Titre : Le Figaro : journal littéraire et d'arts
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1840-01-23
Contributeur : Second, Albéric (1817-1887). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344551004
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 janvier 1840 23 janvier 1840
Description : 1840/01/23 (Numéro 94). 1840/01/23 (Numéro 94).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k269241p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO,
sauvés. Vous eût-on même dérobé jusqu'à la dernière
obole, vous avez le droit de répéter Tout est perdu
fors l'honneur. Mais que la position de l'homme nu-
tète est différente Il subit une infortune capitale
son état est d'autant plus lamentable qu'on se trouve
moins porté à s'appitoyer sur son désastre.
On plaindra volontiers celui qui se laisse écraser un
membre sous une roue, ou qui tombe la tète la pre-
mière dans un précipice causé par un embellissement
de Paris on ne refuse pas même sa miséricorde au
passant qu'on assassine. 0 lieux communs d'une eom-
passion vulgaire, d'une pitié banale! Pleurons plutôt
sur l'honnête homme qu'un accident sépare de son
castor.
Le voyez-vous ce misérable abandonné de son
feutre et réduit à son unique toupet pour se couvrir.
Quelle sotte figure quelle mine ridicule, quelfair
éventé! Tout le monde le voyant prendre si peu de
soin de sa tête, s'imagine qu'il n'en a pas, et le traite
en échappé de Charenton. La pluie tombe par torrens,
notre héros se dérobe par la fuite aux moqueries de
l'assistance. 0 bonheur il rencontre un camarade
muni d'un parapluie. Il lui demande l'hospitalité
mais l'homme deux fois couvert refuse de reconnaître
son frère sans chapeau, tant il lui trouve l'aspect in-
solite et l'air égaré. Repoussé de ce côté, le paria se
réfugie sous une porte cochère, mais un concierge
vient l'en chasser, en lui disant d'un ton goguenard
« Monsieur a-t-il peur de gâter son chapeau ? »
Faute de mieux, le proscrit se dirige vers son do-
micile. Nouveau sinistre. Pour faire plus court, il
passe devant ïâ boutique de son bottier, l'imprudent
il manqué d'an bouclier de feutre pour garantir sa fi-
gure du rayon visuel de son fournisseur. Ce dernier
vole à sa rencontre et l'appréhende au collet. Notre
homme rentre enfin chez lui escorté d'un régiment
de gamins. 0 jour à jamais néfaste Le misérable a
"1<1,=-
perdu son couvre-chef et mis sur la voie un créancier
égaré. Un t.;? profondis, s'il vous plaît.
UNE FATALE SOIRÉE.
Si la vie est un composé de sucres d'orge et de ra-
cines de gentiane, si le bourgeois trouve dans son pai-
sible intérieur une foule de petites calamités qu'il faut
avaler par paquets, comme des poudres médicinales,
combien l'homme du hasard, l'acteur, le dramaturge,
l'infortuné sujet du démon dramatique, ne rencontre-
t-il pas de catastrophes parmi toutes ces ficelles en-
mèlées qui forment le tissu de son existence.
Mais à Paris, les ficelles sont bien distribuées. Un
homme veille sur chacune d'elles ainsi qu'un mousse
sur son cordage. Cependant admettons qu'il reste
pour le guignon quelques trappes, quelques chutes de
décors et quelques incendies. Ne sera-ce point assez
pour dégoûter de l'art dramatique.
En province, au contraire, rien ne tient à rien. Il
arrive certains jours de représentations malheureuses
pendant lesquelles pas une vis, pas une cheville ne
saurait fonctionner docilement. Le théâtre non royal
de Beaugency donnait l'autre jour une de ces comé-
dies à son public intermittent.
Assurément les Homère du pays chartrain en dres-
serontla narration sous un titre batràchogomachique';
mais nous, après avoir raconté, nous ajouterons sim-
plement que de pareilles pièces doivent faire paraître
les autres bien fades.
Arrive un homme moyen-âge qu'on fait chevalier.
Son éperon de gauche se détache et se met à grincer
sur la planche en tirant la courroie de cuir qui ne res-
semblait pas mal à une queue de vieux rat. Quand cet
éperon est tombé tout-à-fait la jeune première qui
ne songeait qu'à son entrée l'accroche au bas de sa
robe et le retraîne en tous sens sur le théâtre.
Le chevalier tire son épée. Mais la poignée lui reste
dans la main et la lame tombe dans le trou du souf-
fleur. Cette arme, absolument nécessaire pour le duel
de la pièce, jette l'acteur dans le plus cruel embarras.
Mais en homme d'esprit il tue son adversaire avec le
fourreau de ladite épée.
Le public cependant, commençait à prendre gai-
ment la chose. Le second acte augmente ces favorables
dispositions. En entrant dans une chaumière, la jeune
première déchire sa robe aux gonds de la porte et de-
meure en jupon avec les cheveux épars.
Le traître avait fixé sa barbe plus solidement que
d'ordinaire en voyant que c'était jour de guignon.
Toutefois au moment où il cherche à ravir un baiser,
cette barbe se prit dans l'accroche-cœur de la sou-
brette qui se trouva en possession d'un magnifique
favori noir. Ce pauvre traitre arracha sa toison des
cheveux qui la retenaient prisonnière, mais il amena
en même temps les cheveux de la soubrette qui ne
tenaient qu'à trois épingles noires.
Des larmes de joie ruisselaient du balcon dans le
parterre. Au troisième acte, personne ne voulut pa-
raître. Le régisseur prit sur lui de faire une annonce.
Il était fort pâle et oublia de mettre du rouge. C'est
pourquoi lorsqu'il ouvrit la bouche pour dire: Mes-
sieurs, nous rougissons, toute la salle lui cria Vous
avez bien raison. 9
Un chien devait jouer dans le quatrième acte cet
animal, abasourdi par les coups de pied qui lui tom-
baient de toutes parts, négligea son rôle et aboya; du
paradis, un confrère lui répondit furieusement. Le ca-
niche acteur donna la réplique, le spectateur boule-
dogue rendit la sienne, et l'acte quatre devint impos-
sible.
Après cela, que pouvait-on espérer: ces intermèdes
ne valaient-ils pas le drame ? Vous croyez qu'en pro-
vince on se contente à meilleur marché. Pas du tout.
Le cinquième acte fut inauguré par une tirade sans
mal encontre. Mais l'actrice eut le malheur de pronon-
cer ces mots du rôle Cela va trop bien, et ne durera
pas. Aussi un houra trop long-temps comprimé s'é-
lança de toutes les poitrines, et le regisseur, assez
rouge cette fois, vint se prosterner pour implorer l'in-
dulgence. Bien, lui dit-on, vous êtes dans un jour fa-
tal, baissez le rideau, nous vous le permettons. Il s'in-
clina en signe de remercîment. Eh bien; le rideau
ne roula point. Il avait rencontré un clou en route,
et quand on le força il vint tomber comme une masse
sur les acteurs qu'il engloutit dans la poussière. Alors
chacun partit avec d'affreuses douleurs de rate tandis
que de la scène le directeur pouvait entendre d'im-
menses éclats de rire qui s'éteignaient peu à peu dans
les carrefours, éteignant aussi tout espoir de recettes,
car il déménagea le lendemain.
CHROIOll DES THEATRES
Le succès de la semaine n'est pas neuf, mais il es t
très consolant. Les Trois Epiciers des Variétés ont
excité le rire le plus fou et l'hilarité la plus expansive.
A Flore et à Odry reviennent les honneurs de cette
charge illustrée par les quiproquos les plus divertis-
sans. Leturc, Lapieet Bardou, autrement dit Vernet,
Odry et Cazot, trois tètes dans un bonnet, se dispu-
tent un garçon de boutique, un don Juan en tablier
qui est l'auteur de toutes leurs infortunes conjugales.
Chacun des trois épiciers, dans l'intérêt de son voisin,
veut, attirer chez lui ce Lovelace, et en délivrer un
confrère malheureux. Le garçon court ainsi de main
tn main, et les trois collègues n'ont bientôt plus rien
à se reprocher. Heureusement que chacun en parti-
cnlier connaît la position ^délicate des deux autres,
sans être nullement renseigné sur la sienne propre, ce
qui fait que tout le monde est enchanté et le public
aussi.
Une scène de mal-entendu qui clôture le deuxième
acte, aurait déterminé le succès s'il eût été douteux;
mais il a été franc et unanime, grace a l'esprit com-
biné des auteurs MM. Lockroy et Anicet Bourgeois.
–pi. Frédéric Soulié, qui donne ses productions
sous trois formes]: feuilleton, d'abord, roman plus tard,
drame enfin, a bien voulu déroger ostensiblement à
cette triple exploitation d'une même œuvre. Mais son
Ouvrierde l'Ambigu-Comique n'est-il pas le frère trop
avoué du Fils de la Folle et le cousin du Proscrit?
M. Soulié le sentait peut-être, en conséquence il a
changé de pays et, en homme sage, il a bien voulu se
conformer aux goûts du parterre de l'Ambigu, il a
déifié un ouvrier et offert un marquis à dévorer à son
auditoire. Le plat a été goûté et le drame aussi.
La reprise du Don Juan, mardi dernier, avait
mis en émoi tout le beau monde, hôte fidèle du Théâ-
tre-Italien cette représentation du chef-d'œuvre de
Mozart a été chaleureusement applaudie. Rubini,
Lablache, Mme Grisi ont obtenu les honneurs du bis
et les frénétiques démonstrations des triples salves
d'applaudissemens.
Aux Français, Mlle Rachel plie sous l'écrasant
fardeau qu'on lui impose. A la dernière représentation
des Horaces, la jeune tragédienne s'est évanouie sur
le théâtre. Cette indisposition n'a pas eu de suite sé-
rieuse. Mais la direction de la Comédie et la famille de
Mlle Rachel devraient accepter cet accident comme un
salutaire avis de ménager un peu plus cette frêle na-
ture de femme vouée à ce terrible métier que Molière^
le grand maître, n'hésitait pas à ranger parmi ces pro-
fessions dont il dit
Et ces emploisde feu demandent tout un homme.
Ce soir l'Académie royale de Musique a conquis
un nouveau succès par la reprise de la Vendetta
opéra dont la musique fait le plus grand honneur à
sauvés. Vous eût-on même dérobé jusqu'à la dernière
obole, vous avez le droit de répéter Tout est perdu
fors l'honneur. Mais que la position de l'homme nu-
tète est différente Il subit une infortune capitale
son état est d'autant plus lamentable qu'on se trouve
moins porté à s'appitoyer sur son désastre.
On plaindra volontiers celui qui se laisse écraser un
membre sous une roue, ou qui tombe la tète la pre-
mière dans un précipice causé par un embellissement
de Paris on ne refuse pas même sa miséricorde au
passant qu'on assassine. 0 lieux communs d'une eom-
passion vulgaire, d'une pitié banale! Pleurons plutôt
sur l'honnête homme qu'un accident sépare de son
castor.
Le voyez-vous ce misérable abandonné de son
feutre et réduit à son unique toupet pour se couvrir.
Quelle sotte figure quelle mine ridicule, quelfair
éventé! Tout le monde le voyant prendre si peu de
soin de sa tête, s'imagine qu'il n'en a pas, et le traite
en échappé de Charenton. La pluie tombe par torrens,
notre héros se dérobe par la fuite aux moqueries de
l'assistance. 0 bonheur il rencontre un camarade
muni d'un parapluie. Il lui demande l'hospitalité
mais l'homme deux fois couvert refuse de reconnaître
son frère sans chapeau, tant il lui trouve l'aspect in-
solite et l'air égaré. Repoussé de ce côté, le paria se
réfugie sous une porte cochère, mais un concierge
vient l'en chasser, en lui disant d'un ton goguenard
« Monsieur a-t-il peur de gâter son chapeau ? »
Faute de mieux, le proscrit se dirige vers son do-
micile. Nouveau sinistre. Pour faire plus court, il
passe devant ïâ boutique de son bottier, l'imprudent
il manqué d'an bouclier de feutre pour garantir sa fi-
gure du rayon visuel de son fournisseur. Ce dernier
vole à sa rencontre et l'appréhende au collet. Notre
homme rentre enfin chez lui escorté d'un régiment
de gamins. 0 jour à jamais néfaste Le misérable a
"1<1,=-
perdu son couvre-chef et mis sur la voie un créancier
égaré. Un t.;? profondis, s'il vous plaît.
UNE FATALE SOIRÉE.
Si la vie est un composé de sucres d'orge et de ra-
cines de gentiane, si le bourgeois trouve dans son pai-
sible intérieur une foule de petites calamités qu'il faut
avaler par paquets, comme des poudres médicinales,
combien l'homme du hasard, l'acteur, le dramaturge,
l'infortuné sujet du démon dramatique, ne rencontre-
t-il pas de catastrophes parmi toutes ces ficelles en-
mèlées qui forment le tissu de son existence.
Mais à Paris, les ficelles sont bien distribuées. Un
homme veille sur chacune d'elles ainsi qu'un mousse
sur son cordage. Cependant admettons qu'il reste
pour le guignon quelques trappes, quelques chutes de
décors et quelques incendies. Ne sera-ce point assez
pour dégoûter de l'art dramatique.
En province, au contraire, rien ne tient à rien. Il
arrive certains jours de représentations malheureuses
pendant lesquelles pas une vis, pas une cheville ne
saurait fonctionner docilement. Le théâtre non royal
de Beaugency donnait l'autre jour une de ces comé-
dies à son public intermittent.
Assurément les Homère du pays chartrain en dres-
serontla narration sous un titre batràchogomachique';
mais nous, après avoir raconté, nous ajouterons sim-
plement que de pareilles pièces doivent faire paraître
les autres bien fades.
Arrive un homme moyen-âge qu'on fait chevalier.
Son éperon de gauche se détache et se met à grincer
sur la planche en tirant la courroie de cuir qui ne res-
semblait pas mal à une queue de vieux rat. Quand cet
éperon est tombé tout-à-fait la jeune première qui
ne songeait qu'à son entrée l'accroche au bas de sa
robe et le retraîne en tous sens sur le théâtre.
Le chevalier tire son épée. Mais la poignée lui reste
dans la main et la lame tombe dans le trou du souf-
fleur. Cette arme, absolument nécessaire pour le duel
de la pièce, jette l'acteur dans le plus cruel embarras.
Mais en homme d'esprit il tue son adversaire avec le
fourreau de ladite épée.
Le public cependant, commençait à prendre gai-
ment la chose. Le second acte augmente ces favorables
dispositions. En entrant dans une chaumière, la jeune
première déchire sa robe aux gonds de la porte et de-
meure en jupon avec les cheveux épars.
Le traître avait fixé sa barbe plus solidement que
d'ordinaire en voyant que c'était jour de guignon.
Toutefois au moment où il cherche à ravir un baiser,
cette barbe se prit dans l'accroche-cœur de la sou-
brette qui se trouva en possession d'un magnifique
favori noir. Ce pauvre traitre arracha sa toison des
cheveux qui la retenaient prisonnière, mais il amena
en même temps les cheveux de la soubrette qui ne
tenaient qu'à trois épingles noires.
Des larmes de joie ruisselaient du balcon dans le
parterre. Au troisième acte, personne ne voulut pa-
raître. Le régisseur prit sur lui de faire une annonce.
Il était fort pâle et oublia de mettre du rouge. C'est
pourquoi lorsqu'il ouvrit la bouche pour dire: Mes-
sieurs, nous rougissons, toute la salle lui cria Vous
avez bien raison. 9
Un chien devait jouer dans le quatrième acte cet
animal, abasourdi par les coups de pied qui lui tom-
baient de toutes parts, négligea son rôle et aboya; du
paradis, un confrère lui répondit furieusement. Le ca-
niche acteur donna la réplique, le spectateur boule-
dogue rendit la sienne, et l'acte quatre devint impos-
sible.
Après cela, que pouvait-on espérer: ces intermèdes
ne valaient-ils pas le drame ? Vous croyez qu'en pro-
vince on se contente à meilleur marché. Pas du tout.
Le cinquième acte fut inauguré par une tirade sans
mal encontre. Mais l'actrice eut le malheur de pronon-
cer ces mots du rôle Cela va trop bien, et ne durera
pas. Aussi un houra trop long-temps comprimé s'é-
lança de toutes les poitrines, et le regisseur, assez
rouge cette fois, vint se prosterner pour implorer l'in-
dulgence. Bien, lui dit-on, vous êtes dans un jour fa-
tal, baissez le rideau, nous vous le permettons. Il s'in-
clina en signe de remercîment. Eh bien; le rideau
ne roula point. Il avait rencontré un clou en route,
et quand on le força il vint tomber comme une masse
sur les acteurs qu'il engloutit dans la poussière. Alors
chacun partit avec d'affreuses douleurs de rate tandis
que de la scène le directeur pouvait entendre d'im-
menses éclats de rire qui s'éteignaient peu à peu dans
les carrefours, éteignant aussi tout espoir de recettes,
car il déménagea le lendemain.
CHROIOll DES THEATRES
Le succès de la semaine n'est pas neuf, mais il es t
très consolant. Les Trois Epiciers des Variétés ont
excité le rire le plus fou et l'hilarité la plus expansive.
A Flore et à Odry reviennent les honneurs de cette
charge illustrée par les quiproquos les plus divertis-
sans. Leturc, Lapieet Bardou, autrement dit Vernet,
Odry et Cazot, trois tètes dans un bonnet, se dispu-
tent un garçon de boutique, un don Juan en tablier
qui est l'auteur de toutes leurs infortunes conjugales.
Chacun des trois épiciers, dans l'intérêt de son voisin,
veut, attirer chez lui ce Lovelace, et en délivrer un
confrère malheureux. Le garçon court ainsi de main
tn main, et les trois collègues n'ont bientôt plus rien
à se reprocher. Heureusement que chacun en parti-
cnlier connaît la position ^délicate des deux autres,
sans être nullement renseigné sur la sienne propre, ce
qui fait que tout le monde est enchanté et le public
aussi.
Une scène de mal-entendu qui clôture le deuxième
acte, aurait déterminé le succès s'il eût été douteux;
mais il a été franc et unanime, grace a l'esprit com-
biné des auteurs MM. Lockroy et Anicet Bourgeois.
–pi. Frédéric Soulié, qui donne ses productions
sous trois formes]: feuilleton, d'abord, roman plus tard,
drame enfin, a bien voulu déroger ostensiblement à
cette triple exploitation d'une même œuvre. Mais son
Ouvrierde l'Ambigu-Comique n'est-il pas le frère trop
avoué du Fils de la Folle et le cousin du Proscrit?
M. Soulié le sentait peut-être, en conséquence il a
changé de pays et, en homme sage, il a bien voulu se
conformer aux goûts du parterre de l'Ambigu, il a
déifié un ouvrier et offert un marquis à dévorer à son
auditoire. Le plat a été goûté et le drame aussi.
La reprise du Don Juan, mardi dernier, avait
mis en émoi tout le beau monde, hôte fidèle du Théâ-
tre-Italien cette représentation du chef-d'œuvre de
Mozart a été chaleureusement applaudie. Rubini,
Lablache, Mme Grisi ont obtenu les honneurs du bis
et les frénétiques démonstrations des triples salves
d'applaudissemens.
Aux Français, Mlle Rachel plie sous l'écrasant
fardeau qu'on lui impose. A la dernière représentation
des Horaces, la jeune tragédienne s'est évanouie sur
le théâtre. Cette indisposition n'a pas eu de suite sé-
rieuse. Mais la direction de la Comédie et la famille de
Mlle Rachel devraient accepter cet accident comme un
salutaire avis de ménager un peu plus cette frêle na-
ture de femme vouée à ce terrible métier que Molière^
le grand maître, n'hésitait pas à ranger parmi ces pro-
fessions dont il dit
Et ces emploisde feu demandent tout un homme.
Ce soir l'Académie royale de Musique a conquis
un nouveau succès par la reprise de la Vendetta
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