Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1856-06-22
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 22 juin 1856 22 juin 1856
Description : 1856/06/22 (Numéro 141). 1856/06/22 (Numéro 141).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2694809
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
f
FIGARO
Une nouvelle à la main d'un de nos collaborateurs,
insérée dans notre dernier numéro, a éveillé la suscep-
tibililé de deux de nos amis, MM E. Norzy et L. Luncl.
Dans notre ignorance des affaires financières, nous
aurions laissé échapper une plaisanterie, suivant nous,
fort anodine, mais qui serait tombée au travers de
discussions mal éteintes comme une étincelle au milieu
:d'un baril de poudre. Figaro est peu boursier de na-
ture et surtout de poche, c'est là son moindre définit.
II est, par conséquent, tout à fait étranger aux ques-
tions de personnes ou de choses qui s'agitent dans le
.temple grec, situé en face le Vaudeville, il n'hésite donc
pas a déclarer à ses deux amis. ce qu'il ne ferait pis
s'il. avait en face de lui deux étrangers, que sa prose
n'est au service d'aucune coterie, qu'elle n'endosse au-
cune rancune et, qu'enfin, la nouvelle à la main en
question ne visait qu'à une plaisanterie, bonne ou
mauvaise, ce serait donc se tromper complètement
•que d'y chercher une pensée hostile et détournée.
II. de Villcmessiint.
ÉCHOS DE PARIS
La correspondance anonyme dont on nous accable au sujet
quidam inconnu nous écrit c;uel'on dit, au quartier Latin,
que Figaro est subventionné pour attaquer ce grand ci-
toyen
• Nous l'avouons, Figaro reçoit, deux fois par semaine, une
subvention assez rondelette. de ses sept mille souscripteurs
habituels.
Donc, il persévère dans sa gredinerie. quoique ce pau-
vre M. de Lamartine soit toujours un grand citoyen! –C'est
du moins, à ce qu'il paraît, l'opinion du quartier Latin
d'aujourd'hui
Du reste, M. de Lamartine a beaucoup donné; -on
nous cite quelques-uns de ceux qui criaillent contre nous,
C'est, au moins, de la reconnaissance; –et puis, c'est la
seule façon dont ils puissent payer leur dette
Pauvre M. de Lamartine!
Il a blasphémé, dans sa désespérance profonde, contre le
progrès et voici que Pelletan l'assomme avec ses lettres
à un homme tombé! Pelletan lui a déjà lancé sept articles
•de quatre à cinq cents lignes à la tête; et il en a encore
trente-trois à publier, pour entrer en matière! Oui,
ses articles sur le progrès n'avancent pas, on le remarque
.avec peine pour M. de Lamartine, le seul qui se croie obligé
de les lire, s'il les lit!
M de Lamartine a renié la poésie, au prolit de la prose,
;daus son dernier Entretien.– Que va penser, de ce noweau
reniement, le petit cénacle de la Tribune des poètes,– recueil
-exclusivement rédigé par des versificateurs, dont quelques-
uns deviendront peut-être des poètes ou de bons prosateurs.
-On ne sait pas!– Barrillot est homme à lui répondre, im-
médiatement, comme Pelletan, mais à sa façon, c'est-à-
.dire par un volume de dix-neuf mille vers
Il prouvera la poésie, en rimant!
Figaro est un excellent confrère.
On nous annonce un échinement en alexandrins (au fait,
«si-ce bien en alexandrins, je l'ignore! ) par Triboulet, dans
le prochain numéro de la Tribune des poètes.
Nous engageons donc tous nos amis et tous nos ennemis à
acheter ledit numéro. 11 faut bien encourager les talents
à naître.
La Tribune des poètes fera, ce jour-là, un tirage excep-
iiannel.
On nous racontait, hier, un trait charmant de M. de La-
martine; s'il ne prouve pas la misère du pauvre grand
homme, au moins il prouve son bon cœur; c'est pourquoi
nous le rapportons ici, pour faire comprendre comment l'ar-
gent sort si facilement des poches de l'adorable écrivain.
Une personne de ses amies va le voir et lui parle gentiment
de ses petits embarras pécuniaires, à elle.
M. de Lamartine lui offre deux billets de mille francs.
Oh monsieur de Lamartine, s'écrie le visiteur confus,
.vous êtes vraiment trop bon. Dans un pareil moment, où
je vous sais si gêné. Je ne pourrais accepter.
Acceptez, acceptez toujours, mou ami Acceptez sans
crainte. Moi, je n'ai pas de petits besoins!
Autre anecdote
Titre Le Bouquet de violette ou Magnificence et va-
nité.' 1 1.
M. de Lamartine était allé passer quelques semaines à
Saint-Point. Un jour, dans une promenade chez ses pay-
sans et sur ses domaines, il rencontre une jeune paysanne
qui lui offre, comme à son Seigneur, un bouquet de violettes.
Le grand poète enchanté prend gracieusement le bouquet,
et met une pièce de vingt francs dans la main de la jeune
paysanne..
Le cadtau fit du bruit dans le pays; aussi, assure-t-on,
et nous le croyons sans peine, que, le lendemain, le surlan-
demain et les jours suivants, M. de Lamartine, le Seigneur,
rencontra, -dans ses excursions, toujours une nouvelle
paysanne, avec un nouveau bouquet.
M. de Lamartine, toujours grandiose et splendide dans ses
largesses seigneuriales, se crut obligé, chaque fois, de donner
vingt francs à chaque paysanne!
El .c'est ainsi qu'il arrange ses affaires, flans chacun de
ses voyages à Saint-Point!
Avez-vous assisté à une première représentation d'un ou-
vrage dont la réussite est indécise et languit?
Quelques bons coups de sifflet se font entendre les
amis réveillés bondissent et applaudissent pour soutenir la
pièce qui tombe; la passion du pour et du contre se
mettent de la partie l'affaire est disputée; –bref, l'œuvre
obtient un succès de curiosité.
On nous assure que le pauvre poète se félicite intérieure-
ment, depuis quelques jours, de notre cabale. Les sous-
criptions augmentent. Le zèle des tièdes s'est réchauffé.
cela marche Allons tant mieux. La vérité et le poète
y gagnent Et Figaro n'y perd rien
Erratum. Dans notre avant-dernier numéro, dans le pe-
til, écho consacré à M. Champfleury et a sa vieille faïence
chinoise, nos compositeurs ont écrit XIVe siècle, au lieu de
XVI0 (1590), époque de la mort de Bernard de l'alyssy, à
Saintes. Un correspondant spirituel nous fait remarquer,
à ce sujet, que quand on réprimande les autres, il faut ne
pas commettre d'erreuip .soi-même c'est juste, et nous ré-
parons une erreur, qui n'était pas la notre. 0 correspon-
dant, es-tu satisfait? '?
J'ai reçu quatre nouvelles lettres pour le concours Vac-
guerie; un jour que l'espace me permettra de le faire, je
les publierai, avec force compliments a l'adresse des concur-
rents.
Puis je ferai mon rapport, sans bé.bé.gay.er, sur les
pièces du concours; tout en rendant justice aux louables
efforts des athlètes de la lutte je conclurai élégamment
ceci -aucun des concurrents n'a mérité le prix.
Je traiterai le sujet, incidemment, moi-même, en style
fleuri.
Et mon rédacteur en chef sera si enthousiasmé, qu'il pro-
clamera bien haut que le sujet du concours n'est plus à trai-
ter, et que, dans sa pensée, le rapporteur a mérité le prix.
Voilà le programme de la cérémonie. Abonnés,
prrrrnez vos billets!
Nota. Madame Plessy déclamera quelques-unes des plus
belles scènes de Tragaldabas.
On craint dans plusieurs départements de nouvelles inon-
dations espérons que la Providence nous épargnera ces
nouveaux malheurs!
Si je me sers de celte 'expression, ce n'est point en volti-
geur du groupe des Voltairiens, non. C'est en homme ré-
cemment converti, par une lettre bien convaincue et bien
naïve que nous avons reçue d'un abonné de Lyon, M. Emile
C, au sujet de nos échos de l'autre jour, sur l'interprétation
de la cause des inondations,-selon monseigneur de Bonald.
•Noire honorable correspondant nous affirme que nous sa-
vons que rien n'ai rive en ce monde, sans la permission de la
Providence, et que « de tous temps, les fléaux qui aflligent
l'humanité, tels que la famine, la peste, ont été regardés
comme autant d'instruments de la colère divine, châtiments
qui atteignent souvent les bons comme les méchants, mais
où la justice céleste a son cours. »
Un journal qui se respecte ne doit jamais plaisanter avec
un abonné. Donc, j'espère que la Providence, puisque
rien n'arrive sans sa permission en ce monde,-daignera nous
épargner ce nouveau malheur, qu'elle ne le permettra pas,
et, au besoin, je prie toutes les personnes qui la représen-
tent sur la terre de vouloir bien joindre leurs prières aux
miennes, à ce sujet.
Si «nseul juste s'en mêle, la tradition peut nous faire es-
pérer que nos cités seront épargnées.
Mais.
Il y a un mais., oserai-je me permettre ce mais; -oui,
avec déféience, pour la conviction de notre abonné, et, ce-
pendant, avec une cei laine hardiesse rationaliste que je le
prie de me pardonner.
La part de la Providence faite, je fais celle du librearbitre,
la prov idence humaine de l'homme Il est dans la provi-
dence du feu de brûler; dans celle de l'eau tombant des
montagnes, de couler; dans cel!e du rocher qui tombe sur
quelque chose ou sur quelqu'un, de broyer ce quelqu'un ou
ce quelque chose; dans celle de la foudre, de frapper par-
tout; dans celle de la peste, de miner, d'anéantir la vie
humaine; dans celle de la disette, d'affamer, etc., etc.
Mais, il est aussi, dans la providence humaine, de prendre
quelques petites précautions efficaces, contre celle du feu
de travailler à ce que les eaux amoncelées s'écoulent avec
plus ou moins de lenteur toute la question des inondations
est là Faire que l'eau qui descend de tel endroit connu, au
lieu de s'échapper avec fracas, avec une impétuosité irrésis-
tible, sur les terres et sur les cités, en quelques heures, s'é-
coule plus lentement, progressivement, et en quelques se-
maines » il en est de même de toutes les fatalités des
choses la précaution humaine, le paratonnerre, l'hygiène,
l'épargne des grains, etc., etc., toutes ce.s petites providences
humaines ne peuvent-elles neutraliser les permissions de
l'autre, -de la grande?
Sans manquer de respect aux choses respectables, selon
l'expression de notre abonné lyonnais, n'est-il pas permis
de représenter, humblement, à Sa Majesté la Providence,
qu'au point de vue de nos petites affaires, elle abuse, peut-
être un peu trop largement, depuis quelque temps, de la per-
mission qu'elle accorde aux éléments de les déranger? P
AiCe-loi, le ciel t'aiderai qui nous a dit cela P.
Eh cher abonné,-e.'cst le bon Dieu, dont la Providence nous
a donné l'intelligence, l'activité et le bon sens 1.
Eh! mon Dieu, oui, cher abonné (le rédacteur s'agite, l'a-
bonné le mène!), je suis môme persuadé qu'au fond, si la
Providence permet toutes ces calamités qui nous tuent, ce
n'est que pour forcer l'homme, ce fainéant! à prévoir.
à agir, à travailler sans cesse 1
En permettant tout ce mal, elle n'avait en vue que notre
bien
Comme le professeur qui inflige à l'enfant un pensum.
Pourquoi Pour le contraindre à apprendre sa leçon.
Ecoliers humains, apprenez donc bien votre leçon! –et
alors, quand nous aurons réalisé ses vues, en travaillant, en
domptant la matière et en civilisant les éléments encore trop
sauvages, oli que cette bonne grosse maman Providence
sera contente! Elle qui ne nous avait suscité ces diflicutés
terribles que pour nous offrir l'occasion d'exercer, par la
nécessité de les vaincre, les facultés qu'elle nous a données
pour en triompher 1.
Figaro avait pondu un canard Lamartinien; V Indépen-
dance belge l'a couvé, réchauffé, fait éclore; et le canard
barbotte déjà, fort agréablement, dans la mare aux nouvelles
officielles de ce journal européen.
Nous demandons au facétieux correspondant de K Indépen-
dance, si bien renseigné
1° Si les bénéfices de la souscription Lamartinienne seront
bien scrupuleusement versés dans la caisse des inondés?
2» Quelle serait, en ce cas, la part des bénéfices réservés.
Seraient-ce les droits d'auteur? Cela serait fort joli
3° Est-il bien sûr des 60,000 souscriptions? Le chiffre
est-il officiel comme le reste ? P
On désire une réponse dans {'Indépendance; le corres-
pondant n'a pas besoin de nommer notre journal, ce n'est
pas une, queslion d'annonces pour nous, il n'a qu'à nous
désigner, sous la rubrique un spirituel journal, qu'il a déjà
trouvée l'autre jour, Figaro a la fatuité de croire qu'il sera
suffisamment désigné.
Le Courrier des Ardenneu, du 14 juin, publie une revue
parisienne, signée A. Esparbié, nous lui empruntons le pas-
sage suivant relatif à M. de Lamartine
« A propos de charité, permettez-moi de vous dire quelques
mots d'un des illustres vétérans de la littérature, qui serait
une de nos gloires les plus pures, n'était le rôle politique
qu'il a joué autrefois, et dont il ne convient pas de s'occuper
maintenant. Je veux parler de M. de Lamartine.
» Voilà déjà quelque temps que la France tout entière est
sillonnée de commis-voyageurs ayant pour mission de faire
prendre des abonnements au Cours familier de littérature,
et les journaux dévoués au poète n'ont pas manqué de dire,
ils l'ont même un peu trop dit, que c'était là, non seulement
une bonne affaire, mais encore une œuvre charitable. C'est
même à ce point de vue surtout qu'ils ont présenté cette spé-
culation.
» Il est des questions délicates, monsieur, auxquelles on ne
saurait toucher qu'avec une grande réserve, et quelque blâme
que l'on puisse jeter in petto sur certaines phases de la vie
du grand écrivain, on ne saurait oublier, après tout, qu'il est
l'une des cinq ou six grandes gloires de la France, et qu'il
doit lui être beaucoup pardonné, car il a beaucoup et bien
écrit. t.
» Cependant, il me sera permis de rassurer vos lecteurs sur
la situation du poète, et de rectifier à ce point de vue ce
qu'un zèle trop ardent a fait avancer d'inexact.
» M. de Lamartine a, à l'heure qu'il est, tout près de cent
mille livres de rente. Les biens que lui a donnés le sultan en
Orient, et les propriétés de madame de Lamartine en Angle-
terre ne rapportent pas moins. Mais la vie orageuse du poète
a:nécessité d'hypothéquer les grands biens qu'il possède dans
le Maçonnais, et ce sont là les fameux chenets de tes pères
qu'il faut sauver. Que la France sauve les champs paternels,
soit; nous n'y trouvons pas à redire; mais il me semble qu'on
pourrait s'adresser à elle avec un peu plus de dignité et de
respect de soi-même. C'est surtout à cette occasion que M.
de Talleyrand, s'il vivait, pourrait placer son fameux mot:
« Surtout pas de zèle »
Ce n'est pas seulement depuis ses derniers malheurs q»*ele
FIGARO
Une nouvelle à la main d'un de nos collaborateurs,
insérée dans notre dernier numéro, a éveillé la suscep-
tibililé de deux de nos amis, MM E. Norzy et L. Luncl.
Dans notre ignorance des affaires financières, nous
aurions laissé échapper une plaisanterie, suivant nous,
fort anodine, mais qui serait tombée au travers de
discussions mal éteintes comme une étincelle au milieu
:d'un baril de poudre. Figaro est peu boursier de na-
ture et surtout de poche, c'est là son moindre définit.
II est, par conséquent, tout à fait étranger aux ques-
tions de personnes ou de choses qui s'agitent dans le
.temple grec, situé en face le Vaudeville, il n'hésite donc
pas a déclarer à ses deux amis. ce qu'il ne ferait pis
s'il. avait en face de lui deux étrangers, que sa prose
n'est au service d'aucune coterie, qu'elle n'endosse au-
cune rancune et, qu'enfin, la nouvelle à la main en
question ne visait qu'à une plaisanterie, bonne ou
mauvaise, ce serait donc se tromper complètement
•que d'y chercher une pensée hostile et détournée.
II. de Villcmessiint.
ÉCHOS DE PARIS
La correspondance anonyme dont on nous accable au sujet
que Figaro est subventionné pour attaquer ce grand ci-
toyen
• Nous l'avouons, Figaro reçoit, deux fois par semaine, une
subvention assez rondelette. de ses sept mille souscripteurs
habituels.
Donc, il persévère dans sa gredinerie. quoique ce pau-
vre M. de Lamartine soit toujours un grand citoyen! –C'est
du moins, à ce qu'il paraît, l'opinion du quartier Latin
d'aujourd'hui
Du reste, M. de Lamartine a beaucoup donné; -on
nous cite quelques-uns de ceux qui criaillent contre nous,
C'est, au moins, de la reconnaissance; –et puis, c'est la
seule façon dont ils puissent payer leur dette
Pauvre M. de Lamartine!
Il a blasphémé, dans sa désespérance profonde, contre le
progrès et voici que Pelletan l'assomme avec ses lettres
à un homme tombé! Pelletan lui a déjà lancé sept articles
•de quatre à cinq cents lignes à la tête; et il en a encore
trente-trois à publier, pour entrer en matière! Oui,
ses articles sur le progrès n'avancent pas, on le remarque
.avec peine pour M. de Lamartine, le seul qui se croie obligé
de les lire, s'il les lit!
M de Lamartine a renié la poésie, au prolit de la prose,
;daus son dernier Entretien.– Que va penser, de ce noweau
reniement, le petit cénacle de la Tribune des poètes,– recueil
-exclusivement rédigé par des versificateurs, dont quelques-
uns deviendront peut-être des poètes ou de bons prosateurs.
-On ne sait pas!– Barrillot est homme à lui répondre, im-
médiatement, comme Pelletan, mais à sa façon, c'est-à-
.dire par un volume de dix-neuf mille vers
Il prouvera la poésie, en rimant!
Figaro est un excellent confrère.
On nous annonce un échinement en alexandrins (au fait,
«si-ce bien en alexandrins, je l'ignore! ) par Triboulet, dans
le prochain numéro de la Tribune des poètes.
Nous engageons donc tous nos amis et tous nos ennemis à
acheter ledit numéro. 11 faut bien encourager les talents
à naître.
La Tribune des poètes fera, ce jour-là, un tirage excep-
iiannel.
On nous racontait, hier, un trait charmant de M. de La-
martine; s'il ne prouve pas la misère du pauvre grand
homme, au moins il prouve son bon cœur; c'est pourquoi
nous le rapportons ici, pour faire comprendre comment l'ar-
gent sort si facilement des poches de l'adorable écrivain.
Une personne de ses amies va le voir et lui parle gentiment
de ses petits embarras pécuniaires, à elle.
M. de Lamartine lui offre deux billets de mille francs.
Oh monsieur de Lamartine, s'écrie le visiteur confus,
.vous êtes vraiment trop bon. Dans un pareil moment, où
je vous sais si gêné. Je ne pourrais accepter.
Acceptez, acceptez toujours, mou ami Acceptez sans
crainte. Moi, je n'ai pas de petits besoins!
Autre anecdote
Titre Le Bouquet de violette ou Magnificence et va-
nité.' 1 1.
M. de Lamartine était allé passer quelques semaines à
Saint-Point. Un jour, dans une promenade chez ses pay-
sans et sur ses domaines, il rencontre une jeune paysanne
qui lui offre, comme à son Seigneur, un bouquet de violettes.
Le grand poète enchanté prend gracieusement le bouquet,
et met une pièce de vingt francs dans la main de la jeune
paysanne..
Le cadtau fit du bruit dans le pays; aussi, assure-t-on,
et nous le croyons sans peine, que, le lendemain, le surlan-
demain et les jours suivants, M. de Lamartine, le Seigneur,
rencontra, -dans ses excursions, toujours une nouvelle
paysanne, avec un nouveau bouquet.
M. de Lamartine, toujours grandiose et splendide dans ses
largesses seigneuriales, se crut obligé, chaque fois, de donner
vingt francs à chaque paysanne!
El .c'est ainsi qu'il arrange ses affaires, flans chacun de
ses voyages à Saint-Point!
Avez-vous assisté à une première représentation d'un ou-
vrage dont la réussite est indécise et languit?
Quelques bons coups de sifflet se font entendre les
amis réveillés bondissent et applaudissent pour soutenir la
pièce qui tombe; la passion du pour et du contre se
mettent de la partie l'affaire est disputée; –bref, l'œuvre
obtient un succès de curiosité.
On nous assure que le pauvre poète se félicite intérieure-
ment, depuis quelques jours, de notre cabale. Les sous-
criptions augmentent. Le zèle des tièdes s'est réchauffé.
cela marche Allons tant mieux. La vérité et le poète
y gagnent Et Figaro n'y perd rien
Erratum. Dans notre avant-dernier numéro, dans le pe-
til, écho consacré à M. Champfleury et a sa vieille faïence
chinoise, nos compositeurs ont écrit XIVe siècle, au lieu de
XVI0 (1590), époque de la mort de Bernard de l'alyssy, à
Saintes. Un correspondant spirituel nous fait remarquer,
à ce sujet, que quand on réprimande les autres, il faut ne
pas commettre d'erreuip .soi-même c'est juste, et nous ré-
parons une erreur, qui n'était pas la notre. 0 correspon-
dant, es-tu satisfait? '?
J'ai reçu quatre nouvelles lettres pour le concours Vac-
guerie; un jour que l'espace me permettra de le faire, je
les publierai, avec force compliments a l'adresse des concur-
rents.
Puis je ferai mon rapport, sans bé.bé.gay.er, sur les
pièces du concours; tout en rendant justice aux louables
efforts des athlètes de la lutte je conclurai élégamment
ceci -aucun des concurrents n'a mérité le prix.
Je traiterai le sujet, incidemment, moi-même, en style
fleuri.
Et mon rédacteur en chef sera si enthousiasmé, qu'il pro-
clamera bien haut que le sujet du concours n'est plus à trai-
ter, et que, dans sa pensée, le rapporteur a mérité le prix.
Voilà le programme de la cérémonie. Abonnés,
prrrrnez vos billets!
Nota. Madame Plessy déclamera quelques-unes des plus
belles scènes de Tragaldabas.
On craint dans plusieurs départements de nouvelles inon-
dations espérons que la Providence nous épargnera ces
nouveaux malheurs!
Si je me sers de celte 'expression, ce n'est point en volti-
geur du groupe des Voltairiens, non. C'est en homme ré-
cemment converti, par une lettre bien convaincue et bien
naïve que nous avons reçue d'un abonné de Lyon, M. Emile
C, au sujet de nos échos de l'autre jour, sur l'interprétation
de la cause des inondations,-selon monseigneur de Bonald.
•Noire honorable correspondant nous affirme que nous sa-
vons que rien n'ai rive en ce monde, sans la permission de la
Providence, et que « de tous temps, les fléaux qui aflligent
l'humanité, tels que la famine, la peste, ont été regardés
comme autant d'instruments de la colère divine, châtiments
qui atteignent souvent les bons comme les méchants, mais
où la justice céleste a son cours. »
Un journal qui se respecte ne doit jamais plaisanter avec
un abonné. Donc, j'espère que la Providence, puisque
rien n'arrive sans sa permission en ce monde,-daignera nous
épargner ce nouveau malheur, qu'elle ne le permettra pas,
et, au besoin, je prie toutes les personnes qui la représen-
tent sur la terre de vouloir bien joindre leurs prières aux
miennes, à ce sujet.
Si «nseul juste s'en mêle, la tradition peut nous faire es-
pérer que nos cités seront épargnées.
Mais.
Il y a un mais., oserai-je me permettre ce mais; -oui,
avec déféience, pour la conviction de notre abonné, et, ce-
pendant, avec une cei laine hardiesse rationaliste que je le
prie de me pardonner.
La part de la Providence faite, je fais celle du librearbitre,
la prov idence humaine de l'homme Il est dans la provi-
dence du feu de brûler; dans celle de l'eau tombant des
montagnes, de couler; dans cel!e du rocher qui tombe sur
quelque chose ou sur quelqu'un, de broyer ce quelqu'un ou
ce quelque chose; dans celle de la foudre, de frapper par-
tout; dans celle de la peste, de miner, d'anéantir la vie
humaine; dans celle de la disette, d'affamer, etc., etc.
Mais, il est aussi, dans la providence humaine, de prendre
quelques petites précautions efficaces, contre celle du feu
de travailler à ce que les eaux amoncelées s'écoulent avec
plus ou moins de lenteur toute la question des inondations
est là Faire que l'eau qui descend de tel endroit connu, au
lieu de s'échapper avec fracas, avec une impétuosité irrésis-
tible, sur les terres et sur les cités, en quelques heures, s'é-
coule plus lentement, progressivement, et en quelques se-
maines » il en est de même de toutes les fatalités des
choses la précaution humaine, le paratonnerre, l'hygiène,
l'épargne des grains, etc., etc., toutes ce.s petites providences
humaines ne peuvent-elles neutraliser les permissions de
l'autre, -de la grande?
Sans manquer de respect aux choses respectables, selon
l'expression de notre abonné lyonnais, n'est-il pas permis
de représenter, humblement, à Sa Majesté la Providence,
qu'au point de vue de nos petites affaires, elle abuse, peut-
être un peu trop largement, depuis quelque temps, de la per-
mission qu'elle accorde aux éléments de les déranger? P
AiCe-loi, le ciel t'aiderai qui nous a dit cela P.
Eh cher abonné,-e.'cst le bon Dieu, dont la Providence nous
a donné l'intelligence, l'activité et le bon sens 1.
Eh! mon Dieu, oui, cher abonné (le rédacteur s'agite, l'a-
bonné le mène!), je suis môme persuadé qu'au fond, si la
Providence permet toutes ces calamités qui nous tuent, ce
n'est que pour forcer l'homme, ce fainéant! à prévoir.
à agir, à travailler sans cesse 1
En permettant tout ce mal, elle n'avait en vue que notre
bien
Comme le professeur qui inflige à l'enfant un pensum.
Pourquoi Pour le contraindre à apprendre sa leçon.
Ecoliers humains, apprenez donc bien votre leçon! –et
alors, quand nous aurons réalisé ses vues, en travaillant, en
domptant la matière et en civilisant les éléments encore trop
sauvages, oli que cette bonne grosse maman Providence
sera contente! Elle qui ne nous avait suscité ces diflicutés
terribles que pour nous offrir l'occasion d'exercer, par la
nécessité de les vaincre, les facultés qu'elle nous a données
pour en triompher 1.
Figaro avait pondu un canard Lamartinien; V Indépen-
dance belge l'a couvé, réchauffé, fait éclore; et le canard
barbotte déjà, fort agréablement, dans la mare aux nouvelles
officielles de ce journal européen.
Nous demandons au facétieux correspondant de K Indépen-
dance, si bien renseigné
1° Si les bénéfices de la souscription Lamartinienne seront
bien scrupuleusement versés dans la caisse des inondés?
2» Quelle serait, en ce cas, la part des bénéfices réservés.
Seraient-ce les droits d'auteur? Cela serait fort joli
3° Est-il bien sûr des 60,000 souscriptions? Le chiffre
est-il officiel comme le reste ? P
On désire une réponse dans {'Indépendance; le corres-
pondant n'a pas besoin de nommer notre journal, ce n'est
pas une, queslion d'annonces pour nous, il n'a qu'à nous
désigner, sous la rubrique un spirituel journal, qu'il a déjà
trouvée l'autre jour, Figaro a la fatuité de croire qu'il sera
suffisamment désigné.
Le Courrier des Ardenneu, du 14 juin, publie une revue
parisienne, signée A. Esparbié, nous lui empruntons le pas-
sage suivant relatif à M. de Lamartine
« A propos de charité, permettez-moi de vous dire quelques
mots d'un des illustres vétérans de la littérature, qui serait
une de nos gloires les plus pures, n'était le rôle politique
qu'il a joué autrefois, et dont il ne convient pas de s'occuper
maintenant. Je veux parler de M. de Lamartine.
» Voilà déjà quelque temps que la France tout entière est
sillonnée de commis-voyageurs ayant pour mission de faire
prendre des abonnements au Cours familier de littérature,
et les journaux dévoués au poète n'ont pas manqué de dire,
ils l'ont même un peu trop dit, que c'était là, non seulement
une bonne affaire, mais encore une œuvre charitable. C'est
même à ce point de vue surtout qu'ils ont présenté cette spé-
culation.
» Il est des questions délicates, monsieur, auxquelles on ne
saurait toucher qu'avec une grande réserve, et quelque blâme
que l'on puisse jeter in petto sur certaines phases de la vie
du grand écrivain, on ne saurait oublier, après tout, qu'il est
l'une des cinq ou six grandes gloires de la France, et qu'il
doit lui être beaucoup pardonné, car il a beaucoup et bien
écrit. t.
» Cependant, il me sera permis de rassurer vos lecteurs sur
la situation du poète, et de rectifier à ce point de vue ce
qu'un zèle trop ardent a fait avancer d'inexact.
» M. de Lamartine a, à l'heure qu'il est, tout près de cent
mille livres de rente. Les biens que lui a donnés le sultan en
Orient, et les propriétés de madame de Lamartine en Angle-
terre ne rapportent pas moins. Mais la vie orageuse du poète
a:nécessité d'hypothéquer les grands biens qu'il possède dans
le Maçonnais, et ce sont là les fameux chenets de tes pères
qu'il faut sauver. Que la France sauve les champs paternels,
soit; nous n'y trouvons pas à redire; mais il me semble qu'on
pourrait s'adresser à elle avec un peu plus de dignité et de
respect de soi-même. C'est surtout à cette occasion que M.
de Talleyrand, s'il vivait, pourrait placer son fameux mot:
« Surtout pas de zèle »
Ce n'est pas seulement depuis ses derniers malheurs q»*ele
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.43%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.43%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
- Auteurs similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2694809/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2694809/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2694809/f7.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2694809/f7.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2694809
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2694809
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2694809/f7.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest