Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-08-20
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 20 août 1911 20 août 1911
Description : 1911/08/20 (Numéro 18311). 1911/08/20 (Numéro 18311).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
4. LE TEMPS. 20 août 1911.
Elle est plus intéressante, je vous assure, que la
petite bourgeoise qui fait des visites et en reçoit,
qui passe son après-midi dans les thés, qui se pro-
mène, qui flirte!
» Au lieu des visites du thé, du flirt, du boulevard,
n'est-il, pas- préférable qu'elle donne des leçons de
piano, qu'elle peigne, qu'elle fasse des cuivres re-
poussés, qu'elle plaide, qu'elle écrive, selon ses
goûts, selon ses dons?
» Elle devient je ne dis. pas la camarade de
l'homme, puisque le mot, très beau, a été gâché,
mais la véritable associée. Ils ont le respect l'un
de l'autre, et ce sentiment ne peut être que profi-
table à l'union.
Et les enfants? Que deviennent-ils dans cette
affaire?
Je vous répondrai par une question. Croyez-
vous que les enfants des mondaines soient mieux
élevés et par leurs parents que ceux des pa-
rents qui travaillent tous deux? Ils les feront éle-
ver, ils les mettront au collège pour les retrouver
le 'soir. Soulève-t-on une question d'argent? Ixi
femme gagnera plus que ne coûtera l'éducation
des enfants.
» Est-ce 'une question do sentiments? Le père
à l'heure actuelle est-il moins aimé, moins res-
pecté .parce qu'il est .absent? Pourquoi la mèra
serait-elle traitée différemment? Non, l'enfant n'en
souffrira pas. La vérité est que la femme donnera
davantage à l'amour vrai, et en connaissance de
cause. Il en sera peut-être fini des petites aven-
tures, des flirts, qui sont toute l'occupation de la
désœuvrée, mais l'amour, maître des choses, n'y
perdra rien, car on ne peut pas vivre sans
emour. »
« On ne peut pas vivre sans amour. » Je re-
«o"naus,à ce..dernier .trait le principe que Mme
Annie de Pè-nie se-plaît à; développer et à'o-mër M
jolies broderies. Aussi bien dans ses chroniques
et ses oontes, que dans X Amante, aussi bien dans
les Plus jolies lettres d'amour, choisies et réu-
nies par elle en une capiteuse anthologie, que dans
l'Evadée qui paraîtra bientôt, c'est de cette vérité
éternelle. que la nièce de l'éminent journaliste
que fut Henry de Pène s'inspire. Do l'amour, de
l'amour sentimental surtout, qui console et qui
enthousiasme, elle analyse avec tendresse les
émotions. C'est sa manière de lui élever des autels.
Pour qu'elle défende, avec toute la force tran-
quille que vous venez de voir, l'évolution fémi-
nine, il faut qu'elle soit bien convaincue que le
«kieu n'y perdra ni hommage, ni adorateur.
Joseph BOIS.
^importation en France
des denrées alimentaires frigorifié s
L'opinion est justement préoccupée à l'heure ac-
tuelle du renchérissement de la vie, c'est-a-dire
de l'augmentation du prix des denrées alimentai-
res, la viande notamment. Aussi 1 attention se
porte-t-elle sur l'utilisation des procédés irigo-
rifiques pour la conservation et le transport a
longue distance des viandes, du gibier, du pois-
son. Or le Journal officiel publie précisément au-
iourd'hui le rapport dont M. You, délégué du mi-
nistère des colonies, a donné lecture au congres
international du froid qui s'est tenu à Vienne. Et
ce rapport contient de forts intéressants détails sur
l'utilisation du froid aussi bien pour le transport
vers les pays tropicaux des denrées alimentai-,
res métropolitaines, primeurs, légumes verts, pro-
duits de la laiterie, etc., que pour le transport
vers l'Europe et en particulier vers la France des
produits coloniaux périssables poissons, bananes,
viandes, gibiers, volailles, etc.
PoissoNs. Des essais d'introduction en France
des' poissons du banc d'Arguin et de la baie du Lé-
vrier ont déjà' été tentés. A Bordeaux et à Paris
sont arrivés des soles, mulets, merluches, lan-
goustes, etc. de cette poissonneuse région. Mais
ces produits n'ont pu gagner les côtes françaises
que séchés, salés ou empaquetés dans des morceaux
cte glace. « Or, observe .M. You, on ne peut nier
que l'importation de poissons séchés et salés ne
remplace que très imparfaitement l'introduction
de poissons frais. D'autre part la mise pure et
simple du poisson entre des amas de glace pré-
sente de gros inconvénients la glace est dans la
cargaison du bateau une sorte de poids mort, et
de plus, au contact de la glace en fusion les écailles
des poissons perdent leur coloris, la chair devient
molle et sans saveur. »
Si les bateaux de pêche comportaient une ins-
tallation frigorifique spéciale, ce procédé empiri-
que serait :à ^son' Mir avantageusement remplace
par la conservation à sec dans le froid. Ainsi
parviennent en Angleterre les saumons congelés du
Canada, à Moscou et à< Saint-Pétersbourg les pois-
sons des grands fleuves de la Sibérie.
On objectera peut-être que le prix d'une telle
installation paraîtra souvent trop élevé à nos
'armateurs. Un « compresseur » représente à tout
Je moins une dépense de 150,000 francs. A cela
M. You répond que l'emploi des navires frigori-
fiques spéciaux paraît aujourd'hui, il est vrai,
moins spécialement s'imposer au transport des
poissons des côtes mauritaniennes qu'à celui des
fruits et viandes de nos colonies. Au reste, il suf-
firait qu'un seul grand vapeur, chargé de réunir les
prises dos voiliers pêcheurs, fût muni d'une cale
frigorifique.
FRUITS. Le transport des fruits en chambre
froide s'opère aujourd'hui par grandes masses aux
Etats-Unis, ainsi qu'au départ des Antilles an-
glaises, des Bermudes, des divers Etats du centre
̃américain et des' Canaries. Pour l'envoi des frai-
'ses, raisins, cerises, bananes et légumes de la
Californie et de la Floride vers les cités popu-
4euisiîs des Etats du nord-est de l'Union, les Amé-
ricains sont arrivés à un étonnant degré de perfec-
tion ils exposent les fruits avant leur charge-
ment d'où le nom de préréfrigération à
une température très basse, puis les placent dans
les wagons frigorifiques où la température est
maintenue durant les huit, dix ou douze jours du
trajet aux environs de 6°. A leur arrivée les den-
rées conservent leurs qualités naturelles de cou-
Jeur, saveur, etc. De même la plupart des ba-
nanes qu'on mange à Londres sont importées par
vaisseaux frigorifiques de la Jamaïque, des Ber-
mudes ou de .la Barbade, et sont excellentes. De là
vient que le même fruit, vendu en général 10 à
i;5 centimes chez lieuse où il arrive par les pa-
quebots ordinaires de l'Algérie ou de la côte oc-
cidentale d'Afrique, coûte à Londres trois ou qua-
tre fois moins cher et trouve des consommateurs
trois ou quatre fois plus nombreux. La banane
demeure en France une sorte de fruit de luxe
parce qu'elle est importée en, quantité insuffi-
sante et dans des conditions imparfaites; en Gran-
de-Bretagne c'est un fruit extrêmement commun,
parce qu'il y est introduit en abondance et dans
d'excellentes conditions.. Par voie de conséquence
'la Jamaïque, la Barbade, Dominique, Costa-Ri-
,ca ont d'immenses et prospères plantations de ba-
nanes, à l'exploitation desquelles une véritable
̃ flotte de bateaux spéciaux est réservée,' tandis que
TJa Guadeloupe, la-Martinique et la Réunion atten-
dent encore tout le parti qu'elles peuvent tirer de
«l'exubérance de leur végétation. De même. encore
•citrons et ananas sont exportés en masse en ca-
les froides des Antilles britanniques, du centre
^américain, et des Canaries. Une seule petite île,
™et parmi les plus petites des Antilles, Monserrat,
expédie annuellement à Londres pour 1 million
de francs de citrons,
Viandes. Mais plus encore que le transport
des fruits, celui des viandes frigorifiées (c'est-à-
-dire refroidies à une température voisine de
0"), ou congelées (c'est-à-dire dont le refroidis-
sement est d'environ 6° au-dessous de 0°) ori-
ginaires de .nos possessions coloniales paraît pro-
;.mis à un avenir brillant.
C'est un fait que la viande devient en France
de plus en plus rare.- L'élevage, forme presque
primitive de l'agriculture, ne peut guère se pra-
tiquer que sur des terrains de faible prix; or, l'aug-
.meniation continue de la valeur vénale de nos
terres pèse chaque jour plus lourdement sur le
prix des animaux. D'autre part, l'emploi de plus
,.pn phis général des .engrais chimiques, ..les progrès
de la science agricole, une meilleure économie ru-
jale tendent à transformer nos cultures en une
agriculture intensive, où l'élève du bétail, et par-
ticulièrement des espèces bovines, a peu de place.
Il en résulte que l'élevage métropolitain ne peut
guère produire que des animaux de prix élevé,
des animaux de luxe, si l'on peut dire, dont la
valeur s'augmente encore du fait des demandes
de Tétranger.
Il est possible de demander à nos colonies d'éle-
vage les quantités de viande dont nous manquons
en France. Non seulement la volaille et certainés
sortes de gibiers abondent dans toutes nos pos-
sessions, mais encore ,l' Algérie, le Soudan, et sur-
tout le Fouta-Djalon et la riche région de l'A-
damaoua, les hauts plateaux de Madagascar sont
des terres excellemment propices à l'élevage du
bétail. Là, sur des étendues aussi vastes et aussi
peu occupées par la culture que les immenses ter-
res à pâturage de l'Amérique du nord, de l'Ar-
gentine et de l'Australie, prospèrent déjà et sur-
tout sont susceptibles de prospérer d'innombra-
bles troupeaux. Ces réserves pourraient, devraient
alimenter en viande nos marchés métropolitains.
Airatius, congelés sur place et expédiés par
vaisseaux munis de cates frigorîôqaes, les bœ«f?
du Soudan et surtout de Madagascar parviendraient
en France à bas prix. On calcule que les viandes
congelées exigent pour leur transport à quantités
égales quatre fois moins de place et moitié moins
de frais que les .viandes sur pied. On peut ajouter
qu'abattues et congelées dans les colonies, les
viandes ne perdent rien de leur saveur et pres-
que rien de leur poids en cours de route, tandis
que les animaux 'transportés vivants supportent
souvent mal la traversée, deviennent maigres et
efflanqués. On a établi des devis d'après lesquels
la viande de boeuf de Madagascar pourrait être
vendue à des prix plus bas de 50 centimes à 60
centimes par kilo que ta viande métropolitaine.
Au reste, pour donner à l'exploitation son
maximum de rendement, il ne suffirait pas de
créer des services spéciaux de transport par ba-
teaux frigorifiques.
Il faudrait en premier lieu développer l'éle-
vage du bétail. On calcule qu'aujourd hui Mada-
gascar possède environ 5 millions de bêtes à cor-
nes or secondé par une sélection des animaux
producteurs surveillés par quelques profession-
nels européens (vétérinaires, nourrisseurs, etc.),
l'élevage pourrait en quelques années donner à la
grande île un troupeau de 10 millions de têtes.
Si l'on admet, d'accord avec les Américains et les
Australiens, que le rendement d'un troupeau est
environ d'un dixième du chiffre de ses unités, on
voit que Madagascar pourrait aisément exporter
dans quelques années 1 million de bœufs par an.
En second lieu, il conviendrait de créer sur
place, et vraisemblablement à Tamatave ou à
Majunga, un entrepôt frigorifique annexé à l'abat-
toir. Là seraient conservées les viandes au fur et
à mesure de leur abatage et en attendant leur
expédition vers les marchés de consommation; c'est
ce qui existe dans les principaux ports australiens
ainsi qu'à la Plata, à Bahia-Blanca, etc. (dans
la République Argentine) et dans les fameux
stocliyards de Chicago. Là également seraient em-
magasinés la volaille et les gibiers.
Enfin il faudrait aménager en France même plu-
sieurs entrepôts du même genre, destinés à re-
cevoir et à conserver jusqu'au jour de leur vente
les viandes importées. On commence seulement
chez nous à doter nos grandes villes d'installa-
tions de ce genre, alors qu'en Allemagne, en Au-
triche, aux Etats-Unis, les cités d'importance se-
condaire possèdent déjà toutes des entrepôts fri-
gorifiques. Il y aurait également lieu de prévoir
l'emploi de wagons frigorifiques pour le transport
des viandes en France même," du port d'arrivée aux
centres de consommation, afin de maintenir de fa-
çon constante les importations à la température
voulue, de bout en bout de leur trajet.
Tel est le résumé du rapport de M. You. Et
pour ces diverses raisons développement de l'é-
levage et des exportations de notre empire co-
lonial, introduction en France d'aliments nou-
veaux et économiques, il demande au départe-
ment des colonies de s'intéresser aux efforts ac-
tuellement tentés en vue de l'utilisation du froid
industriel aux colonies,
iGadéînie des inscriptions et belles-lettres
Les fouilles de Maktar
M. Louis Chatelain, membre de l'école française
de Rome, chargé de mission par l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, a rendu compte des
résultats qu'il a obtenus à Maktar (autrefois Mac-
tarius), l'un des treize chefs-lieux de contrôle de la
Tunisie, et situé dans un endroit presque désert.
M. Chatelain avait déjà rempli une première
mission en 1909 dont le but était d'explorer les rui-
nes. Cette année il avait demandé et obtenu de faire
un plan exact de ces ruines. Ce plan constate qu'il
a reconnu et dégagé 1° une petite basilique chré-
tienne 2° un marché (Macellum) présentant une
disposition différente do celle des marchés anciens
déjà connus (Pompéi et Ring'ad); 3° un édiiîce qui
lui parait être un château d'eau. q
M. Chatelain donne sur ces découvertes des dé-
tails qui lui valent les félicitations de M. Bouché-
Leclercq, qui préside la séance.
La chronologie dos papyrus d'Eléphantine
M. Pagnon, consul général de France, donne lec-
ture d'un travail dans lequel il étudie la chronologie
des papyrus araméens d'Elôphantine qui ont été
publiés,*il y a quelques années, par MM. Sayce et
Cowley. y 1 p y
Le calondrier dont se servaient les scribes de ces
,papyrus était le calendrier babylonien, qui paraît
'avoir été au cinquième siècle avant notre ère le ca-
lendrier officiel des populations sémitiques soumises
à la domination des rois de Perse.
Le calendrier babylonien reconstitué par M. Mah-
ler permet, dès aujourd'hui, d'indiquer le jour pré-
cis dans lequel beaucoup de textes babyloniens ont
été écrits, et grâce à un passage de l'auteur latin
Censerinus, M. Papon a domontré que les dates ju-
liennes que M. Manier assigne au premier jour de
chaque mois babylonien sont -on général exactes.
FAITS DIVERS
LA rPE]yCÏDÉ3I^TTJK^
Bureau central météorologique
Samedi 19 août. La pression barométrique de-
vient basse sur presque toute l'Europe.
Un minimum de 745 mm. persiste en Finlande;
d'autres minima moins profonds apparaissent au
sud-ouest de l'Irlande, sur la Gascogne et la Pro-
vence.
Le vent est très faible sur toutes nos côtes il
souffle des régions est sur celles de l'Océan.
Des pluies sont tombées sur le nord et le centre
du continent.
JEn France, des orages ont éclaté dans le sud-
ouest.
La température a monté généralement sur nos
régions.
Ce matin, -le thermomètre marquait 5° à Seydis-
fjord (Islande), 18° à Paris, 21° à Besançon, 23." à
Toulouse, 24° h Monaco, 29° à Alger.
On notait 18" au puy de Dôme, 14° au Ventoux,
10° au pic du Midi.
En France, un temps chaud et orageux est pro-
ba!>!e.
A Paris, hier, la température moyenne (20»2),
a été supérieure de 2° à la normale (17°5).
A la tour Eiffel, maximum 27°8; minimum 20°.
Observatoire municipal (région PARISIENNE)
Le ciel est ce matin très beau, avec une brume
assez forte.
Le vent, très faible (1 m. 50 par seconde), souffle
d'ouest à nord-ouest.
Ce matin, la température s'élève encore; l'écart
sur la veille est de 1°5 à midi.
La pression barométrique, en baisse lente, accuse
actuellement 758mm9.
L'Aneerture de la chasse da~s la Seine.
Le préfet de police vient de rendre une ordon-
nance concernant l'ouverture de la chasse dans le
département de la Seine, qui est fixée, comme nous
l'avons annoncé, au dimanche 27 août.
Afin d'empêcher l'introduction et la vente du gi-
bier qui aurait pu être tiré ou capturé en temps de
chasse prohibée, tant dans le département de la
Seine que dans les autres départements, l'ouver-
ture, en ce qui concerne Pans, reste, comme de
coutume, fixée à midi.
L'ordonnance du préfet reproduit, en outre, le
règlement permanent de la police de la chasse, et
rappelle qu'il est interdit aux chasseurs de tirer sur
les chemins publics ou d'une voiture.
Depuis le 1" janvier jusqu'à ce jour, 19 août,
il a été délivré 1,600 permis par la préfecture de
police. d t l, d' .1 .t
A la même date, l'année dernière, il en avait été e
délivré 1,550. Mais la chasse, on s'en souvient, s'ou-
vrait beaucoup plus tard, le 11 septembre.
Les chasseurs qui ont pris leurs permis l'année
dernière, avant- ouverture, pourront donc s'en ser-
vir pendant une quinzaine de jours environ, avant
d'être obligés de s'en faire délivrer un autre pour
cette année.
Communications téBépIïosmîqïaes ffVatieo-
sraîsses Par un arrangement qui porte la si-
gnature de MM. Chaumet, sous-secrétaire d'Etat des
postés et télégraphes de France, et Ivanoni, direc-
teur général des télégraphes suisses, les taxes pour
les communications téléphoniques franco-suisses
sont fixées ainsi qu'il suit
Al franc pour toute communication échangée
entre deux centres téléphoniques dont la distance
réciproque, mesurée à vol d'oiseau, dépasse 20 ki-
lomètres et n'excède pas 50 kilomètres. >
A 40 centimes pour toute communication échan-
bée entre deux centres téléphoniques dont la dis-
tance réciproque, mesurée à vol d'oiseau, nèdè^
passe pas 20 kilomètres. !f
Ces taxes avaient été fixées à 1 fr. 50 et 0 fr. 60
pour chacune de ces catégories par la convention
générale téléphonique franco-suisse du 3 février
1899.
BSweB en perspeettâ-vre. On sait que le capi-
taine de frégate Mourre, aide-major du 5e arrondis-
sement maritime à Toulon, s'est trouvé chargé, de
par ses fonctions, de réveiller les matelots Gueguen
et Le Maréchal et de les conduire au polygone du
Mourillon pour y être fusillés. Cette double exécu-
tion subit quelque retard, comme nous l'avons
dit. Le journal l'Autorité a consacré à cet incident
un article « Valet et bourreau », que le ca^tainé de
frégaie Mourre a considéré comme injurieux.
Malgré que ses chefs lui eussent déclaré qu'en
cette circonstance il n'avait fait que se conformer
à l'horaire indiqué par l'ordre de service et que
par conséquent c'était, à eux seuls qu'incombait
le soin de le défendre, le capitaine Mourre, voulant
faire œuvre personnelle, a quitté Toulon hier soir,
en compagnie de deux autres officiers, dont le com-
mandant Courroux, pour demander à M. Paul-J. de
Cassagnac, auteur de l'article, une réparation par
les armes.
©Smtfe eS© cfoewaî. Le général de brigade
Auger,* de l'état-major général, passait à cheval
hier matin, avenue de Tourville, lorsque sa mon-
ture glissa sur le pavé fraîchement arrosé. Le gé-
néral tomba. Relevé aussitôt, il fut conduit à l'hô-
pital militaire des Invalides, où l'on constata qu'il
était blessé assez sérieusement au visage. II. se
plaint en outre de douleurs aux jambes. Le général
Auger a pu regagner son domicile.
Appcsia^îoiî de Bfimae «STorafflfrœy d'A.Bi>B»aiiBS.
Nous avons amnonjcé hier l'arrestation d'uïi'aïi-
cien sergent colonial, l'agent Loùbaresso, qui était
entré, comme inspecteur, iau service de la Sûreté
de Lyon,et qui avait dérobé lessommiers judiciaires
de la soi-disant vicomtesse Jouffroy d Abblans,
aventurière fameuse dont le nom fut mêlé, il. y
a quelques années, à une (retentissante affaire de
chantage.
La vicomtesse Jouffroy d'Abbans, qui est
née Caroline Chabond, a été à son tour ar-
rêtée hier, sur mandat du parquet de Lyon,
ctons un hôtel de la rue Parrot où elle était, des-
rendue. Bile est impliquée dans l'affaire de vol
de documents qui a motivé l'incarcération de Lou-
bairessie. Son casier judiciaire porte déjà cinq
i ond&mnations.
La vie de cotte femme est un véritable roman.
Originaire de la Croix-Rousse, à Lyon, où son père
fut modestement employé des pompes funèbres,
elle vint à Paris, il y a quelques années, s'ins-
talla dans un superbe hôtel et no tarda pas à se
créer des relations dans les mondes les plus di-
vers. Elle fait la coraiaissaiace du vicomte Jouf-
froy d'Abbans, capitaine au long cours, et de-
vient sa femme. Mais voici que le capitaine l'aban-
donne et part pour le Tonkin, où il passe deux anai
Pendant ee temps, elle vend .son hôtel, son yacht,
et est obligée pour vivre d'avoir recours aux ex-
pédients. Le comte Jouffroy d'Abbans revient à
Paris et se réconcilie pour quelques mois avec sa
femme. Puis il s'éloigne pour ne plus revenir et
meurt un an plus tard. Lia « comtesse » mène
alors une vie errante daos les villes d'eaux et fai*-
samt partout des dupes. A Aix-les- Bains, on l'ar-
rête pour avoir volé du linge et de l'argenterie
dans un hôtel. Elle est poursuivie pour escroque-
ries et condamnée. A sa' sortie, de prison, elle re-
prend sa vie d'aventures.
Elle a été envoyée au Dépôt. ;1
Nous avons également annoncé hier' (juWnn-
cien anarchiste, le nommé Ducroux, dit Brunet,
éiait recherché à l'occasion des mêmes faits; Un
des syndicalistes lyonnais les plus,, en vue nous, a
fourni les renseignements qui suivent sur ce per-
sonnage qui a joué un rôle dans plusieurs grèves
du Sud-Est.
Nous connaissons tous Etienne Ducroux-Brunet et sa
bande de « briseurs de grèves ».
Cette dernière est composée d'anciens anarchistes.
Ducroux lui-même avait « milité » dans les milieux
révolutionnaires jusqu'en 1906 ou 1907, Il prenait la
parole dans les réunions publiques, à la Bourse du
travail de Lyon.
A ce moment déjà, nous le soupçonnions, et jeTai
exécuté moi-même un jour la Bourse du travail. Il
disparut alors quelque temps. Puis nous le revîmes à
Lyon, à Grenoble, à Saint-Etienne, et dans tonte la ré-
gion du sud-est. Son équipe de « briseurs de grèves »
était formée.
Voici comment il opérait il se présentait seul ou
avec ses acolytes chez les patrons dont les ouvriers
•étaient en grève. Pour une somme fixée d'avance,
somme quelquefois assez élevée, l'Union prolétarienne
tel était le nom de l'organisation offrait à l'em-
ployeur de faire échouer la grève. C'était alors'une
débauche d'affiches dirigées contre les grévistes. Du-
croux se hasardait même dans les réunions publiques
et procédait à des insinuations contre lés secrétaires
des organisations. D'autres fois, il embauchait des équi-
pes de « jaunes- ».
Mais les patrons qui acceptaient les offres de
l'Union prolétarienne faisaient un marché de dupes.
L'Union prolê)tarienne, fondée par Ducroux, a
son siège 30 bis, rue Bergère. Le secrétaire de Du-
croux, M. Nicoile, a fait les déclarations sui-
vantes.
C'est par les journaux que j'ai appris que M. Brunet
était sous le coup d'un mandat d'arrêt. Je suis "très
étonné do cette nouvelle, mais je ne sais rien.
Je suis entré chez lui pour faire la correspondance,
par l'intermédiaire d'un ami commun. Je ne connais
donc pas les affaires de M. Brunet qui est, d'ailleurs,
constamment en voyage.
L'Union predétartenine compte quatre-vingt mille
membres, mais ici nous ne nous occupons que d'im-
primerie et de broohures et mon rôle se borne simple-
ment à écrire aux présidents des sociétés faisant partie
de l'union.
Aecicficnt à la gare Saint-Lazare. Un
pénible accident s'est produit hier soir à la gare
Saint-Lazare. Un de nos confrères, M. Gualbert-
Guinchard, âgé de trente-neuf ans, en vou-
lant monter dans un train qui était déjà en mouve-
ment, est tombé et a eu le bras droit arraché. M.
Gualbert-Guinchard était accompagné d'un ami,
̃M. Chevalier, avec qui il se rendait à Bois-Colombes.
C'est en voulant aider celui-ci àreprendre son équi-
libre qu'il est tombé si malheureusement. Il parvint
d'ailleurs à rejeter sur le quai son ami, qui grâce à
son généreux dévouement, ne reçut pas la moindre
blessure.
M. Gualbert-Guinchard a été transporté, dans un
état grave, à l'hôpital Beaujon.
RetooaF de SI. d'Ato&adie «l'Arrast et de
Mlle Benioîrt. On signale le passage en gare
de Tarascon, de M. d'Abbadie d'Arrast et de Mlle
Benoist, qui se dirigeaient vers Lyon.
Un receveur Jeté dàras la Seine. Un
voyageur, Louis Martinot, habitant avenue du Cen-
tenaire, à Bagnolet, se prenait de querelle hier, sur
la Seine, pour une causé des plus futiles, avec un
receveur des bateaux parisiens. Soudain, Martinot,
qui est doué d'une force peu commune, prit le rece-
veur à bras-le-corps et, Je soulevant au-desgùs^n
bastingage, le laissa choir dans le fleuve. Le bdtëàu
stoppa aussitôt. L'employé, qui est heureusement
un excellent nageur, se tira sain et sauf de cette
aventure. Martinot a été consigné à la disposition
de la justice.
Le garde ehanapêtre et le cSaEcoiB. Un
incendie éclatait hier dans les bois de la Naze,
commune de Valmondois (Seine-et-Oise).
Aussitôt, son clairon à la bouche, un citoyen de
bonne volopté se mit à parcourir le pays afin de
donner l'alarme et de reunir des sauveteurs. Mais
le garde champêtre surgit. Il lui intima l'ordre d'a-
voir à cesser de sonner la générale
Môssieu l'maire est absent, expliqua le garde,
môssieu l'adjoint aussi. En leur absence, je ne puis
laisser jouer du clairon de la sorte.
Mais, fit le clairon, il y a le feu Il faut bien
donner l'alarme
C'est possible, mais V maire a fait un arrêté
pour empêcher de jouer de la musique sans son
autorisation; si vous continuez, je vais vous faire
un procès-verbal.
Jjo clairon intimidé renonça à sonner du clairon
et s'en fut annoncer de. vive voix aux uns et aux
autres que « ça brûlait à la Naze ».
Le sous-préfet et le parquet de Pontoise ont ou-
vert une enquête sur cet incident.
L'incendie a détruit cinq hectares de bois appar-
tenant à divers propriétaires.
li© téîcpïfiOBï® contre l'aratoBsassMHe. A
Varangéville (Meurthe-et-Moselle), une automobile
roulant à grande vitesse renversa, dans la traversée
du village, l'ouvrier d'usine Paul Pillard, qui eut la
jambe fracturée. Le chauffeur continua sa route
sans s'inquiéter de la victime qu'il venait de faire.
Un témoin de l'accident, indigné, téléphona sur-le-
champ à un de ses amis habitant Lunéville, à quinze
kilomètres de la. Il donna le signalement de l'auto-
mobiliste et des voyageurs. Lorsque le véhicule
s'arrêta à l'octroi de Lunéville, l'ami prévenu inter-
vint, et un procès-verbal fut dressé contre le
chauffeur. p
Le «îioBéra. Notre correspondant de Toulouse
nous télégraphie que le cas suspect signalé hier à
Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) n'était
qu'un cas d'entérite cholériforme. Cependant le
malade qui en était atteint étant décédé, de rigou-
reuses mesures ont été prises. On à désinfecté la
maison, et toutes les personnes qui avaient appro-
ché le défunt ont été mises en observation. Jus-
qu'ici, il n'a pas été constaté de cas de choléra dans
la région de Toulouse.
CaRaBirSola&e rue Plerre-Cbarron. En
l'absence du baron de Boutray, qùi est actuelle-
ment en villégiature à Ermanyille-sur-Mer (Calva-
dos), des malfaiteurs se sont introduits hier dans
son hôtel, rue Pierre-Charron, 54, et l'ont dévalisé.
Les voleurs n'ont laissé aucun indice.
Notaire «•etoœsBvê et arrêté. M. Pineau,
le notaire de Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) dont
nous signalions hier la disparition, est rentré, par
des chemins détournés, à son domicile, où il a été
arrêté.
Smiîeieïes. Notre correspondant de Chalon-
sur-Saône nous télégraphie que le nommé Joseph
Bonin, âgé de quarante-quatre ans, propriétaire à
Verosvre (Saône-et-Loire), s'est fait sauter la cer-
velle avec son fusil de chasse, au moment de se
mettre à table, le jour de la fête du pays. Il s'est
suicidé simplement « pour embêter sa lamille pen-
dant.quelques heures ».
Mme Grosche, de Jceuf (Meurthe-et-Moselle),
avait été brûlée grièvement par l'explosion d'un
réchaud à alcool. Pendant que son mari allait cher-
cher un médecin, la malheureuse, affolée par les
souffrances qu'elle endurait, s'est tranché la caro-
tide avec un couteau, en présence de ses enfants
terrifiés. M. Grosche et le médecin, à leur arrivée,
n'ont trouvé qu'un cadavre.
Le nommé Sylvain Oddou, âgé de vingt-
six ans, originaire de Mison (Basses-Alpes), s'est
suicidé en se plaçant en travers de la voie ferrée, à
quelques centaines de mètres d'Avignon. Il a été
coupé en deux par la locomotive de 1 express allant
à Marseille. Le cœur et les poumons étaient déta-
chés du corps.
Eies iuncssMdEes. Le feu a éclaté hier soir
dans la forêt de Saint-Hilaire, à 16 kilomètres de
Poitiers.
A Chateldon, près Clermont-Ferrand, un incendie
a détruit quatre grands corps de bâtiment, parmi
lesquels un vaste immeuble appartenant à M. Claus-
sat, député du Puy-de-Dôme.
On mande d'Albertville que dans les bois au mi-
lieu desquels se trouve le blockhaus de Lalpattoz,
à 1,439 mètres d'altitude, un violent incendie s'est
déclaré. Pour le combattre et protéger le fortin, on
a dû envoyer un détachement d'infanterie et d'artil-
lerie.
Enfin on nous signale, de Grandvilliers (Oise),
que mercredi soir plusieurs granges pleines de ré-
coltes ont été détruites par le feu; jeudi matin, des
incendies éclataient en cinq endroits différents et
hier vendredi il y a eu de nouveaux sinistres.
Le m ans fa"» g© de i' « Emaîr ». M. Vabre,
commandant du paquebot l'Emir, qui fut abordé le
10 août parle Silverston et qui fut immédiatement
coulé, a remis à la Compagnie mixte de navigation
son rapport sur les conditions dans lesquelles
l'Emir s'est perdu.
Dans son rapport, le commandant déclare que
parti de Gibraltar le 10 août, à trois heures du ma-
tin, à destination, de Tanger, il se trouvait, à quatre
heures cinquante du matin, encore en vue des feux
de Gibraltar, lorsqu'il fut surpris par la brume qui,
d'abord légère, s'épaissit tout à coup. Il fit dimi-
nuer la vitesse du navire et siffla plusieurs fois.
A quatre heures cinquante-cinq, il entendit un
coup de sifflet et aperçut un feu blanc, puis aussi-
tôt après, la masse d'un bateau qui venait sur lui à
grande vitesse. q
Voyant l'imminence du danger et comprenant
que abord était inévitable, il manœuvra aus-
sitôt, pour .tèiiuh'o les conséquences de la collu-
sion. ""̃'̃'
A 4 h. 58, le choc eut lieu. Le commandant fit
stopper immédiatement la machine et donna l'or-
dre du sauvQ-qui-peut.
A ce moment, il constata qu'une brèche profonde
s'était produite par le travers des soutes à charbon.
Il reçut un choc sur la tête et sur le bras gauche et
se sentit sur l'eau. Il devait être cinq heures. Le
bâtiment coulait.
Le commandant termine en déclarant qu'étant
donné la violence du choc et que n'ayant entendu
qu'un seul coup de sifflet, quelques secondes avant
l'abordagp, il estime que le navire abordeur né sif-
flait pas- et marchait à grande vitesse.
yicdlisfflcs de fi'©!p8Mi»a. On mande de Mar-
seille que le jeune Crus et un de ses camarades,
appartenant tous deux il d'excellentes familles, qui
s'étaient réfugiés dans une chambre du quartier du
Prado et avaient fumé inconsidérément une très
forte dose d'opium, ont été retrouvés ràlant. Crus
est mort ce matin, Le pharmacien qui a vendu la
drogue à ces jeunes gens a été arrêté.
BsMSÎdœint an cotors d'une eBégrvasBatîon
niîlitailire. Le nommé Lepetit, condamné par le
conseil de guerre d'Alger à dix ans de travaux pu-
blics pour outrages à un supérieur, à l'occasion du
service, subissait hier la parade d'exécution à Alger,
lorsque profitant de l'inattention de la garde, au mo-
ment où l'adjudant Guéné, greffier du conseil, don-
nait lecture du jugement, il se précipita sur lui et lui
donna un violent coup de poing a la tempe gau-
che. Saisi par les hommes de garde, Lepetit a été
conduit aussitôt en cellule.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort du général de division en
retraite Jules Brunet, décédé à l'âge de soixante-
treize ans.
Né à Belfort, le général Brunet sortait de Poly-
technique et avait fait sa carrière dans l'arme de
l'artillerie il avait pris part à l'expédition du
Mexique, au cours de laquelle il reçut la croix de
la Légion d'honneur, à vingt-six ans. Au retour il
fut désigné pour faire partie de la mission militaire
française envoyée au Japon sous les ordres du ca-
pitaine Chanoine, le futur ministre de la guerre.
En 1870, il fit la campagne à l'armée de Metz et
se distingua aux batailles de Forbach, de Rezon-
ville et de Saint-Privat; sa vaillance lui valut,, à
trente-trois ans, la rosette d'officier de la Légion
d'honneur. Après la guerre, il est officier d'ordon-
nance du général de Cissey, ministre de la guerre,
puis attaché militaire à Vienne. Chef d'escadron
en 1879 et attaché militaire à Rome; colonel en
1886 au 11e d'artillerie, à Versailles, M. Brunet re-
çut les deux étoiles en 1891. Lorsque, en 1898, dans
les circonstances que l'on sait, le général Cha-
noine prit le ministère de la guerre, il se souvint
de son camarade du Japon; il prit le général Bru-
net comme chef de cabinet et le nomma général de
division.
Le général Brunet, au moment de son passage
au cadre de réserve, en janvier 1903, avait été
élevé à la dignité de grand-officier de la Légion
d'honneur. ̃'{.
M. Crisanto Médina, ministre du Nicaragua en
France depuis de longues années, grand-officier de
la Légion d'honneur, vient de mourir à Thun, en
Suisse. Il était le beau-père de M. Machain, minis-
tre du Paraguay, décédé lui-même récemment, et
était allié à la famille Huon de KermadecV
Le service funèbre aura lieu lundi prochain à
onze heures en la chapelle du Père-Lachaise.
Nous apprenons la mort de M. Stéphane-Al-
bert Jossier, ancien préfet et ancien trésorier-
payeur général, de Seme-et-Oise, chevalier de la
Légion d'honneur, décédé à Versailles, à l'âge de
soixante-six ans. Il était le beau-père de feu M. Ed-
gar Combes, fils de l'ancien président du conseil. La
levée du corps aura lieu demain dimanche le ser-
vice religieux et l'inhumation se feront à Auxerre,
après-demain lundi.
On annonce la mort de M. le docteur Paul Girod,
professeur à la faculté des sciences de Clermont-
Ferrand, directeur honoraire de l'Ecole de méde-
cine, chevalier de la légion d'honneur, décédé, dans
sa cinquante-sixième année.
Nous avons le regret d'apprendre la mort de
Mme Lemaître, mère de M. Jules Lemaitre, de l'Aca-
démie française, qui est décédée à Tavers (Loiret),
dans sa quatre-vingt-troisième année, à la suite
d'une- courte maladie.
Mlle Elise Veuillot est morte hier à l'àge de
quatre-vingt-six ans. Elle était la sœur du grand
journaliste catholique Louis Veuillot et d'Eugène
Veuillot, qui comme directeur et rédacteur du
journal l'Univers, ont tenu, le premier surtout, une
place si grande dans le mouvement catholique ul-
tramontain. Elle était la tante de M. François
Veuillot, devenu directeur de l' Univers à la mort de
son frère Pierre Veuillot.
La vie d'Elise Veuillot fut presque tout entière
associée à celle de son frère Louis Veuillot. Lors-
que celui-ci, en 1852, perdit sa femme, Elise Veuillot
vint tenir au foyer du polémiste la place de la dis-
parue, et des jeunes enfants devenus orphelins,
elle fut en quelque sorte la seconde more.
Louis Veuillot lui-même, dans un de ses ouvra-
ges où le pamphlétaire mit le plus de son intimité,
a tracé de sa sœur un portrait émouvant
J'esquisse ici, écrit-il, ton noble et doux visage, em-
belli à nos regards comme aux regards des anges par
les soucis qui l'ont fatigué avant le temps, toi qui par
amour de Dieu t'es refusée au service de Dieu, et qui
par charité te sèvres des joies de la charité. Tu n'as
pleinement ni la. paix du cloître, ni le soin des pauvres,
ni l'apostolat dans le monde, et ton grand cœur a su
se priver de tout ce qui était grand et parfait comme
lui. Tu as enfermé ta vie en de petits devoirs, servante
d'un frère, mire d'orphelins. La, tu restes comme l'é-
pouse la plus attentive et la mère la plus patiente, te
donnant tout entière et ne recevant qu'à demi.
Tu as donné jeunesse, liberté, avenir tu n'es plus
toi-même, tu es celle qui n'est plus l'épouse défunte,
la mère ensev.slie tu es une vierge veuve, une reli-
gieuse sans voile, une épouse sans droits, une mère
sans nom. Tu sacrifies tes jours et tes veilles à des
enfants qui ne t'appellent pas leur mère, et tu as versé
des larmes de mère sur des tombeaux qui n'étaient
pas ceux de tes enfants. Et dans cette abnégation et
dans ces douleurs tu cherches et tu trouves pour re-
pos d'autres imîrmitôs encore à secourir, d'autres fai-
blesses à soutsair, d'autres plaies à guérir
Elle vécut à l'ombre du frère célèbre, le secon-
dant dans sa t&che, sans jamais rien laisser paraî-
tre au dehors de sa personnalité vigoureuse. Il a
fallu que fût publiée la correspondance de Louis
Veuillot pour qu'on se rendît compte de la place
qu'elle tint dans la vie de son frère, soit comme
confidente, soit comme conseillère.
On sait qu'une dizaine d'années après la mort de^ la
Louis Veuillot, quelques collaborateurs de Y Univers,
MM. Auguste Roussel et Arthur Loth, en contra-
diction avec MM. Eugène et Pierre Veuillot sur la
politique du ralliranerit que conseillait Léon XIII,
se séparèrent d'errx et fondèrent le journal la Vé-
rité française, à tendances royalistes. Dans ce dif-
férend, Mlle Elise Veuillot prit parti pour la Vérité
française, et une lotte assez âpre s'ensuivit entre
les deux journaux catholiques qui se disputaient
l'honneur de défendre le mieux l'Eglise et de gar-
der le plus fidèlement les traditions de Louis
Veuillot.
Puis Léon XIII metout. Pie X lui succéda. Les
directions pontificales furent modifiées. Un rappro-
chement s établit entre les deux journaux, et la
Vérité française fusionna avec l'Univers. A cette date
se termina l'action discrète, mais importante d'Eli-
se Veuillot. D'ailleurs une infirmité cruelle venait
de l'atteindre. Aveugle et réduite à garder une im-
mobilité presque complète, elle vivait dans le sou-
venir des luttes passées et du frère illustre, de la
floire duquel elle s'était instituée la pieuse gar-
ienne.
Les Jardins de l'Histoire
Le Maroc il y a cept ans
En 1789, Moulaï Absulem, « fils chéri de l'em-
pereur du Maroc Sidi Mohammed », était fort me-
nacé de perdre la vue à la suite d'excès de bois-
sons alcoolisées et de divertissements de sérail qui
eussent tué en peu de temps un simple Européen.
Ce Moulai Absulem, assez mal doué par Allah,
ne possédait guère comme qualité qu'une solide
méfiance. Il ne voulut point s'adresser aux « tou-
bibs » ou médecins de sa cour, et souhaita les
soins d'un chirurgien anglais. Il confia son désir
au consul d'Angleterre à Tanger, lequel pria le
général O'Hara, commandant à Gibraltar, d'en-
voyer au plus tôt l'homme nécessaire.
Le général désigna M. William Lemprière, cadet
de l'une des vieilles familles de l'aristocratie de
Jersey, et qui tenait en ce moment garnison à Gi-
braltar en qualité de chirurgien militaire.
En cas de guérison, Moulaï Absulem promettait
de répandre les plus abondantes .libéralités sur
l'opérateur, et en outre il s'engageait à mettre en
liberté un capitaine de vaisseau et neuf matelots
anglais faits prisonniers par ses sujets.
William Lemprière s'en fut doiioau. Maroe^iBe
retour en Angleterre^ après -bien des tribulations,
il écrivit la relation de son voyage qui parut à
Londres en 1791. M. Albert Savine vient d'en pu-
blier une traduction chez l'éditeur Louis Michaud.
Seul un médecin pouvait au dix-huitième siè-
cle s'entretenir familièrement avec l'empereur du
Maroc, ses fils, ses grands dignitaires, pénétrer
dans les harems et observer sans trop de difficultés
le pays, ses mœurs et ses coutumes. Aussi l'ouvrage
dé Lemprière offre-t-il une documentation plus
sérieuse que celle des autres auteurs ayant jadis
écrit sur le Maroc.
Suivons-le donc en ses périgrinations.
Le chirurgien fut naturellement fort bien reçu
par le consul anglais à Tanger. On lui fournit une
petite escorte et un interprète, et le voilà parti pour
Taroudant, où résidait Moulaï Absulem.
Il ne traverse d'abord que des montagnes arides
et sans culture, mais bientôt le paysage change
Partout où il y a de la plaine, comme entre La-
roche et Marmora, les environs de Maroc et de Ta-
roudant, les récoltes sont excellentes, écrit-il. Telle
est encore l'ignorance des Marocains en agriculture
qu'ils se contentent pour fumer leurs terres de
brûler les chaumes dans les champs avant les
pluies d'automne. Après quoi, ils labourent à six
pouces de profondeur. Cette culture, toute médiocre
qu'elle est, suffit à leurs terres pour rapporter de
bonnes récoltes en froment, orge, pois, fèves,chan-
vre et lin.
.Près des lacs et dans les marais, les troupe-aux
de vaches et de moutons trouvent une nourriture
abondante. J'en ai vu des quantités prodigieuses
qui offraient le plus agréable coup d'œil.
A petites journées, Lemprière arrive à Dar-Beïda,
aujourd'hui Casablanca. C'est la saison des pluies.
« Et quand il en tombe une demi-heure dans ce
pays-là, on est plus mouillé que si l'on était ex-
posé à un orage de tout un jour en Angleterre. »
William Lemprière nous dit simplement que
Dar-Beïda est une ville triste et un petit port de
mer de peu d'importance. Dans une note annexée,
M. Savine nous apprend que, d'après les Maures,
Dar-Beïda aurait été autrefois une très grande cité,
mais ses habitants durent l'abandonner à la suite
d'une formidable invasion de fourmis.
De Dar-Beïda notre chirurgien gagne Azamore,
où il fait la rencontre d'un juif hospitalier qui lui
compte l'histoire d'un médecin européen appelé
par l'empereur Sidi Mohammed. Ce souverain se
figurait qu'il suffisait d'être touché par le médecin
pour guérir. « II ne prenait point ses remèdes et
» le rendit responsable de ses maux qui, au lieu
» de diminuer, allaient sans cesse en augmen-
» tant. Un beau jour, pour en finir, le sultan força
» le médecin à se tuer à ses pieds, sans quoi il
» l'eût fait périr en les supplices les plus raffi-'
» nés. »
Assez peu rassuré, Lemprière quitta Azamore,
traversa Mogador et vient camper à Saîita-Cruz,
dont le nom arabe est Agadir.
Santa-.Cruz, dit-il, est située sur le penchant
d'une colline, à l'extrémité de l'Atlas. Cette ville
a appartenu aux Portugais. Elle fut toujours l'en-
trepôt le plus considéraiile des Européens jusqu'au
règne de Sidi Mohammed. G'.&st maintenant une
place déserte. Il n'y a plus qu'un petit nombre de
maisons qui tombent en ruines. Le part m'a paru
plus sûr que celui de Mogador, et comme il est à
portée des provinces méridionales de l'empire, je
suis étonné.,qu'on n'ait pas continué, de lui donner
la préférence pour toutes les spéculations du com-
merce.
Deux jours plus tard, le chirurgien arrivait à
Taroudant où on lui assigna une demeure fort
répugnante « Le jour ne pouvait pénétrer dans
» ce réduit obscur que par la porte qui était cou-
» pée à moitié, et pour surcroît de désagrément,
» elle ouvrait sur une cour où trois familles jui-
» ves établies dans la même maison que moi, je-
» taient toutes leurs ordures. » C'était cependant
un des moins mauvais appartements de la ville.
Lemprièrë se hâte d'examiner le prince Moulai
Absulem et reconnaît qu'il avait une cataracte sur
l'œil droit, et que l'œil gauche « était affecté d'un
spasme continuel qui menaçait de se terminer par
la goutte sereine ». H le met à un régime de sé-
vère abstinence, et au bout de trois semaines, le
prince allait beaucoup mieux. Sa belle humeur lui
était revenue et il ne tarissait point en plaisante-
ries. C'est ainsi qu'il fit asseoir une de ses concu-
bines, sur le plancher, solidement maintenue par
deux esclaves, et qu'il lui versa dans î'œfl l'on-
guent que .le chirurgien lui appliquait tous les
jours. « La douleur violente qu'elle ressentit oc-
» casionna au prince un grand accès de rire. La
» concubine eut même1 l'air de -partager ce trans-
» port de joie, aûn de faire voir à son maître que
» non seulement pour l'amuser elle pouvait de-
» venir insensible à la douleur, mais encore qu'elle
» était charmée de lui avoir procuré un instant
» de plaisir. »
Le lendemain, Moulai Absulem fait casser la
jambe d'un esclave et dieloquer le cou d'un autre,
puis les force de marche? devant lui jusqu'à ce
qu'ils tombent évanouis.
Ces gentillesses étaient d'ailleurs peu de chose
en comparaison de ce qui se passait à la cour de
l'empereur, son illustre père. Pour la plus légère
faute, un esclave était condamné à avoir soit les
deux pieds, soit la main et le pied coupés
« Je n'ai point assisté aux grandes exécutions, dit
» Lemprière, mais j'ai vu qu'on coupait les bras
» et les jambes avec un couteau ordinaire et une
» scie pour scier -les os. J'ai appris aussi qu'après
» cette barbare opération on plongeait les moi-
» gnons dans la poix bouillante pour arrêter Je
» sang, ne connaissant point d'autres moyens de
» prévenir l'hémorragie. »
Au bout de trois mois de soins assidus, Lem-
prière arrive à guérir Moulaï Absulem. Celui-ci
lui fait donner deux vieux chevaux et une montre
et lui dit que seul l'empereur son père peut main-
tenant lui octroyer le congé de quitter les Etats
barbaresques.
Il faut donc que le chirurgien se rende à la ville
de Maroc, où Sidi Mohammed tenait sa cour. Il
n'avait d'ailleurs point à être inquiet. C'est l'em-
perdur qui ferait remettre en liberté les prison-
niers anglais. Dans quelque temps lui-même Mou-
laï Absulem rejoindrait Lemprière à Maroc et lui
apporterait les cadeaux promis. •
A Maroc William Lemprière est à peu près aussi
mal logé qu'à Taroudant. Il attend un mois avant
que P&npereur daigne le recevoir; encore doit-il
cette entrevue à l'intermédiaire d'une femme jui-
ve, protégée de Sidi Mohammed, et que le chirur-
gien avait gracieusement soignée.
Les femmes juives du Maroc, dit Lemprière, sont
communément blondes et fort belles. On ren-
contre beaucoup de juifs en tout l'empire. Ils .s'y
sont répandus dans le temps où ils furent chassés
de l'Espagne et du Portugal. Partout ils y sont
traités comme des êtres d'une classe inférieure.
Cependant sans eux on n'y verrait ni talents ni
industrie. Le pays aurait même de la peine à sub-
sister sans leur assistance. Il n'y a qu'eux qui tra-
vaillent avec quelque intelligence. Malgré tous les
services que les juifs rendent aux Maures, ils en
sont traités avec plus de dureté qu'ils n'en au-
raient pour leurs animaux. J'en ai vu battre au
point de me faire craindre qu'ils n'expirassent sous
les coups. Les plaintes de ces malheureux étaient
inutiles. Ils. n'obtenaient aucune, justice.. Il arri-
vait de là qu'ils tâchaient de se venger d'une telle
oppression en trompant autant qu'ils le pouvaient
des maîtres aussi barbares. La persécution qu'on
exerce envers les juifs de ce pays fait qu'ils sont
presque tous sans principes et sans probité.
L'audience accordée, Lemprière dut se préoc-
cuper des cadeaux d'usage
L'empereur n'écoute jamais rien, même de la
bouche de ses propres enfants, qu'on ne lui ait fait
des présents. En outre on donne à celui qui a soin
de la cour des audiences. 20' onces; à l'écuyer, 20
onces; au garde de la lance de l'empereur, 10 on-
ces au valet de chambre qui fait son thé, 10 onces;
à celui qui est chargé de ses fusils, 20 onces; au
porteur de son parasol, 5 onces; à son sellier, 10
onces; au valet de pied qui lui met ses éperons, 5
onces; à celui qui porte sa montre, 5 onces; à celui
qui chasse les mouches de son visage, 5 onces; à
relui qui veille à la propreté des coussins sur les-
quels il s'assied, 5 onces; aux gardes des portes, 4
onces par porte, et il y en a dix; aux.
Je vous fais grâce du reste, mais Lemprière dé-
nombre encore une vingtaine de fonctionnaires du
même genre. Tous tendent une main qu'il serait
aussi malséant que dangereux de laisser vide.
Une agréable surprise attendait cependant Lem-
prière. L'empereur se montra aimable, lui dit qu'il
savait les bons soins donnés à son fils et Je pria
d'aller voir au harem l'une de ses favorites, Lalla
Zara, assez souffrante.
Après avoir traversé quantité de couloirs et, de
portes gardées par des eunuques, le chirurgien pé-
nètre dans la grande cour du harem. Effrayées, les
femmes s'enfuient, les enfants poussent des cris
.aîgus.Mfws.to*t,.le monde se rassure bio.n,;yitp,;e,n
apprenant que' l'étrange»- est un savant « toubib. »,
envoyé par l'empereur auprès de Lalla Zana.
Quelques minutes après, toutes ces belles pri-
sonnières m'enyironnôrent.e,n.,si grand nombre et
me pressèrent de telle sorte qu'il ne m'était plus
possible de faire un pas en avant ni en arrière.
Elles ne faisaient nulle difficulté de découvrir de-
vant moi quelques-uns des charmes que la pudeur
fait cacher 'ailleurs avec soin. Leur conversation ne
m'a pas paru plus gagée que leurs appas. Il ne faut
pas croire pour cela que les femmes africaines
n'aient. aucune retenue. Ne se croyant pas char-
gées de veiller sur leur honneur, elles n'attachent
aucun prix aux vertus qui en sont la garantie. Elles
,ne cherchent qu'à dire et à faire tout ce qui peut
exciter les passions des hommes et enflammer leur
imagination déréglée. Pourrait-on s'étonner qu'a-
vec de pareils principes; sucés pour ainsi dire avec
le lait, elles rie ressemblent en rien aux femmes
des autres pays? Les femmes du harem, qui me
paraissent, à certains égards, si éloignées devoir
cette réserve qui convient à leur sexe, étaient ex-
trêmement réservées pour les choses qu'elles ne
croyaient pas permises. Par exemple, si je dernan*-
dais à une malade de me faire voir sa langue, il y en
avait pour une heure avant qu'elle se décidât à
me la montrer. Elle riait de la singularité de ma
demande, ne l'attribuant qu'à une impertinente
curiosité et à l'envie de lui faire faire une chose
pour le moins ridicule.
Je n'ai jamais vu les .femmes du harem occupées
des petits, ouvrages de leur sexe. Elles passent leur
temps à converser entre elles et à se promener dans
les grandes cours de leur prison, dont elles ne sor-
tent même pas pour aller à la mosquée. Elles prient
chez elles, comme d'ailleurs toutes les femmes du
pays. Les musulmans sont convaincus que les fem-
mes ont été créées pour lés plaisirs des hommes et
qu'elles n'auront point de part à la félicité des élus
de Mahomet. Ils partent de ce principe pour les
exclure de leurs temples. 1 p p
Après ces considérations, Lemprière entre dans
des1 détails, trop longs pour les donner ici, sur le
costume, les parures et le maquillage des Maures-
ques. Ce qui m'a frappé en cette description, c'est
que le choix des fards, la manière de les disposer
sur la peau et la plupart des ornements rappellent
étrangement tout ce que nous pouvons savoir de
la toilette des courtisanes égyptiennes, d'après les
peintures et les documents retrouvés. Au reste, j'ai
pu constater moi-même cette parenté dans les dif-
férentes contrées de l'Afrique, du nord où je suis
allé. Aucun pays du monde, pas même la Chine,
n'est, je crois, aussi réellement traditionnaliste.
Durant un mois encore, Lemprière donna avec
grand succès des soins aux femmes du harem. Entre
temps, il ébauche une dangereuse idylle avec Lalla
Douvia, la première sultane, qui était d'origine gé-
noise. C'est cependant avec joie qu'il reçoit enfin
le congé de l'empereur. Celui-ci tient une partie de
ses promesses. Les captifs anglais sont remis en
liberté et Lemprière se voit octroyer des bœufs, des
chèvres et des volailles, dont la revente à Gibraltar
l'indemnisa tout juste des frais.de son voyage.
Notre chirurgien est ensuite appelé à la Jamaï-
que, avec le 20" régiment de dragons légers. Il y
reste cinq ans, quitte l'armée avec le grade d'ins-
pecteur général des hôpitaux et s'installe dans l'île
de Wight, où il continue à exercer la médecine. Il
mourut en 183-4, bon époux et bon père de famille,
sans avoir jamais regretté les basses voluptés du
harem de Sidi Mohammed.
François Ponsard.
AVIS DIVERS
M>~ LI b ~lli fi
B E E 0
MaMkn des prix de Juillet
Jus Il tau 31 Août
luse~~
CPfll R ICAiSNC lî'AS BSJET Avenae de Ia Gl>a:l
ClrilLC «ItftKRC S! ALBiîCSoiïKxKiuï.M^GabricUer.ïOt.'OD I)
Elle est plus intéressante, je vous assure, que la
petite bourgeoise qui fait des visites et en reçoit,
qui passe son après-midi dans les thés, qui se pro-
mène, qui flirte!
» Au lieu des visites du thé, du flirt, du boulevard,
n'est-il, pas- préférable qu'elle donne des leçons de
piano, qu'elle peigne, qu'elle fasse des cuivres re-
poussés, qu'elle plaide, qu'elle écrive, selon ses
goûts, selon ses dons?
» Elle devient je ne dis. pas la camarade de
l'homme, puisque le mot, très beau, a été gâché,
mais la véritable associée. Ils ont le respect l'un
de l'autre, et ce sentiment ne peut être que profi-
table à l'union.
Et les enfants? Que deviennent-ils dans cette
affaire?
Je vous répondrai par une question. Croyez-
vous que les enfants des mondaines soient mieux
élevés et par leurs parents que ceux des pa-
rents qui travaillent tous deux? Ils les feront éle-
ver, ils les mettront au collège pour les retrouver
le 'soir. Soulève-t-on une question d'argent? Ixi
femme gagnera plus que ne coûtera l'éducation
des enfants.
» Est-ce 'une question do sentiments? Le père
à l'heure actuelle est-il moins aimé, moins res-
pecté .parce qu'il est .absent? Pourquoi la mèra
serait-elle traitée différemment? Non, l'enfant n'en
souffrira pas. La vérité est que la femme donnera
davantage à l'amour vrai, et en connaissance de
cause. Il en sera peut-être fini des petites aven-
tures, des flirts, qui sont toute l'occupation de la
désœuvrée, mais l'amour, maître des choses, n'y
perdra rien, car on ne peut pas vivre sans
emour. »
« On ne peut pas vivre sans amour. » Je re-
«o"naus,à ce..dernier .trait le principe que Mme
Annie de Pè-nie se-plaît à; développer et à'o-mër M
jolies broderies. Aussi bien dans ses chroniques
et ses oontes, que dans X Amante, aussi bien dans
les Plus jolies lettres d'amour, choisies et réu-
nies par elle en une capiteuse anthologie, que dans
l'Evadée qui paraîtra bientôt, c'est de cette vérité
éternelle. que la nièce de l'éminent journaliste
que fut Henry de Pène s'inspire. Do l'amour, de
l'amour sentimental surtout, qui console et qui
enthousiasme, elle analyse avec tendresse les
émotions. C'est sa manière de lui élever des autels.
Pour qu'elle défende, avec toute la force tran-
quille que vous venez de voir, l'évolution fémi-
nine, il faut qu'elle soit bien convaincue que le
«kieu n'y perdra ni hommage, ni adorateur.
Joseph BOIS.
^importation en France
des denrées alimentaires frigorifié s
L'opinion est justement préoccupée à l'heure ac-
tuelle du renchérissement de la vie, c'est-a-dire
de l'augmentation du prix des denrées alimentai-
res, la viande notamment. Aussi 1 attention se
porte-t-elle sur l'utilisation des procédés irigo-
rifiques pour la conservation et le transport a
longue distance des viandes, du gibier, du pois-
son. Or le Journal officiel publie précisément au-
iourd'hui le rapport dont M. You, délégué du mi-
nistère des colonies, a donné lecture au congres
international du froid qui s'est tenu à Vienne. Et
ce rapport contient de forts intéressants détails sur
l'utilisation du froid aussi bien pour le transport
vers les pays tropicaux des denrées alimentai-,
res métropolitaines, primeurs, légumes verts, pro-
duits de la laiterie, etc., que pour le transport
vers l'Europe et en particulier vers la France des
produits coloniaux périssables poissons, bananes,
viandes, gibiers, volailles, etc.
PoissoNs. Des essais d'introduction en France
des' poissons du banc d'Arguin et de la baie du Lé-
vrier ont déjà' été tentés. A Bordeaux et à Paris
sont arrivés des soles, mulets, merluches, lan-
goustes, etc. de cette poissonneuse région. Mais
ces produits n'ont pu gagner les côtes françaises
que séchés, salés ou empaquetés dans des morceaux
cte glace. « Or, observe .M. You, on ne peut nier
que l'importation de poissons séchés et salés ne
remplace que très imparfaitement l'introduction
de poissons frais. D'autre part la mise pure et
simple du poisson entre des amas de glace pré-
sente de gros inconvénients la glace est dans la
cargaison du bateau une sorte de poids mort, et
de plus, au contact de la glace en fusion les écailles
des poissons perdent leur coloris, la chair devient
molle et sans saveur. »
Si les bateaux de pêche comportaient une ins-
tallation frigorifique spéciale, ce procédé empiri-
que serait :à ^son' Mir avantageusement remplace
par la conservation à sec dans le froid. Ainsi
parviennent en Angleterre les saumons congelés du
Canada, à Moscou et à< Saint-Pétersbourg les pois-
sons des grands fleuves de la Sibérie.
On objectera peut-être que le prix d'une telle
installation paraîtra souvent trop élevé à nos
'armateurs. Un « compresseur » représente à tout
Je moins une dépense de 150,000 francs. A cela
M. You répond que l'emploi des navires frigori-
fiques spéciaux paraît aujourd'hui, il est vrai,
moins spécialement s'imposer au transport des
poissons des côtes mauritaniennes qu'à celui des
fruits et viandes de nos colonies. Au reste, il suf-
firait qu'un seul grand vapeur, chargé de réunir les
prises dos voiliers pêcheurs, fût muni d'une cale
frigorifique.
FRUITS. Le transport des fruits en chambre
froide s'opère aujourd'hui par grandes masses aux
Etats-Unis, ainsi qu'au départ des Antilles an-
glaises, des Bermudes, des divers Etats du centre
̃américain et des' Canaries. Pour l'envoi des frai-
'ses, raisins, cerises, bananes et légumes de la
Californie et de la Floride vers les cités popu-
4euisiîs des Etats du nord-est de l'Union, les Amé-
ricains sont arrivés à un étonnant degré de perfec-
tion ils exposent les fruits avant leur charge-
ment d'où le nom de préréfrigération à
une température très basse, puis les placent dans
les wagons frigorifiques où la température est
maintenue durant les huit, dix ou douze jours du
trajet aux environs de 6°. A leur arrivée les den-
rées conservent leurs qualités naturelles de cou-
Jeur, saveur, etc. De même la plupart des ba-
nanes qu'on mange à Londres sont importées par
vaisseaux frigorifiques de la Jamaïque, des Ber-
mudes ou de .la Barbade, et sont excellentes. De là
vient que le même fruit, vendu en général 10 à
i;5 centimes chez lieuse où il arrive par les pa-
quebots ordinaires de l'Algérie ou de la côte oc-
cidentale d'Afrique, coûte à Londres trois ou qua-
tre fois moins cher et trouve des consommateurs
trois ou quatre fois plus nombreux. La banane
demeure en France une sorte de fruit de luxe
parce qu'elle est importée en, quantité insuffi-
sante et dans des conditions imparfaites; en Gran-
de-Bretagne c'est un fruit extrêmement commun,
parce qu'il y est introduit en abondance et dans
d'excellentes conditions.. Par voie de conséquence
'la Jamaïque, la Barbade, Dominique, Costa-Ri-
,ca ont d'immenses et prospères plantations de ba-
nanes, à l'exploitation desquelles une véritable
̃ flotte de bateaux spéciaux est réservée,' tandis que
TJa Guadeloupe, la-Martinique et la Réunion atten-
dent encore tout le parti qu'elles peuvent tirer de
«l'exubérance de leur végétation. De même. encore
•citrons et ananas sont exportés en masse en ca-
les froides des Antilles britanniques, du centre
^américain, et des Canaries. Une seule petite île,
™et parmi les plus petites des Antilles, Monserrat,
expédie annuellement à Londres pour 1 million
de francs de citrons,
Viandes. Mais plus encore que le transport
des fruits, celui des viandes frigorifiées (c'est-à-
-dire refroidies à une température voisine de
0"), ou congelées (c'est-à-dire dont le refroidis-
sement est d'environ 6° au-dessous de 0°) ori-
ginaires de .nos possessions coloniales paraît pro-
;.mis à un avenir brillant.
C'est un fait que la viande devient en France
de plus en plus rare.- L'élevage, forme presque
primitive de l'agriculture, ne peut guère se pra-
tiquer que sur des terrains de faible prix; or, l'aug-
.meniation continue de la valeur vénale de nos
terres pèse chaque jour plus lourdement sur le
prix des animaux. D'autre part, l'emploi de plus
,.pn phis général des .engrais chimiques, ..les progrès
de la science agricole, une meilleure économie ru-
jale tendent à transformer nos cultures en une
agriculture intensive, où l'élève du bétail, et par-
ticulièrement des espèces bovines, a peu de place.
Il en résulte que l'élevage métropolitain ne peut
guère produire que des animaux de prix élevé,
des animaux de luxe, si l'on peut dire, dont la
valeur s'augmente encore du fait des demandes
de Tétranger.
Il est possible de demander à nos colonies d'éle-
vage les quantités de viande dont nous manquons
en France. Non seulement la volaille et certainés
sortes de gibiers abondent dans toutes nos pos-
sessions, mais encore ,l' Algérie, le Soudan, et sur-
tout le Fouta-Djalon et la riche région de l'A-
damaoua, les hauts plateaux de Madagascar sont
des terres excellemment propices à l'élevage du
bétail. Là, sur des étendues aussi vastes et aussi
peu occupées par la culture que les immenses ter-
res à pâturage de l'Amérique du nord, de l'Ar-
gentine et de l'Australie, prospèrent déjà et sur-
tout sont susceptibles de prospérer d'innombra-
bles troupeaux. Ces réserves pourraient, devraient
alimenter en viande nos marchés métropolitains.
Airatius, congelés sur place et expédiés par
vaisseaux munis de cates frigorîôqaes, les bœ«f?
du Soudan et surtout de Madagascar parviendraient
en France à bas prix. On calcule que les viandes
congelées exigent pour leur transport à quantités
égales quatre fois moins de place et moitié moins
de frais que les .viandes sur pied. On peut ajouter
qu'abattues et congelées dans les colonies, les
viandes ne perdent rien de leur saveur et pres-
que rien de leur poids en cours de route, tandis
que les animaux 'transportés vivants supportent
souvent mal la traversée, deviennent maigres et
efflanqués. On a établi des devis d'après lesquels
la viande de boeuf de Madagascar pourrait être
vendue à des prix plus bas de 50 centimes à 60
centimes par kilo que ta viande métropolitaine.
Au reste, pour donner à l'exploitation son
maximum de rendement, il ne suffirait pas de
créer des services spéciaux de transport par ba-
teaux frigorifiques.
Il faudrait en premier lieu développer l'éle-
vage du bétail. On calcule qu'aujourd hui Mada-
gascar possède environ 5 millions de bêtes à cor-
nes or secondé par une sélection des animaux
producteurs surveillés par quelques profession-
nels européens (vétérinaires, nourrisseurs, etc.),
l'élevage pourrait en quelques années donner à la
grande île un troupeau de 10 millions de têtes.
Si l'on admet, d'accord avec les Américains et les
Australiens, que le rendement d'un troupeau est
environ d'un dixième du chiffre de ses unités, on
voit que Madagascar pourrait aisément exporter
dans quelques années 1 million de bœufs par an.
En second lieu, il conviendrait de créer sur
place, et vraisemblablement à Tamatave ou à
Majunga, un entrepôt frigorifique annexé à l'abat-
toir. Là seraient conservées les viandes au fur et
à mesure de leur abatage et en attendant leur
expédition vers les marchés de consommation; c'est
ce qui existe dans les principaux ports australiens
ainsi qu'à la Plata, à Bahia-Blanca, etc. (dans
la République Argentine) et dans les fameux
stocliyards de Chicago. Là également seraient em-
magasinés la volaille et les gibiers.
Enfin il faudrait aménager en France même plu-
sieurs entrepôts du même genre, destinés à re-
cevoir et à conserver jusqu'au jour de leur vente
les viandes importées. On commence seulement
chez nous à doter nos grandes villes d'installa-
tions de ce genre, alors qu'en Allemagne, en Au-
triche, aux Etats-Unis, les cités d'importance se-
condaire possèdent déjà toutes des entrepôts fri-
gorifiques. Il y aurait également lieu de prévoir
l'emploi de wagons frigorifiques pour le transport
des viandes en France même," du port d'arrivée aux
centres de consommation, afin de maintenir de fa-
çon constante les importations à la température
voulue, de bout en bout de leur trajet.
Tel est le résumé du rapport de M. You. Et
pour ces diverses raisons développement de l'é-
levage et des exportations de notre empire co-
lonial, introduction en France d'aliments nou-
veaux et économiques, il demande au départe-
ment des colonies de s'intéresser aux efforts ac-
tuellement tentés en vue de l'utilisation du froid
industriel aux colonies,
iGadéînie des inscriptions et belles-lettres
Les fouilles de Maktar
M. Louis Chatelain, membre de l'école française
de Rome, chargé de mission par l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, a rendu compte des
résultats qu'il a obtenus à Maktar (autrefois Mac-
tarius), l'un des treize chefs-lieux de contrôle de la
Tunisie, et situé dans un endroit presque désert.
M. Chatelain avait déjà rempli une première
mission en 1909 dont le but était d'explorer les rui-
nes. Cette année il avait demandé et obtenu de faire
un plan exact de ces ruines. Ce plan constate qu'il
a reconnu et dégagé 1° une petite basilique chré-
tienne 2° un marché (Macellum) présentant une
disposition différente do celle des marchés anciens
déjà connus (Pompéi et Ring'ad); 3° un édiiîce qui
lui parait être un château d'eau. q
M. Chatelain donne sur ces découvertes des dé-
tails qui lui valent les félicitations de M. Bouché-
Leclercq, qui préside la séance.
La chronologie dos papyrus d'Eléphantine
M. Pagnon, consul général de France, donne lec-
ture d'un travail dans lequel il étudie la chronologie
des papyrus araméens d'Elôphantine qui ont été
publiés,*il y a quelques années, par MM. Sayce et
Cowley. y 1 p y
Le calondrier dont se servaient les scribes de ces
,papyrus était le calendrier babylonien, qui paraît
'avoir été au cinquième siècle avant notre ère le ca-
lendrier officiel des populations sémitiques soumises
à la domination des rois de Perse.
Le calendrier babylonien reconstitué par M. Mah-
ler permet, dès aujourd'hui, d'indiquer le jour pré-
cis dans lequel beaucoup de textes babyloniens ont
été écrits, et grâce à un passage de l'auteur latin
Censerinus, M. Papon a domontré que les dates ju-
liennes que M. Manier assigne au premier jour de
chaque mois babylonien sont -on général exactes.
FAITS DIVERS
LA rPE]yCÏDÉ3I^TTJK^
Bureau central météorologique
Samedi 19 août. La pression barométrique de-
vient basse sur presque toute l'Europe.
Un minimum de 745 mm. persiste en Finlande;
d'autres minima moins profonds apparaissent au
sud-ouest de l'Irlande, sur la Gascogne et la Pro-
vence.
Le vent est très faible sur toutes nos côtes il
souffle des régions est sur celles de l'Océan.
Des pluies sont tombées sur le nord et le centre
du continent.
JEn France, des orages ont éclaté dans le sud-
ouest.
La température a monté généralement sur nos
régions.
Ce matin, -le thermomètre marquait 5° à Seydis-
fjord (Islande), 18° à Paris, 21° à Besançon, 23." à
Toulouse, 24° h Monaco, 29° à Alger.
On notait 18" au puy de Dôme, 14° au Ventoux,
10° au pic du Midi.
En France, un temps chaud et orageux est pro-
ba!>!e.
A Paris, hier, la température moyenne (20»2),
a été supérieure de 2° à la normale (17°5).
A la tour Eiffel, maximum 27°8; minimum 20°.
Observatoire municipal (région PARISIENNE)
Le ciel est ce matin très beau, avec une brume
assez forte.
Le vent, très faible (1 m. 50 par seconde), souffle
d'ouest à nord-ouest.
Ce matin, la température s'élève encore; l'écart
sur la veille est de 1°5 à midi.
La pression barométrique, en baisse lente, accuse
actuellement 758mm9.
L'Aneerture de la chasse da~s la Seine.
Le préfet de police vient de rendre une ordon-
nance concernant l'ouverture de la chasse dans le
département de la Seine, qui est fixée, comme nous
l'avons annoncé, au dimanche 27 août.
Afin d'empêcher l'introduction et la vente du gi-
bier qui aurait pu être tiré ou capturé en temps de
chasse prohibée, tant dans le département de la
Seine que dans les autres départements, l'ouver-
ture, en ce qui concerne Pans, reste, comme de
coutume, fixée à midi.
L'ordonnance du préfet reproduit, en outre, le
règlement permanent de la police de la chasse, et
rappelle qu'il est interdit aux chasseurs de tirer sur
les chemins publics ou d'une voiture.
Depuis le 1" janvier jusqu'à ce jour, 19 août,
il a été délivré 1,600 permis par la préfecture de
police. d t l, d' .1 .t
A la même date, l'année dernière, il en avait été e
délivré 1,550. Mais la chasse, on s'en souvient, s'ou-
vrait beaucoup plus tard, le 11 septembre.
Les chasseurs qui ont pris leurs permis l'année
dernière, avant- ouverture, pourront donc s'en ser-
vir pendant une quinzaine de jours environ, avant
d'être obligés de s'en faire délivrer un autre pour
cette année.
Communications téBépIïosmîqïaes ffVatieo-
sraîsses Par un arrangement qui porte la si-
gnature de MM. Chaumet, sous-secrétaire d'Etat des
postés et télégraphes de France, et Ivanoni, direc-
teur général des télégraphes suisses, les taxes pour
les communications téléphoniques franco-suisses
sont fixées ainsi qu'il suit
Al franc pour toute communication échangée
entre deux centres téléphoniques dont la distance
réciproque, mesurée à vol d'oiseau, dépasse 20 ki-
lomètres et n'excède pas 50 kilomètres. >
A 40 centimes pour toute communication échan-
bée entre deux centres téléphoniques dont la dis-
tance réciproque, mesurée à vol d'oiseau, nèdè^
passe pas 20 kilomètres. !f
Ces taxes avaient été fixées à 1 fr. 50 et 0 fr. 60
pour chacune de ces catégories par la convention
générale téléphonique franco-suisse du 3 février
1899.
BSweB en perspeettâ-vre. On sait que le capi-
taine de frégate Mourre, aide-major du 5e arrondis-
sement maritime à Toulon, s'est trouvé chargé, de
par ses fonctions, de réveiller les matelots Gueguen
et Le Maréchal et de les conduire au polygone du
Mourillon pour y être fusillés. Cette double exécu-
tion subit quelque retard, comme nous l'avons
dit. Le journal l'Autorité a consacré à cet incident
un article « Valet et bourreau », que le ca^tainé de
frégaie Mourre a considéré comme injurieux.
Malgré que ses chefs lui eussent déclaré qu'en
cette circonstance il n'avait fait que se conformer
à l'horaire indiqué par l'ordre de service et que
par conséquent c'était, à eux seuls qu'incombait
le soin de le défendre, le capitaine Mourre, voulant
faire œuvre personnelle, a quitté Toulon hier soir,
en compagnie de deux autres officiers, dont le com-
mandant Courroux, pour demander à M. Paul-J. de
Cassagnac, auteur de l'article, une réparation par
les armes.
©Smtfe eS© cfoewaî. Le général de brigade
Auger,* de l'état-major général, passait à cheval
hier matin, avenue de Tourville, lorsque sa mon-
ture glissa sur le pavé fraîchement arrosé. Le gé-
néral tomba. Relevé aussitôt, il fut conduit à l'hô-
pital militaire des Invalides, où l'on constata qu'il
était blessé assez sérieusement au visage. II. se
plaint en outre de douleurs aux jambes. Le général
Auger a pu regagner son domicile.
Appcsia^îoiî de Bfimae «STorafflfrœy d'A.Bi>B»aiiBS.
Nous avons amnonjcé hier l'arrestation d'uïi'aïi-
cien sergent colonial, l'agent Loùbaresso, qui était
entré, comme inspecteur, iau service de la Sûreté
de Lyon,et qui avait dérobé lessommiers judiciaires
de la soi-disant vicomtesse Jouffroy d Abblans,
aventurière fameuse dont le nom fut mêlé, il. y
a quelques années, à une (retentissante affaire de
chantage.
La vicomtesse Jouffroy d'Abbans, qui est
née Caroline Chabond, a été à son tour ar-
rêtée hier, sur mandat du parquet de Lyon,
ctons un hôtel de la rue Parrot où elle était, des-
rendue. Bile est impliquée dans l'affaire de vol
de documents qui a motivé l'incarcération de Lou-
bairessie. Son casier judiciaire porte déjà cinq
i ond&mnations.
La vie de cotte femme est un véritable roman.
Originaire de la Croix-Rousse, à Lyon, où son père
fut modestement employé des pompes funèbres,
elle vint à Paris, il y a quelques années, s'ins-
talla dans un superbe hôtel et no tarda pas à se
créer des relations dans les mondes les plus di-
vers. Elle fait la coraiaissaiace du vicomte Jouf-
froy d'Abbans, capitaine au long cours, et de-
vient sa femme. Mais voici que le capitaine l'aban-
donne et part pour le Tonkin, où il passe deux anai
Pendant ee temps, elle vend .son hôtel, son yacht,
et est obligée pour vivre d'avoir recours aux ex-
pédients. Le comte Jouffroy d'Abbans revient à
Paris et se réconcilie pour quelques mois avec sa
femme. Puis il s'éloigne pour ne plus revenir et
meurt un an plus tard. Lia « comtesse » mène
alors une vie errante daos les villes d'eaux et fai*-
samt partout des dupes. A Aix-les- Bains, on l'ar-
rête pour avoir volé du linge et de l'argenterie
dans un hôtel. Elle est poursuivie pour escroque-
ries et condamnée. A sa' sortie, de prison, elle re-
prend sa vie d'aventures.
Elle a été envoyée au Dépôt. ;1
Nous avons également annoncé hier' (juWnn-
cien anarchiste, le nommé Ducroux, dit Brunet,
éiait recherché à l'occasion des mêmes faits; Un
des syndicalistes lyonnais les plus,, en vue nous, a
fourni les renseignements qui suivent sur ce per-
sonnage qui a joué un rôle dans plusieurs grèves
du Sud-Est.
Nous connaissons tous Etienne Ducroux-Brunet et sa
bande de « briseurs de grèves ».
Cette dernière est composée d'anciens anarchistes.
Ducroux lui-même avait « milité » dans les milieux
révolutionnaires jusqu'en 1906 ou 1907, Il prenait la
parole dans les réunions publiques, à la Bourse du
travail de Lyon.
A ce moment déjà, nous le soupçonnions, et jeTai
exécuté moi-même un jour la Bourse du travail. Il
disparut alors quelque temps. Puis nous le revîmes à
Lyon, à Grenoble, à Saint-Etienne, et dans tonte la ré-
gion du sud-est. Son équipe de « briseurs de grèves »
était formée.
Voici comment il opérait il se présentait seul ou
avec ses acolytes chez les patrons dont les ouvriers
•étaient en grève. Pour une somme fixée d'avance,
somme quelquefois assez élevée, l'Union prolétarienne
tel était le nom de l'organisation offrait à l'em-
ployeur de faire échouer la grève. C'était alors'une
débauche d'affiches dirigées contre les grévistes. Du-
croux se hasardait même dans les réunions publiques
et procédait à des insinuations contre lés secrétaires
des organisations. D'autres fois, il embauchait des équi-
pes de « jaunes- ».
Mais les patrons qui acceptaient les offres de
l'Union prolétarienne faisaient un marché de dupes.
L'Union prolê)tarienne, fondée par Ducroux, a
son siège 30 bis, rue Bergère. Le secrétaire de Du-
croux, M. Nicoile, a fait les déclarations sui-
vantes.
C'est par les journaux que j'ai appris que M. Brunet
était sous le coup d'un mandat d'arrêt. Je suis "très
étonné do cette nouvelle, mais je ne sais rien.
Je suis entré chez lui pour faire la correspondance,
par l'intermédiaire d'un ami commun. Je ne connais
donc pas les affaires de M. Brunet qui est, d'ailleurs,
constamment en voyage.
L'Union predétartenine compte quatre-vingt mille
membres, mais ici nous ne nous occupons que d'im-
primerie et de broohures et mon rôle se borne simple-
ment à écrire aux présidents des sociétés faisant partie
de l'union.
Aecicficnt à la gare Saint-Lazare. Un
pénible accident s'est produit hier soir à la gare
Saint-Lazare. Un de nos confrères, M. Gualbert-
Guinchard, âgé de trente-neuf ans, en vou-
lant monter dans un train qui était déjà en mouve-
ment, est tombé et a eu le bras droit arraché. M.
Gualbert-Guinchard était accompagné d'un ami,
̃M. Chevalier, avec qui il se rendait à Bois-Colombes.
C'est en voulant aider celui-ci àreprendre son équi-
libre qu'il est tombé si malheureusement. Il parvint
d'ailleurs à rejeter sur le quai son ami, qui grâce à
son généreux dévouement, ne reçut pas la moindre
blessure.
M. Gualbert-Guinchard a été transporté, dans un
état grave, à l'hôpital Beaujon.
RetooaF de SI. d'Ato&adie «l'Arrast et de
Mlle Benioîrt. On signale le passage en gare
de Tarascon, de M. d'Abbadie d'Arrast et de Mlle
Benoist, qui se dirigeaient vers Lyon.
Un receveur Jeté dàras la Seine. Un
voyageur, Louis Martinot, habitant avenue du Cen-
tenaire, à Bagnolet, se prenait de querelle hier, sur
la Seine, pour une causé des plus futiles, avec un
receveur des bateaux parisiens. Soudain, Martinot,
qui est doué d'une force peu commune, prit le rece-
veur à bras-le-corps et, Je soulevant au-desgùs^n
bastingage, le laissa choir dans le fleuve. Le bdtëàu
stoppa aussitôt. L'employé, qui est heureusement
un excellent nageur, se tira sain et sauf de cette
aventure. Martinot a été consigné à la disposition
de la justice.
Le garde ehanapêtre et le cSaEcoiB. Un
incendie éclatait hier dans les bois de la Naze,
commune de Valmondois (Seine-et-Oise).
Aussitôt, son clairon à la bouche, un citoyen de
bonne volopté se mit à parcourir le pays afin de
donner l'alarme et de reunir des sauveteurs. Mais
le garde champêtre surgit. Il lui intima l'ordre d'a-
voir à cesser de sonner la générale
Môssieu l'maire est absent, expliqua le garde,
môssieu l'adjoint aussi. En leur absence, je ne puis
laisser jouer du clairon de la sorte.
Mais, fit le clairon, il y a le feu Il faut bien
donner l'alarme
C'est possible, mais V maire a fait un arrêté
pour empêcher de jouer de la musique sans son
autorisation; si vous continuez, je vais vous faire
un procès-verbal.
Jjo clairon intimidé renonça à sonner du clairon
et s'en fut annoncer de. vive voix aux uns et aux
autres que « ça brûlait à la Naze ».
Le sous-préfet et le parquet de Pontoise ont ou-
vert une enquête sur cet incident.
L'incendie a détruit cinq hectares de bois appar-
tenant à divers propriétaires.
li© téîcpïfiOBï® contre l'aratoBsassMHe. A
Varangéville (Meurthe-et-Moselle), une automobile
roulant à grande vitesse renversa, dans la traversée
du village, l'ouvrier d'usine Paul Pillard, qui eut la
jambe fracturée. Le chauffeur continua sa route
sans s'inquiéter de la victime qu'il venait de faire.
Un témoin de l'accident, indigné, téléphona sur-le-
champ à un de ses amis habitant Lunéville, à quinze
kilomètres de la. Il donna le signalement de l'auto-
mobiliste et des voyageurs. Lorsque le véhicule
s'arrêta à l'octroi de Lunéville, l'ami prévenu inter-
vint, et un procès-verbal fut dressé contre le
chauffeur. p
Le «îioBéra. Notre correspondant de Toulouse
nous télégraphie que le cas suspect signalé hier à
Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) n'était
qu'un cas d'entérite cholériforme. Cependant le
malade qui en était atteint étant décédé, de rigou-
reuses mesures ont été prises. On à désinfecté la
maison, et toutes les personnes qui avaient appro-
ché le défunt ont été mises en observation. Jus-
qu'ici, il n'a pas été constaté de cas de choléra dans
la région de Toulouse.
CaRaBirSola&e rue Plerre-Cbarron. En
l'absence du baron de Boutray, qùi est actuelle-
ment en villégiature à Ermanyille-sur-Mer (Calva-
dos), des malfaiteurs se sont introduits hier dans
son hôtel, rue Pierre-Charron, 54, et l'ont dévalisé.
Les voleurs n'ont laissé aucun indice.
Notaire «•etoœsBvê et arrêté. M. Pineau,
le notaire de Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) dont
nous signalions hier la disparition, est rentré, par
des chemins détournés, à son domicile, où il a été
arrêté.
Smiîeieïes. Notre correspondant de Chalon-
sur-Saône nous télégraphie que le nommé Joseph
Bonin, âgé de quarante-quatre ans, propriétaire à
Verosvre (Saône-et-Loire), s'est fait sauter la cer-
velle avec son fusil de chasse, au moment de se
mettre à table, le jour de la fête du pays. Il s'est
suicidé simplement « pour embêter sa lamille pen-
dant.quelques heures ».
Mme Grosche, de Jceuf (Meurthe-et-Moselle),
avait été brûlée grièvement par l'explosion d'un
réchaud à alcool. Pendant que son mari allait cher-
cher un médecin, la malheureuse, affolée par les
souffrances qu'elle endurait, s'est tranché la caro-
tide avec un couteau, en présence de ses enfants
terrifiés. M. Grosche et le médecin, à leur arrivée,
n'ont trouvé qu'un cadavre.
Le nommé Sylvain Oddou, âgé de vingt-
six ans, originaire de Mison (Basses-Alpes), s'est
suicidé en se plaçant en travers de la voie ferrée, à
quelques centaines de mètres d'Avignon. Il a été
coupé en deux par la locomotive de 1 express allant
à Marseille. Le cœur et les poumons étaient déta-
chés du corps.
Eies iuncssMdEes. Le feu a éclaté hier soir
dans la forêt de Saint-Hilaire, à 16 kilomètres de
Poitiers.
A Chateldon, près Clermont-Ferrand, un incendie
a détruit quatre grands corps de bâtiment, parmi
lesquels un vaste immeuble appartenant à M. Claus-
sat, député du Puy-de-Dôme.
On mande d'Albertville que dans les bois au mi-
lieu desquels se trouve le blockhaus de Lalpattoz,
à 1,439 mètres d'altitude, un violent incendie s'est
déclaré. Pour le combattre et protéger le fortin, on
a dû envoyer un détachement d'infanterie et d'artil-
lerie.
Enfin on nous signale, de Grandvilliers (Oise),
que mercredi soir plusieurs granges pleines de ré-
coltes ont été détruites par le feu; jeudi matin, des
incendies éclataient en cinq endroits différents et
hier vendredi il y a eu de nouveaux sinistres.
Le m ans fa"» g© de i' « Emaîr ». M. Vabre,
commandant du paquebot l'Emir, qui fut abordé le
10 août parle Silverston et qui fut immédiatement
coulé, a remis à la Compagnie mixte de navigation
son rapport sur les conditions dans lesquelles
l'Emir s'est perdu.
Dans son rapport, le commandant déclare que
parti de Gibraltar le 10 août, à trois heures du ma-
tin, à destination, de Tanger, il se trouvait, à quatre
heures cinquante du matin, encore en vue des feux
de Gibraltar, lorsqu'il fut surpris par la brume qui,
d'abord légère, s'épaissit tout à coup. Il fit dimi-
nuer la vitesse du navire et siffla plusieurs fois.
A quatre heures cinquante-cinq, il entendit un
coup de sifflet et aperçut un feu blanc, puis aussi-
tôt après, la masse d'un bateau qui venait sur lui à
grande vitesse. q
Voyant l'imminence du danger et comprenant
que abord était inévitable, il manœuvra aus-
sitôt, pour .tèiiuh'o les conséquences de la collu-
sion. ""̃'̃'
A 4 h. 58, le choc eut lieu. Le commandant fit
stopper immédiatement la machine et donna l'or-
dre du sauvQ-qui-peut.
A ce moment, il constata qu'une brèche profonde
s'était produite par le travers des soutes à charbon.
Il reçut un choc sur la tête et sur le bras gauche et
se sentit sur l'eau. Il devait être cinq heures. Le
bâtiment coulait.
Le commandant termine en déclarant qu'étant
donné la violence du choc et que n'ayant entendu
qu'un seul coup de sifflet, quelques secondes avant
l'abordagp, il estime que le navire abordeur né sif-
flait pas- et marchait à grande vitesse.
yicdlisfflcs de fi'©!p8Mi»a. On mande de Mar-
seille que le jeune Crus et un de ses camarades,
appartenant tous deux il d'excellentes familles, qui
s'étaient réfugiés dans une chambre du quartier du
Prado et avaient fumé inconsidérément une très
forte dose d'opium, ont été retrouvés ràlant. Crus
est mort ce matin, Le pharmacien qui a vendu la
drogue à ces jeunes gens a été arrêté.
BsMSÎdœint an cotors d'une eBégrvasBatîon
niîlitailire. Le nommé Lepetit, condamné par le
conseil de guerre d'Alger à dix ans de travaux pu-
blics pour outrages à un supérieur, à l'occasion du
service, subissait hier la parade d'exécution à Alger,
lorsque profitant de l'inattention de la garde, au mo-
ment où l'adjudant Guéné, greffier du conseil, don-
nait lecture du jugement, il se précipita sur lui et lui
donna un violent coup de poing a la tempe gau-
che. Saisi par les hommes de garde, Lepetit a été
conduit aussitôt en cellule.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort du général de division en
retraite Jules Brunet, décédé à l'âge de soixante-
treize ans.
Né à Belfort, le général Brunet sortait de Poly-
technique et avait fait sa carrière dans l'arme de
l'artillerie il avait pris part à l'expédition du
Mexique, au cours de laquelle il reçut la croix de
la Légion d'honneur, à vingt-six ans. Au retour il
fut désigné pour faire partie de la mission militaire
française envoyée au Japon sous les ordres du ca-
pitaine Chanoine, le futur ministre de la guerre.
En 1870, il fit la campagne à l'armée de Metz et
se distingua aux batailles de Forbach, de Rezon-
ville et de Saint-Privat; sa vaillance lui valut,, à
trente-trois ans, la rosette d'officier de la Légion
d'honneur. Après la guerre, il est officier d'ordon-
nance du général de Cissey, ministre de la guerre,
puis attaché militaire à Vienne. Chef d'escadron
en 1879 et attaché militaire à Rome; colonel en
1886 au 11e d'artillerie, à Versailles, M. Brunet re-
çut les deux étoiles en 1891. Lorsque, en 1898, dans
les circonstances que l'on sait, le général Cha-
noine prit le ministère de la guerre, il se souvint
de son camarade du Japon; il prit le général Bru-
net comme chef de cabinet et le nomma général de
division.
Le général Brunet, au moment de son passage
au cadre de réserve, en janvier 1903, avait été
élevé à la dignité de grand-officier de la Légion
d'honneur. ̃'{.
M. Crisanto Médina, ministre du Nicaragua en
France depuis de longues années, grand-officier de
la Légion d'honneur, vient de mourir à Thun, en
Suisse. Il était le beau-père de M. Machain, minis-
tre du Paraguay, décédé lui-même récemment, et
était allié à la famille Huon de KermadecV
Le service funèbre aura lieu lundi prochain à
onze heures en la chapelle du Père-Lachaise.
Nous apprenons la mort de M. Stéphane-Al-
bert Jossier, ancien préfet et ancien trésorier-
payeur général, de Seme-et-Oise, chevalier de la
Légion d'honneur, décédé à Versailles, à l'âge de
soixante-six ans. Il était le beau-père de feu M. Ed-
gar Combes, fils de l'ancien président du conseil. La
levée du corps aura lieu demain dimanche le ser-
vice religieux et l'inhumation se feront à Auxerre,
après-demain lundi.
On annonce la mort de M. le docteur Paul Girod,
professeur à la faculté des sciences de Clermont-
Ferrand, directeur honoraire de l'Ecole de méde-
cine, chevalier de la légion d'honneur, décédé, dans
sa cinquante-sixième année.
Nous avons le regret d'apprendre la mort de
Mme Lemaître, mère de M. Jules Lemaitre, de l'Aca-
démie française, qui est décédée à Tavers (Loiret),
dans sa quatre-vingt-troisième année, à la suite
d'une- courte maladie.
Mlle Elise Veuillot est morte hier à l'àge de
quatre-vingt-six ans. Elle était la sœur du grand
journaliste catholique Louis Veuillot et d'Eugène
Veuillot, qui comme directeur et rédacteur du
journal l'Univers, ont tenu, le premier surtout, une
place si grande dans le mouvement catholique ul-
tramontain. Elle était la tante de M. François
Veuillot, devenu directeur de l' Univers à la mort de
son frère Pierre Veuillot.
La vie d'Elise Veuillot fut presque tout entière
associée à celle de son frère Louis Veuillot. Lors-
que celui-ci, en 1852, perdit sa femme, Elise Veuillot
vint tenir au foyer du polémiste la place de la dis-
parue, et des jeunes enfants devenus orphelins,
elle fut en quelque sorte la seconde more.
Louis Veuillot lui-même, dans un de ses ouvra-
ges où le pamphlétaire mit le plus de son intimité,
a tracé de sa sœur un portrait émouvant
J'esquisse ici, écrit-il, ton noble et doux visage, em-
belli à nos regards comme aux regards des anges par
les soucis qui l'ont fatigué avant le temps, toi qui par
amour de Dieu t'es refusée au service de Dieu, et qui
par charité te sèvres des joies de la charité. Tu n'as
pleinement ni la. paix du cloître, ni le soin des pauvres,
ni l'apostolat dans le monde, et ton grand cœur a su
se priver de tout ce qui était grand et parfait comme
lui. Tu as enfermé ta vie en de petits devoirs, servante
d'un frère, mire d'orphelins. La, tu restes comme l'é-
pouse la plus attentive et la mère la plus patiente, te
donnant tout entière et ne recevant qu'à demi.
Tu as donné jeunesse, liberté, avenir tu n'es plus
toi-même, tu es celle qui n'est plus l'épouse défunte,
la mère ensev.slie tu es une vierge veuve, une reli-
gieuse sans voile, une épouse sans droits, une mère
sans nom. Tu sacrifies tes jours et tes veilles à des
enfants qui ne t'appellent pas leur mère, et tu as versé
des larmes de mère sur des tombeaux qui n'étaient
pas ceux de tes enfants. Et dans cette abnégation et
dans ces douleurs tu cherches et tu trouves pour re-
pos d'autres imîrmitôs encore à secourir, d'autres fai-
blesses à soutsair, d'autres plaies à guérir
Elle vécut à l'ombre du frère célèbre, le secon-
dant dans sa t&che, sans jamais rien laisser paraî-
tre au dehors de sa personnalité vigoureuse. Il a
fallu que fût publiée la correspondance de Louis
Veuillot pour qu'on se rendît compte de la place
qu'elle tint dans la vie de son frère, soit comme
confidente, soit comme conseillère.
On sait qu'une dizaine d'années après la mort de^ la
Louis Veuillot, quelques collaborateurs de Y Univers,
MM. Auguste Roussel et Arthur Loth, en contra-
diction avec MM. Eugène et Pierre Veuillot sur la
politique du ralliranerit que conseillait Léon XIII,
se séparèrent d'errx et fondèrent le journal la Vé-
rité française, à tendances royalistes. Dans ce dif-
férend, Mlle Elise Veuillot prit parti pour la Vérité
française, et une lotte assez âpre s'ensuivit entre
les deux journaux catholiques qui se disputaient
l'honneur de défendre le mieux l'Eglise et de gar-
der le plus fidèlement les traditions de Louis
Veuillot.
Puis Léon XIII metout. Pie X lui succéda. Les
directions pontificales furent modifiées. Un rappro-
chement s établit entre les deux journaux, et la
Vérité française fusionna avec l'Univers. A cette date
se termina l'action discrète, mais importante d'Eli-
se Veuillot. D'ailleurs une infirmité cruelle venait
de l'atteindre. Aveugle et réduite à garder une im-
mobilité presque complète, elle vivait dans le sou-
venir des luttes passées et du frère illustre, de la
floire duquel elle s'était instituée la pieuse gar-
ienne.
Les Jardins de l'Histoire
Le Maroc il y a cept ans
En 1789, Moulaï Absulem, « fils chéri de l'em-
pereur du Maroc Sidi Mohammed », était fort me-
nacé de perdre la vue à la suite d'excès de bois-
sons alcoolisées et de divertissements de sérail qui
eussent tué en peu de temps un simple Européen.
Ce Moulai Absulem, assez mal doué par Allah,
ne possédait guère comme qualité qu'une solide
méfiance. Il ne voulut point s'adresser aux « tou-
bibs » ou médecins de sa cour, et souhaita les
soins d'un chirurgien anglais. Il confia son désir
au consul d'Angleterre à Tanger, lequel pria le
général O'Hara, commandant à Gibraltar, d'en-
voyer au plus tôt l'homme nécessaire.
Le général désigna M. William Lemprière, cadet
de l'une des vieilles familles de l'aristocratie de
Jersey, et qui tenait en ce moment garnison à Gi-
braltar en qualité de chirurgien militaire.
En cas de guérison, Moulaï Absulem promettait
de répandre les plus abondantes .libéralités sur
l'opérateur, et en outre il s'engageait à mettre en
liberté un capitaine de vaisseau et neuf matelots
anglais faits prisonniers par ses sujets.
William Lemprière s'en fut doiioau. Maroe^iBe
retour en Angleterre^ après -bien des tribulations,
il écrivit la relation de son voyage qui parut à
Londres en 1791. M. Albert Savine vient d'en pu-
blier une traduction chez l'éditeur Louis Michaud.
Seul un médecin pouvait au dix-huitième siè-
cle s'entretenir familièrement avec l'empereur du
Maroc, ses fils, ses grands dignitaires, pénétrer
dans les harems et observer sans trop de difficultés
le pays, ses mœurs et ses coutumes. Aussi l'ouvrage
dé Lemprière offre-t-il une documentation plus
sérieuse que celle des autres auteurs ayant jadis
écrit sur le Maroc.
Suivons-le donc en ses périgrinations.
Le chirurgien fut naturellement fort bien reçu
par le consul anglais à Tanger. On lui fournit une
petite escorte et un interprète, et le voilà parti pour
Taroudant, où résidait Moulaï Absulem.
Il ne traverse d'abord que des montagnes arides
et sans culture, mais bientôt le paysage change
Partout où il y a de la plaine, comme entre La-
roche et Marmora, les environs de Maroc et de Ta-
roudant, les récoltes sont excellentes, écrit-il. Telle
est encore l'ignorance des Marocains en agriculture
qu'ils se contentent pour fumer leurs terres de
brûler les chaumes dans les champs avant les
pluies d'automne. Après quoi, ils labourent à six
pouces de profondeur. Cette culture, toute médiocre
qu'elle est, suffit à leurs terres pour rapporter de
bonnes récoltes en froment, orge, pois, fèves,chan-
vre et lin.
.Près des lacs et dans les marais, les troupe-aux
de vaches et de moutons trouvent une nourriture
abondante. J'en ai vu des quantités prodigieuses
qui offraient le plus agréable coup d'œil.
A petites journées, Lemprière arrive à Dar-Beïda,
aujourd'hui Casablanca. C'est la saison des pluies.
« Et quand il en tombe une demi-heure dans ce
pays-là, on est plus mouillé que si l'on était ex-
posé à un orage de tout un jour en Angleterre. »
William Lemprière nous dit simplement que
Dar-Beïda est une ville triste et un petit port de
mer de peu d'importance. Dans une note annexée,
M. Savine nous apprend que, d'après les Maures,
Dar-Beïda aurait été autrefois une très grande cité,
mais ses habitants durent l'abandonner à la suite
d'une formidable invasion de fourmis.
De Dar-Beïda notre chirurgien gagne Azamore,
où il fait la rencontre d'un juif hospitalier qui lui
compte l'histoire d'un médecin européen appelé
par l'empereur Sidi Mohammed. Ce souverain se
figurait qu'il suffisait d'être touché par le médecin
pour guérir. « II ne prenait point ses remèdes et
» le rendit responsable de ses maux qui, au lieu
» de diminuer, allaient sans cesse en augmen-
» tant. Un beau jour, pour en finir, le sultan força
» le médecin à se tuer à ses pieds, sans quoi il
» l'eût fait périr en les supplices les plus raffi-'
» nés. »
Assez peu rassuré, Lemprière quitta Azamore,
traversa Mogador et vient camper à Saîita-Cruz,
dont le nom arabe est Agadir.
Santa-.Cruz, dit-il, est située sur le penchant
d'une colline, à l'extrémité de l'Atlas. Cette ville
a appartenu aux Portugais. Elle fut toujours l'en-
trepôt le plus considéraiile des Européens jusqu'au
règne de Sidi Mohammed. G'.&st maintenant une
place déserte. Il n'y a plus qu'un petit nombre de
maisons qui tombent en ruines. Le part m'a paru
plus sûr que celui de Mogador, et comme il est à
portée des provinces méridionales de l'empire, je
suis étonné.,qu'on n'ait pas continué, de lui donner
la préférence pour toutes les spéculations du com-
merce.
Deux jours plus tard, le chirurgien arrivait à
Taroudant où on lui assigna une demeure fort
répugnante « Le jour ne pouvait pénétrer dans
» ce réduit obscur que par la porte qui était cou-
» pée à moitié, et pour surcroît de désagrément,
» elle ouvrait sur une cour où trois familles jui-
» ves établies dans la même maison que moi, je-
» taient toutes leurs ordures. » C'était cependant
un des moins mauvais appartements de la ville.
Lemprièrë se hâte d'examiner le prince Moulai
Absulem et reconnaît qu'il avait une cataracte sur
l'œil droit, et que l'œil gauche « était affecté d'un
spasme continuel qui menaçait de se terminer par
la goutte sereine ». H le met à un régime de sé-
vère abstinence, et au bout de trois semaines, le
prince allait beaucoup mieux. Sa belle humeur lui
était revenue et il ne tarissait point en plaisante-
ries. C'est ainsi qu'il fit asseoir une de ses concu-
bines, sur le plancher, solidement maintenue par
deux esclaves, et qu'il lui versa dans î'œfl l'on-
guent que .le chirurgien lui appliquait tous les
jours. « La douleur violente qu'elle ressentit oc-
» casionna au prince un grand accès de rire. La
» concubine eut même1 l'air de -partager ce trans-
» port de joie, aûn de faire voir à son maître que
» non seulement pour l'amuser elle pouvait de-
» venir insensible à la douleur, mais encore qu'elle
» était charmée de lui avoir procuré un instant
» de plaisir. »
Le lendemain, Moulai Absulem fait casser la
jambe d'un esclave et dieloquer le cou d'un autre,
puis les force de marche? devant lui jusqu'à ce
qu'ils tombent évanouis.
Ces gentillesses étaient d'ailleurs peu de chose
en comparaison de ce qui se passait à la cour de
l'empereur, son illustre père. Pour la plus légère
faute, un esclave était condamné à avoir soit les
deux pieds, soit la main et le pied coupés
« Je n'ai point assisté aux grandes exécutions, dit
» Lemprière, mais j'ai vu qu'on coupait les bras
» et les jambes avec un couteau ordinaire et une
» scie pour scier -les os. J'ai appris aussi qu'après
» cette barbare opération on plongeait les moi-
» gnons dans la poix bouillante pour arrêter Je
» sang, ne connaissant point d'autres moyens de
» prévenir l'hémorragie. »
Au bout de trois mois de soins assidus, Lem-
prière arrive à guérir Moulaï Absulem. Celui-ci
lui fait donner deux vieux chevaux et une montre
et lui dit que seul l'empereur son père peut main-
tenant lui octroyer le congé de quitter les Etats
barbaresques.
Il faut donc que le chirurgien se rende à la ville
de Maroc, où Sidi Mohammed tenait sa cour. Il
n'avait d'ailleurs point à être inquiet. C'est l'em-
perdur qui ferait remettre en liberté les prison-
niers anglais. Dans quelque temps lui-même Mou-
laï Absulem rejoindrait Lemprière à Maroc et lui
apporterait les cadeaux promis. •
A Maroc William Lemprière est à peu près aussi
mal logé qu'à Taroudant. Il attend un mois avant
que P&npereur daigne le recevoir; encore doit-il
cette entrevue à l'intermédiaire d'une femme jui-
ve, protégée de Sidi Mohammed, et que le chirur-
gien avait gracieusement soignée.
Les femmes juives du Maroc, dit Lemprière, sont
communément blondes et fort belles. On ren-
contre beaucoup de juifs en tout l'empire. Ils .s'y
sont répandus dans le temps où ils furent chassés
de l'Espagne et du Portugal. Partout ils y sont
traités comme des êtres d'une classe inférieure.
Cependant sans eux on n'y verrait ni talents ni
industrie. Le pays aurait même de la peine à sub-
sister sans leur assistance. Il n'y a qu'eux qui tra-
vaillent avec quelque intelligence. Malgré tous les
services que les juifs rendent aux Maures, ils en
sont traités avec plus de dureté qu'ils n'en au-
raient pour leurs animaux. J'en ai vu battre au
point de me faire craindre qu'ils n'expirassent sous
les coups. Les plaintes de ces malheureux étaient
inutiles. Ils. n'obtenaient aucune, justice.. Il arri-
vait de là qu'ils tâchaient de se venger d'une telle
oppression en trompant autant qu'ils le pouvaient
des maîtres aussi barbares. La persécution qu'on
exerce envers les juifs de ce pays fait qu'ils sont
presque tous sans principes et sans probité.
L'audience accordée, Lemprière dut se préoc-
cuper des cadeaux d'usage
L'empereur n'écoute jamais rien, même de la
bouche de ses propres enfants, qu'on ne lui ait fait
des présents. En outre on donne à celui qui a soin
de la cour des audiences. 20' onces; à l'écuyer, 20
onces; au garde de la lance de l'empereur, 10 on-
ces au valet de chambre qui fait son thé, 10 onces;
à celui qui est chargé de ses fusils, 20 onces; au
porteur de son parasol, 5 onces; à son sellier, 10
onces; au valet de pied qui lui met ses éperons, 5
onces; à celui qui porte sa montre, 5 onces; à celui
qui chasse les mouches de son visage, 5 onces; à
relui qui veille à la propreté des coussins sur les-
quels il s'assied, 5 onces; aux gardes des portes, 4
onces par porte, et il y en a dix; aux.
Je vous fais grâce du reste, mais Lemprière dé-
nombre encore une vingtaine de fonctionnaires du
même genre. Tous tendent une main qu'il serait
aussi malséant que dangereux de laisser vide.
Une agréable surprise attendait cependant Lem-
prière. L'empereur se montra aimable, lui dit qu'il
savait les bons soins donnés à son fils et Je pria
d'aller voir au harem l'une de ses favorites, Lalla
Zara, assez souffrante.
Après avoir traversé quantité de couloirs et, de
portes gardées par des eunuques, le chirurgien pé-
nètre dans la grande cour du harem. Effrayées, les
femmes s'enfuient, les enfants poussent des cris
.aîgus.Mfws.to*t,.le monde se rassure bio.n,;yitp,;e,n
apprenant que' l'étrange»- est un savant « toubib. »,
envoyé par l'empereur auprès de Lalla Zana.
Quelques minutes après, toutes ces belles pri-
sonnières m'enyironnôrent.e,n.,si grand nombre et
me pressèrent de telle sorte qu'il ne m'était plus
possible de faire un pas en avant ni en arrière.
Elles ne faisaient nulle difficulté de découvrir de-
vant moi quelques-uns des charmes que la pudeur
fait cacher 'ailleurs avec soin. Leur conversation ne
m'a pas paru plus gagée que leurs appas. Il ne faut
pas croire pour cela que les femmes africaines
n'aient. aucune retenue. Ne se croyant pas char-
gées de veiller sur leur honneur, elles n'attachent
aucun prix aux vertus qui en sont la garantie. Elles
,ne cherchent qu'à dire et à faire tout ce qui peut
exciter les passions des hommes et enflammer leur
imagination déréglée. Pourrait-on s'étonner qu'a-
vec de pareils principes; sucés pour ainsi dire avec
le lait, elles rie ressemblent en rien aux femmes
des autres pays? Les femmes du harem, qui me
paraissent, à certains égards, si éloignées devoir
cette réserve qui convient à leur sexe, étaient ex-
trêmement réservées pour les choses qu'elles ne
croyaient pas permises. Par exemple, si je dernan*-
dais à une malade de me faire voir sa langue, il y en
avait pour une heure avant qu'elle se décidât à
me la montrer. Elle riait de la singularité de ma
demande, ne l'attribuant qu'à une impertinente
curiosité et à l'envie de lui faire faire une chose
pour le moins ridicule.
Je n'ai jamais vu les .femmes du harem occupées
des petits, ouvrages de leur sexe. Elles passent leur
temps à converser entre elles et à se promener dans
les grandes cours de leur prison, dont elles ne sor-
tent même pas pour aller à la mosquée. Elles prient
chez elles, comme d'ailleurs toutes les femmes du
pays. Les musulmans sont convaincus que les fem-
mes ont été créées pour lés plaisirs des hommes et
qu'elles n'auront point de part à la félicité des élus
de Mahomet. Ils partent de ce principe pour les
exclure de leurs temples. 1 p p
Après ces considérations, Lemprière entre dans
des1 détails, trop longs pour les donner ici, sur le
costume, les parures et le maquillage des Maures-
ques. Ce qui m'a frappé en cette description, c'est
que le choix des fards, la manière de les disposer
sur la peau et la plupart des ornements rappellent
étrangement tout ce que nous pouvons savoir de
la toilette des courtisanes égyptiennes, d'après les
peintures et les documents retrouvés. Au reste, j'ai
pu constater moi-même cette parenté dans les dif-
férentes contrées de l'Afrique, du nord où je suis
allé. Aucun pays du monde, pas même la Chine,
n'est, je crois, aussi réellement traditionnaliste.
Durant un mois encore, Lemprière donna avec
grand succès des soins aux femmes du harem. Entre
temps, il ébauche une dangereuse idylle avec Lalla
Douvia, la première sultane, qui était d'origine gé-
noise. C'est cependant avec joie qu'il reçoit enfin
le congé de l'empereur. Celui-ci tient une partie de
ses promesses. Les captifs anglais sont remis en
liberté et Lemprière se voit octroyer des bœufs, des
chèvres et des volailles, dont la revente à Gibraltar
l'indemnisa tout juste des frais.de son voyage.
Notre chirurgien est ensuite appelé à la Jamaï-
que, avec le 20" régiment de dragons légers. Il y
reste cinq ans, quitte l'armée avec le grade d'ins-
pecteur général des hôpitaux et s'installe dans l'île
de Wight, où il continue à exercer la médecine. Il
mourut en 183-4, bon époux et bon père de famille,
sans avoir jamais regretté les basses voluptés du
harem de Sidi Mohammed.
François Ponsard.
AVIS DIVERS
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