Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-17
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 octobre 1932 17 octobre 1932
Description : 1932/10/17 (Numéro 25984). 1932/10/17 (Numéro 25984).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
kUNDI 17 OCTOBRE ï?32!
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SOIXANTE-DOUZIEME ANNEE. N" 25984
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CHÈQUE POSTAI.: Paris, Numéro 60
9P>oxTX>A.TBXJSi t Ausrustè NBPPTZER. (laet)
ANCSTEN'sI~UM~C'rETTB.S:
AjCXvl&O. IÎÉBR,A-I1D (1887-1914)
` Emile IïÉ3BK,jftwR,I3 (1915-1936)
` .A-drien. HÉB:R,.A.:R.:D (1925-1929)
XiOUIS-MXjLjIj (1923-1331)
DmECTEURS
Jacques OECASTEIN-BÎT et BJmUe MIR,B3A.XT2ÎÎ
£« Journal ne répond pas des manuscrits communiqués
ADRESSE télégraphiqoe TEwrs pakisI
TÉliPaOK CISQ UBliES, Taitbout 76^o" 76.6J 76.63 76.63 T6.64
Ce numéro est accompagné du a TEMPS
FINANCIER » çfui doit êtçe délivré gratui-
tement à nos lecteurs.
SOMMAÎRB:^
PAGE 2
Conférence du désarmement. En Allemagne.
Nouvelles de l'Etranger. Nouvelles du Jour.
Académies. i Armée. La Vie économique.
Echos et Informations. Bulletin météorolo-
gique. Faits-divers.
PAGE 3
Le XX.VI' Salon dé l'automobile. Tribunaux.
Aéronautique. Sports. Théâtres. T£.F.
Nouvelles commerciales.
Chronique théâtrale, PIERRE Brisson.
PAGE 4
LE RENOUVELLEMENT PARTIEL DU SÉNAT Suite des
résultats. Discours de M. Mussolini et du
chancelier von Papen.
Paris, le 16 octobre
BULLETIN DU JOUR
LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
L'accord s'est fait, hier, à Genève, sur le
choix du nouveau secrétaire général de la
Société des nations, en remplacement de Sir
Eric Drummond, lequel a assuré l'administra-
tion permanente de l'institution de Genève de-
puis que celle-ci existe. La quatrième commis-
sion de l'assemblée, qui avait à traiter cette
question, s'est heurtée à de sérieuses diffi-
cultés, d'ailleurs inévitables dans un milieu où
les compétitions personnelles se compliquent
de toutes les influences nationales s'exerçant
vigoureusement. Certains voulaient lier à cette
nomination la question d'une réorganisation
totale des services administratifs dans le sens
d'une plus large répartition des postes perma-
nents, l'idée étant que le plus grand nombre
possible des différentes cultures et des in-
fluences civilisatrices les plus caractéristiques
doivent être représentées au sein de l'adminis-
tration centrale. D'autres préconisaient un sys-
tème de roulement, qui eût pourtant présenté
des inconvénients pour la continuité nécessaire
des efforts. On à fini par s'entendre sur une for-
mule qui tient compte, dans une certaine me-
sure, des revendications des uns et des autres.
Aux côtés du secrétaire général, il' y aura
désormais deux secrétaires généraux adjoints,
dont l'un sera ressortissant d'un Etat non
représenté en permanence au conseil, et trois
sous-secrétaires généraux. D'autre part, pour
J'avenir, on s'en tiendrait au principe qu'il ne
doit pas y avoir parmi le haut personnel de la
Société des nations, directeurs des services
compris, plus de deux ressortissants d'un
même Etat.
En conclusion du rapport de la quatrième
commission, le conseil a désigné hier soir
comme secrétaire général de la Société des na-
tions, avec un mandat de dix ans, en rempla-
cement de Sir Eric Drummond, M. Joseph
'Àvènol, qui fut. expert pour la J'jfeâice à tôufês;.
les grandes conférences internationales qui
eurent lieu de 1919 à 1923, et qui depuis cette
époque a' rempli les .fonctions de secrétaire
général adjoint. On ne peut que se réjouir de
cette désignation, faite à l'unanimité et que
l'assemblée confirmera certainement, non seu-
lement en raison de l'hommage rendu à la
France en la personne de M. Avenol, mais
parce que le choix fait est de nature à servir.
grandement l'institution internationale de Ge-
nève, le caractère et la compétence du nouveau
•secrétaire général, surtout pour les questions
économiques et financières, qui prennent une
importance de plus en plus grande dans l'acti-
vité de la Société, étant unanimement appré-
ciés. D'une manière générale, il faut souhaiter
que l'organisation des services centraux et
permanents de la Société des nations réponde
a ce que tous les Etats membres de la Société
sont en droit d'en attendre pour le, développe-
ment de la grande œuvre commune, et qu'elle
pare à tous les inconvénients révélés par l'ex-
périence.
Ce qu'on a appelé la crise de la Société des
nations, et qui ne peut être, à notre avis, qu'une
crise de croissance, si tant est qu'il y ait crise
à proprement parler, est dû surtout, semble-
t-il, au fait qu'on a voulu voir trop grand pour
l'institution internationale, dont on a attendu
le miracle d'un ordre mondial nouveau entiè-
rement improvisé. Comme beaucoup de pays
depuis le bouleversement profond provoqué
par la guerre, la Société des nations a vécu
moralement et matériellement au-dessus de
ses moyens. Tandis que l'opinion exige d'elle
ce qu'elle ne peut donner dans les con-
ditions où elle est constituée, sans moyens
propres d'imposer Inexécution de ses décisions,
elle a voulu justifier son activité dans tous les
domaines en multipliant les commissions et
sous-commissions, en créant des services per-
manents du temporaires très coûteux et qui,
avec un champ d'action très limité, ne peuvent
donner de résultats appréciables sur des ter-
rains souvent tout à fait secondaires. Sans
même parler du fait que certains Etats mem-
bres de la Société ne payent pas régulière-
ment leurs cotisations, ce qui ajoute encore
aux difficultés de la situation financière, il est
évident qu'une plus sévère économie s'impose
à Genève comme partout ailleurs, et qu'il im-
porte de procéder à une sérieuse compression
des dépenses, tout en évitant de compromettre
pour cela les services, essentiels pour le bon
fonctionnement de l'institution. Si les critiques
formulées parfois avec tant de vivacité à
l'adresse de la Société des nations manquent
de fondement, il importe de leur enlever, par
:une bonne administration permanente, jus-
qu'à l'apparence d'un prétexte.
C'est parce que dans différents milieux inter-
nationaux. on s"e|Torce de créer un mouvement
d'opinion contre la Société des nations, parce
qu'on raille de parti pris les résultats de son
action, qu'on proclame son impuissance avant
même qu'elle ait pu donner toute la mesure
deson effort, qu'il faut la défendre comme re-
présentant la -seule. chance de salut pour la.
paix du monde, et qu'il faut qu'elle se défende
elle-même par une activité véritafilemeiit. utile'
et efficace et par sa bonne "administration. La-
Société des nations, quelles que puissent être
les déceptions qu'elle ait values à ceux qui, éga-
rés par les illusions faciles des théoriciens du
pacifisme absolu, réclament d'elle plus qu'elle
îje peut donner, est devenue un organisme in-
dispensable' de la vie internationale actuelle.
Il est inexact de dire qu'elle n'a rien empêché,
qu'elle s'est révélée impuissante à résoudre les
graves problèmes de l'heure présente. Non
seulement elle a fait pratiquement obstacle à
des conflits- menaçants le conflit gréco-bul-
gare, le conflit polono-lithuahien, et, tout ré-
cemment, le conflit entre la Bolivie et le Pa-
raguay,,sans parler de son intervention en Ex-
trême-Orient où elle a du moins réussi à li-
miter la crise, mais elle a pris des initiatives
qui ont posé dans toute son ampleur et avec
toute la carté nécessaire le vaste problème de
la sécurité, de la réduction générale des arme-
ments et de l'organisation de la paix dont la
solution, en préparation à Genève, est la grande
préoccupation de tous les peuples.
Elle a fait plus -simplement parce -qu'elle
existe, parce qu'elle constitue un centre d'acti-
vité politique, elle a créé un esprit internatio-
nal nouveau, elle a fait naître des méthodes di-r
plâmatfques' nouvelles, elle a déterminé le" plein
épanouissement de ce sentiment de solidarité
et de cette conception de l'entr'aide des peuples
sans lesquels aucune organisation de la paix
sur les bases du droit n'est possible. C'est à
Genève, dans l'atmosphère ouatée de l'assem-
blée et du conseil, en marge des débats de la
Société des nations, que les hommes d'Etat res-
ponsables de tous les pays prennent contact,
s'initient aux réalités de l'ensemble du monde
civilisé, s'affranchissent de leur esprit parti-
culier, découvrent des horizons élargis avec de
meilleures perpectives d'avenir. De la dure
mêlée des idées et des passions, Genève dégage
ainsi parfois des vérités essentielles qui s'im-
posent à toutes les consciences; et s'il est possi-
ble de construire un monde réconcilié avec
lui-même, s'il est vrai qu'une Europe libérée
de tout -esprit de guerre et travaillant d'un
même cœur au rétablissement- de sa prospérité
peut se reconstituer, c'est à la Société des na-
tions et à ceux qui, malgré tous les mécomptes,
l'animent de leur souffle généreux qu'on. le
devra.
DÉPÊCHES DE L'ÉTRANGER
Rome, 16 octobre.
Les deux délégations allemandes qui étaient
venues à Rome afin d'y traiter, l'une de la ques-
tion des contingentements aux importations, et
l'autre du problème des devises, sont reparties
hier soir, la première pour Paris et la seconde
pour Berlin, Roriae, 16, octobre.
̃' ̃' ̃ Rome, iC octobre.
Le roi est arrivé à Erindisi à bord du Savoia. Il
a été salué par les autorités et accueilli par des
manifestations enthousiastes de la foule.
La Haye, 16 octobre.
Le ministre de France et Mme de Vitrolles ont
offert hier un déjeuner en l'honneur de M. André
Siegfried, membre de l'Institut, professeur à
l'Ecole des sciences politiques, actuellement en
Hollande, où, sous les auspices de l'Association
Hollande-France, il donne une série de confé-
rences.
Dantzig, 16 octobre.
M. Hjalmar Rosting (Danois), ancien délégué
des Etats neutres aux camps des prisonniers de
guerre en France, vient d'être nommé commis-
saire par intérim de la Société des nations à
Dantzig.
Constance, 16 octobre.
Le 'concordat entre la Curie romaine et le gou-
vernement badois, qui faisait depuils longtemps
l'objet de pourparlers assez difficiles, a été pa-
raphé samedi au couvent de Hegne, sur le lac
de Constance. Le cardinal Pacelli, secrétaire d'Etat,
représentait le Vatican, tandis que M. Baum-
gartner, ministre badois de l'instruction publi-
que et des cultes, a signé au nom du gouvernement
badois.
Addis-Abeba, 16 octobre.
Le fils du ras Hailou, qui s'était insurgé, a été
arrêté par lés troupes gouvernementales et trans-
porté en avion dans la capitale.
ÉCONOMIES SCOLAIRES
Le Temps à publié, hier, les décisions que
M. de Monzie, conformément à la loi du 15 juil-
let 1932 et à sa propre circulaire du 28 août,
relative à la suppression de tous les emplois
qui ne paraissent pas indispensables, vient de
prendre à l'endroit de certains collèges dont la
disparition peut diminuer les charges de l'Etat
sans nuire à l'éducation nationale. De ces me-
sures, on s'était «promis et même on avait pro-
mis des allégements appréciables. Mais il en
faut rabattre. Et le budget de l'instruction pu-
blique, qui atteint, constructions à part, deux
milliards 900 millions, recevra, sur ce chapitre
comme sur d'autres .un maigre soulagement.
La note communiquée à la presse ne laisse pas,
en effet, de préparer cette déconvenue.
Ainsi, la commission nommée par le mi-
nistre a siégé trois jours durant pour suppri-.
mer sept collèges de garçons, les classes du
second cycle dans trois autres, transformer
cinq écoles primaires supérieures en cours
complémentaires, radier un collège et quatre
cours secondaires de jeunes filles, les classes
du second cycle dans deux autres, et, en récom-
pense, annexer à Lisieux une école d'hôtelle-
rie. Or, cette question des collèges squelet-
tiques et dispendieux ne date pas d'hier. Dès
le 1" juillet 1919, dans un « Avis » présenté au
nom de la commission de l'enseignement de
la Chambre, M. Simyan proposait la suppres-
sion de 31 collèges, dont 19 lui avaient été indi-
qués par l'administration même. Sous le mi-
nistère de M. Léon Bérard, elle en indiquait une
vingtaine qu'elle considérait comme inutiles.
Et pourtant, le 1". octobre 1926, le dixième dé-
cret-loi de M. Edouard Herriot n'en sacrifiait
que six.
Mais pour sauver les autres, et dans un autre
dessein que nous avons d'abord révélé.ce même
décret, ou du moins l'exposé des motifs, mettait
en avant une conception nouvelle et qu'on
porte à l'extrême aujourd'hui « Il est reconnu
que l'utilité intellectuelle et sociale d'un col-
lège n'est pas nécessairement en relation avec
le nombre de ses élèves. Il n'y a pas, à vrai
dire, de « petit collège », la prospérité ou la
décadence d'un établissement étant influencée
ou même déterminée par des 'circonstances
mobiles et passagères. » D'où il résulte que
l'Etat, ou, pour en parler plus exactement, le
contribuable,doit attendre patiemment et même
indéfiniment les circonstances favorables sous
l'orme. Et le décret les prévenait par la fusion,
dans ces établissements moribonds, de l'en-
seignement secondaire, du primaire supérieur
et du technique, prélude de l'école .unique.
C'était le but.
A la lumière de cette conception, dont les
suites n'ont pas tardé à se manifester par une
gratuité somptuaire, il devient maintenant à
peu près impossible de retrancher sur la dé-
pense. On- ne trouve qu'une poignée de col-
lèges à supprimer, et encore ne s'y résigne-
t-on que difficilement. Depuis trois mois, les
députés et sénateurs,; assiègent le ministre
idans le même temps, lés municipalités ma-
inœuvrent; elles offrent même, suivant le com-
muniqué, leur propre effort financier comme
si, pour le contribuable, le résultat n'était pas
le même, quand il paye, en centimes addi-
tionnels la différence qu'il ne verse pas à
l'Etat On nomme préalablement une commis-
sion où figurent les représentants de ceux qui
occupent les emplois à faire disparaître. Et, au
total, le résultat n'a rien de surprenant que des
décisions réduites au minimum soient prises
à l'unanimité. De la sorte,- les économies s'ame-
nuisent, mais une collaboration de nolontés
couvre sinon la douceur, du moins la tentation
de ne rien faire, ou si peu que rien.
On semble s'élever fort, au ministère de l'ins-
truction publique, contre le caractère impé-
rieux d'un barème de 5 0/0 imposé par la loi
de juillet; et l'on proteste publiquement contre
eett§ sorje de sacrifice mathématique. Pour
brutal qu'il puisse paraître, il ne l'est pas plus,
que la situation économique ni la situation
financière. De l'éduca-tiçsi -ïtatiënalè PËtât a
fait, d'ailleurs, un service pareil aux autres
et il se propose de le soumettre à la même
rationalisation que les autres. D'où il suit que
les économies indispensables, à moins d'accu-
ler le pays à la catastrophe, y doivent subir
la même rigueur, fût-elle inflexible comme
l'arithmétique, que dans les autres ministères.
Or, l'expérience, claire comme le jour, fait
paraître que, faute d'un taux commun, qu'il
s'agisse de telle ou telle administration, ou
qu'il soit question, au ministère dé l'éducation
nationale, des écoles primaires en surnombre
ou des collèges en détresse, on n'aboutira
point aux mesures qui s'imposent. Nécessité
n'a qu'une loi dura lex, scd dé~
« «»
Le baiser à l'Académie
Ce n'est pas une très grave affaire. Mais enfin.
si la vérité, en est une, il y a lieu d'enregistrer la
petite mise au point que voici. Entre tant de scan-
dales auxquels sa mémoire est restée mêlée, Méri-
mée, depuis un peu plus d'un demi-siècle, passe
pour être coupable d'avoir, le jour de sa réception
à l'Académie française, au beau milieu de son dis-
cours, envoyé, du bout de ses gants, un baiser à son
« Inconnue », Jenny Dacquin, qui se trouvait dans
l'auditoire. Un baiser à l'Académie, comme ça, à
la barbe de tout Paris, quand on est habillé de
vert, seul debout dans toute l'assistance, et le
•point de mire de tout oe beau monde attentif à la
moindre nuance?. Il ne peut être qu'un Méri-
mée pour avoir cette désinvolture," et 'de ces au-'
daces. Eh -fait'jtous ses biographes ont relaté cette
anecdote, d'un tour apparemment si mériméen
qu'il aurait fallu l'inventer, plutôt que de s'en
passer. Elle figure pour la première fois, croyons-
nous, dans le Mérimée et ses amis d'Augustin Fi-
Ion. Félix Chambon l'a reproduite; et M. Trahard;
et 'M. Pierre Moreau d'autres sans doute, et ce
n'est pas fini. Car les érudits ont beau faire et pro-
jeter avec ardeur des flots de lumière dans le
•puits où la, Vérité a ses appartements, une belle
histoire, et même la plus déraisonnable du monde,
prévaudra toujours contre leurs éclaircissements
les plus judicieux. Que M. Maurice Parturier en
prenne son parti, qui, dans une revue de biblio-
philes, vient de mettre au point et de restituer à
la légende, avec une parfaite précision, ce menu
fait de la" biographie du père de Clara Gazul.
Sur quoi est fondée l'historiette? Sur une let-
tre même de Mérimée à l'Inconnue, où il dit ceci
« Je crains,que le discours ne vous ait paru un
peu long. J'espère qu'il ne faisait pas aussi froid
de votre côté que du mien. Avant la séance, l'ora-
teur m'a fort prié de lui dire dans quelle partie
de la salle se trouvait la personne à qui il avait
envoyé des billets. Adieu. J'ai été bien content
de vous voir. J'ai eu de la peine à vous trouver
cachée sous le chapeau de votre voisine. Autre
enfantillage. Avez-vous,vu ce que je vous ai en-
voyé ? En pleine Académie?.» Ce qu'il a envoyé,
en pleine Académie, à son amie un petit signe
d'amitié, un bonjour, un baiser, peut-être. Au-
gustin Filon a voulu que ce fût un baiser. tEt, pour
rendre le fait plus piquant, il a imaginé de toutes
pièces que > la. réception à .laquelle Mépïmée fait ̃>
allusion dans cette lettre était » propre récep-
tion de Mérimée sous la Coupole. C'est piquant,
en effet, mais pas sérieux. M. Parturier le dé-
montre; en s'appuyant sur une autre lettre à l'In-
connue, datée du lendemain du jour où l'auteur
de Carmen vint prendre place à l'Académie, le
7 février 1815 « Puisque- vous ne m'avez pas
trouvé trop ridicule, tout est bien. Je n'aurais pas
été content de vous savoir là, voyant mon habit
couleur d'estragon et ma figure idem. J'aurais
perdu tout mén aplomb sii je vous avais sue là. »
Qu'est-ce à dire, sinon qu'au moment où il pro-
nonçait son discours, en mourant de peur (de son
propre aveu; lettre à la comtesse de' Montijo
« J'avais la plus belle peur du monde, et l'on m'a
dit que j'étais la vraie peinture d'un pendu qu'on
mène à la potence »), Mérimée ne savait pas que
Jenny Dacquin fût dans la salle. Du moment que
la destinataire n'est pas là, aux yeux de Mérimée,
comment lui aurait-il envoyé ce baiser, « à la face
de tout Paris », comme le veut Filon?
Que les amis du romanesque gardent cepen-
dant leur illusion. Il y a eu tout de même un
geste de l'académicien à Mlle Dacquin, l'incon-
nue. « Ce que je vous ail envoyé, en pleine Aca-
démie. » Oui!, maïs dans de tout autres condi-
tibns, le jour de la réception de Vitet. On ima-
gine bi'en la seène Vitet prononçant l'éloge de
Soumet, le discours solennel et grave, un peu
long; l'atmosphère sans remous dans le jour.
d'hiver. Et puis Mérimée qui s'ennuie sur son
banc, regarde la salle, rencontre le regard de la
jeune femme, et, sous couleur d'étouffer un bâil-
lement, peut-être, porte le bout de sa main à ses
lèvres, esquisse un tendre geste, inaperçu de la
foule. C'est tout différent de la bravade qu'on lui
prête, au milieu de son discours à lui. Nous
sommes bien de l'avis de M. Maurice Parturier.
L'anecdote est mériméenne, mais c'est le baiser
qui ne l'est pas, dans la circonstance où on le
place. Certes, Mérimée pouvait avoir, tel qu'on le
connaît, cette audace, cette désinvolture. Mais il
n'avait aucunement le goût des manifestations
déplacées, des signes d'attendrissement en pu-
blic et de tout ce quil aurait pu sembler une ré-
vélation indiscrète. Aussi bien, le petit scandale
qu'on lui impute, dans les conditions qu'on a di-
tes, est purement un contresens psychologique.
C'est dommage pour la légende, mais qu'on se
console en dépit de l'exactitude, et des précisions
parturiériennes, la légende vivra. En matière d'his-
toire littéraire il n'y a de vérité que pour les
happy few. C'est très bien ainsi. E. H.
̃ _«s»
SOCIÉTÉ DES NATIONS
Le nouveau secrétaire général
Le conseil de' la Société des nations, réuni à
Genève dans la soirée de samedi, a désigné à
l'unanimité M. Avenol, secrétaire général adjoint,
comme successeur, à partir du 1" juin 1933, de
Sir Eric Drummond, démissionnaire, au secréta-
riat général de la Société. Cette désignation de-
vra être ratifiée par l'assemblée extraordinaire
qui se réunira la mois prochain.
[M. Joseph Avenol est âgé de. 53 ans. Il est inspecteur
général des. finances. Membre du conseil suprême éco-
nomique en 1919, membre du comité financier de l=>. So-
ciété des nations de £920 à 1923, M, Avenol est, depuis
1923, -secrétaire général-adjoint e la Société,' chargé de
la, haute direction des organisations techniques. Spécia-
liste des questions économiques et financières, il a été
mêlé à peu près à tous les règlements financiers inter-
nationaux de l'après-guerre.]
La réunion du conseil avait été précédée d'une
réunion de la 4° commission de l'assemblée qui
s'était mise d'accord sur la réorganisation du se-
crétariat général. Un second poste de secrétaire
général adjoint sera créé, qui sera attribué à un
Etat n'ayant pas de siège permanent au conseil
(dans l'espèce la Norvège), le nombre des sous-
• secrétaires généraux est fixé à trois.
Le mandat du secrétaire général sera de dix
ans celui du secrétaire général adjoint de huit
ans et ceux des sous-secrétaires généraux de sept
ans. ̃̃.̃̃
Il a, en outre, été entendu que « pour donner
effet aux vœux antérieurement formulés par
l'Assemblée et tendant à ce qu'il soit procédé à
une- répartition plus équitable des nationalités
au sein du secrétariat », il ne devrait pas y avoir
plus de deux ressortissants d'un Etat quelconque
membre de la Société parmi les hauts fonction-
naires (secrétaire général, secrétaires généraux,
directeurs), et aue ce urinciDe sera araliaué dans
̃: le délai le plus court possible, sans qu'il soit porté
atteinte aux contrats existants.
M. Herriot a adressera. MyJHenry tBérenger, qui
dirige ha délégation française à Genève pendant
l'absence de MM. Herriot et Paul-Boncour, ses
félicitations pour la manière dont il a su aplanir,
pour sa paçt, les difficultés soulevées parla réor-
ganisation du haut secrétariat de Genève, et
assurer ainsi la désignation d'un Français, M. Jo-^
sèpb Avenol, au posts de secrétaire général.
L'EGALITE PES DRoFtS AUX A8MEHEWTS
LE PROJET D'UNE CONFÉRENCE A QUATRE
Notre correspondant particulier de Londres téléphone
dimanche matin
Des démarches se .poursuivent par la vote diplo-
matique pour essayer de faire revenir l'Allemagne
sur sa décision de ne pas participer à la confé-
rence des quatre puissances si elle doit se réunir
à Genève ou à Lausanne. On déploie, dans les
milieux diplomatiques anglais, une grande acti-
vité et l'on a envisagé diverses villes situées en
territoire neutre qu'il serait possible de choisi!-
pour le lieu de la conférence. On reconnaît ici
que/du côté français, on consentirait à la rigueur
à une consultation de trois puissances seulement,
c'est-à-dire sans l'Ailemagne, mai's, dit-on, de
quelle valeur serait une conventi'on éventuelle se
rapportant au désarmement, si) l'Allemagne n'y a.
pas souscrit ? ̃'̃̃
La presse anglaise du dimanche se borne à
résumer les négociations anglo-françaises qui! ont
eu lieu pendant la semaine écoulée et elle en tiire
ses. conclusions. U Observer critique M. Herriot
pour avoir déclaré à son départ de Londres que
« tout va bien » et- il accuse les puissances na-
guère alliées d'avoir manqué de foi à l'égard de
r,Allejfiagne quil attendait patiemment leur dé,
"sarmement.
Le Sunday Times, avertit l'Allemagne que si
l'Angleterre veut bien travailler à un règlement
auquel le Reich puisse souscrire, elle insistera en
même temps pour que ce règlement soit accepta-
ble pour la France. Ce journal se fait l'écho du
bruit, de source allemande, que M. von Neurath
aurait été invité à Londres par M. MacDonald et
y viendrait dans quelques jours.
Après avoir constaté que l'objection soulevée
par le Reich contre le choix de Genève s'explique
surtout par une question de prestige et d'amour-
propre, le Sunday Times écrit
Tout le monde eu Angleterre espère que cette ques-
tion méticuleuse de forme va être réglée et que -'Al-
lemagne pourra alors prendre sa place à la tablé de
la conférence. Il appartiendra alors aux quatre na-
tions de trouver une formule qui réponde en principe
à: la revendication de l'Allemagne et de proposer des
moyens pour que la conférence de désarmement puisse
donner un effet à ce principe d'une manière graduelle
et pendant une période de temps déterminée, par. des
mesures pratiques de désarmement. C'est- une bonne
nouvelle que, dans la première phase de cette œuvre,
Anglais et Français puissent se trouver d'accord, car
un accord entre eux est essentiel pour le succès de
ces discussions. Les gouvernants de l'Allemagne Ba-
vent que leur revendication sera traitée avec ure con-
sidération sympathique par l'Angleterre, mais ils doi-
vent savoir aussi ne pourra résulter que d'un
accord auquel toutes les parties intéressées souscriront.
Voilà l'essence de la politique anglaise en cette af-
faire:' c'est que nous entraînions la France avec nous
et il n'y a rien à espérer de part ni d'autre par un re-
c'ours à des menaces ou à des refus de traiter.
..i.Le même journal écrit à propos du danger que
représentent les tendances actuelles d.e l'Allema-
.gno, à. in:o4.ffier unilatéralement tes traités.;
•"(îles traités ne /peuvent être modifiés que par ïe'con-'
sëntcment des puissances qui les ont conclus. Toute
autre méthode conduit tout droit à la guerre. La per-
siration est le seul moyen do réaliser la paix et si ''Al-
lemagne ne reconnaît pas ce fait, il faut la considérer
comme un danger pour la paix. Cela ne veut pas dire
que le principe de l'égalité de statut militaire ne soit
pas juste et que sa reconnaissance doive être retardée.
L'Allemagne a fait une grave erreur quand elle s'est
retirée de la conférence du désarmement, car c'était là
se dissocier d'une enquête à laquelle elle était tout aussi
intéressée que les autres puissances. Mais cette erreur
peut être corrigée par une conférence séparée entre les
quatre principales puissances, où l'Allemagne aura ''oc-
casion de persuader la France et de dissiper ses appré-
hensions. Pourvu qu'elle reconnaisse que le traité conti-
nue de la. lier jusqu'à ce qu'elle en soit libérée, l'Alle-
magne trouvera en Angleterre un fort appui pour le
principe du statut égal des armements. Elle n'aura pas
cet appui sans cette reconnaissance préliminaire.
Le premier ministre britannique, qui sera as-
sisté du ministre des affaires étrangères, recevra
jeudi prochain une forte députation ayant à sa
tête l'archevêque de Canterburry, primat d'An-
gleterre, et composée de divers prélats et hauts di-
gnitaires ecclésiastiques anglais et écossais, ac-
compagnée de représentants des Eglises libres, qui
viendra soumettre au.chef du gouvernement na-
tional les vues dù clergé anglais sur l'œuvre de
la' conférence du désarmement.
Le refus de l'Allemagne une note officieuse
.Une note officieuse publiée à Berlin dit que les
événements politiques de ces derniers jours 'qui'
̃onï. abouti au refus de l'Allemagne de participer
à une conférence à quatre qui se réunirait à Go-
njfve, rendent nécessaire un nouvel exposé du
ïjOpt. de vue allemand.
l'Si la France et l'Angleterre, dit la note, se sont mises
d'accord à Londres pour établir que la conférence a
quatre puissances ne devait avoir qu'un caractère pré-
paratoire, ce point de vue est conforme à celui dï
l'Allemagne. On estime également, du côté allemand,
que la conférence ne devait pas aboutir à des résultats
définitifs, en ce qui concerne l'ensemble du problème
du désarmement, mais fournir au contraire la base sur
laquelle le problème serait discute.
Mais 11 est illogique que les Français veuillent main-
tenant placer des discussions préparatoires dans le ca-
dre de la Société des nations. Celle-ci n'a d'ailleurs rieu
prévu d'analogue à la conférence à quatre projetée.
La véritable intention de }a. France n'est pas de met-
tre cette conférence en rapport avec la Société des
̃ nations. Il s'agit simplement d'une manœuvre destinée
à ramener l'Allemagne à là conférence du désarme-
ment. t.
Le refus de l'Allemagne ne signifie pas un rejet de
la Société des nations, mais est dirigé contre cette réfé-
rence à la conférence du désarmement, qui est impossi-
Me tant que les conditions allemandes touchant la re-
conaissance du principe de l'égalité des droits n'auront
pas été réalisées.
Le point de vue allemand concernant le changement
du lieu de réunion de la conférence ayant été posé
il "y a déjà plus d'une semaine au chargé ̃ d'affaires bri-
tanique à Berlin, il en résulte que l'invitation de se ren-
dre à Genève est considérée en Allemagne comme une
humiliation. C'est d'ailleurs ce qu'exprime clairement la
presse française. Par ailleurs, l'attitude du délégué- fran-
çais Massigli à Genève et son action contre la Schutzpo-
lizei montrent la situation dans laquelle se trouverait
placée l'Allemagne si elle acceptait de se rendre Ge-
nève. Des faits semblables à l'intervention de Massigli
auraient bien entendu une forte répercussion sur les
négociations de la conférence des quatre puissances.
j L,e.bnique s'est;assigné la -politique française ressort
clairement d'une information publiée par l'agence Havas,
dans laquelle il est dit que les travaux de la conférence
"dït.ï'désarmement devraient être poursuivis et que cb
n'est qu'après la fin de la conférence qu'il pourrait
'être- établi, si les accords intervenus seraient applica-
bles également à l'Allemagne. La France encourage donc
l'Aîïèihagne à collaborer à des travaux en vue de ré-
soudre' la question du désarmement sans savoir si les
.résultats de ces travaux seront applicables à r Allema-
gne^ "̃ ]
En ce qui concerne la conférence, l'Allemagne, en
tant que créancière du- désarmement, peut attendre tran-
cfuIUemént de voir si les trois autres puissances partici-
parit à la conférence vont se réunir; elle peut attendre
avec d'autant plus de tranquillité que le point dé vue
allemand a été précisé sans équivoque. ;̃
En ce qui concerne le désir français d'une extension
de la conférence, l'Allemagne a déclaré de prime abord
qu'elle n'avait pas d'objections à faire contre la parti-
eipation' d'autres puissances. La seule réserve qu'elle
ait faite ce sujet était que ce ne seraient pas les seuls
alliés de la France qui seraient invités. Ainsi qu'on l'a
déclaré du côté allemand, la conférence aurait revêtu,
dans cette dernière hypothèse, un caractère tout diffê-
rent,et les grandes puissances auraient dû établir à
l'avance la méthode de négociations. 'Visiblement, c'est
en raison de la connaissance de ces faits que la France
n'a pas persévéré dans sa revendication relative à l'ex-
tension du cadre d.e la conférence.
ÉLECTIONS SÉNATORIALES
ÉtE CTIONS. SÉNATORIALES
du 16 octobre 1932
LES RÉSULTATS
Aujourd'hui ont lieu les élections pour le re-
nouvellement de la série B du Sénat, comprenant
les départements de la Haute-Garonne à l'Oise in-
clus, plus Constantioe et la Martinique, soit trente
départements de la métropole qui sont représentés
au Luxembourg par 109 sénateurs, le département)
algérien! et la Martinique en ayant chacun un.
Nous avons indiqué dans Je. numéro du Temps
du vendredi 14 octobre comment se répartissaient,
dans les groupes politiques de la haute Assemblée,
les 111 sénateurs sortants. Nous avons signalé en
môme temps que parmi eux se trouvaient notam-
ment le président de la République, M. Albert Le-
brun un ancien président, M. Raymond Poincaré;
deux- vice-présidents du Sénat, MM. Rabier et
Milliès-Lacroix; le rapporteur général du budget,
M. Henri Roy; deux ministres en exercice, MM.
Abel Gardey et Paul-Boncour, et treize anciens
ministres ou sous-secrétaires d'Etat, dont nous
avons également donné les noms.
Cinq sièges sont vacants deux par suite de
démission, celui de M. Albert Lebrun (Meurthe-et-
.Moselle),. nommé président de la République le
10 mai dernier, et celuî'de M. Guillois (Morbihan),
élu député le 8 mai; trois par suite de décès, ceux
de MM. Pierre Berger (Loir-et-Cher), Cosnier (In-
dre), et Rajon (Isère). Aucune vacance n'étant sur-
venue dans les deux autres séries, dans les six
mois qui, ont précédé le renouvellement de la sé-
rie B, il n'y a pas lieu -de procéder à des élections
partielles.
Douze sénateurs sortants ne se représentent
pas MM. Guillaume Chastene\t (Gironde), Garnier
(Ille-et-Vilaine), Ratier (Indre), Brocard (Jura),
Milliès-Lacroix (Landes), de Las Cases .(Lozère),
Monfeuillart (Marne), Micliaut (Meurthe-et-Mo-
selle); Bompard et de Marguerie (Moselle), Davailne
(Nord), Delpierre (Oise).
Aux dernières, nouvelles, les 94 sénateurs qui
se représentent avaient devant eux 274 concur-
rents, ce qui fait en tout 368 candidats, dont 52
dans le Nord et 32 dans la Gironde. Seize députés
en exercice ont manifesté le désir de quitter le
Palais-Bourbon pour le Luxembourg. Quarante-
cinq anciens députés demandent au suffrage res-
treint d'utiliser les loisirs que leur a faits le suf-
frage universel.
M. Lucien Saint, résident général de la Répu-
blique française au Maroc, est candidat dans la
Haute-Garonne.
Les collèges départementaux pour les élections
sénatoriales comprennent les députés, les conseil-
lers généraux, les conseillers d'arrondissement et
les délégués des conseils municipaux, qui élisent!
de 1 à 24 délégués chacun suivant le nombre de
membres dont ils sont composés. La Seine a droit
à .3Q délégués.
̃̃• Le collège électoral se réunit' dans lo. chef-lieu
du département sous la présidence du président
du tribunal civil assisté des deux plus âgés et
des plus jeunes électeurs sénatoriaux présents
au moment de la formation du bureau.
On sait que l'élection peut donner lieu à trois
tours de scrutin, la majorité absolue étant néces-
saire aux deux premiers tours pour être élu, la
majorité relative suffisant au troisième, tour. Le
premier scrutin est ouvert de 8 heures à 11 h. 30;
le deuxième de 14 à 16 heures et le troisième
de 18 heures à 20 heures.
Le mandat de la série B né prenant fin" que le
jour de l'ouverture de la session ordinaire de
1933, c'est-à-dire le 10 janvier prochain, les sé-
nateurs sortants quil seront battus aujourd'hui
continueront à siéger et.à à légiférer jusqu'à cette
époque, les neuf années de mandat de leurs suc-
cesseurs devant dater de ce même jour.
Dans les tableaux où nous donnons ci-dessous
les résultats du premier tour de scrutin, nous
avons indiqué, pour les sénateurs; sortants, dési^
•gnés par les lettres S. S., le groupe auquel ils ap-
partiennent en utilisant les abréviations suivan-
tes S. F. I. 0., groupe socialiste; G. D., Gauche
démocratique radicale et radicale socialiste; U. D.,
Union démocratique et radicale; U. R., Union ré-
publicaine; G. R., Gauche républicaine; D., droite;
A. G., les sénateurs ne faisant partie d'aucun
groupe.
Pour les candidats qui ne sont pas sénateurs
sortants, nous avons recours aux abréviations ha-
bituelles soc., socialiste; rad. soc. radical socia-
liste; rép. g., républicain de gauche, etc.
SÉRIE RENOUVELABLE
GARONNE (HAUTE-) (4 sénateurs)
441.799 habit. Inscrits 937 Votants:
Suffrages exprimés Majorité absolue
Liste radicale socialiste.
MM. Lucien Saint, résident général
au Maroc 496 ELU
Savignol, S. S., cons. gén., G.
P. r. 451 voix
Rouart, cons. gén., maire de
Fronton, rad. soc 413
Docteur. Carrère,, cons. gén., 400
Liste socialiste S. F. 1.. 0.
MM. Bedouce, député, cons. gén. '234 voix
Labatut, ancien député, maire
d'Aulon 215
Billières, maire de Toulouse. 204
Gouzv, cons. gén., maire de
Cazères s 198
Candidatures individuelles
MM. Blaignan, S. S., U. D. B > 290 voix
Esquirol, rad. ind 229
Paul Feuga, S. S., U. D. R. 214
Duchein, S. S., U. D. R 178
Cézar-Bru, rad. ind.
rRnllnfincrfi nnnr 3 sièsrftsV
Sénateurs sortants MM. Blaignan (U. D.), Duchein
(U. D.), Feuga (U.D.), Savignol (G. D.).
Au renouvellement triennal du 6 janvier 1924 furent,
élus au'premier tour'de scrutin, MM. Duchein et
Blaignan, par 473 et 469 voix, tous les deux sortants;
,au deuxième tour, M. Feuga, par 481 voix, et au troi-
sième tour, M. Saint-Martin, par 470 voix sur 935 vo-
tants.* Les quatre élus étaient portés sur une liste
d'union républicaine. Lê groupe de l'Union démocra-
tique et radicale ayant été formé peu de temps après
le renouvellement de 1924, les quatre sénateurs de la
Haute-Garonne s'y inscrivirent.
M. Saint-Martin étant décédé, fut remplacé, le 7 oc-
tobre 1928, par M. Savignol, radical socialiste, qui fut
élu au premier tour de scrutin par '589 voix contre 213
à M. Biîliéres, socialiste, maire de Toulouse.
GERS (3 sénateurs) •̃
193.134 habit. Inscrits 714 Votants 714
Suffrages exprimés ̃ 709 Majorité absolue 355
Liste radicale sociaiisie,
MM. Abel Gardey, S. S. ̃ 558 ELU
Jean Philip, S. S. r. 525 ELU
Tournan, S. S t.>v.:i 505 ELU
Liste socialiste S. F. I.Oi
MM. Cuzin, adj. au maiîre d'Auch,
professeur >»» 65 voix
J. Montiès, cons. d'arc • .« 65
Lartigues, agriculteur .» 5ir-
Candidatures individuelles,
MM.Bassat, cons. géa» rad.. âCft. ioj 103. vols
Docteur Loumaigne, cons. gén.,
rad. soc 81
SÉNATEURS sortants MM. Gardey (G. D.), Pliilil
(G. D.), Tournan (G. D.).
Les trois sénateurs sortants avaient été élus au pre^
mier tour au renouvellement de 1924 M.'Abel Gardey,
ané. dép., par 483 voix; M. Philip, sénateur sortant
par 474 voix, et M. Tournan, anc. dép., par 444 voix
sur 709 votants. ·
GIRONDE (5 sénateurs)
852.768. habit. Inscrits 1.334– Votants 1.333
Suffrages exprimés 1.330 Majorité absolue 666
Listé, indépendante,
MM. Poplawski, adjoint au maire
de Bordeaux 74 vois
Barraud, président du c. g.• 50
Saufrignon, cons. gén., maire
de Mérignao 21
Pi!oc.eau, cons. gén.̃̃ 14 >–•
Liste radicale socialiste.
MM. Dejlac, ancien député. 284 von
Cante, anc. dép., cons. gén.,
maire de-la Brède.. 279 ̃–
Loubat, cons. gén. • 255
Ginestous, adj. au maire de
Bordeaux 208
Blanchard, cons. gén. vv 175
Liste socialiste S. F. 1. 0.
MM. Piwèdre, adj. au maire da
Bordeaux, cons. gén.»-] 223 vois
Digneaux, cons. gén. (.] 211
Gibaud a 206 >–
Muraine .< 198
Candidatures' individuelles
MM. Jean Odin, anc. dép., Ail. Déni.
et rad 624 vois
Capus, S.S., AU. dém. et rad. 539
Calmel, S.S., All. dém. et rad. 517
CailIieiyS.S., Ali. dém. et rad. 374
docteur Portmann, professeur
à la faculté de médecine,
Ail. dém. et rad. 339
Ginestet, AH. dém. et rad. 3'08
Pierre Dignac, député, ancien
sous-secret. d'Etat, Ail. dém.
et rad 250
Lacroix, président de la cham-
bre d'agriculture, U. P. R. 236
Henri! Labroue, anc. dép., G.
rad 224
Dupeyrat, All. dém. et rad. 202 <–
Buhan, S.S., U.R. 124
du Périer de Larsan, cons. gén.,
All. dém. et rad. 101
docteur Sellier, professeur à la
̃faculté de médecine, Ail.
dém. et rad. ̃. 49
Doré, maire de Blaye, Ail. dém.
et rad.> 37
.docteur Malet, coiis'. géu. .̃-
Gauche radicale 27
(Ballottage pour les 5 sièges)
SÉNATEURS SORTANTS MM. Guillaume Cliastenet
(U. R.), Calmel (U. D.), Buhan (U. R.), Capus (U. D.),
CaiMier (U. D.).
Au renouvellement de 1924, furent élus au pre-
mier tour, MM. Guillaume Chastenet, sénateur sor-
tant, par i,014 voix, et Charles Chaumet, sénateur
sortant, par 892 voix sur 1,307 votants; au deuxième
tour, M. Armand Calinel fut élu par 779 voix; Au troi-
sième tour, MM. Fernand Faure (U. D.), ancien dé-
puté, et Buhan furent élus par 628 et 591 voix.
M. Fernand Faure étant décédé, fut remplacé par
M. Joseph Capus, élu le 2 février 1930, au deuxième
tour de scrutin, par 782 voix sur 1,314 votants.
M. Caillier a été élu le 3 avril dernier, au deuxième
tour de scrutin, par 731 voix sur 1,327 votants, en
remplacement de M. Charles Chaumet, décédé.
M. Guillaume Chastenet ne se représentait pas. Dé-
puté de la 2° circonscription de Libourne depuis 1897,
M. Guillaume Chastenet avait été élu sénateur de la
Gironde le 7 janvier 1912 et avait été constamment
réélu depuis cette époque.
HÉRAULT (3 sénateurs)
514.819 habit. Inscrits 867'– Votants: i
Suffrages exprimés Majorité absolue 434
Liste radicale socialiste
MM. Pelisse, S. S., G. D. V 364 voix
Caffort, anc. dép. ̃ 344
Milhaud, maire de Montpellier. 323
Liste socialiste S. F. I. 0*
MM. Reboul, S. S. '̃ 404 voix
André, cons. gén., maire de
Nézignan-l'Evèque 200
Casamia, cons. d'arrondissem.
maire de Capestan '̃ 199
Candidatures individuelles
MM. Mario Roustan, S. S., anc. min.,
Gauche dém. et, rad. 411 voix
Turrière, rad. soc 140
Boutte, cons. gén., rad. soc 34
Ballottage pour les 3 sièges)
Sénateurs sortants MM. Mario Roustan (G. D.),
Pelisse (G. D.), Reboul (S. F. I. 0.).
MM. Roustan et Pelisse avaient été réélus en 1924
par 539 et 464 voix, sur 845 votants; M. Reboul, ancien
député, fut élu au second tour par 534 voix.
ILLE-ET-VILAINE (5 sénateurs)
562.558 habit. Inscrits 1.105 Votants 1.101
Suffrages exprimés 1.101– Majorité absolue: 551
Liste d'Union républicaine démocratique
MM. Atexandre Lefas, dép. U. R. D. 549 voix
Stourm, S. S., U. R 536
Jénouvrier, S. S., G. R. 522
Brager de la VMle-Moysan, S. S.,
G. R ̃ 507
de Quénétain, cons. gén. de
Guichen, Droite 504
Liste radicale et radicale socialiste
MM. Gasnier-Duparc, S. S., maire
et cons. géri. de Saint-^Maio,
G. D. R. 563 ELU
Jean Lemaistre, maire de
Rennes, G. D. R 519 voix
Robert Bellan er, anc. dép.,
cons. gén., rép. de g 518
Maugère, prés. du cons. gén.,
G. D; R 502
Thëlohan, anc. cons. gén. de
Bain-de-Bretagne, G. D. R, 494
Liste socialiste. S. F. 1. 0.
MM. Eugène Quessot, cons. gén. 44 voix
Trébourg, adjoint au maire de
Fougères 41 >
Gras, cons. mun. de Saint-Malo 39
Albert Vibert,adjoiht au maire
de Redon 38
Isildore David, cons. d'arrond.,
cons. mun. de Rennes 37
(Ballottage pour 4 sièges)
SÉNATEURS SORTANTS MM. Jénouvrier (G. B.), Brager
de la Ville-Moysan (G. R.), Garnier (G. R.), Gasnier-Du-:
parc (G. D.), Stourm (U.R.).
En 1924, furent réélus au premier tour MM. Jé-
j nouvrier, par 618 voix, Lemarlé, 602; Brager de Ja
j Ville-Moysan, 569; Garnier, 557;Porteu, 554 voix, sur
j 1,097 votants. Ils étaient tous les cinq inscrits au groupe
de la Gauche républicaine. M. Jénouvrier, doyen d'âge
4u Sénat, représente depuis le 25 août 1907 Ille-et-
VUaine au Luxembourg.
s MM. Lemarié et Porteu étant décédés, ont été rem-
placés le .12 juin dernier par MM. Gasnier-Duparo, rad.
soc., et Stourm, Union rép. M. Gasnier-Duparo a été
élu au deuxième tour de scrutin par 368 voix sur 1,102
votants, et M. Stourm, au troisième tour, par 549 voix,
s M..Gaœier, (G. R,). ne s/était pas représenté.
On s'abonne aux Bureaux du Journal, 5, RUE DES ITALIENS, A PARIS (9e), et dans tous les Bureaux de Poste
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CHÈQUE POSTAI.: Paris, Numéro 60
9P>oxTX>A.TBXJSi t Ausrustè NBPPTZER. (laet)
ANCSTEN'sI~UM~C'rETTB.S:
AjCXvl&O. IÎÉBR,A-I1D (1887-1914)
` Emile IïÉ3BK,jftwR,I3 (1915-1936)
` .A-drien. HÉB:R,.A.:R.:D (1925-1929)
XiOUIS-MXjLjIj (1923-1331)
DmECTEURS
Jacques OECASTEIN-BÎT et BJmUe MIR,B3A.XT2ÎÎ
£« Journal ne répond pas des manuscrits communiqués
ADRESSE télégraphiqoe TEwrs pakisI
TÉliPaOK CISQ UBliES, Taitbout 76^o" 76.6J 76.63 76.63 T6.64
Ce numéro est accompagné du a TEMPS
FINANCIER » çfui doit êtçe délivré gratui-
tement à nos lecteurs.
SOMMAÎRB:^
PAGE 2
Conférence du désarmement. En Allemagne.
Nouvelles de l'Etranger. Nouvelles du Jour.
Académies. i Armée. La Vie économique.
Echos et Informations. Bulletin météorolo-
gique. Faits-divers.
PAGE 3
Le XX.VI' Salon dé l'automobile. Tribunaux.
Aéronautique. Sports. Théâtres. T£.F.
Nouvelles commerciales.
Chronique théâtrale, PIERRE Brisson.
PAGE 4
LE RENOUVELLEMENT PARTIEL DU SÉNAT Suite des
résultats. Discours de M. Mussolini et du
chancelier von Papen.
Paris, le 16 octobre
BULLETIN DU JOUR
LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
L'accord s'est fait, hier, à Genève, sur le
choix du nouveau secrétaire général de la
Société des nations, en remplacement de Sir
Eric Drummond, lequel a assuré l'administra-
tion permanente de l'institution de Genève de-
puis que celle-ci existe. La quatrième commis-
sion de l'assemblée, qui avait à traiter cette
question, s'est heurtée à de sérieuses diffi-
cultés, d'ailleurs inévitables dans un milieu où
les compétitions personnelles se compliquent
de toutes les influences nationales s'exerçant
vigoureusement. Certains voulaient lier à cette
nomination la question d'une réorganisation
totale des services administratifs dans le sens
d'une plus large répartition des postes perma-
nents, l'idée étant que le plus grand nombre
possible des différentes cultures et des in-
fluences civilisatrices les plus caractéristiques
doivent être représentées au sein de l'adminis-
tration centrale. D'autres préconisaient un sys-
tème de roulement, qui eût pourtant présenté
des inconvénients pour la continuité nécessaire
des efforts. On à fini par s'entendre sur une for-
mule qui tient compte, dans une certaine me-
sure, des revendications des uns et des autres.
Aux côtés du secrétaire général, il' y aura
désormais deux secrétaires généraux adjoints,
dont l'un sera ressortissant d'un Etat non
représenté en permanence au conseil, et trois
sous-secrétaires généraux. D'autre part, pour
J'avenir, on s'en tiendrait au principe qu'il ne
doit pas y avoir parmi le haut personnel de la
Société des nations, directeurs des services
compris, plus de deux ressortissants d'un
même Etat.
En conclusion du rapport de la quatrième
commission, le conseil a désigné hier soir
comme secrétaire général de la Société des na-
tions, avec un mandat de dix ans, en rempla-
cement de Sir Eric Drummond, M. Joseph
'Àvènol, qui fut. expert pour la J'jfeâice à tôufês;.
les grandes conférences internationales qui
eurent lieu de 1919 à 1923, et qui depuis cette
époque a' rempli les .fonctions de secrétaire
général adjoint. On ne peut que se réjouir de
cette désignation, faite à l'unanimité et que
l'assemblée confirmera certainement, non seu-
lement en raison de l'hommage rendu à la
France en la personne de M. Avenol, mais
parce que le choix fait est de nature à servir.
grandement l'institution internationale de Ge-
nève, le caractère et la compétence du nouveau
•secrétaire général, surtout pour les questions
économiques et financières, qui prennent une
importance de plus en plus grande dans l'acti-
vité de la Société, étant unanimement appré-
ciés. D'une manière générale, il faut souhaiter
que l'organisation des services centraux et
permanents de la Société des nations réponde
a ce que tous les Etats membres de la Société
sont en droit d'en attendre pour le, développe-
ment de la grande œuvre commune, et qu'elle
pare à tous les inconvénients révélés par l'ex-
périence.
Ce qu'on a appelé la crise de la Société des
nations, et qui ne peut être, à notre avis, qu'une
crise de croissance, si tant est qu'il y ait crise
à proprement parler, est dû surtout, semble-
t-il, au fait qu'on a voulu voir trop grand pour
l'institution internationale, dont on a attendu
le miracle d'un ordre mondial nouveau entiè-
rement improvisé. Comme beaucoup de pays
depuis le bouleversement profond provoqué
par la guerre, la Société des nations a vécu
moralement et matériellement au-dessus de
ses moyens. Tandis que l'opinion exige d'elle
ce qu'elle ne peut donner dans les con-
ditions où elle est constituée, sans moyens
propres d'imposer Inexécution de ses décisions,
elle a voulu justifier son activité dans tous les
domaines en multipliant les commissions et
sous-commissions, en créant des services per-
manents du temporaires très coûteux et qui,
avec un champ d'action très limité, ne peuvent
donner de résultats appréciables sur des ter-
rains souvent tout à fait secondaires. Sans
même parler du fait que certains Etats mem-
bres de la Société ne payent pas régulière-
ment leurs cotisations, ce qui ajoute encore
aux difficultés de la situation financière, il est
évident qu'une plus sévère économie s'impose
à Genève comme partout ailleurs, et qu'il im-
porte de procéder à une sérieuse compression
des dépenses, tout en évitant de compromettre
pour cela les services, essentiels pour le bon
fonctionnement de l'institution. Si les critiques
formulées parfois avec tant de vivacité à
l'adresse de la Société des nations manquent
de fondement, il importe de leur enlever, par
:une bonne administration permanente, jus-
qu'à l'apparence d'un prétexte.
C'est parce que dans différents milieux inter-
nationaux. on s"e|Torce de créer un mouvement
d'opinion contre la Société des nations, parce
qu'on raille de parti pris les résultats de son
action, qu'on proclame son impuissance avant
même qu'elle ait pu donner toute la mesure
deson effort, qu'il faut la défendre comme re-
présentant la -seule. chance de salut pour la.
paix du monde, et qu'il faut qu'elle se défende
elle-même par une activité véritafilemeiit. utile'
et efficace et par sa bonne "administration. La-
Société des nations, quelles que puissent être
les déceptions qu'elle ait values à ceux qui, éga-
rés par les illusions faciles des théoriciens du
pacifisme absolu, réclament d'elle plus qu'elle
îje peut donner, est devenue un organisme in-
dispensable' de la vie internationale actuelle.
Il est inexact de dire qu'elle n'a rien empêché,
qu'elle s'est révélée impuissante à résoudre les
graves problèmes de l'heure présente. Non
seulement elle a fait pratiquement obstacle à
des conflits- menaçants le conflit gréco-bul-
gare, le conflit polono-lithuahien, et, tout ré-
cemment, le conflit entre la Bolivie et le Pa-
raguay,,sans parler de son intervention en Ex-
trême-Orient où elle a du moins réussi à li-
miter la crise, mais elle a pris des initiatives
qui ont posé dans toute son ampleur et avec
toute la carté nécessaire le vaste problème de
la sécurité, de la réduction générale des arme-
ments et de l'organisation de la paix dont la
solution, en préparation à Genève, est la grande
préoccupation de tous les peuples.
Elle a fait plus -simplement parce -qu'elle
existe, parce qu'elle constitue un centre d'acti-
vité politique, elle a créé un esprit internatio-
nal nouveau, elle a fait naître des méthodes di-r
plâmatfques' nouvelles, elle a déterminé le" plein
épanouissement de ce sentiment de solidarité
et de cette conception de l'entr'aide des peuples
sans lesquels aucune organisation de la paix
sur les bases du droit n'est possible. C'est à
Genève, dans l'atmosphère ouatée de l'assem-
blée et du conseil, en marge des débats de la
Société des nations, que les hommes d'Etat res-
ponsables de tous les pays prennent contact,
s'initient aux réalités de l'ensemble du monde
civilisé, s'affranchissent de leur esprit parti-
culier, découvrent des horizons élargis avec de
meilleures perpectives d'avenir. De la dure
mêlée des idées et des passions, Genève dégage
ainsi parfois des vérités essentielles qui s'im-
posent à toutes les consciences; et s'il est possi-
ble de construire un monde réconcilié avec
lui-même, s'il est vrai qu'une Europe libérée
de tout -esprit de guerre et travaillant d'un
même cœur au rétablissement- de sa prospérité
peut se reconstituer, c'est à la Société des na-
tions et à ceux qui, malgré tous les mécomptes,
l'animent de leur souffle généreux qu'on. le
devra.
DÉPÊCHES DE L'ÉTRANGER
Rome, 16 octobre.
Les deux délégations allemandes qui étaient
venues à Rome afin d'y traiter, l'une de la ques-
tion des contingentements aux importations, et
l'autre du problème des devises, sont reparties
hier soir, la première pour Paris et la seconde
pour Berlin, Roriae, 16, octobre.
̃' ̃' ̃ Rome, iC octobre.
Le roi est arrivé à Erindisi à bord du Savoia. Il
a été salué par les autorités et accueilli par des
manifestations enthousiastes de la foule.
La Haye, 16 octobre.
Le ministre de France et Mme de Vitrolles ont
offert hier un déjeuner en l'honneur de M. André
Siegfried, membre de l'Institut, professeur à
l'Ecole des sciences politiques, actuellement en
Hollande, où, sous les auspices de l'Association
Hollande-France, il donne une série de confé-
rences.
Dantzig, 16 octobre.
M. Hjalmar Rosting (Danois), ancien délégué
des Etats neutres aux camps des prisonniers de
guerre en France, vient d'être nommé commis-
saire par intérim de la Société des nations à
Dantzig.
Constance, 16 octobre.
Le 'concordat entre la Curie romaine et le gou-
vernement badois, qui faisait depuils longtemps
l'objet de pourparlers assez difficiles, a été pa-
raphé samedi au couvent de Hegne, sur le lac
de Constance. Le cardinal Pacelli, secrétaire d'Etat,
représentait le Vatican, tandis que M. Baum-
gartner, ministre badois de l'instruction publi-
que et des cultes, a signé au nom du gouvernement
badois.
Addis-Abeba, 16 octobre.
Le fils du ras Hailou, qui s'était insurgé, a été
arrêté par lés troupes gouvernementales et trans-
porté en avion dans la capitale.
ÉCONOMIES SCOLAIRES
Le Temps à publié, hier, les décisions que
M. de Monzie, conformément à la loi du 15 juil-
let 1932 et à sa propre circulaire du 28 août,
relative à la suppression de tous les emplois
qui ne paraissent pas indispensables, vient de
prendre à l'endroit de certains collèges dont la
disparition peut diminuer les charges de l'Etat
sans nuire à l'éducation nationale. De ces me-
sures, on s'était «promis et même on avait pro-
mis des allégements appréciables. Mais il en
faut rabattre. Et le budget de l'instruction pu-
blique, qui atteint, constructions à part, deux
milliards 900 millions, recevra, sur ce chapitre
comme sur d'autres .un maigre soulagement.
La note communiquée à la presse ne laisse pas,
en effet, de préparer cette déconvenue.
Ainsi, la commission nommée par le mi-
nistre a siégé trois jours durant pour suppri-.
mer sept collèges de garçons, les classes du
second cycle dans trois autres, transformer
cinq écoles primaires supérieures en cours
complémentaires, radier un collège et quatre
cours secondaires de jeunes filles, les classes
du second cycle dans deux autres, et, en récom-
pense, annexer à Lisieux une école d'hôtelle-
rie. Or, cette question des collèges squelet-
tiques et dispendieux ne date pas d'hier. Dès
le 1" juillet 1919, dans un « Avis » présenté au
nom de la commission de l'enseignement de
la Chambre, M. Simyan proposait la suppres-
sion de 31 collèges, dont 19 lui avaient été indi-
qués par l'administration même. Sous le mi-
nistère de M. Léon Bérard, elle en indiquait une
vingtaine qu'elle considérait comme inutiles.
Et pourtant, le 1". octobre 1926, le dixième dé-
cret-loi de M. Edouard Herriot n'en sacrifiait
que six.
Mais pour sauver les autres, et dans un autre
dessein que nous avons d'abord révélé.ce même
décret, ou du moins l'exposé des motifs, mettait
en avant une conception nouvelle et qu'on
porte à l'extrême aujourd'hui « Il est reconnu
que l'utilité intellectuelle et sociale d'un col-
lège n'est pas nécessairement en relation avec
le nombre de ses élèves. Il n'y a pas, à vrai
dire, de « petit collège », la prospérité ou la
décadence d'un établissement étant influencée
ou même déterminée par des 'circonstances
mobiles et passagères. » D'où il résulte que
l'Etat, ou, pour en parler plus exactement, le
contribuable,doit attendre patiemment et même
indéfiniment les circonstances favorables sous
l'orme. Et le décret les prévenait par la fusion,
dans ces établissements moribonds, de l'en-
seignement secondaire, du primaire supérieur
et du technique, prélude de l'école .unique.
C'était le but.
A la lumière de cette conception, dont les
suites n'ont pas tardé à se manifester par une
gratuité somptuaire, il devient maintenant à
peu près impossible de retrancher sur la dé-
pense. On- ne trouve qu'une poignée de col-
lèges à supprimer, et encore ne s'y résigne-
t-on que difficilement. Depuis trois mois, les
députés et sénateurs,; assiègent le ministre
idans le même temps, lés municipalités ma-
inœuvrent; elles offrent même, suivant le com-
muniqué, leur propre effort financier comme
si, pour le contribuable, le résultat n'était pas
le même, quand il paye, en centimes addi-
tionnels la différence qu'il ne verse pas à
l'Etat On nomme préalablement une commis-
sion où figurent les représentants de ceux qui
occupent les emplois à faire disparaître. Et, au
total, le résultat n'a rien de surprenant que des
décisions réduites au minimum soient prises
à l'unanimité. De la sorte,- les économies s'ame-
nuisent, mais une collaboration de nolontés
couvre sinon la douceur, du moins la tentation
de ne rien faire, ou si peu que rien.
On semble s'élever fort, au ministère de l'ins-
truction publique, contre le caractère impé-
rieux d'un barème de 5 0/0 imposé par la loi
de juillet; et l'on proteste publiquement contre
eett§ sorje de sacrifice mathématique. Pour
brutal qu'il puisse paraître, il ne l'est pas plus,
que la situation économique ni la situation
financière. De l'éduca-tiçsi -ïtatiënalè PËtât a
fait, d'ailleurs, un service pareil aux autres
et il se propose de le soumettre à la même
rationalisation que les autres. D'où il suit que
les économies indispensables, à moins d'accu-
ler le pays à la catastrophe, y doivent subir
la même rigueur, fût-elle inflexible comme
l'arithmétique, que dans les autres ministères.
Or, l'expérience, claire comme le jour, fait
paraître que, faute d'un taux commun, qu'il
s'agisse de telle ou telle administration, ou
qu'il soit question, au ministère dé l'éducation
nationale, des écoles primaires en surnombre
ou des collèges en détresse, on n'aboutira
point aux mesures qui s'imposent. Nécessité
n'a qu'une loi dura lex, scd dé~
« «»
Le baiser à l'Académie
Ce n'est pas une très grave affaire. Mais enfin.
si la vérité, en est une, il y a lieu d'enregistrer la
petite mise au point que voici. Entre tant de scan-
dales auxquels sa mémoire est restée mêlée, Méri-
mée, depuis un peu plus d'un demi-siècle, passe
pour être coupable d'avoir, le jour de sa réception
à l'Académie française, au beau milieu de son dis-
cours, envoyé, du bout de ses gants, un baiser à son
« Inconnue », Jenny Dacquin, qui se trouvait dans
l'auditoire. Un baiser à l'Académie, comme ça, à
la barbe de tout Paris, quand on est habillé de
vert, seul debout dans toute l'assistance, et le
•point de mire de tout oe beau monde attentif à la
moindre nuance?. Il ne peut être qu'un Méri-
mée pour avoir cette désinvolture," et 'de ces au-'
daces. Eh -fait'jtous ses biographes ont relaté cette
anecdote, d'un tour apparemment si mériméen
qu'il aurait fallu l'inventer, plutôt que de s'en
passer. Elle figure pour la première fois, croyons-
nous, dans le Mérimée et ses amis d'Augustin Fi-
Ion. Félix Chambon l'a reproduite; et M. Trahard;
et 'M. Pierre Moreau d'autres sans doute, et ce
n'est pas fini. Car les érudits ont beau faire et pro-
jeter avec ardeur des flots de lumière dans le
•puits où la, Vérité a ses appartements, une belle
histoire, et même la plus déraisonnable du monde,
prévaudra toujours contre leurs éclaircissements
les plus judicieux. Que M. Maurice Parturier en
prenne son parti, qui, dans une revue de biblio-
philes, vient de mettre au point et de restituer à
la légende, avec une parfaite précision, ce menu
fait de la" biographie du père de Clara Gazul.
Sur quoi est fondée l'historiette? Sur une let-
tre même de Mérimée à l'Inconnue, où il dit ceci
« Je crains,que le discours ne vous ait paru un
peu long. J'espère qu'il ne faisait pas aussi froid
de votre côté que du mien. Avant la séance, l'ora-
teur m'a fort prié de lui dire dans quelle partie
de la salle se trouvait la personne à qui il avait
envoyé des billets. Adieu. J'ai été bien content
de vous voir. J'ai eu de la peine à vous trouver
cachée sous le chapeau de votre voisine. Autre
enfantillage. Avez-vous,vu ce que je vous ai en-
voyé ? En pleine Académie?.» Ce qu'il a envoyé,
en pleine Académie, à son amie un petit signe
d'amitié, un bonjour, un baiser, peut-être. Au-
gustin Filon a voulu que ce fût un baiser. tEt, pour
rendre le fait plus piquant, il a imaginé de toutes
pièces que > la. réception à .laquelle Mépïmée fait ̃>
allusion dans cette lettre était » propre récep-
tion de Mérimée sous la Coupole. C'est piquant,
en effet, mais pas sérieux. M. Parturier le dé-
montre; en s'appuyant sur une autre lettre à l'In-
connue, datée du lendemain du jour où l'auteur
de Carmen vint prendre place à l'Académie, le
7 février 1815 « Puisque- vous ne m'avez pas
trouvé trop ridicule, tout est bien. Je n'aurais pas
été content de vous savoir là, voyant mon habit
couleur d'estragon et ma figure idem. J'aurais
perdu tout mén aplomb sii je vous avais sue là. »
Qu'est-ce à dire, sinon qu'au moment où il pro-
nonçait son discours, en mourant de peur (de son
propre aveu; lettre à la comtesse de' Montijo
« J'avais la plus belle peur du monde, et l'on m'a
dit que j'étais la vraie peinture d'un pendu qu'on
mène à la potence »), Mérimée ne savait pas que
Jenny Dacquin fût dans la salle. Du moment que
la destinataire n'est pas là, aux yeux de Mérimée,
comment lui aurait-il envoyé ce baiser, « à la face
de tout Paris », comme le veut Filon?
Que les amis du romanesque gardent cepen-
dant leur illusion. Il y a eu tout de même un
geste de l'académicien à Mlle Dacquin, l'incon-
nue. « Ce que je vous ail envoyé, en pleine Aca-
démie. » Oui!, maïs dans de tout autres condi-
tibns, le jour de la réception de Vitet. On ima-
gine bi'en la seène Vitet prononçant l'éloge de
Soumet, le discours solennel et grave, un peu
long; l'atmosphère sans remous dans le jour.
d'hiver. Et puis Mérimée qui s'ennuie sur son
banc, regarde la salle, rencontre le regard de la
jeune femme, et, sous couleur d'étouffer un bâil-
lement, peut-être, porte le bout de sa main à ses
lèvres, esquisse un tendre geste, inaperçu de la
foule. C'est tout différent de la bravade qu'on lui
prête, au milieu de son discours à lui. Nous
sommes bien de l'avis de M. Maurice Parturier.
L'anecdote est mériméenne, mais c'est le baiser
qui ne l'est pas, dans la circonstance où on le
place. Certes, Mérimée pouvait avoir, tel qu'on le
connaît, cette audace, cette désinvolture. Mais il
n'avait aucunement le goût des manifestations
déplacées, des signes d'attendrissement en pu-
blic et de tout ce quil aurait pu sembler une ré-
vélation indiscrète. Aussi bien, le petit scandale
qu'on lui impute, dans les conditions qu'on a di-
tes, est purement un contresens psychologique.
C'est dommage pour la légende, mais qu'on se
console en dépit de l'exactitude, et des précisions
parturiériennes, la légende vivra. En matière d'his-
toire littéraire il n'y a de vérité que pour les
happy few. C'est très bien ainsi. E. H.
̃ _«s»
SOCIÉTÉ DES NATIONS
Le nouveau secrétaire général
Le conseil de' la Société des nations, réuni à
Genève dans la soirée de samedi, a désigné à
l'unanimité M. Avenol, secrétaire général adjoint,
comme successeur, à partir du 1" juin 1933, de
Sir Eric Drummond, démissionnaire, au secréta-
riat général de la Société. Cette désignation de-
vra être ratifiée par l'assemblée extraordinaire
qui se réunira la mois prochain.
[M. Joseph Avenol est âgé de. 53 ans. Il est inspecteur
général des. finances. Membre du conseil suprême éco-
nomique en 1919, membre du comité financier de l=>. So-
ciété des nations de £920 à 1923, M, Avenol est, depuis
1923, -secrétaire général-adjoint e la Société,' chargé de
la, haute direction des organisations techniques. Spécia-
liste des questions économiques et financières, il a été
mêlé à peu près à tous les règlements financiers inter-
nationaux de l'après-guerre.]
La réunion du conseil avait été précédée d'une
réunion de la 4° commission de l'assemblée qui
s'était mise d'accord sur la réorganisation du se-
crétariat général. Un second poste de secrétaire
général adjoint sera créé, qui sera attribué à un
Etat n'ayant pas de siège permanent au conseil
(dans l'espèce la Norvège), le nombre des sous-
• secrétaires généraux est fixé à trois.
Le mandat du secrétaire général sera de dix
ans celui du secrétaire général adjoint de huit
ans et ceux des sous-secrétaires généraux de sept
ans. ̃̃.̃̃
Il a, en outre, été entendu que « pour donner
effet aux vœux antérieurement formulés par
l'Assemblée et tendant à ce qu'il soit procédé à
une- répartition plus équitable des nationalités
au sein du secrétariat », il ne devrait pas y avoir
plus de deux ressortissants d'un Etat quelconque
membre de la Société parmi les hauts fonction-
naires (secrétaire général, secrétaires généraux,
directeurs), et aue ce urinciDe sera araliaué dans
̃: le délai le plus court possible, sans qu'il soit porté
atteinte aux contrats existants.
M. Herriot a adressera. MyJHenry tBérenger, qui
dirige ha délégation française à Genève pendant
l'absence de MM. Herriot et Paul-Boncour, ses
félicitations pour la manière dont il a su aplanir,
pour sa paçt, les difficultés soulevées parla réor-
ganisation du haut secrétariat de Genève, et
assurer ainsi la désignation d'un Français, M. Jo-^
sèpb Avenol, au posts de secrétaire général.
L'EGALITE PES DRoFtS AUX A8MEHEWTS
LE PROJET D'UNE CONFÉRENCE A QUATRE
Notre correspondant particulier de Londres téléphone
dimanche matin
Des démarches se .poursuivent par la vote diplo-
matique pour essayer de faire revenir l'Allemagne
sur sa décision de ne pas participer à la confé-
rence des quatre puissances si elle doit se réunir
à Genève ou à Lausanne. On déploie, dans les
milieux diplomatiques anglais, une grande acti-
vité et l'on a envisagé diverses villes situées en
territoire neutre qu'il serait possible de choisi!-
pour le lieu de la conférence. On reconnaît ici
que/du côté français, on consentirait à la rigueur
à une consultation de trois puissances seulement,
c'est-à-dire sans l'Ailemagne, mai's, dit-on, de
quelle valeur serait une conventi'on éventuelle se
rapportant au désarmement, si) l'Allemagne n'y a.
pas souscrit ? ̃'̃̃
La presse anglaise du dimanche se borne à
résumer les négociations anglo-françaises qui! ont
eu lieu pendant la semaine écoulée et elle en tiire
ses. conclusions. U Observer critique M. Herriot
pour avoir déclaré à son départ de Londres que
« tout va bien » et- il accuse les puissances na-
guère alliées d'avoir manqué de foi à l'égard de
r,Allejfiagne quil attendait patiemment leur dé,
"sarmement.
Le Sunday Times, avertit l'Allemagne que si
l'Angleterre veut bien travailler à un règlement
auquel le Reich puisse souscrire, elle insistera en
même temps pour que ce règlement soit accepta-
ble pour la France. Ce journal se fait l'écho du
bruit, de source allemande, que M. von Neurath
aurait été invité à Londres par M. MacDonald et
y viendrait dans quelques jours.
Après avoir constaté que l'objection soulevée
par le Reich contre le choix de Genève s'explique
surtout par une question de prestige et d'amour-
propre, le Sunday Times écrit
Tout le monde eu Angleterre espère que cette ques-
tion méticuleuse de forme va être réglée et que -'Al-
lemagne pourra alors prendre sa place à la tablé de
la conférence. Il appartiendra alors aux quatre na-
tions de trouver une formule qui réponde en principe
à: la revendication de l'Allemagne et de proposer des
moyens pour que la conférence de désarmement puisse
donner un effet à ce principe d'une manière graduelle
et pendant une période de temps déterminée, par. des
mesures pratiques de désarmement. C'est- une bonne
nouvelle que, dans la première phase de cette œuvre,
Anglais et Français puissent se trouver d'accord, car
un accord entre eux est essentiel pour le succès de
ces discussions. Les gouvernants de l'Allemagne Ba-
vent que leur revendication sera traitée avec ure con-
sidération sympathique par l'Angleterre, mais ils doi-
vent savoir aussi ne pourra résulter que d'un
accord auquel toutes les parties intéressées souscriront.
Voilà l'essence de la politique anglaise en cette af-
faire:' c'est que nous entraînions la France avec nous
et il n'y a rien à espérer de part ni d'autre par un re-
c'ours à des menaces ou à des refus de traiter.
..i.Le même journal écrit à propos du danger que
représentent les tendances actuelles d.e l'Allema-
.gno, à. in:o4.ffier unilatéralement tes traités.;
•"(îles traités ne /peuvent être modifiés que par ïe'con-'
sëntcment des puissances qui les ont conclus. Toute
autre méthode conduit tout droit à la guerre. La per-
siration est le seul moyen do réaliser la paix et si ''Al-
lemagne ne reconnaît pas ce fait, il faut la considérer
comme un danger pour la paix. Cela ne veut pas dire
que le principe de l'égalité de statut militaire ne soit
pas juste et que sa reconnaissance doive être retardée.
L'Allemagne a fait une grave erreur quand elle s'est
retirée de la conférence du désarmement, car c'était là
se dissocier d'une enquête à laquelle elle était tout aussi
intéressée que les autres puissances. Mais cette erreur
peut être corrigée par une conférence séparée entre les
quatre principales puissances, où l'Allemagne aura ''oc-
casion de persuader la France et de dissiper ses appré-
hensions. Pourvu qu'elle reconnaisse que le traité conti-
nue de la. lier jusqu'à ce qu'elle en soit libérée, l'Alle-
magne trouvera en Angleterre un fort appui pour le
principe du statut égal des armements. Elle n'aura pas
cet appui sans cette reconnaissance préliminaire.
Le premier ministre britannique, qui sera as-
sisté du ministre des affaires étrangères, recevra
jeudi prochain une forte députation ayant à sa
tête l'archevêque de Canterburry, primat d'An-
gleterre, et composée de divers prélats et hauts di-
gnitaires ecclésiastiques anglais et écossais, ac-
compagnée de représentants des Eglises libres, qui
viendra soumettre au.chef du gouvernement na-
tional les vues dù clergé anglais sur l'œuvre de
la' conférence du désarmement.
Le refus de l'Allemagne une note officieuse
.Une note officieuse publiée à Berlin dit que les
événements politiques de ces derniers jours 'qui'
̃onï. abouti au refus de l'Allemagne de participer
à une conférence à quatre qui se réunirait à Go-
njfve, rendent nécessaire un nouvel exposé du
ïjOpt. de vue allemand.
l'Si la France et l'Angleterre, dit la note, se sont mises
d'accord à Londres pour établir que la conférence a
quatre puissances ne devait avoir qu'un caractère pré-
paratoire, ce point de vue est conforme à celui dï
l'Allemagne. On estime également, du côté allemand,
que la conférence ne devait pas aboutir à des résultats
définitifs, en ce qui concerne l'ensemble du problème
du désarmement, mais fournir au contraire la base sur
laquelle le problème serait discute.
Mais 11 est illogique que les Français veuillent main-
tenant placer des discussions préparatoires dans le ca-
dre de la Société des nations. Celle-ci n'a d'ailleurs rieu
prévu d'analogue à la conférence à quatre projetée.
La véritable intention de }a. France n'est pas de met-
tre cette conférence en rapport avec la Société des
̃ nations. Il s'agit simplement d'une manœuvre destinée
à ramener l'Allemagne à là conférence du désarme-
ment. t.
Le refus de l'Allemagne ne signifie pas un rejet de
la Société des nations, mais est dirigé contre cette réfé-
rence à la conférence du désarmement, qui est impossi-
Me tant que les conditions allemandes touchant la re-
conaissance du principe de l'égalité des droits n'auront
pas été réalisées.
Le point de vue allemand concernant le changement
du lieu de réunion de la conférence ayant été posé
il "y a déjà plus d'une semaine au chargé ̃ d'affaires bri-
tanique à Berlin, il en résulte que l'invitation de se ren-
dre à Genève est considérée en Allemagne comme une
humiliation. C'est d'ailleurs ce qu'exprime clairement la
presse française. Par ailleurs, l'attitude du délégué- fran-
çais Massigli à Genève et son action contre la Schutzpo-
lizei montrent la situation dans laquelle se trouverait
placée l'Allemagne si elle acceptait de se rendre Ge-
nève. Des faits semblables à l'intervention de Massigli
auraient bien entendu une forte répercussion sur les
négociations de la conférence des quatre puissances.
j L,e.bnique s'est;assigné la -politique française ressort
clairement d'une information publiée par l'agence Havas,
dans laquelle il est dit que les travaux de la conférence
"dït.ï'désarmement devraient être poursuivis et que cb
n'est qu'après la fin de la conférence qu'il pourrait
'être- établi, si les accords intervenus seraient applica-
bles également à l'Allemagne. La France encourage donc
l'Aîïèihagne à collaborer à des travaux en vue de ré-
soudre' la question du désarmement sans savoir si les
.résultats de ces travaux seront applicables à r Allema-
gne^ "̃ ]
En ce qui concerne la conférence, l'Allemagne, en
tant que créancière du- désarmement, peut attendre tran-
cfuIUemént de voir si les trois autres puissances partici-
parit à la conférence vont se réunir; elle peut attendre
avec d'autant plus de tranquillité que le point dé vue
allemand a été précisé sans équivoque. ;̃
En ce qui concerne le désir français d'une extension
de la conférence, l'Allemagne a déclaré de prime abord
qu'elle n'avait pas d'objections à faire contre la parti-
eipation' d'autres puissances. La seule réserve qu'elle
ait faite ce sujet était que ce ne seraient pas les seuls
alliés de la France qui seraient invités. Ainsi qu'on l'a
déclaré du côté allemand, la conférence aurait revêtu,
dans cette dernière hypothèse, un caractère tout diffê-
rent,et les grandes puissances auraient dû établir à
l'avance la méthode de négociations. 'Visiblement, c'est
en raison de la connaissance de ces faits que la France
n'a pas persévéré dans sa revendication relative à l'ex-
tension du cadre d.e la conférence.
ÉLECTIONS SÉNATORIALES
ÉtE CTIONS. SÉNATORIALES
du 16 octobre 1932
LES RÉSULTATS
Aujourd'hui ont lieu les élections pour le re-
nouvellement de la série B du Sénat, comprenant
les départements de la Haute-Garonne à l'Oise in-
clus, plus Constantioe et la Martinique, soit trente
départements de la métropole qui sont représentés
au Luxembourg par 109 sénateurs, le département)
algérien! et la Martinique en ayant chacun un.
Nous avons indiqué dans Je. numéro du Temps
du vendredi 14 octobre comment se répartissaient,
dans les groupes politiques de la haute Assemblée,
les 111 sénateurs sortants. Nous avons signalé en
môme temps que parmi eux se trouvaient notam-
ment le président de la République, M. Albert Le-
brun un ancien président, M. Raymond Poincaré;
deux- vice-présidents du Sénat, MM. Rabier et
Milliès-Lacroix; le rapporteur général du budget,
M. Henri Roy; deux ministres en exercice, MM.
Abel Gardey et Paul-Boncour, et treize anciens
ministres ou sous-secrétaires d'Etat, dont nous
avons également donné les noms.
Cinq sièges sont vacants deux par suite de
démission, celui de M. Albert Lebrun (Meurthe-et-
.Moselle),. nommé président de la République le
10 mai dernier, et celuî'de M. Guillois (Morbihan),
élu député le 8 mai; trois par suite de décès, ceux
de MM. Pierre Berger (Loir-et-Cher), Cosnier (In-
dre), et Rajon (Isère). Aucune vacance n'étant sur-
venue dans les deux autres séries, dans les six
mois qui, ont précédé le renouvellement de la sé-
rie B, il n'y a pas lieu -de procéder à des élections
partielles.
Douze sénateurs sortants ne se représentent
pas MM. Guillaume Chastene\t (Gironde), Garnier
(Ille-et-Vilaine), Ratier (Indre), Brocard (Jura),
Milliès-Lacroix (Landes), de Las Cases .(Lozère),
Monfeuillart (Marne), Micliaut (Meurthe-et-Mo-
selle); Bompard et de Marguerie (Moselle), Davailne
(Nord), Delpierre (Oise).
Aux dernières, nouvelles, les 94 sénateurs qui
se représentent avaient devant eux 274 concur-
rents, ce qui fait en tout 368 candidats, dont 52
dans le Nord et 32 dans la Gironde. Seize députés
en exercice ont manifesté le désir de quitter le
Palais-Bourbon pour le Luxembourg. Quarante-
cinq anciens députés demandent au suffrage res-
treint d'utiliser les loisirs que leur a faits le suf-
frage universel.
M. Lucien Saint, résident général de la Répu-
blique française au Maroc, est candidat dans la
Haute-Garonne.
Les collèges départementaux pour les élections
sénatoriales comprennent les députés, les conseil-
lers généraux, les conseillers d'arrondissement et
les délégués des conseils municipaux, qui élisent!
de 1 à 24 délégués chacun suivant le nombre de
membres dont ils sont composés. La Seine a droit
à .3Q délégués.
̃̃• Le collège électoral se réunit' dans lo. chef-lieu
du département sous la présidence du président
du tribunal civil assisté des deux plus âgés et
des plus jeunes électeurs sénatoriaux présents
au moment de la formation du bureau.
On sait que l'élection peut donner lieu à trois
tours de scrutin, la majorité absolue étant néces-
saire aux deux premiers tours pour être élu, la
majorité relative suffisant au troisième, tour. Le
premier scrutin est ouvert de 8 heures à 11 h. 30;
le deuxième de 14 à 16 heures et le troisième
de 18 heures à 20 heures.
Le mandat de la série B né prenant fin" que le
jour de l'ouverture de la session ordinaire de
1933, c'est-à-dire le 10 janvier prochain, les sé-
nateurs sortants quil seront battus aujourd'hui
continueront à siéger et.à à légiférer jusqu'à cette
époque, les neuf années de mandat de leurs suc-
cesseurs devant dater de ce même jour.
Dans les tableaux où nous donnons ci-dessous
les résultats du premier tour de scrutin, nous
avons indiqué, pour les sénateurs; sortants, dési^
•gnés par les lettres S. S., le groupe auquel ils ap-
partiennent en utilisant les abréviations suivan-
tes S. F. I. 0., groupe socialiste; G. D., Gauche
démocratique radicale et radicale socialiste; U. D.,
Union démocratique et radicale; U. R., Union ré-
publicaine; G. R., Gauche républicaine; D., droite;
A. G., les sénateurs ne faisant partie d'aucun
groupe.
Pour les candidats qui ne sont pas sénateurs
sortants, nous avons recours aux abréviations ha-
bituelles soc., socialiste; rad. soc. radical socia-
liste; rép. g., républicain de gauche, etc.
SÉRIE RENOUVELABLE
GARONNE (HAUTE-) (4 sénateurs)
441.799 habit. Inscrits 937 Votants:
Suffrages exprimés Majorité absolue
Liste radicale socialiste.
MM. Lucien Saint, résident général
au Maroc 496 ELU
Savignol, S. S., cons. gén., G.
P. r. 451 voix
Rouart, cons. gén., maire de
Fronton, rad. soc 413
Docteur. Carrère,, cons. gén., 400
Liste socialiste S. F. 1.. 0.
MM. Bedouce, député, cons. gén. '234 voix
Labatut, ancien député, maire
d'Aulon 215
Billières, maire de Toulouse. 204
Gouzv, cons. gén., maire de
Cazères s 198
Candidatures individuelles
MM. Blaignan, S. S., U. D. B > 290 voix
Esquirol, rad. ind 229
Paul Feuga, S. S., U. D. R. 214
Duchein, S. S., U. D. R 178
Cézar-Bru, rad. ind.
rRnllnfincrfi nnnr 3 sièsrftsV
Sénateurs sortants MM. Blaignan (U. D.), Duchein
(U. D.), Feuga (U.D.), Savignol (G. D.).
Au renouvellement triennal du 6 janvier 1924 furent,
élus au'premier tour'de scrutin, MM. Duchein et
Blaignan, par 473 et 469 voix, tous les deux sortants;
,au deuxième tour, M. Feuga, par 481 voix, et au troi-
sième tour, M. Saint-Martin, par 470 voix sur 935 vo-
tants.* Les quatre élus étaient portés sur une liste
d'union républicaine. Lê groupe de l'Union démocra-
tique et radicale ayant été formé peu de temps après
le renouvellement de 1924, les quatre sénateurs de la
Haute-Garonne s'y inscrivirent.
M. Saint-Martin étant décédé, fut remplacé, le 7 oc-
tobre 1928, par M. Savignol, radical socialiste, qui fut
élu au premier tour de scrutin par '589 voix contre 213
à M. Biîliéres, socialiste, maire de Toulouse.
GERS (3 sénateurs) •̃
193.134 habit. Inscrits 714 Votants 714
Suffrages exprimés ̃ 709 Majorité absolue 355
Liste radicale sociaiisie,
MM. Abel Gardey, S. S. ̃ 558 ELU
Jean Philip, S. S. r. 525 ELU
Tournan, S. S t.>v.:i 505 ELU
Liste socialiste S. F. I.Oi
MM. Cuzin, adj. au maiîre d'Auch,
professeur >»» 65 voix
J. Montiès, cons. d'arc • .« 65
Lartigues, agriculteur .» 5ir-
Candidatures individuelles,
MM.Bassat, cons. géa» rad.. âCft. ioj 103. vols
Docteur Loumaigne, cons. gén.,
rad. soc 81
SÉNATEURS sortants MM. Gardey (G. D.), Pliilil
(G. D.), Tournan (G. D.).
Les trois sénateurs sortants avaient été élus au pre^
mier tour au renouvellement de 1924 M.'Abel Gardey,
ané. dép., par 483 voix; M. Philip, sénateur sortant
par 474 voix, et M. Tournan, anc. dép., par 444 voix
sur 709 votants. ·
GIRONDE (5 sénateurs)
852.768. habit. Inscrits 1.334– Votants 1.333
Suffrages exprimés 1.330 Majorité absolue 666
Listé, indépendante,
MM. Poplawski, adjoint au maire
de Bordeaux 74 vois
Barraud, président du c. g.• 50
Saufrignon, cons. gén., maire
de Mérignao 21
Pi!oc.eau, cons. gén.̃̃ 14 >–•
Liste radicale socialiste.
MM. Dejlac, ancien député. 284 von
Cante, anc. dép., cons. gén.,
maire de-la Brède.. 279 ̃–
Loubat, cons. gén. • 255
Ginestous, adj. au maire de
Bordeaux 208
Blanchard, cons. gén. vv 175
Liste socialiste S. F. 1. 0.
MM. Piwèdre, adj. au maire da
Bordeaux, cons. gén.»-] 223 vois
Digneaux, cons. gén. (.] 211
Gibaud a 206 >–
Muraine .< 198
Candidatures' individuelles
MM. Jean Odin, anc. dép., Ail. Déni.
et rad 624 vois
Capus, S.S., AU. dém. et rad. 539
Calmel, S.S., All. dém. et rad. 517
CailIieiyS.S., Ali. dém. et rad. 374
docteur Portmann, professeur
à la faculté de médecine,
Ail. dém. et rad. 339
Ginestet, AH. dém. et rad. 3'08
Pierre Dignac, député, ancien
sous-secret. d'Etat, Ail. dém.
et rad 250
Lacroix, président de la cham-
bre d'agriculture, U. P. R. 236
Henri! Labroue, anc. dép., G.
rad 224
Dupeyrat, All. dém. et rad. 202 <–
Buhan, S.S., U.R. 124
du Périer de Larsan, cons. gén.,
All. dém. et rad. 101
docteur Sellier, professeur à la
̃faculté de médecine, Ail.
dém. et rad. ̃. 49
Doré, maire de Blaye, Ail. dém.
et rad.> 37
.docteur Malet, coiis'. géu. .̃-
Gauche radicale 27
(Ballottage pour les 5 sièges)
SÉNATEURS SORTANTS MM. Guillaume Cliastenet
(U. R.), Calmel (U. D.), Buhan (U. R.), Capus (U. D.),
CaiMier (U. D.).
Au renouvellement de 1924, furent élus au pre-
mier tour, MM. Guillaume Chastenet, sénateur sor-
tant, par i,014 voix, et Charles Chaumet, sénateur
sortant, par 892 voix sur 1,307 votants; au deuxième
tour, M. Armand Calinel fut élu par 779 voix; Au troi-
sième tour, MM. Fernand Faure (U. D.), ancien dé-
puté, et Buhan furent élus par 628 et 591 voix.
M. Fernand Faure étant décédé, fut remplacé par
M. Joseph Capus, élu le 2 février 1930, au deuxième
tour de scrutin, par 782 voix sur 1,314 votants.
M. Caillier a été élu le 3 avril dernier, au deuxième
tour de scrutin, par 731 voix sur 1,327 votants, en
remplacement de M. Charles Chaumet, décédé.
M. Guillaume Chastenet ne se représentait pas. Dé-
puté de la 2° circonscription de Libourne depuis 1897,
M. Guillaume Chastenet avait été élu sénateur de la
Gironde le 7 janvier 1912 et avait été constamment
réélu depuis cette époque.
HÉRAULT (3 sénateurs)
514.819 habit. Inscrits 867'– Votants: i
Suffrages exprimés Majorité absolue 434
Liste radicale socialiste
MM. Pelisse, S. S., G. D. V 364 voix
Caffort, anc. dép. ̃ 344
Milhaud, maire de Montpellier. 323
Liste socialiste S. F. I. 0*
MM. Reboul, S. S. '̃ 404 voix
André, cons. gén., maire de
Nézignan-l'Evèque 200
Casamia, cons. d'arrondissem.
maire de Capestan '̃ 199
Candidatures individuelles
MM. Mario Roustan, S. S., anc. min.,
Gauche dém. et, rad. 411 voix
Turrière, rad. soc 140
Boutte, cons. gén., rad. soc 34
Ballottage pour les 3 sièges)
Sénateurs sortants MM. Mario Roustan (G. D.),
Pelisse (G. D.), Reboul (S. F. I. 0.).
MM. Roustan et Pelisse avaient été réélus en 1924
par 539 et 464 voix, sur 845 votants; M. Reboul, ancien
député, fut élu au second tour par 534 voix.
ILLE-ET-VILAINE (5 sénateurs)
562.558 habit. Inscrits 1.105 Votants 1.101
Suffrages exprimés 1.101– Majorité absolue: 551
Liste d'Union républicaine démocratique
MM. Atexandre Lefas, dép. U. R. D. 549 voix
Stourm, S. S., U. R 536
Jénouvrier, S. S., G. R. 522
Brager de la VMle-Moysan, S. S.,
G. R ̃ 507
de Quénétain, cons. gén. de
Guichen, Droite 504
Liste radicale et radicale socialiste
MM. Gasnier-Duparc, S. S., maire
et cons. géri. de Saint-^Maio,
G. D. R. 563 ELU
Jean Lemaistre, maire de
Rennes, G. D. R 519 voix
Robert Bellan er, anc. dép.,
cons. gén., rép. de g 518
Maugère, prés. du cons. gén.,
G. D; R 502
Thëlohan, anc. cons. gén. de
Bain-de-Bretagne, G. D. R, 494
Liste socialiste. S. F. 1. 0.
MM. Eugène Quessot, cons. gén. 44 voix
Trébourg, adjoint au maire de
Fougères 41 >
Gras, cons. mun. de Saint-Malo 39
Albert Vibert,adjoiht au maire
de Redon 38
Isildore David, cons. d'arrond.,
cons. mun. de Rennes 37
(Ballottage pour 4 sièges)
SÉNATEURS SORTANTS MM. Jénouvrier (G. B.), Brager
de la Ville-Moysan (G. R.), Garnier (G. R.), Gasnier-Du-:
parc (G. D.), Stourm (U.R.).
En 1924, furent réélus au premier tour MM. Jé-
j nouvrier, par 618 voix, Lemarlé, 602; Brager de Ja
j Ville-Moysan, 569; Garnier, 557;Porteu, 554 voix, sur
j 1,097 votants. Ils étaient tous les cinq inscrits au groupe
de la Gauche républicaine. M. Jénouvrier, doyen d'âge
4u Sénat, représente depuis le 25 août 1907 Ille-et-
VUaine au Luxembourg.
s MM. Lemarié et Porteu étant décédés, ont été rem-
placés le .12 juin dernier par MM. Gasnier-Duparo, rad.
soc., et Stourm, Union rép. M. Gasnier-Duparo a été
élu au deuxième tour de scrutin par 368 voix sur 1,102
votants, et M. Stourm, au troisième tour, par 549 voix,
s M..Gaœier, (G. R,). ne s/était pas représenté.
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