Titre : Monde
Éditeur : (Saïgon)
Date d'édition : 1934-01-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818158r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 janvier 1934 11 janvier 1934
Description : 1934/01/11 (N5). 1934/01/11 (N5).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k23716665
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-725
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/07/2018
MONDE
N- 5 — 11 JANVIER 1934 =
Silence! ne dites pas que
la France est impéralisteï
par Francis JOURDAIN
Noël... Miracle... Le fils de Dieu
est né dans une étable. Il vient de
prêcher la résignation et, venu au
jour entre le boeuf et 1 âne c est à
ceux-ci qu’il adresse son premier
discours: « Il faut que chacun soit à
sa place. Voire rôle, cest de tia-
vaiiler, de porter les plus lourds
fardaux et de recevoir des coups.
Laissez-vous faire. Quand vous au
rez bien souffert, nous nous retrou
verons là-haut, dans mon royaume
Mon royaume n’est pas de ce mon
de, ne vous en faites pas, laissez
vous rosser». Puis le divin enfant
se tourne vers les hommes : « Il y
aura toujours des pauvre parmi
vous... Heureux les pauvres, le ro
yaume des cieux leur appartient.
Ils y chanteront plus tard le bonheur
des Elus. Mais ici bas, ils doivent se
taire, attendre, se soumettre... Si
lence aux pauvres ! Regardez le
bœuf, regardez 1 âne...'Est cepu’ilsse
plaignent? Faites comme eux, taisez-
vous. Le silence est d’or ».
Deux mille ans après ce discours,
c’est encore du silence des Pauvres
qu'est extrait l’or des Riches. Silen
ce 1 C’est le mot d’ordre de Dieu et
de Tard*eu, de tous les dieux et de
tous les tardieux. Quand ce mot
d’ordre est mal compris, la trique et
le bâillon sont là, qui n’ont pas été
inventés pour les chiens, les bœufs
et les ânes, la trique et le b illon
dont le Fasciste n’a pas le mono
pôle et que le Démocrate manie,
lui aussi, avec aisance et fermeté.
Silence 1 Ne dites pas que la Fran
ce est impérialiste. Il n’v a pas de
guerre au Maroc. La Banque de
Paris et des Pays-Bas introduit au
Maroc la Civilisation et non pas ses
agents La pénétration pacifique des
balles de mitrailleuses dans la car
casse des rebelles est une nécessité
historique. C’est une œuvre philan
thropique et désintéressée. Amour
du prochain, désintéressement: voi
là ce qui n’a cessé de guider la
France dans l’accomplissement de
sa mission civilisatrice.
Grâce à Dieu — le Dieu des ar
mées — celte mission se poursuit
heureusement. La France peut être
fière de la belle et bonne besogne
accomplie en cette année 1933. L’A
frique a été l’objet de sa sollicitude,
non seule i ent au Maroc, mais en
Algérie où il ne faut pas dire que
la misère augmente. Quatre jour
naux arabes qui ont eu la maladres
se de reproduire des articles de la
presse bourgeoise constatant cette
misère, ont été interdits. Silence !
Silence aussi aux Tunisiens que,
par l'intermédiaire du pantin Ah
med Pacha Boy, notre Manceron
met en « surveillance » s’ils se per
mettent (Vive la Liberté !) la moin
dre tentative de propagande pol ti
que et religieuse ».
Silence aux Syriens mis sous
mandat français par Versailles et
en prison par le Haut Commissa
riat s’ils se permettent de prendre
ffi n~~ n rm acz rx
n i i n< ir
DE9
L'ancien horloger de la
direction des Chemins de Fer de
l’Indochine
Vu-xuàn-Thuc
ait
NAM - h O N G
se spécialise pour toutes réparations
de stylos depuis 20 années. 11 a de
sérieuses références 20, rue Alsace
Lorraine, 20.
D Çonfiez-lui vos stylos, vos montres, hor- n
loges, vos phonos et vos machines à écrire.
g—ncr-31 i—n ni —«ar—in- ni im
H — ■ .-.-y.-:. -- B
Clinique médicale
Aooouohements
Dông - ugoe - Dieu
Médecin libre
1, rue Tràn-thành-Càu — Cantho
'• I
B—"- ■ —y rr
n
au sérieux le Droit syndical procla
mé par la République française.
Silence au nègres ! Ceux de Togo
ne paraissaient pas suffisamment
fiers de participer gratuitement aux
travaux publics , de cultiver pour
un salaire de famine les terres qu’on
leur a volées, de chanceler sous le
poids des taxes. A Lomé, le 25
janvier, femmes et enfants ont expié
sous la fusillade, le crime de ces
rouspéteurs insolents.
Silence aux Malgaches qui ont le
toupet de croire, devenus sujets
français, que la loi française leur
est applicable et qu’ils ont le droit
d’adhérer à un groupement légale.
Silence aux Indochinois qui osant
distribuer des tracts, « assister de
loin à une manifestation », fonder
des syndicats, adhérer au parti na
tionaliste 1 II y a des juges à Sai
gon, des juges qui envoient en pri
son, au bagne, à l’échafaud ces mé
contents (Mécontents de quoi! N’y
a-t-il pas au Gouvernement Générai
un Pasquier chargé de les empêcher
d’attraper une indigestion de riz ?
Il y a des juges aussi à Hanoi, des
juges qui acquittent, parce qu’ils
sont blancs et revêtus de l’uni
forme français, 'es tortionnaires et
les assassins des Jaunes. Et il y a
des juges au café du Commerce, des
juges qui acquittent tous les Robin
de qui viennent les ordres de tuer
Silence imposé aux victimes ! Si
lence accordé aux bourreaux ! C’est
l’honneur du Secours Rouge de ne
pas accepter cette consigne du si
lence. Il a envoyé M. Delevallée à
Madagascar. Il va envoyer une
Commission d’Enquête en Indochine.
DelevaPée parlera. La Commis
sion d’enquête parlera. Par la voix
du Secours Rouge, les victimes vont
pouvoir se faire entendre.
Et les bourreaux vont être obli
gés de parler.
FRANCIS JOURDAIN
Chronique de la semaine
à Travinh-brousse
À Travinh, l’impôt personnel
devient révoltant. La misérable!
population en souffre cruellement.
Un de nos correspondants particu
liers nous a raconté dans une lettre
comment les notables sont devenus
féroces, dans la brousse.
Pendant que la mévente du riz
affame les misérables nhà-
quê et les rend fous de désespoir,
nos policiers communaux s’en vont
jusque sous les pauvres toits extor
quer leurs derniers sous aux malheu
reux. D’autres sont emmenés ganot-
tés et maltraités comme bêtes vul
gaires et emprisonnés sans autre
forme de procès. Beaucoup d’en
tre eux succombent d’inanition et de
dures supplices.
La grève des ouvriers*
scieurs à Khânh * hôi
Mardi matin, le Directeur de la
C° Est Asiatique a constaté que pas
un des ouvriers, annamites autant
que chinois, n’étaient à leur tâche.
Grève générale ! La police appelée
immédiatement procéda à l’enquête
D’après les dires de certains ou
vriers, la cause était la diminution
des salaires. Les ouvriers, n’en ayant
pas suffisamment pour subsister
et nourrir leur famille, ont décidé
de se croiser les bras démontrant
ainsi leur mécontentement endéfen
dant farouchement leurs droits.
Le nombre de grévistes s’élève à 60
Pasquier en France
L. A. R. T. P. nous avertit qu’en
peu de jours, Pasquier le coup ur
de têtes sera en France, installé
douillettemet sur un avion luxueux
Beau régime
Dernièrement, la police a décou
vert dans le quartier des filles un
pauvre vieux accroupi, nu tête, nu
pieds avec rien qu’une guenille misé
rable qui lu enserrait la taille. On
le trouva mort dêpuis longtemps
Chaque jour, on entend parler de
morts, de suicides, de meurtres.
Le gouvernement en est respousable.
Histoire des poubelles
A l’angle des rues Hourdais et
Hamelin,dixferblantiers font un bruit
de tous les diables. Ils tapent, tapent
du matin au soir, tapent jusqu’à
une heure avancée de la nuit, cau
sant préjudice aux travailleurs
fatigués qui geignent sans cesee
d’avoir mal dormi et qui en ont be
soin pour réparer leurs forces.
Et récemment, distribution à tous
les coins saigonnais : Qui en veut ?
Pour quelques piastres, vous
aurez un cylindre en zinc tiens !
haut comme un bambin grassouillet
et qui a une couvercle, joli à émer
veiller les petits goses!
Cholon se plaint de ce régime
hygiénique d’un nouvaeu geure. La
population est interdite du prix
exhorhitant qui, en échange, leur
donne ce petit joujou inutile, caria
moindre saleté répandue devant les
maisons att re contravention !
Et puis, le service des vidanges
publiques s’effectue au grand risques
et périls des locataires et rendent
ainsi un bon nombre de construc
teurs de poubelles riches. Résultats
des Conseils taxe des bicyclettes,
taxe hygiénique des poubelles, texe,
octroi, etc..,
X. Y. Z.
« Les Français, me dit-il, ont perdu toute mesure ; ils ont
brûlé et bombardé de pauvres villages, tué des femmes, des
vieillards, des enfants, profané des sépultures. Ce sont nos
meilleurs agents de propagande ; ils allument dans notre
peuple des foyers de haine qui ne s’éteindront pas ».
LOUIS ROUBÂUD (« Petit Parisie» du 8-7-30.
« Notre cou est trop court pour nous faire entendre de Dieu.
«... Dépassant tous les espoirs, il y a des gens qui regardent
sur nous. Aussi vos enfants adressent cette requêtte à votre
honorable Comité, espérant qu’il lèvera la main pour nous
défendre. Nous aurions alors la chance de voir la réunion du
mari avec la femme, du père avec le fils; de cette fa»on, nous
vous serions reconnaissants pour des milliers de siècles ».
LE THI PHU et toute la famille.
AIDEZ NOUS
POUR L’AMNISTIE
AUX 10.000 DÉTENUS
POLITIQUES INDOCHINOIS
NOM
Somme
«... J’aperçois peu à peu, assis ou couchés, étroitement ser
rés sur des bat-flancs de bois, deux longues files de prison
niers, les pieds pris dans des anneaux de fer. Il y en a 200 par
baraquement... Leur visage, je les connais déjà avec cette
peau noire collée sur les pommettes, ces lèvres tirées et cre
vassées, ces membres noueux, couverts d’ulcères et de plaies.
« Tons sont galeux, dévorés par la vermine. On ne les
déchaîne que deux fois par jour, dix minutes chaque fois....
Chaque matin, on doit enlever des cadavres. La moyenne des
morts est de deux ou trois par jour dans chaque baraquement.
«... Mais voici un enfant, la tète mangée de gourme ; il me
supplie de ses pauvres yeux noyés dans du pus ; il a onze
ans ses parents ont été exécutés comme communistes. Alors
on l’a emmené avec les autres ».
ANDREE VIOLLIS
(«Revue Esprit », 1er décembre 1933).
DE SAIGON,
COMITÉ R’AMNISTIE
ET DE DÉFENSE
DES INDOCHINOIS
26, rue Vavin— PARIS-Vl*
Chèque Postal Francis Jourdain 316-O.Ï
POUR SAUVER
LES 8 CONDAMNÉS A MORT
JE VAIS ME MARIER
— Mon amie, je vais me marier.
— À la bonne heure ! Vous allez
clore vos mauvaises aventures par
un dénouement heureux. Et... peut
on savoir quelle est l’élue de voire
cœur ?
— Ça, je ne le sa : s pas encore.
— Comment, vous ne le savez pas
encore et vous allez vous maiier?
- Oui, c’est un projet, facilement
réalisable, je crois.
Sen me regarde, souriant. Il est
grand, joli garçon fort décoratif,
plus de muscles que d’expressions.
Jeune, vingt-cinq anx à peine, ins
truit — Monsieur est revenu de
France avec sa licence ès-lettres —
unique dans une famille aisée, un
peu fils à papa.
— Je veux me marier le plus vite
possible, Fred.
Attendez. Faisons d’abord le
compte. Vous aimez les sports,
vous aimez les livres et vous ne
dédaignez pas non plus les dancings.
Sportif, intellectuel et mondain, vo ; -
là ce qn’on appelle de la culture
physique, intellectuelle et morale.
— Passons, passons, je vous en
pr e.
— Ne vous impatientez pas,
Sen,... Vous aimez avoir des
camarades de votre monde, des
copines intelligentes, gentilles bien
habillées, qu’on est fier de montrer
dans les réunions, et avec qui l’on
puisse bavarder, badiner.
— Comme vous faites en ce mo
ment.
Non. Je ne bad ne pas, je vérifie
votre carnet d’indentité. Je continue.
Vous allez vous marier. Vous allez
choisir votre idéal parmi les jeunes
filles peu instruites, irès bourgeoises,
cuisinant bien, cousant bien, ne
sortant que rarement.
Allons, dites — le moi, si ce n’est
pas vrai ?
— C’est vrai î
Vous êtes, mon ami, le jeune
homme moderne-conservateur. Mo
derne en ce que vous aimez la
société, la science, le progrès 1 et
conservateur en ce que vous détes
tez l’émancipation des femmes,
l’égalité des sexes.
— Ah bon ! vous faites mon pro
cès. Et si je m’en vais ?
— Non, vous ne me quitterez pas
avant que je n’aie liquidé votre
compte. Ecoutezmioi, Sen, ou n’est
pas des amis pour rien . . Dans un
mois, dans une année, vous serez
marié... Je la vois, la femme que
vous avez choisie. Elle est jolie,
elle est douce, elle est sage. Vous
! l’aimez bien et votre amour suffit à
la rélégner pour toute sa vie dans
ce cercle étroit : la cuisine, les chif
fons et les bébés. Mais elle est trop
simple, trop effacée ; son amour ne
vous suffit pas. Marié, vous conti
nuerez votre vie de jeune homme
libre, ayant (en plus de voire tra
vail) vos distractions, vos plaisirs.
Et quand votre femme un peu ja
louse, vous parle de vos amis, vous
lui direz : « Est-ce qu’on peut te
comparer à ces femmes, les éman
cipées et vous en direz tout le mal
que vous pouvez trouvez en elles !..
DCLZDfflG
nni ir
UNE MERVEILLE
Iifl PEHGOlifl
Son jardin suspendu, sa
fontaine lummineuse, son
dancing en plein air, ses
consommations de cloix.
UNIQUE DANCING
EN INDOCHINE
Jazz impeccable
Tous les Samedi et Dimanche
Angle des Rues Filippini
Boulevard Bonnard
TÉLÉPHONE : N° 407
□ (
pcmoî
□imac
JB
Et quand on vient trouver votre
femme, lui parler de ce qu’on
a fait pour le sexe faible, elle
ne voudra rien entendre : « Je suis
heureuse ainsi, je ne réclame
rien D’ailleurs, mon mari
n’aime pas les associations...» Oui,
elle sera heureuse dans cette
servitude pace qu’il n’y a pas
d’autre état pour elle. Elle sera
heureuse, ça suffit n’est ce pas Sen ?
Mais un jour viendra où vous vous
ennuirez au bercail. Vous trouvez
votre femme fade, votre famille en
dormante et vous aimez une autre.
Alors, ce sera le chagrin, la souf
france pour votre femme et puis
plus tard les scènes de ménage, la
discorde, la vie impossible...
Fred, je vous ai écouté patiem
ment en silence pour savoir
jusqu’où me mène votre imagina
tion. Non, ne m’interrompez pas. Je
sais bien, tout ce que vous avez dit
là sent la vérité. D’ailleurs,je l’ai vue
cette vérité dans les ménages, dans
bien des ménages... Seulement, je
ne suis pas comme les autres mon
amie; tout ce que je défendrai à ma
femme, je m’en passerai aussi. Je
fuirai le monde, les réunions, les
plaisirs. J’en ai assez, j’en ai marre 1
Nous serons bien tranquilles, ma
femme et moi et nos enfants, à l’é
cart des autres.
— C’est ça, pour vivre heureux,
vivons en caché! Mais mon ami, ce
n’est pas vivre cela, c’est vivoter 1
Vous serez un rond de cuir, un petit
bourgeois ! Mais vous n’avez que
vingt cinq ans, ce n’est pas encore
l’àge de la retraite ! ! ! Vous riez,
Sen ?
— Je ne vous comprends plus.
Fred. Vous me reprochez de me
marier avec une femme ordinaire
parce que je tricherai avec elle, que
je serai plus heureux qu’elle? alors
je vous affirme que je deviendrai
moi aussi très ordinaire que je m’a
baisserai à son niveau de vie et vous
me traitez de petit bourgeois !
Voyons, si je me marie avec une
jeu e fille moderne et si tous les
jeunes hommes se mariaient avec
des jeunes filles modernes que se
raient ces demoiselles peu ins ruites,
très douces et très sages ? Elles se
ront toutes des vieilles filles ?
— Mon dieu ! comme vous êtes cha
ritable, mon ami !... Je ne vous
reproche pas de choisir une jeune
fille s mple et douce et sage qui
vous plaît. Je ne vous ai pas con
seillé de vous abaisser à son niveau
de vie. Mais vous ne m’a ez pas
laissé tout dire, épousez celle que
vous aimez, c’est la cond tion essen
tielle du bonheur. Puis, rendez la
heureuse. Si voire femme n’est pas
instruite, élevez-la à votre niveau
intellectuel. Évidemment, je ne
vous dis pas de lui enseigner la
Philosoph e ou les mathématiques !
Expliquez-lui ce qui est obscur en
elle, amenez—la dansle monde, faites
s ennes vos idées, vos conceptions.
On n’est pas licencié ès-leitres pour
rien ! Si vous n’aurez pas du
temps, ne craignez pas de nous Ren
voyer, à notre future Université
populaire des femmes annamites .
Elle comprendra qu’il y a d’autre
chose qu’a’mer et vivoter, elle sau
ra améliorer et égayer sa vie, elle
verra d’autres êtres à aider. Et elle
vous aidera, Sen, à vivre intensé
ment, dans la lutte pour soi et pour
les autres.
— Oui. Fred, vous me tentez et
tout cela ne me laisse pas insensible.
« Je vous remercie d’avoir parlé
en amie, franche, sévère. »
Puis, se levant, il me donne la
main.
— Aurevoir, Fred.
Au seuil de la porte, il se retour
ne et mi souriant, mi soucieux.
— G’est très sérieux, le «mariage»,
n’est ce pas, Fred.
— Très !
— Vous êtes un peu cruelle, vous
m’avez embrouillé l’avenir.
— Mais non, Sen, je vous ai éciairé
la route. Maintenant, marchez.
— Tout droit, Fred ?
— Tout droit, Sen.
FRED
7KU epie guYNemer
N" 58 G. GUVNEMER, SAIGON
COUPE & FA ÇON
Soignée, adaptée ù toute anatomies, aucune augmentation sur les prix
oourants.Si vous ©tes diffioile pour- votre élégance, n’iiésistez pas :
“au epie guyneme
Messieurs, un essai et vous reviendrez
^CABiNE DENTAIRE
Stomatologiste
diplômé de Paris
Maladies de la BOUCHE
et des DENTS
de 7 à 12 119 , Bd. Bonard
de 5 à 6 SAIGON
(près de la polyclinique
Municipale)
N- 5 — 11 JANVIER 1934 =
Silence! ne dites pas que
la France est impéralisteï
par Francis JOURDAIN
Noël... Miracle... Le fils de Dieu
est né dans une étable. Il vient de
prêcher la résignation et, venu au
jour entre le boeuf et 1 âne c est à
ceux-ci qu’il adresse son premier
discours: « Il faut que chacun soit à
sa place. Voire rôle, cest de tia-
vaiiler, de porter les plus lourds
fardaux et de recevoir des coups.
Laissez-vous faire. Quand vous au
rez bien souffert, nous nous retrou
verons là-haut, dans mon royaume
Mon royaume n’est pas de ce mon
de, ne vous en faites pas, laissez
vous rosser». Puis le divin enfant
se tourne vers les hommes : « Il y
aura toujours des pauvre parmi
vous... Heureux les pauvres, le ro
yaume des cieux leur appartient.
Ils y chanteront plus tard le bonheur
des Elus. Mais ici bas, ils doivent se
taire, attendre, se soumettre... Si
lence aux pauvres ! Regardez le
bœuf, regardez 1 âne...'Est cepu’ilsse
plaignent? Faites comme eux, taisez-
vous. Le silence est d’or ».
Deux mille ans après ce discours,
c’est encore du silence des Pauvres
qu'est extrait l’or des Riches. Silen
ce 1 C’est le mot d’ordre de Dieu et
de Tard*eu, de tous les dieux et de
tous les tardieux. Quand ce mot
d’ordre est mal compris, la trique et
le bâillon sont là, qui n’ont pas été
inventés pour les chiens, les bœufs
et les ânes, la trique et le b illon
dont le Fasciste n’a pas le mono
pôle et que le Démocrate manie,
lui aussi, avec aisance et fermeté.
Silence 1 Ne dites pas que la Fran
ce est impérialiste. Il n’v a pas de
guerre au Maroc. La Banque de
Paris et des Pays-Bas introduit au
Maroc la Civilisation et non pas ses
agents La pénétration pacifique des
balles de mitrailleuses dans la car
casse des rebelles est une nécessité
historique. C’est une œuvre philan
thropique et désintéressée. Amour
du prochain, désintéressement: voi
là ce qui n’a cessé de guider la
France dans l’accomplissement de
sa mission civilisatrice.
Grâce à Dieu — le Dieu des ar
mées — celte mission se poursuit
heureusement. La France peut être
fière de la belle et bonne besogne
accomplie en cette année 1933. L’A
frique a été l’objet de sa sollicitude,
non seule i ent au Maroc, mais en
Algérie où il ne faut pas dire que
la misère augmente. Quatre jour
naux arabes qui ont eu la maladres
se de reproduire des articles de la
presse bourgeoise constatant cette
misère, ont été interdits. Silence !
Silence aussi aux Tunisiens que,
par l'intermédiaire du pantin Ah
med Pacha Boy, notre Manceron
met en « surveillance » s’ils se per
mettent (Vive la Liberté !) la moin
dre tentative de propagande pol ti
que et religieuse ».
Silence aux Syriens mis sous
mandat français par Versailles et
en prison par le Haut Commissa
riat s’ils se permettent de prendre
ffi n~~ n rm acz rx
n i i n< ir
DE9
L'ancien horloger de la
direction des Chemins de Fer de
l’Indochine
Vu-xuàn-Thuc
ait
NAM - h O N G
se spécialise pour toutes réparations
de stylos depuis 20 années. 11 a de
sérieuses références 20, rue Alsace
Lorraine, 20.
D Çonfiez-lui vos stylos, vos montres, hor- n
loges, vos phonos et vos machines à écrire.
g—ncr-31 i—n ni —«ar—in- ni im
H — ■ .-.-y.-:. -- B
Clinique médicale
Aooouohements
Dông - ugoe - Dieu
Médecin libre
1, rue Tràn-thành-Càu — Cantho
'• I
B—"- ■ —y rr
n
au sérieux le Droit syndical procla
mé par la République française.
Silence au nègres ! Ceux de Togo
ne paraissaient pas suffisamment
fiers de participer gratuitement aux
travaux publics , de cultiver pour
un salaire de famine les terres qu’on
leur a volées, de chanceler sous le
poids des taxes. A Lomé, le 25
janvier, femmes et enfants ont expié
sous la fusillade, le crime de ces
rouspéteurs insolents.
Silence aux Malgaches qui ont le
toupet de croire, devenus sujets
français, que la loi française leur
est applicable et qu’ils ont le droit
d’adhérer à un groupement légale.
Silence aux Indochinois qui osant
distribuer des tracts, « assister de
loin à une manifestation », fonder
des syndicats, adhérer au parti na
tionaliste 1 II y a des juges à Sai
gon, des juges qui envoient en pri
son, au bagne, à l’échafaud ces mé
contents (Mécontents de quoi! N’y
a-t-il pas au Gouvernement Générai
un Pasquier chargé de les empêcher
d’attraper une indigestion de riz ?
Il y a des juges aussi à Hanoi, des
juges qui acquittent, parce qu’ils
sont blancs et revêtus de l’uni
forme français, 'es tortionnaires et
les assassins des Jaunes. Et il y a
des juges au café du Commerce, des
juges qui acquittent tous les Robin
de qui viennent les ordres de tuer
Silence imposé aux victimes ! Si
lence accordé aux bourreaux ! C’est
l’honneur du Secours Rouge de ne
pas accepter cette consigne du si
lence. Il a envoyé M. Delevallée à
Madagascar. Il va envoyer une
Commission d’Enquête en Indochine.
DelevaPée parlera. La Commis
sion d’enquête parlera. Par la voix
du Secours Rouge, les victimes vont
pouvoir se faire entendre.
Et les bourreaux vont être obli
gés de parler.
FRANCIS JOURDAIN
Chronique de la semaine
à Travinh-brousse
À Travinh, l’impôt personnel
devient révoltant. La misérable!
population en souffre cruellement.
Un de nos correspondants particu
liers nous a raconté dans une lettre
comment les notables sont devenus
féroces, dans la brousse.
Pendant que la mévente du riz
affame les misérables nhà-
quê et les rend fous de désespoir,
nos policiers communaux s’en vont
jusque sous les pauvres toits extor
quer leurs derniers sous aux malheu
reux. D’autres sont emmenés ganot-
tés et maltraités comme bêtes vul
gaires et emprisonnés sans autre
forme de procès. Beaucoup d’en
tre eux succombent d’inanition et de
dures supplices.
La grève des ouvriers*
scieurs à Khânh * hôi
Mardi matin, le Directeur de la
C° Est Asiatique a constaté que pas
un des ouvriers, annamites autant
que chinois, n’étaient à leur tâche.
Grève générale ! La police appelée
immédiatement procéda à l’enquête
D’après les dires de certains ou
vriers, la cause était la diminution
des salaires. Les ouvriers, n’en ayant
pas suffisamment pour subsister
et nourrir leur famille, ont décidé
de se croiser les bras démontrant
ainsi leur mécontentement endéfen
dant farouchement leurs droits.
Le nombre de grévistes s’élève à 60
Pasquier en France
L. A. R. T. P. nous avertit qu’en
peu de jours, Pasquier le coup ur
de têtes sera en France, installé
douillettemet sur un avion luxueux
Beau régime
Dernièrement, la police a décou
vert dans le quartier des filles un
pauvre vieux accroupi, nu tête, nu
pieds avec rien qu’une guenille misé
rable qui lu enserrait la taille. On
le trouva mort dêpuis longtemps
Chaque jour, on entend parler de
morts, de suicides, de meurtres.
Le gouvernement en est respousable.
Histoire des poubelles
A l’angle des rues Hourdais et
Hamelin,dixferblantiers font un bruit
de tous les diables. Ils tapent, tapent
du matin au soir, tapent jusqu’à
une heure avancée de la nuit, cau
sant préjudice aux travailleurs
fatigués qui geignent sans cesee
d’avoir mal dormi et qui en ont be
soin pour réparer leurs forces.
Et récemment, distribution à tous
les coins saigonnais : Qui en veut ?
Pour quelques piastres, vous
aurez un cylindre en zinc tiens !
haut comme un bambin grassouillet
et qui a une couvercle, joli à émer
veiller les petits goses!
Cholon se plaint de ce régime
hygiénique d’un nouvaeu geure. La
population est interdite du prix
exhorhitant qui, en échange, leur
donne ce petit joujou inutile, caria
moindre saleté répandue devant les
maisons att re contravention !
Et puis, le service des vidanges
publiques s’effectue au grand risques
et périls des locataires et rendent
ainsi un bon nombre de construc
teurs de poubelles riches. Résultats
des Conseils taxe des bicyclettes,
taxe hygiénique des poubelles, texe,
octroi, etc..,
X. Y. Z.
« Les Français, me dit-il, ont perdu toute mesure ; ils ont
brûlé et bombardé de pauvres villages, tué des femmes, des
vieillards, des enfants, profané des sépultures. Ce sont nos
meilleurs agents de propagande ; ils allument dans notre
peuple des foyers de haine qui ne s’éteindront pas ».
LOUIS ROUBÂUD (« Petit Parisie» du 8-7-30.
« Notre cou est trop court pour nous faire entendre de Dieu.
«... Dépassant tous les espoirs, il y a des gens qui regardent
sur nous. Aussi vos enfants adressent cette requêtte à votre
honorable Comité, espérant qu’il lèvera la main pour nous
défendre. Nous aurions alors la chance de voir la réunion du
mari avec la femme, du père avec le fils; de cette fa»on, nous
vous serions reconnaissants pour des milliers de siècles ».
LE THI PHU et toute la famille.
AIDEZ NOUS
POUR L’AMNISTIE
AUX 10.000 DÉTENUS
POLITIQUES INDOCHINOIS
NOM
Somme
«... J’aperçois peu à peu, assis ou couchés, étroitement ser
rés sur des bat-flancs de bois, deux longues files de prison
niers, les pieds pris dans des anneaux de fer. Il y en a 200 par
baraquement... Leur visage, je les connais déjà avec cette
peau noire collée sur les pommettes, ces lèvres tirées et cre
vassées, ces membres noueux, couverts d’ulcères et de plaies.
« Tons sont galeux, dévorés par la vermine. On ne les
déchaîne que deux fois par jour, dix minutes chaque fois....
Chaque matin, on doit enlever des cadavres. La moyenne des
morts est de deux ou trois par jour dans chaque baraquement.
«... Mais voici un enfant, la tète mangée de gourme ; il me
supplie de ses pauvres yeux noyés dans du pus ; il a onze
ans ses parents ont été exécutés comme communistes. Alors
on l’a emmené avec les autres ».
ANDREE VIOLLIS
(«Revue Esprit », 1er décembre 1933).
DE SAIGON,
COMITÉ R’AMNISTIE
ET DE DÉFENSE
DES INDOCHINOIS
26, rue Vavin— PARIS-Vl*
Chèque Postal Francis Jourdain 316-O.Ï
POUR SAUVER
LES 8 CONDAMNÉS A MORT
JE VAIS ME MARIER
— Mon amie, je vais me marier.
— À la bonne heure ! Vous allez
clore vos mauvaises aventures par
un dénouement heureux. Et... peut
on savoir quelle est l’élue de voire
cœur ?
— Ça, je ne le sa : s pas encore.
— Comment, vous ne le savez pas
encore et vous allez vous maiier?
- Oui, c’est un projet, facilement
réalisable, je crois.
Sen me regarde, souriant. Il est
grand, joli garçon fort décoratif,
plus de muscles que d’expressions.
Jeune, vingt-cinq anx à peine, ins
truit — Monsieur est revenu de
France avec sa licence ès-lettres —
unique dans une famille aisée, un
peu fils à papa.
— Je veux me marier le plus vite
possible, Fred.
Attendez. Faisons d’abord le
compte. Vous aimez les sports,
vous aimez les livres et vous ne
dédaignez pas non plus les dancings.
Sportif, intellectuel et mondain, vo ; -
là ce qn’on appelle de la culture
physique, intellectuelle et morale.
— Passons, passons, je vous en
pr e.
— Ne vous impatientez pas,
Sen,... Vous aimez avoir des
camarades de votre monde, des
copines intelligentes, gentilles bien
habillées, qu’on est fier de montrer
dans les réunions, et avec qui l’on
puisse bavarder, badiner.
— Comme vous faites en ce mo
ment.
Non. Je ne bad ne pas, je vérifie
votre carnet d’indentité. Je continue.
Vous allez vous marier. Vous allez
choisir votre idéal parmi les jeunes
filles peu instruites, irès bourgeoises,
cuisinant bien, cousant bien, ne
sortant que rarement.
Allons, dites — le moi, si ce n’est
pas vrai ?
— C’est vrai î
Vous êtes, mon ami, le jeune
homme moderne-conservateur. Mo
derne en ce que vous aimez la
société, la science, le progrès 1 et
conservateur en ce que vous détes
tez l’émancipation des femmes,
l’égalité des sexes.
— Ah bon ! vous faites mon pro
cès. Et si je m’en vais ?
— Non, vous ne me quitterez pas
avant que je n’aie liquidé votre
compte. Ecoutezmioi, Sen, ou n’est
pas des amis pour rien . . Dans un
mois, dans une année, vous serez
marié... Je la vois, la femme que
vous avez choisie. Elle est jolie,
elle est douce, elle est sage. Vous
! l’aimez bien et votre amour suffit à
la rélégner pour toute sa vie dans
ce cercle étroit : la cuisine, les chif
fons et les bébés. Mais elle est trop
simple, trop effacée ; son amour ne
vous suffit pas. Marié, vous conti
nuerez votre vie de jeune homme
libre, ayant (en plus de voire tra
vail) vos distractions, vos plaisirs.
Et quand votre femme un peu ja
louse, vous parle de vos amis, vous
lui direz : « Est-ce qu’on peut te
comparer à ces femmes, les éman
cipées et vous en direz tout le mal
que vous pouvez trouvez en elles !..
DCLZDfflG
nni ir
UNE MERVEILLE
Iifl PEHGOlifl
Son jardin suspendu, sa
fontaine lummineuse, son
dancing en plein air, ses
consommations de cloix.
UNIQUE DANCING
EN INDOCHINE
Jazz impeccable
Tous les Samedi et Dimanche
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JB
Et quand on vient trouver votre
femme, lui parler de ce qu’on
a fait pour le sexe faible, elle
ne voudra rien entendre : « Je suis
heureuse ainsi, je ne réclame
rien D’ailleurs, mon mari
n’aime pas les associations...» Oui,
elle sera heureuse dans cette
servitude pace qu’il n’y a pas
d’autre état pour elle. Elle sera
heureuse, ça suffit n’est ce pas Sen ?
Mais un jour viendra où vous vous
ennuirez au bercail. Vous trouvez
votre femme fade, votre famille en
dormante et vous aimez une autre.
Alors, ce sera le chagrin, la souf
france pour votre femme et puis
plus tard les scènes de ménage, la
discorde, la vie impossible...
Fred, je vous ai écouté patiem
ment en silence pour savoir
jusqu’où me mène votre imagina
tion. Non, ne m’interrompez pas. Je
sais bien, tout ce que vous avez dit
là sent la vérité. D’ailleurs,je l’ai vue
cette vérité dans les ménages, dans
bien des ménages... Seulement, je
ne suis pas comme les autres mon
amie; tout ce que je défendrai à ma
femme, je m’en passerai aussi. Je
fuirai le monde, les réunions, les
plaisirs. J’en ai assez, j’en ai marre 1
Nous serons bien tranquilles, ma
femme et moi et nos enfants, à l’é
cart des autres.
— C’est ça, pour vivre heureux,
vivons en caché! Mais mon ami, ce
n’est pas vivre cela, c’est vivoter 1
Vous serez un rond de cuir, un petit
bourgeois ! Mais vous n’avez que
vingt cinq ans, ce n’est pas encore
l’àge de la retraite ! ! ! Vous riez,
Sen ?
— Je ne vous comprends plus.
Fred. Vous me reprochez de me
marier avec une femme ordinaire
parce que je tricherai avec elle, que
je serai plus heureux qu’elle? alors
je vous affirme que je deviendrai
moi aussi très ordinaire que je m’a
baisserai à son niveau de vie et vous
me traitez de petit bourgeois !
Voyons, si je me marie avec une
jeu e fille moderne et si tous les
jeunes hommes se mariaient avec
des jeunes filles modernes que se
raient ces demoiselles peu ins ruites,
très douces et très sages ? Elles se
ront toutes des vieilles filles ?
— Mon dieu ! comme vous êtes cha
ritable, mon ami !... Je ne vous
reproche pas de choisir une jeune
fille s mple et douce et sage qui
vous plaît. Je ne vous ai pas con
seillé de vous abaisser à son niveau
de vie. Mais vous ne m’a ez pas
laissé tout dire, épousez celle que
vous aimez, c’est la cond tion essen
tielle du bonheur. Puis, rendez la
heureuse. Si voire femme n’est pas
instruite, élevez-la à votre niveau
intellectuel. Évidemment, je ne
vous dis pas de lui enseigner la
Philosoph e ou les mathématiques !
Expliquez-lui ce qui est obscur en
elle, amenez—la dansle monde, faites
s ennes vos idées, vos conceptions.
On n’est pas licencié ès-leitres pour
rien ! Si vous n’aurez pas du
temps, ne craignez pas de nous Ren
voyer, à notre future Université
populaire des femmes annamites .
Elle comprendra qu’il y a d’autre
chose qu’a’mer et vivoter, elle sau
ra améliorer et égayer sa vie, elle
verra d’autres êtres à aider. Et elle
vous aidera, Sen, à vivre intensé
ment, dans la lutte pour soi et pour
les autres.
— Oui. Fred, vous me tentez et
tout cela ne me laisse pas insensible.
« Je vous remercie d’avoir parlé
en amie, franche, sévère. »
Puis, se levant, il me donne la
main.
— Aurevoir, Fred.
Au seuil de la porte, il se retour
ne et mi souriant, mi soucieux.
— G’est très sérieux, le «mariage»,
n’est ce pas, Fred.
— Très !
— Vous êtes un peu cruelle, vous
m’avez embrouillé l’avenir.
— Mais non, Sen, je vous ai éciairé
la route. Maintenant, marchez.
— Tout droit, Fred ?
— Tout droit, Sen.
FRED
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