Titre : L'Écho de Jarnac
Éditeur : [s.n.] (Jarnac)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Royan)
Date d'édition : 1903-03-01
Contributeur : Billaud, Victor (1852-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32760004g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1903 01 mars 1903
Description : 1903/03/01 (N1090). 1903/03/01 (N1090).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG16 Collection numérique : BIPFPIG16
Description : Collection numérique : BIPFPIG16 Collection numérique : BIPFPIG16
Description : Collection numérique : BIPFPIG17 Collection numérique : BIPFPIG17
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Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2375100x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-13647
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2018
8
1 « MARS 1903
M. Béchade, sous-préfet de Montfort, est nommé sous-
préfet de Saint-Flour.
M. Georget, sous-préfet de Jonzac, non installé, est
nommé sous-préfet de Montfort.
M. Carré, gendre et chef de cabinet de M. Hélitas, pré
fet de la Loire-Inférieure, est nommé sous-préfet de
Jonzac.
Grâce à une température trop douce pour la saison, la
végétation paraît se mettre en mouvement, même dans
les régions les plus septentrionales, avec une avance
d’une quinzaine de jours sur l’année dernière. SI ce
temps continue, la vigne aura des pousses de bonne
heure et pourra courir de grands dangers à l’époque des
gelées printanières. Sans doute les propriétaires escomp
tent cet état de choses pour se montrer résistants aux
offres actuelles du commerce dans l’espoir d’une hausse
en mai ou juin.
Par suite les affaires sont toujours difficiles et les cours
des vins restent fermes.
—o—
Le ministre de la guerre vient d’adresser aux généraux
commandant les corps d’armée, une circulaire leur pres
crivant d’ajouter dorénavant sur les affiches annuelles
relatives aux appels, au paragraphe concernant les ajour
nements, une mention spéciale engageant les hommes
qui, pour des motifs qu’ils auront à justifier, désirent
être convoqués à une époque déterminée, à faire parve
nir leurs demandes à la gendarmerie aussitôt que possi
ble après l’affichage des dispositions relatives aux appels.
Les mesures figurant sur l'affiche pour igo 3 qui ont
trait aux devancements d’appel ou aux ajournements de
mandés pour des causas fortuites (accidents, maladies,
etc.), resteront d’ailleurs en vigueur les années suivantes,
c’est-à-dire qu’elles devront être déposées à la gendar
merie seulement i 5 ou 20 jours avant le commencement
de la période.
Titre ancien, Bijoux or doublé soudé à l’or, racheté
même après usage. — Exiger la marque sur chaque
bijou. — se trouve chez tous les bijoutiers-horlogers.
Le ministre de l’agriculture étudie en ce moment les
moyens les plus propres à faire connaître aux agriculteurs
les cours des bestiaux et des denrées agricoles du marché
de Paris, le plus Important de tous.
Dans ce but, il se propose d’adresser aux communes où
se trouvent des foires et marchés, et la veille de ceux-ci,
des télégrammes contenant les derniers cours pratiqués
sur la place de Paris, soit au marché de la Villette pour
les bestiaux, soit à la Bourse du commerce pour les
grains, et, d’une manière générale, pour tous les produits
agricoles.
L’envoi de ces télégrammes, d’ailleurs très succints, ne
pouvant être fait gratuitement, il serait question d’établir
dès le début du nouveau service, une taxe forfaitaire
d’abonnement aussi réduite que possible.
Les préfets vont inviter les municipalités descommunes
dans lesquelles se tiennent des foires et des marchés à
faire connaître si elles seraient disposées en principe à
supporter, le cas échéant, et sous réserve de leur accep
tation ultérieure, les frais d’abonnements desdits télé
grammes.
M. Georges Musset, président de la Commission des
arts et monuments historiques de la Charente-Inférieure,
vient de commencer dans le recueil de cette commission
( 5 * livraison, tome XVI) la publication de ses savantes
recherches sur les ports francs, dans le double but d’ap
porter son concours à la réalisation d’une idée qui doit
procurer à notre France, à son commerce et à son indus
trie, des avantages considérables et de grouper des ren
seignements épars ou de mettre en lumière des documents
inédits relatifs au régime de nos anciens ports.
—o—
Le feu a détruit des herbes dans les marais communaux
de Nuaillé et de Salnt-Sauveur-de-Nuallié. Les pertes sont
évaluées à i. 5 oo francs.
Sont nommés officiers d’Académie :
MM. Chauveau, adjoint au maire d’Aulnay ; Cristin,
conseiller municipal à Fouras; Dorcet, secrétaire de la
sous-préfecture de Saintes; Leidet, lieutenant-colonel des
remontes à Tarbes ; Poiidore, publiciste à Matha.
—o—
M. Edouard Verbrugghe, le spécialiste pour la fabrica
tion des dents et dentiers sans crochets et ressorts laissant
le palais libre, vient de transférer son cabinet du boule
vard Poissonnière, n* 4, & Paris, au n* 43 de la rue de
Richelieu, Paris.
—0—
POIS GARRES. Exiger le nom.
Coir l’Assises le la Ctante-Mfriem
1" Trimestre. — Lundi 16 Février 1903
Présidence de M. Cayla, conseiller à la Cour de Poitiers
Audience du 18 Février [Suite)
Affaire Chastériaud, Léandre. — Faux et usage
de Faux
Chassérlaud est assisté de M* Bures, du barreau de
Saintes.
C’est M. Bernard, procureur de la République qui
occupe le siège du ministère public.
L’audience entière a été consacrée à l’interrogatoire de
l’accusé et à l’audition de quatre témoins.
Après une plaidoirie très habile de M* Bures, les dé
bats sont clos.
Le jury après délibération rapporte un verdict affirma
tif sur toutes les questions, il admet toutefois les cir
constances atténuantes.
La cour après délibéré prononce contre Léandre Chas-
sériaud la peine de deux ans de prison et celle de 100
francs d’amende.
Audience du 1 9 Février
Affaire Touillet. — Attentats à la pudeur
Touillet, Frédéric, figé de quarante-trois ans, père de
sept enfants, pécheur à La Tremblade, qui comparaît
est accusé d’attentats à la pudeur sur sa propre fille.
En raison de la nature de l’affaire M. le Procureur de
la République demande que le buis-clos soit prononcé.
Il en est ainsi ordonné.
A l’ouverture de l’audience M* Mercier qui défendait
l’accusé avait déposé des conclusions tendant au renvoi
de l’affaire pour permettre un examen de l’état mental de
Touillet. Ces conclusions ont été repoussées.
Le jury rapporte un verdtct de culpabilité et la cour
prononce contre Touillet la peine de sept ans de réclu
sion et celle de dix années d’interdiction de séjour.
Audience du 20 février
Le drame de Beillant devant les assise*.
— L*Affaire Lorgue
Vendredi ont commencé les débats du procès intenté
à Lorgue, propriétaire, commune d’Oradour, arrondisse
ment de Confolens, déjà condamné.
Lorgue est ce mari qui, le 12 août dernier tirait sur sa
femme, en gare de Beillant, deux coups de revolver, la
blessant mortellement.
Voici le récit des faits d’après l’acte d’accusation :
Le 12 août 1902, un drame sanglant mettait en émoi
la gare de Beillant : un sieur Lorgue descendant du train
de Royan, et rencontrant sur les quais de cette gare sa
femme avec laquelle il était séparé de corps et qu’il
poursuivait depuis lors de ses menaces de mort, déchar
geait sur elle à bout portant et par deux fols son revolver
après une courte altercation. L’une des balles atteignait
au bas ventre sa malheureuse victime et causait des dé
sordres tels que transportée immédiatement sur les con
seils d’un médecin à l’hôpital de Cognac, elle y mourait
le lendemain après d’atroces souffrances.
L’autopsie a établi que le projectile avait perforé les
intestins en 6 endroits et que la blessure reçue par la
victime était fatalement mortelle.
Le crime commis par Lorgue a sa cause dans le vif
ressentiment éprouvé par lui à la suite de la rupture de
la vie commune devenue impossible depuis deux ans pour
sa femme en raison des scènes d’injures et de brutalités
dont elle était constamment l’objet de la part de son
mari.
D’un tempérament très nerveux, d’un caractère ombra
geux et jaloux qui confine à la folie, celui-ci était obsédé
par l’idée que sa femme le trompait avec tout le monde.
Sous les prétextes les plus futiles, il entrait dans de vio
lentes colères, accablait sa femme des plus grossières
injures et allait même jusqu’à se livrer à de graves voles
de fait sur sa personne.
En mars 1900, à la suite d’une scène plus violente que
les autres, au cours de laquelle il avait brutalement
frappé sa femme en la menaçant de mort et maltraité
également sa fille Clémence et la domestique, la femme
Lorgue s’était décidée à abandonner définitivement le
domicile conjugal pour se réfugier chez son père. Avisé
de ces faits tant par l’autorité locale que par la victime
elle-même, le parquet de Confolens intenta contre Lorgue
des poursuites correctionnelles qui aboutirent à une con
damnation à 5 o fr. d’amende.
Après cette poursuite, la femme Lorgue Introduisit
contre son mari une Instance en séparation de corps, et
le 14 février 1902 le tribunal de Confolens, après en
quête, prononçait la séparation de corps au profit de la
demanderesse et lui confiait la garde des deux enfants
issus du mariage.
Au cours de cette instance, Lorgue n’a cessé de pour-
suivre sa femme de ses menaces de mort et il a manifesté
à maintes reprises devant de nombreux témoins l’idée
bien arrêtée de les mettre à exécution si sa femme per
sistait à ne pas vouloir reprendre la vie commune. C’est
ainsi qu’en février 1901, rencontrant sa femme à Limo
ges, il la poursuivit un couteau poignard à la main en
lui disant : « Si tu ne reviens pas avec moi, je te tuerai ».
En avril de la même année, à Bellac, il la menaça dans
les mêmes conditions, d’un revolver et la gendarmerie
dut intervenir pour mettre fin à la scène et saisir l’arme
chargée dont il était porteur.
A la suite du jugement de séparation de corps pro
noncé contre lui le 14 février 1902, sa colère s’exaspéra
encore et, dès ce moment, il n’eut plus qu’une idée en
tête, celle d’obtenir par tous les moyens possibles, le
retour de sa femme et de ses enfants au domicile conju
gal.
L’intimidation n’ayant pas réussi jusqu’alors, il espère
triompher plus facilement de la résistance de sa femme
en accumulant contre elle des preuves d’inconduite, et
il n’hésite pas à traiter, à grands frais, avec une agence
spéciale de Paris, pour essayer de lui tendre un piège
odieux, dans lequel il compte voir sombrer définitive
ment la réputation de sa femme. Son stratagème n’ayant
pas réussi, il se livre, toujours armé d’un revolver, à de
nouvelles menaces de mort envers elle, tant à Poitiers
qu'à Bellac.
Enfin, dans les premiers jours d’août, ayant obtenu à
prix d’argent d’un sieur Vergnaud la remise de lettres
récentes qu’il juge des plus compromettantes pour sa
femme et ayant appris que celle-ci avait obtenu du
Président du tribunal de Confolens l’autorisation de
transférer momentanément «a résidence à Royan, où elle
venait de trouver une place de caissière chez un sieur
Biaise, expert, il se rend dans cette ville le 11 août, per
suadé qu’il va pouvoir taire surprendre sa femme en fla
grant délit d’adultère. Mais rien ne permettant de sup
poser qu’un constat de cette nature puisse être dressé,
il se contente de lui faire délaisser par huissier une
sommation d’avoir à lui rendre ses enfants, bien que la
décision du tribunal de Confolens lui en ait enlevé la
garde.
Avisée par cet acte de procédure de la présence de son
mari à Royan, la femme Lorgue, sentant sa vie encore
une fols menacée, prend aussitôt la résolution de rega
gner Confolens par le premier train et, sans s’en douter,
monte dans celui qui emportait également son mari.
Ils ne se trouvèrent en présence l’un de l’autre qu’en
gare de Beillant et c’est alors qu’ayant essuyé de sa
femme, après une nouvelle mise en demeure de repren
dre la vie commune, un dernier refus, il se rend dans les
cabinets d’aisance, charge le revolver dont il est toujours
porteur depuis deux ans et revient mettre froidement à
exécution les menaces de mort si souvent proférées par
lui.
Lorgue, dans ses interrogatoires, s’est défendu d'avoir
voulu tuer sa femme comme aussi d’avoir prémédité son
crime, mais ses dénégations ne sauraient être retenues en
présence des résultats de l’information.
L’accusé, dont le caractère violent et facilement Irasci
ble est attesté par tous les témoins, a été soumis à un
examen mental prolongé à l’asile départemental des alié
nés de La Rochelle, et il résulte du rapport dressé à la
suite de cet examen par le Directeur de cet asile, que
Lorgue à son sentiment, est bien responsable de son acte
criminel, mais que sa responsabilité doit être considérée
comme très atténuée.
En dehors de la condamnation pécuniaire prononcée
contre lui à Confolens dans les circonstances rappelées
plus haut, Lorgue n’a pas d’autres antécédents judiciai
res. Les renseignements recueillis sur sa moralité ne lui
sont pas défavorables.
M. Bernard, procureur de la République, soutient l’ac
cusation.
C’est M* Bouyer qui défend l’accusé.
Lorgue, qui est un nerveux, éprouve une très grande
difficulté pour répondre aux questions de M. le Président.
Une sorte de tic le secoue tout entier, la parole ne sort
pas.
M. le Président Cayla est souvent obligé de faire lui-
même les réponses aux questions qu’il pose ; l’accusé,
d’ailleurs, acquiesce à peu près à tout ce que dit M, le
Président.
L’interrogatoire prend ainsi le caractère de résumé de
l’affaire. Il semble en résulter que Lorgue a' agi sous le
coup de la jalousie, mais avec préméditation; que sa
malheureuse victime était surtout coupable de légèreté.
Le médecin aliéniste qui fut, nous dit-on, chargé
1 « MARS 1903
M. Béchade, sous-préfet de Montfort, est nommé sous-
préfet de Saint-Flour.
M. Georget, sous-préfet de Jonzac, non installé, est
nommé sous-préfet de Montfort.
M. Carré, gendre et chef de cabinet de M. Hélitas, pré
fet de la Loire-Inférieure, est nommé sous-préfet de
Jonzac.
Grâce à une température trop douce pour la saison, la
végétation paraît se mettre en mouvement, même dans
les régions les plus septentrionales, avec une avance
d’une quinzaine de jours sur l’année dernière. SI ce
temps continue, la vigne aura des pousses de bonne
heure et pourra courir de grands dangers à l’époque des
gelées printanières. Sans doute les propriétaires escomp
tent cet état de choses pour se montrer résistants aux
offres actuelles du commerce dans l’espoir d’une hausse
en mai ou juin.
Par suite les affaires sont toujours difficiles et les cours
des vins restent fermes.
—o—
Le ministre de la guerre vient d’adresser aux généraux
commandant les corps d’armée, une circulaire leur pres
crivant d’ajouter dorénavant sur les affiches annuelles
relatives aux appels, au paragraphe concernant les ajour
nements, une mention spéciale engageant les hommes
qui, pour des motifs qu’ils auront à justifier, désirent
être convoqués à une époque déterminée, à faire parve
nir leurs demandes à la gendarmerie aussitôt que possi
ble après l’affichage des dispositions relatives aux appels.
Les mesures figurant sur l'affiche pour igo 3 qui ont
trait aux devancements d’appel ou aux ajournements de
mandés pour des causas fortuites (accidents, maladies,
etc.), resteront d’ailleurs en vigueur les années suivantes,
c’est-à-dire qu’elles devront être déposées à la gendar
merie seulement i 5 ou 20 jours avant le commencement
de la période.
Titre ancien, Bijoux or doublé soudé à l’or, racheté
même après usage. — Exiger la marque sur chaque
bijou. — se trouve chez tous les bijoutiers-horlogers.
Le ministre de l’agriculture étudie en ce moment les
moyens les plus propres à faire connaître aux agriculteurs
les cours des bestiaux et des denrées agricoles du marché
de Paris, le plus Important de tous.
Dans ce but, il se propose d’adresser aux communes où
se trouvent des foires et marchés, et la veille de ceux-ci,
des télégrammes contenant les derniers cours pratiqués
sur la place de Paris, soit au marché de la Villette pour
les bestiaux, soit à la Bourse du commerce pour les
grains, et, d’une manière générale, pour tous les produits
agricoles.
L’envoi de ces télégrammes, d’ailleurs très succints, ne
pouvant être fait gratuitement, il serait question d’établir
dès le début du nouveau service, une taxe forfaitaire
d’abonnement aussi réduite que possible.
Les préfets vont inviter les municipalités descommunes
dans lesquelles se tiennent des foires et des marchés à
faire connaître si elles seraient disposées en principe à
supporter, le cas échéant, et sous réserve de leur accep
tation ultérieure, les frais d’abonnements desdits télé
grammes.
M. Georges Musset, président de la Commission des
arts et monuments historiques de la Charente-Inférieure,
vient de commencer dans le recueil de cette commission
( 5 * livraison, tome XVI) la publication de ses savantes
recherches sur les ports francs, dans le double but d’ap
porter son concours à la réalisation d’une idée qui doit
procurer à notre France, à son commerce et à son indus
trie, des avantages considérables et de grouper des ren
seignements épars ou de mettre en lumière des documents
inédits relatifs au régime de nos anciens ports.
—o—
Le feu a détruit des herbes dans les marais communaux
de Nuaillé et de Salnt-Sauveur-de-Nuallié. Les pertes sont
évaluées à i. 5 oo francs.
Sont nommés officiers d’Académie :
MM. Chauveau, adjoint au maire d’Aulnay ; Cristin,
conseiller municipal à Fouras; Dorcet, secrétaire de la
sous-préfecture de Saintes; Leidet, lieutenant-colonel des
remontes à Tarbes ; Poiidore, publiciste à Matha.
—o—
M. Edouard Verbrugghe, le spécialiste pour la fabrica
tion des dents et dentiers sans crochets et ressorts laissant
le palais libre, vient de transférer son cabinet du boule
vard Poissonnière, n* 4, & Paris, au n* 43 de la rue de
Richelieu, Paris.
—0—
POIS GARRES. Exiger le nom.
Coir l’Assises le la Ctante-Mfriem
1" Trimestre. — Lundi 16 Février 1903
Présidence de M. Cayla, conseiller à la Cour de Poitiers
Audience du 18 Février [Suite)
Affaire Chastériaud, Léandre. — Faux et usage
de Faux
Chassérlaud est assisté de M* Bures, du barreau de
Saintes.
C’est M. Bernard, procureur de la République qui
occupe le siège du ministère public.
L’audience entière a été consacrée à l’interrogatoire de
l’accusé et à l’audition de quatre témoins.
Après une plaidoirie très habile de M* Bures, les dé
bats sont clos.
Le jury après délibération rapporte un verdict affirma
tif sur toutes les questions, il admet toutefois les cir
constances atténuantes.
La cour après délibéré prononce contre Léandre Chas-
sériaud la peine de deux ans de prison et celle de 100
francs d’amende.
Audience du 1 9 Février
Affaire Touillet. — Attentats à la pudeur
Touillet, Frédéric, figé de quarante-trois ans, père de
sept enfants, pécheur à La Tremblade, qui comparaît
est accusé d’attentats à la pudeur sur sa propre fille.
En raison de la nature de l’affaire M. le Procureur de
la République demande que le buis-clos soit prononcé.
Il en est ainsi ordonné.
A l’ouverture de l’audience M* Mercier qui défendait
l’accusé avait déposé des conclusions tendant au renvoi
de l’affaire pour permettre un examen de l’état mental de
Touillet. Ces conclusions ont été repoussées.
Le jury rapporte un verdtct de culpabilité et la cour
prononce contre Touillet la peine de sept ans de réclu
sion et celle de dix années d’interdiction de séjour.
Audience du 20 février
Le drame de Beillant devant les assise*.
— L*Affaire Lorgue
Vendredi ont commencé les débats du procès intenté
à Lorgue, propriétaire, commune d’Oradour, arrondisse
ment de Confolens, déjà condamné.
Lorgue est ce mari qui, le 12 août dernier tirait sur sa
femme, en gare de Beillant, deux coups de revolver, la
blessant mortellement.
Voici le récit des faits d’après l’acte d’accusation :
Le 12 août 1902, un drame sanglant mettait en émoi
la gare de Beillant : un sieur Lorgue descendant du train
de Royan, et rencontrant sur les quais de cette gare sa
femme avec laquelle il était séparé de corps et qu’il
poursuivait depuis lors de ses menaces de mort, déchar
geait sur elle à bout portant et par deux fols son revolver
après une courte altercation. L’une des balles atteignait
au bas ventre sa malheureuse victime et causait des dé
sordres tels que transportée immédiatement sur les con
seils d’un médecin à l’hôpital de Cognac, elle y mourait
le lendemain après d’atroces souffrances.
L’autopsie a établi que le projectile avait perforé les
intestins en 6 endroits et que la blessure reçue par la
victime était fatalement mortelle.
Le crime commis par Lorgue a sa cause dans le vif
ressentiment éprouvé par lui à la suite de la rupture de
la vie commune devenue impossible depuis deux ans pour
sa femme en raison des scènes d’injures et de brutalités
dont elle était constamment l’objet de la part de son
mari.
D’un tempérament très nerveux, d’un caractère ombra
geux et jaloux qui confine à la folie, celui-ci était obsédé
par l’idée que sa femme le trompait avec tout le monde.
Sous les prétextes les plus futiles, il entrait dans de vio
lentes colères, accablait sa femme des plus grossières
injures et allait même jusqu’à se livrer à de graves voles
de fait sur sa personne.
En mars 1900, à la suite d’une scène plus violente que
les autres, au cours de laquelle il avait brutalement
frappé sa femme en la menaçant de mort et maltraité
également sa fille Clémence et la domestique, la femme
Lorgue s’était décidée à abandonner définitivement le
domicile conjugal pour se réfugier chez son père. Avisé
de ces faits tant par l’autorité locale que par la victime
elle-même, le parquet de Confolens intenta contre Lorgue
des poursuites correctionnelles qui aboutirent à une con
damnation à 5 o fr. d’amende.
Après cette poursuite, la femme Lorgue Introduisit
contre son mari une Instance en séparation de corps, et
le 14 février 1902 le tribunal de Confolens, après en
quête, prononçait la séparation de corps au profit de la
demanderesse et lui confiait la garde des deux enfants
issus du mariage.
Au cours de cette instance, Lorgue n’a cessé de pour-
suivre sa femme de ses menaces de mort et il a manifesté
à maintes reprises devant de nombreux témoins l’idée
bien arrêtée de les mettre à exécution si sa femme per
sistait à ne pas vouloir reprendre la vie commune. C’est
ainsi qu’en février 1901, rencontrant sa femme à Limo
ges, il la poursuivit un couteau poignard à la main en
lui disant : « Si tu ne reviens pas avec moi, je te tuerai ».
En avril de la même année, à Bellac, il la menaça dans
les mêmes conditions, d’un revolver et la gendarmerie
dut intervenir pour mettre fin à la scène et saisir l’arme
chargée dont il était porteur.
A la suite du jugement de séparation de corps pro
noncé contre lui le 14 février 1902, sa colère s’exaspéra
encore et, dès ce moment, il n’eut plus qu’une idée en
tête, celle d’obtenir par tous les moyens possibles, le
retour de sa femme et de ses enfants au domicile conju
gal.
L’intimidation n’ayant pas réussi jusqu’alors, il espère
triompher plus facilement de la résistance de sa femme
en accumulant contre elle des preuves d’inconduite, et
il n’hésite pas à traiter, à grands frais, avec une agence
spéciale de Paris, pour essayer de lui tendre un piège
odieux, dans lequel il compte voir sombrer définitive
ment la réputation de sa femme. Son stratagème n’ayant
pas réussi, il se livre, toujours armé d’un revolver, à de
nouvelles menaces de mort envers elle, tant à Poitiers
qu'à Bellac.
Enfin, dans les premiers jours d’août, ayant obtenu à
prix d’argent d’un sieur Vergnaud la remise de lettres
récentes qu’il juge des plus compromettantes pour sa
femme et ayant appris que celle-ci avait obtenu du
Président du tribunal de Confolens l’autorisation de
transférer momentanément «a résidence à Royan, où elle
venait de trouver une place de caissière chez un sieur
Biaise, expert, il se rend dans cette ville le 11 août, per
suadé qu’il va pouvoir taire surprendre sa femme en fla
grant délit d’adultère. Mais rien ne permettant de sup
poser qu’un constat de cette nature puisse être dressé,
il se contente de lui faire délaisser par huissier une
sommation d’avoir à lui rendre ses enfants, bien que la
décision du tribunal de Confolens lui en ait enlevé la
garde.
Avisée par cet acte de procédure de la présence de son
mari à Royan, la femme Lorgue, sentant sa vie encore
une fols menacée, prend aussitôt la résolution de rega
gner Confolens par le premier train et, sans s’en douter,
monte dans celui qui emportait également son mari.
Ils ne se trouvèrent en présence l’un de l’autre qu’en
gare de Beillant et c’est alors qu’ayant essuyé de sa
femme, après une nouvelle mise en demeure de repren
dre la vie commune, un dernier refus, il se rend dans les
cabinets d’aisance, charge le revolver dont il est toujours
porteur depuis deux ans et revient mettre froidement à
exécution les menaces de mort si souvent proférées par
lui.
Lorgue, dans ses interrogatoires, s’est défendu d'avoir
voulu tuer sa femme comme aussi d’avoir prémédité son
crime, mais ses dénégations ne sauraient être retenues en
présence des résultats de l’information.
L’accusé, dont le caractère violent et facilement Irasci
ble est attesté par tous les témoins, a été soumis à un
examen mental prolongé à l’asile départemental des alié
nés de La Rochelle, et il résulte du rapport dressé à la
suite de cet examen par le Directeur de cet asile, que
Lorgue à son sentiment, est bien responsable de son acte
criminel, mais que sa responsabilité doit être considérée
comme très atténuée.
En dehors de la condamnation pécuniaire prononcée
contre lui à Confolens dans les circonstances rappelées
plus haut, Lorgue n’a pas d’autres antécédents judiciai
res. Les renseignements recueillis sur sa moralité ne lui
sont pas défavorables.
M. Bernard, procureur de la République, soutient l’ac
cusation.
C’est M* Bouyer qui défend l’accusé.
Lorgue, qui est un nerveux, éprouve une très grande
difficulté pour répondre aux questions de M. le Président.
Une sorte de tic le secoue tout entier, la parole ne sort
pas.
M. le Président Cayla est souvent obligé de faire lui-
même les réponses aux questions qu’il pose ; l’accusé,
d’ailleurs, acquiesce à peu près à tout ce que dit M, le
Président.
L’interrogatoire prend ainsi le caractère de résumé de
l’affaire. Il semble en résulter que Lorgue a' agi sous le
coup de la jalousie, mais avec préméditation; que sa
malheureuse victime était surtout coupable de légèreté.
Le médecin aliéniste qui fut, nous dit-on, chargé
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