Titre : Le Figaro : journal littéraire et d'arts
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1840-01-26
Contributeur : Second, Albéric (1817-1887). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344551004
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 janvier 1840 26 janvier 1840
Description : 1840/01/26 (Numéro 95). 1840/01/26 (Numéro 95).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2692422
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
idEMGâBOr-
expose tous les jours à la curiosité publique un con-
cert, un s|K$açle, une soirée, un bal, rpràout, un
meeting, un quoi que ce soit, donné par qui que ce
soit, à propos de n'importe quoi rien enfin ne peut
se passBa, çert~tin npmbt'e d'illnstrâti~ns on'de no-
se passer 4'un tain nombre d'illustrations ou de no-
tabilités de tout genre. On en viendra bientôt à ins-
crire sur les cartes d'invitation Nota Série. On sfest
procuré pour cette fête une pacotille de sommités les
plus notables de notre époque. On n'est pas admis en
bottes il y aura un bureau pour les déposer.
Qu'y. faire? le public adore les illustrations; il raf-
fole des célébrités à tout prix; il veut à toute force
des supériorités. En veux-tu ? 9 en voilà, et on lui en
sert, BiétTînérci, de toute nature!
Le'provincial surtout aime à pouvoir se confier à
lui-njème Jes relions subséquentes « le suis en-
touré de célébrités anonymes, mais qui n'en sont pas
moins des célébrités. Mon voisin m'a l'air d'être une
de nos gloires j'ai marché sur le pied à une sommité;
j'aperçois une notabilité demandant une prise de
tabac V une illustration. Voila une renommée qui m'a
donné un précieux coup de coude que je montrerai
comme un autographe. Si je pouvais obtenir une'seule
parole de ce génie qui tient un bouquet.» '? !'Hî!
Et le chasseur diligent de toutes ces gloires est à la
piste et attrappe au vol quelques mots et plusieurs
bourrade qu'il garde dans sa mémoire et sur Vês-
tomàc. ̃
Vdus comprenez que pour suffire une consomma-
tion si quotidienne et si vorace, il a fallu se procurer
des notabilités au rabais et' des célébrités h bon
'marché. ¥S -f- •.«*»;«». -.a»^. e aas-.
Aussi, a-^t-on établi une foule de manufactures de
la forcé de trois cents chevaux qui réalisent cinq
>grànds Bommes par minute.
Pourdeyenir célébrité, il ne s'agit que de vouloir
et de pouvoir acheter un lorgnon auquel on s'attache.
Avec cela, on voit venir. Alors on se met martel en
tète pour avoir une perruque à trois marteaux; on
place cette perruque dans un large castor en peau de
lapin; on met sa tète dans la perruque, la perruque
dans le chapeau, et on se promène en bête curieuse,
ou en excentricité incomprise. Le tour est fait dès
qu'on a fait celui de la salle. Ni vu m connu, je J'im-
mortalise, allez vous coucher. i:1
Ces célébrités que nous venons de décrire peuvent
servir à représenter toutes les gloires invisibles à l'œil
nu. ïl en est de ces illustrations de rechange comme
de ce même mannequin de cire qui, dans les musées
romains» figure selon la circonstance: la mort du
>t. '¡ ~¡ ,,t;j,HJ,J,, .) 'X '.i~
~–tt.
pape Pie VII, de la femme Renaud, de Kléber, de
Cambronne et du prince deTalleyrand. ̃
Les notabilités naissent/croissent, se multiplient
et ne meurent pas, car pour mourir il faut vivre et
elles se contentent de végéter, de pulluler, de se mou-
voir dans l'océan de là foule. Qui vous répond que
l'auteur de cet article ne soit pas quelque peu une no-
tabilité Après tout, vous n'en savez rien, ma foi, ni
lui non plus. •*•>=••- ̃ > ̃<• l'
LES PBiWS ETE1MLS,
J; jbi~~Bto,
Ainsi s'intitule un phénomène qu'était seul capable
reproduire le théâtre. Le théâtre où iljneîge oii il
vente à volonté. Le théâtre où le machiniste fait la
pluie et le beau temps, car tons les élémens sont aux
ordres de son sifflet le théâtre où l'habilleuse fait
des impératrices ou des soubrettes selon qu'il sera
vé'nufà l'idée (si idleiï va) "§?ùn Casimir Bonjour
quelconque. Le théâtre enfn qui se joue de l'espace
pouvait seul se moquer du temps c'est pourquoi il a
intenté Es printenips éternels.*
Le printemps éternel commence quand le printemps
réel finit. A quarante ans lé printemps éternel atteint'
toute sa maturité et porte ses fruits. Aux Français
Mlle Mars et quelques autres au Palais-Royal Mlle
Dèjazet, et Mlle George à la Porte-Saint-Martin se
disputent le monopole des printemps éternels.
Tout printemps éternel n'a pas d'âge on n'en a plus,
sanaissance se perd dans la nuit des temps, et plus il
est éternel plus il est jeune, encore quelques années
et le printemps éternel retombe dans l'enfance, c'est
à recommencer. Et il n'y a pas de raison pour que
cela finisse.
I- Après tout le rôle de printemps éternel est très dif-
ficile à tenir. Reaucoup s'y cassent, le nez et y perdent
la tête deux choses indispensables pourtant au phy-
sique de l'emploi. »
Un adage dit « On n'a jamais que l'âge qu'on parait
avoir. Ce serait là un dicton fort réjouissant si par
malheur on ne pouvait le rétorquer par cet autre
« On parait avoir l'âge que l'on. a. »
Il y en a même qui paraissent plus; car de même
qu'il existe des printemps éternels, on trouve aussi des
hivers éternels. Comme le dit le vieil avare de l'alchi-
miste, il est des gens qui n'ont jamais été jeunes ils
sont nés à cinquante ans au moins
M. Alphonse Karr fait dire à l'un de ces person-
nages Monsieur, je vous donne trente-huit ans.
A quoi le personnage répond Je ne les prends pas.
Et il fait très bien, car ils ne lui sont pas dus.
Croyez-moi, il faut être bien habile pour filouter le
temps, lequel finit toujours par avoir raison et pren-
dre sa revanche.
Le printemps éternel s'immobilise et défend pied à
pied son équivoque jeunesse. Le public qui regarde
s'habitue à ce statu quo, et finit par croire aveuglé-
ment car, s'imagine-t-il, on ne défendrait pas avec
une obstination aussi héroïque une chose qui aurait
oublié d'exister.
L'éternel printemps est une victoire incessante à.:
remporter sur toutes les minutes, un duel opiniâtre à
livrer à toutes les heures, un combat à mort à soutenir j
contre les rides impolies et lesmille dégradations qu'a- ̃
mène ce grand maître ou ce grand maigre qu'on in-
titule le temps. Aussi avec quelle adresse un éternei
printemps sait-il fuir fout ce qui pourrait renseigner
la curiosité et jalonner le moindre calcul. Un éternel
printemps évite avec scrupule tous les éyénemens so-
lennels de la vie. S'il pouvait s'empêcher d'être né il
le ferait, n'en doutez pas mais, en désespoir de cause,
il cache sa naissance comme un péché originel. Ce
même printemps ne se marie jamais dans la crainte
d'avoir u.ne date qui (retourne sgn chiffre contre luju,
.K,.Wt'
H voudrai en outre qu'on appliquât au temps les nou-
velles "mesures, afin que personne ne put plus s'y re-
connaître, et que la confusion de la désolation rendit
toute chronologie impraticable.
On raconte qu'un jour un voleur se glissa dans lepa-
lais d'un printemps éternel. Le filou, armé d'un pis-
tolet, demanda la boursepula vie. On ne lui donna ni
l'une ni l'autre, mais il y gagna quinze années de
prison. x-ir- *?--̃ r
te voleur eut le loisir de se livrer à des méditation
peu politiques et à des élucubrations transcendantes
touchant l'âge des personnes qùFn'ênxmï pas. En con-
séquence, au sortir de sa géole, il utilisa ses études so-
litaires de la manière que voici.
Il se présenta de rechef chez l'étemel printemps,
cause de sa détention. Mais cette fois au lieu d'une
~-u~,
"arme à feu il lui mit un extrait de naissance sur la
gorge. absente, et le stratagème réussit au-delà de
ses vœux.
i"¡WU7"
̃• 4
J MODES.
La toilette des hommes est bien loin de cette sévé-
rité qui fut son caractère principal il y a quelques an-
nées. Alors, un habit noir, souvent boutonné, un
pantalon noir, un gilet de velours étaient très habil-
lés pour le bal, on ouvrait l'habit, et le linge plat à
larges plis unis sans jabot paraissait dénué de
bijoux. '̃• '̃-̃̃*
Aujourd'hui, quand un homme a quitté son négligé
du matin, c'est-à-dire son paletot de velours ou sa re-
dingote marron brûlé, son gilet de cachemire et son
pantalon de tricot anglais couleur sable,' il peut se
permettre toutes les fantaisies qûî lui viennent àl'e£
prit." "̃ :-1 ̃- *•̃̃' ̃- -f ̃-̃̃•̃̃̃̃- •">
L'habit du soir n'a pas de couleur précisée. Depuis
le noir jusqu'au bleu classique, on met une infinité de
couleurs, parmi lesquelles, toutefois, on préfère une
teinte mousse, mélangée le vert des pommes de pin;
un grenat rougeàtre et une nuance nouvelle, bruné^
se rapprochant du puce, avec dés reflets viôletés.
Mais nous signalons avec plaisir lé retour à l'habit
noir. Sa sévérité défend le caprice éclatant des bou-
tons d'or, et ses boutons lui sont particuliers, noirs,
en soie travaillée, très larges, et demi-bombés les bou-
tons à la française. Il a une distinction impérissable
attachée au noir pour le costume des hommes. On lé
néglige quelquefois; maison y revient toujours.
Rien n*ést favorable à l'habit d^aûjourdTiui comme
une certaine rigidité. Ce qui lé sauverait de sa pùrètf
mesquine,, serait Tunifonmté.' Ceux qui font quelque
chose pour la fantaisie, ne font pas assez. Il resté tou-
jours beaucoup à désirer. Entre l'habit hoir et l'habit
français, en velours bu en satin, couleur vert-pomme
ou gorge de pigeon, il n'y a rien!' "̃' d*«biwua*i
Tout le luxe possible serait celui de l'étoffe tonte
l'élégance ne serait que dans la forme. ;tl
L'habit du soir doit être extrêmement dégage, lais-
sant 'voir en liberté le linge et le gilet.'Lacroix a su lui
donner cette aisance gracieuse que l'on a enfin com-
prise, car toute la grâce est dans l'aisance et l'habit
rigoureusement serré comme on le portait y a quel-
ques années, ne laissait à la tournure aucune grâce
naturelle. ̃ ̃̃
Le grand art du tailleur est de s'attacher à la pré-
cision tout en paraissant l'éviter ainsi les habits de
Lacroix ont cela de merveilleux que, coupés minutieu-
sement d'après chaque point de la taille, ils se rejet-
tent, se renversent avec souplesse et forment de ces
plis irréguliers que l'œil aime à rencontrer.
Notre colonne suffirait à peine à la description des
gilets, c'est le brocart doré que l'on portait' sous le
grand règne; c'est le damas velouté, la moire d'argent
de la régence ce sont les satins glacés le» fleurette!
expose tous les jours à la curiosité publique un con-
cert, un s|K$açle, une soirée, un bal, rpràout, un
meeting, un quoi que ce soit, donné par qui que ce
soit, à propos de n'importe quoi rien enfin ne peut
se passBa, çert~tin npmbt'e d'illnstrâti~ns on'de no-
se passer 4'un tain nombre d'illustrations ou de no-
tabilités de tout genre. On en viendra bientôt à ins-
crire sur les cartes d'invitation Nota Série. On sfest
procuré pour cette fête une pacotille de sommités les
plus notables de notre époque. On n'est pas admis en
bottes il y aura un bureau pour les déposer.
Qu'y. faire? le public adore les illustrations; il raf-
fole des célébrités à tout prix; il veut à toute force
des supériorités. En veux-tu ? 9 en voilà, et on lui en
sert, BiétTînérci, de toute nature!
Le'provincial surtout aime à pouvoir se confier à
lui-njème Jes relions subséquentes « le suis en-
touré de célébrités anonymes, mais qui n'en sont pas
moins des célébrités. Mon voisin m'a l'air d'être une
de nos gloires j'ai marché sur le pied à une sommité;
j'aperçois une notabilité demandant une prise de
tabac V une illustration. Voila une renommée qui m'a
donné un précieux coup de coude que je montrerai
comme un autographe. Si je pouvais obtenir une'seule
parole de ce génie qui tient un bouquet.» '? !'Hî!
Et le chasseur diligent de toutes ces gloires est à la
piste et attrappe au vol quelques mots et plusieurs
bourrade qu'il garde dans sa mémoire et sur Vês-
tomàc. ̃
Vdus comprenez que pour suffire une consomma-
tion si quotidienne et si vorace, il a fallu se procurer
des notabilités au rabais et' des célébrités h bon
'marché. ¥S -f- •.«*»;«». -.a»^. e aas-.
Aussi, a-^t-on établi une foule de manufactures de
la forcé de trois cents chevaux qui réalisent cinq
>grànds Bommes par minute.
Pourdeyenir célébrité, il ne s'agit que de vouloir
et de pouvoir acheter un lorgnon auquel on s'attache.
Avec cela, on voit venir. Alors on se met martel en
tète pour avoir une perruque à trois marteaux; on
place cette perruque dans un large castor en peau de
lapin; on met sa tète dans la perruque, la perruque
dans le chapeau, et on se promène en bête curieuse,
ou en excentricité incomprise. Le tour est fait dès
qu'on a fait celui de la salle. Ni vu m connu, je J'im-
mortalise, allez vous coucher. i:1
Ces célébrités que nous venons de décrire peuvent
servir à représenter toutes les gloires invisibles à l'œil
nu. ïl en est de ces illustrations de rechange comme
de ce même mannequin de cire qui, dans les musées
romains» figure selon la circonstance: la mort du
>t. '¡ ~¡ ,,t;j,HJ,J,, .) 'X '.i~
~–tt.
pape Pie VII, de la femme Renaud, de Kléber, de
Cambronne et du prince deTalleyrand. ̃
Les notabilités naissent/croissent, se multiplient
et ne meurent pas, car pour mourir il faut vivre et
elles se contentent de végéter, de pulluler, de se mou-
voir dans l'océan de là foule. Qui vous répond que
l'auteur de cet article ne soit pas quelque peu une no-
tabilité Après tout, vous n'en savez rien, ma foi, ni
lui non plus. •*•>=••- ̃ > ̃<• l'
LES PBiWS ETE1MLS,
J; jbi~~Bto,
Ainsi s'intitule un phénomène qu'était seul capable
reproduire le théâtre. Le théâtre où iljneîge oii il
vente à volonté. Le théâtre où le machiniste fait la
pluie et le beau temps, car tons les élémens sont aux
ordres de son sifflet le théâtre où l'habilleuse fait
des impératrices ou des soubrettes selon qu'il sera
vé'nufà l'idée (si idleiï va) "§?ùn Casimir Bonjour
quelconque. Le théâtre enfn qui se joue de l'espace
pouvait seul se moquer du temps c'est pourquoi il a
intenté Es printenips éternels.*
Le printemps éternel commence quand le printemps
réel finit. A quarante ans lé printemps éternel atteint'
toute sa maturité et porte ses fruits. Aux Français
Mlle Mars et quelques autres au Palais-Royal Mlle
Dèjazet, et Mlle George à la Porte-Saint-Martin se
disputent le monopole des printemps éternels.
Tout printemps éternel n'a pas d'âge on n'en a plus,
sanaissance se perd dans la nuit des temps, et plus il
est éternel plus il est jeune, encore quelques années
et le printemps éternel retombe dans l'enfance, c'est
à recommencer. Et il n'y a pas de raison pour que
cela finisse.
I- Après tout le rôle de printemps éternel est très dif-
ficile à tenir. Reaucoup s'y cassent, le nez et y perdent
la tête deux choses indispensables pourtant au phy-
sique de l'emploi. »
Un adage dit « On n'a jamais que l'âge qu'on parait
avoir. Ce serait là un dicton fort réjouissant si par
malheur on ne pouvait le rétorquer par cet autre
« On parait avoir l'âge que l'on. a. »
Il y en a même qui paraissent plus; car de même
qu'il existe des printemps éternels, on trouve aussi des
hivers éternels. Comme le dit le vieil avare de l'alchi-
miste, il est des gens qui n'ont jamais été jeunes ils
sont nés à cinquante ans au moins
M. Alphonse Karr fait dire à l'un de ces person-
nages Monsieur, je vous donne trente-huit ans.
A quoi le personnage répond Je ne les prends pas.
Et il fait très bien, car ils ne lui sont pas dus.
Croyez-moi, il faut être bien habile pour filouter le
temps, lequel finit toujours par avoir raison et pren-
dre sa revanche.
Le printemps éternel s'immobilise et défend pied à
pied son équivoque jeunesse. Le public qui regarde
s'habitue à ce statu quo, et finit par croire aveuglé-
ment car, s'imagine-t-il, on ne défendrait pas avec
une obstination aussi héroïque une chose qui aurait
oublié d'exister.
L'éternel printemps est une victoire incessante à.:
remporter sur toutes les minutes, un duel opiniâtre à
livrer à toutes les heures, un combat à mort à soutenir j
contre les rides impolies et lesmille dégradations qu'a- ̃
mène ce grand maître ou ce grand maigre qu'on in-
titule le temps. Aussi avec quelle adresse un éternei
printemps sait-il fuir fout ce qui pourrait renseigner
la curiosité et jalonner le moindre calcul. Un éternel
printemps évite avec scrupule tous les éyénemens so-
lennels de la vie. S'il pouvait s'empêcher d'être né il
le ferait, n'en doutez pas mais, en désespoir de cause,
il cache sa naissance comme un péché originel. Ce
même printemps ne se marie jamais dans la crainte
d'avoir u.ne date qui (retourne sgn chiffre contre luju,
.K,.Wt'
H voudrai en outre qu'on appliquât au temps les nou-
velles "mesures, afin que personne ne put plus s'y re-
connaître, et que la confusion de la désolation rendit
toute chronologie impraticable.
On raconte qu'un jour un voleur se glissa dans lepa-
lais d'un printemps éternel. Le filou, armé d'un pis-
tolet, demanda la boursepula vie. On ne lui donna ni
l'une ni l'autre, mais il y gagna quinze années de
prison. x-ir- *?--̃ r
te voleur eut le loisir de se livrer à des méditation
peu politiques et à des élucubrations transcendantes
touchant l'âge des personnes qùFn'ênxmï pas. En con-
séquence, au sortir de sa géole, il utilisa ses études so-
litaires de la manière que voici.
Il se présenta de rechef chez l'étemel printemps,
cause de sa détention. Mais cette fois au lieu d'une
~-u~,
"arme à feu il lui mit un extrait de naissance sur la
gorge. absente, et le stratagème réussit au-delà de
ses vœux.
i"¡WU7"
̃• 4
J MODES.
La toilette des hommes est bien loin de cette sévé-
rité qui fut son caractère principal il y a quelques an-
nées. Alors, un habit noir, souvent boutonné, un
pantalon noir, un gilet de velours étaient très habil-
lés pour le bal, on ouvrait l'habit, et le linge plat à
larges plis unis sans jabot paraissait dénué de
bijoux. '̃• '̃-̃̃*
Aujourd'hui, quand un homme a quitté son négligé
du matin, c'est-à-dire son paletot de velours ou sa re-
dingote marron brûlé, son gilet de cachemire et son
pantalon de tricot anglais couleur sable,' il peut se
permettre toutes les fantaisies qûî lui viennent àl'e£
prit." "̃ :-1 ̃- *•̃̃' ̃- -f ̃-̃̃•̃̃̃̃- •">
L'habit du soir n'a pas de couleur précisée. Depuis
le noir jusqu'au bleu classique, on met une infinité de
couleurs, parmi lesquelles, toutefois, on préfère une
teinte mousse, mélangée le vert des pommes de pin;
un grenat rougeàtre et une nuance nouvelle, bruné^
se rapprochant du puce, avec dés reflets viôletés.
Mais nous signalons avec plaisir lé retour à l'habit
noir. Sa sévérité défend le caprice éclatant des bou-
tons d'or, et ses boutons lui sont particuliers, noirs,
en soie travaillée, très larges, et demi-bombés les bou-
tons à la française. Il a une distinction impérissable
attachée au noir pour le costume des hommes. On lé
néglige quelquefois; maison y revient toujours.
Rien n*ést favorable à l'habit d^aûjourdTiui comme
une certaine rigidité. Ce qui lé sauverait de sa pùrètf
mesquine,, serait Tunifonmté.' Ceux qui font quelque
chose pour la fantaisie, ne font pas assez. Il resté tou-
jours beaucoup à désirer. Entre l'habit hoir et l'habit
français, en velours bu en satin, couleur vert-pomme
ou gorge de pigeon, il n'y a rien!' "̃' d*«biwua*i
Tout le luxe possible serait celui de l'étoffe tonte
l'élégance ne serait que dans la forme. ;tl
L'habit du soir doit être extrêmement dégage, lais-
sant 'voir en liberté le linge et le gilet.'Lacroix a su lui
donner cette aisance gracieuse que l'on a enfin com-
prise, car toute la grâce est dans l'aisance et l'habit
rigoureusement serré comme on le portait y a quel-
ques années, ne laissait à la tournure aucune grâce
naturelle. ̃ ̃̃
Le grand art du tailleur est de s'attacher à la pré-
cision tout en paraissant l'éviter ainsi les habits de
Lacroix ont cela de merveilleux que, coupés minutieu-
sement d'après chaque point de la taille, ils se rejet-
tent, se renversent avec souplesse et forment de ces
plis irréguliers que l'œil aime à rencontrer.
Notre colonne suffirait à peine à la description des
gilets, c'est le brocart doré que l'on portait' sous le
grand règne; c'est le damas velouté, la moire d'argent
de la régence ce sont les satins glacés le» fleurette!
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