Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-08-30
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 137484 Nombre total de vues : 137484
Description : 30 août 1919 30 août 1919
Description : 1919/08/30 (Numéro 21236). 1919/08/30 (Numéro 21236).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2437502
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
er. « ÎDB TEMPS, 50 âooe 1W9.N
considérable de tonnes. On évalue la prochaine
.Jnéeolte à plus de 100,000 tonnes.
La Belgique, qui était productrice de pomme®
de terre avant la guerre,- a pu rawnëdàatei«ent
lexpopter, et .de nombreuses licences ont été don-
nées pour le nord, d'e.la France et pour le ravi-
taillément de l'armée' britannique, soit 1,200 ton-
ïies par semaine.. Les prix n'ont pas été relevés
du fait de ces exportations, qui ont .porté aussi
>uf les. primeurs et les fruits. Le ministre a un
système pour accorder les licences sans nuire à
3a consommation locale il fixe îe .pourcentage
qu'il est permis d'exporter d'ans les différentes
•branches de la production et il' ne délivre une
lioencé- que si le -.producteur établit la livraison
à- Firitérieuir des quantités do marchandises pré-
vues par le' règlement. Ainsi, si l'exportation per-
-imi®e est, fixée à un quart, il faut livrer trois
.wagons en Belgique pour pouvoir en exporter un.
i« En somme, conclut le ministre, nous avons
3e® quiantités nécessaires; mais les prix restent
jélevés. Quant aux achats, je les conclus avec des
crédits à l'étranger, ce qui remédie au change.
Mais il ne faut pas mettre en parallèle la France
.iet te Belgique. On ge sert trop souvent des uns
pour critiquer les autres. Tout est relatif. Nous
n'avons que 7 millions d'habitants et nous n'avons
• pas des problèmes- complexes à résoudre, comme
en France. Pour les tnansporte, notamment, nous
possédons Anvers, port d'attache de toutes espèces
de commerces, le transit est libre et le coin le plus
éloigné de la Belgique' n'en est distant que dùn
quart ée journée. » ~fttueil-
Pour les vêt/emeoïts, .'la Belgique possède .àctoeil-
tomen/t des s>f/Ocks importaiife près de 40 mil-
lions, mais il y des vêtements usagés, et
les .po'pUilatioHs sont 'exigeantes.
En ce qui concerne la répartition, le gouverne-
ment revend aux négociants et aux coopératives qui
acceptent le contrôle. Une commission fixe les prix
̃à la production, chaque semaine. Mais il existe en
̃ •Belgiquô les mêmes inconvénients qu'en France
'le consommateur n'entend pas se dénainger, «t ne
veut faire aucun effort. Pour réprimer la fraude,
te ministre a déposé oon p'rojet de toi donnant le
«droit aux parqueta de fermer 'les magasins c'est
!la mesure 4a plus radicale à laquelle, on ait Te-
cours.
M. Wauters a bien voulu m'indiquer l'état ac-
tuel du chômage, qui est la question :1a plus grave,
'actuellement encore, en Belgique. Le comité na-
tional n'a cessé d'augmenter ses secours, qui
étaient insuffisants pendant .'la guerre. Les ou-
wiers, les petits bourgeois étaient secourus au to-
tal 800,000 familles, représentant 2,300,000 per-
sonnes. Le secours A donnait droit à 14 fr. par
quinzaine, Je seiïOWS1 B à 21 fr, au chef de famille
̃et 10 fr. 30 pour les aatoes personnes du ménage.
On dressait le tableau des ressources et l'on im-
munisait 75 0/0 des salaires. On a isu,coes9ivemient
réduit l'immunisation- des salaires à 50 0/0, puis
en a écarté les s*eoourus qui reprenaient le tra-
iyail, les fonctionnaires et employés, par exemple,
pour ne plus garder que les chômeurs ayant réelle-
(tn'ent une profession. Les autres étaient renvoyés
;àux bureaux de bienfaisance. Le chômage, gui offû-
tta.it à l'Etat, en décembre 1918, 57 millions, ne
lui coûte plus actuel l'ement que 15 millions par
mois. Pour encourager la reprise du travail, on.
maintient tes secours pendant deux semaines et
.tMi immunise 50 0/0 du salaire.
Aussi la "reprise, dans certaines branches de
l'industrie est-elle très satisfaisante, notamment
dans l'industrie minière.- Le ministre m'indique des
chiffres établis aujourd'hui même par rapport à
la production do 1913, le pourcentage de produc-
tion dé charbon en juillet 1919 est de 95 0/0 dans
le Borinage et de 86,8 0/0 pour l'ensemble du
royaume, soit 1,659,450 tonnes en juillet 1919, con-
(tre 1,910,710 en 1913. L'augmentation de la pro-
duction en juillet, comparée à la moyenne du pre-
mier semestre, est de 252,280 tonnes et avec -le
•prélèvement sur les stocks existants la consom-
-mation est supérieure à celle des autres mois de
v41'5,0OO tonnes.'
Le ministre a pu résoudre un grand nombre de
conflits, du travail (près de 200), grâce à l'arbitrage.
[Voici son système aussitôt qu'un conflit se pro-
iduit, une commission d'arbitrage, présidée par un
'inspecteur du travail et composée mi-partie de
patrons, mi-partie d'ouvriers, est constituée. On
doit se plier aux décisions de cette commission. Si
les ouvriers ne se soumettent pas, on leur retire
•les secours du fonds de chômage; si ce sont les
patrons, au contraire, qui ne veulent pas se prêter
uux arrangements raisonnables, le secours de chô-
mage est versé intégralement aux ouvriers.
A côté de ces petits conflits, il y await de grandes
questions à résoudre, relativement aux salaires,
à la durée du travail, au droit syndical. Ces ques-
tions intéressaient les mines, la métallurgie, la
-mécanique, les services publics, les tramways. Des.
commissions nationales ont, été jt|stitH.;ées et elles
•examinent -]es'divers points'' dési; conflits. Elles
sont composées par moitié de patrons.et par moitié
d'ouvriers et elles prennent dés décisions valant
J3our tout le pays. Ces décisions ne sont pas léga-
es évidemment," mais elles sont généralement exé-
cutées. Actuellement la commission de la mécani-
que a terminé ses. travaux:
II résulte des précisions que m'a données M.
iWauters que la situation générale est relativement
satisfaisante et que si toutes les difficultés sont
iloin d'être aplanies en Belgique, de grands pro-
grès ont pourtant été réalisés en ces derniers
mois. La Belgique renaît elle travaille et se re-
iprend à 'espérer dans le succès de son inlassable,
effort. Georges Detry.
MOOTELLES DE L'ETRANGER
'GRANDE-BRETAGNE'
La lutte contre les spéculateurs
i-Notre correspondant de ^Londres télégraphie
r. Le ministère, des vivres annonce que le. plan pour
l'application de la loi contre les profiteurs est
̃achevé. Une commission spéciale va être chargée
immédiatement d'une enquête sur les agissements
'des trusts et autres groupements commerciaux
dans le commerce du poisson et sur. la destruction
de cargaisons entières de pqissons dans le but de
maintenir les prix. D'autres commissions seront
chargées d'étudier les prix. normaux de produc-
tion des vêtements, chaussures, mercerie, usten-
isiles de ménage, mobilier et matériaux de cons-
kruction et de déterminer les prix raisonnables
'(pour, ces différents articles.
",<,
'W ALLEMAGNE"
l rL'-anroiversaire de Sedan
-Cê'ministre prussien de l'intérieur Heine a dé-
iSidé d'interdire que l'on pavoise dorénavant à l'oc-
Icasion de l'anniversaire de Sedan. Voici la circu-
ijaire qu'il a adressée à ce propos aux présidents
̃ $e province:
Les anciens règlements ordonnant qu'au jour anni-
versaire de la bataille de Sedan l'on pavoise les monu-
̃ments publics ne répondent plus aux circonstances ac-
i tuelles en cette ère de profonde détresse. 11 ne convient
[ doas pas d'abuser notre peuple par des démonstra-
tions organisées en souvenir do nos anciennes. viotoi-
ires, et de le détourner de cette idée que tous ses actes
̃ «t toutes ses pensées doivent être tendus vers un nouvel
iavenir. En pavoisant les monuments publics, on risque-
iiait i de provoquer, dans la population, des malenten-
;dus et des conflits.
i.a révolte des trqupes allemandes à Mitau
'A propos de la révolte de la division de fer dans
!3es provinces baltiques, -le gouvernement fait les
(déclarations suivantes à la conférence de la presse
-iijerlinoise
40,000 hommes de troupe se trouvent encore en ter-
tritoiros non allemands. Ils représentent une troupe com-
f pacte et qui a fait ses preuves. Ils sont équipés de fa-
i çon excellante. L'état d'esprit de cette troupe est très
[hostile au gouvernement allemand, parce que celui-ci
rxepousse leurs exigences.
Les troupes, demandent en effet que l'on réserve aux
|of£Scîers et hommes de troupe de la division de fer
180 O/O des effectifs dans la Reichswehr définitive. Ceci
est impossible, par égard pour les troupes qui se trou-
IVent à J'intérieur du pays. Le gouvernement allemand
iéspère que -les troupes seront assez raisonnables pour se
rendre un compte exact de la situation générale. Il va
de soi que le gouvernement s'occupera du sort des sol-
xiats licenciés.. '̃̃'
(Parlant de la situation dans les provinces balti-
jques, le Vorwœrts écrit •̃
La révolte esb une pure action politique des milieux
qui cherchèrent à empêcher la signature du traité et
-tentent de sauver les -territoires de l'est perdus.
Les chefs du mouvement sont au service du gouver-
nement, et cependant ils cherchent à saboter la paix. Il
reste à voir si, Te gouvernement ne soutenant pas les
îtroupes allemandes de la Baltique, les agitateurs jette-
I iront Je masque ou battront eh retraite..
La nouvelle organisation de l'armée
Le Moniteur de l'armée, qui remplace le Moni-
teur :publié autrefois par le ministère de la guerre,
i-contient l'ordonnance du président Ebert déléguant
le commandement' suprême de l'armée au ministre
de la guerre, Noske, pour tous les cas où le prési-
dent n'exercé pas lui-même le commandement su-
prême. La responsabilité des mesures et des dé-
penses militaires incombe au gouvernement, qui
en répond devant l'Assemblée nationale.
Les billets de banque
Selon la Gazette de Voss, de nombreux experts
réunis au ministère des finances se sont prononcés
Sgffès, di^ugsion 'fipntce Je arpjet 4'eswiaciJlaiKei
des billets de banque et ont formé une sous-com-
mission spéciale composée d'experts banquiers,
qui sera chargée d'examiner les mesures à prendre
contre la fuite des capitaux.
Le ministre des finances annonce officiellement,
au sujet de l'échange des billets de banque, que
des négociations ont eu lieu ces jours derniers avec
de nombreux experts sur l'application de la loi
contre l'exode des capitaux. Après le résultat de
ces discussions, le ministre des nnances n'a pas
l'intention de faire procéder à l'échange des billets
allemands. Il a'a. jamais été question d'estampiller
les billets.
I^OtOGNE
Suppression du régime particulariste
en Posnanie
Notre correspondant particulier nous mande en date
du 27 août:
Depuis quelques jours, l'œuvre d'unification
des .différentes parties de la Pologne a fait
des progrès considérables. On a longtemps re-
proche, dans certains milieux, aux leaders
posnaniens de vouloir bouder le gouverne-
ment central de Varsovie par crainte de certai-
nes influences qu'ils auraient préféré ne pas voir
pénétrer dans leur province. Les mesures prises
dernièronrent signifient la fin des discussions sur
ce sujet. Dans la deuxième quinzaine d'août a é>te
abolie la prescription vexatoire qui obligeait les,
citoy-ans polonais venant de l'ancien royaume du
Congrès ou de Gailicie à demander des ilaissez-pas-
ser pour pénétrer en Posnatuie et à faire une dé-
claration à la police à leur lieu d'arrivée. Un mi-
nistre, 1© député Seyda, a été nommé- pour la Pos-
nanie, afin de -liquider îles affaires et_ institutions
particulières de cette province. De mûme, le con-
sisil suprém© de Posen a décidé de se supprimer
lui-même. Ainsi, sans chocs, sans heurts, disparatt
ce •véritable gouvernement d© fait éclos à un mo-
ment tragique de te 'lutte contre l'oppresseur et qui
a répondu à de multiples besoins. Il n'en a pas
moins constitué uno çertame gêne dans quelques
circonstances 'particulières pour le fonctionnement
régulier de la machine de l'Etat.
Simuitanément-, avec la nomtnation du minis-tre
̃pour ila Posnanie a été publié un décret suppri-
mant iTorganiisation particuilariste de l'armée de
Posnamiie et Ja soumettant à tous ̃égards au com-
mandement unique du gouvernement de Varsovie.
Lesmesuires en question n'auront sans doute pas
l'effet magique d'effacer toutes les différences pâr-
ticularistes ou les susceptibilités qu'une longue
v.i'e, dans des conditions politiques dissemblables,
a imprimées sur l'ancien tronçon de là Pologne,
mais il est certain que pour opérer ;}a fusion com-
plète d'es provinces de Posen et de Varsovie l'es-
sentiel a été fait.
Les. opérations militaires
On mande de Varsovie, en date du 28 août
Le foont polonais s'appuie actuielilemenit su? 'une
longueur de 350 kilomètres, s-uir J-a bairrièi'e formée
par les marais de la1- Poliésie, dont le prolongement
est la vallée de la Bérésina. D'autre part, les rou-
ges ayant renforcé récemment leurs positions' sur
la rive gauche de ce fleuve, les belligérants, sépa-
rés par la limite maf/ureilile, sont également proté-
gés par la configuration du terrain. Bien que les
Polonais n'aient pas leur offensive dans'cette
,direction, et aient tenté d© forcer Ue passage de. la
Bérésina, on ne prévoit pas de changements impor-
tants dans ce secteur.
Par contre, les troupes polonaises, avançant tou-
jours dans la direction de la Dvina, ont atteint la
limite de 'la province de Vitebsk. La région la-
eusbre, située au sud de la Dvina, est à pitôsenit le
théâtre des opérations 'les plus actives.
En. Volhynie orientale, J'action polonaise n'a
pour but que de protéger 'l'avance des troupes
ukrainiennes1; elles viiennent de faire, en effet, des
̃progrès très irem'arquables. "̃
HONGRIE
Les troupes roumaines à Budapest
On mande de Budapest en date du 27 août
Une division' roumaine, dont le rôle fut décisif
au cours des opérations sur la Theiss, est entrée
hier à Budapest pour relever uno divi6ion de l'ar-
mée d'occupation.
Le général Mardaresco, commandant en chef des
troupes de Transylvanie, a passé la revue de cetta
division près de la ville.
La population de Budapest, massée sur le par-
cours, â aocueiïli les roupes avec sympathie, et
à marqué une fois de plus sa satisfaction d'être
délivrée du bolchevisme. et d'être garantie contre
son retour. `
Évacuation de la capitale hongroise ?
La Chicago Tribune prétend que les Roumains
se prépareraient à évacuer Budapest et à se re-
tirer derrière la Tisza. Ils n'auraient attendu
pour le faire que la réparation du pont de Szol-
nok, détruit par les communistes hongrois.
A la légation de Roumanie, on n'a aucune confir-
mation de cette nouvelle. ̃ .T..
PAYS SCANDINAVES
La a Marseillaise. » au Slesvig
Une dépêche allemande, transmise par Copen-
hague, annonce que le comité allemand du duché
du" Slesvig a envoyé un télégramme au ministère
allemand des affaires étrangères,, protestant con-
tre la visite de la Marseillaise. Le comité consi-
dère cette visite comme une violation du traité de
•paix et demande au ministre de faire des démar-
ches auprès de l'Entente pour obtenir le rappel de
la Marseillaise. »
Après sa visite à Flensbourg, le croiseur Marseil-
laise est allé mercredi à Soenderbourg, où il a jeté
l'ancre devant la station navale allemande. A deux
heures, une députation danoise s'est ren-uue à bord
du croiseur où elle a été reçue par le comman-
dant Loyer et le professeur Verrier. La députation
s'est faite l'interprète des sentiments de profonde
reconnaissance que nourrit' la population, da-
noiso envers la France et ses alliés à qui les Sles-
vicois danois doivent la réalisation de leur grand
espoir.
Dans l'après-midi, un officier allemand est venu
protester contre la visite du croiseur. Le comman-
dant Loyer lui a répondu qu'il agissait d'après les
ordres du gouvernement français et qu'il ne pou-
vait tenir compte des protestations dé l'amirauté
,allemande, <.
L'Alsace et la Lorraine libérées
La valorisation et le recouvrement des créances
en Allemagne
On nous éorit de Metz
Le- 26 août s'est tenue dans les bureaux du mi-
nistère à Strasbourg une importante réunion des
représentants des chambrés de commerce, des éta-
blissements financiers et des grands syndicats in-
dustriels, à l'effet d'examiner le régime des dettes
contractées avant l'armistice par des débiteurs al-
lemands et arrivant à échéance à l'entrée en vi-
gueur du traité de paix. Celui-ci, on te sait, pré-
voit la création d'un office de vérification; et de
compensation pour le payement et le recouvre-
ment des dettes ennemies. C'est à cet office que
devront s'adresser les créanciers pour lo payement
des sommes qui leur sont dues, de sorte que toute
la correspondance privée se trouverait supprimée,
l'office de compensation renvoyai-t les dossiers à
une institution similaire à créer par l'Allemagne.
Le payement se ferait au taux de 81 fr. 34 pour
100 marks..̃ 1
A côté des réels avantages pour les particuliers,
tels que l'anonymat des poursuites, et une plus
grande homogénéité pour les recouvrements, ce
système présente des inconvénients dont les plus
sérieux seront la .lenteur de la procédure, les
retenues à effectuer pour couvrir les dépenses
qu'occasionnera le recouvrement, et surto t la di-
minution de la masse réalisable allemande pour
le payement" des dommages de guerre.
Si ce système ne devait pas être adopté, il res-
terait le système dit américain, qui prévoit un
accord direct entre le créancier et ie débiteur.
L'assemblée, entendue à titre consultatif, s'est
prononcée pour la création d'un offlqe de compen-
sation; ̃ Jei délégués ont été unanimes pour deman-
dur la fixation d'un taux de retenue tris réduit,
afin de prévenir de nouvelles pertes pour les
créanciers.
Les exportations en Allemagne
D'un correspondant :'̃
Le traité de paix oblige l'Allemagne à recevoir
pendant cinq ans, en franchise de douane, les pro-
duits naturels eu fabriqués originaires et en pro-
venance d'Alsace et de Lorraine. Les producteurs,
industriels, fabricants et commerçante ont ainsi la
faculté d'expédier libre de droits en Allemagne
une quantité de marchandises calculée d'après
la moyenne des ventes à la clientèle allemande
pendant la périod© 1911 à 1913. Les chambres de
commerce sont occupées depuis quelque temps à
établir la nature et la quotité des produits appelés
à bénéficier, de cette franchise et que le gouverne-
nient aura à notifier à l'Allemagne dès la ratifica-
tion du tx'aité de paix. C'est un travail considé-
rable, car il n'existe pas, en dehors des liquides
{vins et alcools), de statistique officielle sur les
exportations de marchandises alsaciennes et lor-
raines en Allemagne avant la guerre. On s'inspi-
rera, quant aux modalités, d'un précédent; au len-
dem'ain de la guerre de 1870-1871, il a fallu trou-
ver un mode analogue pour 'l'exportation de mar-
iChajjd'iefts. d3 Alsace. se m JLftïTjœê m. Fmnoe^liQs u
coafcmgents des maisons intéressées n-e tarderont
pas à être fixés.
Les fabriques de vins nouveaux des bords du
Rhin prennent déjà leurs dispositions en vue des
achats de vins bruts de la 'prochaine récolte qui
s'annonce abondante en Lorraine. Depuis la guerre,
ces fabriques n'ont pu utiliser que les clairets du
pays. Les stocks sont à peu près épuisés et les vins
nouveaux, comune d'ailleurs tous les vins en gé-
néral, ont atteint à l'intérieur de l'Allemagne des
prix fantastiques. Les clairets lorrains et les vins
d'Alsace pouvant être importés en franchise en
Allemagne; les viticulteurs du pays dés-annexé
trouveront là des débouchés rémunérateurs.
®mmmnome~oouvmadmmms~.meu
COLONIES ET PROTECTORATS
MAROC ':•'].'
Mesures administratives
Le Journal officiel du protectorat publie via
dahir portant création d'une taxe intérieure de
consommation sur les principales denrées. colorûa-:
les et leurs succédanés. Cette taxe devra, être pjpr'
çue à l'importation en laissant la liberté de circu-
lation et dé vente de ces produits.
Un autre dahir, dans le but d'assurer le ravi-
taillement du protectorat/interdit, outre la sortie
des céréales et des denrées accessoires, celle du
bétail, de la farine, du charbon et des tabacs.
Dans le Sous
Merrebi Itebo, élu prétendant en remplacement'
d'El Heiba, (récemment dé&édé, a entamé dans le
Sous la lutte contre l'allié des Français, Gourdafi
pacha de Tiznit. '1
De violents combats ont eu lieu.
Journée parlementaire
LA.GH^MBRE
Le régime des chemins de fer
M. Claveille, ministre des travaux publics, a,été
entendu hier par là commission des travaux pu-
blics au sujet de la proposition de M. Albert Tho-
mas relative à la nationalisation des chemins de
mas relattve à la nat ona des. chemins de
fer. •
Le ministre a exposé l'économie du projet de
réorganisation des chemins, de fer qu'il a soumis
à l'examen du comité consultatif et qui tend à la
régie intéressée.. •
La commission a pris aote de cet exposé et sta-
tuera sur le prejet aussitôt qu'elle sera saisie de
l'avis du comité consultatif.
D'autre part, la commission a interrogé M. Cla-
veille sur les causes de ,1a crise actuelle des trans-
ports et, notamment, sur les répercussions de l'ap-
plication de la loi de huit heures.
• En réponse a une demande d'enquête formulée-
à' ce propos par 'M. Châties Leboucq, lé ministre
des travaux publics a déclaré qu'il avait d'ores et
déjà lui-même ordonné cette enquête, à laquelle
procèdent actuellement différents membres du co-
mité technique, et qu'il en communiquerait les 'ré-
sultats h la commission.
SÉANCE DU JEUDI 28 AOUT
Le traité de pais:
La Chambre, présidée par itf. Paul Deschanel, a
poursuivi la discussion du traité de paix.
Les quatre oraiteunj qui sont intervenus, dans Ja
discussion, dont les contours se trouvent dès à pré-
sent ilxés, ont eu le mérite de 'la brièveté. Aussi
bien 'le sujet qui ne s© prête pas aux 'rajeuaiiesç-
ments commeaioei-it-'il quelque peu à s'éipuisar et
d'heure semible s'approchei» où le govvewain'en't
jugera O'ppor.ton de se faire entendre.
Df. de Gailhard-Bancel manifeste sa joie du re-
tour de l'Alsace et de lia Lorraine à 'la ïrance, mais
̃le résultat le plus patent du trai*6 toi paraît être
l'émiettement de l'Autriche-Hongrie et le resserre-
ment de d'unité allemande.
L'abolition des petites dynasties apportant une
nouvelle force à lempire et la nouvelle Constitu-
tion allemande est à cet égard symptomatique.
L'Allemagne n'a plus autour d'elle qu'une cein-
ture d'Etats pauvres et mal formés qu elle se pro-
pose certainement d'absorber un jour.
C'est une faute, qui semble avoir été voulue,
d'avoir conservé une Allemagne puissante.
L'orateur estime qu'on eût pu l'éviter, si les
avances de paix séparée faites par l' Autriche en
1&17 avaient été accueillies. Il Mlait pouirsuwre
uiné politique-" de détachèmeat de 'l' Autriche yîs-à-
vis de irAlilemagine, en attiraait dans son orbite Hea
Siliésiens, les Wiartembergeois, les Badois et des
Bavarois, en remplacement des Polonais, des
Tchèques et des Roumains qu'on voulait libérer.
Pourquoi vo l'a-t-on p as fait? C'est l'idéologie
wilsonieffloe, inspirée du jptrinoipe des nationalités,
qui en est cause. On n'a pas entendu les avis de
ceux qui ont signalé les dangers du principe des
nationalités et de l'unité allemande.
Mais si la paix aotuel' doit être une paix de vi-
gilance, ce n© doit jmus être une paix de déeouTage-
ni'&nt. Malgré ceirtaines lacunes, dont la plus grave
est l'absence de base religieuse dans le pacte de la
Société des nations, nous devons demeurer, pleins
d'espoir,
M. Frédéric Bru.net, socialiste unifié, comparé au
début de son exposé la psychologie du peuple alle-
mand celle du peuple. français à la veille de la
guerre.
La France était profondément pacifiste. Mais
l'Allemagne, dans son ensemble, et l'Autriche
étaient pour la guerre. Et les socialistes ̃alle-
mands, qui avaient montré tout d'abord quelques
hésitations, ont voté les crédits de guerre.
Leur erreur pèse aujourd'hui, dit- il, sur l'hu-
manité tout entière. V
Les socialistes français ont fait leur devoir. Ils
ont défendu notre pays .contre l'envahisseur et la
barbarie.
L'orateur aborde ensuite l'examen du traité.
̃ S'en dégage-t-il la conclusion logique que nos
combattants attendaient? En aucune façon.
Ils escomptaient la fin des armements, la dispa-
rition de la guerre, l'union des peuples.
Le traité ne satisfait ni nos intérêts matériels ni
nos aspirations de justice.
A ceux-qui comptaient sur la fi\e gauche.«àu
Rhin, il rapporte que des désillusions.Au point de
vue financier, il ne nous donne pas la certitude que
nos ruines seront relevées. A une frontière qui au-
rait violenté la volonté, des peuples, le gouverne-
ment a préféré la garantie morale de traités d'as-
sistanoe avec nos alliés. De cela, M. Frédéric Bru-
net le félicite.
Mais il eût voulu que la Société des nations, ac-
cueillie tout d'abord aveo des sourires d'incrédu-
lité, fût plus fortement constituée et qu'elle dis-
posât d'éléments da contrainte à l'égard des na-
tions demeurées belliqueuses. II eût souhaité
également la création d'un fonds commun de dé-
penses.
Le partage des'colonies allemandes, la politique
à l'égard de lr. Russie laissent subsister par ail-
leurs des germes de conflit.
L'orateur rend cependant hommage ï. la modé-
ration dont a fait preuve le gouvernement fran-
çais au cours des négociations et dans le procès
qu'il intente aux mpérialismes des alliés; il n'hé-
site point à proclamer notre désintéressement
Mais dans l'ensemble, il considère le traité
comme insuffisant, et il en laisse au gouverne-
ment « et la gloire et la responsabilité v.
M. Pierre Rameil fait vibrer la corde sentimen-
tale en rappelant l'héroïsme de nos soldats. Il ré-
clame pour ceux qui ont combattu dans les tran-
chées une pension équivalente à celle qui s'ob-
tient après quinze ans de service militaire. La
charge serait de 800 millions;. elle devrait être
couverte, d'après lui, par la Société financière des
nations. ••.
Il demande au gouvernement de s'employer à
réaliser cette idée et de ne point se borner à con-
finer nos soldats « dans le magnifique exil de la
légende».
Le vicomte Çornudet déclare que le retour de
l'Alsace et de la Lorraine à la France suffirait h. lui
seul à le déterminer à voter le traité. Mais il .re-
connaît que le traité oomporte pour nous d'autres
avantages la levée de l'hypothèque allemande sur
le Maroc, le rétablissement du Congo français dans
ses anciennes limités, l'acquisition de la meilleure
partie du Togo et du Cameroun.
Il estime cependant qu'il appelle certaines cri-
tiques, La question des règlements financiers de-
meure incertaine et obscure. Au point de vue po-
litique, on a commis l'eçreur de ne point rompre
l'unité allemande et d'ouvrir da nouveaux espoirs
a l'impérialisme germanique.
En ce qui concerne la frontière du Rhin, le gou-
vernement français a défendu notre intérêt natio-
nal d'une façon magistrale.
Pourquoi nos alliés ont-ils opposé une résistance
à nos réclamations?
La grandeur de notre victoire n'aurait-elle pas
réveillé chez eux des préventions séculaires, alors
qu'îl.fle s'agit pour nous que de garantir notre sé-
curité?
L'orateur exprime le regret que toute la question
de la paix n'ait pas été portée devant la Chambre.
Que vont devenir nos droits séoulaires dans le Le-
vant ? Aurons-nous un mandat en Syrie?
Il manifeste par ailleurs l'inquiétude qui lui
vient de ce que nos alliés aient pris une attitude
qui n'est pas celle que nous eussions souhaitée
les Anglais, en concluant «n traité avec la Perse;
Je jBrésideafc iWiteon^ea aiodifiaijk jea? «a ,aofce
d'initiative qui lui est propre, l'un© da ses qua-
torze propositions relatives à la, Turquie.
Il conclut que, si le traité n'est pas parfait, il
est du moins perfectible, et il espère qu'il sera
complété par des avenants.
Élection d'un vice-président
Au début do la séance, la Chambre a procédé à
l'élection d'un vice-président, en remplacement de
M. Abél, nommé gouverneur général de l'Algérie.
M. Raoul Péret a été élu par 334 suffrages sur
344 votants.
De vifs applaudissements ont .accueilli la pro-
clamation du scrutin. •
lit:
̃IIOUVBLLBS DU JOUR
Le départ du général Pershtng
Le général Pershing quittera la .France lundi
prochain; il s'embarquera à Brest à bord du Le-
viathan.•̃̃
Des soni (retour aux Etats-Unis, te général se
rem dira à fiow-Yor>k .pour y recevoir te droit de cité'
que la vilte a décidé de 'lui accorder en témoi-
gnage d'e'gratitude; puis il gagnera Washington, où
il doit conférer avec le présidant Wilson.
Au cours d'urne conversation partiçuiMère qu'il
a eue hier, à l'issu© d'un déjeuner offert par tes
correspondants des journaux américajins à Paris,
le général Pershing, qui présidait, interrogé sur
ses projets d'avenir, a déclaré qu'il n'avait, aucune
ambition politique. ̃ u h
La commémoration
de l'intervention américaine
On sait que le 6 septembre prochain doit avoir
lieu, à la pointe de Grave, en Gironde, la pose de
la première pierre du monument commémoratif de
l'intervention américaine.
On a choisi ce point comme étant celui où le,
24 mars 1777 La Fayette mit à la voile pour aller
rejoindre George Washington, commandant des
troupes américaines.
Le président de la République assistera à cette
cérémonie.
Un groupe de députés vient de déposer sur le
bureau de la Chambre une motion tendant à ce
que celle-ci soit représentée officiellement à cette
cérémonie par «ne délégation de 25 membres.
Le consul général de Pologne à Paria
L'exequatur a été accordé à M. Bohdan Wydzga,
consul général de Pologne à Paris.
Ainsi se trouve complétée la représentation de
la République polonaise à Paris dont les intérêts
diplomatiques ont été confiés, comme on le sait,
au comte Maurice Zamoy6ki.
Le tricentenaire de Colbert
M. Georges Leyguee, ministre de la marine, ac-
compagné du vice-amiral Ronarc'h, chef d'état-
major général, du vice-amiral Tracou, directeur
des services du cabinet, de M. Henri Moyset, chef
du cabinet civil, du mécanicien en chef Masme-
jean, officier d'ordonnance du ministre, est allé oe
matin, à 9 heures, déposer sur le tombeau de Col-
bert, à l'église SainWEustaohe, une couronne de
ohône'ôt de laurier, ornée d'un ruban tricolore, sur
lequel est imprimée en lettres d'or l'inscription,
suivante « La marine française à Jean-Baptiste
Colbert, 29 août 1619-29 août 1919. »
Un .piquet de six marins portant la fourragère
et la Croix de guerre assistait à la cérémonie.
Les ports, les établissements maritimes et les
navires seront en fête. Une notice résumée par le
ministre de la marine a été lue aux équipages et
dans les jports, d'où nous extrayons les passages
suivants
Colbert mesura le pouvoir de la mer. U comprit que
politique commerciale, politique coloniale et politique
navale sont les termes d'un même problème dont la
solution fixe la destinée dea Etats.
Il créa une marine. Il fit de quelque épaves surna-
geant des trouWe3 civils de la Fronde une flotte digne
de la France et fonction de la politique 4e l'Europe
au milieu du dix-septième siècle.
En 1660, ia flotte d'Orient, qui tenait la Méditerranée,
était composée de 8 galères délabrées, et la flotte du
Ponant, qui gardait la mer Océane, était formée de
i2 vaisseaux dé haut bord; dont la moitié pourrissaient
dans les darses.
Les officiers et les équipages étaient dignes du maté-
riel. Tellement, que le vice-amiral de Nuehèases écrivait
« J'aimerais mieux garder les vaenes que de commander
a une armée ai mal réglée et disciplinée. » `
• Dix ans suffisent pour que -tout ̃change. En 1670, le
roi pouvait mettre en ligne 120 vaisseaux, 25 frégates,
25 flûtes, 26 brûlots et 21,000 matelots, 900 officiers et
13,000 soldats de marine.
En 1681, il avait 270 bâtiments, 1,300 officiers et
53,000 marins.
L'artillerie suivait la même progression. En 1668, la
marine disposait' de 1,040 bouches à feu; en 1674, elle
en comptait 6,460.
Nos bateaux de commerce reparaissaient dans la Bal-
tique, la mer du Nord, la Méditerranée orientale, la mer
des Indes et 'le sud de l'Atlantique.
La détresse de notre marine avait livré la mer aux
pirates bariiaresques qui infestaient nos cotés, brûlaient
nos maisons, pillaient nos ports, « et dévoraient insensi-
blement la substance du peuple ». Marseille elle-même,
dans les dernières années de Mazarin, en était réduite
pour se défendre, à faire appel au concours de capitaines
étrangers ou à louer une galère au mois.
Colbert, dès qu'il a constitué nos forces navales, or-
ganise des croisières contre les pirates, assure par ses
galères la police de la Méditerranée et ramène Tordre
et la sécurité sur nos côtes.
Plus tard, Duquesne coulera dans le port turo de
Chio les corsaires trlpolitaina qui s'y étaient réfugiés;
il bombardera Alger et se fera rendre les: prisonniers
français qui étaient retenus dans les geôles.
Notre marine, si déchue et si pauvre, qu'elle m'avait
̃pu rendre au duo d'York un mât qu'il avait prêté à un
de nos bâtiments désemparés, rivalise maintenant avec
les plus puissantes marines du monde. Notre pavillon,
devant lequel naguère aucun autre ne voulait s'abaisser,
sillonne fièrement les mers et est salué par les pavillons,
de toutes les nations. Nos chefs d'escadre, Beaufort, Vi-
vohne, Toùrville, Valbelle, Châteaurenault, Duquesne, se
mesurent aux plus grands-capitaines anglais, espagnols
et hollandais, les tiennent en respect ou les battent,
te 22 avril 1676, Duquesne éorase à Agosta la flotte
espagnole et ia flotte hollandaise. Ruyter trouve mort
dans cette bataille.
Le 2 juin, Vivonne détruit, à Palerme, ce qui reste de
la flotte hispano-batave.
Colbert bâtit des arsenaux, sHlonne la pays de ca-
naux et déroutes, creuse des ports, fonde des "compa-
gnies de.navigation pour étendre notre commerce à
toutes les parties du monde, réforme la science nauti-
que, consolide et élargit notre domaine colonial.
Colbert est le suprême épanouissement, la fleur ter-
minale de l'âme plébéienne et bourgeoise au dix-septième
siècle. Il résume le rude bon sens, l'amour du travail,
le goût de l'ordre et de l'économie, la ténacité du Tiers-
Etat dont le rôle commence. Il annonce le monde nou-
veau qui s'élabore dans les couches profondes et pen-
santes de la nation.
Ce grand homme ne fut compris ni de son pays, ni
de son roi. De son vivant, nul ne lui rendit justice. Mort,
son œuvre fut abandonnée; mais aujourd'hui, dans
ls recul du temps, cette œuvre dont les parties essen-
tielles sont toujours debout, apparatt comme l'une des
plus puissantes créations du génie français.
L'influence queîle.faoteur naval a exercée sur le dé-
veloppement et sur l'issue de la grande guerre, le rôle
si actif et si beau que la marine française a joué dans
le blocus dla poursuite de la guerre sous-marine, dans le ravitail-
lement, dans le transport des-troupes coloniales et des
armées britanniques et américaines, ont justifié en tous
points, à deux siècles et demi de distance, les prévisions
et la politique de Colbert.
Les océans, seront de plus en plus désormais des
empires où s'exercera la concurrence des nations. La
France du vingtième siècle, plus encore que celle du
dix-septième, doit avoir une marine militaire et une ma-
rine marchande qui soient l'expression- concrète de sa
politique. Sa position dans le monde l'exige, son ampire
̃colonial lui en fait une nécessité, sa prospérité et la re»
constitution de sa richesse nationale en dépendent.
Jamais ne fut plus vraie la parola de Richelieu dont
Colbert avait fait la règle de son action « On ne peut,
sans' la marine, ni soutenir la guerre, ni profiter de la
paix. ».
M. Erlich quitte le parti socialiste `
M. Jean Erlieh, avocat, décoré de la Croix de
guenre, ancien candidat socialiste unifié dans le,
4° arooodis'seanettt aux élections législatives d$
1914, membre de pla mission militaire française en
Russie, d'août 1917 à novembre 1918, a donMé sa
démission de membre du parti socialiste.
Je ne puis comprendre, dit-il, que le parti socialiste
unifié, loin d'avoir Ip courage de répudier et de flétrir
les excès et les crimes du bolchevisme russe, donne, au
contraire, celui-ci en exemple et en admiration & la
•classe ouvrière française.
Après avoir rappelé son séjour de deux ans en
Russie, où sa eonnaissasiee parfaite de te 'langue
russe 'lui a permis d'étudier de près et de juger
•mieux que personne il© région} boleh©vjste, il
ajoute
Ce que je sais et je n'hésite pas à le dire c'est
que le bolchovisme a ouvertement trahi la cause de
l'Entente pour faire, d'une façon évidente, le jeu 4e
l'Allemagne, et j'affirme qu'il y eu h Petrograd et
à Moscou collaboration constante e£ droite entre les
̃commissaires du « peuple » et les agents de l'Allema-
gne contre. 1«6- JjejffiaeataHts des alliés, Je fi'oubjiersi
jamais, pour ma part, le spectacle' des officiers français
et alliés arrêtés à Moscou et jetés en prison par les gar-
des rouges, à la .grande joie des agents et officiers bo-
ches, et ce, au moment même où, par suite de 4a dé-
fection de l'armée russe, une offensive formidable de
l'armée allemande menaçait Paris. Jamais, non plus, je
n'oublierai qu'au même moment les murs, de Moscou
étaient recouverts d'affiches «ignées de Trotzky, où les
̃alliés étaient traités de « canaille anglo-française ».
Vous comprendrez peut-être alors ma stupéfaotion
douloureuse et indignée, mon retour en France, devoir
la presse socialiste unifiée traiter les bolchevistes russes
de « camarades et d'amis ».
Ce que je sais aussi, c'est qu'en matière économique
et sociale, le bolchevisme a abouti à une immense ca-
tastrophe et à la ruine générale. Certes, la bourgeoisie
russe est ruinée, mais avec elle a sombré également toute
l'industrie nationale, au plus grand détriment du prolé-
tariat russe; mais, par contre, au plus grand profit de
l'industrie allemande, qui est en train de prendre sa
place. Le bolchevisme n'a su engendrer que la famine et
la disette dans cette Russie qui, hier encore, était la
nourricière -d'une grande partie de l'Europe.
Ce que je sais enfin, c'est que les prétendues mé-
thodes de la « dictature bolcheviste » laissent loin der-
rière elles toutes les horreurs des périodes les plus san-r
guinaires du tsarisme. Toutes les libertés individuelles
sont abolies, et chaque jour des centaines d'ouvriers
et d'intellectuels russes, dont le seul crime est de ne
pas penser comme les bolchevistes, sont massacrés sans
J.î moindre jugement par des mercenaires magyars et
chinois. Une ̃ façon comme une autre, sans doute, de
réaliser la troisième .Internationale.
Tel est, dans toute sa beauté, le régime rétrograde
barbare dont le parti1 socialiste unifl<§ voudrait aujour-
d'hui, par une étrange aberration, gratiner la France
républicaine et socialiste.
Déjà, par le refus des crédits militaires et le irejet
du traité de paix, il s'apprête à nous débarrasser au
plus vite du « boulet de la viotoire » Où s'arrêtera-t-il ?
Je me refuse à le suivre dans cette voie. Socialiste et
démocrate, je ne veux aucune diotature, et c'est pour-
quoi je quitte un parti qui, en préconisant 'la dictature
d'une classe, se place de lui-même en dehors de la démo-
cratie. Je suis sûr, d'ailleurs, que tous les socialistes
qui ont fait leur devoir au cours de cette guerre pen-
sent comme moi, et, qu'ils ne permettront pas qu'on sa-
bote une victoire achetée au prix de si grands sacrifices.
Nous croyons savoir que d'autres militante du
parti socialiste eomt s« le point d'imiter- tt^sgropile
de MM. Nectoux ©t Erlich. ̃ ;•
L'affaire Judet
M. Faralioq, commissaire aux délégations judi.
ciaires, commis par le sous-lieutenant Duconseil,
rapporteur,adjoint près le 3* conseil de guerre; a
perquisitionné hier chez M. Montrion, qui a affir-
mé qu'il n'était point le secrétaire de M. Ernest
Judet, mais simplement un ami de l'ancien direc-
teur de YEclair. M. Momtrion était revenu de
Haute-Savoie, où il était en villégiature, pour être
présent cette perquisition faite à son domicile"
rue de Cronstadt, 22, à Courbevoie. Cette opération
n'a fourni aucun résultat.. »
M. Monirion n'a jamais été collaborateur de
l'Eclair, sinon pour quelques comptes rendus spor-
tifs.. Devenu l'ami de M. Judet, qu'il connaissait
depuis une quinzaine d'années, il fut prié par le
directeur de VEclair, au moment du départ de ce
dernier pour la Suisse, de s'occuper d'un certain
nombre d'affaires en litige, notamment avec M.
Lacoste, syndic, rue de l'Ecole-de-Médecine^ 2.
Le Journal dé Genève a reçu la dépêche suivante, da-
tée de Gunten, le 26 août
Toutes assertions fausses ou calomnieuses ni
anglophobe ni austrophile; voulu alliance plutôt
qu entente anglaise; considérais Autriche contre-
poids naturel de l'Allemagne; enfants élèves dans
pensions exclusivement françaises; affaire docu-
ments diplomatiques bornée à reproduction article
Revue de Lausanne; jamais rien connu Bonnet
rouge; absolument aucun essai vente Eclair à Le-
noir achat journal capitaux allemands pure in-
vention. Total blpo. absurdités ou ignominies.
Judet.
Le congrès du parti radical
Lé bureau, du comité exécutif du parti radical
et radical socialiste vient de décider que le congrès
•annuel du parti, qui devait se tenir les 21, 22 et
23 septembre à Strasbourg, n'aura pa- lieu dans
23 septembre a Strasbourg, .n'aura pa lieu datM
cette ville,, mais a Paris, à la même époque.
Les prélèvements sur le pari mutuel
Uïi arrête du ministre, de l'agriculture décide
que deux prélèvememts supplémentaires du taux
de 1 0/0 sur la masse des sommes engagées au pari
mutuel de ceux des hippodromes où W n'est opéré
actuellement qu'un prélèvement de 8 0/0, dont les
produits doivent être affectés jusqu'à nouvel ordre
à subventionner tes œuvrer d'e bienfaisance et les
travaux d'adduction d\»u potable intéressant les
régions dévastées par ila guerre, seront effectués à
dater du 31 août 191-9, date d'ouverture de la sai-
son d'automne pour les sociétés de courses pari-
siennes.
Les produits ê& ces iprélèvenranits supplémeoi-
ti^iTies seront versés, après chaque jouiniée de cour-
ses, par les sociétés inbéressées, à lia ;Caisse des dé-
ipôts «to^nfâigB'&twas.
Mouvement judiciaire
Sont nommés
Procureur de la République à à Versailles, CVI. Beylot,
avocat général à Poitiers.
Substitut du procureur de la République de la Seine
(poste créé) M. Cosson, avocat général à Rouen.
Juges au tribunal du Havre, M. Thomas, ancien ma-
gistrat de Rennes (poste créé), M. Boulle,- président du
tribunal de Montfort.
M. Pellerin, nommé juge à Laon et non installé,
est maintenu sur sa demande dans les fonctions do
juge à Senlis.
M. Usse, nommé juge à Mauriac et non installé,
est maintenu sur sa demande dans les fonctions de
juge d'instruction a Saint-Pons.
NOUVELLES MUNICIP AILES
Si'approTlsSonuement de Paris
en charbon
Les représentants de la ville de Paris et du dé-
partement de la Seine, préoccupés, aux approches
de l'hiver, de' l'insuffisance des arrivages de char-
bon, sont allés demander au ministre de la recons-
titution industrielle quelles mesures il compte
prendre pour remédier à cette situation.
Au cours de cette entrevue, à laquelle ont pris
part MM* d'Andigné, vice-président du Conseil
municipal; Martin, président du Conseil général;
Autrand,, préfet de la Seine; Dausset, rapporteur
général du budget; Le Corbeiller, président d9
la 2' commission, et Labié directeur du matériel,
M. Loucheur a promis de compléter par 100,000
tonnes de charbon allemand les expéditions de
charbons français, anglais et belges, de manière
à réaliser la quantité mensuelle de 200,000 tonnes,
indispensable à la consommation domestique lagglomération parisienne.
La ville de Paris qui, grâce à ses efforts soutenus
et aux sacrifices qu'elle s'est imposés, a réussi, au
cours des hivers précédents, à assurer l'approvi-
sionnement de Paris et de sa banlieue, prendra
toutes les mesures nécessaires pour mettre ce
charbon dès ea réception à la disposition du pu-
blic.
Si 'les promesses faites par le ministre au nom
du gouvernement sont tenues. Paris et les com-
munes suburbaines ne manqueront pas de char-
bon cet hiver.
AFFAiRES BW8LBTAIRES
.A.M:E!
Là démobilisation des engagés VOLONTAIRES. Le
sous-seçrétsjre d'Stat la demobiUsatioo ^ommûûique la
note suivante
Les dispositions relatives à la démobilisation des en-
gagés volontaires pour la durée de la guerre ont donné
lieu à des confusions d'interprétation. Il importe d'y
mettre un terme..
Les engagés volontaires pour la durée de la guerre
se divisent en deux catégories
1° Ceun qui ont accompli leur? obligations légales
d'activité.
Us sont envoyés eu position de congé illimité t
a) Soit avec -leur classe de mobilisation;
b) Soit avec la classe à laquelle les rattachent les mar
jorations prévues;
c) Soit, au plus tard, lors de la promulgation de la loi
portant fixation légale de ik date de la cessation des
hostilités, si leur classe n'avait pas été envoyée dans ses
foyers antérieurement.
2° Ceux qui n'ont pas accompli leurs obligations lé-
gales A'aaùvité,
Ils doivent les accomplir avant d'être libérés, sauf
s'ils appartiennent à une classe non encore appelée. Dans
ce cas, ils sont admis à bénéficier de l'option entre la
continuation du service ou lerenvoi jusqu'à, appel normal
de la «lasse d'dge prévu par la loi du 10 juillet 1917,
:ML~LTMT~I3
ETAT-MAJOR GÉNIAL. La contre-amiral !3ousicaux
(Charles-SyMvestre-C~~lesün~~3arie) est placé dau la
2' région du cadre de -l'état-maJor §6n~r~ il2 l'a.rw.ée
,navale .à. :OQm.»wrdU6 € ssDt
QUESTIONS SÔCIflLkES
Le congrès de la fédération postale
La nouvelle fédération postale, dont la création
avait été décidée par le congrès des sous-agents des
P. T. T., tient à son tour un congrès à la Maison des
syndicats. La première séance était présidée hier
par M. L&monon (agents), assisté de MM. Gaililofc
(ouvriers) et Paoli (sous-ageat®). Les délégués re-
présentent 125 sections d'ouvriers, 92 sections d'a-
gents et 116 sections de sous-agents, soit au total
plus de 70,000 adhérents.
M. Léon Joubaux, secrétaire général d!e 'la.fi. G.
T., y a prononcé un discours.
Vous n'êtes pas ici pour une besogne d'intérêts par-
ticuliers, a-t-il dit, mais pour une besogne d'intérêt gé-
néral, que devra pouvoir enregistrer le prolétariat
français. Nous sommes à une heure où le prolétariat,
manifeste sa volonté d'en finir avec les situations d'infé-
riorité dans lesquelles il a été placé jusqu'ici. Il con-
vient qu'il s'afflrme comme le défenseur de l'intérêt
général et qu'il soit capable d'organisation.
Votre programme peut être ainsi défini prise de pos-
session de votre part de gestion, exclusion des règles
périmées d'administration; responsabilité des produc-
teurs engagée dans la pleine jouissance de leurs droits
complets. r
Et cela serait' imposible. si les efforts des ouvriers, des
agents et des sous-agents ne sont pas convergents.
La fédération postale a sa place ̃marquée 4an6 Je
mouvement général, non pas seulement nationalement,
mais encore internationalement.
Un nouveau vote, acquis à runanimité moins
3 voix, a définitivement çousaoré la nouvelle fédé-.
ration postale, qui englobe désormais dans son sein
les trois organisations syndicales distinctes qui sq
partageaienitJle personoel des P. T. T., agents, sous-*
agents et ouvriers. ̃ ̃
Le congrès a, d'autre part, adopté un opctre du
jour affirmant la solidarité internationaile des tra-
vailleurs, et proit/estant contre ie traité de paix, en
même temps que contre toute action tendant à pa-,
railyaer les efforts des peuples en état de (révolue
tion. Cet ordre du jour dit également
Les ouvriers, sous-agents et agents des P. T. T., réun
nis en leur premier congrès fédéral, au siège de la
G. G. T., à Paris, envoient leur salut fraternel à touta
la classe ouvrière organisée;
Convaincus de la faillite de la classe dirigeante, s'eta
gagent à participer à toute l'action confédérale poux
l'obtention d'une amnistie générale et pour la réalisation
progressive ou immédiate du programme syndioal in-<
tégraU
En outre, le congrès a, discuté diverses autres;
questions, orientation' de ila féd;ération postal'e, au-<
tKHiomie des syndicats an matière de grèves, dis-i
̃ ciplin'e générale d'e la fédération entraînant la né--
ceissit/é des décisions confédérales, ̃ etc. Pendiaml
cette discusison, les diverses tendances1 syndicailis^
.tes se sont heurtées une fois de plus et le votq
final, approuvant le rapport de MM. Digat, Dm
tailly et M'ajiirin,, a do»roe,rài»on- ,ù la méthode piré-<
coalisée par1 tes dirigeante actuels de la C. G. T.
Ajoutons qu© le rapport conolut en iwviitamt lia
fédérafJion postale à s'iospirer d«e « réalités so-<
ciales » et à poursuivre comme fin non pas la vê*
volution politique, mais « 'la transformation écow
nomique accélérée .par raictiion ouvrière-st i''in|iy
t Un oonflit dans les spectacles
En réponse aux déclarations que nous àvon$
publiées de M. Marius Combes, président de la
chambre syndicale des directeurs de spectacles de
France, au sujet des revendications formulées pal
le personnel des music-halls et concerts parisiens,
M. Legris, secrétaire général de la Fédération dd
spectacle, communique une note où il est dit no«
tamment:
La Fédération du spectacle n'a pas l'intention d'enta<:
mer une polémique, d'autant plus que, jusqu'à présent
elle n'est pas directement intéressée. C'est le comité jai
tersyndical parisien qui, au même titre que les comité!
intersyndicaux des autres villes de France, met au poin(
ses revendications communes, et les'présente aux dire»
teurs de. spectacles do la localité.
Sans se soucier des menaces plus ou moins déguisée*
de certains directeurs, le comité intersyndical parisien
attend la réponse officielle de ces messieurs et une con,
vocation, de leur part, pour discuter le cahier de revem
dications.
Et il conclut en disant que « la Fédération "du;
spectacle tient à déclarer qu'elle est heureuse d«
voir les directeurs de music-halls de Paris pro-i
clamer leur solidarité et leur union. C'est le mémo
principe qu'entend revendiquer la fédération ou->
•vrière ».
La grève des dockers do Marseille
La commission paritaire rui s'est réunie à la
préfecture de Marseille, pour régler le conflit entre
les dockers et les entrepreneurs do manutention,
n'a pas donné de résultat.
Les délégués des dockers ont soutenu leur de«
mande d'augmentation de salaire soit 20 francs
par jour et 8 heures de travail. Les délégués des
patrons ont maintenu leurs propositions de seiza
francs, qui est le tarif payé au Havre.
Les ouvriers ont alors essayé de partager le dif-
férend en demandant aux patrons de leur accor-i
der 18 francs, mais les patrons ont refusé:
La discussion a également porté sur la question
du minimum de journée de travail à assurer à
tous les dockers sans exception, ce qui permet-
trait à chaque ouvrier de prétendre à un salaire
un peu inférieur à 20 francs, puisque ce salaire
lui serait garanti six jours par semaine. Mais là
non plus l'accord n'a pu se faire.
Revenus à la Bourse du travail, les délégués ou-i
vriers ont rendu compte de leur mission; aprôj
quoi l'ordre du jour suivant a été adopté à l'una-<
nimîté: f
Les dockers, charbonniers, ensacheurs et emballeurs
considérant l'attitude des entrepreneurs de manutentioij
devant la commission paritaire, où ils ont conservé leui
première intransigeance, se cantonnant dans la journéfl
à 16 francs, font appel à l'initiative gouvernementale
pour faire l'avance de la différence qui fait l'objet du
litige, en attendant la solution de la commission pari»
taire qui ne peut qu'être favorable aux ouvriers;
Décident de maintenir énergiquernent les 20 frano^
seul remède à leur situation pleine de difficultés et d4
restrictions.
Cette décision a été télégraphiée au gouverne-
ment. D'autre part, devant l'insuccès de la réunion
paritaire, les charretiers, camionneurs et char-
geurs ont maintenu leur décision de déclarer, la,
grève 'demain..
L'agitation ouvrière asuac ESate-Unis
On télégraphie de New-rYork, 28 août
M. Fitzpatrick, président du comité des ouvriers
des aciéries, annonce qu'une nouvelle réponse a
été rédigée à la lettre de M. Gary, président de la;
corporation de l'acier aux Etats-Unis.
M. Fitzpatrick refuse d'entamer une discussion
au sujet du contenu de la nouvelle note où il ex-
pose l'attitude du comité relativement à la possî^
bilité d'une grève dans le cas où des concessions
ne seraient pas octroyées. Le comité exécutif de M
fédération travailliste américaine tiendra aujour-
d'hui à Washington, une réunion extraordinaire
dont l'objet est d'examiner les revendications des
ouvriers de l'acier.
CONTRE LA VIE CHÈtUR
A LA CORlffilSSIOH DES PRIX NORMAUX
Démission de M. Gran^/er, conseiller municipal
M. Grangior, con.oilar municipal de Paris, fi
adressé au préfet de police la lettre, suivante
Monsieur le préfet da police,
J'ai l'honneur de-vous remettre ma démission da
membre de la commission des prix normaux et de pré-
sident de la sous^çommission de la charcuterie, salai-»
sons et triperiç,
Réunie aujourd'hui pour la deuxième fois, cette sous-
commission a dû se borner à constater la nullite de ses
.efforts pour établir les prix normaux des articles d'ali-
mentation,soumis à son examen.
Outre que la plupart des membres de la sous-com-
mission n'ont pas cru devoir se déranger, les techniciens
de la charcuterie et des salaisons, auxquels il a été fait
appel, ne se sont pas présentés davantage. D'ailleurs,
les prix de base pratiqués dans les centres d'élevage et
les foires de bestiaux ne nous étant pas communi-
qués, pas plus que les frais divers dont est grevée la
marchandise avant son arrivée, sur le marché de Pa-r
ris, il apparaît bien que la commission des prix nor-
maux ne peut malheureusement faire autre chose que
d'enregistrer les prix imposes par les commerces de
gros et de détail.
Ce n'est pas cela qu'attendait d'elle la population pa*
risienne, Je suis plus convaincu que jamais que les
seules mesures à prendre pour faire baisser le prix de
la vie consistent dans la réquisition et la taxation à la
base par le gouvernement de tous les produits et leur
répartition par les communes, les coopératives, les
groupements de consommateurs, etc.
Je rends très volontiers hommage à vos efforts per-
sonnels et à ceux de vos collaborateurs, que je remer-
cie très sincèrement pour le concours qu'ils m'ont ap-
porté; mais je ne peux participer plus longtemps aux
travaux d'une commission que je crois d'avance con-
damnés à l'échec.
A. Gbangieh.
Le transport et la conservation des denrées alimentaires
Au cours de la séance tenue hier, ainsi que nous
l'avons annoncé., au ministère des travaux Du-
considérable de tonnes. On évalue la prochaine
.Jnéeolte à plus de 100,000 tonnes.
La Belgique, qui était productrice de pomme®
de terre avant la guerre,- a pu rawnëdàatei«ent
lexpopter, et .de nombreuses licences ont été don-
nées pour le nord, d'e.la France et pour le ravi-
taillément de l'armée' britannique, soit 1,200 ton-
ïies par semaine.. Les prix n'ont pas été relevés
du fait de ces exportations, qui ont .porté aussi
>uf les. primeurs et les fruits. Le ministre a un
système pour accorder les licences sans nuire à
3a consommation locale il fixe îe .pourcentage
qu'il est permis d'exporter d'ans les différentes
•branches de la production et il' ne délivre une
lioencé- que si le -.producteur établit la livraison
à- Firitérieuir des quantités do marchandises pré-
vues par le' règlement. Ainsi, si l'exportation per-
-imi®e est, fixée à un quart, il faut livrer trois
.wagons en Belgique pour pouvoir en exporter un.
i« En somme, conclut le ministre, nous avons
3e® quiantités nécessaires; mais les prix restent
jélevés. Quant aux achats, je les conclus avec des
crédits à l'étranger, ce qui remédie au change.
Mais il ne faut pas mettre en parallèle la France
.iet te Belgique. On ge sert trop souvent des uns
pour critiquer les autres. Tout est relatif. Nous
n'avons que 7 millions d'habitants et nous n'avons
• pas des problèmes- complexes à résoudre, comme
en France. Pour les tnansporte, notamment, nous
possédons Anvers, port d'attache de toutes espèces
de commerces, le transit est libre et le coin le plus
éloigné de la Belgique' n'en est distant que dùn
quart ée journée. » ~fttueil-
Pour les vêt/emeoïts, .'la Belgique possède .àctoeil-
tomen/t des s>f/Ocks importaiife près de 40 mil-
lions, mais il y des vêtements usagés, et
les .po'pUilatioHs sont 'exigeantes.
En ce qui concerne la répartition, le gouverne-
ment revend aux négociants et aux coopératives qui
acceptent le contrôle. Une commission fixe les prix
̃à la production, chaque semaine. Mais il existe en
̃ •Belgiquô les mêmes inconvénients qu'en France
'le consommateur n'entend pas se dénainger, «t ne
veut faire aucun effort. Pour réprimer la fraude,
te ministre a déposé oon p'rojet de toi donnant le
«droit aux parqueta de fermer 'les magasins c'est
!la mesure 4a plus radicale à laquelle, on ait Te-
cours.
M. Wauters a bien voulu m'indiquer l'état ac-
tuel du chômage, qui est la question :1a plus grave,
'actuellement encore, en Belgique. Le comité na-
tional n'a cessé d'augmenter ses secours, qui
étaient insuffisants pendant .'la guerre. Les ou-
wiers, les petits bourgeois étaient secourus au to-
tal 800,000 familles, représentant 2,300,000 per-
sonnes. Le secours A donnait droit à 14 fr. par
quinzaine, Je seiïOWS1 B à 21 fr, au chef de famille
̃et 10 fr. 30 pour les aatoes personnes du ménage.
On dressait le tableau des ressources et l'on im-
munisait 75 0/0 des salaires. On a isu,coes9ivemient
réduit l'immunisation- des salaires à 50 0/0, puis
en a écarté les s*eoourus qui reprenaient le tra-
iyail, les fonctionnaires et employés, par exemple,
pour ne plus garder que les chômeurs ayant réelle-
(tn'ent une profession. Les autres étaient renvoyés
;àux bureaux de bienfaisance. Le chômage, gui offû-
tta.it à l'Etat, en décembre 1918, 57 millions, ne
lui coûte plus actuel l'ement que 15 millions par
mois. Pour encourager la reprise du travail, on.
maintient tes secours pendant deux semaines et
.tMi immunise 50 0/0 du salaire.
Aussi la "reprise, dans certaines branches de
l'industrie est-elle très satisfaisante, notamment
dans l'industrie minière.- Le ministre m'indique des
chiffres établis aujourd'hui même par rapport à
la production do 1913, le pourcentage de produc-
tion dé charbon en juillet 1919 est de 95 0/0 dans
le Borinage et de 86,8 0/0 pour l'ensemble du
royaume, soit 1,659,450 tonnes en juillet 1919, con-
(tre 1,910,710 en 1913. L'augmentation de la pro-
duction en juillet, comparée à la moyenne du pre-
mier semestre, est de 252,280 tonnes et avec -le
•prélèvement sur les stocks existants la consom-
-mation est supérieure à celle des autres mois de
v41'5,0OO tonnes.'
Le ministre a pu résoudre un grand nombre de
conflits, du travail (près de 200), grâce à l'arbitrage.
[Voici son système aussitôt qu'un conflit se pro-
iduit, une commission d'arbitrage, présidée par un
'inspecteur du travail et composée mi-partie de
patrons, mi-partie d'ouvriers, est constituée. On
doit se plier aux décisions de cette commission. Si
les ouvriers ne se soumettent pas, on leur retire
•les secours du fonds de chômage; si ce sont les
patrons, au contraire, qui ne veulent pas se prêter
uux arrangements raisonnables, le secours de chô-
mage est versé intégralement aux ouvriers.
A côté de ces petits conflits, il y await de grandes
questions à résoudre, relativement aux salaires,
à la durée du travail, au droit syndical. Ces ques-
tions intéressaient les mines, la métallurgie, la
-mécanique, les services publics, les tramways. Des.
commissions nationales ont, été jt|stitH.;ées et elles
•examinent -]es'divers points'' dési; conflits. Elles
sont composées par moitié de patrons.et par moitié
d'ouvriers et elles prennent dés décisions valant
J3our tout le pays. Ces décisions ne sont pas léga-
es évidemment," mais elles sont généralement exé-
cutées. Actuellement la commission de la mécani-
que a terminé ses. travaux:
II résulte des précisions que m'a données M.
iWauters que la situation générale est relativement
satisfaisante et que si toutes les difficultés sont
iloin d'être aplanies en Belgique, de grands pro-
grès ont pourtant été réalisés en ces derniers
mois. La Belgique renaît elle travaille et se re-
iprend à 'espérer dans le succès de son inlassable,
effort. Georges Detry.
MOOTELLES DE L'ETRANGER
'GRANDE-BRETAGNE'
La lutte contre les spéculateurs
i-Notre correspondant de ^Londres télégraphie
r. Le ministère, des vivres annonce que le. plan pour
l'application de la loi contre les profiteurs est
̃achevé. Une commission spéciale va être chargée
immédiatement d'une enquête sur les agissements
'des trusts et autres groupements commerciaux
dans le commerce du poisson et sur. la destruction
de cargaisons entières de pqissons dans le but de
maintenir les prix. D'autres commissions seront
chargées d'étudier les prix. normaux de produc-
tion des vêtements, chaussures, mercerie, usten-
isiles de ménage, mobilier et matériaux de cons-
kruction et de déterminer les prix raisonnables
'(pour, ces différents articles.
",<,
'W ALLEMAGNE"
l rL'-anroiversaire de Sedan
-Cê'ministre prussien de l'intérieur Heine a dé-
iSidé d'interdire que l'on pavoise dorénavant à l'oc-
Icasion de l'anniversaire de Sedan. Voici la circu-
ijaire qu'il a adressée à ce propos aux présidents
̃ $e province:
Les anciens règlements ordonnant qu'au jour anni-
versaire de la bataille de Sedan l'on pavoise les monu-
̃ments publics ne répondent plus aux circonstances ac-
i tuelles en cette ère de profonde détresse. 11 ne convient
[ doas pas d'abuser notre peuple par des démonstra-
tions organisées en souvenir do nos anciennes. viotoi-
ires, et de le détourner de cette idée que tous ses actes
̃ «t toutes ses pensées doivent être tendus vers un nouvel
iavenir. En pavoisant les monuments publics, on risque-
iiait i de provoquer, dans la population, des malenten-
;dus et des conflits.
i.a révolte des trqupes allemandes à Mitau
'A propos de la révolte de la division de fer dans
!3es provinces baltiques, -le gouvernement fait les
(déclarations suivantes à la conférence de la presse
-iijerlinoise
40,000 hommes de troupe se trouvent encore en ter-
tritoiros non allemands. Ils représentent une troupe com-
f pacte et qui a fait ses preuves. Ils sont équipés de fa-
i çon excellante. L'état d'esprit de cette troupe est très
[hostile au gouvernement allemand, parce que celui-ci
rxepousse leurs exigences.
Les troupes, demandent en effet que l'on réserve aux
|of£Scîers et hommes de troupe de la division de fer
180 O/O des effectifs dans la Reichswehr définitive. Ceci
est impossible, par égard pour les troupes qui se trou-
IVent à J'intérieur du pays. Le gouvernement allemand
iéspère que -les troupes seront assez raisonnables pour se
rendre un compte exact de la situation générale. Il va
de soi que le gouvernement s'occupera du sort des sol-
xiats licenciés.. '̃̃'
(Parlant de la situation dans les provinces balti-
jques, le Vorwœrts écrit •̃
La révolte esb une pure action politique des milieux
qui cherchèrent à empêcher la signature du traité et
-tentent de sauver les -territoires de l'est perdus.
Les chefs du mouvement sont au service du gouver-
nement, et cependant ils cherchent à saboter la paix. Il
reste à voir si, Te gouvernement ne soutenant pas les
îtroupes allemandes de la Baltique, les agitateurs jette-
I iront Je masque ou battront eh retraite..
La nouvelle organisation de l'armée
Le Moniteur de l'armée, qui remplace le Moni-
teur :publié autrefois par le ministère de la guerre,
i-contient l'ordonnance du président Ebert déléguant
le commandement' suprême de l'armée au ministre
de la guerre, Noske, pour tous les cas où le prési-
dent n'exercé pas lui-même le commandement su-
prême. La responsabilité des mesures et des dé-
penses militaires incombe au gouvernement, qui
en répond devant l'Assemblée nationale.
Les billets de banque
Selon la Gazette de Voss, de nombreux experts
réunis au ministère des finances se sont prononcés
Sgffès, di^ugsion 'fipntce Je arpjet 4'eswiaciJlaiKei
des billets de banque et ont formé une sous-com-
mission spéciale composée d'experts banquiers,
qui sera chargée d'examiner les mesures à prendre
contre la fuite des capitaux.
Le ministre des finances annonce officiellement,
au sujet de l'échange des billets de banque, que
des négociations ont eu lieu ces jours derniers avec
de nombreux experts sur l'application de la loi
contre l'exode des capitaux. Après le résultat de
ces discussions, le ministre des nnances n'a pas
l'intention de faire procéder à l'échange des billets
allemands. Il a'a. jamais été question d'estampiller
les billets.
I^OtOGNE
Suppression du régime particulariste
en Posnanie
Notre correspondant particulier nous mande en date
du 27 août:
Depuis quelques jours, l'œuvre d'unification
des .différentes parties de la Pologne a fait
des progrès considérables. On a longtemps re-
proche, dans certains milieux, aux leaders
posnaniens de vouloir bouder le gouverne-
ment central de Varsovie par crainte de certai-
nes influences qu'ils auraient préféré ne pas voir
pénétrer dans leur province. Les mesures prises
dernièronrent signifient la fin des discussions sur
ce sujet. Dans la deuxième quinzaine d'août a é>te
abolie la prescription vexatoire qui obligeait les,
citoy-ans polonais venant de l'ancien royaume du
Congrès ou de Gailicie à demander des ilaissez-pas-
ser pour pénétrer en Posnatuie et à faire une dé-
claration à la police à leur lieu d'arrivée. Un mi-
nistre, 1© député Seyda, a été nommé- pour la Pos-
nanie, afin de -liquider îles affaires et_ institutions
particulières de cette province. De mûme, le con-
sisil suprém© de Posen a décidé de se supprimer
lui-même. Ainsi, sans chocs, sans heurts, disparatt
ce •véritable gouvernement d© fait éclos à un mo-
ment tragique de te 'lutte contre l'oppresseur et qui
a répondu à de multiples besoins. Il n'en a pas
moins constitué uno çertame gêne dans quelques
circonstances 'particulières pour le fonctionnement
régulier de la machine de l'Etat.
Simuitanément-, avec la nomtnation du minis-tre
̃pour ila Posnanie a été publié un décret suppri-
mant iTorganiisation particuilariste de l'armée de
Posnamiie et Ja soumettant à tous ̃égards au com-
mandement unique du gouvernement de Varsovie.
Lesmesuires en question n'auront sans doute pas
l'effet magique d'effacer toutes les différences pâr-
ticularistes ou les susceptibilités qu'une longue
v.i'e, dans des conditions politiques dissemblables,
a imprimées sur l'ancien tronçon de là Pologne,
mais il est certain que pour opérer ;}a fusion com-
plète d'es provinces de Posen et de Varsovie l'es-
sentiel a été fait.
Les. opérations militaires
On mande de Varsovie, en date du 28 août
Le foont polonais s'appuie actuielilemenit su? 'une
longueur de 350 kilomètres, s-uir J-a bairrièi'e formée
par les marais de la1- Poliésie, dont le prolongement
est la vallée de la Bérésina. D'autre part, les rou-
ges ayant renforcé récemment leurs positions' sur
la rive gauche de ce fleuve, les belligérants, sépa-
rés par la limite maf/ureilile, sont également proté-
gés par la configuration du terrain. Bien que les
Polonais n'aient pas leur offensive dans'cette
,direction, et aient tenté d© forcer Ue passage de. la
Bérésina, on ne prévoit pas de changements impor-
tants dans ce secteur.
Par contre, les troupes polonaises, avançant tou-
jours dans la direction de la Dvina, ont atteint la
limite de 'la province de Vitebsk. La région la-
eusbre, située au sud de la Dvina, est à pitôsenit le
théâtre des opérations 'les plus actives.
En. Volhynie orientale, J'action polonaise n'a
pour but que de protéger 'l'avance des troupes
ukrainiennes1; elles viiennent de faire, en effet, des
̃progrès très irem'arquables. "̃
HONGRIE
Les troupes roumaines à Budapest
On mande de Budapest en date du 27 août
Une division' roumaine, dont le rôle fut décisif
au cours des opérations sur la Theiss, est entrée
hier à Budapest pour relever uno divi6ion de l'ar-
mée d'occupation.
Le général Mardaresco, commandant en chef des
troupes de Transylvanie, a passé la revue de cetta
division près de la ville.
La population de Budapest, massée sur le par-
cours, â aocueiïli les roupes avec sympathie, et
à marqué une fois de plus sa satisfaction d'être
délivrée du bolchevisme. et d'être garantie contre
son retour. `
Évacuation de la capitale hongroise ?
La Chicago Tribune prétend que les Roumains
se prépareraient à évacuer Budapest et à se re-
tirer derrière la Tisza. Ils n'auraient attendu
pour le faire que la réparation du pont de Szol-
nok, détruit par les communistes hongrois.
A la légation de Roumanie, on n'a aucune confir-
mation de cette nouvelle. ̃ .T..
PAYS SCANDINAVES
La a Marseillaise. » au Slesvig
Une dépêche allemande, transmise par Copen-
hague, annonce que le comité allemand du duché
du" Slesvig a envoyé un télégramme au ministère
allemand des affaires étrangères,, protestant con-
tre la visite de la Marseillaise. Le comité consi-
dère cette visite comme une violation du traité de
•paix et demande au ministre de faire des démar-
ches auprès de l'Entente pour obtenir le rappel de
la Marseillaise. »
Après sa visite à Flensbourg, le croiseur Marseil-
laise est allé mercredi à Soenderbourg, où il a jeté
l'ancre devant la station navale allemande. A deux
heures, une députation danoise s'est ren-uue à bord
du croiseur où elle a été reçue par le comman-
dant Loyer et le professeur Verrier. La députation
s'est faite l'interprète des sentiments de profonde
reconnaissance que nourrit' la population, da-
noiso envers la France et ses alliés à qui les Sles-
vicois danois doivent la réalisation de leur grand
espoir.
Dans l'après-midi, un officier allemand est venu
protester contre la visite du croiseur. Le comman-
dant Loyer lui a répondu qu'il agissait d'après les
ordres du gouvernement français et qu'il ne pou-
vait tenir compte des protestations dé l'amirauté
,allemande, <.
L'Alsace et la Lorraine libérées
La valorisation et le recouvrement des créances
en Allemagne
On nous éorit de Metz
Le- 26 août s'est tenue dans les bureaux du mi-
nistère à Strasbourg une importante réunion des
représentants des chambrés de commerce, des éta-
blissements financiers et des grands syndicats in-
dustriels, à l'effet d'examiner le régime des dettes
contractées avant l'armistice par des débiteurs al-
lemands et arrivant à échéance à l'entrée en vi-
gueur du traité de paix. Celui-ci, on te sait, pré-
voit la création d'un office de vérification; et de
compensation pour le payement et le recouvre-
ment des dettes ennemies. C'est à cet office que
devront s'adresser les créanciers pour lo payement
des sommes qui leur sont dues, de sorte que toute
la correspondance privée se trouverait supprimée,
l'office de compensation renvoyai-t les dossiers à
une institution similaire à créer par l'Allemagne.
Le payement se ferait au taux de 81 fr. 34 pour
100 marks..̃ 1
A côté des réels avantages pour les particuliers,
tels que l'anonymat des poursuites, et une plus
grande homogénéité pour les recouvrements, ce
système présente des inconvénients dont les plus
sérieux seront la .lenteur de la procédure, les
retenues à effectuer pour couvrir les dépenses
qu'occasionnera le recouvrement, et surto t la di-
minution de la masse réalisable allemande pour
le payement" des dommages de guerre.
Si ce système ne devait pas être adopté, il res-
terait le système dit américain, qui prévoit un
accord direct entre le créancier et ie débiteur.
L'assemblée, entendue à titre consultatif, s'est
prononcée pour la création d'un offlqe de compen-
sation; ̃ Jei délégués ont été unanimes pour deman-
dur la fixation d'un taux de retenue tris réduit,
afin de prévenir de nouvelles pertes pour les
créanciers.
Les exportations en Allemagne
D'un correspondant :'̃
Le traité de paix oblige l'Allemagne à recevoir
pendant cinq ans, en franchise de douane, les pro-
duits naturels eu fabriqués originaires et en pro-
venance d'Alsace et de Lorraine. Les producteurs,
industriels, fabricants et commerçante ont ainsi la
faculté d'expédier libre de droits en Allemagne
une quantité de marchandises calculée d'après
la moyenne des ventes à la clientèle allemande
pendant la périod© 1911 à 1913. Les chambres de
commerce sont occupées depuis quelque temps à
établir la nature et la quotité des produits appelés
à bénéficier, de cette franchise et que le gouverne-
nient aura à notifier à l'Allemagne dès la ratifica-
tion du tx'aité de paix. C'est un travail considé-
rable, car il n'existe pas, en dehors des liquides
{vins et alcools), de statistique officielle sur les
exportations de marchandises alsaciennes et lor-
raines en Allemagne avant la guerre. On s'inspi-
rera, quant aux modalités, d'un précédent; au len-
dem'ain de la guerre de 1870-1871, il a fallu trou-
ver un mode analogue pour 'l'exportation de mar-
iChajjd'iefts. d3 Alsace. se m JLftïTjœê m. Fmnoe^liQs u
coafcmgents des maisons intéressées n-e tarderont
pas à être fixés.
Les fabriques de vins nouveaux des bords du
Rhin prennent déjà leurs dispositions en vue des
achats de vins bruts de la 'prochaine récolte qui
s'annonce abondante en Lorraine. Depuis la guerre,
ces fabriques n'ont pu utiliser que les clairets du
pays. Les stocks sont à peu près épuisés et les vins
nouveaux, comune d'ailleurs tous les vins en gé-
néral, ont atteint à l'intérieur de l'Allemagne des
prix fantastiques. Les clairets lorrains et les vins
d'Alsace pouvant être importés en franchise en
Allemagne; les viticulteurs du pays dés-annexé
trouveront là des débouchés rémunérateurs.
®mmmnome~oouvmadmmms~.meu
COLONIES ET PROTECTORATS
MAROC ':•'].'
Mesures administratives
Le Journal officiel du protectorat publie via
dahir portant création d'une taxe intérieure de
consommation sur les principales denrées. colorûa-:
les et leurs succédanés. Cette taxe devra, être pjpr'
çue à l'importation en laissant la liberté de circu-
lation et dé vente de ces produits.
Un autre dahir, dans le but d'assurer le ravi-
taillement du protectorat/interdit, outre la sortie
des céréales et des denrées accessoires, celle du
bétail, de la farine, du charbon et des tabacs.
Dans le Sous
Merrebi Itebo, élu prétendant en remplacement'
d'El Heiba, (récemment dé&édé, a entamé dans le
Sous la lutte contre l'allié des Français, Gourdafi
pacha de Tiznit. '1
De violents combats ont eu lieu.
Journée parlementaire
LA.GH^MBRE
Le régime des chemins de fer
M. Claveille, ministre des travaux publics, a,été
entendu hier par là commission des travaux pu-
blics au sujet de la proposition de M. Albert Tho-
mas relative à la nationalisation des chemins de
mas relattve à la nat ona des. chemins de
fer. •
Le ministre a exposé l'économie du projet de
réorganisation des chemins, de fer qu'il a soumis
à l'examen du comité consultatif et qui tend à la
régie intéressée.. •
La commission a pris aote de cet exposé et sta-
tuera sur le prejet aussitôt qu'elle sera saisie de
l'avis du comité consultatif.
D'autre part, la commission a interrogé M. Cla-
veille sur les causes de ,1a crise actuelle des trans-
ports et, notamment, sur les répercussions de l'ap-
plication de la loi de huit heures.
• En réponse a une demande d'enquête formulée-
à' ce propos par 'M. Châties Leboucq, lé ministre
des travaux publics a déclaré qu'il avait d'ores et
déjà lui-même ordonné cette enquête, à laquelle
procèdent actuellement différents membres du co-
mité technique, et qu'il en communiquerait les 'ré-
sultats h la commission.
SÉANCE DU JEUDI 28 AOUT
Le traité de pais:
La Chambre, présidée par itf. Paul Deschanel, a
poursuivi la discussion du traité de paix.
Les quatre oraiteunj qui sont intervenus, dans Ja
discussion, dont les contours se trouvent dès à pré-
sent ilxés, ont eu le mérite de 'la brièveté. Aussi
bien 'le sujet qui ne s© prête pas aux 'rajeuaiiesç-
ments commeaioei-it-'il quelque peu à s'éipuisar et
d'heure semible s'approchei» où le govvewain'en't
jugera O'ppor.ton de se faire entendre.
Df. de Gailhard-Bancel manifeste sa joie du re-
tour de l'Alsace et de lia Lorraine à 'la ïrance, mais
̃le résultat le plus patent du trai*6 toi paraît être
l'émiettement de l'Autriche-Hongrie et le resserre-
ment de d'unité allemande.
L'abolition des petites dynasties apportant une
nouvelle force à lempire et la nouvelle Constitu-
tion allemande est à cet égard symptomatique.
L'Allemagne n'a plus autour d'elle qu'une cein-
ture d'Etats pauvres et mal formés qu elle se pro-
pose certainement d'absorber un jour.
C'est une faute, qui semble avoir été voulue,
d'avoir conservé une Allemagne puissante.
L'orateur estime qu'on eût pu l'éviter, si les
avances de paix séparée faites par l' Autriche en
1&17 avaient été accueillies. Il Mlait pouirsuwre
uiné politique-" de détachèmeat de 'l' Autriche yîs-à-
vis de irAlilemagine, en attiraait dans son orbite Hea
Siliésiens, les Wiartembergeois, les Badois et des
Bavarois, en remplacement des Polonais, des
Tchèques et des Roumains qu'on voulait libérer.
Pourquoi vo l'a-t-on p as fait? C'est l'idéologie
wilsonieffloe, inspirée du jptrinoipe des nationalités,
qui en est cause. On n'a pas entendu les avis de
ceux qui ont signalé les dangers du principe des
nationalités et de l'unité allemande.
Mais si la paix aotuel' doit être une paix de vi-
gilance, ce n© doit jmus être une paix de déeouTage-
ni'&nt. Malgré ceirtaines lacunes, dont la plus grave
est l'absence de base religieuse dans le pacte de la
Société des nations, nous devons demeurer, pleins
d'espoir,
M. Frédéric Bru.net, socialiste unifié, comparé au
début de son exposé la psychologie du peuple alle-
mand celle du peuple. français à la veille de la
guerre.
La France était profondément pacifiste. Mais
l'Allemagne, dans son ensemble, et l'Autriche
étaient pour la guerre. Et les socialistes ̃alle-
mands, qui avaient montré tout d'abord quelques
hésitations, ont voté les crédits de guerre.
Leur erreur pèse aujourd'hui, dit- il, sur l'hu-
manité tout entière. V
Les socialistes français ont fait leur devoir. Ils
ont défendu notre pays .contre l'envahisseur et la
barbarie.
L'orateur aborde ensuite l'examen du traité.
̃ S'en dégage-t-il la conclusion logique que nos
combattants attendaient? En aucune façon.
Ils escomptaient la fin des armements, la dispa-
rition de la guerre, l'union des peuples.
Le traité ne satisfait ni nos intérêts matériels ni
nos aspirations de justice.
A ceux-qui comptaient sur la fi\e gauche.«àu
Rhin, il rapporte que des désillusions.Au point de
vue financier, il ne nous donne pas la certitude que
nos ruines seront relevées. A une frontière qui au-
rait violenté la volonté, des peuples, le gouverne-
ment a préféré la garantie morale de traités d'as-
sistanoe avec nos alliés. De cela, M. Frédéric Bru-
net le félicite.
Mais il eût voulu que la Société des nations, ac-
cueillie tout d'abord aveo des sourires d'incrédu-
lité, fût plus fortement constituée et qu'elle dis-
posât d'éléments da contrainte à l'égard des na-
tions demeurées belliqueuses. II eût souhaité
également la création d'un fonds commun de dé-
penses.
Le partage des'colonies allemandes, la politique
à l'égard de lr. Russie laissent subsister par ail-
leurs des germes de conflit.
L'orateur rend cependant hommage ï. la modé-
ration dont a fait preuve le gouvernement fran-
çais au cours des négociations et dans le procès
qu'il intente aux mpérialismes des alliés; il n'hé-
site point à proclamer notre désintéressement
Mais dans l'ensemble, il considère le traité
comme insuffisant, et il en laisse au gouverne-
ment « et la gloire et la responsabilité v.
M. Pierre Rameil fait vibrer la corde sentimen-
tale en rappelant l'héroïsme de nos soldats. Il ré-
clame pour ceux qui ont combattu dans les tran-
chées une pension équivalente à celle qui s'ob-
tient après quinze ans de service militaire. La
charge serait de 800 millions;. elle devrait être
couverte, d'après lui, par la Société financière des
nations. ••.
Il demande au gouvernement de s'employer à
réaliser cette idée et de ne point se borner à con-
finer nos soldats « dans le magnifique exil de la
légende».
Le vicomte Çornudet déclare que le retour de
l'Alsace et de la Lorraine à la France suffirait h. lui
seul à le déterminer à voter le traité. Mais il .re-
connaît que le traité oomporte pour nous d'autres
avantages la levée de l'hypothèque allemande sur
le Maroc, le rétablissement du Congo français dans
ses anciennes limités, l'acquisition de la meilleure
partie du Togo et du Cameroun.
Il estime cependant qu'il appelle certaines cri-
tiques, La question des règlements financiers de-
meure incertaine et obscure. Au point de vue po-
litique, on a commis l'eçreur de ne point rompre
l'unité allemande et d'ouvrir da nouveaux espoirs
a l'impérialisme germanique.
En ce qui concerne la frontière du Rhin, le gou-
vernement français a défendu notre intérêt natio-
nal d'une façon magistrale.
Pourquoi nos alliés ont-ils opposé une résistance
à nos réclamations?
La grandeur de notre victoire n'aurait-elle pas
réveillé chez eux des préventions séculaires, alors
qu'îl.fle s'agit pour nous que de garantir notre sé-
curité?
L'orateur exprime le regret que toute la question
de la paix n'ait pas été portée devant la Chambre.
Que vont devenir nos droits séoulaires dans le Le-
vant ? Aurons-nous un mandat en Syrie?
Il manifeste par ailleurs l'inquiétude qui lui
vient de ce que nos alliés aient pris une attitude
qui n'est pas celle que nous eussions souhaitée
les Anglais, en concluant «n traité avec la Perse;
Je jBrésideafc iWiteon^ea aiodifiaijk jea? «a ,aofce
d'initiative qui lui est propre, l'un© da ses qua-
torze propositions relatives à la, Turquie.
Il conclut que, si le traité n'est pas parfait, il
est du moins perfectible, et il espère qu'il sera
complété par des avenants.
Élection d'un vice-président
Au début do la séance, la Chambre a procédé à
l'élection d'un vice-président, en remplacement de
M. Abél, nommé gouverneur général de l'Algérie.
M. Raoul Péret a été élu par 334 suffrages sur
344 votants.
De vifs applaudissements ont .accueilli la pro-
clamation du scrutin. •
lit:
̃IIOUVBLLBS DU JOUR
Le départ du général Pershtng
Le général Pershing quittera la .France lundi
prochain; il s'embarquera à Brest à bord du Le-
viathan.•̃̃
Des soni (retour aux Etats-Unis, te général se
rem dira à fiow-Yor>k .pour y recevoir te droit de cité'
que la vilte a décidé de 'lui accorder en témoi-
gnage d'e'gratitude; puis il gagnera Washington, où
il doit conférer avec le présidant Wilson.
Au cours d'urne conversation partiçuiMère qu'il
a eue hier, à l'issu© d'un déjeuner offert par tes
correspondants des journaux américajins à Paris,
le général Pershing, qui présidait, interrogé sur
ses projets d'avenir, a déclaré qu'il n'avait, aucune
ambition politique. ̃ u h
La commémoration
de l'intervention américaine
On sait que le 6 septembre prochain doit avoir
lieu, à la pointe de Grave, en Gironde, la pose de
la première pierre du monument commémoratif de
l'intervention américaine.
On a choisi ce point comme étant celui où le,
24 mars 1777 La Fayette mit à la voile pour aller
rejoindre George Washington, commandant des
troupes américaines.
Le président de la République assistera à cette
cérémonie.
Un groupe de députés vient de déposer sur le
bureau de la Chambre une motion tendant à ce
que celle-ci soit représentée officiellement à cette
cérémonie par «ne délégation de 25 membres.
Le consul général de Pologne à Paria
L'exequatur a été accordé à M. Bohdan Wydzga,
consul général de Pologne à Paris.
Ainsi se trouve complétée la représentation de
la République polonaise à Paris dont les intérêts
diplomatiques ont été confiés, comme on le sait,
au comte Maurice Zamoy6ki.
Le tricentenaire de Colbert
M. Georges Leyguee, ministre de la marine, ac-
compagné du vice-amiral Ronarc'h, chef d'état-
major général, du vice-amiral Tracou, directeur
des services du cabinet, de M. Henri Moyset, chef
du cabinet civil, du mécanicien en chef Masme-
jean, officier d'ordonnance du ministre, est allé oe
matin, à 9 heures, déposer sur le tombeau de Col-
bert, à l'église SainWEustaohe, une couronne de
ohône'ôt de laurier, ornée d'un ruban tricolore, sur
lequel est imprimée en lettres d'or l'inscription,
suivante « La marine française à Jean-Baptiste
Colbert, 29 août 1619-29 août 1919. »
Un .piquet de six marins portant la fourragère
et la Croix de guerre assistait à la cérémonie.
Les ports, les établissements maritimes et les
navires seront en fête. Une notice résumée par le
ministre de la marine a été lue aux équipages et
dans les jports, d'où nous extrayons les passages
suivants
Colbert mesura le pouvoir de la mer. U comprit que
politique commerciale, politique coloniale et politique
navale sont les termes d'un même problème dont la
solution fixe la destinée dea Etats.
Il créa une marine. Il fit de quelque épaves surna-
geant des trouWe3 civils de la Fronde une flotte digne
de la France et fonction de la politique 4e l'Europe
au milieu du dix-septième siècle.
En 1660, ia flotte d'Orient, qui tenait la Méditerranée,
était composée de 8 galères délabrées, et la flotte du
Ponant, qui gardait la mer Océane, était formée de
i2 vaisseaux dé haut bord; dont la moitié pourrissaient
dans les darses.
Les officiers et les équipages étaient dignes du maté-
riel. Tellement, que le vice-amiral de Nuehèases écrivait
« J'aimerais mieux garder les vaenes que de commander
a une armée ai mal réglée et disciplinée. » `
• Dix ans suffisent pour que -tout ̃change. En 1670, le
roi pouvait mettre en ligne 120 vaisseaux, 25 frégates,
25 flûtes, 26 brûlots et 21,000 matelots, 900 officiers et
13,000 soldats de marine.
En 1681, il avait 270 bâtiments, 1,300 officiers et
53,000 marins.
L'artillerie suivait la même progression. En 1668, la
marine disposait' de 1,040 bouches à feu; en 1674, elle
en comptait 6,460.
Nos bateaux de commerce reparaissaient dans la Bal-
tique, la mer du Nord, la Méditerranée orientale, la mer
des Indes et 'le sud de l'Atlantique.
La détresse de notre marine avait livré la mer aux
pirates bariiaresques qui infestaient nos cotés, brûlaient
nos maisons, pillaient nos ports, « et dévoraient insensi-
blement la substance du peuple ». Marseille elle-même,
dans les dernières années de Mazarin, en était réduite
pour se défendre, à faire appel au concours de capitaines
étrangers ou à louer une galère au mois.
Colbert, dès qu'il a constitué nos forces navales, or-
ganise des croisières contre les pirates, assure par ses
galères la police de la Méditerranée et ramène Tordre
et la sécurité sur nos côtes.
Plus tard, Duquesne coulera dans le port turo de
Chio les corsaires trlpolitaina qui s'y étaient réfugiés;
il bombardera Alger et se fera rendre les: prisonniers
français qui étaient retenus dans les geôles.
Notre marine, si déchue et si pauvre, qu'elle m'avait
̃pu rendre au duo d'York un mât qu'il avait prêté à un
de nos bâtiments désemparés, rivalise maintenant avec
les plus puissantes marines du monde. Notre pavillon,
devant lequel naguère aucun autre ne voulait s'abaisser,
sillonne fièrement les mers et est salué par les pavillons,
de toutes les nations. Nos chefs d'escadre, Beaufort, Vi-
vohne, Toùrville, Valbelle, Châteaurenault, Duquesne, se
mesurent aux plus grands-capitaines anglais, espagnols
et hollandais, les tiennent en respect ou les battent,
te 22 avril 1676, Duquesne éorase à Agosta la flotte
espagnole et ia flotte hollandaise. Ruyter trouve mort
dans cette bataille.
Le 2 juin, Vivonne détruit, à Palerme, ce qui reste de
la flotte hispano-batave.
Colbert bâtit des arsenaux, sHlonne la pays de ca-
naux et déroutes, creuse des ports, fonde des "compa-
gnies de.navigation pour étendre notre commerce à
toutes les parties du monde, réforme la science nauti-
que, consolide et élargit notre domaine colonial.
Colbert est le suprême épanouissement, la fleur ter-
minale de l'âme plébéienne et bourgeoise au dix-septième
siècle. Il résume le rude bon sens, l'amour du travail,
le goût de l'ordre et de l'économie, la ténacité du Tiers-
Etat dont le rôle commence. Il annonce le monde nou-
veau qui s'élabore dans les couches profondes et pen-
santes de la nation.
Ce grand homme ne fut compris ni de son pays, ni
de son roi. De son vivant, nul ne lui rendit justice. Mort,
son œuvre fut abandonnée; mais aujourd'hui, dans
ls recul du temps, cette œuvre dont les parties essen-
tielles sont toujours debout, apparatt comme l'une des
plus puissantes créations du génie français.
L'influence queîle.faoteur naval a exercée sur le dé-
veloppement et sur l'issue de la grande guerre, le rôle
si actif et si beau que la marine française a joué dans
le blocus d
lement, dans le transport des-troupes coloniales et des
armées britanniques et américaines, ont justifié en tous
points, à deux siècles et demi de distance, les prévisions
et la politique de Colbert.
Les océans, seront de plus en plus désormais des
empires où s'exercera la concurrence des nations. La
France du vingtième siècle, plus encore que celle du
dix-septième, doit avoir une marine militaire et une ma-
rine marchande qui soient l'expression- concrète de sa
politique. Sa position dans le monde l'exige, son ampire
̃colonial lui en fait une nécessité, sa prospérité et la re»
constitution de sa richesse nationale en dépendent.
Jamais ne fut plus vraie la parola de Richelieu dont
Colbert avait fait la règle de son action « On ne peut,
sans' la marine, ni soutenir la guerre, ni profiter de la
paix. ».
M. Erlich quitte le parti socialiste `
M. Jean Erlieh, avocat, décoré de la Croix de
guenre, ancien candidat socialiste unifié dans le,
4° arooodis'seanettt aux élections législatives d$
1914, membre de pla mission militaire française en
Russie, d'août 1917 à novembre 1918, a donMé sa
démission de membre du parti socialiste.
Je ne puis comprendre, dit-il, que le parti socialiste
unifié, loin d'avoir Ip courage de répudier et de flétrir
les excès et les crimes du bolchevisme russe, donne, au
contraire, celui-ci en exemple et en admiration & la
•classe ouvrière française.
Après avoir rappelé son séjour de deux ans en
Russie, où sa eonnaissasiee parfaite de te 'langue
russe 'lui a permis d'étudier de près et de juger
•mieux que personne il© région} boleh©vjste, il
ajoute
Ce que je sais et je n'hésite pas à le dire c'est
que le bolchovisme a ouvertement trahi la cause de
l'Entente pour faire, d'une façon évidente, le jeu 4e
l'Allemagne, et j'affirme qu'il y eu h Petrograd et
à Moscou collaboration constante e£ droite entre les
̃commissaires du « peuple » et les agents de l'Allema-
gne contre. 1«6- JjejffiaeataHts des alliés, Je fi'oubjiersi
jamais, pour ma part, le spectacle' des officiers français
et alliés arrêtés à Moscou et jetés en prison par les gar-
des rouges, à la .grande joie des agents et officiers bo-
ches, et ce, au moment même où, par suite de 4a dé-
fection de l'armée russe, une offensive formidable de
l'armée allemande menaçait Paris. Jamais, non plus, je
n'oublierai qu'au même moment les murs, de Moscou
étaient recouverts d'affiches «ignées de Trotzky, où les
̃alliés étaient traités de « canaille anglo-française ».
Vous comprendrez peut-être alors ma stupéfaotion
douloureuse et indignée, mon retour en France, devoir
la presse socialiste unifiée traiter les bolchevistes russes
de « camarades et d'amis ».
Ce que je sais aussi, c'est qu'en matière économique
et sociale, le bolchevisme a abouti à une immense ca-
tastrophe et à la ruine générale. Certes, la bourgeoisie
russe est ruinée, mais avec elle a sombré également toute
l'industrie nationale, au plus grand détriment du prolé-
tariat russe; mais, par contre, au plus grand profit de
l'industrie allemande, qui est en train de prendre sa
place. Le bolchevisme n'a su engendrer que la famine et
la disette dans cette Russie qui, hier encore, était la
nourricière -d'une grande partie de l'Europe.
Ce que je sais enfin, c'est que les prétendues mé-
thodes de la « dictature bolcheviste » laissent loin der-
rière elles toutes les horreurs des périodes les plus san-r
guinaires du tsarisme. Toutes les libertés individuelles
sont abolies, et chaque jour des centaines d'ouvriers
et d'intellectuels russes, dont le seul crime est de ne
pas penser comme les bolchevistes, sont massacrés sans
J.î moindre jugement par des mercenaires magyars et
chinois. Une ̃ façon comme une autre, sans doute, de
réaliser la troisième .Internationale.
Tel est, dans toute sa beauté, le régime rétrograde
barbare dont le parti1 socialiste unifl<§ voudrait aujour-
d'hui, par une étrange aberration, gratiner la France
républicaine et socialiste.
Déjà, par le refus des crédits militaires et le irejet
du traité de paix, il s'apprête à nous débarrasser au
plus vite du « boulet de la viotoire » Où s'arrêtera-t-il ?
Je me refuse à le suivre dans cette voie. Socialiste et
démocrate, je ne veux aucune diotature, et c'est pour-
quoi je quitte un parti qui, en préconisant 'la dictature
d'une classe, se place de lui-même en dehors de la démo-
cratie. Je suis sûr, d'ailleurs, que tous les socialistes
qui ont fait leur devoir au cours de cette guerre pen-
sent comme moi, et, qu'ils ne permettront pas qu'on sa-
bote une victoire achetée au prix de si grands sacrifices.
Nous croyons savoir que d'autres militante du
parti socialiste eomt s« le point d'imiter- tt^sgropile
de MM. Nectoux ©t Erlich. ̃ ;•
L'affaire Judet
M. Faralioq, commissaire aux délégations judi.
ciaires, commis par le sous-lieutenant Duconseil,
rapporteur,adjoint près le 3* conseil de guerre; a
perquisitionné hier chez M. Montrion, qui a affir-
mé qu'il n'était point le secrétaire de M. Ernest
Judet, mais simplement un ami de l'ancien direc-
teur de YEclair. M. Momtrion était revenu de
Haute-Savoie, où il était en villégiature, pour être
présent cette perquisition faite à son domicile"
rue de Cronstadt, 22, à Courbevoie. Cette opération
n'a fourni aucun résultat.. »
M. Monirion n'a jamais été collaborateur de
l'Eclair, sinon pour quelques comptes rendus spor-
tifs.. Devenu l'ami de M. Judet, qu'il connaissait
depuis une quinzaine d'années, il fut prié par le
directeur de VEclair, au moment du départ de ce
dernier pour la Suisse, de s'occuper d'un certain
nombre d'affaires en litige, notamment avec M.
Lacoste, syndic, rue de l'Ecole-de-Médecine^ 2.
Le Journal dé Genève a reçu la dépêche suivante, da-
tée de Gunten, le 26 août
Toutes assertions fausses ou calomnieuses ni
anglophobe ni austrophile; voulu alliance plutôt
qu entente anglaise; considérais Autriche contre-
poids naturel de l'Allemagne; enfants élèves dans
pensions exclusivement françaises; affaire docu-
ments diplomatiques bornée à reproduction article
Revue de Lausanne; jamais rien connu Bonnet
rouge; absolument aucun essai vente Eclair à Le-
noir achat journal capitaux allemands pure in-
vention. Total blpo. absurdités ou ignominies.
Judet.
Le congrès du parti radical
Lé bureau, du comité exécutif du parti radical
et radical socialiste vient de décider que le congrès
•annuel du parti, qui devait se tenir les 21, 22 et
23 septembre à Strasbourg, n'aura pa- lieu dans
23 septembre a Strasbourg, .n'aura pa lieu datM
cette ville,, mais a Paris, à la même époque.
Les prélèvements sur le pari mutuel
Uïi arrête du ministre, de l'agriculture décide
que deux prélèvememts supplémentaires du taux
de 1 0/0 sur la masse des sommes engagées au pari
mutuel de ceux des hippodromes où W n'est opéré
actuellement qu'un prélèvement de 8 0/0, dont les
produits doivent être affectés jusqu'à nouvel ordre
à subventionner tes œuvrer d'e bienfaisance et les
travaux d'adduction d\»u potable intéressant les
régions dévastées par ila guerre, seront effectués à
dater du 31 août 191-9, date d'ouverture de la sai-
son d'automne pour les sociétés de courses pari-
siennes.
Les produits ê& ces iprélèvenranits supplémeoi-
ti^iTies seront versés, après chaque jouiniée de cour-
ses, par les sociétés inbéressées, à lia ;Caisse des dé-
ipôts «to^nfâigB'&twas.
Mouvement judiciaire
Sont nommés
Procureur de la République à à Versailles, CVI. Beylot,
avocat général à Poitiers.
Substitut du procureur de la République de la Seine
(poste créé) M. Cosson, avocat général à Rouen.
Juges au tribunal du Havre, M. Thomas, ancien ma-
gistrat de Rennes (poste créé), M. Boulle,- président du
tribunal de Montfort.
M. Pellerin, nommé juge à Laon et non installé,
est maintenu sur sa demande dans les fonctions do
juge à Senlis.
M. Usse, nommé juge à Mauriac et non installé,
est maintenu sur sa demande dans les fonctions de
juge d'instruction a Saint-Pons.
NOUVELLES MUNICIP AILES
Si'approTlsSonuement de Paris
en charbon
Les représentants de la ville de Paris et du dé-
partement de la Seine, préoccupés, aux approches
de l'hiver, de' l'insuffisance des arrivages de char-
bon, sont allés demander au ministre de la recons-
titution industrielle quelles mesures il compte
prendre pour remédier à cette situation.
Au cours de cette entrevue, à laquelle ont pris
part MM* d'Andigné, vice-président du Conseil
municipal; Martin, président du Conseil général;
Autrand,, préfet de la Seine; Dausset, rapporteur
général du budget; Le Corbeiller, président d9
la 2' commission, et Labié directeur du matériel,
M. Loucheur a promis de compléter par 100,000
tonnes de charbon allemand les expéditions de
charbons français, anglais et belges, de manière
à réaliser la quantité mensuelle de 200,000 tonnes,
indispensable à la consommation domestique
La ville de Paris qui, grâce à ses efforts soutenus
et aux sacrifices qu'elle s'est imposés, a réussi, au
cours des hivers précédents, à assurer l'approvi-
sionnement de Paris et de sa banlieue, prendra
toutes les mesures nécessaires pour mettre ce
charbon dès ea réception à la disposition du pu-
blic.
Si 'les promesses faites par le ministre au nom
du gouvernement sont tenues. Paris et les com-
munes suburbaines ne manqueront pas de char-
bon cet hiver.
AFFAiRES BW8LBTAIRES
.A.M:E!
Là démobilisation des engagés VOLONTAIRES. Le
sous-seçrétsjre d'Stat la demobiUsatioo ^ommûûique la
note suivante
Les dispositions relatives à la démobilisation des en-
gagés volontaires pour la durée de la guerre ont donné
lieu à des confusions d'interprétation. Il importe d'y
mettre un terme..
Les engagés volontaires pour la durée de la guerre
se divisent en deux catégories
1° Ceun qui ont accompli leur? obligations légales
d'activité.
Us sont envoyés eu position de congé illimité t
a) Soit avec -leur classe de mobilisation;
b) Soit avec la classe à laquelle les rattachent les mar
jorations prévues;
c) Soit, au plus tard, lors de la promulgation de la loi
portant fixation légale de ik date de la cessation des
hostilités, si leur classe n'avait pas été envoyée dans ses
foyers antérieurement.
2° Ceux qui n'ont pas accompli leurs obligations lé-
gales A'aaùvité,
Ils doivent les accomplir avant d'être libérés, sauf
s'ils appartiennent à une classe non encore appelée. Dans
ce cas, ils sont admis à bénéficier de l'option entre la
continuation du service ou lerenvoi jusqu'à, appel normal
de la «lasse d'dge prévu par la loi du 10 juillet 1917,
:ML~LTMT~I3
ETAT-MAJOR GÉNIAL. La contre-amiral !3ousicaux
(Charles-SyMvestre-C~~lesün~~3arie) est placé dau la
2' région du cadre de -l'état-maJor §6n~r~ il2 l'a.rw.ée
,navale .à. :OQm.»wrdU6 € ssDt
QUESTIONS SÔCIflLkES
Le congrès de la fédération postale
La nouvelle fédération postale, dont la création
avait été décidée par le congrès des sous-agents des
P. T. T., tient à son tour un congrès à la Maison des
syndicats. La première séance était présidée hier
par M. L&monon (agents), assisté de MM. Gaililofc
(ouvriers) et Paoli (sous-ageat®). Les délégués re-
présentent 125 sections d'ouvriers, 92 sections d'a-
gents et 116 sections de sous-agents, soit au total
plus de 70,000 adhérents.
M. Léon Joubaux, secrétaire général d!e 'la.fi. G.
T., y a prononcé un discours.
Vous n'êtes pas ici pour une besogne d'intérêts par-
ticuliers, a-t-il dit, mais pour une besogne d'intérêt gé-
néral, que devra pouvoir enregistrer le prolétariat
français. Nous sommes à une heure où le prolétariat,
manifeste sa volonté d'en finir avec les situations d'infé-
riorité dans lesquelles il a été placé jusqu'ici. Il con-
vient qu'il s'afflrme comme le défenseur de l'intérêt
général et qu'il soit capable d'organisation.
Votre programme peut être ainsi défini prise de pos-
session de votre part de gestion, exclusion des règles
périmées d'administration; responsabilité des produc-
teurs engagée dans la pleine jouissance de leurs droits
complets. r
Et cela serait' imposible. si les efforts des ouvriers, des
agents et des sous-agents ne sont pas convergents.
La fédération postale a sa place ̃marquée 4an6 Je
mouvement général, non pas seulement nationalement,
mais encore internationalement.
Un nouveau vote, acquis à runanimité moins
3 voix, a définitivement çousaoré la nouvelle fédé-.
ration postale, qui englobe désormais dans son sein
les trois organisations syndicales distinctes qui sq
partageaienitJle personoel des P. T. T., agents, sous-*
agents et ouvriers. ̃ ̃
Le congrès a, d'autre part, adopté un opctre du
jour affirmant la solidarité internationaile des tra-
vailleurs, et proit/estant contre ie traité de paix, en
même temps que contre toute action tendant à pa-,
railyaer les efforts des peuples en état de (révolue
tion. Cet ordre du jour dit également
Les ouvriers, sous-agents et agents des P. T. T., réun
nis en leur premier congrès fédéral, au siège de la
G. G. T., à Paris, envoient leur salut fraternel à touta
la classe ouvrière organisée;
Convaincus de la faillite de la classe dirigeante, s'eta
gagent à participer à toute l'action confédérale poux
l'obtention d'une amnistie générale et pour la réalisation
progressive ou immédiate du programme syndioal in-<
tégraU
En outre, le congrès a, discuté diverses autres;
questions, orientation' de ila féd;ération postal'e, au-<
tKHiomie des syndicats an matière de grèves, dis-i
̃ ciplin'e générale d'e la fédération entraînant la né--
ceissit/é des décisions confédérales, ̃ etc. Pendiaml
cette discusison, les diverses tendances1 syndicailis^
.tes se sont heurtées une fois de plus et le votq
final, approuvant le rapport de MM. Digat, Dm
tailly et M'ajiirin,, a do»roe,rài»on- ,ù la méthode piré-<
coalisée par1 tes dirigeante actuels de la C. G. T.
Ajoutons qu© le rapport conolut en iwviitamt lia
fédérafJion postale à s'iospirer d«e « réalités so-<
ciales » et à poursuivre comme fin non pas la vê*
volution politique, mais « 'la transformation écow
nomique accélérée .par raictiion ouvrière-st i''in|iy
t
En réponse aux déclarations que nous àvon$
publiées de M. Marius Combes, président de la
chambre syndicale des directeurs de spectacles de
France, au sujet des revendications formulées pal
le personnel des music-halls et concerts parisiens,
M. Legris, secrétaire général de la Fédération dd
spectacle, communique une note où il est dit no«
tamment:
La Fédération du spectacle n'a pas l'intention d'enta<:
mer une polémique, d'autant plus que, jusqu'à présent
elle n'est pas directement intéressée. C'est le comité jai
tersyndical parisien qui, au même titre que les comité!
intersyndicaux des autres villes de France, met au poin(
ses revendications communes, et les'présente aux dire»
teurs de. spectacles do la localité.
Sans se soucier des menaces plus ou moins déguisée*
de certains directeurs, le comité intersyndical parisien
attend la réponse officielle de ces messieurs et une con,
vocation, de leur part, pour discuter le cahier de revem
dications.
Et il conclut en disant que « la Fédération "du;
spectacle tient à déclarer qu'elle est heureuse d«
voir les directeurs de music-halls de Paris pro-i
clamer leur solidarité et leur union. C'est le mémo
principe qu'entend revendiquer la fédération ou->
•vrière ».
La grève des dockers do Marseille
La commission paritaire rui s'est réunie à la
préfecture de Marseille, pour régler le conflit entre
les dockers et les entrepreneurs do manutention,
n'a pas donné de résultat.
Les délégués des dockers ont soutenu leur de«
mande d'augmentation de salaire soit 20 francs
par jour et 8 heures de travail. Les délégués des
patrons ont maintenu leurs propositions de seiza
francs, qui est le tarif payé au Havre.
Les ouvriers ont alors essayé de partager le dif-
férend en demandant aux patrons de leur accor-i
der 18 francs, mais les patrons ont refusé:
La discussion a également porté sur la question
du minimum de journée de travail à assurer à
tous les dockers sans exception, ce qui permet-
trait à chaque ouvrier de prétendre à un salaire
un peu inférieur à 20 francs, puisque ce salaire
lui serait garanti six jours par semaine. Mais là
non plus l'accord n'a pu se faire.
Revenus à la Bourse du travail, les délégués ou-i
vriers ont rendu compte de leur mission; aprôj
quoi l'ordre du jour suivant a été adopté à l'una-<
nimîté: f
Les dockers, charbonniers, ensacheurs et emballeurs
considérant l'attitude des entrepreneurs de manutentioij
devant la commission paritaire, où ils ont conservé leui
première intransigeance, se cantonnant dans la journéfl
à 16 francs, font appel à l'initiative gouvernementale
pour faire l'avance de la différence qui fait l'objet du
litige, en attendant la solution de la commission pari»
taire qui ne peut qu'être favorable aux ouvriers;
Décident de maintenir énergiquernent les 20 frano^
seul remède à leur situation pleine de difficultés et d4
restrictions.
Cette décision a été télégraphiée au gouverne-
ment. D'autre part, devant l'insuccès de la réunion
paritaire, les charretiers, camionneurs et char-
geurs ont maintenu leur décision de déclarer, la,
grève 'demain..
L'agitation ouvrière asuac ESate-Unis
On télégraphie de New-rYork, 28 août
M. Fitzpatrick, président du comité des ouvriers
des aciéries, annonce qu'une nouvelle réponse a
été rédigée à la lettre de M. Gary, président de la;
corporation de l'acier aux Etats-Unis.
M. Fitzpatrick refuse d'entamer une discussion
au sujet du contenu de la nouvelle note où il ex-
pose l'attitude du comité relativement à la possî^
bilité d'une grève dans le cas où des concessions
ne seraient pas octroyées. Le comité exécutif de M
fédération travailliste américaine tiendra aujour-
d'hui à Washington, une réunion extraordinaire
dont l'objet est d'examiner les revendications des
ouvriers de l'acier.
CONTRE LA VIE CHÈtUR
A LA CORlffilSSIOH DES PRIX NORMAUX
Démission de M. Gran^/er, conseiller municipal
M. Grangior, con.oilar municipal de Paris, fi
adressé au préfet de police la lettre, suivante
Monsieur le préfet da police,
J'ai l'honneur de-vous remettre ma démission da
membre de la commission des prix normaux et de pré-
sident de la sous^çommission de la charcuterie, salai-»
sons et triperiç,
Réunie aujourd'hui pour la deuxième fois, cette sous-
commission a dû se borner à constater la nullite de ses
.efforts pour établir les prix normaux des articles d'ali-
mentation,soumis à son examen.
Outre que la plupart des membres de la sous-com-
mission n'ont pas cru devoir se déranger, les techniciens
de la charcuterie et des salaisons, auxquels il a été fait
appel, ne se sont pas présentés davantage. D'ailleurs,
les prix de base pratiqués dans les centres d'élevage et
les foires de bestiaux ne nous étant pas communi-
qués, pas plus que les frais divers dont est grevée la
marchandise avant son arrivée, sur le marché de Pa-r
ris, il apparaît bien que la commission des prix nor-
maux ne peut malheureusement faire autre chose que
d'enregistrer les prix imposes par les commerces de
gros et de détail.
Ce n'est pas cela qu'attendait d'elle la population pa*
risienne, Je suis plus convaincu que jamais que les
seules mesures à prendre pour faire baisser le prix de
la vie consistent dans la réquisition et la taxation à la
base par le gouvernement de tous les produits et leur
répartition par les communes, les coopératives, les
groupements de consommateurs, etc.
Je rends très volontiers hommage à vos efforts per-
sonnels et à ceux de vos collaborateurs, que je remer-
cie très sincèrement pour le concours qu'ils m'ont ap-
porté; mais je ne peux participer plus longtemps aux
travaux d'une commission que je crois d'avance con-
damnés à l'échec.
A. Gbangieh.
Le transport et la conservation des denrées alimentaires
Au cours de la séance tenue hier, ainsi que nous
l'avons annoncé., au ministère des travaux Du-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 62.23%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 62.23%.
- Collections numériques similaires Stevin Simon Stevin Simon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Stevin Simon" or dc.contributor adj "Stevin Simon")Diophante Diophante /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Diophante" or dc.contributor adj "Diophante")
- Auteurs similaires Stevin Simon Stevin Simon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Stevin Simon" or dc.contributor adj "Stevin Simon")Diophante Diophante /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Diophante" or dc.contributor adj "Diophante")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2437502/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2437502/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2437502/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2437502/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2437502
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2437502
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2437502/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest