Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-05-01
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1915 01 mai 1915
Description : 1915/05/01 (Numéro 19656). 1915/05/01 (Numéro 19656).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2421608
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ï. ;«=« LE Thsnn? s. « 1» mai 1915. /"S
L'ÛBSâlISOT! DES SECOURS
La réparation des dommages de guerre
Hier, au Conservatoire national des arts et mé-
tiers, le Comité national d'action pour la répara-
tion intégrale des dommages causés par la guerre
a réuni' en séance plénière, sous la présidence de
M. Larnaude, doyen de la faculté de droit de Paris,
les membres du bureau de chacune des commis-
sions entre lesquelles se répartit le travail du co-
mité. Pour les études législatives, commission ju-
ridique, commission de procédure, de constatation
et d'évaluation, commission financière et des voies
et moyens pour les études techniques, commis-
sion de l'industrie, commission du commerce, com-
mission de l'agriculture et des forêts, commission
de l'architecture et des beaux-arts.
SPECTACLES DU VE]?DÎ?EDI 30 flÏÏfllL
Théâtre-Français, relâche.
Opéra-Comique, relâche.
Odéon, relâche.
Vaudeville, 8 h. 1/2. La Famille Pont-Bi-
quet.
Renaissance, 8 h. 1/4. Mam'zelle Boy-Scout
Trianon-lLy rique, 8 h.-Gillette de Narbonne
Grand-Guignol, 8 h. 45. La Halte; le
Bonheur;la Délaissée; Gardiens de phare.
Comédie-Royale, 8 h. 45. DurandetDurand.
Théâtre Albert-I", 8 h. 1/2. La Souris. 1
Attra-Gtions
Tivoli-Cinéma, aujourd'hui matinée 2 h. 30;
soirée 8 h.
Nouveau-Cirque, 8 h. 1/2. Spectacle d'attract.
Jardin d'Acclimatation. Ouvert ts les jours.
PARIS LUNDI 3 MAI PARIS
I,fOI~ETTES D'ÉTÉ
DERNIÈRES NOUVELLES
Ï.A GUERRE
L'OPINION D'UN TRIPLICISTE ITALIEN
(De noire correspondant particulier)]
Rome, 30 avriL
• -One personnalité politique qui fut longtemps un
des partisans et théoriciens de la Triple-Alliance
qu'il croyait jadis nécessaire pour l'Italie faisait
'hier les réflexions suivantes
« Personne ne pourra reprocher à l'Italie sa
leonduite envers ses anciens alliés, car notre gou-
vernement s'est tenu longuement à la disposi-
tion des cabinets de Vienne et de Berlin pour les
négociations dues à l'initiative du prince de
Bülow. Cette œuvre diplomatique qui éclaire
notre position était absolument nécessaire. Dé-
sormais l'Autriche doit imputer à elle-même, à
son obstination persistante et surtout à ses énor-
mes erreurs passées, l'apparition actuelle de
beaucoup de signes annonçant la fin de ce systè-
me politique qui remonte à trente-deux ans et
qui est détruit par nos propres alliés.
» Si on pense que depuis dix ans et plus la
rivalité balkanique entre l'Autriche et la Rus-
sie et aussi l'inimitié entre la Serbie et l'Autri-
che devenaient toujours plus aiguës, il est éton-
nant de voir combien les hommes d'Etat de
l'Autriche ont pu être maladroits et aveugles au
point d'envenimer toujours davantage ses rap-
ports avec son alliée l'Italie. Trop tard l'Autri-
che s'est convaincue qu'elle devait nous faire des
concessions, lesquelles, même limitées, eussent
été peut-être suffisantes si elles avaient été fai-
tes à temps, c'est-à-dire pendant la paix, mais
qui ne le sont plus aujourd'hui que tous les pro-
blèmes internationaux sont remis en cause. Et
c'est pourquoi l'Italie, maintenant, est obligée
par son histoire même non seulement de régler
telle ou telle des questions litigieuses, mais d'é-
tablir sa situation d'ensemble dans la future
'Europe.
» Quant à l'Allemagne, il est hors de doute que
plusieurs Italiens, dont je suis, regretteront pro-
fondément de devoir rompre le lien qui nous unis-
sait à elle depuis six lustres, mais ce qui arrive est
sa grande faute soit parce qu'elle ne se préoc-
cupa pas en temps voulu d'assainir cette plaie des
rapports austro-italiens qui menaçait de devenir
̃gangreneuse et d'infecter tout l'organisme de la
Triplice, soit parce qu'au moment de provoquer
le conflit actuel elle ne se préoccupa nullement
;de nous. Non seulement les Allemands dédaignè-
rent de nous prévenir, mais encore ils nous mi-
rent dans une condition très difficile; ils nous in-
jurièrent même au début et nous accusèrent de
trahison, alors que tout démontre que nous étions
dans notre plein droit et dans notre devoir. Puis,
finalement quand ils s'aperçurent que nous avions
raison, ils pensèrent tardivement qu'il fallait faire
quelque chose pour nous, mais ils ne le firent plus
à temps, parce que l'Autriche, qu'ils avaient au-
trefois encouragée contre nous, était incapable de
satisfaire nos revendications légitimes, .et ainsi
de nous mettre dans l'obligation morale et ma-
térielle non de les aider, ce qui était impossible,
mais de nous désintéresser du conflit.
» Si donc a lieu la rupture austro-italienne,
'comme tout porte à le croire, ce sera absolument
jla faute des Autrichiens et des Allemands. »
Ainsi pensent les anciens triplicistes désillusion-
més, et ces reproches sont plus significatifs en-
icore que les sentiments des antitriplicistes que
'je vous signalais récemment. Jean Carrère.
Le généralissime russe
L'ambassade impériale de Russie est chargée
de démentir catégoriquement la fausse nouvelle
répandue par la presse ennemie selon laquelle
le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch serait malade.
'Le grand-duc généralissime est en parfaite
santé et vient d'accompagner Sa Majsté l'empe-
reur dans son voyage en Galicie.
Le prince Henri de Prusse
.̃̃̃̃' La Haye, 30 avril.
X'cause des bruits qui ont circulé en Allemagne
au sujet de l'absence du prince Henri, frère de
l'empereur Guillaume, celui-ci a adressé une let-
tre à un journal de Chemnitz pour affirmer qu'il
avait toujours occupé, depuis le commencement
da la guerre, le poste qui lui était assigné par
l'empereur et qu'il avait fait récemment 5in
voyage d'inspection dans les Flandres.
Le bureau de presse allemand
Copenhague 30 avril
Le conseiller Hammann, dont on a annoncé la
retraite pour le mois d'octobre prochain, sera placé,
selon le Berliner Tageblatt du 28 avril, à la tête
de la nouvelle division, créée pour la presse au
ministère des affaires étrangères de Berlin, à la
suite des crédits votés par le Reichstag dans sa
dernière session.
Il aura pour collaborateurs les conseillers de
légation Gurenenwald, von Bergen, Heilbron et le
•vice-consul Baligand.
Les exigences de l'Allemagne
Londres, 30 avril.
Oa télégraphie de Copenhague au Daily Telegraph,
Un diplomate neutre actuellement à Copenha-
gue apprend de bonne source que l'Allemagne
exige, pour être satisfaite, que les Etats-Unis
insistent auprès de la Grande-Bretagne afin que
le Qoton et le cuivre américains puissent voya-
ger, sans e,nçombre jusqu'en Allemagne, en me-
II s'agissait surtout d'unifier les méthodes de
travail des commissions techniques; d'importantes
résolutions ont été prises qui vont activer le tra-
vail de ces commissions dont le rôle est si impor-
tant en ce qui touche les opérations de constata-
tion et d'évaluation des dommages.
TRIBXJ3STJk.XJ2C:
li'aîîaire Deselau*
L'ancien payeur Desclaux et son amie Mme Bé-
choû se sont pourvus devant la Cour de cassation
contre la décision du conseil de revision qui vient
de rejeter leur double demande.
Le « moyen » invoqué par les deux condamnés est
naçant d'arrêter les envois de munitions de
guerre à destination des alliés. u
Le comte Goluchowsky à Schœnbrunn
Rome, 29 avril.
On mande de Vienne au Messaggero
On attribue une grande importance à la visite du
comte Goluchowsky, ancien ministre commun des
affaires étrangères, à l'empereur François-Joseph.
Le comte aurait été appelé à Schœnbrunn par
l'empereur pour conférer sur les questions di-
plomatiques intéressant particulièrement la mo-
narchie.
Le roi de Suède serait malade
Londres, 30 avril.
Suivant un télégramme de Stockholm wiàlorning
Post, le roi Gustave souffrirait de nouveau assez
sérieusement de l'estomac.
La réouverture du port d'Arkhangel
Londres, 29 avril.
Une dépêche du Lloyd annonce que le steamer
Canada est arrivé à Arkhangel le 26 avril. Les
brise-glaces ont amené le navire dans le port
avant que la débâcle se soit produite.
La crise économique en Autriche-Hongrie
Rome, 30 avril.
La société des boulangers viennois adresse aux
journaux une vigoureuse réponse à l'accusation
portée contre eux par le maire de Vienne et d'après
laquelle ils feraient du pain immangeable.
•: Comment, disent-ils, pourrions-nous fabriquer
du bon pain, alors que chacun de nous reçoit cha-
que semaine onze sacs de farine jaune et trois
sacs de farine mélangée contenant 50 0/0 de farine
de froment et 50 0/0 de farine d'orge ? »
La municipalité de Budapest, en raison de la
grande cherté du lait, a demandé au gouvernement
d'en interdire la vente dans les cafés et les restau-
rants. `
Londres, 30 avril.
On mande de Budapest au Morning Post que de
nouvelles rixes très sérieuses se sont produites à
Trieste, à l'occasion de la distribution du pain.
LA DÉPUTATION IRLANDAISE EN FRANCE
Les membrees de la députation irlandaise venue
à Paris pour apporter à la France un témoignage
de la sympathie et du concours moral du peuple
irlandais ont déjeuné, à une heure, chez M. Geor-
ges Leygues, président du comité d'action et d'in-
formations extérieures, constitué par la commis-
sion parlementaire des affaires étrangères. A ce
déjeuner tout à fait intime, assistaient tous les
membres du comité d'action et d'informations
exérieures.
A l'issue de ce déjeuner, la députation s'est ren-
due, vers trois heures, à la présidence du conseil,
où elle-a. été présentée par,,MX Georges Leygues..
et Franklin-Bouillon à M. yiviani, qui a' voulu"
conduire lui-même- les représentants de l'Irlande
chez le président de la République.
A la présidence de la République
La députation irlandaise a été reçue à quatre
heures par le président de la République avec le
cérémonial d'usage. Elle était présentée à M.
Raymond Poincaré par M. Viviani.
Ai. O'Connor, après avoir présenté chacup des
membres de la délégation, a donné lecture au pré-
sident du manifeste, du parti irlandais. Voici le
texte de ce manifeste
Monsieur le président,
Nous, membres du parti parlementaire irlandais et
représentants de l'Irlande, nous désirons, à l'occasion
de notre visite en France, vous présenter nos profonds
respects, à vous personnellement ainsi qu'au premier
magistrat de votre grand pays.
Il n'est point nécessaire de vous rappeler, monsieur
le président, les liens étroits de parenté et d'affection
qui ont toujours si fortement uni les peuples de Fran-
ce et d'Irlande. Constituant nous-mêmes un des ra-
meaux de la race celte, comment aurions-nous oublié
que la France est le plus grand des pays celtiques?
Ces liens du sang ont été fortifiés par l'étroite asso-
ciation de votre peuple et du nôtre à travers les siè-
cles de leur histoire. La vieille querelle centenaire en-
tre l'Angleterre et l'Irlande a heureusement pris fin;
aussi, d'un même élan, aveo toutes les autres nations
de l'empire britannique, le peuple d'Irlande, fidèle à
son passé, s'est dressé pour défendre la cause sacrée
de la liberté et de la justice il veut assurer le triom-
phe du principe des nationalités et des droits des pe-
tites nations pour lesquelles combattent aujourd'hui
les alliés.
Lorsque, autrefois, nos chefs héroïques furent con-
traints de s'exiler de leur pays, ils cherchèrent ins-
tinctivement un refuge en France. Et la France leur fit
un accueil digne de la grandeur de' son esprit et de la
bonté de son coeur. Elle considéra nos enfants comme
ses propres enfants. C'est ainsi que bien des nôtres
figurent parmi vos hommes d'Etat illustres. Nous rappel-
lerons pour ne mentionner que le plus connu peut-être,
votre distingué prédécesseur, le maréchal de Mac-Mahon.
Les soldats irlandais trouvèrent une place dans les
rangs de votre vaillante armée. Nous conservons aveo
fierté le souvenir de la brigade irlandaise comme de
l'une des troupes les meilleures et les plus braves
que le monde ait vues. Et c'est une tradition parmi
nous que plus d'une fois le courage intrépide de ces
exilés irlandais permit de changer le sort des batailles.
L'affection que nous accordions à la France pendant
les jours de gloire et de continueis succès n'a fait que
s'accroître au cours des épreuves qu'elle subit pen-
dant la seconde moitié du siècle dernier. Le cœur de
notre peuple fut rempli d'angoisse quand nous vîmes
que le principe sacré des nationalités et que les droits
les plus élémentaires de l'homme étaient foulés aux
pieds par l'annexion brutale des populations d'Alsace-
et de Lorraine, arrach(>'3 à un pays qu'elles adoraient
et qu'elles ont continué d'adorer. Nous n'avons jamais
cessé d'espérer qu'un jour viendrait où le respect du
droit et de la liberté humaine s'imposerait au monde.
Nous saluons dès maintenant l'heure où ces principes
vont s'affirmer comme supérieurs aux mitrailleuses
ou au militarisme brutal
l'incompétence du conseil de guerre. Si Desclaux
était considéré comme militaire, il n'aurait pas le
droit de se pourvoir devant la Cour suprême, mais
il maintient le point de vue qu'il est civil.
M' Mornard, bâtonnier de l'ordre des avocats à
la Cour de cassation, soutiendra les deux pourvois.
Condatotiatioti, à mort
Le deuxième conseil de guerre de Paris a con-
damné hier à la peine de mort le soldat réserviste
Pillardeau, poursuivi pour voies de fait envers un
supérieur.
Pillardeau, qui a déjà encouru vingt-trois con-
damnations dans la vie civile pour ivresse et coups
et blessures, rentrait le 21 mars dernier dans son
cantonnement, à Graville (Seine-et-Oise), en état
d'ivresse. Sans raison il se jeta sur son caporal et
lui asséna des coups si violents que son supérieur
Ouïsse-Français, 24 ans, sér*, dist., bonne fa-
1J mille, connaissant plus" langues, bon com-
merçant, désire trouver situation d» entreprise
commerciale ou industrielle où il pourra plus
tard être ihtéï&ssé ou associé. Réf. 1« ordre.
Ecr. SOUS P. Hr *••>•»! à Société européenne
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k l'AaMctrtlra der Secrétaire* de rédaetteflt
46. rue Vivienne, Paris.
Nous tenons à déclarer hautement, monsieur le pré-
sident, que la libération de l'Alsace-Lorraine ne sera ac-
cueillie nulle part avec plus d'enthousiasme qu'en Ir-
lande.
L'insolente tentative faite pour porter une nouvelle
atteinte à la nation française, l'intention mal déguisée
de s'emparer de quelques-unes de ses plus belles pro-
vinces, c'est le motif véritable de l'agression dont
vous avez été victimes a fait naître dans le peuple
irlandais des sentiments de profonde indignation. D'ail-
leurs, nous sommes toujours restés convaincus qu'une
telle iniquité était impossible dans le monde moderne,
civilisé et libre.
Nous avons été tout aussi fiers que vous pouvez l'être
vous-mêmes de voir que cette dernière invasion s'est
brisée contre l'énergie indomptable et l'héroïsme du
peuple français. Nous savons qu'elle sera bientôt re-
poussée et si complètement qu'un tel danger ne pourra
jamais plus menacer votre grand pays et enrayer son
développement pacifique. Ce sera l'orgueil des généra-
tions irlandaises de songer que des soldats de leur race
ont pris part à cette lutte héroïque et ont versé leur
sang côte à côte avec les valeureux soldats de toutes
les nations alliées, pour défendre la France et assurer
le triomphe du droit et de la liberté.
Le sentiment du danger commun, des traditions com-
munes, la conscience d'appartenir à une même grande
civilisation, à ce pays où rayonnent l'intelligence,. la
noblesse, la beauté, ont uni chez vous toutes les classes,
toutes les croyances; elles combattent côte à côte à cette
heure; les souvenirs anciens des querelles mortes se
sont effacés. En vérité, jamais nation ne donna au monde
un plus admirable exemple.
Aujourd'hui, de toutes les lèvres en France s'échappe
le même cri immortalisé par votre Histoire « Vive la
France une et indivisible! 1 »
fie cri, toute la race irlandaise le fera-retentir demain
dans le monde.
A l'archevêché de Paris
En quittant l'Elysée la députation irlandaise
s'est rendue à l'archevêché do Paris. C'est M. Jo-
seph Devlin, président de l'ordre ancien des Hi-
berniens, qui a présenté ses collègues à Mgr
Amette et qui lui a donné lecture de l'adresse
exprimant la profonde sympathie ressentie pour la
France dans cette heure d'épreuve par les mem-
bres d'une des organisations catholiques les plus
anciennes et les plus répandues dans le monde.
Dans ce manifeste, les membres de l'ordre des
Hiberniens rappellent les liens d'affection qui ont
existé depuis les âges reculés entre la Franoe et
l'Irlande, mais qui se sont affermis pendant la
guerre de 1870, car alors, les Irlandais « ont souf-
aert autant qu'aucun Français de la folie et du
crime commis par ceux qui ont arraché du sein
sanglant de la France les provinces d'Alsace et
de Lorraine, dont le peuple restait et entendait
rester Français ». Et ils se félicitent de la situa-
tion actuelle
Les conditions d'aujourd'hui sont différentes, pour
votre pays comme pour le nôtre. Après des siècles de
malentendu et de conflits, militaires et diplomati-
ques entre vous et l'empire britannique, vous et l'em-
pire britannique êtes maintenant unis dans une grande
alliance pour la justice et la liberté.
Dans la même voie, la concession qui nous a été faite
par le Parlement impérial du droit de nous gouverner
nous-mêmes a réconcilié les masses de notre peuple avec
les masses du peuple de l'empire. L'Entente cordiale
de la France et dé la Grande-Bretagne voit ainsi à la
même heure se produire l'Entente cordiale de l'Irlande
et de l'empire britannique. Si dorénavant nous rié^jetons
'plus, un regard, vers la France pour rimp^ferj^n fa-
veur de notre liberté, i n'est pas une raison pour que
nous oubliions les preuves innombrables d'assistance et
de sympathie qu'elle nous a données dans le passé.
Par instinct et sans hésitation nous avons senti que
cette guerre a été imposée à la France, qui est peut-
être la nation la plus pacifique du monde, dans le même
esprit de cruelle agression et d'arrogance qui a inspiré
l'annexion de l'Alsaoe et de la Lorraine. Nous avons
compris aussi vite qu'aucun Français que le succès de
cette nouvelle invasion serait non seulement l'annihila-
tion de l'indépendance et de la grandeur de la France,
mais encore un coup mortel porté à tous les peuples qui
veulent vivre libres; comme nationalistes, nous ne pou-
vions'donc pas hésiter un moment à nous ranger aux
côtés de la France.
'Bien'que cette adresse émane de catholiques et
soit adressée à un prince de l'Eglise, ses auteurs
n'ont pas voulu lui donner un caractère de secte.
Mais ils n'ont pas pu éviter, comme catholiques,
de remarquer qu'ils « ont été profondément trou-
blés par le récit des cruautés et des actes sacrilèges
qui ont été commis par les troupes allemandes
sur des hommes et des femmes de la même foi que
nous, et sur les monuments et les symboles Sacrés
de nos églises ».
Nous avons lu avec horreur, disent-ils, l'exécution
en masse de prêtres, de civils, de femmes et même
d'enfants qui ont eu lieu en Belgique. Nous avons lu
comment Louvain, où des milliers de nos étudiante et
de nos prêtres irlandais ont reçu leur instruction à
l'époque où des restrictions étaient imposées aux ca-
tholiques irlandais, a été rasé jusqu'au sol. Nous avons
appris avec horreur la destruction dont a été menacée
la cathédrale de Reims un temple rendu sacré pour
tout homme civilisé, non seulement par sa triomphale
beauté artistique, mais par son association avec tant
d'événements historiques de la vie de la France. Nous
devons ajouter que ces atrocités ont éveillé d'un bout
à l'autre de notre pays dans les cœurs protestants, la
même indignation que dans les nôtres.
L'adresse se termine par ces mots r
Eminence, nous partageons entièrement la confiance
justifiée de votre pays dans la victoire finale de la
France et de ses alliés, dans le retour à la mêrè pa-
trie des provinces perdues, dans la cessation définitive
des guerres d'agression et d'invasion contre votre sol
qui sera désormais à l'abri de tels périls. Nous asso-
cions entièrement votre cause et celle des alliés avec
la nôtre. Nous croyons fermement que le. succès des
alliés marquera une étape nouvelle dans la voie qui
doit mettre l'humanité à l'abri du militarisme et de la
barbarie; et bien que notre pays, à l'égal des peuples
de l'empire britannique, y compris le nôtre, ait encore
à traverser un océan de tribulations, notre foi dans
l'avenir est invincible; nous marchons à une ère nou-
velle de progrès et de fraternité humaine.
A l'Hôtel de Ville
M. Mithouard, président du Conseil municipal,
s'est rendu, ce matin, à l'hôtel de Crillon pour
inviter la députation irlandaise à une réception
qui sera donnée en son honneur à l'Hôtel de
Ville. Cette réception aura lieu, demain, à cinq
heures, à l'issue du déjeuner officiel que doit pré-
sider M. Vivianj. ̃•̃- ̃•;̃̃̃̃ ̃̃ ,•_•
tomba sur un ratelier d'armes et se coupa la
langue.
INFORMATIONS FINANCIERES
Nous avons dit que l'assemblée des action-
naires du Crédit foncier avait eu lieu le 24 avril
et qu'elle avait approuvé les comptes de 1914 qui
lui ont été présentés.
En.attendant que nous les examinions plus en
détail, constatons que les bénéfices de l'exercice
1914, augmentés du report de l'exercice précédent,
se sont élevés à 18.343,098 fr. 10. non compris 10
millions versés à la provision pour risques des
prêts. Après déduction des frais généraux, soit
5,602,455 fr. 66, il est resté un bénéfice net de
bTilùfiim/iTl^lai
|L Les Magasins seront Ouverts le Jeudi de l'Ascension et le Lundi de ta Pentecôte. jfâl
Pour redonner des forces aux soldats blessés.
malades ou convalescents, on les met an
régime du délicieux
PHOSCAO
{Spécialité françaite)
LE PLUS PUISSANT
DES RECONSTITUANTS
Aliment idéal des anémiés, des surmenés, des
convalescents, des vieillards et de tous ceux
qui souffrent de J'estomac et qui digèrent
difficilement.
LA PERTE DU LEON-GAMBETTA
-è.r~c Les survivants 30 avril.
̃- ̃»̃> .-rr t: >;?.- Syracuse, 30 avril.
Le débarquement des survivants du Léon-Gam-
betta a eu lieu hier soir, à neuf heures, en pré-
sence du préfet, du maire, du président de la dé-
putation provinciale et du commandant de la gar-
nison. Les survivants ont été logés à la caserne
Statella, où une foule nombreuse les a accompa-
gnés, les acclamant.
Parmi les blessés, dix sont légèrement atteints
et ne nécessitent pas de nouveaux soins; trois ont
été transportés à l'infirmerie de la garnison au
moyen d'automobiles offertes par des citoyens.
Le vice-consul français a télégraphié à M. Bar-
rère, ambassadeur de France à Rome, la liste
complète des survivants.
Pendant que le transport Eritrea, contenant les
blessés, était en route vers Syracuse, il a été sa-
lué par le croiseur français Casablanca, au mi-
lieu des hourras des deux équipages.
Le commandant français a remercié le com-
mandant italien pour l'œuvre humanitaire qu'il
a accomplie et l'aide qu'il a prêtée aux survi-
vants.
En Autriche
Rome, 30 avril.
La perte du Léon-Gambetta est célébrée au-
jourd'hui en Autriche-Hongrie, comme une vic-
toire considérable!
Selon une dépêche de Vienne au Messaggero, le
presse autrichienne, peu habituée à enregistrer
des victoires navales, a perdu toute mesure et
s'exprime comme s'il s'agissait de la destruction
de la flotte alliée tout entière.
La Nouvelle Presse parle d'acte d'héroïsme, de
miracle de la force humaine et qualifie la des-
truction du croiseur d'céuvre glorieuse qui trou-
vera un écho même dam les marines étrangères.
Le même journal adresse un avertissement voilé
à l'Italie « Toute l'Europe, dit-il, et spécialement
les peuples riverains de la Méditerranée où s'ins-
crivent en lettres de sang les chapitres de la guerre
navale pourront apprécier la valeur de notre
flotte; c'est un instrument habile et puissant qui
protège la monarchie et qui doit servir à l'atta-
que comme à la défense. »
Les autres journaux tiennent un langage identi-
que.
Le lieutenant von Trapp, commandant de VUS,
est né à Trieste d'une vieille famille allemande.
DÉPÊCHES PARTICULIÈRES DU SÉNAT
Les affaires étrangères
La commission des affaires étrangères s'est réu-
nie sous la présidence de M. Léon Bourgeois, l'un
des vice-presidents, pour entendre M. Delcassé,
ministre des affaires étrangères.
Le président de la République
visite l'œuvre du Soldat au front
Le président de la République, accompagné du
général Duparge, chef de sa maison militaire, a
visité cet après-midi l'œuvre du Soldat au front,
créée par le Touring-Club de France, organisa-
teur de la « Journée du 75 ».
Le président a été reçu à son arrivée par les
membres du'conseil d'administration du"ou-
ring-Club et du comité du Soldat au front qui
l'ont remercié de la haute marque de sympathie
qu'il voulait bien leur accorder en les honorant
de sa visite et l'ont accompagné dans les diffé-
rentes salles de l'hôtel de l'avenue de la Grande-
Armée transformées en magasins d'approvision-
nements et en ateliers de travail pour la confec-
tion des milliers de paquetages expédiés chaque
jour aux armées.
Le président s'est rendu compte de l'activité
déployée par l'œuvre pour apporter un peu plus
de bien-être matériel et de réconfort moral à nos
vaillants défenseurs et s'est retiré en félicitant
les membres du conseil de leurs, patriotiques ef-
forts.
Les distributions de prix
On nous communique la note suivante
Le bruit ayant couru que devant les graves
préoccupations de l'heure présente, les distribu-
tions de prix dans les lycées, collèges et écoles
n'auraient pas lieu, la Société des gens de lettres,
justement émue d'une résolution qui, faisant per-
dre au pays l'occasion de cérémoines réconfor-
tantes, priverait en- outre les écrivains fran-
çais d'un débouché utile à un moment où leur
situation est.si difficile, a fait, ce matin, une dé-
marche auprès du ministre de l'instruction pu-
blique pour le «prier de ne pas donner son as-
sentiment à une telle mesure.
Le bureau de la société, délégué dans ce but, a
eu la joie de trouver en M. Albert Sarraut un ad-
versaire irréductible de cette idée contraire aux
intérêts français. Devançant lui-même les ar-
guments, le ministre, avec une éloquente éner-
gie a déclaré aux membres du bureau de la So-
ciété des gens de lettres que les distributions de
prix auraient lieu à leur date sur toute l'étendue
du territoire français. 21 a fait triompher cette
patriotique doctrine au "conseil des ministres, et
il la légitimera lui-même dans une circulaire
qu'il livrera sous très peu de jours au public.
Lancement du
Bordeaux, 30 avril.
M. Augagneur, ministre, accompagné d'un offi-
cier d'ordonnance, est arrivé ce matin à Bordeaux.
Le ministre vient assister au lancement du cuirassé
Languedoc, qui doit avoir lieu demain matin.
Les rôles respectifs ̃'
du ministre de la guerre et du généralissime
La commission parlementaire de l'armée avait.
été saisie dernièrement par M. Accambray, député,
d'une motion ainsi conçue
La commission de l'armée, préoccupée de l'ignorance
dans laquelle elle est maintenue en ce qui concerne
les attributions précises du commandement en chef des
armées et la. nature et la portée des relations néces-
saires qu'entretiennent respectivement avec cet or-
gane supérieur le ministre de la guerre et le gouverne-
ment, décide de poser au ministre de la guerre les ques-
tions suivantes
1° Quelles sont la nature et la composition de l'or-
,gane de conseil technique dont le gouvernement se fait
12,740,642 fr. 44, qui permet de distribuer un
dividende de 25 francs. Une somme de 219,728 fr.
a été reportée à l'exercice suivant.
L'assemblée* générale annuelle du Crédit
lyonnais a eu lieu à Lyon le 29 avril courant, sous
la présidence de M. Emile Béthenod.
La répartition a été fixée à 25 francs par action,
représentant l'intérêt à 5 0/0 sur le capital, et
payable comme suit 12 fr. 50 le 10 mai.prochain
et 12 fr. 50 le 25 septembre prochain. Ensemble
25 fr., moins les impôts.
Toutes les propositions du conseil figurant à
l'ordre du jour ont été votées à l'unanimité.
MM. Bô et Chanove, administrateurs sortants,
ont été réélus.
MM. Le Myre de Vilers, Théodore Vautier, Pierre
Tresca et de Trégomain ont été nommés commis-
saires pour un an.
assister depuis la dissolution en fait du conseil supé-
rieur de la guerre, dont les membres ont été pourvus de
commandements aux armées;
2° Ce conseil, s'il existe, est-il appelé à connaître des
plans d'organisation et d'opération élaborés par le com-
mandement en chef des armées. Quelles sont ses attri-
butions, quels textes les précisent;
3° Quels textes délimitent avec précision les attribu-
tions du commandement en chef des armées, spéciale-
ment en matière d'organisation et d'administration mi-
litaires, et fixent la nature et l'étendue des responsabilités
qui lui incombent ainsi que la nature et la gravité des
sanctions qui s'attachent à ces responsabilités: demande
de communication de ces textes;
4° Quels textes définissent dans leur caractère et les
conséquences qui en découlent les relations avec l'au-
torité militaire supérieure chargée de la conduite des
opérations.
a) Du ministre de la guerre chargé de prevoir tous
les besoins des armées et d'y pourvoir
c) Plus généralement du gouvernement investi d'une
haute mission d'administration et de négociations, d'or-
ganisation et de coordination, de direction et d'impulsion
supérieures.
En même temps, le député de l'Aisne commu-
niquait le texte de cette motion au président du
conseil qui lui fit la réponse suivante
J'ai l'honneur de vous faire connaître que le conseil
supérieur de la guerre a pour objet de s'attacher aux
questions qui touchent à la préparation de la guerre. 11
est composé du ministre de la guerre et du chef d'état-
major, qui en font partie de droit, de six membres pour-
vus de commandement aux armées.
En temps de guerre, le chef d'état-major devient, de
par sa lettre de service, généralissime et a la responsa-
bilité et l'initiative des opérations militaires. En ce qui
concerne l'administration de la guerre, le ministre, en-
touré de ses services, y! veille et le gouvernement tout
entier constitue le conseil unique qui connaît et résout
les questions.
M. Accambray insista auprès de la commission
de l'armée pour qu'elle étudiât sa motion. La com-
mission fut finalement d'avis qu'il y avait lieu
de déposer une proposition de loi destinée à com-
bler les lacunes signalées par le député de l'Aisne.
Celui-ci, considérant comme impossible en ce mo-
ment le dépôt d'une proposition de cette nature
et que l'initiative en incombait au gouvernement,
vient de porter les documents ci-dessus à la con-
naissance de la commission sénatoriale de l'armée.
La visite médicale des réformés et exemptés
Les différents bureaux de recrutement de la
Seine, ainsi que la gendarmerie, procèdent ac-
tuellement à des recherches au sujet des hommes
réformés ou exemptés antérieurement à la mobili-
sation générale et qui n'auraient pas encore été
examinés par le conseil de revision, de façoçn à
pouvoir immédiatement les appeler sous les dra-
peaux, du moins en ce qui concerne les hommes
appartenant à des classes mobilisées.
Le conseil de revision de la Seine chargé de la
visite médicale des exemptés et réformés étant
toujours en session, les hommes réformés qui
n'ont pas été encore appelés sous les drapeaux
peuvent donc régulariser leur situation. Ils doi-
vent en conséquence s'adresser d'urgence à la
gendarmerie ou au bureau militaire de l'hôtel
de ville de façon à pouvoir être immédiatement
convoqués devant le conseil de revision.
Ajoutons qu'en ce qui concerne la visite médi-
cale des hommes réformés, depuis la mobilisation,
les opérations des conseils de revision vont com-
mencée la .semaine prochaine. D'apçès les rengeir
gnements qui nous ont été donnés par l'autorité
militaire, toutes les dispositions ont été prises
pour qu'à Paris où les réformés sont particulière-
ment nombreux, les intéressés soient déférés ra-
pidement devant le conseil de revision qui siège
en permanence à l'Hôtel de Ville, de façon que
tous les anciens réformés soient, ce qu'ils dési-
rent tous, être rapidement fixés sur leur situa-
tion militaire.
Don d'un Américain
Le préfet de police a reçu,- ce matin, de. M. Da-
niel G. Reid, de New-York, une somme de 12,200
francs, qui a été attribuée pour moitié à l'oeuvre
des Réfugiés français et belges hospitalisés à l'éta-
blissement de la place Saint-Sulpice et pour l'au-
tre moitié à l'œuvre des Amis des soldats aveugles,
avenue Daumesnil, 130.
Le 1" mai
Le Havre, 30 avril.
La chambre syndicale des ouvriers du port
« consciente des nécessités de l'armée et du pays »,
invite ses adhérents à ne pas chômer le/1" mai.
Toutefois, elle déclare qu'elle n'abandonne par là
rien de son passé ni des revendications proléta-
riennes, et que la mort et le sacrifice des siens
ne doivent pas rester vains, mais profiter au con-
traire à l'amélioration du sort des peuples.
CûmHPÉ OFFICIEL DU 30 AVRIL
Trois heures
Nous avons progressé au nord d'Ypres, dans
la région de Steenstraete;
Reims a reçu cinq cents obus, dont beaucoup
d'obus; incendiaires. Cëùx-cï ont allumé plu-
sieurs incendies, mais on à pu les circonscrire
et les éteindre rapidement. • > ̃ •
En Champagne, l'ennemi a bombardé une
de nos ambulances et blessé un médecin.
Des navires de guerre allemands ont été si-
gnalés au large des côtes belges Dunkerque
a reçu hier dix-neuf obus de gros calibre. Vingt
personnes ont été tuées, quarante-cinq blessées
quelques maisons ont été détruites.
O
LA GUERRE AÉRIENNE
Taubes aux Compiègne et Dunkerque
Compiègne, 30 avril.
,Un avion allemand est venu survoler, hier ma-
tin, les voies de garage de la gare d'Estrées-Saint-
Denis. Il était six heures du matin, environ. L'ap-
pareil semblait venir de Lassigny. Deux ou trois
bombes ont été lancées sur les lignes télégra-
phiques et les signaux.
DÉPÊCHES COMMERCIALES
New-York, 29 avril.
Blé disponible, 173 1/2; sur mai, 166 »/»; sur juillet
143 »/».
Maïs disponible, 85 1/2.
Chicago, 29 avril."
Blé sur mai, 163 »/»; sur juillet, 136 7/8.
Mais sur mai, 77 1/4; sur juil.'SO 1/S.
Cours des métaux (Clôture)
̃ Londres, 29 avril.
Cuivre comptant 79 7/6; à 3 mois 80 15/.
Etain comptant 160 10/; à 3 mois 162 7/6.
Plomb espagnol compt 21 2/6.
Zinc comptant 64 »»/»..
Lire tous les Lundis
dans le « TEMPS »
LES
PETITES ANNONCES
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Téléph.. Nord 04.30.. près la Gare de l'Est. |
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Paris, C. Pàriset, tmp.-gèrant, r. des Italiens, 5i
Les dégâts sont insignifiants et n'ont entrave,
en rien, la marche des services.
Dunkerque, 30 avril.
Deux Taubes ont survolé cette nuit Dunker-
que. .• ̃
Le raid de cette nuit sur l'Angleterre
Londres, 30 avril.
Au cours du raid aérien qui a eu lieu ce matin
de bonne heure sur la côte orientale d'Angleterre,
environ 10 bombes incendiaires ont été lancées
sur Bury-Saint-Edmunds, et cinq bombes sur Ips-<
wich où cinq maisons ont été incendiées.
Sur la fabrique de fusils Mauser
On mande de Genève, 28 avril, au Daily Chronlcle 7
Hier, un aviateur français a attaqué la fabrique
de fusils Mauser à Obendorf (Wurtemberg) et y a'
fait des dégâts importants. Volant bas, l'aviateur
jeta quatre bombes qui produisirent un effet con-
sidérable et réussit à s'échapper. Une grande
quantité de fusils et de machines ont été détruits.
Obsèques des victimes d'un Taube
(Dépêche de noire correspondant particulier);
Nancy, 30 avril.
Répondant à l'invitation de la municipalité, les
notabilités nancéiennes ont assisté aux obsèques
des victimes du Taube qui survola Nancy mardi
dernier.
On remarquait dans la cathédrale, où fut célé-
bré un service funèbre sous la présidence de
l'archevêque Mgr Turinaz, la présence de. MM.
Mirman, préfet; Simon, maire de Nancy, ses Ad-
joints et le conseil municipal, de nombreux offi-
ciers et des délégations des services de la ville.
Mgr Turinaz a donné l'absoute; puis le cor-
tège s'est rendu au cimetière de Préville où
avaient lieu les inhumations.
Des discours ont été prononcés par M. Simon,
qui au nom de la ville salua les employés des
services municipaux et le malheureux enfant
victimes des aviateurs allemands, et par M. Mir-
man, dont les paroles vibrantes de patriotisme ont
causé une profonde, émotion.
LA PRISE DE GALLIPOLI
Athènes, 30 avril.
La ville de Gallipoli serait prisé.
Le fort de Nagara est violemment bombardé,
[Nagara se trouve sur la côte d'Asie, au nord de Tcha-
kan.]
Algésiràs, 29 avril.
On assure qu'un télégramme est parvenu à Gi-
braltar, disant que le Macedonia et un autre vapeur
allemand, précédemment capturés, seront conduits
à Gibraltar. •
BOURSE DE PARIS
30 AVRIL
Deux heures. Les réalisations signalées de-
puis plusieurs jours au parquet et au marché en
banque se poursuivent, Les, cours présentent tpu-
tefois une certaine résistance, les différences,
étant peu sensibles. A noter là grande fermeté des"
chemins de fer français, ̃ de quelques emprunts
russes et du groupe espagnol.'
Notre rente est en légère réaction à 72 40, per-
dant dix centimes; le 3 1/-2 0/0 amortissable, est
bien tenu à 91 70, contre 91. 65.. ̃
MARCHÉ OFFICIEL
Comptant
3 0/0.. 72-40 Communales 1891.. 327.
3 0/0 amort. 'S 60 Communales 1899.. 359, 50'
3 l/2amort. lib. 9170 Foncières "1883 3âà 25
Ouest-Etat. 436.. Foncières 1885. 3G0
Tunisienne. 360 Midi 30/0 381.*
Tonkin C8 50 nouv 375..
Ville 1905..339 KstiO/0. 440
Ville 1910. 299.. nouvelle. 3G7 50
Ville 1912. «» 5°. Nord oblig. 3 0/0. 367 50
Banque de France. 4550 Nord 5 0/0 454
Banque de Paris. 865.. n hli 3 n/n S89
Crédit lyonnais. 1040 Ouest °™8- 3 0/0- *g
Crédit foncier. 715.. nom 38/
Comptoir national 732 Orléans 2 1/2 333
Compagnie algér.. 1010 :V 3 0/p 39a..
Banque française., 185 4 0/0 -1*0
Union parisienne.. £80 c,p7 /sgo
Crédit industriel. 616 SLej?À \«"
Crédit mobilier. 375 ^f sa 690 I
hrancoi;gyptien. 133 Gaf:ia.6?Q
Franco Egyptien. 133.. Raffmërië'say. '435 II,
Est. 801 Nickel 9C5
Lyon 1100 Greusot. 1889..
Midi 985 Tréfileries. 248
Nord. 1385 Sels gemmes 289.
Orléans. 1140.. Thnmson. 610..
Ouest. 735.. Omnibus 4 0/0 396..
Nord-Sud m Basse-Loire. 253
rvoru-ouo. iio T ii^a-
Omnibus. 465 Xi.?limiide 234
Distribution. Pc" Be'r~nan;14~
,cries pr. 12G Bei'pougnan. ht;O
Messdgenespr. Ub Ch4tmon-Coinm. 1840
Chinois 1903. 420 Carniaux .2-i90
Extérieure 86 15 Est-Lumière; “̃» 131..
Egypte unif. 92 50 Courri.ères. 1800..
Japonais 1913 476 Kio-Tinto. 1619
Russe 1889. 78/2ù Bojép, 675
Russe 1894 75 35 Fenarroya 1325..
1891-94. 65 10 Briansk ord 354..
Russe 1906 91 50 Prowodnik 427 50
Russel909 84 75 Kiow 367..
Russe 1914 91 85 Riazan 367..
Banque Petrogràd. 336.. Naphte. 375..
Serbe i 0/0. 65 80 Pensylvània 455..
Halien31/2 76 Mines Bor ord 1000
Turc unifié 64 10 N.-E. Oural 410..
Sangha. 53 25 K rivoï 945
MARCHÉ EN BANQUE
Caoutchoucs. 75 50 Rand Mines. 124..
Malacca ord. 114 Robinson Gold 46 25
Huanchaca Village Main Reef. 42 25
Tharsis. 162 Maltzof 550
Chartered 16 50 Dniéprovienné 2625
Crown Mines. 122.. Utah Copper. 368..
DeBeersord 30850 Monaco. 3000..
Bakou 1525.. Toula. 1230
MARCHÉ DES CHANGES
Londres. 2546. à 25 50. New-York, 5 30 à 535 .•
Italie, 90 »/• à 92 Suisse, 99 .à 101
Espagne, 5 23 1/2 à 5 33 1/2. Roubles, 2 13 1/2 à 2 28 1/2.
Hollande, 2 09 1/2 à 2 11 lfè. Scandinavie, 135 1/2 à 1391/S
L'ÛBSâlISOT! DES SECOURS
La réparation des dommages de guerre
Hier, au Conservatoire national des arts et mé-
tiers, le Comité national d'action pour la répara-
tion intégrale des dommages causés par la guerre
a réuni' en séance plénière, sous la présidence de
M. Larnaude, doyen de la faculté de droit de Paris,
les membres du bureau de chacune des commis-
sions entre lesquelles se répartit le travail du co-
mité. Pour les études législatives, commission ju-
ridique, commission de procédure, de constatation
et d'évaluation, commission financière et des voies
et moyens pour les études techniques, commis-
sion de l'industrie, commission du commerce, com-
mission de l'agriculture et des forêts, commission
de l'architecture et des beaux-arts.
SPECTACLES DU VE]?DÎ?EDI 30 flÏÏfllL
Théâtre-Français, relâche.
Opéra-Comique, relâche.
Odéon, relâche.
Vaudeville, 8 h. 1/2. La Famille Pont-Bi-
quet.
Renaissance, 8 h. 1/4. Mam'zelle Boy-Scout
Trianon-lLy rique, 8 h.-Gillette de Narbonne
Grand-Guignol, 8 h. 45. La Halte; le
Bonheur;la Délaissée; Gardiens de phare.
Comédie-Royale, 8 h. 45. DurandetDurand.
Théâtre Albert-I", 8 h. 1/2. La Souris. 1
Attra-Gtions
Tivoli-Cinéma, aujourd'hui matinée 2 h. 30;
soirée 8 h.
Nouveau-Cirque, 8 h. 1/2. Spectacle d'attract.
Jardin d'Acclimatation. Ouvert ts les jours.
PARIS LUNDI 3 MAI PARIS
I,fOI~ETTES D'ÉTÉ
DERNIÈRES NOUVELLES
Ï.A GUERRE
L'OPINION D'UN TRIPLICISTE ITALIEN
(De noire correspondant particulier)]
Rome, 30 avriL
• -One personnalité politique qui fut longtemps un
des partisans et théoriciens de la Triple-Alliance
qu'il croyait jadis nécessaire pour l'Italie faisait
'hier les réflexions suivantes
« Personne ne pourra reprocher à l'Italie sa
leonduite envers ses anciens alliés, car notre gou-
vernement s'est tenu longuement à la disposi-
tion des cabinets de Vienne et de Berlin pour les
négociations dues à l'initiative du prince de
Bülow. Cette œuvre diplomatique qui éclaire
notre position était absolument nécessaire. Dé-
sormais l'Autriche doit imputer à elle-même, à
son obstination persistante et surtout à ses énor-
mes erreurs passées, l'apparition actuelle de
beaucoup de signes annonçant la fin de ce systè-
me politique qui remonte à trente-deux ans et
qui est détruit par nos propres alliés.
» Si on pense que depuis dix ans et plus la
rivalité balkanique entre l'Autriche et la Rus-
sie et aussi l'inimitié entre la Serbie et l'Autri-
che devenaient toujours plus aiguës, il est éton-
nant de voir combien les hommes d'Etat de
l'Autriche ont pu être maladroits et aveugles au
point d'envenimer toujours davantage ses rap-
ports avec son alliée l'Italie. Trop tard l'Autri-
che s'est convaincue qu'elle devait nous faire des
concessions, lesquelles, même limitées, eussent
été peut-être suffisantes si elles avaient été fai-
tes à temps, c'est-à-dire pendant la paix, mais
qui ne le sont plus aujourd'hui que tous les pro-
blèmes internationaux sont remis en cause. Et
c'est pourquoi l'Italie, maintenant, est obligée
par son histoire même non seulement de régler
telle ou telle des questions litigieuses, mais d'é-
tablir sa situation d'ensemble dans la future
'Europe.
» Quant à l'Allemagne, il est hors de doute que
plusieurs Italiens, dont je suis, regretteront pro-
fondément de devoir rompre le lien qui nous unis-
sait à elle depuis six lustres, mais ce qui arrive est
sa grande faute soit parce qu'elle ne se préoc-
cupa pas en temps voulu d'assainir cette plaie des
rapports austro-italiens qui menaçait de devenir
̃gangreneuse et d'infecter tout l'organisme de la
Triplice, soit parce qu'au moment de provoquer
le conflit actuel elle ne se préoccupa nullement
;de nous. Non seulement les Allemands dédaignè-
rent de nous prévenir, mais encore ils nous mi-
rent dans une condition très difficile; ils nous in-
jurièrent même au début et nous accusèrent de
trahison, alors que tout démontre que nous étions
dans notre plein droit et dans notre devoir. Puis,
finalement quand ils s'aperçurent que nous avions
raison, ils pensèrent tardivement qu'il fallait faire
quelque chose pour nous, mais ils ne le firent plus
à temps, parce que l'Autriche, qu'ils avaient au-
trefois encouragée contre nous, était incapable de
satisfaire nos revendications légitimes, .et ainsi
de nous mettre dans l'obligation morale et ma-
térielle non de les aider, ce qui était impossible,
mais de nous désintéresser du conflit.
» Si donc a lieu la rupture austro-italienne,
'comme tout porte à le croire, ce sera absolument
jla faute des Autrichiens et des Allemands. »
Ainsi pensent les anciens triplicistes désillusion-
més, et ces reproches sont plus significatifs en-
icore que les sentiments des antitriplicistes que
'je vous signalais récemment. Jean Carrère.
Le généralissime russe
L'ambassade impériale de Russie est chargée
de démentir catégoriquement la fausse nouvelle
répandue par la presse ennemie selon laquelle
le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch serait malade.
'Le grand-duc généralissime est en parfaite
santé et vient d'accompagner Sa Majsté l'empe-
reur dans son voyage en Galicie.
Le prince Henri de Prusse
.̃̃̃̃' La Haye, 30 avril.
X'cause des bruits qui ont circulé en Allemagne
au sujet de l'absence du prince Henri, frère de
l'empereur Guillaume, celui-ci a adressé une let-
tre à un journal de Chemnitz pour affirmer qu'il
avait toujours occupé, depuis le commencement
da la guerre, le poste qui lui était assigné par
l'empereur et qu'il avait fait récemment 5in
voyage d'inspection dans les Flandres.
Le bureau de presse allemand
Copenhague 30 avril
Le conseiller Hammann, dont on a annoncé la
retraite pour le mois d'octobre prochain, sera placé,
selon le Berliner Tageblatt du 28 avril, à la tête
de la nouvelle division, créée pour la presse au
ministère des affaires étrangères de Berlin, à la
suite des crédits votés par le Reichstag dans sa
dernière session.
Il aura pour collaborateurs les conseillers de
légation Gurenenwald, von Bergen, Heilbron et le
•vice-consul Baligand.
Les exigences de l'Allemagne
Londres, 30 avril.
Oa télégraphie de Copenhague au Daily Telegraph,
Un diplomate neutre actuellement à Copenha-
gue apprend de bonne source que l'Allemagne
exige, pour être satisfaite, que les Etats-Unis
insistent auprès de la Grande-Bretagne afin que
le Qoton et le cuivre américains puissent voya-
ger, sans e,nçombre jusqu'en Allemagne, en me-
II s'agissait surtout d'unifier les méthodes de
travail des commissions techniques; d'importantes
résolutions ont été prises qui vont activer le tra-
vail de ces commissions dont le rôle est si impor-
tant en ce qui touche les opérations de constata-
tion et d'évaluation des dommages.
TRIBXJ3STJk.XJ2C:
li'aîîaire Deselau*
L'ancien payeur Desclaux et son amie Mme Bé-
choû se sont pourvus devant la Cour de cassation
contre la décision du conseil de revision qui vient
de rejeter leur double demande.
Le « moyen » invoqué par les deux condamnés est
naçant d'arrêter les envois de munitions de
guerre à destination des alliés. u
Le comte Goluchowsky à Schœnbrunn
Rome, 29 avril.
On mande de Vienne au Messaggero
On attribue une grande importance à la visite du
comte Goluchowsky, ancien ministre commun des
affaires étrangères, à l'empereur François-Joseph.
Le comte aurait été appelé à Schœnbrunn par
l'empereur pour conférer sur les questions di-
plomatiques intéressant particulièrement la mo-
narchie.
Le roi de Suède serait malade
Londres, 30 avril.
Suivant un télégramme de Stockholm wiàlorning
Post, le roi Gustave souffrirait de nouveau assez
sérieusement de l'estomac.
La réouverture du port d'Arkhangel
Londres, 29 avril.
Une dépêche du Lloyd annonce que le steamer
Canada est arrivé à Arkhangel le 26 avril. Les
brise-glaces ont amené le navire dans le port
avant que la débâcle se soit produite.
La crise économique en Autriche-Hongrie
Rome, 30 avril.
La société des boulangers viennois adresse aux
journaux une vigoureuse réponse à l'accusation
portée contre eux par le maire de Vienne et d'après
laquelle ils feraient du pain immangeable.
•: Comment, disent-ils, pourrions-nous fabriquer
du bon pain, alors que chacun de nous reçoit cha-
que semaine onze sacs de farine jaune et trois
sacs de farine mélangée contenant 50 0/0 de farine
de froment et 50 0/0 de farine d'orge ? »
La municipalité de Budapest, en raison de la
grande cherté du lait, a demandé au gouvernement
d'en interdire la vente dans les cafés et les restau-
rants. `
Londres, 30 avril.
On mande de Budapest au Morning Post que de
nouvelles rixes très sérieuses se sont produites à
Trieste, à l'occasion de la distribution du pain.
LA DÉPUTATION IRLANDAISE EN FRANCE
Les membrees de la députation irlandaise venue
à Paris pour apporter à la France un témoignage
de la sympathie et du concours moral du peuple
irlandais ont déjeuné, à une heure, chez M. Geor-
ges Leygues, président du comité d'action et d'in-
formations extérieures, constitué par la commis-
sion parlementaire des affaires étrangères. A ce
déjeuner tout à fait intime, assistaient tous les
membres du comité d'action et d'informations
exérieures.
A l'issue de ce déjeuner, la députation s'est ren-
due, vers trois heures, à la présidence du conseil,
où elle-a. été présentée par,,MX Georges Leygues..
et Franklin-Bouillon à M. yiviani, qui a' voulu"
conduire lui-même- les représentants de l'Irlande
chez le président de la République.
A la présidence de la République
La députation irlandaise a été reçue à quatre
heures par le président de la République avec le
cérémonial d'usage. Elle était présentée à M.
Raymond Poincaré par M. Viviani.
Ai. O'Connor, après avoir présenté chacup des
membres de la délégation, a donné lecture au pré-
sident du manifeste, du parti irlandais. Voici le
texte de ce manifeste
Monsieur le président,
Nous, membres du parti parlementaire irlandais et
représentants de l'Irlande, nous désirons, à l'occasion
de notre visite en France, vous présenter nos profonds
respects, à vous personnellement ainsi qu'au premier
magistrat de votre grand pays.
Il n'est point nécessaire de vous rappeler, monsieur
le président, les liens étroits de parenté et d'affection
qui ont toujours si fortement uni les peuples de Fran-
ce et d'Irlande. Constituant nous-mêmes un des ra-
meaux de la race celte, comment aurions-nous oublié
que la France est le plus grand des pays celtiques?
Ces liens du sang ont été fortifiés par l'étroite asso-
ciation de votre peuple et du nôtre à travers les siè-
cles de leur histoire. La vieille querelle centenaire en-
tre l'Angleterre et l'Irlande a heureusement pris fin;
aussi, d'un même élan, aveo toutes les autres nations
de l'empire britannique, le peuple d'Irlande, fidèle à
son passé, s'est dressé pour défendre la cause sacrée
de la liberté et de la justice il veut assurer le triom-
phe du principe des nationalités et des droits des pe-
tites nations pour lesquelles combattent aujourd'hui
les alliés.
Lorsque, autrefois, nos chefs héroïques furent con-
traints de s'exiler de leur pays, ils cherchèrent ins-
tinctivement un refuge en France. Et la France leur fit
un accueil digne de la grandeur de' son esprit et de la
bonté de son coeur. Elle considéra nos enfants comme
ses propres enfants. C'est ainsi que bien des nôtres
figurent parmi vos hommes d'Etat illustres. Nous rappel-
lerons pour ne mentionner que le plus connu peut-être,
votre distingué prédécesseur, le maréchal de Mac-Mahon.
Les soldats irlandais trouvèrent une place dans les
rangs de votre vaillante armée. Nous conservons aveo
fierté le souvenir de la brigade irlandaise comme de
l'une des troupes les meilleures et les plus braves
que le monde ait vues. Et c'est une tradition parmi
nous que plus d'une fois le courage intrépide de ces
exilés irlandais permit de changer le sort des batailles.
L'affection que nous accordions à la France pendant
les jours de gloire et de continueis succès n'a fait que
s'accroître au cours des épreuves qu'elle subit pen-
dant la seconde moitié du siècle dernier. Le cœur de
notre peuple fut rempli d'angoisse quand nous vîmes
que le principe sacré des nationalités et que les droits
les plus élémentaires de l'homme étaient foulés aux
pieds par l'annexion brutale des populations d'Alsace-
et de Lorraine, arrach(>'3 à un pays qu'elles adoraient
et qu'elles ont continué d'adorer. Nous n'avons jamais
cessé d'espérer qu'un jour viendrait où le respect du
droit et de la liberté humaine s'imposerait au monde.
Nous saluons dès maintenant l'heure où ces principes
vont s'affirmer comme supérieurs aux mitrailleuses
ou au militarisme brutal
l'incompétence du conseil de guerre. Si Desclaux
était considéré comme militaire, il n'aurait pas le
droit de se pourvoir devant la Cour suprême, mais
il maintient le point de vue qu'il est civil.
M' Mornard, bâtonnier de l'ordre des avocats à
la Cour de cassation, soutiendra les deux pourvois.
Condatotiatioti, à mort
Le deuxième conseil de guerre de Paris a con-
damné hier à la peine de mort le soldat réserviste
Pillardeau, poursuivi pour voies de fait envers un
supérieur.
Pillardeau, qui a déjà encouru vingt-trois con-
damnations dans la vie civile pour ivresse et coups
et blessures, rentrait le 21 mars dernier dans son
cantonnement, à Graville (Seine-et-Oise), en état
d'ivresse. Sans raison il se jeta sur son caporal et
lui asséna des coups si violents que son supérieur
Ouïsse-Français, 24 ans, sér*, dist., bonne fa-
1J mille, connaissant plus" langues, bon com-
merçant, désire trouver situation d» entreprise
commerciale ou industrielle où il pourra plus
tard être ihtéï&ssé ou associé. Réf. 1« ordre.
Ecr. SOUS P. Hr *••>•»! à Société européenne
de pubiteité, rqe de la Victoire, 10, Paris.
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au point, corrections d'épreuves, rédaction de
comptes rendus, traductions, «te, etc., s'adresser
k l'AaMctrtlra der Secrétaire* de rédaetteflt
46. rue Vivienne, Paris.
Nous tenons à déclarer hautement, monsieur le pré-
sident, que la libération de l'Alsace-Lorraine ne sera ac-
cueillie nulle part avec plus d'enthousiasme qu'en Ir-
lande.
L'insolente tentative faite pour porter une nouvelle
atteinte à la nation française, l'intention mal déguisée
de s'emparer de quelques-unes de ses plus belles pro-
vinces, c'est le motif véritable de l'agression dont
vous avez été victimes a fait naître dans le peuple
irlandais des sentiments de profonde indignation. D'ail-
leurs, nous sommes toujours restés convaincus qu'une
telle iniquité était impossible dans le monde moderne,
civilisé et libre.
Nous avons été tout aussi fiers que vous pouvez l'être
vous-mêmes de voir que cette dernière invasion s'est
brisée contre l'énergie indomptable et l'héroïsme du
peuple français. Nous savons qu'elle sera bientôt re-
poussée et si complètement qu'un tel danger ne pourra
jamais plus menacer votre grand pays et enrayer son
développement pacifique. Ce sera l'orgueil des généra-
tions irlandaises de songer que des soldats de leur race
ont pris part à cette lutte héroïque et ont versé leur
sang côte à côte avec les valeureux soldats de toutes
les nations alliées, pour défendre la France et assurer
le triomphe du droit et de la liberté.
Le sentiment du danger commun, des traditions com-
munes, la conscience d'appartenir à une même grande
civilisation, à ce pays où rayonnent l'intelligence,. la
noblesse, la beauté, ont uni chez vous toutes les classes,
toutes les croyances; elles combattent côte à côte à cette
heure; les souvenirs anciens des querelles mortes se
sont effacés. En vérité, jamais nation ne donna au monde
un plus admirable exemple.
Aujourd'hui, de toutes les lèvres en France s'échappe
le même cri immortalisé par votre Histoire « Vive la
France une et indivisible! 1 »
fie cri, toute la race irlandaise le fera-retentir demain
dans le monde.
A l'archevêché de Paris
En quittant l'Elysée la députation irlandaise
s'est rendue à l'archevêché do Paris. C'est M. Jo-
seph Devlin, président de l'ordre ancien des Hi-
berniens, qui a présenté ses collègues à Mgr
Amette et qui lui a donné lecture de l'adresse
exprimant la profonde sympathie ressentie pour la
France dans cette heure d'épreuve par les mem-
bres d'une des organisations catholiques les plus
anciennes et les plus répandues dans le monde.
Dans ce manifeste, les membres de l'ordre des
Hiberniens rappellent les liens d'affection qui ont
existé depuis les âges reculés entre la Franoe et
l'Irlande, mais qui se sont affermis pendant la
guerre de 1870, car alors, les Irlandais « ont souf-
aert autant qu'aucun Français de la folie et du
crime commis par ceux qui ont arraché du sein
sanglant de la France les provinces d'Alsace et
de Lorraine, dont le peuple restait et entendait
rester Français ». Et ils se félicitent de la situa-
tion actuelle
Les conditions d'aujourd'hui sont différentes, pour
votre pays comme pour le nôtre. Après des siècles de
malentendu et de conflits, militaires et diplomati-
ques entre vous et l'empire britannique, vous et l'em-
pire britannique êtes maintenant unis dans une grande
alliance pour la justice et la liberté.
Dans la même voie, la concession qui nous a été faite
par le Parlement impérial du droit de nous gouverner
nous-mêmes a réconcilié les masses de notre peuple avec
les masses du peuple de l'empire. L'Entente cordiale
de la France et dé la Grande-Bretagne voit ainsi à la
même heure se produire l'Entente cordiale de l'Irlande
et de l'empire britannique. Si dorénavant nous rié^jetons
'plus, un regard, vers la France pour rimp^ferj^n fa-
veur de notre liberté, i n'est pas une raison pour que
nous oubliions les preuves innombrables d'assistance et
de sympathie qu'elle nous a données dans le passé.
Par instinct et sans hésitation nous avons senti que
cette guerre a été imposée à la France, qui est peut-
être la nation la plus pacifique du monde, dans le même
esprit de cruelle agression et d'arrogance qui a inspiré
l'annexion de l'Alsaoe et de la Lorraine. Nous avons
compris aussi vite qu'aucun Français que le succès de
cette nouvelle invasion serait non seulement l'annihila-
tion de l'indépendance et de la grandeur de la France,
mais encore un coup mortel porté à tous les peuples qui
veulent vivre libres; comme nationalistes, nous ne pou-
vions'donc pas hésiter un moment à nous ranger aux
côtés de la France.
'Bien'que cette adresse émane de catholiques et
soit adressée à un prince de l'Eglise, ses auteurs
n'ont pas voulu lui donner un caractère de secte.
Mais ils n'ont pas pu éviter, comme catholiques,
de remarquer qu'ils « ont été profondément trou-
blés par le récit des cruautés et des actes sacrilèges
qui ont été commis par les troupes allemandes
sur des hommes et des femmes de la même foi que
nous, et sur les monuments et les symboles Sacrés
de nos églises ».
Nous avons lu avec horreur, disent-ils, l'exécution
en masse de prêtres, de civils, de femmes et même
d'enfants qui ont eu lieu en Belgique. Nous avons lu
comment Louvain, où des milliers de nos étudiante et
de nos prêtres irlandais ont reçu leur instruction à
l'époque où des restrictions étaient imposées aux ca-
tholiques irlandais, a été rasé jusqu'au sol. Nous avons
appris avec horreur la destruction dont a été menacée
la cathédrale de Reims un temple rendu sacré pour
tout homme civilisé, non seulement par sa triomphale
beauté artistique, mais par son association avec tant
d'événements historiques de la vie de la France. Nous
devons ajouter que ces atrocités ont éveillé d'un bout
à l'autre de notre pays dans les cœurs protestants, la
même indignation que dans les nôtres.
L'adresse se termine par ces mots r
Eminence, nous partageons entièrement la confiance
justifiée de votre pays dans la victoire finale de la
France et de ses alliés, dans le retour à la mêrè pa-
trie des provinces perdues, dans la cessation définitive
des guerres d'agression et d'invasion contre votre sol
qui sera désormais à l'abri de tels périls. Nous asso-
cions entièrement votre cause et celle des alliés avec
la nôtre. Nous croyons fermement que le. succès des
alliés marquera une étape nouvelle dans la voie qui
doit mettre l'humanité à l'abri du militarisme et de la
barbarie; et bien que notre pays, à l'égal des peuples
de l'empire britannique, y compris le nôtre, ait encore
à traverser un océan de tribulations, notre foi dans
l'avenir est invincible; nous marchons à une ère nou-
velle de progrès et de fraternité humaine.
A l'Hôtel de Ville
M. Mithouard, président du Conseil municipal,
s'est rendu, ce matin, à l'hôtel de Crillon pour
inviter la députation irlandaise à une réception
qui sera donnée en son honneur à l'Hôtel de
Ville. Cette réception aura lieu, demain, à cinq
heures, à l'issue du déjeuner officiel que doit pré-
sider M. Vivianj. ̃•̃- ̃•;̃̃̃̃ ̃̃ ,•_•
tomba sur un ratelier d'armes et se coupa la
langue.
INFORMATIONS FINANCIERES
Nous avons dit que l'assemblée des action-
naires du Crédit foncier avait eu lieu le 24 avril
et qu'elle avait approuvé les comptes de 1914 qui
lui ont été présentés.
En.attendant que nous les examinions plus en
détail, constatons que les bénéfices de l'exercice
1914, augmentés du report de l'exercice précédent,
se sont élevés à 18.343,098 fr. 10. non compris 10
millions versés à la provision pour risques des
prêts. Après déduction des frais généraux, soit
5,602,455 fr. 66, il est resté un bénéfice net de
bTilùfiim/iTl^lai
|L Les Magasins seront Ouverts le Jeudi de l'Ascension et le Lundi de ta Pentecôte. jfâl
Pour redonner des forces aux soldats blessés.
malades ou convalescents, on les met an
régime du délicieux
PHOSCAO
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LE PLUS PUISSANT
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Aliment idéal des anémiés, des surmenés, des
convalescents, des vieillards et de tous ceux
qui souffrent de J'estomac et qui digèrent
difficilement.
LA PERTE DU LEON-GAMBETTA
-è.r~c Les survivants 30 avril.
̃- ̃»̃> .-rr t: >;?.- Syracuse, 30 avril.
Le débarquement des survivants du Léon-Gam-
betta a eu lieu hier soir, à neuf heures, en pré-
sence du préfet, du maire, du président de la dé-
putation provinciale et du commandant de la gar-
nison. Les survivants ont été logés à la caserne
Statella, où une foule nombreuse les a accompa-
gnés, les acclamant.
Parmi les blessés, dix sont légèrement atteints
et ne nécessitent pas de nouveaux soins; trois ont
été transportés à l'infirmerie de la garnison au
moyen d'automobiles offertes par des citoyens.
Le vice-consul français a télégraphié à M. Bar-
rère, ambassadeur de France à Rome, la liste
complète des survivants.
Pendant que le transport Eritrea, contenant les
blessés, était en route vers Syracuse, il a été sa-
lué par le croiseur français Casablanca, au mi-
lieu des hourras des deux équipages.
Le commandant français a remercié le com-
mandant italien pour l'œuvre humanitaire qu'il
a accomplie et l'aide qu'il a prêtée aux survi-
vants.
En Autriche
Rome, 30 avril.
La perte du Léon-Gambetta est célébrée au-
jourd'hui en Autriche-Hongrie, comme une vic-
toire considérable!
Selon une dépêche de Vienne au Messaggero, le
presse autrichienne, peu habituée à enregistrer
des victoires navales, a perdu toute mesure et
s'exprime comme s'il s'agissait de la destruction
de la flotte alliée tout entière.
La Nouvelle Presse parle d'acte d'héroïsme, de
miracle de la force humaine et qualifie la des-
truction du croiseur d'céuvre glorieuse qui trou-
vera un écho même dam les marines étrangères.
Le même journal adresse un avertissement voilé
à l'Italie « Toute l'Europe, dit-il, et spécialement
les peuples riverains de la Méditerranée où s'ins-
crivent en lettres de sang les chapitres de la guerre
navale pourront apprécier la valeur de notre
flotte; c'est un instrument habile et puissant qui
protège la monarchie et qui doit servir à l'atta-
que comme à la défense. »
Les autres journaux tiennent un langage identi-
que.
Le lieutenant von Trapp, commandant de VUS,
est né à Trieste d'une vieille famille allemande.
DÉPÊCHES PARTICULIÈRES DU SÉNAT
Les affaires étrangères
La commission des affaires étrangères s'est réu-
nie sous la présidence de M. Léon Bourgeois, l'un
des vice-presidents, pour entendre M. Delcassé,
ministre des affaires étrangères.
Le président de la République
visite l'œuvre du Soldat au front
Le président de la République, accompagné du
général Duparge, chef de sa maison militaire, a
visité cet après-midi l'œuvre du Soldat au front,
créée par le Touring-Club de France, organisa-
teur de la « Journée du 75 ».
Le président a été reçu à son arrivée par les
membres du'conseil d'administration du"ou-
ring-Club et du comité du Soldat au front qui
l'ont remercié de la haute marque de sympathie
qu'il voulait bien leur accorder en les honorant
de sa visite et l'ont accompagné dans les diffé-
rentes salles de l'hôtel de l'avenue de la Grande-
Armée transformées en magasins d'approvision-
nements et en ateliers de travail pour la confec-
tion des milliers de paquetages expédiés chaque
jour aux armées.
Le président s'est rendu compte de l'activité
déployée par l'œuvre pour apporter un peu plus
de bien-être matériel et de réconfort moral à nos
vaillants défenseurs et s'est retiré en félicitant
les membres du conseil de leurs, patriotiques ef-
forts.
Les distributions de prix
On nous communique la note suivante
Le bruit ayant couru que devant les graves
préoccupations de l'heure présente, les distribu-
tions de prix dans les lycées, collèges et écoles
n'auraient pas lieu, la Société des gens de lettres,
justement émue d'une résolution qui, faisant per-
dre au pays l'occasion de cérémoines réconfor-
tantes, priverait en- outre les écrivains fran-
çais d'un débouché utile à un moment où leur
situation est.si difficile, a fait, ce matin, une dé-
marche auprès du ministre de l'instruction pu-
blique pour le «prier de ne pas donner son as-
sentiment à une telle mesure.
Le bureau de la société, délégué dans ce but, a
eu la joie de trouver en M. Albert Sarraut un ad-
versaire irréductible de cette idée contraire aux
intérêts français. Devançant lui-même les ar-
guments, le ministre, avec une éloquente éner-
gie a déclaré aux membres du bureau de la So-
ciété des gens de lettres que les distributions de
prix auraient lieu à leur date sur toute l'étendue
du territoire français. 21 a fait triompher cette
patriotique doctrine au "conseil des ministres, et
il la légitimera lui-même dans une circulaire
qu'il livrera sous très peu de jours au public.
Lancement du
Bordeaux, 30 avril.
M. Augagneur, ministre, accompagné d'un offi-
cier d'ordonnance, est arrivé ce matin à Bordeaux.
Le ministre vient assister au lancement du cuirassé
Languedoc, qui doit avoir lieu demain matin.
Les rôles respectifs ̃'
du ministre de la guerre et du généralissime
La commission parlementaire de l'armée avait.
été saisie dernièrement par M. Accambray, député,
d'une motion ainsi conçue
La commission de l'armée, préoccupée de l'ignorance
dans laquelle elle est maintenue en ce qui concerne
les attributions précises du commandement en chef des
armées et la. nature et la portée des relations néces-
saires qu'entretiennent respectivement avec cet or-
gane supérieur le ministre de la guerre et le gouverne-
ment, décide de poser au ministre de la guerre les ques-
tions suivantes
1° Quelles sont la nature et la composition de l'or-
,gane de conseil technique dont le gouvernement se fait
12,740,642 fr. 44, qui permet de distribuer un
dividende de 25 francs. Une somme de 219,728 fr.
a été reportée à l'exercice suivant.
L'assemblée* générale annuelle du Crédit
lyonnais a eu lieu à Lyon le 29 avril courant, sous
la présidence de M. Emile Béthenod.
La répartition a été fixée à 25 francs par action,
représentant l'intérêt à 5 0/0 sur le capital, et
payable comme suit 12 fr. 50 le 10 mai.prochain
et 12 fr. 50 le 25 septembre prochain. Ensemble
25 fr., moins les impôts.
Toutes les propositions du conseil figurant à
l'ordre du jour ont été votées à l'unanimité.
MM. Bô et Chanove, administrateurs sortants,
ont été réélus.
MM. Le Myre de Vilers, Théodore Vautier, Pierre
Tresca et de Trégomain ont été nommés commis-
saires pour un an.
assister depuis la dissolution en fait du conseil supé-
rieur de la guerre, dont les membres ont été pourvus de
commandements aux armées;
2° Ce conseil, s'il existe, est-il appelé à connaître des
plans d'organisation et d'opération élaborés par le com-
mandement en chef des armées. Quelles sont ses attri-
butions, quels textes les précisent;
3° Quels textes délimitent avec précision les attribu-
tions du commandement en chef des armées, spéciale-
ment en matière d'organisation et d'administration mi-
litaires, et fixent la nature et l'étendue des responsabilités
qui lui incombent ainsi que la nature et la gravité des
sanctions qui s'attachent à ces responsabilités: demande
de communication de ces textes;
4° Quels textes définissent dans leur caractère et les
conséquences qui en découlent les relations avec l'au-
torité militaire supérieure chargée de la conduite des
opérations.
a) Du ministre de la guerre chargé de prevoir tous
les besoins des armées et d'y pourvoir
c) Plus généralement du gouvernement investi d'une
haute mission d'administration et de négociations, d'or-
ganisation et de coordination, de direction et d'impulsion
supérieures.
En même temps, le député de l'Aisne commu-
niquait le texte de cette motion au président du
conseil qui lui fit la réponse suivante
J'ai l'honneur de vous faire connaître que le conseil
supérieur de la guerre a pour objet de s'attacher aux
questions qui touchent à la préparation de la guerre. 11
est composé du ministre de la guerre et du chef d'état-
major, qui en font partie de droit, de six membres pour-
vus de commandement aux armées.
En temps de guerre, le chef d'état-major devient, de
par sa lettre de service, généralissime et a la responsa-
bilité et l'initiative des opérations militaires. En ce qui
concerne l'administration de la guerre, le ministre, en-
touré de ses services, y! veille et le gouvernement tout
entier constitue le conseil unique qui connaît et résout
les questions.
M. Accambray insista auprès de la commission
de l'armée pour qu'elle étudiât sa motion. La com-
mission fut finalement d'avis qu'il y avait lieu
de déposer une proposition de loi destinée à com-
bler les lacunes signalées par le député de l'Aisne.
Celui-ci, considérant comme impossible en ce mo-
ment le dépôt d'une proposition de cette nature
et que l'initiative en incombait au gouvernement,
vient de porter les documents ci-dessus à la con-
naissance de la commission sénatoriale de l'armée.
La visite médicale des réformés et exemptés
Les différents bureaux de recrutement de la
Seine, ainsi que la gendarmerie, procèdent ac-
tuellement à des recherches au sujet des hommes
réformés ou exemptés antérieurement à la mobili-
sation générale et qui n'auraient pas encore été
examinés par le conseil de revision, de façoçn à
pouvoir immédiatement les appeler sous les dra-
peaux, du moins en ce qui concerne les hommes
appartenant à des classes mobilisées.
Le conseil de revision de la Seine chargé de la
visite médicale des exemptés et réformés étant
toujours en session, les hommes réformés qui
n'ont pas été encore appelés sous les drapeaux
peuvent donc régulariser leur situation. Ils doi-
vent en conséquence s'adresser d'urgence à la
gendarmerie ou au bureau militaire de l'hôtel
de ville de façon à pouvoir être immédiatement
convoqués devant le conseil de revision.
Ajoutons qu'en ce qui concerne la visite médi-
cale des hommes réformés, depuis la mobilisation,
les opérations des conseils de revision vont com-
mencée la .semaine prochaine. D'apçès les rengeir
gnements qui nous ont été donnés par l'autorité
militaire, toutes les dispositions ont été prises
pour qu'à Paris où les réformés sont particulière-
ment nombreux, les intéressés soient déférés ra-
pidement devant le conseil de revision qui siège
en permanence à l'Hôtel de Ville, de façon que
tous les anciens réformés soient, ce qu'ils dési-
rent tous, être rapidement fixés sur leur situa-
tion militaire.
Don d'un Américain
Le préfet de police a reçu,- ce matin, de. M. Da-
niel G. Reid, de New-York, une somme de 12,200
francs, qui a été attribuée pour moitié à l'oeuvre
des Réfugiés français et belges hospitalisés à l'éta-
blissement de la place Saint-Sulpice et pour l'au-
tre moitié à l'œuvre des Amis des soldats aveugles,
avenue Daumesnil, 130.
Le 1" mai
Le Havre, 30 avril.
La chambre syndicale des ouvriers du port
« consciente des nécessités de l'armée et du pays »,
invite ses adhérents à ne pas chômer le/1" mai.
Toutefois, elle déclare qu'elle n'abandonne par là
rien de son passé ni des revendications proléta-
riennes, et que la mort et le sacrifice des siens
ne doivent pas rester vains, mais profiter au con-
traire à l'amélioration du sort des peuples.
CûmHPÉ OFFICIEL DU 30 AVRIL
Trois heures
Nous avons progressé au nord d'Ypres, dans
la région de Steenstraete;
Reims a reçu cinq cents obus, dont beaucoup
d'obus; incendiaires. Cëùx-cï ont allumé plu-
sieurs incendies, mais on à pu les circonscrire
et les éteindre rapidement. • > ̃ •
En Champagne, l'ennemi a bombardé une
de nos ambulances et blessé un médecin.
Des navires de guerre allemands ont été si-
gnalés au large des côtes belges Dunkerque
a reçu hier dix-neuf obus de gros calibre. Vingt
personnes ont été tuées, quarante-cinq blessées
quelques maisons ont été détruites.
O
LA GUERRE AÉRIENNE
Taubes aux Compiègne et Dunkerque
Compiègne, 30 avril.
,Un avion allemand est venu survoler, hier ma-
tin, les voies de garage de la gare d'Estrées-Saint-
Denis. Il était six heures du matin, environ. L'ap-
pareil semblait venir de Lassigny. Deux ou trois
bombes ont été lancées sur les lignes télégra-
phiques et les signaux.
DÉPÊCHES COMMERCIALES
New-York, 29 avril.
Blé disponible, 173 1/2; sur mai, 166 »/»; sur juillet
143 »/».
Maïs disponible, 85 1/2.
Chicago, 29 avril."
Blé sur mai, 163 »/»; sur juillet, 136 7/8.
Mais sur mai, 77 1/4; sur juil.'SO 1/S.
Cours des métaux (Clôture)
̃ Londres, 29 avril.
Cuivre comptant 79 7/6; à 3 mois 80 15/.
Etain comptant 160 10/; à 3 mois 162 7/6.
Plomb espagnol compt 21 2/6.
Zinc comptant 64 »»/»..
Lire tous les Lundis
dans le « TEMPS »
LES
PETITES ANNONCES
Offres, Demandes d'emplois, etc.
kv i -J .¥ .V -Jf -J VITRES eT GLACES |
jk'J 3 7 4 14 -T* a •«<* toujours en magasin» dot I
MjTllBllîilMi™n™>^1WiffMff'"f £'•»* IfnDOrtànt» tu meilleur court I
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Téléph.. Nord 04.30.. près la Gare de l'Est. |
®er® rae~cmoe~a.am
Paris, C. Pàriset, tmp.-gèrant, r. des Italiens, 5i
Les dégâts sont insignifiants et n'ont entrave,
en rien, la marche des services.
Dunkerque, 30 avril.
Deux Taubes ont survolé cette nuit Dunker-
que. .• ̃
Le raid de cette nuit sur l'Angleterre
Londres, 30 avril.
Au cours du raid aérien qui a eu lieu ce matin
de bonne heure sur la côte orientale d'Angleterre,
environ 10 bombes incendiaires ont été lancées
sur Bury-Saint-Edmunds, et cinq bombes sur Ips-<
wich où cinq maisons ont été incendiées.
Sur la fabrique de fusils Mauser
On mande de Genève, 28 avril, au Daily Chronlcle 7
Hier, un aviateur français a attaqué la fabrique
de fusils Mauser à Obendorf (Wurtemberg) et y a'
fait des dégâts importants. Volant bas, l'aviateur
jeta quatre bombes qui produisirent un effet con-
sidérable et réussit à s'échapper. Une grande
quantité de fusils et de machines ont été détruits.
Obsèques des victimes d'un Taube
(Dépêche de noire correspondant particulier);
Nancy, 30 avril.
Répondant à l'invitation de la municipalité, les
notabilités nancéiennes ont assisté aux obsèques
des victimes du Taube qui survola Nancy mardi
dernier.
On remarquait dans la cathédrale, où fut célé-
bré un service funèbre sous la présidence de
l'archevêque Mgr Turinaz, la présence de. MM.
Mirman, préfet; Simon, maire de Nancy, ses Ad-
joints et le conseil municipal, de nombreux offi-
ciers et des délégations des services de la ville.
Mgr Turinaz a donné l'absoute; puis le cor-
tège s'est rendu au cimetière de Préville où
avaient lieu les inhumations.
Des discours ont été prononcés par M. Simon,
qui au nom de la ville salua les employés des
services municipaux et le malheureux enfant
victimes des aviateurs allemands, et par M. Mir-
man, dont les paroles vibrantes de patriotisme ont
causé une profonde, émotion.
LA PRISE DE GALLIPOLI
Athènes, 30 avril.
La ville de Gallipoli serait prisé.
Le fort de Nagara est violemment bombardé,
[Nagara se trouve sur la côte d'Asie, au nord de Tcha-
kan.]
Algésiràs, 29 avril.
On assure qu'un télégramme est parvenu à Gi-
braltar, disant que le Macedonia et un autre vapeur
allemand, précédemment capturés, seront conduits
à Gibraltar. •
BOURSE DE PARIS
30 AVRIL
Deux heures. Les réalisations signalées de-
puis plusieurs jours au parquet et au marché en
banque se poursuivent, Les, cours présentent tpu-
tefois une certaine résistance, les différences,
étant peu sensibles. A noter là grande fermeté des"
chemins de fer français, ̃ de quelques emprunts
russes et du groupe espagnol.'
Notre rente est en légère réaction à 72 40, per-
dant dix centimes; le 3 1/-2 0/0 amortissable, est
bien tenu à 91 70, contre 91. 65.. ̃
MARCHÉ OFFICIEL
Comptant
3 0/0.. 72-40 Communales 1891.. 327.
3 0/0 amort. 'S 60 Communales 1899.. 359, 50'
3 l/2amort. lib. 9170 Foncières "1883 3âà 25
Ouest-Etat. 436.. Foncières 1885. 3G0
Tunisienne. 360 Midi 30/0 381.*
Tonkin C8 50 nouv 375..
Ville 1905..339 KstiO/0. 440
Ville 1910. 299.. nouvelle. 3G7 50
Ville 1912. «» 5°. Nord oblig. 3 0/0. 367 50
Banque de France. 4550 Nord 5 0/0 454
Banque de Paris. 865.. n hli 3 n/n S89
Crédit lyonnais. 1040 Ouest °™8- 3 0/0- *g
Crédit foncier. 715.. nom 38/
Comptoir national 732 Orléans 2 1/2 333
Compagnie algér.. 1010 :V 3 0/p 39a..
Banque française., 185 4 0/0 -1*0
Union parisienne.. £80 c,p7 /sgo
Crédit industriel. 616 SLej?À \«"
Crédit mobilier. 375 ^f sa 690 I
hrancoi;gyptien. 133 Gaf:ia.6?Q
Franco Egyptien. 133.. Raffmërië'say. '435 II,
Est. 801 Nickel 9C5
Lyon 1100 Greusot. 1889..
Midi 985 Tréfileries. 248
Nord. 1385 Sels gemmes 289.
Orléans. 1140.. Thnmson. 610..
Ouest. 735.. Omnibus 4 0/0 396..
Nord-Sud m Basse-Loire. 253
rvoru-ouo. iio T ii^a-
Omnibus. 465 Xi.?limiide 234
Distribution. Pc" Be'r~nan;14~
,cries pr. 12G Bei'pougnan. ht;O
Messdgenespr. Ub Ch4tmon-Coinm. 1840
Chinois 1903. 420 Carniaux .2-i90
Extérieure 86 15 Est-Lumière; “̃» 131..
Egypte unif. 92 50 Courri.ères. 1800..
Japonais 1913 476 Kio-Tinto. 1619
Russe 1889. 78/2ù Bojép, 675
Russe 1894 75 35 Fenarroya 1325..
1891-94. 65 10 Briansk ord 354..
Russe 1906 91 50 Prowodnik 427 50
Russel909 84 75 Kiow 367..
Russe 1914 91 85 Riazan 367..
Banque Petrogràd. 336.. Naphte. 375..
Serbe i 0/0. 65 80 Pensylvània 455..
Halien31/2 76 Mines Bor ord 1000
Turc unifié 64 10 N.-E. Oural 410..
Sangha. 53 25 K rivoï 945
MARCHÉ EN BANQUE
Caoutchoucs. 75 50 Rand Mines. 124..
Malacca ord. 114 Robinson Gold 46 25
Huanchaca Village Main Reef. 42 25
Tharsis. 162 Maltzof 550
Chartered 16 50 Dniéprovienné 2625
Crown Mines. 122.. Utah Copper. 368..
DeBeersord 30850 Monaco. 3000..
Bakou 1525.. Toula. 1230
MARCHÉ DES CHANGES
Londres. 2546. à 25 50. New-York, 5 30 à 535 .•
Italie, 90 »/• à 92 Suisse, 99 .à 101
Espagne, 5 23 1/2 à 5 33 1/2. Roubles, 2 13 1/2 à 2 28 1/2.
Hollande, 2 09 1/2 à 2 11 lfè. Scandinavie, 135 1/2 à 1391/S
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