve, voici une affiche que nous avons copiée, tout
exprès pour vous, textuellement
AU PROFIT DES INONDÉS
« La maison Auguste (ici, le nom et l'adresse), dont la ré-
putation est faite, et méritée depuis longtemps, voulant venir
en aide aux calamités qui viennent de frapper plusieurs dé-
partements, offre au x consommateurs des chapeaux à prix
réduits, et s'engage, pendant un mois, à verser à la Caisse
des secours 5 Q\U du prix total de sa vente, à partir du 21
juin au 21 juillet.
Aperru des prix:
Beau-feutre mi-castor gris, garniture et tournure riches,
14 50, etc., etc. Réparation en tous genres avec même avan-
tage que sur la vente, etc., etc.
L'honnête industriel qui a fait placarder cette affiche n'a
vu, dans tout ceci, qu'un excellent moyen de faire une bonne
action, en annonçant son petit commerce,– nous en som-
mes convaincus.
Cependant, si tous les commerçants de France, ou même
ceux de Paris seulement, faisaient,' loyalement, pendant un
mois, le sacrifice du 5 p. 100 sur toutes leurs affaires, vous
verriez un beau chiffre, qui viendrait en aide, fort à propos,
aux calamités de l'inondation.
Au fait, c'est une idée Allons, messieurs, si le cœur
vous en dit! l'exemple est. Auguste!
Nous trouvons dans la Presse du mardi, '24 juin, l'annonce
suivante
« UNE PENSION DE DEMOISELLES
» demande des élèves, en échange de fournitures
» de toute espèce. Bureau restant. B. P. »
Nous sommes allés aux renseignements pour savoir qui
fournirait les fournitures:-la pension. où les élèves ? P
Voici comment s'explique l'annonce
Les papas, épiciers, bonnetiers, boulangers, bouchers,
marchands de vins, fruitiers, etc., fourniront leurs petites
filles, comme pensionnaires ou élèves externes; puis, la
pension de demoiselles fournira aux petites filles de l'éduca-
tion, des bons principes, de l'instruction et du catéchisme,
en recevant pour paiement le beurre, le sucre, le poivre,
le savon, le sel, l'huile, le li nge, le pain, la viande, le vin,
les haricots, etc., fournis par le magasin des parents, ayant
fourni les enfants. Cela paralt étrange.aupremier abord, de
fournir un mois d'instruction, par exemple, en échange de
la fourniture d'un pain de sucre mais, approfondissez
bien le mécanisme social, et vous verrez que cela ne se fait
pas autrement dans le monde, et ne peut pas se faire autre-
ment. Bonne-moi de ce que t'as, je te donnerai de c'que
j'ai; c'est la loi de l'échange.
Néanmoins, l'annonce me parait d'u ne rédaction un peu.
naïve.
L'Akbar, d'Alger, a publié le petit entrefilet suivant:
« On a fait cette remarque assez curieuse que M. le mar-
quis de Pastirel, aujourd'hui sénateur, et comme tel chargé
du rapport sur la somme à voter pour les fêtes du baptême
du nouveau-né impérial, à Paris, était, il y a peu d'années,
tuteur, puis chargé de tous les intérêts de M. le comte de
Chambord, l'intermédiaire de ses pensées et surtout de ses
aumônes, notamment lorsqu'il écrivait, au nom du prince,
aux douze maires de Paris, pour leur faire parvenir des
sommes importantes à distribuer aux pauvres, soit lors
des inondations, soit lors de son mariage.
» On s'est souvenu aussi que, dans un roman qu'il a pu-
blié sous ce titre Claire Catalanzé, M. de Pastoret, racon-
tant sa visite dans la maison où naquit, en Corse, Napo-
léon 1er, rappelait qu'au sacre de cet Empereur, il avait eu
l'honneur de figurer comme enfant de chœur et de porter un
cierge à la cérémonie. C'est sans doute pour cela qu'il s'est
tant occupé de celle du baptême actuel.
On nous communique l'original d'une lettre adressée à un
lauréat du Conservatoire de Naples, par le directeur du Bal
de la Rotonde des Grâces pour lui offrir la'place de chef
d'orchestre de son petit bastringue.
Lisez et soyez édifiés, ô lauréats! -voici ce que c'est que
la gloire!
A M. s.
« Le 9 juin 1856.
« Je vous écri a seul fin de terminé avecque vous, relative-
ment au condition que vous désirai relativemen a la place de
chef d'orchestre de mon établissemen, je vous diré donc que
désiran mentandre avecque vous je consans a vous doner
15 fr. par bal ce qui ait plus que vous ne trouveré nul par.
C'est un grand sacrifice que je fait pour que mon établisse-
men puisse lenporter sur les autre de la Courtille. Outre ca
vous aurai du vin à discrétion ce que vous n'aurié pas chez
mais collêgue. Mais je tien'à ce que vôtre titre de loréa soi
sur l'afiche. Ces cela surtout qui. me décide à faire un aussi
grand sacrifice.
» J'attens votre réponse et jai bien l'honeur de vous sa-
luer,
i Miauie Auguste.
Voulez-vous savoir, à quels expédients, le besoin de satis-
faire sa vanité, son égoïsme et ses sensations,peut parfois
réduire un honnête fils de famille lisez ce trait, entre
mille; -il peint les mœurs du temps
Un fils de famille se trouvait gêné, l'an dernier.– Profitant
de sa position et de son crédit, dans le pays de ses pères, il
a acheté, en Bourgogne, au mois de novembre 1855, mille
pièces de vin, à 160 fr. en moyenne, chacune, et payables à
deux années de terme.
Des commerçants du pays les lui ont rachetées, immédia-
tement, à 80 fr. la pièce, et les ont payées comptant.
Le fils de famille va toujours grand train -dans deux
ans pourra-t-il payer 160 mille francs, lui qui a déjà englouti
les 80,000 fr. qu'il a touchés ? Voilà la question.
Heureusement, la famille et les amis du fils de famille, sont
là pour le tirer d'embarras;– sans cela,l*
Le dix-huitième volume, mois de juin, des Petites causes
célèbres, contient le procès complet suivi de l'exécution de
William Palmer. Cette cause mémorable, qui a ému toute
toute l'Angleterre, ne pouvait manquer à la collection si cu-
rieuse que publie M. Frédéric Thomas. (12 volumes expédiés
franco pour 8 fr. par an. On souscrit franco, à Paris,
chez M, Palis, place de la Bourse, 15. )
f.egendre.
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