Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-10-04
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 octobre 1910 04 octobre 1910
Description : 1910/10/04 (Numéro 17993). 1910/10/04 (Numéro 17993).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
/EETŒMm **iïtvm6trtirn~&r..
Dana un exposé très applaudi, M. Jonnart a mon-
tréaue les cultivateurs du Pas-de-Calais, à la fa-
wr1 de tarifs protecteurs, s'étaient résolument
«ngLés dans la voie du progrès Non seulement
«rappliquent les meilleures méthodes dans leur
culture, mais nulle part les œuvres de la mutua-
lité n'ont reçu un plus grand essor.
lll|n tSna, M.PJonnIrt.a a traduit le sentiment
unanime des travailleurs silencieux qui peuplent
to^ampagnes, en exprimant leur désir croissant
tfordr*, de paix, de sécurité dans le travail. On
ne saurait accuser les agriculteurs du Pas-de-
Calais d'avoir peur des améliorations et des ré-
formes nécessaires, mais ils demandent aux réfor-
mateurs de rester fidèles aux inspirations du clair r
génie de la France, de compter davantage avec le
temps et les disponibilités financières du pays.
Après le discours de M. Jonnart, une discussion
•des plus intéressantes s'est engagée sur les que6-
¡tions à l'ordre du jour.
M. LiX'déptJT donné lecture d'ua rapport
très documenté sur la situation du marché des
blés. L'assemblée s'est prononcée pour le maintien
du droit de douane sur les blés et a insisté pour
que le gouvernement se prononçât ce sujet dans
le plus bref délai. ̃
La Fédération du Pas-de-Calais a donné son
«̃jutssiuii a uue prvjjuuitiuu tfui îu,i «. &t£ aapoaa6i>.
par M. Klotz, député et président de la Société des
agriculteurs de la Somme, tendant a la réunion,
chaque année, des bureaux des fédérations agri-
coles du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de
l'Oise et de l'Aisne.
v l'abbé LEMIRE A HAZEBROUCK
Hier un banquet a été offert Hazebroucfc aux
'élus républicains de l'arrondissement. Un grand
nombre d'électeurs, représentant toutes les com-
munes, ont acclamé MM. Trystram, sénateur; Le-
mire, député, les conseillers généraux et d arron-
dissement.
L'abbé Lemire a expliqué la portée de ce ban-
quet, qui signifie que « les populations flamandes
viennent à la République sans arrière-pensée,
qu'elles veulent le respect et l'indépendance des
fonctionnaires, qu'elles exigent la libre discussion
et le respect de leurs croyances, qu'elles souhai-
tent une politique de développement économique
du pays par la suppression des discussions sté-
riles ».
L'abbé Lemire parle ensuite de la question déli-
cate des rapports de l'Eglise et de l'Etat et de la
question scolaire. Il ne sacrifie rien, dit-il, de ses
devoirs de prêtre, mais rien non plus de ses droits
de citoyen.
A la suite de ce discours, toute l'assistance, de-
bout, acclama la République et chanta la Marseil-
laise, et une adresse fut envoyée au président de
Ja République.
M. AUGAGNEUR A LYON
Le comité d'action réformatrice, qui a patronné
îa candidature de M. Augagneur à la Guillotière, a
donné hier soir un banquet qui servit de prétexte
̃4 l'ancien maire de Lyon pour expliquer son pro-
gramme politique. Il a envisagé les moyens de réa-
liser ce programme « en classifiant les partis au
point de vue qu'on en peut attendre ».
Le nouveau groupement, a dit M. Augagneur, se sé-
parerait nettement des partis de droite, notamment de
̃seux que j'appelle les réactionnaires républicains, pro-
gressistes ralliés et même gauche démocratique, allant
jusqu'aux conilns du radicalisme.
Quant au parti unifié, j'espère avoir le concours d'un
très grand, nombre de membres de leur parti, malgré
certaines vilenies locales dont on m'a accablé au cours
de la dernière campagne électorale.
M. Augagneur envisage ensuite l'attitude du
gouvernement et parle des récentes déclarations
du président du conseil concernant l'apaisement.
Quant à lui, il se déclare franchement hostile « si
eet apaisement signifie renonciation aux réformes
sociales ».
Il n'a pas eu à juger définitivement le gouver-
nement, «. car jusqu'à l'heure actuelle tout s'est
résumé pour ce dernier en discours; il faut l'at-
tendre dans ses actes ».
Parlant en terminant de la question financière,
l'orateur est d'avis qu'elle doit occuper la pre-
mière place dans l'esprit du législateur, les réfor-
mes sociales ne pouvant être établies que grâce à
des ressources nouvelles.
« Ces ressources, dit-il, doivent être obtenues,
non par des raclures de tiroir, mais par des réfor^-
mes dans l'administration, c'est-à-dire par des
économies effectives ». A ce propos, il fait allu-
sion à Colbert qui restreignit les bénéfices des
grands seigneurs par un travail opiniâtre, lesquels
se vengèrent, en disant du grand ministre qu'il
n'était qu'un commis. « Nos ministres actuels sont
presque tous des orateurs; je souhaite l'avènement
du jour où il y aura beaucoup de commis dans les
ministères de la République. »
Le maire de Lyon, empoché, avait adressé une
lettre dont M. Augagneur donna lecture, et dans
laquelle M. Herriot s'engage à soutenir une politi-
que nettement réformatrice, et proteste contre les
récentes déclarations pour l'apaisement.
Congrès de chirurgie
L'Association française de chirurgie a ouvert
«et après-midi, dans le grand amphithéâtre de la
faculté de médecine, son vingt-troisième congrès
sous la présidence d'un des maîtres les plus con-
nus et les plus autorisés de la chirurgie française,
le docteur H. Delagénière, chirurgien de la maison
de santé et des hôpitaux du Mans, membre cor-
respondant de l'Académie de médecine et de. la
Société de chirurgie.
A l'ordinaire de ces assises qui sont toujours
très suivies, l'assistance très nombreuse compor-
tait outre la généralité des hautes personnalités
du professorat médical français et étranger, et. !a
plupart des titulaires des grandes cliniques hos-
pitalières de Paris et de la province, un grand
nombre de cliniciens et de médecins pratiquants,
venus pour la circonstance de tous les coins du
inonde MM. Alessandri, de Rome; Jules Bœckel,
ne Strasbourg; Ceccherelli, de Parme; Czerny, de
Heidelberg; Depage, de Bruxelles; Dollinger, dé
Budapest; sir I. Horsley, de Londres; Ionnesco, de
Bucarest; Kocher, de Berne; von Eiselberg, de
Vienne; sir I. Macewen, de Glasgow; de Paoli, de
Pérouse; Phocas, d'Athènes; Reverdin, de Genève;
iWillems, de Gand; Poncet, de Lyon; etc.
Avant d'aborder les travaux, le docteur H. Dela-
fénière a ouvert la séance par une excellente
allocution sur cet important sujet « De l'heure
chirurgicale en pathologie viscérale ou période
chirurgicale de certaines maladies internes. »
Il s'agissait donc des in dications opératoires
dans certaines maladies internes et aussi du pro-
ces des tergiversations que l'on rencontre si. sou-
vent chez les médecins traitants. Chaque maladie
viscérale a en quelque sorte .« son heure chirur-
gicale » et c'est quand cette heure chirurgicale
a. sonné que l'opération présente à la fois sa sim-
plicité maximum et par suite sa sécurité la plus
grande. Le savant clinicien s'est appliqué à faire
entrevoir quelques-unes des ressources que le
̃chirurgien peut apporter au médecin et à dé-
montrer en parcourant la pathologie viscérale
quels sont ses moyens d'action sur les organes
tux-mêmes et l'espoir qu'on peut tirer d'une façon
générale d'une opération faite de bonne heure
pendant la période chirurgicale de la maladie. Il
a terminé en ces termes
Vous verrez combien nous sommes loin de pouvoir
appliquer les règles que je vous ai indiquées chemin
faisant. Il faudrait pour cela, chez le malade, un esprit
d'initiative et d'observation que nous rencontrons quel-
quefois, mais qui fait habituellement défaut; il faudrait
lussi chez le médecin un esprit scientifique qui ne peut
5e développer que par le laboratoire et le contrôle clini-
que de l'exploration. Malgré ces restrictions, nous de-
Tons quand même marcher de l'avant et tendre vers
iette chirurgie idéale à laquelle nous devons arriver
ft à laquelle nous arriverons.
Pour atteindre ce .but, il faut étudier et observer les
malades, nous adjoindre pour cette étude nos collègues
médecins, et dans l'effort commun que nous ferons
alors, faire abstraction de notre personnalité pour ne
voir que le succès final.
Nous devrons donc transformer nos services d'hôpi-
laux et nos cliniques en véritables laboratoires ouverts
à toutes les bonnes volontés médicales.
Il ne sufût pas d'avoir le malade bien isolé et bien
observé dans un lit à notre entière disposition. 11 nous
faut encore un service annexe de laboratoires installés
pour nous renseigner, pour. nous contrôler, enfin desti-
nés à donner à nos observations cliniques la consécra-
tion scientifique sans laquelle il n'y a pas de progrès
possible. Mais cette rigueur scientifique que nous exi-
geons, pour nous, nous la voulons aussi chez nos colla-
borateurs médecins nous sommes là a notre tour pour
les contrôler et pour apporter la consécration du fait
vérifié et constaté au cours de l'intervention.
L'avenir, pour ceux qui débutent dans notre art, est
Sonc encore plein de promesses. Si presque tout a été
lait, tout est à perfectionner, à mettre au point. Je ne
suis donc pas de l'avis de ceux qui pensent que tout est
fait en chirurgie. J'aurais peur d'être aussi mauvais
prophète que E. Boyer, qui, en 1812, disait que la chi-
rurgie avait atteint son apogée. Or vous avez vu les
progrès inouïs réalisés depuis. Mais ce que je tiens à
̃vous dire et ce que personne ne peut contester au-
jourd'hui, c'est que la chirurgie tient actuellement la
première place scientifique dans les sciences médicales.
Notre devoir est de nous maintenir à ce poste d'hon
neur en travaillant au perfectionnement des méthodes,
en utilisant dès leur apparition les belles découvertes
des savants qui s'occupent de sciences médicales. Flau-
bert, en parlant de l'art en généra], disait il y a quel-
que trente ans Il est temps de lui donner par une
Siéthode impeccable la précision des sciences physi-
ques observons, tout est là. » Aujourd'hui nous de-
ro'ns dire observons toujours, mais agissons au mo-
ment opportun, là est le succès, et en somme la pre-
mière et la seule raison d'être de la chirurgie.
Le congrès a ensuite abordé la discussion de la
question suivante « Traitement du goitre exoph-
talmique», que MM. Debove, de Lyon, et Lenor-
mant, do Paris, ont étudié dans des rapports
Batailles, J
L'agitation syndicaliste
LES, MAÇONS DÉNONCENT LE CONTRAT COliLECtrf
La chambre syndicale de la maçonnerie et de là
pierre, qui avait signé, l'année dernière, au début
du mois de septembre, avec la chambre syndicale
des entrepreneurs, un contrat collectif vient de lo
dénoncer par lettre adressée à M. Despagnat.
Ce contrat était valable jusqu'au 31 décembre 1910,
et prévoyait un préavis de trois mois pour la dénon-
ciation.
La chambre syndicale ouvrière estime que cette
obligation -a été remplie par des lettres adressées
au mois de juin, au président de la chambre syndi-
cale patronale et dans lesquelles était relevée
l'inexécution de clauses favorables aux ouvriers.
Elle a donc décidé d'agir comme si le contrat était
virtuellement dénoncé, et donné à ses adhérents
l'instruction de ne plus faire, à partir d'aujourd'hui,
que neuf heures de travail, en n'arrivant aux chan-
tiers qu'à sept heures du matin, au lieu de six
heures et demie, et en partant à cinq heures au lieu
de cinq heures et demie.
Le contrat üxait la journée de travail à dix heu-
res pendant les mois de mars à octobre inclusive-
ment. i
Nnus avons rieima-nriê Ma irhambro syndicale ou-
vrière les motifs de la détermination prise par les
maçons. On nous a répondu
Nous nous sommes décidés à dénoncer le contrat
collectif parce que les patrons n'en appliquaient pas
les clauses qui les obligeaient.
La principale question en litige l'année dernière
était le tâcheronnat dont nous réclamions la suppres-
sion.
Voici ce qui avait été convenu:
« En ce qui concerne les travaux exécutés par les
tâcherons et les sociétés ouvrières, il était entendu que
tous les travaux traités ou en cours d'exécution à la
date du 28 août 1909 seraient poursuivis jusqu'à leur
complet achèvement.
» Les entrepren3urs s'engageaient à n'en point trai-
ter ni exécuter d'autres pendant la durée du contrat.
» Au cas où des traités auraient été passés après
cette date, le bureau de la chambre syndicale s'enga-
geait à faire tous ses efforts pour arriver à leur rési-
liation par tous les moyens mis- à sa disposition par la
loi.
o Dans le cas où il ne pourrait l'obtenir, le bureau
devait en aviser la commission mixte et en tout cas il
ne pouvait en résulter aucune accusation de déloyauté
ni la rupture des dites conventions.
» Les entrepreneurs signataires du contrat qui em-
ploieraient pour des travaux ultérieurs en dehors de
ceux prévus au paragraphe 2 du présent article le
mode de travail par sociétés ouvrières légalement
constituées, ne violaient pas le contrat, à la condition
que le travail fût exécuté uniquement par des ouvriers
associés, resWtnt entendu que ces travaux ne pour-
raient être confiés pendant la durée du contrat.
qu'aux sociétés existantes à la date du 28 août 1909 et
dont le nombre des associés ne pouvait excéder vingt
pour chaque société. »
On devait nous communiquer la liste des marchés
passés. Nous ne l'avons jamais eue. De nouveaux
marchés ont été conclus malgré la promesse qui nous
a été faite. Des travaux ont été confiés à des sociétés
ouvrières comprenant plus de vingt membres et au-
tres que celles qui avaient été reconnues. En fait la
convention n'a pas été respectée..
FAITS DIVERS
Bureau central météorologique
Lundi 3 octobre: La dépression signalée hier à
l'ouest de l'Irlande s'est déplacée vers le nord-est; elle
s'étend ce matin de l'Islande où l'on note 744 mm. à la
mer du Nord (Skudesness 753 mm.).
La pression barométrique s'est relevée rapidement à
l'arrière.
Une aire supérieure à 770 mm. s'étend des Açores à
l'ouest du continent une autre persiste sur la Russie.
Le vent est très fort des régions ouest sur nos côtes
de la Manche il est assez fort en Bretagne, faible en
Gascogne et en Provence.
Des pluies sont tombées sur l'ouest de l'Europe.
En France, on a recueilli 17 mm. d'eau à Limoges,
11 à Biarritz, 7 à Besançon, 5 à Toulouse, à Lyon et à
Paris où un orage a éclaté, 3 à Brest.
La température a baissé sur les îles Britanniques et
la France elle a monté en Allemagne et sur la Scan-
dinavie.
On notait ce matin –4° à Uleaborg, +11° à Paris, 13° à
Clermont-Ferrand, 14° à Bordeaux, 16° à Marseille, 20°
à Alger, et dans les stations élevées, 9° au Ventoux,
60 au puy de Dôme, 0° au pic du Midi.
En France, un temps nuageux est probable avec
température voisine de la normale.
A Paris, hier, la température moyenne (18H) a été
supérieure de 6°2 à la normale (13°2).
A la tour Eiffel, température maximum 20°l; mini-
mum 10°l.
Observatoire municipal (région parisienne)
Un orage violent fournissant environ 5 mm. de hau-
teur d'eau a éclaté hier sur la région entre 6 h. 50 et
7 h. 30 du soir.
Ce matin, le ciel est beau ou nuageux.
Les vents sont modérés de ouest à sud-ouest.
La température a notablement fraîchi, la baisse est
de 3° à 9 heures.
La pression barométrique, en hausse accentuée,
accuse à midi 770 mm.
si 1 Dimanche 2 oet. Lundi 3 oot. ig
Le secret de la reine. M. Charles de La
Roncière, conservateur à la Bibliothèque nationale,
vient d'enrichir nos collections historiques d'une
carte des deux Amériques, datée de 1584, et dé-
tail curieux présentant le Nouveau Monde du
nord et celui du sud comme une colonie française.
Ce document précieux est contemporain d'un plan
de conquête des deux Amériques qu'avait conçu
Catherine de Médicis, et qui reçut un commence-
ment d'exécution, ainsi que nous l'expliquait hier
M. de La Roncière
«Deux vice-rois français avaientéténommés pour
aller occuper et gouverner les deux Amériques,
Tro'ilus de Mesgonez, favori de la reine, devait re-
prendre l'Amérique du nord, abandonnée depuis
Cartier. Quant à l'Amérique du sud, un projet secret
de Catherine tendait à nous doter du Brésil au mo-
ment de la dislocation du royaume de Portugal.
» Ce plan m'avait été clairement dévoilé par trois
documents. Le premier est une carte du Brésil, ap-
partenant aux collections de la Bibliothèque natio-
nale, carte dédiée à Strozzi, et sur laquelle est un
signe avec cette indication « Icy est oint pour
prendre à revers Rio-de-Janeiro. » Je trouvai le se-
cond à la bibliothèque de l'Institut c'est un brevet
du lieutenant-général donné à Strozzi pour « un
pays que le roi et la reine ne voulaient point être
nommés ». Le troisième enfin que je découvris à
Saint-Pétersbourg est un billet autographe de Ca-
therine de Médicis à Strozzi enjoignant à ce dernier
de prendre le Brésil, après « avoir remis sons la do-
mination de don Antonio de Portugal les Açores ».
» Strozzi partit avec une flotte do 75 .voiles, mais il
fut battu et tué à la bataille navale des Açores.
Troïlus de Mesgonez avait d'autre part fait naufrage
avant d'atteindre l'Amérique du nord. »
Avec ces deux vice-rois in petto mourut le secret
de Catherine, que nous révèlent les découvertes si
intéressantes de M. de La Roncière, confirmées par
la précieuse carte de 1584 que l'on peut voir dès au-
jourd'hui à la Bibliothèque nationale et qui montre
les deux Amériques par anticipation sous pavillon
français. q p p
A la statue de Strasbourg: Les anciens com-
battants et défenseurs de Strasbourg sont allés dé-
poser hier une couronne à la statue de la place de
la Concorde. Leur président, M. Schmitt, a prononcé
quelques mots. Les manifestants se sont rendus en-
suite à la statue de Gambetta, place du Carrousel,
où un discours a été prononcé par M. Brosins.
Les voyageurs de i*Ouest«-Etat. Le syndi-
cat des habitants de Houilles voyageant sur l'Ouest-
Etat a tenu hier une nouvelle réunion, au cours de,
laquelle on a daubé sur l'administration de ce ré-
seau.
Les résultats d*un pointage fait à la gare de
Houilles ont été aceueillis comme ils le méritaient
sur 170 trains, 4 seulement «ait arrivés à l'heure.
Brescrite_e»r l'korafcs
Un orateur t expliqué que depuis six mots, qua-
torze syndicats de « transportés » s'étaient formés
dans la banlieue Ouest; un autre, venu do Lisieux,
a annoncé que des groupements analogues se cons-
tituaient en Normandie et en Bretagne et quel-
qu'un a proposé de réunir toutes cas associations
défensives dans une confédération générale des
mécontents ».
Enfin un Parisien a préconisé la généralisation
du système adopté par le groupe auquel il est affi-
lié assignation en justice chaque fois que le dom-
mage peut être constaté. Et l'assemblée s'est sépa-
rée après le vote d'un ordre du jour conçu en termes
énergiquement réprobateurs.
Tandis que les syndiqués regagnaient leur logis,
les trains partaient comme d'habitude de la gare
Saint -Lazare avec des retards. Un train à destina-
tion de la Garenne-Bezons stationnait sur une voie,
dans l'après-midi, et les voyageurs entassés dans
les wagons défraîchis somnolaient dans une douce
chaleur. Le temps passait, et l'on commençait à ré-
criminer. Soudain une musique se fit entendre une
fanfare, juchée sur l'impériale d'une voiture do se-
conde classe, attaquait un allegro militaire, les
Allobroges. i
Aussitôt les voyageurs réveillés descendirent et
se massèrent sur le quai devant la fanfare. Le chef,
de train lui-même, ainsi que des facteurs, des nom-.
mes d'équipe et des contrôleurs se joignirent à fau-
ditoire. Et nous entendîmes ainsi deux polkas de
Fahrbach, une mazurka de Ganne, un fragment dé
la Vie parisienne, un solo de piston et une valse de
Strauss.
C'était charmant.
Mais un sous-chef de gare accourut, et quand les
cuivres eurent joué les dernières mesures dé la
coda, ce fonctionnaire siffla.Tout le monde remonta
en wagon, et le train partit.
Au cours des deux réunions tenues hier par le
conseil fédéral des voyageurs do commerce de
France, les représentants des syndicats des diverses
régions vinrent apporter leurs protestations contre
l'exploitation déplorable du réseau de l'Ouest-Etat,.
la fréquence des retards et des accidents. Déjà
une protestation fut faite récemment auprès de M.
Besnard, rapporteur du budget des chemins de fer,
par les soins de l'Union des représentants, et M.
Charles Deloncle promit de porter à la tribune les
revendications des voyageurs de commerce, lors de
la discussion qui doit s'ouvrir à la rentrée du Par-
lement, au sujet des catastrophes de Villepreux,
Saujon et Bernay. Comme sanction du débat, le
conseil fédéral adopta à l'unanimité l'ordre du jour
suivant
Le conseil de la Fédération nationale des syndicats
et associations des voyageurs et représentants de
commerce, profondément ému par les multiples catas-
trophes qui viennent de se succéder sur 1 ancien ré-
seau de 1 Ouest, adresse aux familles des victimes ses
sentiments de respectueuse sympathie, donne mandat
au bureau de la îédérati^a de protester énergiquement
auprès de M. le ministre des travaux publics contre
l'incurie et le désarroi qui règnent sur ce réseau, de-
mande que des sanctions très sévères soient prises
contra les responsables qui ont compromis non seule-
ment la défense nationale, en cas de mobilisation d'un
matériel aussi délabré, mais compromis encore la sé-
curité publique.
Blort dans la rue. M. Henri Vercemech, ren-
tier, quarante-sept ans, demeurant rue Pierre-Le-
vée, s'est subitement affaissé, ce matin, au momeat.
où il passait rue du Château-d'Eau. Il est mort tan-
dis qu'on le transportait dans une pharmacie voU
sine. ̃
Lynché par ïa fouîe. Depuis lo mois de juil-
let un ouvrier plombier de Saint-Ouen, Charles Le-
tellier, vivait avec une jeune Elle de dix-huit ans,
Eugénie Lacroix paresseux et violent, il brutalisait
sa compagne qui se réfugia, il y a une quinzaine de
jours, chez ses parents à Levallois-Perret.
Charles Letellier se mit hier après-midi à la re-
cherche d'Eugénie Lacroix rencontrant, au coin de
la rue Victor-Hugo et de la route do la Révolte, les
deux sœurs de son amie et leur père, il leur demanda
où se trouvait Eugénie. Puis sans attendre leur ré-
ponse, il sortit un revolver et lit feu à plusieurs re-
prises sur le groupe le père fut atteint au-dessus
de l'oreille droite; un garçon livreur, M. Mercin, fut
blessé au front et une passante reçut une balle au
côté droit.
La foule se jeta aussitôt sur le plombier et le mal-
traita*, de si rude façon que les agents venus pour le
dégager et l'arrêter durent le transportera 1 hôpital
Beaujon.
Les autres blessés, après un pansement sommaire,
purent regagner leur domicile.
Un curieux cas de folie. Un cas de folie
furieuse, particulièrement curieux, vient de se pro-
duire à Fontainebleau. Mlle Marie Villemain, appe-
lée récemment en justice de paix comme témoin, au
sujet d'une affaire dans laquelle un de ses voisins
était impliqué, fit, afin de lui éviter une condamna-
tion, un faux témoignage. Elle en éprouva bientôt
un grand remords. Animée de sentiments religieux,
elle se crut damnée et ne quitta pour ainsi dire plus
l'église Saint-Louis où, constamment agenouillée,
elle demandait pardon de son faux témoignage. Peu
à peu son état empira; et avant-hier soir on l'enten-
dit pousser des cris furieux dana l'église, où elle de-
..maarni6 faaqock; 7a form~cbcr-c.~3cc.-pcrior. &V).o-d.+ai4.
en proie à une crise de folie aiguë. On dut l'empor-
ter à l'hôpital et lui mettre la camisole de force.
Arrestation du cure de P^gomas. De
notre correspondant de Nice
Nous avons indiqué que deux suppositions ont été
faites au sujet des attentats qui se succèdent à Pé-
gomas depuis quatre ans. Ces crimes seraient soit
l'œuvre d'un fou, soit le résultat de passions politico-
religieuses. C'est dans ce sens qu'ont penché presque
tous les policiers qui ont eu à enquêter et presque
tous ont laissé entendre que des soupçons pesaient
sur le curé de Pégomas, labbé Emile Espert. •
C'est par l'incendie de la cure et de la sacristie do
Pégomas, le 1" avril 1906, qu'a commencé la série
des attentats. L'abbé Espert a toujours attribué cet
incendie à une cause accidentelle, tandis que les po-
liciers affirment qu'il est volontaire et que c'est le
curé lui-même qui a mis le feu. Il convient que, la
veille même de l'incendie, il a déménagé plusieurs
objets de valeur qu'il a déposés chez une voisine.
D'autre part les balles qui ont servi dans bon
nombre d'attentats étaient en étain brûlé et l'on
s'est demandé si cet étain ne provenait pas dès
chandeliers fondus lors de l'incendie de la sacristie.
L'arrestation, déjà demandée il y a trois ans par
un commissaire envoyé par la Sûreté générale
n'avait pas été opérée. Les présomptions ne sem-
blaient pas suffisantes. M. Méténier, chef de la bri-
gade mobile, a dirigé dernièrement les investiga-
tions, a procédé à l'arrestation de l'abbé Espert qui
revenait d'une retraite diocésaine au monastère de
Laghet.
Cette arrestation opérée samedi soir avec une ex-
trême discrétion, n'a été connue qu'hier soir diman-
che. Le curé est actuellement écroué à la maison
d'arrêt de Grasse. Il proteste vivement dé son in-
nocence et à accepté de répondre aux questions du
juge d'instruction sans être assisté d'un avocat
ainsi que la loi lui en donnait le droit. Son interro-
gatoire a duré trois heures.
L'abbé Emile Espert est né à Marseille en 1861. Il
est curé de Pégomas depuis 1900. C'est un homme
intelligent et un causeur plein de verve.
On annonce qu'une seconde arrestation sensation-
nelle est prochaine.
Dans la population les avis sont très partagés
les uns sont d'avis que l'on se trouve en présence
d'un gros scandale, dautres affirment que l'on a
commis, en arrêtant l'abbé Espert, une graveerreur.
Rixe entre civils et soldats. Une rixe a
éclaté la nuit dernière, place de la Liberté, à Brest,
entre des civils et des soldats coloniaux. Ceux-ci,
qui menaçaient les passants avec leurs baïonnettes,
ont été désarmés par les agents.
Le public qui sortait du théâtre a voulu faire un
mauvais parti aux militaires, qui ont dû être proté-
gés par la police. t é
Deux civils, assez grièvement blessés, ont été
transportés à l'hôpital maritime.
Collision de tramways. Une collision de
tramways a eu lieu hier soir à dix heures et demie
sur la ligne de Lyon à Neuville, près du pont de
Collonges.
La nuit était très noire et pluvieuse étant en re-
tard, le chauffeur du tramway venant de Neuville,
au lieu d'attendre à un croisement déterminé le
train venant de Lyon, crut qu'il avait le temps de
continuer sa route jusqu'au croisement suivant. Le
tramway partit. Il avait fait environ deux cents
mètres quand soudain, sur le quai, brillèrent les lu-
mières du tramway venant de Lyon.
Le chaufteur bloqua ses freins, mais trop tardpour
éviter un tamponnement.
Le choc se produisit.
Le tamponnement avait été d'une telle violence,
que le tramway venant de Lyon était refoulé sur
près de cent mètres. Une dos voitures se dressait
sur la voiture, do queue du convoi.
Il y eut, parmi les voyageurs jetés les uns contre
les autres, une terreur folle..Des cris do douleurs se
firent entendre.
Des secours furent organisés pour les blessés qui
sont nombreux, mais qui heureusement n'ont été
atteints que légèrement. Tous purent ensuite rentrer
à Lyon, ramenés par un tramway de secours venu
de Lyon.
Le crime d'un alcoolique. Hier dans l'après-
midi, à Dizy-Magenta (Marne), une discussion s'éle-
va entre M. Paul Verzy, patron du bateau les Trois-
Sœurs, demeurant à Vitry-sur-Seine, et son second,
Pierre Mathiot, demeurant à Saint-Léger-des-Vi-
gnes (Nièvre).
Celui-ci, furieux et pris de boisson, regagna le ba-
teau, et au moment où son patron revenait avec
deux autres mariniers pour monter à bord, il lui
donna un violent coup de hache sur la tête.
M. Verzy tomba à l'eau; il en fut retiré par les ma-
riniers Girard et Viglietti avec une blessure horrible
à la tête.
Pendant ce temps Mathiot se barricadait sur le
bateau et lorsque les gendarmes de Dizy-Magenta se
présentèrent le sommant do se rendre il répondit,
armé d'un fusil et d'uaa hacha* jîafc. daaJiieBfices âe
«aorlà leur sàamm
Durant (Leva, heures, H tint tête aux gendarmes, i
Finalement on cerna le bateau et Mathiot dut se
rendre. Il déclaré ne pas regretter son acte. C'est
un alcoolique dangereux.
L'état de M. Verzy est désespéré.
Sauvetage. Le canot Amiral-Rigault-de-Ge-
nouilly, de la Société centrale de sauvetage des nau-
fragés, est sorti hier soir pour se porter au secours
du sloop Audacieux désemparé do sa voilure et
allant à la dérive dans lo nord-est d'Ouessant. Après
avoir mouillé le bateau, il a ramené au port les dix
hommes d'équipage sains et saufs.
INFORMATIONS DIVERSES
M. Emile-C. Monod, conseiller du commerce exté-
rieur de la France à Bangkok, se tiendra, le lundi
17 octobre, de deux heures à quatre heures, à l'Office
national du commerce extérieur, 3, rue Feydeau, Pa-
ris, à la disposition des négociants et industriels fran-
çais désireux de le consulter sur le marché du Siam.
La Société d'horticulture et de viticulture des
Vosges a tenu hier une séance solennelle à Remire-
mont. Un grand banquet a eu lieu sous la présidence
de M. Méline, sénateur, qui a prononcé un discours
très applaudi.
PROMEiilîHS A L'ÉTRâHGER
Les souvenirs d'un gentilhomme franco-
autrichien
3'ai rencontré autrefois un vieux gentilhomme
dont la conversation, d'ailleurs charmante,
était assurément des plus singulières, car aus-
sitôt que les divers sujets dont il m'entretenait
éveillaient en lui une émotion un peu vive, l'ai-
mable vieillard s'interrompait de parler sur le
ton habituel pour se mettre à chanter- tantôt
appropriant à ses paroles l'un des innombrables
airs d'opéra qu'avait emmagasinés sa fidèle mé-
moire de mélomane, ou tantôt improvisant lui-
même un rythme nouveau, et donnant ainsi à
son discours l'allure inattendue d'un récitatif
d'opéra comique. J'avais depuis longtemps ou-
blié cet « original » lorsque, ces jours passés,
son souvenir m'a été brusquement rappelé par
la lecture du Journal, ou plutôt des Mémoires,
d'un autre gentilhomme français appartenant à
une génération plus ancienne, et du reste aussi
différent que possible de mon délicieux interlo-
cuteur de jadis, mais qui paraît bien avoir été
possédé, lui aussi, d'une étrange « manie » ris-
quant plus ou moins d'entraver la libre expres-
sion de ses sentiments et de sa pensée,
encore que la manie de celui-là ne se
rapportât pas à sa conversation orale, mais
sans doute uniquement à son style écrit,
et consistât dans un besoin maladif d'en-
tremêler à ses récits en prose, presque de page
en page, de longs et inutiles épisodes en vers
de mirliton. Appelé par les hasards de sa vie à
devenir témoin ou acteur d'événements mémo-
rables, avec cela doué de très précieuses qua-
lités d'observation qui se retrouvent jusque
dans une nombreuse série de dessins illustrant
le manuscrit de ses sonvenirs, le comte Au-
guste-François-Marcel de Ségur-Cabanac vient
à peine d'aborder, par exemple, la relation de
son départ pour l'armée des émigrés, ou de sa
participation à la défense de Maëstricht, que
tout de suite, sans l'ombre de préparation ou
de motif concevable, le voilà recommençant à
aligner une cinquantaine de misérables vers
si misérables et d'une telle banalité de fond
comme de forme, qu'il nous est extrêmement
difficile d'y pêcher les quelques faits positifs
dont l'exposé s'y trouve perdu- parmi des tor-
rents de fades images et de pauvres chevilles
ramassées au hasard. Que l'on imagine un Mar-
bot ou un Méneval s'ingéniant à imiter, dans
leurs Mémoires, le ton galant des Lettres à
Emilie sur la mythologie
Mais je m'aperçois que je n'ai rien dit encore
des raisons qui m'autorisent à parler ici de ce
Journal d'un émigré français de i 7 9 1 Le fait est
que non seulement e volume qui nous les ré-
vêle vient d'être publié à Vienne, chez un édi-
teur allemand, et par les soins d'un descendant
de l'auteur qui, exerçant d'importantes fonc-
tions à la cour d'Autriche, n'a plus guère de
français que son nom familial. C'est l'auteur
lui-même qui, dès les dernières années du dix-
huitième siècle, a définitivement renoncé au
service de sa patrie pour s'engager dans l'ar-
mée autrichienne. Marié bientôt à une Alle-
njande, la baronne Françoise Jungwirth, il est
devenu en 1816 chambellan du prince héritier
Ferdinand, qui, après son avènement au trône
impérial, Va nommé conseiller intime et préfet
ait sa cîiaui ore. Krnsr~ia KgvoluXïon a trans-
planté en territoire étranger l'une des branches
de l'ancienne et illustre maison de Ségur; sauf
pour le comte Auguste de Ségur-Cabanac à
n'employer jusqu'au bout, dans ses lettres à sa
femme et à ses amis, d'autre langue que ce cu-
rieux français perpétuellement mélangé de
prose et de vers dont un échantillon bien carac-
téristique nous est fourni parle recueil nouveau
de ses souvenirs.
Il était né le 12 janvier 1771 au château de
Leschères, en Champagne, d'une famille origi-
naire de la Guyenne. «Lorsqu'à l'âge de neuf
ans, nous dit-il, je fus envoyé à l'école mi-
litaire de Brienne, je m'y trouvai avec Bona-
parte, qui devait plus tard jouer un si grand
rôle dans le monde » Un « rôle » moins consi-
dérable à coup sûr, mais digne encore d'être
signalé/ allait échoir en 1791 à l'un de ses beaux-
frères, ce marquis de Dampierre qui devait être
massacré par la foule au moment où il essayerait
de sauver la famille royale, pendant l'une des
tragiques journées du retour de Varennes. C'est
précisément du château de Dampierre que notre
jeune Auguste-François-Marcel, le 1er août de
cette même année 1791, s'est mis en route pour
joindre l'armée des émigrés, après « de tendres
adieux aux divinités tutélaires de ces contrées »
Protecteurs de mes jeunes ans,
0 Dieux amis de l'innocence 1
Vous dont les secours bienfaisants
Soutenaient, de ma tendre enfance,
Les pas encore chancelants
'Hélas Il n'y a pas jusqu'à la prose de l'inté^
ressant Journal dont je ne doive renoncer à
citer ici le moindre passage, car pour être infl-
̃• niment supérieuren intérêthistorigueaux bouts-
rimes qui viennent sans cesse l'interrompre,
cette prose d'ailleurs assez élégante et spirituelle
n'en marche pas moins d'une allure bien lente,
avec toute sorte de digressions étroitement rat-
tachées au courant du récit. Force me sera donc
de me borner à signaler ia peinture que nous
fait Ségur-Cabanac de la vie militaire et mon-
daine des émigrés à Coblence durant les pre-
miers mois de 1792. Le 15 juillet « nos princes
et toute la noblesse française » ont enfin la joie
de pouvoir « entrer en campagne », unis a 1 ar-
mée prussienne et autrichienne. « Vous imagi-
nez bien qu'avant de partir chacun de nous
reçut, des mains de l'amour et de l'amitié, une
bague, un portrait, un ruban, ou quelque autre
marque d'intérêt et de souvenir. » L'auteur, pour
sa part, a reçu « d'une jeune personne qui dai-
gnait s'intéresser à lui » une « relique » ou plutôt
l'image brodée d'une couronne d'épines que
surmontait une croix, mais avec l'assurance
que cette image avait « touché » le cordon au-
thentique de la ceinture de saint François d'As-
sise et je n'ai pas besoin d'ajouter que la men-
tion du cadeau de la « jeune personne » nous
vaut sur-le-champ deux pages de petits vers
pieusement badins, où Ségur-Cabanac, cette fois
plus voisin de Parnyque de Demoustier, célèbre
les vertus galantes du vénérable « cordon » du
Poverelo.
Vient ensuite un long et minutieux récit des
diverses étapes successives de cette campagne
assez peu glorieuse, pendant laquelle les trou-
pes prussiennes, comme pour achever de faire
regretter à la marquise de Dampierre l'hé-
roïsme intempestif déployé naguère par son
défunt mari, s'amusent à piller et à dévaster le
château qu'elle habite. Et puis, les émigrés,
sans avoir presque rencontré les soldats fran-
çais, reçoivent l'ordre d'évacuer la Champagne,
sous une pluie torrentielle. « Voilà donc tout ce
qu!a produit ce superbe manifeste de Mgr le
duc de Brunswick, qui d'abord avait paru ad-
mirable parce que celui qui l'avait fait paraître
jouissait d'une grande réputation, mais qu'on
ne regarda plus alors que comme un modèle
dégoûtant d'insuffisance et de fanfaronnade 1 »
Encore est-ce surtout dans les pages suivan-
tes, consacrées au récit du siège de Maestricht
etde la campagne des Flandres en 1793, que le
manuscrit de Ségur-Gabanac abonde pour nous
en précieux renseignements historiques, com-
me aussi en amusantes ou dramatiques aventu-
res personnelles très agréablement racontées.
L'auteur du Journal a eu l'occasion d'assister, en
particulier, à l'arrivée dans le camp impérial
du transfuge Dumouriez. « Il n'annonçait rien
moins que la défection totale du parti républi-
cain, et promettait de nous mettre bientôt en
£j&fi§Sês§ion.iie. toutes le» villes j&J» faontièr&i.
On prêta l'oreille h tous' ses plans de contre- 3
révolution, et l'on fit paraître en sa faveur une j
proclamation dans laquelle cet homme sédi- •
tieux et rebelle est traité de brave et vertueux
général. Cependant l'on s'aperçut bientôt de la
fausseté et de la frivolité de ses promesses on ̃
rétracta la proclamation qu'on avait fait paraî-
tre, et après l'avoir abandonné au mépris qu'il
méritait, on continua la campagne. » Détail j
touchant le jeune émigré est si profondément
indigné de cette lâche trahison du général ré-
publicain qu'il oublie d'en terminer la mention
par un bouquet de vers 1 •:
Mais il faut que je m'arrête, sans pouvoir
même résumer en quelques lignes la minu-
tieuse relation des exploits, déboires ou autres
aventures du comte de Ségur-Cabanac jusqu'à
la date mémorable du 27 août 1793, où l'auteur
du Journal a eu la chance inespérée d'échapper
tout ensemble à la fusillade et à la guillotine,
encore que le commandant autrichien de la
place de Valenciennes eût été contraint d'accep-
ter, comme l'un des premiers articles de la ca-
pitulation de cette place forte, l'engagement de
livrer aux troupes françaises victorieuses tous
les émigrés qui se trouvaient faire partie de sa
garnison. Aussi bien, les lecteurs n'auront-ils
pas de peine à se procurer, s'il leur en prend
l'envie, le texte-original et complet de ces sou-
venirs d'un gentilhomme champenois trans-
formé par le cours des circonstances en un
loyal officier et dignitaire autrichien. Ils y trou-
veront, à côté d'une foule de vers tout à fait dé-
testables, maintes anecdotes, maints portraits
dont ils ne manqueront pas d'aimer la simple
franchise et le ton familier; sans compter
qu'une bonne part de leur sympathie ira
certainement à la propre figure de l'auteur
du volume, type charmant de l'homme, du
monde français formé jadis à la cour de Ver-
sailles, et toujours empêché depuis lors, par
un exil plus ou moins volontaire, de substituer
ou de mêler aux souvenirs de cette formation
première aucune trace de l'esprit ni des senti-
ments nouveaux qu'ont introduits chez nous les
périodes suivantes. Car il n'y a, en vérité,
qu'une différence bien légère entre le Ségur-
Cabanac à la cervelle d'oiseau qui, en 1791, chan-
tait ses adieux au pays natal, et le vieillard que
nous voyons, en 1835, rapportant à sa femme sa
visite à « la respectable et malheureuse famille »
de ses anciens maîtres. Tout au plus l'accent se
nuance-t-il d'une gravité plus mélancolique
lorsque l'ex-émigré en arrive à décrire les au-
gustes personnes des princes détrônés. « Le roi
(Charles X) est très cassé, et presque tout à fait
sourd. Le duc d'Angoulême est beaucoup mieux
qu'il n'était, étant jeune. Il est affable, causant
et très poli. La duchesse est très prévenante et
semble être l'ange gardien de toute la famille.
Le duc de Bordeaux n'a pas répondu à mon
attente il a l'air fort et très bien portant, mais
il est petit et trop gros pour son âge. Sa figure
n'a pas assez d'expression, quoiqu'elle soit as-
sez jolie. Ses yeux surtout annoncent peu de
vivacité c'est le contraire chez Mademoiselle
qui, quoique petite et un peu forte, paraît vive
et pleine d'esprit, » T. DE Wyzewa\
NÉCROLOGIE
Les obsèques de M. Barillier, conseiller municipal
du neuvième arrondissement, commissaire général
de la Ligue des patriotes,ont été célébrées ce matin.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Bel-
lan, président du Conseil municipal; Galli, prési-
dent du Conseil général Laurent, secrétaire général
de la préfecture de polico Piette, représentant le
préfet de la Seine; A. Oudin, conseiller municipal,
et Lagache.
La plupart des conseillers municipaux de Paris,
de nombreux délégués de la Ligue des patriotes,
ayant à leur tête M. Paul Déroulède, MM. Lépine,
de Selves, Armand Bernard, secrétaire général de la
préfecture de la Seine, assistaient aux obsèques.
Après la cérémonie religieuse, qui a été célébrée
en l'église Notre-Dame-de-Lorette, le cortège s'est
dirigé vers le cimetière Montmartre, où a eu lieu
l'inhumation dans un caveau de famille.
Des discours ont été prononcés par MM. Bellan,
Galli, Adrien Oudin, au nom des élus du neuvième
arrondissement; Lambert, président du comité élec-
toral do M. Barillier, et Paul Déroulède, au nom de
la Ligue des patriotes.
Ce matin ont été célébrées à Saint-François-de-
Sales les obsèques de Mlle Andrée Rabot, fille de
notre collaborateur et ami: Charles Rabot, décédée
à Nérac. La cérémonie a eu lieu dans l'intimité de
la ramure M. et Mme Rabot n'ont pas envoyé de
lettres d'invitation et n'enverront pas de billets de
faire-part.
3? EC ÎÉÎ A. T Tb E S
Encore et de nouveau « les Polichinelles »
Par deux lettres, l'une du 28 septembre, l'autre
du 1" octobre 1910, l'éditeur, M. P.-V. Stock,
rappelle à M. Robaglia, qu'aux termes d'un traité
conclu entre Hanry Becque et lui, le 12 septembre
1885, il est « le seul maître de la publication » des
Polichinelles. Et M. P.-V. Stock déclare s'opposer
formellement à la publication de cette pièce dans
l'Illustration.
Interrogé à propos de cette nouvelle difficulté, M.
Robaglia à répondu que M. P.-V. Stock se trompe,
les Polichinelles n'étant pas. une oeuvre de Becqué
proprement dite, mais seulement un projet, un ma-
nuscrit incomplet. Il ci oit que cet incident aussi
s'aplanira.
A diverses reprises, on a parlé de la venue
d'Ermeto Zacconi à Paris mais jusqu'ici le célèbre
artiste italien, créateur de La Gioconda, le partenaire
d'Eleonora Duse, s'était toujours refusé à toutes les
offres.
Zacconi, qui est devenu la plus haute personnalité
du théâtre italien, a accepté cependant de venir don-
ner, sous la direction artistique de M. Lugné-Poé,
une série de représentations au théâtre Antoine, à
partir du 14 janvier, et son répertoire comprendra
des pièces comme Éamlet, la Mort civile, etc.
La Comédie-Française remet demain sur son
affiche le Demi-Monde.
Mlle Provost jouera demain pour la première fois,
dans le Demi-Monde, le rôle de- Valentme de Santis.
A la Porte-Saint-Martin, Chantecler ne sera
plus joué que jusqu'au dimanche 16 octobre.
les 2*épéti±icuifl cLo VA veerUitHiew _a-oix-t -tr£a _a.trQrL-
cées, sous la direction de M. Alfred Capus, rentré
de vacances, et de M. Lucien Guitry, qui créera le
principal rôle.
On sait que la distribution de l'Aventurier com-
prendra MM. Lucien Guitry, Jean Coquelin, Pierre
Magnier, Signoret, Mmes Gabrielle Dorziat, Ju-
liette Daroourt, Emilienne Dux et Jeanne Desclos.
Ce soir
Aux Variétés, pour la réouverture, à huit heures
trois quarts précises, quatre-vingt-sixième représen-
tation du Bois sacré, comédie en trois actes, de MM.
G. A. de Caillavet et Robert de Flers.
MM. Brasseur, Paul Margerie Guy, Champmorel
Max Dearly, comte Zabouski; Prince, des Fargettes;
Moricey, Benjamin; Avetot, Durieu Girard, Vaubert;
Didier, Bonarel; Dupray, Courlot.
Mmes Jeanne Granier, Francine Margerie Eve La-
vallière, Adrienne Champmorel; Marcelle Prince,
Mme Fauchai Jane Doé, Mme de Ternay Debrives,
Mme Corzelin; Pierry, Louise de Naudières, Mme de
Pavy.
Au théâtre Réjane, à neuf heures, répétition géné-
rale de M'Amour, comédie en trois actes de MM. Paul
Bilhaud et Maurice Hennequin.
D'après un journal italien, le compositeur Giorda-
no a décidé d'aller s'établir pour une année à Paris
avec toute sa famille, afin de pouvoir diriger les étu-
des et l'exécution de Siberia, qui sera donnée au mois
de mai prochain à l'Opéra, et aussi pour assister aux
répétitions de Mese Mariano, qui sera mis en scène à
l'Opéra-Comique. Ces occupations ne l'empêcheront
pas de mener à terme l'ouvrage qu'il est en train de
composer, Madame Sans-Gâne, sur un livret que M. Re-
nato Simoni a tiré de la célèbre comédie de Victorien
Sardou et Moreau.
SPECTACLES DU LUNDI 3 OCTOBRE
THEATRES
Opéra, 8 h. Tannhœuser.
Mercredi Salomé la Fête chez Thérèse. Ven-
dredi Lohengrin. Samedi: Faust.
Français. 8 h. 3/4. Comme ils sont tous.
Mardi le Demi-Monde. Mercredi, vendredi, samedi
Comme ils sont tous. Jeudi (mat.): les Erinnyes
le Malade imaginaire (soirée) le Luthier de Cré-
mone le Monde où l'on s'ennuie.
Opéra-Comique, 8 h. 1/4. Mignon.
Mardi: Manon. Mercredi: Werther. Jeudi: la
Tosca. Vendredi: Carmen; Samedi: Mme But-
terflp.
Ôdéon,8h. 1/2. Cavalleria rusticana; les Corbeaux.
Gymnase, 8 h. 3/4. La Vierge folle.
Vaudeville, 9 h. Maison de douée».
Variétés, 9 h. Le Bois sacré.
Gaîté-Lyrique, 8 h. Quo vadis î
Mardi, vendredi l'Africaine. Mercredi, jeudi, sa-
medi: Quo vadis ? Dimanche (mat.) 1 Atnoaine
(soirée) Quo vadis ?
Renaissance; 9 h. Le Mariage de Mlle Beulemans.
Th. Sarah-Berahardt, 8 h. 1/4. L'Aiglon
Nouveautés, 8 h. 1/2. Crime passionnel; 1 Enlèvement
des Sabines.
Porte-Saint-Martin, 8 h. 1/2. Chantecler.
CbAtelet, 8 h. 1/2. Michel Strogoff.
Athénôe.S h. 1/2. –A l'Abordage le Danseur inconnu.
Palais-Roya), 8 h. 1/2.- Nini; l'Enfant du mystère.
Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2. La Mascotte.
Mardi: le Pfô aux Clercs. Mercredi, samedi'. Mit»
Helyeti. Jeudi: Si J'étais roi. -Vendredi: la &&S-
-es~
Bouffas-Parisiens,81i. 3/4.– La Damede chez Maxim'S.
Ambigu, 8 h. 1/2. Le Vieux Caporal.
Folies-Dram. 8 h. 1/2. Nos Femmes.
Th. Apollo, 8 h. 3/4. -Hans le joueur de flûte.
Th. Molière, 8 h. 3/4. L'Amour voyage; Cœur de hyène'
Cluny, 8 h. 1/2. Boarding-House; Mariage de Gourde»
Déjazet. 8h. 3/4. La Main de ma fille; le Papa du régiment
Eaghien, sources sulfureuses. JEtab' thermal. Casino.
Théâtre Connais-toi.
SPECTACLES-CONCERTS 8
Folios-Bargôre,8h.l/2.– Les Ailes, ballet. Attraction^
Olympia, 8 h. 1/2. Le Papillon d'or, ballet. Attraction*
Grands Magasins Dufayel. -Concert et cinématographe
de 2 h. 1/2 à 6 heures tousles jours, sauf le dimanche.
Nouveau-Cirque, 8 h. 1/2. Troupe nouvelle. Att. diyi
Palais de Glace (Champs-Elysées).– Patinage sur vralf
glace. Tous les jours de 2 a 7 h. et de 9 h. à minuit.
Musée Grévin. Palais des mirages. Le Temple hindou
Tr Eiffel. lOh. à la nuit. Restaurantau 1er étage. Théâtre»
Jardin d'acclimatation. Attractions diverses.
Ai-hambba. CIGALE. -CIRQUE Médrano. CmQUE d%
Paris. Eldorado. LUNA-PARK. MOULIN DE L*.
GALETTE. Moulin-Rouge. Scala.
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Grand Palais: Salon d'automne..
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Le Mercure de J^rance du 1er octobre publie If
Le visage dessiné par Rouveyre, celui de l'auteur dit
Petit ami Paul Léautaud.
SPOKT
Courses du Bois de Boulogne
Le programme, bien composé et plein d'intérêt,
comportait notamment une des principales épreuves
réservées aux pouliches, le prix Vermeille (40,000 fr.,
2,400 m.). Dix concurrentes se sont présentées au po-
teau et Basse Pointe, à M. de Saint-Alary (O'Connor),
qui a toujours été tenue en haute estime par son écu-
rie, a triomphé par une demi-longueur devant La Fran-
çaise 2', Seigneurie IT 3e, Vlarsa4». Pari mutuel à
10 fr. 155 fr.; à la pelouse à 5 fr.: 74 fr. 50.
Le prix de Nexon (5,000 fr., 1,400 m.) servant de
lever de rideau, a été pour Galiléenne, à M. del Vall*
(J. Reiff). Pari mutuel 56 fr. 50 et 24 fr. 50.
Brou, à M. Arthur Carter, a gagné de bout en bout
le prix de Cheffreville. Pari mutuel 24 fr. aO e*
11 fr. 50.
Les chevaux les plus en vue se sont trouvésà l'arri-
vée dans le prix des Chênes (8,000 fr., 1,600 m.). Fau-
cheur, au baron M. de Rothschild (Barat), a battu paj
une encolure Bucentaura 2°, Lahire 3° au même inter-
valle. Pari mutuel :42 fr. et 23 fr.
Le prix de Méautry (5,000 fr., 2,200 m-) est échu pas
une demi-longueur à Bedrechein," à M. Michel Lazard
(Doumen). Pari mutuel 194 fr. 50 et 82 fr.
Le prix de Villebon (10,000 fr., 2,400 m.) a été gagnj
par Rire aux Larmes, à M. X. Balli (O'Neill). Part
mutuel 37 Ir. et 17 fr. L. G.
AÉRONAUTIQUE
LE MEETING D'AVIATION DE MILAN
Hier a pris fin le meeting d'aviation de Milan don{
les épreuves se dérouloient depuis le 25 septembre sur
l'aérodrome de Tagliedo. Une foule énorme assistait fit
cette dernière journée qui a donné lieu à des vols nom-
breux et intéressants.
Le prix général de la hauteur est revenu à Lega-
gneux par 2,150 mètres. Le prix de vitesse sur 100 ki-
lomètres a été remporté parCattaneo qui a couvert là
distance en 1 h. 8 m. La seconde place a été prise par
Simon en 1 h. 9 m. et la troisième par Wiencziers en
1 h. 12 m. Ces trois aviateurs pilotaient des monoplans,.
Par contre, les biplans se sont classés en- tête dtt
prix de la Totalisation des distances. avec les aviateur^
Fischer et Ruggerone qui prirent dans cet ordre les
deux premières places.
L'état de l'aviateur anglais Dickson, victime de 1»
collision d'aéroplanes que nous avons relatée hier, est.
malheureusement toujours extrêmement grave. CeluÇ
de l'aviateur français Thomas, la seconde victime du
même accident, n'offre aucun danger, et on pense qu|
ce blessé sera complètement guéri dans une quinzainj
de jours.
A LA MÉMOIRE DE L'ADJUDANT HEAU
Le monument élevé à Naintré, prés de Poitiers, à 1*
mémoire de l'adjudant Reau, qui trouva la mort dans
la catastrophe du dirigeable militaire République, a et*
inauguré hier au milieu d'une affluence considérable.
Des discours ont été prononcés par M. Page, mairç
de Naintré; le préfet; M. Poulie, sénateur; le capitaine
Bois, etc. A cinq heures, un vin d'honneur a été. ofterï
à la mairie.
ÉVOLUTIONS DE DIRIGEABLES ALLEMANDS
/Dépêche de notre correspondant particulier!
Berlin, 3 octobre.
Le dirigeable Parseval-V a fait le voyage de Bitterr
feld'à Chemnitz.
Le Parseval-VI a fait, de son côté, la route aller e|
retour de Munich à Stràubing. Les deux dirigeable*
ont accompli leurs évolutions sans ennuis, malgré nxr
atterrissage forcé du Parseval VI qui pendant quelque^
instants fut pris dans un brouillard qui 1 empêchait d^
reconnaître sa route et obligea son équipage à reprett<
dre terre pour se repérer.
L'AVIATION EN RUSSIE
A l'issue d'une réunion d'aviation organisée à Sainte
Pétersbourg, sous le patronage de 1 Aéro-Club de rus?
sie, a été donné un banquet réunissant toutes les per^
sonnalités russes de l'aviation.
Les orateurs ont remercié la Douma pour avoir _laiv
cernent pourvu aux besoins des aviateurs, et les mims«
tres de la guerre et de là marine, qui permirent aux
officiers de concourir et offrirent même des prix pour
l'aviation.
On pense généralement à Saint-Pétersboir- quaijr
printemps prochain l'armée russe comptera une tren*
taine d'officiers aviateurs.
UN VOYAGE EN SPHÉRIQUE MOUVEMENTÉ
On télégraphie de Roydon (Essex) qu'un ballon sphé-:
rigue parti du Crystal Palace est tombé hier après-, «
midi près de cette ville par suite du mauvais fonction- V
nement de la soupape de sûreté. Les quatre occupants ^|
ont été grièvement blessés.
Le ballon, cubant 1,850 mètres, passa au-dessus'
de Londres à une hauteur variant de 1,500 à 2,000 mè-
tres. Au dessus de Roydon, la soupape s ouvrit et le
ballon tomba normalement de 300 mètres. Un peu plus
tard, le ballon s'élevant encore les aéronautes ouvri-
rent encore la soupape, mais cette fois, il leur fut
impossible de la refermer et le sphérique tomba.
L'un des aéronautes fut projeté par-dessus bord
pendant la chute, ec l'ancre s'étant accrochée à
un arbre, le câble qui la retenait au ballon fut trancha
net. L'aérostat s'abattit un peu plus loin. Une jeune
actrice française, Mlle Denarder, qui se trouvait dans
la nacelle, ne put être ramenée à la vie qu'après de
longs efforts. Tous les aéronautes ont été gravemen-
blessés, et l'un d'eux, M. Kerr, a l'épine dorsale contut
sionnée de telle façon qu'on désespère de le sauver.
L'ÉPREUVE D'AVIATION TRÊVES-METZ
L'épreuve allemande d'aviation qui se disputait de<
puis quelques jours sur le parcours de Trèves à Mett
a pris fin hier. L'aviateur alsacien Jeannin en est sortt
vainqueur à la suite du vol effectué par lui il y a troifc
jours et que nous avons relaté. Seul, en effet, cet avia*
teur a réussi à accomplir dans son entier le parcourt
fixé. Sa victoire lui rapporte une somme de 25,000 ip.
LA CONFÉRENCE AÉRONAUTIQUE INTERNATIONALE DE 191Ç
Nous recevons de plusieurs secrétaires et délégué*:
d'aéro-clubs étrangers afûliés à la Fédération aére*
nautique internationale, différentes demandes de ren*
seignements au sujet de la date de la prochaine con-
férence internationale de cette fédération.-
On se rappelle qu'il avait été voté au congrès tenu
en octobre 1909 à Zurich, que la conférence annuell*
do la Fédération ail Uïiwitiijac internoiionalo pour H>1#
se tiendrait en France, à Bordeaux, durant la semaine
d'aviation de Croix d'Hins, en septembre dernier.
Mais on sait que cette manifestation n'a pas été orga-
nisée.
L'Aéro-Club de France décida alors que la confé-
rence internationale aurait lieu au Havre au cours dç
meeting d'aviation du mois dernier. Mais pour dea
raisons qui n'ont pas été données, cette conférence nit
s'est pas tenue.
LA TRAVERSÉE DES PYRÉNÉES EN AÉROPLANE
{Dépêche de notre correspondant particulier)
Perpignan, 3 octobre.
L'Aéro-Club catalan, affilié à l'Aéro-Club de France,
vient de décider d'organiser, avec le concours dea
sportsmen espagnols de Catalogne, un raid aérie»
consistant en la traversée des Pyrénées dans leur
partie orientale, de Perpignan à Barcelone. La date d&
cette épreuve n'est pas encore fixée.
AUTOMOBILISME
LA COURSE DE COTE DE GAILLON
Hier se sont disputées sur la côte de Gaillon (Eure):
les épreuves automobiles qu'organise annuellemenV
notre confrère l'Auto et cette année pour la douzième
fois.
D'une façon générale d'intéressantes performances ont
été établies. Le conducteur Erle, pilotant une voiture
allemande, a battu le record de la vitesse pour cette
épreuve, escaladant la côte en 23 secondes, soit à une
vitesse de 157 kilomètres à l'heure.
La journée a été malheureusement marquée d ue
grave accident, qui a fait deux victimes. Cet accident
s'est d'ailleurs produit en dehors de l'épreuve même.
BULLETIN COMMERCIAL
La ViUette. 3 octobre. Bestiaux. Vente moyenne
sur le gros bétail, lente sur les veaux, les moutons et
les porcs. n
E è Ame- Ven- 1" 2» 3» Prix extrêmes
EspecM ngs ^ns q^_ qta. qté. viand* netlpoids vîjC
Bœufs.. 2.520 3.369 » 84 » 71 » 58 » 554. 87 » 39à» 5g
Vaches 1.068 927 » 84 » 71 » 58 » 55 » 87 » 38 » 5g
Taurx 228 i02 » 71 » 59 • 47 » 44 • 74 » 35 » 95
Veaux. 1.598 1.41711 10 1 »» » 90 » 87 1 15 » U » 7ft
Mou<°»« 21.710 16.33911 15 1 05 » 95 » 90 1 20 » 52 » TO
«“ « n98 >; «iil» S7 » 82 » 77 » 74 » 90 » 4a • 5»
Peaux de mouton selon laine. 3 25 à 7 50
92 vaches laitières vendues de 610 à 965 francs
Arrivages étrangers 1,813 moutons africains et 1»
bœufs africains. <~ •
Renvois figurant dans tes arrivages 381 boeufs, 199 va-.
ches, 39 taureaux, 96 veaux, 682 moutons, 31 porcs.
Réserves vivantes aux abattoirs le 3 octob. 848 gros
bétail, 485 veaux, 3,986 moutons.
Entrées directes depuis le dernier marché 190 gro»
t bétail, 1,693 veaux, 3,873 moutons, 860 pores.
-fef ŒILLET 'du ROY n>. £&V liS*
X.IQ'O'ESTTJSt ^fc,o JfilMf
Dana un exposé très applaudi, M. Jonnart a mon-
tréaue les cultivateurs du Pas-de-Calais, à la fa-
wr1 de tarifs protecteurs, s'étaient résolument
«ngLés dans la voie du progrès Non seulement
«rappliquent les meilleures méthodes dans leur
culture, mais nulle part les œuvres de la mutua-
lité n'ont reçu un plus grand essor.
lll|n tSna, M.PJonnIrt.a a traduit le sentiment
unanime des travailleurs silencieux qui peuplent
to^ampagnes, en exprimant leur désir croissant
tfordr*, de paix, de sécurité dans le travail. On
ne saurait accuser les agriculteurs du Pas-de-
Calais d'avoir peur des améliorations et des ré-
formes nécessaires, mais ils demandent aux réfor-
mateurs de rester fidèles aux inspirations du clair r
génie de la France, de compter davantage avec le
temps et les disponibilités financières du pays.
Après le discours de M. Jonnart, une discussion
•des plus intéressantes s'est engagée sur les que6-
¡tions à l'ordre du jour.
M. LiX'déptJT donné lecture d'ua rapport
très documenté sur la situation du marché des
blés. L'assemblée s'est prononcée pour le maintien
du droit de douane sur les blés et a insisté pour
que le gouvernement se prononçât ce sujet dans
le plus bref délai. ̃
La Fédération du Pas-de-Calais a donné son
«̃jutssiuii a uue prvjjuuitiuu tfui îu,i «. &t£ aapoaa6i>.
par M. Klotz, député et président de la Société des
agriculteurs de la Somme, tendant a la réunion,
chaque année, des bureaux des fédérations agri-
coles du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de
l'Oise et de l'Aisne.
v l'abbé LEMIRE A HAZEBROUCK
Hier un banquet a été offert Hazebroucfc aux
'élus républicains de l'arrondissement. Un grand
nombre d'électeurs, représentant toutes les com-
munes, ont acclamé MM. Trystram, sénateur; Le-
mire, député, les conseillers généraux et d arron-
dissement.
L'abbé Lemire a expliqué la portée de ce ban-
quet, qui signifie que « les populations flamandes
viennent à la République sans arrière-pensée,
qu'elles veulent le respect et l'indépendance des
fonctionnaires, qu'elles exigent la libre discussion
et le respect de leurs croyances, qu'elles souhai-
tent une politique de développement économique
du pays par la suppression des discussions sté-
riles ».
L'abbé Lemire parle ensuite de la question déli-
cate des rapports de l'Eglise et de l'Etat et de la
question scolaire. Il ne sacrifie rien, dit-il, de ses
devoirs de prêtre, mais rien non plus de ses droits
de citoyen.
A la suite de ce discours, toute l'assistance, de-
bout, acclama la République et chanta la Marseil-
laise, et une adresse fut envoyée au président de
Ja République.
M. AUGAGNEUR A LYON
Le comité d'action réformatrice, qui a patronné
îa candidature de M. Augagneur à la Guillotière, a
donné hier soir un banquet qui servit de prétexte
̃4 l'ancien maire de Lyon pour expliquer son pro-
gramme politique. Il a envisagé les moyens de réa-
liser ce programme « en classifiant les partis au
point de vue qu'on en peut attendre ».
Le nouveau groupement, a dit M. Augagneur, se sé-
parerait nettement des partis de droite, notamment de
̃seux que j'appelle les réactionnaires républicains, pro-
gressistes ralliés et même gauche démocratique, allant
jusqu'aux conilns du radicalisme.
Quant au parti unifié, j'espère avoir le concours d'un
très grand, nombre de membres de leur parti, malgré
certaines vilenies locales dont on m'a accablé au cours
de la dernière campagne électorale.
M. Augagneur envisage ensuite l'attitude du
gouvernement et parle des récentes déclarations
du président du conseil concernant l'apaisement.
Quant à lui, il se déclare franchement hostile « si
eet apaisement signifie renonciation aux réformes
sociales ».
Il n'a pas eu à juger définitivement le gouver-
nement, «. car jusqu'à l'heure actuelle tout s'est
résumé pour ce dernier en discours; il faut l'at-
tendre dans ses actes ».
Parlant en terminant de la question financière,
l'orateur est d'avis qu'elle doit occuper la pre-
mière place dans l'esprit du législateur, les réfor-
mes sociales ne pouvant être établies que grâce à
des ressources nouvelles.
« Ces ressources, dit-il, doivent être obtenues,
non par des raclures de tiroir, mais par des réfor^-
mes dans l'administration, c'est-à-dire par des
économies effectives ». A ce propos, il fait allu-
sion à Colbert qui restreignit les bénéfices des
grands seigneurs par un travail opiniâtre, lesquels
se vengèrent, en disant du grand ministre qu'il
n'était qu'un commis. « Nos ministres actuels sont
presque tous des orateurs; je souhaite l'avènement
du jour où il y aura beaucoup de commis dans les
ministères de la République. »
Le maire de Lyon, empoché, avait adressé une
lettre dont M. Augagneur donna lecture, et dans
laquelle M. Herriot s'engage à soutenir une politi-
que nettement réformatrice, et proteste contre les
récentes déclarations pour l'apaisement.
Congrès de chirurgie
L'Association française de chirurgie a ouvert
«et après-midi, dans le grand amphithéâtre de la
faculté de médecine, son vingt-troisième congrès
sous la présidence d'un des maîtres les plus con-
nus et les plus autorisés de la chirurgie française,
le docteur H. Delagénière, chirurgien de la maison
de santé et des hôpitaux du Mans, membre cor-
respondant de l'Académie de médecine et de. la
Société de chirurgie.
A l'ordinaire de ces assises qui sont toujours
très suivies, l'assistance très nombreuse compor-
tait outre la généralité des hautes personnalités
du professorat médical français et étranger, et. !a
plupart des titulaires des grandes cliniques hos-
pitalières de Paris et de la province, un grand
nombre de cliniciens et de médecins pratiquants,
venus pour la circonstance de tous les coins du
inonde MM. Alessandri, de Rome; Jules Bœckel,
ne Strasbourg; Ceccherelli, de Parme; Czerny, de
Heidelberg; Depage, de Bruxelles; Dollinger, dé
Budapest; sir I. Horsley, de Londres; Ionnesco, de
Bucarest; Kocher, de Berne; von Eiselberg, de
Vienne; sir I. Macewen, de Glasgow; de Paoli, de
Pérouse; Phocas, d'Athènes; Reverdin, de Genève;
iWillems, de Gand; Poncet, de Lyon; etc.
Avant d'aborder les travaux, le docteur H. Dela-
fénière a ouvert la séance par une excellente
allocution sur cet important sujet « De l'heure
chirurgicale en pathologie viscérale ou période
chirurgicale de certaines maladies internes. »
Il s'agissait donc des in dications opératoires
dans certaines maladies internes et aussi du pro-
ces des tergiversations que l'on rencontre si. sou-
vent chez les médecins traitants. Chaque maladie
viscérale a en quelque sorte .« son heure chirur-
gicale » et c'est quand cette heure chirurgicale
a. sonné que l'opération présente à la fois sa sim-
plicité maximum et par suite sa sécurité la plus
grande. Le savant clinicien s'est appliqué à faire
entrevoir quelques-unes des ressources que le
̃chirurgien peut apporter au médecin et à dé-
montrer en parcourant la pathologie viscérale
quels sont ses moyens d'action sur les organes
tux-mêmes et l'espoir qu'on peut tirer d'une façon
générale d'une opération faite de bonne heure
pendant la période chirurgicale de la maladie. Il
a terminé en ces termes
Vous verrez combien nous sommes loin de pouvoir
appliquer les règles que je vous ai indiquées chemin
faisant. Il faudrait pour cela, chez le malade, un esprit
d'initiative et d'observation que nous rencontrons quel-
quefois, mais qui fait habituellement défaut; il faudrait
lussi chez le médecin un esprit scientifique qui ne peut
5e développer que par le laboratoire et le contrôle clini-
que de l'exploration. Malgré ces restrictions, nous de-
Tons quand même marcher de l'avant et tendre vers
iette chirurgie idéale à laquelle nous devons arriver
ft à laquelle nous arriverons.
Pour atteindre ce .but, il faut étudier et observer les
malades, nous adjoindre pour cette étude nos collègues
médecins, et dans l'effort commun que nous ferons
alors, faire abstraction de notre personnalité pour ne
voir que le succès final.
Nous devrons donc transformer nos services d'hôpi-
laux et nos cliniques en véritables laboratoires ouverts
à toutes les bonnes volontés médicales.
Il ne sufût pas d'avoir le malade bien isolé et bien
observé dans un lit à notre entière disposition. 11 nous
faut encore un service annexe de laboratoires installés
pour nous renseigner, pour. nous contrôler, enfin desti-
nés à donner à nos observations cliniques la consécra-
tion scientifique sans laquelle il n'y a pas de progrès
possible. Mais cette rigueur scientifique que nous exi-
geons, pour nous, nous la voulons aussi chez nos colla-
borateurs médecins nous sommes là a notre tour pour
les contrôler et pour apporter la consécration du fait
vérifié et constaté au cours de l'intervention.
L'avenir, pour ceux qui débutent dans notre art, est
Sonc encore plein de promesses. Si presque tout a été
lait, tout est à perfectionner, à mettre au point. Je ne
suis donc pas de l'avis de ceux qui pensent que tout est
fait en chirurgie. J'aurais peur d'être aussi mauvais
prophète que E. Boyer, qui, en 1812, disait que la chi-
rurgie avait atteint son apogée. Or vous avez vu les
progrès inouïs réalisés depuis. Mais ce que je tiens à
̃vous dire et ce que personne ne peut contester au-
jourd'hui, c'est que la chirurgie tient actuellement la
première place scientifique dans les sciences médicales.
Notre devoir est de nous maintenir à ce poste d'hon
neur en travaillant au perfectionnement des méthodes,
en utilisant dès leur apparition les belles découvertes
des savants qui s'occupent de sciences médicales. Flau-
bert, en parlant de l'art en généra], disait il y a quel-
que trente ans Il est temps de lui donner par une
Siéthode impeccable la précision des sciences physi-
ques observons, tout est là. » Aujourd'hui nous de-
ro'ns dire observons toujours, mais agissons au mo-
ment opportun, là est le succès, et en somme la pre-
mière et la seule raison d'être de la chirurgie.
Le congrès a ensuite abordé la discussion de la
question suivante « Traitement du goitre exoph-
talmique», que MM. Debove, de Lyon, et Lenor-
mant, do Paris, ont étudié dans des rapports
Batailles, J
L'agitation syndicaliste
LES, MAÇONS DÉNONCENT LE CONTRAT COliLECtrf
La chambre syndicale de la maçonnerie et de là
pierre, qui avait signé, l'année dernière, au début
du mois de septembre, avec la chambre syndicale
des entrepreneurs, un contrat collectif vient de lo
dénoncer par lettre adressée à M. Despagnat.
Ce contrat était valable jusqu'au 31 décembre 1910,
et prévoyait un préavis de trois mois pour la dénon-
ciation.
La chambre syndicale ouvrière estime que cette
obligation -a été remplie par des lettres adressées
au mois de juin, au président de la chambre syndi-
cale patronale et dans lesquelles était relevée
l'inexécution de clauses favorables aux ouvriers.
Elle a donc décidé d'agir comme si le contrat était
virtuellement dénoncé, et donné à ses adhérents
l'instruction de ne plus faire, à partir d'aujourd'hui,
que neuf heures de travail, en n'arrivant aux chan-
tiers qu'à sept heures du matin, au lieu de six
heures et demie, et en partant à cinq heures au lieu
de cinq heures et demie.
Le contrat üxait la journée de travail à dix heu-
res pendant les mois de mars à octobre inclusive-
ment. i
Nnus avons rieima-nriê Ma irhambro syndicale ou-
vrière les motifs de la détermination prise par les
maçons. On nous a répondu
Nous nous sommes décidés à dénoncer le contrat
collectif parce que les patrons n'en appliquaient pas
les clauses qui les obligeaient.
La principale question en litige l'année dernière
était le tâcheronnat dont nous réclamions la suppres-
sion.
Voici ce qui avait été convenu:
« En ce qui concerne les travaux exécutés par les
tâcherons et les sociétés ouvrières, il était entendu que
tous les travaux traités ou en cours d'exécution à la
date du 28 août 1909 seraient poursuivis jusqu'à leur
complet achèvement.
» Les entrepren3urs s'engageaient à n'en point trai-
ter ni exécuter d'autres pendant la durée du contrat.
» Au cas où des traités auraient été passés après
cette date, le bureau de la chambre syndicale s'enga-
geait à faire tous ses efforts pour arriver à leur rési-
liation par tous les moyens mis- à sa disposition par la
loi.
o Dans le cas où il ne pourrait l'obtenir, le bureau
devait en aviser la commission mixte et en tout cas il
ne pouvait en résulter aucune accusation de déloyauté
ni la rupture des dites conventions.
» Les entrepreneurs signataires du contrat qui em-
ploieraient pour des travaux ultérieurs en dehors de
ceux prévus au paragraphe 2 du présent article le
mode de travail par sociétés ouvrières légalement
constituées, ne violaient pas le contrat, à la condition
que le travail fût exécuté uniquement par des ouvriers
associés, resWtnt entendu que ces travaux ne pour-
raient être confiés pendant la durée du contrat.
qu'aux sociétés existantes à la date du 28 août 1909 et
dont le nombre des associés ne pouvait excéder vingt
pour chaque société. »
On devait nous communiquer la liste des marchés
passés. Nous ne l'avons jamais eue. De nouveaux
marchés ont été conclus malgré la promesse qui nous
a été faite. Des travaux ont été confiés à des sociétés
ouvrières comprenant plus de vingt membres et au-
tres que celles qui avaient été reconnues. En fait la
convention n'a pas été respectée..
FAITS DIVERS
Bureau central météorologique
Lundi 3 octobre: La dépression signalée hier à
l'ouest de l'Irlande s'est déplacée vers le nord-est; elle
s'étend ce matin de l'Islande où l'on note 744 mm. à la
mer du Nord (Skudesness 753 mm.).
La pression barométrique s'est relevée rapidement à
l'arrière.
Une aire supérieure à 770 mm. s'étend des Açores à
l'ouest du continent une autre persiste sur la Russie.
Le vent est très fort des régions ouest sur nos côtes
de la Manche il est assez fort en Bretagne, faible en
Gascogne et en Provence.
Des pluies sont tombées sur l'ouest de l'Europe.
En France, on a recueilli 17 mm. d'eau à Limoges,
11 à Biarritz, 7 à Besançon, 5 à Toulouse, à Lyon et à
Paris où un orage a éclaté, 3 à Brest.
La température a baissé sur les îles Britanniques et
la France elle a monté en Allemagne et sur la Scan-
dinavie.
On notait ce matin –4° à Uleaborg, +11° à Paris, 13° à
Clermont-Ferrand, 14° à Bordeaux, 16° à Marseille, 20°
à Alger, et dans les stations élevées, 9° au Ventoux,
60 au puy de Dôme, 0° au pic du Midi.
En France, un temps nuageux est probable avec
température voisine de la normale.
A Paris, hier, la température moyenne (18H) a été
supérieure de 6°2 à la normale (13°2).
A la tour Eiffel, température maximum 20°l; mini-
mum 10°l.
Observatoire municipal (région parisienne)
Un orage violent fournissant environ 5 mm. de hau-
teur d'eau a éclaté hier sur la région entre 6 h. 50 et
7 h. 30 du soir.
Ce matin, le ciel est beau ou nuageux.
Les vents sont modérés de ouest à sud-ouest.
La température a notablement fraîchi, la baisse est
de 3° à 9 heures.
La pression barométrique, en hausse accentuée,
accuse à midi 770 mm.
si 1 Dimanche 2 oet. Lundi 3 oot. ig
Le secret de la reine. M. Charles de La
Roncière, conservateur à la Bibliothèque nationale,
vient d'enrichir nos collections historiques d'une
carte des deux Amériques, datée de 1584, et dé-
tail curieux présentant le Nouveau Monde du
nord et celui du sud comme une colonie française.
Ce document précieux est contemporain d'un plan
de conquête des deux Amériques qu'avait conçu
Catherine de Médicis, et qui reçut un commence-
ment d'exécution, ainsi que nous l'expliquait hier
M. de La Roncière
«Deux vice-rois français avaientéténommés pour
aller occuper et gouverner les deux Amériques,
Tro'ilus de Mesgonez, favori de la reine, devait re-
prendre l'Amérique du nord, abandonnée depuis
Cartier. Quant à l'Amérique du sud, un projet secret
de Catherine tendait à nous doter du Brésil au mo-
ment de la dislocation du royaume de Portugal.
» Ce plan m'avait été clairement dévoilé par trois
documents. Le premier est une carte du Brésil, ap-
partenant aux collections de la Bibliothèque natio-
nale, carte dédiée à Strozzi, et sur laquelle est un
signe avec cette indication « Icy est oint pour
prendre à revers Rio-de-Janeiro. » Je trouvai le se-
cond à la bibliothèque de l'Institut c'est un brevet
du lieutenant-général donné à Strozzi pour « un
pays que le roi et la reine ne voulaient point être
nommés ». Le troisième enfin que je découvris à
Saint-Pétersbourg est un billet autographe de Ca-
therine de Médicis à Strozzi enjoignant à ce dernier
de prendre le Brésil, après « avoir remis sons la do-
mination de don Antonio de Portugal les Açores ».
» Strozzi partit avec une flotte do 75 .voiles, mais il
fut battu et tué à la bataille navale des Açores.
Troïlus de Mesgonez avait d'autre part fait naufrage
avant d'atteindre l'Amérique du nord. »
Avec ces deux vice-rois in petto mourut le secret
de Catherine, que nous révèlent les découvertes si
intéressantes de M. de La Roncière, confirmées par
la précieuse carte de 1584 que l'on peut voir dès au-
jourd'hui à la Bibliothèque nationale et qui montre
les deux Amériques par anticipation sous pavillon
français. q p p
A la statue de Strasbourg: Les anciens com-
battants et défenseurs de Strasbourg sont allés dé-
poser hier une couronne à la statue de la place de
la Concorde. Leur président, M. Schmitt, a prononcé
quelques mots. Les manifestants se sont rendus en-
suite à la statue de Gambetta, place du Carrousel,
où un discours a été prononcé par M. Brosins.
Les voyageurs de i*Ouest«-Etat. Le syndi-
cat des habitants de Houilles voyageant sur l'Ouest-
Etat a tenu hier une nouvelle réunion, au cours de,
laquelle on a daubé sur l'administration de ce ré-
seau.
Les résultats d*un pointage fait à la gare de
Houilles ont été aceueillis comme ils le méritaient
sur 170 trains, 4 seulement «ait arrivés à l'heure.
Brescrite_e»r l'korafcs
Un orateur t expliqué que depuis six mots, qua-
torze syndicats de « transportés » s'étaient formés
dans la banlieue Ouest; un autre, venu do Lisieux,
a annoncé que des groupements analogues se cons-
tituaient en Normandie et en Bretagne et quel-
qu'un a proposé de réunir toutes cas associations
défensives dans une confédération générale des
mécontents ».
Enfin un Parisien a préconisé la généralisation
du système adopté par le groupe auquel il est affi-
lié assignation en justice chaque fois que le dom-
mage peut être constaté. Et l'assemblée s'est sépa-
rée après le vote d'un ordre du jour conçu en termes
énergiquement réprobateurs.
Tandis que les syndiqués regagnaient leur logis,
les trains partaient comme d'habitude de la gare
Saint -Lazare avec des retards. Un train à destina-
tion de la Garenne-Bezons stationnait sur une voie,
dans l'après-midi, et les voyageurs entassés dans
les wagons défraîchis somnolaient dans une douce
chaleur. Le temps passait, et l'on commençait à ré-
criminer. Soudain une musique se fit entendre une
fanfare, juchée sur l'impériale d'une voiture do se-
conde classe, attaquait un allegro militaire, les
Allobroges. i
Aussitôt les voyageurs réveillés descendirent et
se massèrent sur le quai devant la fanfare. Le chef,
de train lui-même, ainsi que des facteurs, des nom-.
mes d'équipe et des contrôleurs se joignirent à fau-
ditoire. Et nous entendîmes ainsi deux polkas de
Fahrbach, une mazurka de Ganne, un fragment dé
la Vie parisienne, un solo de piston et une valse de
Strauss.
C'était charmant.
Mais un sous-chef de gare accourut, et quand les
cuivres eurent joué les dernières mesures dé la
coda, ce fonctionnaire siffla.Tout le monde remonta
en wagon, et le train partit.
Au cours des deux réunions tenues hier par le
conseil fédéral des voyageurs do commerce de
France, les représentants des syndicats des diverses
régions vinrent apporter leurs protestations contre
l'exploitation déplorable du réseau de l'Ouest-Etat,.
la fréquence des retards et des accidents. Déjà
une protestation fut faite récemment auprès de M.
Besnard, rapporteur du budget des chemins de fer,
par les soins de l'Union des représentants, et M.
Charles Deloncle promit de porter à la tribune les
revendications des voyageurs de commerce, lors de
la discussion qui doit s'ouvrir à la rentrée du Par-
lement, au sujet des catastrophes de Villepreux,
Saujon et Bernay. Comme sanction du débat, le
conseil fédéral adopta à l'unanimité l'ordre du jour
suivant
Le conseil de la Fédération nationale des syndicats
et associations des voyageurs et représentants de
commerce, profondément ému par les multiples catas-
trophes qui viennent de se succéder sur 1 ancien ré-
seau de 1 Ouest, adresse aux familles des victimes ses
sentiments de respectueuse sympathie, donne mandat
au bureau de la îédérati^a de protester énergiquement
auprès de M. le ministre des travaux publics contre
l'incurie et le désarroi qui règnent sur ce réseau, de-
mande que des sanctions très sévères soient prises
contra les responsables qui ont compromis non seule-
ment la défense nationale, en cas de mobilisation d'un
matériel aussi délabré, mais compromis encore la sé-
curité publique.
Blort dans la rue. M. Henri Vercemech, ren-
tier, quarante-sept ans, demeurant rue Pierre-Le-
vée, s'est subitement affaissé, ce matin, au momeat.
où il passait rue du Château-d'Eau. Il est mort tan-
dis qu'on le transportait dans une pharmacie voU
sine. ̃
Lynché par ïa fouîe. Depuis lo mois de juil-
let un ouvrier plombier de Saint-Ouen, Charles Le-
tellier, vivait avec une jeune Elle de dix-huit ans,
Eugénie Lacroix paresseux et violent, il brutalisait
sa compagne qui se réfugia, il y a une quinzaine de
jours, chez ses parents à Levallois-Perret.
Charles Letellier se mit hier après-midi à la re-
cherche d'Eugénie Lacroix rencontrant, au coin de
la rue Victor-Hugo et de la route do la Révolte, les
deux sœurs de son amie et leur père, il leur demanda
où se trouvait Eugénie. Puis sans attendre leur ré-
ponse, il sortit un revolver et lit feu à plusieurs re-
prises sur le groupe le père fut atteint au-dessus
de l'oreille droite; un garçon livreur, M. Mercin, fut
blessé au front et une passante reçut une balle au
côté droit.
La foule se jeta aussitôt sur le plombier et le mal-
traita*, de si rude façon que les agents venus pour le
dégager et l'arrêter durent le transportera 1 hôpital
Beaujon.
Les autres blessés, après un pansement sommaire,
purent regagner leur domicile.
Un curieux cas de folie. Un cas de folie
furieuse, particulièrement curieux, vient de se pro-
duire à Fontainebleau. Mlle Marie Villemain, appe-
lée récemment en justice de paix comme témoin, au
sujet d'une affaire dans laquelle un de ses voisins
était impliqué, fit, afin de lui éviter une condamna-
tion, un faux témoignage. Elle en éprouva bientôt
un grand remords. Animée de sentiments religieux,
elle se crut damnée et ne quitta pour ainsi dire plus
l'église Saint-Louis où, constamment agenouillée,
elle demandait pardon de son faux témoignage. Peu
à peu son état empira; et avant-hier soir on l'enten-
dit pousser des cris furieux dana l'église, où elle de-
..maarni6 faaqock; 7a form~cbcr-c.~3cc.-pcrior. &V).o-d.+ai4.
en proie à une crise de folie aiguë. On dut l'empor-
ter à l'hôpital et lui mettre la camisole de force.
Arrestation du cure de P^gomas. De
notre correspondant de Nice
Nous avons indiqué que deux suppositions ont été
faites au sujet des attentats qui se succèdent à Pé-
gomas depuis quatre ans. Ces crimes seraient soit
l'œuvre d'un fou, soit le résultat de passions politico-
religieuses. C'est dans ce sens qu'ont penché presque
tous les policiers qui ont eu à enquêter et presque
tous ont laissé entendre que des soupçons pesaient
sur le curé de Pégomas, labbé Emile Espert. •
C'est par l'incendie de la cure et de la sacristie do
Pégomas, le 1" avril 1906, qu'a commencé la série
des attentats. L'abbé Espert a toujours attribué cet
incendie à une cause accidentelle, tandis que les po-
liciers affirment qu'il est volontaire et que c'est le
curé lui-même qui a mis le feu. Il convient que, la
veille même de l'incendie, il a déménagé plusieurs
objets de valeur qu'il a déposés chez une voisine.
D'autre part les balles qui ont servi dans bon
nombre d'attentats étaient en étain brûlé et l'on
s'est demandé si cet étain ne provenait pas dès
chandeliers fondus lors de l'incendie de la sacristie.
L'arrestation, déjà demandée il y a trois ans par
un commissaire envoyé par la Sûreté générale
n'avait pas été opérée. Les présomptions ne sem-
blaient pas suffisantes. M. Méténier, chef de la bri-
gade mobile, a dirigé dernièrement les investiga-
tions, a procédé à l'arrestation de l'abbé Espert qui
revenait d'une retraite diocésaine au monastère de
Laghet.
Cette arrestation opérée samedi soir avec une ex-
trême discrétion, n'a été connue qu'hier soir diman-
che. Le curé est actuellement écroué à la maison
d'arrêt de Grasse. Il proteste vivement dé son in-
nocence et à accepté de répondre aux questions du
juge d'instruction sans être assisté d'un avocat
ainsi que la loi lui en donnait le droit. Son interro-
gatoire a duré trois heures.
L'abbé Emile Espert est né à Marseille en 1861. Il
est curé de Pégomas depuis 1900. C'est un homme
intelligent et un causeur plein de verve.
On annonce qu'une seconde arrestation sensation-
nelle est prochaine.
Dans la population les avis sont très partagés
les uns sont d'avis que l'on se trouve en présence
d'un gros scandale, dautres affirment que l'on a
commis, en arrêtant l'abbé Espert, une graveerreur.
Rixe entre civils et soldats. Une rixe a
éclaté la nuit dernière, place de la Liberté, à Brest,
entre des civils et des soldats coloniaux. Ceux-ci,
qui menaçaient les passants avec leurs baïonnettes,
ont été désarmés par les agents.
Le public qui sortait du théâtre a voulu faire un
mauvais parti aux militaires, qui ont dû être proté-
gés par la police. t é
Deux civils, assez grièvement blessés, ont été
transportés à l'hôpital maritime.
Collision de tramways. Une collision de
tramways a eu lieu hier soir à dix heures et demie
sur la ligne de Lyon à Neuville, près du pont de
Collonges.
La nuit était très noire et pluvieuse étant en re-
tard, le chauffeur du tramway venant de Neuville,
au lieu d'attendre à un croisement déterminé le
train venant de Lyon, crut qu'il avait le temps de
continuer sa route jusqu'au croisement suivant. Le
tramway partit. Il avait fait environ deux cents
mètres quand soudain, sur le quai, brillèrent les lu-
mières du tramway venant de Lyon.
Le chaufteur bloqua ses freins, mais trop tardpour
éviter un tamponnement.
Le choc se produisit.
Le tamponnement avait été d'une telle violence,
que le tramway venant de Lyon était refoulé sur
près de cent mètres. Une dos voitures se dressait
sur la voiture, do queue du convoi.
Il y eut, parmi les voyageurs jetés les uns contre
les autres, une terreur folle..Des cris do douleurs se
firent entendre.
Des secours furent organisés pour les blessés qui
sont nombreux, mais qui heureusement n'ont été
atteints que légèrement. Tous purent ensuite rentrer
à Lyon, ramenés par un tramway de secours venu
de Lyon.
Le crime d'un alcoolique. Hier dans l'après-
midi, à Dizy-Magenta (Marne), une discussion s'éle-
va entre M. Paul Verzy, patron du bateau les Trois-
Sœurs, demeurant à Vitry-sur-Seine, et son second,
Pierre Mathiot, demeurant à Saint-Léger-des-Vi-
gnes (Nièvre).
Celui-ci, furieux et pris de boisson, regagna le ba-
teau, et au moment où son patron revenait avec
deux autres mariniers pour monter à bord, il lui
donna un violent coup de hache sur la tête.
M. Verzy tomba à l'eau; il en fut retiré par les ma-
riniers Girard et Viglietti avec une blessure horrible
à la tête.
Pendant ce temps Mathiot se barricadait sur le
bateau et lorsque les gendarmes de Dizy-Magenta se
présentèrent le sommant do se rendre il répondit,
armé d'un fusil et d'uaa hacha* jîafc. daaJiieBfices âe
«aorlà leur sàamm
Durant (Leva, heures, H tint tête aux gendarmes, i
Finalement on cerna le bateau et Mathiot dut se
rendre. Il déclaré ne pas regretter son acte. C'est
un alcoolique dangereux.
L'état de M. Verzy est désespéré.
Sauvetage. Le canot Amiral-Rigault-de-Ge-
nouilly, de la Société centrale de sauvetage des nau-
fragés, est sorti hier soir pour se porter au secours
du sloop Audacieux désemparé do sa voilure et
allant à la dérive dans lo nord-est d'Ouessant. Après
avoir mouillé le bateau, il a ramené au port les dix
hommes d'équipage sains et saufs.
INFORMATIONS DIVERSES
M. Emile-C. Monod, conseiller du commerce exté-
rieur de la France à Bangkok, se tiendra, le lundi
17 octobre, de deux heures à quatre heures, à l'Office
national du commerce extérieur, 3, rue Feydeau, Pa-
ris, à la disposition des négociants et industriels fran-
çais désireux de le consulter sur le marché du Siam.
La Société d'horticulture et de viticulture des
Vosges a tenu hier une séance solennelle à Remire-
mont. Un grand banquet a eu lieu sous la présidence
de M. Méline, sénateur, qui a prononcé un discours
très applaudi.
PROMEiilîHS A L'ÉTRâHGER
Les souvenirs d'un gentilhomme franco-
autrichien
3'ai rencontré autrefois un vieux gentilhomme
dont la conversation, d'ailleurs charmante,
était assurément des plus singulières, car aus-
sitôt que les divers sujets dont il m'entretenait
éveillaient en lui une émotion un peu vive, l'ai-
mable vieillard s'interrompait de parler sur le
ton habituel pour se mettre à chanter- tantôt
appropriant à ses paroles l'un des innombrables
airs d'opéra qu'avait emmagasinés sa fidèle mé-
moire de mélomane, ou tantôt improvisant lui-
même un rythme nouveau, et donnant ainsi à
son discours l'allure inattendue d'un récitatif
d'opéra comique. J'avais depuis longtemps ou-
blié cet « original » lorsque, ces jours passés,
son souvenir m'a été brusquement rappelé par
la lecture du Journal, ou plutôt des Mémoires,
d'un autre gentilhomme français appartenant à
une génération plus ancienne, et du reste aussi
différent que possible de mon délicieux interlo-
cuteur de jadis, mais qui paraît bien avoir été
possédé, lui aussi, d'une étrange « manie » ris-
quant plus ou moins d'entraver la libre expres-
sion de ses sentiments et de sa pensée,
encore que la manie de celui-là ne se
rapportât pas à sa conversation orale, mais
sans doute uniquement à son style écrit,
et consistât dans un besoin maladif d'en-
tremêler à ses récits en prose, presque de page
en page, de longs et inutiles épisodes en vers
de mirliton. Appelé par les hasards de sa vie à
devenir témoin ou acteur d'événements mémo-
rables, avec cela doué de très précieuses qua-
lités d'observation qui se retrouvent jusque
dans une nombreuse série de dessins illustrant
le manuscrit de ses sonvenirs, le comte Au-
guste-François-Marcel de Ségur-Cabanac vient
à peine d'aborder, par exemple, la relation de
son départ pour l'armée des émigrés, ou de sa
participation à la défense de Maëstricht, que
tout de suite, sans l'ombre de préparation ou
de motif concevable, le voilà recommençant à
aligner une cinquantaine de misérables vers
si misérables et d'une telle banalité de fond
comme de forme, qu'il nous est extrêmement
difficile d'y pêcher les quelques faits positifs
dont l'exposé s'y trouve perdu- parmi des tor-
rents de fades images et de pauvres chevilles
ramassées au hasard. Que l'on imagine un Mar-
bot ou un Méneval s'ingéniant à imiter, dans
leurs Mémoires, le ton galant des Lettres à
Emilie sur la mythologie
Mais je m'aperçois que je n'ai rien dit encore
des raisons qui m'autorisent à parler ici de ce
Journal d'un émigré français de i 7 9 1 Le fait est
que non seulement e volume qui nous les ré-
vêle vient d'être publié à Vienne, chez un édi-
teur allemand, et par les soins d'un descendant
de l'auteur qui, exerçant d'importantes fonc-
tions à la cour d'Autriche, n'a plus guère de
français que son nom familial. C'est l'auteur
lui-même qui, dès les dernières années du dix-
huitième siècle, a définitivement renoncé au
service de sa patrie pour s'engager dans l'ar-
mée autrichienne. Marié bientôt à une Alle-
njande, la baronne Françoise Jungwirth, il est
devenu en 1816 chambellan du prince héritier
Ferdinand, qui, après son avènement au trône
impérial, Va nommé conseiller intime et préfet
ait sa cîiaui ore. Krnsr~ia KgvoluXïon a trans-
planté en territoire étranger l'une des branches
de l'ancienne et illustre maison de Ségur; sauf
pour le comte Auguste de Ségur-Cabanac à
n'employer jusqu'au bout, dans ses lettres à sa
femme et à ses amis, d'autre langue que ce cu-
rieux français perpétuellement mélangé de
prose et de vers dont un échantillon bien carac-
téristique nous est fourni parle recueil nouveau
de ses souvenirs.
Il était né le 12 janvier 1771 au château de
Leschères, en Champagne, d'une famille origi-
naire de la Guyenne. «Lorsqu'à l'âge de neuf
ans, nous dit-il, je fus envoyé à l'école mi-
litaire de Brienne, je m'y trouvai avec Bona-
parte, qui devait plus tard jouer un si grand
rôle dans le monde » Un « rôle » moins consi-
dérable à coup sûr, mais digne encore d'être
signalé/ allait échoir en 1791 à l'un de ses beaux-
frères, ce marquis de Dampierre qui devait être
massacré par la foule au moment où il essayerait
de sauver la famille royale, pendant l'une des
tragiques journées du retour de Varennes. C'est
précisément du château de Dampierre que notre
jeune Auguste-François-Marcel, le 1er août de
cette même année 1791, s'est mis en route pour
joindre l'armée des émigrés, après « de tendres
adieux aux divinités tutélaires de ces contrées »
Protecteurs de mes jeunes ans,
0 Dieux amis de l'innocence 1
Vous dont les secours bienfaisants
Soutenaient, de ma tendre enfance,
Les pas encore chancelants
'Hélas Il n'y a pas jusqu'à la prose de l'inté^
ressant Journal dont je ne doive renoncer à
citer ici le moindre passage, car pour être infl-
̃• niment supérieuren intérêthistorigueaux bouts-
rimes qui viennent sans cesse l'interrompre,
cette prose d'ailleurs assez élégante et spirituelle
n'en marche pas moins d'une allure bien lente,
avec toute sorte de digressions étroitement rat-
tachées au courant du récit. Force me sera donc
de me borner à signaler ia peinture que nous
fait Ségur-Cabanac de la vie militaire et mon-
daine des émigrés à Coblence durant les pre-
miers mois de 1792. Le 15 juillet « nos princes
et toute la noblesse française » ont enfin la joie
de pouvoir « entrer en campagne », unis a 1 ar-
mée prussienne et autrichienne. « Vous imagi-
nez bien qu'avant de partir chacun de nous
reçut, des mains de l'amour et de l'amitié, une
bague, un portrait, un ruban, ou quelque autre
marque d'intérêt et de souvenir. » L'auteur, pour
sa part, a reçu « d'une jeune personne qui dai-
gnait s'intéresser à lui » une « relique » ou plutôt
l'image brodée d'une couronne d'épines que
surmontait une croix, mais avec l'assurance
que cette image avait « touché » le cordon au-
thentique de la ceinture de saint François d'As-
sise et je n'ai pas besoin d'ajouter que la men-
tion du cadeau de la « jeune personne » nous
vaut sur-le-champ deux pages de petits vers
pieusement badins, où Ségur-Cabanac, cette fois
plus voisin de Parnyque de Demoustier, célèbre
les vertus galantes du vénérable « cordon » du
Poverelo.
Vient ensuite un long et minutieux récit des
diverses étapes successives de cette campagne
assez peu glorieuse, pendant laquelle les trou-
pes prussiennes, comme pour achever de faire
regretter à la marquise de Dampierre l'hé-
roïsme intempestif déployé naguère par son
défunt mari, s'amusent à piller et à dévaster le
château qu'elle habite. Et puis, les émigrés,
sans avoir presque rencontré les soldats fran-
çais, reçoivent l'ordre d'évacuer la Champagne,
sous une pluie torrentielle. « Voilà donc tout ce
qu!a produit ce superbe manifeste de Mgr le
duc de Brunswick, qui d'abord avait paru ad-
mirable parce que celui qui l'avait fait paraître
jouissait d'une grande réputation, mais qu'on
ne regarda plus alors que comme un modèle
dégoûtant d'insuffisance et de fanfaronnade 1 »
Encore est-ce surtout dans les pages suivan-
tes, consacrées au récit du siège de Maestricht
etde la campagne des Flandres en 1793, que le
manuscrit de Ségur-Gabanac abonde pour nous
en précieux renseignements historiques, com-
me aussi en amusantes ou dramatiques aventu-
res personnelles très agréablement racontées.
L'auteur du Journal a eu l'occasion d'assister, en
particulier, à l'arrivée dans le camp impérial
du transfuge Dumouriez. « Il n'annonçait rien
moins que la défection totale du parti républi-
cain, et promettait de nous mettre bientôt en
£j&fi§Sês§ion.iie. toutes le» villes j&J» faontièr&i.
On prêta l'oreille h tous' ses plans de contre- 3
révolution, et l'on fit paraître en sa faveur une j
proclamation dans laquelle cet homme sédi- •
tieux et rebelle est traité de brave et vertueux
général. Cependant l'on s'aperçut bientôt de la
fausseté et de la frivolité de ses promesses on ̃
rétracta la proclamation qu'on avait fait paraî-
tre, et après l'avoir abandonné au mépris qu'il
méritait, on continua la campagne. » Détail j
touchant le jeune émigré est si profondément
indigné de cette lâche trahison du général ré-
publicain qu'il oublie d'en terminer la mention
par un bouquet de vers 1 •:
Mais il faut que je m'arrête, sans pouvoir
même résumer en quelques lignes la minu-
tieuse relation des exploits, déboires ou autres
aventures du comte de Ségur-Cabanac jusqu'à
la date mémorable du 27 août 1793, où l'auteur
du Journal a eu la chance inespérée d'échapper
tout ensemble à la fusillade et à la guillotine,
encore que le commandant autrichien de la
place de Valenciennes eût été contraint d'accep-
ter, comme l'un des premiers articles de la ca-
pitulation de cette place forte, l'engagement de
livrer aux troupes françaises victorieuses tous
les émigrés qui se trouvaient faire partie de sa
garnison. Aussi bien, les lecteurs n'auront-ils
pas de peine à se procurer, s'il leur en prend
l'envie, le texte-original et complet de ces sou-
venirs d'un gentilhomme champenois trans-
formé par le cours des circonstances en un
loyal officier et dignitaire autrichien. Ils y trou-
veront, à côté d'une foule de vers tout à fait dé-
testables, maintes anecdotes, maints portraits
dont ils ne manqueront pas d'aimer la simple
franchise et le ton familier; sans compter
qu'une bonne part de leur sympathie ira
certainement à la propre figure de l'auteur
du volume, type charmant de l'homme, du
monde français formé jadis à la cour de Ver-
sailles, et toujours empêché depuis lors, par
un exil plus ou moins volontaire, de substituer
ou de mêler aux souvenirs de cette formation
première aucune trace de l'esprit ni des senti-
ments nouveaux qu'ont introduits chez nous les
périodes suivantes. Car il n'y a, en vérité,
qu'une différence bien légère entre le Ségur-
Cabanac à la cervelle d'oiseau qui, en 1791, chan-
tait ses adieux au pays natal, et le vieillard que
nous voyons, en 1835, rapportant à sa femme sa
visite à « la respectable et malheureuse famille »
de ses anciens maîtres. Tout au plus l'accent se
nuance-t-il d'une gravité plus mélancolique
lorsque l'ex-émigré en arrive à décrire les au-
gustes personnes des princes détrônés. « Le roi
(Charles X) est très cassé, et presque tout à fait
sourd. Le duc d'Angoulême est beaucoup mieux
qu'il n'était, étant jeune. Il est affable, causant
et très poli. La duchesse est très prévenante et
semble être l'ange gardien de toute la famille.
Le duc de Bordeaux n'a pas répondu à mon
attente il a l'air fort et très bien portant, mais
il est petit et trop gros pour son âge. Sa figure
n'a pas assez d'expression, quoiqu'elle soit as-
sez jolie. Ses yeux surtout annoncent peu de
vivacité c'est le contraire chez Mademoiselle
qui, quoique petite et un peu forte, paraît vive
et pleine d'esprit, » T. DE Wyzewa\
NÉCROLOGIE
Les obsèques de M. Barillier, conseiller municipal
du neuvième arrondissement, commissaire général
de la Ligue des patriotes,ont été célébrées ce matin.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Bel-
lan, président du Conseil municipal; Galli, prési-
dent du Conseil général Laurent, secrétaire général
de la préfecture de polico Piette, représentant le
préfet de la Seine; A. Oudin, conseiller municipal,
et Lagache.
La plupart des conseillers municipaux de Paris,
de nombreux délégués de la Ligue des patriotes,
ayant à leur tête M. Paul Déroulède, MM. Lépine,
de Selves, Armand Bernard, secrétaire général de la
préfecture de la Seine, assistaient aux obsèques.
Après la cérémonie religieuse, qui a été célébrée
en l'église Notre-Dame-de-Lorette, le cortège s'est
dirigé vers le cimetière Montmartre, où a eu lieu
l'inhumation dans un caveau de famille.
Des discours ont été prononcés par MM. Bellan,
Galli, Adrien Oudin, au nom des élus du neuvième
arrondissement; Lambert, président du comité élec-
toral do M. Barillier, et Paul Déroulède, au nom de
la Ligue des patriotes.
Ce matin ont été célébrées à Saint-François-de-
Sales les obsèques de Mlle Andrée Rabot, fille de
notre collaborateur et ami: Charles Rabot, décédée
à Nérac. La cérémonie a eu lieu dans l'intimité de
la ramure M. et Mme Rabot n'ont pas envoyé de
lettres d'invitation et n'enverront pas de billets de
faire-part.
3? EC ÎÉÎ A. T Tb E S
Encore et de nouveau « les Polichinelles »
Par deux lettres, l'une du 28 septembre, l'autre
du 1" octobre 1910, l'éditeur, M. P.-V. Stock,
rappelle à M. Robaglia, qu'aux termes d'un traité
conclu entre Hanry Becque et lui, le 12 septembre
1885, il est « le seul maître de la publication » des
Polichinelles. Et M. P.-V. Stock déclare s'opposer
formellement à la publication de cette pièce dans
l'Illustration.
Interrogé à propos de cette nouvelle difficulté, M.
Robaglia à répondu que M. P.-V. Stock se trompe,
les Polichinelles n'étant pas. une oeuvre de Becqué
proprement dite, mais seulement un projet, un ma-
nuscrit incomplet. Il ci oit que cet incident aussi
s'aplanira.
A diverses reprises, on a parlé de la venue
d'Ermeto Zacconi à Paris mais jusqu'ici le célèbre
artiste italien, créateur de La Gioconda, le partenaire
d'Eleonora Duse, s'était toujours refusé à toutes les
offres.
Zacconi, qui est devenu la plus haute personnalité
du théâtre italien, a accepté cependant de venir don-
ner, sous la direction artistique de M. Lugné-Poé,
une série de représentations au théâtre Antoine, à
partir du 14 janvier, et son répertoire comprendra
des pièces comme Éamlet, la Mort civile, etc.
La Comédie-Française remet demain sur son
affiche le Demi-Monde.
Mlle Provost jouera demain pour la première fois,
dans le Demi-Monde, le rôle de- Valentme de Santis.
A la Porte-Saint-Martin, Chantecler ne sera
plus joué que jusqu'au dimanche 16 octobre.
les 2*épéti±icuifl cLo VA veerUitHiew _a-oix-t -tr£a _a.trQrL-
cées, sous la direction de M. Alfred Capus, rentré
de vacances, et de M. Lucien Guitry, qui créera le
principal rôle.
On sait que la distribution de l'Aventurier com-
prendra MM. Lucien Guitry, Jean Coquelin, Pierre
Magnier, Signoret, Mmes Gabrielle Dorziat, Ju-
liette Daroourt, Emilienne Dux et Jeanne Desclos.
Ce soir
Aux Variétés, pour la réouverture, à huit heures
trois quarts précises, quatre-vingt-sixième représen-
tation du Bois sacré, comédie en trois actes, de MM.
G. A. de Caillavet et Robert de Flers.
MM. Brasseur, Paul Margerie Guy, Champmorel
Max Dearly, comte Zabouski; Prince, des Fargettes;
Moricey, Benjamin; Avetot, Durieu Girard, Vaubert;
Didier, Bonarel; Dupray, Courlot.
Mmes Jeanne Granier, Francine Margerie Eve La-
vallière, Adrienne Champmorel; Marcelle Prince,
Mme Fauchai Jane Doé, Mme de Ternay Debrives,
Mme Corzelin; Pierry, Louise de Naudières, Mme de
Pavy.
Au théâtre Réjane, à neuf heures, répétition géné-
rale de M'Amour, comédie en trois actes de MM. Paul
Bilhaud et Maurice Hennequin.
D'après un journal italien, le compositeur Giorda-
no a décidé d'aller s'établir pour une année à Paris
avec toute sa famille, afin de pouvoir diriger les étu-
des et l'exécution de Siberia, qui sera donnée au mois
de mai prochain à l'Opéra, et aussi pour assister aux
répétitions de Mese Mariano, qui sera mis en scène à
l'Opéra-Comique. Ces occupations ne l'empêcheront
pas de mener à terme l'ouvrage qu'il est en train de
composer, Madame Sans-Gâne, sur un livret que M. Re-
nato Simoni a tiré de la célèbre comédie de Victorien
Sardou et Moreau.
SPECTACLES DU LUNDI 3 OCTOBRE
THEATRES
Opéra, 8 h. Tannhœuser.
Mercredi Salomé la Fête chez Thérèse. Ven-
dredi Lohengrin. Samedi: Faust.
Français. 8 h. 3/4. Comme ils sont tous.
Mardi le Demi-Monde. Mercredi, vendredi, samedi
Comme ils sont tous. Jeudi (mat.): les Erinnyes
le Malade imaginaire (soirée) le Luthier de Cré-
mone le Monde où l'on s'ennuie.
Opéra-Comique, 8 h. 1/4. Mignon.
Mardi: Manon. Mercredi: Werther. Jeudi: la
Tosca. Vendredi: Carmen; Samedi: Mme But-
terflp.
Ôdéon,8h. 1/2. Cavalleria rusticana; les Corbeaux.
Gymnase, 8 h. 3/4. La Vierge folle.
Vaudeville, 9 h. Maison de douée».
Variétés, 9 h. Le Bois sacré.
Gaîté-Lyrique, 8 h. Quo vadis î
Mardi, vendredi l'Africaine. Mercredi, jeudi, sa-
medi: Quo vadis ? Dimanche (mat.) 1 Atnoaine
(soirée) Quo vadis ?
Renaissance; 9 h. Le Mariage de Mlle Beulemans.
Th. Sarah-Berahardt, 8 h. 1/4. L'Aiglon
Nouveautés, 8 h. 1/2. Crime passionnel; 1 Enlèvement
des Sabines.
Porte-Saint-Martin, 8 h. 1/2. Chantecler.
CbAtelet, 8 h. 1/2. Michel Strogoff.
Athénôe.S h. 1/2. –A l'Abordage le Danseur inconnu.
Palais-Roya), 8 h. 1/2.- Nini; l'Enfant du mystère.
Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2. La Mascotte.
Mardi: le Pfô aux Clercs. Mercredi, samedi'. Mit»
Helyeti. Jeudi: Si J'étais roi. -Vendredi: la &&S-
-es~
Bouffas-Parisiens,81i. 3/4.– La Damede chez Maxim'S.
Ambigu, 8 h. 1/2. Le Vieux Caporal.
Folies-Dram. 8 h. 1/2. Nos Femmes.
Th. Apollo, 8 h. 3/4. -Hans le joueur de flûte.
Th. Molière, 8 h. 3/4. L'Amour voyage; Cœur de hyène'
Cluny, 8 h. 1/2. Boarding-House; Mariage de Gourde»
Déjazet. 8h. 3/4. La Main de ma fille; le Papa du régiment
Eaghien, sources sulfureuses. JEtab' thermal. Casino.
Théâtre Connais-toi.
SPECTACLES-CONCERTS 8
Folios-Bargôre,8h.l/2.– Les Ailes, ballet. Attraction^
Olympia, 8 h. 1/2. Le Papillon d'or, ballet. Attraction*
Grands Magasins Dufayel. -Concert et cinématographe
de 2 h. 1/2 à 6 heures tousles jours, sauf le dimanche.
Nouveau-Cirque, 8 h. 1/2. Troupe nouvelle. Att. diyi
Palais de Glace (Champs-Elysées).– Patinage sur vralf
glace. Tous les jours de 2 a 7 h. et de 9 h. à minuit.
Musée Grévin. Palais des mirages. Le Temple hindou
Tr Eiffel. lOh. à la nuit. Restaurantau 1er étage. Théâtre»
Jardin d'acclimatation. Attractions diverses.
Ai-hambba. CIGALE. -CIRQUE Médrano. CmQUE d%
Paris. Eldorado. LUNA-PARK. MOULIN DE L*.
GALETTE. Moulin-Rouge. Scala.
expositions 3
Grand Palais: Salon d'automne..
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Le Mercure de J^rance du 1er octobre publie If
Le visage dessiné par Rouveyre, celui de l'auteur dit
Petit ami Paul Léautaud.
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Courses du Bois de Boulogne
Le programme, bien composé et plein d'intérêt,
comportait notamment une des principales épreuves
réservées aux pouliches, le prix Vermeille (40,000 fr.,
2,400 m.). Dix concurrentes se sont présentées au po-
teau et Basse Pointe, à M. de Saint-Alary (O'Connor),
qui a toujours été tenue en haute estime par son écu-
rie, a triomphé par une demi-longueur devant La Fran-
çaise 2', Seigneurie IT 3e, Vlarsa4». Pari mutuel à
10 fr. 155 fr.; à la pelouse à 5 fr.: 74 fr. 50.
Le prix de Nexon (5,000 fr., 1,400 m.) servant de
lever de rideau, a été pour Galiléenne, à M. del Vall*
(J. Reiff). Pari mutuel 56 fr. 50 et 24 fr. 50.
Brou, à M. Arthur Carter, a gagné de bout en bout
le prix de Cheffreville. Pari mutuel 24 fr. aO e*
11 fr. 50.
Les chevaux les plus en vue se sont trouvésà l'arri-
vée dans le prix des Chênes (8,000 fr., 1,600 m.). Fau-
cheur, au baron M. de Rothschild (Barat), a battu paj
une encolure Bucentaura 2°, Lahire 3° au même inter-
valle. Pari mutuel :42 fr. et 23 fr.
Le prix de Méautry (5,000 fr., 2,200 m-) est échu pas
une demi-longueur à Bedrechein," à M. Michel Lazard
(Doumen). Pari mutuel 194 fr. 50 et 82 fr.
Le prix de Villebon (10,000 fr., 2,400 m.) a été gagnj
par Rire aux Larmes, à M. X. Balli (O'Neill). Part
mutuel 37 Ir. et 17 fr. L. G.
AÉRONAUTIQUE
LE MEETING D'AVIATION DE MILAN
Hier a pris fin le meeting d'aviation de Milan don{
les épreuves se dérouloient depuis le 25 septembre sur
l'aérodrome de Tagliedo. Une foule énorme assistait fit
cette dernière journée qui a donné lieu à des vols nom-
breux et intéressants.
Le prix général de la hauteur est revenu à Lega-
gneux par 2,150 mètres. Le prix de vitesse sur 100 ki-
lomètres a été remporté parCattaneo qui a couvert là
distance en 1 h. 8 m. La seconde place a été prise par
Simon en 1 h. 9 m. et la troisième par Wiencziers en
1 h. 12 m. Ces trois aviateurs pilotaient des monoplans,.
Par contre, les biplans se sont classés en- tête dtt
prix de la Totalisation des distances. avec les aviateur^
Fischer et Ruggerone qui prirent dans cet ordre les
deux premières places.
L'état de l'aviateur anglais Dickson, victime de 1»
collision d'aéroplanes que nous avons relatée hier, est.
malheureusement toujours extrêmement grave. CeluÇ
de l'aviateur français Thomas, la seconde victime du
même accident, n'offre aucun danger, et on pense qu|
ce blessé sera complètement guéri dans une quinzainj
de jours.
A LA MÉMOIRE DE L'ADJUDANT HEAU
Le monument élevé à Naintré, prés de Poitiers, à 1*
mémoire de l'adjudant Reau, qui trouva la mort dans
la catastrophe du dirigeable militaire République, a et*
inauguré hier au milieu d'une affluence considérable.
Des discours ont été prononcés par M. Page, mairç
de Naintré; le préfet; M. Poulie, sénateur; le capitaine
Bois, etc. A cinq heures, un vin d'honneur a été. ofterï
à la mairie.
ÉVOLUTIONS DE DIRIGEABLES ALLEMANDS
/Dépêche de notre correspondant particulier!
Berlin, 3 octobre.
Le dirigeable Parseval-V a fait le voyage de Bitterr
feld'à Chemnitz.
Le Parseval-VI a fait, de son côté, la route aller e|
retour de Munich à Stràubing. Les deux dirigeable*
ont accompli leurs évolutions sans ennuis, malgré nxr
atterrissage forcé du Parseval VI qui pendant quelque^
instants fut pris dans un brouillard qui 1 empêchait d^
reconnaître sa route et obligea son équipage à reprett<
dre terre pour se repérer.
L'AVIATION EN RUSSIE
A l'issue d'une réunion d'aviation organisée à Sainte
Pétersbourg, sous le patronage de 1 Aéro-Club de rus?
sie, a été donné un banquet réunissant toutes les per^
sonnalités russes de l'aviation.
Les orateurs ont remercié la Douma pour avoir _laiv
cernent pourvu aux besoins des aviateurs, et les mims«
tres de la guerre et de là marine, qui permirent aux
officiers de concourir et offrirent même des prix pour
l'aviation.
On pense généralement à Saint-Pétersboir- quaijr
printemps prochain l'armée russe comptera une tren*
taine d'officiers aviateurs.
UN VOYAGE EN SPHÉRIQUE MOUVEMENTÉ
On télégraphie de Roydon (Essex) qu'un ballon sphé-:
rigue parti du Crystal Palace est tombé hier après-, «
midi près de cette ville par suite du mauvais fonction- V
nement de la soupape de sûreté. Les quatre occupants ^|
ont été grièvement blessés.
Le ballon, cubant 1,850 mètres, passa au-dessus'
de Londres à une hauteur variant de 1,500 à 2,000 mè-
tres. Au dessus de Roydon, la soupape s ouvrit et le
ballon tomba normalement de 300 mètres. Un peu plus
tard, le ballon s'élevant encore les aéronautes ouvri-
rent encore la soupape, mais cette fois, il leur fut
impossible de la refermer et le sphérique tomba.
L'un des aéronautes fut projeté par-dessus bord
pendant la chute, ec l'ancre s'étant accrochée à
un arbre, le câble qui la retenait au ballon fut trancha
net. L'aérostat s'abattit un peu plus loin. Une jeune
actrice française, Mlle Denarder, qui se trouvait dans
la nacelle, ne put être ramenée à la vie qu'après de
longs efforts. Tous les aéronautes ont été gravemen-
blessés, et l'un d'eux, M. Kerr, a l'épine dorsale contut
sionnée de telle façon qu'on désespère de le sauver.
L'ÉPREUVE D'AVIATION TRÊVES-METZ
L'épreuve allemande d'aviation qui se disputait de<
puis quelques jours sur le parcours de Trèves à Mett
a pris fin hier. L'aviateur alsacien Jeannin en est sortt
vainqueur à la suite du vol effectué par lui il y a troifc
jours et que nous avons relaté. Seul, en effet, cet avia*
teur a réussi à accomplir dans son entier le parcourt
fixé. Sa victoire lui rapporte une somme de 25,000 ip.
LA CONFÉRENCE AÉRONAUTIQUE INTERNATIONALE DE 191Ç
Nous recevons de plusieurs secrétaires et délégué*:
d'aéro-clubs étrangers afûliés à la Fédération aére*
nautique internationale, différentes demandes de ren*
seignements au sujet de la date de la prochaine con-
férence internationale de cette fédération.-
On se rappelle qu'il avait été voté au congrès tenu
en octobre 1909 à Zurich, que la conférence annuell*
do la Fédération ail Uïiwitiijac internoiionalo pour H>1#
se tiendrait en France, à Bordeaux, durant la semaine
d'aviation de Croix d'Hins, en septembre dernier.
Mais on sait que cette manifestation n'a pas été orga-
nisée.
L'Aéro-Club de France décida alors que la confé-
rence internationale aurait lieu au Havre au cours dç
meeting d'aviation du mois dernier. Mais pour dea
raisons qui n'ont pas été données, cette conférence nit
s'est pas tenue.
LA TRAVERSÉE DES PYRÉNÉES EN AÉROPLANE
{Dépêche de notre correspondant particulier)
Perpignan, 3 octobre.
L'Aéro-Club catalan, affilié à l'Aéro-Club de France,
vient de décider d'organiser, avec le concours dea
sportsmen espagnols de Catalogne, un raid aérie»
consistant en la traversée des Pyrénées dans leur
partie orientale, de Perpignan à Barcelone. La date d&
cette épreuve n'est pas encore fixée.
AUTOMOBILISME
LA COURSE DE COTE DE GAILLON
Hier se sont disputées sur la côte de Gaillon (Eure):
les épreuves automobiles qu'organise annuellemenV
notre confrère l'Auto et cette année pour la douzième
fois.
D'une façon générale d'intéressantes performances ont
été établies. Le conducteur Erle, pilotant une voiture
allemande, a battu le record de la vitesse pour cette
épreuve, escaladant la côte en 23 secondes, soit à une
vitesse de 157 kilomètres à l'heure.
La journée a été malheureusement marquée d ue
grave accident, qui a fait deux victimes. Cet accident
s'est d'ailleurs produit en dehors de l'épreuve même.
BULLETIN COMMERCIAL
La ViUette. 3 octobre. Bestiaux. Vente moyenne
sur le gros bétail, lente sur les veaux, les moutons et
les porcs. n
E è Ame- Ven- 1" 2» 3» Prix extrêmes
EspecM ngs ^ns q^_ qta. qté. viand* netlpoids vîjC
Bœufs.. 2.520 3.369 » 84 » 71 » 58 » 554. 87 » 39à» 5g
Vaches 1.068 927 » 84 » 71 » 58 » 55 » 87 » 38 » 5g
Taurx 228 i02 » 71 » 59 • 47 » 44 • 74 » 35 » 95
Veaux. 1.598 1.41711 10 1 »» » 90 » 87 1 15 » U » 7ft
Mou<°»« 21.710 16.33911 15 1 05 » 95 » 90 1 20 » 52 » TO
«“ « n98 >; «iil» S7 » 82 » 77 » 74 » 90 » 4a • 5»
Peaux de mouton selon laine. 3 25 à 7 50
92 vaches laitières vendues de 610 à 965 francs
Arrivages étrangers 1,813 moutons africains et 1»
bœufs africains. <~ •
Renvois figurant dans tes arrivages 381 boeufs, 199 va-.
ches, 39 taureaux, 96 veaux, 682 moutons, 31 porcs.
Réserves vivantes aux abattoirs le 3 octob. 848 gros
bétail, 485 veaux, 3,986 moutons.
Entrées directes depuis le dernier marché 190 gro»
t bétail, 1,693 veaux, 3,873 moutons, 860 pores.
-fef ŒILLET 'du ROY n>. £&V liS*
X.IQ'O'ESTTJSt ^fc,o JfilMf
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