Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1881-07-19
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juillet 1881 19 juillet 1881
Description : 1881/07/19 (Numéro 7392). 1881/07/19 (Numéro 7392).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
^riNGT ET UNIEME ANNEE. N° 7392
aas^ ̃ ̃ ̃
OU S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, iO. RUE DU FAUBOURG-MONTMABTilE, A PARIS. ET DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTB
-Il~ MARDI 19 JUILLET 1881.'
7. =
1 -̃̃' PRIX DE L'ABONNEMENT
PARIS .î?.?r.v Trois mois, 14 fr.– Six mois, S8 fr.– Un an, &Q &2
DÉPARTEMENTS. t- 17 fr. J34 fi\ ff
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JJn numéro
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PRIX DE L'ABONNEMENT
PARIS TTïtï" Trois mois, 14 fr.- Six mois, £S fr.– Un an, 56 fs\
DÉPARTEMENTS. 17 fr. 34 fr. 68 fr,
LES AUOSNBMESTS DATEST DES 1" ET 16 DE CHAQUE MOIS
Un numéro (k 3?a.ris) 12» centimes.
ANNONCES MM. Laffite, Cerf ET O, 8, place de la Bourse^
(Droit d'insertion réservé à la rêdw'.tiûn.)
.'f." > lei,
Les demandes de changement àfirarSjMéaoivent
/Stre accompagnées d'une des dernières bandes im-
primées et a montant des frais de poste, à rai-
son do
« S centimes par numéro à expédier (changements
do Paris pour les départements et l' Alsace-Lor-
raine).
& centimes par numéro à expédier (changement
de Paris pour toute l'Europe).
En FRANCE en ALGERIE, en SUISSE, en
ITALIE en BELGIQUE, en HOLLANDE, en
'SUEDE et NORVEGE et en DANEMARK, on
's'abonne sans frais dans tous les bureaux de
poste. Il suffit de verser le montant de l'abonne-
ment, que le bureau de poste se charge de faire
parvenir à l'Vlminlstration du journal, avec
qoutes les indications nécessaires.
PARIS, 18 JUILLET
BULLETIN DU JOUR
La Chambre des députés reprend ses séances
aujourd'hui, et, si rien n'est changé depuis
mardi aux résolutions du gouvernement, il est
probable que la discussion do l'interpellation
de M. du Bodan sera demandée au début de la
séance et aura lieu, d'un commun accord, im-
médiatement. On sait quel est l'objet de l'intor-
pellation déposée deux jours après la nominaj
tion du général Saussier comme commandant
du 19e corps, à Alger, elle a pour but d'obtenir
du gouvernement des explications sur les con-
ditions où s'est faite cette nomination. M. du
Bodan se propose, dit-on, d'attaquer le gouver-
nement civil, ce qui donnera à M. le président
du conseil un moyen facile de défendre
cette institution.
Il y a aussi à l'ordre du jour de' la Chambre
la discussion de la demande en autorisation de
poursuites formée par la dame Eyben contre
M. Andrieux. L'ancien préfet de police étant
absent et ne pouvant intervenir, le débat per-
dra nécessairement beaucoup de son intérêt.
Au Sénat, on attend pour aujourd'hui ou de-
main le dépôt du rapport général de M. Vai-roy
sur lo budget de de 1882. Cet important rapport
ne pourra donc être distribué avant jeudi ou
vendredi, et il ne faut guère espérer que la
discussion du budget puisse commencer avant
la fln de la semaine.
Nous n'avons reçu aujourd'hui aucune indi-
cation nouvelle sur les mouvements des insur-
gés du Sud oranais. On sait déjà que le combat
de Kreider et la marche do la colonne Brune-
tière contre le gros des forces de Bou-Amema
ont eu pour résultat de reporter plus au sud, et
par conséquent à une plus grande distance de
nos stations télégraphiques la zone de contact
possible entre nos colonnes et les bandes de l'a-
gitateur.
En Tunisie, le lien assez fragile qui mainte-
nait les tribus de l'intérieur sous la main des
fonctionnaires du bey paraît se relâcher de jour
enjour,comme le témoigne l'audacieuse agres-
sion qui nous est signalée par notre corres-
pondant de Tunis. Depuis le traité de Kasar-
Saïd il ne paraît pas qu'on ait fait tous les ef-
forts désirables pour rendre en force à llauto-
rité de notre protégé ce que sa nouvelle situa-
tion lui faisait fatalement perdre en prestige
aux yeux des populations musulmanes. Si l'on
ne se hâte d'y pourvoir, attendons-nous à voir
so reproduire sur une plus petite échelle
heureusement ce qui arriva en 1830 en Algé-
rie, où après avoir détruit l'autorité des Turcs
dans la capitale de la Régenco, et n'ayant
point compris la nécessité de nous substituer
immédiatement à eux dans les districts de l'in-
térieur du pays, les populations abandonnées à
elles-mêmes s'organisèrent pour une résistance
qui dura des années. Il nous faut avoir partout
des fonctionnaires indigènes assez énergiques
pour faire accepter le protectorat et des forces
suffisantes pour les soutenir au besoin pendant
l. durée d'une période de transition, qui sera
d'autant plus courte que nous nous serons mon-
trés plus forts.
DÉPÊCHES TÉLÉGïUPIimUES
Dos correspondants partiouliers du ïcmp«,
Vienne, 18 juillet, 1 h. après-midi.
Les négociations de l'Autriche avec l'Angleterre
au Huj'-t de la création «l'une commission mixte
su»* le Danube pour régler la navigation entre Ga-
latz et les Portes-de-Fer ont ècuouô pour le mo-
men t.
L'Angleterre, après avoir réclamé un droit d'ap-
pel général en vertu duquel tout membre de la
commission européenne et tout particulier aurait
eu le temps de protester contra les décisions
FEUILLETON DU TEMPS
DU 19 JUILLET 1881
CRITIQUE MUSICALE
Le dooteur Maudl.– Le Chant, par MM. Th. Lemaire
et H. Lavoix fils. Consonances et dissonances,
par M. Finotti. Annales de Jean et Etienne Fer-
ner, par M. G. Becker.
J'ai trop souvent parlédu docteurMandlpour
ne pas lui devoir une notice nécrologique com-
me dernier hommage. Né à Pesth, en Hongrie,
vers la fin de l'année 1812, il avait fait ses étu-
des à l'Université de Vienne; après les avoir
terminées, il vint en 1836 se fixé'f' à Paris; il
s'y fit recevoir docteur en 1842; quatre ans plus
tard il fut décoré de la Légion d'honneur, et,
en 1849, il se fit naturaliser Français. Ha com-
mencé par contribuer beaucoup à répandre
l'usage du microscope dans les études médica-
les. Sur ce sujet, il a publié entre autres un
grand traité d'anatomie microscopique (Paris,
1838-1857. chez Baillière), deux volumes in-fo-
lio avec 92 planches lithographiées; un traité
pratique du microscope, traduit probablement
e l'allemand, et un manuel d'anatomie géné-
rale.
Ce sont ses travaux sur les maladies des or-
gaues respiratoires qui l'ont particulièrement
fait connaître, il a fait insérer un grand
nombre d'articles dans des publications spé-
ciales telles que les Archives générales de
médecine, les Mémoires de l'Académie des
sciences, la Gazette médicale de Paris, le
Bulletin général de tliérapeulique, la Gazette
des Hôpitaux, et d'autres publications périodi-
ques françaises ou allemandes.
Trois ouvrages méritent ici d'être signalés
particulièrement, quoique j'ou aie déjà parlé:
ce sont une brochure sur la Fatigue de la voix
ians ses rapports avec le mode de respira-
'ion (extrait de la Gazette médicale de Paris,
1855, chez Labé); le lYaité pratique des mala-
dies du larynx et du pharynx (un volume
n-8, Paris. 1872, chez B dllièrè). ot V Hygiène de
'« voix parlée ou chantée, suivie du formulaire
1 pour le traitement des affections de la. voi.v (un
volume iu-l& PàJ'is, chez Baitlière),
de la commission mixte même prises à l'una-
nimité, a accepté un amendement présenté
par l'Allemagne et portant que l'appel ne serait
admis que pour les questions de principe et à la
condition que la commission européenne aurait
seule le droit de se prononcer sur la nature des
questions en litige et de décider si telle ou telle
question serait une question de principe ou de
pure forme.
L'Autriche a rejeté cet amendement. L'Angle-
terre voudrait subordonner entièrement la com-
mission mixte à la commission européenne du
Danube, tandis que l'Autriche voudrait au con-,
traire en faire une institution indépendante afin
de r«;ii-r maîtresse de la navigation entre Galatz
et les Portes de fer.
Dans ces conditions, on commence à douter
dans les cercles diplomatiques, de la possibilité
d'une entente.
Dans la session prochaine, la commission Inter-
nationale du Danube aura probablement à se, pro-
noncer. sur sa propre existence; l'Autriche a dé-
claré, en effet, que si la commission n'arrive pas
à se constituer, la commission européenne devra
se dissoudre également.
AFFAIRES DE TUNISIE
Nous recevons de notre correspondant particu-
lier les dépêches suivantes
Tunis, 17 juillet, 10 h. 30 du matin.
Sfax n'est, tombé en notre pouvoir, samedi ma-
tin, qu'après une très sérieuse résistance. Nous
avons eu 8 morts et 40 blessés.
Les dispositions sont maintenant prises de telle
façon que nous n'avons absolument plus rien à
craindre de ce côté.
Nos troupes, en présence des grandes difficultés
qu'offrait l'opération du débarquement, se sont
bravement comportées.
Tunis, 17 juillet, 5 h., soir.
Avec une audace inouïe, 400 cavaliers de la
tribu des Metellet se sont avancés à dix kilomè-
tres de Tunis, et viennent, il y a une heure, de dé-
pouiller le domaine dit Enchir-si-Chakir, à deux
kilomètres de la Manouba, presque sous les yeux
de nos troupes. Cet Enchir (propriété rurale) ap-
partient à un Italien très sympathique à la France,
M. Traverso.
Ces Metellet ont, en outre, enlevé des troupeaux
de bœufs et des chameaux appartenant au gouver-
nement.
Avis a été donné immédiatement au bey et au
général Logerot.
Cet acte d'audace prouve la nécessité de nous
tenir sur nos gardes à Tunis, et de faire garder les
portes de la ville.
Tunis, 17 juillet, 0 h. 50 m.
Hier, une commission gouvernementale dési-
gnée par le bey, et composée des généraux Ilas-
soun-Motelll et Mohammed-Safar, accompagnés
de vétérinaires, d'écrivains et d'un interprète, s'et
rendue à Sidi-Tabet, l'ancienne concession du
comte de Sancy aujourd'hui exploitée par la So-
ciété franco-africaine, fondée sous les auspices
de la Société Marseillaise. Elle avait pour mission
de vérifier si les concessionnaires avaient rempli
les conditions du contrat passé avec le gouverne-
ment tunisien pour la création d'un haras, condi-
tions dont l'accomplissement une fois justifié leur
donne droit, aux termes du même contrat, à rece-
voir du gouvernement une nouvelle allocation ter-
ritoriale de 1,000 hectares en plus des 2,000 déjà
concédés.
En arrivant sur la propriété, distante de 20 ki-
lomètres environ de Tunis, la commission atrouvô
un vaste établissement entièrement construit à
neuf et dont la portion centrale et une des ailes,
embrassant chacune une vaste cour sont complè-
tement termiuèes. Après l'achèvement de la troi-
sième aile, les constructions du haras présente-
ront 180 mètres de façade et pourront recevoir 100
juments poulinières et 200 vaches.
Dès maintenant, M. Martin d'Anger, l'intelli-
gent directeur de rétablissement, a pu faire passer
sous les yeux de la commission et des invités 45
j uments poulinières, 4 étalons, 100 vaches et 4 tau-
reaux.
La beauté des animaux et de leurs produits a été
justement admirée par les visiteurs.
L'an prochain, la Socteté devra présenter 80 ju-
ments poulinières, 8 étalons, 200 vaches et 12 tau-
reaux elle recevra ensuite les 1,000 derniers hec-
tares formant complément de l'allocation stipulée
dans l'acte de concession.
L'installation et la prospérité de ce remarquable
établissement sont dus principalement aux efforts
do trois de nos compatriotes, MM. Ruffigny, ins-
pecteur de la Compagnie; Martin d'Anger, direc-
teur des haras; et M. de Frescheville, ancien di-
recleur des colonies suisses de Sétif, aujourd'hui
directeur dos exploitations agricoles de la Société
franco-africaine.
A midi, nn splendide déjeuner réunissait la com-
mission, les invités et les représentants de la Com-
pagnie concessionnaire. On a porté des toasts au
bey, à la France, à la prospérité d'un établisse-
ment qui fait honneur au nom français dans ce
pays, et enfin au ministre résident de France à
Tunis.
Nous indiquions, il y a quelques jours, à com-
bien do charges nouvelles l'Etat aurait à faire
face au budget de 1883. Tout en regrettant vi-
vement cette augmentation incessante do nos
dépenses publiques, nous formulions cependant
la pensée quo notre équilibre budgétaire n'en
serait pas détruit nous comptions, pour le
La dissertation sur la fatigue de la voix par
le mode do la respiration avait été provoquée
par los lignes suivantes qu'on lisait autrefois
dans la méthode de chaut du Conservatoire et
qui, si je lie me trompe, ont disparu dans l'édi-
tion nouvelle « Quand on respire pour parler
ou pour renouveler simplement l'air des pou-
mons, le premier mouvement est celui de l'as-
piration, alors le ventre se gonfle et sa partie
supérieure s'avance un peu. Au contraire, dans
l'action de respirer pour chanter, en aspirant,
il faut aplatir leventre et le faire remonter avec
promptitude en gonflant etavançantla poitrine. »
Les suites de cet inconcevable non-sens consa-
cré par une méthode officiello ont été déplora-
bles beaucoup de professeurs, en vrais moutons
de Panurge, 1 ont admis commeparoles d'Evan-
gile ils en ont fait autant d'autres erreurs qui,
pour se trouver dans les méthodes du Consor
vatoire, n'en sont pas moins des erreurs mani-
festes.
Mandl analysa avec une irréprochable pré-
cision scientifique les mouvements ds la respi-
ration et il en distingua trois espèces la
respiration abdominale ou diaphragmatique.
la respiration latérale et la respiration clavicu-
laire. Beau et Maissiat avaient appelé les de-ix
derniers modes costo-inférieur et costo-supé-
rieur. Or, la respiration naturelle pour tout le
monde c'est la respiration abdominale; la res-
piration claviculaire (ce qu'on appelle vulgai-
rement respirer des épaules) est désastreuse
par fa fatigue musculaire qu'elle produit.
Il en est ainsi soit qu'on parle, qu'on chante
ou que l'on garde le silence. Magendie déjà
avait dit que, lorsqu'on est parfaitement maître
de la respiration diaphragmatique, on peut
faire de profondes inspirations sans soulever
en aucunemanière les côtes. Il y a d'ailleurs
un moyen fort simple d'acquérir la respiration
diaphragmatique si l'on a pris l'habitude d'une
mauvaise respiration c'est de s'asseoir en croi-
sant les bras sur le dos de la chaise aussi haut
que possible.
Les épaules et les premières côtes restent
alors immobiles et le diaphragme se contracte
librement. Les principes d'une bonne respira-
tion trouvent leur application continuelle dans
la vie; par exemple, los personnes qui courent,
qui montent des escaliers, des montagnes, etc.,
et qui respirent principalement par le dia-
phragme, îmso fatiguent que difficilement et à
la lon«»«. Cellcs«tti. aucaatraLra. sont habi-
WI
maintenir, sur l'inépuisable vitalité du pays.
Le tabloau du rondement de nos impôts et re-
venus, qui vient de paraître pour le premier
semestre de l'exercice en cours, montre si nous
avions trop présumé des ressources créées par
son infatigable labeur.
Pendant cette période de six mois, la plus-
value présentée par nos impôts et revenus indi-
rects sur les encaissements correspondants de
1880 s'est élevée à 67millions 1/2, et elle a été do
103 millions sur le montant des évaluations bud-
gétaires. Sans aucune aggravation d'impôts,
par l'effet, au contraire, de la réduction de cer-
taines taxes combinée avec le développement
de la consommation, la France est arrivée à
ces plus-values qui suffiraient à composer le
budget de plus d'unpetit Etat. Et cetto augmen-
tation dos recettes ne s'est point produite par
soubresauts chaque mois y apporte son con-
tingent régulier. Elle va progressant avec une
continuité telle que d'excellents esprits sont
presque tentés de n'y plus voir qu'un phéno-
mène tout naturel, et que la question s'est po-
séo de savoir s'il n'y aurait point liou de ratta-
cher immédiatement au budget ces plus-values
d'une périodicité si rassurante.
Au lieu do les laisser survenir comme un
supplément précieux de ressources dont profi-
tent nos excédents budgétaires quand des cré-
dits supplémentaires imprévus ne les ont pas
prises au passage, on incorporerait par antici-
pation ces plus-values au budget, augmentant
d'autant la liberté d'action du ministre dos fi-
nances pour ses demandes nouvelles de crédits
ou ses projets de nouveaux dégrèvements.
Théorie séduisante, et qui trouve des partisans
jusque dans nos Chambres. Pour nous y rallier,
nous demanderons, quant à nous, simplement
deux choses d'abord, que l'on change en cer-
titude absolue ce qui n'est qu'une probabilité
puis, qu'après avoir ainsi garanti la réalisation
des recettes, on parvienne à garanttr contre
toute élévation éventuelle les dépenses prévues
au budget.
Quand nous n'aurons plus n\ défaillances
momentanées à craindre dans la progression
de nos impôts, ni crédits supplémentaires ou.
extraordinaires à redouter, nous serons dispo-
sés à admettre une modification dans le calcul
de nos recettes budgétaires. Jusque-là on nous
permettra do no considérer ces plus-values si
satisfaisantes que comme une réserve à la-
quelle il n'est point permis de toucher tant
qu'elio n'est point définitivement acquise. C'est
un fonds excellent d'assurance pour nos bud-
gets do l'avenir, mais ce n'est que cela. Se
laisser guider par des vues différentes, ce se-
rait faire de la politique financière à la façon
de Panurge, qui mangeait son blé en herbe.
Parmi les impôts et revenus indirects qui ont
donné lieu aux plus-values los plus remarqua-
bles, nous citerons les droits sur les boissons,
en progrès do 33 millions 1/2; les droits de
douanes à l'importation dos marchandises
étrangères, en augmentation de 23 millions;
les droits d'enregistrement, do greffe et d'hy-
pothèques, en amélioration de 21 millions; lo
produit do la vente des tabacs, qui a dépassé
do 8 millions le montant des évaluations bud-
gétaires les postes et télégraphes, dont l'excé-
dent au delà des prévisions ressort à 7 mil-
lions 1/2. Consommation, échanges, relations
d'affaires, mutations de toute nature, ont donc
pris, cette année, un nouvel essor. Co serait à
croire que nos mauvaises récoltes et notre po-
sition moins favorable vis-à-vis de l'étranger
n'ont été qu'un stimulant do plus pour l'activité
et le génie do notre population. Le produit de
l'impôt sur les transports à grande vitesse a
trouvé moyen de grossir encore de 2,246,000
francs, relativement au rendement du premier
semestre do 1880, et il a donné 4 millions 1/2
en sus des prévisions du budget. Quel admira-
ble pays, et que no pourrait-on pas on atten-
dre en s'appliquant à le ménager 1
Mais los recettes dont nous venons de parler
trahissent-elles bien l'état exact de la fortune
des contribuables? Pour s'appauvrir, cesbc-t-on
subitement de boire, manger, fumer, écrire,
voyager même? Une écolo existe qui sQutient
que le pays, en ce moment, vit sur son capital.
Il y a des paradoxes plus forts. Laissons de cô-
té, cependant, comme s'ils n'étaient pas pro-
bants, les résultats que nous venons briève-
ment d'indiquer; et, pour tâter plus sûrement
le pouls à ce pauvre malade qui a nom la
Franco, consultons le rendement dos contribu-
tions directes. Nul inconnu ici, nulle plus-value
prêtant à des interprétations contradictoires.
Telle somme est exigée évidemment, si la na-
tion est besogneuse, si le contribuable est gêné
ou misérable, c'est à peine si le fisc la recou-
vrera. Voyons donc ce qu'il en est.
Au 30 juin dernier, 292 millions 1/2 étaient
exigibles sur le montant des contributions
directes. Quelle somme avait encaissée l'Etat?
Etait-il on déficit? Les rentrées se faisaient-elles
attendre? Fallait-il on venir à des poursuites ri-
goureuses ? Voici les réponses à ces questions.
tuées au type claviculaire deviennent bientôt
haletantes, harassées; lonr respiration est
courte et fréquente parce que l'inspiration est
difficilo ot incomplète c'ot là qu'est le secret
des montagnards, des coureurs, etc.
Dans son traité pratique des maladies du la-
rynx et du pharynx, le docteur Mandl a em-
brassé et approfondi son sujet avec une scienco
médicale consommée l'anatomie, la physiolo-
gie, la pathologie et la thérapeutique de ces
organes sont traitéos successivement sans per-
dre de vue les relations de l'organe vocal avec
les autres organes du corps humain. Seulement
en voulaut traiter ce sujet de la manière lapins
complète, Mandl a du dans la physiologie de la
voix s'aventurer sur un terrain qui lui était peu
familier.
Quoique fort assidu aux premières représen-
tations, fréquentant beaucoup lés théâtres et
faisant très souvent entendre des artistes chez
lui, il n'était pas musicien du tout et ne se dis-
tinguait en rien par ses goûts do la masse des
dilettantes. Il lui a donc fallu s'en rapporter
à dos juges plus ou moins compétents sur des
questions concernant la voix humaine, mais s
appartenant plutôt au domaine musical qu à la
médecine. C'est ainsi aussi qu'il a emprunté en
toute confiance à M. Helmholtz une théorie ab-
solument fausse sur les instruments de musi-
quo (1).
Ces réserves, au point de vue musical, ne
m'empêchent pas do déclarer que la réputation
de Mandl comme médecin était parfaitement
méritée, non-seulement pour le traitement des
maladies de l'organe vocal, mais pour celui
des maladies des organes respiratoires en gé-
néral, pour la terrible pneumonie tout aussi
bien que pour la plus simple pharyngite. Il avait
acquis une finesse et une sûreté de diagnostic
qui manquent à bien d'autres médecins habi-
les j'ai malheureusement été dans le cas d'en
faire amplement l'expérience moi-même.
C'est dans le traité des maladies du larynx et
du pharynx que Mandl a décrit d'une façon
tonto nouvelle lo mécanisme de la production
de la voix dite de poitrine et celle du fatjsset,
telle qu'il l'avait observée au moyen du laryn-
(1) J'en ai parlé plusieurs fois dans mes feuilletons et
j'en ai fait une réfuta ion plus complète dans mon tra-
vai) sur tes T~/pM dM t'M~'Mm~f~ (/c M!M.s''ÇMc. au-
vail sur les Tyijes des instruments de mimique, au-
quel je renvoie ies personnes que celte question soien-
tifiquo peut intéresser. (Voir la Revue et Gazette mu-
sicale de Paris. I879. n°» 17 à 22.1
L'Etat, au 30 juin, avait recouvré, non pas 292
millions 1 /2, mais 339 millions 1/2. Les antici-
pations de paiements s'élovaient à 47 millions
ô le contribuable ruiné qui trouve qu'on ne lui
Réclame, .pas assez vite ses impositions, et qui
ctevance les désirs du fisc! L'année dernière, à
pareille date, les anticipations correspondantes
ne dépassaient pas 43 millions 1/2. Quant aux
frais de poursuites, ils ont diminué encore. Ils
étaient, au 30 juin 1SS0, d'un pou moins de
400,000 fr., ce qui représentait 1 fr. 10 pour
1,000 fr. de recouvrements. Ils sont tombés à
355,000 fr., et à 0 fr. 98 par 1,000 fr. recouvrés.
Pauvre France 1 n'en dira pas moins l'oppo-
sition.
Le tableau quo nous analysons succinctement
contient une innovation dont nous avons dit
hier quelques mots c'est le produit des taxes
assimilées aux contributions directes. Pour
l'année entière, 23 millions 1/2 sont exigibles
près do 7 millions ont été recouvrés pendant
ces six premiers mois. Peut-être quelques ex-
plications complémentaires seraient-elles dési-
rables. Il est difficile de juger si ce chiffre do 7
millions est bon ou s'il laisse à désirer. «L'ad-
ministration eût pu nous fournir quelquespoinls
de comparaison.
Nous aurions mauvaise grâce, d'ailleurs, à
paraître lui reprocher la satisfaction qu'elle
nous a donnée. Nous tenons grand compte, au
contraire, de cette amélioration de la statisti-
que officielle et des intentions de réforme qu'elle
semble accuser. C'est une promesse dont nous
prenons acte. Il ne manque plus maintenant à
ces tableaux, pour être complets ou peu s'en
faut, que d'indiquer les produits forestiers, les
autres produits domaniaux, les « revenus di-
vers », autres que l'impôt sur les valeurs mobi-
lières, enfin les « produits divers ». Il s'agit, au
toiat, d'une somme de ISO millicns environ, sur
laquelle nous sommes actuellement sans ren-
seignements.
Nous venons de nommer l'impôt sur le re-
venu des valeurs mobilières. On sait déjà quo,
pendant le premier semestre do l'exercice en
cours, il a dépassé de 3 millions le montant des
prévisions budgétaires, ce qui correspond à
une augmentation semestrielle de près de 102
millions dans les revenus des valeurs mobi-
lières. Pour l'année entière, on aurait ainsi une
augmentation de près de 200 millions dans les
revenus, et de plus de 5 milliards dans le capi-
tal de la nation.
11 semblerait que l'on touche au fantastique,
si l'on ne se souvenait, d'une part, do l'abaisso-
ment qui s'est produit dans lo taux do capitali-
sation des valeurs, et; d'autre part, de la ten-
dance actuelle des entreprises industrielles à so
transformer en sociétés anonymes. Dans une
certaine mesure, les revenus nouveaux quo
constate et que perçoit l'Etat ne sont nouveaux
que pour lui ils existaient déjà, avant que de
tomber sous la main du fisc, mais les indus-
tries qui leur donnaient naissance n'étaient
point représentées par des valeurs mobilières.
Quelque part quo l'on veuille faire à l'in-
fluence de nos nouvelles mœurs économiques et
financières, on n'on est pas moins amené à re-
connaître que la masse do nos revenus s'est
accrue, et que cette plus-value concorde avec
celles de nos contributions indirectes pour met-
tre en lumière, d'uue façon indiscutable, la
richesse croissante de notre pays. On la peut
nier, elle n'en est pas moins réelle et s'accuso
de toutes parts. Nous disons soulomont qu'il
n'en faut pas abuser.
En signalant l'opposition si décidée quo deux
des conseils généraux d'Algérie viennent do
manifester à rencontre des tendances centrali-
satrices do la commission extra-parlementaire
d'Algérie, nous avons fait remarquer que lo
système des rattachements (dans notre précé-
dent article ces deux derniers mots ont été omis,
par suite d'une erreur typographique, au com-
mencement du dornior paragraphe dont ils
précisaient le sens) avait été condamné à di-
verses reprises dans nos Assemblées ot notam-
ment par M. Dufaure, en 1846, et par M. Passy,
en 1850.
Comme on l'a fait ressortir avec raison dans
la discussion qui eut lieu en décembre 1880 au
conseil supérieur de l'Algérie, les arguments
fournis alors ont gardé toute leur actualité.
Aussi croyons-nous quo nos lecteurs nous sau-
ront gré de placer sous leurs youx le texte
même des opinions de deux hommes si diffé-
rents par leur tempérament et leurs spécialités.
Voici comment s'exprimait M. Dufaure, rap-
porteur du budget do l'Algérie, à la Chambro
des députés., dans la séance du 10 juin 1816
« Pour diriger -politiquement ot civilement
l'Algérie, nous avons cru deux choses néces-
saires je les énoncerai très rapidement puis-
que nos idées à cet égard ont été dans la dis-
cussion habilement défendues sans être à peine
attaquées 1° le pouvoir politique, c'est-à-diro
goscope; j'aurai occasion do rovonir tout à
l'heure sur ce sujet.
Mandl a fait pendant plusieurs années un
cours d'hygiène vocale au Conservatoire. Il faut
regretter que co cours n'ait pas été suivi par les
élèves comme il aurait dû l'être; la direction do
l'école ne songea pas même à imposer aux élè-
ves des chsses de chant l'obligation do le sui-
vre, quoiqu'elle impose la même obligation
pour d'autres cours. Quant aux professeurs de
chant, ils avaient naturellement des raisons de
ne pas engager leurs élèves à aller apprendre
ce qu'ils ignoraient eux-mêmes et ce qui pou-
vait donner un démenti à lour enseignement.
Heureusement Mandl a résumé son cours dans
un petit volume dont j'ai donné plus haut le ti-
tre il y a ajouté un formulaire qui permet aux
chanteurs de se soigner eux-mêmes dans los
cas urgents ou qui n'ont pas une gravité exi-
geant lo secours d'un médecin.
Il y a bien dans ce petit ouvrage quelques
erreurs au point de vue musical, mais c'est un
livre clair et très utile qui devrait être dans les
mains de tous les chanteurs.
Dans ces dernières aimées, Mandl s'occupait
de la physiologie comparée de la voix lo pro-
blème offrant dans son ensemble do trop gran-
des difficultés. Maudl avait borné ses recher-
ches aux mammifères.
11 avait recueilli uu grand nombre de dessins
de larynx d'animaux très soigneusement exé-
cutés et non moins soigneusement classés dans
des cartons. Il est très facheux que la mort l'ait
empêché de terminer son travail; la comparai-
sou du larynx dus mammifères avec le larynx
humain aurait fourni des renseignements im-
portants pour la théorie de la voix. 11 en sera
de même pour le larynx des oiseaux, si jamais
un physiologiste s'occupe spécialement de l'a-
natomie comparée du très curieux organe vocal
de cette classe d'animaux.
Je ne puis oublier do faire uno dernière ob-
servation: on sait qut> 'es artistes et surtout les
chautoui'S ont eu recours coiituiuolleineat et
avec un plein succès à la science dit docteur
Mandl; ils l'ont toujours trouvé prêt à leur
rendre service et souvent avec un désintéresse-
ment que je me fais un devoir do constater.
M. Théodore Lemaire vient de publier un
traité complot do l'art du chant; pour le cha-
pitre sur la physiologie de l'organe vocal, il
s'o.si fait aider I-ar M. le docteur Nitot, et pour
un pouvoir réellement responsable, consacrant
tout son temps, tous ses efforts, tout son travail
à cette affaire, la plus grande que nous ayons,
à celte affaire qui n'est au-dessous d'aucune in-
telligence et qui, à mon avis, ne peut être au-
deasoue d'aucune gloire. Nous voulons ensuite
de l'unité dans cette direction c'est pour cela
que nous avons repoussé F idée de les
affaires d'Algérie entre leurs départements
ministériels. Nous ne savons pas ce que" l'avenir
nous réserve; un jour peut-être, nous en avons
l'espérance, cette combinaison pourra être ap-
pliquée, mais elle prolongerait aujourd'hui le
désordre des affaires d'Alger au lieu d'y mettre
un terme.
» II y a uno population arabo-kabyle à gou-
verner, une population française et européenne
à introduire en Afrique; il faut gouverner ces
deux populations et les faire vivre ensemble
sinon sous les mêmes lois, du moins sous In
même autorité.
w Eh bien, quand on envisage par la pensée
tous les détails, toutes les difficultés d'une
question de cette nature, on est convaincu do
ces choses d'un côté qu'un seul homme doit
avoir la direction unique, exclusive de cette
affaire; d'un autre côté, qu'il doit être respon-
sable devant les Chambres, et qu'à tout moment
les Chambres, l'opinion publique doivent être
appelées à lui donner force et secours. »
L'opinion de M. Passy est plus minutieuse-
ment motivée; cela se comprend d'ailleurs. M.
Dufaure ne parlait do l'organisation adminis-
trative algérienne qu'incidemment, au cours
d'un rapport sur le budget annuel. M. Passy,
au contraire, était rapporteur d'une commis-
sion chargée par l'Assemblée nationale, en
1850, d'examiner un projet de loi portant orga-
nisation du gouvernement et de l'administra-
tion de l'Algérie. Cotte commission, disons-le
en passant, comptait parmi ses membres MM.
Henri Didier et de Rancé (alors représentants
d'Alger), Dufaure, de LamoricièreetdoTocque-
ville. Voici le passage de son rapport qui a trait
au sujet qui nous occupe
« Il est un système dont l'application compte
maintenant beaucoup de partisans en Afrique
et qui par cola même no pouvait manquer d'at-
tirer- l'attention de votre commission, c'est celui
de l'assimilation à la métropole. Suivant toute
apparence, c'est la disposition commune parmi
nous à chercher dans l'extrême opposé le re-
mède aux abus do l'extrême qui nous blesse,
qui vaut tant de f .veur à ce système; car il
n'en est pas do moins approprié aux intérêts
véritables do l'Algérie. °
» Ce dont l'Algério a surtout besoin, c'est l'u-
nité do direction, et c'est précisément ce dont
la priverait la division des affaires entre des
administrations nombreuses et diverses. Pre-
nez les ministères un à un, vous les trouvorez
tous, et cela a son bon côté, sous l'empire de
tendances, d'habitudes, d'inclinations non moins
spéciales quo les tâches dévolues à leurs soins.
Autant il en existe, autant do petits mondes où
règnent des préventions, des maximes particu-
lières, où les choses sont estimées, non on rai-
son directe de lour importance vraie, mais en
raison du degré d'action qu'on a à exercer sur
elles.
» En France, ce qu'il y a d'exclusif et do dis-
cordant dans l'esprit qui anime les administra-
tions trouve un correctif naturel dans les oxi-
gences toujours visibles do la politique géné-
rale. A chaque époque on sait ce que ces exi-
gences commandent; et quand un ministre,
mû par un zèlo trop ardent pour les intérêts du
service qu'il dirige, oublie ce que réclame l'in-
térêt commun, il est contenu par l'opposition de
ses collègues.
» Pour l'Algérie, il n'on serait pas de même.
L'état du pays no se caractériserait pas tou-
jours bien distinctement, et chaque ministre
n'en jugerait que par des agents préoccupés du
seul genre d'affaires qui exercerait leur solli-
citude. On en verrait ne songer qu'à étendre à
tout risque les limites de la colonisation; d'au-
tres no s'attacher qu'à accroître les revenus;
d'autres encore vouloir imposer prématuré-
mont aux tribus indigènes les règles en usage
dans la métropole. Les informations. les de-
mandes de concours ot d'appui arriveraient
différentes, parfois même contradictoires, et
bientôt il n'y aurait ni pensée commune, ni en-
semble dans les actes, ni harmonie dans les
mesures.
» Ce qui ajouterait au mal, c'est l'exiguïté
môme de la part d'action qui reviendrait à cha-
cun. On s'est plaint, et nou sans raison, do ce
que l'Algérie no peut occuper au mii.istèro do
la guerre (aujourd'hui il faudrait dire au mi-
nistère do l'intérieur), qu'un rang sacondaireet
n'y est considérée que comme une annexe. Que
serait-ce donc sous le régime dit de l'assimila-
tion? Nullo part les affaires de l'Algérie netien-
draient assez de place pour appeler les soins
personnels du ministre, et il est vraisemblable
qu'elles finiraient par être à peu près abandon-
nées à la direction des bureaux dont les chefs
la partie historique par M. Henri Lavoix
fils (1),
M. Lomairecommonco par cette déclaration
« Pour écrire ce livre, nous avons puisé nos
doctrines aux sources les plus pures, nous avons
emprunté au passé ses leçons les plus indiscu-
tables et nous ospérons, nous appuyant sur ces
doctrines et sur ces exemples, donner dans Ja«
suite de ce travail les preceptes d'une bonne
école de chant. Mais nous nu nous faisons pas
d'illusions, et nous no croyr.ns pas avoir trou-
vé lo secret d'apprendre l'art du chant sans
maître. Le maître, cette glose vivante de l'en-
seignement, est et sera toujours absolument
nécessaire. » Il ne saurait y avoir douto sur
ce point. Il est impossible d'apprendre, sans
maître, à jouer convenablement du piano, du
violon, do la flûte; tout au plus peut-on le ten-
ter pour le flageolet; mais pour un instrument
aussi délicat, aussi impressionnable, aussi fra-
gile, quo la voix humaii:o, il faut absolument
l'aide et la surveillance d'un profossour ins-
j truit, habile et expérimenté; c'est précisément
parce quo cette aide est devenue fort rare que
tant de voix sont fatiguées et hors de service
au bout do peu d'années.
Après une série de bous conseils adressés aux
professeurs et aux élèves, M. Lemaire laisse la
parole à M. Nitot pour expliquer l'ana^otnio et
la physiologie de l'organe vocal. Sans préten-
dre apporter do lumières nouvelles, M. Nitot
s'est borné à résumer les principales opinions
des savants sur la production de la voix. En
voici une des moins exactes. M. Nitot affinno
que, pour la respiration, le type costo-siipô-
rieur (la respiration ciaviculaire) appartient
exclusivement à la femme; il ajoute cependant
quo. pour chanter sans fatigue, les femmes
aussi sont obligées d'adopter la respiration ab-
dominale ou diaphragmatique. Maudl avait dit
avec plus do précision et do vérité « C'est une
erreur do croire, avec quelques auteurs, que le
type claviculaire est naturel chez les femmes.
Au contraire, il n'y existe jamais à l'état nor-
mal.
» Ce qui a pu motiver cette opinion inexacte,
c'est la circonstance suivante lo cornet, en
comprimant les parois abdominales, ou. dans
certaines cireonslanecs.ledéveioppementdes or-
ganes abdominaux, met obstacle à la contrac-
(!̃ I,o Chant, ses principes et snn histoire, par Th.
Lc-iuuiro i't H. Lavoix llls. Un yolume gi-aud UWK Pa-
ris, «liez Hcuifel.
ne seraient pas tous également aptes ni à se dé-
gager des influences de l'esprit professionnel,
ni à accommoder leurs décisions auxparticu'a-'
rites d'un pays dont la situation diffère à tant
d'égards de celle de la métropole. Ajoutez que
sous un régime pareil la responsabilité trop
partagée n'aurait rien de réel elle ne pèserait
sur chacun des ministres que pour la faible part
qu'il prendrait à la conduite des affaires, et les'
choses pourraient aller fort mal sans qu'on fût
en droit de s'en prendre nominativement à per-
sonne. »
Nous ne croyonsrien devoirajouter a ce remar-
quable exposé d'une question remise aujourd'hui
assez inopportunément à l'ordre du jour. Nous di-
rons seulement que si, malgré ces autorités et,
malgré l'opinion des corps élus algériens, on
veut absolumenttenter une expérience, c'est bien
le moins que ce soit une loi qui on décide et non
un simple décret.
L'un des correspondants que nous avions en-
voyés on Tunisie est revenu par l'Italie. Il nous
adresse, de Gènes, la lettre suivante, qui a,
croyons-nous, un vif intérêt, malgré son carac-
tère rétrospectif •
En quittant Tunis j'étais très curieux de revenir
par l'Italie. Pour qui connaît l'histoire de la cam-
pagne de Tunisie, le consul italien, M. Maccio,
en est le principal auteur. Jusqu'au mois de mars,
dernier, la politique du gouvernement français en
Afrique n'a eu qu'un but, parvenir"Jusqu'aux élec-
tions législatives sans complications. Il était dis-'
posé à aller jusqu'aux extrêmes limites de la pa-
tionce et à certains moments, notamment en jan-
vier et en février dernier, ce parti pris a été fort
pénible pour notre représentant et pour la colonie;
française à Tunis, qui craignaient d'être complète-
ment abandonnés. Mais le gouvernement tunisien,
obéissant à do bien maladroites suggestions, a
déclaré et fait si brutalement la guerre aux inté-
rêts français dans la Régence, les humiliations se
sont tellement répétées pour nous, la campagne
d'excitation qui se poursuivait parmi les popu-
lations musulmanes avec la complicité du consu-
lat ilalien a pris un caractere tellement inquiétant
que l'opinion s'est émue en France, et quo les sou-
cis électoraux, qui cons>-illaient d'abord au gou-
vernement la paix à tout prix, l'ont à la fin obit.
gé à une intervention armée. Il lui devenait im-
possible d'affronter le verdict de l'opinion avec la
responsabilité de la situation déshonorante qu'on
était en train de nous faire.
A Tunis même, la colonie italienne, qui compte
quatorze ou quinze mille âmes, était loin d'ap-
prouver son consul. Eilo se compose presque tout
entière d'ouvriers et de petits marchands sur qui
pesait directement le malaise des affaires, résultat
des intrigues do M. Maccio. Celui-ci n'était soutenu
que par un petit groupe d'autant plus remuant
qu'il était plus restreint. J'étais curieux de voir de'
mes yeux ce qu'était l'opinion en Italie même.
Je débarquais à Naples le jour où se produisi-
rent li fâcheux incidents do Marseille. Ils n'étaient
pas encore connus et n'avaient donc pu contribuer
à monter le ton des polémiques. Or la lecture des
journaux ma remplit de tristesse, et, pourquoi ne
le dirai-je point, d'angoisse. On ne reste point de
sang-froid quand on découvre qu'un pays que
nous nous obstinons bénévolement à nous eroira
attaché par des liens que rien ne peut rompre ex
prime, au contraire, par tous ses organes, une pa-.
reille animosité contre nous. La presse italienne
est très pauvre, presque tous les Journaux sont à
un sou, el. comme ils ne sortent guère do la pro-
vince où ils s'impriment, leur tirage est forcémcnl
très limité.
Le Popolo Romano, qui passe pour le plus ré-
pandu de Rome, se vend à 2,000 environ, qu'on
juge par là des autres. Ce manque de ressources
se fait sentir sur la rédaction. Toute celto
presse à un sou est d'allures peu sérieuse. Quel-
ques titres Fan/ulla, C'ipilna Fracassa, Fra Dia-
volo, indiquant du reste peu de prétention de ce
côté. On y trouve peu d'informations nouvelles,
trop coûteuses à se procurer, et le journal paraît
fonder ses espérances de succès surtout sur son
premier article. Il est rédigé en conséquence, il
est toujours d'une lecture facile, on y met le plu?
d'esprit qu'on peut, souvent il y en a beaucoup
aiais, comme il s'agit avant tout d'ompoigner i<
gros public, le ton qui y domine est d'une vio-
lencedont quelques journaux intransigeants peu.
vent seuls donner une idée chez nous.
Expédition de flibustiers, entreprise do voleurs,
acte de brigandage armé, spoliation d'un souve-
rain ami, attentat contre l'indépendance d'un
royaumi-, asservissement d'un peuple libre (un
peuple libre, les Tunisiens 1) telles étaient les ex-
pressions courantes des articles sur les affaires
tunisiennes, où la France n'était généralement dé-
signée que sous les noms ironiques de la grande
nation ou la nafiqn-^œur. Dans les grands jour-
naux comme la Riforma et ï'Upimone et dans les
journaux piémontais et lombards, les termes
étaient un peu plus parlementaires, mais le fond
était le même. Ou n'y parlait que des affronts que
la France faisait subir à l'Italie et de l'impossibi-
lité de les supporter plus longtemps. On venait
d'inventer lo ridicule incident d'Obock, autour du-
quel le silence se tit du reste promptement lors-
que les journaux italiens s'aperçurent que la
France avait précédé de vingt-cinq ans d'Italie sur
les côti-s do la mer Rouge.
J'allai voir des Français établis depuis long-
tion complète et à l'abaissement normal du
diaphragme; alors se développe le type laté-
rai; les rôles inférieures so portent en dehors
et entraînent quelques-unes des côtes supérieu-
res; le déplacement devient surtout visible par
les mouvements imprimés h la glande mam-
mairo. mouvements qui ont fait croire à la res-
piration ciaviculaire, comme type normal chez
les femmes (1).
« Mais on peut s'en convaincre facilement la
clavicule reste immobile et lo type naturel de
respiration, chez les femmes, n'est que latéral,
i Cependant l'exercice peut faire acquérir tout
âge et aux deux se\es la respiration diaphrag-
matique. » Nous voilà rassurés: il n'est pas vra:
̃que uoiro mère commune, Eve. ait légué à son
sexe l'affreuse respiration ciaviculaire comme
| elle nous a légué à tous le péché originel.
Apres avoir cité diverses théories sur la pro-
I duciiou du reg'Stro de poitrine et du registre de
tète (démuni nations impropres mais acceptées),
M. Nitot ajoute: « 11 suffit d'examiner un la-
rynx pendant la produ tion de la voix de tête,
au moyeu d un larynscope, et toutes les théo-
ries tombent d'elles-mêmes devant l'observa-
tion, » No dirait-on pas qu'avant M. Nitot les
physio'ogislas ont bâti des théories, les yeux
fermés? M. Nitot préfère la théorie de M. Bé-
clard je n'eu emis pas moins que Mandl avait
bien observé; pour tes sous de fausset, gràce à
un mouvement des aryténoïdes, mouvement
que Mandl a décrie le premier, l'orifice glottiq'ie
est ouvert et vibre senlemoiit dans sa partie
interligamenteuse, taudis que pour le registre
de poitrine, la glotte est ouverte et vibre dans
toute sa longueur. Ou le voit fort bien au
moyen du laryngoscope. Quant à la différence
entre les deux parties du registre de fausset-
tôle. M. Nitot nes'sn occupe pas; le problème
bubsisto tout entier.
M. L- maire d t avec raison qu'il n'existe qu
compter tes timbres vidoux têts que te timbre
nasal et le timbre gutniral); les timbres nor-
maux K>ut lo timbre clair et le timbre sombre.
lis admettent chacun un nombre infini de nuan-
(II La désignation de type clavie.ul'tre est bien pré-
férable à celle de c«isto-upérieur: Mandl l'a choisio
p!i('ci-éni''i)t parce que les cotes supe ieures peinent
etro entraînées pa tiellement dans ies mouvements ils-
H'viloires sans que la clavioule et surtout le larynx y
pa i ipenl, i;'(>si-à-'iire sans le* conseauenoes caraotè-
àtiuue du tvDB claviculairo
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