Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-09-01
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1919 01 septembre 1919
Description : 1919/09/01 (Numéro 21238). 1919/09/01 (Numéro 21238).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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teouver la voie pour la vraie réconciliation dé tcujs les
tommes.
La crise des logements
On nous écrit de • Genève
La crise des. logements s'aggrave à Berlin
comme du reste dans la plupart des grandes villes
allemandes où les appartements atteignent des
(prix insensés. On ne sait plus ou se loger. Le plus
setit gîte est retenu longtemps à l'avance. Des
liens qui disposent suffisamment d'argent offrent
Se grosses sommes, ce qui rend la situation des
̃ouvriers et des petits employés très difficile, car
ïes propriétaires peu scrupuleux n'hésitent pas à
les renvoyer. Aussi, la municipalité berlinoise
vient-elle de décider que dorénavant les habitants
iseront tenus de déclarer immédiatement les pièces
«ui pourraient être mises à la disposition des au-
itorités pour héberger les gens qui ne réussissent
pas à trouver les chambres nécessaires.
La municipalité a déclaré en outre que si cette
mesure ne suffisait point, elle serait obligée de
.prendre des mesures de rigueur contre les mau-
,vaises volontés et imposer par la force à diffé-
rentes familles, trop spacieusement installées, des
personnes sans logis. Plusieurs villes en sont déjà
'venues là. A Spandau, entre autres, les logements
'.vacants, de même que les chambres meublées ou
mon doivent être déclarés aux autorités qui y ins-
tallent elles-mêmes do nouveaux locataires. Sous
aucun prétexte enfin, les propriétaires n'ont le
'droit de renvoyer les locataires sans l'assentiment
!de l'office des habitations. La presse socialiste fait
un accueil empressé à ces mesures dictées par la
nécessité et y voit le seul moyen de lutter contre la
crise qui se prépare terrible, cet hiver, pour les
populations* ouvrières, des grandes villes alleman-
des.
La question du charbon
'La question du charbon continue à préoccuper
l'opinion, et remplit les journaux allemands. Dans
U vorwkrts, le député socialiste Hue, membre de
fia commission des charbons qui siège a Versailles,
propose un règlement international de la question
du charbon. Il propose la constitution d'une com-
mission permanente où- seraient représentés les
Etats. intéressés. Il ajoute qu'il conviendrait éga-
ttement de remédier à la crise des transports par
;une entente internationale.
îL.e gouvernement prévoit un ralentissement con-
sidérable de la vie industrielle; l'industrie alle-
mande ne recevra plus que 70 0/0 des livraisons
de charbon actuelles et devra réduire de la même
quantité sa consommation moyenne de gaz et
aléJectricité..
SUISSE
Le prihce de Bûlow et les anarchistes italiens.
Dans un discours prononcé te 12 novembre £918
au grand conseil de Zurich, le député socialiste
fJuderli fit un© aMustan aux relations que le prince .1'
rôe Biilow "aurait eotretenraies avec des anarchistes -I
s&iMen» dams/île but da provoquer la irévototion en
Italie. •̃̃'̃
M. Euderli, Ayant refusé de prendre acte a un
jflëmenii formai du prince de Btilow, celui-ci, par
l'intermédiaire de l'avocat Zick, de Zurich, a porté
(plainte* contre son accusateur et demandé au grand
conseil l'autorisation de poursuite, le discours
ayant été prononcé par M. EuiderJii dans l'exercice
'iks ses fonctions
On assure que le procès sera fort intéressant et
'pourra d'Oiuuer lieu/ à des révélations! de la part de
M. Euderli.
La crise du charbon
Notre correspondant particulier à Genève: nous- télé-
graphie •
Bien que la presse suisse s'efforce d'examiner la
Situation avec optimisme et de rassurer la popu-
lation, il se confirme de plus en plus que la Con-
fédération traversera cet hiver une crise très
grave dans son ravitaillement en charbon. L'Alle-
magne a pour ainsi dire presque cessé ses livrai-
sons. Les chemins-de fer fédéraux, qui avaient
fléjà rétabli des trains directs, en ont supprimé
^plusieurs, et la direction fédérale étudie un nou-
vel horaire réduit qui, dit-on, interdira toute cir-
culation de voyageurs le dimanche. A l'heure ac-
liuelle, les réserves de charbon en Suisse n'attei-
gnent pas &0 0/0 de celles do l'année précédente.
Le ravitaillement en charbon étant tout à fait
insuffisant pour subvenir aux nécessités du pays,
pn fait. de toutes parts beaucoup d'efforts pour
«réparer, la population suisse à la pénurie qui va
s© manifester cet hiver. Le coke destiné au chauf-
fage central manquera entièrement. Le président
/lu syndicat suisse des marchands de charbon a
déclaré que les prix no baisseront nullement et
qu'il faudra se contenter do charbon de très mau-
vaise qualité. Enfin, .Vpuiûign, publique réclamg
avec insistance que ̃ Ta" lnrerle au commerce soit
rétablie pour le charbon, car on croit que des mar-
chands suisses très connus prêteraient aux yeux
dé l'Entente des garanties suffisantes pour qu'on
leur fasse des livraisons plus importantes de char-
boa provenant des puissances alliées.
AUTRICHE ALLEmANDE
L'opinion et la paix
..Noire correspondant particulier nous télégraphie en
Idàte du 28 août
Les retards successifs, apportés aux négociations
'de paix ou plus exactement aux débats intérieurs
idè la Conférence ont développé, malgré la résigna-
tion traditionnelle et l'apathie apparente du peu-
ple autrichien, une. nervosité que les journaux sur-
excitent par les nouvelle, les plus fantaisistes et
«les .plus contradictoires sur les dispositions de
l'Entente envers la nouvelle Autriche. Un jour ce
dont des manchettes sensationnelles annonçant des
« adoucissements et des améliore. '.ions » au projet
de traité du 20 juillet.
Le lendemain, on énumère sous la signature des
experts les plus qualifiés les conséquences désas-
treuses de la « paix do violence » élaborée par
M. Clemenceau. L'opinion simpliste, malgré l'évi-
dence et, les- rectifications répétées, attribue au
grand Premier français toutes les décisions de la
Conférence relatives 'aux divers pays du l'Europe
et celles même prises parfois dans un sens con-
traire aux vues de la ïranoe révélées par notre
presse. A la, veille de la remise des conditions do
paix, un homme d'Etat, en situation dirigeante,
fait part aujourd'hui à la Nouvelle Presse libre de
ses impressions encourageantes sur les corrections
apportées à un traité dont on a dû, à Paris, recon-
naître l'impossibilité d'exécution;
Il s'empresse d'ajouter que l'opinion autrichienne
ne doit pas se laisser aller à. de trop grandes espé-
rances. « Môme la meilleure et la plus douce paix,
dit-il, infligera à l'Autriche et à chacun de nous
en particulier d'énormes charges. Nous voulons les
supporter si la paix est exécutable. Nous repous-
sons toute responsabilité si on nous demande l'im-
possible. » Cette note modeste et réservée domine
Sdans les commentaires des journaux du soir sur les
Tares nouvelles de Saint-Germain. M. D.
REPUBLIQUE TCHÉCO-SLOVAQUE
Les Allemands de Moravie
w'On mande de Prague, en date du 30 août
,Lb président Masaryk a reçu en audience le
Comité général d'administration de Moravie.
Au cours de l'audience, un délégué allemand a
viit que les Allemands de Moravie se déclarent
loyalement pour la République tchéco-slovaque,
dont ils veulent être de fidèles citoyens, tout en
.espérant qu'on ne les traitera pas en nation se-
condaire.
Dans sa réponse, le président a souligné que les
^Allemands jouiraient de tous les droits; mais il
"faut qu'ils se fassent, la pensée que le nouveau
Régime supprimera l'hégémonie allemande.
Relations commerciales polono-tchèques
Le gouvernement tchéco-slovaque a ratifié le
..traité commercial avec la Pologne touchant des
livraisons de naphte. La Pologne fournira 6,000
Iwagons-citernes de produits fabriqués.
LITUANIE
La manoeuvre allemande
.On nous communique de source autorisée l'information
.suivante sur les menées des Allemands en Lituanie
Le corps de troupe qui porte les noms du
icomte Keller et du prince de Lieven et que les
Allemands désignent des noms de « Koltehakistes »
ou de « Formation russe », s'élève, à l'heure ae-
ituelle, à 40,000 hommes. On y compte 37,000 Alle-
mands,, des provinces rhénanes et de Prusse, pour
3,000 Russes.
Ce corps était primitivement en garnison à Til-
sitt, Szawle et 'Mitau. Aujourd'hui il occupe toute
la Samogitie et détient les voies ferrées depuis
iRadziwiliszki jusqu'au littoraljbaltique. Il s'accroît
sans cesse de nouvelles recrues allemandes qui
s'enrôlent pour cette « armée russe ». dans des
bureaux de .recrutement ouverts à Berlin et dans
id'autres villes allemandes. Pour que l'Entente ne
s'oppose pas à cette combinaison, tous les Alle-
imands qui s'enrôlent se font naturaliser Russes,
formalité à laquelle la législation allemande ne
te'oppose pas, comme on le sait.
Le corps de Lieven procède sur toute l'étendue
du territoire occupé à des réquisitions. Il paye e
pour une vache, par exemple, 300 marks, alors que
le prix normal est de 3,000 marks. A l'heure ac-
tuelle, les Allemands commencent à enrôler la po-
pulation indigène. Los armes et les uniformes sont
envoyés d'Allemagne.
A ce propos, il ne faut pas perdre de vue que les
Mlemands prennent une part très active- au- gou-
«ej?neineiïfc.,
d'exemple 1° M. Zimmerle, qui a systématique-
ment soulevé toutes les difficultés auxquelles s'est
heurté l'accord polono-lituanien; 2° le général
Schrœder, de l'état-major général allemand, qui
commande en chef le corps d'opérations lituanien;
3° le colonel Stieglitz, également de l'état-major
général allemand, chef de la section d'informations
de l'état-major général lituanien.
La population lituanienne est terrifiée de cet
état de choses. Elle manifeste des sentiments hos-
tiles aussi bien à l'égard du gouvernement lituanien
que des envahisseurs germano-russes. Les Alle-
mands visent à se rendre maîtres de la Lituanie,
de la Russie-Blanche et des pays baltes et à éta-
blir leur influence en Russie pour compenser lar-
gement les pertes qu'ils ont subies en Occident.
L'Entente semble vouloir rester spectatrice pas-
sive de ce phénomène historique exceptionnel et
d'une immense gravité.
PAYS SCAMD8MAVES
Réquisitions allemandes en Slesvig danois
Selon le Heimdal, journal danois qui paraît à
Aabenraa (Slesvig septentrional), une commission
gouvernementale allemande est en train de par-
courir le Slesvig danois en opérant la saisie de
tous les stocks importants de marchandises, que
ces denrées appartiennent à des commerçants éta-
blis dans les régions en question, ou qu'elles ap-
partiennent à des spéculateurs venant du sud.
Vendredi, la commission est venue à Sonderbourg,
où elle a réquisitionné des quantités considérables
dans une vingtaine de maisons de la ville. Une
compagnie d'armateurs de Hambourg est chargée
du transport de ces marchandises.
Le Eeimdvl ajoute qu'une indignation extrême
règne parmi les marchands à la suite de cas me-
sures rigoureuses, qui frappent indifféremment le
commerce légitime et le commerce illégitime, et
qui auront aussi pour effet d'aggraver ultérieure-
ment la question des valeurs, puisque les marchan-
dises réquisitionnées" sont payées en papier-mon-
naio. Les marchands slesvicois ont sollicité la
protection du ministre des affaires slesvicoises à
Copenhague.. 1
NOUVELLES DIVERSES DE L'ETRANGER
Belgique. A 'la demande du maréchal Fooh, le dé-
partement .de l'intérieur a décidé de faire procéder à des
recherches en vue de retrouver le corps du fils du ma-
réchal, tué au début de la guerre dans les Ardennes
belges.
SuisseI Le Conseil fédéral a décidé de déléguer
M. Junod, ancien ministre résident de Suisse à Petro-
grad, en mission extraordinaire et temporaire à Varsovie.
Espagne. Le président du conseil a confirmé les in-
formations d'un journal dénonçant l'influence occulte
de d'Allemagne sur l'action des syndicalistes espagnols,
dans le but de dominer le marché de la péninsule au
moyen d'une systématisation intense du dumping sur les
diverses industries.
Oosta-Hica. La légation de Cosfca-Hica nous éommu-
nique la dépêche officielle suivante de San-José
« Par décret du 20 août, le Congrès constitu-
tionnel de la République de Costa-Rica a accepté
la démission du président de la République, général
D. Federico Tinoco. Il a chargé du pouvoir exécutif, pour
le reste du terme constitutionnel, le général D. Juan
Bautista Quiros, premier vice-président.
» L'ordre publio n'a pas cessé de régner, et l'opinion
du pays, en sa totalité, se montre favorable au nouvel
état de choses. ».
(La période constitutionnelle expire le 8 mai 1928).
ffYT ftMH?Q ET PP~O~PCTO~A~S
COLONIES ET PROTECTORATS
MAROC v
L'envoi de matériel de guerre par l'Espagne
Lo général Tovair, ministre de ta guerre, a dé-
claré à 'la Correspondencia militar quje la création
d'une organisation nouvelle, appelée section des
affaires marocaines, a pour but d'unifier tous îles
services relatifs à la zone espagnole. L'expédition
du matériel de guerre au Maroc a commencé.
Deux batteries et demie d'artillerie de montagne,
oent quarante mitrailleuses et vingt-quatre ca-
mions automobiles, sont déjà en route et tes fa-
briques d'armes d'Oviedo et de Trubia ont aug-
menté considérabile'm'enit leur production. Les ser-
vices d'aviation vamt étire particulièrement déve-
loppés; le gouvernement est en pourparlers pour
l'achat de vingt appareils Baviland.
HÛlJMBLLBa,. J>P .JiOPR
Une lettre du maréchal Foch
à M. Lloyd George
Le premier ministre britannique, M. Lloyd
George, a reçu, à la date du 23 août, la letbre
suivante, do la main même du maréchal Foch
L'ambassade de France à Londres m'envoie le texte
des paroles que vous avez eu la bonté de prononcer à
mon sujet, ainsi que Ja teneur des paroles prononcées
par lord Curzon, à la Chambre des lords. Il m'informe
également de l'accueil réservé par les deux Chambres
à ces disoours.
Je n'oublie toutefois pas que si j'ai été nommé chef
des armées alliées, ce fut grâce à votre confiance de
même, si j'ai pu mettre une Un rapide à la guerre, ce
fut grâce à la résolution soutenue du gouvernement bri-
tannique de renforcer et de maintenir en 1918 des effec-
tifs suffisants à ses armées en France, ainsi que d'ap-
porter une aide puissante au transport des divisions
américaines en Europe,
En face d'une pareille confiance et de ces grands ef-
forts, j'ai déployé de mon côté toute l'activité dont
j'étais capable, afin de remporter la victoire, tout en fai-
sant le meilleur usage des moyens qui avaient été com-
plètement mis à ma disposition.
Aujourd'hui, ce m'est un honneur et une récompense
hautement appréciés de voir mes services reconnus en
termes si flatteurs en des circonstances particulièrement
importantes par le gouvernement et le Parlement de
Grande-Bretagne, et je vous suis profondément recon-
naissant, à vous, monsieur le premier ministre, d'avoir
pris l'initiative de ce témoignage de leur satisfaction, et
vous prie de recevoir l'assurance de mon respectueux
dévouement.
Le général Pau citoyen de Reidbshoff en
Le général Pau vient de recevoir de la muni-
cipalité de Reichshoffen le titre de citoyen d'hon-
neur.
C'est, en effet, à Reichshoffen que, il y a qua-
rante-neuf ans, cruellement blesséà Frœschwiller,
il fut amputé du poignet droit et soigné dans une
famille de la ville, Lt général Pau est allé ces
jours derniers faire une visite de reconnaissance
à la fille de son infirmière de 1870.
A l'ambassade des Etats-Unis
A l'occasion du départ du général Pershing pour
les Etats-Unis, M.. Hugh "Vallace, ambassadeur à
Paris, a offert hier soir un diner en l'honneur
du président de. la République.
Parmi les personnalités présentes, on remarquait
MM. Paul Deschanel, Clemenceau, Pichon, Georges
Leygues, Loucheur, l'ambassadeur du Japon, l'am-
bassadeur d'Italie, l'ambassadeur d'Espagne, M.
Tardieu, sir George Grahame, le maréchal Pétain,
MM. Balfour, Tittoni, Venizelos, Frank L. Polk,
le général Berdoùlat, M. Henry 'White, le général
Bîiss, le général Pénelori, le général Fox Con-
nor, etc.
Dans les régions libérées
M. Tellier, conseiller de préfecture des Vosges
est nommé secrétaire général do ce département
pour la reconstitution des régions atteintes par les
événements de guerre.
Conseils généraux
Le conseil général d'Iran a adopté l'adresse
suivante
Le conseil général d'Oran, réuni en session extraordi-
naire. renouvelle le témoignage de son inaltérable con-
fiance au gouvernement de la République et tout parti-
culièrement à son chef, M. Clemenceau, qui, après avoir
personnifié le courage indomptable de la France en ar-
mes et son inébranlable résolution de vaincre, n'a cessé
d'être le fidèle reflet de la volonté nationale dans l'exé-
cution intégrale de sa triple formule de paix garanties,
restitutions, réparations.
L'affaire Judet
Le commandant Abert et le commandant Jul-
lien ont eu, au gouvernement militaire 9c Paris,
une longue conférence avec le commandant Schœf-
fer, chef de la justice militaire, en remplacement
du commandant M oc tel, dércobi'isi.
Diverses commissions rogatoires ont été expé-
diées.
M. Judet a déclaré dans l'une de ses interviews,
qu'il songeait à demander à M" de Moro-Giafferi
de vouloir bien se charger de ses intérêts.
Nous avons interrogé sur ce point M", de Moro-
Giafferi. Il nous a déclaré
J'ai lu, en effet, que M. Ernest Judet aurait l'in-
tention de me choisir comme avocat, mais je n'ai reçu
de lui, directement ou indirectement, ni avis, ni -lettre,
me confirmant -cette intention, Je n'ai donc pris et n'ai à
prendre aucune décision.
Suxj'la,mimUott5iesa^r:.sijm:ine_ulDéjaui as-sfc:
présente pas devant ;la justice peut être assisté
par un avocat, M" de Moro-Giafferi répond
Un inculpé peut toujours se faire assister d'un
avocat dont le rôle se borne, alors, à faire des démar-
ches, à lui donner des conseils. Et même, le cas échéant,
celui de faire passer, en franchissant la frontière, son
intérêt moral avant ses intérêts matériels.
La caisse d'amortissement
La total des achats de rente faits en Boursa pen-
dant le mois d'août par la caisse d'amortissement
sur le fonds spécial des emprunts de la Défense na-
tionale s'élève à 70 millions 1/2.
ARMÉE
Cœ!a£s cité à l'orûs-e de l'armée
Le président dû conseil, ministre de la guerre,
cité a l'ordre de l'armée
La yrlle de Calais ville héroïque, dont l'ennemi flt,
pendant plus de quatre ans, l'objectif de ses eCorts. Ex-
posée l'une des premières aux bombardements aériens,'
qu'elle eut ix subir presque sans arrêt, a maintenu in-
tacte, malgré le danger et les pertes, toute son activité.
A témoigné ainsi une fermeté d'âme digne de son glo-
rieux passé et offert le plus bel exemple de patriotique
tnorgie.
Les officiers nommés à titre temporaire
Le président du conseil, ministre de la guerre,
vient de faire paraître la circulaire ci-après
La question s'est posée de savoir le sort qui serait
fait, lors de la cessation de l'état de guerre, aux officiers
nommés ou promus à titre temporaire.
Aux termes du décret du 2 janvier 1915, les officiers
dont il s'agit doivent conserver toutes les prérogatives
du grade qui leur a été conféré à titre temporaire, jus-
qu'à ce qu'ils soient soumis à une revision des grades.
Mon intention est de maintenir dans leur grade, à ti-
tre temporaire, tous ceux d'entre eux qui s'en sont mon-
trés dignes, et de ne retirer ce grade qu'à ceux qui ne
posséderaient pas les capacités professionnelles néces-
saires pour exercer leur commandement.
Il est précisé que, parmi les militaires promus,
sous-lieutenants à titre temporaire; appartiennent
à l'armée active les engages" volontaires et ren-
gagés qui sont arrivés au cours de la guerre à
l'expiration de leur contrat et n'ont pu le renou-
veler en raison de la décision ministérielle du
12 septembre 1914, suspendant les rengagements,
La môme règle s'applique aux engagés volontaires
pour la durée de la guerre qui ont été promus
au cours de la campagne.
Citations. Sont cités à l'ordre de l'année
Mme Mennessiar, née Marguerite Martin, cultivatrice
à la ferme de la Folie, commune de PraiHicourt (Ardon-
nes) a caché et ravitaillé pendant huit mois plusieurs
soldats français restés en pays envahi. A été pour oe.fait
condamnée par un conseil de guerre, ennemi et, a.j.§u^i
une longue détention.
Mme Lantenois, 'née Armandinc Hocquere'He, cultiva-
trice; MM. Albert Lantenois et Jean-Baptiste-Ernest
Bonnet, au hameau de Forest, commune de Seràincourt'
(Apdennes) Mme veuve Boudsoeq, néo Aline Collet, et
Mlle Boudsocq, demeurant à la Hardoye (Marne); M.
Herbert, maire de Wadimont (Marne) arrêtés par les
Allemands en octobre 1916, pour avoir oaohé et ravitaillé
pendant deux ans des soldats français restés en terri-
toire ocoupé, ont été condamnés à la peine de mort, par
un conseil de guerre ennemi. Graciés,- ont subi un em-
prisonnement de plus de deux ans en Allemagne.
DRAPEAU de LA Légion décoré de la médaille mili-
taire. La médaille militaire est conférée au drapeau
du régiment désigné ci-après
Régiment de marche de la légion étrangère:" Héroïque
régiment, que son amour pour la France et sa bravoure
légendaire ont placé au premier rang. Au cours de l'épo-
pée de 1918,et eous les ordres du lieutenant-colonel
Rollet, après avoir brisé, au bois de Hangard-en-San-
terre, le 2G avril, la marche des Allemands sur
Amiens; après avoir, du 28 au 3<1 mai, conservé contre
les assauts furieux de l'ennemi ses positions de la Mon-
tagne de Paris, à l'ouest de Soissons; après avoir anéan-
ti, le '1E juin, les efforts d'une division allemande tout
entière devant Ambleny et Saint-Bandry a repris en-
suite ses traditions offensives le d8 juillet, a bousculé
l'ennemi sur une profondeur de onze kilomètres, à l'est
de la forêt de Villers-Cottcrets et enfin, du 2 au 14 sep-
tembre, après douze jours de lutte épique, est parvenu
& rompre la ligne Hindenburg, sur le plateau de Laf-
faux, capturant un régiment entier. Préparait de nou.r
velles victoires en Lorraine lorsque sonna l'heure de
l'armistice. »
LE DRAPEAU DES CHASSEURS A pied. La gardo du
drapeau des chasseurs à pied sera confiée à l'avenir
au 6° bataillon,
Lors' des ̃ remues, cérémonies ..militaires et manœu-
vres où l'étendard devra paraître, le port en sera
assuré par l'un des bataillons ci-après 1° 6e, 8«, 16e,
27° et 30° bataillons, titulaires de la fourragère rouge,
et 1« bataillon, qui a fait médailler le drapeau en
août 1914 2° 10° et 24» bataillons, en raison de I§ùrs
droits anciens.
ggSiBïmmi'ua'Siiii -n.»» »»i».i i»– iim.i SSSi
NOUVELLES .~CIPALES
l'our cjue Ces ParlsSems se eSiasiFfent
Il y a trois jours, des représentants do la ville
do Paris et du département de la Seine, préoc-
cupés, aux approches do l'hiver, de l'insuflisance
des arrivages de charbon, allaient demander à
M. Louoheur, ministre de la reconstitution indus-
trielle, quelles mesures il comptait prendre pour
remédier à cette situation.
M. Loucheur promettait de compléter par
100,000 tonnes de charbon allemand les expédi-
tions do charbons français, anglais' et belges, de
manière à réaliser la quantité mensuelle de
200,000 tonnes indispensable à la consommation
domestique de l'agglomération parisienne.
•Le communiqué qui fut publié à la suite de cette
entrevue était formel; on en concluait déjà Paris
ne manquera pas de charbon!
Les représentants de Paris ont estimé devoir, se
rendre également auprès do M. Claveille, ministre
des transports, et, sur cette entrevue, la préfecture
de la Seine communique la note suivante
S'appuyant sur les assurances données par M. Lou-
cheur, les représentants de Paris et de sa banlieue sont
allés signaler à M. le ministre des travaux publics et des
transports l'urgence d'assurer un prompt acheminement
des combustibles destinés à l'agglomération parisienne.
A la délégation, dont faisaient partie MM. d'Aadigné,
vice-président du Conseil municipal; Jean Marttn.i'pré-
sident du Conseil général; Autrand, préfet de la Seine;
Louis Rollin, vice-président du Conseil général Dausset,
rapporteur général du budget; Le Corbeiller, président
dr la 2° commission; Martzloff, sous-directeur du maté-
riel, M. Ciaveill-e a déclaré que les pouvoirs publics pren-
nent toutes les mesures ut-iles afin de faciliter les trans-
ports, principalement par voie d'eau.
̃• C'est ainsi, notamment, que les canaux du Nord vont,
être rendus incessamment à la batellerie. Toutefois, en
présence des difficultés actuelles, le ministre a exprimé
•le vœu que le public, tout au moins au début de l'hiver,
se servit du bois de chauffage le plus possible.
L'invitation aux Parisiens à brûler du bois pen-
dant les trois derniers mois de l'année semblerait
impliquer que les assurances données par le pre-
mier communiqué étaient trop optimistes et que
\h ministre des transports n'est pas certain d'a-
mener à Paris les iOOjOOO tonnes de charbons -alle-
mands que promettait le ministre de la recons-
titution industrielle.
ACADEMIES, UNIVERSITES, ECOLES
Académie des sciences morales et politiques
"M. Lyon-Ca^ a présenté un livre de M. Edouard
Lévy; Traité pratique de la législation des enfants
naturels simples, incestueux ou adultérins. L'au-
teur étudie toute la matière dans son ensemble et
insiste spécialement sur les lois récentes qui ont
admis dans certains cas la légitimation des en-
fants adultérins que prohibait le Code civil de
1804 et décidé que, par dérogation à une règle de
ce Code, les enfants naturels même non reconnus
avant le mariage de leurs parents peuvent être lé-
gitimés, si un jugement spécial décide que la re-
connaissance postérieure entraîne légitimation.
M. Henri Welschiiiger a continué etuchové la
lecture de son importante étude sur la Crise, ac-
tuelle de la morale. Il examine les progrès de la
corruption produite par le roman, l'image et .cer-
taines feuilles illustrées, par les modes ïémiiiines
et les danses nouvelles, par la soif de gains illici-
tes ou scandaleux, par la rage de mieux-être et des
jouissances physiques à tout prix, par l'indiffé-
rence du public en matière grave et par sa pro'pen-
sion naturelle à accepter toutes les influences
et toutes les tentations, par les illusions d'une ci-
vilisation mensongère. A tous ces maux qu'il a
courageusement décrits, en toute conscience et
sans hésitation, M. Henri Welschingcr oppose les
remèdes nécessaires la nécessité d'une réforme
radicale des mœurs, le 'sentiment et l'application
du droit et des devoirs, la pratique de fortes et
sincères croyances, l'amour du travail et l'accep-
tation satisfaite de gains ou profits honnêtes, la
régularité, l'ordre et l'économie dans les ménages,
l'application loyale des grands principes de liberté,
d'égalité et de fraternité, l'horreur de toute li-
cence et le mépris de la force brutale, le culte
ardent de la patrie et de «es intérêts, mis'au-
dessus des intérêts particuliers. C'est à ces Coii-
ditions que la France, qu: fait nreuve, pondant
cinq ans, de tant de dévouement et d'héroïsme,
pourra continuer sa tâche glorieuse et recueillir
tous les fruits de la victoire reniDortée car elle
âérdia* barbarie.
e~ Chronique
h propos d'un tÉssitaire
On vient de célébrer le tricentenaire de Jean-
Baptiste Golibert. A cette occasion, les équipages
de da (lotte ont entendu des conférences très
instructives, en d'honneur du grand organisa-
teur qui dota la France d'une marine puissante.
Des fêtes brillantes ont eu lieu dans nos colo-
nies po.ur honorer la mémoire du plus illustre
de nos colonisateurs. Colbert mérite d'autan-t
mieux ces hommages, que la postérité n'a pas
toujours manifesté à son é.gard tous les senti-
nienf'S de recomiaissance dont iil est digne.
Chose curieuse, ce bienfaiteur officiel des
hommes de lettres de son temps n'a pas à se
louer de la littérature ni surtout du théâtre. C'est
lui qui^ eu 1G68, fixa au chiffre de 7,000 francs,
alors considérable, la pension de Racine, après
les Plaideurs, « en considération de son appli-
cation aux belles-lettres et des pièces de théâtre
qu'il donnait au public ». Bien plus, c'est en-
core lui qui recommanda au roi l'auteur û'An-
dromaque, .pour l'office de « trésorier de
France » à Moulins, agréable sinécure, qiii rap-
portait à son titulaire 7,800 francs de rente, sans
l'obliger à quitter les abords de la cour'-et de
la ville.
Or, voyez icamment de roman et le théâtre
nous .représentent, jusqu'ici, Jean-Baptiste
Qû'lbert.
A tout seigneur, tout honneur. Alexandre Du-
mas, dans .ses excursions historiques à 'travers
la vieille France, a naturellement rencontré Col-
bert. C'est une illustre figure qui, de prime
abord, déplaît au célèbre auteur des Trois
mousquetaires. Aramis, causant avec 'le surin-
tendant Foûquet, au château de Fontainebleau,
et dissertant sur les amours du roi et de Mie de
La Vallière, se déclare pour l'opulent et fas-
tueux châtelain de Vaux contre celui que Mme
de Séyigné devait appeler plus tard, avec une
irritation d'aimable femme, éconduite par un
travailleur avare de son temps, « le plus brutal
des** commis ». Dans le romanesque récit des
aventures du Vicomte de Bragelonne, Colbert
nous 'apparaît comme un intrigant sournois,
conspirant la perte de Fouquet .avec une four-
berie de politicien retors. C'est lui qui dénonce
au .roi le projet de fête organisé à Vaux par de
surintendant, et qui excite .contre les ambitioins
d'un financier trop magnifique les passions
d'un roi trop amoureux. Aussi, voyons-nous
Aramis,' pour écarter les dangers déjà suspen-
du^ sur 'la 4ête de Fouquet, s'efforcer d'attirer
d'Artagnan, avec Ponthos, dans une intoigue
favorable aux intérêts du surrnte'ndanit.
Voulez-vous1, dit-il au brillant capitaine
des imousqu'etei-reS', voulez-vous devenir maré-
oh«l de France, pair, !duc, et posséder un duché
d'un million?
Mais, mon ami, réplique d'Artagnan, pour
obtenir tout cela, que f aut-rl faire?
Etre l'homme de M..Fouquet.
Pauvre Fouquet! Malgré tout son pouvoir de
grand argentier, il est sans force contre les ma-
lices noires qu'Alexandre Dumas attribue avec
une étonnante profusion à Colbert. Celui-ci
profite d'un entretien avec Louis XIV sur les af-
faires de Hollande, pour glisser à l'oreille du roi
une insinuation dont le machiavélisme est ef-
frayant. Il s'arrange pour faire croire au plus
orgueilleux des monarques, au plus jaloux des
amoureux, que l'outrecuidant financier, éper-
dument épris de Mlle de La, Vallière,. a osé por-
ter ses vues sur l'aimable objet de la passion
royale. Désormais, le surintendant est perdu.
Colbert triomphe. Et voilà bien la politique.
Victorien Sardou s'est chargé, lui aussi, dans
un de ses drames les plus célèbres, de présen-
ter Colbert à la postérité. Les spectateurs de'
VAffaire des poisons ont pu voir, naguère en-
core, sur la scène de l'Odéon, Golbert machiner
avec Louvois, son compère, une ténébreuse af-
faire où, par l'iniquité d'un juge prévaricateur,
le vice, au cinquième acte, doit être récompensé,
tandis que la vertu, au même instant, sera pu-
i Bie^Et-chaeiin se demandée «n voyant ce com-
plot, lequel est le plus méchant, de Louvois ou
de Colbert.
On voit, par ces quelques exemples, combien
il est urgent de réformer les jugements témé-
raires que ces lectures romanesques ou ces
spectacles dramatiques ont pu dicter aux mul-
titudes plus soucieuses d'émotions théâtrales
que de vérités historiques. Les fêtes du tricen-
tenaire de Colbert, les hommages rendus à l'ef-
fort du travailleur prodigieux qui fut l'organi-
sateur de notre marine, le fondateur de nos
grandes industries nationales et l'initiateur de
nos entreprises coloniales, sont un commence-
ment de réparation envers sa mémoire trop
longtemps méconnue. Ces cérémonies officiel-
les furent excellentes, parce qu'elles ont ra-
mené l'attention des foules sur l'existence labo-
rieuse d'un grand homme qui n'a vécu, en som-
me, que pour une belle besogne, incomparable-
ment utile à l'intérêt du pays. Mais sans doute
il faudrait quelque chose de plus pour lui assu-
rer auprès du public, qui, plus que jamais, va
au théâtre, le haut degré de respect et d'admi-
ration auquel il a droit. Quel service nous ren-
drait un homme de théâtre qui nous ferait voir
en pleine lumière, par le moyen des puissants
réflecteurs dont dispose l'art dramatique, la ro-
buste figure de cet homme d'Etat! S'il est vrai,
comme on l'a dit à la Chambre des députés,
qu'en ce moment une « vague de paresse » tra-
verse la société fatiguée par un long surme-
nage, quel exemple nous donnerait cet infatiga-
ble abatteur de besogne, qui ne connut jamais
de repos avant le sommeil de la tombe! Colbert
n'eut jamais peur de travailler plus de huit heu-
res par jour ou même par nuit. Le labeur était
son plus cher plaisir. Ministre épris d'ordre et
de régularité, passionné pour le service, uni-
quement soucieux de la bonne expédition des
affaires, il ne quittait sa table à écrire qu'après
avoir achevé consciencieusement sa tâche quo-
tidienne. Et même, en cas d'ouvrage pressant,
il y retournait, pour plusieurs heures encore,
après la fermeture des bureaux de son admi-
nistration. L'éditeur de sa correspondance, M.
Pierre Clément, l'auteur le mieux informé sur
l'incroyable fécondité de cette vie pleine d'œu-
vres, cite des lettres que Colbert a recommen-
cées quatre ou cinq fois, de sa forte et loyale
écriture,- avant d'être satisfait de lui-même et
d'avoir mis au point voulu l'expression de sa
pensée. Combien nous voilà loin des hâtives im-
provisations dactylographiques dont ses suc-
cesseurs sont volontiers prodigues envers des
correspondants distraits! Il exigeait que ses
correspondants, notamment ses subordonnés,
fussent parfaitement attentifs au texte de ses
missives. Afin d'être sûr que l'intendant de la
marine, à Brest, s'était bien pénétré de ses ins-
tructions, il en exigeait la copie, in extenso, de
la main même de ce haut fonctionnaire. Il
prescrivait à tous les bureaucrates une action
perpétuellement vigilante, l'horreur de l'iner-
tié et de la routine, toutes les vertus profession-
nelles dont il offrait lui-même l'exemple du ma-
tin au soir et du soir au matin. Ces traits don-
nent à sa figure un relief tel, qu'il ferait certai-
nement un saisissant personnage de théâtre,
un modèle bien tentant pour un artiste égale-
ment épris de vérité rétrospective et d'attirante
̃actualité, le vivant symbole de l'inlassable
travail que les électeurs attendront bientôt des
élus. Quel beau sujet pour M. Sacha Gui-
try! G. D.
IQiiEBSE, INDUSTRIE ET âGBiCOlTUBE
Le repos dominical dans les P. T. T.
Le dernier congrès des postiers a, comme on
sait, réclamé énergiquement le repos dominical
pour les fonctionnaires des P. T. T. Cette motion
a provoqué une certaine inquiétude dans le pu-
blic, menacé d'être complètement privé de lettres,
de .pneumatiques, de télégrammes et de commoi-
nicaiions téléphoniques un jour- par semaine.
M. Digat, le nouveau secrétaire général du syn-
dicat des sous-agents, a déclaré à co sujet que les-
intérêts du publie seraient sauvegardés, le repos
du dimanche n'amenant qu'une « compression »
du service actuel, le personnel en service étant
rédiiit au strict minimum.
D ailleurs; d'après M. Digat, voici quelques pré-
cisions sur l'organisation à réaliser, telle que 'la
conçoit île syndicat
Bureaux. *?*_ Fermés ©artout sans tioute. è> rêx-cejfrtîon
d'un poste télégraphique, avec heures d'ouverture et de
fermeture spéciales.
Lettres. Une distribution assurée par des « volon-
taires » rétribués, grâce au produit d'une surtaxe.
Télégraphe. Service réduit, n'acceptant que des
dépêches très urgentes, avec surtaxe, les télégrammes
officiels et 'les dépêches journalistiques.
Téléphone. sVféme service, avec des modalités diffi-
ciles à mettre au podnt, à cause des abonnements.
Pneumatiques. Peu de changements et,.probable-
ment, pas de surtaxe.
Ambulants. Aucun changement ne sera apporté au
service des ambulants et des départs.
Ajoutons que l'administration des P. T. T., de son
côté, se préoccupe actuellement de mettre au point
un projet concernant le repos du dimanche, mais
qui ne comporte pas une diminution aussi impor-
tante du service.
A Chalon-sur-Saône, les délégués de l'Union
des syndicats, après avoir entendu les délégués de
la section fédérale de Saône-et-Loire des syndicats
des P..T- T., ont donné, à l'unanimité, un avis fa-
vorable à la fermeture des bureaux de poste' le di-
manche et à la suppression des distributions et des
départs. Ils estiment que cette solution donnera
satisfaction au personnel sans léser le public et
réduira au strict minimum les charges budgétaires
résultant de l'application de la loi sur le repos heb-
domadaire dans les postes.
Un appel a été adressé au public pour qu'il s'abs-
tienne d'effectuer des opérations postales le di-
manche. p p
gsBHefiBiaai.im-r.™ ̃ ̃ H
QUESTIONS SOCIRIiES
Le congrès des P. T. T.
Le premier congrès de la fédération postale a
terminé ses travaux hier. A la réunion du matin,
après un braf échange de vues sur la question
d une organisation internationale des postiers, le
principe en a été adopté.
A la séance de l'après-midi, le congrès a abordé
enfln la question capitale des statuts de la nou-
velle fédération, qui aura pour titre Fédération
nationale des postes, télégraphes et téléphones de
France, des colonies et des pays de protectorat.
Le siège est fixé à Paris. Et il est décidé, en
outre, que la fédération adhérera à la C. G. T., à
la Fédération internationale des P. T. T. et sera
indépendante de tout parti politique. Le conseil
national fédéral sera composé de 66 membres,
élus par tiers par chaque organisation, des agents,
sous-agents et ouvriers. Ce conseil national sera
chargé d'élire le bureau fédéral et une commission
executive de 21 membres.
Une discussion s'est engagée sur la question de
la grève, et le congrès a adopté la rédaction sui-
vante
En dehors seul qualifié pour décider, la grève. La décision du
'comité national ne sera valable que si la majorité
a été des deux tiers des membres présente. ».
L'ensemble des statuts a été voté.
Les grèves de SEulhouse
La Bataille annonce que le bureau confédéral
de la C. G. T. proteste contre la déclaration de
l'état de, siège à Mulhouse et a adressé au secré-
taire de l'Union des syndicats d' Alsace-Lorraine
un télégramme pour être renseigné sur la si-
tuation.
Les exigences des xninerars belge»
Notre correspondant particulier de Bruxelles mous
écrit
!Le comité national des mineurs, qui a décidé
de convoquer en congrès national les délégués des
différents jbassins houillers belges pour le 28 sep-
tembre, vient d'adopter unie série de résolutions
qui seront soumises à ce congrès.
Il demande notamment la cpéiation d'un orga-
nisme national, rattaché aux ministères du tra-
vail, du rayitaiillemient et des affaires économiques.
Cet organisme contrôlerait l'exploitation, organi-
serait la vente du charbon, la limiterait tant à
d'intérieur qu'à l'extérieur, et fixerait les bénéfices
que pourraient réaliser Les charbonnages.
[Pour remédier à la pénuiùe du charbon, le co-
mité préconise la fusion des petites exploitations
et la création die nouveaux chantieirs dans les mines
existantes. Il demande au gouvernement de ne plus
octroyer de nouvelles concessions dans les nou-
veaux bassins, mais de commencer au contraire la
nationalisation progressive des mines. Le comité
déclare que toute organisation nouvelle dans la-
quelle les consommateurs, les ouvriers et l'Etat ne
seraient, pas. représentés serait combattue > par tous
les iraôyieris., même par la>g;pôve.,
On croit que les déléguée des mineurs ratifieront
les décisions' du comité, et que le congrès adoptera
ce programme en évitant d'examiner tous les élé-
ments du problème social et économique, pour
retenir seulement les arguments qui servent la
thèse socialiste et qui portent atteinte à la liberté.
La question des heures de travail
en Angleterre
On mande de Londres que les patrons et em-
ployés des industries maritimes et métallurgiques
ont décidé de procéder on commun à une enquête
au sujet de l'influence die la durée -de la journée
de travail sur les Balaiions économiques.
Déjà, en novembre 1518, Les ouvriers ont .accepté
la semaine de 47 heures, par 337,029 voix contre
159,887.
Cet arrangement n'a pas empêché une grève
d'éclater à Belfast, sur la Glyde et sur la côte
nord-est, gi'ôve dirigée contre la semaine de 47
heures qui no satisfait plus tes ouvriers.
Par un vote de 52O.6&5 voix contre 16,3'O7, les
ouvriers ont réclamé une nouvelle réduction
d'heures. Aucune décision n'a encore été prise à
ce sujet par les employeurs.
Pour le moment, l'enquête mentionnée plus haut
portera sur la question de savoir quelles consé-
quences aurait la semaine de 44 heures.
CONTME LA VIE CEE UE
LES NOUVEAUX PRIX NORMAUX
Pondant quatre heures, hier après-midi, les
membres non encore démissionnaires de la com-
mission des « prix normaux » se sont réunis à la
préfecture de police, sous la présidence de M. Raux,
et se sont évertués combattre la vie chère. De
3 heures à 7 heures, ils ont discuté, et finalement.
ils ont pris ces décisions dont la grande impor-
tance n'échappera à p ersonne
La commission des prix normaux a entendu les rap-
ports des présidents des diverses sous-commissions, et
a apporté les •modifications suivantes aux prix normaux
delà semaine précédente
La catégorie des œufs extra k la coque, qui étaient co-
tés 0 fr. 60 pièce, a été supprimée.
Pour les 'légumes, deux modifications ont été appor-
tées la botte de poireaux vendue i fr. pèsera désor-
mais non plus de 800 à 1,000 grammes, mais de 1,000
h 1,500 grammes.
La tomate à côtes est diminuée do 0 fr. 10 au détail
par kilogramme; celles de Marman-de et Paris de la
même somme.
Pour le vin. le prix normal est de 1 fr. GO à i fr. 80
au lieu du prix unique de i fr. 00.
Pour le chocolat, les prix de gros, au lieu de 5 fr. 40
et 5 fr. 60, sont ramenés à 5 fr. 30 et 5 fr. 50; les
prix de détail no sont pas changés, le bénéfice laissé
jusque-là aux détaillants ayant été reconnu insuffisant.
Le prix de la margarine figurera désormais au tableau
des cours normaux; ce prix est celui de la taxe, soit
4 îr. 90 -pour la margarine de table, 4 fr. 50 pour la mar-
garine do cuisine.
La commission a examiné les prix que proposait la
sous-commission pour les viandes de boucherie et de
̃charcuterie; elle a remis sa décision à une séance ulté-
rieure dans l'attente de nouvelles expériences et d'une
enquête qui seront faites sans délai.
Mandataires et mterméd/a/res
Le rôle des mandataires aux Halles a été diver-
sement apprécié, surtout depuis les derniers inci-
dents, qui ont si brutalement rappelé l'attention
sur le difficile problème de la vie chère. On les
a volontiers accusés d'avoir laissé s'interposer
entre eux et les producteurs « toutes sortes d'in-
termédiaires inutiles » et l'on a môme demandé.
la suppression des uns et des autres.
M. Éoucliereau, vice-président de l'Union géné-
rale des syndicats des mandataires aux Halles,,
protesta contre ces accusations. Et il déclare que,
si l'on parle d'intermédiaires parasitaires, il faut
bien se garder de généraliser. Il ne conteste pas
que de « graves abus » aient été signalés, et il
se souvient notamment de certains contrats d'a-
chats de caves et même de récoltes sur souches
« qui passent par trop de mains ». C'est là, dit-il,
qu'il faut rechercher l'intermédiaire inutile. stfais
on n'en trouvera pas, conclut-il, entre les pro-
ducteurs et les mandataires des Halles.
Chaussures et complets
A l'issue d'une réunion des délégués des syndicats
ouvriers et patronaux et de la municipalité de
Vichjr, un comité a été constitué pour lutter contre
la vie chère. Déjà des commerçant? ont accepté de
vendre les chaussures à un prix ne dépassant pas
38 francs la paire, des complets sur mesure !à 170
ou 175 francs.
T"j -"n-ix vont Ctre fixes pour l'alimentation.
'), ̃it1" dont les prcpoïit'ons seront ac-
imté reec^ront un insizne SDécial.
La criçe des céréa/et
Le préfet du Morbihan, M. Guillemaud, adresse
un appel à ses administrés au sujet de la crise ré-
sultant de la situation déficitaire en blé en 1919.
Le fait de donner du blé en grain ou sous forme de
pain aux animaux, dit-il, constitue un fait délictueux
réprimé par la loi avec une grande rigueur. Les Bre-
tons, cités bien des fois en exemple, ont fait l'admiration
du monde au cours de la guerre. Il suffira de s'adresser
à leur patriotisme pour qu'ils comprennent les restric-
tiens imposées par la crise actuelle qu'il faut conjurer..
par la production et l'économie. •
L 'action -des coopératives
La Fédération nationale des coopératives com-
munique un manifeste dont nous détachons les
passages que voici `
Le 17 juillet dernier,' le gouvernement, anxieux d'une
crise de vie chère, qui revêtait un -caractère d'aoulté
inouïe, annonça qu'il allait prendre des mesures, Il an-
nonça, en particulier, qu'il ferait appel au concours du
mouvement coopératif. « Des facilités spéciales, disait
le communiqué du conseil des ministres, devront être
données aux sociétés coopératives. »
Forte de l'expérience qu'elle avait acquise pendant le
temps de la guerre, satisfaite de voir enfin l'utilité de
son effort officiellement reconnue, notre fédération ré-
pondit à cet appel.
Six semaines se sont écoulées. Où en sommes-nous des
engagements gouvernementaux qui devaient permettre
aux coopératives de remplir tout leur rôle?
Le gouvernement avait annoncé qu'il s'était rendu ac-
quéreur des stocks américains et que les coopératives
allaient en recevoir une quantité importante pour les ré-
partir équitablement entre les consommateurs. Nous ne'
savons pas encore de quoi se composent des stocks. Nous
ne savons pas à quels prix ils seront livrés. Nous ma
savons pas quelle date.
Le gouvernement avait promis encore que des « res-
taurants à prix fixe, bon marché, seraient organisés à
Paris et dans les départements par les soins du ravitail-
loment ». Depuis le 15 juillet, quel restaurant populaire
les sociétés coopératives ont-elles été invitées à gérer?
Il est vrai que le gouvernement a accordé aux coopé-
ratives, oomme aux municipalités et à certains commer-
çants, le vin dit du ravitaillement mais il ne leur em a
accordé que pour une part qui ne dépasse pas sensi-
blement celle du commerce. Il avait promis en outre
de mettre à la disposition de nos sociétés des wagons-
réservoirs prélevés sur le parc de réserve. Nos sociétés
attendent encore Je premier des wagons promis. Ils son^
bien accordés, mais la crise des transports rend oetta
attribution stérile.
La déception est générale. Sur les marchés publics,
aux étalages des boutiquiers privés, des comités de quar-
tier ont tenté d'exercer une action directe. Ils ont pris
des mesures expéditives. Ils ne peuvent avoir illusion1
sur la durée d'une telle action. En fait, elle ne s'adresse
qu'à une catégorie parmi les fauteurs de la vie chère.
La seule action réelle, eiffleace, durable, c'est celle que
nos sociétés peuvent exercer. Le ̃ gouvernement avait
semblé le comprendre. En faisant de nous, selon notra
rôle, de véritables organes publics de répartition, il pou-
vait donner cette action: toute sa fécondité..
Livrés, s'il le faut, à mos propres forces, nous cont-
inuerons d'accomplir, notre action régulatrice des prix.
Nous continuerons, malgré toutes les difficultés, de cher-
cher à ravitailler le public. Il est regrettable que le gou-
vernement n'ait pas su servir tout de suite l'intérêt pu-
blio en utilisant, comme il le devait et le promettait,
l'œuvre coopérative.
FAITS DIVERS
L A TEMPÉRATURÊi"
Bureau central météorologique
Dimanche 31 août. Un centre secondaire de ̃dépres-'
sion s'est formé sur le nord de la France où il provo-
que des pluies abondantes. La pression atmosphérique
se relève en Irlande; on note 756 mm. à Paris, 762 à
Blaeksod, 763 à Biarritz.
Le vent est fort d'entre ouest et .nord sur nos oôtes
̃de la Manche, des régions ouest sur celles de l'Océan;
il est modéré des régions ouest sur la Méditerranée.
La température a, en général, peu varié dans nos ré-
gions elle a cependant monté sur le littoral de l'Océan.
En France, le temps va rester nuageux, brumeux et
un peu frais quelques pluies sont probables, principa-
lement dans le centre et l'est.
A Paris, temps couvert, pluie. Au Parc-Saint-Maur, la
température moyenne 12"2 a été inférieure de 4°4 à la
̃normale (16°6). Depuis hier, température 'maximum,
18°; minimum, 8°.
Sfoux bons île la IDefcnse nationale.
La police judiciaire est sur la piste d'une bande
parfaitement organisée, fabriquant, émettant de
faux bons de la Défense nationale. Ces titres, éta-
blis aux pr(x. de, 100. à 1,000 francs, présentés dans
différents 'bureaux "de poste de Paris et de la b'àn-
licue, y avaient été payés1 sans observation, car]
au premier examen rien n'avait éveilié les soup-<
çons.
Prévenue par une dénonciation, l'administration
des postes se livra à une vérification plus attentive,
et hier, l'arrestation d'une jeune femme, qui pré-
sentait au remboursement pour 3,000 francs de
bons, a été opérée à la requôte du receveur du bu-«
reau de poste 52, avenue de l'Observatoire.
M. Faralicq, commissaire aux délégations judi-
oiaires, a été chargé de diriger les recherches, et
la préfecture de police a télégraphié à tous les
commissariats et bureaux de poste de Paris et de la
banlieue, afin qu'ils prennent les précautions né-
cessaires.
lit» dernier© ̃vœ«»g;eai»ce. Un incident a
précédé ila double exécution des larMJIou'rs Mouijot
et Janin, fusillés à Vki'oennes, comme nous Savons
annoncé hier. Vers cinq heures du matin, MM.
Deis, juge -d'instruction; Bayle, cômmissaiire du
gouverniement; Martin, d;iireeteu'r adjoint de to
police judiciaire, accompagnés du docteur Soc-
quet, médecin, 'légiste; d'un médecin -miajoir de iïa
place de Vinconnes et de deux prêtres, arrivaient
a la prison du Cherche-Midi. On allait réveiller les
condamnés. Le groupe dios anagistrais se rendit
d'abord à ila cellule de Moujot; ce deirn'ier, qui
voulait exercer une dernière vengeance, était par-^
venu à desceller un barreau du soupirait de sa
prison, avec lequel, tapi dams il 'ombre, près de lia
porte d'enirée, il voulait frapper, a-t-il avoué, le
'O&nMnissaiire du gouvernement; ce fut le gen-
darme, précédant M. Bayle, qui reçut le coup et
fu't blessé il'égèremejït à la joue gauche île forcené,
maîtrisé aussitôt, s'excusa. de s'être trompé,
.%1'rcsiatiîora «t'usi baudit tmacrîcaâii.
La police américaine recherchait depuis quelque
temps un nommé J.-K. Creyghton, chef de la bando
des voleurs d'autos qui opéraient dans les cen-
tres américains. Prévenus de sa présence à Brest,
les détectives lui tendirent une embuscade, place
du Président, à l'angle des rues Jean-Massé et du
Château, où il passait tous les soirs.
Portant l'uniforme d'officier de l'armée améri-
caine, l'individu ne tarda pas à paraître. Sommé
de s'arrêter, il prit la fuite; une douzaine de poli-
ciers se lancèrent à sa poursuite et tirèrent des
coups de revolver dans sa direction. Atteint aux
jambes, lo bandit fut arrêté rue du Château; il
était porteur de deux revolvers chargés, d'un ra-
soir et d'une pochette de poivre. On lui impute
plusieurs vols d'automobiles et des attaques
main armée. Sur ses indications, deux de ses com-i
pliecs, également habillés en officiers américains,
ont été arrêtés..
INFORMAT IONS DIVERSES
Demain 1er septembre, réouverture du restaurant
Legrand-Teddy, 24, rue Caumartin (Téléphone
Central 52-42), avec l'excellent orchestre de Poirier.
'tribunaux
Le dénonciateur de miss Cavell. L'audition
des témoins s'est poursuiyie pendant la deuxiè-
me partie de l'audience d'hier.
Le jour de l'arrestation' de «miss GavelL, Quien!
vint avec un iffidùvidu au café de Mme Heley. Il
montra à cette dame un paquet de correspon-
dances et lui dit d'un ton larmoyant « J'ai reçu
cela de miss Cavell ce matin. La pauvre, elle vient
d'être arrêtée! »
Cette déposition .nécessite une explication de
Quien sur le -rôle qu'il jouait auprès de niiss. Ca-
ve! Contrairement a ses allégations, il n'a pas
servi d'agent de liaison entre Mme Bodart et miss
Cavell. Il'revint à Bruxelles le 29 juillet; miss Ca-
voll fut arrêtée le 5 août. Mme Bodart, rappelée
à la barre, affirme qu'elle ne s'est pas servie de
Quien comme courrier
.Jusqu'à l'arrestation de miss Oavcll, mon fils ou
moi nous .allions chercher du pain chez elle pour no»
fugitifs. •
M° Darmon. Vôtre fils, enfant de treize ans, avait
commis des imprudences. Ne dénonça-t-il pas, en quelque
sorte, sa mère au conseil de guerre?
J'aime mieux qu'il ait dénoncé sa mère plutôt
qu'une autre
Quien .affirme que, dans l'un- des billets restés
mystérieux qu'il fit remettre à -miss CaveM, il fin-
formait qu'il voulait repasser m Hollande, sai
mission étant devenue impossible en Belgique.
Alors pourquoi ne partit-41 pas?
L'accusé. J'ai essayé de partir par la route de Lou-
vain..T'ai dû rebrousser chemin.
Le lieutenant Wagner, Dites-nous, madame Bodart,
si la chose était impossible.
Mme Bodart. Le lendemain de l'arrestation de M.
Eausq, j'ai fait passer trente hommes que j'avais chéri
moi. C'était le 1" août..
M. Pauken, ancien gardien de la prison de Quiea»
teouver la voie pour la vraie réconciliation dé tcujs les
tommes.
La crise des logements
On nous écrit de • Genève
La crise des. logements s'aggrave à Berlin
comme du reste dans la plupart des grandes villes
allemandes où les appartements atteignent des
(prix insensés. On ne sait plus ou se loger. Le plus
setit gîte est retenu longtemps à l'avance. Des
liens qui disposent suffisamment d'argent offrent
Se grosses sommes, ce qui rend la situation des
̃ouvriers et des petits employés très difficile, car
ïes propriétaires peu scrupuleux n'hésitent pas à
les renvoyer. Aussi, la municipalité berlinoise
vient-elle de décider que dorénavant les habitants
iseront tenus de déclarer immédiatement les pièces
«ui pourraient être mises à la disposition des au-
itorités pour héberger les gens qui ne réussissent
pas à trouver les chambres nécessaires.
La municipalité a déclaré en outre que si cette
mesure ne suffisait point, elle serait obligée de
.prendre des mesures de rigueur contre les mau-
,vaises volontés et imposer par la force à diffé-
rentes familles, trop spacieusement installées, des
personnes sans logis. Plusieurs villes en sont déjà
'venues là. A Spandau, entre autres, les logements
'.vacants, de même que les chambres meublées ou
mon doivent être déclarés aux autorités qui y ins-
tallent elles-mêmes do nouveaux locataires. Sous
aucun prétexte enfin, les propriétaires n'ont le
'droit de renvoyer les locataires sans l'assentiment
!de l'office des habitations. La presse socialiste fait
un accueil empressé à ces mesures dictées par la
nécessité et y voit le seul moyen de lutter contre la
crise qui se prépare terrible, cet hiver, pour les
populations* ouvrières, des grandes villes alleman-
des.
La question du charbon
'La question du charbon continue à préoccuper
l'opinion, et remplit les journaux allemands. Dans
U vorwkrts, le député socialiste Hue, membre de
fia commission des charbons qui siège a Versailles,
propose un règlement international de la question
du charbon. Il propose la constitution d'une com-
mission permanente où- seraient représentés les
Etats. intéressés. Il ajoute qu'il conviendrait éga-
ttement de remédier à la crise des transports par
;une entente internationale.
îL.e gouvernement prévoit un ralentissement con-
sidérable de la vie industrielle; l'industrie alle-
mande ne recevra plus que 70 0/0 des livraisons
de charbon actuelles et devra réduire de la même
quantité sa consommation moyenne de gaz et
aléJectricité..
SUISSE
Le prihce de Bûlow et les anarchistes italiens.
Dans un discours prononcé te 12 novembre £918
au grand conseil de Zurich, le député socialiste
fJuderli fit un© aMustan aux relations que le prince .1'
rôe Biilow "aurait eotretenraies avec des anarchistes -I
s&iMen» dams/île but da provoquer la irévototion en
Italie. •̃̃'̃
M. Euderli, Ayant refusé de prendre acte a un
jflëmenii formai du prince de Btilow, celui-ci, par
l'intermédiaire de l'avocat Zick, de Zurich, a porté
(plainte* contre son accusateur et demandé au grand
conseil l'autorisation de poursuite, le discours
ayant été prononcé par M. EuiderJii dans l'exercice
'iks ses fonctions
On assure que le procès sera fort intéressant et
'pourra d'Oiuuer lieu/ à des révélations! de la part de
M. Euderli.
La crise du charbon
Notre correspondant particulier à Genève: nous- télé-
graphie •
Bien que la presse suisse s'efforce d'examiner la
Situation avec optimisme et de rassurer la popu-
lation, il se confirme de plus en plus que la Con-
fédération traversera cet hiver une crise très
grave dans son ravitaillement en charbon. L'Alle-
magne a pour ainsi dire presque cessé ses livrai-
sons. Les chemins-de fer fédéraux, qui avaient
fléjà rétabli des trains directs, en ont supprimé
^plusieurs, et la direction fédérale étudie un nou-
vel horaire réduit qui, dit-on, interdira toute cir-
culation de voyageurs le dimanche. A l'heure ac-
liuelle, les réserves de charbon en Suisse n'attei-
gnent pas &0 0/0 de celles do l'année précédente.
Le ravitaillement en charbon étant tout à fait
insuffisant pour subvenir aux nécessités du pays,
pn fait. de toutes parts beaucoup d'efforts pour
«réparer, la population suisse à la pénurie qui va
s© manifester cet hiver. Le coke destiné au chauf-
fage central manquera entièrement. Le président
/lu syndicat suisse des marchands de charbon a
déclaré que les prix no baisseront nullement et
qu'il faudra se contenter do charbon de très mau-
vaise qualité. Enfin, .Vpuiûign, publique réclamg
avec insistance que ̃ Ta" lnrerle au commerce soit
rétablie pour le charbon, car on croit que des mar-
chands suisses très connus prêteraient aux yeux
dé l'Entente des garanties suffisantes pour qu'on
leur fasse des livraisons plus importantes de char-
boa provenant des puissances alliées.
AUTRICHE ALLEmANDE
L'opinion et la paix
..Noire correspondant particulier nous télégraphie en
Idàte du 28 août
Les retards successifs, apportés aux négociations
'de paix ou plus exactement aux débats intérieurs
idè la Conférence ont développé, malgré la résigna-
tion traditionnelle et l'apathie apparente du peu-
ple autrichien, une. nervosité que les journaux sur-
excitent par les nouvelle, les plus fantaisistes et
«les .plus contradictoires sur les dispositions de
l'Entente envers la nouvelle Autriche. Un jour ce
dont des manchettes sensationnelles annonçant des
« adoucissements et des améliore. '.ions » au projet
de traité du 20 juillet.
Le lendemain, on énumère sous la signature des
experts les plus qualifiés les conséquences désas-
treuses de la « paix do violence » élaborée par
M. Clemenceau. L'opinion simpliste, malgré l'évi-
dence et, les- rectifications répétées, attribue au
grand Premier français toutes les décisions de la
Conférence relatives 'aux divers pays du l'Europe
et celles même prises parfois dans un sens con-
traire aux vues de la ïranoe révélées par notre
presse. A la, veille de la remise des conditions do
paix, un homme d'Etat, en situation dirigeante,
fait part aujourd'hui à la Nouvelle Presse libre de
ses impressions encourageantes sur les corrections
apportées à un traité dont on a dû, à Paris, recon-
naître l'impossibilité d'exécution;
Il s'empresse d'ajouter que l'opinion autrichienne
ne doit pas se laisser aller à. de trop grandes espé-
rances. « Môme la meilleure et la plus douce paix,
dit-il, infligera à l'Autriche et à chacun de nous
en particulier d'énormes charges. Nous voulons les
supporter si la paix est exécutable. Nous repous-
sons toute responsabilité si on nous demande l'im-
possible. » Cette note modeste et réservée domine
Sdans les commentaires des journaux du soir sur les
Tares nouvelles de Saint-Germain. M. D.
REPUBLIQUE TCHÉCO-SLOVAQUE
Les Allemands de Moravie
w'On mande de Prague, en date du 30 août
,Lb président Masaryk a reçu en audience le
Comité général d'administration de Moravie.
Au cours de l'audience, un délégué allemand a
viit que les Allemands de Moravie se déclarent
loyalement pour la République tchéco-slovaque,
dont ils veulent être de fidèles citoyens, tout en
.espérant qu'on ne les traitera pas en nation se-
condaire.
Dans sa réponse, le président a souligné que les
^Allemands jouiraient de tous les droits; mais il
"faut qu'ils se fassent, la pensée que le nouveau
Régime supprimera l'hégémonie allemande.
Relations commerciales polono-tchèques
Le gouvernement tchéco-slovaque a ratifié le
..traité commercial avec la Pologne touchant des
livraisons de naphte. La Pologne fournira 6,000
Iwagons-citernes de produits fabriqués.
LITUANIE
La manoeuvre allemande
.On nous communique de source autorisée l'information
.suivante sur les menées des Allemands en Lituanie
Le corps de troupe qui porte les noms du
icomte Keller et du prince de Lieven et que les
Allemands désignent des noms de « Koltehakistes »
ou de « Formation russe », s'élève, à l'heure ae-
ituelle, à 40,000 hommes. On y compte 37,000 Alle-
mands,, des provinces rhénanes et de Prusse, pour
3,000 Russes.
Ce corps était primitivement en garnison à Til-
sitt, Szawle et 'Mitau. Aujourd'hui il occupe toute
la Samogitie et détient les voies ferrées depuis
iRadziwiliszki jusqu'au littoraljbaltique. Il s'accroît
sans cesse de nouvelles recrues allemandes qui
s'enrôlent pour cette « armée russe ». dans des
bureaux de .recrutement ouverts à Berlin et dans
id'autres villes allemandes. Pour que l'Entente ne
s'oppose pas à cette combinaison, tous les Alle-
imands qui s'enrôlent se font naturaliser Russes,
formalité à laquelle la législation allemande ne
te'oppose pas, comme on le sait.
Le corps de Lieven procède sur toute l'étendue
du territoire occupé à des réquisitions. Il paye e
pour une vache, par exemple, 300 marks, alors que
le prix normal est de 3,000 marks. A l'heure ac-
tuelle, les Allemands commencent à enrôler la po-
pulation indigène. Los armes et les uniformes sont
envoyés d'Allemagne.
A ce propos, il ne faut pas perdre de vue que les
Mlemands prennent une part très active- au- gou-
«ej?neineiïfc.,
d'exemple 1° M. Zimmerle, qui a systématique-
ment soulevé toutes les difficultés auxquelles s'est
heurté l'accord polono-lituanien; 2° le général
Schrœder, de l'état-major général allemand, qui
commande en chef le corps d'opérations lituanien;
3° le colonel Stieglitz, également de l'état-major
général allemand, chef de la section d'informations
de l'état-major général lituanien.
La population lituanienne est terrifiée de cet
état de choses. Elle manifeste des sentiments hos-
tiles aussi bien à l'égard du gouvernement lituanien
que des envahisseurs germano-russes. Les Alle-
mands visent à se rendre maîtres de la Lituanie,
de la Russie-Blanche et des pays baltes et à éta-
blir leur influence en Russie pour compenser lar-
gement les pertes qu'ils ont subies en Occident.
L'Entente semble vouloir rester spectatrice pas-
sive de ce phénomène historique exceptionnel et
d'une immense gravité.
PAYS SCAMD8MAVES
Réquisitions allemandes en Slesvig danois
Selon le Heimdal, journal danois qui paraît à
Aabenraa (Slesvig septentrional), une commission
gouvernementale allemande est en train de par-
courir le Slesvig danois en opérant la saisie de
tous les stocks importants de marchandises, que
ces denrées appartiennent à des commerçants éta-
blis dans les régions en question, ou qu'elles ap-
partiennent à des spéculateurs venant du sud.
Vendredi, la commission est venue à Sonderbourg,
où elle a réquisitionné des quantités considérables
dans une vingtaine de maisons de la ville. Une
compagnie d'armateurs de Hambourg est chargée
du transport de ces marchandises.
Le Eeimdvl ajoute qu'une indignation extrême
règne parmi les marchands à la suite de cas me-
sures rigoureuses, qui frappent indifféremment le
commerce légitime et le commerce illégitime, et
qui auront aussi pour effet d'aggraver ultérieure-
ment la question des valeurs, puisque les marchan-
dises réquisitionnées" sont payées en papier-mon-
naio. Les marchands slesvicois ont sollicité la
protection du ministre des affaires slesvicoises à
Copenhague.. 1
NOUVELLES DIVERSES DE L'ETRANGER
Belgique. A 'la demande du maréchal Fooh, le dé-
partement .de l'intérieur a décidé de faire procéder à des
recherches en vue de retrouver le corps du fils du ma-
réchal, tué au début de la guerre dans les Ardennes
belges.
SuisseI Le Conseil fédéral a décidé de déléguer
M. Junod, ancien ministre résident de Suisse à Petro-
grad, en mission extraordinaire et temporaire à Varsovie.
Espagne. Le président du conseil a confirmé les in-
formations d'un journal dénonçant l'influence occulte
de d'Allemagne sur l'action des syndicalistes espagnols,
dans le but de dominer le marché de la péninsule au
moyen d'une systématisation intense du dumping sur les
diverses industries.
Oosta-Hica. La légation de Cosfca-Hica nous éommu-
nique la dépêche officielle suivante de San-José
« Par décret du 20 août, le Congrès constitu-
tionnel de la République de Costa-Rica a accepté
la démission du président de la République, général
D. Federico Tinoco. Il a chargé du pouvoir exécutif, pour
le reste du terme constitutionnel, le général D. Juan
Bautista Quiros, premier vice-président.
» L'ordre publio n'a pas cessé de régner, et l'opinion
du pays, en sa totalité, se montre favorable au nouvel
état de choses. ».
(La période constitutionnelle expire le 8 mai 1928).
ffYT ftMH?Q ET PP~O~PCTO~A~S
COLONIES ET PROTECTORATS
MAROC v
L'envoi de matériel de guerre par l'Espagne
Lo général Tovair, ministre de ta guerre, a dé-
claré à 'la Correspondencia militar quje la création
d'une organisation nouvelle, appelée section des
affaires marocaines, a pour but d'unifier tous îles
services relatifs à la zone espagnole. L'expédition
du matériel de guerre au Maroc a commencé.
Deux batteries et demie d'artillerie de montagne,
oent quarante mitrailleuses et vingt-quatre ca-
mions automobiles, sont déjà en route et tes fa-
briques d'armes d'Oviedo et de Trubia ont aug-
menté considérabile'm'enit leur production. Les ser-
vices d'aviation vamt étire particulièrement déve-
loppés; le gouvernement est en pourparlers pour
l'achat de vingt appareils Baviland.
HÛlJMBLLBa,. J>P .JiOPR
Une lettre du maréchal Foch
à M. Lloyd George
Le premier ministre britannique, M. Lloyd
George, a reçu, à la date du 23 août, la letbre
suivante, do la main même du maréchal Foch
L'ambassade de France à Londres m'envoie le texte
des paroles que vous avez eu la bonté de prononcer à
mon sujet, ainsi que Ja teneur des paroles prononcées
par lord Curzon, à la Chambre des lords. Il m'informe
également de l'accueil réservé par les deux Chambres
à ces disoours.
Je n'oublie toutefois pas que si j'ai été nommé chef
des armées alliées, ce fut grâce à votre confiance de
même, si j'ai pu mettre une Un rapide à la guerre, ce
fut grâce à la résolution soutenue du gouvernement bri-
tannique de renforcer et de maintenir en 1918 des effec-
tifs suffisants à ses armées en France, ainsi que d'ap-
porter une aide puissante au transport des divisions
américaines en Europe,
En face d'une pareille confiance et de ces grands ef-
forts, j'ai déployé de mon côté toute l'activité dont
j'étais capable, afin de remporter la victoire, tout en fai-
sant le meilleur usage des moyens qui avaient été com-
plètement mis à ma disposition.
Aujourd'hui, ce m'est un honneur et une récompense
hautement appréciés de voir mes services reconnus en
termes si flatteurs en des circonstances particulièrement
importantes par le gouvernement et le Parlement de
Grande-Bretagne, et je vous suis profondément recon-
naissant, à vous, monsieur le premier ministre, d'avoir
pris l'initiative de ce témoignage de leur satisfaction, et
vous prie de recevoir l'assurance de mon respectueux
dévouement.
Le général Pau citoyen de Reidbshoff en
Le général Pau vient de recevoir de la muni-
cipalité de Reichshoffen le titre de citoyen d'hon-
neur.
C'est, en effet, à Reichshoffen que, il y a qua-
rante-neuf ans, cruellement blesséà Frœschwiller,
il fut amputé du poignet droit et soigné dans une
famille de la ville, Lt général Pau est allé ces
jours derniers faire une visite de reconnaissance
à la fille de son infirmière de 1870.
A l'ambassade des Etats-Unis
A l'occasion du départ du général Pershing pour
les Etats-Unis, M.. Hugh "Vallace, ambassadeur à
Paris, a offert hier soir un diner en l'honneur
du président de. la République.
Parmi les personnalités présentes, on remarquait
MM. Paul Deschanel, Clemenceau, Pichon, Georges
Leygues, Loucheur, l'ambassadeur du Japon, l'am-
bassadeur d'Italie, l'ambassadeur d'Espagne, M.
Tardieu, sir George Grahame, le maréchal Pétain,
MM. Balfour, Tittoni, Venizelos, Frank L. Polk,
le général Berdoùlat, M. Henry 'White, le général
Bîiss, le général Pénelori, le général Fox Con-
nor, etc.
Dans les régions libérées
M. Tellier, conseiller de préfecture des Vosges
est nommé secrétaire général do ce département
pour la reconstitution des régions atteintes par les
événements de guerre.
Conseils généraux
Le conseil général d'Iran a adopté l'adresse
suivante
Le conseil général d'Oran, réuni en session extraordi-
naire. renouvelle le témoignage de son inaltérable con-
fiance au gouvernement de la République et tout parti-
culièrement à son chef, M. Clemenceau, qui, après avoir
personnifié le courage indomptable de la France en ar-
mes et son inébranlable résolution de vaincre, n'a cessé
d'être le fidèle reflet de la volonté nationale dans l'exé-
cution intégrale de sa triple formule de paix garanties,
restitutions, réparations.
L'affaire Judet
Le commandant Abert et le commandant Jul-
lien ont eu, au gouvernement militaire 9c Paris,
une longue conférence avec le commandant Schœf-
fer, chef de la justice militaire, en remplacement
du commandant M oc tel, dércobi'isi.
Diverses commissions rogatoires ont été expé-
diées.
M. Judet a déclaré dans l'une de ses interviews,
qu'il songeait à demander à M" de Moro-Giafferi
de vouloir bien se charger de ses intérêts.
Nous avons interrogé sur ce point M", de Moro-
Giafferi. Il nous a déclaré
J'ai lu, en effet, que M. Ernest Judet aurait l'in-
tention de me choisir comme avocat, mais je n'ai reçu
de lui, directement ou indirectement, ni avis, ni -lettre,
me confirmant -cette intention, Je n'ai donc pris et n'ai à
prendre aucune décision.
Suxj'la,mimUott5iesa^r:.sijm:ine_ulDéjaui as-sfc:
présente pas devant ;la justice peut être assisté
par un avocat, M" de Moro-Giafferi répond
Un inculpé peut toujours se faire assister d'un
avocat dont le rôle se borne, alors, à faire des démar-
ches, à lui donner des conseils. Et même, le cas échéant,
celui de faire passer, en franchissant la frontière, son
intérêt moral avant ses intérêts matériels.
La caisse d'amortissement
La total des achats de rente faits en Boursa pen-
dant le mois d'août par la caisse d'amortissement
sur le fonds spécial des emprunts de la Défense na-
tionale s'élève à 70 millions 1/2.
ARMÉE
Cœ!a£s cité à l'orûs-e de l'armée
Le président dû conseil, ministre de la guerre,
cité a l'ordre de l'armée
La yrlle de Calais ville héroïque, dont l'ennemi flt,
pendant plus de quatre ans, l'objectif de ses eCorts. Ex-
posée l'une des premières aux bombardements aériens,'
qu'elle eut ix subir presque sans arrêt, a maintenu in-
tacte, malgré le danger et les pertes, toute son activité.
A témoigné ainsi une fermeté d'âme digne de son glo-
rieux passé et offert le plus bel exemple de patriotique
tnorgie.
Les officiers nommés à titre temporaire
Le président du conseil, ministre de la guerre,
vient de faire paraître la circulaire ci-après
La question s'est posée de savoir le sort qui serait
fait, lors de la cessation de l'état de guerre, aux officiers
nommés ou promus à titre temporaire.
Aux termes du décret du 2 janvier 1915, les officiers
dont il s'agit doivent conserver toutes les prérogatives
du grade qui leur a été conféré à titre temporaire, jus-
qu'à ce qu'ils soient soumis à une revision des grades.
Mon intention est de maintenir dans leur grade, à ti-
tre temporaire, tous ceux d'entre eux qui s'en sont mon-
trés dignes, et de ne retirer ce grade qu'à ceux qui ne
posséderaient pas les capacités professionnelles néces-
saires pour exercer leur commandement.
Il est précisé que, parmi les militaires promus,
sous-lieutenants à titre temporaire; appartiennent
à l'armée active les engages" volontaires et ren-
gagés qui sont arrivés au cours de la guerre à
l'expiration de leur contrat et n'ont pu le renou-
veler en raison de la décision ministérielle du
12 septembre 1914, suspendant les rengagements,
La môme règle s'applique aux engagés volontaires
pour la durée de la guerre qui ont été promus
au cours de la campagne.
Citations. Sont cités à l'ordre de l'année
Mme Mennessiar, née Marguerite Martin, cultivatrice
à la ferme de la Folie, commune de PraiHicourt (Ardon-
nes) a caché et ravitaillé pendant huit mois plusieurs
soldats français restés en pays envahi. A été pour oe.fait
condamnée par un conseil de guerre, ennemi et, a.j.§u^i
une longue détention.
Mme Lantenois, 'née Armandinc Hocquere'He, cultiva-
trice; MM. Albert Lantenois et Jean-Baptiste-Ernest
Bonnet, au hameau de Forest, commune de Seràincourt'
(Apdennes) Mme veuve Boudsoeq, néo Aline Collet, et
Mlle Boudsocq, demeurant à la Hardoye (Marne); M.
Herbert, maire de Wadimont (Marne) arrêtés par les
Allemands en octobre 1916, pour avoir oaohé et ravitaillé
pendant deux ans des soldats français restés en terri-
toire ocoupé, ont été condamnés à la peine de mort, par
un conseil de guerre ennemi. Graciés,- ont subi un em-
prisonnement de plus de deux ans en Allemagne.
DRAPEAU de LA Légion décoré de la médaille mili-
taire. La médaille militaire est conférée au drapeau
du régiment désigné ci-après
Régiment de marche de la légion étrangère:" Héroïque
régiment, que son amour pour la France et sa bravoure
légendaire ont placé au premier rang. Au cours de l'épo-
pée de 1918,et eous les ordres du lieutenant-colonel
Rollet, après avoir brisé, au bois de Hangard-en-San-
terre, le 2G avril, la marche des Allemands sur
Amiens; après avoir, du 28 au 3<1 mai, conservé contre
les assauts furieux de l'ennemi ses positions de la Mon-
tagne de Paris, à l'ouest de Soissons; après avoir anéan-
ti, le '1E juin, les efforts d'une division allemande tout
entière devant Ambleny et Saint-Bandry a repris en-
suite ses traditions offensives le d8 juillet, a bousculé
l'ennemi sur une profondeur de onze kilomètres, à l'est
de la forêt de Villers-Cottcrets et enfin, du 2 au 14 sep-
tembre, après douze jours de lutte épique, est parvenu
& rompre la ligne Hindenburg, sur le plateau de Laf-
faux, capturant un régiment entier. Préparait de nou.r
velles victoires en Lorraine lorsque sonna l'heure de
l'armistice. »
LE DRAPEAU DES CHASSEURS A pied. La gardo du
drapeau des chasseurs à pied sera confiée à l'avenir
au 6° bataillon,
Lors' des ̃ remues, cérémonies ..militaires et manœu-
vres où l'étendard devra paraître, le port en sera
assuré par l'un des bataillons ci-après 1° 6e, 8«, 16e,
27° et 30° bataillons, titulaires de la fourragère rouge,
et 1« bataillon, qui a fait médailler le drapeau en
août 1914 2° 10° et 24» bataillons, en raison de I§ùrs
droits anciens.
ggSiBïmmi'ua'Siiii -n.»» »»i».i i»– iim.i SSSi
NOUVELLES .~CIPALES
l'our cjue Ces ParlsSems se eSiasiFfent
Il y a trois jours, des représentants do la ville
do Paris et du département de la Seine, préoc-
cupés, aux approches do l'hiver, de l'insuflisance
des arrivages de charbon, allaient demander à
M. Louoheur, ministre de la reconstitution indus-
trielle, quelles mesures il comptait prendre pour
remédier à cette situation.
M. Loucheur promettait de compléter par
100,000 tonnes de charbon allemand les expédi-
tions do charbons français, anglais' et belges, de
manière à réaliser la quantité mensuelle de
200,000 tonnes indispensable à la consommation
domestique de l'agglomération parisienne.
•Le communiqué qui fut publié à la suite de cette
entrevue était formel; on en concluait déjà Paris
ne manquera pas de charbon!
Les représentants de Paris ont estimé devoir, se
rendre également auprès do M. Claveille, ministre
des transports, et, sur cette entrevue, la préfecture
de la Seine communique la note suivante
S'appuyant sur les assurances données par M. Lou-
cheur, les représentants de Paris et de sa banlieue sont
allés signaler à M. le ministre des travaux publics et des
transports l'urgence d'assurer un prompt acheminement
des combustibles destinés à l'agglomération parisienne.
A la délégation, dont faisaient partie MM. d'Aadigné,
vice-président du Conseil municipal; Jean Marttn.i'pré-
sident du Conseil général; Autrand, préfet de la Seine;
Louis Rollin, vice-président du Conseil général Dausset,
rapporteur général du budget; Le Corbeiller, président
dr la 2° commission; Martzloff, sous-directeur du maté-
riel, M. Ciaveill-e a déclaré que les pouvoirs publics pren-
nent toutes les mesures ut-iles afin de faciliter les trans-
ports, principalement par voie d'eau.
̃• C'est ainsi, notamment, que les canaux du Nord vont,
être rendus incessamment à la batellerie. Toutefois, en
présence des difficultés actuelles, le ministre a exprimé
•le vœu que le public, tout au moins au début de l'hiver,
se servit du bois de chauffage le plus possible.
L'invitation aux Parisiens à brûler du bois pen-
dant les trois derniers mois de l'année semblerait
impliquer que les assurances données par le pre-
mier communiqué étaient trop optimistes et que
\h ministre des transports n'est pas certain d'a-
mener à Paris les iOOjOOO tonnes de charbons -alle-
mands que promettait le ministre de la recons-
titution industrielle.
ACADEMIES, UNIVERSITES, ECOLES
Académie des sciences morales et politiques
"M. Lyon-Ca^ a présenté un livre de M. Edouard
Lévy; Traité pratique de la législation des enfants
naturels simples, incestueux ou adultérins. L'au-
teur étudie toute la matière dans son ensemble et
insiste spécialement sur les lois récentes qui ont
admis dans certains cas la légitimation des en-
fants adultérins que prohibait le Code civil de
1804 et décidé que, par dérogation à une règle de
ce Code, les enfants naturels même non reconnus
avant le mariage de leurs parents peuvent être lé-
gitimés, si un jugement spécial décide que la re-
connaissance postérieure entraîne légitimation.
M. Henri Welschiiiger a continué etuchové la
lecture de son importante étude sur la Crise, ac-
tuelle de la morale. Il examine les progrès de la
corruption produite par le roman, l'image et .cer-
taines feuilles illustrées, par les modes ïémiiiines
et les danses nouvelles, par la soif de gains illici-
tes ou scandaleux, par la rage de mieux-être et des
jouissances physiques à tout prix, par l'indiffé-
rence du public en matière grave et par sa pro'pen-
sion naturelle à accepter toutes les influences
et toutes les tentations, par les illusions d'une ci-
vilisation mensongère. A tous ces maux qu'il a
courageusement décrits, en toute conscience et
sans hésitation, M. Henri Welschingcr oppose les
remèdes nécessaires la nécessité d'une réforme
radicale des mœurs, le 'sentiment et l'application
du droit et des devoirs, la pratique de fortes et
sincères croyances, l'amour du travail et l'accep-
tation satisfaite de gains ou profits honnêtes, la
régularité, l'ordre et l'économie dans les ménages,
l'application loyale des grands principes de liberté,
d'égalité et de fraternité, l'horreur de toute li-
cence et le mépris de la force brutale, le culte
ardent de la patrie et de «es intérêts, mis'au-
dessus des intérêts particuliers. C'est à ces Coii-
ditions que la France, qu: fait nreuve, pondant
cinq ans, de tant de dévouement et d'héroïsme,
pourra continuer sa tâche glorieuse et recueillir
tous les fruits de la victoire reniDortée car elle
âérdia* barbarie.
e~ Chronique
h propos d'un tÉssitaire
On vient de célébrer le tricentenaire de Jean-
Baptiste Golibert. A cette occasion, les équipages
de da (lotte ont entendu des conférences très
instructives, en d'honneur du grand organisa-
teur qui dota la France d'une marine puissante.
Des fêtes brillantes ont eu lieu dans nos colo-
nies po.ur honorer la mémoire du plus illustre
de nos colonisateurs. Colbert mérite d'autan-t
mieux ces hommages, que la postérité n'a pas
toujours manifesté à son é.gard tous les senti-
nienf'S de recomiaissance dont iil est digne.
Chose curieuse, ce bienfaiteur officiel des
hommes de lettres de son temps n'a pas à se
louer de la littérature ni surtout du théâtre. C'est
lui qui^ eu 1G68, fixa au chiffre de 7,000 francs,
alors considérable, la pension de Racine, après
les Plaideurs, « en considération de son appli-
cation aux belles-lettres et des pièces de théâtre
qu'il donnait au public ». Bien plus, c'est en-
core lui qui recommanda au roi l'auteur û'An-
dromaque, .pour l'office de « trésorier de
France » à Moulins, agréable sinécure, qiii rap-
portait à son titulaire 7,800 francs de rente, sans
l'obliger à quitter les abords de la cour'-et de
la ville.
Or, voyez icamment de roman et le théâtre
nous .représentent, jusqu'ici, Jean-Baptiste
Qû'lbert.
A tout seigneur, tout honneur. Alexandre Du-
mas, dans .ses excursions historiques à 'travers
la vieille France, a naturellement rencontré Col-
bert. C'est une illustre figure qui, de prime
abord, déplaît au célèbre auteur des Trois
mousquetaires. Aramis, causant avec 'le surin-
tendant Foûquet, au château de Fontainebleau,
et dissertant sur les amours du roi et de Mie de
La Vallière, se déclare pour l'opulent et fas-
tueux châtelain de Vaux contre celui que Mme
de Séyigné devait appeler plus tard, avec une
irritation d'aimable femme, éconduite par un
travailleur avare de son temps, « le plus brutal
des** commis ». Dans le romanesque récit des
aventures du Vicomte de Bragelonne, Colbert
nous 'apparaît comme un intrigant sournois,
conspirant la perte de Fouquet .avec une four-
berie de politicien retors. C'est lui qui dénonce
au .roi le projet de fête organisé à Vaux par de
surintendant, et qui excite .contre les ambitioins
d'un financier trop magnifique les passions
d'un roi trop amoureux. Aussi, voyons-nous
Aramis,' pour écarter les dangers déjà suspen-
du^ sur 'la 4ête de Fouquet, s'efforcer d'attirer
d'Artagnan, avec Ponthos, dans une intoigue
favorable aux intérêts du surrnte'ndanit.
Voulez-vous1, dit-il au brillant capitaine
des imousqu'etei-reS', voulez-vous devenir maré-
oh«l de France, pair, !duc, et posséder un duché
d'un million?
Mais, mon ami, réplique d'Artagnan, pour
obtenir tout cela, que f aut-rl faire?
Etre l'homme de M..Fouquet.
Pauvre Fouquet! Malgré tout son pouvoir de
grand argentier, il est sans force contre les ma-
lices noires qu'Alexandre Dumas attribue avec
une étonnante profusion à Colbert. Celui-ci
profite d'un entretien avec Louis XIV sur les af-
faires de Hollande, pour glisser à l'oreille du roi
une insinuation dont le machiavélisme est ef-
frayant. Il s'arrange pour faire croire au plus
orgueilleux des monarques, au plus jaloux des
amoureux, que l'outrecuidant financier, éper-
dument épris de Mlle de La, Vallière,. a osé por-
ter ses vues sur l'aimable objet de la passion
royale. Désormais, le surintendant est perdu.
Colbert triomphe. Et voilà bien la politique.
Victorien Sardou s'est chargé, lui aussi, dans
un de ses drames les plus célèbres, de présen-
ter Colbert à la postérité. Les spectateurs de'
VAffaire des poisons ont pu voir, naguère en-
core, sur la scène de l'Odéon, Golbert machiner
avec Louvois, son compère, une ténébreuse af-
faire où, par l'iniquité d'un juge prévaricateur,
le vice, au cinquième acte, doit être récompensé,
tandis que la vertu, au même instant, sera pu-
i Bie^Et-chaeiin se demandée «n voyant ce com-
plot, lequel est le plus méchant, de Louvois ou
de Colbert.
On voit, par ces quelques exemples, combien
il est urgent de réformer les jugements témé-
raires que ces lectures romanesques ou ces
spectacles dramatiques ont pu dicter aux mul-
titudes plus soucieuses d'émotions théâtrales
que de vérités historiques. Les fêtes du tricen-
tenaire de Colbert, les hommages rendus à l'ef-
fort du travailleur prodigieux qui fut l'organi-
sateur de notre marine, le fondateur de nos
grandes industries nationales et l'initiateur de
nos entreprises coloniales, sont un commence-
ment de réparation envers sa mémoire trop
longtemps méconnue. Ces cérémonies officiel-
les furent excellentes, parce qu'elles ont ra-
mené l'attention des foules sur l'existence labo-
rieuse d'un grand homme qui n'a vécu, en som-
me, que pour une belle besogne, incomparable-
ment utile à l'intérêt du pays. Mais sans doute
il faudrait quelque chose de plus pour lui assu-
rer auprès du public, qui, plus que jamais, va
au théâtre, le haut degré de respect et d'admi-
ration auquel il a droit. Quel service nous ren-
drait un homme de théâtre qui nous ferait voir
en pleine lumière, par le moyen des puissants
réflecteurs dont dispose l'art dramatique, la ro-
buste figure de cet homme d'Etat! S'il est vrai,
comme on l'a dit à la Chambre des députés,
qu'en ce moment une « vague de paresse » tra-
verse la société fatiguée par un long surme-
nage, quel exemple nous donnerait cet infatiga-
ble abatteur de besogne, qui ne connut jamais
de repos avant le sommeil de la tombe! Colbert
n'eut jamais peur de travailler plus de huit heu-
res par jour ou même par nuit. Le labeur était
son plus cher plaisir. Ministre épris d'ordre et
de régularité, passionné pour le service, uni-
quement soucieux de la bonne expédition des
affaires, il ne quittait sa table à écrire qu'après
avoir achevé consciencieusement sa tâche quo-
tidienne. Et même, en cas d'ouvrage pressant,
il y retournait, pour plusieurs heures encore,
après la fermeture des bureaux de son admi-
nistration. L'éditeur de sa correspondance, M.
Pierre Clément, l'auteur le mieux informé sur
l'incroyable fécondité de cette vie pleine d'œu-
vres, cite des lettres que Colbert a recommen-
cées quatre ou cinq fois, de sa forte et loyale
écriture,- avant d'être satisfait de lui-même et
d'avoir mis au point voulu l'expression de sa
pensée. Combien nous voilà loin des hâtives im-
provisations dactylographiques dont ses suc-
cesseurs sont volontiers prodigues envers des
correspondants distraits! Il exigeait que ses
correspondants, notamment ses subordonnés,
fussent parfaitement attentifs au texte de ses
missives. Afin d'être sûr que l'intendant de la
marine, à Brest, s'était bien pénétré de ses ins-
tructions, il en exigeait la copie, in extenso, de
la main même de ce haut fonctionnaire. Il
prescrivait à tous les bureaucrates une action
perpétuellement vigilante, l'horreur de l'iner-
tié et de la routine, toutes les vertus profession-
nelles dont il offrait lui-même l'exemple du ma-
tin au soir et du soir au matin. Ces traits don-
nent à sa figure un relief tel, qu'il ferait certai-
nement un saisissant personnage de théâtre,
un modèle bien tentant pour un artiste égale-
ment épris de vérité rétrospective et d'attirante
̃actualité, le vivant symbole de l'inlassable
travail que les électeurs attendront bientôt des
élus. Quel beau sujet pour M. Sacha Gui-
try! G. D.
IQiiEBSE, INDUSTRIE ET âGBiCOlTUBE
Le repos dominical dans les P. T. T.
Le dernier congrès des postiers a, comme on
sait, réclamé énergiquement le repos dominical
pour les fonctionnaires des P. T. T. Cette motion
a provoqué une certaine inquiétude dans le pu-
blic, menacé d'être complètement privé de lettres,
de .pneumatiques, de télégrammes et de commoi-
nicaiions téléphoniques un jour- par semaine.
M. Digat, le nouveau secrétaire général du syn-
dicat des sous-agents, a déclaré à co sujet que les-
intérêts du publie seraient sauvegardés, le repos
du dimanche n'amenant qu'une « compression »
du service actuel, le personnel en service étant
rédiiit au strict minimum.
D ailleurs; d'après M. Digat, voici quelques pré-
cisions sur l'organisation à réaliser, telle que 'la
conçoit île syndicat
Bureaux. *?*_ Fermés ©artout sans tioute. è> rêx-cejfrtîon
d'un poste télégraphique, avec heures d'ouverture et de
fermeture spéciales.
Lettres. Une distribution assurée par des « volon-
taires » rétribués, grâce au produit d'une surtaxe.
Télégraphe. Service réduit, n'acceptant que des
dépêches très urgentes, avec surtaxe, les télégrammes
officiels et 'les dépêches journalistiques.
Téléphone. sVféme service, avec des modalités diffi-
ciles à mettre au podnt, à cause des abonnements.
Pneumatiques. Peu de changements et,.probable-
ment, pas de surtaxe.
Ambulants. Aucun changement ne sera apporté au
service des ambulants et des départs.
Ajoutons que l'administration des P. T. T., de son
côté, se préoccupe actuellement de mettre au point
un projet concernant le repos du dimanche, mais
qui ne comporte pas une diminution aussi impor-
tante du service.
A Chalon-sur-Saône, les délégués de l'Union
des syndicats, après avoir entendu les délégués de
la section fédérale de Saône-et-Loire des syndicats
des P..T- T., ont donné, à l'unanimité, un avis fa-
vorable à la fermeture des bureaux de poste' le di-
manche et à la suppression des distributions et des
départs. Ils estiment que cette solution donnera
satisfaction au personnel sans léser le public et
réduira au strict minimum les charges budgétaires
résultant de l'application de la loi sur le repos heb-
domadaire dans les postes.
Un appel a été adressé au public pour qu'il s'abs-
tienne d'effectuer des opérations postales le di-
manche. p p
gsBHefiBiaai.im-r.™ ̃ ̃ H
QUESTIONS SOCIRIiES
Le congrès des P. T. T.
Le premier congrès de la fédération postale a
terminé ses travaux hier. A la réunion du matin,
après un braf échange de vues sur la question
d une organisation internationale des postiers, le
principe en a été adopté.
A la séance de l'après-midi, le congrès a abordé
enfln la question capitale des statuts de la nou-
velle fédération, qui aura pour titre Fédération
nationale des postes, télégraphes et téléphones de
France, des colonies et des pays de protectorat.
Le siège est fixé à Paris. Et il est décidé, en
outre, que la fédération adhérera à la C. G. T., à
la Fédération internationale des P. T. T. et sera
indépendante de tout parti politique. Le conseil
national fédéral sera composé de 66 membres,
élus par tiers par chaque organisation, des agents,
sous-agents et ouvriers. Ce conseil national sera
chargé d'élire le bureau fédéral et une commission
executive de 21 membres.
Une discussion s'est engagée sur la question de
la grève, et le congrès a adopté la rédaction sui-
vante
En dehors
'comité national ne sera valable que si la majorité
a été des deux tiers des membres présente. ».
L'ensemble des statuts a été voté.
Les grèves de SEulhouse
La Bataille annonce que le bureau confédéral
de la C. G. T. proteste contre la déclaration de
l'état de, siège à Mulhouse et a adressé au secré-
taire de l'Union des syndicats d' Alsace-Lorraine
un télégramme pour être renseigné sur la si-
tuation.
Les exigences des xninerars belge»
Notre correspondant particulier de Bruxelles mous
écrit
!Le comité national des mineurs, qui a décidé
de convoquer en congrès national les délégués des
différents jbassins houillers belges pour le 28 sep-
tembre, vient d'adopter unie série de résolutions
qui seront soumises à ce congrès.
Il demande notamment la cpéiation d'un orga-
nisme national, rattaché aux ministères du tra-
vail, du rayitaiillemient et des affaires économiques.
Cet organisme contrôlerait l'exploitation, organi-
serait la vente du charbon, la limiterait tant à
d'intérieur qu'à l'extérieur, et fixerait les bénéfices
que pourraient réaliser Les charbonnages.
[Pour remédier à la pénuiùe du charbon, le co-
mité préconise la fusion des petites exploitations
et la création die nouveaux chantieirs dans les mines
existantes. Il demande au gouvernement de ne plus
octroyer de nouvelles concessions dans les nou-
veaux bassins, mais de commencer au contraire la
nationalisation progressive des mines. Le comité
déclare que toute organisation nouvelle dans la-
quelle les consommateurs, les ouvriers et l'Etat ne
seraient, pas. représentés serait combattue > par tous
les iraôyieris., même par la>g;pôve.,
On croit que les déléguée des mineurs ratifieront
les décisions' du comité, et que le congrès adoptera
ce programme en évitant d'examiner tous les élé-
ments du problème social et économique, pour
retenir seulement les arguments qui servent la
thèse socialiste et qui portent atteinte à la liberté.
La question des heures de travail
en Angleterre
On mande de Londres que les patrons et em-
ployés des industries maritimes et métallurgiques
ont décidé de procéder on commun à une enquête
au sujet de l'influence die la durée -de la journée
de travail sur les Balaiions économiques.
Déjà, en novembre 1518, Les ouvriers ont .accepté
la semaine de 47 heures, par 337,029 voix contre
159,887.
Cet arrangement n'a pas empêché une grève
d'éclater à Belfast, sur la Glyde et sur la côte
nord-est, gi'ôve dirigée contre la semaine de 47
heures qui no satisfait plus tes ouvriers.
Par un vote de 52O.6&5 voix contre 16,3'O7, les
ouvriers ont réclamé une nouvelle réduction
d'heures. Aucune décision n'a encore été prise à
ce sujet par les employeurs.
Pour le moment, l'enquête mentionnée plus haut
portera sur la question de savoir quelles consé-
quences aurait la semaine de 44 heures.
CONTME LA VIE CEE UE
LES NOUVEAUX PRIX NORMAUX
Pondant quatre heures, hier après-midi, les
membres non encore démissionnaires de la com-
mission des « prix normaux » se sont réunis à la
préfecture de police, sous la présidence de M. Raux,
et se sont évertués combattre la vie chère. De
3 heures à 7 heures, ils ont discuté, et finalement.
ils ont pris ces décisions dont la grande impor-
tance n'échappera à p ersonne
La commission des prix normaux a entendu les rap-
ports des présidents des diverses sous-commissions, et
a apporté les •modifications suivantes aux prix normaux
delà semaine précédente
La catégorie des œufs extra k la coque, qui étaient co-
tés 0 fr. 60 pièce, a été supprimée.
Pour les 'légumes, deux modifications ont été appor-
tées la botte de poireaux vendue i fr. pèsera désor-
mais non plus de 800 à 1,000 grammes, mais de 1,000
h 1,500 grammes.
La tomate à côtes est diminuée do 0 fr. 10 au détail
par kilogramme; celles de Marman-de et Paris de la
même somme.
Pour le vin. le prix normal est de 1 fr. GO à i fr. 80
au lieu du prix unique de i fr. 00.
Pour le chocolat, les prix de gros, au lieu de 5 fr. 40
et 5 fr. 60, sont ramenés à 5 fr. 30 et 5 fr. 50; les
prix de détail no sont pas changés, le bénéfice laissé
jusque-là aux détaillants ayant été reconnu insuffisant.
Le prix de la margarine figurera désormais au tableau
des cours normaux; ce prix est celui de la taxe, soit
4 îr. 90 -pour la margarine de table, 4 fr. 50 pour la mar-
garine do cuisine.
La commission a examiné les prix que proposait la
sous-commission pour les viandes de boucherie et de
̃charcuterie; elle a remis sa décision à une séance ulté-
rieure dans l'attente de nouvelles expériences et d'une
enquête qui seront faites sans délai.
Mandataires et mterméd/a/res
Le rôle des mandataires aux Halles a été diver-
sement apprécié, surtout depuis les derniers inci-
dents, qui ont si brutalement rappelé l'attention
sur le difficile problème de la vie chère. On les
a volontiers accusés d'avoir laissé s'interposer
entre eux et les producteurs « toutes sortes d'in-
termédiaires inutiles » et l'on a môme demandé.
la suppression des uns et des autres.
M. Éoucliereau, vice-président de l'Union géné-
rale des syndicats des mandataires aux Halles,,
protesta contre ces accusations. Et il déclare que,
si l'on parle d'intermédiaires parasitaires, il faut
bien se garder de généraliser. Il ne conteste pas
que de « graves abus » aient été signalés, et il
se souvient notamment de certains contrats d'a-
chats de caves et même de récoltes sur souches
« qui passent par trop de mains ». C'est là, dit-il,
qu'il faut rechercher l'intermédiaire inutile. stfais
on n'en trouvera pas, conclut-il, entre les pro-
ducteurs et les mandataires des Halles.
Chaussures et complets
A l'issue d'une réunion des délégués des syndicats
ouvriers et patronaux et de la municipalité de
Vichjr, un comité a été constitué pour lutter contre
la vie chère. Déjà des commerçant? ont accepté de
vendre les chaussures à un prix ne dépassant pas
38 francs la paire, des complets sur mesure !à 170
ou 175 francs.
T"j -"n-ix vont Ctre fixes pour l'alimentation.
'), ̃it1" dont les prcpoïit'ons seront ac-
imté reec^ront un insizne SDécial.
La criçe des céréa/et
Le préfet du Morbihan, M. Guillemaud, adresse
un appel à ses administrés au sujet de la crise ré-
sultant de la situation déficitaire en blé en 1919.
Le fait de donner du blé en grain ou sous forme de
pain aux animaux, dit-il, constitue un fait délictueux
réprimé par la loi avec une grande rigueur. Les Bre-
tons, cités bien des fois en exemple, ont fait l'admiration
du monde au cours de la guerre. Il suffira de s'adresser
à leur patriotisme pour qu'ils comprennent les restric-
tiens imposées par la crise actuelle qu'il faut conjurer..
par la production et l'économie. •
L 'action -des coopératives
La Fédération nationale des coopératives com-
munique un manifeste dont nous détachons les
passages que voici `
Le 17 juillet dernier,' le gouvernement, anxieux d'une
crise de vie chère, qui revêtait un -caractère d'aoulté
inouïe, annonça qu'il allait prendre des mesures, Il an-
nonça, en particulier, qu'il ferait appel au concours du
mouvement coopératif. « Des facilités spéciales, disait
le communiqué du conseil des ministres, devront être
données aux sociétés coopératives. »
Forte de l'expérience qu'elle avait acquise pendant le
temps de la guerre, satisfaite de voir enfin l'utilité de
son effort officiellement reconnue, notre fédération ré-
pondit à cet appel.
Six semaines se sont écoulées. Où en sommes-nous des
engagements gouvernementaux qui devaient permettre
aux coopératives de remplir tout leur rôle?
Le gouvernement avait annoncé qu'il s'était rendu ac-
quéreur des stocks américains et que les coopératives
allaient en recevoir une quantité importante pour les ré-
partir équitablement entre les consommateurs. Nous ne'
savons pas encore de quoi se composent des stocks. Nous
ne savons pas à quels prix ils seront livrés. Nous ma
savons pas quelle date.
Le gouvernement avait promis encore que des « res-
taurants à prix fixe, bon marché, seraient organisés à
Paris et dans les départements par les soins du ravitail-
loment ». Depuis le 15 juillet, quel restaurant populaire
les sociétés coopératives ont-elles été invitées à gérer?
Il est vrai que le gouvernement a accordé aux coopé-
ratives, oomme aux municipalités et à certains commer-
çants, le vin dit du ravitaillement mais il ne leur em a
accordé que pour une part qui ne dépasse pas sensi-
blement celle du commerce. Il avait promis en outre
de mettre à la disposition de nos sociétés des wagons-
réservoirs prélevés sur le parc de réserve. Nos sociétés
attendent encore Je premier des wagons promis. Ils son^
bien accordés, mais la crise des transports rend oetta
attribution stérile.
La déception est générale. Sur les marchés publics,
aux étalages des boutiquiers privés, des comités de quar-
tier ont tenté d'exercer une action directe. Ils ont pris
des mesures expéditives. Ils ne peuvent avoir illusion1
sur la durée d'une telle action. En fait, elle ne s'adresse
qu'à une catégorie parmi les fauteurs de la vie chère.
La seule action réelle, eiffleace, durable, c'est celle que
nos sociétés peuvent exercer. Le ̃ gouvernement avait
semblé le comprendre. En faisant de nous, selon notra
rôle, de véritables organes publics de répartition, il pou-
vait donner cette action: toute sa fécondité..
Livrés, s'il le faut, à mos propres forces, nous cont-
inuerons d'accomplir, notre action régulatrice des prix.
Nous continuerons, malgré toutes les difficultés, de cher-
cher à ravitailler le public. Il est regrettable que le gou-
vernement n'ait pas su servir tout de suite l'intérêt pu-
blio en utilisant, comme il le devait et le promettait,
l'œuvre coopérative.
FAITS DIVERS
L A TEMPÉRATURÊi"
Bureau central météorologique
Dimanche 31 août. Un centre secondaire de ̃dépres-'
sion s'est formé sur le nord de la France où il provo-
que des pluies abondantes. La pression atmosphérique
se relève en Irlande; on note 756 mm. à Paris, 762 à
Blaeksod, 763 à Biarritz.
Le vent est fort d'entre ouest et .nord sur nos oôtes
̃de la Manche, des régions ouest sur celles de l'Océan;
il est modéré des régions ouest sur la Méditerranée.
La température a, en général, peu varié dans nos ré-
gions elle a cependant monté sur le littoral de l'Océan.
En France, le temps va rester nuageux, brumeux et
un peu frais quelques pluies sont probables, principa-
lement dans le centre et l'est.
A Paris, temps couvert, pluie. Au Parc-Saint-Maur, la
température moyenne 12"2 a été inférieure de 4°4 à la
̃normale (16°6). Depuis hier, température 'maximum,
18°; minimum, 8°.
Sfoux bons île la IDefcnse nationale.
La police judiciaire est sur la piste d'une bande
parfaitement organisée, fabriquant, émettant de
faux bons de la Défense nationale. Ces titres, éta-
blis aux pr(x. de, 100. à 1,000 francs, présentés dans
différents 'bureaux "de poste de Paris et de la b'àn-
licue, y avaient été payés1 sans observation, car]
au premier examen rien n'avait éveilié les soup-<
çons.
Prévenue par une dénonciation, l'administration
des postes se livra à une vérification plus attentive,
et hier, l'arrestation d'une jeune femme, qui pré-
sentait au remboursement pour 3,000 francs de
bons, a été opérée à la requôte du receveur du bu-«
reau de poste 52, avenue de l'Observatoire.
M. Faralicq, commissaire aux délégations judi-
oiaires, a été chargé de diriger les recherches, et
la préfecture de police a télégraphié à tous les
commissariats et bureaux de poste de Paris et de la
banlieue, afin qu'ils prennent les précautions né-
cessaires.
lit» dernier© ̃vœ«»g;eai»ce. Un incident a
précédé ila double exécution des larMJIou'rs Mouijot
et Janin, fusillés à Vki'oennes, comme nous Savons
annoncé hier. Vers cinq heures du matin, MM.
Deis, juge -d'instruction; Bayle, cômmissaiire du
gouverniement; Martin, d;iireeteu'r adjoint de to
police judiciaire, accompagnés du docteur Soc-
quet, médecin, 'légiste; d'un médecin -miajoir de iïa
place de Vinconnes et de deux prêtres, arrivaient
a la prison du Cherche-Midi. On allait réveiller les
condamnés. Le groupe dios anagistrais se rendit
d'abord à ila cellule de Moujot; ce deirn'ier, qui
voulait exercer une dernière vengeance, était par-^
venu à desceller un barreau du soupirait de sa
prison, avec lequel, tapi dams il 'ombre, près de lia
porte d'enirée, il voulait frapper, a-t-il avoué, le
'O&nMnissaiire du gouvernement; ce fut le gen-
darme, précédant M. Bayle, qui reçut le coup et
fu't blessé il'égèremejït à la joue gauche île forcené,
maîtrisé aussitôt, s'excusa. de s'être trompé,
.%1'rcsiatiîora «t'usi baudit tmacrîcaâii.
La police américaine recherchait depuis quelque
temps un nommé J.-K. Creyghton, chef de la bando
des voleurs d'autos qui opéraient dans les cen-
tres américains. Prévenus de sa présence à Brest,
les détectives lui tendirent une embuscade, place
du Président, à l'angle des rues Jean-Massé et du
Château, où il passait tous les soirs.
Portant l'uniforme d'officier de l'armée améri-
caine, l'individu ne tarda pas à paraître. Sommé
de s'arrêter, il prit la fuite; une douzaine de poli-
ciers se lancèrent à sa poursuite et tirèrent des
coups de revolver dans sa direction. Atteint aux
jambes, lo bandit fut arrêté rue du Château; il
était porteur de deux revolvers chargés, d'un ra-
soir et d'une pochette de poivre. On lui impute
plusieurs vols d'automobiles et des attaques
main armée. Sur ses indications, deux de ses com-i
pliecs, également habillés en officiers américains,
ont été arrêtés..
INFORMAT IONS DIVERSES
Demain 1er septembre, réouverture du restaurant
Legrand-Teddy, 24, rue Caumartin (Téléphone
Central 52-42), avec l'excellent orchestre de Poirier.
'tribunaux
Le dénonciateur de miss Cavell. L'audition
des témoins s'est poursuiyie pendant la deuxiè-
me partie de l'audience d'hier.
Le jour de l'arrestation' de «miss GavelL, Quien!
vint avec un iffidùvidu au café de Mme Heley. Il
montra à cette dame un paquet de correspon-
dances et lui dit d'un ton larmoyant « J'ai reçu
cela de miss Cavell ce matin. La pauvre, elle vient
d'être arrêtée! »
Cette déposition .nécessite une explication de
Quien sur le -rôle qu'il jouait auprès de niiss. Ca-
ve! Contrairement a ses allégations, il n'a pas
servi d'agent de liaison entre Mme Bodart et miss
Cavell. Il'revint à Bruxelles le 29 juillet; miss Ca-
voll fut arrêtée le 5 août. Mme Bodart, rappelée
à la barre, affirme qu'elle ne s'est pas servie de
Quien comme courrier
.Jusqu'à l'arrestation de miss Oavcll, mon fils ou
moi nous .allions chercher du pain chez elle pour no»
fugitifs. •
M° Darmon. Vôtre fils, enfant de treize ans, avait
commis des imprudences. Ne dénonça-t-il pas, en quelque
sorte, sa mère au conseil de guerre?
J'aime mieux qu'il ait dénoncé sa mère plutôt
qu'une autre
Quien .affirme que, dans l'un- des billets restés
mystérieux qu'il fit remettre à -miss CaveM, il fin-
formait qu'il voulait repasser m Hollande, sai
mission étant devenue impossible en Belgique.
Alors pourquoi ne partit-41 pas?
L'accusé. J'ai essayé de partir par la route de Lou-
vain..T'ai dû rebrousser chemin.
Le lieutenant Wagner, Dites-nous, madame Bodart,
si la chose était impossible.
Mme Bodart. Le lendemain de l'arrestation de M.
Eausq, j'ai fait passer trente hommes que j'avais chéri
moi. C'était le 1" août..
M. Pauken, ancien gardien de la prison de Quiea»
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