Titre : Le Figaro : journal littéraire et d'arts
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1839-03-07
Contributeur : Second, Albéric (1817-1887). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344551004
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mars 1839 07 mars 1839
Description : 1839/03/07 (Numéro 02). 1839/03/07 (Numéro 02).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k269149d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO.
vrai! c'est attesté par M. Théophile Gautier, qui dans
un de ses derniers feuilletons, l'a juré sur son peigne,
serment qui nous semble tant soit peu tiré pas les che-
veux.
Comme M. de Balzac estime beaucoup le style de
M. de Lassailly et que M. de Lassailly de son côté fait
le plus grand cas des œuvres de M. de Balzac, ces
deux collaborateurs ont pensé qu'il était de toute jus-
tice de réclamer une prime de 6,000 fr. pour leur pré-
mier ouvrage dramatique; en conséquence ils ont de-
mandé lecture aus quinze comités de lecture des théâ-
tres de Paris, en ayant soin d'indiquer à l'avance que
la petite bagatelle de 6,000 fr. était une bagueaudoigt
qu'on ne pouvait se dispenser de leur offrir au moment
de la mise en répétition du chef-d'œuvre.
Donc, le jour où M. de Balzac, suivi de son fidèle
Achate, traversait le passage Choiseul en compagnie
d'une nombreuse société, ces messieurs se rendaient t
au théâtre de la Renaissance, qui le premier était ap-
pelé à l'honneur d'entendre la lecture d'un ouvrage en
cinq actes, ayant pour titre l'Ecole des ménages. Les
auteurs, déjà nommés, s'étant assis en face des deux
directeurs, MM. Antenor Joly et de Villeneuve, M. de
Balsac se leva, toussa, cracha, et commença, après
avoir bien recommandé à son collaborateur de ne pas
éternuer durant la séance.
Pendant combien d'heures dura la lecture C'est
ce que les directeurs de la Renaissance, ignorent com-
plètement. Ce qu'il ya de certain, c'est que dès le troi-
sième acte, occupé entièrement par le dialogue de
deux fous qui causent ensemble sans se comprendre.
et sans être compris des auditeurs, les symptômes les
plus somnifères se manifestèrent dans l'assemblée. Les
deux directeurs baillaient à se décrocher la mâchoire •
au quatrième acte, ils dormaient d'un profond som-
meil, et, pendant tout le cinquième, ils ronflèrent
comme de véritables contre-basses.
Lorsque le petit ouvrage fut terminé, M. de Balzac,
qui, emporté par le feu de sa lecture, ne s'était pas
aperçu de l'assoupissement de son public, s'avisa enfin
de lever les yeux sur MM. de Villeneuve et Joly il il
vit les deux infortunés directeurs transformés en mar-
mottes, et par un prodige plus effrayant encore, M. de
Balzac aperçut d'un œil terrifié. M de Lassailly passé
à l'état de Belle au bois Dormant. Ce dernier spec-
tacle mit le comble à la fureur du gros homme il s'é-
lança sur le nez de son collaborateur, comme un tigre
sur une gazelle, et se cramponnant à cet immense ap-
pareil sternutatoire, il le secoua avec une telle force.
que M. de Lasailly, réveillé en sursaut, se mit à élcr-
nueur comme uncanon de trente-six.Ce vacarme épou-
vantable tira les deux directeurs de leur sommeil lé-
thargique.
Pas n'est besoin, je pense, d'ajouter que V Ecole des
ménages fut refusée à l'unanimité. M. de Balzac se
drapa dans sa dignité et dans sa capote vert-olive, puis
roulant son manuscrit, il se dirigea vers le théâtre
Français, toujours suivi de son petit Lassailly.
L'auteur de La vieille fille était déjà sur la place
Ventadour, lorsqu'il reyint sur ses pas et remonta au
théâtre pour demander aux directeurs de la Renais-
sance un certificat constatant qu'on venait de lui re-
fusera lui, Charles -Honore-Saint- Aubin Lassailly de
Balzac, itn drame en cinq actes et en prose, attendu
j que sans cela nul ne voudrait ajouter foi à une sem-
J lbab'e nouvelle. Les directeurs se sont empresses d'a-
j (lîiùrer à la demande de l'auteur et ont délivré ledit
I certificat avec paraphe et pataraphe.
| Les jugemens des directeurs sont bien ridicules,
n'est-ce pas 31. de Balzac Fort heureusement qu'il
vous reste, en manière de cataplasme, l'amour des fem-
| mes qui avaient trente ans en 1827, et l'amitié de
j M. de Lassaiiiy.
Or, comme l'a dit un de nos poètes que vous n'ètes
pas sans connaître
L'amitié d'un grand nez est un bienfait des dieux
CliFomiQUC ïSîcsitrale.
llien de nouveau à I'Opéra. On s'endort sur la Soeur
DES kkes, mais cri revanche M. Duponchel continue à
voyager avec le plus grand succès. M. Jlalévy a recu
des lettres très rassurantes à l'endroit de la santé de
l'illustre directeur. Guida et Ginevra ne fait guère
d'argent, mais qu'importe? Le directeur a, dit-on,
mangé d'excellent macaroni à Florence. Les recettes de
la Gipsy ont besoin d'être étayées. Eh bien ensuite `?
M. Duponcliel a bu de l'excellent lacryma-christi à
Venise. Comme vous voyez, c'est un charmant voyage
que fait là ce cher impressario.
Et le Tuéatke Français? Le Théâtre-Français se
conduit depuis quelque temps avec une rare intelli-
gence. Les pièces de M. de Wailly commencent à ren-
trer dans la poussière, et M. Viennet disparaît peu à
peu de l'affiche. Quant à Aille Raehel, son succès est
toujours fort grand au théâtre, et nous en sommes
charmés dans les salons, ce qui nous réjouit beau-
coup moins. Il nous a toujours semblé que les grands
artistes compromettaient la sainteté de leur mission en
allant ainsi travailler en ville. C'est là une
grave question à laquelle nous nous proposons de reve-
nir. i~.
On a joué au Palais-Royal une pièce en deux ac(es
intitulée Pascal el chambord. Le Pascal mis en scène
dans cet ouvrage n'est pas tout à fait le grand homme
qui avilit pour spécialité de voir constamment un trou
sous ses pieds. C'est un militaire franc' qui, parti sim-
ple tourlourou, devient comte, général et possesseur
d'ureforiunepresque aussi substantielle que celle du
Courrier des Théâtres. Quant à Chambord, il s'en faut
de quelque chose que ce soit le château voté, ces der-
nières années, en l'honneur du duc deBordeauxXham-
bordestun pioupiou qui, n'ayant dan s sa giberne aucune
espèce de bâton de maréchal, vit et meurt simple sol-
dat. Autour de ces deux personnages qui peuvent bien
être consolans, mais qui, a coup sûr, ne seront jamais
regardés comme neufs les auteurs ont groupé une ac-
tion qui n'est ni neuve ni consolante. On y voit des
veuves, des soubrettes, des enfans, des déguisemens,
des travestissemens et beaucoup d'autres incidens
comme on en verra dans tous les temps. Pascal et
l'hamijord est le résultat de la collaboration de
MM. Anicet Bourgeois et iîriscbarre. Le premier de
ces deux messieurs n'est pas encore digne du droit
de bourgeoisie au théâtre. Quant à l'autre, malgré son
nom, il n'annonce pas devoir être de long-temps en-
core, le plus fort des vaudevillistes.
Le Gymnase a joué un vaudeville de M. Laurencin.
C'est la dix-seplième pièce que ce directeur-auteur se
reçoit il lui-même et se joue à lui-même depuis son
installation. M. Laurcncjn ayant fait représenter sa
pièce un dimanche, jour oj'i la critique n'est jamais
conviée, trouvera bon que nous passions sous silence
cette erreur d'un homme qui avait tant d'esprit alors
qu'il était auteur tout simplement
M. Sauvage compte depuis notre dernier numéro
une chute nouvelle. La scène s'est passée à la Gaité, et
la chose avait nom le Cordon Bleu. C'est un vaude-
ville populaire selon l'affiche, c'est une nullité déplo-
rable selon les spectateurs.
Les théâtres mélodrame sont tous dans une situa-
tion passablement prospère. La Branche de Chêne
porte ses fruits; te JUunoir de Monllouciers est solide-
ment construit, et te public se fait un vrai plaisir de
dorer les Pilules du Cirque.
En définitive, le présent est assez confortable.
Que sera l'avenir ?
P. S. Triste nouvelle on nous annonce au moment
de mettre sous presse, la prochaine apparition de plu-
sieurs vaudcvilicsdeilM.Bayard,Théaulonetl)cnncry.
Hélas l'horizon dramatique se couvre de nuages
Gare l'averse
>'ous recevons la lettre suivante de M. Léon Gozlan que
nous regrettons de ne pouvoir, vu l'abondance des ma-
tières, accompagner de quelques réflexions explicatives.
Monsieur,
Par une erreur dont il ne serait pas spirituel de se
plaindre, mais queje ne puis me dispenser de relever,
vous avez publié dans le premier numéro du Figaro
et dans vos annonces, que je figurerais au nombre de
vos rédacteurs. Depuis cinq ans, par engagernens pris
avec moi-même et auxquels je suis moins porté que
jamais a déroger, j'ai renoncé à écrire dans les jour-
naux', où il est d'usage de ne pas signer ses articles
ce qui m'exclut presque entièrement du journalisme.
Ainsi il m'est pénible, monsieur, de ne pouvoir vous
être reconnaissant de l'heureuse surprise que j'ai
éprouvée en lisant mon nom sur la liste de vos hono-
rables rédacteurs. S'il était une personne en faveur de
laquelle il fut permis de violer une résolution aussi ré-
fléchie qu'inébranlable, croyez bien, monsieur, qu'au
lieu de cette réclamation, je vous aurais envoyé un ar-
ticle.
Agréez, monsieur et estimable confrère, mes saluta-
tions empressées.
LÉON GOZLAX,
COUPS DE RASOIR.
M. Gras-niais de Blagagnac dit dans son dernier
feuilleton sur ce polisson de Racine « Pourquoi vou-
lions-nous le discuter? Pour le nier? Non certes; pour
l'expliquer. » 11 devrait bien se rendre à lui-môme un
semblable service.
–M. Gras-niais de Blagagnac se charge d'expliquer
Racine. Qui se chargera d'expliquer M. Gras-niais de
Blagagnac ?
« On n'a pas daigné nous comprendre, » dit-il
encore dans le même feuilleton. A l'impossible nul
n'est tenu.
M. Gras-niais de Blagagnsc prétend que ses lec-
teurs ne le comprennent pas. Cela fait honneur à leur
intelligence.
Mademoiselle Juliette est engagée au théâtre de
la Renaissance à raison de 600 fr. par mois unique-
ment pour jouer dans les drames d'un grand poète qui
n'en fait plus.
Mademoiselle Ida est imposée au même théâtre
pour la même somme, sous prétexte de jouer dans les
pièces d'un illustre dramaturge qui n'cn fait pas.
-Mademoiselle Atala Bauchène puise mensuelle-
ment 500 fr. dans lamème caisse pour ne pas jouer
sans un colossal tragédien qui s'abstient fort agréable-
ment moyennant trente mille francs par an.
Une autre actrice, au contraire, paie ses costu-
mes pour jouer souvent. vaudrait il est vrai,
qu'elle fut payée pour ne pas jouer du tout.
-S'il faut ajouter foi au proverbe « l'esprit vivifie »
M. Charles Maurice est bien malade.
Le Courrier des Théâtres a pour vignette un
cheval suant sous le harnais. On reconnait bien là M.
Charles Maurice.
LOGOGRIPHE.
Six de mes pieds annoncent mes huit pieds.
Peuple, après mon entier garde-toi de trois pieds,
Ou pour toute ta liberté redoute quatre pieds,
Ma fureur sur trois pieds inspire quatre pieds.
Heureux qui, sans danger la voit de quatre pieds.
Alot de la dernière charade: bct-or
Le Rédacteur en chef, Ai.bémc SECOND.
Imprimerie Lange Lévy etO, rue du Croissant, 16.
vrai! c'est attesté par M. Théophile Gautier, qui dans
un de ses derniers feuilletons, l'a juré sur son peigne,
serment qui nous semble tant soit peu tiré pas les che-
veux.
Comme M. de Balzac estime beaucoup le style de
M. de Lassailly et que M. de Lassailly de son côté fait
le plus grand cas des œuvres de M. de Balzac, ces
deux collaborateurs ont pensé qu'il était de toute jus-
tice de réclamer une prime de 6,000 fr. pour leur pré-
mier ouvrage dramatique; en conséquence ils ont de-
mandé lecture aus quinze comités de lecture des théâ-
tres de Paris, en ayant soin d'indiquer à l'avance que
la petite bagatelle de 6,000 fr. était une bagueaudoigt
qu'on ne pouvait se dispenser de leur offrir au moment
de la mise en répétition du chef-d'œuvre.
Donc, le jour où M. de Balzac, suivi de son fidèle
Achate, traversait le passage Choiseul en compagnie
d'une nombreuse société, ces messieurs se rendaient t
au théâtre de la Renaissance, qui le premier était ap-
pelé à l'honneur d'entendre la lecture d'un ouvrage en
cinq actes, ayant pour titre l'Ecole des ménages. Les
auteurs, déjà nommés, s'étant assis en face des deux
directeurs, MM. Antenor Joly et de Villeneuve, M. de
Balsac se leva, toussa, cracha, et commença, après
avoir bien recommandé à son collaborateur de ne pas
éternuer durant la séance.
Pendant combien d'heures dura la lecture C'est
ce que les directeurs de la Renaissance, ignorent com-
plètement. Ce qu'il ya de certain, c'est que dès le troi-
sième acte, occupé entièrement par le dialogue de
deux fous qui causent ensemble sans se comprendre.
et sans être compris des auditeurs, les symptômes les
plus somnifères se manifestèrent dans l'assemblée. Les
deux directeurs baillaient à se décrocher la mâchoire •
au quatrième acte, ils dormaient d'un profond som-
meil, et, pendant tout le cinquième, ils ronflèrent
comme de véritables contre-basses.
Lorsque le petit ouvrage fut terminé, M. de Balzac,
qui, emporté par le feu de sa lecture, ne s'était pas
aperçu de l'assoupissement de son public, s'avisa enfin
de lever les yeux sur MM. de Villeneuve et Joly il il
vit les deux infortunés directeurs transformés en mar-
mottes, et par un prodige plus effrayant encore, M. de
Balzac aperçut d'un œil terrifié. M de Lassailly passé
à l'état de Belle au bois Dormant. Ce dernier spec-
tacle mit le comble à la fureur du gros homme il s'é-
lança sur le nez de son collaborateur, comme un tigre
sur une gazelle, et se cramponnant à cet immense ap-
pareil sternutatoire, il le secoua avec une telle force.
que M. de Lasailly, réveillé en sursaut, se mit à élcr-
nueur comme uncanon de trente-six.Ce vacarme épou-
vantable tira les deux directeurs de leur sommeil lé-
thargique.
Pas n'est besoin, je pense, d'ajouter que V Ecole des
ménages fut refusée à l'unanimité. M. de Balzac se
drapa dans sa dignité et dans sa capote vert-olive, puis
roulant son manuscrit, il se dirigea vers le théâtre
Français, toujours suivi de son petit Lassailly.
L'auteur de La vieille fille était déjà sur la place
Ventadour, lorsqu'il reyint sur ses pas et remonta au
théâtre pour demander aux directeurs de la Renais-
sance un certificat constatant qu'on venait de lui re-
fusera lui, Charles -Honore-Saint- Aubin Lassailly de
Balzac, itn drame en cinq actes et en prose, attendu
j que sans cela nul ne voudrait ajouter foi à une sem-
J lbab'e nouvelle. Les directeurs se sont empresses d'a-
j (lîiùrer à la demande de l'auteur et ont délivré ledit
I certificat avec paraphe et pataraphe.
| Les jugemens des directeurs sont bien ridicules,
n'est-ce pas 31. de Balzac Fort heureusement qu'il
vous reste, en manière de cataplasme, l'amour des fem-
| mes qui avaient trente ans en 1827, et l'amitié de
j M. de Lassaiiiy.
Or, comme l'a dit un de nos poètes que vous n'ètes
pas sans connaître
L'amitié d'un grand nez est un bienfait des dieux
CliFomiQUC ïSîcsitrale.
llien de nouveau à I'Opéra. On s'endort sur la Soeur
DES kkes, mais cri revanche M. Duponchel continue à
voyager avec le plus grand succès. M. Jlalévy a recu
des lettres très rassurantes à l'endroit de la santé de
l'illustre directeur. Guida et Ginevra ne fait guère
d'argent, mais qu'importe? Le directeur a, dit-on,
mangé d'excellent macaroni à Florence. Les recettes de
la Gipsy ont besoin d'être étayées. Eh bien ensuite `?
M. Duponcliel a bu de l'excellent lacryma-christi à
Venise. Comme vous voyez, c'est un charmant voyage
que fait là ce cher impressario.
Et le Tuéatke Français? Le Théâtre-Français se
conduit depuis quelque temps avec une rare intelli-
gence. Les pièces de M. de Wailly commencent à ren-
trer dans la poussière, et M. Viennet disparaît peu à
peu de l'affiche. Quant à Aille Raehel, son succès est
toujours fort grand au théâtre, et nous en sommes
charmés dans les salons, ce qui nous réjouit beau-
coup moins. Il nous a toujours semblé que les grands
artistes compromettaient la sainteté de leur mission en
allant ainsi travailler en ville. C'est là une
grave question à laquelle nous nous proposons de reve-
nir. i~.
On a joué au Palais-Royal une pièce en deux ac(es
intitulée Pascal el chambord. Le Pascal mis en scène
dans cet ouvrage n'est pas tout à fait le grand homme
qui avilit pour spécialité de voir constamment un trou
sous ses pieds. C'est un militaire franc' qui, parti sim-
ple tourlourou, devient comte, général et possesseur
d'ureforiunepresque aussi substantielle que celle du
Courrier des Théâtres. Quant à Chambord, il s'en faut
de quelque chose que ce soit le château voté, ces der-
nières années, en l'honneur du duc deBordeauxXham-
bordestun pioupiou qui, n'ayant dan s sa giberne aucune
espèce de bâton de maréchal, vit et meurt simple sol-
dat. Autour de ces deux personnages qui peuvent bien
être consolans, mais qui, a coup sûr, ne seront jamais
regardés comme neufs les auteurs ont groupé une ac-
tion qui n'est ni neuve ni consolante. On y voit des
veuves, des soubrettes, des enfans, des déguisemens,
des travestissemens et beaucoup d'autres incidens
comme on en verra dans tous les temps. Pascal et
l'hamijord est le résultat de la collaboration de
MM. Anicet Bourgeois et iîriscbarre. Le premier de
ces deux messieurs n'est pas encore digne du droit
de bourgeoisie au théâtre. Quant à l'autre, malgré son
nom, il n'annonce pas devoir être de long-temps en-
core, le plus fort des vaudevillistes.
Le Gymnase a joué un vaudeville de M. Laurencin.
C'est la dix-seplième pièce que ce directeur-auteur se
reçoit il lui-même et se joue à lui-même depuis son
installation. M. Laurcncjn ayant fait représenter sa
pièce un dimanche, jour oj'i la critique n'est jamais
conviée, trouvera bon que nous passions sous silence
cette erreur d'un homme qui avait tant d'esprit alors
qu'il était auteur tout simplement
M. Sauvage compte depuis notre dernier numéro
une chute nouvelle. La scène s'est passée à la Gaité, et
la chose avait nom le Cordon Bleu. C'est un vaude-
ville populaire selon l'affiche, c'est une nullité déplo-
rable selon les spectateurs.
Les théâtres mélodrame sont tous dans une situa-
tion passablement prospère. La Branche de Chêne
porte ses fruits; te JUunoir de Monllouciers est solide-
ment construit, et te public se fait un vrai plaisir de
dorer les Pilules du Cirque.
En définitive, le présent est assez confortable.
Que sera l'avenir ?
P. S. Triste nouvelle on nous annonce au moment
de mettre sous presse, la prochaine apparition de plu-
sieurs vaudcvilicsdeilM.Bayard,Théaulonetl)cnncry.
Hélas l'horizon dramatique se couvre de nuages
Gare l'averse
>'ous recevons la lettre suivante de M. Léon Gozlan que
nous regrettons de ne pouvoir, vu l'abondance des ma-
tières, accompagner de quelques réflexions explicatives.
Monsieur,
Par une erreur dont il ne serait pas spirituel de se
plaindre, mais queje ne puis me dispenser de relever,
vous avez publié dans le premier numéro du Figaro
et dans vos annonces, que je figurerais au nombre de
vos rédacteurs. Depuis cinq ans, par engagernens pris
avec moi-même et auxquels je suis moins porté que
jamais a déroger, j'ai renoncé à écrire dans les jour-
naux', où il est d'usage de ne pas signer ses articles
ce qui m'exclut presque entièrement du journalisme.
Ainsi il m'est pénible, monsieur, de ne pouvoir vous
être reconnaissant de l'heureuse surprise que j'ai
éprouvée en lisant mon nom sur la liste de vos hono-
rables rédacteurs. S'il était une personne en faveur de
laquelle il fut permis de violer une résolution aussi ré-
fléchie qu'inébranlable, croyez bien, monsieur, qu'au
lieu de cette réclamation, je vous aurais envoyé un ar-
ticle.
Agréez, monsieur et estimable confrère, mes saluta-
tions empressées.
LÉON GOZLAX,
COUPS DE RASOIR.
M. Gras-niais de Blagagnac dit dans son dernier
feuilleton sur ce polisson de Racine « Pourquoi vou-
lions-nous le discuter? Pour le nier? Non certes; pour
l'expliquer. » 11 devrait bien se rendre à lui-môme un
semblable service.
–M. Gras-niais de Blagagnac se charge d'expliquer
Racine. Qui se chargera d'expliquer M. Gras-niais de
Blagagnac ?
« On n'a pas daigné nous comprendre, » dit-il
encore dans le même feuilleton. A l'impossible nul
n'est tenu.
M. Gras-niais de Blagagnsc prétend que ses lec-
teurs ne le comprennent pas. Cela fait honneur à leur
intelligence.
Mademoiselle Juliette est engagée au théâtre de
la Renaissance à raison de 600 fr. par mois unique-
ment pour jouer dans les drames d'un grand poète qui
n'en fait plus.
Mademoiselle Ida est imposée au même théâtre
pour la même somme, sous prétexte de jouer dans les
pièces d'un illustre dramaturge qui n'cn fait pas.
-Mademoiselle Atala Bauchène puise mensuelle-
ment 500 fr. dans lamème caisse pour ne pas jouer
sans un colossal tragédien qui s'abstient fort agréable-
ment moyennant trente mille francs par an.
Une autre actrice, au contraire, paie ses costu-
mes pour jouer souvent. vaudrait il est vrai,
qu'elle fut payée pour ne pas jouer du tout.
-S'il faut ajouter foi au proverbe « l'esprit vivifie »
M. Charles Maurice est bien malade.
Le Courrier des Théâtres a pour vignette un
cheval suant sous le harnais. On reconnait bien là M.
Charles Maurice.
LOGOGRIPHE.
Six de mes pieds annoncent mes huit pieds.
Peuple, après mon entier garde-toi de trois pieds,
Ou pour toute ta liberté redoute quatre pieds,
Ma fureur sur trois pieds inspire quatre pieds.
Heureux qui, sans danger la voit de quatre pieds.
Alot de la dernière charade: bct-or
Le Rédacteur en chef, Ai.bémc SECOND.
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