Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-11-11
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 11 novembre 1874 11 novembre 1874
Description : 1874/11/11 (Numéro 4957). 1874/11/11 (Numéro 4957).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
QUATORZIÈME ANNEE N° 4957
ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 10, FAUBOURG-MONTMARTRE, 10
MERCREDI 11 NOVEMBRE 1874
ABONNEMENTS (PARiS)
mrois mois 1-i Ir. Six mois 38 fr. Un an CC fr.
LES ABO>N£iV^NZS PWEIST DES 1" ET 16 DE CHAQCE MOIS
ABONNEMENTS (DÉPARTEMENTS)
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tES ABONNEMENTS DATENT DES 1" ET 16 DE CHAQUE MOIS
Un numéro (à Paris) 1. S centimes.
Un numéro (départements) »O centimes.
La rédaction na répond pas des articles communiqués
et ne se charge pas de les renvoyer.
ANNONCES MM. FAUCHEY-LAFFITTE-BULLIER et C«, 8 place de la BoUrSet
AI. DUPOnT, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
(Droit d'insertion réservé à la rédaction )
JLV I S
MM. le» Abonné» de» départe*
•tient» dont l'abonnement expire
le 15 novembre «ont priés de te ire*
nouveter le plus tôt po»»ible, *W«
ne veulent éprouver éFinterrup-
Hon dan» l'envoi du Journal. (Join-
dre une bande Imprimée et an man-
dat de poste on à vne sur Paris.)
PARIS, 10 NOVEMBRE
IBUCLETIN DU JOUR
Les trois élections de dimanche ins-
pirent aux divers organes de la presse
des réflexions qui ont leur intérêt; pen-
dant que certains organes du centre
droit masquent leur défaite en raillant
l'échec du centre gauche dans l'Oise,
échec que le centre gauche partage ce-
pendant avec l'extrême gauche et avec
le centre droit lui-même, d'autres jour-
naux de ce parti reconnaissent la gra-
vité de la défaite du candidat septenna-
liste dans le Nord. L'Union tire de l'en-
semble des résultats cette conclusion
qu'un parti a d'autant plus de chances
de succès qu'il transige moins. L'at-
titude des deux principaux journaux
bonapartistes est curieuse tandis que
l'Ordre, qui représente le bonapartisme
militant, déclare que M. le duc de Mou-
chy doit sa victoire à la fermeté de ses
déclarations touchant l'appel au peuple,
le Pays tient à associer au succès de
l'ancien candidat officiel tous les con-
servateurs anti-républicains il craint
au point de vue des combinaisons ac-
tuellement possibles, que son parti ne
tire trop grande vanité de cette élec-
-tion.
En dehors de ces commentaires, il n'y a
guère aujourd'hui à signaler que le dé-
menti donné parle Monter universel aux
allégations de la Presse sur les résolu-
tions qu'aurait déjà prises le gouverne-
ment pour le prochain retour de l'As-
semblée. On a vu dans notre dernier nu-
méro que la Presse prétendait que le fu-
tur Message pré'idëntiel mettrait très
nettement la Chambre en demeure de
choisir entre l'organisation du septen-
nat et la dissolution, et qu'il serait im-
médiatement suivi du dépôt d'un nou-
veau projet de iois'constitutionnelles.Le
Moniteur, s'attfibuànt le caractère
officieux que paraît avoir perdu
notre autre confrère, se dit auto-
risé à déclarer que la Presse est
complétement dans l'erreur, qu'il
n'est pas exact que le gouvernement ait
encore rien décidé au sujet des ques-
tions soulevées par ce journal, que
le cabinet n'a jusqu'à présent arrêté à
cet égard aucun plan de conduite, et
qu'il compte subordonner son attitude à
celle que prendront, avant l'ouverture
de la session,Jes' divers groupes parle-
mentaires, sans oublier l'enseignement
qui pourra résulter de l'ensemble des
élections municipales. Nous n'avons
pas à nous prononcer entre ces asser-
tions contradictoires; nous pouvons ce-
pendant dire que les plus plausibles
et les plus vraisemblables nous sem-
blent être celles du Moniteur. On se
souvient, en effet, qu'au mois de juillet
le gouvernement eut un instant la vel-
léité de s'imposer à la majorité parle-
mentaire et que dans un Message pres-
sant, il réclamala prompte organisation
des pouvoirs du maréchal mais que
quelques jours après, devant les désirs
d'ajournement et la perspective des va-
FEUILLETON DU TEMPS
DU 11 NOVEMBRE 103
LA CAPË£ L'ÉPEE
Cttnetliâinfè iin extremis.
Nous avons laissé, on se le rappelle.
M. de Saint-Ellix botté, éperonné et la ra-
pière au liane, disposé à chevaucher à
côté du carrosse qui devait conduire Mlle
de Montluçon à la résidence que le roi lui
avait assignée.
Trois laquais, bien montés et bien ar-
més, l'accompagnaient. A son arrivée chez
sa cousine, M. de Chivry le salua d'un re-
gard de travers, auquel le marquis répon-
dit par son plus gracieux sourire.
J'ai affaire du côté où va Mlle de
Montluçon, dit-il, cela ne vous désoblige
pas, j'espère, que je mette mon cheval au
pas du vôtre? Les routes ne sont point sû.
res. on fait parfois de fâcheuses rencon-
tres, et à l'occasion mes gens et moi nous
vous prêterons le collet.
Ah! la belle idée que vous avez là, et
que je suis aise de vous voir s'écria Or-
phise. Je gage que M. de Chivry n'en est
pas moins ravi que moi. n'est-ce pas, mon
cousin?
César essaya d'une grimace qui pouvait
passer pour un sourire, et la troupe se mit
en route. Cette présence du marquis flan-
quée de trois gaillards de belle encolure
pouvait gêner M. de Chivry dans ses com.
binaisons, mais, toute reflexion faite, il
prit la chose du bon côté.
En somme, il répondait au roi de Mlle
de Montluçon qui la lui avait confiée, et il
était en pays français. Une tentative d'en-
lèvement, pour être essayée, devait être
menée à bonne fin, et il était sous la sur-
veillance d'un homme dont il avait appris
à connaître la prompte résolution. Que
gagnerait-il en outre par la violence, qu'il
né pouvait encore espérer d'obtenir par
un retour d& la fortune et la faveur du
cances, il fut obligé de reculer; on com-
prend qu'un tel souvenir soit d'autant
moins fait pour encourager le cabinet
à arrêter ses résolutions d'avance et à
régler son plan de conduite avant d'a-
voir sondé les députés encore absents,
qu'il doit savoir de reste qu'il n'y a
rien de changé depuis le départ de l'As-
semblée dans la situation parlementaire
et que les partis vont revenir dans les
mêmes dispositions.
Hier soir a eu lieu à Londres le ban-
quet par lequel est signalée chaque an-
née l'installation du nouveau lord-mai-
re. Il est d'usage que, dans cette céré-
monie où figurent les ministres et les
membres du corps diplomatique et où
l'on échange de nombreux toasts le
chef du cabinet prenne la parole et pro-
fite de l'occasion pour dire un mot des
affaires générales. M. Disraeli n'a
pas manqué à cette tradition. On trou-
vera plus loin aux dépêches une
analyse de son discours et l'on y
remarquera le passage, où, répondant à
l'allocution de notre ambassadeur, M.
de Jarnac qui venait de parler au nom
du corps diplomatique, il s'est fait dans
les meilleurs termes l'écho des sympa-
thies de l'Angleterre pour notre pays.
On remarquera en outre la confiance
qu'il a exprimée dans la sagesse de la
politique extérieure de la France en
tant qu'elle fournit un des principaux
éléments d'espérance pour le maintien
de la paix.
Le Soir annonce que l'autorisation de
vente sur la voie publique vient d'être
rendue au Siècle. Bien que le journal in-
téressé paraisse ignorer ce matin cette
nouvelle, nous aimons à la croire exacte,
et nous en félicitons notre confrère.
Mais nous nous demandons, en même
temps, pourquoi le bénéfice de cette
mesure n'a pas été étendu au XIXe Siè-
cle, frappé le même jour, que le Siècle, le
2 octobre dernier, et sous une inculpa-
tion de même nature.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
S1RVIC1 DI L'AGENCE HAVAS
Santander, 9 novembre.
Les troupes envoyées à Saint-Sébastien y se-
ront tontes arrivées dema'n.
Le navire de Sa Majesté britannique Sapho
est arrivé ici aujourd'hui.
Bayonne, 10 novembre.
La situation devant Irun n'a pas changé.
Il a été' tiré hier 150 coups de canon, la plu-
part venant des forts d'Irun.
Les carlistes n'ont presque pas répondu.
Le gros de leurs forces est allé au devant de
Loma qu'ils attendent dans de fortes positions.
Un corps de 300 hommes de troupes régulières
est entre hier matin à Irun pour renforcer la
garnison.
Don Carlos s'est montré hier à la Puncha. Il
a ~visité lu poste établi pies du gué de Telaria,
à 800 mètres de Béhobie. Il est reparti ensuite
pour Verà.
Madrid, 9 novembre, soir.
La municipalité de Séville offre 50,000 fr. pour
la découverte d'un tableau de Murillo qui a été
volé..
volé. Londres, 9 novembre.
Le Times publie la dépêche suivante, en date
de Berlin, 8 novembre
« Le ministre des sff lires étrangères de Fran-
ce a fait savoir aux représentants français à l'é-
tranger que le gouvernement de Burlin n'a ni
engagé ni encouragé les Espagnols à présenter
leur dernier ir,émorandum à Paris, mais qu'il a
au contraire exprimé sa courtoise approbation
des mesures prises pour fermer les frontières
d'Espagne. Le ton amical dans lequel est con-
çue cette déclaration du duc D«eazes exercera,
on l'espère, une favorable influence sur l'atti-
tude de la presse franca,se.
» On dément ici la nouvelle que le gouverne-
ment allemand aurait agi auprès du roi de Por-
tugal pour l'engager à accepter la couronne
d'Espagne. » Londres, 9 novembre, soir.
A bord du steamer Faraday, le 8 novembre
1,491 nœuds du câ'ile direct des Etnt ont été immergés jusqu'à présent. Un défaut a
été découvert dans la section immergée. On re-
lèvera le câble. On croit que le steamer n'est
plus qu'à 180 milles de l'endroit où l'épissure
doit être faite avec la sec ion dd Terre-Neuve.
roi? Toute chance perdue, il serait tou-
jours temps de recourir aux coups de for-
ce. Son seul refuge dans la partie qu'il
avait engagée, c'était le roi, son seul auxi-
liaire Olympe Mancini. Il devait donc per-
sévérer plus que jamais dans la voie de
soumission apparente et de respect pro-
fond dans laquelle il était entré, quitte à
prendre plus tard conseil des circons-
tances.
D'autres réflexions lui traversaient
l'esprit qui contribuaient à le maintenir
dans des dispositions bénignes. Savait-il
bien quelles surprises lui ménageait au
retour la haine que M. de Loudéac nour-
rissait contre M. de Montestruc 1 C'é-
tait un homme qui avait l'esprit fertile en
expédients.' Peut-être apprendrait-il que
M. de Montestruc avait été emporté par
la fièvre maligne sur la route d'Amboise
ou tué par la fièvre quarte en y arrivant.
Que de choses qui seraient denrouillées
p ar cet accident! De toutes façons, le mieux
c'était encore d'attendre.
Subitement César redevint l'homme
qu'il avait été pendant le trajet de Vienne
à Paris, et souriant
Laisse ta lame au fourreau, dit-il à
Sanguinetti qui chevauchait derrière lui,
l'heure n'est pas venue de la tirer, et dis à
nos gens qu'il ne s'agit plus que de bien
boire et de bien dormir.
Contraint par la présence de M. deSaint-
Ellix à réduire le voyage de la Meulière
aux proportions d'une promenade, M. de
Chivry n'avait plus qu'une pensée, en
abréger la durée. De vagues préoccupa-
tions le tourmentaient il avait le senti-
ment que sa vie touchait à la crise déci-
sive, et pour la première fois peut-être il
doutait du succès.
Leur course menée grand train leur fit
apercevoir bientôt les tours de la Meu-
lière enveloppées d'une ceinture de fu-
taies.
Vous voilà chez vous, dit-il à sa cou-
sine, qui venait de descendre à la porte de
son château. M. de Saint-Ellix a des loi-
sirs qui lui permettent de goûter les char-
mes de ce séjour enchanté. Mais vous n'i-
Berlin; 9 novembre,
Séance du Parlemand allemand. L'Assem-
blée procède à la 1™ lecture du budget de l'em-
pire et décide de renvoyer à la commission le
chapitre du budget militaire concernant les con-
tributions matriculaires. Au cours de la discus-
sion, le ministre d'Etat Delbruck, parlant de la
situation générale des finances de l'empire, fait
remarquer que le payement de l'indemnité de
guerre n'a donné lieu à aucune difficulté avec
le gouvernement français. M. Delbruck indique
l'emploi. que l'on a fait de cette iudemnité. Il
assure que les douanes, les contributions et les
chemins de fer auront en tout un excédant de
recettes de 13,300,000 thalers.
Le ministre fait remarquer que toutes les
branches de l'administration de l'empire exige-
ront dé ormais de plus grandes dépenses, et
expose que l'augmentation des dépenses de l'ad-
ministration militaire provient de la plus gran-
de élévation du prix des subsistances. M. Del-
bruck annonce que les besoins de la marine et
de l'administration des télégraphes devront être
couverts par un emprunt pour les intérêts du-
quel 400,000 marcs de l'empire sont portés au
budget. Le ministre d'Etat ajoute que les autres
augmentations de dépenses seront compensées
par une augmentation de recettes ou par l'élé-
vation du chiffre des contributions matricu-
laires.
Berlin, 9 novembre.
Les négociations continuent au sujet du droit
de la Roumanie de conclure des conventions
commerciales avec les puissances étrangères
elles aboutiront très probablement à un com-
promis avec la Porte. Dans le cas contraire, on
pense que les puissances ne tiendraient pas
compte de l'opposition de la Porte.
Borne, 9 novembre, soir.
Un deuxième tour de scrutin a eu lieu hier
dans la 14° circonscription saxonne pour une
élection au Reichstag, M. de Koenneritz, candi-
dat conservateur, a été élu par 7,136 voix contre
son concurrent, M. Frinck, libraire, candidat
démocrate-socialiste, lequel n'a obtenu que 3,235
voix.
Rome, 9 novembre.
M. Blaneheri, ex-président de la Chambre, a
été réélu à San Remo.
Jusqu'à présent, 193 élections sont connues.
Il v a ballottage dans 182 circonscriptions.
Parmi les 193 élections définitive?, on compte
78 députés de la droite, 13 du centre droit, 31
du centre, 19 du centre gauche et une cinquan-
taine de la gauche.
Dans les circonscriptions où il y a eu ballot-
tage, la majorité est favorable au parti libéral
modéré.
Rome, 9 novembre, soir.
Jusqu'à présent 213 élections sont connues, Il
y a ballottage dans 200 circonscriptions.
parmi les 213 élections définitives connues,
on en compte environ 124 acquises au parti mo-
déré et 80 à l'opposition. La nuance de quelques
élus est incertaine.
VOpinione constate que le résultat des élec-
tions est satisfaisant, malgré les pertes subies
par le parti modéré dans quelques circonscrip-
tions.
Ces pertes, dit l'Opinione, sont compensées
par des gains plus nombreux faits par le parti
dans les provinces septentrionales, dans les pro-
vinces centrales et même dans quelques collè-
ges napolitains.
Rome, 9 novembre, soir.
M. Gervoise, agent officieux de l'Angleterre
auprès du Vatican, est venu, sans sa famille,
contremander l'appartement qu'il avait retenu,
et régler ses aff -tires. 11 repa tira incessamment.
Telles sont les dernières instructions du foreign-
offiee. La Haye, 9 novembre, soir.
Le gouvernement persiste dans son opinion
qu'un projet de loi pour un nouveau système
monétaire nt st pas opportun en ce moment il
croit toujours que la décision définitive de la
question monétaire et la question du change-
ment d'étalon devront être ajournées pendant
quelque temps. Constantinople, 9 novembre.
Il résulte des avis du bureau de santé qu'il n'y
a pas eu, depuis deux mois, de nouveaux cas
de peste à la Mecque. T
La famine continue dans 1 Asie-Mineure. Le
khédive d'Egypte a envoyé du blé et des vête-
ments. Un comité international établi àConstan-
tinople, recueille aussi des secours.
New-York, 9 novembre, soir.
Un rapport du général Sheridan établit qu'une
armée de 25,000 nommes est insuffisante pour
un grand territoire comme celui des Etats-
Unis. Montevideo, 6 novembre.
La flotille des insurgés est près de Buenos-
Ayres. Plusieurs vapeurs sont allés à sa pour-
suite.
Le bruit court qu'Arredondo aurait été battu
dans la provnce de Mendoza et qu'il aurait
perdu 200 hommes.
Shanghaï, 9 novembre, soir.
L'ambassadeur japonais est revenu ici venant
de Pékin.
Le ministre anglais a aidé au règlement à
l'amiable du différend qui s'était élevé entre la
Chine et le Japon au sujet de l'île Formose.
Les septennalistés purs ne savent pas
encore ce que c'est qu'un succès élec-
toral tout au plus parviennent-ils sur
gnorez pas de quelle mission le roi m'a-
vait chargé; m'autorisez-vous à lui porter
la nouvelle de votre arrivée, et puis-je
croire que je ne dirai rien de trop en l'as-
surant que je l'ai remplie au gré de vos
désirs? î
-Faites, dit Orphise.
César s'inclina sur la main de sa cou-
sine et faisant signe à ses' gens tourna
bride sans plus tarder.
Ah! on ne dira pas qu'elle cherche
beaucoup à me retenir! murmurait César
tout en fouaillant son cheval. Un mélange
d'indifférence et de dédain, voilà tout ce
qu'elle m'accorde mais cette fièvre d'im-
patience qui me travaille, d'où peut-elle
venir h.. Dois-je y voir le présage d'un
malheur prochain. l'avertissement de
quelque catastrophe?.. Quelque chose de-
puis quelque temps détruit sans cesse l'ef-
fort de mes combinaisons. La fortune est
contre moi. Je sens un orage dans l'air.
mais est-ce de Paris ou de Chambord que
le coup doit partir?. Et l'audace, cette
fois, suffira-t-elle pour m'en rendre vain-
queur ?.
Il allait toujours pressant la course de
son cheval, lorsqu'il aperçut sur la route
un tourbillon de poussière qui se diri-
geait vers lui.
Eh! eh! fit-il; un cavalier qui n'est
pas moins pressé que moi 1
Il n'en était plus qu'à une petite distan-
ce lorsqu'un souffle de vent qui déchira
l'épaisseur de ce nuage lui fit reconnaître
dans son opacité l'homme qui courait avec
cette vitesse vertigineuse.
Briquetaille s'écria-t-il.
Le cavalier qui arrivait sur lui retint
violemment son cheval qui plia sur son
train de derrière.
Tonnerre je vous cherchais.
Moi! qu'y a-t-il donc ? '1
Un malheur'
Je m'en doutais! redoutable?
Non pas redoutable seulement, mais
irréparable peut-être 1
Parle vite alors 1
En deux mots, dites, aviez-vous lais-
sé à Paris, chez vous, dans votre hôtel,
certains points à livrer bataille, mais le
suffrage universel leur a fait jusqu'ici
un accueil peu encourageant, en sorte
que les lendemains de scrutin sont assez
rudes pour les organes du parti aussi
quelle dextérité pour détourner sur le
centre gauche les coups qui tombent
légitimement sur le centre droit Quelle
abondance d'arguments pour démontrer
que le centre droit a d'autant plus mis-
sion de faire la loi dans l'Assemblée
qu'il est plus faible et plus isolé dans
le pays Le Français, qui est très
fort, trop fort dans ce genre d'exercice,
rencontre pourtant quelque embarras
dans le Nordvt)ù le candidat du centre
gauche, M. Parsy, a triomphé avec 16,000
voix de majorité. Le Français se retran-
che derrière les causes secondes, telles
que la forme topographique du dépar-
tement, comme si cette forme n'était
pas faite pour M. Parsy aussi bien que
pour M. Fiévet; abstention du parti lé-
gitimiste et catholique, comme si' M.
Fiévet n'avait pas accepté le mandat
impératif des cléricaux et obtenu le pa-
tronage de l'archevêque, comme si d'ail-
leurs les voix des légitimistes purs
pouvaient en aucun cas passer pour
des voix septennalistes; lettre de M.
Thiers, comme si le silence de l'an-
cien président de la république eût
pu être invoqué à titre d'adhésion
au septennat. Mais le Français a
trouvé un détour fort imprévu et qui
fait autant d'honneur à son imagi-
nation qu'il donne une piètre idée de la
clairvoyance de ses lecteurs le Fran-
çais rapproche les 102,000 voix de M.
Fiévet des 18,000 voix de M. Levavas-
seur,et il semble conclure de cette com-
paraison, assurément ingénieuse et
hardie, que le septennat a cinq fois et
demie plus d'amateurs que la républi-
que conservatrice. Heureux M. Fiévet
Il est battu dans le Nord, où le gouver-
nement, le clergé, le centre droit, la
droite et les bonapartistes travaillaient
à sa gloire; mais quelle victoire dans
l'Oise où personne n'avait jamais en-
tendu parler de lui! Il est vrai qu'avec
ce système M. Parsy, armé de ses
118,000 voix, ferait mordre aisément la
poussière non-seulement aux septenna-
listes du Nord, mais aux bonapartistes
de l'Oise et aux radicaux de la Drôme.
Mais laissons le Français, passé maî-
tre en ces jeux d'adresse, et venons au
Journal de Paris, qui n'a guère, en ces
matières, plus de logique ni de bonne
volonté que son confrère, mais qui
montre en général plus de sincérité.
Pour le Journal de Paris, la république
conservatrice est battue dans l'Oise
elle ne l'est que par 350 voix, ce qui est
peu, on l'avouera, vis-à-vis d'un chiffre
de près de 19,000 voix environ. La vé-
rité est que les républicains modérés
qui, disait-on, se laissent toujours ab-
sorber par les extrêmes, n'ont pas craint
d'avoir leur candidat à eux et que ce
candidat a sensiblement balancé le ra-
dical. Il est vrai que l'un et l'autre réu-
nis sont distancés' par le duc de Mou-
chy mais si le centre gauche reste en
route avec ses 19,000 voix, où en est le
centre droit dont on n'aperçoit nulle
part les traces? Hélas! il a probable-
ment suivi l'heureuse fortune de M. de
Mouchy; mais c'est là une de ces vic-
toires de Pyrrhus que le Journal de Pa-
ris a l'esprit de ne pas revendiquer.
Comment le centre droit ne sent-il
pas qu'impuissant dans l'Assemblée,
isolé dans le pays, il n'a d'autre avenir
qu'avec et que par le centre gauche, et
qu'au lieu de repousser les avances si
sincères et si larges de ce groupe,
il devrait plutôt les solliciter ou les pré-
certains papiers qui sont de nature à faire
tomber en place de Grève la tête d'un
gentilhomme ? V:(liaii,mm 4VM in
Mais.
-.Pas de phrases, pas de réticences.
Oui ou non. Les minutes comptent.
Eh bien, oui 1
Alors vous êtes perdu. Ces papiers
ont été volés.
César poussa un cri, et saisissant Bri-
quetaille par le bras
Qu'en sais-tu? Comment? Par qui?
Ecoutez et devinez. L'autre nuit, un
homme qui est à Mme de Soissons, pas-
sait sous le mur des jardins de votre hô-
tel. Il vit deux ombres en descendre, tan-
dis qu'un garçon empaqueté dans un man-
teau de couleur sombre faisait le guet. Car-
pillo était seul il attendit, puis curieux,
entra dans l'hôtel à son tour. Des traces se
voyaient sur le sable des allées; il les sui-
vit, arriva devant une large fenêtre dont
le volet avait cédé à une pesée; la vitre
était coupée. Il avait plu dans la nuit,
quelques marques de boue imprimées sur
le parquet le conduisirent à travers les
appartements dans une espèce de bouge
qui mettait deux chambres en communi-
cation.
Et où des hardes se trouvaient sus-
pendues contre la muraille.
Justement. Un pan de boiserie qui
tapissait cette muraille avait été ouvert,
et, dans l'épaisseur de la pierre, il aperçut
un coffre dont le couvercle venait d'être
forcé.
-Et au fond?
-Au fond il y avait une espèce de
compartiment vide.
Vide ?
Garpillo y plongea les mains. Rien 1
Une pàleur de mort se répandit sur le
visage de M. de Chivry.
Tout était la, n'est-ce pas? poursuivit
Briquetaille qui l'observait.
Tout! ~•
Tonnerre
Ah! s'écria César, je saurai bien les
atteindre ceux qui.
Des paroles inutiles à présent répli-
venir ? En admettant même que le sep-
tennat fût voté sans le centre gauche,
est-ce que le centre droit en serait plus
populaire et plus fort? Faire le septen-
nat et puis mourir, c'est là un program-
me fort noble peut-être, mais de ces pro-
grammes qu'on n'exécute guère; le cen-
tre droit serait amené tôt ou tard à faire
appel aux électeurs comme il l'a fait
pendant vingt ans sous l'empire or,
n'ayant pas d'influence propre, où pren-
drait-il son point d'appui, si ce n'est sur
la fraction la plus modérée du parti vic-
torieux ? Pourquoi se l'aliénera l'avance,
alors surtout qu'elle représente cette po-
litique libérale, conservatrice, parle-
mentaire qui était jadis, qui redeviendra
sans doute celle du centre droit? Bon
gré mal gré, le centre droit ressent en
fait toutes les blessures du centre gau-
che pourquoi ne s'associe-t-il pas à ses
succès?
L'élection du Nord est pourtant bien
instructive à ce point de vue; elle met-
tait en présence les deux voies qui s'ou-
vrent au centre droit pour sortir de
l'impasse où l'échec des tentatives mo-
narchiques l'a relégué: d'un côté le
septennat-ajournement avec toutes les
forces anti-républicaines coalisées et
soutenues par la bienveillance active de
l'administration; de l'autre côté la répu-
blique modérée, avec tous les alliés que
les circonstances lui assurent aujour-
d'hui. Le centre droit septennaliste et le
centre gauche républicain ont donc li-
vré bataille avec toutes leurs chances et
tous leurs alliés possibles. Le centre
gauche l'emporte de 16,000 voix dans le
département le plus industriel, par con-
séquent le plus vraiment conservateur
de France en allant à M. Pàrsy, le
centre droit ne sacrifiait rien de ses
vieilles convictions, il n'immolait que
des regrets superflus et des espérances
chimériques. Quel bénéfice trouve-t-il à
se faire battre par le protégé de M. de
Saint-Paul? C'est ce que nous renon-
çons décidément à comprendre.
Nous ne partageons pas l'étonnement
que cause la dernière fournée d'offi-
ciers généraux. Le ministre de la guer-
re, qui sait combien le haut personnel
de l'armée a besoin d'être renouvelé, a
sans doute pensé que le meilleur moyen
pour cela était de pousser l'avancement.
Quand on aura cinquante généraux de
plus que ne le veut la loi, ce sera peut-
être une occasion d'en mettre cinquante
à la retraite, ainsi que l'a demandé un
jour l'honorable général Guillemaut. Si
ce ne sont là les vues du gouverne-
ment, c'est là ce qu'il faut qu'il dise à
la tribune si on le chicane. Mais il est
probable que cet argument est le seul
qu'il ne produira pas.
Pourquoi, d'ailleurs, toujours accuser
le ministre de la guerre? Il ne fait pas
absolument ce qu'il veut. Un ministre,
même de la guerre, obéit toujours in-
consciemment à un certain courant qui
mène la nation, l'esprit public, les
mœurs, et auquel il ne peut résister.
Notre temps est celui des gros états-
majors, des aimables sinécures. Le mi-
nistre ne saurait faire autrement que
d'être de son temps, et de nommer quel-
quefois d'un coup vingt-trois généraux.
Son entourage, ses anciens camarades,
les députés, lui en demandent bien da-
vantage, et nous sommes bien heureux
qu'il n'ait pas nommé de plus un maré-
chal, comme on le lui demande égale-
ment et comme le bruit en court régu-
lièrement tous les six mois. Le projet
de loi sur les cadres ne veut pas de ma-
réchal en temps de paix, et si l'on avait
qua le capitaine avec violence. A quoi
bon? Croyez-vous qu'ils signent leurs
noms, les auteurs de ces coups d'audace?
Quelle route ont-ils prise d'ailleurs? Et
ces papiers qu'ils ont dérobés, entre quel-
les mains sont-ils maintenant ?
Que faire alors?
User de tout ce qui vous reste de
temps et de ressources pour vous venger.
A qui profitera le danger qui vous me-
nace ? A M. de Montestruc, n'est-ce pas? 1
Certes l
Eh bien! c'est dans Mlle de Montlu-
çon qu'il faut le frapper. L'homme est à
M. de Loudéac. Ayons la femme
Un sourire sinistre éclaira le visage de
l'aventurier.
Mui, j'aime ces coups de foudre qui
précipitent les crises, reprit-il. Un mot
encore. Mme la comtesse de Soissons, qui
n'ignore rien de ce qui se passe, ayant été
avertie par Carpillo, m'a suivie sans per-
dre une minute. Elle a, je crois, l'inten-
tion de se rendre à Chambord auprès du
roi, de qui tout va dépendre, mais avant
de s'y faire conduire elle vous attend dans
une auberge assise à la bifurcation de la
route. Voyez-la et agissez de concert.
Eh bien, j'y cours! 1
Olympe, en effet, attendait César dans
la salle basse d'un cabaret où les gentils-
hommes qui rejoignaient la cour à Gham-
bord avaient coutume de faire rafraîchir
leurs chevaux. Elle l'attira dans un coin
et, les portes closes
Je sais tout. donc jouons cartes sur
table, dit-elle; ces papiers que des mains
intéressées vous ont enlevés, en même
temps qu'ils vous compromettent, me com-
promettent aussi, n'est-ce pas?
Vous comme moi, également. i-
Ainsi, même sort nous attend. Mais
moi, je vous en avertis, je ne céderai pas
sans combattre. Etes-vous dans les mê-
mes dispositions ?
-Vous me le demandez
Alors demeurez ici et comptez que je
vous préviendrai s'il n'y a plus d'autres
conseils à prendre que de la haine et du
désespoir. A vous, dans ce cas. de ne pas
envie d'éluder cette mesure, ce seraitl
moment de s'y prendre. i
Cette future loi des cadres, pleine d
bonnes intentions, est obligée néan-
moins de sacrifier au courant dont nous
parlions tout à l'heure. Elle a rayé, ou
plutôt proposé de rayer les nominations
au maréchalat en temps de paix, ce qui'
est peut-être un des points où le gou-b
vernement ne s'entend pas avec elle.
Elle a pensé à rendre obligatoire le pas-]
sage de tous les officiers par Saint*Cyr,4
afin de donner à toute la hiérarchie mi-|
litaire une même origine; de là à ad-;
mettre que tous les officiers doivent1:
avoir servi au moins une année dans',
un régiment avant d'entrer à Saint-Cyr,!
il n'y a qu'un pas qui sera franchi unï
jour, et nos contradicteurs voient déjà',
par les discussions de la commission
qu'il n'y avait pas de quoi se voiler lai
face quand nous réclamions la réforme
radicale de notre école spéciale mili-
taire. Dans la question si controversée
du bataillon à quatre compagnies, la!
même commission s'est bien rencontrée
avec nous, quant à ce procédé si sim-
ple, qui consiste à mettre la chose en'
essai et à choisir pour cet essai les ba-
taillons de chasseurs. Seulement elle,
s'est avisée de cela une année trop tardi
Si l'expérience ne réussisait pas, il fau-'
drait donc remanier à nouveau tous lès
cadres dont on vient à peine d'élaborer;
l'organisation. §~
Quoi qu'il en soit, il y a beaucoup dé'
bon dans le projet dont il s'agit, et ilf
était difficile qu'il en fût autrement^
après un si laborieux enfantement et'
avec des hommes animés, nous le répé-l
tons, de si bonnes intentions. L'exposés
des motifs se montre surtout plus indé-!
pendant que la loi elle-même; car il re-f
commande au gouvernement d'aller]
doucement dans les promotions qu'il aàj 1
faire, et l'on voit comme M, le ministre
de la guerre y est disposé. Mais le cou-j
rant est là; le général Chareton a beau!
s'enfermer dans ses idées de réforme ;i
malgré lui, les influences d' état-major,!
le pénètrent, et au lieu d'un indice de
modifications prochaines pour ce corps j
d'état-major qu'on n'eût jamais cru;!
il y a quatre ans, pouvoir survivre à!
l'épreuve concluante de la dernière:
guerre, on ne trouve qu'une chose
c'est qu'on va notablement augmenter)
les avantages dont il jouissait. {
Nous avons dit un mot de cela quandf
nous avons publié le texte de la loi ;|
nous ne voulons pas y revenir au jour-j.
d'hui. Du reste, qu'apprendrions-nous à]
quiconque est tant soit peu au courant:
de l'armée? L'esprit de réforme est ainsi]
forcé de capituler partout. Il n'est ni
ministre ni commission q^ipuiSse le!
sauver. On fait des lois à grand fracas,]
le privilège passe au travers ou les tour-
ne souvent il en fait lui-même à son)
usage. 'j
Il attaque ouvertement et au grand
jour l'intérieur des égiments, où il,
semblait qu'il ne pût se produire que su-i
brepticement. Suivant un usage aussi
antique que solennel, le tableau d'avant
cement des corps est établi chaque an.-]',
née par le général inspecteur, d'après les >
examens théoriques et pratiques qu'il) 1
fait subir aux officiers, et en tenant
compte également, bien entendu, des!
notes des colonels. La faveur n'y per-l
dait rien, comme on pense. Cependant,
il y avait la une certaine garantie. Toui
les services qu'un officier avait pu rén4f.
dre dans quelque position que ce fût,.)
venaient converger sous le même re->;
gard,et la mesure des passe-droits était k;
jusqu'à un certain point limitée. Me
Or, voici l'article 19 des instructions! ~•
,(.;
laisser Mlle de Montluçon à qui vous la]
ravit. Poussez du côté de la Meulière d'où;
vous venez, et jouez votre va-tout Pour-ç
quoi l'orgueilleuse, devise de çette inso-
lente personne ne serait-elle pas la vôtre?,
Per/asetmfas!jy ai déjà songéi
Oh le serment que j'ai fait un jour, je ne
l'ai pas oublié, 1' J
Le refrain d'une chanson de guerre
qu'une voix fredonnait au dehors, attira*
l'attention :de César. Il regarda, par une;-
fente du volet sur la route et reconnut ><
M. de Saint-Ellix; qui s'en allait au petit
galop, la tête de son cheval tournée du
côté' de Paris.
Eh! fit-il, voici justement la garnison •~=
qui abandonne le château -fe
Il vous sera plus facile de le prendra:'
d'assaut! répondit Olympe en rianL ;,> ,»(.'
Elle regarda César au fond des yeux. ir
Ah -cette Orphise qu'iL. aime re-ï î
prit-elle. Si je dois tout perdre, elle, per-'iv
due, il me semble que je n'emporterai
point de regrets dans ma chute.
Le soleil se couchait; Olympe se leva:
Si pour nous à Chambord il n'y a
plus d'espoir, reprit-elle, un laquais à moi
dont je suis sûre vous remettra un nœud
de ruban noir. Ce sera comme si je vous
criais: Agissez et agissez promptementt
Si, au contraire, il vous remet un nœud
de ruban cerise, c'est que nous pouvons-
lutter encore. Alors accourez au plus vite.
C'est dit.
Lorsque M. de Chivry et Mme de Sois»'
sons se séparèrent, Olympe ne savait pas
encore à quelle résolution elle s'arrête-
rait. Tomber aux pieds de Mlle de la Val-
lière pour surprendre sa pitié et attendre
une occasion meilleure, ou descendre jus-
qu'au crime, lui semblaient deux choses!
également possibles. Entre la prière et le
crime, un hasard déciderait. Mais si au
plus fort de ce débat il devenait néces-'
saire de sacrifier son complice pour assu-
rer son salut, la perte de M. de Chivry ne
pesait pas plus à sa pensée qu'un brin de'
plume à son front. •>• ,r
(A suivre,.1 AMEDES ACDÀRD, •
(A suivre.)
ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 10, FAUBOURG-MONTMARTRE, 10
MERCREDI 11 NOVEMBRE 1874
ABONNEMENTS (PARiS)
mrois mois 1-i Ir. Six mois 38 fr. Un an CC fr.
LES ABO>N£iV^NZS PWEIST DES 1" ET 16 DE CHAQCE MOIS
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tES ABONNEMENTS DATENT DES 1" ET 16 DE CHAQUE MOIS
Un numéro (à Paris) 1. S centimes.
Un numéro (départements) »O centimes.
La rédaction na répond pas des articles communiqués
et ne se charge pas de les renvoyer.
ANNONCES MM. FAUCHEY-LAFFITTE-BULLIER et C«, 8 place de la BoUrSet
AI. DUPOnT, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
(Droit d'insertion réservé à la rédaction )
JLV I S
MM. le» Abonné» de» départe*
•tient» dont l'abonnement expire
le 15 novembre «ont priés de te ire*
nouveter le plus tôt po»»ible, *W«
ne veulent éprouver éFinterrup-
Hon dan» l'envoi du Journal. (Join-
dre une bande Imprimée et an man-
dat de poste on à vne sur Paris.)
PARIS, 10 NOVEMBRE
IBUCLETIN DU JOUR
Les trois élections de dimanche ins-
pirent aux divers organes de la presse
des réflexions qui ont leur intérêt; pen-
dant que certains organes du centre
droit masquent leur défaite en raillant
l'échec du centre gauche dans l'Oise,
échec que le centre gauche partage ce-
pendant avec l'extrême gauche et avec
le centre droit lui-même, d'autres jour-
naux de ce parti reconnaissent la gra-
vité de la défaite du candidat septenna-
liste dans le Nord. L'Union tire de l'en-
semble des résultats cette conclusion
qu'un parti a d'autant plus de chances
de succès qu'il transige moins. L'at-
titude des deux principaux journaux
bonapartistes est curieuse tandis que
l'Ordre, qui représente le bonapartisme
militant, déclare que M. le duc de Mou-
chy doit sa victoire à la fermeté de ses
déclarations touchant l'appel au peuple,
le Pays tient à associer au succès de
l'ancien candidat officiel tous les con-
servateurs anti-républicains il craint
au point de vue des combinaisons ac-
tuellement possibles, que son parti ne
tire trop grande vanité de cette élec-
-tion.
En dehors de ces commentaires, il n'y a
guère aujourd'hui à signaler que le dé-
menti donné parle Monter universel aux
allégations de la Presse sur les résolu-
tions qu'aurait déjà prises le gouverne-
ment pour le prochain retour de l'As-
semblée. On a vu dans notre dernier nu-
méro que la Presse prétendait que le fu-
tur Message pré'idëntiel mettrait très
nettement la Chambre en demeure de
choisir entre l'organisation du septen-
nat et la dissolution, et qu'il serait im-
médiatement suivi du dépôt d'un nou-
veau projet de iois'constitutionnelles.Le
Moniteur, s'attfibuànt le caractère
officieux que paraît avoir perdu
notre autre confrère, se dit auto-
risé à déclarer que la Presse est
complétement dans l'erreur, qu'il
n'est pas exact que le gouvernement ait
encore rien décidé au sujet des ques-
tions soulevées par ce journal, que
le cabinet n'a jusqu'à présent arrêté à
cet égard aucun plan de conduite, et
qu'il compte subordonner son attitude à
celle que prendront, avant l'ouverture
de la session,Jes' divers groupes parle-
mentaires, sans oublier l'enseignement
qui pourra résulter de l'ensemble des
élections municipales. Nous n'avons
pas à nous prononcer entre ces asser-
tions contradictoires; nous pouvons ce-
pendant dire que les plus plausibles
et les plus vraisemblables nous sem-
blent être celles du Moniteur. On se
souvient, en effet, qu'au mois de juillet
le gouvernement eut un instant la vel-
léité de s'imposer à la majorité parle-
mentaire et que dans un Message pres-
sant, il réclamala prompte organisation
des pouvoirs du maréchal mais que
quelques jours après, devant les désirs
d'ajournement et la perspective des va-
FEUILLETON DU TEMPS
DU 11 NOVEMBRE 103
LA CAPË£ L'ÉPEE
Cttnetliâinfè iin extremis.
Nous avons laissé, on se le rappelle.
M. de Saint-Ellix botté, éperonné et la ra-
pière au liane, disposé à chevaucher à
côté du carrosse qui devait conduire Mlle
de Montluçon à la résidence que le roi lui
avait assignée.
Trois laquais, bien montés et bien ar-
més, l'accompagnaient. A son arrivée chez
sa cousine, M. de Chivry le salua d'un re-
gard de travers, auquel le marquis répon-
dit par son plus gracieux sourire.
J'ai affaire du côté où va Mlle de
Montluçon, dit-il, cela ne vous désoblige
pas, j'espère, que je mette mon cheval au
pas du vôtre? Les routes ne sont point sû.
res. on fait parfois de fâcheuses rencon-
tres, et à l'occasion mes gens et moi nous
vous prêterons le collet.
Ah! la belle idée que vous avez là, et
que je suis aise de vous voir s'écria Or-
phise. Je gage que M. de Chivry n'en est
pas moins ravi que moi. n'est-ce pas, mon
cousin?
César essaya d'une grimace qui pouvait
passer pour un sourire, et la troupe se mit
en route. Cette présence du marquis flan-
quée de trois gaillards de belle encolure
pouvait gêner M. de Chivry dans ses com.
binaisons, mais, toute reflexion faite, il
prit la chose du bon côté.
En somme, il répondait au roi de Mlle
de Montluçon qui la lui avait confiée, et il
était en pays français. Une tentative d'en-
lèvement, pour être essayée, devait être
menée à bonne fin, et il était sous la sur-
veillance d'un homme dont il avait appris
à connaître la prompte résolution. Que
gagnerait-il en outre par la violence, qu'il
né pouvait encore espérer d'obtenir par
un retour d& la fortune et la faveur du
cances, il fut obligé de reculer; on com-
prend qu'un tel souvenir soit d'autant
moins fait pour encourager le cabinet
à arrêter ses résolutions d'avance et à
régler son plan de conduite avant d'a-
voir sondé les députés encore absents,
qu'il doit savoir de reste qu'il n'y a
rien de changé depuis le départ de l'As-
semblée dans la situation parlementaire
et que les partis vont revenir dans les
mêmes dispositions.
Hier soir a eu lieu à Londres le ban-
quet par lequel est signalée chaque an-
née l'installation du nouveau lord-mai-
re. Il est d'usage que, dans cette céré-
monie où figurent les ministres et les
membres du corps diplomatique et où
l'on échange de nombreux toasts le
chef du cabinet prenne la parole et pro-
fite de l'occasion pour dire un mot des
affaires générales. M. Disraeli n'a
pas manqué à cette tradition. On trou-
vera plus loin aux dépêches une
analyse de son discours et l'on y
remarquera le passage, où, répondant à
l'allocution de notre ambassadeur, M.
de Jarnac qui venait de parler au nom
du corps diplomatique, il s'est fait dans
les meilleurs termes l'écho des sympa-
thies de l'Angleterre pour notre pays.
On remarquera en outre la confiance
qu'il a exprimée dans la sagesse de la
politique extérieure de la France en
tant qu'elle fournit un des principaux
éléments d'espérance pour le maintien
de la paix.
Le Soir annonce que l'autorisation de
vente sur la voie publique vient d'être
rendue au Siècle. Bien que le journal in-
téressé paraisse ignorer ce matin cette
nouvelle, nous aimons à la croire exacte,
et nous en félicitons notre confrère.
Mais nous nous demandons, en même
temps, pourquoi le bénéfice de cette
mesure n'a pas été étendu au XIXe Siè-
cle, frappé le même jour, que le Siècle, le
2 octobre dernier, et sous une inculpa-
tion de même nature.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
S1RVIC1 DI L'AGENCE HAVAS
Santander, 9 novembre.
Les troupes envoyées à Saint-Sébastien y se-
ront tontes arrivées dema'n.
Le navire de Sa Majesté britannique Sapho
est arrivé ici aujourd'hui.
Bayonne, 10 novembre.
La situation devant Irun n'a pas changé.
Il a été' tiré hier 150 coups de canon, la plu-
part venant des forts d'Irun.
Les carlistes n'ont presque pas répondu.
Le gros de leurs forces est allé au devant de
Loma qu'ils attendent dans de fortes positions.
Un corps de 300 hommes de troupes régulières
est entre hier matin à Irun pour renforcer la
garnison.
Don Carlos s'est montré hier à la Puncha. Il
a ~visité lu poste établi pies du gué de Telaria,
à 800 mètres de Béhobie. Il est reparti ensuite
pour Verà.
Madrid, 9 novembre, soir.
La municipalité de Séville offre 50,000 fr. pour
la découverte d'un tableau de Murillo qui a été
volé..
volé. Londres, 9 novembre.
Le Times publie la dépêche suivante, en date
de Berlin, 8 novembre
« Le ministre des sff lires étrangères de Fran-
ce a fait savoir aux représentants français à l'é-
tranger que le gouvernement de Burlin n'a ni
engagé ni encouragé les Espagnols à présenter
leur dernier ir,émorandum à Paris, mais qu'il a
au contraire exprimé sa courtoise approbation
des mesures prises pour fermer les frontières
d'Espagne. Le ton amical dans lequel est con-
çue cette déclaration du duc D«eazes exercera,
on l'espère, une favorable influence sur l'atti-
tude de la presse franca,se.
» On dément ici la nouvelle que le gouverne-
ment allemand aurait agi auprès du roi de Por-
tugal pour l'engager à accepter la couronne
d'Espagne. » Londres, 9 novembre, soir.
A bord du steamer Faraday, le 8 novembre
1,491 nœuds du câ'ile direct des Etnt
été découvert dans la section immergée. On re-
lèvera le câble. On croit que le steamer n'est
plus qu'à 180 milles de l'endroit où l'épissure
doit être faite avec la sec ion dd Terre-Neuve.
roi? Toute chance perdue, il serait tou-
jours temps de recourir aux coups de for-
ce. Son seul refuge dans la partie qu'il
avait engagée, c'était le roi, son seul auxi-
liaire Olympe Mancini. Il devait donc per-
sévérer plus que jamais dans la voie de
soumission apparente et de respect pro-
fond dans laquelle il était entré, quitte à
prendre plus tard conseil des circons-
tances.
D'autres réflexions lui traversaient
l'esprit qui contribuaient à le maintenir
dans des dispositions bénignes. Savait-il
bien quelles surprises lui ménageait au
retour la haine que M. de Loudéac nour-
rissait contre M. de Montestruc 1 C'é-
tait un homme qui avait l'esprit fertile en
expédients.' Peut-être apprendrait-il que
M. de Montestruc avait été emporté par
la fièvre maligne sur la route d'Amboise
ou tué par la fièvre quarte en y arrivant.
Que de choses qui seraient denrouillées
p ar cet accident! De toutes façons, le mieux
c'était encore d'attendre.
Subitement César redevint l'homme
qu'il avait été pendant le trajet de Vienne
à Paris, et souriant
Laisse ta lame au fourreau, dit-il à
Sanguinetti qui chevauchait derrière lui,
l'heure n'est pas venue de la tirer, et dis à
nos gens qu'il ne s'agit plus que de bien
boire et de bien dormir.
Contraint par la présence de M. deSaint-
Ellix à réduire le voyage de la Meulière
aux proportions d'une promenade, M. de
Chivry n'avait plus qu'une pensée, en
abréger la durée. De vagues préoccupa-
tions le tourmentaient il avait le senti-
ment que sa vie touchait à la crise déci-
sive, et pour la première fois peut-être il
doutait du succès.
Leur course menée grand train leur fit
apercevoir bientôt les tours de la Meu-
lière enveloppées d'une ceinture de fu-
taies.
Vous voilà chez vous, dit-il à sa cou-
sine, qui venait de descendre à la porte de
son château. M. de Saint-Ellix a des loi-
sirs qui lui permettent de goûter les char-
mes de ce séjour enchanté. Mais vous n'i-
Berlin; 9 novembre,
Séance du Parlemand allemand. L'Assem-
blée procède à la 1™ lecture du budget de l'em-
pire et décide de renvoyer à la commission le
chapitre du budget militaire concernant les con-
tributions matriculaires. Au cours de la discus-
sion, le ministre d'Etat Delbruck, parlant de la
situation générale des finances de l'empire, fait
remarquer que le payement de l'indemnité de
guerre n'a donné lieu à aucune difficulté avec
le gouvernement français. M. Delbruck indique
l'emploi. que l'on a fait de cette iudemnité. Il
assure que les douanes, les contributions et les
chemins de fer auront en tout un excédant de
recettes de 13,300,000 thalers.
Le ministre fait remarquer que toutes les
branches de l'administration de l'empire exige-
ront dé ormais de plus grandes dépenses, et
expose que l'augmentation des dépenses de l'ad-
ministration militaire provient de la plus gran-
de élévation du prix des subsistances. M. Del-
bruck annonce que les besoins de la marine et
de l'administration des télégraphes devront être
couverts par un emprunt pour les intérêts du-
quel 400,000 marcs de l'empire sont portés au
budget. Le ministre d'Etat ajoute que les autres
augmentations de dépenses seront compensées
par une augmentation de recettes ou par l'élé-
vation du chiffre des contributions matricu-
laires.
Berlin, 9 novembre.
Les négociations continuent au sujet du droit
de la Roumanie de conclure des conventions
commerciales avec les puissances étrangères
elles aboutiront très probablement à un com-
promis avec la Porte. Dans le cas contraire, on
pense que les puissances ne tiendraient pas
compte de l'opposition de la Porte.
Borne, 9 novembre, soir.
Un deuxième tour de scrutin a eu lieu hier
dans la 14° circonscription saxonne pour une
élection au Reichstag, M. de Koenneritz, candi-
dat conservateur, a été élu par 7,136 voix contre
son concurrent, M. Frinck, libraire, candidat
démocrate-socialiste, lequel n'a obtenu que 3,235
voix.
Rome, 9 novembre.
M. Blaneheri, ex-président de la Chambre, a
été réélu à San Remo.
Jusqu'à présent, 193 élections sont connues.
Il v a ballottage dans 182 circonscriptions.
Parmi les 193 élections définitive?, on compte
78 députés de la droite, 13 du centre droit, 31
du centre, 19 du centre gauche et une cinquan-
taine de la gauche.
Dans les circonscriptions où il y a eu ballot-
tage, la majorité est favorable au parti libéral
modéré.
Rome, 9 novembre, soir.
Jusqu'à présent 213 élections sont connues, Il
y a ballottage dans 200 circonscriptions.
parmi les 213 élections définitives connues,
on en compte environ 124 acquises au parti mo-
déré et 80 à l'opposition. La nuance de quelques
élus est incertaine.
VOpinione constate que le résultat des élec-
tions est satisfaisant, malgré les pertes subies
par le parti modéré dans quelques circonscrip-
tions.
Ces pertes, dit l'Opinione, sont compensées
par des gains plus nombreux faits par le parti
dans les provinces septentrionales, dans les pro-
vinces centrales et même dans quelques collè-
ges napolitains.
Rome, 9 novembre, soir.
M. Gervoise, agent officieux de l'Angleterre
auprès du Vatican, est venu, sans sa famille,
contremander l'appartement qu'il avait retenu,
et régler ses aff -tires. 11 repa tira incessamment.
Telles sont les dernières instructions du foreign-
offiee. La Haye, 9 novembre, soir.
Le gouvernement persiste dans son opinion
qu'un projet de loi pour un nouveau système
monétaire nt st pas opportun en ce moment il
croit toujours que la décision définitive de la
question monétaire et la question du change-
ment d'étalon devront être ajournées pendant
quelque temps. Constantinople, 9 novembre.
Il résulte des avis du bureau de santé qu'il n'y
a pas eu, depuis deux mois, de nouveaux cas
de peste à la Mecque. T
La famine continue dans 1 Asie-Mineure. Le
khédive d'Egypte a envoyé du blé et des vête-
ments. Un comité international établi àConstan-
tinople, recueille aussi des secours.
New-York, 9 novembre, soir.
Un rapport du général Sheridan établit qu'une
armée de 25,000 nommes est insuffisante pour
un grand territoire comme celui des Etats-
Unis. Montevideo, 6 novembre.
La flotille des insurgés est près de Buenos-
Ayres. Plusieurs vapeurs sont allés à sa pour-
suite.
Le bruit court qu'Arredondo aurait été battu
dans la provnce de Mendoza et qu'il aurait
perdu 200 hommes.
Shanghaï, 9 novembre, soir.
L'ambassadeur japonais est revenu ici venant
de Pékin.
Le ministre anglais a aidé au règlement à
l'amiable du différend qui s'était élevé entre la
Chine et le Japon au sujet de l'île Formose.
Les septennalistés purs ne savent pas
encore ce que c'est qu'un succès élec-
toral tout au plus parviennent-ils sur
gnorez pas de quelle mission le roi m'a-
vait chargé; m'autorisez-vous à lui porter
la nouvelle de votre arrivée, et puis-je
croire que je ne dirai rien de trop en l'as-
surant que je l'ai remplie au gré de vos
désirs? î
-Faites, dit Orphise.
César s'inclina sur la main de sa cou-
sine et faisant signe à ses' gens tourna
bride sans plus tarder.
Ah! on ne dira pas qu'elle cherche
beaucoup à me retenir! murmurait César
tout en fouaillant son cheval. Un mélange
d'indifférence et de dédain, voilà tout ce
qu'elle m'accorde mais cette fièvre d'im-
patience qui me travaille, d'où peut-elle
venir h.. Dois-je y voir le présage d'un
malheur prochain. l'avertissement de
quelque catastrophe?.. Quelque chose de-
puis quelque temps détruit sans cesse l'ef-
fort de mes combinaisons. La fortune est
contre moi. Je sens un orage dans l'air.
mais est-ce de Paris ou de Chambord que
le coup doit partir?. Et l'audace, cette
fois, suffira-t-elle pour m'en rendre vain-
queur ?.
Il allait toujours pressant la course de
son cheval, lorsqu'il aperçut sur la route
un tourbillon de poussière qui se diri-
geait vers lui.
Eh! eh! fit-il; un cavalier qui n'est
pas moins pressé que moi 1
Il n'en était plus qu'à une petite distan-
ce lorsqu'un souffle de vent qui déchira
l'épaisseur de ce nuage lui fit reconnaître
dans son opacité l'homme qui courait avec
cette vitesse vertigineuse.
Briquetaille s'écria-t-il.
Le cavalier qui arrivait sur lui retint
violemment son cheval qui plia sur son
train de derrière.
Tonnerre je vous cherchais.
Moi! qu'y a-t-il donc ? '1
Un malheur'
Je m'en doutais! redoutable?
Non pas redoutable seulement, mais
irréparable peut-être 1
Parle vite alors 1
En deux mots, dites, aviez-vous lais-
sé à Paris, chez vous, dans votre hôtel,
certains points à livrer bataille, mais le
suffrage universel leur a fait jusqu'ici
un accueil peu encourageant, en sorte
que les lendemains de scrutin sont assez
rudes pour les organes du parti aussi
quelle dextérité pour détourner sur le
centre gauche les coups qui tombent
légitimement sur le centre droit Quelle
abondance d'arguments pour démontrer
que le centre droit a d'autant plus mis-
sion de faire la loi dans l'Assemblée
qu'il est plus faible et plus isolé dans
le pays Le Français, qui est très
fort, trop fort dans ce genre d'exercice,
rencontre pourtant quelque embarras
dans le Nordvt)ù le candidat du centre
gauche, M. Parsy, a triomphé avec 16,000
voix de majorité. Le Français se retran-
che derrière les causes secondes, telles
que la forme topographique du dépar-
tement, comme si cette forme n'était
pas faite pour M. Parsy aussi bien que
pour M. Fiévet; abstention du parti lé-
gitimiste et catholique, comme si' M.
Fiévet n'avait pas accepté le mandat
impératif des cléricaux et obtenu le pa-
tronage de l'archevêque, comme si d'ail-
leurs les voix des légitimistes purs
pouvaient en aucun cas passer pour
des voix septennalistes; lettre de M.
Thiers, comme si le silence de l'an-
cien président de la république eût
pu être invoqué à titre d'adhésion
au septennat. Mais le Français a
trouvé un détour fort imprévu et qui
fait autant d'honneur à son imagi-
nation qu'il donne une piètre idée de la
clairvoyance de ses lecteurs le Fran-
çais rapproche les 102,000 voix de M.
Fiévet des 18,000 voix de M. Levavas-
seur,et il semble conclure de cette com-
paraison, assurément ingénieuse et
hardie, que le septennat a cinq fois et
demie plus d'amateurs que la républi-
que conservatrice. Heureux M. Fiévet
Il est battu dans le Nord, où le gouver-
nement, le clergé, le centre droit, la
droite et les bonapartistes travaillaient
à sa gloire; mais quelle victoire dans
l'Oise où personne n'avait jamais en-
tendu parler de lui! Il est vrai qu'avec
ce système M. Parsy, armé de ses
118,000 voix, ferait mordre aisément la
poussière non-seulement aux septenna-
listes du Nord, mais aux bonapartistes
de l'Oise et aux radicaux de la Drôme.
Mais laissons le Français, passé maî-
tre en ces jeux d'adresse, et venons au
Journal de Paris, qui n'a guère, en ces
matières, plus de logique ni de bonne
volonté que son confrère, mais qui
montre en général plus de sincérité.
Pour le Journal de Paris, la république
conservatrice est battue dans l'Oise
elle ne l'est que par 350 voix, ce qui est
peu, on l'avouera, vis-à-vis d'un chiffre
de près de 19,000 voix environ. La vé-
rité est que les républicains modérés
qui, disait-on, se laissent toujours ab-
sorber par les extrêmes, n'ont pas craint
d'avoir leur candidat à eux et que ce
candidat a sensiblement balancé le ra-
dical. Il est vrai que l'un et l'autre réu-
nis sont distancés' par le duc de Mou-
chy mais si le centre gauche reste en
route avec ses 19,000 voix, où en est le
centre droit dont on n'aperçoit nulle
part les traces? Hélas! il a probable-
ment suivi l'heureuse fortune de M. de
Mouchy; mais c'est là une de ces vic-
toires de Pyrrhus que le Journal de Pa-
ris a l'esprit de ne pas revendiquer.
Comment le centre droit ne sent-il
pas qu'impuissant dans l'Assemblée,
isolé dans le pays, il n'a d'autre avenir
qu'avec et que par le centre gauche, et
qu'au lieu de repousser les avances si
sincères et si larges de ce groupe,
il devrait plutôt les solliciter ou les pré-
certains papiers qui sont de nature à faire
tomber en place de Grève la tête d'un
gentilhomme ? V:(liaii,mm 4VM in
Mais.
-.Pas de phrases, pas de réticences.
Oui ou non. Les minutes comptent.
Eh bien, oui 1
Alors vous êtes perdu. Ces papiers
ont été volés.
César poussa un cri, et saisissant Bri-
quetaille par le bras
Qu'en sais-tu? Comment? Par qui?
Ecoutez et devinez. L'autre nuit, un
homme qui est à Mme de Soissons, pas-
sait sous le mur des jardins de votre hô-
tel. Il vit deux ombres en descendre, tan-
dis qu'un garçon empaqueté dans un man-
teau de couleur sombre faisait le guet. Car-
pillo était seul il attendit, puis curieux,
entra dans l'hôtel à son tour. Des traces se
voyaient sur le sable des allées; il les sui-
vit, arriva devant une large fenêtre dont
le volet avait cédé à une pesée; la vitre
était coupée. Il avait plu dans la nuit,
quelques marques de boue imprimées sur
le parquet le conduisirent à travers les
appartements dans une espèce de bouge
qui mettait deux chambres en communi-
cation.
Et où des hardes se trouvaient sus-
pendues contre la muraille.
Justement. Un pan de boiserie qui
tapissait cette muraille avait été ouvert,
et, dans l'épaisseur de la pierre, il aperçut
un coffre dont le couvercle venait d'être
forcé.
-Et au fond?
-Au fond il y avait une espèce de
compartiment vide.
Vide ?
Garpillo y plongea les mains. Rien 1
Une pàleur de mort se répandit sur le
visage de M. de Chivry.
Tout était la, n'est-ce pas? poursuivit
Briquetaille qui l'observait.
Tout! ~•
Tonnerre
Ah! s'écria César, je saurai bien les
atteindre ceux qui.
Des paroles inutiles à présent répli-
venir ? En admettant même que le sep-
tennat fût voté sans le centre gauche,
est-ce que le centre droit en serait plus
populaire et plus fort? Faire le septen-
nat et puis mourir, c'est là un program-
me fort noble peut-être, mais de ces pro-
grammes qu'on n'exécute guère; le cen-
tre droit serait amené tôt ou tard à faire
appel aux électeurs comme il l'a fait
pendant vingt ans sous l'empire or,
n'ayant pas d'influence propre, où pren-
drait-il son point d'appui, si ce n'est sur
la fraction la plus modérée du parti vic-
torieux ? Pourquoi se l'aliénera l'avance,
alors surtout qu'elle représente cette po-
litique libérale, conservatrice, parle-
mentaire qui était jadis, qui redeviendra
sans doute celle du centre droit? Bon
gré mal gré, le centre droit ressent en
fait toutes les blessures du centre gau-
che pourquoi ne s'associe-t-il pas à ses
succès?
L'élection du Nord est pourtant bien
instructive à ce point de vue; elle met-
tait en présence les deux voies qui s'ou-
vrent au centre droit pour sortir de
l'impasse où l'échec des tentatives mo-
narchiques l'a relégué: d'un côté le
septennat-ajournement avec toutes les
forces anti-républicaines coalisées et
soutenues par la bienveillance active de
l'administration; de l'autre côté la répu-
blique modérée, avec tous les alliés que
les circonstances lui assurent aujour-
d'hui. Le centre droit septennaliste et le
centre gauche républicain ont donc li-
vré bataille avec toutes leurs chances et
tous leurs alliés possibles. Le centre
gauche l'emporte de 16,000 voix dans le
département le plus industriel, par con-
séquent le plus vraiment conservateur
de France en allant à M. Pàrsy, le
centre droit ne sacrifiait rien de ses
vieilles convictions, il n'immolait que
des regrets superflus et des espérances
chimériques. Quel bénéfice trouve-t-il à
se faire battre par le protégé de M. de
Saint-Paul? C'est ce que nous renon-
çons décidément à comprendre.
Nous ne partageons pas l'étonnement
que cause la dernière fournée d'offi-
ciers généraux. Le ministre de la guer-
re, qui sait combien le haut personnel
de l'armée a besoin d'être renouvelé, a
sans doute pensé que le meilleur moyen
pour cela était de pousser l'avancement.
Quand on aura cinquante généraux de
plus que ne le veut la loi, ce sera peut-
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à la retraite, ainsi que l'a demandé un
jour l'honorable général Guillemaut. Si
ce ne sont là les vues du gouverne-
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la tribune si on le chicane. Mais il est
probable que cet argument est le seul
qu'il ne produira pas.
Pourquoi, d'ailleurs, toujours accuser
le ministre de la guerre? Il ne fait pas
absolument ce qu'il veut. Un ministre,
même de la guerre, obéit toujours in-
consciemment à un certain courant qui
mène la nation, l'esprit public, les
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Notre temps est celui des gros états-
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nistre ne saurait faire autrement que
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Son entourage, ses anciens camarades,
les députés, lui en demandent bien da-
vantage, et nous sommes bien heureux
qu'il n'ait pas nommé de plus un maré-
chal, comme on le lui demande égale-
ment et comme le bruit en court régu-
lièrement tous les six mois. Le projet
de loi sur les cadres ne veut pas de ma-
réchal en temps de paix, et si l'on avait
qua le capitaine avec violence. A quoi
bon? Croyez-vous qu'ils signent leurs
noms, les auteurs de ces coups d'audace?
Quelle route ont-ils prise d'ailleurs? Et
ces papiers qu'ils ont dérobés, entre quel-
les mains sont-ils maintenant ?
Que faire alors?
User de tout ce qui vous reste de
temps et de ressources pour vous venger.
A qui profitera le danger qui vous me-
nace ? A M. de Montestruc, n'est-ce pas? 1
Certes l
Eh bien! c'est dans Mlle de Montlu-
çon qu'il faut le frapper. L'homme est à
M. de Loudéac. Ayons la femme
Un sourire sinistre éclaira le visage de
l'aventurier.
Mui, j'aime ces coups de foudre qui
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n'ignore rien de ce qui se passe, ayant été
avertie par Carpillo, m'a suivie sans per-
dre une minute. Elle a, je crois, l'inten-
tion de se rendre à Chambord auprès du
roi, de qui tout va dépendre, mais avant
de s'y faire conduire elle vous attend dans
une auberge assise à la bifurcation de la
route. Voyez-la et agissez de concert.
Eh bien, j'y cours! 1
Olympe, en effet, attendait César dans
la salle basse d'un cabaret où les gentils-
hommes qui rejoignaient la cour à Gham-
bord avaient coutume de faire rafraîchir
leurs chevaux. Elle l'attira dans un coin
et, les portes closes
Je sais tout. donc jouons cartes sur
table, dit-elle; ces papiers que des mains
intéressées vous ont enlevés, en même
temps qu'ils vous compromettent, me com-
promettent aussi, n'est-ce pas?
Vous comme moi, également. i-
Ainsi, même sort nous attend. Mais
moi, je vous en avertis, je ne céderai pas
sans combattre. Etes-vous dans les mê-
mes dispositions ?
-Vous me le demandez
Alors demeurez ici et comptez que je
vous préviendrai s'il n'y a plus d'autres
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envie d'éluder cette mesure, ce seraitl
moment de s'y prendre. i
Cette future loi des cadres, pleine d
bonnes intentions, est obligée néan-
moins de sacrifier au courant dont nous
parlions tout à l'heure. Elle a rayé, ou
plutôt proposé de rayer les nominations
au maréchalat en temps de paix, ce qui'
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vernement ne s'entend pas avec elle.
Elle a pensé à rendre obligatoire le pas-]
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afin de donner à toute la hiérarchie mi-|
litaire une même origine; de là à ad-;
mettre que tous les officiers doivent1:
avoir servi au moins une année dans',
un régiment avant d'entrer à Saint-Cyr,!
il n'y a qu'un pas qui sera franchi unï
jour, et nos contradicteurs voient déjà',
par les discussions de la commission
qu'il n'y avait pas de quoi se voiler lai
face quand nous réclamions la réforme
radicale de notre école spéciale mili-
taire. Dans la question si controversée
du bataillon à quatre compagnies, la!
même commission s'est bien rencontrée
avec nous, quant à ce procédé si sim-
ple, qui consiste à mettre la chose en'
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taillons de chasseurs. Seulement elle,
s'est avisée de cela une année trop tardi
Si l'expérience ne réussisait pas, il fau-'
drait donc remanier à nouveau tous lès
cadres dont on vient à peine d'élaborer;
l'organisation. §~
Quoi qu'il en soit, il y a beaucoup dé'
bon dans le projet dont il s'agit, et ilf
était difficile qu'il en fût autrement^
après un si laborieux enfantement et'
avec des hommes animés, nous le répé-l
tons, de si bonnes intentions. L'exposés
des motifs se montre surtout plus indé-!
pendant que la loi elle-même; car il re-f
commande au gouvernement d'aller]
doucement dans les promotions qu'il aàj 1
faire, et l'on voit comme M, le ministre
de la guerre y est disposé. Mais le cou-j
rant est là; le général Chareton a beau!
s'enfermer dans ses idées de réforme ;i
malgré lui, les influences d' état-major,!
le pénètrent, et au lieu d'un indice de
modifications prochaines pour ce corps j
d'état-major qu'on n'eût jamais cru;!
il y a quatre ans, pouvoir survivre à!
l'épreuve concluante de la dernière:
guerre, on ne trouve qu'une chose
c'est qu'on va notablement augmenter)
les avantages dont il jouissait. {
Nous avons dit un mot de cela quandf
nous avons publié le texte de la loi ;|
nous ne voulons pas y revenir au jour-j.
d'hui. Du reste, qu'apprendrions-nous à]
quiconque est tant soit peu au courant:
de l'armée? L'esprit de réforme est ainsi]
forcé de capituler partout. Il n'est ni
ministre ni commission q^ipuiSse le!
sauver. On fait des lois à grand fracas,]
le privilège passe au travers ou les tour-
ne souvent il en fait lui-même à son)
usage. 'j
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jour l'intérieur des égiments, où il,
semblait qu'il ne pût se produire que su-i
brepticement. Suivant un usage aussi
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cement des corps est établi chaque an.-]',
née par le général inspecteur, d'après les >
examens théoriques et pratiques qu'il) 1
fait subir aux officiers, et en tenant
compte également, bien entendu, des!
notes des colonels. La faveur n'y per-l
dait rien, comme on pense. Cependant,
il y avait la une certaine garantie. Toui
les services qu'un officier avait pu rén4f.
dre dans quelque position que ce fût,.)
venaient converger sous le même re->;
gard,et la mesure des passe-droits était k;
jusqu'à un certain point limitée. Me
Or, voici l'article 19 des instructions! ~•
,(.;
laisser Mlle de Montluçon à qui vous la]
ravit. Poussez du côté de la Meulière d'où;
vous venez, et jouez votre va-tout Pour-ç
quoi l'orgueilleuse, devise de çette inso-
lente personne ne serait-elle pas la vôtre?,
Per/asetmfas!jy ai déjà songéi
Oh le serment que j'ai fait un jour, je ne
l'ai pas oublié, 1' J
Le refrain d'une chanson de guerre
qu'une voix fredonnait au dehors, attira*
l'attention :de César. Il regarda, par une;-
fente du volet sur la route et reconnut ><
M. de Saint-Ellix; qui s'en allait au petit
galop, la tête de son cheval tournée du
côté' de Paris.
Eh! fit-il, voici justement la garnison •~=
qui abandonne le château -fe
Il vous sera plus facile de le prendra:'
d'assaut! répondit Olympe en rianL ;,> ,»(.'
Elle regarda César au fond des yeux. ir
Ah -cette Orphise qu'iL. aime re-ï î
prit-elle. Si je dois tout perdre, elle, per-'iv
due, il me semble que je n'emporterai
point de regrets dans ma chute.
Le soleil se couchait; Olympe se leva:
Si pour nous à Chambord il n'y a
plus d'espoir, reprit-elle, un laquais à moi
dont je suis sûre vous remettra un nœud
de ruban noir. Ce sera comme si je vous
criais: Agissez et agissez promptementt
Si, au contraire, il vous remet un nœud
de ruban cerise, c'est que nous pouvons-
lutter encore. Alors accourez au plus vite.
C'est dit.
Lorsque M. de Chivry et Mme de Sois»'
sons se séparèrent, Olympe ne savait pas
encore à quelle résolution elle s'arrête-
rait. Tomber aux pieds de Mlle de la Val-
lière pour surprendre sa pitié et attendre
une occasion meilleure, ou descendre jus-
qu'au crime, lui semblaient deux choses!
également possibles. Entre la prière et le
crime, un hasard déciderait. Mais si au
plus fort de ce débat il devenait néces-'
saire de sacrifier son complice pour assu-
rer son salut, la perte de M. de Chivry ne
pesait pas plus à sa pensée qu'un brin de'
plume à son front. •>• ,r
(A suivre,.1 AMEDES ACDÀRD, •
(A suivre.)
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