Titre : La Croix de l'Aveyron : ["puis" organe hebdomadaire des intérêts religieux, agricoles et démocratiques]
Éditeur : [s.n.] (Rodez)
Date d'édition : 1913-05-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32753012m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 mai 1913 25 mai 1913
Description : 1913/05/25 (N21). 1913/05/25 (N21).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG12 Collection numérique : BIPFPIG12
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2397292p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-12949
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/04/2019
SOLENNITE DE LA FETE-DIEL.
Si* ANNEE. — N* ai
DIMANQHE, 25 MAI 1W3.
RÉDACTION & ADMINISTRATION
ABONNEMEIVT9
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Mm st Daine
Il est un objet qui depuis dix-neuf
'siècles n’a cessé die passionner la mond'e.
Nul aiujtne n'est capable di’iexciter tant
d’amour et tant d’enthousiasme ; nul au
tre aussi ne provoque tant de haine.
Cet objet, qui oseras dans la vio du
inonde une incontestable prépondérance
©t semble le diviser en deux camps, c’sst
la divine Eucharistie, sur laquelle les
solennités du Saint-Sacrement appellent
©n ce moment l’attention de tout homme
réfléchi.
Au premier abord, on s© demande com
ment cette blanche hostie, symbole si
pacifique d’union et de charité, peut fai
re naîtra en certains coeurs dos senti
ments d’aversion.
Et cependant, de même que l’Eucha
ristie produit les plus sublimes dévoue
ments elLe a le don aussi d’attiser las
baines les plus sauvages.
Sans remonter à 1’orig.ine des siècles
chrétiens, il suffit, pour s’en convaincre,
de sa rappeler les deux grands évène
ments de l’âge moderne : l’invasion du
protestantisme et la révolution française.
Les meneurs de ces deux bouleverse
ments osaient se poser, avec une effroya
ble effronterie, comme Les représentants
de la liberté.
Voyez Leur3 œuvres : ils détruisent au
dacieusement toutes le3 libertés' ; et pour
y parvenir, ils s’acharnent avec rage
contre la divine Eucharistie.
T'eûtes nos contrées portent encore
l’empreinte de la barbarie da ces démo
lisseurs.
Au XVI* siècle, à La fin du XVIII 0 , que
de ruines accumulées pour assouvir la
haine satanique qui dévorait les ennemis
du Saint-Sacrement 1
Le plus .grand crime à Leurs yeux c’é
tait de produire l’Eucharistie, en célé
brant 1a messe. En 1793 et 1794, 2.000
prêtres du Rouergue furent traqués com
me des bêtes fauves, emprisonnés, exilés,
mis à mort, uniquement parce qu’ils
avaient célébré la messe ou porté le St-
Saerement à quelque malade.
On démolissait les églises, parce qu’et-
les étalent le temple de l'Eucharistie ;
on décapitait les prêtres, parce qu’ils en
étaient les ministres.-
—O—
De nos jours, o’est également l'Eucha
ristie qui est le grand objectif des atta
ques de nos ennemis.
Depuis dix ans notre gouvernement a
mis hors la loi les religieux et las reli
gieuses voués à renseignement.
Pour quel crime ?... Arrachez le mas
que des déclamations hypocrites et per
fides de9 tyrans qui outragent ainsi les
droits Les plus sacrés du peuple et de
ta Liberté, et vou9 découvrez aussitôt le
vrai mobile de cette guerre sauvage, or
ganisée contre les meilleurs et les plus
pacifiques des citoyens de France.
Cette cause, la voici dans toute sa
réalité :
C’est que les Frères et les Sœurs in
culquent dans le cœur de l’enfance et de
la jeunesse le culte du Saint-Sacrement.
Depuis longtemps, vous n’entendez par
ler que dets projets de défense laiquo,
pour donner aux maîtres la facilité d'en
seigner dans nos écoles les doctrines ma
çonniques, en. empêchant les parents de
s’opposer à eet empoisonnement moral.
Quel est le but direct de ces projets
criminels ?
C’est de détruire dans L’àme des enfants
la croyance au dogme fondamental de la
présence réelle de Jésus dans le Saint-
Sacrement.
Parmi tous les temples, celui que pré
fère le Dieu de l'Eucharistie o’est l’âme
pure, où il règne par là fo.i.
Et les sectaires ont juré d’arracher à
l'Eucharistie le coaur de Henfance, et
c’est pour parvenir à leurs fins sacrilè
ges qu’ils veuillent dépouiller brutale
ment les parents du droit de diriger l’é
ducation de leurs enfants.
La haine de l'Eucharistie, voilà la
cause réelle de toutes les lois qui ont été
faites depuis un quart de siècles.
—o—
Et pourquoi cet acharnement contre
l’Eucharistie ?
Il est facile d’y reconnaître une fu
reur qui n’est pas de l’homme ; il y a là
manifestement l’impulsion de Satan, qui
voudrait dépouiller le monde de son
souverain bien, de son grand trésor, de
son Eucharistie.
Mais l’amour est plus fort que la haine.
Les fidèles du Saint-Sacrement savent
«pie Jésus est avec eux jusqu’à la fin des
siècles.
A mesure que redoublent les outrages
des méchants, ils se font gloire de mani
fester avec pLus d’éclat leurs sentiments
de confiance et d’amour.
Vous vous en souviendrez, hommes du
Rouergue, à l’occasion de ces solennités
eucharistiques.
Plus que jamais votre consigne est do
former un cortège d’honneur au Saint-
Sacrement, qui va parcourir dimanche
les rues de vos villes, de vos bourgs et
de vos villages.
Plus que jamais, vous aimerez à em
bellir vos chemins, à pavoiser vos de
meures pour manifester hautement vos
sentiments de religion et de fou
Plus que jamais vous vous associerez
aux chants et aux transports de l'Eglise
qui promène dans vos murs le Dieu dos
bénédictions et des grâces.
Plus que jamais, parents chrétiens,
vous promettrez à Dieu dto ne jamais li
vrer vos fils et vos filles aux nouveaux
barbares qui conspirent contre l’Eucha
ristie.
Et, vous, enfants, vous promettrez une
inviolable fidélité au Dieu do votre pre
mière communion.
Tous ensemble nous puiserons dans nos
cœurs des supplications de confiance et
d’amour pour dire à l’Eucharistie :
« Ah I restez donc avec nous ; ns quit
tez pas la France où s'est manifesté vo
tre Cœur.
*> Si les suppôts de Satan s’acharnent
contre vous, bien plus nombreuses en
core sont les âmes sincères qui vous ai
ment par dessus tout.
« Laisserez-vous disparaître cette
pieuse génération des âmes que l’on ne
poursuit que parce qu’elles vous sont
consacrées ?
» Non, Divine Eucharistie, vous ne
nous quitterez pas, parce que l'amcur est
plus fort que la haine. »
J. T.
Le beau temps sera-t-il enfin venu ? La
campagne laitière. Elle avait bien com
mencé ; çà n’a pas duré. A la Société
des Caves et des Producteurs réunis de
Roquefort.
A l’heure où j’écris ces lignes, il y a
trois fois vingt quatre heures qu’il n’a pas
plu ! Oh bonheur 1 Nous n’avions pas eu
le pareil depuis deux mois.
Il ne pleut plus, et il fait soleil ! Pas
bien chaud encore, ce soleil. Mais enfin,
les végétaux aspirent ses rayons avec dé
lices. Combien ils en avaient besoin 1
La semaine dernière fut la plus horri
ble que nous ayons subie depuis bien
longtemps. Partout, dans toute la France,
succession d’orages, de trombes, d’inon
dations dévastatrices.
Et avec cela, une tempérealure froide,
très inférieure à la moyenne thermomé
trique de la saison où nous sommes.
Si le beau temps qui règne aujourd’hui,
21 mai, peut se maintenir pendant une
période passablement longue, les dom
mages seront en partie réparés. Dieu le
veuille, car la situation agricole qui pa
raissait très favorable au début de mars
l’est assez peu en cette fin de mai.
Les troupeaux de vaches vont partir
pour l’Aubrac dès la fin de celte semainé.
Il y a une .dizaine de jours, ils y auraient
trouvé la neige. Espérons qu’elle n’y fera
pas de nouvelle apparition. L’herbe, sur
la Montagne, est naturellement un peu en
retard, à cause de l’absence jusqu’à ce
moment de toute chaleur. Sous l’influen
ce du soleil qui enfin se montre, elle
pourra pousser vite.
Le cours du fromage de Laguiole est
assez bon. Comme d’autre part bœufs, va
ches, génisses, taureaux se vendent très
cher, la présente campagne pourra être
passablement fructueuse.
Il n’en sera sans doute pas de même
en ce qui concerne la campagne de Ro
quefort. Elle avait bien débuté en décem
bre et janvier. Les troupeaux de brebis
se trouvaient généralement en bon état
au moment de l'agnelage, et les premières
semaines de la lactation donnèrent Ue
bons résultats. Elles n’étaient pas rares
les bergeries où le rendement moyen dé
passait un litre de la’t par tête et par
jour.
Puis, vinrent des séries de journées
froides, venteuses et pluvieuses. Impossi
ble de faire sortir les brebis sans les
mouiller jusqu’aux os. Et quand les toi
sons se trouvent bien imbibées, c’est pour
plusieurs jours.
Avec un pareil manteau glacé sur le
dos, les brebis donnent peu de lait. Il y
avait pas mal d’herbe dehors ; mais si on
fâchait le troupeau, il subissait mille in
tempéries ; et si on le tenait dedans, il
n'avait à manger que du foin de l’année
dernière, généralement fort médiocre.
Aussi, les rendements baissaient-ils fort
vite. Aujourd’hui, on trouve peu de pro
priétaires, ou de fermiers qui ne se plai
gnent d’une diminution importante, com
parativement à la quantité de lait qu’lis
obtenaient l’année dernière.
Si à partir de maintenant les conditions
restaient favorables jusqu’à la fin de la
campagne, le déficit pourrait être partiel
lement racheté, ou atténué ; mais en tout
état de cause il restera sensible.
Pour les possesseurs de troupeaux, cetr-
te situation aura son bon côté, en ce sens
qu’elle fera remonter peut-être le lait.
Il se paie cette année un peu moins
cher que l’année dernière, Ce qui l’a fait
baisser en 1913, c’est surtout la grande
production de 1912. De môme le faible
rendement de 1913 pourrait le faire
hausser en 1914.
— O —
Récemment a été publié le compte
rendu de l'assemblée générale des Action
naires de la Société des Caves et des
Producteurs réunis de Roquefort, as
semblée tenue le 3 mai 1913. Nous lisons
dans ce document :
« En 1913, les prix de vente (du fro
mage) très rémunérateurs au début de la
campagne, sont rapidement retombés au
taux normal où ils étaient avant l’année
1911 ; les prix très élevés des laits-, la
production très abondante de la ma
tière première non seulement pour le Ro
quefort, mais pour tous les autres froma
ges ont amené une telle quantité de mar
chandise sur tous les marchés que nous
avons dû baisser très rapidement le prix
do vente.
« La même cause a empêché de les re
lever comme nous l’aurions désiré en fin
d'année. La cherté du Roquefort en 1911
en a aussi détourné le consommateur
pendant un certain temps, ce qui explique
le stock anormal de marchandise qui a
dû être passé en inventaire... »
Dans un autre passage de Ce rapport, il
est dit : « Au 28 février 1913, il restait à
vendre une quantité de fromage assez
importante de la campagne 1912, ce qui
semblerait indiquer qui! serait prudent
de ne pas trop pousser à la production,
du moins tant qu’on n’aura pas trouvé de
nouveaux débouchés pour augmenter la
consommation. » -■'*
Au sujet des deux citations qui précè
dent, chacun pourra faire les observa
tions suivantes :
Il est constaté que la cherté extrême
du Roquefort en 1911 « en a détourné le
consommateur pendant un certain
temps ».
C’est le cas de dire : llabemus confitcn-
tevi deum. La Société reconnaît qu’à un
moment donné elle a poussé trop haut le
prix du fromage ; car on ne peut admet
tre que ce soit le consommateur qui do
son seul grc, par plaisir, ait fait monter
le fromage à ces limites extrêmes. Espé
rons que la Société ne retombera pas à
l’avenir dans cette faute.
En ce qui concerne l'avis de « ne pas
trop pousser à la production », tant qu'on
n’aura pas trouvé de nouveaux débou
chés, les producteurs de lait, dans l’Avey
ron, ne manqueront pas de le juger très
sensé.
Aussi demanderont-ils plus que jamais
à la Société des Caves de n’aller pas créer
des fromagères daiN. les départements py
rénéens, ou plus loin, et de s’approvision
ner dans l’Aveyron et dans les cantons
voisins des départements limitrophes.
Le résultat de l’exercice 1912, pour (a
Société des Caves, en somme, n’a pas été
brillant. Les bénéfices ne sont, en chif
fres ronds, que de 456.000 francs. Ils se
trouvent inférieurs de 1.678.000 francs
aux bénéfices de 1911.
Le dividende revenant à chaque action
serait de 11 fr. 05 pour les actions nomi
natives, et de 9.73 pour les actions au
porteur.
Afin d'augmenter un peu ce dividende,
bien faible comparativement à ceux des
exercices précédents, on a opéré sur le
capital ou les intérêts de la Réserve de
Prévoyance un. prélèvement qui a permis
de le porter à 18 fr. par action, sous oe-
duction des impôts.
Que nous sommes loin du dividende de
1912 !
G. DF LA LUZEFXE.
LE SENAT ET LE BUDGET. — LA QUES
TION DES JEUX ET LES CONTRADIC
TIONS DE LA CHAMBRE. — LE
MAINTIEN DE LA CLASSE SOUS
LES DRAPEAUX. — DEPLORA
BLES INCIDENTS MILITAI
RES. — LES VRAIS RES
PONSABLES
—o—
Revenue, frais et dispos, de leur.» va
cances de Pâques et de Pentecôte, Séna
teurs et députés semblent s’être remis au
travail avec une nouvelle ardeur.
Est-ce à dire que ce travail sera ut'le
au pays ?... Ou va en juger.
—o—
Le Sénat vota à la vapaur le
budget de 1913.
A tout seigneur, tout honneur ! Par
lons d’abord du Sénat :
Il est maintenant attelé, d’un façon
très sérieuse, à ta discussion du budget
de 1913.
Quand je dis « d’une façon très sérieu
se .» c’est peut-être une formule qui ne
l’est pas beaucoup, sérieuse, car, en une
seule séance, jeudi dernier, le Sénat a
voté quatre budgets : ceux diu travail, des
Services pénitentiaires, des Travaux pu
blics et d)u Commerce.
C’est un record ou je ne m’y connais
pas...
Vendredi, ce fut le tour du budget de
l'Agriculture dont 26 chapitres furent
adoptés.
Actuellement, c’est le budget'de la Ma
rine qui occupe nos sénateurs ; mais ils
ne s’y arrêteront probablement pas Long
temps...
Et pourtant notre situation budgétaire
mériterait bien qu’on l’examine d’un peu
plus près.
De l’aveu même diu rapporteur général,
M. A-'mond, sénateur radical de Seine-et-
Oise, cette situation est des plu» inquié
tantes.
Le déficit dépasse 500 millions, et dans
ce total, ne figure pas le chiffre officiel
des dépenses nécessitées par le maintien
de la classe sou» les drapeaux.
En réalité, te déficit atteint un mil
liard ; ce qui n’empôche pas le ministre
dos Finances d’affirmer que le budget est
en équilibre.
Evidemment, il est en équilibre, mais
simplement à l’aide d’un trompe-l’œil
qui consiste, sur le papier, à majorer les
recettes et à diminuer les dépenses.
Malheuresement, quand il faut payer,
les contribuables ne savent que trop ce
qu’il faut penser de semblables procédés.
La discussion de la loi sur les
jeux a donné lieu, à la Chain,
bre, à plusieurs incidents.
Nos Lecteurs se souviennent, sans dou
te, que, dans notre dernièire « Semaine »
nous félicitions la Chambre d’avoir pris
en considération un amendement de M.
Pieu supprimant les j©ux dans les cer
cles et casinos des stations balnéaires et
climatériques.
Mais, dès le lendemain, dans l’Union
Catholique, nous étions obligé de retirer
nos féliciations, car, après un long dé
bat, la Chambre, revenant sur son vote
précédent, avait repoussé au fond l’a
mendement de M. Piou.
Que s’est-il passé entre les deux vo
tes ?... Il serait intéressant de le savoir,
mais il est indiscret de le demander.
Et, pourtant, à la tribune, les faits tes
plus graves ont été portés, notamment
par M. Georges Berry, au sujet du ca
sino d’Enghien.
On a bien essayé, depuis lors, tendre que le document sur lequel M.
Berry avait appuyé son argumentation,
était apocryphe, nul n’a pu affirmer que
son contenu n’était pas exact.
Et, lorsque M. Georges Berry a de
mandé à ses collègues de nommer une
Commission d’enquête pour faire la lu
mière, toute la lumière, la Chambre s’v
est refusée.
Elle a eu peur de la lumière, parce que,
diteon, un trop grand nombre de ses
membres, compromis dans une sale his
toire, en auraient souffert
Reconnaissons pourtant qu’elle a fait
un assez méritoire effort pour porter le
fer rouge dans la plaie en interdisant
l’ouverture de casinos où l’on joue dans
un rayon die 100 kilomètres autour de
Paris.
C’est toujours çà !...
—o—
A une grosse majorité, la
Chambre a approuvé le main
tien de la classe sous les
drapeaux.
On sait que, dans son discours Se
Caon, M. Barthou avait fait part de l’in
tention du Gouvernement do maintenir
sous les drapeaux la classe qui devait
ôtre libérée le 1" octobre prochain.
Un député radical-socialiste, M. Dura-
four, avait aussitôt déclaré qu’ ; I inter
pellerait le Minisire sur cette décision.
Cette interpellation a été discutée jeu
di dernier.
«'■Elle a permis à M. Barthou da faire
une nouvelle déclaration, très nette et
très franche, dans ’aquelle il a affirmé le
droit du Gouvernement d’agir de La sorte
en même temps que l’impérieuse néces
sité de la mesure prise.
Cette déclaration a été approuvée p3r
322 députés contre 155.
j Ces derniers comprennent tous les so
cialistes et des radicaux et radicaux-
socialistes qui ont eu peur de déplaire à
uu certain nombre de leurs électeurs en
approuvant une mesure de laquelle peut
pourtant dépendre l’avenir de la Patrie.
I est bien à craindre que ceux-’à aient
fait un faux calcul et que le peuple de
France ne leur pardonne pas facilement,
au contraire, d’avoir consenti à désar
mer devant un ennemi qui, lui, ne cesse
pas d’augmenter scs effectifs et ses ar
mements.
« Candidats da la Guerre », o’est ainsi
qu M. Millevoye, dans la Patrie, qualifie
ces députés.
Le nom est bien trouvé et il faut qiu’il
reste accolé à tous ceux qui, pour de mi
sérables préoccupations personnelles, ne
craignent pas de sacrifier l’intérêt na
tional.
Comme le dit très bien la Libre Parole,
le bon sens français perce l’hypocrisie
'des arguments de ces politiciens et fixe
les choses telles qu’elles sont :
Doux ans, c’est la guerre.
Trois ans, c’est la paix.
—o—
Les excitations des pacifistes
et des antimilitaristes por
tent leurs fruits jusque dans
les casernes.
Au nombre des politiciens radicaux
qui font passer leurs intérêts personnels
avant les grands intérêts du pays, il faut
compter un certain nombre d’anctens
Ministres qui voudraient bien le redeve
nir et pécher en eau trouble leur nou
veau maroquin.
Tels sent M*M. Caillaux, Doumergue,
René Renoult, etc., etc.
Ceux-là, dimanche dernier, au banquet
du parti radical et radical-socialiste,
n’ont pas craint de s’élever contre les
projets militaires du Gouvernement et
de déclarer ainsi, sur ce terrain, ta guer
re à co dernier.
Ce faisant, ils donnent la main aux pi
res ennemis de la Patrie, aux membres
do la G. G. T. et à tous les pacifistes et
antimilitaristes qui gravitent auteur du
citoyen Jaurès.
Le plus triste de cette lamentable his
toire, c’est que leurs déclamations et
leurs excitations trouvent déjà on écho
jusquo dans nos régiments français.
Dimanche, tandis que M. Caillaux pa»-
latt, un spectacle écœurant se produi
sait à Tout, à 30 kilomètres de la fron
tière.
. Là, plusieurs centaines de soldats se
livraient à une manifestation publique
contre ta lof de trois ans et le maintien
de la classe sous tes drapeaux ; 's chant
de l’Internationale était enntonné et des
officiers étaient hués et bousculés.
Lo lendemain, c’est enoore plus prè3 du
poteau frontière, c’sst à Belfort que de
paroils incidents se sont produits ; puis,
o’est à Parte, à la caserne de Reuilly...
demain, héla» I ce sera...
Souhaitons que ce mouvement contre
lequel la Nation tout entière s’élève et
proteste, s'arrête là....
Mais quelle terrible responsabilité pèse
sur ceux qui l’ont provoqué 1
« La vérité, écrit aujourd’hui le com
mandant Driant, il ne faut pas craindre
de le dire, c'est que nous sommes encore
sous l'influence do l'intoxication qui de
puis douze ans empoisouuo l'armée: c'est
que le meilleur régiment n’est pas, aux
yeux do certains généraux des nouvelles
couches, celui dont l'Aine, dont l'esprit
de corps a été cultivé avant tout, mais
celui qui jatte le plus de poudre aux
yeux par ses manœuvres savantes et -ses
conférences aux multiple» sujets. On no
s’adresse pas assez au cœur du soldat., et
c’était à ce cœur qu’il fallait parler,
quand la menace allemande s'ost révélés,
obligeant le pays au sacrifice d’uns troi
sième année de service. Dos comman
dants de bataillons, de compagnies, qui
auraient dit à leurs hommes : « Aimez-
vous mieux faire trois ans avec le képi
rouge que deux ans avec le casque à
pointe ? » et qui leur aurait prouvé que
là est toute la question du service de
trois ans, n’auraient jamais vu se pro
duire parmi eux un scandale au os' dou
loureux. »
D’un autro côté, nous trouvons dans
un journal de Bordeaux cette sage et
opportune réflexion :
« Dans l’incident de Toul, il y a un
avertissement. Il devient de plus en plus
certain que des civils sont arrivés à
Toul pouïr souffler l'esprit d’indiscipline.
Ces messagers de la révolte, ceux qui les
ont envoyés, sont les instruments des
agitateurs antimilitaristes et antipa
triotes.
» Ce sont à coup sûr les adversaires
da la loi de trois ans et ces adversaires
sont prêts à tout, ils viennent de le
prouver, pour ompêcher d'aboul.ir une
réforme indispensable au salut de la pa
trie.
» Sans tarder, le gouvernement doit
prendre les mesures qui s’imposent pour
réprimer l'indiscipline à ses débuis, e-
charcher et punir les coupables, surtout
les commis-voyageurs en antipatriotis-
cm.
» II doit enfin faire surveiller de près
lc3 agitai ours qui auraient l’intention
de les imiter, afin de les mettra dans
l’impossibilité de nuire aux esprits fai
bles et surtout à ta sécurité nationale. »
Le Gouvernement entendra-t-il cet
avertissement ?... Souhaitons-le ; et sou
haitons aussi que certains politiciens
comprennent combien méprisable est
leur conduite nettement antipatriotique 1
Louis SERIN.
La Sumaine à l’Etranger
LA PAIX DANS LES BALKANS
On négocie toujours à Londres pour ar
river au traité de paix définitif enlre les
puissances Balkaniques et la Turquie et,
plus on négocie, plus les difficultés sem
blent devoir surgir nombreuses sous les
pas des diplomates.
Les Serbes et les Bulgares sont dans
les plus mauvais termes et no peuvent
s’entendre au sujet des territoires con
quis en Macédoine. On a craint à certains
moments un conflit armé ; il parait au
jourd’hui plus probable que le différend
sera réglé par un arbitrage do la Russie.
Mais si la Russie no se hâte, l’impatience
de la Bulgarie pourrait bien amener de
nouvelles complication». On prête à cette
puissance l’intention do demander à la
conférence des ambassadeurs la consti
tution d’un Etat de Macédoine Autonome.
Co serait porter un coup direct à la
Serbie et à la Grèce.
Une importante réunion des plénipo
tentiaires devait avoir lieu lundi à Lon
dres, au cours de laquelle le statut do
l'Albanie devait être discuté. Les délé
gués se trouvaient très nombreux, mais
certains d’entre eux, notamment les Ser
bes et les Grecs n'étaient pas munis des
pouvoirs nécessaires pour signer les pré
liminaires de paix.
Pourquoi ? On émet à ce sujet l'opinion
suivante : Tant que les préliminaires de
paix ne sont point définitivement conclus,
la Bulgarie est obligée de maintenir ses
troupes sur le front do Tchataldja ce qui,
au cas ou un conflit armé viendrait à
éclater entre les alliés diminuerait autant
éclater entro les alliés diminuerait d’au
tant les armées qu’elle pourrait mettre en
ligne.
Non seulement les alliés sont en guerro
avec la Turquie, non seulement ils sont
entre eux dans fin état bien voisin do la
guerre, mate certains parmi eux sont en
conflit avec certaines des puissances. En
tre la Grèce et l’Italie, la question dns
frontières du sud de l’Albanie, et celle des
îles do mer Egée sont à l'état de crise ai
gue, et l’Italie ne voit pas sans quelque
dépit la France se montrer assez favora
ble à la Grèce. La presse Italienne ma
nifeste son irritation contre nous avec
grande amertume.
L’Autriche et l’Italie se défiaient tou
jours grapdement l’une de l’autre au su
jet de l’Albanie et envoient chacune un
vaisseau devant Durazzo.
Essad Pacha leur donne à toutes deux
beaucoup de tablature. II montre fort peu
de déférence à l’égard du gouvernement
provisoire, a cherché à se faire conférer
une sorte de Dictature et voudrait faire
de Kroja la capitale du nouveau royau
me. On craint de sa part et de celle des
troupes qui sont sous ses o'’' 1 -'-" et qui
lui sont demeurés fidèles, quelque coup
de force qui pourrait remettre eu ques
tion tout ce qui concerne l’Albanie.
On continue à Vienne à considérer la
situation Européenne comme n’étant pas
complètement éclaircie.
L’Autriche démobilise, mais très lente
ment. Elle a cependant renvoyé dans
leurs foyers une cinquantaine de millo
réservistes ; mais elle aurait affirme-
t-on comblé par de nouveaux appels, les
vides laissés par les hommes qui ont reçu
leur congé.
L'OCCUPATION DE SCUTARI
G est le 14 mai, vers 2 heures du soir
que le détachement international à la
tète duquel se trouvait l’amiral anglais
Burney est entré dans Scutari.
Le général monténégrin Betchir a fait
la remise de la place non sans faire en
tendre quelques paroles deo Hère et noble
proteslaiton à l’encontre des procédés de
l’Europe à l’égard de son pays.
Il a mis sous la sauvegarde des puis
sances les tombeaux de ses compatriotes
qui ont trouvé la mort sous les remparts
de la ville.
L'évacuation a eu lieu dans un ordre
parfait.
NEGOCIATIONS ANGLO-TURQUES
Un accord est actuellement négocié en
tre l’Angleterro et la Turquie au sujet
du golfe Persique. L'Angleterre reconnaît
la suzeraineté de la Porte sur la ville de
Koweït, au fond du golfe Persique, mais
so fait reconnaître le droit d’assurer le
bon fonctionnement des phares et la po
lice du Golfe. Sous prétexte de sauvegar
der l’autonomie du Cheik de Koweït, n
demeure convenu que le chemin de fer
de Bagdad devra avoir son point terminus
à Bassorah et no pourra être continué
jusqu’à Koweit.
L’Angleterre so ménage des garanties
contre des tarifs différentiels qui pour
raient être établit sur la ligne de Bagdad.
L'annonce de ces pourparlers, cause en
Allemagne quelque inquiétude : le mon-
do diplomatique est en éveil.
AUTRICHE ET TURQUIE
L'Autriche s'est annexée purement et
simplement l'tle turque d'Ada Kaleh, on
face d’Orsova, sur le Danube. Celto mis
sion avait été confiée au chef de la police
/tfiu comté de Krassow — Szœveny (Hon
grie), qui y a débarqué au nom de .son
souverain.
Lo gouverneur Turc a refusé de si
gner lo procès-verbal d'annexion, et a im
médiatement informé la Porte. Il a quitté
l’He partant pour une destination incon
nue.
Ainsi s'effrite peu à peu la puissance
Turque qui après avoir fait trembler
l’Europe aura toutes les peines du mor.de
à so maintenir môme en Asie.
LES MOINES DU MONT ATH0S
On prête aux moines du mont Athos
l'intention d'envoyer à Athènes la cou
ronne impériale ei le costume qui appar
tinrent aux empereurs de Byzance Jean
Tsimiski et Nicéphore Phocas, pour les
faire servir au couronnement du roi
Constantin.
Ces précieuses reliques historiques sont
conservées dans lo grand monastère de
Lavra.
Le costume impérial, qui est en or bat
tu, pèse dix-huit okes (l'oke vaut I kil,
283). La couronne est enrichie de pierres
précieuses.
Il est probablo que cette couronne de
viendra désormais celle des rois de Grèce.
EN TRIP0LITAINE
Lo Général Italien Mombretti a tenté ls
16 mai une reconnaissance contro le
camp arabe de d’Ettangi, près de Derna
Les troupes Italiennes enlevèrent d’a
bord les hauteurs fortement retranchée*
do Sidi Garba et de Iles el Ain.
Un retour offensif des arabes mit fort
en danger le9 soldats italiens qui furent
secourus à temps par leurs réserves. Ilr
parvinrent à repousser l'ennemi et ren
trèrent à Derna avec 79 tués dont 7 of
ficiers, 279 blessés dont 9 officiers. Le»
pertes des Arabes sont, dit-on, très con
sidérables.
Le lendemain un nouveau combat s’est
terminé à l'avantage des Italiens.
Malgré tout, les progrès de l’Italie on
Tripolitaino marchent avec une lenteur
excessive et ne paraissent guère plus
avancés qu’au lendemain du débarque
ment. . .... ,
De toutes leurs entreprises militaires,
il résulte que si les Italiens 9ont do bons
artilleurs, de passables marins, ils sont,
somme toute, do tristes guerriers.
ETATS-UNIS ET JAPON
On craint une guerre entre les Etals-
Unis et lo Japon.
Des lois récentes interdisant aux etran
gers non naturalisés d’acquérir des tor-
res en Californie. D’autre part, la natu
ralisation n’est pas accordéo aux indivi
dus d’origino asiatique.
Cette interdiction a blessé au vif 1 or
gueil Japonais. D’autre part, les popula
tions californiennes insistent fortement
auprès du gouvernement de3 Etats-Unis
pour qu’il ne soit même pas permis aux
japonais de prendre des terres à bail.
La situation est extrêmement tendue,
bien que les deux gouvernements Tassent
leur possible pour trouver mm mlutîon
pacifique au conflit.
Pareille bonne volonté ne se trouve pas
dans le peuple des deux nations.
De là le danger.
A. V.
4 Petite Gazette
Le franc-maçon saboteur
Nos lecteurs savent comment le franc-
maçon Rabier, maire d’Orléans, a saboté,
cette année, les fêtes die Jeanno dAro.
Ce singulier magistrat a signifié à l’évê
que d’Orléans, Mgr Touchet, qu’on ac
cepterait sa présence et colle du clergé
mate à cinquante pas derrière le cortège
civil. Cela gênait, parait-il, oes messieurs
de la Loge de sentir trop près d’eux les
soutanes ecclésiastiques.
Pourquoi n’a-t-on pas offert de leur
remettre une sonnette comme aux lé-
Si* ANNEE. — N* ai
DIMANQHE, 25 MAI 1W3.
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6flC|dk|1»« 4a«U* I4£T«M|.
Mm st Daine
Il est un objet qui depuis dix-neuf
'siècles n’a cessé die passionner la mond'e.
Nul aiujtne n'est capable di’iexciter tant
d’amour et tant d’enthousiasme ; nul au
tre aussi ne provoque tant de haine.
Cet objet, qui oseras dans la vio du
inonde une incontestable prépondérance
©t semble le diviser en deux camps, c’sst
la divine Eucharistie, sur laquelle les
solennités du Saint-Sacrement appellent
©n ce moment l’attention de tout homme
réfléchi.
Au premier abord, on s© demande com
ment cette blanche hostie, symbole si
pacifique d’union et de charité, peut fai
re naîtra en certains coeurs dos senti
ments d’aversion.
Et cependant, de même que l’Eucha
ristie produit les plus sublimes dévoue
ments elLe a le don aussi d’attiser las
baines les plus sauvages.
Sans remonter à 1’orig.ine des siècles
chrétiens, il suffit, pour s’en convaincre,
de sa rappeler les deux grands évène
ments de l’âge moderne : l’invasion du
protestantisme et la révolution française.
Les meneurs de ces deux bouleverse
ments osaient se poser, avec une effroya
ble effronterie, comme Les représentants
de la liberté.
Voyez Leur3 œuvres : ils détruisent au
dacieusement toutes le3 libertés' ; et pour
y parvenir, ils s’acharnent avec rage
contre la divine Eucharistie.
T'eûtes nos contrées portent encore
l’empreinte de la barbarie da ces démo
lisseurs.
Au XVI* siècle, à La fin du XVIII 0 , que
de ruines accumulées pour assouvir la
haine satanique qui dévorait les ennemis
du Saint-Sacrement 1
Le plus .grand crime à Leurs yeux c’é
tait de produire l’Eucharistie, en célé
brant 1a messe. En 1793 et 1794, 2.000
prêtres du Rouergue furent traqués com
me des bêtes fauves, emprisonnés, exilés,
mis à mort, uniquement parce qu’ils
avaient célébré la messe ou porté le St-
Saerement à quelque malade.
On démolissait les églises, parce qu’et-
les étalent le temple de l'Eucharistie ;
on décapitait les prêtres, parce qu’ils en
étaient les ministres.-
—O—
De nos jours, o’est également l'Eucha
ristie qui est le grand objectif des atta
ques de nos ennemis.
Depuis dix ans notre gouvernement a
mis hors la loi les religieux et las reli
gieuses voués à renseignement.
Pour quel crime ?... Arrachez le mas
que des déclamations hypocrites et per
fides de9 tyrans qui outragent ainsi les
droits Les plus sacrés du peuple et de
ta Liberté, et vou9 découvrez aussitôt le
vrai mobile de cette guerre sauvage, or
ganisée contre les meilleurs et les plus
pacifiques des citoyens de France.
Cette cause, la voici dans toute sa
réalité :
C’est que les Frères et les Sœurs in
culquent dans le cœur de l’enfance et de
la jeunesse le culte du Saint-Sacrement.
Depuis longtemps, vous n’entendez par
ler que dets projets de défense laiquo,
pour donner aux maîtres la facilité d'en
seigner dans nos écoles les doctrines ma
çonniques, en. empêchant les parents de
s’opposer à eet empoisonnement moral.
Quel est le but direct de ces projets
criminels ?
C’est de détruire dans L’àme des enfants
la croyance au dogme fondamental de la
présence réelle de Jésus dans le Saint-
Sacrement.
Parmi tous les temples, celui que pré
fère le Dieu de l'Eucharistie o’est l’âme
pure, où il règne par là fo.i.
Et les sectaires ont juré d’arracher à
l'Eucharistie le coaur de Henfance, et
c’est pour parvenir à leurs fins sacrilè
ges qu’ils veuillent dépouiller brutale
ment les parents du droit de diriger l’é
ducation de leurs enfants.
La haine de l'Eucharistie, voilà la
cause réelle de toutes les lois qui ont été
faites depuis un quart de siècles.
—o—
Et pourquoi cet acharnement contre
l’Eucharistie ?
Il est facile d’y reconnaître une fu
reur qui n’est pas de l’homme ; il y a là
manifestement l’impulsion de Satan, qui
voudrait dépouiller le monde de son
souverain bien, de son grand trésor, de
son Eucharistie.
Mais l’amour est plus fort que la haine.
Les fidèles du Saint-Sacrement savent
«pie Jésus est avec eux jusqu’à la fin des
siècles.
A mesure que redoublent les outrages
des méchants, ils se font gloire de mani
fester avec pLus d’éclat leurs sentiments
de confiance et d’amour.
Vous vous en souviendrez, hommes du
Rouergue, à l’occasion de ces solennités
eucharistiques.
Plus que jamais votre consigne est do
former un cortège d’honneur au Saint-
Sacrement, qui va parcourir dimanche
les rues de vos villes, de vos bourgs et
de vos villages.
Plus que jamais, vous aimerez à em
bellir vos chemins, à pavoiser vos de
meures pour manifester hautement vos
sentiments de religion et de fou
Plus que jamais vous vous associerez
aux chants et aux transports de l'Eglise
qui promène dans vos murs le Dieu dos
bénédictions et des grâces.
Plus que jamais, parents chrétiens,
vous promettrez à Dieu dto ne jamais li
vrer vos fils et vos filles aux nouveaux
barbares qui conspirent contre l’Eucha
ristie.
Et, vous, enfants, vous promettrez une
inviolable fidélité au Dieu do votre pre
mière communion.
Tous ensemble nous puiserons dans nos
cœurs des supplications de confiance et
d’amour pour dire à l’Eucharistie :
« Ah I restez donc avec nous ; ns quit
tez pas la France où s'est manifesté vo
tre Cœur.
*> Si les suppôts de Satan s’acharnent
contre vous, bien plus nombreuses en
core sont les âmes sincères qui vous ai
ment par dessus tout.
« Laisserez-vous disparaître cette
pieuse génération des âmes que l’on ne
poursuit que parce qu’elles vous sont
consacrées ?
» Non, Divine Eucharistie, vous ne
nous quitterez pas, parce que l'amcur est
plus fort que la haine. »
J. T.
Le beau temps sera-t-il enfin venu ? La
campagne laitière. Elle avait bien com
mencé ; çà n’a pas duré. A la Société
des Caves et des Producteurs réunis de
Roquefort.
A l’heure où j’écris ces lignes, il y a
trois fois vingt quatre heures qu’il n’a pas
plu ! Oh bonheur 1 Nous n’avions pas eu
le pareil depuis deux mois.
Il ne pleut plus, et il fait soleil ! Pas
bien chaud encore, ce soleil. Mais enfin,
les végétaux aspirent ses rayons avec dé
lices. Combien ils en avaient besoin 1
La semaine dernière fut la plus horri
ble que nous ayons subie depuis bien
longtemps. Partout, dans toute la France,
succession d’orages, de trombes, d’inon
dations dévastatrices.
Et avec cela, une tempérealure froide,
très inférieure à la moyenne thermomé
trique de la saison où nous sommes.
Si le beau temps qui règne aujourd’hui,
21 mai, peut se maintenir pendant une
période passablement longue, les dom
mages seront en partie réparés. Dieu le
veuille, car la situation agricole qui pa
raissait très favorable au début de mars
l’est assez peu en cette fin de mai.
Les troupeaux de vaches vont partir
pour l’Aubrac dès la fin de celte semainé.
Il y a une .dizaine de jours, ils y auraient
trouvé la neige. Espérons qu’elle n’y fera
pas de nouvelle apparition. L’herbe, sur
la Montagne, est naturellement un peu en
retard, à cause de l’absence jusqu’à ce
moment de toute chaleur. Sous l’influen
ce du soleil qui enfin se montre, elle
pourra pousser vite.
Le cours du fromage de Laguiole est
assez bon. Comme d’autre part bœufs, va
ches, génisses, taureaux se vendent très
cher, la présente campagne pourra être
passablement fructueuse.
Il n’en sera sans doute pas de même
en ce qui concerne la campagne de Ro
quefort. Elle avait bien débuté en décem
bre et janvier. Les troupeaux de brebis
se trouvaient généralement en bon état
au moment de l'agnelage, et les premières
semaines de la lactation donnèrent Ue
bons résultats. Elles n’étaient pas rares
les bergeries où le rendement moyen dé
passait un litre de la’t par tête et par
jour.
Puis, vinrent des séries de journées
froides, venteuses et pluvieuses. Impossi
ble de faire sortir les brebis sans les
mouiller jusqu’aux os. Et quand les toi
sons se trouvent bien imbibées, c’est pour
plusieurs jours.
Avec un pareil manteau glacé sur le
dos, les brebis donnent peu de lait. Il y
avait pas mal d’herbe dehors ; mais si on
fâchait le troupeau, il subissait mille in
tempéries ; et si on le tenait dedans, il
n'avait à manger que du foin de l’année
dernière, généralement fort médiocre.
Aussi, les rendements baissaient-ils fort
vite. Aujourd’hui, on trouve peu de pro
priétaires, ou de fermiers qui ne se plai
gnent d’une diminution importante, com
parativement à la quantité de lait qu’lis
obtenaient l’année dernière.
Si à partir de maintenant les conditions
restaient favorables jusqu’à la fin de la
campagne, le déficit pourrait être partiel
lement racheté, ou atténué ; mais en tout
état de cause il restera sensible.
Pour les possesseurs de troupeaux, cetr-
te situation aura son bon côté, en ce sens
qu’elle fera remonter peut-être le lait.
Il se paie cette année un peu moins
cher que l’année dernière, Ce qui l’a fait
baisser en 1913, c’est surtout la grande
production de 1912. De môme le faible
rendement de 1913 pourrait le faire
hausser en 1914.
— O —
Récemment a été publié le compte
rendu de l'assemblée générale des Action
naires de la Société des Caves et des
Producteurs réunis de Roquefort, as
semblée tenue le 3 mai 1913. Nous lisons
dans ce document :
« En 1913, les prix de vente (du fro
mage) très rémunérateurs au début de la
campagne, sont rapidement retombés au
taux normal où ils étaient avant l’année
1911 ; les prix très élevés des laits-, la
production très abondante de la ma
tière première non seulement pour le Ro
quefort, mais pour tous les autres froma
ges ont amené une telle quantité de mar
chandise sur tous les marchés que nous
avons dû baisser très rapidement le prix
do vente.
« La même cause a empêché de les re
lever comme nous l’aurions désiré en fin
d'année. La cherté du Roquefort en 1911
en a aussi détourné le consommateur
pendant un certain temps, ce qui explique
le stock anormal de marchandise qui a
dû être passé en inventaire... »
Dans un autre passage de Ce rapport, il
est dit : « Au 28 février 1913, il restait à
vendre une quantité de fromage assez
importante de la campagne 1912, ce qui
semblerait indiquer qui! serait prudent
de ne pas trop pousser à la production,
du moins tant qu’on n’aura pas trouvé de
nouveaux débouchés pour augmenter la
consommation. » -■'*
Au sujet des deux citations qui précè
dent, chacun pourra faire les observa
tions suivantes :
Il est constaté que la cherté extrême
du Roquefort en 1911 « en a détourné le
consommateur pendant un certain
temps ».
C’est le cas de dire : llabemus confitcn-
tevi deum. La Société reconnaît qu’à un
moment donné elle a poussé trop haut le
prix du fromage ; car on ne peut admet
tre que ce soit le consommateur qui do
son seul grc, par plaisir, ait fait monter
le fromage à ces limites extrêmes. Espé
rons que la Société ne retombera pas à
l’avenir dans cette faute.
En ce qui concerne l'avis de « ne pas
trop pousser à la production », tant qu'on
n’aura pas trouvé de nouveaux débou
chés, les producteurs de lait, dans l’Avey
ron, ne manqueront pas de le juger très
sensé.
Aussi demanderont-ils plus que jamais
à la Société des Caves de n’aller pas créer
des fromagères daiN. les départements py
rénéens, ou plus loin, et de s’approvision
ner dans l’Aveyron et dans les cantons
voisins des départements limitrophes.
Le résultat de l’exercice 1912, pour (a
Société des Caves, en somme, n’a pas été
brillant. Les bénéfices ne sont, en chif
fres ronds, que de 456.000 francs. Ils se
trouvent inférieurs de 1.678.000 francs
aux bénéfices de 1911.
Le dividende revenant à chaque action
serait de 11 fr. 05 pour les actions nomi
natives, et de 9.73 pour les actions au
porteur.
Afin d'augmenter un peu ce dividende,
bien faible comparativement à ceux des
exercices précédents, on a opéré sur le
capital ou les intérêts de la Réserve de
Prévoyance un. prélèvement qui a permis
de le porter à 18 fr. par action, sous oe-
duction des impôts.
Que nous sommes loin du dividende de
1912 !
G. DF LA LUZEFXE.
LE SENAT ET LE BUDGET. — LA QUES
TION DES JEUX ET LES CONTRADIC
TIONS DE LA CHAMBRE. — LE
MAINTIEN DE LA CLASSE SOUS
LES DRAPEAUX. — DEPLORA
BLES INCIDENTS MILITAI
RES. — LES VRAIS RES
PONSABLES
—o—
Revenue, frais et dispos, de leur.» va
cances de Pâques et de Pentecôte, Séna
teurs et députés semblent s’être remis au
travail avec une nouvelle ardeur.
Est-ce à dire que ce travail sera ut'le
au pays ?... Ou va en juger.
—o—
Le Sénat vota à la vapaur le
budget de 1913.
A tout seigneur, tout honneur ! Par
lons d’abord du Sénat :
Il est maintenant attelé, d’un façon
très sérieuse, à ta discussion du budget
de 1913.
Quand je dis « d’une façon très sérieu
se .» c’est peut-être une formule qui ne
l’est pas beaucoup, sérieuse, car, en une
seule séance, jeudi dernier, le Sénat a
voté quatre budgets : ceux diu travail, des
Services pénitentiaires, des Travaux pu
blics et d)u Commerce.
C’est un record ou je ne m’y connais
pas...
Vendredi, ce fut le tour du budget de
l'Agriculture dont 26 chapitres furent
adoptés.
Actuellement, c’est le budget'de la Ma
rine qui occupe nos sénateurs ; mais ils
ne s’y arrêteront probablement pas Long
temps...
Et pourtant notre situation budgétaire
mériterait bien qu’on l’examine d’un peu
plus près.
De l’aveu même diu rapporteur général,
M. A-'mond, sénateur radical de Seine-et-
Oise, cette situation est des plu» inquié
tantes.
Le déficit dépasse 500 millions, et dans
ce total, ne figure pas le chiffre officiel
des dépenses nécessitées par le maintien
de la classe sou» les drapeaux.
En réalité, te déficit atteint un mil
liard ; ce qui n’empôche pas le ministre
dos Finances d’affirmer que le budget est
en équilibre.
Evidemment, il est en équilibre, mais
simplement à l’aide d’un trompe-l’œil
qui consiste, sur le papier, à majorer les
recettes et à diminuer les dépenses.
Malheuresement, quand il faut payer,
les contribuables ne savent que trop ce
qu’il faut penser de semblables procédés.
La discussion de la loi sur les
jeux a donné lieu, à la Chain,
bre, à plusieurs incidents.
Nos Lecteurs se souviennent, sans dou
te, que, dans notre dernièire « Semaine »
nous félicitions la Chambre d’avoir pris
en considération un amendement de M.
Pieu supprimant les j©ux dans les cer
cles et casinos des stations balnéaires et
climatériques.
Mais, dès le lendemain, dans l’Union
Catholique, nous étions obligé de retirer
nos féliciations, car, après un long dé
bat, la Chambre, revenant sur son vote
précédent, avait repoussé au fond l’a
mendement de M. Piou.
Que s’est-il passé entre les deux vo
tes ?... Il serait intéressant de le savoir,
mais il est indiscret de le demander.
Et, pourtant, à la tribune, les faits tes
plus graves ont été portés, notamment
par M. Georges Berry, au sujet du ca
sino d’Enghien.
On a bien essayé, depuis lors,
Berry avait appuyé son argumentation,
était apocryphe, nul n’a pu affirmer que
son contenu n’était pas exact.
Et, lorsque M. Georges Berry a de
mandé à ses collègues de nommer une
Commission d’enquête pour faire la lu
mière, toute la lumière, la Chambre s’v
est refusée.
Elle a eu peur de la lumière, parce que,
diteon, un trop grand nombre de ses
membres, compromis dans une sale his
toire, en auraient souffert
Reconnaissons pourtant qu’elle a fait
un assez méritoire effort pour porter le
fer rouge dans la plaie en interdisant
l’ouverture de casinos où l’on joue dans
un rayon die 100 kilomètres autour de
Paris.
C’est toujours çà !...
—o—
A une grosse majorité, la
Chambre a approuvé le main
tien de la classe sous les
drapeaux.
On sait que, dans son discours Se
Caon, M. Barthou avait fait part de l’in
tention du Gouvernement do maintenir
sous les drapeaux la classe qui devait
ôtre libérée le 1" octobre prochain.
Un député radical-socialiste, M. Dura-
four, avait aussitôt déclaré qu’ ; I inter
pellerait le Minisire sur cette décision.
Cette interpellation a été discutée jeu
di dernier.
«'■Elle a permis à M. Barthou da faire
une nouvelle déclaration, très nette et
très franche, dans ’aquelle il a affirmé le
droit du Gouvernement d’agir de La sorte
en même temps que l’impérieuse néces
sité de la mesure prise.
Cette déclaration a été approuvée p3r
322 députés contre 155.
j Ces derniers comprennent tous les so
cialistes et des radicaux et radicaux-
socialistes qui ont eu peur de déplaire à
uu certain nombre de leurs électeurs en
approuvant une mesure de laquelle peut
pourtant dépendre l’avenir de la Patrie.
I est bien à craindre que ceux-’à aient
fait un faux calcul et que le peuple de
France ne leur pardonne pas facilement,
au contraire, d’avoir consenti à désar
mer devant un ennemi qui, lui, ne cesse
pas d’augmenter scs effectifs et ses ar
mements.
« Candidats da la Guerre », o’est ainsi
qu M. Millevoye, dans la Patrie, qualifie
ces députés.
Le nom est bien trouvé et il faut qiu’il
reste accolé à tous ceux qui, pour de mi
sérables préoccupations personnelles, ne
craignent pas de sacrifier l’intérêt na
tional.
Comme le dit très bien la Libre Parole,
le bon sens français perce l’hypocrisie
'des arguments de ces politiciens et fixe
les choses telles qu’elles sont :
Doux ans, c’est la guerre.
Trois ans, c’est la paix.
—o—
Les excitations des pacifistes
et des antimilitaristes por
tent leurs fruits jusque dans
les casernes.
Au nombre des politiciens radicaux
qui font passer leurs intérêts personnels
avant les grands intérêts du pays, il faut
compter un certain nombre d’anctens
Ministres qui voudraient bien le redeve
nir et pécher en eau trouble leur nou
veau maroquin.
Tels sent M*M. Caillaux, Doumergue,
René Renoult, etc., etc.
Ceux-là, dimanche dernier, au banquet
du parti radical et radical-socialiste,
n’ont pas craint de s’élever contre les
projets militaires du Gouvernement et
de déclarer ainsi, sur ce terrain, ta guer
re à co dernier.
Ce faisant, ils donnent la main aux pi
res ennemis de la Patrie, aux membres
do la G. G. T. et à tous les pacifistes et
antimilitaristes qui gravitent auteur du
citoyen Jaurès.
Le plus triste de cette lamentable his
toire, c’est que leurs déclamations et
leurs excitations trouvent déjà on écho
jusquo dans nos régiments français.
Dimanche, tandis que M. Caillaux pa»-
latt, un spectacle écœurant se produi
sait à Tout, à 30 kilomètres de la fron
tière.
. Là, plusieurs centaines de soldats se
livraient à une manifestation publique
contre ta lof de trois ans et le maintien
de la classe sous tes drapeaux ; 's chant
de l’Internationale était enntonné et des
officiers étaient hués et bousculés.
Lo lendemain, c’est enoore plus prè3 du
poteau frontière, c’sst à Belfort que de
paroils incidents se sont produits ; puis,
o’est à Parte, à la caserne de Reuilly...
demain, héla» I ce sera...
Souhaitons que ce mouvement contre
lequel la Nation tout entière s’élève et
proteste, s'arrête là....
Mais quelle terrible responsabilité pèse
sur ceux qui l’ont provoqué 1
« La vérité, écrit aujourd’hui le com
mandant Driant, il ne faut pas craindre
de le dire, c'est que nous sommes encore
sous l'influence do l'intoxication qui de
puis douze ans empoisouuo l'armée: c'est
que le meilleur régiment n’est pas, aux
yeux do certains généraux des nouvelles
couches, celui dont l'Aine, dont l'esprit
de corps a été cultivé avant tout, mais
celui qui jatte le plus de poudre aux
yeux par ses manœuvres savantes et -ses
conférences aux multiple» sujets. On no
s’adresse pas assez au cœur du soldat., et
c’était à ce cœur qu’il fallait parler,
quand la menace allemande s'ost révélés,
obligeant le pays au sacrifice d’uns troi
sième année de service. Dos comman
dants de bataillons, de compagnies, qui
auraient dit à leurs hommes : « Aimez-
vous mieux faire trois ans avec le képi
rouge que deux ans avec le casque à
pointe ? » et qui leur aurait prouvé que
là est toute la question du service de
trois ans, n’auraient jamais vu se pro
duire parmi eux un scandale au os' dou
loureux. »
D’un autro côté, nous trouvons dans
un journal de Bordeaux cette sage et
opportune réflexion :
« Dans l’incident de Toul, il y a un
avertissement. Il devient de plus en plus
certain que des civils sont arrivés à
Toul pouïr souffler l'esprit d’indiscipline.
Ces messagers de la révolte, ceux qui les
ont envoyés, sont les instruments des
agitateurs antimilitaristes et antipa
triotes.
» Ce sont à coup sûr les adversaires
da la loi de trois ans et ces adversaires
sont prêts à tout, ils viennent de le
prouver, pour ompêcher d'aboul.ir une
réforme indispensable au salut de la pa
trie.
» Sans tarder, le gouvernement doit
prendre les mesures qui s’imposent pour
réprimer l'indiscipline à ses débuis, e-
charcher et punir les coupables, surtout
les commis-voyageurs en antipatriotis-
cm.
» II doit enfin faire surveiller de près
lc3 agitai ours qui auraient l’intention
de les imiter, afin de les mettra dans
l’impossibilité de nuire aux esprits fai
bles et surtout à ta sécurité nationale. »
Le Gouvernement entendra-t-il cet
avertissement ?... Souhaitons-le ; et sou
haitons aussi que certains politiciens
comprennent combien méprisable est
leur conduite nettement antipatriotique 1
Louis SERIN.
La Sumaine à l’Etranger
LA PAIX DANS LES BALKANS
On négocie toujours à Londres pour ar
river au traité de paix définitif enlre les
puissances Balkaniques et la Turquie et,
plus on négocie, plus les difficultés sem
blent devoir surgir nombreuses sous les
pas des diplomates.
Les Serbes et les Bulgares sont dans
les plus mauvais termes et no peuvent
s’entendre au sujet des territoires con
quis en Macédoine. On a craint à certains
moments un conflit armé ; il parait au
jourd’hui plus probable que le différend
sera réglé par un arbitrage do la Russie.
Mais si la Russie no se hâte, l’impatience
de la Bulgarie pourrait bien amener de
nouvelles complication». On prête à cette
puissance l’intention do demander à la
conférence des ambassadeurs la consti
tution d’un Etat de Macédoine Autonome.
Co serait porter un coup direct à la
Serbie et à la Grèce.
Une importante réunion des plénipo
tentiaires devait avoir lieu lundi à Lon
dres, au cours de laquelle le statut do
l'Albanie devait être discuté. Les délé
gués se trouvaient très nombreux, mais
certains d’entre eux, notamment les Ser
bes et les Grecs n'étaient pas munis des
pouvoirs nécessaires pour signer les pré
liminaires de paix.
Pourquoi ? On émet à ce sujet l'opinion
suivante : Tant que les préliminaires de
paix ne sont point définitivement conclus,
la Bulgarie est obligée de maintenir ses
troupes sur le front do Tchataldja ce qui,
au cas ou un conflit armé viendrait à
éclater entre les alliés diminuerait autant
éclater entro les alliés diminuerait d’au
tant les armées qu’elle pourrait mettre en
ligne.
Non seulement les alliés sont en guerro
avec la Turquie, non seulement ils sont
entre eux dans fin état bien voisin do la
guerre, mate certains parmi eux sont en
conflit avec certaines des puissances. En
tre la Grèce et l’Italie, la question dns
frontières du sud de l’Albanie, et celle des
îles do mer Egée sont à l'état de crise ai
gue, et l’Italie ne voit pas sans quelque
dépit la France se montrer assez favora
ble à la Grèce. La presse Italienne ma
nifeste son irritation contre nous avec
grande amertume.
L’Autriche et l’Italie se défiaient tou
jours grapdement l’une de l’autre au su
jet de l’Albanie et envoient chacune un
vaisseau devant Durazzo.
Essad Pacha leur donne à toutes deux
beaucoup de tablature. II montre fort peu
de déférence à l’égard du gouvernement
provisoire, a cherché à se faire conférer
une sorte de Dictature et voudrait faire
de Kroja la capitale du nouveau royau
me. On craint de sa part et de celle des
troupes qui sont sous ses o'’' 1 -'-" et qui
lui sont demeurés fidèles, quelque coup
de force qui pourrait remettre eu ques
tion tout ce qui concerne l’Albanie.
On continue à Vienne à considérer la
situation Européenne comme n’étant pas
complètement éclaircie.
L’Autriche démobilise, mais très lente
ment. Elle a cependant renvoyé dans
leurs foyers une cinquantaine de millo
réservistes ; mais elle aurait affirme-
t-on comblé par de nouveaux appels, les
vides laissés par les hommes qui ont reçu
leur congé.
L'OCCUPATION DE SCUTARI
G est le 14 mai, vers 2 heures du soir
que le détachement international à la
tète duquel se trouvait l’amiral anglais
Burney est entré dans Scutari.
Le général monténégrin Betchir a fait
la remise de la place non sans faire en
tendre quelques paroles deo Hère et noble
proteslaiton à l’encontre des procédés de
l’Europe à l’égard de son pays.
Il a mis sous la sauvegarde des puis
sances les tombeaux de ses compatriotes
qui ont trouvé la mort sous les remparts
de la ville.
L'évacuation a eu lieu dans un ordre
parfait.
NEGOCIATIONS ANGLO-TURQUES
Un accord est actuellement négocié en
tre l’Angleterro et la Turquie au sujet
du golfe Persique. L'Angleterre reconnaît
la suzeraineté de la Porte sur la ville de
Koweït, au fond du golfe Persique, mais
so fait reconnaître le droit d’assurer le
bon fonctionnement des phares et la po
lice du Golfe. Sous prétexte de sauvegar
der l’autonomie du Cheik de Koweït, n
demeure convenu que le chemin de fer
de Bagdad devra avoir son point terminus
à Bassorah et no pourra être continué
jusqu’à Koweit.
L’Angleterre so ménage des garanties
contre des tarifs différentiels qui pour
raient être établit sur la ligne de Bagdad.
L'annonce de ces pourparlers, cause en
Allemagne quelque inquiétude : le mon-
do diplomatique est en éveil.
AUTRICHE ET TURQUIE
L'Autriche s'est annexée purement et
simplement l'tle turque d'Ada Kaleh, on
face d’Orsova, sur le Danube. Celto mis
sion avait été confiée au chef de la police
/tfiu comté de Krassow — Szœveny (Hon
grie), qui y a débarqué au nom de .son
souverain.
Lo gouverneur Turc a refusé de si
gner lo procès-verbal d'annexion, et a im
médiatement informé la Porte. Il a quitté
l’He partant pour une destination incon
nue.
Ainsi s'effrite peu à peu la puissance
Turque qui après avoir fait trembler
l’Europe aura toutes les peines du mor.de
à so maintenir môme en Asie.
LES MOINES DU MONT ATH0S
On prête aux moines du mont Athos
l'intention d'envoyer à Athènes la cou
ronne impériale ei le costume qui appar
tinrent aux empereurs de Byzance Jean
Tsimiski et Nicéphore Phocas, pour les
faire servir au couronnement du roi
Constantin.
Ces précieuses reliques historiques sont
conservées dans lo grand monastère de
Lavra.
Le costume impérial, qui est en or bat
tu, pèse dix-huit okes (l'oke vaut I kil,
283). La couronne est enrichie de pierres
précieuses.
Il est probablo que cette couronne de
viendra désormais celle des rois de Grèce.
EN TRIP0LITAINE
Lo Général Italien Mombretti a tenté ls
16 mai une reconnaissance contro le
camp arabe de d’Ettangi, près de Derna
Les troupes Italiennes enlevèrent d’a
bord les hauteurs fortement retranchée*
do Sidi Garba et de Iles el Ain.
Un retour offensif des arabes mit fort
en danger le9 soldats italiens qui furent
secourus à temps par leurs réserves. Ilr
parvinrent à repousser l'ennemi et ren
trèrent à Derna avec 79 tués dont 7 of
ficiers, 279 blessés dont 9 officiers. Le»
pertes des Arabes sont, dit-on, très con
sidérables.
Le lendemain un nouveau combat s’est
terminé à l'avantage des Italiens.
Malgré tout, les progrès de l’Italie on
Tripolitaino marchent avec une lenteur
excessive et ne paraissent guère plus
avancés qu’au lendemain du débarque
ment. . .... ,
De toutes leurs entreprises militaires,
il résulte que si les Italiens 9ont do bons
artilleurs, de passables marins, ils sont,
somme toute, do tristes guerriers.
ETATS-UNIS ET JAPON
On craint une guerre entre les Etals-
Unis et lo Japon.
Des lois récentes interdisant aux etran
gers non naturalisés d’acquérir des tor-
res en Californie. D’autre part, la natu
ralisation n’est pas accordéo aux indivi
dus d’origino asiatique.
Cette interdiction a blessé au vif 1 or
gueil Japonais. D’autre part, les popula
tions californiennes insistent fortement
auprès du gouvernement de3 Etats-Unis
pour qu’il ne soit même pas permis aux
japonais de prendre des terres à bail.
La situation est extrêmement tendue,
bien que les deux gouvernements Tassent
leur possible pour trouver mm mlutîon
pacifique au conflit.
Pareille bonne volonté ne se trouve pas
dans le peuple des deux nations.
De là le danger.
A. V.
4 Petite Gazette
Le franc-maçon saboteur
Nos lecteurs savent comment le franc-
maçon Rabier, maire d’Orléans, a saboté,
cette année, les fêtes die Jeanno dAro.
Ce singulier magistrat a signifié à l’évê
que d’Orléans, Mgr Touchet, qu’on ac
cepterait sa présence et colle du clergé
mate à cinquante pas derrière le cortège
civil. Cela gênait, parait-il, oes messieurs
de la Loge de sentir trop près d’eux les
soutanes ecclésiastiques.
Pourquoi n’a-t-on pas offert de leur
remettre une sonnette comme aux lé-
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