Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-08-31
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 août 1919 31 août 1919
Description : 1919/08/31 (Numéro 21237). 1919/08/31 (Numéro 21237).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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Un numéro (à Paris) 1 S centimes
Directeur politique Emi}e-Adrien Hébrard
Toute? les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressées au Direotéur
le Joumal.ne pouvant répondre dest manuscrits communiqués
prie les auteurs d'en garder copie '.<̃̃̃̃ s
Adresse télégraphique tejmps pahis
Paris, 30 août
BULLETÏNJ}II JOUR
DEUX GRANDS DISCOURS
Ees deux discours mémorables que la Cham-
t>re a entendes hier 'répondent à une même pré-
occupation' après cette guerre, après cette
Ipaix, quels vont être les rapports de la France
jet de l'Allemagne?
!Le hasard a bien fait les choses, en voulant
loue ce suget fût traité le même jour par M.
ÎMaurice Barrès et par M. Albert Thomas. Le
bontraste même de leurs opinions souligne
['unité de leurs desseins.
!L© .président de la Ligue des patriotes, e-
lasrvaiiai qui, chaque jour, depuis Charleroi jus-
qu'à l'armistice, a prêché la lutte à outrance et
qu'à l'armistice, a prêche la lutte à outrane-e et
}a victoire intégrale, n'a apporté à la tribune
aucune parole impitoyable, aucun programme
kfannexâon. C'est en respectant le caractère
laleman'd des populations rhénanes, c'est en
teuir assurant la libre disposition d'elles-mê-
miieis, c'est en réveillant le souvenir de cette
ikutknité spirituelle et de cette communauté
d'intérêts qui ont existé entre elles et nous
pendant tant de siècles, c'est en faisant aimer
fa France qu'il veut garantir la paix.
{L'ancien ministre socialiste, qui fut l'ami de
Ufaurès et qui fut l'hôte de M. Kérensky, s'est
ibien igardié de prétendre que le peuple alle-
taand n'est aucunement responsable de la
jguerre et -que, depuis la cihute des Holienzol-
Qera, il n'y a plus de. pcécautions d;é^iJS'iyes à
[prendre contre l' Allemagne. 11 a examiné une
jà une les garanties militaires qui sont inscrites
Idams le traité, et il les a trouvées insuffisantes.
JC'est en baissant aux Allemands la pleine
•M'oerté de compléter leur émancipation, c'est
«m les encourageant à rechercher les responsa-î
telités de leur pays et à réparer ses torts, c'est
«ri ̃pratiquant vis-à-vis de l'Allemagne une
(politique juste et démocratique que M. Albert
fThomas conseille de .garantir la paix.
iNi lui, ni. M. Maurice Barrés n'ont voulu
tfaire de cette discussion une querelle entre
(Français. Tous deux ont demandé au gouver-
nement d'indiquer les méthodes qu'il entend
suivre dans ses relations avec l'Allemagne, et
de définir la tâche de telle manière que tous
tes Français puissent y collaborer.
C'est vraiment une grande séance que celle
ioù s'est exprimé^– jaillissant spontanément
d'un côté à l'autre de la Chambre, comme une
iétincelle entre deux pôles cet esprit de ma-
gnanimité envers, l'ennemi et d'union entre
jeoncitoyens. Les débats du Palais-Bourbon
jsont lus attentivement à Berlin. Puissent les
idîscours d'hier y être pleinement compris!
^Puissent-ils faire connaître à l'Allemagne les
véritables intentions de la France ces inten-
tions si droites que nous voyons si souvent
(déformées, comme si une propagande subtile
s'acharnait à empoisonner la paix du conti-
ment!
Mais il reste une explication à fournir. Re-
fcolus à atteindre un même but, M. Maurice
Barrés et M. Albert Thomas proposent de s'y
-fce&dre par des' chemins différents. M. Maurice,
iBarrès croit que les populations rhénanes dé-'
sirent être autonomes, c'est-à-dire sortir -de
aiEtat prussien tout en continuant d'appartenir
tau Reich allemand; et il pense que la France
et l'Allemagne vivraient en paix, si les Alle-
mands du Rhin reprenaient ainsi leur rôle tra-
ditionnel d'intermédiaires entre la culture oc-
icidentale et la culture germanique. M. Albert
(Thomas soutient, par contre, que l'Allemagne
évolue nécessairement vers une centralisation
de plus en plus rigide, et que la France ne
réussirait qu'à créer des causes de guerre, si
elle intervenait pour entraver cette inévitable
évolution.
Ces deux thèses semblent s'opposer rigou-
ïreusement l'une à l'autre; et M. Albert Tho-
)mas, quoiqu'il connaisse bien Hegel, n'a point
(essayé de les concilier dans une synthèse. Mais
isont-elles réellement contradictoires? Se con-
tredire, c'est énoncer des opinions contraires
'gur un même sujet. Or, M. Maurice Barrés et
:3M. Albert Thomas n'ont point parlé de la même
/jehose.
Quand on demande que les populations de
la Rhcinprovinz puissent se séparer de l'Etat
aprussien. auquel elles ont été annexées malgré
elles par les traités de Vienne et par lequel elles
m'ont jamais été administrées comme elles le
souhaitaient, on >ne cultive pas un particula-
jrisme artificiel, on me travaille pas à semer la
jdiscorde en Allemagne, on ne fait ni œuvre
ide iguerre, .ni œuvre de réaction. L'on réclame
'(simplement, 4u profit de plusieurs millions
jd'A'lkmands que l'Etat prussien a exploités et
brimés pendant un siècle, l'application des
(principes pour lesquels les alliés ont combattu.
Loin de créer une cause de guerre, on. s'efforce
Ide supprimer une injustice qui a puissamment
fcontribué au conflit de 1870 et à celui de 1014.
(N'a-t-elle pas mis toutes les immenses ressour-
ces métallurgiques et stratégiques du pays rhé-
nan sous le contrôle de l'Etat prussien qui, par
son aristocratie, par sa bureaucratie, par sa
finance, par toutes ses institutions, par toutes
ses formes d'activité, repose sur cette concep-
jtipn que la guerre est une source légitime de
bénéfices, une industrie nationale?
La centralisation de l'Allemagne est inévi-
table? C'est une affirmation qu'il faudrait discu-
ter en.détail. Il ne suffit pas qu'elle concorde
avec- les enseignements de Karl Marx pour
qu'elle nous apparaisse comme une vérité révé-
lée. Contrairement aux théories sozialdemo-
ifcrates, qui feraient de l'homme un rouage, de
•la société un mécanisme, et de l'indépendance
.(nations est le résultat variable d'initiatives et
ide volontés individuelles, bien plutôt que de soi-
disant nécessités immuables. Nous nous refu-
sons à définir l'évolution d'un peuple par une
5e ces formules catégoriques qui évoquent une
jidée simpliste et un phénomène définitif. Dans
dlorganisme vivant qu'est une société humaine,
chaque action provoque une réaction et chaque
jtendance n'a qu'un temps.
Mais le problème n'est pas là. Il ne s'agit pas
Jde savoir si l'Allemagne sera plus ou moins
jcentralisée. H s'agit de savoir si elle sera plus
iou moins prussifiée. On peut dire des Etats-
Unis aussi qu'ils tendent vers" la centralisation;
mais, parmi les Etats de l'Union américaine,
il n'èn est aucun qui soit doté d'une structure,
d'une prépondérance, d'une ambition capable
de lui faire jouer le rôle néfaste que l'Etat prus-
sien remplit dans le Reich. Quand même les
anciens Etats confédérés de l'Allemagne n'au-
(raient pas conservé plus d'attributions souve-
raines que n'en possèdent les Etats au drapeau
îétoilé, nous pourrions être rassurés si chacun
d'eux était pénétré d'un esprit démocratique
'comme le sont les Etats américains, et si leur
Ensemble constituait comme en Amérique un
corps libre et équilibré. En Allemagne, que
voyons-nous, au contraire? L'Etat prussien de-
meure incorrigible et dominant. C'est au profit
de la tradition prussienne, de l'hégémonie
prussienne, que tournent tous les changements
iflui acheminent l'Allemagne vers la centrali-
sation.
C'est là un fait, visible pour M. Albert Tho-
mas, aussi bien que pour M. Maurice Barrés.
('Devant ce fait, comment-deux boas. 'Français ne.
̃ seraient-ils; jB&Sjd'&CGOtdt •
DEPECHES .TELt6MPRtgDES"
-DES "cQRnESPONDANTB PARTICULUmS DU .ETUI»»
B'uoarèsi, 3G août.;
La Roumanie nouvelle a fêté le 26 août le se-
cond anniversaire de la victoire roumaine de Ma-
racesti contre les armées de-Mackensen.
Ottawa, 30 août.
Le tribunal chargé de contrôler la vente du
papier a décidé que les fabricants de papier de-
vraient rembourser aux journaux un trop perçu
de 150,000 dollars, pour papier vendu entre' le
i" juillet 1915 et le 30 novembre 1918, le tribunal
ayant abaissé le prix de 69 dollars à 66 par tonne.
LAJUSTEJV1ESURE
Mgr M-aurin, archevêque de Lyon, primat des
Gauies, vient, dans un écrit adressé aux fidèles.,
de s'expliquer sur les élections et sur, 'l'union
sacrée. Il s'est exprimé avec une hauteur de
vues et une largeur d'idées qui, &i elles s'im-
̃pose-rut avec une autorité souveraine à la .sou-
mission des catholiques fervents, &e recom-
mandent à la raison de tous avec la force d'une
démonstration pleine de mesure.
Quel est le devoir électoral des catholiques?
Mgr Maurin fait remarquer qu'ils n'ont pas
seulement le droit légal, mais aussi l'obligation
morale de voter. L'abstention est une faute;
c'est une manière de désertion civique. Cette
recommandation essentielle ne s'adresse pas
aux seuls catholiques. Tous les électeurs de-
vraient en faire leur profit. Si ne pas voter est
une faute, « mal voter -serait une faute plus
grosse encore ». Qu'est-ce' que bien voter?
L'émanent prélat répond à cette question
nette par une explication franche. Il ne recule
pa'a devant l'expression de toute sa pensée, mais
il la formule en termes à la fois si justes et sii
modérés qu'en respectant des convictions légi-
times, on se félicite de 'les entendre interprétées
dans une forme qui ne saurait choquer aucun
contradicteur. Un catholique ne peut « habi-
tuellement » voter que pour les candidats prêts
à défendre les droits de la religion et de la
famille, résolus « à ne pas ignorer systémati-
quement l'Eglise et son chef .>. Ici l'hypothèse,
que fait Mgr Maurin, d'un électeur catholique
̃répuWLcadn « Je suis républicain, j'entends
ne donner ma voix qu'à des hommes. ne faisant
aucune opposition au régime qui a mes pré-
férences. » L'archevêque de Lyon, se souve-
nant de la parole du Christ et rendant à César
ce qui lui appartient, reconnaît à cet électeur
ce droit imprescriptible, à la condition que las
candidats sur lesquels se portera son vote se
gardent de confondre la République, la liberté,
l'égalité avec les lois qui ne sont pas le miroir
fldele des droits égaux de tous les citoyens^
Si donc l'électeur catholique se trouve en .pré-
sence « d'une liste sérieuse de candidats prêts
à défendre intégralement l'idéal de justice et
de progrès social proposé par la doctrine 'oa-
t'holique », c'est pour elle qu'il doit sans hési-
tation voter. Devra-t-il donc s'abstenir si sa
circonscription ne lui offre pas cette liste par-
faite? Non pas. Et c'est ici qu'avec une S'agesse
dont on doit le féliciter, l'archevêque de Lyon,
condamne,- en termes exprès, cette .politique du;
pire, qui fut, à certains 'moments, le fin "du -fin
de quelques esprits subtils et de quelques con-
seillers m'aladroits. Politique fausse dans son
principe, oblique dams ses moyens, chimérique
ou, funeste dans ses résultats. « Vous gardant
bien de vous abstenir et de pratiquer ce qu'on
est convenu d'appeler la politique du ipire,
mande le cardinal aux électeurs catholiques,
vous choisirez de préférence Ja liste dont le
programme se rapproche îe plus du vôtre. »
•C'est donc l'union conseillée, autorisée, avec les
républicains tolérants pour qui le sectarisme
n'est pas le dogme invariable.
L'union ainsi pratiquée, c'est l'union la phis
large entre tous des Français de bonne foi. Ellle
met d'abord au premier rang et qui pourrait
s'en étonner, sauf des .pharisiens? le respect
des opinions personnelles, politiques ou reli-
gieuses. C'est à les faire triompher d'abord que
'tout citoyen a le droit et même le devoir de
s'attacher. Mais s'il ne peut leur assurer le
succès « initégral », il lui est permis et' il lui
est recommandé, tout en réservant dans îe
sanctuaire inviolable de sa conscience person-
nelle la règle vivante de ses convictions, de se
rapprocher des hommes dont les doctrines sont
voisines des siennes. Il y aurait donc des grou-
pements, les uns associés par des idées. sem-
blables, les autres unis par des idées voisines.
Les uns conservant leur propre programme, les
autres établissant un programme moyen,
pourraient, sans friction, organiser une action
harmonique dans une vaste union nationale,
comme des cercles plus étroits sont inscrits
dans une 4arge circonférence. Ainsi des ci-
toyenSi ayant tous combattu pour sauver ia
France, continueraient leur union désirable
pour assurer son progrès dans l'ordre.
»'
Chaogë et protectionnisme
La détermination des "effets que produit sur
le commerce extérieur d'un pays la tenue de
son change constitue un problème des plus
délicats, qui a été l'objet de multiples contro-
verses. La question de l'influence exercée par
Ja baisse du change sur l'exportation a notam-
ment donné et donne encore Heu à de vives
discussions. L'examen en est d'autant plus in-
téressant en ce moment que les fluctuations du
change sont plus amples, et les différences plus
grandes d'un pays à l'autre.
On entend souvent ddre que l'effondrement
du change peut exercer une action bienfai-
sante sur les échanges du pays où il se pro-
duit. Celui-ci, ajoute-t-on, jouit, de ce chef,
d'une véritable prime à l'exportation, puisque
ses aclieteurs étrangers peuvent s'acquitter d'e
leurs dettes avec des sommes d'autant plus
faibles que son change est plus déprécié. Et on
conclut que les marchandises importées dans
de telles conditions et soi-disant payées moins
cher risquent de faire une concurrence des
plus dangereuses aux produits nationaux..
Telle est la thèse soutenue le 24 juillet der-
nier, à la Chambre des députés, par notre mi-
nistre du commerce, à propos des importations
d'Allemagne. « La, perte sur le mark, a-t-il dit,
représente* ;eri ce 'moment 150 pour cent de sa
valeur en francs. C'est une véritable prime à
l'exp or dation accordée aux producteurs alle-
mands. » De même, M. Lloyd George a déclaré
à la Chambre des communes, le i8 août, que
les restrictions aux importations seraient abo-
lies à partir du 1er septembre, sauf quelques
exceptions et sauf, aussi, « le cas où les con-
ditions d'un change étranger inférieur au
change anglais donneraient à l'exportateur
étranger des avantages trop grands sur les
niairohés anglais ».
6i cette théorie était conforme à la réalité, il
suffirait à une nation, pour conquérir de vas-
tes débouchés, d'émettre une quantité. illimitée
de papier-monnaie. Aussitôt, le £hange bais-
serait dans des proportions également illimi-
tées, et les commerçante profiteraient d'une
prime à l'exportation contre laquelle les pays
à monnaie saisie se trouveraient dans rimpos-
sïbili't'é de lutter efficacement
Certes, personne ne soage_ à pousser la thèse
•:̃ susvfe.ee jusqu'à ces conséquences extrêmes.
Cel!16.pl :S6ra'te.nt~BQME~tïfi ~ue~ ~a~ï
séquent, une ©creùr se trouve nécessairement
à la basa du raisonnement qu] .lfftb.outit à iiu»*
paradoxe aussi évident. Cette erreur.. esï facile
à découvrir on part de la supposition que.
la monnaie du pays où le change est en ba-isse*
est dépréciée' seulement à rextérieur .et qu'elle,
a conservé à l'intérieur son ancien 'pouvoir
d'achat.
Or nous .avons eu l'occasion de montr-er que
de tous les belligérants les Etats-Unis seuls
avaient pu conserver une situation monétaire
normale. Partout ailleurs, chez les alliés aussi
bien que chaz l'ennemi, l'agent de la circula-
tion a été déprécié par des émissions succes-
sives de monnaie de papkr, à laquelle on a
donné le cours, forcé. Et partout les prix de
toutes choses se sont élevés au fur et à mesure
que baissait la valeur de l'instrument d'é-
change.
Supposons, à titre d'exemple, qu'un Italien
exporte pour 12,000 lire de marchandises en
France. Si le franc fait 20 0/0 de prime par
rapport à la lire, l'importateur n'aura à payer,
il est vrai, que 10,000 fi-ancs. Mais tes produits
qu'il aura achetés n'en vaudront pas davantage,
car si leur prix, dans le p-ays voisin, atteint
il2,O0O lire, c'est simplement parce que la
monnaie italienne est plus dépréciée que
da nôtre, et que son pouvoir d'acquisition
'est inférieur de 20 0/0, même en Italie. Donc,
ce pays n'aura nullement bénéficié d'une prime
à ̃rexipor.fcation, parce que son change Se sera
avili. Cet 'avilissement ne l'aura pas enrichi,
en lui ouvrant des .marchés nouveaux et en 'lui
facilitant ta vente, au dehors, de quantités -de
marchandises plus 'considérables.
Il convient, néaianjo-rns de dégager des Ahéo-
-ries dont- nous venons de naântrer ia base, er-
ronée une part de vérité. Tous les prix ne mon-'
tent .pas, en effet, en même temps que la mon-
naie se déprécie. De sorte que, par exemple,
l'écoulement de stocks constitués antérieure-
'ment à la baisse de Change pourrait se 'trouver
effectivement facilité, du moins pendant quel-
que temps. C'est d'à une exception. Le même
phénomène peut se produire pour des mar-
chandises qui,se trouvent en grande 'abondance
dans le pays à monnaie avilie, mais alors il
s'explique par l'abondance, c'est-à-dire la loi
de l'offre et de la demande, et non pas par la
baisse du change. Enfin, de coût de la main-
d'œuvre a généralement une tendance à s'éle-
ver moins vite que le prix des deniré-es et m-aa1-
chandlises, d'où possibilité, pour une nation à
monnaie, dépréciée, de produire à meilleur
marché que l'étranger, mais seulement pen-
dant une période nécessairement limitée, car
tôt ou tard la •main-d'œuvre renciher.it par suite
de réléviation du coût de l'existence. Une dé-
claration du ministre de la reconstitution ia-
ëustrielile, -faite à fa Ohanubre !le 22 juillet der-
nier, nous en fournit la preuve pour ce qui con-
cerne nos ennemis. « En Allemagne, dit M.
Loucheur, le charbon q'u.i avant Ha guerre valait
12 marks .vaut aujourd'hui 60 marks et va sans
doute être porté à 80 marks. » iGomme la
houille est abondante en Allemagne, cette
hausse ne peut évidemment être due qu'à celle
de la main-d'œuvre, conséquence, elle-même,
de la dépréciation du papier-monnaie.
Il ne faudrait donc pas que nos protec-
tionnistes invoquent la. baisse du change dans
certains pays étrangers ~à l'appui de leurs théo-
ries et en prennent prétexte pour réclamer de
nouvelles barrières douanières. Cette crainte
nistre du commerce a dit, au cours des déclara-
tions que nous avons citées plus haut, qu'une
taxe « compensatrice de la prime d'exportation
due à la dépréciation du mark » ayant été écar-
tée, le gouvernement « avait envisagé comme
moyen de protection de l'industrie française un
tarif général suffisamment élevé ». Sans comp-
ter que ce serait là un moyen singulier de lut-
ter contre la vie -chère, l'argument qui re-
pose, on l'a vu, sur un sophisme pourrait
fort bien être retourné contre nous par les An-
glais et les Américains, vis-à-vis desquels no-
tre propre change est chaque jour plus défavo-
rable. Et cependant, personne ne songerait sé-
rieusement à soutenir que, de ce chef, nous
profitions d'une prime à l'exportation. En effet,
le renchérissement des prix et de la main-
d'œuvre, dû en partie à l'inflation de la circula-
tion fiduciaire, élève sans cesse nos coûts de
production, de sorte qu'il n'est pas téméraire de
prétendre que notre monnaie est plus dépré-
crée encore à l'intérieur qu'au dehors.
Quant aux importations allemandes, des
précautions sont, certes, à prendre. Il est à
peine besoin de rappeler comment nos enne-
mis avaient fait de leur commerce un véritable
instrument de .guerre économique. On n'a pas
oublié comment, au moyen du dumpinq, offi-
ciellement encouragé, ils cherchaient à conqué-
rir les marches étrangers, comment ils y ven-
daient à meilleur marché que chez eux, et
même au-dessous des prix de revient, afin que
leur concurrence fût partout victorieuse. Pour
déjouer ces procédés déloyaux, il importe de
mettre en œuvre tous les moyens '"appropriés.
C'est sur ce, terrain, et non pas sur celui du
change, que la question doit être posée.
1 4&>
LA PAl X
Le traité de paSx
devant la comniîgsîoiï sénatoriale
La commission sénatoriale des affaires étran-
gères s'est réunie hier sous la présidence de M.
de Selves.
M. (Léon Bourgeois, rapporteur général, a com-
mencé la première lecture de son rapport.
Après une introduction, consacrée à établir des
responsabilités de la guerre, M. Léon Bourgeois a
abordé le chapitre des sanctions. Il a ensuite
analysé les conditions de la paix pour comparer
la situation do la France antérieure à la guerre
avec cette qui lui sera faite par le traité. Puis, le
rapporteur général a abordé successivement l'exa-
men des conditions territoriales notamment
celles relatives à la restitution de l'Alsace et de la
Lorraine et au bassin de la Sarre des garan-
ties, du. régime militaire allemand et des condi-
tions dans lesquelles sera effectué le contrôle.
Mercredi prochain, M. Léon Bourgeois poursui-
vra la lecture -do son rapport.
©ans Ses pays oceeapes
On mande de Wiesbaiaa `
Dès maintenant le trafic téléphonique et télé^
graphique entre les territoires occuoés et non
occupés a été rendu libre par les autorités fran-
çaises sous réserve d'un contrôle. Les téiégram-
mes ne doivent plus être soumis la censure:
Eie ïîréwSdcnl Ebert et le proSïtèute rlaénaa
Pendant son séjour à Munich, le président Ebert
a fait aux Dernières Nouvelles de Munich des dé-
clarations au sujet du Palatinat bavarois. Il s'est
déclaré convaincu que les efforts du docteur Haase
et de son petit groupe échoueront complètement
devant le bon sens du pays. Il a ajouté
Quant à l'idée, plusieurs fois exprimée, que la fonda-
tion d'un Etat tampon sur la rive gauche du Rhin pour-
rait exercer une force d'attraction sur l'Alsaoe-Lor-
raiae et favoriser les efforts de certains cercles de Lor-
raine pour obtenir l'autonomie au lieu de l'annexion à
la France, il faut reconnaître que cette idée n'a que très
peu de chances de se réaliser.
Au contraire, il faut prémunir la population du Palo-
tinat contre une telle manoeuvre et contre l'espoir, d'un
.soulagement financier de la part de l'Entente, dans le
cas où elle viendrait à se détacher du Reich.
La France, qui se trguve elle-même dans des conditions
hfigu favar.ajjlest.i}5.:î'9raifeaafe fflêiBS Rojjr. 5JB Btat*aat!
pçivdes concessions dont les frais devraient être: sup-.
jwr'^s par la France elle-même.
Eics ïiacMcmâs de Flwuac
On mande de Rome à l'agence Mayas
Les résultais de l'enquête sur les événements de
Fiame sont connus dans les milieux politiques. La
presse observe à ce sujet une certaine discrétion.
Quant aux milieux officiels, ils manifestent leur
confiance dans les décisions prises par la commis-
sion et sanctionnées pa& la Conférence de Paris.
lia font remarquer que déjà, d'ailleurs, les trou-
pes italiennes ont quitté en grande partie Fiume,
et ils expriment la conviction que les nouveaux
contingents réduits, appelés à remplacer les con-
tingents qui partent, assureront leur tâche dans
un esprit de vraie camaraderie avec les contin-
gents anglais, français et américains. Le. calme et
la tranquillité qui règnent à présent, disent-ils,
sont un gage pour l'avenir, et le cabinet Nitti tien-
dra la main à ce que cet avenir se déroule dans
l'harmonie des esprits et la collaboration des ef-
forte.
On mande d'autre part de 'Rome à l'agence Radio
La presse italienne cpnstete que les pourparlers
franco-italiens sont entres dans tour phase déci-
sive. iLes entrevues Nitt'i-Barrère sont interpré-
tées comme un témoignage de l'intérêt que porte
la France à une solution rapide de la question
adriatique.
On remarque que les entrevues Nitti-Barrère
coïncident avec l'arrivée du sénateur Marconi à
Rome.
La Nazione de Florence affirme que les entre-
vues Niittii-Baroèpé ont porté sur les derniers ac-
̃cor.ds à prendre pour le règlement des questions
intéressant l'Italie.
!Le Popolo romano se dit informé que, selon les
décisions prises pour Fiume à la suite des tra-
veux de la commission d'enquête, toutes les trou-
pes alliées et tours chefs sont' remplacés. L'Italie
ne pourra plus avoir qu'une "brigiadio d'iiifaiïtarie
e»*ïi «scaéiion diô-cavateKe.- Ces :foreës' seront éga-
les aux forc.es anglo-françaises réunies.
Au Sénat amérteealn
Le présiideiït Wilson a «ivoyé au Sénat amé-
ricain le traité relatif à -la (Pologne et l'accord sur
l'occupation du Rhin.
La commission sénatoriale des affaires étran-
gères a adopté encore trois amendements le
premier stipule que le représentant américain à
la commission des réparations votera seulement
sur instructions particulières des Etats-Unis; le
deuxième dit qu'aucune des colonies britanniques
ne participer à une décision relative à un
désaccord porté devant la Société des nations et à
laquelle l'une d'elles est mêlée; le troisième, ap-
prouvé par 9 voix contre 8, stipule que les Etats-
Unis auront autant de représentants à la Société
des nations que l'empire britannique.
Le sénateur Knox a prononcé hier devant le
Sénat' américain teii discours- où il a prêché le re-
tour, pour les Etats-Unis, à l'isolement d'avant-
gtferre- ©t. à d'abandon des puissances de l'Europe
occidentale.
M. Knox, qui est l'un des principaux chefs de
l'opposition au ppésident Wilson, qualifia le traité
de paix impos'é à l'Allemagne de « paix dure et
cruelle, dont tes clauses sont si sévères qu'eiHes
déduiront toutes îes ipossihiLités de réparation
suit lesquelles des alliés, cependant, comptent si
bîien ».
Après avoir affirmé que le traité « avait ea lui
plus d'une Alsace-Lorraine », 'M. Knox déclara
(i ri;.n'ésit pas difficile d® prédire 'ila criéation d'une
alliance entre l'Allemagne, la Russio et le Japon. Et
cette alliance, qui s'opposera à la Ligue des na-
iionts, sera assez forte pour détroi'ire en définitive
il'EuTope o&cideitïtà'le. Nous àvoas eu le 'tort d« ne
̃pas, abandonner- l'Europe à elle-m'ôme dés ta si-
gflîitûre de l'aranistice. Nous aunions dû, aflors,
'la^àser 'les puissances européennes régl'er leurs af-
fàipes politiques et la1 question des indemnités, et
nous cacutonner strictement dams une t&ch« cle
miod'érati'O'n, afin d'obtenir que, magrô tout, justice
soit rendue aux ennemis vaiiincus. »
Et, .pour conclura, l'orateui' adjura les Etats-
Unis de « l'ejcter Je 'traité de paix, de se désinté-
resser ides iafifaires ©uropéennps et de n'accepter de
d'AHeimagae ni une indemnité ni un territoire ».
Maradats américains
en AsSc-MîmcsBE'e et en 'H'nE'qnniic (?)
L'agence Radio reçoit la dépêche suivante de Washing-
ton que nous reproduisons sous réserves
On apprend, dans les milieux bien renseignés,
que la commisstori d'enquête aiméraçajiniejen AsieT
Mmenre, présidée par M. Crâne, qui vient de iren-
tper à Paris, d'emandera à la Oonf érence de con-
fia aux Etats-Unis trois mandats séparés en Sy-
rie, en Mésopotamie eLen Turquie; ceci afin de
are-pas soumettre aux 'menues lois des peuples dàf-
férents. Pour l'exécution de ces nramâats, l'envoi
d:e forces milita ires américaines n© sera .pas néces-
Bakô; les forces de .police indigènes seront suf-
fisantes, avec l'appui des Américains, pour assu-
rët ̃Pord're.
•La commission d'enquête estime que la paix du
̃mand'e pourrait être en danger si tes trois iman-
.dats n'étaiieriit pas accordés 'aux Etats-Unis.
Le laauê-aoïiîaEBîÛBsjaêire américain
in (:@ns~rmt~raopR0
De Washington au New-York Herald
:il. Œjansiïig, secrétaire d'Etat, annonce que le
contre-amiral Bristol a été nommé haut-commis-
saire des- Etats-Unis à Constantinople.
C'est, d'ailleurs, en vertu d'instructions du dé-
partement d'Etat américain que l'amiral Bristol a
prévenu la Turquie que les massacries des Ajimé-
niens' devaient cesser.
SiCS (sSfectlîs amsérJciiînas en Europe
M. Baker a déclaré devant la commission des
affaires étrangères de la Chambre américaine
qu'aucune décision n'avait encore été prise au
sujet de l'envoi de troupes américaines en Silésie,
et' qu'on se proposerait de maintenir 30,000 hom-
mes en Europe après la ratification du traité.
f]tap tSéSégatîo» des SoiaaEjesù Paris
Le bureau de la .presse roumaine à Paris nous.conj-
munique .l'iaformalion suivante
Une délégation des Souabes du Banat est arri-
vée ce matin à Paris, sous la conduite de 'M.
Etienne Frecot, ancien émigré français. Les socia-
listes souabes sont représentés dans cette dé-
légation par 'M. François Timon, également d'ori-
gine française.
fiiSi SSosnnnîifiîe ci le SSnmost
Un mémoire a été prësenlé à la Conférence de
la pair, dematidant le rattachement du Banat tout
entier à la Roumanie. Ce mémoire expose que
le Banat forme, .avec ses frontières naturelles,
Xi n unité géographique et économique indivisi-
ble, qui, jamais, n'a été morcelée au cours de
l'histoire; que les Houmains et les Souabes for-
ment ensemble plus des deux tiers de la popula-
tion du Banat et que l'application du principe des
..jjjàtiôualités impose le rattachement de cette pro-
ymeo à la Roumanie. Le mémoire contient égale-
iîie.nt un long exposé économique concluant que
Ja division du Banat aurait comme conséquence la
.jAiine'.de toute la province.
tl<éh SiloTJiSojtacs sic BBciSvcs ei îvt. asoaniînïiîc
"flJue délégation -représentant 132,000 Slovaques
.iifbitant le sud de ia Hongrie a fait déposer par
"Mv-Beaes, délégué tchétio-slovaque f' la Conférence,
lia mémoire tendant à ce que le territoire habité
̃ par eux soit rattaché à la Roumanie. Ce territoire
est limité au sud-^est par la nouvelle frontière
roumano-hongroise, au nord par le cours du Ko-
j rois, jusque et non compris la ville de Szarvas; à
l'ouest, par une ligne à l'est des localités
̃ Oroshaza, Mako et Apasfalva. Pour des raisons po-
litique-s et économiques, cette population, qui eut
a-subir toutes les persécutions de la Hongrie, veut
porter à la connaissance de la Conférence le vœu
de l'Assemblée nationale réunie le 13 juin à Bekes-
Csaba, qui décida à l'unanimité, en vertu du droit
des peuples à disposer d'eux-mêmes, de lier son
sort à celui du peuple roumain et de s'unir à lui.
Le gouvernement roumain est disposé si la' Con-
férence y consent à ascéder à ce vœu.
Mise eus Sî&as'ié des délégués de SaMazarie
,0n mande de Varsovie (officiel)
Les délégués de la 'Mazurio à Paris,. qui avaient
été arrêtés par les «autorités prussiennes et c'on-
damnés à un. an et demi de pr-ïsou. ont éié-relêcjiés
i*uti-(K(ice.du^raacéchaLjFjîch.' 1,
1
LES ÉVÉNEMENTS DE RUSSIE
Bombardement de Cvonsiadt
Suivant une information en date du 28 août
de Viborg (Finlande), un vicient bombardement
a été entendu mercredi, dans la direction de
Cronstadt. On pense qu'il s'agissait d'une attaqua
par la flottille aérienne britannique. On a ensuite
observé d'épais nuages de fumée au-dessus de
Gronstadt.
Selon un rapport officiel un aéroplane venant de
Cronstadt a été aperçu, jeudi, au-dessus de Teri-
joki. L'aéroplane. a jeté six bombes, sans résultat.
-aS– '̃
LES ÉYÊMENTS DE HONGRIE
Note du gouvernement à la Conférence
On mande de Bàle à. la date du 28 août
Mercredi, après la constitution du cabinet, les
ministres se sont réunis. A l'issue de ce conseil,
M. Friedrich, président du conseil, a adressé aux
missions militaires interalliées à Budapest une note
sur la' situation do la Hongrie en les. priant de
faire parvenir ce document à M. Clemenceau, pré-
sident de la Conférence de la paix.
Cette nofe, fort longue, reproduit, en le déve-
loppant, le communiqué officieux, publié dans le
Temps du 29 août. Elle se termine par l'appel sui-
vant
« Monsieur le président, afin de rendre possiblo
un travail fructueux, je vous prie de bien vouloir
faire en -sorte que les missions militaires séjour-
nant Budapest ne s'ingèrent pas dans notre po-
litique intérieure, et que tout au plus, elles nous
appuient en vue du maintien de l'ordre et de l'é-
tablissement d'un équilibre économique.
» Mon cabinet a décidé d'ordonner dans le plus
bref délai possible, au cours des trois ou quatre
prochaines semaines, les élections à l'Assemblée
nationale, et cela sur la base du droit électoral,
général, secret et communal.
» Chaque Hongrois reconnaîtra comme ayant
un caractère obligatoire le résultat de ces élec-
tions.
,» Afin qu'aucun doute ne surgisse sur le fait
que les élections à l'Assemblée nationale soient
en réalité l'expression de la volonté de la nation,
librement proclamée, veuillez envoyer en Hon-
grie une délégation pour contrôler les élections.
Dans la mesure du possible, des représentants so-
cialistes devraient aussi faire partie do cette dé-
légation.
» Les élections auront lieu dans les territoires
relativement auxquels un accord pourra être at-
teint avec le commandement des troupes royales
roumaines.
» Monsieur le président, jusqu'au moment où
nous pourrons déposer la direction des affaires
gouvernementales entre les mains de l'Assemblée
nationale, soit pendant la durée de notre activité
gouvernementale provisoire, nous voulons attein-
dre les buts suivants écrasement du bolchevisme,
rétablissement de la justice et de l'administration,
assurance de la continuité dans le ravitaillement
et la production, rétablissement complet et défense
de la sécurité, de la vie et de la propriété, ainsi
que l'égalité politique, enfin, préparation des élec-
tions de l'Assemblée nationale:
» Monsieur le président, nous vous prions de
bien vouloir soutenir notre gouvernement de la
manière la plus bienveillante possible en vue du
rétablissement de notre vie constitutionnelle.
» Recevez. monsieur de président, l'expression
de ma considération.
» Stephan Friedrich,
» ministre président. 1);
tes relations magyaro-roumaines
Notre fcorrespandant particulier nous télégraphie en
date du 28 août
Le docteur Isopescul Grecul, àncien procureur
impérial, député de la Bukovine à l'ancien Reichs-
rat autrichien, actuellement représentant diplo-
matique de la Roumanie à la commission de liqui-
dation ù Vienne, a fait, au retour d'un voyage en
Roumanie, au représentant d'une agence les dé-
clarations suivantes
« J'ai le sentiment que quand les blessures
faites aux Magyars par la perte de la Transylvanie
seront cicatrisées, de cordiales relations s'établi-
ront .entre la Hongrie et la Roumanie. Il est clair
que les peuples du Moyen et Bas-Danube forment
un tout économique. Plusieurs politiciens nota-
liles de Hongrie sont devenus sujets roumains et
contribueront à resserrer les liens entre Budapest
et Bucarest. Peut-il y avoir un accord politique ou
économique plus étroit? On ne peut le prédire en-
core avec certitude, mais la possibilité n'en est pas
exclue. Je pense qu'une union douanière peut être
réalisée entre la Roumanie et la Hongrie dans
l'intérêt des deux Etats voisins. C'est un fait que
des efforts ont lieu en vue de réaliser une étroite
alliance entre la Hongrie et la Roumanie.
o,
LES ÊlfSREMEBTSJE HÀUTE-§ÏLÉSIE
Déclarations de M. Korfanty
Notre envoyé spécial à Berlin a obtenu une in-
terview de M. Korfanty, ancien député polonais
de la Haute-Silésie au Reichstag et président de
la mission polonaise chargée de négocier le retour
des territoires à la Pologne. En voici les pas-
sages les plus caractéristiques
« Depuis sept mois, me raconte M. Korfanty, la
Haute-Silésie subit les rigueurs de l'état de siège
appliqué avec férocité par Hœrsing. On violente
les Polonais, tandis que les Allemands jouissent de
toutes les libertés. Des centaines d'arrestations de
Polonais ont lieu tous les jours accompagnées de
sévices graves. Des milliers de Polonais ont dû
repasser la frontière, parce qu'ils redoutaient
d'être fusillés ou pour le moins emprisonnés. Le
nombre de ces fuyards est tellement grand que
nous avons pu les enrôler dans un corps spécial
silésien. La Grenzschutz prussienne règne bruta-
lement dans tout le pays qui sera soumis au plé-
biscite. Elle opère des perquisitions, elle maltraite
môme les femmes et les enfants; elle pille et elle
massacre lâchement nos infortunés compatriotes.
Ces forfaits n'ont pas affaibli le mouvement polo-
nais, ils l'ont exaspéré. Privé de ses chefs, le peu-
ple polonais s'est soulevé contre ses oppresseurs,
particulièrement contre- cet ancien agitateur so-
cialiste Hœrsing qui applique à une province
où 80 0/0 de la population est polonaise, un ré-
gime de terreur insupportable. Ce qui caractérise
la situation, c'est que tous les ouvriers, sans dis-
tinction de parti et de nationalité, protestent contre
l'administration prussienne. Les soulèvements qui
ont eu lieu ces jours derniers ont eu un caractère
spontané, ils mettent en mouvement des ouvriers
munis d'armes arrachées aux soldats prussiens.
La cause initiale de l'émeute fut un fait révoltant
survenu dernièrement à Myslowitz. Sans aucune
provocation, la Grenzschutz tira sur des mineurs
qui attendaient paisiblement le payement de leurs
salaires. Il y eut 7 morts et une vingtaine de
blessés. Comme obéissant à un mot d'ordre, à
Zalaz et à Halemba, les soldats attaquèrent les
ouvriers désarmés; partout il y eut des morts et
des blessés.
« Nos compatriotes arrivés ce matin à Berlin ra-
content qu'ils ont .assisté, à l'exécution, ?ans juge-
ment, de seize Polonais, dâns une seule localité.
Des atrocités analogues ont lieu partout. »
Les Allemands veulent exterminer tous les Po-
lonais avant le plébiscite. Les Allemands pré-
tendent qu'eu Silésie il y a une agitation bolche-
viste. C'est faux. Il y a une quinzaine de sparta-
kistes allemands envoyés de Berlin avec des Rus-
ses et des renégats polonais. Tout le monde les
connaît et les montre au doigt, on sait qu'ils sont
les agents provocateurs du gouvernement dé Ber-
lin. M. Korfanty ajoute d'une voix attristée
« Les Polonais voient clair dans le jeu des Alle-
mands, aussi ne peuvent-ils réprimer un senti-
ment d'amertume vis-à-vis des puissances de
l'Entente qui laissent les Prussiens les tyranniser.
Il faut absolument venir à notre aide. Il ne suffit
pas d'envoyer une commission alliée en Haute-
Silésie, il est indispensable d'y organiser un gou-
vernement provisoire mixte polono-allemand.
Nous réclamons également l'évacuation immé-
diate du pays par les troupes prussiennes, et
comme conséquence, l'abolition de l'état de siège
et la cessation des violences et des massacres. Si
les alliés ne peuvent pas assurer l'ordre en Haute-
Silésie par leurs propres (forces militaires, ils
.dojy^oi; antorjsejB ^'occupation du ©axs jpaç le&
troupes polonaises, avec mandat des puissances
alliées. Il faut agir rapidement; les Allemands ne
peuvent plus assurer la pacification du pays. Si `
la population ne reçoit pas satisfaction, c'est l'a- ̃•
narchie,. particulièrement dans le bassin houiller
où la grève continuera. » A. de G.
̃<>̃
LA RÉVOLUTION EN ALLEMAGNE
Ce qu'on voit et ce qu'on entend à BsfIIe
(De. notre envoyé spécial)
BerliDi 26 août.
Des Allemands bien intentionnés m'assurent que
d'Ailtemagne ne songe pas à une p-roctoaime irevan- t
che, que la formidable liquidation de son impéma-
î'isme vaincu la laissera pauvre, désarmée, ave^
des frontières ouvertes aux invsskxnB de 'Jes-o,
comme de l'ouest.
« Nous sommes une nation démembrée, ruinée,
humiliée, reléguée au dernier rang des puiissan-,
ces >européenn'e>s par" la fali des Hobenaoïltorni et
par l'ineapaoité de nos chefs militaires », me dé-
claire un journaliste influent. Et il se plaint amè-
rement de ta défiance que rAilfemagne ireincoîi'tire
auprès de. la France. « Vous me nous renvoyez pas
nos .prisonniers parce que vous craignez qu'ils ne
viennent grossir 'les contingente de 4a Reichs-
wehr. Nous attendons avec angoisse le retour de
ces êtres qui nous sont chers et quii veulent toa-
vai'ltler au relèvement du pays. »
N'importe où vous allez, vous n'entendiez qu'a
des plaintes et des réerirmoiations, HiUilile part vous
ûe 'rencontrez l'homme politique capablei dejrani-,
mer le travail' pour prévenir la catastrophe inévi-
table., Noske, dont je vous ai souvent exposé le a
projets, n'a, pas plus que ses collègues, de pro-
gramme gouvernemental II veut conserver le pus
de .it/roupes diLseipdiiiiées ipour rester et résister.
Il n'est ai>i arrêté par des scrupules "mi gônê par .les- r
textes de doi état de siège, ainrestatioms, exécu-
tions sommaires et les mitrailleuses en perma-.
nicnoe, il ne sort pas1 de là. Par une étriainge aberra-
tion d'esprit, il ne comprend pas qu'en répétant-
que l'ordre peut uniquement être assuré par les
sturmtruppen (les troupes de choc),qu'on envoie
de Muiniich à Hambourg, de Cheminte en Silésie,,
redoutant toujours que les spartakistes ne profi-
tent de d'afCaMiss-emeiat momentaoé d'urne garnii-
son pour y donner te siigîial du oomtet, il fait
l'aveu désolant qu'on ne peut pas de longtemps
compter sur du pa-oification de rAMemagme et en-
ooipe moins sur une (reprise du teavaid.
Noske, comme Erzberger, a un ibuireau de pro-
pagande très bien organisé. Ses communiqués nous °'
prédiisenit, depuis quelques jours, am grand mou-
vement communiste pour cet hiver, quand il m'y
ouïra pas de charbon et quand; les viwes seront
rares à cause des difficultés Idiëe transparts. On
siigmaile une recrud'escence de da propaigaind'e révo-
l'utionnalre dans l'es grandes villes de Prnisee et
aussi en Bavière, où Noske retournera, bientôt se-
couer le gouvernement de Muiiich, représenté
comme faible et hésitant. On a constaté égale-
mient, qu'insbruiits par leurs ailliés m'oscovites, des
commun istes aUemainds aviaient adopté les métho-
des terroristes pour se débarrasser des faux frères.
L'un d'eux a été étranglé à Berlin et jeté dans le
canal, où stijouroa, pendant longtemps, de corps de
Rosa Luxembourg. A Ghemmitz, 17 seaitân'edles ont
mystérieusement disparu et on ne doute pas
qu'elles n'aient été assassinées.
Quand on a épuisé cette question de la prochaine
révolution, de ses chances de réussite et des possi-
bilités de vaincre les communistes, on aborde
l'autre angoissant problème posé par le manqua
de combustible.
̃' Les nombreuses commissions qui ont étud'.é sa.
situation, ont conclu que dans six semaines la ca-
tastrophe se produira. Il faudra laisser éteindre les
hauts fourneaux et arrêter les trains. Les princi-
pales usines n'ont plus que des réserves de quel-
ques centaines de tonnes, les chemins de fer sont
approvisionnés pour 4 à 6 jours, il en est de même
pour les usines à gaz; quant au chauffage domes-
tique, il n'y a pas à y songer. Je n'insiste pas sur
ces exemples, qu'on pourrait multiplier. Je pré-
fère vous signaler tout de suite les conséquences in-
attendues que ces différentes commissions tirent
de cette situation critique, la plus critique depuis
la guerre, et la révolution. Elles concluent qu'il
n'est pas possible d'accorder aux mineurs du bassin
de la Ruhr Ja réduction immédiate de la journée
do travail là six heures, mais ajoute le rapport, il
est à craindre qu'alors une nouvelle grève ne
vienne donner le coup de grâce à l'Allemagne. Seul
le député Vœgler a osé proposer à Weimar une
prolongation temporaire des heures de travail,
pour augmenter la production; du charbon et em-
pêcher un arrêt de la vie industrielle entraînant
un chômage général, la famine et la jacquerie. Le
gouvernement, qui a fait voter toute vapeur une
série de projets de lois financiers, dont le premier
résultat a été une panique dont le cours du mark
a subi le terrible contre-coup, n'a rien fait pour.
prévenir cet effondrement économique qu'il con-
sidère probablement comme l'inévitable pendant
de la banqueroute. Périsse le monde plutôt que de
toucher aux huit heures marxistes Et pour dé-
tourner l'attention du public, des officieux socia-
listes nous révèlent que le charbon abonde; il
s'accumule sur le carreau des mines et ce sont
uniquement les moyens de transport qui font dé-
faut. Et pourquoi manquent-ils ? Parce que la
Franco a pris à l'Allemagne ses meilleurs la-
gons et ses plus puissantes locomotives, lui laissant
un matériel roulant délabré qu'on ne peut pas
réparer. l.
Les Allemands sont ce qu'ils sont et rien ne les
changera. L'Entente et surtout la France doivent
se rendre compte, par ce qui se passe, actuellement
du Rhin à la Vistule, des difficultés sans cesse
renaissantes que rencontrera l'exécution du traité
de paix. L'Allemagne démoralisée et intoxiquée
par le poison marxiste, n'a pas trouvé un de oes
hommes éminenfcs qui jaillissent pour ainsi dire
du sol national après les grands bouleversements
historiques, pour liquider le passé et inaugurer
une politique de réalisations et de réparations qui
seule pourrait faire obtenir aux agresseurs de
1914 l'absolutron et la confiance du monde civi-
lisé..
Il faut que rAllemagne donne dès preuves de sa
bonne volonté, qu'elle travaille pour acquitter la
lourde dette qu'elle a contractée envers la France
et qu'elle renonce aux errements actuels qui abou-
tiraient à un véritable suicide économique. Il
nous priverait des fruits de la victoire et nous
ruinerait complètement. En tous les cas, il faut-
suivre attentivement le cours des événements, s'ar-
mer de beaucoup de vigilance et de défiance, et se
rendre compte que malheureusement les Alle-
mands font preuve d'une insouciance très inquié-
tante pour nous autres Français. Ils disent « Au
bout du fossé, la culbute. » Ou bien, comme les
députés à Weimar, quand on a hissé le nouveau
drapeau de la République impériale » « Le
passé était d'or, le présent est rouge et l'avenir;
est noir. » A. de Guillervûle.
DANS LE PROCHE CRIENT
Les israclites et les musulmans en Macédoine
On mande de Salonique
Les journaux Puevlo et Havadisse, organes des
communautés israélibe et musulmane de Macé-
doine, ont exprimé leur reconnaissance à l'égard
des autorités greoques, pour les faveurs accor-
dées aux israéïites et aux musulmans, ainsi que
pour l'exemption du service militaire qui leur ij
été accordée moyennant une taxe d'exonération-
Les droits politiques des Israélites
On mande de Bucarest
Par décret royal, le délai pour les déclarations
des israélites de l'ancien royaume en vue de l'ob-
tention des droits politiques est prolongé de trois
mois pour ceux qui se trouvent dans le pays, et der
sept mois pour ceux qui se trouvent à l'étranger.,
Pour ceux qui sont mobilisés ou prisonniers, ca
délai sera de cinq mois après le passage de l'ar-
mée sur -le pied de paix ou après leur rapatrie-
ment.
Le brigandage en Turquie `
On télégraphie de Salonique à l'agence des Balkans '•
Le brigandage s'étend de plus en plus dans les
régions dïsmidt et d'Ada-Bazar. Des bandes ont
attaqué le gouverneur d'Ismidt et le sous-gou-
vemeur d'AMarBazar, fflii- faisaient uae tournée
# ins&ectiOTi. i
|DIN;QUANTE-rNEirVÏE]!aB 'ANJÎBB1. s*2SF2i237i
irarasiRSBS §ï irs&p yws
PRIX DE L'ABONNEMENT
TiSSa, SENE 4 SKINE-&-OISE Trois mois, 1 4 fr.; Sxmois, 88 îe. Varna, €6 ît.
3>ÉPAET"& COLORIES PBAHgAISES. 17 fr.; 34 fr.; QB fr,
CTION POSTALE 1S fr.; 36fr.; 7a fr,
LES A20HNEMBNTS DATER! DES 1" ET 16 PE CHAQUE mois
Un numéro (départements) î *O centimes»
ANNONCES Société Générale DES Annonces, 8, plaee de la Bouraa
ET AUX BUREAUX DU JOURNAL
le Journal \et les Régisseurs déclinent toute responsabilité qwud à tetr teneur
Œ TÉLÉPHONE CIIÏO JLIC/ÏE0
Ottten|jerg 03.07 03.08 03.09 i O8J» –«8«S
CHÈQUE FOSTAZ. s Numéro tIG
PRIX DE L'ABONNEMENT
JABIB, SEIHE è SEMB-&-OISE Trois mois, l
TOIOU POSTALE 1S fr.; SQ ir.; TSi'.iV,
1XS ABOKKBMENIS BAIENT DES 1er ET 16 DE CHAQCE MOIS
Un numéro (à Paris) 1 S centimes
Directeur politique Emi}e-Adrien Hébrard
Toute? les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressées au Direotéur
le Joumal.ne pouvant répondre dest manuscrits communiqués
prie les auteurs d'en garder copie '.<̃̃̃̃ s
Adresse télégraphique tejmps pahis
Paris, 30 août
BULLETÏNJ}II JOUR
DEUX GRANDS DISCOURS
Ees deux discours mémorables que la Cham-
t>re a entendes hier 'répondent à une même pré-
occupation' après cette guerre, après cette
Ipaix, quels vont être les rapports de la France
jet de l'Allemagne?
!Le hasard a bien fait les choses, en voulant
loue ce suget fût traité le même jour par M.
ÎMaurice Barrès et par M. Albert Thomas. Le
bontraste même de leurs opinions souligne
['unité de leurs desseins.
!L© .président de la Ligue des patriotes, e-
lasrvaiiai qui, chaque jour, depuis Charleroi jus-
qu'à l'armistice, a prêché la lutte à outrance et
qu'à l'armistice, a prêche la lutte à outrane-e et
}a victoire intégrale, n'a apporté à la tribune
aucune parole impitoyable, aucun programme
kfannexâon. C'est en respectant le caractère
laleman'd des populations rhénanes, c'est en
teuir assurant la libre disposition d'elles-mê-
miieis, c'est en réveillant le souvenir de cette
ikutknité spirituelle et de cette communauté
d'intérêts qui ont existé entre elles et nous
pendant tant de siècles, c'est en faisant aimer
fa France qu'il veut garantir la paix.
{L'ancien ministre socialiste, qui fut l'ami de
Ufaurès et qui fut l'hôte de M. Kérensky, s'est
ibien igardié de prétendre que le peuple alle-
taand n'est aucunement responsable de la
jguerre et -que, depuis la cihute des Holienzol-
Qera, il n'y a plus de. pcécautions d;é^iJS'iyes à
[prendre contre l' Allemagne. 11 a examiné une
jà une les garanties militaires qui sont inscrites
Idams le traité, et il les a trouvées insuffisantes.
JC'est en baissant aux Allemands la pleine
•M'oerté de compléter leur émancipation, c'est
«m les encourageant à rechercher les responsa-î
telités de leur pays et à réparer ses torts, c'est
«ri ̃pratiquant vis-à-vis de l'Allemagne une
(politique juste et démocratique que M. Albert
fThomas conseille de .garantir la paix.
iNi lui, ni. M. Maurice Barrés n'ont voulu
tfaire de cette discussion une querelle entre
(Français. Tous deux ont demandé au gouver-
nement d'indiquer les méthodes qu'il entend
suivre dans ses relations avec l'Allemagne, et
de définir la tâche de telle manière que tous
tes Français puissent y collaborer.
C'est vraiment une grande séance que celle
ioù s'est exprimé^– jaillissant spontanément
d'un côté à l'autre de la Chambre, comme une
iétincelle entre deux pôles cet esprit de ma-
gnanimité envers, l'ennemi et d'union entre
jeoncitoyens. Les débats du Palais-Bourbon
jsont lus attentivement à Berlin. Puissent les
idîscours d'hier y être pleinement compris!
^Puissent-ils faire connaître à l'Allemagne les
véritables intentions de la France ces inten-
tions si droites que nous voyons si souvent
(déformées, comme si une propagande subtile
s'acharnait à empoisonner la paix du conti-
ment!
Mais il reste une explication à fournir. Re-
fcolus à atteindre un même but, M. Maurice
Barrés et M. Albert Thomas proposent de s'y
-fce&dre par des' chemins différents. M. Maurice,
iBarrès croit que les populations rhénanes dé-'
sirent être autonomes, c'est-à-dire sortir -de
aiEtat prussien tout en continuant d'appartenir
tau Reich allemand; et il pense que la France
et l'Allemagne vivraient en paix, si les Alle-
mands du Rhin reprenaient ainsi leur rôle tra-
ditionnel d'intermédiaires entre la culture oc-
icidentale et la culture germanique. M. Albert
(Thomas soutient, par contre, que l'Allemagne
évolue nécessairement vers une centralisation
de plus en plus rigide, et que la France ne
réussirait qu'à créer des causes de guerre, si
elle intervenait pour entraver cette inévitable
évolution.
Ces deux thèses semblent s'opposer rigou-
ïreusement l'une à l'autre; et M. Albert Tho-
)mas, quoiqu'il connaisse bien Hegel, n'a point
(essayé de les concilier dans une synthèse. Mais
isont-elles réellement contradictoires? Se con-
tredire, c'est énoncer des opinions contraires
'gur un même sujet. Or, M. Maurice Barrés et
:3M. Albert Thomas n'ont point parlé de la même
/jehose.
Quand on demande que les populations de
la Rhcinprovinz puissent se séparer de l'Etat
aprussien. auquel elles ont été annexées malgré
elles par les traités de Vienne et par lequel elles
m'ont jamais été administrées comme elles le
souhaitaient, on >ne cultive pas un particula-
jrisme artificiel, on me travaille pas à semer la
jdiscorde en Allemagne, on ne fait ni œuvre
ide iguerre, .ni œuvre de réaction. L'on réclame
'(simplement, 4u profit de plusieurs millions
jd'A'lkmands que l'Etat prussien a exploités et
brimés pendant un siècle, l'application des
(principes pour lesquels les alliés ont combattu.
Loin de créer une cause de guerre, on. s'efforce
Ide supprimer une injustice qui a puissamment
fcontribué au conflit de 1870 et à celui de 1014.
(N'a-t-elle pas mis toutes les immenses ressour-
ces métallurgiques et stratégiques du pays rhé-
nan sous le contrôle de l'Etat prussien qui, par
son aristocratie, par sa bureaucratie, par sa
finance, par toutes ses institutions, par toutes
ses formes d'activité, repose sur cette concep-
jtipn que la guerre est une source légitime de
bénéfices, une industrie nationale?
La centralisation de l'Allemagne est inévi-
table? C'est une affirmation qu'il faudrait discu-
ter en.détail. Il ne suffit pas qu'elle concorde
avec- les enseignements de Karl Marx pour
qu'elle nous apparaisse comme une vérité révé-
lée. Contrairement aux théories sozialdemo-
ifcrates, qui feraient de l'homme un rouage, de
•la société un mécanisme, et de l'indépendance
ide volontés individuelles, bien plutôt que de soi-
disant nécessités immuables. Nous nous refu-
sons à définir l'évolution d'un peuple par une
5e ces formules catégoriques qui évoquent une
jidée simpliste et un phénomène définitif. Dans
dlorganisme vivant qu'est une société humaine,
chaque action provoque une réaction et chaque
jtendance n'a qu'un temps.
Mais le problème n'est pas là. Il ne s'agit pas
Jde savoir si l'Allemagne sera plus ou moins
jcentralisée. H s'agit de savoir si elle sera plus
iou moins prussifiée. On peut dire des Etats-
Unis aussi qu'ils tendent vers" la centralisation;
mais, parmi les Etats de l'Union américaine,
il n'èn est aucun qui soit doté d'une structure,
d'une prépondérance, d'une ambition capable
de lui faire jouer le rôle néfaste que l'Etat prus-
sien remplit dans le Reich. Quand même les
anciens Etats confédérés de l'Allemagne n'au-
(raient pas conservé plus d'attributions souve-
raines que n'en possèdent les Etats au drapeau
îétoilé, nous pourrions être rassurés si chacun
d'eux était pénétré d'un esprit démocratique
'comme le sont les Etats américains, et si leur
Ensemble constituait comme en Amérique un
corps libre et équilibré. En Allemagne, que
voyons-nous, au contraire? L'Etat prussien de-
meure incorrigible et dominant. C'est au profit
de la tradition prussienne, de l'hégémonie
prussienne, que tournent tous les changements
iflui acheminent l'Allemagne vers la centrali-
sation.
C'est là un fait, visible pour M. Albert Tho-
mas, aussi bien que pour M. Maurice Barrés.
('Devant ce fait, comment-deux boas. 'Français ne.
̃ seraient-ils; jB&Sjd'&CGOtdt •
DEPECHES .TELt6MPRtgDES"
-DES "cQRnESPONDANTB PARTICULUmS DU .ETUI»»
B'uoarèsi, 3G août.;
La Roumanie nouvelle a fêté le 26 août le se-
cond anniversaire de la victoire roumaine de Ma-
racesti contre les armées de-Mackensen.
Ottawa, 30 août.
Le tribunal chargé de contrôler la vente du
papier a décidé que les fabricants de papier de-
vraient rembourser aux journaux un trop perçu
de 150,000 dollars, pour papier vendu entre' le
i" juillet 1915 et le 30 novembre 1918, le tribunal
ayant abaissé le prix de 69 dollars à 66 par tonne.
LAJUSTEJV1ESURE
Mgr M-aurin, archevêque de Lyon, primat des
Gauies, vient, dans un écrit adressé aux fidèles.,
de s'expliquer sur les élections et sur, 'l'union
sacrée. Il s'est exprimé avec une hauteur de
vues et une largeur d'idées qui, &i elles s'im-
̃pose-rut avec une autorité souveraine à la .sou-
mission des catholiques fervents, &e recom-
mandent à la raison de tous avec la force d'une
démonstration pleine de mesure.
Quel est le devoir électoral des catholiques?
Mgr Maurin fait remarquer qu'ils n'ont pas
seulement le droit légal, mais aussi l'obligation
morale de voter. L'abstention est une faute;
c'est une manière de désertion civique. Cette
recommandation essentielle ne s'adresse pas
aux seuls catholiques. Tous les électeurs de-
vraient en faire leur profit. Si ne pas voter est
une faute, « mal voter -serait une faute plus
grosse encore ». Qu'est-ce' que bien voter?
L'émanent prélat répond à cette question
nette par une explication franche. Il ne recule
pa'a devant l'expression de toute sa pensée, mais
il la formule en termes à la fois si justes et sii
modérés qu'en respectant des convictions légi-
times, on se félicite de 'les entendre interprétées
dans une forme qui ne saurait choquer aucun
contradicteur. Un catholique ne peut « habi-
tuellement » voter que pour les candidats prêts
à défendre les droits de la religion et de la
famille, résolus « à ne pas ignorer systémati-
quement l'Eglise et son chef .>. Ici l'hypothèse,
que fait Mgr Maurin, d'un électeur catholique
̃répuWLcadn « Je suis républicain, j'entends
ne donner ma voix qu'à des hommes. ne faisant
aucune opposition au régime qui a mes pré-
férences. » L'archevêque de Lyon, se souve-
nant de la parole du Christ et rendant à César
ce qui lui appartient, reconnaît à cet électeur
ce droit imprescriptible, à la condition que las
candidats sur lesquels se portera son vote se
gardent de confondre la République, la liberté,
l'égalité avec les lois qui ne sont pas le miroir
fldele des droits égaux de tous les citoyens^
Si donc l'électeur catholique se trouve en .pré-
sence « d'une liste sérieuse de candidats prêts
à défendre intégralement l'idéal de justice et
de progrès social proposé par la doctrine 'oa-
t'holique », c'est pour elle qu'il doit sans hési-
tation voter. Devra-t-il donc s'abstenir si sa
circonscription ne lui offre pas cette liste par-
faite? Non pas. Et c'est ici qu'avec une S'agesse
dont on doit le féliciter, l'archevêque de Lyon,
condamne,- en termes exprès, cette .politique du;
pire, qui fut, à certains 'moments, le fin "du -fin
de quelques esprits subtils et de quelques con-
seillers m'aladroits. Politique fausse dans son
principe, oblique dams ses moyens, chimérique
ou, funeste dans ses résultats. « Vous gardant
bien de vous abstenir et de pratiquer ce qu'on
est convenu d'appeler la politique du ipire,
mande le cardinal aux électeurs catholiques,
vous choisirez de préférence Ja liste dont le
programme se rapproche îe plus du vôtre. »
•C'est donc l'union conseillée, autorisée, avec les
républicains tolérants pour qui le sectarisme
n'est pas le dogme invariable.
L'union ainsi pratiquée, c'est l'union la phis
large entre tous des Français de bonne foi. Ellle
met d'abord au premier rang et qui pourrait
s'en étonner, sauf des .pharisiens? le respect
des opinions personnelles, politiques ou reli-
gieuses. C'est à les faire triompher d'abord que
'tout citoyen a le droit et même le devoir de
s'attacher. Mais s'il ne peut leur assurer le
succès « initégral », il lui est permis et' il lui
est recommandé, tout en réservant dans îe
sanctuaire inviolable de sa conscience person-
nelle la règle vivante de ses convictions, de se
rapprocher des hommes dont les doctrines sont
voisines des siennes. Il y aurait donc des grou-
pements, les uns associés par des idées. sem-
blables, les autres unis par des idées voisines.
Les uns conservant leur propre programme, les
autres établissant un programme moyen,
pourraient, sans friction, organiser une action
harmonique dans une vaste union nationale,
comme des cercles plus étroits sont inscrits
dans une 4arge circonférence. Ainsi des ci-
toyenSi ayant tous combattu pour sauver ia
France, continueraient leur union désirable
pour assurer son progrès dans l'ordre.
»'
Chaogë et protectionnisme
La détermination des "effets que produit sur
le commerce extérieur d'un pays la tenue de
son change constitue un problème des plus
délicats, qui a été l'objet de multiples contro-
verses. La question de l'influence exercée par
Ja baisse du change sur l'exportation a notam-
ment donné et donne encore Heu à de vives
discussions. L'examen en est d'autant plus in-
téressant en ce moment que les fluctuations du
change sont plus amples, et les différences plus
grandes d'un pays à l'autre.
On entend souvent ddre que l'effondrement
du change peut exercer une action bienfai-
sante sur les échanges du pays où il se pro-
duit. Celui-ci, ajoute-t-on, jouit, de ce chef,
d'une véritable prime à l'exportation, puisque
ses aclieteurs étrangers peuvent s'acquitter d'e
leurs dettes avec des sommes d'autant plus
faibles que son change est plus déprécié. Et on
conclut que les marchandises importées dans
de telles conditions et soi-disant payées moins
cher risquent de faire une concurrence des
plus dangereuses aux produits nationaux..
Telle est la thèse soutenue le 24 juillet der-
nier, à la Chambre des députés, par notre mi-
nistre du commerce, à propos des importations
d'Allemagne. « La, perte sur le mark, a-t-il dit,
représente* ;eri ce 'moment 150 pour cent de sa
valeur en francs. C'est une véritable prime à
l'exp or dation accordée aux producteurs alle-
mands. » De même, M. Lloyd George a déclaré
à la Chambre des communes, le i8 août, que
les restrictions aux importations seraient abo-
lies à partir du 1er septembre, sauf quelques
exceptions et sauf, aussi, « le cas où les con-
ditions d'un change étranger inférieur au
change anglais donneraient à l'exportateur
étranger des avantages trop grands sur les
niairohés anglais ».
6i cette théorie était conforme à la réalité, il
suffirait à une nation, pour conquérir de vas-
tes débouchés, d'émettre une quantité. illimitée
de papier-monnaie. Aussitôt, le £hange bais-
serait dans des proportions également illimi-
tées, et les commerçante profiteraient d'une
prime à l'exportation contre laquelle les pays
à monnaie saisie se trouveraient dans rimpos-
sïbili't'é de lutter efficacement
Certes, personne ne soage_ à pousser la thèse
•:̃ susvfe.ee jusqu'à ces conséquences extrêmes.
Cel!16.pl :S6ra'te.nt~BQME~tïfi ~ue~ ~a~ï
séquent, une ©creùr se trouve nécessairement
à la basa du raisonnement qu] .lfftb.outit à iiu»*
paradoxe aussi évident. Cette erreur.. esï facile
à découvrir on part de la supposition que.
la monnaie du pays où le change est en ba-isse*
est dépréciée' seulement à rextérieur .et qu'elle,
a conservé à l'intérieur son ancien 'pouvoir
d'achat.
Or nous .avons eu l'occasion de montr-er que
de tous les belligérants les Etats-Unis seuls
avaient pu conserver une situation monétaire
normale. Partout ailleurs, chez les alliés aussi
bien que chaz l'ennemi, l'agent de la circula-
tion a été déprécié par des émissions succes-
sives de monnaie de papkr, à laquelle on a
donné le cours, forcé. Et partout les prix de
toutes choses se sont élevés au fur et à mesure
que baissait la valeur de l'instrument d'é-
change.
Supposons, à titre d'exemple, qu'un Italien
exporte pour 12,000 lire de marchandises en
France. Si le franc fait 20 0/0 de prime par
rapport à la lire, l'importateur n'aura à payer,
il est vrai, que 10,000 fi-ancs. Mais tes produits
qu'il aura achetés n'en vaudront pas davantage,
car si leur prix, dans le p-ays voisin, atteint
il2,O0O lire, c'est simplement parce que la
monnaie italienne est plus dépréciée que
da nôtre, et que son pouvoir d'acquisition
'est inférieur de 20 0/0, même en Italie. Donc,
ce pays n'aura nullement bénéficié d'une prime
à ̃rexipor.fcation, parce que son change Se sera
avili. Cet 'avilissement ne l'aura pas enrichi,
en lui ouvrant des .marchés nouveaux et en 'lui
facilitant ta vente, au dehors, de quantités -de
marchandises plus 'considérables.
Il convient, néaianjo-rns de dégager des Ahéo-
-ries dont- nous venons de naântrer ia base, er-
ronée une part de vérité. Tous les prix ne mon-'
tent .pas, en effet, en même temps que la mon-
naie se déprécie. De sorte que, par exemple,
l'écoulement de stocks constitués antérieure-
'ment à la baisse de Change pourrait se 'trouver
effectivement facilité, du moins pendant quel-
que temps. C'est d'à une exception. Le même
phénomène peut se produire pour des mar-
chandises qui,se trouvent en grande 'abondance
dans le pays à monnaie avilie, mais alors il
s'explique par l'abondance, c'est-à-dire la loi
de l'offre et de la demande, et non pas par la
baisse du change. Enfin, de coût de la main-
d'œuvre a généralement une tendance à s'éle-
ver moins vite que le prix des deniré-es et m-aa1-
chandlises, d'où possibilité, pour une nation à
monnaie, dépréciée, de produire à meilleur
marché que l'étranger, mais seulement pen-
dant une période nécessairement limitée, car
tôt ou tard la •main-d'œuvre renciher.it par suite
de réléviation du coût de l'existence. Une dé-
claration du ministre de la reconstitution ia-
ëustrielile, -faite à fa Ohanubre !le 22 juillet der-
nier, nous en fournit la preuve pour ce qui con-
cerne nos ennemis. « En Allemagne, dit M.
Loucheur, le charbon q'u.i avant Ha guerre valait
12 marks .vaut aujourd'hui 60 marks et va sans
doute être porté à 80 marks. » iGomme la
houille est abondante en Allemagne, cette
hausse ne peut évidemment être due qu'à celle
de la main-d'œuvre, conséquence, elle-même,
de la dépréciation du papier-monnaie.
Il ne faudrait donc pas que nos protec-
tionnistes invoquent la. baisse du change dans
certains pays étrangers ~à l'appui de leurs théo-
ries et en prennent prétexte pour réclamer de
nouvelles barrières douanières. Cette crainte
nistre du commerce a dit, au cours des déclara-
tions que nous avons citées plus haut, qu'une
taxe « compensatrice de la prime d'exportation
due à la dépréciation du mark » ayant été écar-
tée, le gouvernement « avait envisagé comme
moyen de protection de l'industrie française un
tarif général suffisamment élevé ». Sans comp-
ter que ce serait là un moyen singulier de lut-
ter contre la vie -chère, l'argument qui re-
pose, on l'a vu, sur un sophisme pourrait
fort bien être retourné contre nous par les An-
glais et les Américains, vis-à-vis desquels no-
tre propre change est chaque jour plus défavo-
rable. Et cependant, personne ne songerait sé-
rieusement à soutenir que, de ce chef, nous
profitions d'une prime à l'exportation. En effet,
le renchérissement des prix et de la main-
d'œuvre, dû en partie à l'inflation de la circula-
tion fiduciaire, élève sans cesse nos coûts de
production, de sorte qu'il n'est pas téméraire de
prétendre que notre monnaie est plus dépré-
crée encore à l'intérieur qu'au dehors.
Quant aux importations allemandes, des
précautions sont, certes, à prendre. Il est à
peine besoin de rappeler comment nos enne-
mis avaient fait de leur commerce un véritable
instrument de .guerre économique. On n'a pas
oublié comment, au moyen du dumpinq, offi-
ciellement encouragé, ils cherchaient à conqué-
rir les marches étrangers, comment ils y ven-
daient à meilleur marché que chez eux, et
même au-dessous des prix de revient, afin que
leur concurrence fût partout victorieuse. Pour
déjouer ces procédés déloyaux, il importe de
mettre en œuvre tous les moyens '"appropriés.
C'est sur ce, terrain, et non pas sur celui du
change, que la question doit être posée.
1 4&>
LA PAl X
Le traité de paSx
devant la comniîgsîoiï sénatoriale
La commission sénatoriale des affaires étran-
gères s'est réunie hier sous la présidence de M.
de Selves.
M. (Léon Bourgeois, rapporteur général, a com-
mencé la première lecture de son rapport.
Après une introduction, consacrée à établir des
responsabilités de la guerre, M. Léon Bourgeois a
abordé le chapitre des sanctions. Il a ensuite
analysé les conditions de la paix pour comparer
la situation do la France antérieure à la guerre
avec cette qui lui sera faite par le traité. Puis, le
rapporteur général a abordé successivement l'exa-
men des conditions territoriales notamment
celles relatives à la restitution de l'Alsace et de la
Lorraine et au bassin de la Sarre des garan-
ties, du. régime militaire allemand et des condi-
tions dans lesquelles sera effectué le contrôle.
Mercredi prochain, M. Léon Bourgeois poursui-
vra la lecture -do son rapport.
©ans Ses pays oceeapes
On mande de Wiesbaiaa `
Dès maintenant le trafic téléphonique et télé^
graphique entre les territoires occuoés et non
occupés a été rendu libre par les autorités fran-
çaises sous réserve d'un contrôle. Les téiégram-
mes ne doivent plus être soumis la censure:
Eie ïîréwSdcnl Ebert et le proSïtèute rlaénaa
Pendant son séjour à Munich, le président Ebert
a fait aux Dernières Nouvelles de Munich des dé-
clarations au sujet du Palatinat bavarois. Il s'est
déclaré convaincu que les efforts du docteur Haase
et de son petit groupe échoueront complètement
devant le bon sens du pays. Il a ajouté
Quant à l'idée, plusieurs fois exprimée, que la fonda-
tion d'un Etat tampon sur la rive gauche du Rhin pour-
rait exercer une force d'attraction sur l'Alsaoe-Lor-
raiae et favoriser les efforts de certains cercles de Lor-
raine pour obtenir l'autonomie au lieu de l'annexion à
la France, il faut reconnaître que cette idée n'a que très
peu de chances de se réaliser.
Au contraire, il faut prémunir la population du Palo-
tinat contre une telle manoeuvre et contre l'espoir, d'un
.soulagement financier de la part de l'Entente, dans le
cas où elle viendrait à se détacher du Reich.
La France, qui se trguve elle-même dans des conditions
hfigu favar.ajjlest.i}5.:î'9raifeaafe fflêiBS Rojjr. 5JB Btat*aat!
pçivdes concessions dont les frais devraient être: sup-.
jwr'^s par la France elle-même.
Eics ïiacMcmâs de Flwuac
On mande de Rome à l'agence Mayas
Les résultais de l'enquête sur les événements de
Fiame sont connus dans les milieux politiques. La
presse observe à ce sujet une certaine discrétion.
Quant aux milieux officiels, ils manifestent leur
confiance dans les décisions prises par la commis-
sion et sanctionnées pa& la Conférence de Paris.
lia font remarquer que déjà, d'ailleurs, les trou-
pes italiennes ont quitté en grande partie Fiume,
et ils expriment la conviction que les nouveaux
contingents réduits, appelés à remplacer les con-
tingents qui partent, assureront leur tâche dans
un esprit de vraie camaraderie avec les contin-
gents anglais, français et américains. Le. calme et
la tranquillité qui règnent à présent, disent-ils,
sont un gage pour l'avenir, et le cabinet Nitti tien-
dra la main à ce que cet avenir se déroule dans
l'harmonie des esprits et la collaboration des ef-
forte.
On mande d'autre part de 'Rome à l'agence Radio
La presse italienne cpnstete que les pourparlers
franco-italiens sont entres dans tour phase déci-
sive. iLes entrevues Nitt'i-Barrère sont interpré-
tées comme un témoignage de l'intérêt que porte
la France à une solution rapide de la question
adriatique.
On remarque que les entrevues Nitti-Barrère
coïncident avec l'arrivée du sénateur Marconi à
Rome.
La Nazione de Florence affirme que les entre-
vues Niittii-Baroèpé ont porté sur les derniers ac-
̃cor.ds à prendre pour le règlement des questions
intéressant l'Italie.
!Le Popolo romano se dit informé que, selon les
décisions prises pour Fiume à la suite des tra-
veux de la commission d'enquête, toutes les trou-
pes alliées et tours chefs sont' remplacés. L'Italie
ne pourra plus avoir qu'une "brigiadio d'iiifaiïtarie
e»*ïi «scaéiion diô-cavateKe.- Ces :foreës' seront éga-
les aux forc.es anglo-françaises réunies.
Au Sénat amérteealn
Le présiideiït Wilson a «ivoyé au Sénat amé-
ricain le traité relatif à -la (Pologne et l'accord sur
l'occupation du Rhin.
La commission sénatoriale des affaires étran-
gères a adopté encore trois amendements le
premier stipule que le représentant américain à
la commission des réparations votera seulement
sur instructions particulières des Etats-Unis; le
deuxième dit qu'aucune des colonies britanniques
ne participer à une décision relative à un
désaccord porté devant la Société des nations et à
laquelle l'une d'elles est mêlée; le troisième, ap-
prouvé par 9 voix contre 8, stipule que les Etats-
Unis auront autant de représentants à la Société
des nations que l'empire britannique.
Le sénateur Knox a prononcé hier devant le
Sénat' américain teii discours- où il a prêché le re-
tour, pour les Etats-Unis, à l'isolement d'avant-
gtferre- ©t. à d'abandon des puissances de l'Europe
occidentale.
M. Knox, qui est l'un des principaux chefs de
l'opposition au ppésident Wilson, qualifia le traité
de paix impos'é à l'Allemagne de « paix dure et
cruelle, dont tes clauses sont si sévères qu'eiHes
déduiront toutes îes ipossihiLités de réparation
suit lesquelles des alliés, cependant, comptent si
bîien ».
Après avoir affirmé que le traité « avait ea lui
plus d'une Alsace-Lorraine », 'M. Knox déclara
(i ri;.n'ésit pas difficile d® prédire 'ila criéation d'une
alliance entre l'Allemagne, la Russio et le Japon. Et
cette alliance, qui s'opposera à la Ligue des na-
iionts, sera assez forte pour détroi'ire en définitive
il'EuTope o&cideitïtà'le. Nous àvoas eu le 'tort d« ne
̃pas, abandonner- l'Europe à elle-m'ôme dés ta si-
gflîitûre de l'aranistice. Nous aunions dû, aflors,
'la^àser 'les puissances européennes régl'er leurs af-
fàipes politiques et la1 question des indemnités, et
nous cacutonner strictement dams une t&ch« cle
miod'érati'O'n, afin d'obtenir que, magrô tout, justice
soit rendue aux ennemis vaiiincus. »
Et, .pour conclura, l'orateui' adjura les Etats-
Unis de « l'ejcter Je 'traité de paix, de se désinté-
resser ides iafifaires ©uropéennps et de n'accepter de
d'AHeimagae ni une indemnité ni un territoire ».
Maradats américains
en AsSc-MîmcsBE'e et en 'H'nE'qnniic (?)
L'agence Radio reçoit la dépêche suivante de Washing-
ton que nous reproduisons sous réserves
On apprend, dans les milieux bien renseignés,
que la commisstori d'enquête aiméraçajiniejen AsieT
Mmenre, présidée par M. Crâne, qui vient de iren-
tper à Paris, d'emandera à la Oonf érence de con-
fia aux Etats-Unis trois mandats séparés en Sy-
rie, en Mésopotamie eLen Turquie; ceci afin de
are-pas soumettre aux 'menues lois des peuples dàf-
férents. Pour l'exécution de ces nramâats, l'envoi
d:e forces milita ires américaines n© sera .pas néces-
Bakô; les forces de .police indigènes seront suf-
fisantes, avec l'appui des Américains, pour assu-
rët ̃Pord're.
•La commission d'enquête estime que la paix du
̃mand'e pourrait être en danger si tes trois iman-
.dats n'étaiieriit pas accordés 'aux Etats-Unis.
Le laauê-aoïiîaEBîÛBsjaêire américain
in (:@ns~rmt~raopR0
De Washington au New-York Herald
:il. Œjansiïig, secrétaire d'Etat, annonce que le
contre-amiral Bristol a été nommé haut-commis-
saire des- Etats-Unis à Constantinople.
C'est, d'ailleurs, en vertu d'instructions du dé-
partement d'Etat américain que l'amiral Bristol a
prévenu la Turquie que les massacries des Ajimé-
niens' devaient cesser.
SiCS (sSfectlîs amsérJciiînas en Europe
M. Baker a déclaré devant la commission des
affaires étrangères de la Chambre américaine
qu'aucune décision n'avait encore été prise au
sujet de l'envoi de troupes américaines en Silésie,
et' qu'on se proposerait de maintenir 30,000 hom-
mes en Europe après la ratification du traité.
f]tap tSéSégatîo» des SoiaaEjesù Paris
Le bureau de la .presse roumaine à Paris nous.conj-
munique .l'iaformalion suivante
Une délégation des Souabes du Banat est arri-
vée ce matin à Paris, sous la conduite de 'M.
Etienne Frecot, ancien émigré français. Les socia-
listes souabes sont représentés dans cette dé-
légation par 'M. François Timon, également d'ori-
gine française.
fiiSi SSosnnnîifiîe ci le SSnmost
Un mémoire a été prësenlé à la Conférence de
la pair, dematidant le rattachement du Banat tout
entier à la Roumanie. Ce mémoire expose que
le Banat forme, .avec ses frontières naturelles,
Xi n unité géographique et économique indivisi-
ble, qui, jamais, n'a été morcelée au cours de
l'histoire; que les Houmains et les Souabes for-
ment ensemble plus des deux tiers de la popula-
tion du Banat et que l'application du principe des
..jjjàtiôualités impose le rattachement de cette pro-
ymeo à la Roumanie. Le mémoire contient égale-
iîie.nt un long exposé économique concluant que
Ja division du Banat aurait comme conséquence la
.jAiine'.de toute la province.
tl<éh SiloTJiSojtacs sic BBciSvcs ei îvt. asoaniînïiîc
"flJue délégation -représentant 132,000 Slovaques
.iifbitant le sud de ia Hongrie a fait déposer par
"Mv-Beaes, délégué tchétio-slovaque f' la Conférence,
lia mémoire tendant à ce que le territoire habité
̃ par eux soit rattaché à la Roumanie. Ce territoire
est limité au sud-^est par la nouvelle frontière
roumano-hongroise, au nord par le cours du Ko-
j rois, jusque et non compris la ville de Szarvas; à
l'ouest, par une ligne à l'est des localités
̃ Oroshaza, Mako et Apasfalva. Pour des raisons po-
litique-s et économiques, cette population, qui eut
a-subir toutes les persécutions de la Hongrie, veut
porter à la connaissance de la Conférence le vœu
de l'Assemblée nationale réunie le 13 juin à Bekes-
Csaba, qui décida à l'unanimité, en vertu du droit
des peuples à disposer d'eux-mêmes, de lier son
sort à celui du peuple roumain et de s'unir à lui.
Le gouvernement roumain est disposé si la' Con-
férence y consent à ascéder à ce vœu.
Mise eus Sî&as'ié des délégués de SaMazarie
,0n mande de Varsovie (officiel)
Les délégués de la 'Mazurio à Paris,. qui avaient
été arrêtés par les «autorités prussiennes et c'on-
damnés à un. an et demi de pr-ïsou. ont éié-relêcjiés
i*uti-(K(ice.du^raacéchaLjFjîch.' 1,
1
LES ÉVÉNEMENTS DE RUSSIE
Bombardement de Cvonsiadt
Suivant une information en date du 28 août
de Viborg (Finlande), un vicient bombardement
a été entendu mercredi, dans la direction de
Cronstadt. On pense qu'il s'agissait d'une attaqua
par la flottille aérienne britannique. On a ensuite
observé d'épais nuages de fumée au-dessus de
Gronstadt.
Selon un rapport officiel un aéroplane venant de
Cronstadt a été aperçu, jeudi, au-dessus de Teri-
joki. L'aéroplane. a jeté six bombes, sans résultat.
-aS– '̃
LES ÉYÊMENTS DE HONGRIE
Note du gouvernement à la Conférence
On mande de Bàle à. la date du 28 août
Mercredi, après la constitution du cabinet, les
ministres se sont réunis. A l'issue de ce conseil,
M. Friedrich, président du conseil, a adressé aux
missions militaires interalliées à Budapest une note
sur la' situation do la Hongrie en les. priant de
faire parvenir ce document à M. Clemenceau, pré-
sident de la Conférence de la paix.
Cette nofe, fort longue, reproduit, en le déve-
loppant, le communiqué officieux, publié dans le
Temps du 29 août. Elle se termine par l'appel sui-
vant
« Monsieur le président, afin de rendre possiblo
un travail fructueux, je vous prie de bien vouloir
faire en -sorte que les missions militaires séjour-
nant Budapest ne s'ingèrent pas dans notre po-
litique intérieure, et que tout au plus, elles nous
appuient en vue du maintien de l'ordre et de l'é-
tablissement d'un équilibre économique.
» Mon cabinet a décidé d'ordonner dans le plus
bref délai possible, au cours des trois ou quatre
prochaines semaines, les élections à l'Assemblée
nationale, et cela sur la base du droit électoral,
général, secret et communal.
» Chaque Hongrois reconnaîtra comme ayant
un caractère obligatoire le résultat de ces élec-
tions.
,» Afin qu'aucun doute ne surgisse sur le fait
que les élections à l'Assemblée nationale soient
en réalité l'expression de la volonté de la nation,
librement proclamée, veuillez envoyer en Hon-
grie une délégation pour contrôler les élections.
Dans la mesure du possible, des représentants so-
cialistes devraient aussi faire partie do cette dé-
légation.
» Les élections auront lieu dans les territoires
relativement auxquels un accord pourra être at-
teint avec le commandement des troupes royales
roumaines.
» Monsieur le président, jusqu'au moment où
nous pourrons déposer la direction des affaires
gouvernementales entre les mains de l'Assemblée
nationale, soit pendant la durée de notre activité
gouvernementale provisoire, nous voulons attein-
dre les buts suivants écrasement du bolchevisme,
rétablissement de la justice et de l'administration,
assurance de la continuité dans le ravitaillement
et la production, rétablissement complet et défense
de la sécurité, de la vie et de la propriété, ainsi
que l'égalité politique, enfin, préparation des élec-
tions de l'Assemblée nationale:
» Monsieur le président, nous vous prions de
bien vouloir soutenir notre gouvernement de la
manière la plus bienveillante possible en vue du
rétablissement de notre vie constitutionnelle.
» Recevez. monsieur de président, l'expression
de ma considération.
» Stephan Friedrich,
» ministre président. 1);
tes relations magyaro-roumaines
Notre fcorrespandant particulier nous télégraphie en
date du 28 août
Le docteur Isopescul Grecul, àncien procureur
impérial, député de la Bukovine à l'ancien Reichs-
rat autrichien, actuellement représentant diplo-
matique de la Roumanie à la commission de liqui-
dation ù Vienne, a fait, au retour d'un voyage en
Roumanie, au représentant d'une agence les dé-
clarations suivantes
« J'ai le sentiment que quand les blessures
faites aux Magyars par la perte de la Transylvanie
seront cicatrisées, de cordiales relations s'établi-
ront .entre la Hongrie et la Roumanie. Il est clair
que les peuples du Moyen et Bas-Danube forment
un tout économique. Plusieurs politiciens nota-
liles de Hongrie sont devenus sujets roumains et
contribueront à resserrer les liens entre Budapest
et Bucarest. Peut-il y avoir un accord politique ou
économique plus étroit? On ne peut le prédire en-
core avec certitude, mais la possibilité n'en est pas
exclue. Je pense qu'une union douanière peut être
réalisée entre la Roumanie et la Hongrie dans
l'intérêt des deux Etats voisins. C'est un fait que
des efforts ont lieu en vue de réaliser une étroite
alliance entre la Hongrie et la Roumanie.
o,
LES ÊlfSREMEBTSJE HÀUTE-§ÏLÉSIE
Déclarations de M. Korfanty
Notre envoyé spécial à Berlin a obtenu une in-
terview de M. Korfanty, ancien député polonais
de la Haute-Silésie au Reichstag et président de
la mission polonaise chargée de négocier le retour
des territoires à la Pologne. En voici les pas-
sages les plus caractéristiques
« Depuis sept mois, me raconte M. Korfanty, la
Haute-Silésie subit les rigueurs de l'état de siège
appliqué avec férocité par Hœrsing. On violente
les Polonais, tandis que les Allemands jouissent de
toutes les libertés. Des centaines d'arrestations de
Polonais ont lieu tous les jours accompagnées de
sévices graves. Des milliers de Polonais ont dû
repasser la frontière, parce qu'ils redoutaient
d'être fusillés ou pour le moins emprisonnés. Le
nombre de ces fuyards est tellement grand que
nous avons pu les enrôler dans un corps spécial
silésien. La Grenzschutz prussienne règne bruta-
lement dans tout le pays qui sera soumis au plé-
biscite. Elle opère des perquisitions, elle maltraite
môme les femmes et les enfants; elle pille et elle
massacre lâchement nos infortunés compatriotes.
Ces forfaits n'ont pas affaibli le mouvement polo-
nais, ils l'ont exaspéré. Privé de ses chefs, le peu-
ple polonais s'est soulevé contre ses oppresseurs,
particulièrement contre- cet ancien agitateur so-
cialiste Hœrsing qui applique à une province
où 80 0/0 de la population est polonaise, un ré-
gime de terreur insupportable. Ce qui caractérise
la situation, c'est que tous les ouvriers, sans dis-
tinction de parti et de nationalité, protestent contre
l'administration prussienne. Les soulèvements qui
ont eu lieu ces jours derniers ont eu un caractère
spontané, ils mettent en mouvement des ouvriers
munis d'armes arrachées aux soldats prussiens.
La cause initiale de l'émeute fut un fait révoltant
survenu dernièrement à Myslowitz. Sans aucune
provocation, la Grenzschutz tira sur des mineurs
qui attendaient paisiblement le payement de leurs
salaires. Il y eut 7 morts et une vingtaine de
blessés. Comme obéissant à un mot d'ordre, à
Zalaz et à Halemba, les soldats attaquèrent les
ouvriers désarmés; partout il y eut des morts et
des blessés.
« Nos compatriotes arrivés ce matin à Berlin ra-
content qu'ils ont .assisté, à l'exécution, ?ans juge-
ment, de seize Polonais, dâns une seule localité.
Des atrocités analogues ont lieu partout. »
Les Allemands veulent exterminer tous les Po-
lonais avant le plébiscite. Les Allemands pré-
tendent qu'eu Silésie il y a une agitation bolche-
viste. C'est faux. Il y a une quinzaine de sparta-
kistes allemands envoyés de Berlin avec des Rus-
ses et des renégats polonais. Tout le monde les
connaît et les montre au doigt, on sait qu'ils sont
les agents provocateurs du gouvernement dé Ber-
lin. M. Korfanty ajoute d'une voix attristée
« Les Polonais voient clair dans le jeu des Alle-
mands, aussi ne peuvent-ils réprimer un senti-
ment d'amertume vis-à-vis des puissances de
l'Entente qui laissent les Prussiens les tyranniser.
Il faut absolument venir à notre aide. Il ne suffit
pas d'envoyer une commission alliée en Haute-
Silésie, il est indispensable d'y organiser un gou-
vernement provisoire mixte polono-allemand.
Nous réclamons également l'évacuation immé-
diate du pays par les troupes prussiennes, et
comme conséquence, l'abolition de l'état de siège
et la cessation des violences et des massacres. Si
les alliés ne peuvent pas assurer l'ordre en Haute-
Silésie par leurs propres (forces militaires, ils
.dojy^oi; antorjsejB ^'occupation du ©axs jpaç le&
troupes polonaises, avec mandat des puissances
alliées. Il faut agir rapidement; les Allemands ne
peuvent plus assurer la pacification du pays. Si `
la population ne reçoit pas satisfaction, c'est l'a- ̃•
narchie,. particulièrement dans le bassin houiller
où la grève continuera. » A. de G.
̃<>̃
LA RÉVOLUTION EN ALLEMAGNE
Ce qu'on voit et ce qu'on entend à BsfIIe
(De. notre envoyé spécial)
BerliDi 26 août.
Des Allemands bien intentionnés m'assurent que
d'Ailtemagne ne songe pas à une p-roctoaime irevan- t
che, que la formidable liquidation de son impéma-
î'isme vaincu la laissera pauvre, désarmée, ave^
des frontières ouvertes aux invsskxnB de 'Jes-o,
comme de l'ouest.
« Nous sommes une nation démembrée, ruinée,
humiliée, reléguée au dernier rang des puiissan-,
ces >européenn'e>s par" la fali des Hobenaoïltorni et
par l'ineapaoité de nos chefs militaires », me dé-
claire un journaliste influent. Et il se plaint amè-
rement de ta défiance que rAilfemagne ireincoîi'tire
auprès de. la France. « Vous me nous renvoyez pas
nos .prisonniers parce que vous craignez qu'ils ne
viennent grossir 'les contingente de 4a Reichs-
wehr. Nous attendons avec angoisse le retour de
ces êtres qui nous sont chers et quii veulent toa-
vai'ltler au relèvement du pays. »
N'importe où vous allez, vous n'entendiez qu'a
des plaintes et des réerirmoiations, HiUilile part vous
ûe 'rencontrez l'homme politique capablei dejrani-,
mer le travail' pour prévenir la catastrophe inévi-
table., Noske, dont je vous ai souvent exposé le a
projets, n'a, pas plus que ses collègues, de pro-
gramme gouvernemental II veut conserver le pus
de .it/roupes diLseipdiiiiées ipour rester et résister.
Il n'est ai>i arrêté par des scrupules "mi gônê par .les- r
textes de doi état de siège, ainrestatioms, exécu-
tions sommaires et les mitrailleuses en perma-.
nicnoe, il ne sort pas1 de là. Par une étriainge aberra-
tion d'esprit, il ne comprend pas qu'en répétant-
que l'ordre peut uniquement être assuré par les
sturmtruppen (les troupes de choc),qu'on envoie
de Muiniich à Hambourg, de Cheminte en Silésie,,
redoutant toujours que les spartakistes ne profi-
tent de d'afCaMiss-emeiat momentaoé d'urne garnii-
son pour y donner te siigîial du oomtet, il fait
l'aveu désolant qu'on ne peut pas de longtemps
compter sur du pa-oification de rAMemagme et en-
ooipe moins sur une (reprise du teavaid.
Noske, comme Erzberger, a un ibuireau de pro-
pagande très bien organisé. Ses communiqués nous °'
prédiisenit, depuis quelques jours, am grand mou-
vement communiste pour cet hiver, quand il m'y
ouïra pas de charbon et quand; les viwes seront
rares à cause des difficultés Idiëe transparts. On
siigmaile une recrud'escence de da propaigaind'e révo-
l'utionnalre dans l'es grandes villes de Prnisee et
aussi en Bavière, où Noske retournera, bientôt se-
couer le gouvernement de Muiiich, représenté
comme faible et hésitant. On a constaté égale-
mient, qu'insbruiits par leurs ailliés m'oscovites, des
commun istes aUemainds aviaient adopté les métho-
des terroristes pour se débarrasser des faux frères.
L'un d'eux a été étranglé à Berlin et jeté dans le
canal, où stijouroa, pendant longtemps, de corps de
Rosa Luxembourg. A Ghemmitz, 17 seaitân'edles ont
mystérieusement disparu et on ne doute pas
qu'elles n'aient été assassinées.
Quand on a épuisé cette question de la prochaine
révolution, de ses chances de réussite et des possi-
bilités de vaincre les communistes, on aborde
l'autre angoissant problème posé par le manqua
de combustible.
̃' Les nombreuses commissions qui ont étud'.é sa.
situation, ont conclu que dans six semaines la ca-
tastrophe se produira. Il faudra laisser éteindre les
hauts fourneaux et arrêter les trains. Les princi-
pales usines n'ont plus que des réserves de quel-
ques centaines de tonnes, les chemins de fer sont
approvisionnés pour 4 à 6 jours, il en est de même
pour les usines à gaz; quant au chauffage domes-
tique, il n'y a pas à y songer. Je n'insiste pas sur
ces exemples, qu'on pourrait multiplier. Je pré-
fère vous signaler tout de suite les conséquences in-
attendues que ces différentes commissions tirent
de cette situation critique, la plus critique depuis
la guerre, et la révolution. Elles concluent qu'il
n'est pas possible d'accorder aux mineurs du bassin
de la Ruhr Ja réduction immédiate de la journée
do travail là six heures, mais ajoute le rapport, il
est à craindre qu'alors une nouvelle grève ne
vienne donner le coup de grâce à l'Allemagne. Seul
le député Vœgler a osé proposer à Weimar une
prolongation temporaire des heures de travail,
pour augmenter la production; du charbon et em-
pêcher un arrêt de la vie industrielle entraînant
un chômage général, la famine et la jacquerie. Le
gouvernement, qui a fait voter toute vapeur une
série de projets de lois financiers, dont le premier
résultat a été une panique dont le cours du mark
a subi le terrible contre-coup, n'a rien fait pour.
prévenir cet effondrement économique qu'il con-
sidère probablement comme l'inévitable pendant
de la banqueroute. Périsse le monde plutôt que de
toucher aux huit heures marxistes Et pour dé-
tourner l'attention du public, des officieux socia-
listes nous révèlent que le charbon abonde; il
s'accumule sur le carreau des mines et ce sont
uniquement les moyens de transport qui font dé-
faut. Et pourquoi manquent-ils ? Parce que la
Franco a pris à l'Allemagne ses meilleurs la-
gons et ses plus puissantes locomotives, lui laissant
un matériel roulant délabré qu'on ne peut pas
réparer. l.
Les Allemands sont ce qu'ils sont et rien ne les
changera. L'Entente et surtout la France doivent
se rendre compte, par ce qui se passe, actuellement
du Rhin à la Vistule, des difficultés sans cesse
renaissantes que rencontrera l'exécution du traité
de paix. L'Allemagne démoralisée et intoxiquée
par le poison marxiste, n'a pas trouvé un de oes
hommes éminenfcs qui jaillissent pour ainsi dire
du sol national après les grands bouleversements
historiques, pour liquider le passé et inaugurer
une politique de réalisations et de réparations qui
seule pourrait faire obtenir aux agresseurs de
1914 l'absolutron et la confiance du monde civi-
lisé..
Il faut que rAllemagne donne dès preuves de sa
bonne volonté, qu'elle travaille pour acquitter la
lourde dette qu'elle a contractée envers la France
et qu'elle renonce aux errements actuels qui abou-
tiraient à un véritable suicide économique. Il
nous priverait des fruits de la victoire et nous
ruinerait complètement. En tous les cas, il faut-
suivre attentivement le cours des événements, s'ar-
mer de beaucoup de vigilance et de défiance, et se
rendre compte que malheureusement les Alle-
mands font preuve d'une insouciance très inquié-
tante pour nous autres Français. Ils disent « Au
bout du fossé, la culbute. » Ou bien, comme les
députés à Weimar, quand on a hissé le nouveau
drapeau de la République impériale » « Le
passé était d'or, le présent est rouge et l'avenir;
est noir. » A. de Guillervûle.
DANS LE PROCHE CRIENT
Les israclites et les musulmans en Macédoine
On mande de Salonique
Les journaux Puevlo et Havadisse, organes des
communautés israélibe et musulmane de Macé-
doine, ont exprimé leur reconnaissance à l'égard
des autorités greoques, pour les faveurs accor-
dées aux israéïites et aux musulmans, ainsi que
pour l'exemption du service militaire qui leur ij
été accordée moyennant une taxe d'exonération-
Les droits politiques des Israélites
On mande de Bucarest
Par décret royal, le délai pour les déclarations
des israélites de l'ancien royaume en vue de l'ob-
tention des droits politiques est prolongé de trois
mois pour ceux qui se trouvent dans le pays, et der
sept mois pour ceux qui se trouvent à l'étranger.,
Pour ceux qui sont mobilisés ou prisonniers, ca
délai sera de cinq mois après le passage de l'ar-
mée sur -le pied de paix ou après leur rapatrie-
ment.
Le brigandage en Turquie `
On télégraphie de Salonique à l'agence des Balkans '•
Le brigandage s'étend de plus en plus dans les
régions dïsmidt et d'Ada-Bazar. Des bandes ont
attaqué le gouverneur d'Ismidt et le sous-gou-
vemeur d'AMarBazar, fflii- faisaient uae tournée
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