Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1914-07-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1914 09 juillet 1914
Description : 1914/07/09 (Numéro 9607). 1914/07/09 (Numéro 9607).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2589645
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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5, rue BayM-4. PARIS VIN' kinut téiégnphi T«– ptwm– i Rédaction: Admlnlstr. 663,73; Impr. et Publicité: 680,28
ABONNEMENT GLOBAL. Par 32 h. SOp»«,« nç* I. CMk b tlHiil»
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les Çuitont AtfwHei. La Crofcr est «nvoyce i l'eut) gntuttiacni peadart UMMMteb
Adveniat regnum tu=
Vendredi 10 juillet. SAINT SYLVAIN
Paris le 8 juillet 1914
La journée
Le ministère des Finances annonce
que l'emprunt de 805 millions de francs
à émis hier a été couvert environ
quarante fois.
Le Sénat, après le vote de l'impôt
compiémentaire et de l'ensemble du
budget, a ajourné « sine die » une in-
terpellation de M. Delahaye « sur la fer-
meture des établissements religieux »
M. Delahaye a énergiquement protesté
contre ce refus de discuter.
Par suite d'un abordage avec un
autre sous-marin, le submersible « Ca-
lypso » a sombré au large de Toulon.
Trois hommes ont péri. Le reste de
l'équipage est sauvé.
Aujourd'hui se terminent, en présence
de l'archevêque métropolitain d'Aix et
de six évêques, les fêtes solennelles du
centenaire de la réouverture de la
grotte de la Sainte-Baume, célèbre par
le souvenir de sainte Madeleine.
Grâce à l'amiral anglais, un nouvel
armistice de dix jours a été conclu à
Durazzo entre le prince et les insurgés.
La prise de Koritza par ces derniers est
confirmée. On escompte toujours la
chute du prince.
L'archiduc François-Ferdinand reçoit
comme successeur l'archiduc Frédéric à
l'instruction générale de l'armée, et
l'amira.l Haus à l'instruction de la ma-
rine.
La Chambre des Lords a examiné de
quels amendements le projet de « Home
rule » est susceptible.
Le roi des Belges, de passage à Berne
mardi, a été l'hôte du président de la
Confédération suisse, qui l'a reçu offi-
ciellement.
Le prince héritier de Serbie a reçu des
menaces de mort.
Le roi de Serbie va mieux.
Nouvel incident de frontière roumano-
bulgare à Kemanlar des soldats rou-
mains ont fait feu sur un soldat bulgare.
Les Polonais de Galicie (Autriche)
s'apprêtent à boycotter les produits alle-
mands.
SONT ATTRIBUÉS.
Le Jounwl Officiel pubtie deux décrets con-
sommant la spoliation de la Fabrique de Saint-
Sulplae il Paris et du Petit Séminaire de
Castres.
LA VOIX DE NOS ÉVÊQUES
Viennent de paraître
Catéchisme s2ar le devoir électoral, par
S. Em. le card. SeviN, archevêque de
Lyon. Une brochure de 26 pages.
La Presse son influence nos devoirs,
par Mgr Rumeau, évêque d'Angers. Une
brochure de 15 pages.
Le Fléau de la dépopulation ses causes,
ses remèdes, par Mgr Rumeau. Une bro-
chure de 14 pages.
La Désertion des campagnes ses causes,
ses conséquences, ses remèdes, par
Mgr Rumeau. Une brochure de 15 pages.
Chacune de ces quatre broc.ures, 0 fr. 10
port, 0 fr. 05.
Remises par quantités: 7/6, 15/12, -j 0/50,
800/500.
Bonne Presse, 5, rue Bayard, Paris.
Dans le numéro portant la date du mardi
14 juillet, nous commencerons la publica-
tion d'une oeuvre courte mais pleine d'inté-
rêt de
Henriette Bezançon
Une humble vie
Trois semaines après, nous serons heu-
reux de commencer la publication d'un des
romans dramatiques et scientifiques les
plus instructifs et les plus palpitants qui
soient sortis de la plume du
Capitaine Danrit
Commandant Driant
CTest avec un intérêt soutenu que nos lec-
teurs suivront les autres péripéties des
Robinsons de Pair
Hypocrisies
Ce qu'il y a de plus révoltant et qui
répugne le plus au caractère français
dans la politique radico-socialiste dont
nous subissons en ce moment un retour
virulent, ce sont les différents masques
d'hypocrisie dont elle couvre ses infa-
mies.
Son nom lui-même est un masque. Le
hideux pandemonium d'extrême-gauche
où grouillent plus de 200 députés n'est,
en réalité, ni radical ni socialiste. Il est
avant tout maçonnique, maçonnisant ou
maçonnisé.
On l'a bien vu à l'aisance enchantée
avec laquelle se sont opérées les coali-
tions à gauche entre le premier et le
second tour de scrutin, lors des élections
législatives. La discipline des partis
politiques n'aurait pu, à elle seule, obte-
nir aussi facilement tant d'immolations
plus ou moins volontaires, tant d'étouf-
fements d'appétits, .tant de harcr-kiri
d'ambitions, tant d'échanges de la casse
socialiste contre le séné radical. Oublis
de la lutte des classes pour vater
comme un seul homme en faveur d'un
ventre doré, embrassements démag0.-
giques entre ploutocrates et prolétaires,
mots d'ordre reçus avec docilité et suivis
servilement tout a marché mécanique-
ment, sans heurt apparent, sous le
rideau d'une discipline « républicaine »
qui était tout simplement la domestica-
tion maçonnique.
C'est la Veuve qui commandait,
qui dirigeait et qui ourdissait, mais
toute parée des multiples voiles et éti-
quettes des partis.
Même hypocrisie dans la campagne
scélérate contre la loi de trois ans. A
ces falots partisans d'une « meilleure
utilisation des réserves », à ces rêveurs
de garde nationale » en troupeaux, ne
dites pas qu'ils veulent tout simplement
le démantèlement de nos frontières et
la ruine de notre défense nationale. Ces
bons apôtres protesteraient véhémente-
ment. Du général Pédoya au « général »
Gustave Hervé tous crieraient qu'ils veu-
lent une France forte et respectée. Mais
au fond c'est la capitulation en face
de l'Allemagne, c'est le rêve humani-
taire d'un pacifisme humilié et prostré
qu'ils poursuivent. Hypocrisie
Mais là où les masques deviennent
grossiers et impudents, c'est dans la
guerre faite à la religion catholique.
Toutes ces mesquines vexations, toutes
ces taquineries odieuses des satrapes de
villages ou de sous-préfectures, que
nous enregistrons dans nos « gazettes
et qui remplissent d'une allégresse sau-
vage les Lanternes de Paris et de la
province, toutes ces iniquités sont per-
pétrées sous le masque de la légalité, de
l'égalité, de la liberté ou de la tolérance.
Cependant, les deux plus cyniques
hypocrisies de nos jacobins-maçons, ce
sont celles de l'humanitarisme et du
progrès des lumières.
Toujours plus de bonté, toujours plus
de « solidarité », toujours plus d'amour
pour les humbles, les petits et les déshé-
rités
Ah le beau masque
Mais voyez donc à l'oeuvre ces rou-
coulants et larmoyants philanthropes
La grande presse mercantile a caché
ou sobrement raconté en quelques
sèches lignes, les atroces dragonnades
qui ont terrorisé les pacifiques popula-
tions bretonnes, lors des récentes expul-
sions des Sœurs de Sainte-Marie de
Broons.
Des Sœurs, des femmes, des Fran-
çaises, filles de notre race, personnes
d'une moralité irréprochable, vouées aux
œuvres de charité et d'enseignement
et cultivant en elles-mêmes le saint
idéal de toutes les vertus, ont vu leurs
humbles demeures investies par la force
armée, leurs portes crochetées, leur
domicile saccagé. Des femmes âgées,
infirmes ou malades, ont été arrachées
de leur chambre, de leur lit, et, à peine
vêtues, les cheveux en désordre, jetées
brutalement sur la rue.
Oui, on a revu récemment ces scènes
sauvages qu'on croyait impossibles
après la chute du combisme on a revu
les gendarmes des soldats français
brutaliser, expulser sans droit et contre
tout droit, ce que nos pères entouraient
d'un culte délicat, prévenant, chevale-
resque la femme.
Et ne dites pas aux gredins qui ont
voté et ordonné ces attentats, ne dites
pas aux malheureux qui les ont exécu-
tés, qu'ils sbnt des rustres, des brutes
et des lâches ces messieurs se piquent
d'être des hommes bien élevés. Ils
savent comment on doit se comporter
dans une compagnie où il y a des
dames. Ils croiraient commettre une
vilenie en ne saluant pas une caboiiine,
une pécore de leur monde ou du demi-
monde, en manquant d'égards envers la
dernière des danseuses. Ils seront aux
petits soins pour une « dame » qui a
les mains teintes de sang. Mais surtout,
par-dessus tout, ils sont des hommes
de bonté et parés'de toutes les vertus
de l'altruisme humanitaire.
Ah les Tartufes Ah les hypo-
crites Et quand les intérêts de Leur
ambition égoïste, quand le mot d'ordre
des sectes infâmes leur indiqueront
qu'ils feraient bien d'arracher à leur
dernière maison de retraite de vieux
Frères accablés d'années et d'infirmités,
des vétérans de l'enseignement pri-
maire, qui ont passé quarante, cin-
quante ans de leur vie à éduquer les
cette tâche obscure, non rémunérée,
toutes- les forces de leurs corps et tous
les trésors de leurs grands coeurs ^eh.
bien ils jetteront aussi sur le pavé (:et
vieillards méritants, glorieux invalides
du dévouement. Ils les condamneront
à l'exil ou à la mendicité en fermant
leur propriété, leur maison, le refuge
où dans la mélancolie d'un désœuvre-
ment forcé, dans l'épuisement de leurs
énergies, dans les privations d'une
pauvreté voisine du dénuement, ils
attendaient pieusement l'heure suprême
de la seule récompense qu'ils aient
jamais ambitionnée une sainte mort.
Et les auteurs de ces actes barbares
qui eurent lieu, il y a un mois, à
Annapes, hier à Moulins, sont des
messieurs très « humanitaires » et qui
plastronnent fatuitement avec la mé-
daille de la mutualité sur la poitrine
Tartufes, encore une fois Vils oomé-
diens
Mais cette hypocrisie atteint son pa-
roxysme dans les déclarations officielles
en faveur de la diffusion de l'instruction
et de la science.
Le savoir accessible à tous. Toujours
plus de lumière, plus de vérité Eclai-
rer la démocratie, porter jusque dans
les dernières profondeurs des masses
le flambeau de la science voilà le pre-
mier devoir d'un gouvernement issu de
la volonté populaire, etc. Vous connais-
sez toute l'antienne.
Et ces bateleurs de la science refu-
seront à un Brunetière, à un P. Scheil,
la chaire à laquelle ils ont d'roit et pour
laquelle les désigne l'unanimité de leurs
pairs. Ils refuseront toute distinction,
tout honneur à un savant de l'enseigne-
ment libre, fût-il un Branly ou un
Witz, à tout écrivain catholique, fût-il
un Baunard on un Baudrillart. Ils tra-
casseront notre enseignement secon-
daire qui rivalise si avantageusement
avec le leur.
Ces histrions de la diffusion de l'en-
seignement primaire ferreront en quel-
ques années 20000 écoles libres lorsqu'il
est démontré que les départements où
pullulent le plus. les illettrés sont préci-
sément ceux où la concurrence de l'en-
seignement libre est plus rare.
Et ils viennent encore de décréter
l'expulsion d'environ 800 instituteurs et
institutrices excellents, dévoués, diplô-
més, mais congréganistes
Et cela au moment où toutes les
revues pédagogiques sont pleines de
lamentos sur la pénurie des vocations
d'instituteurs, sur le recrutement de plus
en plus insuffisant, tant en nombre
qu'en qualité, des candidats aux Ecoles
normales, sur la médiocrité des sujets
qu'on doit utiliser coûte que coûte en
raison de cette pénurie.
Et cela encore au moment où l'on
constate que plus de 3 000 institutrices
doivent suppléer à l'absence de maîtres
dans les écoles de garçons, et où l'on
gémit de ce que chez les institutrices
elles-mêmes les vocations se raréfient
et le niveau d'instruction et de forma-
tion pédagogique est en baisse.
Et vous me direz, après cela, que ces
politiciens et mandarins qui nous lan-
ternent avec leurs déclarations d'amour
à la science sont sincères et convaincus?
Allons donc Arrachez leur masque pé-
dantesque et vous verrez qu'ils ne veu-
lent de l'école que si elle est athée, qu'ils
ne veulent les progrès de l'enseigne-
ment que s'il déchristianise.
Ce n'est pas un peuple lettré, instruit,
qu'ils souhaitent, mais un peuple sans
Dieu. Et si demain l'école laïque venait
La bénédiction de la mer
à Pcrt-en-Bessin
Dimanche derner a été célébrée, à Port-en-
Bessin (Calvados), la pittoresque et touchante
cérémonie triennale de la bénédiction de la mer
et de la flottille de pêche, par Mgr Lemonnier,
évêque de Bayeux.
Après une grand'messe, célébrée par M. le
chanoine Montégu, eut lieu le banquet de l'Union
catholique des marins, présidé par Monsei-
S. Gr. Mgr Lemonnier, évêque de Bayeux
à bord de la chaloupe « Julienne-Jean-Baptiste »
gneur, entouré de M. le comte de Charapfeu,
capitaine de frégate en retraite, et de M. Michel
Lefournler, armateur et maire de Port-en-
Dessin ce repas fut suivi, à l'Abri Thomas Le-
monnier, de la séance solennelle annuelle de
l'Union catholique, au cours de laquelle M. le
comte de Champfeu donna une magnlflque con-
férence sur « la foi catholique génératrice de
l'honneur, du patriodsme et du dévouement du
à faire des chrétiens au lieu d'être un
moule, à incrédules, elle n'aurait pas
d'ennemis plus acharnés que ces Tar-
tufe? de la science.
Comédie, mensonge, hypocrisie et
sectarisme voilà toute la politique
législative, administrative, libertaire,
égalitaire, humanitaire, éducatrice et
scientifique de nos jacobins.
Toutes les barbaries plutôt que la civi-
lisation chrétienne voilà le fond de
leur bestialité.
ROME
Nomination de Mgr Boggiani
La nomination de Mgr Boggiani comme
assesseur de la Sacrée Congrégation Con-
sistoriale a été publiée hier soir par l'Os-
servatore Romano.
UNE VISITP ÉPISCOPALE
Nous avons été honorés, ce matin, de la
visite de Mgr Matthieu, premier évêque de
Regina (Canada). Ce diocèse de Regina, qui
n'a été érigé qu'en 1910, est grand comme
la France. Il comprend la partie Sud de la
province de Saskatchewan et se trouve à
4 000 kilomètres de Québec, au centre du
Canada. Monseigneur, dans un entretien
plein d'abandon, nous donna des détails in-
téressants sur le mouvement croissant des
émigrants qui sont surtout des Allemands
(13000), des Ruthènes (15 000), des Polo-
nais (3 000), etc. On compte environ
1 600 Canadiens français contre 4 200 an-
glais et irlandais. Le sol est très fertile et
produit beaucoup de blé. Le climat est très
sain. mais le froid atteint en hiver près de
60 degrés. Les villes s'élèvent rapidement
et le souci de l'évêque est de démêler dans
ces nouvelles agglomérations l'élément ca-
tholique pour lui donner des prêtres. Nous
faisons les meilleurs vœux pour la pros-
périté de ce grand et beau diocèse et des
œuvres de toutes sortes que Mgr Matthieu
s'occupe d'y créer.
L'EMPRUNT SOUSCBIT 40 FOIS
II fallait à l'Etat
805 millions
les rentiers ont offert
32 milliards
Le ministère des Finances a rassemblé
hâtivement la nuit dernière les renseigne-
ments parvenus de tous les points de la
France sur les souscriptions à l'emprunt de
805 millions. Il en résulte que l'emprunt
a été couvert QUARANTE FOIS, les ren-
tiers ayant offert ainsi TRENTE-DEUX
La province, à elle seule, l'a couvert une
fois. Mais les souscriptions de province
sont en grande majorité de petits sou-
scripteurs de titres de 7 ou de 14 francs.
Il apparaît donc d'ores et déjà, que l'em-
prunt s'est classé comme une valeur de
portefeuille.
Le nombre fort élevé des souscriptions
irréductibles celles de 7 et de 14 francs
de rente va diminuer considérablement
la part des gros souscripteurs et parti-
culièrement des banques et des établisse-
ments de crédit. Sans pouvoir préciser
encore un chiffre, on semblait estimer,
hier, au ministère des Finances, que la
réduction des souscriptions globales atteint-
drait environ 95 ou 97
La procession nautique, qui avait attiré une
foule de spectateurs plus considérable que
jamais, prit place, à l'heure de la pleine mer à
l'issue des vêpres. Malgré une pluie battante
le programme fut ponctuellement rempli. Les
barques, ooquettement décorées de fleurs et de
feuillages, remorquées par le sloop à hélice le
Neptune, patron Emile Hélie, flrent leurs évo-
lutions dans l'avant^port, Mgr Lemonnier de-
bout, monté sur le banc de quart de la chaloupe
épiscopale, affrontant stoïquement l'averse,
mitre en tête et crosse en main. Au moment où
l'évéque, parvenu à l'extrémité des jetées fit tou-
cher la mer à la hampe de la croix de procession,
clairons et tambours sonnèrent aux champs, les
barques saluèrent trois fois de leur pavois et le
Credo retentit tout à la fois du bord des em-
barcations et de la foule massée le long des
quais. La rentrée se* fit dans les bassins au
chant des cantiques des matelots de Port et
d'Etretat, à la Très Sainte Vierge.
Cette grande solennité religieuse maritime,
unique sur k oôte normande» aura lien d»-nmil
CYR.
Centenaire
de la réouverture
de la Sainte-Baume
Par dépêche de notre correspondant par-
ticulier
Marseille, 8 juillet.
Les solennités du centenaire de la réou-
verture de la Sainte-Baume ont commencé
LA SAINTE-BAUME Intérieur de la grotte
mardi soir, au milieu d'une grande af-
fluence de pèlerins venus de tous les points
de la Provence, sous la présidence de
Mgr Bonnefoy, archevêque d'Aix, métropo-
litain, assisté de NN. SS. Guillibert, évêque
GAZETTE
Les haines de M. Rabier
La Congrégation de Notra-Dame du Cal-
vaire d'Orléans était une communauté de
Bénédictines fondée en 1606 par le P. Jo-
seph, l'Eminence grise de Richelieu. Elles
avaient été enseignantes elles n'étaient
plus que contemplatives. Elles avaient pu
conserver le coeur du P. Joseph et soi-
gnaient quelques yi.ei.lles personnes du
monde, sans fortune, et quelques vieilles
religieuses infirmes, qui ne savent ce
qu'elles vont devenir.
A moins que. chose très vraisem-
blable. le maire d'Orléans, M. Rabier,
ne veuille spécialement offenser l'évéque
du diocèse, Mgr Touchet, on ne voit pas
quelle raison peut pousser à sacrifier ces
pieuses femmes qui ne connaissent nos
gouvernants que pour prier pour eus:
La vraie raison
Un établissement est fermé dans le Loi-
ret, à Malesherbes. Il était tenu par
les Filles de la Croix. Cet établissement,
qui comprenait autrefois école et maison
de secours, avait été fondé avec autori-
sation en 1837 par la famille de Chateau-
briand. L'école avait été fermée, mais les
Filles de la Croix contiuaient à soigner les
malades elles avaient fondé un patronage
que fréquentaient les élèves des écoles
laïques et un ouvroir où venaient travailler
pour les pauvres quelques dames de la
ville.
Parmi ces dames ne Oguraient point mes-
dames les conseillères municipales radi-
cales. Et c*fest cela que les maris n'ont
point pardonné.
Sang clérical
Un cliché d'Excelsior nous représente les
obsèques, à Saintes, du lieutenant Pierre
Mazel, du 13' goum marocain, tué à l'en-
nemi le 10 mai dernier.
Dans la foule recueillie qui suit la dé-
pouille mortelle du jeune officier, on
n'aperçoit ni préfet, ni général, ni sous-
préfet, ni représentant du gouvernement.
Le RappeL lui-même proteste avec éner-
gie contre une telle abstention motivée,
murmure-t-on, par ce fait que l'officier et
sa famille étaient « cléricaux ».
« Ce sang répandu devant l'ennemi est
sacré à toutes les opinions », dit le Rap-
Il faut être blocard et arriviste pour ne
pas le voir et pour faire nne différence
entre le sang clérical et le sang libre-pen-
seur lorsqu'il s'agit de sang versé sur le
champ de bataille.
Le Rappel dit qu'un député de son parti
devrait poser une question au gouverne-
ment pour savoir s'il s'agit d'un oubli in-
concevable ou d'une décision odieuse.
Ce député ami du Rappel se trouvera-
L'arc subversif
Non loin de Paris, dans l'Oise, dans
l'Aisne, dans quelques coins de la Somme,
il existe des Compagnies d'archers dont les
traditions pittoresques sont séculaires et
qui, une fois par an, dans certaines com-
munes, célèbrent leur tête précédée d'une
messe.
Aussi, le sous-préfet de Château-Tierry
voit-il d'un très mauvais œil les tireurs à
rare, dr nt les mœurs n'ont pas été créées
par M. Magniaudé. A Fère-en-Tardenoie,
un chevalier de l'arc qui porte un nom cé-
lèbre, et qui est un bienfaiteur du pays,
a été relevé de ses fonctions d'adminis-
trateur du bureau de bienfaisance, sous
prétexte de cléricalisme. Dame, à la sous-
préfecture, l'arc fait penser à l'aro-en-
ciel, qui est évidemment teinté de clérica-
lisme.
Les proscrits
M. Augagneur, ministre de l'Instruction
publique, a prononcé, hier, un discours à
l'inauguration du monument de Victor
Hugo.
On a beaucoup remarqué cette citation
qu'il y a faite
« Hugo avait connu cet état de proscrit
de Fréjus Fabre, évoque de Marseille
Castellan évêque de Digne Maurin, évê-
que de Grenoble Penon, évêque de Mou-
Aprés les vêpres pontificales chantées à
la Grotte par les élèves du Grand Sémi-
naire de Marseille, Mgr Bonnefoy bénit un
calvaire monumental. Le sermon fut donné
par le P. Tapier.
La nuit, dans la grotte illuminée, adora-
tion et messe solennelle émouvantes.
Mercredi, messes et communions toute
la matinée. Mgr Penon prononce une défi-
cate allocution. Une foule immense, animée
d'une grande piété, acclame sainte Made-
leine et les évêques.
La forêt séculaire retentit. partout du
chant des cantiques.
choisi par le crime pour représmter Id,
droit. »
M. Augagneur est précisément le repré,
sentant d'un gouvernement chargé drap-
pliquer à des princes les lois d'exil.
Appréciation de jurés
Le jury du Doubs vient d'acquitter une
fille de Montbéliard qui avait assommé
son enfant et l'avait ensuite frappé de
trente-cinq coups de couteau.
Combien donc aurait-il fallu que l'en-
fant eût reçu de coups de couteau pour que
les jurés du Doubs punissent trouver le fait
réprébensifele
L'inauguration
du monument de Polytechnique
Ce matin, a eu lieu, dans la cour d'honneur
de l'Ecole polytechnique, l'inauguration du mo-
nument élevé, par souscription, pour commé-
morer la glorieuse participation de Poly-
technique à la défense de Paris en 1814.
M. Poincaré présidait l'imposante cérémonie,
entouré de MM. Messimy, Renoult, Duhost. Paul
Œuvre de Thenissen
Monument aux Polytechniciens
inauguré par M. Poincaré dans la cour
de l'Ecole
Deschanel, A. MiUiouard, président du Conseil
municipal Chérest, président du Oonsetl gé-
neral Delanney. Hkmion, général Boigert,
commandant la pjaoe de Paris Florentin,
grand chancelier de la Légion d'honneur
:Idolphe Carnot, etc.
Les élèves de l'école de la dernière pro-
motion en ligne devant te bâtiment centrai de
l'état-major rendaient les honneurs avec la
musique de la, gante républicaine les invftés
avaient pris place dans des tribune ou autour
de la notons»» mi iMxnt»«
am a 29 (On
5, rue BayM-4. PARIS VIN' kinut téiégnphi
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les Çuitont AtfwHei. La Crofcr est «nvoyce i l'eut) gntuttiacni peadart UMMMteb
Adveniat regnum tu=
Vendredi 10 juillet. SAINT SYLVAIN
Paris le 8 juillet 1914
La journée
Le ministère des Finances annonce
que l'emprunt de 805 millions de francs
à émis hier a été couvert environ
quarante fois.
Le Sénat, après le vote de l'impôt
compiémentaire et de l'ensemble du
budget, a ajourné « sine die » une in-
terpellation de M. Delahaye « sur la fer-
meture des établissements religieux »
M. Delahaye a énergiquement protesté
contre ce refus de discuter.
Par suite d'un abordage avec un
autre sous-marin, le submersible « Ca-
lypso » a sombré au large de Toulon.
Trois hommes ont péri. Le reste de
l'équipage est sauvé.
Aujourd'hui se terminent, en présence
de l'archevêque métropolitain d'Aix et
de six évêques, les fêtes solennelles du
centenaire de la réouverture de la
grotte de la Sainte-Baume, célèbre par
le souvenir de sainte Madeleine.
Grâce à l'amiral anglais, un nouvel
armistice de dix jours a été conclu à
Durazzo entre le prince et les insurgés.
La prise de Koritza par ces derniers est
confirmée. On escompte toujours la
chute du prince.
L'archiduc François-Ferdinand reçoit
comme successeur l'archiduc Frédéric à
l'instruction générale de l'armée, et
l'amira.l Haus à l'instruction de la ma-
rine.
La Chambre des Lords a examiné de
quels amendements le projet de « Home
rule » est susceptible.
Le roi des Belges, de passage à Berne
mardi, a été l'hôte du président de la
Confédération suisse, qui l'a reçu offi-
ciellement.
Le prince héritier de Serbie a reçu des
menaces de mort.
Le roi de Serbie va mieux.
Nouvel incident de frontière roumano-
bulgare à Kemanlar des soldats rou-
mains ont fait feu sur un soldat bulgare.
Les Polonais de Galicie (Autriche)
s'apprêtent à boycotter les produits alle-
mands.
SONT ATTRIBUÉS.
Le Jounwl Officiel pubtie deux décrets con-
sommant la spoliation de la Fabrique de Saint-
Sulplae il Paris et du Petit Séminaire de
Castres.
LA VOIX DE NOS ÉVÊQUES
Viennent de paraître
Catéchisme s2ar le devoir électoral, par
S. Em. le card. SeviN, archevêque de
Lyon. Une brochure de 26 pages.
La Presse son influence nos devoirs,
par Mgr Rumeau, évêque d'Angers. Une
brochure de 15 pages.
Le Fléau de la dépopulation ses causes,
ses remèdes, par Mgr Rumeau. Une bro-
chure de 14 pages.
La Désertion des campagnes ses causes,
ses conséquences, ses remèdes, par
Mgr Rumeau. Une brochure de 15 pages.
Chacune de ces quatre broc.ures, 0 fr. 10
port, 0 fr. 05.
Remises par quantités: 7/6, 15/12, -j 0/50,
800/500.
Bonne Presse, 5, rue Bayard, Paris.
Dans le numéro portant la date du mardi
14 juillet, nous commencerons la publica-
tion d'une oeuvre courte mais pleine d'inté-
rêt de
Henriette Bezançon
Une humble vie
Trois semaines après, nous serons heu-
reux de commencer la publication d'un des
romans dramatiques et scientifiques les
plus instructifs et les plus palpitants qui
soient sortis de la plume du
Capitaine Danrit
Commandant Driant
CTest avec un intérêt soutenu que nos lec-
teurs suivront les autres péripéties des
Robinsons de Pair
Hypocrisies
Ce qu'il y a de plus révoltant et qui
répugne le plus au caractère français
dans la politique radico-socialiste dont
nous subissons en ce moment un retour
virulent, ce sont les différents masques
d'hypocrisie dont elle couvre ses infa-
mies.
Son nom lui-même est un masque. Le
hideux pandemonium d'extrême-gauche
où grouillent plus de 200 députés n'est,
en réalité, ni radical ni socialiste. Il est
avant tout maçonnique, maçonnisant ou
maçonnisé.
On l'a bien vu à l'aisance enchantée
avec laquelle se sont opérées les coali-
tions à gauche entre le premier et le
second tour de scrutin, lors des élections
législatives. La discipline des partis
politiques n'aurait pu, à elle seule, obte-
nir aussi facilement tant d'immolations
plus ou moins volontaires, tant d'étouf-
fements d'appétits, .tant de harcr-kiri
d'ambitions, tant d'échanges de la casse
socialiste contre le séné radical. Oublis
de la lutte des classes pour vater
comme un seul homme en faveur d'un
ventre doré, embrassements démag0.-
giques entre ploutocrates et prolétaires,
mots d'ordre reçus avec docilité et suivis
servilement tout a marché mécanique-
ment, sans heurt apparent, sous le
rideau d'une discipline « républicaine »
qui était tout simplement la domestica-
tion maçonnique.
C'est la Veuve qui commandait,
qui dirigeait et qui ourdissait, mais
toute parée des multiples voiles et éti-
quettes des partis.
Même hypocrisie dans la campagne
scélérate contre la loi de trois ans. A
ces falots partisans d'une « meilleure
utilisation des réserves », à ces rêveurs
de garde nationale » en troupeaux, ne
dites pas qu'ils veulent tout simplement
le démantèlement de nos frontières et
la ruine de notre défense nationale. Ces
bons apôtres protesteraient véhémente-
ment. Du général Pédoya au « général »
Gustave Hervé tous crieraient qu'ils veu-
lent une France forte et respectée. Mais
au fond c'est la capitulation en face
de l'Allemagne, c'est le rêve humani-
taire d'un pacifisme humilié et prostré
qu'ils poursuivent. Hypocrisie
Mais là où les masques deviennent
grossiers et impudents, c'est dans la
guerre faite à la religion catholique.
Toutes ces mesquines vexations, toutes
ces taquineries odieuses des satrapes de
villages ou de sous-préfectures, que
nous enregistrons dans nos « gazettes
et qui remplissent d'une allégresse sau-
vage les Lanternes de Paris et de la
province, toutes ces iniquités sont per-
pétrées sous le masque de la légalité, de
l'égalité, de la liberté ou de la tolérance.
Cependant, les deux plus cyniques
hypocrisies de nos jacobins-maçons, ce
sont celles de l'humanitarisme et du
progrès des lumières.
Toujours plus de bonté, toujours plus
de « solidarité », toujours plus d'amour
pour les humbles, les petits et les déshé-
rités
Ah le beau masque
Mais voyez donc à l'oeuvre ces rou-
coulants et larmoyants philanthropes
La grande presse mercantile a caché
ou sobrement raconté en quelques
sèches lignes, les atroces dragonnades
qui ont terrorisé les pacifiques popula-
tions bretonnes, lors des récentes expul-
sions des Sœurs de Sainte-Marie de
Broons.
Des Sœurs, des femmes, des Fran-
çaises, filles de notre race, personnes
d'une moralité irréprochable, vouées aux
œuvres de charité et d'enseignement
et cultivant en elles-mêmes le saint
idéal de toutes les vertus, ont vu leurs
humbles demeures investies par la force
armée, leurs portes crochetées, leur
domicile saccagé. Des femmes âgées,
infirmes ou malades, ont été arrachées
de leur chambre, de leur lit, et, à peine
vêtues, les cheveux en désordre, jetées
brutalement sur la rue.
Oui, on a revu récemment ces scènes
sauvages qu'on croyait impossibles
après la chute du combisme on a revu
les gendarmes des soldats français
brutaliser, expulser sans droit et contre
tout droit, ce que nos pères entouraient
d'un culte délicat, prévenant, chevale-
resque la femme.
Et ne dites pas aux gredins qui ont
voté et ordonné ces attentats, ne dites
pas aux malheureux qui les ont exécu-
tés, qu'ils sbnt des rustres, des brutes
et des lâches ces messieurs se piquent
d'être des hommes bien élevés. Ils
savent comment on doit se comporter
dans une compagnie où il y a des
dames. Ils croiraient commettre une
vilenie en ne saluant pas une caboiiine,
une pécore de leur monde ou du demi-
monde, en manquant d'égards envers la
dernière des danseuses. Ils seront aux
petits soins pour une « dame » qui a
les mains teintes de sang. Mais surtout,
par-dessus tout, ils sont des hommes
de bonté et parés'de toutes les vertus
de l'altruisme humanitaire.
Ah les Tartufes Ah les hypo-
crites Et quand les intérêts de Leur
ambition égoïste, quand le mot d'ordre
des sectes infâmes leur indiqueront
qu'ils feraient bien d'arracher à leur
dernière maison de retraite de vieux
Frères accablés d'années et d'infirmités,
des vétérans de l'enseignement pri-
maire, qui ont passé quarante, cin-
quante ans de leur vie à éduquer les
cette tâche obscure, non rémunérée,
toutes- les forces de leurs corps et tous
les trésors de leurs grands coeurs ^eh.
bien ils jetteront aussi sur le pavé (:et
vieillards méritants, glorieux invalides
du dévouement. Ils les condamneront
à l'exil ou à la mendicité en fermant
leur propriété, leur maison, le refuge
où dans la mélancolie d'un désœuvre-
ment forcé, dans l'épuisement de leurs
énergies, dans les privations d'une
pauvreté voisine du dénuement, ils
attendaient pieusement l'heure suprême
de la seule récompense qu'ils aient
jamais ambitionnée une sainte mort.
Et les auteurs de ces actes barbares
qui eurent lieu, il y a un mois, à
Annapes, hier à Moulins, sont des
messieurs très « humanitaires » et qui
plastronnent fatuitement avec la mé-
daille de la mutualité sur la poitrine
Tartufes, encore une fois Vils oomé-
diens
Mais cette hypocrisie atteint son pa-
roxysme dans les déclarations officielles
en faveur de la diffusion de l'instruction
et de la science.
Le savoir accessible à tous. Toujours
plus de lumière, plus de vérité Eclai-
rer la démocratie, porter jusque dans
les dernières profondeurs des masses
le flambeau de la science voilà le pre-
mier devoir d'un gouvernement issu de
la volonté populaire, etc. Vous connais-
sez toute l'antienne.
Et ces bateleurs de la science refu-
seront à un Brunetière, à un P. Scheil,
la chaire à laquelle ils ont d'roit et pour
laquelle les désigne l'unanimité de leurs
pairs. Ils refuseront toute distinction,
tout honneur à un savant de l'enseigne-
ment libre, fût-il un Branly ou un
Witz, à tout écrivain catholique, fût-il
un Baunard on un Baudrillart. Ils tra-
casseront notre enseignement secon-
daire qui rivalise si avantageusement
avec le leur.
Ces histrions de la diffusion de l'en-
seignement primaire ferreront en quel-
ques années 20000 écoles libres lorsqu'il
est démontré que les départements où
pullulent le plus. les illettrés sont préci-
sément ceux où la concurrence de l'en-
seignement libre est plus rare.
Et ils viennent encore de décréter
l'expulsion d'environ 800 instituteurs et
institutrices excellents, dévoués, diplô-
més, mais congréganistes
Et cela au moment où toutes les
revues pédagogiques sont pleines de
lamentos sur la pénurie des vocations
d'instituteurs, sur le recrutement de plus
en plus insuffisant, tant en nombre
qu'en qualité, des candidats aux Ecoles
normales, sur la médiocrité des sujets
qu'on doit utiliser coûte que coûte en
raison de cette pénurie.
Et cela encore au moment où l'on
constate que plus de 3 000 institutrices
doivent suppléer à l'absence de maîtres
dans les écoles de garçons, et où l'on
gémit de ce que chez les institutrices
elles-mêmes les vocations se raréfient
et le niveau d'instruction et de forma-
tion pédagogique est en baisse.
Et vous me direz, après cela, que ces
politiciens et mandarins qui nous lan-
ternent avec leurs déclarations d'amour
à la science sont sincères et convaincus?
Allons donc Arrachez leur masque pé-
dantesque et vous verrez qu'ils ne veu-
lent de l'école que si elle est athée, qu'ils
ne veulent les progrès de l'enseigne-
ment que s'il déchristianise.
Ce n'est pas un peuple lettré, instruit,
qu'ils souhaitent, mais un peuple sans
Dieu. Et si demain l'école laïque venait
La bénédiction de la mer
à Pcrt-en-Bessin
Dimanche derner a été célébrée, à Port-en-
Bessin (Calvados), la pittoresque et touchante
cérémonie triennale de la bénédiction de la mer
et de la flottille de pêche, par Mgr Lemonnier,
évêque de Bayeux.
Après une grand'messe, célébrée par M. le
chanoine Montégu, eut lieu le banquet de l'Union
catholique des marins, présidé par Monsei-
S. Gr. Mgr Lemonnier, évêque de Bayeux
à bord de la chaloupe « Julienne-Jean-Baptiste »
gneur, entouré de M. le comte de Charapfeu,
capitaine de frégate en retraite, et de M. Michel
Lefournler, armateur et maire de Port-en-
Dessin ce repas fut suivi, à l'Abri Thomas Le-
monnier, de la séance solennelle annuelle de
l'Union catholique, au cours de laquelle M. le
comte de Champfeu donna une magnlflque con-
férence sur « la foi catholique génératrice de
l'honneur, du patriodsme et du dévouement du
à faire des chrétiens au lieu d'être un
moule, à incrédules, elle n'aurait pas
d'ennemis plus acharnés que ces Tar-
tufe? de la science.
Comédie, mensonge, hypocrisie et
sectarisme voilà toute la politique
législative, administrative, libertaire,
égalitaire, humanitaire, éducatrice et
scientifique de nos jacobins.
Toutes les barbaries plutôt que la civi-
lisation chrétienne voilà le fond de
leur bestialité.
ROME
Nomination de Mgr Boggiani
La nomination de Mgr Boggiani comme
assesseur de la Sacrée Congrégation Con-
sistoriale a été publiée hier soir par l'Os-
servatore Romano.
UNE VISITP ÉPISCOPALE
Nous avons été honorés, ce matin, de la
visite de Mgr Matthieu, premier évêque de
Regina (Canada). Ce diocèse de Regina, qui
n'a été érigé qu'en 1910, est grand comme
la France. Il comprend la partie Sud de la
province de Saskatchewan et se trouve à
4 000 kilomètres de Québec, au centre du
Canada. Monseigneur, dans un entretien
plein d'abandon, nous donna des détails in-
téressants sur le mouvement croissant des
émigrants qui sont surtout des Allemands
(13000), des Ruthènes (15 000), des Polo-
nais (3 000), etc. On compte environ
1 600 Canadiens français contre 4 200 an-
glais et irlandais. Le sol est très fertile et
produit beaucoup de blé. Le climat est très
sain. mais le froid atteint en hiver près de
60 degrés. Les villes s'élèvent rapidement
et le souci de l'évêque est de démêler dans
ces nouvelles agglomérations l'élément ca-
tholique pour lui donner des prêtres. Nous
faisons les meilleurs vœux pour la pros-
périté de ce grand et beau diocèse et des
œuvres de toutes sortes que Mgr Matthieu
s'occupe d'y créer.
L'EMPRUNT SOUSCBIT 40 FOIS
II fallait à l'Etat
805 millions
les rentiers ont offert
32 milliards
Le ministère des Finances a rassemblé
hâtivement la nuit dernière les renseigne-
ments parvenus de tous les points de la
France sur les souscriptions à l'emprunt de
805 millions. Il en résulte que l'emprunt
a été couvert QUARANTE FOIS, les ren-
tiers ayant offert ainsi TRENTE-DEUX
La province, à elle seule, l'a couvert une
fois. Mais les souscriptions de province
sont en grande majorité de petits sou-
scripteurs de titres de 7 ou de 14 francs.
Il apparaît donc d'ores et déjà, que l'em-
prunt s'est classé comme une valeur de
portefeuille.
Le nombre fort élevé des souscriptions
irréductibles celles de 7 et de 14 francs
de rente va diminuer considérablement
la part des gros souscripteurs et parti-
culièrement des banques et des établisse-
ments de crédit. Sans pouvoir préciser
encore un chiffre, on semblait estimer,
hier, au ministère des Finances, que la
réduction des souscriptions globales atteint-
drait environ 95 ou 97
La procession nautique, qui avait attiré une
foule de spectateurs plus considérable que
jamais, prit place, à l'heure de la pleine mer à
l'issue des vêpres. Malgré une pluie battante
le programme fut ponctuellement rempli. Les
barques, ooquettement décorées de fleurs et de
feuillages, remorquées par le sloop à hélice le
Neptune, patron Emile Hélie, flrent leurs évo-
lutions dans l'avant^port, Mgr Lemonnier de-
bout, monté sur le banc de quart de la chaloupe
épiscopale, affrontant stoïquement l'averse,
mitre en tête et crosse en main. Au moment où
l'évéque, parvenu à l'extrémité des jetées fit tou-
cher la mer à la hampe de la croix de procession,
clairons et tambours sonnèrent aux champs, les
barques saluèrent trois fois de leur pavois et le
Credo retentit tout à la fois du bord des em-
barcations et de la foule massée le long des
quais. La rentrée se* fit dans les bassins au
chant des cantiques des matelots de Port et
d'Etretat, à la Très Sainte Vierge.
Cette grande solennité religieuse maritime,
unique sur k oôte normande» aura lien d»-nmil
CYR.
Centenaire
de la réouverture
de la Sainte-Baume
Par dépêche de notre correspondant par-
ticulier
Marseille, 8 juillet.
Les solennités du centenaire de la réou-
verture de la Sainte-Baume ont commencé
LA SAINTE-BAUME Intérieur de la grotte
mardi soir, au milieu d'une grande af-
fluence de pèlerins venus de tous les points
de la Provence, sous la présidence de
Mgr Bonnefoy, archevêque d'Aix, métropo-
litain, assisté de NN. SS. Guillibert, évêque
GAZETTE
Les haines de M. Rabier
La Congrégation de Notra-Dame du Cal-
vaire d'Orléans était une communauté de
Bénédictines fondée en 1606 par le P. Jo-
seph, l'Eminence grise de Richelieu. Elles
avaient été enseignantes elles n'étaient
plus que contemplatives. Elles avaient pu
conserver le coeur du P. Joseph et soi-
gnaient quelques yi.ei.lles personnes du
monde, sans fortune, et quelques vieilles
religieuses infirmes, qui ne savent ce
qu'elles vont devenir.
A moins que. chose très vraisem-
blable. le maire d'Orléans, M. Rabier,
ne veuille spécialement offenser l'évéque
du diocèse, Mgr Touchet, on ne voit pas
quelle raison peut pousser à sacrifier ces
pieuses femmes qui ne connaissent nos
gouvernants que pour prier pour eus:
La vraie raison
Un établissement est fermé dans le Loi-
ret, à Malesherbes. Il était tenu par
les Filles de la Croix. Cet établissement,
qui comprenait autrefois école et maison
de secours, avait été fondé avec autori-
sation en 1837 par la famille de Chateau-
briand. L'école avait été fermée, mais les
Filles de la Croix contiuaient à soigner les
malades elles avaient fondé un patronage
que fréquentaient les élèves des écoles
laïques et un ouvroir où venaient travailler
pour les pauvres quelques dames de la
ville.
Parmi ces dames ne Oguraient point mes-
dames les conseillères municipales radi-
cales. Et c*fest cela que les maris n'ont
point pardonné.
Sang clérical
Un cliché d'Excelsior nous représente les
obsèques, à Saintes, du lieutenant Pierre
Mazel, du 13' goum marocain, tué à l'en-
nemi le 10 mai dernier.
Dans la foule recueillie qui suit la dé-
pouille mortelle du jeune officier, on
n'aperçoit ni préfet, ni général, ni sous-
préfet, ni représentant du gouvernement.
Le RappeL lui-même proteste avec éner-
gie contre une telle abstention motivée,
murmure-t-on, par ce fait que l'officier et
sa famille étaient « cléricaux ».
« Ce sang répandu devant l'ennemi est
sacré à toutes les opinions », dit le Rap-
Il faut être blocard et arriviste pour ne
pas le voir et pour faire nne différence
entre le sang clérical et le sang libre-pen-
seur lorsqu'il s'agit de sang versé sur le
champ de bataille.
Le Rappel dit qu'un député de son parti
devrait poser une question au gouverne-
ment pour savoir s'il s'agit d'un oubli in-
concevable ou d'une décision odieuse.
Ce député ami du Rappel se trouvera-
L'arc subversif
Non loin de Paris, dans l'Oise, dans
l'Aisne, dans quelques coins de la Somme,
il existe des Compagnies d'archers dont les
traditions pittoresques sont séculaires et
qui, une fois par an, dans certaines com-
munes, célèbrent leur tête précédée d'une
messe.
Aussi, le sous-préfet de Château-Tierry
voit-il d'un très mauvais œil les tireurs à
rare, dr nt les mœurs n'ont pas été créées
par M. Magniaudé. A Fère-en-Tardenoie,
un chevalier de l'arc qui porte un nom cé-
lèbre, et qui est un bienfaiteur du pays,
a été relevé de ses fonctions d'adminis-
trateur du bureau de bienfaisance, sous
prétexte de cléricalisme. Dame, à la sous-
préfecture, l'arc fait penser à l'aro-en-
ciel, qui est évidemment teinté de clérica-
lisme.
Les proscrits
M. Augagneur, ministre de l'Instruction
publique, a prononcé, hier, un discours à
l'inauguration du monument de Victor
Hugo.
On a beaucoup remarqué cette citation
qu'il y a faite
« Hugo avait connu cet état de proscrit
de Fréjus Fabre, évoque de Marseille
Castellan évêque de Digne Maurin, évê-
que de Grenoble Penon, évêque de Mou-
Aprés les vêpres pontificales chantées à
la Grotte par les élèves du Grand Sémi-
naire de Marseille, Mgr Bonnefoy bénit un
calvaire monumental. Le sermon fut donné
par le P. Tapier.
La nuit, dans la grotte illuminée, adora-
tion et messe solennelle émouvantes.
Mercredi, messes et communions toute
la matinée. Mgr Penon prononce une défi-
cate allocution. Une foule immense, animée
d'une grande piété, acclame sainte Made-
leine et les évêques.
La forêt séculaire retentit. partout du
chant des cantiques.
choisi par le crime pour représmter Id,
droit. »
M. Augagneur est précisément le repré,
sentant d'un gouvernement chargé drap-
pliquer à des princes les lois d'exil.
Appréciation de jurés
Le jury du Doubs vient d'acquitter une
fille de Montbéliard qui avait assommé
son enfant et l'avait ensuite frappé de
trente-cinq coups de couteau.
Combien donc aurait-il fallu que l'en-
fant eût reçu de coups de couteau pour que
les jurés du Doubs punissent trouver le fait
réprébensifele
L'inauguration
du monument de Polytechnique
Ce matin, a eu lieu, dans la cour d'honneur
de l'Ecole polytechnique, l'inauguration du mo-
nument élevé, par souscription, pour commé-
morer la glorieuse participation de Poly-
technique à la défense de Paris en 1814.
M. Poincaré présidait l'imposante cérémonie,
entouré de MM. Messimy, Renoult, Duhost. Paul
Œuvre de Thenissen
Monument aux Polytechniciens
inauguré par M. Poincaré dans la cour
de l'Ecole
Deschanel, A. MiUiouard, président du Conseil
municipal Chérest, président du Oonsetl gé-
neral Delanney. Hkmion, général Boigert,
commandant la pjaoe de Paris Florentin,
grand chancelier de la Légion d'honneur
:Idolphe Carnot, etc.
Les élèves de l'école de la dernière pro-
motion en ligne devant te bâtiment centrai de
l'état-major rendaient les honneurs avec la
musique de la, gante républicaine les invftés
avaient pris place dans des tribune ou autour
de la notons»» mi iMxnt»«
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