Titre : Le Progrès artistique : journal des artistes musiciens instrumentistes et choristes : paraissant le jeudi
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-03-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328438223
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 mars 1889 02 mars 1889
Description : 1889/03/02 (N562). 1889/03/02 (N562).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2367631j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOA-639
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/08/2018
Douzième Année. — Numéro 562.
Samedi 2 Mars IKK!)
ABONNEMENTS :
Franck Un an 12 fr. | Etranokr.... port en plus.
Avec mus. do chant, 20 fr.; Avec mus. de piano, 20IV.
L'Abonnement de 20 fr, donne droit à la même tomme de musique,
nouveauté» de» meilleur» auteur», toit 60 fr. prix marqué» forts
ou 20 fr. prix nets.
Fondé par Victor SOUCHON
DIRECTEUR ; V. DURDILLY
Rédaction, Secrétariat : Jolrs RUELLE
Tout ce qui concerne l'Administration et la Rédaction, doit être adresséjau] Directeur
Bureaux : il bis, Boulevard Haussmann. — PARIS
NSERTIONS :
Annonces .. 50 c. la ligne. | Rkclamks. ... 1 25 la ligne
Prix du Numéro ; Paris, 20 cent.; Départ., 25 cent.
H est rendu compte de toute œuvre littéraire ou musicale dont
deux exemplaires sont adressé» à la Direction.
L’OPERETTE S’EN U I
On lo disait tout bas en ces dernières
années ; on lo crie maintenant. Cela est
vrai : l'opérette s’en va, elle s'étiole
comme ces jolies plantes de serre qu'une
imprudente Ailette expose un beau Jour
au grand soleil de sa fenêtre.
L'opérette née dans les théâtres minus
cules fréquentés jadis par lo mondo des
salons; l'opérette choyée, applaudie,
entre lo diner et le bal, pour ses joyeuses
facéties, ses piquantes étrangetés et Ta
fantaisie extra-théâtrale de scs interprètes,
a eu l'imprudence de devenir ambitieuse.
Elle n’a pas craint de se montrer sur de
grandes scènes ; la joyeuse folle s’est im
prudemment permis de vouloir faire con
currence à notre vieil opéra comique. Des
benêts et avec eux des malins ont dit que
la différence entre cet opéra comique et
la pétulante opérette n’étAit plus appré
ciable. Ils ont confondu ces deux genres
si distincts comme caractère et exigence
d’interprétation. Lo public qui voyait les
opérettes qualiAées pompeusement d’o
péras comiques, s'est doucement laissé
aller à confondre aussi ; mais un beau
jour il s'est aperçu qu'on lui disait des
fadaises; il a naïvement comparé et l’o
pérette s’est vue délaissée. En même
temps le véritable opéra comique tenait
bon ; il voyait même la faveur générale
grandir et ses vieux partisans le fêter
plus que jamais, eux qui pourtant avaient
fortement aidé au succès de l'opérette.
A qui la faute?
On a voulu faire passer d’aphrodisiaques
fantaisies et d’excentriques charges pour
des livrets sérieusement équilibrés ; des
refrains amusants et des ombres dVn-
semblcs pour de la comédie musicale ; des
demi-chanteuses et des quarts de chan
teurs pour dos étoiles lyriques ; des effots
de costumes et de mots pour des effets de
scène et des caractères. Les malins qui
ne rôvont depuis longtemps que la trans
formation du théâtre national do l'Opéra-
Comiquo en succursale de l’Opéra parco
qu’ils y trouveraient leur compte, ont crié
quo le vioux genro était démodé , que sa
véritablo forme moderno était l’opérette
dont les temples devenaient assez nom
breux pour quo la sallo do l’Opéra-Comi-
quo fût enfin consacréo au fameux «drame
lyrique » espoir de l'avenir. Bref, ces
orfèvres ont si bien écrit ot criaillé quo
l’opéretto s’est enfléo commo uno gro-
nouille... et elle crève, la pauvro !
Pendant cela, Je le répète, l’opéra
comique véritablo était en pleine renais
sance. La Dame blanche , lo Domino noir,
lo Pré aux Clercs, Mignon, le Caïd, tout le
rôportoiro ancien ot moderne enfin, atti
rait la foule désabusée ot l'opéretto ten
tait sos derniers efforts lesquels no pro
duisaient que ruines d’entreprises, décep
tions directoriales et artistiques.
Kst-co que J’exagère ?
Ah l Messieurs les auteurs et composi
teurs sont bien un pou coupahlos aussi :
ils n'ont pas sont! d’oû venait le vont. Et
puis pourquoi n'ont-lls pas cherché â
varior un peu ce théâtre que minait l’uni
formité ? Les types d’opérettoa, A rigou
reusement compter, sont trois ou quatre
au plus ; on los a variés ot refaits à satiété,
scéniquement et musicalement. La foulo
est lasse aujourd'hui de ces rofrains trop
légers ot tôt vieillis que ne soutiennent
pas uno solide harmonie et uno orches
tration intéressante. Les idéos manquent,
les drôleries sont usées, les interprètes
fameux de jadis n'ont pas de successeurs.
Bref, l 'Ecole n’a rien produit. Ce genre
mignon, original et piquant qui nous fit
passer de si charmantes soirées, quand
Offenbach écrivait de délicieuses petites
partitions sur les charmantes fantaisies
que crayonnaient ses spirituels collabora
teurs; ce genre succombe à l’anémie.
Ludovic Halévy et Meilhac ont bien
compris que l’opéretto s’en allait quand
ils changèrent leur manière ot firent avec
Oondinet, Millaud et autres fins esprits
cette série de pièces charmantes ornées
de couplets grâce auxquelles les Variétés
eurent naguère uno si belle époque. Us
avaient abandonné l'opérette pour la
comédie bouffe, le parisianisme orné d’un
peu de musique. Leurs successeurs persis
tèrent et se battirent les flancs pour
trouver du nouveau. Ils n’en trouvent
plus et l'opéretto agonise sous le titre
pompeux d’opéra comique auquel plus
personne no se trompe.
Eh bien, j’aime beaucoup l'ancien ré
pertoire d’opérette et j’irais volontiers
l'applaudir encore si on lui trouvait de
dignes interprètes. Mais en voyant ce que
le genre est devenu, par une prétention
non justifiée, et la pauvreté d'invention
de ses fidèles, je pense que les amis véri
tables de la scène française peuvent assis
ter sans regret à l'agonie do l’opéretto;
JlII.ES llUEl.l.E.
CHRONIQUE MUSICALE
SOCIÉTÉ DBS COMPOSITEURS DE MUSIQUE
La première conférence-concert donnée le
21 lévrier à la salle Pleyel n'était pas sans
faire naître quelque crainte dans mon esprit.
On se proposait de nous parler du cor et de
son emploi dans l'orchestre. Malgré l’intérêt
qui s'attache à une pareille question pour les
musiciens, nous redoutions que le public n'en
comprit pas le côté pratique. Heureusement
que le conférencier était M. Limagne, un ar
tiste instruit et spirituel. Oràceàdes anecdotes,
des traits d’esprit, de nombreux exemples
habilement choisis, il a tenu son auditoire en
respect et plein d'attention. Il a démontré sur
tout que la différence de sonorité entre le cor
d’harmonie et le cor à pistons n'était pas d'une
telle nature qu’elle doive faire négliger les
avantages qui s’attachent à l’emploi unique
du dernier de ces instruments. J’ai dit com
ment M. Limagne a su entremêler d'exemples
ngréables sa charmanto causerie; il n mieux
fait encore en plaçant comme intermèdes pro
bants des morceaux d’ensemble qui ont pro
duit les plus beaux effets, tels que le Qui tollis,
d’Haydn, cet admirable composition d’une si
puissante inspiration et d'une si bello facture,
et la Prière à Sainte-Cécile, quatuor arrangé
avec nrt, par M. Limagne, sur l'Adagio do la
sonate en fa dièse, do Beethoven. Le quatuor
vocal do cos deux morceaux était représenté
par Mmes Muller do la Source et Leroy et par
MM. Léon David et Derivis, lo solo do violon-
cello par M. Loôb. Les cors étaient tenus-par
MM. Oariguo et Reine, l’orgue Mustel par M.
Guilmant et le piano par M. Colomer.
Le concert proprement dit a débuté par un
andante et un scherzo pour fiâte, clarinette,
cor et piano, composition heureusement ins
pirée et savamment conduite de Limagne,
oxécutée avec un ensemble parfait et des
nuances exquises par MM. Lafieurance, Mi-
raart, Garigue et Colomer. Les autres numé
ros du programme ont été remplis par les
Adieux de Thôtesse arabe , mélodie assez ingrate,
de Bizet, dramatiquement chantée par Mme
Muller de la Source, avec l’autonté qu'on lui
connaît ; les stances de Lakmé , de Léo Delibes,
dites par la belle voix de M. Derivis ; Recueil
lement et Scherso (redemandés), pour orgue
Mustel, exécutés par l'auteur, Guilmant, et qui
ont obtenu un succès au moins égal à celui
qu’ils avaient eu au dernier concert; l'air de
Sigurd , chanté avec un goût, une méthode et
une voix d’une grande étendue et d’une rare
pureté, par Mme Leroy ; l’air du Cid , de Mas-
senet, interprété magistralement par M. Léon
David, et enfin par le duo d 'Aben-llamet, de
Th. Dubois, chanté par Mme Muller de la
Source et M. Don vis.
Le prochain concert aura lieu le jeudi
7 mars. Qu’on se le dise et qu’on y aille.
Robrrt Nuay.
AUDITION CH.-M. WIDOR
M. Widor a eu samedi, salle Erard, société
de haut rang à son concert-audition. Que de
belles dames et que de personnages connus ;
nous en pourrions nommer des plus en évi
dence dans le monde politique. Beaucoup
d’artistes et de journalistes aussi ; salle d’élite
enfin.
Le concert a commencé par un concerto
pour piano et orchestre, œuvre originale écrite
pour faire briller à un degré égal l’élément
symphonique et le piano, ce qui, au point de
vue purement musical, nous parait bien préfé
rable au système ancien qui limite l’orchestre
au rèle banal de simple accompagnateur.
L 'Adagio religioto de ce concerto a ravi l’audi
toire par son caractère élevé ; il a produit un
véritable effet d’émotion. L’allegro final, par sa
vive allure et ses humoristiques caprices, n’a
pas eu un moindre succès. M. Philipp a tenu
la partie de piano avec une surprenante vir
tuosité et un mérite musical auquel on ne
saurait trop applaudir, car cette partie est
d’une difficulté bien redoutable.
Deux fragments exécutés sur le violoncelle
par M. Delsart ont eu grand succès, de même
qu’un Ave Maria chanté par une jeune artiste
douée d’une voix superbe et qui remplaçait
Mlle Lépine, indisposée. M. Taffanel, dont le
talent admirable semble toujours avoir grandi
quand depuis quelque temps on n’a eu le plai
sir de l’entendre, a ravi la foule par son im
peccable style, son prodigieux mécanisme et
sa parfaite qualité de son. La suite pour flûte
et piano qu’il a exécutée avec l’auteur a été
l’un des deux grands succès du concert.
Le second appartient h, la Fantaisie (piano et
orchestre), que l’on entendait pour la première
fois. C’est une œuvre considérable et capti
vante du commencement à la fin. Deux mé
lodies caractéristiques forment la première
partie ; la seconde, affectant un peu l’allluro
du scherzo , so fond dans une savante combi
naison des trois idées. L’œuvre, malgré le
travail qui en rend l’audition première absor
bante, est claire, très bien conçue, mélodique
enfin,admirablcmont orchestrée et d’un senti
ment élevé très appréciable pour toute oreille
suffisamment ouverte. Cette fantaisie a en
thousiasmé l’auditoire. Il y a eu rappel pour
l’interprète, Philipp qui l’a merveilleusement
jouée au piano, et pour l’auteur, M. Widor,
qui a dirigé son orchestre en maître.
Très bello soirée musicale, nous avons
plaisir à lo répéter. M. Widor est un composi
teur digne d’être classé au premier rang de la
jeunesse française. Savant, il l'est autant que
les plus fanatiques tenants de la chromatique
nébuleuse ; mais il aime la mélodie et sa mu
sique chante et charme. U ne rougit mémo
pas d'écrire de simples, ravissantes et sin
cères pages d'album telles que les fragments
exécutés par Taffanel et Delsart. C’est un
artiste courageux I
Jui.Ks RUKLLK.
MUSIQUE DK CHAMBRE
Lundi 18 février, Mme Saillard-Dietz a con
tinué à l’Institut Rudy la série de ses intéres
santes séances de piano et de musique d’en
semble classique et moderne.
Il est impossible d’interpréter Chopin avec
plus de talent, de finesse et aussi de brio que
ne le fait Mme Saillard-Dietz : l’exécution de
la Marche funèbre a été pour elle un triomphe
aussi bien que la première partie du lüriènw
Concerto , de Herz. Parmi les autres morceaux
qu’olle a interprétés, ceux qui nous ont le plus
frappé, ont été : la Polonaise, de Humrael,
rajeunie d’un demi-siècle sous les doigts de
l’excellente pianiste ; le Menuet, dePaderewski,
et un Dialogue (TOiteaus, délicieux, de A.
David.
M. Mazalbert nous a fait entendre, c’est-a-
dire applaudir : En route et Des ailes , de Ch.
Réné, ainsi que l’aubade du Roi C’est avec un sentiment exquis des nuances
et un charme indéfinissable qu’il a dit ce der
nier morceau.
M. Herzberg a rendu excellemment sur son
violon le Chant sans paroles , de Tschaikowski
et la Fantaisie hongroise , de Hauser. Mlle
Jeanne Coben, la charmante organiste dont le
jeu acquiert chaque jour plus de finesse et
d’autorité, a été très acclamée dans la Fantai
sie, de Mendelssohn, transcrite par elle pour
orgue Mustel. Mme la baronne de Scotti s’est
fait applaudir dans l’air de .Sanuon elDalila , de
Saint-Saéns, et la Sérénade, toujours char
mante, de Braga. Enfin M. Martel, de la Co
médie-Française, a dit en maître une scène du
Ru y Bios, de Victor Hugo.
La prochaine réunion aura lieu le 11 mars.
Louis Lkorand.
La seconde séance de MM. Heymann, Gi
bier, Laforge et Papin, a eu lieu avec le con
cours de Mlle Lépine et de M. I. Philipp.
Les noms seuls de ces excellents artistes
disent que l’exécution a été parfaite des com
positions qui se trouvaient au programme :
un quatuor à cordes, de Mendelssohn ; le
quintette avec piano, de Schumann, et une
sonate pour piano et alto, de Rubinstein.Dans
ces deux dernières œuvres M. Philipp a su
faire valoir toutes ses qualités de virtuosité et
de style. Mlle Lépine a chanté avec charme et
d’une voix séduisante un air de Hœndel et une
mélodie de Schumann. Les fondateurs de cette
excellente société ont affirmé une fois encore
leur grand mérite. Bravos à MM. Papin, Hey
mann, Gibier et Laforge.
La matinée du lundi 18, du quatuor Man
dela, salle Herz, était, comme d’ordinaire, des
plus intéressantes. Un fort joli Quatuor, de
Luzzato, a été particulièrement remarqué. Le
public a paru goûter très vivement la sonate
de Beethoven, pour piano et cor, exécutée par
Mlle Cl. Janiszewska et M. Brémond. Mêmes
applaudissements pour lo superbe Quatuor, de
Schumann, interprété par MM. Mcndels,
Prioré, Casella et la gracieuse pianiste qui
s’est fait en outre chaleureusement applaudir
avec la Gavotte variée, de Rameau, et la Gigue,
de Pfeiffer.
Claris.
SALI.K PLKYEL
Un très intéressant concert a été donné der
nièrement À la salle Pleyel, par M. Julien
Piot, auquel Mlles C. Raldo, M. de Pierpont,
Mme Salomon, MM. Dimitri et Mauretti prê
taient leur concours. Succès pour le bénéfi
ciaire et pour tous les artistes. Les stances de
Sapho, supérieurement chantées par Mlle
Raldo, puis le duo de la Vie pour le Tsar, de
Olinks, brillamment interprété par Mlle Raldo
rt M. Dimitri, ont impressionné l’auditoire.
Très réussies également les Scène» enfantines,
de M. Mauretti.
Monde très élégant au concert donné à la
salle Pleyel par l'excellent chanteur de genre,
M. Camille Périer.
Ont pris part à cette belle soirée : M. Mel-
chissédec, de l’Opéra ; Mlle Renée du Ménil,
de la Comédie-Française ; Mlle C. Baldo,
superbe contralto des concerts du Conserva
toire de Bruxelles; Mlles Janssen, Stciger,
MM. Mariotti, Paul Viardet et Hirch.
Après un trio de Mendelssohn, fort bien
rendu par Mlle Sleiger, MM. Viardot et Ma-
riotti, on a entendu deux charmantes mélodies
dites par M. Camille Périer. Puis l’arioso du
Prophète, remarquablement chanté par Mil*
Baldo, l’air du Caïd, interprété à ravir par M.
Melchissédec. Signalons aussi les solos de
violoncelle de M. Mariotti, et le duo duCâd/s/,
dit avec*un entrain endiablé par MM. Camille
Périer et Melchissédec ; enfin une mélodie
avec violoncelle dite avec un profond senti
ment dramatique par Mlle Baldo. Inutile d’a
jouter que les chansonnettes de genre de M.
Camille Périer ont eu leur large part de suc
cès.
Le mercredi 20 février a eu lieu, salle
Pleyel-Wolff, l’audition des élèves de Mme
Rosine Laborde, l’éminent professeur de
chant. Un auditoire aussi brillant que choisi
avait répondu à l’invitation do Mme Laborde
qui peut être fière à bon droit des résultats
qu’elle a obtenus. Mlle Janssen, la jeune can
tatrice que nous avons déjà applaudie cette
année dans un des concerts des compositeurs
de musique, nous a paru encore en progrès.
Quant au contralto de Mlle Lavignc, il est do
qualité supérieure et nous prédisons à cette
sympathique artiste une carrièrp brillante
qu’elle a du reste inaugurée récemment aux
concerts du Châtelet. On l’a acclamée et c’é
tait justice. Mlle de la Blanch-tais est une
charmante dugazon, et M. Rondeau, un ténor
agréable qui a bien su mettre en valeur l’air
de Dimitri. Mme Vianesi-Bclval, l’excellent
baryton Auguez, M. Dancla et Mme Eva
Roger ont puissamment contribué à l’éclat de
cette soirée qui comptera assurément parmi
les plus réussies de cet hiver.
Jeudi 21 février, salle Kriegelstein, M. et
Mme Sailland ont donné un fort joli concert.
M. Sailland, excellent violoniste, a charmé
'auditoire en exécutant seul une berceuse-
bourrée ravissante, de sa composition ; puis
avec M. Querrion, un jeune violoncelliste do
beaucoup de talent, un trio da Rossini et un
trio de Mendelssohn. M. et Mmo Gennaro ont
eu leur succès accoutumé. Mme Sailland et
Mme Verney ont fort bien dit la scène des
Bavardes, de Boursault. M. Sylvain, avec les
Sabots, a obtenu un succès dont il est coutu
mier. Mlles Mouillard, du Minil, Mme Haby-
Déclat, M. Dassy, M. Querrion dans l 'Andante,
de Servais, et la Mazurka, de Popper, Mme
Orange, ont remporté une ample moisson de
bravos. Mais ce qui a excité un enthousiasme
véritable, c'est l’exécution des Stances, de
Hégier, par un jeune ténor, M. Vaguet, élève
du Conservatoire, qui a tout simplement une
voix splendide, fraîche, bien timbrée, adorable
dans les demi-teintes, supérieurement conduite
et portant admirablement. Ou nous nous
trompons fort, ou voilà une étoile qui se lève;
un conseil à M. Vaguet, qu’il ne force pas sa
voix dans les notes aigues et qu'il n’essaye
bas de vouloir faire sa carrière dans le grand
opéra, il se briserait la voix et vrai, ce serait
dommage. Il y a longtemps que nous n’avions
éprouvé autant do plaisir À écouter un vrai
chanteur.
Loum Lkorand.
SALLK ÉRARD — CONCERT BUONNOLLAZZl
Nous sommes bien en retard pour parler de
la charmante soirée de ces deux sympathiques
artistes, car elle a eu liou le 15 février, salle
Brard, avec le concours de Mlle de Lafertnlle,
Samedi 2 Mars IKK!)
ABONNEMENTS :
Franck Un an 12 fr. | Etranokr.... port en plus.
Avec mus. do chant, 20 fr.; Avec mus. de piano, 20IV.
L'Abonnement de 20 fr, donne droit à la même tomme de musique,
nouveauté» de» meilleur» auteur», toit 60 fr. prix marqué» forts
ou 20 fr. prix nets.
Fondé par Victor SOUCHON
DIRECTEUR ; V. DURDILLY
Rédaction, Secrétariat : Jolrs RUELLE
Tout ce qui concerne l'Administration et la Rédaction, doit être adresséjau] Directeur
Bureaux : il bis, Boulevard Haussmann. — PARIS
NSERTIONS :
Annonces .. 50 c. la ligne. | Rkclamks. ... 1 25 la ligne
Prix du Numéro ; Paris, 20 cent.; Départ., 25 cent.
H est rendu compte de toute œuvre littéraire ou musicale dont
deux exemplaires sont adressé» à la Direction.
L’OPERETTE S’EN U I
On lo disait tout bas en ces dernières
années ; on lo crie maintenant. Cela est
vrai : l'opérette s’en va, elle s'étiole
comme ces jolies plantes de serre qu'une
imprudente Ailette expose un beau Jour
au grand soleil de sa fenêtre.
L'opérette née dans les théâtres minus
cules fréquentés jadis par lo mondo des
salons; l'opérette choyée, applaudie,
entre lo diner et le bal, pour ses joyeuses
facéties, ses piquantes étrangetés et Ta
fantaisie extra-théâtrale de scs interprètes,
a eu l'imprudence de devenir ambitieuse.
Elle n’a pas craint de se montrer sur de
grandes scènes ; la joyeuse folle s’est im
prudemment permis de vouloir faire con
currence à notre vieil opéra comique. Des
benêts et avec eux des malins ont dit que
la différence entre cet opéra comique et
la pétulante opérette n’étAit plus appré
ciable. Ils ont confondu ces deux genres
si distincts comme caractère et exigence
d’interprétation. Lo public qui voyait les
opérettes qualiAées pompeusement d’o
péras comiques, s'est doucement laissé
aller à confondre aussi ; mais un beau
jour il s'est aperçu qu'on lui disait des
fadaises; il a naïvement comparé et l’o
pérette s’est vue délaissée. En même
temps le véritable opéra comique tenait
bon ; il voyait même la faveur générale
grandir et ses vieux partisans le fêter
plus que jamais, eux qui pourtant avaient
fortement aidé au succès de l'opérette.
A qui la faute?
On a voulu faire passer d’aphrodisiaques
fantaisies et d’excentriques charges pour
des livrets sérieusement équilibrés ; des
refrains amusants et des ombres dVn-
semblcs pour de la comédie musicale ; des
demi-chanteuses et des quarts de chan
teurs pour dos étoiles lyriques ; des effots
de costumes et de mots pour des effets de
scène et des caractères. Les malins qui
ne rôvont depuis longtemps que la trans
formation du théâtre national do l'Opéra-
Comiquo en succursale de l’Opéra parco
qu’ils y trouveraient leur compte, ont crié
quo le vioux genro était démodé , que sa
véritablo forme moderno était l’opérette
dont les temples devenaient assez nom
breux pour quo la sallo do l’Opéra-Comi-
quo fût enfin consacréo au fameux «drame
lyrique » espoir de l'avenir. Bref, ces
orfèvres ont si bien écrit ot criaillé quo
l’opéretto s’est enfléo commo uno gro-
nouille... et elle crève, la pauvro !
Pendant cela, Je le répète, l’opéra
comique véritablo était en pleine renais
sance. La Dame blanche , lo Domino noir,
lo Pré aux Clercs, Mignon, le Caïd, tout le
rôportoiro ancien ot moderne enfin, atti
rait la foule désabusée ot l'opéretto ten
tait sos derniers efforts lesquels no pro
duisaient que ruines d’entreprises, décep
tions directoriales et artistiques.
Kst-co que J’exagère ?
Ah l Messieurs les auteurs et composi
teurs sont bien un pou coupahlos aussi :
ils n'ont pas sont! d’oû venait le vont. Et
puis pourquoi n'ont-lls pas cherché â
varior un peu ce théâtre que minait l’uni
formité ? Les types d’opérettoa, A rigou
reusement compter, sont trois ou quatre
au plus ; on los a variés ot refaits à satiété,
scéniquement et musicalement. La foulo
est lasse aujourd'hui de ces rofrains trop
légers ot tôt vieillis que ne soutiennent
pas uno solide harmonie et uno orches
tration intéressante. Les idéos manquent,
les drôleries sont usées, les interprètes
fameux de jadis n'ont pas de successeurs.
Bref, l 'Ecole n’a rien produit. Ce genre
mignon, original et piquant qui nous fit
passer de si charmantes soirées, quand
Offenbach écrivait de délicieuses petites
partitions sur les charmantes fantaisies
que crayonnaient ses spirituels collabora
teurs; ce genre succombe à l’anémie.
Ludovic Halévy et Meilhac ont bien
compris que l’opéretto s’en allait quand
ils changèrent leur manière ot firent avec
Oondinet, Millaud et autres fins esprits
cette série de pièces charmantes ornées
de couplets grâce auxquelles les Variétés
eurent naguère uno si belle époque. Us
avaient abandonné l'opérette pour la
comédie bouffe, le parisianisme orné d’un
peu de musique. Leurs successeurs persis
tèrent et se battirent les flancs pour
trouver du nouveau. Ils n’en trouvent
plus et l'opéretto agonise sous le titre
pompeux d’opéra comique auquel plus
personne no se trompe.
Eh bien, j’aime beaucoup l'ancien ré
pertoire d’opérette et j’irais volontiers
l'applaudir encore si on lui trouvait de
dignes interprètes. Mais en voyant ce que
le genre est devenu, par une prétention
non justifiée, et la pauvreté d'invention
de ses fidèles, je pense que les amis véri
tables de la scène française peuvent assis
ter sans regret à l'agonie do l’opéretto;
JlII.ES llUEl.l.E.
CHRONIQUE MUSICALE
SOCIÉTÉ DBS COMPOSITEURS DE MUSIQUE
La première conférence-concert donnée le
21 lévrier à la salle Pleyel n'était pas sans
faire naître quelque crainte dans mon esprit.
On se proposait de nous parler du cor et de
son emploi dans l'orchestre. Malgré l’intérêt
qui s'attache à une pareille question pour les
musiciens, nous redoutions que le public n'en
comprit pas le côté pratique. Heureusement
que le conférencier était M. Limagne, un ar
tiste instruit et spirituel. Oràceàdes anecdotes,
des traits d’esprit, de nombreux exemples
habilement choisis, il a tenu son auditoire en
respect et plein d'attention. Il a démontré sur
tout que la différence de sonorité entre le cor
d’harmonie et le cor à pistons n'était pas d'une
telle nature qu’elle doive faire négliger les
avantages qui s’attachent à l’emploi unique
du dernier de ces instruments. J’ai dit com
ment M. Limagne a su entremêler d'exemples
ngréables sa charmanto causerie; il n mieux
fait encore en plaçant comme intermèdes pro
bants des morceaux d’ensemble qui ont pro
duit les plus beaux effets, tels que le Qui tollis,
d’Haydn, cet admirable composition d’une si
puissante inspiration et d'une si bello facture,
et la Prière à Sainte-Cécile, quatuor arrangé
avec nrt, par M. Limagne, sur l'Adagio do la
sonate en fa dièse, do Beethoven. Le quatuor
vocal do cos deux morceaux était représenté
par Mmes Muller do la Source et Leroy et par
MM. Léon David et Derivis, lo solo do violon-
cello par M. Loôb. Les cors étaient tenus-par
MM. Oariguo et Reine, l’orgue Mustel par M.
Guilmant et le piano par M. Colomer.
Le concert proprement dit a débuté par un
andante et un scherzo pour fiâte, clarinette,
cor et piano, composition heureusement ins
pirée et savamment conduite de Limagne,
oxécutée avec un ensemble parfait et des
nuances exquises par MM. Lafieurance, Mi-
raart, Garigue et Colomer. Les autres numé
ros du programme ont été remplis par les
Adieux de Thôtesse arabe , mélodie assez ingrate,
de Bizet, dramatiquement chantée par Mme
Muller de la Source, avec l’autonté qu'on lui
connaît ; les stances de Lakmé , de Léo Delibes,
dites par la belle voix de M. Derivis ; Recueil
lement et Scherso (redemandés), pour orgue
Mustel, exécutés par l'auteur, Guilmant, et qui
ont obtenu un succès au moins égal à celui
qu’ils avaient eu au dernier concert; l'air de
Sigurd , chanté avec un goût, une méthode et
une voix d’une grande étendue et d’une rare
pureté, par Mme Leroy ; l’air du Cid , de Mas-
senet, interprété magistralement par M. Léon
David, et enfin par le duo d 'Aben-llamet, de
Th. Dubois, chanté par Mme Muller de la
Source et M. Don vis.
Le prochain concert aura lieu le jeudi
7 mars. Qu’on se le dise et qu’on y aille.
Robrrt Nuay.
AUDITION CH.-M. WIDOR
M. Widor a eu samedi, salle Erard, société
de haut rang à son concert-audition. Que de
belles dames et que de personnages connus ;
nous en pourrions nommer des plus en évi
dence dans le monde politique. Beaucoup
d’artistes et de journalistes aussi ; salle d’élite
enfin.
Le concert a commencé par un concerto
pour piano et orchestre, œuvre originale écrite
pour faire briller à un degré égal l’élément
symphonique et le piano, ce qui, au point de
vue purement musical, nous parait bien préfé
rable au système ancien qui limite l’orchestre
au rèle banal de simple accompagnateur.
L 'Adagio religioto de ce concerto a ravi l’audi
toire par son caractère élevé ; il a produit un
véritable effet d’émotion. L’allegro final, par sa
vive allure et ses humoristiques caprices, n’a
pas eu un moindre succès. M. Philipp a tenu
la partie de piano avec une surprenante vir
tuosité et un mérite musical auquel on ne
saurait trop applaudir, car cette partie est
d’une difficulté bien redoutable.
Deux fragments exécutés sur le violoncelle
par M. Delsart ont eu grand succès, de même
qu’un Ave Maria chanté par une jeune artiste
douée d’une voix superbe et qui remplaçait
Mlle Lépine, indisposée. M. Taffanel, dont le
talent admirable semble toujours avoir grandi
quand depuis quelque temps on n’a eu le plai
sir de l’entendre, a ravi la foule par son im
peccable style, son prodigieux mécanisme et
sa parfaite qualité de son. La suite pour flûte
et piano qu’il a exécutée avec l’auteur a été
l’un des deux grands succès du concert.
Le second appartient h, la Fantaisie (piano et
orchestre), que l’on entendait pour la première
fois. C’est une œuvre considérable et capti
vante du commencement à la fin. Deux mé
lodies caractéristiques forment la première
partie ; la seconde, affectant un peu l’allluro
du scherzo , so fond dans une savante combi
naison des trois idées. L’œuvre, malgré le
travail qui en rend l’audition première absor
bante, est claire, très bien conçue, mélodique
enfin,admirablcmont orchestrée et d’un senti
ment élevé très appréciable pour toute oreille
suffisamment ouverte. Cette fantaisie a en
thousiasmé l’auditoire. Il y a eu rappel pour
l’interprète, Philipp qui l’a merveilleusement
jouée au piano, et pour l’auteur, M. Widor,
qui a dirigé son orchestre en maître.
Très bello soirée musicale, nous avons
plaisir à lo répéter. M. Widor est un composi
teur digne d’être classé au premier rang de la
jeunesse française. Savant, il l'est autant que
les plus fanatiques tenants de la chromatique
nébuleuse ; mais il aime la mélodie et sa mu
sique chante et charme. U ne rougit mémo
pas d'écrire de simples, ravissantes et sin
cères pages d'album telles que les fragments
exécutés par Taffanel et Delsart. C’est un
artiste courageux I
Jui.Ks RUKLLK.
MUSIQUE DK CHAMBRE
Lundi 18 février, Mme Saillard-Dietz a con
tinué à l’Institut Rudy la série de ses intéres
santes séances de piano et de musique d’en
semble classique et moderne.
Il est impossible d’interpréter Chopin avec
plus de talent, de finesse et aussi de brio que
ne le fait Mme Saillard-Dietz : l’exécution de
la Marche funèbre a été pour elle un triomphe
aussi bien que la première partie du lüriènw
Concerto , de Herz. Parmi les autres morceaux
qu’olle a interprétés, ceux qui nous ont le plus
frappé, ont été : la Polonaise, de Humrael,
rajeunie d’un demi-siècle sous les doigts de
l’excellente pianiste ; le Menuet, dePaderewski,
et un Dialogue (TOiteaus, délicieux, de A.
David.
M. Mazalbert nous a fait entendre, c’est-a-
dire applaudir : En route et Des ailes , de Ch.
Réné, ainsi que l’aubade du Roi
et un charme indéfinissable qu’il a dit ce der
nier morceau.
M. Herzberg a rendu excellemment sur son
violon le Chant sans paroles , de Tschaikowski
et la Fantaisie hongroise , de Hauser. Mlle
Jeanne Coben, la charmante organiste dont le
jeu acquiert chaque jour plus de finesse et
d’autorité, a été très acclamée dans la Fantai
sie, de Mendelssohn, transcrite par elle pour
orgue Mustel. Mme la baronne de Scotti s’est
fait applaudir dans l’air de .Sanuon elDalila , de
Saint-Saéns, et la Sérénade, toujours char
mante, de Braga. Enfin M. Martel, de la Co
médie-Française, a dit en maître une scène du
Ru y Bios, de Victor Hugo.
La prochaine réunion aura lieu le 11 mars.
Louis Lkorand.
La seconde séance de MM. Heymann, Gi
bier, Laforge et Papin, a eu lieu avec le con
cours de Mlle Lépine et de M. I. Philipp.
Les noms seuls de ces excellents artistes
disent que l’exécution a été parfaite des com
positions qui se trouvaient au programme :
un quatuor à cordes, de Mendelssohn ; le
quintette avec piano, de Schumann, et une
sonate pour piano et alto, de Rubinstein.Dans
ces deux dernières œuvres M. Philipp a su
faire valoir toutes ses qualités de virtuosité et
de style. Mlle Lépine a chanté avec charme et
d’une voix séduisante un air de Hœndel et une
mélodie de Schumann. Les fondateurs de cette
excellente société ont affirmé une fois encore
leur grand mérite. Bravos à MM. Papin, Hey
mann, Gibier et Laforge.
La matinée du lundi 18, du quatuor Man
dela, salle Herz, était, comme d’ordinaire, des
plus intéressantes. Un fort joli Quatuor, de
Luzzato, a été particulièrement remarqué. Le
public a paru goûter très vivement la sonate
de Beethoven, pour piano et cor, exécutée par
Mlle Cl. Janiszewska et M. Brémond. Mêmes
applaudissements pour lo superbe Quatuor, de
Schumann, interprété par MM. Mcndels,
Prioré, Casella et la gracieuse pianiste qui
s’est fait en outre chaleureusement applaudir
avec la Gavotte variée, de Rameau, et la Gigue,
de Pfeiffer.
Claris.
SALI.K PLKYEL
Un très intéressant concert a été donné der
nièrement À la salle Pleyel, par M. Julien
Piot, auquel Mlles C. Raldo, M. de Pierpont,
Mme Salomon, MM. Dimitri et Mauretti prê
taient leur concours. Succès pour le bénéfi
ciaire et pour tous les artistes. Les stances de
Sapho, supérieurement chantées par Mlle
Raldo, puis le duo de la Vie pour le Tsar, de
Olinks, brillamment interprété par Mlle Raldo
rt M. Dimitri, ont impressionné l’auditoire.
Très réussies également les Scène» enfantines,
de M. Mauretti.
Monde très élégant au concert donné à la
salle Pleyel par l'excellent chanteur de genre,
M. Camille Périer.
Ont pris part à cette belle soirée : M. Mel-
chissédec, de l’Opéra ; Mlle Renée du Ménil,
de la Comédie-Française ; Mlle C. Baldo,
superbe contralto des concerts du Conserva
toire de Bruxelles; Mlles Janssen, Stciger,
MM. Mariotti, Paul Viardet et Hirch.
Après un trio de Mendelssohn, fort bien
rendu par Mlle Sleiger, MM. Viardot et Ma-
riotti, on a entendu deux charmantes mélodies
dites par M. Camille Périer. Puis l’arioso du
Prophète, remarquablement chanté par Mil*
Baldo, l’air du Caïd, interprété à ravir par M.
Melchissédec. Signalons aussi les solos de
violoncelle de M. Mariotti, et le duo duCâd/s/,
dit avec*un entrain endiablé par MM. Camille
Périer et Melchissédec ; enfin une mélodie
avec violoncelle dite avec un profond senti
ment dramatique par Mlle Baldo. Inutile d’a
jouter que les chansonnettes de genre de M.
Camille Périer ont eu leur large part de suc
cès.
Le mercredi 20 février a eu lieu, salle
Pleyel-Wolff, l’audition des élèves de Mme
Rosine Laborde, l’éminent professeur de
chant. Un auditoire aussi brillant que choisi
avait répondu à l’invitation do Mme Laborde
qui peut être fière à bon droit des résultats
qu’elle a obtenus. Mlle Janssen, la jeune can
tatrice que nous avons déjà applaudie cette
année dans un des concerts des compositeurs
de musique, nous a paru encore en progrès.
Quant au contralto de Mlle Lavignc, il est do
qualité supérieure et nous prédisons à cette
sympathique artiste une carrièrp brillante
qu’elle a du reste inaugurée récemment aux
concerts du Châtelet. On l’a acclamée et c’é
tait justice. Mlle de la Blanch-tais est une
charmante dugazon, et M. Rondeau, un ténor
agréable qui a bien su mettre en valeur l’air
de Dimitri. Mme Vianesi-Bclval, l’excellent
baryton Auguez, M. Dancla et Mme Eva
Roger ont puissamment contribué à l’éclat de
cette soirée qui comptera assurément parmi
les plus réussies de cet hiver.
Jeudi 21 février, salle Kriegelstein, M. et
Mme Sailland ont donné un fort joli concert.
M. Sailland, excellent violoniste, a charmé
'auditoire en exécutant seul une berceuse-
bourrée ravissante, de sa composition ; puis
avec M. Querrion, un jeune violoncelliste do
beaucoup de talent, un trio da Rossini et un
trio de Mendelssohn. M. et Mmo Gennaro ont
eu leur succès accoutumé. Mme Sailland et
Mme Verney ont fort bien dit la scène des
Bavardes, de Boursault. M. Sylvain, avec les
Sabots, a obtenu un succès dont il est coutu
mier. Mlles Mouillard, du Minil, Mme Haby-
Déclat, M. Dassy, M. Querrion dans l 'Andante,
de Servais, et la Mazurka, de Popper, Mme
Orange, ont remporté une ample moisson de
bravos. Mais ce qui a excité un enthousiasme
véritable, c'est l’exécution des Stances, de
Hégier, par un jeune ténor, M. Vaguet, élève
du Conservatoire, qui a tout simplement une
voix splendide, fraîche, bien timbrée, adorable
dans les demi-teintes, supérieurement conduite
et portant admirablement. Ou nous nous
trompons fort, ou voilà une étoile qui se lève;
un conseil à M. Vaguet, qu’il ne force pas sa
voix dans les notes aigues et qu'il n’essaye
bas de vouloir faire sa carrière dans le grand
opéra, il se briserait la voix et vrai, ce serait
dommage. Il y a longtemps que nous n’avions
éprouvé autant do plaisir À écouter un vrai
chanteur.
Loum Lkorand.
SALLK ÉRARD — CONCERT BUONNOLLAZZl
Nous sommes bien en retard pour parler de
la charmante soirée de ces deux sympathiques
artistes, car elle a eu liou le 15 février, salle
Brard, avec le concours de Mlle de Lafertnlle,
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